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L’ANTICOLONIALISTE

Pour une rupture du pacte colonial


4
Né Mwanda-Véedila

L’ANTICOLONIALISTE
Pour une rupture du pacte colonial

AK.
LES ÉDITIONS ALLIANCE KOONGO
Collection Cogito
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quelque procédé que ce soit sans le consentement de l’auteur ou
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sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du code de la
propriété intellectuelle.

© Les Éditions Alliance Koongo, 2022


ISBN : 9782332978882
TL. : +242.05. 734.17.35
7

Je dédie ce livre aux 400 soldats africains


appelés «tirailleurs » lâchement exécutés1 par
l’armée française dans le camp de Thiaroye
pour avoir simplement réclamé leur solde.

1
Le 1er décembre 1944.
8

Jeunesse africaine, l’Afrique française


patauge dans une illusion d’indépendance
politique. La mission des gens de notre
génération consiste à vous ouvrir les yeux. La
vôtre consiste à lutter pour sortir vos nations
respectives des geôles subtiles de la
métropole.

NÉ MWANDA-VÉEDILA

« La population en général ne sait pas ce


qui est en train de se passer. Elle ne sait même
pas qu’elle ne le sait pas »

NOAM CHOMSKY
9

«Les espèces qui survivent ne sont pas les


espèces les plus fortes ni les plus intelligentes,
mais celles qui s’adaptent le mieux aux
changements. »

CHARLES DARWIN

Rester neutre face à l’injustice c’est


choisir le camp de l’oppresseur. »

DESMOND TUTU

«Sila France est ton ami, ne cherche pas


ton ennemi ailleurs. »

SHIMON PERES
10

« Si Satan avait le visage d’un pays, ce


serait certainement la France. Car l’analyse
des 11 accords secrets signés entre la France
et ses anciennes colonies ne laisse aucun
doute sur la géolocalisation des forces du Mal
dans le globe terrestre.
Avec tout le sérieux et toutes les passions
que mes propos pourraient soulever, sans
sourciller ni sombrer dans une sorte de
superstition ridicule qui ne me ressemble en
aucune façon, je pense sincèrement que la
France – je pèse bien mes mots – est la
demeure du Diable, puisque seul le mal
incarné dans un groupe d’aristocrates,
d’intellectuels, d’artistes et d’officiers
supérieurs de l’armée peut concevoir un pacte
qui réduirait des générations entières à un
esclavage subtil. »

NÉ MWANDA-VÉEDILA

« Lorsque vous soulèverez les trottoirs


élégants de Paris et de Berlin, vous verrez le
sang de millions d’Africains ».

RECEP TAYYIP ERDOGAN


11

« Pour qu’une nation soit grande, il faut


qu’elle épouse le mouvement général du
monde ».

Charles de Gaulle
12

« La France n’est rien sans l’Afrique. Le


jour où les Africains tourneront le dos à la
France, ce pays plongera dans le chaos !»

Amadou Douno, professeur à


l’Université Ahmadou-Dieng de Conakry
13

Dans même auteur


Dans la collection spiritualité

1- Bungunza ou la décolonisation
spirituelle de l’Afrique, éditions Alliance
Koongo ;
2- Renaissance africaine, éditions Alliance
Koongo ;
3- Réveil traditionnel, éditions Alliance
Koongo ;
4- Antidote ou 55 questions pour sortir
l’Afrique de l’impasse économique,
éditions Alliance Koongo ;
5- Les confidences du totem, éditions
Alliance Koongo ;
6- Les méditations blasphématoires,
éditions Alliance Koongo ;
7- Les clés de la mystique Koongo, éditions
Alliance Koongo ;
8- Résistance afrocrentrique, éditions
Alliance Koongo ;
9- Les fils du serpent royal, Edilivre ;
10- Les gardiens des mystères, éditions
du Net ;
11- Le Yoga de la fortune dans la
gloire, éditions Alliance Koongo ;
14

12- Introspection pour l’Afrique,


éditions Alliance Koongo ;
13- Ki-dzuunu ou la doctrine secrète
des Nâbi-Koongo, tome I, éditions
Alliance Koongo ;
14- IMANA, le Dieu d’autrefois, du
présent et du futur, éditions Alliance
Koongo ;
15

AVERTISSEMENT

Ce livre n’est ni un pamphlet ni une écriture


au service de la haine raciale, mais
l’expression d’un ras-le-bol face à la teigne
coloniale, face aux manœuvres obscures et
inhumaines exécutées par des pantins
politiques au service d’une force sournoise
(dont la plupart ne soupçonnent même pas
l’existence), d’une intelligence spirituellement
autonome, foncièrement sombre, mais
physiquement présentée sous les gouaches
‘‘bleue, blanc, rouge’’.
Cette obscure intelligence naquit de la
volonté d’un cercle de mégalomanes prêts à
toutes les abjections pour inscrire le nom du
Royaume de France au sommet des nations, au
détriment de la paix dans le monde, de
l’empathie, de l’altruisme, du sentiment de
bienveillance et de bonté à l’égard d’autrui.
Ce livre a surtout été écrit pour aider le
peuple africain – mon peuple – esclave et
souffre-douleur de la France à comprendre de
façon plus ou moins globale les implications
16

de cette ancienne métropole (aujourd’hui


considérée comme un pays « ami » par les
nations africaines, amitié manifestement loin
d’être réciproque ou bilatérale) dans le
processus d’appauvrissement, de
manipulation, d’asservissement,
d’infantilisation et d’aliénation de l’Afrique
équatoriale Française.
Notre prise de position n’est donc pas celle
d’un suprématiste noir, mais d’un amoureux
de l’Afrique, d’un afrocentrique, c’est-à-dire
d’une personne centrée sur l’Afrique, qui
milite légitiment pour le bien-être et la
libération de l’Afrique ainsi que pour les
avantages et l’épanouissement de l’Afrique ; et
ce, sans que cela nuise aux continents voisins.
Pour votre gouverne, les actions
afrocentriques s’inspirent des lois de la Maât.
Et aucune action, aucun acte inspiré par la
Grande Règle – dont nous sommes les
véritables héritiers historiques si l’on tient
compte de l’antériorité noire de l’Égypte
antique – ne saurait et ne pourrait se construire
sur le malheur des autres, fussent-ils des
étrangers.
C’est ici l’occasion de dire que la thèse
biblique selon laquelle les Hébreux auraient
été en captivité en Égypte ancienne est un
17

grossier mensonge, utilisé par les Occidentaux


pour justifier le commerce triangulaire2.
Fort heureusement, la vérité finie toujours
par triompher, puisque de braves et honnêtes
chercheurs européens comme Claude Le Moal,
disent avec un degré de certitude élevé que :
« La Bible n’est qu’un tissu d’erreurs, de
mensonges, d’invraisemblances, d’horreurs,
d’immoralités et de tripatouillages grotesques.
Et si, ceux qui nous imposent depuis tant de
siècles, d’horribles servitudes, au nom de cette
montagne d’âneries, n’ont pas mieux à offrir
en matière de crédibilité, alors il est temps que
les voiles d’obscurantismes et d’ignorances
avec lesquels l’égrégore religion aveugle
notre troisième œil, se déchirent
3
brutalement ».

2
La traite négrière.
3
Le troisième œil et l’infini, par Claude Le Moal.
18
19

NOTE AU LECTEUR
« Nous sommes en guerre contre la
France »

Nous combattons la France.


L’Afrique éveillée est en guerre contre la
France.
Mais que les choses soient bien claires ; nous
20

ne combattons ni les Français, ni le territoire


français, ni le gouvernement français, ni la
conscience collective française.
Nous combattons l’esprit de la France.
Nous combattons l’Âme de la France.
Nous combattons l’égrégore-Nation de
France.
Nous combattons la personne morale qui est
la France.
Nous combattons cet ogre énergétique qui
depuis trop longtemps se nourrit du sang de
l’Afrique.
Nous combattons ce vampire spirituel qui
n’a aucun respect des Droits de l’Homme et
qui considère l’Afrique comme une ruche dont
elle élève les abeilles que symbolisent les
Africains que dans le seul et unique but d’en
soutirer le miel naturel que représentent les
matières premières pour pérenniser sa richesse.
Nous combattons ce monstre spirituel qui
se fiche éperdument de la devise "liberté -
égalité - fraternité" qui logiquement aurait fait
de la France une nation plus humaine, plus
vertueuse, moins manipulatrice, moins
cynique, moins cruelle dans la sauvegarde de
ses intérêts au détriment de la survie du peuple
africain.
21

Nous combattons cette force ténébreuse qui


dirige la conscience collective française dans
des expéditions punitives ou des opérations
martiales – à l’exemple de celle menée contre
Mouammar Kadhafi – opérations qui
n’honorent nullement l’idée que l’on se fait de
la France.
Nous combattons cette pieuvre française
sournoise qui manipule les médias pour servir
au reste du monde l’image d’une France nickel
chrome, alors que sous le tapis doré des
champs Élysée gisent les âmes des millions
d’Africains capturés, déportés et vendus
comme du bétail dans les Amériques.
Nous combattons cette tyrannique énergie à
laquelle les héritiers de la Gaule ont attribué le
nom de ''France'', sombre énergie qui s’est
inspirée du parcours des Romains – les
destructeurs de la Gaule – pour coloniser
l’Afrique et en faire une gibecière énergétique.
Nous combattons donc l’esprit de la France
qui – au mépris des lois de la nation française
et de la volonté du peuple français – garantit
sa survie en manipulant mentalement les
dirigeants de l’espace territorial français, en
leur inspirant des idées qu’ils croient être les
leurs, mais qui, en vérité, ne sont que
d’obscures souffleries d’une puissance occulte
engendrée par la foi, la concentration et
22

l’adhésion d’un certain nombre de gens dont la


vision ou l’observation dans la même direction
à jadis engendré l’énergie spirituelle, c’est-à-
dire l’égrégore nommé ''France'', normalement
cristallisé pour la paix et le bonheur des
Français. Mais qui, pour assurer ce bonheur et
cette paix si chers aux Français, utilise des
méthodes qui vont bien au-delà des
circonférences de sa devise et du respect des
Droits de l’homme. Car, ce qui compte avant
tout pour cet égrégore sanguinaire n’est ni la
paix et le bonheur des Français. Ce qui compte
le plus pour lui est sa propre survie.
Contrairement aux humains dont la durée de
vie dépasse rarement un siècle, la vie d’un
égrégore collectif peut atteindre huit mille ans,
comme ce fut le cas de l’égrégore égyptien qui
contrairement à l’égrégore anthropophage
nommé France était – rappelons-le – basé sur
le respect de la Maât, à savoir un égrégore
lumineux qui à l’instar d’une pyramide avait
été cristallisé pour regarder vers le haut et
conduire les âmes vers le Soleil, vers RÂ, le
Dieu solaire de la sagesse ancestrale kamite.
Ce que le monde ignore est que, quelle que
soit la bonne volonté du chef d’État français
qui dirigera la France, l’Afrique sera toujours
écrasée, car non seulement un homme seul ne
peut changer les choses sans le consentement
23

collectif, mais en outre le système a été conçu


de façon à ce que la volonté collective tende
toujours vers l’intérêt de l’État. Un intérêt qui,
dans le fond, n’est que la souveraine volonté
du cruel égrégore hexagonal.
Telle est la raison pour laquelle les
panafricanistes combattent la France.
24
25

INTRODUCTION
La France et l’Afrique

La France et l’Afrique. Belle histoire


d’amour, n’est-ce pas ?
Ces deux territoires chargés d’histoires et au
passé intimement lié sont si proches qu’ils
portent parfois le même nom : la Françafrique,
c’est-à-dire l’Afrique française ou la France
africaine.
L’un adore l’autre au point que ses enfants
risquent leur vie dans la traversée clandestine
des océans pour accéder à la France, pays de
tous les rêves, l’autre est si « généreux », que
ses habitants n’hésitent nullement à voler au
26

secours du continent africain pour le civiliser,


former ses cadres, lui apporter assistance
sanitaire et aide budgétaire.
Tout cela dure depuis plus de soixante ans.
Pourtant, en dépit de toutes les bonnes
intentions de l’ancienne métropole, malgré
toutes les aides et les plans stratégiques
susceptibles de tirer les pays subsahariens de
la misère chronique, l’Afrique demeure
nécessiteuse et sous-développée. Aux yeux du
monde, le continent des grands et glorieux
Pharaons paraît réfractaire à l’émergence ;
puisque quoi que l’on fasse, l’Afrique – qui
semble ne pas savoir ce qu’elle veut ou ce
qu’elle vaut – marche à reculons. Son élite,
formée en Europe, principalement en France,
est un frein à son développement.
Depuis les indépendances à ce jour, tous les
chefs d’États africains formés en France ou
parrainés par la France se servent bien plus
dans les greniers de l’Afrique qu’ils ne servent
le continent noir. Leur ligne de conduite est
manifestement en disharmonie avec la volonté
profonde du peuple africain. Car, si l’Afrique
profonde aspire au développement, l’Afrique
de surface qui tient les rênes bloque ce
processus et semble avoir d’autres priorités
que l’émergence du continent noir ; cette
Afrique de surface est bien plus disposée à
27

s’enrichir et obéir aux ordres de son allié


stratégique français que d’écouter les sages
conseille des natifs éclairés du continent noir.
D’où les questions : que veut l’Afrique ?
Qu’est-ce qui l’empêche réellement
d’avancer ?
Au-delà des apparences, quel est le plan
diabolique qui empêche l’Afrique de se
développer ?
Après tant de décennies, comment se fait-il
que la France, qui connait le continent africain
comme sa poche et qui l’accompagne – en
qualité de partenaire stratégique – dans son
processus de développement, ne parvient
toujours pas à remorquer l’Afrique noire hors
des circonférences du marasme
économique qui la gangrène ?
Faut-il y voir une mauvaise volonté de la
part de la France ? Aurions-nous tort de
soupçonner son implication dans le mécanisme
d’appauvrissement de l’Afrique ?
La France, pays de la Liberté, de l’Égalité et
de la Fraternité, cette grande nation des Droits
de l’Homme, peut-elle juré n’avoir jamais été
mêlée ni de près ni de loin à l’enchainement
d’actions planifiées dans les années 1950 qui
ont abouti à la réduction des pays africains à
l’indigence et la détresse sociale ?
28

La France, qui prétend aimer l’Afrique de


tout son cœur et qui ne jure que par l’Afrique,
n’est-elle pas l’auteur des 11 accords
coloniaux (signés avec 14 nations
francophones) qui telles des chaînes
maintiennent ces pays dans la prison du sous-
développement et du néocolonialisme ?
Ce livre, écrit dans le seul et unique but
d’ouvrir les yeux des nouvelles générations
africaines aveuglées par la soif4 de l’Occident,
traite de la politique métropolitaine en
Afrique. Non seulement il permettra à ceux qui
tardent encore à comprendre le caractère nocif
de cette liaison contre-productive5 de cerner la
nature des relations souterraines qui existent
entre la France et l’Afrique, mais aussi – et
surtout – de ne pas renouveler les erreurs de
ceux qui les ont précédés et qui, dans leur
naïveté, leur précipitation et leur désir
immodéré d’accéder à l’indépendance, avaient
signé des accords dont ils n’avaient pas pris la
peine de maîtriser les circonstances et les
implications, c’est-à-dire les tenants et les
aboutissants.
Né Mwanda-Véedila6
Brazzaville, 6 janvier 2020

4
Le désir d’accéder à tout prix à l’Occident.
5
(Pour les pays africains).
6
Nom initiatique de Ramsès Bongolo.
29

Après "l'indépendance", 14 pays


francophones ont signé 11 accords coloniaux
avec la France :

Accord n⁰ 1: la dette coloniale pour


remboursement des bénéfices de la
colonisation.

Accord n⁰ 2 : la confiscation automatique


des réserves financières nationales.

Accord n⁰ 3 : le droit de premier refus sur


toute ressource brute ou naturelle découverte
dans le pays.
30

Accord n⁰ 4 : priorité aux intérêts et aux


entreprises françaises dans les marchés
publics et appels d’offres publiques.

Accord n⁰ 5 : droit exclusif de fournir des


équipements militaires et de former les
officiers militaires des colonies.

Accord n⁰ 6 : le droit pour la France de


déployer des troupes et d’intervenir
militairement dans le pays pour défendre ses
intérêts.

Accord n⁰ 7 : l’obligation de faire du


français la langue officielle du pays et la
langue pour l’éducation.

Accord n⁰ 8 : l’obligation d’utiliser le franc


CFA (franc des colonies françaises d’Afrique).

Accord n⁰ 9 : l’obligation d’envoyer en


France, un bilan annuel et un rapport d’état
des réserves. Pas de rapport, pas d’argent.

Accord n⁰ 10 : renoncer à toute alliance


militaire avec d’autres pays, sauf autorisation
de la France.
31

Accord n⁰ 11 : l’obligation de s’allier avec


la France en cas de guerre ou de crise
mondiale.

Nul besoin d’être une éminence grise pour


deviner que ces 11 accords se résument en 5
mots : « ingérence dans les affaires
africaines ».
Mais afin de permettre à la jeunesse du
continent noir de mieux cerner les contours de
cette ingérence, qu’il nous soit permis de
décrypter intégralement ces 11 accords secrets
– car honteux et inhumain – qui n’honorent ni
la France ni les pauvres pays africains prit au
piège du dictat et de la rhétorique française.
Excepté les poèmes introductifs qui servent
de chapeau, vous constaterez, au-delà des titres
qui leur sont affectés, que chaque chapitre a un
numéro correspondant à l’accord qu’il
décrypte.
C’est ainsi que l’accord n⁰1 correspond au
chapitre I : Une véritable mygale occidentale.
Que l’accord n⁰2 correspond au chapitre II :
La France : artisane des malheurs de
l’Afrique. Et ainsi de suite.
32
33

PREMIÈRE PARTIE
Analyse du pacte coloniale
34
35

PROPHÉTIE DU TRÈS HONORABLE


NTUMU TADI : la chute du faucon blanc

La France
Cette ancienne puissance
Passée maître dans l’art de la remontrance
36

Va bientôt connaître la souffrance

La France
Qui est déjà en transe
Et qui adore faire bombance
Avec les espèces sonnantes
Et trébuchantes de l’Afrique
Va bientôt sombrer dans la décadence

La France
Pays de la danse
Du rythme et de la cadence
Va bientôt connaître la saveur de la potence

La France
Qui a souvent eu de la chance
Va bientôt savourer les plaisirs fades de la
malchance

La France
Pays qui a souvent forcé le destin
Est en train d’aller vers la fin

La France
Cette enfant pourrie gâtée qui n’a jamais eu
faim
Va bientôt gouter au baiser mortel de la misère

La France
Pays des lumières
37

Des esclavagistes
Et des colonialistes
Va bientôt entrer dans une phase de grande
obscurité

La France
Qui a toujours régné en maître
Et qui s’est toujours comporté en traître envers
ses amis africains
Va devoir apprendre à courber l’échine devant
ses anciennes colonies

La France
Pays des Trolls
Qui se sont toujours arrangés à gagner
Et à s’offrir le beau rôle
Va devoir apprendre qu’on ne peut pas
toujours gagner et qu’il faut parfois perdre et
mourir

La France
Qui depuis des siècles s’est accrochée à la
vaine illusion d’une grandeur éternelle
Va bientôt comprendre que toute chose a une
fin

La France
Qui a toujours escroqué ses partenaires
africains
Va bientôt ramper comme un ver de terre
38

La France
Qui a fait couler tant de larmes
Et de plasma en Afrique
Va bientôt se noyer
Dans l’océan de larmes et de sang
Que sa politique expansionniste a engendré
Dans les territoires injustement morcelés de
Kama

La France
Qui depuis le palais de l’Élysée
Tire les ficelles
De la politique africaine
Va bientôt subir le poids de l’étincelle
Qui la plongera dans le chaos

La France
Qui a toujours bombé le torse
Va bientôt être dégonflée
Et balkanisée avec la même férocité
Avec laquelle elle a morcelé
Les Royaumes africains

La France
Pays de l’égyptologue Champollion
Et du cruel empereur Napoléon
Va bientôt subir le courroux des Pharaons,
Des lions, des serpents et des éléphants
Du continent d’Akhenaton
39

Chapitre I
UNE VÉRITABLE
MYGALE OCCIDENTALE

« Accord n⁰ 1: la dette coloniale pour


remboursement des bénéfices de la
colonisation ».

Lorsqu’un voleur s’organise efficacement


pour vous voler, lorsque sa mauvaise foi ou,
pour mieux le dire, son désir ardent de se
servir dans une marmite bouillante lui brûle les
doigts, mérite-t-il d’être soigné par le
propriétaire de la marmite ?
Lorsqu’on a déployé toute sa science et sa
technologie, lorsqu’on a mis toute son
40

industrie, son génie et ses économies pour


piller les ressources naturelles d’une ancienne
colonie et que par un sursaut de prise de
conscience le pays longtemps exploité décide
de ne plus vous servir de vache à lait et de
prendre son destin en main, conformément au
bon sens, est-ce vraiment à la nation
nouvellement indépendante de rembourser les
investissements de l’État voyou qui s’est sucré
sur son dos depuis la lointaine époque de la
traite négrière et de la colonisation ?
Depuis quand un voleur doit-il se faire
rembourser par le propriétaire ?
Dans quelque pays que ce puisse être, une
personne raisonnable peut-elle donner raison à
la France ?
Non satisfaite d’avoir été déguerpie, la
cruelle métropole, en vieille araignée, a
vraisemblablement quitté l’Afrique sans, en
fait, jamais la quitter en ce sens qu’elle s’est
physiquement retirée en y laissant une vaste
toile d’araignée subtile sur laquelle les futurs
États africains, dans leur soif immodérée
d’accéder aux joies de l’indépendance, se sont
jetés à corps perdu.
En mordant à l’hameçon métropolitain, soit
les pères de l’indépendance africaine n’avaient
pas mesuré la gravité de la situation, soit ils
avaient oublié ou sous-estimé la ruse, la
41

perfidie, et la cruauté de l’araignée


métropolitaine, donc du voleur qui, loin
d’ignorer que chaque chose à une fin, avait
pris la peine de rassembler son intelligentsia
pour échafauder un plan de sortie dans lequel
l’Afrique – qu’elle soit d’accord ou pas
d’accord – serait prise au piège, c’est-à-dire
condamnée à écarter les jambes pour la pleine
jouissance des habitants du pays de Napoléon.
C’est ainsi que depuis plus de soixante ans,
l’intimité économique du continent africain a
été violée et profanée par ceux qui prétendent
l’accompagner sur le rail du développement
durable, mais qui dans le fond s’arrangent à ne
pas transférer aux États africains toute la
technologie dont ils ont besoin pour sortir du
bourbier du marasme économique.
Et comme si le pillage des matières
premières ne suffisait pas, la France – cette
nation qui a le bras long – met son point
d’honneur à manœuvrer en sourdine dans la
sphère politique africaine en plaçant au
pouvoir des marionnettes à sa solde tout en
provoquant, quand elle le juge nécessaire, des
guerres intestines afin de ralentir l’avancée des
nations africaines vers le progrès.
Non seulement ce ralentissement passe,
entre autres, par le saccage des infrastructures
de base et les coups d’État (qui désorganisent
42

et paralysent temporairement l’appareil


étatique tout en entraînant le changement des
hommes aux postes de commandement), mais
encore par l’incitation à la haine tribale qui
provoque des soulèvements populaires).
Ainsi fonctionne la mygale métropolitaine.
43

Chapitre II
LA FRANCE : ARTISANE
DES MALHEURS DE L’AFRIQUE

« Accord n⁰ 2 : la confiscation automatique


des réserves financières nationales ».

Tenir l’économie africaine par les couilles,


telle fut la seconde exigence française pour
octroyer l’indépendance – que dis-je –
accorder un semblant d’autonomie aux
anciennes colonies françaises.
Les mots sont durs. Mais plus dur encore est
la brimade financière que la France fait subir
aux pays de la zone CFA dont les banques ne
sont, en fait, que de sortes d’interfaces, de
44

cellules bancaires au service de la ‘‘glorieuse’’


banque de France, puisque 80/100 de
l’économie des pays de la zone CFA est
détenue par cette banque ; et ce, à tel point que
ces pays (au nombre desquels figure la
République centrafricaine, le Gabon, la
République du Congo, le Sénégal, le Togo, la
Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Bénin, la
Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Tchad, la
Guinée Équatoriale) non seulement ignorent le
taux exact de la part collective qu’ils
possèdent, mais aussi la part individuelle.
La banque de France qui contrôle tout ne
rend pas compte à ses "partenaires" africains et
s’autorise à accorder des prêts avec des taux
d’intérêt exorbitants que les pays africains
dont les bourses financières sont détenues en
Occident sont obligés d’accepter à leurs
risques et périls.
En termes plus simples : on gère votre
argent. On ne vous rend pas compte. Et on
vous prêtre votre propre argent avec un taux
d’intérêt asphyxiant.
Conséquence : la misère actuelle des pays
africains est l’œuvre de la France.
45

Chapitre III
HYPOCRISIE ET MALVEILLANCE

« Accord n⁰ 3 : le droit de premier refus sur


toute ressource brute ou naturelle découverte
dans le pays ».

Le fait d’avoir pensé à toujours obtenir la


primeur de l’information en ce qui concerne la
vente des matières premières brutes ou
naturelles africaines ainsi que le droit du
premier refus est pour la France un moyen de
contrôler et d’avoir un droit de décision en ce
qui concerne les minerais et les champs
pétroliers africains.
46

Juridiquement, cela équivaudrait à une


restriction de liberté économique. Car
l’intention sournoise de la France est non pas
simplement d’être tenue informée avant tout
autre client ou d’être le premier acquéreur,
mais plutôt de s’offrir le pétrole et les
minéraux de l’Afrique à un prix dérisoire afin
de les revendre à un prix élevé sur le marché
international.
De cette manière – que vous le vouliez ou
pas – la France poursuit son œuvre
d’exploitations des ressources naturelles
africaines par Africains interposés ou, pour
mieux le dire, avec l’autorisation, donc la
bénédiction naïve des corruptibles dirigeants
africains.
Cette forme de colonisation déguisée en
accord pour passer inaperçue fait de la France
l’un des pays les plus hypocrites et les plus
malveillants de la planète, puisque sa
décolonisation de façade (réalisée dans les
années 1960) masque un colonialisme
souterrain.
En réalité, c’est uniquement pour faire
bonne figure aux yeux du monde – un monde
actuellement ouvert aux Droits et aux libertés
individuelles – que le pays des "Droits de
l’homme" s’était senti obligé (de par son rang
de berceau des Droits humains) d’accorder, à
47

contrecœur, l’indépendance à ses anciennes


colonies.
Cependant, pour préserver ses acquis et
garder ses anciennes colonies sous sa tutelle,
elle ne s’est pas empêchée de concevoir un
protocole qui non seulement lie pied et mains
les pays de l’Afrique française, mais encore
démontre à la face du monde toute la
dissimulation, toute la malveillance d’une
métropole qui, en fait, n’entend nullement se
départir des territoires subsahariens qu’elle
exploite, sans retenue ni scrupule.
48
49

Chapitre IV
LA SORCELLERIE ÉCONOMIQUE
D'UN VAUTOUR MENAÇANT

« Accord n⁰ 4 : priorité aux intérêts et aux


entreprises françaises dans les marchés
publics et appels d’offres publiques ».
50

En réalité, toute cette histoire


d’indépendance n’est qu’une énorme
supercherie ; c’est une grosse farce, un jeu de
dupes, puisqu’on ne peut prétendre avoir
accordé l’indépendance à un pays et en même
temps lui imposer des restrictions. Où est donc
l’indépendance dans tout cela ?
À partir du moment où l’indépendant
continue d’obéir aux injonctions de son ancien
maître, on ne peut qu’en déduire qu’il a une
vague idée de ce que signifie "indépendance",
mais surtout qu’il n’a pas encore mentalement
intériorisé toutes les implications du terme
"indépendance" ainsi que la jouissance ou
l’autonomie qu’elle confère.
Obliger des Républiques, présentées aux
yeux du monde comme indépendantes, à
accorder la priorité aux intérêts et aux
entreprises françaises dans les marchés publics
et appels d’offres publiques est une dictature
coloniale ni plus ni plus moins ; c’est une
décision arbitraire qui témoigne de l’incapacité
de la France à tenir parole et à renoncer à ses
anciennes habitudes, mais aussi de sa volonté
cupide et malsaine de tout obtenir, de toujours
être en première ligne, donc d’être associé au
moindre projet d’envergure afin que l’argent
ou l’économie africaine retourne toujours dans
les caisses de la Banque française.
51

En Afrique, on appellerait ça, de la


sorcellerie économique. Vouloir toujours tout
ramener à soi est aussi une expression de
l’égocentrisme.
Telle est la véritable nature de la France,
pays qui place toujours l’intérêt individuel au-
dessus de la liberté, de l’égalité, de la fraternité
ou de l’amitié entre les nations.
Aussi longtemps que les pays de l’Afrique-
Équatoriale française continueront à accorder
leurs appels d’offres publiques non pas au plus
offrant, mais à cette nation sangsue, qui se
fiche royalement du développement et des
intérêts économiques de ses partenaires
africains, l’épanouissement de l’Afrique
demeurera une vue de l’esprit.
Pour développer un pays, il faut
nécessairement des entrées, des profits. Mais
quand les profits susceptibles de concourir à
l’émergence économique sont bradés pour
s’attirer la sympathie, demeurer dans les
bonnes grâces ou éviter les foudres
jupitériennes d’un allié "stratégique" qui, dans
le fond, n’est qu'un vautour menaçant sans
scrupules qui pense, à tort, que le fait d’avoir
colonisé cette partie du monde lui donne tous
les droits sur les appels d’offres publiques,
alors tout espoir de développement est perdu .
52
53

Chapitre V
LA FRANCE : UNE TORTUE
CORRUPTRICE ET MANIPULATRICE

« Accord n⁰ 5 : droit exclusif de fournir des


équipements militaires et de former les
officiers militaires des colonies ».

Conscient de la piqûre, du choc brutal ou de


la vive douleur morale qu’infligerait dans un
avenir proche ou lointain la pilule amère que
serait ces "11 accords secrets" dans l’esprit
des Africains éclairés – de la trompe de Patrice
Lumumba et de Kwame Nkrumah pour ne
citer que ces deux exemples – l’intelligentsia
française avait eu l’idée diaboliquement
géniale d’ajouter dans ce projet d’accord un
54

point qui obligerait ses colonies (territoires sur


le point de prendre leur indépendance) d’avoir
la France comme partenaire exclusif dans la
fourniture d’équipements militaires et la
formation des futurs officiers militaires des
colonies.
Ce point, qui pourrait paraître alléchant
auprès de ceux qui manquent de jugeote et
dont la vue limitée est incapable de voir au-
delà du bout de leur nez, cache quelques
malins projets :
– premièrement, maîtriser la structure,
l’arsenal, donc le niveau de puissance de feu
des forces armées des nouvelles Républiques
africaines afin de pouvoir facilement prévoir
ou contrer leurs attaques en cas de totale
discordance de son, de rupture diplomatique
ou de belligérance entre l’ancienne métropole
et ses ex-colonies.
– deuxièmement, avoir les officiers
supérieurs et les meilleurs soldats africains
dans leur cercle d’amis (loges maçonniques et
autres confréries) dans le but de pouvoir les
retourner, en cas de besoin, contre les
dirigeants de leurs propres pays.
C’est ainsi que la France a toujours pu, par
officiers militaires africains interposés et
corrompus, planifier et orchestrer toute une
ribambelle de coups d’État en Afrique noire
55

afin de toujours avoir la main mise sur les


autorités politiques africaines.
Ainsi donc, quand la France, par
l’intermédiaire d’un membre influent de
l’opposition africaine ne parvenait pas à ses
fins, c’est-à-dire quand la politique
machiavélique consistant à diviser pour mieux
régner s’avérait inoffensive ou incapable de
causer la chute d’un gouvernement qui
manifestait clairement son désir de faire volt
face, de tourner le dos à la France, donc de
briser les sacro-saints accords secrets signer
entre la France et ses colonies équatoriales,
l’Élysée agitait ses molosses enragés formés à
Saint-Cyr pour mordre "l'impertinent" chef
d’État africain qui avait eu la hardiesse
insolente de s’opposer à la volonté de la toute
puissante métropole.
56
57

Chapitre VI
L’INTENTION DE L’OISELEUR
HEXAGONAL EST DE CONSERVER
LES COLONIES SOUS SA RÉGENCE

« Accord n⁰ 6 : le droit pour la France de


déployer des troupes et d’intervenir
58

militairement dans le pays pour défendre ses


intérêts ».

En gros, le sixième point donne aux


Français le droit de se déployer dans les
colonies et d’y installer des bases militaires
exclusivement gérées par la France afin de
pérenniser l’assise coloniale métropolitaine ; et
ce, sous prétexte de défendre les intérêts
économiques de l’Hexagone.
La grande question est : comment nos
dirigeants ont-ils pu signer un tel pacte qui,
d’emblée, conserve l’Afrique équatoriale sous
la régence de la France ?
Autres questions non négligeables :
1- Les leaders politiques africains avaient-ils
toutes leurs facultés au moment de signer ces
accords ?
2- Avaient-ils été drogués ?
3- Étaient-ils grisés ?
4- Avaient-ils été soudoyés avec des billets
de banque ou des biens matériels ?
5- Avaient-ils agi sous l’effet d’un
chantage?
6- Avaient-ils préalablement été intimidés
ou menacés ?
Les pères de l’indépendance n’étant plus de
ce monde, personne ne le saura jamais.
59

Mais ce qui est sûr, c’est que de bons


patriotes n’auraient jamais permis qu’un tel
pacte (qui condamnait le pays et les
générations futures à demeurer sous les bottes
de France) soit signé.
Les vrais patriotes auraient préférés mourir
plutôt d’être les malheureux signataires d’une
indépendance de façade, d’une liberté de
pacotille, donc d’une colonisation souterraine,
active et pérenne. Jamais ils n'auraient accepté
que l’histoire garde d’eux le souvenir
déshonorant d’une poignée d’hommes
corrompus, donc de traîtres dans l’histoire de
leur nation.
60
61

Chapitre VII
LA COLONISATION EST UN
VÉRITABLE OUTIL DE
FRAGILISATION DE LA CHAINE DE
TRANSMISSION DE LA CULTURE
AFRICAINE
62

« Accord n⁰ 7 : l’obligation de faire du


français la langue officielle du pays et la
langue pour l’éducation ».

L’obligation de faire du français la langue


officielle et la langue pour l’éducation était
pour la métropole un excellent moyen d’être
rapidement mis au parfum de ce qui se tramait
dans les colonies, mais aussi – surtout –
d’assurer son omniprésence en Afrique à
travers l’écrasement pur et simple des langues
locales.
Quant au fait d’obliger les colonies à
prendre le français comme langue pour
l’éducation, cette décision n’avait pas été prise
ni au hasard ni dans le but bienveillant
d’instruire, mais plutôt dans l’intention
malveillante d’éduquer.
Je m’explique : « l’éduquer, comme l’a si
bien dit Claude Le Moal7, implique un
façonnage et une manipulation des fonctions
intellectuelles et/ou physiques. Et qui dit
façonnage ou manipulation, dit objectif et but
prédéterminé. Alors qu’instruire ne consiste
qu’à mettre à disposition un ensemble
d’informations et de savoir. »

7
Le 3e œil et l’infini.
63

Le septième point du pacte colonial


répondait donc à un désir d’aliénation
coloniale, c’est-à-dire de faire oublier aux
Africains ce qu’ils sont en réalité afin de
graver dans leurs esprits qu’ils sont
uniquement ce que l’Occident pense d’eux.
Le contrôle sur la langue dans le domaine de
l’éducation consistait également à fournir à
l’Afrique des programmes scolaires qui
occultent tous les dommages, tous les crimes
odieux causés en Afrique par le système
colonial, mais encore à freiner la transmission
culturelle ; car, la culture d’un peuple se
transmet à travers la langue.
Conscients que la langue est le véhicule de
la culture, pour porter un coup fatal aux
croyances et aux traditions africaines qui
constituaient une réelle menace à l’encrage du
christianisme en Afrique équatoriale française,
les colons et les missionnaires n’avaient pas
trouvé mieux que d’imposer le français comme
langue officielle et langue pour l’éducation.

NB : Une organisation de la langue


française et de la diffusion de la culture
française a même été créée. Elle s’appelle la
«Francophonie » et possède plusieurs
organisations satellites. Ces organisations
64

sont affiliées et contrôlées par le ministre


français des Affaires étrangères.
65

Chapitre VIII
LA FRANCE : LEADER EN MATIÈRE
D’ESCLAVE MONÉTAIRE

« Accord n⁰ 8 : l’obligation d’utiliser le


franc CFA (franc des colonies françaises
d’Afrique) ».

Dans la vision colonialiste, aucune forme de


liberté économique ne devait être accordée aux
colonies. D’où l’imposition du franc CFA.
Puisque la moindre ouverture financière vers
un pays autre que la France pouvait avoir pour
conséquence d’entraîner ou d’engendrer
d’autres formes de libertés que la métropole
n’était pas du tout prête à accorder à ses
territoires coloniaux.
66

Cette indépendance à laquelle les pays


africains aspiraient tant ne pouvait leur être
accordée que si certains points, notamment
celui du franc CFA (qui parquait les 14 pays
de l’AEF8 dans la même cage économique)
étaient pris en compte.
Que gagne la France en agissant ainsi ?
L’avantage pour la France de garder ses
brebis coloniales dans la bergerie monétaire du
franc CFA répondait surtout à la possibilité
d’une manipulation financière, c’est-à-dire de
leur imposer à n’importe quel moment une
dévaluation qui rendrait la France encore plus
riche et puissante et ses colonies encore plus
pauvres et dépendantes des aides financières
de la France qui – comme nous l’avons dit
plus haut dans le texte – récupérait son dû avec
un taux d’intérêt asphyxiant.
Telle est la sombre raison d’être du franc
CFA, donc de cette monnaie qui nous retient
sous la domination de la France.

8
Afrique-Équatoriale Française
67

Chapitre IX
GÉRER L’AFRIQUE À TRAVERS LES
AFRICAINS EUX-MÊMES

« Accord n⁰ 9 : l’obligation d’envoyer en


France, un bilan annuel et un rapport d’état
des réserves. Pas de rapport, pas d’argent ».

En réalité, l’octroi – fut-il de façade – de


l’indépendance aux ex-colonies a été un
68

véritable soulagement pour la France qui


quittait officiellement les territoires coloniaux
tout en les dirigeant – que dis-je – en les
téléguidant à distance avec la main d’œuvre
gratuite des pays africains chargés de rendre
compte à la France du fonctionnement annuel
de l’État et du bilan sur les réserves.
Pour obliger les pays nouvellement
indépendants à tenir parole ou accomplir leurs
tâches, l’intelligentsia coloniale avait pris la
peine d’inscrire un point qui contraignait les
ex-colonies à effectuer un bilan annuel des
réserves à la banque de France et au Trésor
français, sous peine de ne plus être éligible
pour recevoir des crédits.
Or, comment vivre sans crédit quand la
monnaie nationale est le franc CFA (dont les
billets sont fabriqués uniquement en France) et
quand les échanges avec les pays limitrophes
se font uniquement en CFA ?
Quelle ex-colonie serait assez folle pour ne
pas obéir, pour son propre bien, à cette cruelle
injonction métropolitaine ?
Dans cette affaire d’indépendance, la
subtilité du colon était donc de pouvoir gérer
l’Afrique subsaharienne à travers les Africains
eux-mêmes. Le but était donc de tout
contrôler, sans dépenser le moindre sou, sauf
pour accorder des crédits avec intérêt.
69

Chapitre X
LA FRANCE EST UN REQUIN DANS
L'AQUARIUM DE L'AFRIQUE

« Accord n⁰ 10 : renoncer à toute alliance


militaire avec d’autres pays, sauf autorisation
de la France ».

Une indépendance conditionnée n'en est pas


une. On ne peut prétendre être politiquement,
économiquement et militairement indépendant
quand notre liberté est conditionnée par le
strict respect d'un certain nombre de règles
établies par l'ancienne métropole.
En vérité, la France ne nous a pas seulement
dupés, mais elle nous a trahis. Elle nous a
obligés à nous confirmer à des règles qui nous
70

empêchait de demander l'expérience ou le


transfert de compétences d'une autre nation en
dehors de celle que la France considérait
comme alliée.
C'est ainsi que les forces armées des pays de
l'Afrique française ne pouvaient se permettre
une quelconque alliance militaire avec une
autre armée que si la France lui en donnait
l'autorisation ou lui en faisait la proposition,
après bien sûr avoir pris le soin de s'entretenir
avec le potentiel allié afin de canaliser le
niveau d'échange que les deux armées
pouvaient se permettre ou après avoir tracé le
type d'entraide que ses deux armées pourraient
s'accorder.
Aux yeux du monde, la France - ce pays
requin dirigé par des faquins - passait pour le
parrain, le guide et le protecteur des intérêts de
ses anciennes colonies que sa grande
mansuétude avait jugé bon d'affranchir, de
rendre indépendantes. Mais ce que le grand
public ignorait c'est que sous le voile de cette
apparente indépendance, la France demeurait
le geôlier des 14 pays de l'Afrique française.
Logiquement, avec tout le bordel qu'elle a
foutu, tous ces plans louches et ses accords
trompeurs, un requin comme la France ne
devrait absolument plus avoir sa place dans
l'aquarium africaine.
71

Chapitre XI
LE PACTE COLONIAL : UNE
VÉRITABLE SOUILLURE POUR LE
BLASON DE LA FRANCE

Accord n⁰ 11 : l’obligation de s’allier avec


la France en cas de guerre ou de crise
mondiale.

L’une des raisons pour lesquelles la France


n’a jamais voulu se détacher de ses colonies
africaines était la préservation de sa puissance
militaire. Le nombre important de colonies lui
garantissait des ressources humaines sur
lesquelles elle pouvait compter en cas de
conflit armé avec une grande puissance.
L’occupation allemande à laquelle elle a pu
72

s’extraire, entre autres, grâce à l’intervention


de ses colonies, avait appris à la France à
savoir compter sur les soldats africains.
Ainsi donc, s’en séparer dans un monde
instable où le fragile souffle de la paix pouvait
basculer d’un moment à l’autre aurait été une
erreur à la fois monumentale et fatale.
Mais étant donné que l’une des sources de
motivation des soldats africains pendant la
Seconde Guerre mondiale était la promesse de
l’indépendance de leur patrie respective, la
France qui n’avait pas d’autres choix que
d’honorer son contrat – mais qui dans son for
intérieur n’entendait nullement rendre leur
liberté aux pays de l’Afrique-Équatoriale
française – s’étaient donc vu obliger de faire
bonne figure en imaginant un pacte souterrain,
donc secret, qui maintiendrait (malgré l’octroi
apparente de l’indépendance), ses colonies
africaines sous son emprise.
C’est ainsi que dans sa vilenie, la France –
nation qui a acquis sa puissance par la pratique
récurrente de la traitrise, la duplicité, la
déloyauté et les fausses promesses – s’est,
comme à son habitude, jouée de ses anciennes
colonies en leur vendant une indépendance de
pacotille dont la onzième obligation était de
s’allier avec la France en cas de guerre ou de
crise mondiale.
73

Pour ne pas attirer l’attention ou éveiller les


consciences des intellectuels africains, les
dirigeants des nouvelles Républiques
africaines reçurent l'ordre de garder ces 11
accords sous le sceau du secret d’État ; et ce,
aussi longtemps qu’ils demeureront au
pouvoir.
La France, pour sa part, s’assurait de leur
longévité au pouvoir et de leur sécurité. Elle se
chargeait, entre autres, de fermer les yeux sur
les pillages économiques internes, mais aussi –
et surtout – de déstabiliser les opposants ou de
les induire en erreur afin de les placer à la
merci de leurs alliés au pouvoir.
Mais le prix à payer pour bénéficier des
faveurs et de la pleine protection de la France
était l’assurance de la confidentialité du pacte
coloniale qui, s’il venait à être ébruité, mettrait
à mal les relations entre la France et ses
colonies, d’une part, et, d’autre part, salirait
l’image du pays des Droits de l’homme qui est
la France aux yeux de la communauté
internationale.
C’est pourquoi, chaque fois qu’un chef
d’État africain faisait mine de marcher sur
lesdits accords, l’Élysée se chargeait
personnellement de l’écarter du pouvoir ou de
l’éliminer par le truchement des officiers
militaires formés en France.
74

Telle est la nature des rapports entre


l’impitoyable et sanguinaire France et les
naïfs, cupides et corruptibles autorités
africaines, autorités pour la plupart adoubées
dans les loges maçonniques d’Occident et
autres sociétés secrètes par lesquelles l’Élysée
passait quand elle souhaitait obtenir
l’obéissance aveugle ou la soumission absolue
d’un dirigeant africain.
C’est la raison pour laquelle, nos autorités
ne s’offusquent point devant les décisions
arbitraires de la France. En ce qui les
concerne, s’y opposer équivaudrait également
à s’opposer à la loge.
Or, quiconque s’oppose à la loge connait
son sort.
Ce qui passe donc aux yeux du commun des
mortels comme une simple affaire d’État est,
en fait, pour ces chefs d’État corrompus,
membres des loges françaises, une question de
vie ou de mort.
Mais les bonnes questions seraient : que
vaut une vie face à la survie de la nation ? Le
digne patriote n’est-il pas celui qui fait passer
l’intérêt collectif au-dessus de l’égoïste intérêt
individuel ?
Conclusion : les chefs d’État africain, amis
de la France, ne sont ni des patriotes ni des
75

hommes droits et intègres, mais des


hypocrites, des traîtres à leur nation.
D’où le mutisme sur certains dossiers et
l’efficacité avec laquelle ils ont su conserver le
pacte colonial sous le sceau du secret pendant
près d’une soixantaine d’années.
Aujourd’hui encore, nombre d’Africains et
même de Français lambdas n’ont pas
connaissance de ce pacte colonial. Car, il ferait
tache sur le blason de la nation française.
76
77

DEUXIEME PARTIE
La France et le Mali
78
79

LETTRE DE MABIALA-MA-NGANGA
AUX ENFANTS DE KAMA

Longtemps j'ai cru


Qu'il n'y avait pas plus grands serpents
Que les sergents
À la solde de l'Occident
80

Qui pour un peu d'argent


Étaient prêts à sacrifier
Femmes et enfants
Consins, frères
Oncles et parents

Mais au fil du temps


J'ai fini par réaliser
Qu'il n'y a pas pires pythons
Que les colons
Qui planifient
Des opérations de domination
D'expropriation et d'élimination
De nos royaumes

Depuis
J'ai décidé de combattre
J'ai décidé de prendre les armes
Et de plonger au milieu du vacarme

Royaume divisé
Trône écrasé
Monarque baptisé
Calebasse du pouvoir cassée
Cases brisées
81

Ordre bouleversé
Habitants traumatisés
Quiétude renversée
Cheveux tressés
Sourcils dressés
Oreilles redressées
Narines percées
Lance hérissée
Lame aiguisée
Bouclier serré
Crocs acérés
Âme bien préparée
J'ai choisi de me placer
Au cœur du danger

Fier
Comme une Panthère
Féroce
Comme un rhinocéros
Puissant
Comme un lion
En aucun moment
J'ai tremblé comme un zèbre
Devant l'armée des ténèbres
82

Pour l'obtention de la liberté


Le triomphe de la vérité
Et la reconquête de notre dignité
En aucun moment
Le grand éléphant
N'a reculé devant l'adversité

Caché dans les cimetières


La main en visière
Velu comme un gorille
Les yeux rouges comme des billes
Le cou plus haut qu'une girafe
Le poing déterminé à coller des baffes
À la manière des rebelles de la Havane
Entouré de mes braves
Je guettais le passage des caravanes
Remplies d'esclaves
Pour les libérer
Les arracher
Les délivrer
Des mains sanguinaires
Des descendants d'Édouard
Le Prince noir
Venues de Rochechouart
Dans la cruelle intention
83

De pourrir matin et soir


La vie et la joie
Des paisibles villageois
Du continent noir9

9
Les confidences du totem, éditions Alliance Koongo par Né
MwandaèVéedila.
84
85

CRISE FRANCE-MALI : EST-CE LE


DÉBUT D’UNE DÉFRANCISATION DU
CONTINENT NOIR ?

La France doit arrêter de vouloir baby-sitter


le Mali. À un certain moment, la mère poule
métropolitaine doit avoir l’honnêteté et le
courage de reconnaître que l’oisillon qu’elle a
si longtemps couvé, donc le nourrisson qu’elle
86

a si longtemps materné a grandi. Qu’il a


besoin d’espace. Qu’il a envie de fonder sa
propre famille. Qu’il a grand besoin de donner
une autre orientation à sa lamentable petite vie.
Qu’il ressent le désir impérieux de prendre les
commandes du navire de son existence afin de
naviguer, en toute sérénité, hors des eaux
statiques des aquariums coloniaux qui non
seulement l’empêchent de déployer ses ailes
d’aigle, mais aussi de s’élever vers les cimes
de la liberté (à cause des pesanteurs
psychologiques, politiques et économiques)
érigées par la patrie possessive, dominatrice et
exploiteuse du général de Gaulle qui a dit, à
juste titre, « pour qu’une nation soit grande, il
faut qu’elle épouse le mouvement général du
monde ». Curieusement, de nos jours, la
France fait fi de ce précieux conseil.
La France : une métropole éclopée
Par son entêtement, la grande puissance
napoléonienne d’hier est en train de prouver à
toute l’humanité qu’elle n’est plus qu’une
métropole éclopée et éhontée qui, dans un
proche avenir, va complètement se vider de ses
colonies. S’entêter à vouloir imposer une
maternité politique dont personne n’a plus
besoin en Afrique subsaharienne n’est rien
moins que de la violence parentale, de la
87

barbarie politique, donc de la dictature


néocoloniale.
Une observation attentive de la marche du
monde actuel indique que le temps de la
tyrannie, du gangstérisme politique, de
l’hégémonie néocoloniale touche à son terme.
La France – ou devrais-je dire – l’ex-
métropole, qui a visiblement du mal à
l’admettre, va devoir s’y faire. Que cela
l’enchante ou pas, le pays d’Emmanuel
Macron va devoir reconnaître que l’ère de la
pouponnerie néocolonialiste obligatoire ou du
babysitting impérialiste forcé est révolue.
88
89

LE MALI : LEADER EN MATIÈRE


DE DÉFRANCISATION

Le Mali, ce valeureux territoire noir, a


prouvé aux yeux du monde que c’est
désormais un grand garçon. La digne nation
africaine qu’est le Mali a manifestement choisi
sa voie. Ce respectable territoire kamite, qui
par son courage s’est hissé au rang de pays
leader en matière de défrançisation (c’est-à-
dire de renoncement à l’insultante et
déconcertante maternité française en Afrique
noire) a décidé de se réveiller et, par ricochet,
de ranimer les pays frères ankylosés par le
poids politique de l’Élysée.
Les bons exemples doivent être suivis
90

L'Afrique subsaharienne doit en prendre de la


graine. Le continent noir tout entier devrait
logiquement suivre l’exemple salvateur du
pays de Soundiata Keita. Jusqu’à preuve du
contraire, le chemin tracé par le Mali est, à
mon humble avis, l’unique voie de salut du
continent noir.
Disons-le haut et fort, le temps – passez-moi
l’expression – de la sodomisation politique,
c'est-à-dire de la domination et de
l’infantilisation de l’Afrique par l’Occident est
passée.
91

SOMMES-NOUS REDEVABLES
À LA FRANCE ?

Absolument pas ! L'Afrique ne doit


strictement rien à la France. Et il est important
que la jeunesse africaine sache et retienne une
fois pour toutes que nous ne devons
absolument rien à la France.
Bien au contraire, c’est la France qui nous
doit tout. Cette vieille pieuvre politique qui est
92

la France, dont les tentacules – au passé raciste


et esclavagiste – se servent depuis des siècles
dans les entrailles du sous-sol africain, a
tendance à nous faire croire que sans elle
l’Afrique ne serait pas capable de respirer,
alors que c’est tout le contraire.
Autrement, pourquoi souffre-t-elle autant de
la défection du Mali ? Pourquoi le « Royaume
de France » qui se targue d’être autosuffisant
tient-il tant à s’accrocher à cet ancien vassal
qui lui a brutalement tourné le dos ? N’est-ce
pas parce que la métropole craint que la
désertion ou le désaveu du Mali devienne un
véritable tsunami qui emporterait dans son
sillon nombre de colonies françaises ?
L’attitude du Burkina Faso, pays de
l’illustre Thomas Sankara, ainsi que celle de la
Guinée n’en disent-elles pas long à ce propos ?
Les fins analystes de la politique africaine
auraient-ils tort d’y percevoir les prémices de
la Renaissance africaine ?
Quoi qu’il en soit, tous les indicateurs d’un
réveil kamite et d’une Résistance afrocentrique
sont visibles et disent, avec force éloquence,
que le continent des Pharaons en a plus
qu’assez des méthodes matérialistes et anti-
fraternelles de l’empire de Napoléon.
93

LA FRANCE A COMMIS
UNE GRAVISSIME ERREUR

La plus grave erreur de la France est d’avoir


sous-estimé le travail d’éveil des consciences
(spirituel, politique et culturel) qui depuis
quelques années s’opère lentement, mais
sûrement par les Nouveaux Serviteurs de
l’Afrique, communément appelés les Kamites,
communauté africaine qui ne cesse de
s'agrandir et dont l’indéniable force des
94

arguments ne cesse de déraciner les âmes


aliénées des jardins spirituels et culturels
coloniaux.
De plus, l’espoir et la joie que manifestent
actuellement les Africains sur les réseaux
sociaux ne font qu’accentuer l’idée selon
laquelle les Africains en ont carrément marre
du matérialisme abusif de l’ancienne
métropole qui peine à comprendre que la place
d’un jeune homme émancipé n’est ni dans une
maternité, ni dans une crèche, ni dans un jardin
d’enfants, ni à l’école primaire, ni au collège et
encore moins au lycée, mais à l’université.
L’université est le seul endroit où cet enfant
devenu mature pourrait se sentir à son aise.
95

LA FRANCE ET SES
MÉTHODES TORDUES

En toute logique, après quatre siècles


d’esclavage et près de 150 ans de colonisation,
96

la France aurait dû se rendre à l’évidence que


le nourrisson a grandi et que le lait de la
colonisation ou – pour mieux le dire – le lait
maternel de la mère métropolitaine est non
seulement périmé, mais encore ne correspond
plus à la structure morphologique de l’enfant
qui a cessé de marcher à quatre pattes depuis
le jour de la chute du mur de Berlin et qui,
longtemps avant, avait pris acte des actes
odieux perpétrés contre l’Afrique pendant la
Conférence de La Baule (où l’Europe s’était
cruellement partagé le gâteau que
représentaient les espaces territoriaux
africains) et pendant la Première et la Seconde
Guerre mondiale où les tirailleurs africains –
en dépit des milliers de morts, donc du
sacrifice consenti au nom de la libération
d’une France sous occupation allemande –
n’avaient pas été traités comme il se devait.
À cela il faut ajouter le pillage systématique
des ressources naturelles, l’orchestration des
coups d’État pour maintenir au pouvoir,
pendant plusieurs décennies, des leaders
politiques – que dis-je ! – des pantins, donc
des automates politiques, pilotés par l’Élysée,
au profit du pays de Voltaire et de Baudelaire
et au détriment du continent des illustres
Nelson Mandela et Cheikh Anta Diop.
97

Sans oublier le rapt des cerveaux africains


(des étudiants pour la plupart) à qui la France,
pays calculateur, offre un bel avenir
universitaire et social, mais aussi la nationalité
française pour les assujettir à la France et les
désolidariser du continent de leurs ancêtres.
Nombre d’intellectuels continentaux comme
Sédar Senghor, Abdoulaye Wade, Allasan
Watara – et j'en passe – se sont vus
stratégiquement doter d’une conjointe
française pour être contrôlés de l’intérieur.
Pour employer le langage du vulgaire, la
France, en belle diablesse, a su tenir nos
intellectuels par les couilles. Puisque derrière
chaque grand leader africain il y avait une
femme européenne ou du moins une Africaine
embusquée, à la solde de la France, traîtresse
prête à user de l’assiette roumaine au moindre
signal de la France.
98
99

LA JEUNE AFRIQUE ASPIRE


À UNE « AFRIQUE NOUVELLE »

Tout ceci explique pourquoi toutes les


tentatives de désolidarisation à la politique
française se sont toujours soldées par un échec.
Franchement, comment pouvaient-elles aboutir
avec un ver dans la pomme ?
Qu’à cela ne tienne, le temps de la
manipulation mentale, émotionnelle et
sentimentale est en train de s’achever.
L’enfant Afrique ayant grandi exige à présent
autre chose que le lait suranné et les bonbons
soporifiques et aliénants de la France.
100

La jeune Afrique veut cuisiner ses propres


repas, choisir ses propres vêtements. Elle
souhaite décider de son avenir et choisir sa
religion et ses dirigeants sans pression,
intervention ou implication de la France.
La jeune Afrique, qui a tout compris,
n’entend nullement répéter les erreurs de ses
pères. Car, elle aspire à une Afrique nouvelle.
Une Afrique libre et prospère. Une Afrique
totalement affranchit du joug des
néocolonisateurs. Elle rêve d’une Afrique
entièrement réconciliée avec ses ancêtres et ses
traditions. Elle visualise avec clairvoyance,
courage et optimisme une Afrique qui se jette
dans l’avenir avec une conscience historique et
des connaissances scientifiques favorisant le
développement durable et le respect de
l’environnement. Elle songe sans relâche à une
Afrique digne et fière qui, le moment venu,
n’aura pas honte de céder le témoin aux
nouvelles générations, à une Afrique qui a su
se prendre en main et pour laquelle la postérité
n’aura que des éloges sur les lèvres.
Telle est l’Afrique que nous voulons.
Croyez-moi, cette Afrique-là, sera absolument
différente de l’Afrique aliénée et manipulée
que nous connaissons.
101

LA VOIX DES ANCÊTRES II


AINSI PARLE BOUÉTA-MBONGO

Arrêtez de nuire à mon peuple


Arrêtez de tuer les Afrodescendants

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas les asservir

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas les coloniser

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas les obliger à parler vos
langues

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas les capturer

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas les enchaîner

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas les torturer

Si vous n’aimez pas les noirs


102

Il ne fallait pas les humilier

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas les rendre malheureux

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas les priver de leur liberté

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas les vendre comme du bétail

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas les déporter

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas les faire trimer dans vos
champs de coton

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas en faire des nègres de
maison

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas les convertir au
christianisme
103

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas leur apporter la Bible

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas les accrocher à la vaine
espérance d’un paradis illusoire

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas leur apporter votre clergé

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas combattre leurs
croyances spirituelles

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas les obliger à renier leurs
ancêtres

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas les rendre amnésiques

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas braconner les
animaux des brousses et des forêts tropicales

Si vous n’aimez pas les noirs


104

Il ne fallait pas chaparder leurs


précieuses créations artistiques

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas exposer leurs œuvres sacrées
dans vos musées

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas assujettir leurs rois et
humilier leurs reines

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas imposer le droit de cuissage
à la future mariée

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas violer leurs filles pour
engendrer des métis

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas diaboliser leur sagesse
ancestrale

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas exploiter leur riche sous-sol
105

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas pomper leur juteux pétrole

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas leur apporter la démocratie

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas les corrompre

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas s’immiscer dans leurs
affaires politiques

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas les retourner les uns
contre les autres

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas leur insuffler le tribalisme

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas les diviser pour mieux régner

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas morceler leurs
royaumes séculaires
106

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas piller l’Égypte antique

Si vous n’aimez pas les noirs


Il ne fallait pas aller faire la courbette
Pour étudier la philosophie, les arts
divinatoires et les sciences en Égypte pour
ensuite inventer le concept usurpateur,
prétentieux et mensonger de miracle grec10

10
Réveil traditionnel, éditions Alliance Koongo par Né
MwandaèVéedila.
107

CONCLUSION
« La France est une fâcheuse épine
dans le pied de l’Afrique »

Si Satan avait le visage d’un pays, ce serait


certainement la France. Car l’analyse des 11
accords secrets signés entre la France et ses
anciennes colonies ne laisse aucun doute sur la
108

géolocalisation des forces du Mal dans le


globe terrestre.
Avec tout le sérieux et toutes les passions
que mes propos pourraient soulever, sans
sourciller ni sombrer dans une sorte de
superstition ridicule qui ne me ressemble en
aucune façon, je pense sincèrement que la
France – je pèse bien mes mots – est la
demeure du Diable, puisque seul le mal
incarné dans un groupe d’aristocrates,
d’intellectuels, d’artistes et d’officiers
supérieurs de l’armée peut concevoir un pacte
qui réduirait des générations entières à un
esclavage subtil.
Seule une force foncièrement ténébreuse
pourrait avoir l’idée diaboliquement géniale –
et moralement condamnable – de tirer, sans se
manifester ouvertement, des avantages
économiques sur le sang, les larmes et la sueur
d’un peuple que l’on présente le jour, devant la
communauté internationale, comme un peuple
ami, mais que l’on ne s’empêche absolument
pas de torturer dans le silence de la nuit.
Seule une nation, une organisation ou une
institution au service du Malin peut faire
preuve de tant d’hypocrisie, de grande
mesquinerie et de tyrannie coloniale. Car le
désir même de vouloir posséder une colonie
est non seulement le signe d’une folie des
109

grandeurs, mais aussi d’une volonté de


puissance, d’une soif immodérée de
domination. Bref, c’est l’expression d’une
dangerosité politique, d’une nuisibilité
diplomatique, d’une perniciosité économique
et d’une nocivité culturelle auréolée de
mégalomanie.
Or, pour atteindre ses objectifs, un
mégalomane n’a pas de limites. Il est tout à
fait capable d’accomplir les pires crimes, de
commettre les pires abus, d’orchestrer des
attaques lâches et peu honorables, de perpétrer
des actes d’une étonnante brutalité, donc de
faire des choses d’une barbarie extrême que
seule une conscience déséquilibrée pourrait se
permettre.
C’est pourquoi je m’autorise,
– au nom de mes ancêtres déportés, victimes
du code noir ;
– de mes ascendants rescapés, soumis au
code de l’indigénat ;
– des soldats africains appelés «tirailleurs »
lâchement exécutés au camp de Thiaroye ;
– des 22 Chefs d’États africains injustement
assassinés pour l’amour et la défense des
intérêts de l’Afrique ;
– Au nom de la jeunesse africaine au destin
sacrifié sur l’autel de l’enrichissement de la
France ;
110

– et au nom de toutes les victimes


innocentes de la politique française en Afrique
noire, de dire haut et fort que la France est le
pire fléau que l’Afrique n’ait jamais connu.
La France est une fâcheuse épine dans le
pied de l’Afrique. L’hémiplégie économique,
l’aliénation culturelle et le sous-
développement du cœur de l’Afrique sont à
observer comme le « chef d’œuvre » de la
France. Un chef-d’œuvre grandiosement
diabolique qui fait de l’Hexagone une nation
sournoise au-delà de toute expression.
Pas étonnant que Napoléon ait déclaré :
«Nous ne combattons pas les Noirs à Saint-
Domingue parce que nous avons quelques
intérêts économiques. Nous combattons les
Noirs parce que nous avons pris la résolution
selon laquelle, partout où la race noire
entreprend de relever la tête, nous devons la
rabaisser et l’écraser ».
Cette façon de voir les choses n’est-elle
pas inscrite dans le code ADN de la France ?
Comme il est presque inutile de le dire,
c’est dans la nature profonde de la France,
pays vampire, de bâtir son empire, d’acquérir
gloire et fortune, en buvant le sang et les
larmes du continent noir.
Dans ces conditions, comment ne pas être
d’accord avec Recep Tayyip Erdogan qui a eu
111

le courage de dire haut et fort : « lorsque vous


soulèverez les trottoirs élégants de Paris et de
Berlin, vous verrez le sang de millions
d’Africains ».
La France est donc un frein à
l’épanouissement de l’Afrique. La France est
un rhume dans les narines de l’Afrique ; c’est
une grippe, un virus dans les poumons du
continent noir. La France est un boulet, une
lourde boule métallique accrochée par une
chaîne à la cheville de l’Afrique ; c’est une
lourde contrainte dont l’Afrique ne parvient
pas à se débarrasser.
Vous conviendrez avec moi qu’il est
préférable d’être manchot plutôt que d’avoir
un deuxième bras qui non seulement ne nous
sert à rien, mais encore retarde notre
développement.
Chers panafricanistes, ensemble, mettons un
terme à cette indépendance irréelle.
Débarrassons-nous de cette métropole
esclavagiste et illusionniste qui depuis trop
longtemps se sucre dans les « armoires » de
nos ressources naturelles et qui, comme une
vilaine souris, grignote le bout de nos orteils
en soufflant pour atténuer la douleur.
Finis le temps de la peur ! Finis la triste
époque de la courbette ! Le mythe d’une
France invulnérable n’est, en fait, qu’une
112

chimère. Souvenons-nous que l’Allemagne lui


a fait ployer le genou et que, n’eût été
l’intervention des soldats africains,
l’orgueilleux Hexagone demeurerait une
colonie allemande.
De gré ou de force, la pieuvre venimeuse
que symbolise la France doit retirer ses
détestables et douloureuses ventouses encore
profondément plongées dans les entrailles de
l’Afrique.
Si la France désire préserver ses intérêts en
Afrique subsaharienne, elle doit absolument
redéfinir la nature de ses rapports avec Kama.
Autrement, l’Africain n’aura pas d’autre choix
que de rompre toutes relations diplomatiques.
113

Achevé d’imprimer en janvier 2022


Dépôt légal : janvier 2022

Pour éditions Alliance Koongo


ISBN : 9782332978882

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