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LECON 3 : LES FONDEMENTS DE L’IMPERIALISME

Exemple de situation : Les velléités expansionnistes.


Exemple d’action : Défendre son pays.
Justification de la leçon : Cette leçon va permettre à l’apprenant de mobiliser les ressources
pour défendre son pays contre les agressions extérieures.

Introduction

Au lendemain des révolutions industrielles, les Etats européens vont se lancer à la


conquête des nouvelles terres : c’est le début de l’impérialisme. On entend par impérialisme
une doctrine qui préconise la domination politique, économique et socioculturelle des Etats fort
sur les peuples techniquement faible. Cette entreprise coloniale est fondée sur des raisons
politiques, économiques et socioculturelles.

I-LES FONDEMENTS POLITIQUES

1-La recherche du prestige et de la grandeur


Les puissances européennes techniquement avancées sont à la recherche de la gloire et de
la grandeur. L’aventure coloniale est donc un signe de puissance pour ces Etats. Ces idées sont
soutenues par les hommes politiques comme Joseph Chamberlain en Angleterre, Jules Ferry
en France.

2-L’établissement des bases militaires


Les puissances européennes recherchent aussi des points stratégiques pour installer les
bases navales qui serviraient des points d’appui en cas de guerre.

II-LES FONDEMENTS ECONOMIQUES

1-L’approvisionnement des industries


Les progrès industriels ont poussé les puissances européennes à la recherche des
matières premières et des nouvelles sources d’énergie pour approvisionner leurs industries.
C’est dans ce sens que Jules Ferry affirme que « la politique coloniale est fille de la politique
industrielle ».

2-Les recherches des nouveaux marchés


Les puissances européennes sont également à la conquête des nouveaux marchés pour
écouler le surplus dela production agricole et industrielle. Les colonies constituent dans ce
sens des grands marchés de consommation pour la métropole en même temps que les nouveaux
placements des capitaux.

II-LES FONDEMENTS SOCIOCULTURELS

1-Le boom démographique

La population européenne devenue plus nombreuse, il faut de nouvelles terres pour


caser le surplus de cette population. Cette thèse est soutenue par Gambetta qui affirme que «
le peuple étouffe le vieux continent ». La conquête coloniale est donc une réponse à la croissance
démographique de l’Europe.

2-L’expansion de la science.

Les Européens prétendent être investis d’une « mission sacrée », celle de civiliser les
primitifs et les apporter les bienfaits de la civilisation moderne, supprimer les coutumes
rétrogrades, mettre fin aux guerres tribales. C’est dans ce sens que Ruyard Kipling pense
que la civilisation est « le fardeau de l’homme Blanc ».

Conclusion
En définitive, les puissances européennes se sont fondées sur plusieurs arguments pour
justifier leur aventure coloniale. L’Afrique, considérée comme une terre vacante sera leur
principale destination.

MODULE II : L’AFRIQUE ET L’ASIE VICTIMES D’AGRESSIONS EXTERIEURES


Famille de situations: La violation des droits.
Catégorie d’actions: Protection, promotion et revendication des droits.
CHAPITRE II : L’impérialisme en Afrique.

LECON 4 : LES CONQUETES FRANÇAISES


Exemple de situation : L’invasion de ton village par les groupes terroristes.
Exemple d’action : Créer des comités de vigilance/Défendre son village.
Justification de la leçon : Cette leçon va permettre à l’apprenant de mobiliser les ressources
pour promouvoir la défense de son pays contre toutes attaques extérieures.

INTRODUCTION
La France a été l’un des acteurs majeurs de la conquête coloniale en Afrique. Ses
ambitions se sont concrétisées par la conquête d’un vaste empire colonial dans toutes les régions
de l’Afrique et dont le cœur se trouve en Afrique occidentale.

I-EN AFRIQUE SEPTENTRIONALE


1-La conquête de l’Algérie
La conquête de l’Algérie par la France fait suite à un incident diplomatique. En réalité la
France avait jadis commandé du blé à l’Algérie, malheureusement au cours d’une rencontre avec
le Dey Hussein qui ne demande que réparation auprès du consul René Duval, le 1 er avait
simplement effleuré le second avec un chasse mouche. La France a considéré cet acte comme un
incident diplomatique et saisi l’occasion pour occuper l’Algérie en juin 1830. La conquête de
l’Algérie sera effective après l’échec de la résistance d’Abdel Kader (1847), le territoire devint
alors une colonie de peuplement.

2-La conquête de la Tunisie et du Maroc


Lors d’un raid effectué par les français en Algérie, 5 soldats français sont tués par les
kroumirs (tunisiens), la France trouve là un prétexte pour occuper la Tunisie et signer le traité de
bardo le 12 mai 1881 avec le BeySaddock. Ce traité fut complété en 1883 par la convention
Marsa faisant de la Tunisie un protectorat français. Le Maroc intéressait plusieurs puissances
européennes par sa position stratégique. Mais à cause de l’aide accordé au sultan Mouley
Abolernahma, la France décide d’intervenir au Maroc afin de mettre fin aux ambitions des
autres puissances (Italie, Espagne, Allemagne). La France et l’Allemagne vont s’affronter sur le
territoire marocain ce qui va donner place a 2 crises : le coup de Tanger (1905) et le coup
d’Agadir(1911). Le Maroc sera finalement occupé par la France.

II-EN AFRIQUE OCCIDENTALE ET CENTRALE

1-L’Afrique occidentale
Avant le XIXe siècle, la France était déjà présente sur les côtes de l’Afrique occidentale.
Après la 2e conférence de Berlin, elle lance une conquête qui s’achève par la constitution d’un
vaste empire comprenant huit territoires : le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, le Niger, la
Haute-Volta (Burkina-Faso), le Dahomey (Bénin), la Côte-d’Ivoire et la Guinée Conakry.
Cet empire colonial créé en 1895 et dénommé Afrique Occidentale Française (AOF) avait
pour capital Dakar.
2-L’Afrique centrale
La France avait conquis le Gabon, le Moyen-Congo, le Tchad et l’Oubangui-Chari.
Ces quatre territoires étaient regroupés dans un ensemble appelé Afrique Equatoriale
Française crée en 1910 avec pour capitale Brazzaville.

III-EN AFRIQUE ORIENTALE ET MERIDIONALE

1-L’Afrique orientale
Depuis le XVIIIe siècle, les Français se sont installés sur la côte de la mer rouge, c’est à
partir de là qu’ils vont conquérir Djibouti et chercher à construire le chemin de fer Djiboutie-
addis-Abeba.

2-L’Afrique méridionale
La présence française était moins accentuée en Afrique méridionale. C’est dans l’Océan
Indien qu’elle vaconquérir quelques territoires. Il s’agit des iles Mayotte et de la Réunion.

Conclusion
En définitive, la France a conquis un vaste empire colonial en Afrique dont la
pacification sera difficile à cause de la réaction des populations.

LECON 5 : LES CONQUETES ANGLAISES


Exemple de situation : L’invasion de ton village par les groupes terroristes.
Exemple d’action : Créer des comités de vigilance/Défendre son village.
Justification de la leçon : Cette leçon va permettre à l’apprenant de mobiliser les ressources
pour promouvoir la défense de son pays contre toutes attaques extérieures.
Introduction
Tout comme la France, la Grande-Bretagne était l’un des acteurs majeurs de la conquête
coloniale en Afrique. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, elle va constituer un grand empire colonial
allant de l’Afrique septentrionale en Afrique méridionale en passant par l’occident et l’orient.

I-EN AFRIQUE SEPTENTRIONALE


1-La conquête de l’Egypte

L’Angleterre occupe la plus importante régence ottomane en Afrique septentrionale :


l’Égypte. En fait, le pacha Mehmet Ali se considère comme un souverain, il modernise son
pays, construit des hôpitaux, des écoles, il construit le barrage Assouan sur le Nil : c’est le père de
l’Égypte moderne. Mais son successeur le pacha Ismaël qui veut poursuivre son œuvre s’endette
lourdement auprès des puissances occidentales. Dans l’incapacité de rembourser ces dettes,
l’Égypte perd son indépendance et devient le condominium franco-anglais en 1879.

2-Les ambitions au Maroc

La Grande-Bretagne convoitait le Maroc avec les autres puissances rivales comme la


France. Mais elle sera désintéressée par la France qui lui laisse la main libre en Egypte en 1898.

II-EN AFRIQUE OCCIDENTALE ET CENTRALE

1-L’Afrique occidentale.
En Afrique occidentale, les Britanniques fondent la Sierra-Léone en 1792, colonie
destinée à accueillir les esclaves affranchis. Elle occupe également la Gambie en 1821, le Nigéria
en 1890 et la Confédération Ashanti en 1896.

2-L’Afrique centrale

L’Angleterre était présente sur les côtes camerounaises depuis la seconde moitié du
XIXe siècle. Seulement, les hésitations du gouvernement britannique entraînent la perte de ce
territoire en 1884 au profit de l’Allemagne.

III-EN AFRIQUE ORIENTALE ET MERIDIONALE

1-L’Afrique orientale
Dans cette partie du continent, la Grande-Bretagne va occuper l’Ogaden 1839 et
s’accapare progressivement de la Somalie. Elle occupe aussi le Kenya et le Soudan. Dans
l’Océan Indien, l’Angleterre prend possession en 1810 des îles Maurice, Rodrigues et
Seychelles.

2-L’Afrique méridionale
En Afrique méridionale, la colonie du Cap fondée par la compagnie des Indes
occidentales depuis 1652 fut occupée en 1806 par la Grande Bretagne. Par la suite, Natal est
annexée en 1842.
Conclusion
En définitive, la conquête anglaise en Afrique a été fructueuse notamment en Afrique
occidentale et méridionale où de nombreux territoires ont été annexés par les britanniques.
Dès lors, les peuples autochtones vont entamer des résistances contre la domination de leur
territoire.

LECON 6 : LES CONQUETES DES AUTRES PUISSANCES


Exemple de situation : L’invasion de ton village par les groupes terroristes.
Exemple d’action : Créer des comités de vigilance/Défendre son village.
Justification de la leçon : Cette leçon va permettre à l’apprenant de mobiliser les ressources
pour promouvoir la défense de son pays contre toutes attaques extérieures.

INTRODUCTION

En dehors de la France et de la Grande-Bretagne, plusieurs autres puissances


européennes ont conquis des territoires en Afrique. Il s’agit notamment du Portugal, de
l’Espagne, de la Belgique, de l’Allemagne et de l’Italie.

I-EN AFRIQUE SEPTENTRIONALE

Dans cette partie du continent, on note la présence de l’Italie qui occupe la Libye ou
Tripolitaine, l’Espagne qui s’installe au Sahara occidental encore appelé Rio de Oro.

II-EN AFRIQUE OCCIDENTALE ET CENTRALE

1-L’Afrique occidentale

A côté des possessions françaises et anglaises, le Portugal a conquis les Iles du Cap-
Vert et la Guinée Bissau.

2-L’Afrique centrale

L’Allemagne prend possession du Cameroun le 12 juillet 1884 à travers la signature du


traité de protectorat. La Belgique assure sa souveraineté sur l’Etat du Congo après la deuxième
conférence de Berlin. Le Portugal, présent sur l’enclave de Cabinda avant 1884, assure sa
souveraineté sur l’Angola tandis que l’Espagne s’empare de l’Ile de Fernando Po.

III-EN AFRIQUE ORIENTALE ET MERIDIONALE

1-L’Afrique orientale
Dans cette partie du continent, l’Italie va conquérir l’Erythrée et une partie de la
Somalie (Somalie italienne) avant de buter en Ethiopie sur la résistance de Ménélik II.
L’Allemagne occupe le Ruanda-Urundi, le Tanganyika qui constitue l’actuelle Tanzanie.

2-L’Afrique méridionale
L’Allemagne annexe le Sud-Ouest Africain en 1883 à travers la signature d’un traité de
protectorat. Le Portugal assure sa présence au Mozambique à côté de l’empire colonial
britannique.

CONCLUSION

A la fin du XIXe siècle, les puissances européennes sont présentes presque partout en
Afrique. Dès lors, les peuples africains vont réagir à ces conquêtes.

LECON 7 : LES REACTIONS AFRICAINES FACE AUX AGRESSIONS


EUROPEENNES : RESISTANCES ET COLLABORATION
Exemple de situation : L’invasion de ton village par les groupes terroristes.
Exemple d’action : Créer des comités de vigilance/Défendre son village.
Justification de la leçon : Cette leçon va permettre à l’apprenant de mobiliser les ressources
pour promouvoir la défense de son pays contre toutes attaques extérieures.

INTRODUCTION
La conquête de l’Afrique par les puissances européennes ne s’est pas fait sans coup férir.
Elle a été marquée par de nombreuses réactions de la part des peuples africains. Si certains ont
refusé la domination de leur territoire en menant des rudes résistances, d’autres au contraire ont
préféré collaborer avec les puissances coloniales.

I-EN AFRIQUE SEPTENTRIONALE

1-Les résistances

Dans cette partie du continent, on a assisté aux résistances armées conduites par les chefs
musulmans. On a :

 ABD-EL KADER : devenu émir à l’âge de 20 ans, il résiste de 1830 à 1847 contre la
France en obtenant plusieurs traités comme ceux de Desmichels et de la Tafna. Ces
traités seront violés par la France et l’insurrection de son peuple se généralise jusqu’en
1847 quand il est traqué par le général Bugeaud après avoir été abandonné par les
Marocains et sans l’appui des Kabyles.
 ARABI PACHA : il résiste en Egypte de 1882 à 1901 contre les Anglais avant d’être
vaincu.

2-La collaboration
En Afrique du Nord, les puissances européennes ont profité de la collaboration de certains
africains pour liquider les résistants. On peut citer le souverain marocain qui, inquiet de la
popularité d’ Abd-El Kader lança cette troupe contre lui. Ce qui a poussé Add-El Kader à se
rendre aux Français.

II-EN AFRIQUE OCCIDENTALE ET CENTRALE

1-Les grandes figures de la résistance


En Afrique occidentale et centrale, les résistances ont été très rudes. On note :
 La résistance de SAMORY TOURE : Né vers 1830 et surnommé le Malinké, il
construisit un vaste empire dans la région de la Haute Guinée. Grâce à ses qualités
militaires et à l’utilisation de la tactique de la terre brulée (technique de guerre qui
consiste à mettre le feu sur un territoire après son passage tout en conquérant les
territoires vers l’avant), il est le plus redoutable résistant à la conquête française en
Afrique occidentale. Il sera finalement trahi par l’une de ses épouses et déporté au Gabon
où il meurt en 1900.
 La résistance de OUMAROU SHEIKOU : Chef de l’empire Toucouleur en Haute
Guinée, il s’oppose à la pénétration française. Sa résistance sera affaiblit par des divisions
internes. Il abandonne la résistance pour se réfugier à Sokoto ou il meurt en 1890.
 La résistance du roi BEHANZIN : il s’oppose à l’occupation de Porto-Novo par les
Français qui établirent un protectorat en 1868. Avec une armée constituée de jeunes filles
appelées Amazones, il résiste de 1882 à 1894 dans le royaume d’Abomey. Trahi par son
frère, il fut capturé en 1894 et déporté en Martinique, puis à Blida où il meurt en 1906.
 La résistance de PREMPEH : C’est le roi des Allumides de la Confédération
Ashanti. Il s’oppose aux anglais notamment au Général Aley en 1888 et au colonel
Baden Powell en 1896. mais il sera vaincu et les anglais deviennent maitres du territoire.
 La résistance de RABAH : il fut le principal résistant en Afrique équatoriale. Il bâtit une
vaillante armée et conquit un vaste territoire autour du Lac Tchad. Il se heurte aux
français qui ne tolèrent pas le commerce des esclaves, sa principale source de revenu. Il
affronte 3 missions françaises : La mission Fourreau et Lamy venant du Sahara, La
mission Joillant et Menier venant de l’Afrique de l’ouest et la mission Gentil venant du
Congo. Il fut tué après trahison à la bataille de Kousseri en 1900.

2-La collaboration
Plusieurs chefs africains ont collaboré avec les puissances européennes en signant de
nombreux traités. C’est le cas de Samory Touré qui signa le traité de Bissandougou avec les
Français, le cas de Lat Dior qui signa le traité de protectorat avec les Français et les aida à
liquider le marabout Toucouleur Ahmadou Sheikou. C’est aussi cette collaboration qui a permis
au colonisateur de vaincre de nombreuses résistances.C’est le cas populations du Nord de la
Côte-d’Ivoire ont barré la voie à Samory Touré qui fut capturé et tué par les Français. Aussi,
de nombreux résistants ont-ils été trahis par leurs proches.

III-EN AFRIQUE ORIENTALE ET MERIDIONALE

1-L’Afrique orientale
La conquête de l’Afrique orientale fut également l’une des plus difficiles sur le
continent. On a enregistré de nombreuses résistances :
 Le MAHDI MAHDI: Sous la direction de Mohammed Ahmed éclate une révolte à
mobile religieux et anti-impérialiste : c’est le mahdisme. Mohammed Ahmed se fait
appelé le mahdi et les siens considèrent les européens comme les infidèles venus souillés
la société musulmane. Il lance la guerre sainte pendant 10 ans mais en 1887 à la bataille
d’Oudourman, l’officier anglais lord Kitchener met fin au mahdisme.
 La résistance victorieuse de MENELIK II : empereur éthiopien de 1889 à 1909 il
résiste à la conquête italienne en 1889. L’Italie fait accepter un traité de protectorat
appelé « traité d’Ucciali » mais celui-ci refuse son application en 1895. L’Italie décide
d’occuper militairement l’Éthiopie mais lors de la bataille d’adoua la même année,
l’Éthiopie sort victorieuse. Le 4 octobre 1896, l’Italie reconnait honteusement sa défaite.

2-L’Afrique méridionale
On a rencontré deux grandes résistances dans cette partie du continent :
 La résistance Bantou : elle fut menée par la population Mabele et Matchoua qui
s’opposent à la présence anglaise. Cette résistance est vaincue par les troupes dirigées
par Cecile Rhodes.
 La résistance des Boers : c’est la résistance la plus rude rencontrée par les anglais en
Afrique. Les boers sont les descendants des colons d’origine européenne. Ils
organisent des déplacements massifs vers l’intérieur de l’Afrique du sud : c’est le
Grand Trek. La guerre qui éclate en 1889 se solde par la défaite des boers. Le
résistant le plus connu est Tchaka Zoulou.
Conclusion
D’une manière générale, la conquête de l’Afrique par les Européens a été marquée tantôt
par des résistances farouches, tantôt par la collaboration des certains peuples avec les
puissances coloniales. Finalement, toute l’Afrique sera conquise et soumise à l’exception de
l’Ethiopie et du Libéria.

LECON 8 : L’EXPLOITATION ECONOMIQUE DES COLONIES


Exemple de situation : Une société étrangère installée dans un petit village de ta localité
procède à une forte exploitation forestière.
Exemple d’action : Défendre ses terres/Exploiter soi-même ses terres.
Justification de la leçon : Cette leçon va permettre à l’apprenant de mobiliser les ressources
pour défendre et de disposer de sa propriété, de ses biens.

Introduction
Après le partage et la conquête de l’Afrique, les puissances européennes ont mis en place
les systèmes coloniaux. Dès lors, on assiste à l’exploitation économique du continent à
travers les méthodes diverses.

I-LES METHODES INHUMAINES

Dans les colonies, les indigènes étaient contraints de travailler dans les chantiers de
construction et de développement des infrastructures qui allaient servir des intérêts de la
métropole. Ces travaux étaient gratuits et concernaient :

 Le portage : les africains étaient utilisés comme porteurs par la métropole.


 Les corvées: il s’agissait des prestations (impôt consistant en jour de travail au profit des
chantiers publics d’intérêt local), la main d’œuvre pénale constituée de prisonniers, qui
avait été utilisée pour la réalisation des différents ouvrages, l’obligation de cultiver qui
consistait à employer la pression administrative pour imposer les cultures industrielles
dites obligatoires.

II-L’IMPOSITION
Pour la plupart des métropoles, la mise en valeur des colonies nécessitait que celles-ci
s’autofinancent. Les sources de financements étaient :

 Les droits de douanes : ils étaient collectés par les chefs traditionnels pour être reversés
à la métropole.
 Les taxes : elles étaient imposées sur des produits commerciaux dans la colonie.
 Les impôts : ils étaient prélevés sur des personnes physiques et sur des exploitations
économiques. Ainsi, on avait : l’impôt arabe imposé en Algérie qui fut une dîme en
nature sur les céréales, l’impôt de capitation qui était payé par chaque habitant dans le
système colonial français, l’impôt de case payé par chaque habitation ou famille.

III-LES EXPROPRIATIONS

Les puissances coloniales décrétaient la propriété de l’Etat sur toutes les terres qui
semblaient ne pas avoir de propriétaire puis, les cédaient aux colons blancs ou à des sociétés
d’investissement telles que les compagnies à chartes allemandes, britanniques,
belges…Ces terres attribuées aux colons leur permettaient de se constituer de vastes
plantations. Les africains expropriés étaient ainsi installés dans les réserves. Le manque des
terres les empêchait de vivre dans des bonnes conditions et beaucoup étaient obligés de chercher
du travail comme ouvriers dans les mines et les plantations.

Conclusion
L’exploitation coloniale fut une période difficiles pour les africains, car ils subissaient
des pratiques inhumaines, payaient des taxes injustifiées et étaient expropriés de leurs
terres. Il est donc important de lutter pour préserver la souveraineté de notre pays.

LECON 9 : LA CHINE DES TRAITES INEGAUX A L’EVEIL DU NATIONALISME


Exemple de situation : L’invasion de ton village par les groupes terroristes.
Exemple d’action : Créer des comités de vigilance/Défendre son village.
Justification de la leçon : Cette leçon va permettre à l’apprenant de mobiliser les ressources
pour promouvoir la défense de son pays contre toutes attaques extérieures.

Introduction

La Chine ou « Empire du milieu » est de loin le territoire le plus peuplé du monde au


XIXe siècle. C’est ainsi qu’elle attire les convoitises des puissances étrangères qui vont forcer son
ouverture à travers les traités inégaux. Mais peu à peu, le peuple chinois va montrer une
réaction musclée face aux prétentions expansionnistes des puissances coloniales.

I-LES TRAITES INEGAUX

Les traités inégaux sont l’ensemble des accords que la Chine a été obligée de signer avec
les puissances étrangères et dont les clauses étaient en leur défaveur.

1-Le traité de Nankin


Il a été signé en 1842 au terme de la guerre de l’opium commencé en 1839 entre la
Chine et la Grande Bretagne. En effet, les autorités chinoises avaient interdit dans leur pays la
vente de cette drogue produite en Inde par les Anglais. Privés de leurs énormes bénéfices, les
commerçants anglais firent intervenir leur gouvernement : ce fut le début de la guerre de l’opium.
Vaincue, la Chine va signer le traité de Nankin dont les clauses sont :

 La Chine cède aux Anglais l’Ile de Hong-Kong pour 99 ans ;


 La Chine ouvre cinq ports au commerce anglais ;
 L’accord des concessions aux autres puissances étrangères.

2-Les traités de Tien-Tsin

Ils sont deux et furent respectivement signés en 1858 et 1860. En 1858, les Taïpings
déclenchent une révolte contre la dynastie mandchoue et massacrent les Européens. Une
expédition franco-anglaise intervint alors en Chine contraignant le gouvernement chinois à signer
le 1er traité de Tien-Tsin. Ce traité accordait aux occidentaux le droit d’avoir des ambassades en
Chine favorisant ainsi la libre circulation des missionnaires dans le pays. En plus, 11 nouveaux
ports chinois ont été ouverts au commerce étranger. En 1860, fut signé le 2e traité de Tien-
Tsin. Cette situation se justifie par le fait que un an après la signature du 1 er, les occidentaux
furent accueillis en Chine par des coups de canon. Une 2e expédition armée fut envoyée à
Pékin en août 1860, obligeant la Chine à créer le ministère des affaires étrangères, de même
que le privilège de l’exterritorialité.

3-Le traité de Shimonoseki

En 1894, le Japon envahit la Corée alors protectorat chinois. Cette invasion provoque une
guerre entre la Chine et le Japon. Vaincue, la Chine fut obligée de signer le 17 avril 1895 le traité
de Shimonoseki. Ainsi, la Chine abandonne au Japon la Corée et l’Ile de Formose, la
péninsule du Liao Toung ainsi que PortArthur. Outre ces territoires arrachés à la Chine à la
suite des traités inégaux, d’autres le furent aussi par la guerre ou la menace. C’est le cas du Tibet
et de la Birmanie, de l’Indochine, du Cambodge.

II-LE REVEIL DU NATIONALISME

Face à la poussée impérialiste, le peuple chinois va rompre sans pour autant plier grâce à
l’action des sociétés secrètes et la montée des mouvements nationalistes.

1-L’action des sociétés secrètes

La résistance du peuple chinois trouve ses racines au sein de deux sociétés secrètes : les
Taïpings et les Boxers. Leur action passe par la pratique du terrorisme contre les étrangers ;
le cas des Taïpings qui se sont révoltés contre la dynastie mandchoue et ont massacré les
Européens. Ils vont également boycotter les activités commerciales que menaient les occidentaux
sur leur territoire.

2-Les mouvements nationalistes

En 1908, l’impératrice Tseu-Hi décède et son fils Pou-Hi âgé de trois ans accède au
pouvoir. L’extrême jeunesse de ce dernier entraîne l’affaiblissement su pouvoir. C’est dans ce
contexte qu’un intellectuel au nom de Sun Yat Sen leader du parti du peuple le « KUO MING
TANG » va déclencher une révolution qui aboutit à la destitution du régime impérial et
l’avènement de la République. En 1911, Sun Yat Sen est alors proclamé président de la
République Chinoise.

Conclusion

En définitive, la Chine a aussi été victime des agressions occidentales au XIXe siècle.
Mais grâce à l’action des sociétés secrètes et des mouvements nationalistes, la Chine va
échapper à la domination européenne en devant une république en 1911.

LECON 10 : L’IMERIALISME EUROPEEN EN INDE ET EN INDOCHINE


Exemple de situation : La communauté urbaine procède à l’expropriation des terres dans ton
quartier.
Exemple d’action : Dénoncer/Faire le titre foncier.
Justification de la leçon : Cette leçon va permettre à l’apprenant de mobiliser les ressources
pour promouvoir la lutte contre les injustices sociales.

INTRODUCTION

Au XIXe siècle, l’impérialisme européen en Asie ne s’est pas limitée en Extrême-Orient ;


il s’est étendu jusqu’en Asie centrale et du Sud-Est. Ainsi, le sous-continent indien et
l’Indochine vont céder aux agressions anglaises et françaises malgré de nombreuses
résistances.

I-CONQUETES ET RESISTANCES EN INDE

1-Les conquêtes

Les Anglais étaient présents sur les côtes indiennes depuis 1750 grâce à la compagnie
des Indes orientales qui ne cesse de multiplier les comptoirs commerciaux. En 1758, commence
la véritable conquête du territoire qui est facilitée par l’instabilité interne dans les royaumes qui
constituaient l’Inde. Ainsi, cette conquête se limita pour l’Angleterre à la conquête des royaumes
de Marathes qui était jusque-là le seul royaume puissant et stable.
Après la conquête de l’Inde, les Anglais craignent que d’autres puissances n’orientent
leurs convoitises dans le sous-continent indien. Pour éviter que cela ne se produise, ils vont
conquérir tour à tour le Ceylan, la Malaisie, le Singapour, la Birmanie, le Cachemire ; mais
se heurtent aux Russes en Afghanistan. En 1885, un accord anglo-russe aboutit à la création
d’un Etat tampon d’Afghanistan entre les territoires appartenant à l’Angleterre et à la Russie.

2-Les résistances

Les Indiens ont organisé des résistances à la conquête anglaise. On peut noter :

 La résistance des Sikhs : ceux-ci voulaient constituer un Etat national dans la région
de Pendjab. Mais deux expéditions militaires anglaises vont éteindre cette résistance.
 La révolte des Cipayes : c’était des Indiens enroulés dans l’armée coloniale anglaise
qui voulaient établir l’égalité entre les colonisateurs et les indigènes. Leur mutinerie
sera éteinte en 1758.

II-CONQUETES ET RESISTANCES EN INDOCHINE

1-Les conquêtes

Désireuse de créer un vaste empire colonial en Asie du Sud-Est, la France va


entreprendre la conquête de plusieurs territoires. En 1863, elle établit un protectorat sur le
Cambodge qui attirait jusque-là les convoitises de ses voisins (Siam et Annan). En 1883, une
expédition militaire de Jules Ferry qui aboutit à la conquête de Tonkin le 25 août 1883 qui
devient en 1884 avec l’Annam des protectorats français. Enfin l’occupation pacifique du Laos
est faite en 1892. Ces positions françaises formeront la fédération indochinoise.

2-Les résistances

Les résistances à la conquête de l’Indochine étaient brèves et rapidement matées par


l’armée coloniale française.

Conclusion

Tout comme l’Afrique, l’Asie n’a pas échappé aux conquêtes européennes notamment
l’Asie du Sud-est et l’Inde. Une fois les conquêtes achevées, la priorité sera l’exploitation
économique des territoires.

MODULE III LE MONDE EN PROIE AUX CRISES ET AUX GUERRES


Famille de situations : Les conflits.
Catégorie d’actions : Prévention et règlement des conflits.
CHAPITRE IV : LA PREMIERE GUERRE MONDIALE ET LA CRISE
ECONOMIQUE
LECON 11 : LA PREMIERE GUERRE MONDIALE
Exemple de situation : Une dispute entre tes deux camarades s’est soldée par la bagarre.
Exemple d’action : Réconcilier/dialoguer/arbitrer.
Justification de la leçon : Cette leçon va permettre à l’apprenant d’installer les ressources
prévenir et régler les conflits dans son environnement.

Introduction

Au début du XXe siècle, l’exacerbation des tensions coloniales va conduire les puissances
européennes à une guerre qui s’est étendue sur toute la planète : c’est la Première Guerre
Mondiale. Commencée en 1914, cette guerre qui s’achève en 1918 s’est déroulée en plusieurs
phases laissant des conséquences fâcheuses dans le monde.

I – LES CAUSES

1-Les causes lointaines


Il s’agit des tensions internationales que l’Europe connaît avant 1914. Elles s’observent
sur le plan politique, économique et militaire. Sur le plan politique, on note le désir de
vengeance de la France envers l’Allemagne à propos de l’Alsace-Lorraine qui lui avait été
arraché en 1871. Il y a aussi la crise des nationalités dans les Balkans qui se manifeste par la
volonté des Serbes de libérer leurs frères maintenus dans l’empire Austro-Hongrois. C’est ainsi
qu’à la veille de 1914, la mosaïque des Balkans apparaît comme une « poudrière en Europe ».
On peut noter enfin les jalousies coloniales qui exacerbent les tensions entre les puissances
coloniales.

Sur le plan économique, les tensions se manifestent par la lutte pour la conquête
des marchés. C’est le cas de l’Allemagne qui chasse l’Angleterre du marché balkanique.

Sur le plan militaire, les tensions inquiètent de nombreux pays et les poussent non
seulement à intensifier leur armement, mais aussi à conclure des alliances. C’est ainsi qu’en
1879, l’Allemagne se rapproche de l’Autriche-Hongrie et en 1882 de l’Italie, formant ainsi avec
elle la Triple alliance ou Triplice. La France de son côté s’allie en 1898 à la Russie et en 1904 à
l’Angleterre. Ensemble, ils forment la Triple entente. Les différentes alliances conclues entre ces
pays, sont à l’origine de la naissance de deux blocs antagonistes : la Triple alliance et la
Triple entente. Dès lors, la logique des blocs est telle que toutes crises diplomatiques entre les
deux peuvent faire évoluer la situation.

2-La cause immédiate

L’étincelle qui met le feu aux poudres se produit le 28 juin 1914. En visite à Sarajevo,
capitale de la Bosnie Herzégovine, l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-
hongrois, est assassiné par un Bosniaque, Gavrilo Prinzip, membre d’une société secrète appelée
« mains noires ». Le refus des Serbes de laisser l’Autriche-Hongrie participer à l’enquête relative à
cet assassinat provoque la colère de cette dernière. Dès lors, les évènements se précipitent, le 28
juillet 1914, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. La Russie décidée à ne pas laisser
écraser la Serbie mobilise ses troupes à son tour le 30 juillet. Le 1er août, l’Allemagne déclare la
guerre à la Russie. Ce même jour, la France déclare la mobilisation générale de ses troupes pour le
lendemain. Choquée par la violation de la neutralité Belge, l’Angleterre entre en guerre au côté de
la France et de la Russie. C’est ainsi qu’un conflit entre l’Autiche-Hongrie et la Serbie va se
transformer en une guerre, grâce au système des alliances tissées au paravent.

II – DEROULEMENT

La Première Guerre Mondiale qui oppose la Triple alliance à la Triple entente se


déroule en trois principales phases.

1-La guerre de mouvement.

Elle se déroule entre le mois d’août et le mois de novembre 1914. Sur le front
occidental, les troupes allemandes envahissent la Belgique, pourtant pays neutre, puis le Nord de
la France. Cependant, les Allemands sont stoppés à 25 km de Paris par les troupes de Joffre et
Gallieni lors de la bataille de la Marne du 6 au 13septembre 1914. Dès lors le front se fige.

2-La guerre de positions et de tranchées


Elle débute à la fin de l’année 1914 et s’achève en novembre 1917. Cette phase se
caractérise par la stabilisation des troupes. A l’Est, les troupes russes reculent jusqu’en 1917. Pour
maintenir leurs positions, les belligérants creusent des tranchées pour se protéger des tirs et des
obus. Sur le front occidental, des nouvelles alliances se forment. La Belgique en 1914, l’Italie en
1915 et le Portugal en 1916 se rallient à l’entente tandis que l’empire turc ottoman rejoint
l’Allemagne et la triple alliance. La France et la Grande-Bretagne décrètent le blocus naval contre
l’Allemagne empêchant tout ravitaillement dans le but d’asphyxier son économie. L’Allemagne
réplique par la guerre sous-marine faisant couler les bateaux britanniques. Dès lors, une guerre
de position très meurtrière reprit dès 1916 marquée par la bataille de Verdun (février 1916-
décembre 1916) et de la Somme (juillet à novembre 1916).

3-La mondialisation du conflit et la victoire finale de la triple entente

Cette phase est marquée par un changement des rapports de forces dû à l’entrée des
nouveaux belligérants et le retrait des autres. Le Japon, puis la Chine respectivement en 1914 et
1917 ont rejoint l’entente. L’opinion publique américaine s’oppose depuis longtemps à l’entrée en
guerre des Etats-Unis. Les Allemands coulent les navires américains et signent une alliance
secrète avec le Mexique contre les USA. Le 6 avril 1917, les Etats-Unis déclarent la guerre à
l’Allemagne et mobilisent leurs troupes au côté de la triple entente. En Russie, la population est
mécontente, ce qui entraîne le renversement du Tsar après la première révolution russe en
février 1917. La 2e révolution (révolution Bolcheviks) en octobre 1917 porte les communistes
au pouvoir et la Russie se retire de la guerre en signant l’armistice de Brest-Litovsk.

Les opérations militaires s’éternisent, les pénuries de vivres, les difficultés


d’approvisionnement et l’augmentation des fronts se font remarquer. Dès 1917, l’Allemagne lance
une dernière offensive. En juillet 1918, une contre-offensive appuyée par les troupes américaines
les oblige à se replier. Les Autrichiens sont battus dans les Balkans et en Italie et doivent signer
l’armistice le 03 novembre 1918. L’Allemagne affaibli par le désistement de ses alliés et une
révolution ouvrière à Berlin va signer l’acte de capitulation le 11 novembre 1918 à Rethondes et
ce fut la fin de la guerre.

III – CONSEQUENCES ECONOMIQUES ET SOCIOCULTURELLES

1-Un lourd bilan économique

La guerre a entraîné de nombreuses destructions matérielles (routes, ponts, villes,


plantations, industries) surtout dans les régions où les combats se sont déroulés. Les pertes
financières sont aussi très lourdes. Pour financer la guerre, les Etats européens ont dû s’endetter.
C’est ainsi qu’après la guerre, on assiste à une inflation généralisée. En France par exemple, les
prix ont été multipliés par 3,5 entre 1914 et 1918. Cependant, les pays neufs ont connu un sort
différent. En effet, le Canada, le Brésil, la Nouvelle Zélande et surtout les USA ont récupéré la
clientèle pendant la guerre.

2-Les conséquences socioculturelles

Le bilan humain de la guerre est effroyable. Avec 9 millions de morts, 17 millions de


blessés dont 6,5 millions d’invalides, 4 millions de veuves et 8 millions d’orphelins, la
Première Guerre Mondiale a laissé son empreinte dans les corps et les esprits. La France par
exemple compte 1.400.000 tués et 1.100.000 invalides de guerre. Avec cette saignée
démographique qui a frappé essentiellement les jeunes, on note un vieillissement de la population
et le maintien en fonction des dirigeants des générations précédentes, plus attachées aux valeurs
du passé qu’aux problèmes de l’avenir.

3-Les répercussions politiques et territoriales

La guerre a entraîné le démantèlement des empires centraux. L’Autriche-Hongrie a été


divisée en plusieurs Etas : l’Autriche, la Hongrie, la Tchécoslovaquie. La Russie perd les pays
Baltes tandis que la Pologne récupère un territoire de l’Allemagne. La nouvelle carte politique de
l’Europe est alors dressée. En Afrique et en Asie, un système de mandat est conféré à la SDN aux
vainqueurs sur les territoires allemands.

Conclusion

En définitive, la Première Guerre Mondiale qui s’achève par la victoire de la Triple


entente a laissé un bilan lourd sur tous les pays. Dès lors, les vainqueurs vont s’activer pour le
règlement de ce conflit.

LECON 12 : LE REGLEMENT DE LA PREMIERE GUERRE


MONDIALE
Exemple de situation : Une dispute entre deux voisins de ton quartier a accouché d’une bagarre
généralisée entre les membres des deux familles.
Exemple d’action : Réconcilier/Dialoguer.
Justification de la leçon : Cette leçon va permettre à l’apprenant d’installer les ressources pour
promouvoir la paix dans son environnement.

INTRODUCTION

A la fin de la Première Guerre Mondiale, les Alliés (vainqueurs) s’attèlent à prendre des
résolutions pour régler le conflit et instaurer une paix durable. C’est ainsi qu’on assiste à la
signature de nombreux traités et à la création de la Société des Nations.

I – LES TRAITES DE PAIX

C’est l’ensemble des accords que les Alliés ont imposé aux vaincus après la conférence de
paix de Paris.

1-Le traité de Versailles

Signé le 28 juin 1919, le traité de Versailles impose des lourdes sanctions territoriales, militaires
et
économiques à l’Allemagne.

Sur le plan territorial, l’Allemagne perd toutes ses colonies et 15% de son territoire,
notamment l’Alsace Lorraine, restituée à la France, et la Posnanie, attribuée à la Pologne.
Sur le plan militaire, la puissance militaire de l’Allemagne est anéantie : le service
militaire obligatoire aboli, l’armée réduite à 1.000.000 d’hommes, la rive gauche du Rhin
démilitarisée.

Sur le plan économique, l’Allemagne perd ses avoirs à l’étranger, ses brevets, une partie
de sa flotte marchande et les mines de charbon de la Sarre, concédées à la France. Elle doit enfin
payer des réparations pour rembourser les dommages subis par les Alliés. Bref, le traité de
Versailles sonne comme un « diktat » pour l’Allemagne.

2-Les traités secondaires

Ils concernent les autres membres des empires centraux. On a :

 Les traités de Saint Germain et de Trianon : signés respectivement en septembre 1919


et en juin 1920, ils ont fait éclater l’empire austro-hongrois au profit de ses voisins et de
deux nouveaux Etats : la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie.
 Le traité de Neuilly : signé en novembre 1919, il oblige la Bulgarie à céder ses
territoires à ses voisins, à se désarmer et à payer les réparations financières.
 Le traité de Sèvres : signé en août 1920, il ampute à l’empire ottoman ses territoires
arabes, déclare l’indépendance de l’Arménie et l’autonomie du Kurdistan.

II – LES 14 POINTS DE WILSON

1-Les fondements

Les 14 points de Wilson sont l’ensemble des propositions faites par le Président
américain Woodrow Wilson pour régler la Première Guerre Mondiale. En fait, Wilson voulait
imposer une paix fondée sur le droit et la justice. Ce qui implique le respect des nationalités,
la liberté de navigation et d’échanges, le désarmement, la création d’une Ligue des
nations pratiquant une diplomatie ouverte. Autrement, pour instaurer une paix durable, le conflit
devrait être réglé sans tenir compte des vainqueurs et des vaincus, sans haine et sans rancune.

2-Les implications

Les implications envisagées par les 14 points de Wilson sont d’ordre territorial, politique
et économique.
Sur le plan territorial, on a : l’évacuation de la Russie (6e point) ; l’évacuation et la
restauration de la Belgique (7e point) ; le retour de l’Alsace-Lorraine à la France (8e point) ; la
rectification des frontières italiennes selon le principe de nationalité (9e point) ; l’évacuation de la
Roumanie, de la Serbie et du Monténégro (11e point).

Sur le plan politique et militaire, les 14 points envisageaient : la suppression de la


diplomatie secrète (1er point), la réduction des armements (4e point), l’arrangement sur des
questions coloniales (5e point), l’autonomie des peuples d’Autriche-Hongrie (10e point),
l’autonomie des peuples non turcs de l’empire Ottoman (12e point), la création d’une Pologne
indépendante avec accès à la mer (13e point), la création d’une association des Nations pour
l’indépendance et les frontières des Etats (14e point).
Sur le plan économique, les 14 point de Wilson impliquaient : la liberté de navigation
sur les mers (2e point), la suppression des barrières économiques et égalité commerciale pour
toutes les nations (3e point).

III – LA CREATION DE LA SDN


1-Origines

A la fin de la guerre, les Alliés (vainqueurs) se retrouvent à la conférence de paix de Paris


à partir du 18 janvier 1919. A l’issue de cette conférence fut signé le traité de Versailles
consacrant la naissance de la Société des Nations le 28 juin 1919.

2-Missions

La SDN avait pour principale mission de régler pacifiquement les différends entre
pays membres et de maintenir une paix durable dans le monde. C’est ainsi qu’il était
souligné dans son article 10 que les Etats membres de la Société des Nations s’engagent à
respecter et à maintenir contre toute agression extérieure l’intégrité territoriale et l’indépendance
politique présente de tous les membres de la société. Malheureusement, cette organisation s’est
avérée inefficace, car les Etats Unis n’y adhèrent pas.

CONCLUSION

En définitive, la Première Guerre Mondiale a été réglée à travers des traités de paix
imposés aux vaincus. L’un de ces traités a abouti à la création de la Société des Nations chargée
de maintenir la paix dans le monde. Mais très vite, des nouvelles rancœurs vont refaire surface en
Europe et ceci dans un contexte de crise économique.

LECON 13 : LA CRISE ECONOMIQUE DE 1929


Exemple de situation : Dans ta localité, les populations se plaignent de la hausse des prix des
produits de première nécessité.
Exemple d’action : Dénoncer les pénuries artificielles/Contrôler les prix.
Justification de la leçon : Cette leçon va permettre à l’apprenant d’installer les ressources pour
promouvoir une bonne planification de l’économie dans son environnement.

INTRODUCTION

Après la Première Guerre Mondiale, l’économie de l’Europe est ruinée tandis que les
Etats-Unis d’Amérique et d’autres neufs connaissent une forte croissance. Cette situation sera à
l’origine d’une période de récession et de ralentissement des activités économiques appelée crise
économique. Commence en 1929 aux Etats-Unis, la crise va s’étendre dans le monde laissant
derrière elle de nombreuses conséquences.

I – LES CAUSES

1-Les causes profondes

La crise économique de 1929 est due à plusieurs causes profondes. Nous avons la
surproduction industrielle et agricole des Etats-Unis au lendemain de la Première Guerre
Mondiale. Cette situation va provoquer la saturation des marchés, la baisse des prix des
produits, la sous-consommation, les abus de crédit souvent sans garantie de
remboursement, les spéculations boursières.

2-Le Krach de Wall Street

Le Jeudi 24 octobre 1929 (Jeudi noir) s’est produit un « Krach boursier » à New York
dans la ville de Wall Street. En effet, ce jour-là, plusieurs millions d’actions perdent leur valeur et
les titres sont vendus à des prix bas ou ne sont pas achetés : c’est le début d’une crise économique
qui va rapidement se propager dans le reste du monde.

II – LES MANIFESTATIONS

La crise économique s’est manifestée par :

 La baisse de la production : aux Etats-Unis par exemple, entre 1929 et 1932 la


production américaine recule de 46%, faute de consommateurs.
 La baisse du commerce mondiale : les colonies sont touchées et les produits primaires
ne peuvent plus atteindre les marchés européens et américains.
 La baisse de la croissance économique : la baisse des prix des produits se généralise,
entraînant la fermeture des industries.
 Le rapatriement des capitaux : les Etats-Unis récupère leurs placements des capitaux
dans les pays européens.
 La montée en flèche du chômage : aux Etats-Unis, 3% des actifs sont touchés en 1929,
et 24 % en 1932. En 1933, on dénombre 13 millions de chômeurs. Ce marasme atteint
aussi l’Europe où le chômage explose également.
 L’ébranlement des régimes politiques et les institutions comme la SDN : en Europe
occidentale, le spectre de la misère entraîne la montée des dictatures (fascisme en Italie
et nazisme en Allemagne) sous le regard impuissant de la Société des Nations.

III – LES CONSEQUENCES

La crise économique de 1929 a entraîné des conséquences sur plusieurs plans.

1-Les conséquences économiques et sociales

La crise boursière a ébranlé tout le système de crédit aux Etats-Unis et en Europe. Les
épargnants, effrayés, ont retiré leurs dépôts des banques occasionnant ainsi de nombreuses
faillites. A cette crise de crédit se succède la chute brutale des investissements et de la
production industrielle. Dans le domaine du commerce international, le volume des
exportations diminue aussi bien que les prix des matières premières et des produits
manufacturés. En Afrique, en Asie et en Amérique Latine notamment, l’effondrement des
cours de produits agricoles (café, cacao) précipite la ruine de nombreux planteurs et
ouvriers agricoles. La crise a aussi entraîné la dépréciation de la monnaie et le recours au
protectionnisme. C’est le cas par exemple de la Russie qui a mis en place des barrières
douanières infranchissables pour échapper à la crise. La chute de la production et les multiples
faillites ont entraîné le gonflement catastrophique du taux de chômage et la baisse de
l’emploi dans les pays industriels qui s’accompagne de la misère. Ceux qui gardent leurs emplois
sont même victimes de la baisse des salaires.

2-Les répercussions politiques

La crise a eu pour conséquence l’affaiblissement du prestige politique des pays


libéraux et de l’Atlantique Nord. Autrement dit, le capitalisme recule et le communisme fait
son lit en Europe. Dès lors, on assiste à la montée des régimes dictatoriaux comme le fascisme
en Italie, le nazisme en Allemagne. Le renforcement du protectionnisme contribue à isoler les
nations sur le plan politique. Ainsi, à l’échec du projet de la création de la fédération
européenne s’ajoute celui de la conférence de désarmement de 1932. Enfin, la crise a remis en
question la paix mondiale dans la mesure où les démocraties n’avaient plus de moyens pour
s’imposer et les Etats-Unis retournaient à leur isolement.

CONCLUSION

En définitive, la crise économique de 1929 a ébranlé la structure sociale et politique des


pays européens d’où la montée au pouvoir des régimes dictatoriaux. Dès lors, de nombreuses
mesures seront prises pour lutter contre la crise.

MODULE IV LE CAMEROUN DE LA FIN DU XVIe SIECLE AU DEBUT DU XXe


SIECLE: UN ESPACE EN CONSTRUCTION

Famille de situation: L’intégration nationale.


Catégorie d’actions: La promotion de l’intégration nationale.

CHAPITRE V : LE CAMEROUN A LA VEILLE DE LA COLONISATION

LECON 14 : LES MOUVEMENTS MIGRATOIRES DES PEUPLES

Exemple de situation : Dans ta classe, tes camarades refusent de collaborer avec les élèves
venus des autres régions du pays.
Exemple d’action : Lutter contre le tribalisme/promouvoir le vivre ensemble.
Justification de la leçon : Cette leçon va permettre à l’apprenant d’installer les ressources pour
promouvoir le vivre ensemble et l’intégration nationale.

INTRODUCTION
L’homme a habité le Cameroun depuis la préhistoire. On pense aux pygmées installés dans la
zone forestière et aux Sao autour du Lac Tchad. Mais le peuplement actuel est le fruit des longs
mouvements migratoires commencés au XVIe siècle et qui se sont poursuivis jusqu’au XIXe
siècle.

I – LA VAGUE DU NORD
La partie Nord du territoire camerounais était peuplée des Soudanais qu’on peut regrouper en
trois vagues : les paléo soudanais, les néo soudanais et le groupe Arabe Choa et les Peuls.
1-Les paléo soudanais
Ils constituent la première vague d’immigrants qui s’installent au Cameroun à la fin du
Moyen-Age. Il s’agit notamment des Mandara, des Mofou, des Kapsiki, des Guiziga, des Guidar,
les Matakam. Ils venaient de l’Ouest et du Sud-ouest de l’Afrique. Une grande partie d’entre eux
s’est retranchée dans les monts Mandara.

2-Les néo soudanais


C’est la 2e vague d’immigrants qui s’installe au Nord Cameroun. Il s’agit des Mousgoum, des
Kotoko, des Massa, des Bornouans-Kanouris qui occupent la vallée du Logone. Cette vague
migratoire comprenait aussi les Mboum, les Dii, les Koutine, les Mbere qui se sont installés dans
l’Adamaoua. Enfin, les Toupouri, les Moundang, les Fali qui occupent les plaines du Nord
venaient de l’Est.

3-Les Arabes Choa et les Foulbé


Venus du Darfour au XVIIe siècle, ces peuples vont trouver refuge dans le pourtour du Lac
Tchad. Les Arabes Choa, éleveurs nomades du groupe sémite, se sont installés dès le XVIIe siècle
dans les plaines du Tchad et dans le Nord de celle du Diamaré. Derniers venus, les Foulbé ou
Peuls, du groupe hamite, sont des éleveurs, les uns sédentaires, les autres (Bororo) nomades. Les
Foulbé ont commencé à s’installer dans les régions du Nord au XVIIIe siècle. Cela se fit sous
l’influence du Djihad lancé par Ousman Dan Fodio et son disciple Adama qui vont soumettre ces
peuples à l’Islam.

II – LA VAGUE DU SUD

Le Sud Cameroun abrite les Bantou et les Semi-Bantou dont le peuplement s’est effectué en
deux vagues successives.

1-La première vague des Bantou

Cette vague, appelée « Bantou du Sud » s’était installée entre le XVIIe et le XVIIIe siècle.
Originaires du bassin du Congo, les Douala auraient atteint le Sud du Cameroun en progressant
le long du grand fleuve, puis en suivant la côte atlantique. Ils rejoignirent les Bassa déjà installés
sur les rives de l’estuaire du Wouri et dans son arrière-pays. Au Nord de ce dernier secteur peuplé
des Bassa, se sont établis au XVIIIe siècle les Banen issus de la vallée du Noun, les Bafia et les
Yambassa venus eux du pays Babimbi.

2-La deuxième vague des Bantou

Encore appelé groupe du Nord, cette 2e vague serait venue de la Vallée du Nil. Il s’agissait
de :

 Les Fang, les Béti et les Bulu qui vont occuper le Sud forestier. Repoussés par les
Babouté eux-mêmes refoulés par les Foulbé vers le XIXe siècle, les Pahouin vont migrer
chez les Bafia dans le Mbam et poursuivirent ce mouvement plus au Sud dans la zone de
la forêt dense.
 Les Semi-Bantou : ils comprenaient les Bamiléké, les Bamoun et les Tikar. Les Bamiléké,
venus du haut Mbam (pays Tikar) se sont d’abord installés dans l’actuel pays Bamoun.
Puis sous l’influence de ce dernier peuple, ils ont franchi le Noun pour prendre place
dans leur territoire actuel au XVIIIe siècle. Les Bamoun, venus eux aussi du pays Tikar, se
sont fixés sur leur territoire actuel au XVIIIe siècle. Les Tikar quant à eut sont issus de la
région de Ngaoundéré, et ont commencé à migrer vers le Sud et l’Ouest au XVIIIe siècle.
Au XIXe siècle, pressés par les Foulbé, ils se sont dispersés en plusieurs groupes dont les
plus importants sont ceux de Bamenda et de Ngambe dans le Haut Mbam.

CONCLUSION
Le peuplement du Cameroun s’est fait par de nombreuses migrations donnant lieu à une
mosaïque de groupes ethniques. Nous devons être tolérants pour préserver notre diversité
culturelle.

LECON 15 : LA FORMATION DES PREMIERES ENTITES POLITIQUES

Exemple de situation : Dans ta localité, les populations ne connaissent pas le pouvoir au sein de
leur structure traditionnelle d’où la difficulté de trancher les litiges.
Exemple d’action : Organiser la société/structurer
Justification de la leçon : Cette leçon va permettre à l’apprenant d’installer les ressources pour
mieux organiser la société et assurer une vie harmonieuse dans mon pays.

INTRODUCTION

A la veille de la colonisation, la mosaïque de peuples qui occupent le Cameroun à la suite


des grands courants migratoires avait constitué les premières entités politiques qui existent encore
de nos jours. Il s’agit notamment de deux formes d’organisations : les structures politiques
hiérarchisées et les structures politiques acéphales.

I – LES STRUCTURES POLITIQUES HIERARCHISEES

Elles sont constituées autour des lamidats foulbé et les sultanats kotoko au Nord, les
chefferies grassfields, tikars et le sultanat Bamoun.

1-La structure politique d’un lamidat

Grâce à l’arrivée des Peuls, les peuples soudanais se sont constitués en principautés
indépendantes appelées lamidats dotés d’une administration centralisée. A la tête d’un lamidat se
trouve un souverain puissant, le lamido, appelé « baaba ». Il est élu à vie parmi les membres de la
famille régnante. Il est à la fois un chef politique et un chef religieux. Comme chef politique, il
administre le lamidat, il rend la justice. Comme chef spirituel, il est Iman, c’est-à-dire celui qui
conduit la prière à la mosquée.

Le lamido est assisté d’un conseil de 12 ministres appelé « Fada ». C’est ce conseil qui désigne le
successeur au trône. Parmi ces ministres, on a le Galdima (Premier Ministre), le Sarki Sanou (chef
des troupeaux), l’Iman (ministre du culte chargé de la mosquée), l’Alkali (le juge), le Wajiri
(ministre), le Kaigama (premier des dignitaires du palais)), le Sarki Yaki (ministre de la guerre…Le
lamido est représenté dans les quartiers par les Djaouro et parfois les Dougaris (esclaves du
lamido).

2-La structure politique grassfield : les chefferies bamiléké

La société bamiléké se compose de plusieurs villages indépendants les uns les autres. L’unité
politique est la chefferie dirigée par un chef appelé Fo ou Fong. Personnage religieux et politique,
son autorité s’étend sur tout : sur les biens, les personnes et la terre de son domaine. La reine
mère appelée « la Mafo » est un personnage très important qui a une grande influence dans le
royaume. Autour du roi et de la reine mère se trouvent les dignitaires, membres de plusieurs
conseils de notables
dont le plus important est celui des neuf notables. Il reçoit la désignation du successeur au trône
après avoir prêté serment d’en garder le secret jusqu’à la mort du chef.

II – LES STRUCTURES POLITIQUES ACEPHALES

Elles comprennent les entités politiques du Sud forestier (Fang-Béti) et de la Côte (Douala,
Bassa).

1-Une structure sociopolitique du Sud forestier : les Fang-Béti

L’organisation politique des Fang-Béti n’est pas solide comme celle des peuples de la savane.
L’autorité est patriarcale, c’est-à-dire assurée par les anciens du clan ou de la tribu. Le chef est
celui que l’on suppose être héritier du fondateur du clan, ou celui que les anciens ont désigné
pour jouer ce rôle. Il a pour rôle de trancher de manière démocratique les palabres en
rassemblant tous les membres du clan sous un arbre. L’organisation sociale repose sur la famille
(Nda-bot) qui s’étend au clan ou lignage (mvog) puis à la tribu ou à l’ethnie appelée « ayong ».
C’est au sein du clan que s’organise la vie politique et socioculturelle. Les liens de parentés y sont
très respectés. Par exemple, les le mariage n’est pas possible entre les personnes d’un même clan.

2-Une structure sociopolitique de la Côte : les Douala

Tout comme les peuples du Sud forestier, les Douala forment une société égalitaire à base
clanique. A la tête du clan se trouve le roi ou king. Il est entouré d’un conseil de sages qui
l’assiste. La succession du roi est héréditaire mais son autorité n’est pas prise en considération.
Deux grands dominent la côte : le clan Akwa et le clan Bell. Il existe des familles secondaires
appelées Bona qui sont placées sous l’autorité d’un descendant du fondateur du clan. Chez les
Douala, l’ordre social est centré sur la famille fondée par Sango A Mboa (fondateur du clan). Le
Ngondo, assemblée traditionnelle du peuple Douala fut institué au XIXe siècle pour défendre les
intérêts économiques des peuples de la côte et régler les conflits entre eux. C’est donc le symbole
de l’unité du peuple Douala.

CONCLUSION

Avant la colonisation, le Cameroun abritait des entités politiques indépendantes et bien


organisées. Les peuples de la savane ont bâti des sociétés hiérarchisées symbolisées par les
lamidats, les sultanats et les chefferies traditionnelles. Quant aux entités du Sud forestier et de la
côte, elles étaient regroupées en clans. Seulement, ces sociétés seront influencées par le
colonisateur

LECON 16 : LE CAMEROUN AU CENTRE DES INTERETS EUROPEENS

Exemple de situation : De plus en plus on note la recrudescence des replis identitaires dans ton
environnement.
Exemple d’action : Echanger/Promouvoir le vivre ensemble.
Justification de la leçon : Cette leçon va permettre à l’apprenant d’installer les ressources pour
lutter contre les replis identitaires et promouvoir le vivre ensemble dans son environnement.

INTRODUCTION

Le Cameroun avant de devenir un protectorat allemand a reçu la visite de nombreux


Européens dont les Portugais, les Hollandais, les Espagnols, les Français, les Anglais, les
Allemands. Ils étaient représentés sur la côte dès la fin du XVe siècle à travers les commerçants,
les missionnaires, les explorateurs et les administrateurs.

I – LES COMMERCANTS

Leur présence sur la Côte fut marquée par d’intenses échanges commerciaux avec les peuples
locaux.

1-Les Portugais et les Hollandais

Ce sont les Portugais qui remontent l’estuaire du Wouri en 1472 qu’ils baptisent « Rio dos
Camaroes ». Dès lors, les commerçants portugais créent des capitaineries près de la Côte où ils y
pratiquèrent le commerce des esclaves avant d’être repoussés par les Hollandais en 1578. Ceux-ci
ont fondé la compagnie des Indes occidentales qui pratiquait la traite.

2-Les Anglais

Les marchands anglais dominent la côte camerounaise en 1840 à travers de nombreux


accords commerciaux qu’ils ont signés avec les chefs Douala. C’est le cas du traité de mars 1840
avec les rois Akwa et Bell, celui de février 1844 avec le roi William de Bimbia. Par ailleurs, ils ont
créé la cour d’équité le 14 janvier 1856 pour réglementer les affaires commerciales entre les
commerçants indigènes et les surveillants de cargaison
d’une part et entre les agents du commerce d’autre part. Ces relations commerciales rentables
avec les chefs côtiers ont poussé ces derniers à solliciter la protection de leur territoire par le
gouvernement britannique à travers l’envoi de plusieurs lettres (lettre du roi Akwa datée le 7 août
1879, lettre conjointe de Akwa et de Bell en novembre 1881).

3-Les Français et les Allemands

Les marchands français sont également présents sur la côte dans la seconde moitié du XIXe
siècle. Ils ont obtenu de nombreux accords commerciaux notamment dans le Grand-Batanga.
Arrivés tardivement en 1868, les Allemands sont représentés par les grandes firmes commerciales
Woerman et Johannes Thormählen de Hambourg. Profitant des hésitations de la Grande
Bretagne, les commerçants allemands font pression sur le gouvernement pour annexer le
territoire. Un accord commercial est signé entre les chefs Akwa et la firme Woerman le 30 janvier
1883. Le 12 juillet 1884, Edouard
Schmidt et Edouard Woerman signent avec les chefs Douala, le traité Germano-douala. Ce traité
est confirmé par le gouvernement allemand le 14 juillet 1884 quand Gustave Nachtigal, Consul
général d’Allemagne débarque à Douala et fit hisser le drapeau allemand sur le plateau Jos.

II – LES MISSIONNAIRES

Plusieurs congrégations missionnaires sont présentes sur la côte camerounaise au XIXe


siècle.

1-Les missionnaires protestants et Baptistes

Ils sont représentés par :

 Joseph Merrick : il arrive à Douala en 1843 et fonde la mission de Cameroons, dans le


quartier de Bell Town. Il ouvrit une école à Bimbia, apprit les langues locales, traduisit la
Bible en Isubu…
 Alfred Saker : il arrive au Cameroun en 1844 et s’installe à Douala où il vécut pendant
plus de trois décennies. Il a entrepris de nombreuses œuvres : l’ouverture des écoles et
des missions à Bethel, Victoria, la traduction de la Bible en langue douala.
 Jackson Füller : il arrive à Douala en 1858 pour seconder Saker. Celui-ci l’ordonne
pasteur en 1859. Ainsi, il fonda les missions de Deïdo et de Bonabéri.

2-Les missionnaires catholiques

Les Pères Pallotins étaient des missionnaires catholiques d’origine allemande. Ils arrivent en
1890 et s’installent sur les rives de la Sanaga. Leur première mission est Marienberg (1890) sur les
bords de la Sanaga.

Bref la période de missionnaire au Cameroun a été très riche en rapports culturels. Mais elle
avait surtout pour mission de préparer l’entreprise de la colonisation future.

III – LES EXPLORATEURS

Animés par un esprit scientifique, les explorateurs allemands, français et anglais vont se ruer
au Cameroun au XIXe siècle.

1-Les Allemands

Ils ont ouvert la voie de la pénétration européenne au Nord-Cameroun. Il s’agit de :

 Barth et Overweg : accompagnés d’une mission de la Société Royale de Géographie en


1849, ils parcoururent la Bénoué, le Lac Tchad et l’Adamaoua en 1849.
 Gustav Nachtigal : il explore les bords du Lac Tchad en juin 1870 avant d’entrer dans la
capitale du Bornou en juillet.
 Flegel : il explore la Bénoué en 1879 et en 1882, il relie Iri à Kontcha. C’est à partir de là
qu’il suit le cours de la rivière Déo jusqu’à son embouchure dans le Faro.
2-Les Anglais
L’explorateur anglais Clapperton arrive au Lac Tchad en 1823 et visite Sokoto tandis que
Laird et les frères Lander remontaient la Bénoué entre 1832 et 1833.

3-Les Français

Ils sont nombreux à avoir exploré le Cameroun. Parti de Yola en 1891 et 1892, Mizon remonte
la Bénoué. En passant par Ngaoundéré et Batouri, il rejoint Savorgnan de Brazza dans
l’Oubangui. La même année, Maistre part de Bangui et refait le voyage en sens contraire. Il arrive
à Garoua.

IV – LES ADMINISTRATEURS

Au XIXe siècle, on note également la présence des administrateurs européens au Cameroun.


Ils négociaient et signaient les accords et les traités avec les chefs locaux. On a par exemple le roi
William qui a signé un traité de commerce avec les chefs de Bimbia en 1860. Côté français, le
capitaine Godin signe un traité de protection avec le roi Mukoko des Malimba en 1883. Les
Allemands vont également envoyer leurs administrateurs pour les mêmes raisons. C’est le Consul
Gustav Nachtigal qui fut envoyé au Cameroun pour confirmer le traité Germano-douala et
l’annexion du Cameroun par l’Allemagne.

CONCLUSION

En définitive, les commerçants, les missionnaires, les explorateurs et les administrateurs


européens bien qu’ayant réalisé quelques œuvres au Cameroun, ont préparé le passage effectif du
territoire sous la domination étrangère.

LECON 17 : LA CONSTITUTION DE L’ENTITE TERRITORIALE ‘’CAMEROUN’’


AU XXe SIECLE

Exemple de situation : Dans ton établissement, la communication lors de la cérémonie de la


levée des couleurs se fait uniquement en langue anglaise au mépris des élèves de la section
francophone.
Exemple d’action : Promouvoir le bilinguisme/Sensibiliser/Instaurer une cellule de traduction.
Justification de la leçon : Cette leçon va permettre à l’apprenant d’installer les ressources pour
promouvoir l’intégration des toutes les communautés dans son pays.

INTRODUCTION

Après la signature du traité Germano-Douala le 12 juillet 1884, le territoire « Kamerun »


devenu protectorat allemand sera reconstitué à travers les discussions et les négociations faites
avec l’Angleterre et la France. Dès lors, la conquête militaire du territoire est entamée par
l’Allemagne.
I-LES ACCORDS ET TRAITES

Les frontières du Cameroun furent fixées à la suite d’accords conclus par l’Allemagne avec
l’Angleterre et la France.

1-Les accords anglo-allemands

Les négociations entre l’Angleterre et l’Allemagne ont permis de reconstituer la partie


occidentale du « Kamerun ». Il s’agit de :

 Le traité de 1885 : entre le 29 avril au 16 juin 1885, il y eut entre les deux gouvernements,
un échange de lettre fixant la frontière Sud à Rio Del Rey et la frontière Nord aux rapides
de la Cross-River à Mamfé.
 L’accord de 1886 : une deuxième série de négociations entre le 27 juillet et le 02 août a
permis d’étendre la frontière Nord jusqu’à la ville de Yola.
 L’accord du 15 novembre 1893 : il étendait la frontière Nord de Yola jusqu’au Lac
Tchad.
2-
Les
acc
ord
s
fra
nco
-
alle
ma
nds

 L
es
acc
ord
s
franco-allemands ont permis la reconstitution des frontières Est et Sud du territoire «
Kamerun ». Il s’agit de :
 L’accord du 24 décembre 1885 : conclus entre les deux puissances à Berlin, il fixe la
frontière Sud et Est entre les possessions françaises et allemandes.
 L’accord du 05 mars 1894 : conclu à Berlin, cet accord étend la frontière Sud jusqu’au Lac
Tchad.
 L’accord du 4 novembre 1911 : par cet accord, la France cède à l’Allemagne une partie du
Congo français. Le Cameroun s’agrandit de 275.000 km2, touche à l’Oubangui et au
Congo. En retour, l’Allemagne abandonne à la France, entre le Logone et le Chari, une
pointe de terrain qui fut appelée « bec de canard »

II – LES ACTIONS MILITAIRES

Une fois les frontières du Kamerun fixées, l’Allemagne organise des expéditions militaires
pour soumettre les mouvements de résistance.
1-La conquête de la partie Sud

Cette première étape de la pénétration à l’intérieur fut marquée par plusieurs expéditions
militaires :

 L’expédition KUND-TAPPENBECK : partie de Kribi et de Grand-Batanga le 15


octobre 1887, cette expédition passe par le pays Ngoumba et la vallée du Nyong. Elle
atteint Yaoundé à la fin de 1887 et permit au major Hans Dominik de se fixer à Yaoundé
en 1894. Il y installe un poste militaire qui sera le point de départ vers l’Est et vers le
Nord.
 L’expédition VON GRAVENREUTH : lancée en 1891 contre la tribu Bakweri, elle a
abouti à la mort de l’officier allemand. C’est ainsi qu’une seconde expédition est organisée
en 1894 pour mettre fin à la résistance des Bakweri.
 L’expédition HANS DOMINIK et SCHLOSSER : elle permit de soumettre le pays
Maka et Njem à l’Est en 1907.
 L’expédition VON STETTEN : elle permit de conquérir le pays Bamiléké et Bamoun
en 1902.

D’autres expéditions militaires ont été organisées chez les Baya en 1900, chez les Babouté en
1901, chez les Bafia en 1905 et 1911. Le poste de Bafia est créé en 1911.

2-La conquête du Nord

La conquête de cette partie du territoire fut marquée par des expéditions spectaculaires :

 L’expédition ZINTGRAFF : partie de Yaoundé en 1888, elle est stoppée par le


Lamido de Tibati.
 L’expédition VON MORGEN : celle-ci est également repoussée par le lamido de Tibati
en 1893.
 L’Adamawa-Wute-Expedition : dirigée par VON KAMPTZ elle réussit à mettre fin à
la résistance de Nguila, puis à celle de Tibati en 1899.
 L’expédition « Kamerun-Komité » : partie de Yola sous la direction du Dr.
SIEGFRIED PASSARGE, elle affronte la résistance de Bouba-Ndjida en novembre
1894 et arrive à Maroua le 23 décembre. En 1902, le lieutenant Radke écrase la résistance
de Rey Bouba. La même année, les troupes de Hans Dominik s’emparent des lamidats de
Maroua et de Mora, assurant ainsi la jonction avec le Tchad.

CONCLUSION

En définitive, les Allemands ont délimité les frontières du Cameroun à travers des
négociations faites avec l’Angleterre et l’Allemagne. En 1913, le triangle « Kamerun » était soumis
à l’autorité allemande grâce aux expéditions militaires qui ont mis fin aux résistances
camerounaises.

LECON 18 : LES CAMEROUNAIS FACE A UNE ADMINISTRATION


ETRANGERE
Exemple de situation : Dans ton établissement, la communication lors de la cérémonie de la
levée des couleurs se fait uniquement en langue anglaise au mépris des élèves de la section
francophone.
Exemple d’action : Promouvoir le bilinguisme/Sensibiliser/Instaurer une cellule de traduction.
Justification de la leçon : Cette leçon va permettre à l’apprenant d’installer les ressources pour
promouvoir l’intégration des toutes les communautés dans son pays
INTRODUCTION

Après la signature du traité Germano-Douala le 12 juillet 1884, les Allemands installent leur
administration au Cameroun. Dès lors, ils vont entreprendre des grandes œuvres qui
s’accompagnent des conséquences socioculturelles considérables.

I – UNE NOUVELLE ORGANISATION DU TERRITOIRE

Les Allemands ont appliqué deux systèmes d’administration au Cameroun.

1-L’administration de la partie Nord

L’administration était indirecte dans cette partie car le territoire fut divisé en trois résidences
à savoir : Banyo, Garoua et Mora. Ces résidences avaient à leur tête les chefs de résident qui
s’appuyaient surtout sur les lamibés pour administrer le territoire.

2-L’administration de la partie Sud

Dans cette partie, les Allemands pratiquaient une administration directe. Le territoire était
divisé en 28 circonscriptions administratives placées sous l’autorité des chefs de circonscription.
Au niveau central, l’autorité suprême du Cameroun était le gouverneur. Ainsi, de 1885 à 1916, le
Cameroun a connu six gouverneurs : Von Soden (1885-1891), Von Zimmerer (1891-1895), Von
Puttkamer (1895-1907), Théodor Seitz (1907-1910), Otto Gleim (1910-1912), Karl Ebermaier
(1912-1915). La capitale du Cameroun sera fixée à Douala (1885-1901), puis à Buea (1901-1909)
et enfin à Yaoundé (depuis 1909).

II – L’EXPLOITATION ECONOMIQUE

Dès 1885, les Allemands vont entreprendre la mise en valeur du territoire et les Camerounais
seront victimes de nombreux abus.

1-Les expropriations et l’exploitation des matières premières

Pour installer leur administration à Douala, les Allemands vont exproprier les populations
sur le plateau Jos. Par ailleurs, les terres indigènes furent aussi expropriées pour la création des
grandes plantations dans la région côtière, sur les pentes du Mont Cameroun, dans le Moungo
ainsi que dans les forêts du Sud. On y cultivait le café, le cacao, l’hévéa, le palmier à huile, le
Tabac.
L’exploitation forestière et minière accompagne l’agriculture. En fait, les Allemands
exportaient l’acajou, l’ébène et l’ivoire. La prospection du pétrole de Logbaba près de Douala
était aussi entamée.
Les Allemands vont également entreprendre des grands travaux comme la construction des
chemins de fer pour relier les zones d’exploitation minières et agricoles à la côte. Exemple, le
chemin du Moungo qui reliait Douala et les plantations de la région.

2-Les impositions

Les Camerounais payaient de lourds tributs dans le cadre de l’exploitation coloniale. L'impôt
de case payé par famille fut introduit par l’administration coloniale. Par ailleurs les Camerounais
étaient soumis aux travaux forcés et aux corvées. Ils étaient recrutés dans le cadre de la
construction des chemins de fer où ils travaillaient dans des conditions inhumaines et beaucoup
en ont payé de leur vie.

III – LES IMPACTS SOCIO-CULTURELS

1-Les aspects positifs

Sur le plan social et culturel, l’action allemande était axée dans les secteurs comme
l’éducation, la santé et les emplois.

Dans le domaine de l’enseignement, de nombreuses écoles ont été construites. En 1886,


Théodor Christaller ouvre la première école publique à Deïdo. En 1910, une école d’agriculture
était ouverte, puis un centre artisanal. Par ailleurs, des bourses d’études étaient accordées aux
jeunes Camerounais. C’est le cas de Rudolph Douala Manga Bell et de Martin Paul Samba qui ont
continué leurs études en Allemagne.
Dans le domaine de la santé, des centres médicaux ont été créés pour lutter contre la maladie
du sommeil. Des hôpitaux modernes sont construits à Victoria et à Douala.
Dans le domaine de l’emploi, les Allemands encourageaient les populations locales à travailler
pour leur propre compte à travers l’apprentissage des métiers comme la maçonnerie,
menuiserie…Des investissements économiques offraient aux jeunes des emplois salariés.

2-Les aspects négatifs

Le passage des Allemands au Cameroun s’est accompagné de nombreux bouleversements


socio-culturels. On note le bouleversement des structures traditionnelles et l’abandon des us et
coutumes. En fait, la politique de « germanisation » a entrainé l’abandon des valeurs culturelles
locales. Les Allemands vont appauvrir le Cameroun à travers le pillage des ressources naturelles.

CONCLUSION

L’œuvre coloniale allemande au Cameroun a été grandiose, mais elle fut davantage un moyen
d’exploitation abusive des ressources humaine et naturelles du Cameroun. Les Camerounais de
cette époque ont subi de nombreux abus. Alors que l’avenir s’annonçait radieux, les Allemands
sont obligés de quitter le Cameroun à cause de la Première Guerre Mondiale.

LECON 19 : LA PARTITION DU CAMEROUN : UNE CONSEQUENCE DE LA


PREMIERE GUERRE MONDIALE
Exemple de situation : La pratique du tribalisme par les élèves de ton établissement.

Exemple d’action : Dénoncer cette pratique/Sensibiliser les élèves sur le vivre-ensemble.


Justification de la leçon : Cette leçon va permettre à l’apprenant d’installer les ressources pour
promouvoir l’intégration nationale et le vivre-ensemble dans son environnement.

INTRODUCTION

La Première Guerre Mondiale n’a pas seulement été confinée en Europe. Comme dans
d’autres colonies allemandes africaines, le Cameroun a été le théâtre des opérations militaires
entre l’Allemagne et les alliés. Cette guerre qui s’achève en 1916 aura une grande répercussion sur
le territoire camerounais.

I – LES CAUSES DE LA GUERRE AU CAMEROUN

Lorsque l’Allemagne déclare la guerre à la France et à l’Angleterre le 03 août 1914, elle ne sait
pas encore qu’elle va en découdre avec ces puissances au Cameroun. En effet, les alliés attaquent
l’Allemagne au Cameroun pour plusieurs raisons :

 Le désir de la vengeance des Anglais qui estiment que les Allemands leurs avaient
arrachés le Cameroun en 1884.
 La volonté de la France de récupérer ses territoires cédés en 1911 contre sa volonté à
l’Allemagne pour avoir la main libre sur le Maroc.
 La volonté des alliés d’empêcher le Cameroun d’être une base arrière pour l’Allemagne
pendant la guerre.

II – LE CAMEROUN : THEATRE DES OPERATIONS MILITAIRES

La Première Guerre Mondiale débute au Cameroun par l’attaque de Bonga et Zinga par les
troupes françaises du Congo le 5 août 1914. Dès lors, les opérations militaires vont se dérouler
sur quatre principaux fronts.

1-Sur le front Nord

Les alliés enlèvent Kousseri le 20 septembre 1914, mais ne parviennent pas à atteindre la
forteresse de Mora. C’est ainsi que le colonel Brisset laisse sur place un détachement et s’élance
vers le Sud avec les troupes. Maroua capitule le 19 décembre 1914 et Garoua le 10 juin 1915. La
voie du Sud est alors grandement ouverte aux troupes alliées. Ngaoundéré, Tibati, Banyo et
Yoko, évacués par les Allemands, sont occupés successivement.

2-Sur le front Est

Après la prise de Bonga, et Zinga, les troupes françaises rencontrent une vive résistance à
Mbaïrou. Le colonel Hutin atteint Mouloundou le 22 décembre 1914, Yokadouma le 30 janvier
1915 et retrouve Lomié abandonné. Retranchés à Nguelemenduga, les Allemands contre-
attaquent, mais sont repoussés par Aymérich. Ils réculent vers Yaoundé sous l’ordre du colonel
Zimmermann.

3-Sur le front Sud


Il fut marqué par la riposte supérieure des troupes allemandes à celle des Alliés jusqu’au 10
février 1916. Les Alliés ne parvenaient pas à traverser le Ntem.

4-Sur le front maritime

Le 26 septembre 1914, un corps expéditionnaire ouvrait le feu sur Douala qui se rendait le
jour suivant. Le 13 et le 14, les Anglais occupèrent Victoria et Buea. Zimmermann fait sauter le
pont sur la Dibamba, se réfugie à Edéa qui tombe le 30 octobre 1915. De la Guinée Espagnole
où il s’est réfugié, Ebermaier fait savoir au gouvernement allemand que le Cameroun dans sa
totalité était tombé. Mais la forteresse de Mora résistait encore. Elle ne se rendit que le 20 février
1916 marquant la fin des hostilités au Cameroun.

III – LA PARTITION DU PAYS ET L’INTERNATIONALISATION DU PAYS

Après avoir vaincu les Allemands, les Alliés vont se partager le Cameroun qui va passer sous le
régime international à la fin de la grande guerre en Europe.

1-La partition du Cameroun

Le 6 mars 1916, le Général Dobell, au nom de l’Angleterre, et le Général Aymérich au nom


de la France, vont partager le Cameroun en deux zones d’influence. L’Angleterre prend une
bande de 85 000 km2 à l’Ouest et le reste est occupé par la France. Le 16 mars 1916, le Général
Aymérich restitue à l’AEF les territoires cédés en 1911 au Cameroun Allemand.

2-L’internationalisation de la partition du pays

A la fin de la guerre, les puissances se réunissent à Versailles en 1919 pour la conférence de


paix. Le traité de Versailles signé le 28 juin 1919 enlève à l’Allemagne ses anciennes possessions
qui deviennent les territoires sous mandat de la Société des Nations.
Sur le plan international, le Cameroun sortit définitivement du régime colonial et le mandat fut
confié à la France et à l’Angleterre suivant l’accord de mars 1916. Cet accord fut précisé dans la
déclaration de Londres, signé le 10 juillet 1919.

CONCLUSION

En définitive, l’aventure de l’Allemagne s’achève au Cameroun avec la Première Guerre


Mondiale. La principale conséquence a été le partage et l’internationalisation du Cameroun.

LECON 20 : LA VIE DES CAMEROUNAIS DANS LE TERRITOIRE SOUS


ADMINISTRATION FRANCAISE

Exemple de situation : La pratique du tribalisme par les élèves de ton établissement.


Exemple d’action : Dénoncer cette pratique/Sensibiliser les élèves sur le vivre-ensemble.
Justification de la leçon : Cette leçon va permettre à l’apprenant d’installer les ressources pour
promouvoir l’intégration nationale et le vivre-ensemble dans son environnement.

INTRODUCTION
Après le Première Guerre Mondiale, le Cameroun est passé sous le régime international de
mandat. Selon l’accord de partage confirmé de 1916 confirmé par la SDN, la France avait reçu le
mandat d’administrer le Cameroun oriental d’une superficie de 452 000 km2. Cette administration
sera marquée par l’exploitation économique et de nombreuses mutations socioculturelles.

I – L’ADMINISTRATION

L’administration du Cameroun sous mandat français était à la fois centrale et régionale.

1-L’administration centrale

Comme dans l’ensemble de ses colonies, la France a pratiqué au Cameroun un système


d’administration directe. Le territoire était dirigé par gouverneur appelé commissaire de
République Française qui était chargé de faire appliquer les décisions prises directement à Paris.
Par ailleurs, il assurait la sécurité et l’ordre, la promotion et le développement économique et
social. Entre 1920 et 1945, le Cameroun sous mandat français a connu plusieurs commissaires
entre autres : Jules Gaston Carde (1920-1923), Théodore Paul Marchand (1923-1932), Paul
Auguste François Bonne-Carrère (1932-1935), Jules Repiquet (1935-1938), Pierre Boisson (1938-
1939), Philippe Leclerc (1939-1940)…

2-L’administration régionale

Sur le plan régional, le Cameroun était divisé en circonscriptions administratives ou régions


placées sous la direction des chefs de circonscription. Elles comprenaient plusieurs subdivisions
dirigées par les chefs de subdivision. Les subdivisions comprenaient à leur tour les chefferies
indigènes dirigées par les chefs traditionnels. Ces derniers étaient les auxiliaires de l’administration
coloniale, les courroies de transmission entre l’administration centrale et la masse indigène.

II – L’EXPLOITATION ECONOMIQUE

Pendant le mandat, l’administration coloniale a procédé à une exploitation à outrance des


ressources du territoire.

1-L’exploitation des matières premières et le pillage des richesses naturelles

Le Cameroun était une source d’approvisionnement de la métropole en matières premières.


C’est ainsi que les plantations allemandes ont été reprises et développées (plantations d’hévéa et
de palmier à huile, de caoutchouc, de cacaoyer). Par ailleurs, l’exploitation forestière et minière
avait été intensifiée. On assista aussi au pillage des ressources forestières (le Cameroun produisait
chaque année en moyenne 31 000 tonnes de bois en grume et 14 700 de bois débités)
Pour atteindre son objectif, la France a poursuivi l’œuvre infrastructurelle à travers la
construction des nouveaux axes routiers, l’achèvement du chemin de fer du centre entre 1922 et
1927, l’aménagement du port de Douala.

2-Les impositions

L’exploitation économique du Cameroun était aussi marquée par de nombreuses impositions


de la métropole. En effet, les droits de douanes furent institués sur le territoire ainsi que des
impôts (impôt de capitation prélevé sur chaque habitant du territoire) et diverses autres taxes.
III – LES ASPECTS SOCIAUX

La période du mandat français a également été marquée par une importante œuvre éducative
et sanitaire, mais aussi de nombreux bouleversements sociaux seront observés.

1-L’œuvre éducative et sanitaire

L’éducation et la santé avaient connu des progrès remarquables avec la création des écoles de
formation (école d’aides-soignants d’Ayos, école primaire supérieure de Yaoundé, l’école
professionnelle de Douala).
L’œuvre sanitaire était marquée par la création des services d’hygiène à Douala en 1925, des
hôpitaux dans chaque région et des dispensaires dans les villages importants. Par ailleurs, la
maladie du sommeil fut combattue par le Docteur Eugène Jamot.

2-De nombreux bouleversements sociaux

La période de mandat français fut marquée par l’introduction de la langue française et les
langues locales ont été reléguées au second plan et oubliées. On a aussi assisté au bouleversement
des structures traditionnelles car le pouvoir des chefs traditionnel a été négligé, réduit par
l’administration coloniale. Par ailleurs, le système de l’indigénat institué en 1924 était caractérisé
par des brimades, des travaux forcés, des corvées, des sévices corporels (bastonnades) dont les
Camerounais étaient victimes.

CONCLUSION

En définitive, la période de mandat français au Cameroun ressemble à une continuation de


ce que les Allemands avaient initié. Dans la pratique, l’administration française a commis trop
d’abus et d’exactions à travers le portage, la corvée, les sanctions physiques humiliantes. L’objectif
était donc l’exploitation économique du Cameroun.

LECON 21 : LA VIE DES CAMEROUNAIS DANS LE TERRITOIRE SOUS


ADMINISTRATION ANGLAISE

Exemple de situation : La pratique du tribalisme par les élèves de ton établissement.


Exemple d’action : Dénoncer cette pratique/Sensibiliser les élèves sur le vivre-ensemble.
Justification de la leçon : Cette leçon va permettre à l’apprenant d’installer les ressources pour
promouvoir l’intégration nationale et le vivre-ensemble dans son environnement.

INTRODUCTION

L’accord de partition franco-britannique de 1916 avait attribué 85 000 km2 à l’Angleterre. En


1919, régime de mandat international confia officiellement ce territoire à l’Angleterre qui lance
alors son administration.

I – L’ADMINISTRATION

L’administration britannique était caractérisée par de nombreuses particularités axées sur


l’esprit de la décentralisation.

1-Les particularités de l’administration britannique


La Cameroun sous mandat anglais était administré comme une partie intégrante du Nigéria.
L’administration était indirecte, car elle s’appuyait sur les chefs traditionnels ou Natives
authorities.

2-L’organisation administrative

Le Cameroun sous mandat anglais était divisé en deux grandes parties distinctes :

 Le Northern Cameroons : il était constitué de deux régions, Bornou qui avait pour
capitale Dikwa et l’Adamaoua avec pour capitale Yola.
 Le Southern Cameroons : son chef-lieu était Buea. Il comprenait quatre circonscriptions à
savoir Victoria, Kumba, Mamfé et Bamenda placées sous l’autorité du Divisional Officer.
II – L’EXPLOITATION ECONOMIQUE

La Grande-Bretagne avait réduit la Cameroun à un espace d’exploitation économique. Ainsi,


la vie économique était liée à celle du Nigéria. On note cependant la réalisation des infrastructures
de communication comme l’agrandissement du port de Tiko. Par ailleurs, les grandes plantations
allemandes ont été récupérées dans le Southern Cameroon. Les populations payaient aussi les
taxes, les impôts auprès des Native Treasuries qui les reversaient au résident.

III – LES ASPECTS SOCIAUX DE L’EXPLOITATION

Sur le plan social, la Grande-Bretagne ne fit presque pas d’efforts de développement social,
les décisions étant prises à Lagos.
Dans le domaine de l’éducation, les enfants allaient à l’école au Nigéria, car aucune
infrastructure scolaire d’importance n’avait été construite au Cameroun britannique. Dans le
domaine de la santé, les structures étaient également inexistantes et les le personnel de santé
venait du Nigéria pour soigner les maladies comme la malaria, la rougeole, la lèpre.

CONCLUSION

En définitive, les Anglais ont accordé très peu d’intérêt au Cameroun occidental d’où
les souffrances des populations. Toutefois, le système d’administration britannique permis
l’émergence des mouvements nationalistes qui revendiquent l’autonomie du territoire

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