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Histoire thème 3 Chapitre 3 « métropoles et colonies »

L’empire colonial sous la III° République

I) Le second empire colonial par sa superficie

La constitution d’un empire colonial français a commencé au XVI°s et XVII°s : Antilles,


Réunion, Sénégal…
Elle s’est prolongée dans la première moitié du XIX°s : Nord de l’Algérie, Gabon, Côte
d’Ivoire, Sud du Vietnam, Tahiti, Nouvelle Calédonie,
Sous la III° République, alors que les puissances d’Europe de l’Ouest accélèrent la
colonisation, la France conquiert de nombreux territoires : ensemble du Maghreb, une
partie importante de l’Afrique subsaharienne (AOF, AEF), Madagascar, Indochine.
Le plus souvent, la conquête coloniale française s’est faite par la guerre et a été
accompagnée de nombreux massacres. Des résistances et des insurrections contre la
colonisation ont eu lieu (Algérie, Indochine).
En 1914, l’empire colonial français (plus de 50 millions d’habitants) est le second après
celui de l’Angleterre.
Les territoires colonisés n’avaient pas tous le même statut. La plupart avaient le statut de
colonies administrées directement par le « ministère des colonies ». Le Maroc et la Tunisie
étaient des protectorats avec un certain pouvoir laissé au souverain local. L’Algérie était
constituée de trois «départements français ». Le gouvernement encourageait des
européens (Alsaciens, Italiens, Espagnols…) à s’y installer.
L’expansion coloniale, notamment en Afrique, génère des rivalités et des tensions entre
les grandes puissances européennes. En 1898, une expédition française venue de l’Ouest
(Congo) et une expédition anglaise venue du Nord (Egypte) sont en concurrence pour la
possession de Fachoda, un fortin sur le Nil au Sud-Soudan. La guerre est évitée car la
France, renonce à conquérir l’Afrique de l’Est. Au Maroc, la France s’oppose à
l’Allemagne. En 1911, celle-ci reconnaît le protectorat français sur le Maroc en contrepartie
de territoires français donnés à la colonie allemande du Cameroun.

II) Les raisons de la colonisation

L’opinion publique est plutôt hostile ou indifférente à la colonisation. Des hommes


politiques (voir le texte de Clemenceau) s’y opposent.
La colonisation est soutenue par l’armée, les milieux d’affaires et l’Église. Les partisans de
la colonisation évoquent des motifs géopolitiques, économiques ainsi qu’une « mission
civilisatrice ».
Sur le plan géopolitique, la colonisation doit permettre à la France de maintenir son statut
de grande puissance, notamment après sa défaite de 1870 face à la Prusse.
Sur le plan économique, il s’agit, d’une part, d’obtenir des matières premières à bas coût
et, d’autre part, d’obtenir des débouchés à l’exportation pour des entreprises françaises
(surtout qu’il y a une crise économique et que l’Allemagne et les Etats-Unis ferment leurs
frontières économiques).
La « mission civilisatrice » revêt plusieurs aspects. L’église veut christianiser les
populations conquises (les missionnaires jouent un rôle important dans la colonisation).
D’autres prétendent vouloir apporter civilisation et progrès. Cet aspect est accompagné de
théories racistes, prétendument scientifiques, selon lesquelles la « race supérieure » (les
blancs) aurait la mission d’éduquer et de civiliser les « races inférieures ».

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III) Un système colonial injuste et raciste.

Les partisans de la colonisation mettent en avant certaines réalisations : la création


d’écoles, de voies ferrées et d’hôpitaux ainsi que des campagnes de vaccination. Ces
réalisations (à part les vaccinations) sont en réalité très insuffisantes. La scolarisation ne
concerne qu’une petite minorité, vise à diffuser le français et à former certains cadres
autochtones pour l’administration. La construction des voies ferrées repose sur le travail
forcé, est très coûteuse en vie humaine, et sert surtout à l’exportation des matières
premières.
La colonisation bénéficie seulement à une minorité : des français de métropole, des colons
aisés, certains membres de l’élite locale qui adoptent la langue et la culture française. La
très grande majorité des indigènes est exploitée. Les colons pauvres sont aussi dans une
position dominée.
Ces inégalités se retrouvent dans les villes (Alger, Saïgon) où se distinguent les quartiers
coloniaux avec leurs immeubles, grandes avenues et bâtiments officiels.
En contradiction avec les valeurs (liberté, égalité fraternité) affichées par la III°
République, le système colonial est raciste et discriminatoire.
Les Français des colonies, les européens nés sur le sol des colonies (ainsi que les Juifs
algériens) sont citoyens français. Les colonisés ne sont pas citoyens mais sujets de
l’empire. Ils sont pourtant soumis à l’impôt et au service militaire (1912, Algérie et Afrique
subsaharienne). La justice n’est pas la même pour eux. Le code de l’indigénat met en
place une justice spéciale exercée par l’autorité administrative. Il permet le contrôle et la
répression des « indigènes ».
En Algérie, de nombreux agriculteurs autochtones sont dépossédés de leurs terres au
profit des colons européens. En Afrique subsaharienne, à Madagascar, en Indochine, le
système d’exploitation est très brutal : travail forcé non rémunéré, nombreux abus,
pillages, violences, massacres…
Les théories racistes (voir II) utilisées pour justifier la colonisation se traduisent aussi dans
la réalité : humiliations, abus et violences des colons vis à vis des indigènes, exposition à
Paris de populations déportées depuis les colonies dans des « zoos humains ».

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