Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Rabat
1ère année ECS
Histoire, Géographie et Géopolitique du monde contemporain
Citations :
« La colonisation est plus que la domination d’un individu par un autre, d’un peuple par un autre ;
c’est la domination d’une civilisation par une autre, la destruction des valeurs originales par des
valeurs étrangères. »
A partir de 1880, l’exploration du monde, et de l’Afrique en particulier, par les grandes puissances
devient systématique et totale. La crise économique des années 1880 pousse les pays puissants au
protectionnisme et à la recherche de « chasses gardées » pour les matières premières et l’exportation :
c’est l’impérialisme colonial ou colonisation. La conférence de Berlin de novembre 1884 marque
l’accélération de la compétition et une vague colonisatrice submerge l’Afrique. Les grands
bénéficiaires sont la France et la grande Bretagne qui conquièrent d’immenses territoires
respectivement en Afrique occidentale et orientale. Le partage colonial s’achève pour l’essentiel en
1914. En effet, la première guerre mondiale marque un coup d’arrêt à l’expansion coloniale. Au
lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, c’est le mouvement inverse qui se produit : on parle alors
de décolonisation.
2-Décolonisation violente :
Mais le plus souvent, après la Seconde Guerre mondiale, l’indépendance a été acquise à l’issue de
conflits longs et meurtriers : en Indochine, en Indonésie, en Algérie, en Angola, etc.
de 1965 à 1991, on assiste à une troisième phase qui voit s’achever la décolonisation et les derniers
territoires dominés accéder à la liberté, tandis que l’éclatement de l’Union soviétique marque la fin du
processus.
Problématique :
Le tiers monde, enjeu apparent de la guerre froide, va-t-il profiter de la décolonisation
pour entamer l’affirmation des Etats souverains ?
Concepts :
Le colonialisme : une « doctrine qui vise à légitimer l’occupation d’un territoire ou d’un Etat, sa
domination politique et son exploitation économique par un Etat étranger »
La décolonisation : est le processus qui amène progressivement ou brutalement les colonies de se
soustraire à la dépendance de la métropole et de lutter pour la reconnaissance de leur souveraineté sur le
plan international. Ce mouvement ancien ne s’est développé en Afrique et en Asie qu’entre 1945et 1960.
Le tiers-monde : terme fondé en 1952 par l'économiste et démographe français Alfred Sauvy désignait,
pendant la "Guerre froide", l'ensemble des pays les plus défavorisés qui n'appartenaient ni au monde
occidental capitaliste développé (ou premier monde : Amérique du Nord, Europe de l'Ouest, Japon,
Australie…), ni au bloc communiste (ou second monde : URSS, Chine, Europe de l'Est…). Généralement
issus de la décolonisation, la plupart des pays du Tiers monde étaient africains, asiatiques et sud-
américains.
Etat souverain :La souveraineté est le principe essentiel définissant un État qui n’est soumis à aucune
autre puissance et qui exerce l’autorité suprême, c’est-à-dire l’autorité la plus élevée sur son territoire. La
souveraineté se fonde sur le principe de l’autodétermination: le droit des peuples à disposer d’eux-
mêmes(charte de l’ONU) et à prendre les décisions politiques internes et externes qui les concernent.
pour l'indépendance est menée par les guérillas communistes. Après plusieurs années de lutte, la
Malaisie puis Singapour obtiennent leur indépendance, respectivement en 1957 et en 1965.
III- La formation d’un troisième monde et son émergence sur la scène internationale
1- La conférence de Bandung
Le 18 avril 1955,29 Etats d’Asie et d’Afrique, indépendants depuis peu, se réunissent en Indonésie, à
Bandung. Cette conférence animée par NEHRU(Inde), NASSER (Egypte) et SUKARNO (Indonésie)
condamne le colonialisme et réclame l’émancipation des peuples opprimés. La conférence de
Bandung, dont les participants représentent 57%de la population mondiale mais seulement 8% des
richesses, marque le point de départ de l’émergence du tiers monde.
Cette émergence se confirme en 1961 lors de la conférence de Belgrade qui affirme le principe du non
alignement et tente de former un troisième monde, indépendant du monde socialiste et du bloc
occidental, un ‘’tiers monde’’ dont l’influence ne cesse de grandir à l’ONU. Rares cependant sont les
pays du tiers monde qui respectent une vraie neutralité.
Zoom :
La conférence de Bandung :
Une conférence afro-asiatique qui regroupe, en 1955, 29 délégations d’Asie et d’Afrique, qui représentent
55% de la population mondiale, MAIS avec juste 8% du revenu de la planète ;
Une conférence qui a approuvé les principes fondamentaux des droits de l’homme, tels qu’ils sont
définis dans la charte de l’ONU, et appuyer entièrement le principe du droit des peuples et des nations
à disposer d’eux-mêmes, et réclame la disparition de colonialisme.
s'est tenue du 18 au 24 avril 1955 à Bandung, en Indonésie, réunissant pour la première fois les
représentants de vingt-neuf pays africains et asiatiques dont Gamal Abdel Nasser (Égypte), Jawaharlal
Nehru (Inde) etc.
Cette conférence marqua l'entrée sur la scène internationale des pays décolonisés du « tiers monde ».
Ceux-ci ne souhaitant pas intégrer les deux blocs qui se font face, menés par les États-Unis et l'URSS,
choisissent le non-alignement
La conférence de Belgrade :
Tenue à Belgrade en 1961, la conférence de Belgrade tend à réaffirmer et à préciser le mouvement des non-alignés
à la suite de la conférence de Bandung. Elle s'est tenue du 1ᵉʳ au 6 septembre 1961. Cette fois ci pourtant, les
leaders du mouvement sont clairement définis, il s'agit de Nasser, Tito et Nehru
Le mouvement des non-alignés (ou plus rarement mouvement des pays non alignés):est une organisation
internationale regroupant 120 États en 2012, qui se définissent comme n'étant alignés ni avec ni contre aucune
grande puissance mondiale. En effet, ce mouvement né durant la guerre froide visait à regrouper les États qui ne
se considéraient comme alignés ni sur le bloc de l'Est ni sur le bloc de l'Ouest.
Le but de l'organisation défini dans la « déclaration de La Havane » de 1979 est d'assurer « l'indépendance
nationale, la souveraineté, l'intégrité territoriale et la sécurité des pays non alignés dans leur lutte contre
l'impérialisme, le colonialisme, la ségrégation, le racisme, et toute forme d'agression étrangère, d'occupation, de
domination, d'hégémonie de la part de grandes puissances ou de blocs politiques » et de promouvoir la solidarité
entre les peuples du tiers monde.
Conclusion :
Le monde bipolaire qui se met en place après la Seconde Guerre mondiale est favorable à
l'émancipation des peuples colonisés. Certains pays acquièrent leur indépendance plus facilement que
d'autres qui doivent l'arracher au prix de guerres longues et meurtrières. Mais le contexte de guerre
froide n'est pas propice à une véritable organisation des nouveaux États indépendants, pris en tenaille
entre les deux Grands et les anciennes puissances coloniales. Dans les années 1960, ces États qui
tentent de s'organiser dans le mouvement des non-alignés voient leur projet politique se déplacer vers
la prise en compte des problèmes de développement. La volonté de créer un nouvel ordre économique
international ne résiste pas aux tensions politiques et économiques (premier choc pétrolier). Dans les
années 1980, la décolonisation est achevée, mais le rêve d'un ordre international où le poids
démographique du tiers-monde serait pris en compte est mis à mal. Les espoirs suscités par
l'indépendance chez les peuples colonisés n'ont guère été comblés. Les pays colonisés ont certes
conquis leur émancipation politique, mais certains sont restés économiquement dépendants des
anciennes métropoles et, d'une manière générale, des pays industrialisés. On a même parlé de «
néocolonialisme » pour décrire ces nouveaux liens de dépendance, et on peut se demander en quoi la
fin de la guerre froide n'a pas entériné le passage d'une opposition mondiale Est-Ouest à une
opposition Nord-Sud.