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2e Partie : L’impérialisme en Afrique

Leçon 5 : Causes, doctrines et méthodes


 O.G. – Comprendre le mouvement impérialiste
 O.S. 1 – Enumérer les causes de l’impérialisme.
 O.S. 2 – Distinguer les différentes doctrines suscitées par l’impérialisme.
 O.S. 3 – Expliquer les méthodes de l’impérialisme.

Introduction
L’impérialisme est une pratique par laquelle un Etat cherche à réunir des peuples
techniquement et culturellement divers dans un même ensemble économico –
politique. A partir du XVIe siècle, l’impérialisme devient de plus en plus colonial
lorsque des Etats concurrents ont tenté d’établir leur domination économique et
politique sur des territoires de plus en plus éloignés de leur métropole. En Afrique,
l’impérialisme colonial européen s’est surtout développé au XIXe siècle. Pourquoi les
Européens colonisent – ils le monde ? Quelles sont les méthodes et les doctrines de
cette politique expansionniste ?
l. Les causes de l’impérialisme européen en Afrique
A partir de 1875, une nouvelle vague de colonisation systématique déferle sur
l’Afrique. Les motivations en sont nombreuses et complexes.
1. Les motivations économiques et sociales
Des mobiles économiques sont souvent avancés pour justifier la colonisation. Avec
la révolution industrielle, les pays européens veulent vendre au loin leurs produits et
acheter les matières premières qui manquent sur le vieux contient. Ainsi la conquête
de l’Afrique permettrait un libre accès aux ressources naturelles.
D’autre part, l’installation du protectionnisme (ensemble des mesures économiques
mises en place par un pays sur le plan de son commerce extérieur, qui ont pour effet
de s’opposer au principe du libre-échange) en Europe à partir de 1860 (l’Angleterre
exceptée) rétrécit les marchés d’où l’idée de trouver des débouchés par l’annexion
de territoire d’outre-mer. C’est ce qui fit dire à Lénine que « l’impérialisme est le
stade suprême du capitalisme».
Dans le domaine social, la population européenne augmente grâce à la baisse de la
mortalité, et beaucoup, pour trouver du travail, cherchent à émigrer en terres
nouvelles. Près de 45 millions d’Européens quittent le vieux continent entre 1815 et
1914 pour échapper à la misère et aux persécutions religieuses.
2. Les motivations politiques
La raison principale de l’impérialisme est politique. Par l’acquisition de colonies, les
gouvernements cherchent à augmenter la puissance de leur pays. L’homme d’Etat
anglais Joseph Chamberlain (1838 – 1914) un des promoteurs du mouvement
impérialiste, pense qu’il n’est pas de grand pays sans empire colonial. C’est une
manière d’exalter le sentiment national et de détourner les opinions publiques des
problèmes sociaux. Nationalisme et idéologie colonialiste vont de pair. Il s’agissait,
pour les Etats européens, de créer des bases navales, de maîtriser les circuits du
commerce international et de poursuivre le principe de l’équilibre européen.
II. Les doctrines de l’impérialisme

Le mouvement impérialiste a fait apparaître deux points de vue opposés.


-D’une part, des groupes de pression s’engagent en faveur de la colonisation. Ils
sont puissants en Grande-Bretagne, en France et en Italie. En Grande-Bretagne, des
écrivains comme le romancier et poète Rudyard Kipling (1865-1936) célèbrent
l’impérialisme anglo-saxon. En 1884, est créée l’Imperial Federation League qui
réunit de grands hommes d’affaires comme Cecil John Rhodes (1853-1902) et sir
Leander Starr Jameson (1853-1917). Pour ces partisans de l’impérialisme colonial, le
Blanc est investi d’une « mission civilisatrice » et est censé apporter le progrès et
la vraie religion aux « races inférieures », aux « peuples primitifs », avec en
première ligne les Noirs d’Afrique. En France, les leaders de la politique coloniale
sont Eugène Etienne, Jules Ferry (1832-1893), Léon Gambetta (1838-1882), Charles
Mangin (1866-1925), Jean-Baptiste Marchand (1863-1934), etc. Pour Jules Ferry,
l’impérialisme colonial est un prolongement naturel de la révolution industrielle. Aussi
disait-il : « La politique coloniale est fille de la politique industrielle ». Autrement dit, la
révolution industrielle portait en elle les germes du colonialisme.
-D’autre part, quelques voix, peu nombreuses, s’élèvent contre le mouvement
impérialiste. En France par exemple, une partie de l’opinion publique reste hostile à
l’exploitation des indigènes. Jean Jaurès (1859-1914) considère l’impérialisme
comme « une des tares du système capitaliste qui est obligé d’opprimer pour
survivre ». Certains trouvent l’impérialisme ruineux et coûteux (c’est le cas de
Georges Clemenceau, 1841-1929). Pour les nationalistes comme Paul Déroulède
(1846-1914), la colonisation détourne de l’essentiel qui doit être la reconquête de
l’Alsace et de la Lorraine.

III. Les méthodes de l’impérialisme

La volonté de mener l’entreprise impérialiste a été à l’origine d’une réelle curiosité


géographique en Europe. La création de sociétés de géographie contribue à la
connaissance de zones jusque-là inconnues. Partout, des explorateurs reproduisent
sur des cartes plusieurs régions du continent africain. Parmi eux se distinguent les
Allemands Heinrich Barth (1821-1865) et Gustav Nachtigal, les Britanniques David
Livingstone (1813-1873), John Hanning Speke (1827-1864) et Mungo Park (1771-
1806), l’Anglo-américain Henry Morton Stanley (1841-1904), les Français Pierre
Savorgnan de Brazza (1852-1905) et René Caillié (1799-1938), etc. Les découvertes
faites par les explorateurs ont favorisé l’arrivée en Afrique de missionnaires chrétiens
chargés de répandre la religion et la civilisation de l’Occident. Sur les côtes, les
marchands créent des zones d’influence. Ainsi, explorations, missions chrétiennes et
commerce ont préparé la conquête de l’Afrique

Conclusion

Le mouvement impérialiste répond à des mobiles multiples et a suscité des réactions


diverses. Il a été mené par les explorateurs, les missionnaires et des marchands.
Cependant, très vite, des rivalités ne tarderont pas à éclater entre les puissances
européennes. C’est pour les régler que la Conférence coloniale de Berlin est
convoquée.
Bibliographie

Rioux (J. P.), La Révolution industrielle, Paris, Seuil, 1971.


Renan (E.), L’Avenir de la science, 1848.
Mantoux (P.), La Révolution industrielle, éd. Th. Génin, 1959.
Manuel d’Histoire Seconde, Belin, 1987.
Manuel d’Histoire 4e, Belin, 1992.
Manuel d’Histoire 4e, Nathan, 1992.
Manuel d’Histoire 4e, Hâtier, 1992.
Manuel d’Histoire 3e, EDICEF, 1988.

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