Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Le plan du cours :
Introduction : les concepts clés
Partie 1 : Droits de l’Homme
Chapitre 1 : Emergence et évolution du concept
Section 1 : Définitions et générations des « droits de l’Homme »
A.Définitions
B. Les caractéristiques des DH
C. Les fondements des DH
D.Les générations des DH :
G1= des droits contre l'Etat, d'inspiration libérale
G2= des droits sur l'Etat, d'inspiration socialiste
G3= des droits à dimension transnationales
G4= droits récents s’attachant au progrès scientifique
Section 2: Evolution historique du concept
A. Les premières traces du concept (fondements philosophiques et religieux)
1. Dans les anciennes civilisations
Le code d’Hammourabi
La charte de Cyrus
Les enseignements de Confucius
Chez les grecs
2. Dans les religions monothéistes
L’Islam
Christianisme
Judaïsme
B. Les droits de l’Homme dans les théories politiques
1. La doctrine individualiste
L’influence de la religion chrétienne.
L’école du droit naturel (moderne).
L’école du contrat social.
Hobbes
Locke
Rousseau
Montesquieu
2. La doctrine marxiste
Chapitre2 : Droit international des droits de l’Homme (Textes/instruments)
Section1: La consécration des droits de l’Homme
A. Les textes anglais
1. La Magna Carta de 1215
2. La pétition des droits de 1628 présenté au roi Charles 1er Stuart
3. L’Habeas Corpus 1679
4. Le Bill of Rights de 1689
B. Les documents américains
1. la déclaration des droits de Virginie du 12 juin 1776
C. La déclaration française des droits de l’Homme et du citoyen
Section 2: cadre juridique des Droits de l’Homme
Au niveau international :
A- la Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH
B- Les Pactes internationaux relatifs aux droits des Hommes.
1. le Pacte international sur les droits civils et politiques (PIDCP)
2. le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et
culturels (PIDESC)
C- Les Conventions internationales généralistes.
1. La Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes
de discrimination raciale ;
2. La Convention sur l'élimination de toutes les formes de
discrimination à l’égard des femmes ;
3. La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), ou
Convention relative aux droits de l’enfant ;
4. La Convention relative aux droits des personnes handicapées ;
5. La Convention pour la prévention et la répression du crime de
génocide.
D- La protection Internationale des Droits de l’homme :
1- Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU
2- les juridictions pénales internationales
Au niveau régional :
A- En Europe :
B- Le système interaméricain :
C- Le système africain :
D- Le système africain :
Au niveau local (Maroc) :
Les DH sont des prérogatives naturelles qui apparaissent en même temps que
l’Homme; dès sa naissance, elles ne sont pas créées par la loi, mais sont
protégées par celle-ci. La meilleure façon pour garantir et protéger les DH est de
les inscrire dans la loi suprême de l’Etat (la constitution).
Plusieurs définitions des droits de l’Homme ont été proposées chacune
s’efforçant de serrer au plus près les éléments fondamentaux de la notion des
DH :
selon René CASSIN : définition scientifique
Les droits de l’homme se définissent « comme une branche particulière des
sciences sociales qui a pour objet d’étudier les rapports entre les hommes en
fonction de la dignité humaine, en déterminant les droits et les facultés dont
l’ensemble est nécessaire à l’épanouissement de la personnalité de chaque être
humain.
selon Yves Madiot : définition bidimensionnelle
Yves Madiot a pris en considération la dimension nationale et la dimension
internationale « L’objet des droits de l’homme est l’étude des droits de la
personne reconnus au plan national et international et qui – dans un certain état
de civilisation – assurent la conciliation entre, d’une part, l’affirmation de la
dignité de la personne et sa protection et, d’autre part, le maintien de l’ordre
public ».
Selon l’ONU :
« Les droits de l’homme sont les droits inaliénables de tous les êtres humains,
sans distinction aucune, notamment de race, de sexe, de nationalité, d’origine
ethnique, de langue, de religion ou de toute autre situation. Les droits de
l’homme incluent le droit à la vie et à la liberté. Ils impliquent que nul ne sera
tenu en esclavage, que nul ne sera soumis à la torture. Chacun a le droit à la
liberté d’opinion et d’expression, au travail, à l’éducation, etc. Nous avons
tous le droit d’exercer nos droits de l’homme sur un pied d’égalité et sans
discrimination ».
Le code d’Hammourabi :
C’est un corpus législatif consigné dans la pierre, daté d’environ 1750 av J.C, et
que le souverain babylonien entendait appliquer à l'ensemble de son royaume. Il
représente le premier embryon de Droits de l'Homme puisque, son objectif était
de faire éclater la Justice pour protéger l'individu contre l'arbitraire du pouvoir.
La charte de Cyrus :
Elle est rédigée par le Roi de Perse pour le peuple de son Royaume, cette charte
reconnaissait les droits à la liberté, à la tolérance religieuse, à la liberté de
mouvement, l’interdiction de l’esclavage, ainsi que certains droits économiques
et sociaux.
Le judaïsme :
Sur les dix commandements de dieu à son prophète, les six derniers portent sur
les réglementations des rapports entre individus:
5) Honore ton père et ta mère afin de vivre longtemps dans le pays que
l’Eternel, ton Dieu, te donne.
6) Tu ne commettras pas de meurtre.
7) Tu ne commettras pas d’adultère.
8) Tu ne commettras pas de vol.
9) Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
10) Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain; tu ne convoiteras
pas la femme de ton prochain, ni son esclave, ni sa servante, ni son
bœuf, ni son âne, ni quoi que ce soit qui lui appartienne.
L’interdiction d’un certain nombre d’actes signifient faire jouir autrui du résultat
de cette interdiction.
Le Christianisme :
Les évangiles indiquent une place considérable à l’Homme avec une illustration
égalitaire. La liberté est inhérente au christianisme puisque, comme le dit saint
Paul, « le Christ nous a libérés pour que nous restions libres » .Le pouvoir doit
être limité puisque, la société est faite pour l’individu qui est un être doté de la
dignité. Les principales idées introduites par le Christianisme sont :
l’idée du vouloir et de la volonté car le monde est créé par un acte de
volonté de Dieu, l’Homme étant créé à l’image de Dieu, lui aussi est doté
de volonté ;
l’idée de la dignité humaine car l’Homme est une créature de Dieu, il est
donc digne de respect en dépit de ses appartenances ;
l’idée de l’existence d’une sphère propre à l’individu, une sphère
d’autonomie car la formule évangélique « rendre à César ce qui est à
César et à Dieu ce qui est à Dieu » suppose que tout ce qui concerne la
conscience échappe au pouvoir ;
l’idée de la limitation du pouvoir car la dualité temporel/spirituel veut
dire que le domaine de la conscience religieuse est soustrait à l’autorité de
l’Etat. Le pouvoir est donc limité et l’individu est en droit de désobéir
lorsque le pouvoir dépasse ses limites ;
l’idée de la légitimité de la résistance à l’oppression.
L’islam :
L’islam comme religion, comme culture et comme civilisation, apporte son
propre éclairage et sa propre justification concernant la question de la liberté et
des droits de l’Homme.
L’Homme en islam est le représentant de Dieu sur terre, c’est pour cela
l’Homme doit jouir de ces droits en tout temps et en tout circonstance. Cette
vision a conféré à l’Homme sa valeur réelle et durable quelle que soient sa race,
sa couleur, son origine ou sa situation sociale, en plus il est interdit à un
musulman de porter atteinte à la vie, aux biens, et à l’honneur d’un autre
musulman.
B-Les droits de l’Homme dans les théories politiques :
Les droits de l’Homme en occident sont le résultat d’une double évolution :
évolution de la pensée philosophique et évolution d’un processus politique. Le
concept s’attache à la place accordée à l’individu. Si l’on voulait simplifier d’une
manière schématique la classification des diverses théories politiques, on pourrait
considérer qu’étant donné une société humaine, évidemment composée
d’individus, deux théories fondamentales s’opposent : la doctrine
individualiste(1) et la doctrine socialiste(2).
1- La doctrine individualiste :
Cette doctrine estime que l’individu, son bonheur et son épanouissement sont
les fins suprêmes de toute organisation sociale. Dans cette conception, la société
est faite pour l’individu. La société, l’Etat notamment, est destinée à permettre à
l’individu son plein épanouissement, à lui procurer le bonheur.
Les cités gréco-romaines et le moyen âge ont connu les libertés mais
inégalitaires et collectives, car ces libertés étaient reconnues non à des individus
autonomes mais à des groupes entiers : l’individu n’avait pas de liberté ; l’idée
même d’individu était méconnue. Elle surgit suite à une longue maturation
intellectuelle. Des facteurs avaient mené à cette situation, à savoir :
a) L’influence de la religion chrétienne.
b) L’école du droit naturel (moderne).
c) L’école du contrat social.
a-L’influence de la religion chrétienne.
La religion chrétienne valorise la personne humaine, elle affirme la dignité
humaine, l’Homme; créature de Dieu, est donc digne de respect en dépit de ses
appartenances, elle considère les gens égaux. La conception religieuse a valorisé
la foi au détriment de la loi.
b- L’école du droit naturel (moderne).
L’école du droit de la nature montre que l’origine des droits est une conception
globale de la nature, conception véhiculée par la philosophie depuis de nombreux
siècles. Pour cela les droits et les libertés sont des droits naturels de l’Homme,
c’est-à-dire des droits attachés en quelque sorte à la nature de l’être humain. Cette
théorie remplace les traditions et les croyances par l’effort de raison.
c- L’école du contrat social (philosophie des lumières)
Cette école puise ses fondements intellectuels et théoriques dans les
constructions philosophiques du siècle des lumières. Elle cherche à savoir
comment organiser la vie des hommes en société sans que leurs droits individuels
soient sacrifiés aux contraintes sociales et à traiter la problématique de la relation
entre les droits naturels de l’Homme et le pouvoir.
Thomas Hobbes :
Hobbes considère l’état de nature comme un état misérable, où chacun est en
guerre contre chacun. Le désir de puissance mène à la violence et à l’insécurité
généralisée. C’est donc pour échapper au chaos de l’état de nature et pour trouver
la sécurité que les Hommes décident de se regrouper en société par un contrat
social. Par ce contrat les Hommes aliènent donc la totalité de leurs droits naturels
au profit du pouvoir politique, en échange de leur sécurité physique.
Jean Locke :
Pour Locke, l’état de nature était un état de paix et d’assistance mutuelle, mais
cet état se caractérise par un manque de la garantie de la sécurité. Ainsi les
Hommes décident de passer un contrat social pour se procurer un mieux-être.
Mais Locke considère que pour fonder l’ordre social, l’Homme n’a pas renoncé
à tous ses droits il a renoncé seulement à ceux qui sont nécessaires pour la vie en
société. L’objet du pacte est justement de montrer les droits auxquels l’Homme
renonce et ceux qu’il se réserve car il ne peut les aliéner, ce sont les droits qu’il
tient de sa nature et qui sont opposables au pouvoir.
Jean-Jacques Rousseau :
Rousseau imagine l’état de nature comme un état paisible, tranquille ; en plus,
c’est un état de solitude et de bonheur. Pourtant, le désir de se perfectionner
pousse un jour l’homme à échanger sa solitude contre la compagnie de ses
semblables, c’est-à-dire l’aliénation totale de chaque associé avec la
communauté. L’individu perd la liberté naturelle pour gagner la liberté sociale. Il
obéit aux lois en tant qu’un sujet; et les promulgue en tant qu’un citoyen.
Le pouvoir dans cette société d’égaux se trouve dans la volonté générale à
laquelle les hommes ont décidé de se soumettre par le contrat social. En obéissant
à la volonté générale chacun fait ce qu’il a choisi et n’obéit en fin de compte qu’à
lui-même car il a participé à la formulation de la volonté générale. L’expression
de la volonté générale c’est la loi qui ne peut être oppressive et devient le seul
moyen de protéger les libertés.
Montesquieu :
Montesquieu affirme que le principe de la séparation des pouvoirs est la
meilleure garantie du respect des DH et de la liberté individuelle. C’est le
pouvoir qui arrête le pouvoir, Si tous les pouvoirs sont cumulés par une seule
personne ou une seule institution il n’y a plus de liberté.
2- la doctrine socialiste (marxiste):
L’idée de ce courant est que l’existence des droits est conditionnée par une forte
intervention de l’Etat dans le domaine économique et social. La conception
marxiste est à la fois destructrice et constructive : destructrice parce qu’elle
entend démontrer que la conception occidentale n’aboutit qu’à des libertés
« formelles », c’est-à-dire illusoires ; constructive parce qu’elle prétend les
remplacer par des libertés « réelles ».
Les droits de l'homme, ne sont qu'une auto-légitimation de la part du système
capitaliste - inégalitaire sur le plan pratique, En effet, la classe ouvrière,
manquant de moyens économiques et intellectuels afin de faire respecter ses
droits, serait victime d'un jeu de "passe-passe »( Les principes d'égalité et de
légalité (vus purement théoriques)cachent la réalité des inégalités de fait). Ces
inégalités engendrent la lutte sociale entre les différentes classes qui est à son
tour le moteur de progrès et de l’amélioration de la vie des personnes par le
développement des relations de production.
Selon cette conception la liberté n’est pas donnée à l’Homme, elle est une
conquête liée aux transformations de la société comme résultat de la lutte des
classes. Elle est conditionnée par la construction d’une société sans classes
(société communiste) et de la suppression de la propriété.
Donc, la charte a imposé pour la première fois à l’autorité royale des restrictions
détaillées et écrites en matière de fiscalité, de droits féodaux et de justice, Cette
charte est encore de nos jours le fondement des institutions britanniques. C’est
première loi écrite anglaise.
nul, à l'avenir, ne soit contraint de faire aucun don gratuit, prêt d'argent
ni présent volontaire, ni de payer aucune taxe ou impôt quelconque, hors
le consentement commun donné par loi du Parlement,
que nul ne soit appelé en justice ni obligé de prêter serment, ni contraint
à un service, ni arrêté, inquiété ou molesté à l'occasion de ces taxes ou
du refus de les acquitter ;
faire retirer les soldats et matelots dont il est ci-dessus parlé, et empêcher
qu'à l'avenir le peuple soit opprimé de la sorte ;
que les commissions chargées d'appliquer la loi martiale soient
révoquées et annulées, et qu'il n'en soit plus délivré de semblables à
quiconque, de peur que, sous ce prétexte, quelques-uns de vos sujets ne
soient molestés ou mis à mort contrairement aux lois et franchises du
pays.
la non-discrimination (article 2) ;
l'intérêt supérieur de l'enfant (article 3) ;
le droit à la survie et au développement (article 6) ;
l'opinion de l'enfant (article 12) ;
le droit à l'éducation (article 28 et 29).
La convention se complète de trois protocoles facultatifs concernant:
Le Comité des droits de l’enfant est l’organe des Nations Unies chargé de
veiller à la bonne application de la Convention dans les États parties. Il est situé à
Genève et se compose de 18 experts indépendants de nationalités différentes qui
sont élues pour 4 ans. Il procède par le contrôle sur rapport.
Le génocide;
L'entente en vue de commettre le génocide;
L'incitation directe et publique à commettre le génocide;
La tentative de génocide;
La complicité dans le génocide.
Les Parties contractantes s'engagent à prendre, conformément à leurs
constitutions respectives, les mesures législatives nécessaires pour assurer
l'application des dispositions de la présente Convention, et notamment à prévoir
des sanctions pénales efficaces frappant les personnes coupables de génocide ou
de l'un quelconque des autres actes énumérés ci-dessus.
En plus de ces comités d’autres organes tels que le Conseil des droits de
l’homme de l’ONU, Le Haut-Commissariat des Nations Unies, les
juridictions pénales internationales et la société civile.
Au niveau régional :
Pour renforcer la protection et l’exercice des droits de l’Homme en prenant en
considération les données propres à chaque région (coutumes, valeurs, cultures
régionales partagées), on a instauré des institutions régionales des droits de
l’Homme. Le cadre juridique régional donne aux gens, qui estiment que leurs
droits ont été violés, la possibilité de plaider leur cas devant une entité régionale,
à condition que le pays concerné soit partie de ce cadre, et les recours nationaux
soient épuisés ou jugés inefficaces.
5- En Europe :
Deux institutions principales qui s’intéressent aux droits de l’Homme: Le
Conseil de l’Europe et l’Union européenne à travers trois documents:
6- Le système interaméricain :
7- Le système africain :
La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples traite des droits
collectifs tels que le droit à l’autodétermination des peuples, le droit des peuples à
disposer librement de leurs richesses et de leurs ressources naturelles, etc. Elle
traite également droits individuels, tels les droits civils, politiques, économiques,
sociaux et culturels.
Le système africain :
La Charte arabe des droits de l’homme a été adoptée en 1994 par la Ligue arabe et
révisée en 2004, avant d’entrer en vigueur en 2008. L’un de ses principaux acquis est qu’elle
reconnaît l’égalité entre femmes et hommes.
La Commission arabe pour les droits de l’homme a été créée en 2009, afin de veiller à
l’application de la Charte dans les dix Etats parties actuels.
Au niveau national (Maroc) :