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GENDARMERIE ROYALE
CENTRE DE PERFECTIONNEMENT
GENDARMERIE ROYALE CASABLANCA

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Droits de l’Homme
B.S.G 2° PHASE
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Droits de l’Homme

Chapitre 1 : Définition des droits de l’homme

Chapitre 2 : Les caractéristiques des droits de l’homme

Chapitre 3 : Les différentes générations des droits de l’homme


 Section 2 : Les droits économiques, sociaux et culturels
(Droits de la deuxième génération)
 Section 3 : Les droits des peuples ou droits de la solidarité
(Droits de la troisième génération)
 Section 4 : Droits des personnes vulnérables

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Chapitre 1 : Définition des droits de l’homme


«La science des Droits de l'Homme se définit comme une branche particulière des sciences
sociales qui a pour objet, d'étudier les rapports entre les Hommes en fonction de la dignité humaine
tout en déterminant les droits et facultés dont l'ensemble est nécessaire à l’épanouissement de la
personnalité de chaque être humain». René CASSIN (l’un des rédacteurs de la déclaration universelle
des droits de l'Homme et prix Nobel de la paix en 1968).
Comme étant les prérogatives gouvernées par des règles que la personne (physique ou morale)
détient en propre dans ses relations avec d'autres personnes (physiques ou morales) ou avec le
pouvoir» Jacques MOURGEON, spécialiste de matière, envisage les Droits de l'Homme.
Les Droits de l'Homme sont ceux qui appartiennent en propre à la nature humaine et sans
lesquels on ne peut pas vivre en tant qu'être humain (. . .). Ils reposent sur l'exigence de plus en plus
affirmée de l 'Homme de voir respecter et protéger la dignité et la valeur inhérentes à chaque être
humain ».

Chapitre 2 : Les caractéristiques des droits de l’homme


Tous les droits de l'homme sont universels, indissociables, interdépendants et intimement liés.
La communauté internationale doit traiter des droits de l'homme globalement, de manière équitable et
équilibrée, sur un pied d'égalité et en leur accordant la même importance. S'il convient de ne pas
perdre de vue l'importance des particularismes nationaux et régionaux et la diversité historique,
culturelle et religieuse, il est du devoir des États, quel qu'en soit le système politique, économique et
culturel, de promouvoir et de protéger tous les droits de l'homme et toutes les libertés
fondamentales.” Conférence mondiale sur les droits de l'homme, Vienne 1993.

Chapitre 3 : Les différentes générations des droits de l’homme


Section 1 : Les droits civils et politiques (Droits de la première génération)
La première génération des droits de l'Homme est celle des droits civils et politiques. Ce
sont des droits que l'individu peut opposer à l'État, qui ne peut agir en un sens contraire pour
limiter ou supprimer ces droits ou libertés, on les nomme ainsi les "libertés résistance".
Section 2 : Les droits économiques, sociaux et culturels (Droits de la
deuxième génération)
Les droits de la deuxième génération sont des droits qui nécessitent l'intervention de
l'État pour être mis en œuvre; l'individu, contrairement à l'hypothèse des droits résistance, est
ici en mesure d'exiger de l'État une certaine action. On les nomme aussi classiquement
les droits-créances, que l'État doit, en retour d'un abandon d'une part de la liberté de ses
citoyens. Ce sont aussi les droits sociaux. La notion apparaît à la suite des luttes socialistes, et
elle est aujourd'hui considérée comme part entière de l'État de droit.

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Section 3 : Les droits des peuples ou droits de la solidarité (Droits de la


troisième génération)
Bien que les doctrines se divisent encore sur le contenu, les droits de l'Homme de la
troisième génération s'articulent tous autour du principe fondamental de l'égalité ou de non
discrimination.
Section 4 : Droits des personnes vulnérables
Dernièrement, quelques spécialistes distinguent une quatrième génération de droits:
Ceux des personnes vulnérables.
D’aucuns parleraient d'une quatrième génération des droits, qui seraient globaux, ainsi,
tous les acteurs de la société auraient intérêt à mettre en œuvre ces droits.
Néanmoins, le contenu de ces droits n'est pas clair. Les théories reprennent certains
droits de la troisième génération pour les mettre dans la quatrième (droit de l'environnement,
bioéthique, etc.), la différence étant, pour eux, que les droits des trois premières générations
s'attacheraient à l'Homme vivant en société (avec un glissement de la liberté vers l'égalité
matérielle), tandis que les droits de la quatrième seraient des droits rattachés à l'être humain
en tant qu'espèce.
Droits de la première génération : Droits Civils et Politiques.
 Le droit à la vie ;
 Le droit à la dignité et à la sécurité de la personne ;
 Le droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion et d'expression ;
 Le droit de n'être ni torturé arrêté arbitrairement ou exilé ;
 Le droit à la liberté de réunion et d'association ;
 Le droit à l’égalité devant la justice ;
 Le droit de vote et le droit d'accès aux responsabilités publiques ;
 Le droit à la propriété privée ;
 Le droit à une nationalité.

Deuxième catégorie de droit: Droits Sociaux, Economiques et Culturels.


 Le droit au bien être ;
 Le droit au travail et aux conditions d'emploi justes ;
 Le droit à l'éducation ;
 Le droit à la santé physique et mentale ;
 Le droit à la syndicalisation et le droit de grève ;
 Le droit à l'alimentation, aux vêtements, à l'habitation ;

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 Le droit à la culture ;
 Le droit au repos et aux loisirs.
Troisième génération ou catégorie de droit : Droits collectifs.
 Le droit à la paix ;
 Le droit à la libre détermination des peuples ;
 Le droit des minorités ;
 Le droit au développement ;
 Le droit à un environnement sain et à l'utilisation de ses ressources naturelles ;
 Le droit à un régime démocratique représentant l'ensemble des citoyens et des
citoyennes, sans distinction de race, de sexe, de croyances et de couleur.

Une quatrième génération de droits a pris forme durant les dernières décennies.
 Le droit à la protection contre toute forme de négligence, de cruauté, d'exploitation, de
discrimination ;
 Le droit à une éducation obligatoire et gratuite au moins aux niveaux élémentaires ;
 Le droit à la santé physique et mentale ;
 Le droit aux jeux ;
 Le droit à un traitement juste et équitable ;
 Le droit des enfants handicapés à bénéficier des soins spéciaux et d'une éducation
appropriée.

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Aperçu historique

Chapitre 1 : Généralités
À l’origine, les individus avaient des droits uniquement en fonction de leur appartenance à un
groupe donné, comme une famille ou une classe sociale. En 539 avant J.-C., Cyrus le Grand, après
avoir conquis la ville de Babylone, créa un précédent : il libéra tous les esclaves qu’il renvoya chez
eux. En outre, il déclara que les gens avaient le droit de choisir leur religion. Le cylindre de Cyrus,
une tablette en argile sur laquelle se trouvent ces proclamations, est considéré comme étant
la première déclaration des droits de l’Homme de l’histoire.
Dans toutes les sociétés existent les notions de justice, de dignité et de respect. La protection
des droits de l'homme n'est qu'une façon de mettre en pratique la justice sociale. En effet ils n'ont pas
été créés en un jour car étant le fruit d'une conquête. Ils sont en tout cas le produit d'une évolution
constante des sociétés faites d'actes de bravoure, d'actes de courage, de résistance ou de révolte, de
débats philosophiques l'accompagnant, les devançant ou les suivant avec des textes de lois
promulgués par tel prince ou grand de ce monde, peut être plus éclairé.
Cependant quelques événements marquants ou faits saillants vont jalonner cette conquête. Nous
allons vous en montrer quelques uns sans pour autant prétendre à l'exhaustivité.
S'il convient probablement d'inscrire l'histoire des droits de l'homme dans une perspective très
ancienne de quête de liberté et de justice, il faut alors remonter à l'antiquité et à ses philosophies ou
plutôt même à l'avènement des grandes religions.
C'est ainsi que Platon avait mentionné explicitement les droits naturels ou intrinsèque à
l'homme en parlant d'un homme intérieur qu'il faut toujours protéger; pensée qui fut repris par Marc -
Aurèle. Déjà en 1730 avant J.C le ROI de BABYLONE avait prescrit dans le code Hammourabi en
Mésopotamie des lois afin d'empêcher que le fort n'opprime le faible Ils sont également écrits dans
les textes religieux comme les dix commandements consacrant le droit à la vie et à l'honneur, ou de
Saint Paul dans l'épître aux corinthiens qui parle de l'Homme intérieur totalement vierge ayant une
dignité absolue. Sur le plan littéraire et purement philosophique, on peut relever la pièce de théâtre
Antigone de Sophocle et les textes de l'école de pensées des stoïciens.
La Perse a également marqué l'origine du concept des droits de l'Homme au VI ième siècle
avant J.C sous le règne de Cyrus Le GRAND. Après sa conquête de Babylone en -539, le roi fit
exécuter le Cylindre de Cyrus découvert en 1879. Ce document est parfois considéré comme la
«première charte» des droits de l'Homme.
Un autre événement marquant dans cette évolution a été la «Magna Carta» de 1215, mais qui
n'a été véritablement utilisée qu'a partir du XVIIe siècle comme instrument contre l'absolutisme royal
des STUART. Elle est considérée dans le monde Anglo-saxon comme la base actuelle du concept des
droits de l'Homme. Il fut suivit en 1222 part la charte du MANDEM au Mali qui interdisait
l'esclave et posait en même temps les jalons d'une société civilisé c'est à dire organisé par
l'instauration d'un ensemble règles de conduite social et de comportement à respecter.

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Section 1 : Époque moderne


Quelques siècles plus tard d'autres textes virent le jour en Angleterre notamment avec les
révolutions Anglaises marquées par une période de révoltes. C'est dans ce contexte que le parlement
Anglais adopta deux textes fondamentaux que sont «l'Habeas Corpus» en 1679 et les «Bill
of Right» en 1689. Le premier limite la détention provisoire arbitraire mais c'est surtout le second qui
limite le pouvoir du roi désormais soumis à celui du parlement qui marquera de sa modernité. La
monarchie dorénavant est constitutionnelle.
L’idée de droits individuels se répandit rapidement en Inde, en Grèce et enfin à Rome.
Parmi les jalons les plus importants, on trouve :
1215 : La Magna Carta — donnant aux gens de nouveaux droits et soumettant le roi à la loi.
1628 : La Pétition des droits — établissant les droits des gens.
1776 : La Déclaration d’indépendance des États-Unis — proclamant le droit à la vie, à la liberté et
à la poursuite du bonheur.
1780 : La Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen — un document rédigé en France,
stipulant que tous les citoyens sont égaux devant la loi.
1948 : La Déclaration universelle des droits de l’Homme — le premier document proclamant les
trente droits auxquels chaque être humain a droit.

1.3 Depuis la création de l'ONU


La place de l'organisme des Nations unies dans la légitimation et la promotion des droits de l'Homme
est essentielle. Le qualificatif d'universel a été inscrit dans le titre de la Déclaration universelle des droits de
l'Homme de 1948 à l'ONU.
Depuis la Charte des Nations unies (1945) et la Déclaration universelle des droits de l'Homme,
la notion de droits de l'Homme a été étendue, légiférée et des dispositifs ont été créés pour surveiller
les violations de ces droits. Citons certains événements marquants :
 1966 : Adoption par l'ONU du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et du Pacte
international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.
 1967 : Création de mécanismes d'enquêtes par la Commission de l'ONU sur les violations des
droits de l'homme des pays membres.
 1991 : Première rencontre internationale des institutions nationales de promotion et de protection
des droits de l'homme, organisée par la Commission nationale consultative des droits de
l'Homme (CNCDH), à Paris, sous l'égide des Nations-Unies.
 Décembre 1993 : Adoption par l'Assemblée générale des Nations unies du Programme d'action de
Vienne, qui accorde une large place à la démocratie et au développement, considérés comme
faisant partie intégrante des droits de l'Homme, et qui appelle tous les États parties à créer des
institutions nationales garantes des droits de l'Homme.
 : Création du 2006 lors de l'adoption par l'Assemblée générale le 15 mars 2006 de la résolution
A/RES/60/251.

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Chapitre 2 : Surveillance de l’application des principaux traités


internationaux relatifs aux droits de l’homme
Quels sont les organes de traités ?
Les organes créés en vertu d’instruments relatifs aux droits de l’homme sont des comités
d’experts indépendants qui surveillent l’application des principaux traités internationaux relatifs aux
droits de l’homme. Chaque État partie à un traité est tenu de prendre des mesures pour s’assurer que
tous les citoyens peuvent jouir des droits énoncés dans le traité.
Il existe dix organes créés en vertu d’instruments relatifs aux droits de l’homme composés
d’experts indépendants ayant une compétence reconnue dans le domaine des droits de l’homme, qui
sont nommés et élus pour des mandats fixes renouvelables de quatre ans par les États parties.
Quels sont les traités dont l’application est surveillée par ces organes ?
Le Comité des droits de l’homme (CCPR) : surveille l’application du Pacte international relatif
aux droits civils et politiques (1966) et ses protocoles facultatifs ;
Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CESCR) : surveille l’application du
Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (1966) ;
Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) : surveille l’application de la
Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale(1965) ;
Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) : surveille
l’application de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des
femmes (1979) et son protocole facultatif (1999) ;
Le Comité contre la torture (CAT) : surveille l’application de la Convention contre la torture et
autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (1984);
Le Comité des droits de l’enfant (CRC) : surveille l’application de la Convention relative aux
droits de l’enfant (1989) et ses protocoles facultatifs (2000) ;
Le Comité des travailleurs migrants (CMW) : surveille l’application de la Convention
internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et de leur famille (1990);
Le Comité des droits des personnes handicapées (CRPD) : surveille l’application de la
Convention relative aux droits des personnes handicapées (2006) ;
Le Comité des disparitions forcées (CED) : surveille l’application de la Convention
internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées (2006) ; et
Le Sous-comité pour la prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels,
inhumains ou dégradants (SPT), : créé en vertu du Protocole facultatif à la Convention contre la
torture (OPCAT) (2002), visite les lieux de détention en vue de prévenir la torture et autres peines ou
traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Les organes de traités se réunissent à Genève (Suisse). Ils bénéficient tous des services de
secrétariat du Département des traités du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de
l’homme à Genève.

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Chapitre 3 : Etats des lieux au Maroc


Trois périodes importantes ont marqué l’histoire du Maroc en matière d’instauration d’un État
de droit et consolidation des droits de l’homme, à savoir:
1.1. Au lendemain de l’Indépendance
En accédant à l’indépendance en 1955, le Royaume du Maroc a entamé une phase nouvelle de
son histoire, Caractérisée par les défis de la construction d’un État moderne, la gestion de l’héritage
du protectorat et des luttes entre les principales forces politiques pour une position influente sur le
projet de société et de système politique à construire, tout cela dans le cadre d’un grand déficit au
niveau institutionnel, législatif, social, culturel et économique.
Il fallait doter le pays des institutions et des textes consacrant sa souveraineté et son aspiration à
concrétiser les valeurs défendues lors de sa lutte anti-coloniale, et établir les règles et mécanismes
capables d’assurer les perspectives de son développement. Le discours de Feu Sa Majesté le Roi
Mohammed V, le 18 novembre 1955 définissait depuis lors le système politique qui allait régir le
mode de fonctionnement de l’État marocain : «Un gouvernement responsable et une représentation
chargée de créer des institutions démocratiques émanant d’élections libres, basée sur le principe de
séparation des pouvoirs dans le cadre d’une monarchie constitutionnelle qui garantit aux marocains
de toutes confessions les droits du citoyen et l’exercice des libertés publiques et syndicales ».
L’élaboration de cette stratégie et la mise en œuvre de ces aspirations allaient se traduire à
divers niveaux complémentaires.

A- Politiquement, les premiers gouvernements du Maroc indépendant peuvent être considérés


d’union nationale. Bien que dirigé par une personnalité indépendante (Mr Mbarek Bekkai) ils étaient
composés pour l’essentiel des principaux partis politiques nationalistes : Parti de l’Istiqlal (P.I) et
Parti pour la Démocratie et l’Istiqlal (P.D.I). Suivront des gouvernements dirigés par une personnalité
partisane : le Cabinet Ahmed Balafrej, leader du P.I (1958) et le cabinet Abdallah Ibrahim, leader des
dissidents de gauche du PI, à savoir l’UNFP (1959).
Afin de renforcer ces mécanismes de concertation et de participation, et en attendant l’adoption
de la constitution du Royaume, un Conseil National Consultatif (CNC) auprès de SM le Roi a été
crée par Dahir Royal le 03 avril 1956. Composé de représentants des acteurs politiques, syndicaux,
économiques et culturels, le CNC avait pour prérogatives de donner ses avis sur le budget général de
l’Etat et sur les questions politiques, économiques et sociales. Il pouvait également interpeller le
gouvernement par le biais de questions orales ou écrites. Bien que n’ayant pas de pouvoir décisionnel
ou législatif, il a fonctionné jusqu’en 1959 (gouvernement A.Ibrahim), date à laquelle il a été dissout
suite aux affrontements politiques qui l’ont paralysé.
Les mécanismes de gestion des affaires publiques étaient dominés par la conjoncture politique
et l’essai de régulation qui répondent à l’édification de l’Etat post indépendant avec ses divergences
et les luttes d’influences sur l’avenir du pays.

B- Sur le plan juridico institutionnel, et parallèlement, l’Etat marocain se dotait des fondements
nécessairesà son existence et à la défense de sa souveraineté : création de la Cour Suprême en 1957,
des Forces Armées Royales, de la Gendaremrie Royale et de la sûreté nationale en 1956-1957. Divers
textes de loi ont été promulgués durant cette période constitutive ; il s’agit notamment du code de
procédure pénale (1959), la loi sur la liberté syndicale (1957), le code des libertés publiques (presse,

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association, rassemblement) de la Moudawana (code de statut personnel) en 1958, le code électoral


en 1959… etc.
La dynamique législative et réglementaire traduisait la construction politique telle qu’elle a été
déterminée par les discours Royaux, notamment celui de Mai 1958. Considéré comme une « Charte
Royale », ce discours qui a été adressé à la nation par Feu S.M le Roi Mohammed V lors de
l’investiture du gouvernement de M. Ahmed Balafrej, traçait le cadre et les principes qui régiront la
jouissance des libertés et des droits, et la nature du système politique dans la perspective de
l’adoption de la constitution (1962). Il a définit la démocratie comme système de gouvernance
assurant la souveraineté du peuple, la séparation des pouvoirs et la garantie des libertés.
Dans ce discours, Feu S.M le Roi Mohammed V annonçait déjà qu’ « En veillant à ce que nos
sujets jouissent des libertés fondamentales et des droits de l’homme, nous allons leur garantir la
liberté d’expression, d’édition, de réunion et d’associations, garantie dont la seule limite est le
respect de la loi, la sauvegarde de l’Etat et des dispositions de l’intérêt public … ».

1.2. Sous le règne de Feu Sa Majesté Hassan II.


Le choix consenti par Feu S.M le Roi Mohammed V et son gouvernement à l’époque, sera
confirmé par la loi fondamentale du Royaume promulguée le 02 Juin 1961 par Feu Sa Majesté le
Roi Hassan II, et qui consacre les droits et libertés annoncés par la charte Royale et définit les
grandes lignes de la constitution qui sera adoptée par référendum en 1962.
Les fondements du système constitutionnel et juridique marocain moderne ont ainsi été
construits.
Ainsi, et sous le regne de Feu SM Hassan II, le Maroc a connu la création d’organisations des
Droits de l’Homme par des militants politiques, essentiellement (la ligue marocaine de défense des
Droits de l’Homme en 1972, proche de l’Istiqlal ; l’Association Marocaine des Droits de l’Homme en
1979, proche au début de l’USFP et des militants de la gauche), notamment pour renforcer la lutte
pour la libération des détenus politiques et l’élargissement du champ des libertés publiques.
Au niveau officiel, le Maroc va adhérer à deux instruments internationaux en matière des
Droits de l’Homme en 1979 : il s’agit des deux pactes relatifs aux droits civils et politiques, et aux
droits économiques, sociaux et culturels.
La décennie 80-90 sera marquée par les conséquences de la politique d’ajustement structurel
(PAS) au niveau social et des mouvements de protestation (1981-1984-1990) ayant conduit à des
affrontements et des condamnations. Malgré cela, la marge d’ouverture politique a permis le
développement d’une société civile émergente avec les ONG des droits des femmes, de
développement et des droits de l’homme.
Par ailleurs, diverses mesures qui constituent la consécration de la volonté Royale, dans le
domaine de la consolidation des Droits de l’homme, vont se poursuivre jusqu’à la fin du règne de
Feu SM Hassan II. L’on cite à titre non exhaustif ce qui suit :
 Au niveau législatif : révision constitutionnelle de 1992 stipulant « l’adhésion du Royaume
du Maroc aux Droits de l’Homme tels qu’ils sont universellement reconnus », révision
partielle du code de procédure pénale (limitation de la période de la garde à vue…), de la
Moudawana, abrogation du Dahir de 1935, ratifications des principales conventions des droits
de l’homme en 1993 (femme, torture, enfant, Migrants, etc...) ;

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 Au niveau politique : l’amorce de dialogue avec l’opposition pour intégrer le gouvernement;


 Au niveau institutionnel : Création du Conseil Consultatif des Droits de l’Homme (1990),
du Ministère des Droits de l’Homme (1993), tribunaux administratifs (1994)…
- La proposition Royale en 1994 de constituer un gouvernement d’alternance par l’opposition
(notamment USFP et PI) n’a pu aboutir. En 1996 une nouvelle révision constitutionnelle a établi la
création de deux chambres, du Conseil Constitutionnel, avec des garanties politiques pour des
élections libres sans intervention de l’administration. Bien que l’ensemble de ces mesures ne
répondait que partiellement aux attentes de l’opposition, le gouvernement de « l’alternance
consensuelle » était né. C’était la première fois que l’USFP avait voté « oui » à la constitution
marocaine et intégré le gouvernement depuis 1960.
Le gouvernement dirigé par le leader socialiste Maître Abderrahman Youssoufi a
constitué une nouvelle donne dans l’histoire politique du Maroc. Malgré le manque d’homogénéité
politique dans sa composition (sept partis allant des socialistes à la droite), l’expérience a donné un
nouvel élan à l’élargissement de l’espace des libertés et a ouvert un champ de réforme législatif (code
des libertés publiques, la loi sur les prisons, code de procédures pénale, code du travail …).
Un large débat national et un arbitrage Royal vont doter le pays d’un code de la famille
progressiste. Des mesures pratiques vont également être prises en faveur des anciennes victimes des
violations des droits de l’homme et une politique d’ouverture et de partenariat avec la société civile
s’est renforcée.

1.3. Sous le règne de Sa Majesté Mohammed VI.


La dynamique de démocratisation du pays, du renforcement de l’Etat de droit et de
consolidation des droits de l’homme, s’est accélérée sous le règne de SM le Roi Mohammed VI que
Dieu l’assiste dont la première mesure prise en matière des droits humains était la constitution d’une
commission d’indemnisation des victimes de la disparition forcée et la détention arbitraire. Elle a
traité prés de cinq milles dossiers des victimes ou leur ayant droit, et a accordé prés de cent (100)
millions de dollars d’indemnisation.
La volonté politique exprimée lors des discours Royaux d’une manière claire trouvait sa
concrétisation également dans d’autres mesures institutionnelles, législatives et politiques touchant
directement le domaine des droits de l’homme et de la démocratie.
Ainsi le CCDH a été réformé au niveau des attributions et de la composition. D’autres
institutions ont été Créées : Diwan Al Madhalim (Médiateur), l’Institut Royal de la Culture Amazigh
(IRCAM), la Haute Autorité de la Communication Audio-Visuelle (HACA). Cette démarche reflète
une approche globale de fond qui établit des mécanismes de gestion et de régulation d’un projet
démocratique. C’est dans ce cadre que s’inscrit la création de l’Instance Equité et Réconciliation
(IER), en tant que commission de vérité sur le passé des violations en matière des droits de l’homme.
Cette décision historique de la part de SM le Roi Mohammed VI est le couronnement d’un
processus qui a permis la réconciliation politique (le vote unanime pour la constitution de 1996, le
gouvernement de l’alternance, les élections de 2002, …) et une réconciliation civilisationnelle et
culturelle (l’IRCAM, l’enseignement de la langue amazigh …), en plus des diverses mesures et
réformes touchant le constitutionnel, le juridique, le social, l’institutionnel et l’économique. Les
fondements de l’Etat de droit se renforcent pour garantir le choix démocratique et instituer les
conditions d’un développement humain durable.

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En parallèle, la société civile s’est renforcée tout au long de ce processus. Le mouvement des
droits de l’homme a joué un rôle important notamment depuis la fin des années quatre vingt, surtout
en matière de défense des droits civils et politiques. Le mouvement féministe qui s’est développé
depuis le milieu des années quatre vingt, s’est consolidé à travers des centaines d’ONG ou centres, à
caractère national ou local, spécialisées ou généralistes. Des centaines d’autres ONG se sont
constituées pour promouvoir divers droits : enfant, développement, santé … etc. Le champ de la
presse s’est complètement transformé avec la naissance de dizaines de titres indépendants spécialisés
ou politiques. C’est dire le degré d’élargissement de la liberté d’expression et d’association acquis
par divers groupes et courants de pensée.
Le champ politique ne pouvait rester en dehors de ces mutations. L’arrivée des principaux
partis socialistes à la gestion des affaires publiques posait de nouveaux défis : de grandes attentes,
notamment face au déficit dans le domaine social; une faiblesse au niveau de l’opposition (parlement,
discours, mobilisation…); la naissance de nouvelles forces politiques, notamment d’obédience
islamiste; la nature des alliances pour assurer une majorité gouvernementale … etc.
Les élections de 2002, ont été clamées globalement par toutes les forces politiques et les
observateurs indépendants, par la transparence et la neutralité de l’administration. Il faut noter
également une grande nouveauté de cette échéance : la réservation d’un quota (10%) aux femmes qui
est un couronnement d’une longue marche de la moitié de la société pour l’acquisition de ses droits,
notamment dans la gestion des affaires publiques.
L’ensemble des acteurs de la société marocaine se trouve en face de nouveaux défis qui
interpellent la vigilance, la mobilisation et l’innovation dans le traitement des problèmes de la réalité
marocaine en mutation. Les actes terroristes de Casablanca en 2003, la montée de l’extrémisme, la
revendication sociale à divers niveaux, les contraintes de la mondialisation en sont quelques
indicateurs.
Le processus de démocratisation et les acquis en matière des droits civils et politiques ont
permis de poser de nouvelles questions et d’interpeller à tous les niveaux sur la gestion de notre
présent et les défis de notre avenir.
Les avancées indéniables du Maroc au niveau législatif, institutionnel et pratique reflètent une
volonté politique de consolidation de l’Etat de droit. Mais elles nécessitent également des
mécanismes et stratégies efficaces qui concrétisent ce choix et l’inscrivent dans le cadre d’un
développement humain durable ayant en vue les grandes échéances à venir, engageant le pays dans la
dynamique mondiale.
L’élargissement de l’espace des libertés en est un exemple. Il appelle à approfondir la réflexion
et le débat fécond sur le besoin de garantir la liberté, et sauvegarder les droits des autres. Les acquis
juridiques sont importants et essentiels, mais ne peuvent à eux seuls suffire. Une mise à niveau des
corps socio - professionnels et des structures s’imposent au niveau de la culture, de la formation, de
l’organisation, du savoir faire et autres composantes nécessaires à une prise de conscience citoyenne
ou l’État est garant des droits et du respect de la loi et où les divers acteurs assument leur rôle
d’encadrement, de sensibilisation, de forces de propositions et de vigilance.
La mise en œuvre de l’Initiative Nationale de Développement Humain (INDH), et les discours
et initiatives royaux qui se multiplient en divers domaines, dont celui des droits de l’homme au sens
large sont autant d’indicateurs qui renvoient sans conteste sur la volonté du Monarque et du

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Gouvernement à aller de l’avant dans le chantier de la démocratisation du pays dans le respect des
Droits de l’homme.
Persévérant dans le chemin du renforcement des droits humains, le Gouvernement Marocain,
sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a procédé a des amendements très
importants au niveau du Code de Procédure Pénale, ayant fait l’objet du Dahir n°1.11.169 en
date du 17.10.2011 portant promulgation de la loi n°35.11 modifiant et complétant la loi 22-01 du
Code de procédure pénale.
Les traits saillants de ces amendements, qui s’inscrivent au demeurant dans le processus de
mise en œuvre et d’activation des dispositions de la nouvelle constitution du Maroc (2011), et visent,
entre autres, à préserver les droits vitaux ainsi que la dignité des personnes soumises à des mesures
pénales, conformément aux chartes internationales des droits de l’Homme, se déclinent comme suit :
 L’officier de police judiciaire doit informer immédiatement et d’une façon expresse toute
personne arrêtée ou placée en garde à vue, des motifs justifiants son arrestation et de ses
droits notamment le droit de garder le silence (article 66 du CPP).
 En plus des garanties prévues par les dispositions légales en matière de garde à vue, la
personne arrêtée ou placée en garde à vue est immédiatement informée par l’officier de police
judiciaire du fait qu’elle bénéficie de la possibilité de contacter par téléphone une seule
personne de son choix (article 66).
 La personne arrêtée ou placée en garde à vue, a le droit de bénéficier d’une aide juridique
ainsi que le droit de désigner un avocat. Si elle n’est pas en mesure d’en désigner un, elle peut
demander qu’elle lui en soit commis un d’office dans le cadre de l’assistance judiciaire.
L’avocat désigné ainsi que le bâtonnier sont informés immédiatement par l’officier de police
judiciaire. Et si la personne gardée à vue demande la désignation d’un avocat dans le cadre de
l’assistance judiciaire, l’officier de police judiciaire saisit le bâtonnier qui peut désigner
d’office cet avocat.
L’avocat choisi ou commis d’office dans les conditions prévues à l’article 66 du CPP peut,
suivant autorisation du ministère public, communiquer avec la personne gardée à vue dans des
conditions qui garantissent la confidentialité de l’entretien. La durée de l’entretien ne peut excéder 30
minutes, et sous le contrôle de l’OPJ. Cette communication avec l’avocat ne peut débuter avant
l’expiration de la moitié de la durée initiale de la garde à vue.
A titre exceptionnel, sur demande de l’officier de police judiciaire, le procureur peut autoriser
le report de présence de l’avocat lors des auditions, si cette mesure apparaît indispensable pour des
raisons impérieuses tenant aux circonstances particulières de l’enquête. Le procureur ne peut différer
la présence de l’avocat que pendant une durée de douze heures à partir de l’expiration de la moitié de
la durée initiale de la garde à vue.
Toutefois, s’il s’agit d’une infraction liée au terrorisme ou les infractions visées par l’article
108 de cette loi, la communication avec l’avocat peut s’effectuer avant la fin de la durée initiale de la
garde à vue. Toutefois, pour les nécessités de l’enquête, le procureur peut également différer cette
communication sur demande de l’officier de police judiciaire. Néanmoins, ce report ne peut dépasser
une durée de 48 heures à partir de l’expiration de la période initiale de la garde à vue.
- Révision à la baisse de la durée n’ouvrant pas droit à la personne arrêtée, de contacter son avocat,
pour les infractions liées au terrorisme. Cette durée a été fixée à 48 heures à partir de l’expiration de
la durée initiale de la garde à vue (article 66).

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- Octroi de la qualité d’Officier de police judiciaire à certains fonctionnaire de la Direction Général


de la Surveillance du territoire national, en ce qui concerne les crimes prévus par l’article 108 de
cette loi, et leur soumission au contrôle de l’autorité judiciaire (article 20).

 Le respect des Droits de l’Homme et des Conventions internationales qui consacrent ces droits
n'est pas un luxe ou une mode à laquelle on sacrifie, mais une nécessité dictée par les exigences
de l'édification et du développement" Sa Majesté le Roi dans un message à l’occasion de la
célébration du 51ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
 L’engagement constant du Maroc en faveur des nobles valeurs et des principes qui ont été
consacrés par cet acte historique" et son "ferme attachement aux droits humains dans leur
universalité et leur globalité" le Souverain, lors du 60ème anniversaire de cette Déclaration.
 « Sont vouées, elles, à la consolidation des droits civils et politiques et à la poursuite de la
promotion de la nouvelle génération des droits économiques, sociaux, culturels et
environnementaux".
"Notre dessein, a souligné Sa Majesté le Roi, est de voir le citoyen marocain honoré comme il
se doit, nanti des attributs d’une citoyenneté pleine et entière". Dans un discours à la Nation, à
l’occasion du 38ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte
SM le Roi Mohammed VI a ouvert, ainsi, un vaste chantier de rénovation politique,
économique et sociale visant la mise en place d'une société moderne, démocratique et solidaire;
La nouvelle Constitution marocaine, adoptée par référendum en juillet 2011, est venue
conforter le choix de société démocratique;
La constitutionnalisation de la primauté du droit international par rapport au droit interne.

Chapitre 5 : Les droits de l’homme au Maroc à la lumière de la


nouvelle constitution
Suite au référendum du 1er juillet 2011, le Maroc a adopté une nouvelle constitution qui
consacre les droits de l’Homme tels que reconnus universellement et stipule la protection de ces
droits, en prenant en considération leur universalité et leur indivisibilité.
La constitution marocaine a adopté l’ensemble des droits de l’Homme prévus dans la
déclaration universelle des droits de l’Homme, consacré la primauté des conventions internationales
ratifiées par le Maroc sur la législation nationale et affirmé l’engagement du Maroc à harmoniser ces
législations avec les dispositions de ces conventions.
Dans ce qui suit une énumération des droits garantis par la constitution, tels qu’ils sont classés
par le texte fondamental :
 L’égalité des droits : l'homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère
civil, politique, économique, social, culturel et environnemental…(article 19)
 La non discrimination dans les droits : « bannir et combattre toute discrimination à l'encontre
de quiconque, en raison du sexe, de la couleur, des croyances, de la culture, de l'origine
sociale ou régionale, de la langue, de l'handicap ou de quelque circonstance personnelle que
ce soit », (préambule).

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 Le droit à la vie : « Le droit à la vie est le droit premier de tout être humain. La loi protège ce
droit », (article 20)
 Le droit à la sécurité de la personne : tous ont droit à la sécurité de leur personne, de leurs
proches et de leurs biens. Les pouvoirs publics assurent la sécurité des populations et du
territoire national dans le respect des libertés et droits fondamentaux garantis à tous, (article
21)
 Le droit de ne pas être soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou
dégradants: Il ne peut être porté atteinte à l'intégrité physique ou morale de quiconque, en
quelque circonstance que ce soit et par quelque personne que ce soit, privée ou publique. Nul
ne doit infliger à autrui, sous quelque prétexte que ce soit, des traitements cruels, inhumains,
dégradants ou portants atteinte à la dignité. La pratique de la torture, sous toutes ses formes et
par quiconque, est un crime puni par la loi (article 22) ;
 Le droit à l’égalité devant la loi : La loi est l'expression suprême de la volonté de la nation.
Tous, personnes physiques ou morales, y compris les pouvoirs publics, sont égaux devant elle
et tenus de s'y soumettre… (article 6) ;
 Le droit à un recours effectif devant la justice : l’accès à la justice est garanti à toute personne
pour la défense de ses droits et de ses intérêts protégés par la loi (article 118) ;
 Le droit de ne pas subir de détention arbitraire : « Nul ne peut être arrêté, détenu, poursuivi ou
condamné en dehors des cas et des formes prévus par la loi. La détention arbitraire ou secrète
et la disparition forcée sont des crimes de la plus grande gravité et exposent leurs auteurs aux
punitions les plus sévères » (article 23) ;
 Le droit à la présomption d’innocence et à un procès équitable : la présomption d'innocence et
le droit à un procès équitable sont garantis (article 23) ;
 Le droit à une vie privée : « Toute personne a droit à la protection de sa vie privée. Le
domicile est inviolable. Les perquisitions ne peuvent intervenir que dans les conditions et les
formes prévues par la loi. Les communications privées, sous quelque forme que ce soit, sont
secrètes »… (article 24)
 Le droit à la liberté de circulation : « est garantie pour tous, la liberté de circuler et de s'établir
sur le territoire national, d'en sortir et d'y retourner, conformément à la loi »... (article 24)
 Le droit de se marier et de fonder une famille : « La famille, fondée sur le lien légal du
mariage, est la cellule de base de la société. L'Etat œuvre à garantir par la loi la protection de
la famille sur les plans juridique, social et économique, de manière à garantir son unité, sa
stabilité et sa préservation. Il assure une égale protection juridique et une égale considération
sociale et morale à tous les enfants, abstraction faite de leur situation familiale ».
 Le droit à la propriété : « Le droit de propriété est garanti par la loi » Libre exercice du culte :
« l'Islam est la religion de l'Etat, qui garantit à tous le libre exercice des cultes », (article 3)
 La liberté de pensée, d’opinion et d’expression : « Sont garanties les libertés de pensée,
d'opinion et d'expression sous toutes ses formes »… (article 25)
 Le droit d’accès à l’information : « les citoyennes et les citoyens ont le droit d'accéder à
l'information détenue par l'administration publique, les institutions élues et les organismes
investis d'une mission de service public »…article 27

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 La liberté de réunion, de rassemblement, d’association et d’appartenance syndicale et


politique : « sont garanties les libertés de réunion, de rassemblement, de manifestation
pacifique, d'association et d'appartenance syndicale et politique »… (article 29)
 Le droit à la participation à la gestion des affaires publiques : « sont électeurs et éligibles, tous
les citoyennes et les citoyens majeurs jouissant de leurs droits civils et politiques. La loi
prévoit des dispositions de nature à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux
fonctions électives. Le vote est un droit personnel et un devoir national »… (article 30)
 La souveraineté appartient à la nation : « la souveraineté appartient à la nation qui l'exerce
directement par voie de référendum et indirectement par l'intermédiaire de ses représentants.
La nation choisit ses représentants au sein des institutions élues par voie de suffrages libres,
sincères et réguliers », (article 2)
 Le droit au travail, à la santé et à l’éducation : « L'Etat, les établissements publics et les
collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour
faciliter l'égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des
droits :aux soins de santé, à la protection sociale, à la couverture médicale et à la solidarité
mutualiste ou organisée par l'Etat , à une éducation moderne, accessible et de qualité, à
l'éducation sur l'attachement à l'identité marocaine et aux constantes nationales immuables, à la
formation professionnelle et à l'éducation physique et artistique, à un logement décent, au
travail et à l'appui des pouvoirs publics en matière de recherche d'emploi ou d'auto-emploi, à
l'accès aux fonctions publiques selon le mérite, à l'accès à l'eau et à un environnement sain, au
développement durable », (article 31)
 « L'enseignement fondamental est un droit de l'enfant et une obligation de la famille et de
l'Etat », (article 32).
 Le droit de prendre part à la vie culturelle : (…) « les pouvoirs publics œuvrent à la création
des conditions permettant de généraliser l'effectivité de la liberté et de l'égalité des citoyennes
et des citoyens, ainsi que de leur participation à la vie politique, économique, culturelle et
sociale » article 6.
 Outre ces droits, la nouvelle constitution met expressément en exergue les droits culturels à
travers la reconnaissance explicite de l’amazighe, du Hassani, et des affluents africain,
andalou, hébraïque et méditerranéen. Le texte fondamental stipule la protection des droits
catégoriels notamment les droits des femmes, des mères, des enfants, des personnes âgées et
des personnes à besoins spécifiques. De même qu’elle punit le génocide, les crimes contre
l'humanité, les crimes de guerre et toutes les violations graves et systématiques des droits de
l'Homme.

Chapitre 6 : Les institutions œuvrant dans le domaine des droits de


l’homme dans la nouvelle constitution
La nouvelle constitution du Royaume du Maroc, adoptée suite au référendum du 1er juillet
2011, a consacré les principes de promotion et de protection des droits de l’Homme et des libertés, de
bonne gouvernance, de développement humain et durable et de la démocratie participative, et ce, à
travers la création ou la constitutionnalisation d’un certain nombre d’institutions nationales.

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Ainsi, dans ses articles s’étendant de 161 à 170, la constitution stipule la création de l’Autorité
pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination, le conseil supérieur de l’éducation, de
la formation et de la recherche scientifique, le Conseil supérieur de la famille et de l’enfance et le
Conseil supérieur de la jeunesse et de l’action associative.
La loi suprême a stipulé également la constitutionnalisation du Conseil national des droits de
l’Homme, l’Institution du médiateur, le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, la Haute
autorité de la communication audiovisuelle, le Conseil de la concurrence et l’Instance nationale de
probité et de la prévention et la lutte contre la corruption.
Toutes ces institutions et instances doivent présenter un rapport sur leurs activités, au moins
une fois par an. Ces rapports sont présentés au parlement et y font l'objet de débat.
Ainsi, concernant les instances de protection et de promotion des droits de l'homme, la
constitution précise que « le Conseil national des droits de l'Homme est une institution nationale
pluraliste et indépendante, chargée de connaître toutes les questions relatives à la défense et à la
protection des droits de l'Homme et des libertés, à la garantie de leur plein exercice et à leur
promotion, ainsi qu'à la préservation de la dignité, des droits et des libertés individuelles et
collectives des citoyennes et citoyens, et ce, dans le strict respect des référentiels nationaux et
universels en la matière ».
Alors que pour le « Médiateur », la constitution l’a définit comme « une institution nationale
indépendante et spécialisée qui a pour mission, dans le cadre des rapports entre l'administration et les
usagers, de défendre les droits, de contribuer à renforcer la primauté de la loi et à diffuser les
principes de justice et d'équité, et les valeurs de moralisation et de transparence dans la gestion des
administrations, des établissements publics, des collectivités territoriales et des organismes dotés de
prérogatives de la puissance publique ».
En matière de protection des droits des marocains résidents à l’étranger, la constitution a
décrété la constitutionnalisation du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, en tant
qu’institution qui se charge « notamment d'émettre des avis sur les orientations des politiques
publiques permettant d'assurer aux Marocains résidant à l'étranger le maintien de liens étroits avec
leur identité marocaine, les mesures ayant pour but de garantir leurs droits et préserver leurs intérêts,
ainsi qu'à contribuer au développement humain et durable de leur pays d'origine et à son progrès ».
D’un autre côté, et en vertu de l'article 19 de la Constitution, qui stipule que « l'homme et la
femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social,
culturel et environnemental, énoncés dans le présent titre ( titre II de la constitution) et dans les autres
dispositions de la Constitution, ainsi que dans les conventions et pactes internationaux dûment
ratifiés par le Royaume et ce, dans le respect des dispositions de la Constitution, des constantes et des
lois du Royaume », a été créée l’autorité pour la parité et de la lutte contre toutes formes de
discrimination qui « veille notamment au respect des droits et libertés prévues à ce même article, sous
réserve des attributions dévolues au Conseil national des droits de l'Homme ».
Concernant les instances de bonne gouvernance et de régulation, la constitution précise que « la
Haute autorité de la communication audiovisuelle est une institution chargée de veiller au respect de
l'expression pluraliste des courants d'opinion et de pensée et du droit à l'information, dans le domaine
de l'audiovisuel et ce, dans le respect des valeurs civilisationnelles fondamentales et des lois du
Royaume ».

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Alors que pour ce qui est du Conseil de la concurrence, la loi suprême stipule que « est une
autorité administrative indépendante chargée, dans le cadre de l'organisation d'une concurrence libre
et loyale, d'assurer la transparence et l'équité dans les relations économiques, notamment à travers
l´analyse et la régulation de la concurrence sur les marchés, le contrôle des pratiques
anticoncurrentielles, des pratiques commerciales déloyales et des opérations de concentration
économique et de monopole ».
Concernant l'Instance nationale de probité et de lutte contre la corruption, créée en vertu de
l'article 36, elle a pour mission notamment « de coordonner, de superviser et d'assurer le suivi de la
mise en Œuvre des politiques de prévention et de lutte contre la corruption, de recueillir et de diffuser
les informations dans ce domaine, de contribuer à la moralisation de la vie publique et de consolider
les principes de bonne gouvernance, la culture du service public et les valeurs de citoyenneté
responsable ».
En matière de promotion du développement humain et durable et de la démocratie participative,
il a été crée, en vertu de la nouvelle constitution, un Conseil Supérieur de l'éducation, de la formation
et de la recherche scientifique. « Ce Conseil constitue une instance consultative chargée d'émettre son
avis sur toutes les politiques publiques et sur toutes les questions d'intérêt national concernant
l'éducation, la formation et la recherche scientifique, ainsi que sur les objectifs et le fonctionnement
des services publics chargés de ces domaines. Il contribue également à l'évaluation des politiques et
programmes publics menés dans ces domaines ».
La constitution a créé, également, en vertu de l'article 32, le Conseil consultatif de la famille et
de l'enfance. Il a pour missions « d'assurer le suivi de la situation de la famille et de l'enfance,
d'émettre son avis sur les plans nationaux relatifs à ces domaines, d'animer le débat public sur la
politique familiale et d'assurer le suivi de la réalisation des programmes nationaux, initiés par les
différents départements, structures et organismes compétents ».
Et enfin, en vertu de l'article 33 de la constitution, il a été crée le Conseil de la jeunesse et de
l'action associative. C’est une instance consultative dans les domaines de la protection de la jeunesse
et de la promotion de la vie associative. « Il est chargé d'étudier et de suivre les questions intéressant
ces domaines et de formuler des propositions sur tout sujet d'ordre économique, social et culturel
intéressant directement les jeunes et l'action associative, ainsi que le développement des énergies
créatives de la jeunesse, et leur incitation à la participation à la vie nationale, dans un esprit de
citoyenneté responsable ».

Chapitre 7 : Actions entreprises par la Gendarmerie Royale


Conscient de l’importance que revêt le caractère de la question des droits de l’Homme, dans
leur portée universelle, le commandement de la Gendarmerie Royale a fait de cette thématique l’une
de ses grandes priorités. Il s’est engagé, d’une manière irréversible, sur la voie de la consolidation de
l’État de droit, de la démocratie, de la bonne gouvernance et du développement humain durable, dans
le plein respect des fondamentaux du Royaume, de son intégrité territoriale et de la préservation, de
la sécurité de l’ensemble des citoyens Marocains.
Cet engagement a été réaffirmé par la promotion de divers chantiers engagés pour la mise en
place de mécanismes destinés à protéger et à promouvoir les droits de l’Homme. A ce titre, À ce titre,
afin de contribuer efficacement à façonner l’environnement de l’État de droit et de promotion des
droits de l’homme, elle entreprend plusieurs actions:

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Au niveau de la documentation
 Arrimage des textes internes (Dahir, NDS, …) avec les lois en vigueur ;
 Soutien aux différentes unités lors des visites des procédures spéciales (établissement
de guide, notes de cadrage, …) ;
 Fournir la documentation nécessaire aussi bien celle de base (différents codes et notes
de service), que virtuelle à travers intranet, traitant de la thématique des droits de
l’homme, de l’exercice de la police judiciaire et des devoirs et obligations des agents
publics.

Au niveau de la formation :
 Nivellement de la formation ;
 Former un personnel qualifié (officier de police judicaire, officier de police judiciaire
chargé des mineurs, officier féminin de police judiciaire chargée des femmes…) ;
 Contribuer à la formation continue (stage, séminaire, panels, tables rondes,…) ;
 Développer la formation et l’expertise à travers plusieurs cadres de coopération
bilatérale et multilatérale ;
 Capitaliser les enseignements tirés des différents cursus de formation pour s’inscrire
amplement dans la dynamique de culture des Droits de l’Homme.

Au niveau de l’infrastructure :
 Radioscopie de toutes les unités de l’Arme ;
 Parfaire ses infrastructures (construction des brigades de la nouvelle génération et
mise à niveau des brigades existantes), selon les standards internationaux ;
 Equipement des différentes unités de l’Arme de literie, couchage, boite de pharmacie ;
 Signalisation, etc.…

Chapitre 8 : Conduite et Comportement des Forces de L’ordre


Code de conduite pour les responsables de l'application des lois (Adopté par l'Assemblée
générale des Nations Unies le 17 décembre 1979 (résolution 34/169)

Les responsables de l'application des lois doivent s'acquitter en tout temps du devoir que leur
impose la loi en servant la collectivité et en protégeant toutes les personnes contre les actes illégaux,
conformément au haut degré de responsabilité qu'exige leur profession.
a) L'expression "responsables de l'application des lois" englobe tous les représentants de la loi, qu'ils
soient désignés ou élus, qui exercent des pouvoirs de police et en particulier des pouvoirs
d'arrestation ou de détention.
b) Dans les pays où des pouvoirs de police sont exercés par des autorités militaires, en uniforme ou
en civil, ou par des forces de sécurité de l'Etat, la définition des responsables de l'application de la loi
s'étend également aux agents de ces services.

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c) Le service de la collectivité désigne en particulier l'assistance fournie aux membres de la


collectivité qui, dans des situations d'urgence, d'ordre personnel, économique, social ou autre, ont
besoin d'une aide immédiate.
d) La présente disposition vise non seulement tous les actes de violence et de déprédation et autres
actes préjudiciables, mais également la totalité des actes interdits par la législation pénale. Elle est
également applicable aux actes commis par des personnes non susceptibles d'encourir une
responsabilité pénale.

Article 2
Dans l'accomplissement de leur devoir, les responsables de l'application des lois doivent
respecter et protéger la dignité humaine et défendre et protéger les droits fondamentaux de toute
personne.
a) Les droits fondamentaux en question sont définis et protégés par le droit national et le droit
international. Les instruments internationaux pertinents comprennent notamment la Déclaration
universelle des droits de l'homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la
Déclaration sur la protection de toutes les personnes contre la torture et autres peines ou traitements
cruels, inhumains ou dégradants, la Déclaration des Nations Unies sur l'élimination de toutes les
formes de discrimination raciale, la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes
de discrimination raciale, la Convention internationale sur l'élimination et la répression du crime
d'apartheid, la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, l'Ensemble de
règles minima pour le traitement des détenus et la Convention de Vienne sur les relations consulaires.
b) Dans les commentaires nationaux sur cette disposition, il conviendrait que soient identifiées les
dispositions régionales ou nationales qui définissent et protègent ces droits.

Article 3
Les responsables de l'application des lois peuvent recourir à la force seulement lorsque cela est
strictement nécessaire et dans la mesure exigée par l'accomplissement de leurs fonctions.
a) Cette disposition souligne que les responsables de l'application des lois ne doivent
qu'exceptionnellement avoir recours à la force; quoique cette disposition implique que les
responsables de l'application des lois peuvent être autorisés à recourir à la force, dans la mesure où
cela est raisonnablement considéré comme nécessaire vu les circonstances, pour empêcher un crime,
ou pour arrêter ou aider à arrêter légalement des délinquants ou des suspects, il ne peut être recouru à
la force au- delà de cette limite.

b) Le droit national restreint généralement le recours à la force par les responsables de l'application
de la loi, conformément à un principe de proportionnalité. Il est entendu que l'interprétation de la
présente disposition doit tenir compte de ces principes nationaux de proportionnalité. La présente
disposition ne doit en aucun cas être interprétée comme autorisant un usage de la force hors de
proportion avec le but légitime poursuivi.

c) L'emploi d'armes à feu est considéré comme un moyen extrême. Tout devrait être entrepris pour
exclure l'emploi d'armes à feu, spécialement contre des enfants. D'une manière générale, il ne faut pas
avoir recours aux armes à feu, si ce n'est lorsqu'un délinquant présumé oppose une résistance armée
ou, de toute autre manière, met en danger la vie d'autrui, et lorsque des moyens moins radicaux ne

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suffisent pas pour maîtriser ou appréhender le délinquant présumé. Chaque fois qu'une arme à feu a
été utilisée, le cas doit être signalé promptement aux autorités compétentes.

Article 4
Les renseignements de caractère confidentiel qui sont en la possession des responsables de
l'application des lois doivent être tenus secrets, à moins que l'accomplissement de leurs fonctions ou
les besoins de la justice n'exigent absolument le contraire.
De par leurs fonctions, les responsables de l'application des lois recueillent des renseignements
qui peuvent avoir trait à la vie privée d'autres personnes ou être susceptibles de nuire aux intérêts, et
en particulier à la réputation, de ces personnes. On doit apporter le plus grand soin à la préservation
et à l'utilisation de ces renseignements, qui ne doivent être divulgués que pour les besoins du service
et dans l'intérêt de la justice. Toute divulgation faite à d'autres fins est totalement abusive.

Article 5
Aucun responsable de l'application des lois ne peut infliger, susciter ou tolérer un acte de
torture ou quelque autre peine ou traitement cruel, inhumain ou dégradant, ni ne peut invoquer un
ordre de ses supérieurs ou des circonstances exceptionnelles telles qu'un état de guerre ou une
menace de guerre, une menace contre la sécurité nationale, l'instabilité politique intérieure ou tout
autre état d'exception pour justifier la torture ou d'autres peines ou traitements cruels, inhumains ou
dégradants.

a) Cette interdiction découle de la Déclaration sur la protection de toutes les personnes contre la
torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, adoptée par l'Assemblée
générale et aux termes de laquelle:
"[Cet acte constitue] un outrage à la dignité humaine et doit être condamné comme un reniement des
buts de la Charte des Nations Unies et comme une violation des droits de l'homme et des libertés
fondamentales proclamés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme [et d'autres
instruments internationaux en matière de droits de l'homme]."

b) Dans ladite Déclaration, la torture est définie comme suit:


"Le terme "torture" désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou
mentales, sont délibérément infligées à une personne par des agents de la fonction publique ou à leur
instigation, aux fins notamment d'obtenir d'elle ou d'un tiers des renseignements ou des aveux, de la
punir d'un acte qu'elle a commis ou qu'elle est soupçonnée d'avoir commis, ou de l'intimider ou
d'intimider d'autres personnes. Ce terme ne s'étend pas à la douleur ou aux souffrances résultant
uniquement de sanctions légitimes, inhérentes à ces sanctions ou occasionnées par elles, dans une
mesure compatible avec l'Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus."

c) L'expression "peine ou traitement cruel, inhumain ou dégradant" n'a pas été définie par
l'Assemblée générale, mais doit être interprétée de façon à assurer une protection aussi large que
possible contre tous abus, qu'ils aient un caractère physique ou mental.

Article 6

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Les responsables de l'application des lois doivent veiller à ce que la santé des personnes dont ils
ont la garde soit pleinement protégée et, en particulier, prendre immédiatement des mesures pour que
des soins médicaux leur soient dispensés chaque fois que cela s'impose.

a) Les "soins médicaux", expression qui désigne les services rendus par le personnel médical, y
compris les médecins agréés et le personnel paramédical, doivent être assurés lorsqu'ils sont
nécessaires ou demandés.

b) Bien que le personnel médical soit généralement rattaché au service de l'application des lois, les
responsables de l'application des lois doivent déférer à l'avis de ce personnel lorsque celui-ci
recommande que la personne placée sous leur garde reçoive un traitement approprié appliqué par du
personnel médical ne dépendant pas du service de l'application des lois, ou en consultation avec un
tel personnel médical.

c) Il est entendu que les responsables de l'application des lois doivent assurer également des soins
médicaux aux victimes de violations de la loi ou d'accidents en résultant.

Article 7
Les responsables de l'application des lois ne doivent commettre aucun acte de corruption. Ils
doivent aussi s'opposer vigoureusement à tous actes de ce genre et les combattre.

a) Tout acte de corruption, de même que tout autre abus d'autorité, est incompatible avec les
fonctions de responsable de l'application des lois. La loi doit être pleinement appliquée à l'égard de
tout responsable de l'application des lois qui commet un acte de corruption, étant donné que les
gouvernements ne sauraient espérer appliquer la loi à leurs ressortissants, s'ils ne peuvent ou ne
veulent l'appliquer à leurs propres agents et au sein de leurs propres services.

b) Bien que la définition de la corruption doive être du ressort du droit interne, elle devrait s'entendre
comme englobant tout acte de commission ou d'omission accompli par le responsable dans l'exercice
ou à l'occasion de ses fonctions en échange de dons, de promesses ou d'avantages exigés ou acceptés,
ou le fait de recevoir ceux-ci indûment, une fois l'acte considéré accompli.

c) L'expression "acte de corruption" mentionné ci-dessus comprend la tentative de corruption.


Article 8
Les responsables de l'application des lois doivent respecter la loi et le présent Code. De même,
ils doivent empêcher toute violation de la loi ou du présent Code et s'y opposer vigoureusement au
mieux de leurs capacités.
Les responsables de l'application des lois qui ont des raisons de penser qu'une violation du
présent Code s'est produite ou est sur le point de se produire signalent le cas à leurs supérieurs et, au
besoin, à d'autres autorités ou instances de contrôle ou de recours compétentes.
a) Le présent Code doit être observé chaque fois qu'il a été incorporé dans la législation ou dans la
pratique nationale. Si la législation ou la pratique contient des dispositions plus strictes que celles du
présent Code, ces dispositions plus strictes seront observées.

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27-02-2021 10:27:50

b) Le présent article vise à maintenir l'équilibre entre la discipline nécessaire au sein du service dont
dépend dans une large mesure la sécurité publique, d'une part, et la nécessité de prendre des mesures
en cas de violation des droits fondamentaux de la personne humaine, d'autre part. Les responsables
de l'application des lois doivent signaler les violations par la voie hiérarchique et ne prendre d'autres
mesures licites que s'il n'y a pas d'autres recours ou si les recours sont inefficaces. Il est entendu que
les responsables de l'application des lois ne sont pas passibles de sanctions administratives ou autres
pour avoir signalé qu'une violation du présent Code s'est produite ou est sur le point de se produire.

c) L'expression "autorités ou instances de contrôle ou de recours compétentes" désigne toute autorité


ou toute instance créée conformément à la législation nationale, qu'elle relève du service responsable
de l'application des lois ou en soit indépendante, et dotée du pouvoir statutaire, coutumier ou autre de
connaître des plaintes et griefs relatifs à une violation des règles visées dans le présent Code.
d) Dans certains pays, les moyens de communication de masse peuvent être considérés comme
remplissant des fonctions de contrôle analogues à celles qui sont décrites à l'alinéa c ci-dessus. Les
responsables de l'application des lois peuvent alors être fondés à porter des violations de cet ordre à la
connaissance de l'opinion publique, par l'intermédiaire des moyens de communication de masse, en
dernier recours et conformément aux lois et coutumes de leur propre pays et aux dispositions de
l'article 4 du présent Code.
e) Les responsables de l'application des lois qui se conforment aux dispositions du présent Code
méritent le respect, le soutien moral actif et le concours de la collectivité dans laquelle ils exercent
leurs fonctions ainsi que ceux du service auquel ils appartiennent et de leurs pairs.

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