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Partie 1 : Les personnes

Les personnes sont les sujets de droit et d’obligation, la personnalité juridique est l’aptitude à
devenir titulaire de droit et d’obligation. Ainsi les animaux ne sont pas des sujets de droits,
longtemps on les a considérés comme des biens meubles, aujourd’hui on dit qu’ils sont des
êtres vivants doués de sensibilité soumis au régime des biens meubles. Le législateur
attribue la personnalité juridique aux êtres humains (personne physiques) et à certains
groupements d'individus qui sont les personnes morales. La personne est un être physique
ou moral reconnu par la loi apte à être titulaire de droits et d’obligations et à participer à la
vie juridique.

Livre I : Les personnes physiques

Chapitre I : Existence de la personne

Aujourd’hui tout être humain est doté de la personnalité dès qu’il est né vivant et viable.
Autrefois les esclaves ne l’avaient pas jusqu’en 1848, il y avait aussi les morts civils qui
étaient morts au regard de la vie juridique civile (condamné à mort par exemple) et tous
les actes présents sont dissous, cette loi de mort civile à disparu par une loi du 31 mai
1854.

Section 1 : Les conditions d’attribution de la personnalité

§ 1 : La naissance d’un enfant vivant et viable :

La personnalité juridique existe certainement dès la naissance s’il est né vivant et viable,
toute naissance doit être déclarée à la mairie du lieu d’accouchement et depuis une loi de
2016 il faut 5 jours pour le faire. Si l’enfant est né mort, il n'aura jamais eu la personnalité
juridique. Il faut que l’enfant naisse vivant il faut seulement qu’il respire, cela se vérifie par la
présence d’air dans ces poumons. En ce qui concerne la viabilité, il faut qu’il dispose de tous
les organes pour survivre.

Si l’enfant ne naît pas viable il ne pourra bénéficier de succession de plus aucun acte de
filiation ne sera mis en place. On peut déduire que l’enfant né sans être viable n’est pas
encore une personne, depuis la loi du 8 janvier 1993 un acte est quand même dressé par un
officier d’état civil (acte d’enfant sans vie) pour les enfants nés vivant non viable ou un enfant
né mort : ce n’est pas un acte de naissance.

Décision du 6 février de la Cour de cassation : le texte (article 79-1 alinéa 2) ne


subordonne l’acte à aucune distinction quant à la durée de la grossesse ou du poids du
fœtus.

Si l’enfant naît viable mais décède juste après, il faut faire établir un acte de naissance et
un acte de décès par un officier d’état civil. (C’est un sujet qui suscite beaucoup de débat,
personne n’est d’accord).

§ 2 : Le statut de l’enfant avant sa naissance :

Jusque-là naissance l’enfant n’est pas juridiquement une personne, mais il a un


statut juridique quand même.

1) La règle « Infans conceptus » : L’enfant conçu doit être tenu pour né chaque fois
qu’il y va de son intérêt. On présume que l’enfant est conçu pendant la période qui s’étend
du 300e au
184e jour avant la date de la naissance. Une personne peut donc donner à un enfant conçu
qui n’auront leur effet que si l’enfant naît viable. L’embryon est donc une personne
conditionnelle, tout dépend de l’arrivée ou non de la naissance viable de l’enfant.

2) La protection de l’être humain dès le commencement de sa vie : Le comité national


d’éthique y voit une personne potentielle, la loi parle d’être humain qui doit faire l’objet d’une
certaine protection. On parle du statut de l’embryon.

a) la protection : Article 1er de la loi du 17 janvier 1975 : « La loi garantit le respect de


tout être humain dès le commencement de la vie ». La vie de l’être humain commence
dès la fécondation. Elle est très encadrée comme c’est par exemple le cas pour la
procréation médicalement assisté (PMA) loi de bioéthique : tout ce qui est techniquement
possible n’est pas nécessairement souhaitable, la PMA est juridiquement permise que
pour répondre à la demande parentale d’un couple hétéro, gay ou pour une femme seule
non mariée pour remédier à l’infertilité pathologique.

Il est interdit de concevoir un embryon à des fins de recherche, ni conçu par clonage, ni
utilisé à des fins commerciales ou industrielles. Que faire des embryons surnuméraires
(embryon congelé pour une fécondation future) ?

b) ses limites : Il est mis fin à leur conservation au bout de 5 ans, pour éviter cette
destruction, ces embryons peuvent être recueillis par un autre couple stérile, les recherches
ont également été autorisées par une loi du 6 août 2004.

Il y a deux cas d’exception ou l’on peut porter atteinte à un embryon c’est l’IVG (avant la fin
de la 12e semaine par un médecin) mais aussi pour l’ITG (la poursuite de la grosses met en
péril grave la santé de la femme ou une forte probabilité que l’enfant soit atteint d’une
maladie incurable sans limite dans le temps). Ces cas ne supposent que la demande de la
femme.

Dans le cas d’un enfant né sous X, il sera immatriculé comme pupille de l'État et placé en
vue d’une adoption 2 mois après sa naissance. L’enfant à au sens de la convention de New
York (1990) un droit à la vie dans les meilleures conditions possibles qui va dans le sens
inverse de l’avortement alors la république française à subordonnée la ratification à une
réserve expresse : cet article ne saurait être utilisé comme faisant obstacle aux IVG.

Enfin, il y a une faille de la législation pénale : l’auteur d’un comportement fautif cause la
mort d’un fœtus sans l'avoir recherché ni la mère (négligence d’un médecin, accident de la
route) peut-on parler d’homicide involontaire ? On parle d’homicide involontaire mais la Cour
de cassation dans un arrêt du 30 juin 1999 dit que l’enfant n’étant pas né vivant les faits ne
sont susceptibles d’aucune peine or le résultat est absurde. En 2003 une proposition de loi
est déposée mais le gouvernement n’a pas accepté cette loi de plus que la loi pénale
réprime toujours l’avortement sans consentement de la mère. Tout cela n’est pas vraiment
logique en réalité.

Pour conclure l’embryon n’est pas juridiquement une personne pleine et entière mais en
tant qu’être humain un certain nombre de règles le protègent.

Section 2 : La fin de la personnalité :


L’être humain est une personne depuis sa naissance jusqu’à son décès ou la personnalité
juridique disparaît. La mort fait l’objet d’une déclaration à l’officier de l’état civil, un acte de
décès est alors dressé. La constatation de la mort est faite par la médecine, il y a rarement
des constatations mais les possibilités de réanimation et de maintien artificiel d’un individu
poussent à se poser des questions sur le moment où il faut déclarer la mort. La mort
définitive est due à la mort cérébrale par la réalisation de deux encéphalogrammes plats.

Le droit français ne permet pas de donner intentionnellement la mort même pour abréger les
douleurs d’une personne qui le demande (sauf cas de suicide) en revanche toute personne
à droit à des soins palliatif pour apaiser les douleurs et sauvegarder la dignité de la
personne malade. Les soins peuvent être poursuivis tant que le malade ne refuse pas d’être
soigné (souhait qui peut être exprimé avant même qu’il y ait un problème). Mais quand on ne
connaît pas la volonté de la personne (loi Léonetti), les actes de soins ne doivent pas être
poursuivis de manière disproportionnée, on parle d’acharnement thérapeutique.

Une fois la mort survenue, le corps n’est plus celui d’une personne, c’est un cadavre qui
dispose d’un statut protecteur : le respect du cadavre. Ce statut est moins strict que celui
qui protège l’embryon, les recherches ne sont pas interdites, même sans le consentement
de la personne décédée des organes peuvent être prélevés à des fins thérapeutiques (sauf
inscription sur le registre spécial ou si c’est un mineur, il faut l’autorisation des tuteurs).

Section 3 : L’absence et la disparition :

L’absent est un individu qui a cessé de paraître à son domicile ou à sa résidence et dont on
n’a pas de nouvelle. Le disparu est un individu dont on a la certitude ou la quasi-certitude
qu’il est mort mais dont le cadavre n’a pas été retrouvé.

§1 : L’absence :

A) La présomption d’absence

1) Conditions : il faut une décision de justice à la demande des parties intéressées


(proches, créanciers, associés ...) ou du ministère public. Cette demande n’est pas
obligatoire, elle est présentée au juge des tutelles qui vérifie que les conditions de l’article
112 sont remplie :

- cessation de paraître au domicile ou à la résidence

- défaut de nouvelles

Le juge dispose d’un pouvoir d’appréciation et il peut demander une enquête de police ou
de gendarmerie, il rend ensuite un constat de préemption d’absence noté en marge de
l’acte de naissance.

2) Effets : Le présumé absent reste présumé en vie et continue à bénéficier de ces


intérêts. Si un mandat envers une personne a été fait alors c’est cette personne qui va
continuer à gérer les intérêts patrimoniaux du disparu, il y aussi le conjoint qui peut s’en
charger. Le juge des tutelles peut aussi prendre des mesures de protection.

Mais cela peut s’appliquer dans le cas ou une personne est « non présente » comme
c’est le cas d’une personne dont on sait qu’elle est en vie mais ne peut s’occuper de ses
affaires (enlèvement par un groupe terroriste par exemple)

B) La déclaration d’absence
1) Conditions : il faut un écoulement de 10 ans depuis la contestation judiciaire de la
présomption d’absence soit un écoulement de 20 ans sans nouvelle d’une personne.
L’absence est alors déclarée par le tribunal de grande instance à la requête de toute partie
intéressée ou du ministère public. Ce document est alors mis dans le registre des décès
auquel s’ajoute une mention en marge de l’acte de naissance.

2) Effets : Ce sont les mêmes effets que le décès sans aucune rétroactivité. Si l’absent
déclaré revient, alors le jugement déclaratif d’absence est annulé, les héritiers doivent
restituer les biens, le mariage reste dissous.

§ 2 : La disparition :

Le disparu est une personne dont le corps n’a pas pu être retrouvé mais dont le décès est
certain car la disparition est faite dans des conditions propices au décès (crash d’avion,
tsunami, disparition en mer). Toute personne intéressée peut saisir le tribunal de grande
instance d’une requête à telle fin, on fixe alors une date pour le décès qui est généralement
celle de la disparition et le jugement déclaratif de décès tient lieu d’acte de décès. Il y a
donc une certaine rétroactivité depuis la date de la mort présumée.

Si le disparu réapparaît alors tout se passerait comme pour le retour de l’absent. Ce régime
est plus simple que le régime de l’absence car il y a moins de condition
Chapitre 2 : Identification de la personne

Il est interdit de procéder à l’identification d’une personne par sa génétique en dehors du


cadre d’une procédure pénale ou civile, cette interdiction est confirmée par l’article 16 du
code Civil. Nous ne le voulons pas parce que ce sont des données personnelles qui ne
doivent pas être utilisées à grande échelle. C’est alors le nom qui est le premier procédé
d’identification.

Section 1 : Le nom :

Le nom est une institution complexe qui intéresse l’individu, la famille et l'État. Le nom
est l’appellation par laquelle on désigne une personne.

§ 1 : Les éléments constitutifs du nom :

Au sens large le nom d’une personne à au moins un nom ( de famille ) et les


prénoms, parfois il y a des pseudonymes ou des surnoms.

A) Le nom de famille :

1) Notion et formation des noms de famille : Le nom est l’appellation par laquelle on
désigne tous les membres d’une même famille. Ce nom est apparu dans l’ancienne France
vers le XIe siècle, avant le nom était unique et individuel qui permettait de rappeler des
filiations. Le nom unique avec la christianisation de la société était donné à l’enfant lors de
son baptême : ce sont les noms de baptême. Mais la concentration des appellations
unique à rendu nécessaire le recours à des surnoms vu que tout le monde avait les
mêmes au bout d’un moment.
A partir de XII et XIIIe siècle on à mis en place une transmission du nom par la filiation. A
partir du XVe siècle les individus ont un nom de baptême et un surnom qui est devenu le
nom de famille, le décret du 20 septembre 1792 à laïciser l’état civil, le nom de baptême est
devenu le prénom et le surnom le nom de famille.

2) Attribution du nom de famille : Lorsque l’enfant est issu d’un couple marié, il prend
de manière automatique le nom du père, il s’agit d’une règle coutumière obligatoire. Les
parents de l’enfant non marié alors des dispositions législatives prévoient une dévolution du
nom du parent qui a établi sa filiation en premier lieu, si la filiation était établie en faveur du
père. Mais une loi du 4 mars 2002 vient modifier ce principe qui s’applique pour les enfants
nées à partir du 1er janvier 2005, cette loi à beaucoup été modifiée (4 fois).
Maintenant les parents ont le choix du nom qu’ils vont transmettre à leur enfant (par une
déclaration conjointe à l’officier d’état civil), dans le cas où c'est trop complexe et en
l’absence de déclaration de choix c’est le nom du père qui est donné. La loi du 17 mai 2013
pour le cas de désaccord des parents signalé à l’officier d’état civil, on
accole le nom des deux parents mis dans l’ordre alphabétique et cela s’applique donc
à tous les autres enfants.
Dans le cadre de la naissance d’un enfant trouvé dont on ne connaît rien des
parents alors c’est l’officier d'état civil qui donne 3 prénoms à l’enfant.

B) Le prénom :

Avant le prénom était la seule appellation de chaque individu, aujourd’hui il permet de


distinguer les personnes d’une même famille qui portent le même nom. C’est le premier
acte de l’autorité parentale de donner un prénom à son enfant. Tout prénom inscrit dans
l’acte de naissance peut ensuite être utilisé dans la vie courante comme prénom usuel, on
peut choisir le nom que l’on souhaite parmi ceux qui figurent sur
l’acte de naissance sans aucune procédure.
Depuis la loi du 8 janvier 1993, le choix du prénom est libre tant qu’il n’est pas contraire à
l'intérêt de l’enfant alors l’officier de l’état civil peut saisir le juge aux affaire familiales qui va
retirer le nom litigieux, les parents en choisissent un autre, si ils ne sont pas d’accord alors
c’est l’officier d’état civil qui choisi (Titeuf, Patriste, Gérard Menvussa, Jim Nastique, Harry
Covert …).
Les actes de l’état civil doivent être rédigés en français donc on ne peut choisir un
prénom avec des lettres qui ne sont pas en vigueur dans la langue française.

C) Pseudonyme et surnom :

Le pseudonyme est un nom d’emprunt qu’une personne se donne à elle-même pour exercer
sous un masque une activité particulière (artiste, auteur, militaires). Le pseudonyme
bénéficie d’une protection légale contre toute usurpation ou divulgation. Le surnom est une
appellation donnée à une personne par les autres mais il n’a aucune valeur juridique même
si il est mentionné comme élément d’identification dans les fichiers de police.

D) Les qualifications nobiliaires :

On parle des particules protégées comme le nom de famille, il est possible de faire une
demande pour le disjoindre (De Lory) mais il faut prouver que ca a existé un
jour, cela ne reflète pas d’un titre de noblesse.
Les titres nobiliaires (prince, baron …) ont été abolis avec les privilèges de la noblesse par
la révolution française. Ils ont tous été rétablis en 1852 sous Napoléon III et existent toujours
sans représenter aucun privilège de manière juridique. Les titres ne sont pas un élément du
nom et ne se transmettent pas, ils se transmettent selon les règles de l’ancien droit, c’est
généralement une transmission de mâle à mâle. Une contestation de ces qualifications
relève de la compétence des juridictions administratives.
§ 2 : Le régime juridique du nom :

A) Les caractères du nom :

Le nom a des liens étroits avec l'état de la personne, il est alors inaliénable sauf le nom
commercial qui lui peut être cédé puisqu’il fait partie du fond de commerce.

1) le nom est inaliénable : il ne peut pas se transmettre.

2) le nom est imprescriptible : on ne perd pas son nom par non usage, en principe
on ne peut acquérir un nom par la possession mais la cour de cassation a admis qu’on
puisse retenir une possession très prolongée du nom ( 10 ans ).

3) le nom est immuable :

a) principe : Loi du 6 fructidor an II qui est toujours en vigueur dispose qu’aucun


citoyen ne pourra porter de noms autres que ceux qui sont exprimés dans son acte de
naissance. Le nom permet d’individualiser la personne dans le corps social, il permet de
rappeler une filiation. Ce principe signifie que le port par une personne de son nom n’est
pas seulement un droit mais aussi une obligation. L’utilisation d’un pseudonyme est
acceptée

b) tempéraments : noms d’usage : Le mariage confère à la femme le droit de faire


usage du nom de son mari, elle peut également conserver son nom de jeune fille. La loi du
17 mai 2013 dispose que chacun des époux peut porter, à titre d’usage, le nom de l’autre
époux. L’article 43 de la loi du 23 décembre 1985 dispose : “ toute personne majeure peut
ajouter à son nom, à titre d’usage, le nom de celui de ses parents qui ne lui a pas transmis
le sien. “

c) exceptions - changement de nom par voie de conséquence par voie principale -


changement de prénom : On peut le changer par voie de conséquence c'est-à-dire dans le
cas de la modification de la filiation de plus l’adoption confère à l’enfant le nom de
l’adoptant.

On peut également changer le nom par voie principale :


- La procédure de changement par décret en cas d'intérêt légitime ( nom ridicule ou
difficile à porter ), la demande de changement de nom peut avoir pour objet d’éviter
l’extinction du nom porté par un ascendant ou un collatéral du demandeur jusqu’au
quatrième degré. Le décret est publié au journal officiel, l’opposition est ouverte
aux tiers pendant 2 mois.
- La procédure de francisation du nom
- Le relèvement du nom d’un citoyen mort pour la France, quand le dernier
descendant est mort pour la France alors un parent du décédé à le droit de
procéder à une adjonction de ce nom au sien.

Le changement de prénom est envisageable, la procédure se passe devant l’officier d’état


civil, celui-ci apprécie si la demande revêt d’un intérêt légitime ou non. Il y a également la
procédure de francisation du prénom.

B) La défense du nom :
1) défense contre l’usurpation : Une action en usurpation de nom est le port du nom
d’autrui sans droit. Il ne faut pas faire preuve d’un préjudice ni de faute pour la punir.

2) défense contre un usage abusif : C’est l’usage littéraire ou commercial de nom


d’autrui, si il y a un risque de confusion alors il y a la possibilité de demander en justice
l’interdiction de l’usage abusif du nom. Cela peut être dans le cadre d’un usage littéraire ou
artistique, également dans le cadre d’un usage commercial.

Quand une personne veut utiliser son propre nom à des fins commerciales et qu’il est déjà
utilisé par un concurrent, avant la Cour de Cassation estimait qu’un nouvel arrivant peut
utiliser son nom sauf s' il y a confusion. Désormais, il y a une interdiction de l’usage de son
propre nom lorsqu’un homonyme l’a déjà utilisé de façon notoire dans le même genre de
commerce.

Section 2 : Le domicile :

C’est le second élément d’identification de la personne, le domicile d’une personne est là


ou elle a son principal établissement, celà permet de localiser la personne, ca peut être
différent de la personne ou vis la personne qui est sa résidence. Souvent une personne est
domiciliée au lieu de sa résidence.

§ 1 : Détermination du domicile :

Ce lieu est tantôt déterminé par la loi et tantôt par la volonté.

A) Le domicile d’origine : Toute personne acquiert un domicile en naissant ( celui de ses


père et mère ), on parle de domicile légal. Ce domicile légal est un domicile de rattachement
durant la minorité. Si les deux parents meurent pendant la minorité de l'enfant, on le
rattache au domicile de son tuteur. Le domicile du mineur reste le même une fois sa majorité
jusqu'à ce qu’il acquiert un domicile par ses propres moyens.

B) Le domicile volontaire : L’acquisition d’un nouveau domicile nécessite deux


éléments, un élément matériel et un élément intentionnel. Le domicile c’est le centre des
activités d’une personne, une personne n’a qu’un seul domicile. Il reste pour les personnes
qui ont des activités se déroulant à plusieurs endroits différents des conditions particulières,
par un acte il est possible d’élire domicile à un autre domicile que le lieu actuel, c’est une
dérogation. L’objectif est de déterminer à l’avance un lieu ou les actes pourront être
adressées à une partie.

C) Les domiciles légaux : La loi fixe parfois le domicile en fonction de la situation


particulière dans laquelle elles sont.

1) les domiciles légaux professionnels : Ils sont domiciliés sur le lieu de leur fonction.

2) les domiciles légaux de dépendance : cas des mineurs, majeurs protégés ou


employés à domicile.

§ 2 : Les fonctions du domicile :


A) Fonction de rattachement au ressort territorial d’une autorité : On ne peut se
marier que dans la commune auquelle l’un des mariés est rattaché.

B) Fonction de localisation d’une personne : C’est l’endroit ou l’on peut trouver la


personne, elle est présumée y être toujours présente.

Chapitre 3 : L’état des personnes :

C’est la situation juridique d’une personne qui se compose de plusieurs éléments et permet
de déterminer l'état d’une personne.

Section 1 : Les composantes de l’état des personnes

1) le statut du pays : Le droit attache certaines conséquence à la distinction entre


nationaux et étrangers, il en va de même pour les droits politiques, seuls les français ont le
droit de vote aux élections présidentielles et législatives. En cas de guerre ce sont
seulement les français qui seront mobilisés.

2) la situation de l’individu dans une famille : C’est le lien de filiation qui lie un individu
à ses pairs. C’est également l’état de célibataire ou de personnes mariés car de nombreux
droits sont fixés en fonction de l’alliance ou de la filliation. Il y a également une vocation
successorale.

3) le sexe de la personne : Le droit attache aujourd’hui moins de conséquence au sexe


qu’avant notamment grace au principe d’égalité entre hommes et femmes. Il y a quand
meme des conséquences sociales liées au sexe, de plus on féminise aujourd’hui les titres (
maire, ministre, procureure, avocate … ). On retrouve également des conséquence en droit,
c’est à dire que les sexes ne sont pas mélangés en prison, les femmes ont des immunité au
travail liée à la grossesse. En droit civil, l’établissement de la filiation maternelle et
paternelle ne sont pas les mêmes.

A la fin du XXe siècle à des fins d’égalités, on a tenté de diminuer le nombres de


conséquences liée aux sexe en tentant d’imposer la parité, notamment dans les éléctions.
Le sexe se détermine le plus souvent dès la naissance par visualisation de la morphologie
de l’enfant. Le certificat est établi,par le médecin ou la sage -femme, pour la quasi totalité
des personnes cette constatation suffit on parle du sexe somatique. Mais parfois l’enfant
n’est pas bien conformé visuellement donc on détermine le sexe par la formule
chromosomique.

4) l’âge : l'âge influe sur la situation juridique de la personne, la minorité met en


place une incapacité d’exercice. C’est à partir de 13 ans que l’on détermine le
consentement d’un mineur. De même, on détermine l'âge de la retraite qui varie en
fonction des secteurs. La religion elle n’est pas un élément de l’état des personnes en
droit français.

Section 2 : Les actes de l’état civil :

Souvent il faut prouver son état chaque fois qu’on prévaut à un droit juridique. C’est à cette
fin que le droit à établi un procédé de constatation de l’état des personnes. Un acte de l’état
civil est un écrit dans lequel l’autorité publique constate de manière authentique un
événement dont dépend l’état de la personne, il est dressé par un l’officier d’état civil et sert
de preuve. L’état civil est totalement laïc depuis 1792. Les états civils sont très
décentralisés, les registres sont tenus dans chaque commune, celà permet une meilleure
clarté et sécurité. Pour remédier aux inconvénients de la dispersion de l’état civil ont met en
place des transcriptions ( ex : décès d’une personne dans le milieu de la france, l’acte de
décès sera sur la commune de la mort alors on va reporter sur le registre des actes de
décès par transcription dans sa ville d’habitation )

Il y a également des mentions marginales sur l’acte d’état civil : mention du décès, du
mariage.

§ 1 : Rédaction des actes : les registres de l’état civil :

Ces registres sont rédigés sur des registres spéciaux tenus en deux exemplaires à la
mairie de chaque commune, à la fin de l’année l’un des exemplaires est envoyé au greffe
du tribunal de grande instance.

C’est l’officier d’état civil qui les rédiges ( maire ) ou un délégué ( fonctionnaire municipal …
) Le maire on sont délégué n’ont qu’une compétence locale, les actes de naissances et de
décès sont fait sur déclaration de personnes. La bonne tenue des registres est contrôlée par
le procureur de la république. Le faux en écriture publique est réprimandé par la loi, ces
menaces de sanctions expliquent que l’on puisse attacher une grande foi aux actes d’état
civil. Il est interdit au public de consulter les actes de l’état civil mais l’on peut demander la
délivrance de copie des actes de l’état civil on parle alors d’extraits d’actes. Ces extraits ont
un intérêt pour les créanciers.

§ 2 : Rectification des actes de l’état civil administrative judiciaire :

Tant que l’acte n’a pas été signé il peut être corrigé par son auteur, mais dès que l’acte est
signé il ne faut surtout pas y retoucher. Si on constate une erreur il faut passer par une
rectification soit administrative soit judiciaire.

La rectification administrative est demandée par le procureur de la république, l’état civil


peut depuis 2018 être tenu sur des supports informatique alors il n’y a plus qu’un
exemplaire maintenant. Elle n’est utilisable que pour les erreurs et omissions purement
matérielle ( faute de frappe, erreur d’orthographe ). La rectification administrative est
réalisée par l’officier d’état civil, éventuellement sur instruction du procureur de la
république.

La rectification judiciaire est quant à elle décidée par le président du TGI ( tribunal judiciaire
depuis 2020 ) à la requête de toute personne. Mais il doit s’agir d’erreur même non
purement matérielle, on met l’acte en accord avec la réalité ( erreur sur le sexe de l’enfant
). En revanche, cette procédure ne saurait être utilisée lorsqu’il n’y a pas eu d’erreur. Si il y
a un intérêt légitime, c’est le juge aux affaires familiales, l’officier d’état civil ou le procureur
de la république qui sont chargés de l’apprécier.

Section 3 : Les caractères de l’état des personnes :


1) indivisibilité : Comme on a une seule personnalité on a un seul état.

2) l’état est susceptible de possession : Le fait de posséder un état peut parfois avoir
pour conséquence de le rendre inattaquable. Cette possession peut aussi pallier à
l'établissement de modes ordinaires d’établissement de la filiation.

3) indisponibilité : le principe la question du transsexualisme : On ne peut pas vendre


sa filiation, échanger son âge, donner sa nationalité. Cela ne signifie que rien ne peut être
changer mais qu’il est interdit de chercher à modifier ce qui est immuable. Ce principe
n’est pas un dogme absolu puisque la volonté peut avoir prise dans le cas du mariage, du
divorce.

Le transexualisme est un sentiment profond et inébranlable d’appartenir au sexe opposé


malgré une conformations sans ambiguité en rapport avec le sexe chromosomique et un
besoin intense et constant de changer de sexe et d’état civil. Il s’agit d’un trouble de l’identité
sexuelle, c’est le syndrome du transexualisme. Cependant le sexe chromosomique ne peut
changer et la morphologie n’est qu’imparfaitement changée.

Dans ces conditions le changement de la mention du sexe ne pouvais être faite mais tout le
monde n’est pas d’accord donc des actions ont été menée en justice et ont aboutit à des
décisions qui ont variée dans le temps. Au début les juridiction refusent de changer la
mention du sexe mais dans 4 arrêt de 1990 la cours de cassation a retenue que le
transexualisme ne peut être un réel changement de sexe, seul le changement de prénom
était autorisé.

La cour européenne à longtemps été en conflit avec le droit français à ce sujet. L'arrêt du 11
décembre 1992 a fini par prendre la décision suivante : “ attendu que lorsque, à la suite d’un
traitement médico-chirurgical, subi dans un but thérapeuthqiue, une personne présentant
les syndrome du transexualisme ne possède plus tous les caractères de son sexe d’origine
et a pris une apparence physique la rapprochant de l’autre sexe, auquel correspond son
comportement social, le principe du respect du à la vie privée justifie que son état civil
indique désormais le sexe dont elle a l’apparence ; que le principe de l’indisponibilité de
l’état des personnes ne fait pas obstacle à une telle modification. “
Gérard Cornu : c’était un putain de transphobe ce fdp
Quatres critères ont donc étés posées :
- le syndrome de transexuialisme doit vraiment exister et une expertise médicale dans
ce sens doit être faite
- un traitement médico-chirurgical doit être entrepris dans un but thérapeuthique
- l’apparence extérieure doit se rapprocher de l’autre sexe
- Le comportement social de cette personne doit correspondre à celle de
son apparence

La personne doit présenter un caractère irréversible de son changement de sexe ( le


traitement hormonal ne suffit pas par exemple ). Mais un courant encore plus favorable au
changement de sexe se développe, le législateur a donc par une loi du 18 novembre 2016
organisé la modification du sexe à l’état civil pour toute personne majeur tant qu’elle est
socialement reconnue comme de l’autre sexe et qu’elle a obtenu le changement de son
prénom afin qu’il corresponde au sexe revendiqué. ( Pour les partiels, prend en compte le
fait que le prof ait un peu de mal avec le concept de transexualisme et de changement de
sexe )
Chapitre 4 : Les droits de la personnalité

Ce sont des droits inhérents à la personne humaine, qui ne peuvent être détachés de leurs
titulaires, ils protègent les intérêts primordiaux de toute personne physique. Ce sont
essentiellement des droits moraux qui sont inséparables de leur titulaire.

Section 1 : La protection des éléments physiques de la personnalité :

§ 1 : Atteintes à l’intégrité physique sans le consentement de la personne :

Chacun à le droit au respect de son corps, article 16 du Code Civil. Le droit à l’intégrité
physique n’est pas absolu. Ces atteintes sont illicites, ce qui déclenche un droit de
dédommagement pour la victime. Cependant quelques atteintes à l’intégrité corporelles sont
autorisées dans un intérêt public ( ex : emprisonnement, vaccin obligatoire, intervention
chirurgicale d’urgence ), rarement dans un intérêt privé ( ex : un parent qui met une fessée
à son enfant ).

§ 2 : Atteintes à l’intégrité physique avec le consentement de la personne :

C’est le droit d'auto disposition de son corps :


- prélèvement nécessaire à des examens de sang ou génétique uniquement dans le
cadre d'une procédure judiciaire, à des fins médicales ou de recherches
scientifiques. Pour ce faire il faut qu’il y ait un consentement éclairé et des risques
pas trop importants.
- Le contrat médical : don de moelle osseuse, donner un rein … Mais si le patient
majeur refuse le traitement qui porterait atteinte à son intégrité physique, il n’y a ni
droit ni moyen de le forcer à subir ce traitement. Le consentement peut être retiré
à tout moment.

La loi encadre le don d’éléments et de produits du corps humain, pour cela il faut le
consentement du patient, la gratuité mais un indemnité est autorisé dans certains cas. Le
contrat médical peut lui déclencher un droit à rémunération du praticien. Il faut enfin un
encadrement des finalités c'est -à -dire la nécessité médicale pour la personne.

Les mutilations volontaires sont illicites pour déclencher des assurances, ou autre sauf
exception avec une loi du 4 juillet 2001 qui concerne la stérilisation à visée contraceptive.
Il y a également les contrats de nature à mettre la vue de l’individu en danger ( ex :
contrat d’engagement militaire, de cascadeur ).

Section 2 : La protection des éléments moraux de la personnalité :

On retrouve dans cette catégories un grand nombre de droits :


- Le droit à l’inviolabilité du domicile ( sauf cas ou la loi le permet )
- Le droit à l’honneur
- …
Nous nous concentrons sur les plus importants qui sont les suivants ;
§ 1 : Le droit à la dignité :

C’est l’article 16 du code qui interdit toute atteinte à la dignité de la personne, c’est un
devoir pour chacun que de garder sa dignité humaine ( ex : interdiction du lancé de nain ).
Cela comprend également le fait de ne pas faire preuve de discrimination, ne pas être
proxénète, le bizutage … C’est le droit de ne pas être humilié et de ne pas être abaissé en
dessous de la condition humaine. Il y a toutefois la réserve de la dignité en matière de droit
à l’image.

§ 2 : Le droit au respect de la vie privée :

Ce droit s’est développé avec le développement de la presse à scandales et des progrès


techniques, c’est un droit de l’homme qui donne des limites au législateur mais c’est
aussi un droit de la personnalité.

1) le titulaire : chacun. Que la personne soit connue ou non, l’acceptation antérieure


ne signifie pas la renonciation au droit au respect de la privée, un accord doit de nouveau
être demandé mais il faut que le titulaire soit vivant. Seuls les héritiers pour défendre la
mémoire du défunt peuvent se faire entendre dans le seul cas où les faits sont erronés ou
déformés. Les révélations concernant le défunt ne doivent pas atteindre la vie privée des
proches.

2) le contenu du droit au respect :

a) secret de la vie privée : Chacun à le droit à une sphère d’intimité, il y a le droit de


toute personne à ce que sa vie privée ne soit pas divulguée sans son autorisation préalable
et il y a le droit de toute personne à ce que sa vie privée ne soit pas l’objet d’une
investigation sans son consentement préalable ( ex : à un entretien on ne peut demande à
une femme si elle est enceinte ou si elle à l’intention de tomber enceinte ).

b) liberté de la vie privée : Chacun mène un mode de vie qui lui plaît dans la mesure du légal.

c) limites : Certaines atteintes sont licites :


- Exigence de la preuve dans les procès en divorce
- Recherche des auteurs d’infraction ( fouilles, perquisition )
- Exigences de la santé publique

3) le domaine de la protection : notion de vie privée : Chacun est capable d’imposer


aux autres le mur de sa vie privée. Elle se définit en étant l’opposition de la vie publique (
vie qui se déroule nécessairement en public ). La vie professionnelle n’est pas non plus la
vie privée, peut subsister même dans les lieux publics le droit à l’image.
N’est pas non plus de la vie privée tout ce qui est publicité organisée par la société (
mariage.
La vie privée concerne donc la vie quotidienne à domicile, la vie sentimentale, la santé de
la personne, les correspondances et télécommunications personnelles. L’employeur ne
peut ouvrir des fichiers identifiés par le salarié comme personnels qu’en présence de ce
dernier ( sauf risque ou événement particulier).

4) sanctions et moyens de faire cesser une atteinte :


Les juges peuvent prescrire toute mesure telles que séquestre, saisie et autre propres à
empêcher ou faire cesser une atteinte à l’intimité de la vie privée.

a) Prévention et cessation des atteintes : Il est possible de faire appel à des


dommages et intérêts dont le préjudice présumé du au seul fait de l’atteinte au droit. On
retrouve alors un allègement technique de la preuve.

b) Répression et réparation : idem.

§ 3 : Le droit à l’image :

C’est le droit de s’opposer à ce que des tiers qui n’y auraient pas été autorisés
expressément ou tacitement à la publication ou la reproduction de son image.
L’autorisation peut être tacite quand la personne voit qu’on la prend en photo sans rien dire,
c’est qu’elle est d’accord. Le droit à l’image ne se confond pas avec le droit à la vie privée.
Le droit à l’image existe au-delà de la vie privée et même dans un lieu public mais il faut
tenir compte d’une certaine licite. Il faut donc concilier le droit à l’information et le droit à
l’image, le droit à l’information l’emporte si la personne est directement concernée à
l'événement en question ( manifestation ).
Toutefois subsiste le droit à la dignité, le droit à l’image s’éteint avec le décès de la personne
concernée ( Pour une photo du cadavre les héritiers peuvent mettre en avant une atteinte à
la dignité ). La sanction du droit à l’image peut être pénale et civile.

Le droit à l’image peut s'accommoder d’une certaine commercialisation ( vente des photos
à un magasine quand t’es connu, pub, art … )

§ 4 : Le droit au respect de la voix :

La voix est un attribut de la personnalité, tout individu à le droit de s’opposer à toute


utilisation par diffusion après enregistrement de sa voix peu importe le nombre et la
personne à qui c’était destiné ( ex : Les cours de la fac ). Les imitations sont autorisées dès
lors qu’il n’y a pas de risques de confusion.

§ 5 : Le droit au respect de la présomption d’innocence :

Chacun à le droit au respect de la présomption d'innocence. C’est d’autant plus aux médias
d’y faire très attention.

§ 6 : Le droit à la protection des données à caractère personnel :

Loi du 6 janvier 1978 relative à l’informatique qui avait mis en place le droit de toute
personne de contrôler l’usage des données à caractère personnelle la concernant ou
l’institution par la loi de la CNIL. Ce droit s'éteint au décès de la personne concernée ( mais
des directives peuvent être
pré-enregistrées ).

Les données à caractères personnelles sont toutes informations se rapportant à une


personne physique identifiée ou identifiable. Il y a des données personnelles qui sont
considérées comme des biens que l’on peut vendre ou louer c’est pour cela que les
données doivent être encadrées. Les données doivent être exactes, mises à jour,
pertinentes. Chacun à un droit d’accès, à la correction, à la suppression des données.
Le responsable du traitement des données doit s’assurer et être en mesure de démontrer
que le traitement est fait de manière à correspondre au règlement du 27 avril 2016 relatif à
la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère
personnel et à la libre circulation de celles-ci.
Chapitre 5 : La protection de certaines personnes :

La capacité à deux visages : l’aptitude à être titulaire de droit et l’aptitude à exercer les droits
dont on est titulaire. Des personnes peuvent être titulaires de droit qu’elles ne pourront
exercer seules. La capacité est la règle, l’incapacité l’exception.

Les incapacités de jouissances ne sont jamais générales ( ex : un médecin ne peut avoir


l’héritage d’une personne dont elle s’est occupée avant sa mort ). Ces incapacités ont pour
objectif de protéger la personne contre elle-même, ses faiblesses et les tiers. Elles sont
liées à l’âge, la capacité psychologique.

L'incapacité d’exercice peut être générale ( ex : un bébé ).

Il y a alors les actes conservatoires ( ont pour objet la conservation des biens ), les
actes d’administration ( mise en valeur et exploitation normale des biens du patrimoine )
et les actes de disposition ( faire sortir des biens du patrimoine de la personne ).

Les sanctions des incapacités d’exercice sont la nullité de l’acte qui a été passé au mépris
de l’interdiction légale par l’incapable seulement ( c’est une nullité relative ) L’incapacité ne
suffit pas mais elle ouvre la rescision pour lésion qui est l’annulation d’un acte si il est
necessaire. L’incapacité n’est que le fait d’interdire de mettre en œuvre seul les droits dont
une personne est titulaire.

On cherche alors des remèdes aux incapacités d’exercice :


- régime de représentation : il s’agit des incapacité les plus profonde, la loi donne
un représentant légal qui agit à la place de l’incapable qui reste passif.
- régime d’assistance protection de plein droit et protection judiciaire : On laisse
l’incapable participer à la vie juridique avec une personne qui est la pour les
aider.

Section 1 : Les mineurs non émancipés :

Ce sont des individus qui n’ont pas atteint l’âge de 18 ans accomplis et qui sont frappés
d’incapacité sauf pour les mineurs émancipés qui ont une pleine capacité juridique. Mais le
mineur même émancipé doit pour le mariage et l’adoption doit atteindre sa majorité. Cette
émancipation peut résulter du juge des tutelles qui est chargé d’apprécier si il y a des justes
motifs ou non.
.
§ 1 : L’étendue de l’incapacité des mineurs non émancipés :

Toute personne physique peut contracter sauf en cas d’incapacité prévue par la loi, la loi
prévoit donc une incapacité pour les mineurs non émancipés. Cette incapacité est en
principe générale en ce qui concerne les actes juridiques seulement car le mineur peut
avoir une responsabilité s' il a commis une faute. L’incapacité n’est totale que pour le très
jeune enfant ( moins de 6 ans ) mais l’incapacité recule quand l’enfant grandit.

Il y a des cas où le mineur peut agir seul comme les actes de la vie courante, l'appréciation
est faite en fonction de l’importance économique de l’acte ( acheter des CD ou livre ca va,
une montre à 600 euros c’est chaud ). Il y a des actes que la loi autorise :
- ouvrir un livret jeune et faire des dépôts : 12 ans
- faire des retraits : 16 ans
- actes nécessaire à l’exercice de sa profession
- avec autorisation des deux parents, création d’entreprise : 16 ans

Il existe des actes si personnels qu’ils ne peuvent être établis que par la
personne elle-même : le mariage, l’adoption, la reconnaissance d’enfant naturel.

La sanction des actes passés de manière irrégulière, les actes sont atteints d’une nullité
sans avoir de préjudice à démontrer, l’action en nullité est possible pendant 5 ans à
compter de la majorité de l’ex mineur. ( si un mineur vend un bien et utilisé tout l’argent,
qu’un cas de nullité est annoncé, l’acheteur devra rendre le bien mais le mineur ne devra
pas restituer l’argent ).
Mais le cocontractant peut prouver que l’acte à profité à la personne protégé et ainsi ne pas
rendre l’acte nul. Le cocontractant peut obtenir des dommages et intérêts s' il peut prouver
que le mineur à utiliser des méthodes frauduleuses pour mentir sur son âge.

§ 2 : Les remèdes :

La protection mise en place par le législateur relève de la représentation = un représentant


légal agit en lieu et place du mineur chaque fois que celui ci est incapable.

A) Administration légale :

1) De 1964 à 2015, la législation prévoyait 2 régimes différents d'administration légale :


- une administration légale pure et simple : autorité parentale exercée par les
deux parents.
- Une administration légale sous contrôle judiciaire : autorité parentale exercée par
un seul parent.

2) Entrée en vigueur le 1er janvier 2016 de l’ordonnance du 15 octobre 2015 avec la


suppression de la dualité de l’administration légale, il y a donc une diminution du
niveau de protection de l’enfant mineur. Certains actes demandent le consentement
d’un seul parent mais pour les actes plus importants il faut l’autorisation des deux
parents et pour les actes très graves il faut aussi l’accord du juge des tutelles. Si un
parent est seul il à les même pouvoir que s' ils étaient deux, il faut aussi l’accord du
juge des tutelles pour les actes les plus graves ( vente d’un immeuble, contracter un
emprunt, … ). Certains actes sont complètement interdits aux administrateurs
légaux sans autorisation du juge des tutelles. Si les parents ne sont pas d’accord
c’est également le juge des tutelles qui va trancher.

Le juge peut également décider qu’une certaine série d'actes seront soumis à son accord, le
contrôle judiciaire peut s’étendre au-delà du minimum légal si le juge l’estime nécessaire. Il
se peut que les administrateurs légaux soient incapables de prudence pour l'intérêt du
mineur alors on met fin à leur administration légale et on ouvre donc la tutelle.

B) Tutelle :
La tutelle des mineurs s’ouvre lorsque les deux parents sont décédés ou qu’ils ont été démis
de leur autorité parentale ou lorsque l’enfant n’a pas été reconnu. Il y a alors :
- Le tuteur : représentant légal du mineur qui accomplit seul les actes conservateurs
et d’administration. Il peut être désigné par la volonté du dernier vivant des père et
mère ou sera désigné à défaut par le conseil de famille.
- Le subrogé tuteur : Il est nommé par le Conseil de famille, parmi ses membres et à
pour mission de surveiller la gestion du tuteur et de représenter le mineyr lorsque
ses intérêts sont en opposition avec ceux du tuteur.
- Le conseil de famille : c’est une assemblée constituée de membres de la famille du
mineur, désignés par les juges des tutelles ( minimum 4 personnes ). Le conseil
peut éventuellement comprendre des amis, voisins, … Le conseil de famille est
présidé par le juge des tutelles.
Section 2 : Les majeurs protégés

Dès l'âge de 18 ans, l'incapacité s’éteint complètement cependant certains majeurs sont
dans l’impossibilité de pourvoir seul à leurs intérêts en raison de l’altération de leurs facultés
personnelles. Certaines catégories ont été modifiées par la loi du 3 janvier car considérée
comme abusée mdr il y avait les interdits judiciaires, les aliénés d’esprit et les faibles d’esprit
.. le monde est méchant.
C’est un domaine de droit qui a subi de nombreuses réformes au fil du temps pour l’adapter
de la meilleure manière.

§ 1 : La protection inorganisée :

Il y a bcp de majeur qui ne sont pas sous un système de protection alors que leurs facultés
personnelles sont altérées, ceci est notamment liée au fait qu’aucune demande n’a été faite
de la part de l’entourage ( Parents qui s’occupent bien de leurs enfant et enfants qui
s’occupent bien de leurs parents ).
Mais si cette personne qui n’est pas sous tutelle ou curatelle fait un acte, une dinguerie alors
que la famille ne l’a pas déclarée alors ce sera à elle de prouver qu’il n’a pas toutes ces
facultés mentales ou physiques. Pour faire un acte valable, il faut être sain d’esprit. C’est à
ceux qui agissent en nullité pour cette cause de prouver l’existence d’un trouble mental au
moment de l’acte.
Cette protection occasionnelle a posteriori ne vaut que pour les actes juridiques mais la
preuve peut être difficile à apporter.

§ 2 : Deux protections organisées sans incapacité :

A) Le mandat de protection future : C’est une innovation de la réforme de 2007 pour


faire diminuer les recours à la protection judiciaire. L’idée est de permettre à une
personne d’organiser sa propre protection juridique à l'avance dans le cadre ou un jour
elle ne sera plus capable de le faire.
Ce mandat peut être un acte notarié ou un acte sous seing privé contresigné par un avocat.
Le mandant doit définir les pouvoirs qu’il entend laisser au mandataire avec des limites
variables selon le mandat.
Le mandat prend effet quand il est établit que le mandant ne peut plus agir pour lui même,
alors le mandataire va aller au greffe du tribunal d’instance pour présenter le mandat, un
certificat médical établit par un médecin sur une liste et le greffier va viser le mandat et dater
sa prise d’effet.
Le mandat pour autrui va prendre effet au décès du mandant.
Les mandats prennent fin en général au décès de la personne visée ou si elle bascule vers
une tutelle ou une curatelle.

B) La sauvegarde de justice : Peuvent être placées sous ce régime les majeurs dont
les facultés personnelles sont altérées et qui ont besoin d’être protégé dans les actes de la
vie civile. C’est une mesure de protection légère et provisoire en attendant la mise en place
d’une tutelle ou d’une curatelle. Elle peut résulter d’une déclaration faite au procureur
accompagné de l’avis d’un psychiatre ou du juge des tutelles. L'intéressée n’est pas
frappée d’incapacité, en fait il y a juste une mise en place de possibilité accrue de
demander l’annulation d’actes passée par l'intéressé pendant qu’il était sous sauvegarde de
justice.
Le juge des tutelles peut mettre un majeur sous sauvegarde pour une durée de 1 an même
en dehors d’une procédure de curatelle ou de tutelle.

§ 3 : La tutelle :

Une tutelle est ouverte quand un majeur à besoin d'être représenté d’une manière continue
dans les actes de la vie civile avec les principes de subsidiarité c’est à dire qu’il n’y aura pas
d’ouverture d’une tutelle si d’autres moyens suffisent. L’ouverture est prononcée par un juge
de tutelle à la demande d’une personne ( personne elle-même, ascendants, descendants,
frère et sœurs, partenaire ). La personne sous tutelle est frappée d’une incapacité
d’exercice pour la protéger des autres en fait. Les jugements ouvrant la tutelle ne sont
opposable que 2 mois après que la mention ait été faite en marge de l’acte de naissance de
la personne protégée ( on met RC : répertoire civil ).
Pendant une période de 2 ans il est possible de faire annuler les actes passés par le
majeur qui n’était pas encore sous tutelle, il faudra prouver l’incapacité de la personne pour
annuler les actes.
Le tuteur est en principe un membre de la famille mais le juge peut désigner plusieurs
tuteurs.
Le tuteur passe les actes en le nom du protégé et à sa place. Le tuteur est en principe un
proche mais si il n’y en a pas ce sera un mandataire judiciaire inscrit sur une liste. (
Actuellement des diplômes sont organisés pour faire un emploi du mandataire judiciaire ).
Le juge peut désigner plusieurs tuteurs si la personne est très riche.

§ 4 : La curatelle :

Lorsqu'un majeur a besoin d’être assisté ou contrôlé dans les actes de la vie civile, c’est un
cas un peu moins grave que celui de la tutelle. Il ne peut y avoir curatelle que si l’altération
des facultés est démontrée. La procédure d’ouverture va se dérouler devant le juge des
tutelle à la demande des mêmes personnes que pour la tutelle. Le majeur accomplit seul
les actes d’administration mais il est possible de demander la rescision de ces actes s' ils
ont été lésionnaire. Le majeur doit être assisté de son curateur pour l’assister.

§ 5 : L’habilitation familiale :

C’est la dernière créée en 2015, on entend sous cette appellation de permettre à un époux
de représenter son conjoint s' il est hors d’état de manifester sa volonté. Le juge peut être
saisi par un ou plusieurs des proches du majeur ou par le ministère public afin d’obtenir une
demande d’habilitation. Cette demande doit être accompagnée d’un certificat médical
circonstancié. Elle peut ne porter que sur un ou plusieurs actes patrimoniaux voir
personnels mais le juge peut l’étendre à la totalité des actes ( ne peut excéder une durée de
10 ans renouvelable ). La personne qui fait l’objet d’une mesure d’habilitation est toujours
frappée au moins d’une certaine incapacité d’exercice, qui peut être spéciale ou générale.

Livre II : Les personnes morales


Les personnes morales sont des groupement doté sous certaines conditions d’une
personnalité juridique plus ou moins complète. Mais il y a aussi le cas de l’indivision qui est
l’existence de plusieurs personnes ayant des droits de même nature sur un bien.
“ on ne peut déjeuner avec une personne morale mais c’est souvent elle qui paie l’addition “.
La personne morale a un patrimoine propre qui se différencie du patrimoine de ses
membres.

I.- Attribution de la personnalité morale par la loi :

A) Personnes morales de droit public : Ce sont l’Etat, les collectivités


territoriales, les établissements publics. Ces personnes morales ont un but d'intérêt
public.

B) Personnes morales mixtes : Elles relèvent du droit public et du droit privé. ex :


SAFER : société d’aménagement foncier et d’établissement rural : qui sont des sociétés
anonymes mais qui ont un droit de préemption sur les terres. Les comités d’entreprise
aussi sont des personnes morales.

C) Personnes morales de droit privé : Ce sont des groupements librement créés par
des individus sans aucune obligation et qui poursuivent des intérêts privés. Il y a tout de
même un contrôle de l’autorité public, il y a 4 types de groupements :

1) les sociétés :

a) sociétés commerciales sociétés de personnes sociétés de capitaux SARL : ce sont


des groupements de personnes qui sont convenues par le contrat de société d’affecter à
une entreprise commune des biens pour profiter de l’économie qui pourra en résulter. Le
but est donc lucratif. ( il y a les sociétés de personnes, les sociétés de capitaux … ) La
SARL peut aussi être constituée par une seule personne car c’est un moyen d'isoler les
biens de l’entrepreneur.

b) sociétés civiles : Ce sont des sociétés qui ne sont pas commerciales. Il y a les
SCI ( société civile immobilière ). et les SCP ( société civile professionnelle ). Les
associés répondent indéfiniment des dettes sociales sur leur propre patrimoine. Ces
sociétés se voient reconnaître la personnalité à compter de leur immatriculation.

2) les associations petite personnalité : les associations simplement déclarées grande


personnalité : les associations reconnues d’utilité publique : Ce sont des groupements dont
les membres ont convenu de mettre en commun leur connaissance ou activité dans un but
non lucratif. Elle devient une personne morale à la déclaration en préfecture et à la
publication au journal officiel. L’association simplement déclarée est une personne morale
qui n’a que la petite personnalité juridique alors que l’association ayant la reconnaissance
de l’utilité publique par décret dispose de la grande personnalité juridique.

3) les fondations : Ce sont des groupements de biens et non de personnes. Elles


sont créées en, vue d’un but déterminé d'intérêt général et non lucratif par exemple la
fondation Goncourt. Il y a aussi les fondations d’entreprise. La personnalité juridique est
obtenue à partir de la publication au journal officiel.

4) les fonds de dotation : C’est une personne morale de droit privé à but non lucratif qui
gère des biens et des droits qui lui sont transmis pour réaliser un but. Elle bénéficie de la
personnalité morale à la publication au journal officiel également.
II.- Reconnaissance de la personnalité morale dans le silence de la loi :

A) La controverse doctrinale :

1) théorie de la fiction : La seule vraie personnalité est celle des personnes physique
qui sont les seules vraie personne ce n’est que par un artifice que la personnalité juridique
leur a donnée. La personnalité morale n’est donc qu’une fiction juridique et seule la loi peut
user du procédé.

2) théorie de la réalité : Les groupements peuvent être suffisamment réels pour


que la personnalité leurs soit reconnue quand ils sont pourvus d'un intérêt collectif, ils
sont des sujets de droits. La réalité de la personnalité morale existe en dehors de la
volonté du législateur.

B) La réponse de la jurisprudence : Initialement la jurisprudence était plutôt


attachée à la théorie de la fiction? mais elle s’est finalement orientée vers celle de la
réalité avec des décisions connues :
- 23 février 1891 : “ Attendu qu’il est de l’essence des sociétés civiles, aussi bien que
des sociétés commerciales, de créer, au profit de l’individualité collective, des
intérêts et des droits propres et distincts des intérêts et des droits de chacun de
ses membres “
- 28 janvier 1954 : “ la loi reconnaît la personnalité morale aux comités d’établissement

Du droit positif il ressort que le législateur peut toujours attribuer ou refuser la personnalité
morale dans un but de police. Mais lorsque la loi ne dit rien du tout le juge à la possibilité de
reconnaître la personnalité morale à un groupement pourvu d’une possibilité d’expression
collective s' il y a pour but la défense d'intérêts licites.
Partie II : Les biens :
Le droit des biens est l’une des branches maîtresses du droit civil du patrimoine, l'autre étant
le droit des obligations.

A) Le patrimoine :

C’est l’ensemble des droits et des obligations appréciables en argent envisagé comme
formant une universalité de droit. Toute personne à un patrimoine un peu conçu comme une
enveloppe qui se remplit au cours de la vie. Dans le patrimoine il y a :
- L’actif : droit réel et créances
- Le passif : dettes
Chaque individu n’a qu’un patrimoine, un tout indivisible et unique.

On retrouve plusieurs exceptions au principe d’unité du patrimoine comme :


- La déclaration d’insaisissabilité du logement de l'entrepreneur
- La fiducie ( transmettre ces biens à une autre personne, il y a la fiducie gestion et
une fiducie sûreté ),elle prend fin par le décès, l'arrivée du terme ou à la
réalisation du but.
- L'entrepreneur individuel à responsabilité limitée ( permet à tout entrepreneur
individuel de séparer son patrimoine personnel du patrimoine professionnel ).
La personne possède alors deux patrimoines.

B) Droits réels et droits personnels :

Un droit personnel ou droit de créance est un pouvoir juridique conféré à une personne
d’exiger d’une autre qu’elle donne, fasse ou ne fasse pas quelque chose, le pouvoir
est exercé par un créancier à l’encontre d’un débiteur.

Un droit réel est un pouvoir juridique directement exercé par une personne sur une chose,
celà confère au titulaire tout ou une partie de l'utilité économique de la chose. Il y a un
rapport juridique immédiat et direct entre une personne et une chose. Le droit réel est doté
de deux attributs :
- Le droit de suite : exercer son droit sur le bien en quelque mains qu’il se trouve
- Le droit de préférence : pouvoir pour le titulaire d’exclure de la chose tous ceux
qui ne peuvent se prévaloir que d’un droit de créance ou d’un droit réel postérieur.

Il y a aussi deux catégories de droit réels :


- Les droits réels accessoires : garantie de paiement, le créancier pourra alors
mettre en œuvre directement sur la chose des prérogatives issues du droit réel.
- Les droits réels principaux : propriété, droits issus d’un démembrement de propriété
( usufruit, nue propriété, servitude, droit d’usage et d’habitation ).

C) Notions de biens :

Dans une première approche, les biens sont les choses qui peuvent être l’objet d’un
droit individuel au profit d’un titulaire déterminé. Toutes les choses ne sont pas des biens
( air, lumière, mer ).
Dans une seconde approche, le mot “ biens “ désigne les droits existants au profit des
personnes. Le droit de propriété se confond avec la chose ( “ j’ai une maison “ et non “
j’ai un droit de propriété sur une maison'').
Il y a aussi les droits de propriété particuliers ( droit de la propriété intellectuelle ).

D) Classification des biens :

I- La distinction des meubles et des immeubles :

a) Les immeubles :

1) Par nature : Ce sont les choses qui, en raison de leur nature, ne peuvent ni
se déplacer ni être déplacées.

2) Par destination : Biens qui peuvent être déplacés mais qui doivent être affectés à un
immeuble par nature. Il y a 3 conditions : il faut que le bien à priori meuble
appartiennent au propriétaire de l’immeuble par nature , le propriétaire de
l’immeuble par nature doit avoir la volonté de créer un lien entre le meuble et
l’immeuble et enfin il faut une affectation à un fond selon deux modalités :
- Destination à l’exploitation d’un fond ( ex : animaux de champs, semances les
ruches à miel, poissons des étangs … )
- L’attache à perpétuelle demeure ( tapisserie, ornement … )
Mais dans ce cas les biens doivent être précisés dans l’acte de vente du bien.

b) Les meubles :

1) Par nature : Les biens qui peuvent se déplacer d’un endroit à un autre

2) Par la détermination de la loi : créances mobilières, actions, parts sociales,


les rentes, les œuvres artistiques …

c) Les intérêts de la distinction :

C’est une question de différences tenant à la différence de nature physique, on fait la


distinction pour que le droit puisse être appliqué de la meilleure manière selon les
conditions, le biens en question …
Il y a également une distinction tenant à la différence de valeur ( les immeubles ont plus
d’importance que les meubles ).
Il y a également le cas particulier des animaux que l’on ne peut pas mettre dans la même
catégorie qu’un fauteuil par exemple. Ils sont désormais reconnus comme des êtres vivants
doués d’une sensibilité, ce sont des quasi-biens.

II- Autres classifications :

a) Biens consomptibles et biens non consomptibles : Les biens consomptibles sont


les biens qui se consomme, qui se détruit par le premier usage qu’on en fait (
alimentation, argent ) alors que les biens non consomptibles sont des biens dont on
peut user sans les détruire du moins par le premier usage ( voiture, vêtement … ).
En ce qui concerne leurs restitution, si c’est un non-consomptible il faudra la restituer
à l’identique, si c’est un consomptible il faudra rendre une chose semblable en
même quantité et de la même qualité.

b) Biens fongibles et les biens non fongibles : Les biens fongibles sont des biens
interchangeables qui peuvent faire fonction les uns et les autres, les choses du
même genre ( deux paires de chaussures neuves identiques ), au contraire les
biens non fongibles quand ils sont unique et non interchangeable ( ex : une voiture
immatriculé qui a déja roulé ).
Livre I : La propriété :
Chapitre I : Le droit de propriété :

Section 1 : Définition et caractères :

§ 1 : Définition :

La propriété est le roi de jouir et de disposer des choses de la manière la plus absolue,
pourvu qu’on en fasse pas un usage prohibé par la loi ou par les règlements.
La propriété est un droit subjectif, individuel. C’est aussi un droit de l’homme proclamé par
la DDHC.
Ce droit à également une valeur constitutionnelle par une décision du 7 janvier 1982, idem
pour la jurisprudence avec un arrêt de cassation du 4 janvier 1995. La propriété assure
l’autonomie, c’est un facteur de liberté.

Il y a 3 attributs :
- l’usus : utiliser la chose
- fructus : le droit de percevoir les revenus de la chose
- abusus : le droit de disposer de la chose ( boire sa bouteille de vin et donc
de détruire l’objet ).

La propriété est le droit d’utiliser, de percevoir les revenus et de disposer d’une chose d’une
manière exclusive et absolue, sous réserve des restrictions établies par la loi.

§ 2 : Caractères :

Le propriétaire est en droit de faire respecter sa propriété par tout le monde.

A) Caractère perpétuel :

1) Le droit de propriété dure aussi longtemps que la chose : le droit de propriété se


confond avec la chose sur laquelle il porte. Il n’existe pas de propriété temporaire, on ne
peut en céder une propriété pour un temps limité. ( ex : étang qui disparaît avec la montée
de la mer s' il apparaît que le propriétaire initial récupère le bien ).

2) Le droit de propriété ne se perd pas par non usage : La prescription extinctive ne


s'applique pas à l’action qui permet de faire valoir le droit de propriété ( action en
revendication ). Mais attention il y a la prescription acquisitive ( c’est un moyen d’acquérir
un bien ou un droit par l’effet de la possession ). La seule exception est le cas des meubles
abandonnées par leur propriétaire ou appartenant à une personne n’ayant pas d’héritier.

B) Caractère exclusif :

Le titulaire du droit de propriété est seul à pouvoir exercer sur la chose les attributs qu’il
comporte.
1) défense de la propriété contre l’empiètement : ex : un propriétaire à planté un arbre
sur son terrain mais il déborde un peu chez le voisin, il doit être puni. Que doit-il faire ? Il
peut être contraint à les couper, si ce sont les racines le voisin peut les couper lui même.
Le propriétaire qui subit peut contraindre son voisin à couper ou à le faire lui-même. Mais la
loi est silencieuse face à un empiètement de construction alors la jurisprudence à décidé
qu’il faut détruire. La démolition est à la charge du constructeur ( sauf si l’empiètement à
duré 30 ans, la personne empiétant sera devenue propriétaire de cette partie
d’empiètement ). Parfois la démolition imposée peut affecter la solidité même de l’édifice
mais peu importe c’est pas notre dos, cela est très critiqué dans les cas où l'empiètement
est minime mais c’est la seule solution.
Celà à pour mérite d’inciter les constructeurs à la plus grande vigilance et décourage les
constructeurs qui voudraient gratter du terrain, la jurisprudence est donc dissuasive.

2) exceptions au caractère exclusif : Les terrains peuvent se trouver grever de


servitudes d’utilité publique et privée ( passage de ligne électrique, enclaves ). D’autres
propriétaires se voient alors conférer une partie des droits de propriété. Il y a obligation pour
certains propriétaires de grands terrains de faire apports de leurs fonds à l’association de
chasse pour créer un vaste territoire de chasse ( La CEDH à jugé ce dispositif contraire à
l’article 1er du protocole additionnel ). Du coup dans la réalité, c'est le propriétaire qui
choisit si oui ou non il veut le faire.

C) Caractère total :

Ce sont tous les pouvoirs sur la chose : usus, fructus, abusus dans l’anglé négatif comme
positif.
Il y a tout de même quelques exceptions et limites, quand c’est d’utilité publique ( créer un
chemin ferroviaire ). De plus, parfois les logements vacants sont réquisitionnés, on peut
également obliger quelqu’un à cultiver une terre qui ne l’a pas été depuis 3 ans.
En ce qui concerne l’image des biens : “ attendu que le propriétaire à seul le droit
d’exploiter son bien, sous quelque forme que ce soit “, “ l’exploitation du bien sous la forme
de photographie porte atteinte au droit de jouissance du propriétaire “ en 1999. Mais du
coup on fait comment pour faire des cartes postales, des livres illustrés ? Alors la
jurisprudence à changé en 2004 “ Le propriétaire d’une chose ne dispose pas d’un droit
exclusif sur l’image de celle-ci qu’il peut toutefois s’opposer à l’utilisation de cette image par
un tiers lorsqu'elle lui cause un trouble anormal. Du coup tout le monde peut utiliser l’image
de la chose, il n’y a pas de droit à l’image des biens.
Une loi du 7 juillet 2016 : pour les biens publics des domaines nationaux,
l’utilisation commerciale de l’image est soumise à une autorisation, assortie
éventuellement de conditions financières.

D) Caractère souverain :

Le propriétaire est le souverain maître de la chose, il en fait ce qu’il veut. Mais cette
souveraineté est limitée dès 1804. ex : ne pas faire sécher de linge à sa fenêtre dans un
immeuble.

1) limite tirée de l’abus du droit de propriété : C’est la théorie de l’abus du droit selon
laquelle l’exercice d’un droit dégénère en faute et conduit à causer à autrui un dommage. Le
propriétaire commet une faute lorsque tout en restant a priori dans les limites de sa
souveraineté sur fond, il accomplit un acte qui ne peut avoir d’autre objet que de nuire à son
voisin.

a) éléments constitutifs de l’abus : il faut qu'un dommage soit causé à un voisin, que
le dommage soit causé par un acte de propriété, que cet acte ait été accompli dans
l’intention de nuire ou sans intérêt sérieux et légitime pour son auteur.
Même si une intention de nuire est démontrée un abus ne peut être retenu contre le
propriétaire qui ne fait que défendre sa propriété contre un empiètement.

b) sanction : Le fautif doit réparer le dommage qu’il a causé, soit par dommages et
intérêt ou une réparation en nature ( couper, détruire … ) C’est une prévention du dommage
futur.

2) limite tirée de l’anormalité des troubles pour le voisinage : On ne peut pas reprocher
au propriétaire une intention de nuire, mais il y a une gêne importante pour les voisins ( ex :
cheminée qui font bcp trop de fumée chez les voisins, bruit du broyeur de cartons … ) Une
jurisprudence fournie retient la responsabilité du propriétaire. Longtemps ça a été
considéré comme une faute. “ Nul ne doit causer à autrui un trouble anormal du voisinage.
C’est un régime de responsabilité sans faute appuyé sur la gravité du préjudice.

a) conditions : Il faut qu’un dommage soit causé au voisin par un exercice licite des
prérogatives du propriétaire ( idem si ce n’est pas le propriétaire mais l’architecte qui fait
n’imp sa responsabilité peut être engagée ). Sont prises en compte les situations
permanentes, la pollution, privation de lumière, troubles esthétiques, risque d’incendie.
Dans certains cas cependant le droit à réparation de la victime est subordonné à
l‘absence de préoccupation par l’auteur du trouble, c’est à dire que si le trouble était déjà
là quand le nouveau propriétaire à acheter il ne peut s’en plaindre car il savait ( une
immunité à été posée par une loi du 4 juillet 1980 ).

b) réparation : le responsable peut être condamné à des dommages et intérêts ou


alors il a l’interdiction de préserver dans l’agissement gênant sauf dans 2 cas :
- sauf si la cessation du trouble supposerait des mesures comme l'arrêt complet
de l’activité
- sauf si l’agissement fonctionne en vertu d’une autorisation administrative.

Section 2 : Étendue matérielle de la propriété :

§ 1 : La délimitation horizontale : le bornage :

C’est l’opération qui consiste à délimiter des fonds, elle détermine les limites. Elle peut se
faire à l’amiable ou alors à travers une décision de justice. Quand c’est à l’amiable il y a un
procès verbal d’abornement, en justice cela ce fait avec une action en bornage.

§ 2 : La délimitation verticale :

La propriété du sol emporte la propriété du dessus et du dessous.


A) La propriété du dessus Limites (servitudes ; lignes électriques et câbles de téléphériques
; aéronefs) Le droit de superficie :

C’est l'espace s’élevant au-dessus du terrain du propriétaire. Il faut relever l’obligation de


supporter une servitude réelle, droit pour les aéronefs de survoler les propriétés privées.

B) La propriété du dessous Exceptions et limites :

Il peut faire au-dessous toutes les constructions et fouilles qu’il jugera à propos, et tirer de
ces fouilles tous les produits qu’elles peuvent fournir, sauf les modifications résultant des lois
et règlements relatifs aux mines, et des lois et règlements de police. Le propriétaire peut
creuser autant qu’il le veut

1) les mines : ce sont les gisements de produits présentant pour l’économie


nationale ( houille, combustibles fossiles, lignite, pétrole, gaz, diamant, or, cuivre, fer,
uranium … ). C’est à l’Etat qu'appartient le gisement minier.

2) les carrières : Toute substance minérale ou fossile qui n’est pas qualifiée par le
livre 1er du présent code de substance de mine est considérée comme une substance de
carrière. Cette substance appartient au propriétaire du sol mais son exploitation reste
contrôlée par l’administration.

3) les fouilles archéologiques : Les fouilles sont réglementées lorsqu’elle représente


un intérêt archéologique, le propriétaire doit faire une demande et l’Etat peut même faire
une demande d’office sur des terrains qui ne lui appartiennent pas. ( La trouvaille sera
partagée entre l’Etat et le propriétaire ). Si c’est le propriétaire qui trouve, tout lui
appartiendra mais l’Etat peut revendiquer sa trouvaille moyennant une indemnité. Mais
depuis une loi du 7 juillet 2016 ( qui ne vaut pas pour les terrains achetés avant cette date
) L’Etat est intégralement propriétaire de la trouvaille.

§ 3 : Le régime des eaux :

1) les eaux pluviales : Dès qu’elles sont tombées du ciel elles sont la
propriété du propriétaire qui peut en disposer comme il le souhaite.

2) les sources et les eaux souterraines : Le propriétaire peut user de ces eaux à
volonté mais ne peut priver les habitants du voisinage des eaux qui leur sont
nécessaires.

3) les cours d’eau : Certains font partie du domaine public, ce sont les cours d’eau
domaniaux et sont navigables. Les riverains n’ont aucun droit privatif sur les eaux qui y
courent. Mais pour les cours d’eau non domaniaux, chaque propriétaire à la propriété
privée du cours d’eau jusqu'à une ligne médiane tracée dans l’eau.
Section 3 : Modalités particulières du droit de propriété :

C’est le cas d’une propriété collective c'est-à-dire avec plusieurs propriétaires. Nous
sommes donc en présence d’une indivision caractérisée par la présence de plusieurs
personnes ayant des droits de même nature sur un bien ou ensemble de bien sans qu’il y
ait division matérielle des parts. Quand l’indivision est sur la propriété on parle alors de
copropriété. C’est le partage qui met fin à l’indivision.

§ 1 : L’indivision ordinaire ou copropriété ordinaire :

Elle peut prendre naissance avec le décès d’un propriétaire quand il y a plusieurs héritiers (
jusqu'à ce que les biens soient partagés ). C’est une indivision héréditaire, elle est
extrêmement fréquente en France.
Il y a aussi le cas où plusieurs personnes achètent ensemble le même bien, cette indivision
ne dure que tant que chacun des propriétaire à la volonté de maintenir l’indivision.

A) La vie de l’indivision :

1) les actes sur les biens indivis : Ce sont des actes d’un consentement unanime,
mais depuis deux réformes (1976 et 2006) ce principe supporte des exceptions en
nombre croissant.

a) les actes conservatoires : Tout indivisaire peut prendre les mesures nécessaires à
la conservation des biens indivis même si elles ne présentent pas un caractère
d’urgence.On parle de faire faire des réparations par exemple.

b) les actes d’administration : Il n’y a pas forcément besoin du consentement de toute


les parties, il faut seulement le consentement de deux tiers en fonction des parts qu’ils ont,
si il y en a un qui a ⅔ à lui seul bah ils sont dans la merde il peut tout faire (ex : vendre les
meubles pour payer les charges, engager un jardinnier).

c) les actes de disposition : C’est pour la vente des biens indivis ou de certains baux.
Ces actes requièrent tous l’unanimité sauf si on vend des meubles pour le paiement des
dettes et charges de l’indivision.

d) les mandats : C’est de donner à un tiers un mandat d’administration, il doit le


bénéfice aux propriétaires mais il est quand même rémunéré pour ce travail.

e) les autorisations judiciaires : Le refus de l’un des indivisaire annule la demande,


chacun à un droit de veto. La loi permet de lever ce veto si le refus de celui ci met en péril
l’intéret commun ou si l’un des indivisaire est incapable de donner son consentelent,
quelqu’un va le représenter. En cas d’urgence le tribunal peut prescrire ou autoriser toutes
les mesures urgentes que requiert l’intérêt commun.

2) les droits des coïndivisaires sur les biens indivis :

Chaque indivisaire peut user et jouir des biens indivis conformément à leur destination, dans
la mesure compatible avec le droit des autres indivisaires. Généralement on s’organise à
l’amiable mais si on ne parvient pas à s’entendre, l’exercice du de ce droit est réglé à titre
provisoire par le président du tribunal.
L’indivisaire qui use ou jouit privativement de la chose indivise est, sauf convention
contraire, redevable d’une indemnité.
Si l’un des indivisaires à améliorer à ses frais l’état d’un bien indivis, il doit lui en être tenu
compte selon l’équité. Et inversement si il fait des dégâts.

B) La fin de l’indivision :

Elle peut survenir à tout moment, c’est une situation temporaire. Nul ne peut être contraint à
demeurer dans l’indivision et le partage peut toujours être provoqué à moins qu’il n’y ait été
sursis par jugement ou convention.

1) le principe : le partage peut toujours être provoqué : Il peut être provoqué par
chacun des indivisaires, peu importe sa part. Le partage est alors une attribution d’une
portion concrète des biens. On peut diviser à l’amiable, c’est une convention qui met fin à
l’indivision. Si l’on est pas d’accord le partage est fait en justice.

2) les exceptions :

a) le sursis judiciaire au partage : si la réalisation immédiate du partage risque de


porter atteinte à la valeur des biens indivis, il vaut mieux attendre alors. On demande un
sursis.

b) la convention d’indivision : Il faut attendre que cette convention soit arrivée à


terme. Sa durée ne peut pas excéder 5 ans et elle est renouvelable.

§ 2 : Les indivisions forcées :

L’usage auquel certaines choses sont destinées conduit à envisager une indivision
perpétuelle.

A) la copropriété des immeubles bâtis : loi du 10 juillet 1965

C’est une situation très fréquente, c’est le cas des immeubles bâtis par un promoteur et
vendus en lots.

1) organisation générale : C’est un droit très instable qui est très souvent modifié. La loi
régit tout immeuble bâti dont la propriété est répartie entre plusieurs personnes, par lots
comprenant chacun une partie privative et une quote-part de parties communes ( Ce n’est
pas le cas pour les immeubles d’HLM, il n’y a que plusieurs locataires).

a) les parties privatives : Ce sont les parties des bâtiments et des terrains réservées à
l’usage exclusif d’un copropriétaire déterminé. C’est le règlement de copropriété qui
précise quelles sont les parties privatives. Chaque propriétaire exerce la plénitude de son
droit de propriété tant qu’il ne porte pas atteinte aux droits des autres copropriétaires, ni à
la destination de l’immeuble ou de sa partie privative telle que fixée par le règlement de
propriété. Les parties privatives ne sont pas en indivision.
b) les parties communes : Ce sont les parties des bâtiments et terrains affectés à
l’usage de tous les propriétaires ou plusieurs d’entre eux. C’est le règlement de propriété
qui les définit (sol, cour, voie d’accès, descente d’eau …). Les fenêtres et garde-corps sont
privatifs sauf à ce que les propriétaires décident en commun de leur peinture. C’est une
propriété indivise entre l’ensemble des copropriétaires, c’est pour ca qu’on parle de
copropriété, c’est une propriété forcée. Leur part est proportionnelle à leur partie privative.

c) le règlement de copropriété : Il est obligatoire. Il repose sur la volonté des


copropriétaires. Pour le modifier, il faut un accord unanime des copropriétaires. Le
règlement fixe la destination de l'immeuble, tant des parties privatives que communes. Il
répartit les parties communes et les parties privatives et fixe leurs conditions d’utilisation.
Certaines clauses très répandues sont aujourd’hui illicites (ex: interdiction d’avoir des
animaux domestiques). Il fixe la quote-part de chaque lot dans les diverses catégories de
charges (générales, ascenseur, chauffage central …).

2) administration de la copropriété : La collectivité des copropriétaires est


constituée en syndicat qui a la personnalité civile. C’est une personne morale qui n’a
pas pour objet de détenir la propriété de l'immeuble.
La propriété reste bien celle de chacun mais l’objet du syndicat est seulement de pourvoir à
la conservation de l’immeuble et à l’administration des parties communes (contrats
d’entretien, gardien …). C’est l’assemblée générale des copropriétaires qui prend les
décisions du syndicat selon les diverses majorités, ils doivent se réunir au moins une fois
par an dans les 6 mois de la clôture de l’exercice comptable précédent.
Elle devra approuver les comptes passés et voter un budget prévisionnel pour l’exercice à
venir. Les copropriétaires versent alors aux syndicats leur part du budget. L'exécution des
décisions du syndicat est confiée à un syndic qui est un mandataire rémunéré ou bénévole
(il signe les contrats que l’assemblée aura décidé de conclure et surveille l'exécution de
ces contrats).

B) la mitoyenneté des clôtures :

C’est le cas pour les fossés, les haies et les murs. Parfois deux immeubles différents
partagent un mur. On retrouve principalement ce cas en France.

1) naissance de la mitoyenneté : Elle peut naître d’une convention entre deux voisins
qui conviennent d’édifier un mur, une clôture ou alors ils s’accordent ensuite sur la
mitoyenneté avec ou sans prix.
Elle peut également naître d’une volonté unilatérale, si le mur est placé à la limite des deux
fonds et il faut rembourser la moitié de la valeur du sol sur lequel le mur à été édifié.
Si le voisin à déjà utilisé le mur comme support sans en avoir la copropriété on peut le “
forcer “ à en obtenir la copropriété.
Elle peut naître de la prescription (30 ans).

2) preuve en matière de mitoyenneté : Quand c’est récent c’est facile mais quand ça
date on ne sait plus alors le législateur pose une présomption de mitoyenneté. Ce n’est
qu’une présomption simple qui tombe devant une preuve contraire ( acte de vente, la
manière dont le mur est construit ).
3) conséquences de la mitoyenneté : C’est une copropriété forcée et perpétuelle, le
partage ne peut pas être demandé. Chaque propriétaire ne peut aliéner sa quote-part de la
clôture à un tiers mais l’aliénation à l’autre propriétaire est possible. Chacun des
propriétaires peut utiliser le mur conformément à sa destination. La réparation et la
reconstruction sont à la charge de tous ceux qui y ont droit sauf si un copropriétaire
déguerpit et abandonne sa propriété sur ce mur.
Chapitre II : La possession :

Le propriétaire d’une chose a sur lui des prérogatives qui découlent de son droit de
propriété, un pouvoir juridique, peu importe qu’il l’exerce ou non. Il peut se produire qu’une
personne, sans être propriétaire ni avoir aucun pouvoir juridique sur la chose, exerce en fait
la maîtrise sur la chose. Il faut donc distinguer le pouvoir de droit et le pouvoir de fait.

Le possesseur est celui qui exerce sur la chose un pouvoir de fait se traduisant pas des
actes d'appréhension matérielle. A certains égards, le possesseur est protégé et peut
se prévaloir de certaines conséquences juridiques, qu’il soit ou non le titulaire du droit
sur la chose. Le possesseur est la plupart du temps aussi le propriétaire, même s’il ne
peut en rapporter la preuve. La preuve de la possession est très facile à rapporter.
Refuser de protéger la possession ne permettrait pas de maintenir l’ordre public.

La possession est un fait juridique qui peut s’appliquer en droit de la propriété mais aussi à
tout droit réel.

Section 1 : Les éléments constitutifs de la possession :

§ 1 : Le corpus :

ou élément matériel de la possession. C’est l’exercice sur une chose d’actes matériels
correspondants aux prérogatives du droit dont on a la possession. En droit de la propriété
c’est l’accomplissement d’actes matériels sur la chose tels que pourrait en accomplir le
propriétaire.

La possession est la détention ou la jouissance d’une chose ou d’un droit que nous tenons
ou que nous exerçons par nous-même, ou par un autre qui la tient ou l’exerce en notre nom.
Ainsi le loueur possède par l'intermédiaire de la personne à qui il à loué la chose, il exerce
donc le corpus pour le compte de son bailleur.

Il n’y a pas de possession sans corpus, Par exception, la jurisprudence admet que la
possession puisse se conserver par la seule volonté sans corpus pour 1 an (ex : immeuble).

§ 2 : L’animus :

Il faut aussi la volonté de se comporter sur la chose comme le titulaire du droit, comme
un propriétaire. Il est indispensable pour caractériser une possession et il ne connaît
aucune exception.
La détention naît toujours d’une situation juridique (contrat ou décision de justice), ce
titre oblige le détenteur à restituer le bien (détenteur n’est pas possesseur).

L’animus est présumé par l’article 2256 du code civil. L’animus s’apprécie de manière
abstraite, par référence à un occupant type placé dans la même situation, sans avoir
recherché l’intention concrète de l’occupant.

Section 2 : Les conditions d’efficacité de la possession :


§ 1 : L’absence de vices :

Il faut que la possession soit continue et non interrompue, paisible, publique, non équivoque,
et à titre de propriétaire. L’absence de vice est présumé et c’est à celui qui l’entend de
démontrer le vice d’en fournir la preuve.

A) Continuité : Le possesseur exerce le corpus avec la même régularité que le


titulaire du droit réel. Le vice de discontinuité se rencontre en cas de rupture anormale.
Ce vice est absolu et peut être invoqué par toute personne mais si la possession
redevient continue alors elle récupère ces effets.

B) Caractère paisible : Il n’y a aucune protection à celui qui s’est emparé de la chose
avec violence et maintient sa possession par la violence. Une violence passive en cours de
possession ne vicie pas la possession. Le vice de violence est relatif, il ne peut être
invoqué que par la victime de la violence.

C) Caractère public : La possession doit être connue de tous, le possesseur ne doit


pas cacher ses actes matériels aux personnes qui auraient intérêts à connaître sa
possession. On parle de vice de clandestinité. La possession redevient utile quand elle
reprend un caractère public.

D) Caractère non équivoque : Les actes de possessions accomplis ne doivent laisser


planer aucun doute sur l’animus du possesseur.

§ 2 : La bonne foi du possesseur :

La bonne foi du possesseur est la croyance de celui-ci qu'il est propriétaire de la chose. Le
possesseur est de mauvaise foi si il sait qu’il n’est pas propriétaire de la chose sur laquelle il
accomplit des actes de possession. La bonne foi est toujours présumée, et c’est à celui qui
allègue la mauvaise foi à la prouver.

Section 3 : Les effets de la possession :

§ 1 : La protection possessoire :

La possession est protégée, sans avoir égard au fond du droit, contre le trouble qui l’affecte
ou la menace. La protection possessoire est pareillement accordée au détenteur contre tout
autre que celui de qui il tient ses droits. C’est une protection contre les agressions
extérieures. L’objectif est de maintenir la paix publique. C’est la protection de la possession
et non de la propriété. Aujourd’hui la protection possessoire est aussi accordée aux simples
détenteurs (si tu loues un appart et qu’on te laisse pas en bénéficier comme tu veux par
exemple). Il y a un délai d’un an à compter du trouble pour pouvoir agir en justice. Le
tribunal ordonne alors la cessation du trouble et la remise en état.

§ 2 : L’effet probatoire :
C’est la présomption de propriété au profit du possesseur. Le possesseur assume alors la
position de défendeur dans le procès. La charge de la preuve incombe alors à celui qui n’est
pas possesseur.

§ 3 : L’effet acquisitif :

A) L’acquisition immédiate :

1) l’occupation : c’est le mode d’acquisition des choses qui n’appartiennent à


personne. Cette occupation ne concerne que les meubles car les immeubles sans
maîtres appartiennent à l'État.

a) produits de la chasse et de la pêche : Ils appartiennent à ceux qui les


attrapent à la différence des lapins de garenne, ou des poissons des étangs.

b) trésor : C’est une chose cachée ou enfouie sur laquelle personne ne peut justifier
sa propriété et qui est découverte par le pur effet du hasard. Le trésor appartient pour
moitié à celui qui l’a découvert et pour l’autre moitié au propriétaire du bien ou il était
caché. Mais il appartient en totalité au propriétaire du bien s' il l’a découvert seul ou fait
recherché.

c) choses abandonnées : choses dont l’ancien propriétaire à eu la volonté de


délaisser la propriété. Ce n’est pas le cas pour les choses perdues ou volées.

2) les fruits : Les fruits appartiennent au propriétaire de la chose frugifère sauf


dans l’hypothèse du possesseur de bonne foi.

3) les meubles corporels : l’article 2276 (ex-2279) C.civ. En fait de meubles, la


possession vaut titre. Il faut pour cela une possession exempte de vices. Il y a un délai de
3 ans pour la perte ou le vol du bien dans le cas d’une bonne foi bien sûr.

B) La prescription acquisitive :

C’est un mode d’acquisition de la propriété fondé sur une possession, prolongée (30 ans) on
parle d’usucapion.

1) l’usucapion de droit commun :

a) Conditions : Concerne toutes les choses meubles ou immeubles susceptibles


d’appropriation privative, il faut une possession non vicié. La bonne foi n’est pas
nécessaire, même le possesseur de mauvaise foi finit par acquérir la propriété de la chose
avec le temps. Ce délai peut être atteint par une possession d’une seule personne mais
souvent c’est une jonction de plusieurs possessions (par l’héritage, par vente ). Le délai de
prescription est susceptible d’interruption ou de suspension, l’interruption à pour effet de
remettre le compteur à zéro (dans le cas d’une action en justice, le propriétaire reconnaît
qu’il n’est pas propriétaire). La suspension elle à pour conséquence d’arrêter le compte du
délais et après repars du délai depuis la ou on était (incapacité du propriétaire).
b) effet : L’acquisition ne se produit pas de plein droit, le possesseur n’est pas obligé
de demander au bout de 30 ans d’être le propriétaire, ce n’est le cas que si il l’invoque.
La personne peut aussi renoncer à l’usucapion alors que le délai est écoulé. L’acquisition
est rétroactive au jour de la prise de possession.

2) la prescription abrégée en matière immobilière :

a) Conditions : Il faut que toutes les conditions citées précédemment soient aussi
remplies sauf la condition de délais qui diffère (10 ans). Pour profiter de ce délai plus
court le possesseur doit être de bonne foi, la bonne foi suppose une erreur du possesseur
sur la qualité de son auteur. La bonne foi est présumée, c’est à l’adversaire de faire
preuve de la mauvaise foi. Il faut qu’il y ait juste titre également.

b) effet de la réunion des conditions : abréviation du délai (10ans). On peut y


faire suspension et interruption également.
Chapitre III : L’acquisition de la propriété :

La propriété des biens s’acquiert et se transmet par succession, par donation entre vifs
ou testamentaire, et par l’effet des obligations. La propriété s’acquiert aussi par accession
ou incorporation, et par prescription.

I) Le contrat :

L’obligation de livrer la chose est parfaite par le seul consentement des parties
contractantes. Elle rend le créancier propriétaire et met la chose à ses risques dès l’instant
où elle a dû être livrée, encore que la tradition n'en ait point été faite, à moins que le
débiteur ne soit en demeure de la livrer ; auquel cas la chose reste aux risques de ce
dernier.
La vente est parfaite entre les parties, et la propriété est acquise de droit à l’acheteur à
l’égard du vendeur, dès qu’on est convenu de la chose et du prix, quoique la chose n’ait
pas encore été livrée ni le prix payé.
Le contrat ne fait plus naître d’obligation de transférer la propriété, elle prend effet dès la
conclusion du contrat.

Ce transfert immédiat à des exceptions :


- clause de réserve de propriété
- le cas des choses de genre : transfert lors de l’individualisation
- les choses futures : transfert lors de leur naissance
- transfert par le seul consentement, mais retardé

De manière un bien meuble nous appartient a partir du moment ou on l’a en notre


possession tandis qu’un bien immeuble nous appartient à l’accomplissement des formalités
de publicité foncière.

II) L’accession :

C’est un mode d’acquisition de la propriété lorsque deux choses s’unissent matériellement,


le propriétaire principal acquiert la propriété de l’accessoire. La propriété d’une chose soit
mobilière, soit immobilière, donne droit sur tout ce qu’elle produit, et sur ce qui s’y unit
accessoirement soit naturellement, soit artificiellement. C’est le droit d’accession. (ex :
plantation sur le terrain, accroissement de terrain avec le déplacement de l’eau).

Chapitre IV : Protection et preuve de la propriété :

Section 1 : L’action en revendication :

Elle est appelée l’action pétitoire, elle obéit aux règles générales de l’action en justice. Elle
est intentée devant le tribunal du domicile du défendeur mais en matière immobilière c’est le
tribunal du lieu de l’immeuble qui est pris en compte. C’est une action imprescriptible,
aucune question de délais ne se pose, c’est la conséquence de la perpétuité du droit de
propriété.
L’action n’est pas toujours nécessaire, contre un détenteur précaire on peut intenter une
action en restitution née du contrat. L’action en revendication peut être évitée dans certains
cas :
- En matière immobilière, si le propriétaire a perdu la possession depuis moins
d’un an, il pourra exercer plutôt une action possessoire

Quand l’action en revendication aboutit, le défendeur est condamné à restituer la chose, les
produits et les fruits de la chose. Le possesseur à le droit au remboursement des dépenses
de conservation de la chose et utiles (théorie des impenses).

Section 2 : La preuve du droit de propriété :

§ 1 : En matière mobilière :

En fait de meubles, la possession vaut titre. Néanmoins, celui qui a perdu ou auquel il a été
volé une chose peut la revendiquer pendant 3 ans à compter du jour de la perte ou du vol,
contre celui dans les mains duquel il la trouve. Il faut prouver qu’il était lui-même en
possession avant le possesseur actuel c’est alors à l’autre de prouver que la propriété lui a
été cédé.

§ 2 : En matière immobilière :

C’est très difficile, c’est sur le demandeur que porte la charge de la preuve. Si le demandeur
ne parvient pas à prouver sa propriétaire, le défendeur sera laissé en possession même si
on sait qu’il est de mauvaise foi. C’est le droit de propriété qu’il faut prouver, c’est la preuve
diabolique. C’est là qu'est utilisée la prescription acquisitive.
La jurisprudence se contente d’une preuve relative.

Livre II : Les démembrements du droit de propriété Liminaire : la question du


droit réel de jouissance spéciale :

Chapitre I : L’usufruit et ses diminutifs :

Le propriétaire peut consentir un droit réel conférant le bénéfice d’une jouissance spéciale
de son bien, un droit réel spécial de jouissance, non prévu par la loi. Ce droit, s' il n’est pas
limité dans le temps par les parties, s’éteint au bout de 30 ans.

Section 1 : Notion et caractères de l’usufruit :

L’usufruit, c’est le droit de jouir des choses dont un autre à la propriété, comme le
propriétaire lui-même, mais à la charge d'en conserver la substance. Il à un caractère
toujours temporaire.
L’usufruitier à la chose entre les mains et en à l’utilité économique, mais la nue-propriété
porte la certitude de redevenir pleinement propriété quoi qu’il arrive. L’usufruit à vocation à
s’éteindre avec le décès de son titulaire, mais on peut aussi prévoir une durée moindre
dérogatoire mais si le titulaire décède avant, l’usufruit s’éteint avec le décès.
Si il y a plusieurs usufruitiers, l’usufruit s’éteint au décès du dernier d’entre eux. Quand
c’est au profit d’une personne morale celà ne dure que 30 ans.
L’usufruit est cessible entre vifs. Ce droit porte sur toute sortes de biens, même sur des
choses consomptibles (si l’usufruit comprend des choses dont on ne peut faire usage sans
les consommer, comme l’argent, les grains, les liqueurs, l’usufruitier a le droit de s’en servir
mais à la charge de le rendre, à la fin de l’usufruit, soit des choses de même quantité et
qualité soit leur valeur estimée à date de la restitution).

usufruitier : le propriétaire de base


le nue-propriétaire : celui à qui on prête (je suis vraiment pas sûre de ça c'est pas clair).

Si l’usufruit comprend des choses, qui sans se consommer de suite, se détériorent peu à
peu par l’usage, comme du linge ou des meubles meublants, l’usufruitier a le droit de s’en
servir pour l’usage auquel elles sont destinées et n’est obligé de les rendre à la fin de
l’usufruit que dans l’état où elles se trouvent, non détériorées par son dol ou par sa faute.

Section 2 : Constitution de l’usufruit :

L’usufruit est établi par la loi, ou par la volonté de l’homme.

§ 1 : Usufruits établis par la loi :

- usufruit du conjoint survivant en présence d’enfants communs, le enfants


communs sont nu-prorpiétaire
- Usufruit légal du conjoint survivant d’un auteur d’oeuvre littéraire et artistique
- Droit de jouissance légal des parents sur les biens de leurs enfants mineurs

§ 2 : Usufruits établis par des actes de volonté privés :

- À titre onéreux
- A titre gratuit
- Actes bilatéraux ou unilatéraux
- Par constitution directe : le propriétaire se dépouille de l’usufruit et ne conserve
que la nue-propriété
- Par voie de rétention : le propriétaire aliène la nue-propriété et conserve
l’usufruit pour lui
- Vente avec réserve d’usufruit moyennant le paiement d’une rente viagère à la
charge du nue-propriétaire au profit de l’usufruitier.

Section 3 : Droits et obligations du nu-propriétaire et de l’usufruitier :

§ 1 : Droits et obligations du nu-propriétaire :

Le nu-propriétaire n’a quasiment aucune obligation, il a l’obligation passive de ne pas


entraver l’entrée en jouissance de la chose de l’usufruitier, il y a une obligation positive de
délaisser la chose, de la rendre libre s' il en était en possession. Le nu-propriétaire n’est
pas tenu de remettre la chose en état. Il a l’obligation de ne pas troubler l’usufruitier dans
l’exercice de ses droits et obligations. Les grosses réparations sont à la charge du
nu-prorpiétaire seulement s' il les fait spontanément. Mais aucune obligation ne pèse sur lui
de les faire. Si la chose vient à périr, le nu-propriétaire n’est pas tenu de la rebâtir.
Le nu-propriétaire à le droit de disposer de la chose grevée de l’usufruit, il peut laisser la
chose se dégrader ou se détruire tant qu’il ne la détruit pas lui-même. Le nu-prorpiétaire
peut utiliser l’action en revendication pour assurer le respect de son droit. Il peut aussi
demander la déchéance de l’usufruit, si l’usufruit se détériore ou détruit la chose.

§ 2 : Droits et obligations de l’usufruitier :

A) Lors de l’entrée en jouissance :

1) Faire un inventaire ou un état des lieux : Il doit énumérer et décrire le mobilier,


il doit décrire la situation matérielle des immeubles.

2) donner caution : indiquer une personne qui accepte de s’engager à payer les
sommes qu’il pourrait devoir au nu-propriétaire si l’usufruitier ne peut les payer
lui-même.

B) Au cours de l’usufruit :

1) Droits de l’usufruitier :

a) droit d’user de la chose : il peut se servir du bien comme le propriétaire lui-même,


mais il ne peut modifier la destination de la chose.

b) droit d’en retirer les fruits : Les fruits sont ceux que la chose donne périodiquement
sans altération de sa substance. Il y a les fruits naturels (ceux que la chose donne par
l’effet de la nature seule), les fruits industriels (ceux que la chose donne à l’aide du travail
de l’homme) et les fruits civils (somme d’argent retirée périodiquement de la chose).

c) droit de faire des actes d'administration : Utilisé pour retirer des fruits autres que
purement matériels. Mais ces actes ne doivent pas compromettre les droits du
nu-propriétaire.

2) Obligations de l’usufruitier :

a) conserver la chose : Il ne doit pas dégrader, détruire la chose ou modifier la


destination de la chose. Il doit se conformer aux habitudes de l’ancien propriétaire.

b) se comporter en bon père de famille : Il doit administrer la chose comme le


ferait un propriétaire diligent substitué à la notion de bon père de famille c’est à dire
“raisonnablement”. Il faut penser à l’avenir dans son administration et sa jouissance
des biens pour ne pas altérer la chose.

c) entretenir la chose : Il doit faire les réparations d’entretien.

d) supporter les charges usufructuaires : ISF, droit de garde des


actions …

Section 4 : Extinction de l’usufruit :

§ 1 : Causes :
L’usufruit s’éteint par la mort de l'usufruitier, l’expiration du temps pour lequel il a été
accordé, la consolidation (réunion sur la même tête des deux qualité d’usufruitier et de
propriétaire). Par le non usage du droit pendant 30 ans (présomption extinctive). La
prescription acquisitive d’une autre personne, la perte totale de la chose ou la déchéance.
La sanction doit être proportionnée à la gravité des faits reprochés (appréciation souveraine
des juges). Ou la renonciation par l’usufruitier à son droit.

§ 2 : Conséquences :

L’usufruitier ou ses héritiers doivent restituer la chose au nu-propriétaire (chose semblable,


sous forme de dommage et intérêts).

Section 5 : Les droits d’usage et d’habitation : idem que usufruit mais en moins étendu
genre. Son droit d’usage est limité à ses besoins et à ceux de sa famille. Ils se perdent et
s’établissent de la même manière que l’usufruit.
Chapitre II : Les servitudes :

Une servitude est une charge imposée sur un héritage pour l’usage et l’utilité d’un héritage
appartenant à un autre propriétaire. Elles n’existent qu’en matière immobilière (ex : sur
son terrain il y a un passage utilisé parce que son voisin ne peut passer que par la, et bien
il ne peut rien y faire c’est comme ca).
Le propriétaire qui cède son fonds cesse d’être tenu par la servitude, mais la charge se
transmet au propriétaire suivant. Il y a aussi des cas de déguerpissement.
Il existe 3 formes différentes de servitudes que nous verrons dans les sections suivantes.

Section 1 : Les servitudes naturelles :

Elle dérive de la situation naturelle des lieux. Il y a par exemple les écoulements des eaux.
Le fond d’en bas est assujettis envers le fonds le plus élevé, le fond dominant, à recevoir
les eaux qui découlent naturellement sans que la main de l’homme y ait contribué (eaux
pluviales, eaux de source, eaux de rivière).
Le propriétaire inférieur ne peut élever de digue qui empêche cet écoulement. Le
propriétaire supérieur ne peut rien faire qui aggrave la servitude du fonds inférieur. Elles ne
donnent lieu à aucune indemnisation.

Section 2 : Les servitudes légales :

Les servitudes établies par la loi ont pour objet l’utilité publique ou communale, ou l’utilité
des particuliers. Par exemple, il y a les servitudes de survol des lignes électriques. En ce
qui concerne les servitudes d’utilité à des particuliers, elles peuvent prendre deux formes.

§ 1 : Les servitudes légales mutuelles :

Il n’y a aucune indemnisation du fait de sa réciprocité.

A) Les distances de plantation et construction :

Un propriétaire peut planter ou construire ou il souhaite sur son terrain. Mais pour limiter les
inconvénients du voisinage, la loi oblige à respecter des distances minimales par rapport
au fonds voisin.

1) Plantations : Il n’est permis d’avoir des arbres, arbrisseaux et arbustes près de la


limite de la propriété voisine qu'à la distance prescrite par les règlement particuliers
actuellement existants, ou par des usages constants et reconnus. Mais en l’absence
d’usage, la loi fixe la distance à deux mètres de la ligne séparative pour les plantations dont
la hauteur dépasse les deux mètres de hauteur, sinon il faut respecter une distance de un
demi mètre. Car la trop grande proximité peut être gênante pour le fond voisin, en sanction
le voisin peut obtenir l’arrachement ou la réduction des plantations (sauf pour les espaliers
dans le cas des mur de séparation communes).
La servitude légale imposée au fonds servant peut se trouver neutralisée par une servitude
acquise du fait de l’homme en sens contraire.
2) Constructions : ne concernent que certaines constructions (puits, fosse, mur
mitoyen, cheminée, magasin de sel …). Lorsque le propriétaire veut réaliser un ouvrage
près d’un mur en limite de son fonds, il doit soit laisser la distance prescrite par les
règlements et usages particuliers sur ces objets, soit faire les ouvrages prescrits par les
mêmes règlements et usages, pour éviter de nuire au voisin.

B) Les jours et les vues : Ce sont des ouvertures pratiquées dans les murs, les jours
laissent passer la lumière mais ne permettent pas de voir ce qu’il se passe chez le voisin.
Ce sont des fenêtres qui ne s’ouvrent pas et qui sont équipées de verres translucides mais
non transparents ou placées très haut dans une pièce. Les vues sont des ouvertures qui
permettent de voir les voisins (fenêtre, balcon ou terrasse).
Dans le cas de murs mitoyens, aucune ouverture n’est permise sauf accord des deux
propriétaires.
Dans le cas de mur privatif touchant la ligne séparatrice des fonds, on peut seulement y
faire des jours ou des fenêtres à fer maillé et verre dormant. Ces fenêtres doivent être
garnies d’un treillis de fer dont les mailles auront un décimètre d’ouverture au plus et d’un
châssis à verre dormant. L’idée est de ne pas permettre au propriétaire du mur de regarder
chez le voisin.

Toutefois, le propriétaire de l’autre fond pourra les obstruer en construisant à son tour un
mur, un bâtiment, en limite de sa propriété. C’est une servitude à la charge du fond sur
lequel est bâti le mur en limite de ne pratiquer que les jours. La servitude n’est pas au profit
du propriétaire.

Dans le cas de mur mitoyen, la servitude est réciproque, elle existe pour les deux fonds
voisins.
Pour les murs bâtis en deçà de la limite séparative, les vues sont envisageables, pour les
droites il faut 1m90 et pour les vues obliques c’est 60 centimètre.
La servitude ne s’applique pas s’il n’y a pas de voisin, ou si le fonds borne la voie publique
ou le domaine public. La servitude de vue peut être une servitude du fait de l’homme
(contrat ou prescription acquisitive).

§ 2 : Les servitudes légales unilatérales :

A) La servitude de passage en cas d’enclave :

C’est le fameux droit de passage. Lorsqu’un fonds est enclavé, il bénéficie d’un droit de
passage sur les fonds voisins moyennant indemnité, afin de pouvoir atteindre la voie
publique. La servitude doit être reconnue dès que l’état d’enclave existe et tant qu’il existe.
En cas de cessation de l’enclave, le propriétaire du fonds servant peut, à tout moment,
invoquer l’extinction de la servitude. Le passage peut être déterminé en accord, à défaut
d’entente un jugement elle fixera. Le passage doit régulièrement être pris du côté où le trajet
est le plus court du fonds enclavé à la voie publique. Le critère principal étant celui du
moindre dommage.
Il y a tout de même la prescription acquisitive, 30 ans de passage continu détermine
“l’assiette”.
Il faut une indemnité proportionnée au dommage occasionné mais l’action en indemnité est
prescriptible, et le passage peut être continué, quoique l’action en indemnité ne soit plus
recevable.

B) Les servitudes établies par des textes spéciaux : Droit d’aqueduc ou les
servitudes de cours communes. Mais il ne nous en dira pas plus sur ce point.

Section 3 : Les servitudes établies par le fait de l’homme :

Admettons que l’accès ne soit pas enclavé mais que le fait de prendre le chemin demande
au propriétaire de faire un très grand détour alors il peut établir une servitude sur le fond de
l’un de ces voisins. Il est permis aux propriétaires d’établir sur leurs propriétés, ou en faveur
de leurs propriétés, telles servitudes que bon leur semble. Il y a quand même des exigences
propres à la notion de servitude en elle-même qu’il faut respecter :
- Pas de servitude imposée à une personne
- L’activité de l’homme ne peut faire l’objet d’une servitude (il faut un contrat de travail)
- La servitude doit être établie en faveur d’un fond et non d’une personne

§ 1 : Acquisition :

Le code envisage 3 modes d’acquisition.

A) Titre : C’est un acte juridique (ex : testament) par lequel un propriétaire


lègue une servitude, ce peut être une convention conclue entre deux propriétaires
voisins.

B) Prescription acquisitive : Il y a l’usucapion, qui suppose une possession utile de la


servitude (écarte les actes de simple tolérance. La durée de la prescription est de 30 ans et
ne concerne que les servitudes continues et apparentes. Les servitudes discontinues ou
non apparentes ne s'acquièrent pas par la prescription acquisitive mais seulement par titre.

C) Destination du père de famille :

Un propriétaire unique de deux fonds voisins procède à des aménagements qui


constitueraient une servitude si les deux terrains appartiennent à deux propriétaires
différents. Puis le propriétaire vend l’un des deux domaines, enfin bref après il y a deux
propriétaires. Du jour où les deux immeubles cessent d’appartenir au véritable propriétaire,
une servitude est créée au profit de l’un des fonds et à la charge de l’autre.

§ 2 : Exercice :

A) Obligation passive du propriétaire du fonds servant :

Le propriétaire du fond servant n’est en principe tenu positivement d’aucune obligation


envers le titulaire de la servitude. Il est seulement tenu d’une obligation passive, de
supporter et de ne pas entraver l’exercice de celui-ci. Le propriétaire ne peut rien faire qui
tende à diminuer l’usage de la servitude, ou à le rendre plus incommode. Ainsi il ne peut
changer l’état des lieux, ni transporter l’exercice de la servitude dans un endroit différent de
celui ou il a été assigné.
B) Droits et obligations du propriétaire du fonds dominant :

Les droits varient avec chaque servitude. Celui auquel est due une servitude a droit de faire
tous les ouvrages nécessaires pour en user et pour la conserver. Il ne doit pas forcer non
plus. Mais le fait d’adapter n’est pas considéré comme une aggravation. Il a l'obligation
d’entretenir les ouvrages nécessaires à l’exercice de la servitude. Lorsque les ouvrages
profitent aux deux propriétaires, leur entretien pèse sur les deux propriétaires.

§ 3 : Extinction :

La servitude s'éteint lorsqu’elle ne répond plus à sa fonction d’usage et d’utilité. La


perpétuité des servitudes signifie qu’elle ne s'éteint pas avec le décès du titulaire et peut
être exercée indéfiniment tant que les fonds existent. Il y a diverses causes d’extinction de
la servitude :
- L’impossibilité d’exercice : les servitudes cessent lorsque les choses se trouvent
en tel état qu’on ne peut plus en user (ex : un puits vide). Mais si les choses
redeviennent usables en moins de 30 ans alors la servitude revient.
- La confusion : Toute servitude disparaît lorsque le fonds à qui elle est due et celui
qui la doit sont réunis dans la même main (ex : déguerpissement).
- La renonciation
- L’arrivée du terme : dans le cas de servitudes temporaires
- Le non usage : pendant 30 ans.

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