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📚INTRODUCTION

Le droit du travail se compose d’un ensemble de règles qui concernent le salarié et l’employeur dans
leur activité professionnelle. C’est le droit de la relation de travail qui repose pour l’essentiel, sur une
relation contractuelle, régie par un ensemble de normes légales, (impératives ou supplétives),
conventionnelles (les conventions collectives et accords d’établissent) et contractuelles (le contrat de
travail).

Toute vie en société entraine des contestations opposant deux personnes juridiques et portant sur
l’application d’une règle de droit à la situation de fait qu’elles vivent de manière conflictuelle. Ainsi la
situation conflictuelle donne naissance à un contentieux.

Les relations de travail ne sont pas toujours conviviales. Très souvent, surgissent des différends,
litiges qui opposent le travailleur à son employeur : c’est le contentieux.

Les contentieux qui peuvent naître de la relation de travail, sa conclusion, son exécution, son

Achèvement peuvent être de deux ordres :

- Quand il oppose un travailleur a son employeur – le litige sera alors individuel, et nécessitera
une analyse des règles juridiques applicables au contrat.

-quand il opposera la collectivité des salariés à l’employeur ou à un groupe d’employeur, il sera


qualifié de collectif.

Nous aurons alors deux types de litiges et les modes de règlement de ces litiges seront différents et
par conséquent les JURIDICTIONS compétentes pour apprécier ces types de litiges seront distinctes.

On sait que pour les conflits individuels entre employeur et salarié une juridiction spécifique est
compétente. Il s’agit du TRIBUNAL DU TRAVAIL.

Dans la mesure où cette juridiction est une juridiction d’exception c’est-à-dire à compétence définie,
tout litige qui n’entre pas dans sa compétence sera nécessairement de la compétence d’une autre
juridiction.

Se pose alors une autre question quant au régime juridique de ce contrat de travail. Une controverse
a eu lieu quant à l’absence d’autonomie du droit social face au droit civil. Certains ont considéré que
le droit du travail était autonome par rapport au droit civil et que l’on ne devait plus faire application
des hypothèses civilistes. D’autres considèrent que cette autonomie n’est pas complète et que le
droit civil demeurait dans une certaine mesure d’application. C’est la controverse qui a agité pendant
une grande partie du 20ème siècle les spécialistes du droit social. Cette controverse était connotée
politiquement : les partisans de l’autonomie étant progressistes, les partisans de l’absence étant
considérés comme conservateurs. Il est vrai que l’application du droit civil permet le plus souvent
d’adopter des solutions les moins favorables aux travailleurs.

Cette controverse est actuellement close.

C’est dans cette logique que certaines matières relèvent de la compétence de la juridiction de Droit
commun d’où l’intervention du juge civil dans le droit du travail.

Pour les litiges «  collectifs » les modes de règlement des conflits seront différents. Il n’y a pas de
juridiction spécifique au « Droit collectif du travail ». Et dès lors certaines compétences sont dévolues
à la juridiction de droit commun.

Dans notre exposé, nous verrons les différents domaines d’intervention du juge civil dans le
contentieux du travail.

Dans un souci de clarté, nous exposerons son intervention dans les relations individuelles (I) avant
d’étudier celle dans les rapports collectifs (II).

I/ L’INTERVENTION DU JUGE CIVIL DANS LES RELATIONS INDIVIDUELLES DU TRAVAIL

Le juge civil intervient très peu dans les relations individuelles du travail.

Nous avons pu recenser deux actions qui font intervenir le juge civil.

A/ L’ACTION DU TRAVAILLEUR CONTRE L’ENTREPRENEUR DANS LE TACHERONNAT

Le tâcheron est un sous-entrepreneur recrutant lui-même la main-d’œuvre nécessaire, qui passe


avec un entrepreneur. Quand les travaux sont exécutés dans les ateliers, magasins ou chantiers de
l’entrepreneur, ce dernier est, en cas d’insolvabilité du tâcheron, substitué à celui-ci en ce qui
concerne ses obligations à l’égard des travailleurs. Quand les travaux sont exécutés dans un lieu
autre que les ateliers, magasins ou chantiers de l’entrepreneur, ce dernier est, en cas d’insolvabilité
du tâcheron, responsable du paiement des salaires dus aux travailleurs.

Le travailleur lésé aura, dans ce cas, une action directe contre l’entrepreneur ( article L92 du code du
travail).

Cette action est une action civile qui permet de protéger le travailleur contre l’insolvabilité du
tâcheron.
Le travailleur pourra intenter une action en paiement directement contre l’entrepreneur avec qui il
n’a aucune relation contractuelle.

Le juge civil fait ici incursion dans la sphère sociale en condamnant l’entrepreneur à payer des
arriérés de salaire à un travailleur.

B/LE DROIT DE RETENTION

L’ouvrier détenteur de l’objet par lui ouvré, peut exercer un droit de rétention dans les conditions
prévues par le Code civil.

C’est un droit conféré à l’ouvrier de ne pas restituer le bien fruit de son travail, à l’employeur tant
qu’il n’a pas été désintéressé de ce qui lui est dû.

Le droit de rétention ne peut s’exercer que :

- si la créance du rétenteur est certaine, liquide et exigible ;

- s’il existe un lien de connexité entre la naissance de la créance et la détention de la chose retenue ;

- et si le bien n’a pas été saisi avant d’être détenu par le rétenteur. (article 68 de l’Acte uniforme
portant organisation des sûretés)

Le créancier a l’obligation de conserver le bien retenu en bon état. Il peut faire procéder, sur
autorisation de la juridiction compétente statuant à bref délai, à la vente de ce bien si l’état ou la
nature périssable de ce dernier le justifie ou si les frais occasionnés par sa garde sont hors de
proportion avec sa valeur. Dans ce cas, le droit de rétention se reporte sur le prix de vente qui doit
être consigné.

Selon l’article 2286 du code civil français : « Peut se prévaloir d’un droit de rétention sur la chose :

1º Celui à qui la chose a été remise jusqu’au paiement de sa créance ;

2º Celui dont la créance impayée résulte du contrat qui l’oblige à la livrer ;

3º Celui dont la créance impayée est née à l’occasion de la détention de la chose.

Le droit de rétention se perd par le dessaisissement volontaire ».

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