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Droit communautaire institutionnel

PLAN DU COURS

Introduction

I-L ’avènement du droit communautaire ou genèse

II -L'évolution du phénomène communautaire

III-LA LOGIQUE DU PHÉNOMÈNE COMMUNAUTAIRE

Première partie : Le cadre constitutif et normatif communautaire

Chapitre1 : Le cadre constitutif

Section 1 : les principes d’ordres existentiels

Section 2 : Les principes d'ordres fonctionnels

Chapitre 2 : Les procédés ou moyens juridiques communautaires

Section 1 : Les procédé juridique primaires

Section 2 : Les procédés du droit communautaire dérivés

Deuxième partie : Le système communautaire institutionnel

Chapitre 1 : Du système institutionnel décisionnaire communautaire

Section1 : les organes de direction et de décision

Section 2 : Les organes autonomes spécialisés ou institutions autonomes spécialisées communautaires

Section 3 : Les organes de consultation

4 : Les organes de contrôle du système communautaire

Chapitre 2 : L'organisation des compétences communautaires

Section 1 : Le principe de l'attribution des compétences communautaires

Section 2 : L'exercice des compétences

NB : le prof du droit communautaire n’a pas donné le support du cours ; ce document est le fruit du
travail de certains étudiants (khadime Diouf ; Améth Beibou ; Abibou Sall ; Mami Gning ; Diodio Diop ;
Adja Aminata Diop) animés par désir de s’entraider. Par conséquent, s’il y a des manquements
n’hésitez à les signaler.
I-L ’avènement du droit communautaire ou genèse

C'est au lendemain de la seconde guerre mondiale qu'une organisation internationale différente

de celles qui existaient (ONU, ONG...) de par son objet, son système institutionnel décisionnel

et l'autorité des règles qu'il édicte voit le jour en Europe. Très vite, le succès qui l'accompagne

dans le domaine économique, politique, monétaire et social environnemental favorise son

expansion dans les autres continents. Né en Europe il est transposé dans les autres continents.

A-En Europe

Décimée par les deux grandes guerres mondiales l'Europe a très vite ressenti le besoin de se

reconstruire. Ainsi, un congrès de 1948 organisé à la Haye porte le discours d'une union (portant

l'idée d'un droit communautaire qui leur permettra de sortir de ces difficultés bouleversantes).

Aussitôt, bon nombres d'organisations visant la pacification voient le jour. C’est ainsi que

l'organisation Européenne de coopération économique OECE a été créée le 16 avril 1948. Le

besoin de voir le pays économiquement, monétairement et socialement apaisé et moins décimé

par les guerres a permis la participation des États unies. Cette organisation a donné naissance à

OCDE le 30 septembre 1961 (organisation de coopération et de développement économique)

car d'autres États non européens vont y adhérer. Des organismes au plan militaire ont aussi vu

le jour. Il s'agit d'organismes pour une procuration militaire pour éviter d'éventuelles guerres et

pour se protéger réciproquement et respectivement c’est le cas de l'Union de l'Europe

occidentale et l'organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN en 1948). Ces deux

organismes avaient comme seul objectif de protéger l’Europe (membre des organismes) d’une

attaque extérieure. Voyant ces organismes aliénés, les européens vont créer la communauté

économique du charbon et de l'acier CECA le 23 Juillet 1952 qui est le premier organisme

purement européen par les pères fondateurs de l’Europe comme Robert Schuman. La CECA
avait le but modeste de gérer les ressources découlant du charbon et de l'acier. Elle a vécu très

longuement jusqu'à l'avènement de L'union européenne (UE).

B- L'avènement du phénomène En Afrique

Le phénomène communautaire a été transposé en Afrique par l'école des fils de chef. Il faut

noter qu'il y a un droit communautaire africain qui n'a rien à voir avec le droit communautaire

européen. Ce mimétisme s'est fait après les indépendances malgré qu'il existait des gens qui se

battaient contre les oppressions on peut citer Kouamé krouma, Senghor et aussi les mouvements

panafricanistes. Il combattait les inégalités. Le panafricanisme s'est transformé en Union

Africaine pour contrecarrer les guerres internes. Le problème qui se posait était plus dû aux

modalités de cette union par exemple Senghor et Sékou Touré (différence de culture). Une

période de stagnation sera alors notée. En Afrique de l'Ouest et de manière générale les études

relatent des mouvements intégrationnistes. Les sources de l'idée de l'unité africaine sont

recherchées aux archives de l'occident. Cette idéologie nationaliste et panafricaniste permettra

plus tard avec les conférences d'Alka 1958, l’éclosion des revendications indépendantistes.

Contraint de se retirer le colonisateur cède la place. Fort de ce legs panafricaniste et convaincus

d'une unité africaine les États vont s'unir économiquement et monétairement pour défendre

leurs intérêts en essayant de dépasser les différends idéologiques. Ainsi, l'identité africaine,

l'union des peuples africaines et la cohésion dans l'action africaines sont les trois maîtres mots

qui ont surtout dans le domaine politique été à l'origine de la création des organismes

communautaires de type africains.

C-L ‘avènement du phénomène en Asie et en Amérique du Sud

L'Asie n'a pas créé le phénomène communautaire, il y a eu une transplantation comme en

Afrique mais surtout une stratégie américaine pour permettre au Japon de payer ses dettes

contractées au moment de la guerre. Mis à part l'Amérique du Nord qui a expérimenté depuis
longtemps le phénomène communautaire dans sa forme la plus absolue c'est à dire le

fédéralisme, les autres parties du monde n'ont pas hésité à intégrer le communautarisme. En

Asie c'est après les indépendances que fut noté l'idée d'une intégration communautaire. Très

vite, une intégration de fait voit le jour (pas fondé sur un texte contrairement aux intégrations

de droit) lorsque les firmes japonaises décident de délocaliser leurs produits. A la fin des années

70 ce phénomène s'accélère avec la délocalisation des firmes dans l'Asie du Sud et de l’Est.

Progressivement, l'économie de l'Asie se développe avec l'intégration de la chine dans les

années 2000. D'autres part, l’Amérique latine a connu cette transposition du phénomène dû aux

incessantes révolutions et à l'instabilité politique.

II -L'évolution du phénomène communautaire

Aujourd'hui le phénomène communautaire a beaucoup évolué. En Europe, en Afrique et dans

le reste du monde le phénomène communautaire n'est pas resté statique. On a noté çà et là des

évolutions structurelles et conjoncturelles qui ont été à l'origine et à la disparition d’organismes.

En Europe il y a un approfondissement de la construction communautaire et un élargissement

des communautés. Après la mise en place de la communauté économique de défense et la

coopération politique européenne, il y a eu la création de la communauté économique

européenne (CEE) et la communauté économique de l'énergie atomique (EURATON). Les

deux traités ont été signé à Rome le 25 Mars 1957 et entrés en vigueur 1958. C'était un traité

orienté vers les structures (renforcement des compétences et fonctionnement des structures).

C’est l'acte unique européenne.

L'évolution du phénomène en Afrique est un peu négative (L’organisation communautaire


européenne se moque de l’organisation communautaire africaine en parlant d’intégration
désintégrée). Il n'y a pas une structure unique regroupant tous les États. On note un
morcellement des structures voire une évolution dans la diversité. Plus de 100 organisations
africaines ont échouées aujourd'hui. Le système communautaire africain a le mérite d'avoir
évolué dans le cadre normatif structurel et organisationnel. Le droit communautaire UEMOA,
OHADA, CEMAC, CEDEAO (Cas Khalifa Sall) sont tant d'organismes qui jouent leur rôle
dans l'espace africain ou plus précisément dans l'espace des États membres.

III-LA LOGIQUE DU PHÉNOMÈNE COMMUNAUTAIRE

Les constituants communautaires pour se démarquer du droit international (n'oublions pas qu'il

est dérivé de ce premier) élabore trois principes :

La supranationalité, l’intégration et l'obligatoriété.

°Le principe de la supranationalité communautaire signifie que les normes communautaires


priment sur les normes des états membres.
°L'intégration c'est le fait d'ouvrir les différents domaines et coordonner les actions pour

amplifier les forces et diminuer les faiblesses, par exemple libre circulation des personnes et

des biens. Il y a des formes d'intégrations et des techniques d’intégration.

Les formes d'intégration sont d'ordre politique (politiques publiques coordonnées), juridique
(établir les normes qui vont supporter le domaine et abandonner les règles nationales pour
accéder aux règles communautaires) ex : OHADA, monétaire (BCEAO, mis en commun des
fonds pour valoriser la monnaie), sociale (Citoyenneté communautaire), économique
(démantèlement des frontières et barrières douanières).
Quant aux techniques d'intégration il s'agit de l'harmonisation permettant d'ouvrir la

discussion et de rapprocher les législations (technique souple et légère) et elle est portée par la

norme communautaire appelée directive communautaire qui est l'apanage des conseillers des

ministres. La deuxième technique est l'uniformisation qui est plus rigide car supprimant toute

notion de nationalisation et contrecarrant la notion de souveraineté. Elle se manifeste par

l'établissement de règlements. La supranationalité c'est le fait que le droit communautaire prime

sur le droit interne des États membres c'est le droit suprême de manière absolue et générale

(Arrêt Constant : fondateur de la supranationalité du droit communautaire).


°L'obligatoriété quant à elle lie les États membres et les contraint à se plier aux décisions des

organismes communautaires. En droit communautaire on s'oblige à exécuter (obligations de

faire ou de ne pas faire). Ce sont des autorisations et des interdictions. Le droit communautaire

pour autant formellement reste du droit international mais dans le fond ils diffèrent.

Première partie : Le cadre constitutif et normatif communautaire

On va aborder les principes communautaires sur lesquels le cadre communautaire est formé

mais aussi les normes qui l'encadrent.

Chapitre1 : Le cadre constitutif

Section 1 : les principes d’ordres existentiels

Il y a des principes d'ordres existentiels. Ils permettent au système communautaire d'exister et

de se propulser.

Le principe d'ouverture et de non réversibilité : C’est pour résoudre le problème qui consiste

à se fermer sur soi-même. L’ouverture, c’est la bienvenue de tout monde dans la communauté.

Tout le monde peut y adhérer. C'est pourquoi on a passé de l'Europe de 6 à l'Europe de 28.

L'ouverture est une condition d'existence du droit communautaire. La non réversibilité c'est

qu’on ne va jamais faire disparaître la communauté. Le phénomène d'intégration est ambitieux

car il se veut d'aller de l'avant c'est la non réversibilité. C'est pourquoi tout système

communautaire se veut aller vers l'Union parfaite. C'est le cas de l'Afrique ou les communautés

auront pour finalité l'Union parfaite de l'Afrique.

Le principe de l'acquis communautaire c’est aussi un principe d'ordre existentiel. L'acquis

communautaire se manifeste par les compétences communautaires. C'est-à-dire on a déjà acquis

des compétences et on veut plus les perdre. On essaye de les développer à l'exemple du riche
qui a acquis de l'argent et veut le préserver. Tout ce qui a été reconnu au système communautaire

est acquis à jamais et ils sont engagés à les préserver. Ce principe a été consacré par les textes

communautaires que ça soit en Europe ou en Afrique.

Le principe du respect des droits humains ; le phénomène communautaire a fait de ce

principe de la sauvegarde des droit humains un principe communautaire. C'est pourquoi les

citoyens peuvent saisir les institutions communautaires pour la défense de leur doit. Exemple :

Khalifa Sall et Karim

Section 2 : Les principes d'ordres fonctionnels

Les principes d’ordres fonctionnels permettent à la communauté de fonctionner et d'évoluer

vers l'avant.

Le premier principe fonctionnel est le principe de la coopération loyale qui est une

consécration textuelle. C'est le constituant communautaire qui la consacré. Ce principe est

appliqué dans le système communautaire car les États sont obligés de coopérer. Si on se trouve

dans le sphère étatique cette coopération se fait entre les pouvoirs (judiciaire, législatif et

exécutif). Le droit communautaire contrairement au droit international n'a pas besoin d'être

nationalisé pour s'appliquer. Il s'applique directement. Il n’a pas besoin de loi de réception.

Dans la sphère communautaire, les autorités législatives dans l'application du principe de la

coopération loyale ne peuvent légiférer contre les règles communautaires. C'est la coopération

législative.

La coopération exécutive est le fait les autorités exécutives nationales appliquent de manière

parfaite la législation communautaire. Exemple si la communauté légifère sur la chute des

barrières douanières, les autorités nationales sont dans la l'obligation de coopérer en exécutant

cette décision. Toutefois, des résistances existent dans son application et là il existe des
commissions dans le système communautaire chargé de vérifier et de sanctionner ces états

exemple Sénégal côté d'Ivoire sur l'huile de palme.

La Coopération judiciaire est l'obligation des juges nationaux de coopérer avec le système

communautaire. Mais les juges nationaux sont interdits de donner une interprétation sur une

question de droit communautaire. Il doit surseoir et saisir le juge communautaire. C'est la

technique du renvoie pour question préjudiciel

L'intérêt du principe de la coopération loyale est de permettre à la communauté d'acquérir une

certaine effectivité du droit communautaire qui est aujourd'hui effective, palpable tel que le

droit OHODA où en matière du droit des affaires les autorités du Sénégal ne sont plus

compétent mais l'autorité communautaire.

Le second principe d'ordre fonctionnel est le principe de la solidarité car les États entre

dans les unions communautaires pour s'entraider. Ils y ont des intérêts. Ex : la Grèce qui en

période de crise se voit aider par la communauté européenne pour retrouver sa stabilité. Le

principe de la solidarité ne s'applique pas aux États récalcitrants qui ne respecté pas la

communauté. Car y a des états dont l'unité n'intéresse pas, ils cherchent que leurs intérêts. On

peut prendre l'exemple de la Grande Bretagne qui n'était intéressé que par quelques aspects de

l'Union pas monnaie ni de libre circulation. Avec la solidarité si un état est attaqué, c'est toute

la communauté qui est attaquée.

(Les moyens financiers des structures communautaires viennent majoritairement des cotisations

des Etats membres. En tant que personnes morales, elles peuvent emprunter, créer des

entreprises communautaires mais aussi des donations des fondations ; les sources sont

nombreuses et diverses)
Le troisième principe qui ne peut pas manquer dans un système communautaire, c'est le

principe du marché commun. Sans marché commun, il n'y a pas de phénomène

communautaire. Car ce dernier, est une union pour assurer le développement communautaire.

Le marché commun permet de faire sauter, de démanteler les frontières physiques. C'est une

des manifestations du principe. Il y'a aussi la disparition des tarifs douanières.

Chapitre 2 : Les procédés ou moyens juridiques communautaires

Ce sont des moyens qui permettent aux structures communautaires de faire leur travail. Ce sont

des moyens d'action à l'exemple de l'acte administratif dans le domaine national. Ce sont des

moyens d'intervention de la communauté. Ils sont de deux ordres : il y a les procédés

juridiques communautaire originaire ou primaires et des procédés juridiques

communautaire dérivés ou secondaires.

Section 1 : Les procédé juridique primaires

Paragraphe 1 : Les traités constitutifs

-La nature du traité

La nature du traité communautaire est fédérative c'est à dire qu'il y a deux sphères une sphère

communautaire (qui traite de la communauté) et une sphère étatique (qui traite du domaine

national). On démarre sur le principe de la souveraineté des États mais on peut aboutir à une

perte de cette souveraineté. C'est la finalité du phénomène communautaire, de faire perdre aux

États leurs personnalités juridiques et ceci est mentionné de manière explicite dès le début et

les états adhèrent. Le phénomène communautaire aura pour aboutissement l'État, un État en

perspective.

- Caractère du traité d'organismes d'intégration communautaire


Le traité est supérieur aux normes nationales des Etats membres, son application est immédiate

et directe aux niveaux des Etats membres. Il n'a besoin que d'une loi de ratification. Un traité

doit être ratifié mais n'a pas besoin de réception. Le système communautaire n'attend pas la

publication dans le journal officiel national car après sa ratification il sera publié dans le journal

officiel communautaire et tout citoyen peut en faire usage. On peut convoquer le traité de

l'UEMOA pour remettre en cause une disposition nationale anti communautaire.

Les caractères : Effet direct ; Applicabilité immédiate ; Primauté sur les normes

nationales

- le contenu des traités communautaires

Ils contiennent leurs objets qui est le développement économique, social et monétaire des états

membres alors que les traités internationaux contiennent que des relations diplomatiques. Il y a

aussi les protocoles et actes additionnels qui consistent à compléter les traités constitutifs. Il a

pour contenu d'intervenir dans les domaines nouveaux tel que l'environnement qui ne se trouvait

pas dans le traité constitutif qui n'avait pas prévu ces situations nouvelles. Les protocoles et

actes additionnels font partie intégrante du traité constitutif. Ils sont aussi du droit

communautaire originaire. Les protocoles sont d'une procédure très lourde à l'image de la

procédure législative organique. Ils n'existent pas dans le domaine communautaire européen. Il

est comparé à un acte administratif ce sont des actes qui interviennent dans le pouvoir

discrétionnaire. C'est utilisé souvent pour la nomination des agents communautaire qui est

signés par les présidents de la république contrairement aux protocoles.

Section 2 : Les procédés du droit communautaire dérivés

Ces actes sont tirés du droit communautaire primaire. Ce sont le règlement, la directive, la

décision communautaire, il y a aussi l'avis et la recommandation communautaire. On va suivre


la hiérarchie selon le pyramide de Kelsen mais si on est dans le cadre général c'est le traité qui

est en haut puis les protocoles et actes additionnels

1/ Le règlement

C'est la technique d'harmonisation et d'intégration par l'uniformisation. Il s'applique

immédiatement et de manière directe aux États. Il n'en pas besoin de cadre de réception et on y

touche rien. Il est obligatoire dans tous ses éléments et applicable dans tous les États. C'est une

technique rigide de l'intégration. Il est pris par le conseil des ministres qui est l'organe législatif

du phénomène communautaire. La conférence des chefs d'États le prend mais tel ne devait pas

être le cas dans un système sérieux où ils doivent prendre que des protocoles. Le conseil des

ministres est l'organe législatif par normalité

2/ La directive communautaire

C'est une technique d'harmonisation. La directive permet de règlementer mais selon la manière

des états. On les donne la marge de manœuvre. Cet acte qui est applicable au niveau des États

membre et ne les lie qu’au niveau des résultats. Mais la manière d’arriver aux résultats importe

peu. Elle est souvent appliquée avec les lois d'application qui consistent à appliquer la directive.

C'est une technique d'harmonisation souple. Elle est la plus utilisée car les États préfèrent plus

la directive que le règlement. Elle émane du conseil des ministres. Elle n'est pas obligatoire

quant au résultats à atteindre.

3/ les Décisions

Elles sont aussi prises par le conseil des ministres pour réglementer le phénomène

communautaire. La décision ne lie pas les États mais elle est adressée aux États pour prendre

des décisions sur certains domaines. C'est aussi une technique souple. C'est aussi le conseil des

ministres qui les prend.


4/ L'avis et la recommandation

Ils n'ont pas de régime juridique.

La recommandation et l'avis sont des conseils adressés aux États membres. Pour les permettre

d'évoluer positivement.

Deuxième partie : Le système communautaire institutionnel

Chapitre 1 : Du système institutionnel décisionnaire communautaire

On trouve dans le système communautaire divers organes chargés de prendre des décisions

comme il y a des instance d'exécution, de contrôle...

Section1 : les organes de direction et de décision

Ils sont les plus hautes instances. Ils sont composés de :

Paragraphe 1 : La conférence des chefs d'États

Qui constitue l'organe où tous les États sont représentés par le chef d'État ou de gouvernements.

Son rôle est définir la politique de communauté. C'est la seule habileté à définir les orientations

de la communauté (sur le développement la santé l’enseignement, l'économie sécuritaire...). Les

chefs d'États s'y regroupent pour régler les problèmes d'ordre communautaire. Ce sont les

politiques communautaires à l'image des politiques publiques au niveau interne.

Les moyens d'action de la conférence des chefs d’États ; le principal moyen d'action de cette

conférence est le traité et les autres normes qui le complètent (protocoles et actes additionnel).

L'acte constitutif ou traité constitutifs est signé par les présidents ou les premiers ministres. À

travers les traités ils disent à la communauté qu'est-ce que c'est que la communauté qu'ils ont

créée et ainsi que ses objectifs. Les protocoles et actes additionnel sont secondaires car elles
complètent les traités en cas nécessité ultérieure. Cette conférence a évolué en Europe pour

devenir le conseil européen qui regroupe les chefs d'État et de gouvernements. La présidence

de la conférence est présidée par l'un des paires. Et la présidence est rotative. La conférence se

réunie une fois par an à l'exception des réunions extraordinaires

Paragraphe 2 : Le conseil des ministres

Qui est en quelques sorte l'organe législatif de la communauté. En Europe ce conseil a disparu

au profit du conseil (c’est le conseil tout court). Le conseil des ministres est composé de

ministres des États membres. Par rapport à la question du jour, le ministre concerné sera présent.

Ex, si on parle de monnaie, c'est le ministre de l'économie qui représentera son État et on aura

un collège de ministre d'économie. Le conseil des ministres se réunit au moins deux fois par an

en plus des réunions extraordinaires en cas de questions d'urgence et de nécessité impérieuse.

Son rôle est d'exécuter les grandes orientations de la conférence des chefs d'États. Les ministres

viennent pour prendre des décisions plus concrètes pour mettre en application les orientations

de la conférence. Il met en pratiques les orientations de la conférence. Cette dernière se limite

qu'à définir les orientations et s'en vas. Son premier moyen d'action est le règlement. Après le

règlement c'est la directive puis la décision et viennent enfin les avis et recommandations. C'est

le conseil qui décide de la matière autrement dit du moyen à utiliser. S'il y a urgence le conseil

préfère le règlement qui est d'application immédiate (préfère la rapidité et qui s'applique sans

état d'âme). Les ministres peuvent choisir la voie de la directive qui plus souple que le

règlement. La décision quand elle est adressée à un état elle obligatoire mais pas directement

applicable tout comme la directive. Contrairement en Europe où la directive est d'application

immédiate. Elle n'a pas besoin d'être adaptée aux réalités nationales. Ceci est consacré par la

jurisprudence qui est une source secondaire du droit depuis 1973 dans l'affaire Emma. C'est une

évolution du régime de la directive en Europe ou la directive requiert des moyens de mesure

d'ordre intérieur pour être appliquée.


Paragraphe 3 : La Commission

Elle vient après le conseil des ministres. C'est l’administratif communautaire. Elle a pour rôle

de traduire en acte concret les décisions prises par le conseil des ministres à l'image du préfet

qui traduit en acte un arrêté du ministre de l'intérieur interdisant une manifestation.

Elle est composée de commissaires nationaux (venant de tous les pays membres). Ils sont

nommés par acte du conseil des ministres. Il regroupe les fonctionnaires de la communauté.

Ses moyens d'actions sont le règlement, la décision, l'avis et la recommandation. Elle ne prend

pas de directives qui est un acte législatif

Mais il fait noter que le règlement communautaire de commission est différent de celui du

conseil des ministres parce que ces règlements sont appelés règlements d'exécution

contrairement à ceux du conseil qui sont originaires. Ex : le ministre de l'enseignement

supérieur prendre une décision de la réglementation dans le domaine du campus et directeur du

CROUS prend une décision pour l'exécuter.

Elle prend aussi des décisions par exemple les nominations qui sont des actes de décisions. Elle

peut recruter des spécialistes dans tous les domaines. Elle peut aussi émettre de avis et

recommandations qui sont non obligatoire.

Section 2 : Les organes autonomes spécialisés ou institutions autonomes spécialisées

communautaires

Ces organes gèrent souvent les questions de la monnaie et des domaines de développement à

l'image des banques centrales mais aussi des banques de développement.

Ces organes bénéficient de traité autonome à l'exemple du traité de l'UMOA (union monétaire

ouest africain) qui précédé celui de l'UEMOA avec l'addition du domaine économique.
Ce traité n'a pas disparu mais est dissout sur le traité de l’UEMOA. Il est toujours en vigueur et

est fondateur de la BCAO, c'est une fonction exclusive pour elle, aucun État ne peut le faire à

sa place. Elle est aussi de coordonner les activités monétaires de la communauté mais aussi de

gérer la conjoncture économique (dépréciations en mettant des politiques d'anticipation sur la

dépréciation).

Les banques de développement aussi sont retrouvées dans le système communautaire africain

avec la banque ouest africaine de développement (BOAD) qui a son siège à Togo. Sa mission

qui lui est assignée est de développer l'espace communautaire ouest africain. Il intervient dans

les pays qui en ont besoin et dans les secteurs nécessiteux. Contrairement à la banque centrale

elle ne bat pas monnaie ni contrôle la conjoncture économique mais d'aider les pays de la

communauté pour accéder au développement. Elle investit et finances des programmes dans

les pays qui en ont besoin dans l'espace (éducation, mal nutrition, formation...). C'est une

structure communautaire qu'on ne retrouve qu'en Afrique. Elle n'existe pas dans le système

communautaire européen.

Section 3 : Les organes de consultation

Ils ont pour rôle d'orienter la communauté à travers des conseils. Ils existent en Europe et en

Afrique.

La chambre consulaire régionale de l’UEMOA qui est composée de spécialistes dans les

domaines de la vie active. Son rôle est de proposer aux États des alternatif pour permettre le

développement. Il est composé de gens ayant une expérience des problèmes et des carences qui

se trouvent dans chaque état à l'image de Serigne Mbour pour émettre des avis sur ces domaines.

Les États peuvent les saisir mais aussi ils peuvent s'autosaisir pour donner leur avis. Le comité

économique social et environnemental en union européenne, c'est un organe de consultation qui

a pour objet l'économie, le social et l'environnement. Son rôle est de travailler et amener à tous
les états membres à adopter des politiques ayant des incidence positives sur l'économie le social

et l'environnement.

Section 4 : Les organes de contrôle du système communautaire

Tout système qui n'a pas contrôle est un système faillible car on peut pas se contrôler autrement

dit sans sanctionner. C'est pourquoi le système communautaire à penser au contrôle. Il y a

Paragraphe 1 : Les organes de contrôle non juridictionnel

On est ici hors contentieux mais dans le contrôle de la bonne marche des institutions. C'est un

contrôle sur la manière dont les institutions communautaires marchent ; c'est un contrôle

démocratique. On peut citer un Afrique : le comité interparlementaire de l'UEMOA composé

de député mais aussi le Parlement de la CEDEAO. Il faut noter que le parlement européen ne

s'arrête pas à ce contrôle démocratique mais joue pleinement son rôle de législateur en votant

des lois de manière collégial alors que tel n'est pas le cas en Afrique ou les parlement

communautaire s'arrête sur le contrôle et de représentation des peuples dans l'instance

communautaire.

Paragraphe 2 : Les organes de contrôle juridictionnel communautaire

Ces sont la cour de justice et la cour des comptes

A§ La cour de justice

La cour de justice européenne est qualifiée de pivot de la construction européenne. La cour de

justice est un organe indispensable pour la construction d'une communauté. C’est pourquoi les

systèmes communautaires de première génération en Afrique ont échoué du fait de manque de

cour de justice. Le juge joue un rôle de contrôle sur les décisions de la conférence des chefs

d'États mais aussi des autres organes de décisions et d'exécution. L'existence de la cour permet
aux juges de mettre en cause les décisions. Le rôle de la cour de justice est d'être le gardien de

l'application des traités et des actes pris pour son application. L'application des normes

communautaire qu'elles soient primaires ou secondaires. La cour permet d'éviter la

nationalisation des normes communautaire (le fait que les juges nationaux sur des questions

communautaires appliquent le droit national au lieu du droit communautaire). Les pouvoirs du

juge communautaire sont étendus car il assure l'uniformisation du droit communautaire mais

aussi son application.

La composition de la cour de justice : c'est une instance collégiale communautaire où on

retrouve de juges ressortissants de chacun des états membre. Il y a des juges du siège et le

parquet (c’est un avocat général près la cour communautaire qui représente les intérêts de la

communauté) qui est le fonctionnement interne.

Les moyens de la cour et l'étendue de son contrôle ; la base juridique de la cour de justice

repose sur le traité constitutif ou aux protocoles additionnels. C'est son acte fondateur.

Le premier moyen de contrôle que dispose la cour de justice est le recours à un manquement

d'un état à ses obligations communautaires. Le recours en manquement est dirigé spécialement

contre les états membres. En Afrique ce recours ne peut être fait par un citoyen communautaire.

Seul un état et la commission peuvent le faire pour manquement aux obligations

communautaire. Le but est que celle-ci lui rappelle ses obligations. La commission veille à

l'application des règles communautaires. Exemple : recours de la commission contre l'État

Malien sur la non application de la décision de la communauté pour la mise en place des cours

de comptes dans tous les États membres. Ce que le Mali n'avait pas respecté. La commission a

assigné l'État malien qui refusé d'appliquer cette orientation par directive et Mali considéré que

ce n’était pas obligatoire. La réponse de la cour était positive pour la commission. C'est une

compétence de la cour sur le manquement d'obligations


Le second moyen est la compétence de la cour en matière de fonction publique communautaire.

Ex, affaire Abderrahmane Dieng/ contre commission

Le troisième moyen est le recours pour interprétation et appréciation des normes

communautaires. Le juge interne(national) est compétent dans l'application des normes

communautaires seulement. Mais en matière de légalité communautaire c'est la cour de justice

communautaire qui entre en jeu (interprétation et appréciation). Le juge communautaire est le

seule qui est compétent d'apprécier la légalité d'une norme communautaire par rapport aux

traités constitutifs.

Quatrième moyen, les recours en matière de responsabilité communautaire.

NB : La cours de justice n'est pas compétente en matière financière, ce sont les cours de compte

internes qui sont compétent.

Le cinquième moyen de compétence est le recours préjudiciel appelé technique du renvoi

préjudiciel qui permet une saisine indirecte de la cour de justice par les citoyens. Ils passent par

le juge national en lui posant une question de droit communautaire. Et le juge national dire je

ne peux pas vous répondre mais je vous envoie au juge communautaire. Ceci permet aux

citoyens de contourner le principe selon lequel ils ne peuvent saisir le juge communautaire.

C'est une longue procédure.

NB : La cours de justice de la CEDEAO en plus de ces compétences à une compétence en

matière de droit de l'homme tout comme celle d’union européenne contrairement à celle de

l'UEMOA.

B§ les cours communes de justice et d’arbitrage :

A l'exemple de la cour de justice de OHODA qui est une cour de cassation sur les décisions des

juges nationaux. Pour la cour de justice de OHODA, on ne juge que sur la base des règles
communautaire. Ceci est prévu parmi les 9 domaines de compétences de OHODA. Le juge de

OHODA est aussi un arbitre sur les potentiels contentieux afin que ceux-ci ne se développent

pas. L'arbitrage permet de régler une affaire de manière amiable sans que la justice y intervient.

L'arbitre rend une sentence arbitrale et si elle ne satisfait pas une partie, la partie peut aller

devant le juge. Le juge OHADA est d'abord un arbitre. L'arbitrage répond aux réalités africaines

où la justice reste toujours une chose qui dépasse. C'est l'intérêt des cours communes de justice

et d'arbitrage. Elles n'existent pas en Europe.

C§ Les cours des comptes

Leur rôle est de s'occuper de la régulation des comptabilités publiques à travers des

vérifications. Elle trouve leur justification dans la volonté d'harmoniser les politiques

financières et monétaires. Elles vérifient les comptes des comptables publiques. Son premier

rôle est de vérifier les comptes des institutions communautaires. Le panier dont sont tenus ces

comptes qui sont des comptes publics. La régularité des comptes des institutions

communautaires. En outre, elles vérifient la régularité des comptes des États membres. Elles

peuvent descendre sur le terrain et le faire ou le déléguer aux cour des comptes nationales qui

sont en fait ses représentant. Elle est composée de juges financiers.

Chapitre 2 : L'organisation des compétences communautaires

Originairement la notion de souveraineté est l'apanage des État, mais maintenant ces états sont

concurrencés dans cet apanage de la souveraineté. L'objectif des instances communautaire

d'intégration est de disposer d'une souveraineté. C'est le principe de consentement des états

membres de se dépouiller d'une partie de leur souveraineté au profit d'une instance

communautaire. Il y a un transfert de souveraineté. Et la conséquence est que ces états ne

disposent plus entièrement de leur souveraineté. L'origine de la souveraineté des instances

communautaire est étatique.


Section 1 : Le principe de l'attribution des compétences communautaires

Ils sont consacrés explicitement par les textes et ceci de la part des États. L’État donne des

compétences bien déterminées à l'instance communautaire.

Quels sont ces domaines de compétences de l'instance communautaire (qui ont l’exclusivité)

Paragraphe 1 : La répartition des compétences entre la communauté et les États membres

Il y'a deux types de répartition possible dans un système communautaire : des compétences

exclusives et des compétences partagées.

A§ Les compétences exclusives

Les compétences exclusives sont des compétences qui permettent à la communauté d'intervenir

seul dans des domaines précis tels que l'économie et la monnaie (domaine économique et

monétaire). En Europe le législateur a fait l'effort de les citer dans l'article 3. En Afrique le

problème d'identification des compétences exclusives subsiste, c'est souvent le juge qui

intervient pour préciser. Ex la concurrence est consacrée par le législateur européen comme

domaine de compétence de la communauté alors qu'en UEMOA ce n'est pas claire et les États

continuaient à légiférer dans ce domaine jusqu'à ce que la commission saisit le juge

communautaire pour qu'il déboute les états membre. En Afrique, ce rôle du législateur européen

est joué par le juge communautaire.

La conséquence aujourd'hui est que les États ont perdu leur souveraineté en matière économique

et monétaire et surtout les domaines dont la communauté dispose de compétences exclusives.

B§ Les compétences partagées

Elles sont partagées entre les États et l'espace communautaire. C’est tous les autres domaines

qui sortent de la compétence exclusive de l'union


Paragraphe 2 : L'exercice des compétences

L'exercice répond à des principes :

Le principe de l'édiction minimale. L'Union va édicter de prescription minimale et les États

membre vont l'appliquer selon leur réalité. Le principe a des conséquences, il est dangereux en

Afrique car les États mettent au-devant leurs intérêts. Il y a un risque de nationalisation des

affaires communautaire. C'est un principe dangereux pour l'effectivité du droit car les États vont

dire que l’Union a édicté minimal et que c'est à nous de faire le reste. Ce principe n'existe pas

en Europe (subsidiaire, proportionnalité et de flexibilité sont les trois principes qui s'exercent

dans le domaine des compétences partagées)

Le principe de la subsidiarité : on va permettre à l’Union de venir récupérer la compétence

partagée au cas où l'État ne peut pas le faire de manière efficace. Ceci pour la protection de

l'intérêt général. Pour que ce principe s'exerce il faut de conditions ; que l'État soit dans

l'incapacité de remplir ses compétences et que l'union est en mesure d'intervenir pour l'exercer.

L'Union n'agit pas dans le domaine des compétences partagées tant que l'État est efficace en

Europe. Alors qu'en Afrique que l'État le fait bien ou mal la communauté va intervenir

Le principe de la proportionnalité : théorisé par la doctrine pour que l'union agît dans le cadre

de ce qui est nécessaire pour rétablir les choses. Elle ne peut pas faire plus, aller au-delà.

Le principe de la flexibilité qui permet à l'Union d'agir, supplante l’État quand ce dernier a

des difficultés d'appliquer les décisions de l'Union. C'est en quelque sorte un principe de

solidarité communautaire.
Conclusion :

La désunion des pays africains en matière d'union ce qui fait échouer les initiatives. Il faut noter

que l'Afrique a connu des générations de phénomène communautaire d'abord avec la

colonisation (AOF Fédération du Mali.) mais ont vu souvent l'échec. C'est à partir des années

90 avec l'arrivée de la deuxième génération d'expérience communautaire que des efforts sont

devenus un peu positif avec l’OHODA. Cette deuxième génération contrairement au première

a connu les cours de justice et l'existence de juge communautaire ce qui a un effet positif sur le

contrôle.

Fin

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