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Dans l’attente du versement intégral de la créance, vous demeurez propriétaire du bien Voilà
une protection efficace contre le risque d’impayés, mais attention à la charge des risques.
Comme vous êtes encore propriétaire du bien, c’est vous qui devez supporter les risques de
pertes ou de dégradation, même si les marchandises ont déjà été remises à l’acheteur. En effet, la
jurisprudence considère que la clause de réserve de propriété n’a pas pour effet de transférer la
garde des marchandises à l’acheteur Tant qu’il n’en est pas propriétaire, l’acheteur n’en est pas
le gardien Sa responsabilité ne peut donc pas être recherchée en cas de pertes ou de dégradation.
- Une action en revendication elle consiste à faire reconnaître votre droit de propriété sur
les marchandises et à vous les faire restituer si elles se trouvent toujours dans les locaux
ou le patrimoine du débiteur.
- Exercer une action sur le prix auprès de l’acquéreur ou des sous acquéreurs, pour exiger
le paiement du reliquat du prix.
Si un bien vendu est détruit ou abîmé en principe, le dommage subi par la chose vendue est à la
charge de l’acquéreur. Mais cette règle est parfois inadaptée et les parties peuvent convenir
d’insérer dans le contrat une clause de dissociation :
Le transfert de la charge des risques intervient, de la sorte, non pas au moment du transfert de
propriété, mais au moment de la livraison du bien. Cette règle étant d’ordre public, le
professionnel ne peut pas s’y soustraire par convention contraire (L216 6 C conso).
Seule exception à la règle, l’article L 216 5 prévoit que « lorsque le consommateur confie la
livraison du bien à un transporteur autre que celui proposé par le professionnel, le risque de
perte ou d’endommagement du bien est transféré au consommateur lors de la remise du bien au
transporteur ».
Elle contraint le vendeur à garantir l’acquéreur l’absence de défauts cachés, c’est-à-dire des
défauts qui n’étaient pas visible lors de la délivrance. La garantie des vices touche les vices qui
affectent l’utilité de la chose. Le plus souvent, cela résulte d’un défaut de conception ou de
fabrication. Mais elle peut aussi être simplement inadaptée aux fins auxquelles on la destine.
Le défaut doit être caché et entraîner un trouble dans l’usage normal de la chose, il faut encore
qu’il soit antérieur à la délivrance.
L’action indemnitaire du fait d’un vice caché, une action en réalité conditionnée?
Selon l’article 568 du DOC l’action rédhibitoire s'éteint, lorsque le vice a disparu avant ou
pendant l'instance en résolution ou en diminution de prix, s'il s'agit d'un vice transitoire de sa
nature et qui n'est pas susceptible de reparaître. Cette disposition ne s'applique pas, si le vice est
de telle nature qu'il pourrait se reproduire.
L’obligation d’information s’impose à tout vendeur, elle doit être de la bonne foi,
l’information ne sera renforcée que si le produit est nouveau, ou si la mesure de ses
compétences ne lui donne pas des moyens pour apprécier les caractéristiques
techniques du bien vendu.
Lorsque le contrat de vente porte sur une chose complexe, tel un ordinateur, le
vendeur est tenu d’une obligation accessoire de conseiller l’acquéreur. Cette
obligation existe avant la conclusion du contrat et se poursuit après sa formation,
elle permet à l’acheteur de tirer profit d’un bon fonctionnement du produit.
B- Des obligations de l’acheteur : (articles 576 à 584 :
L'acheteur a deux obligations principales :
1 . Celle de payer le prix;
2 . Et celle de prendre livraison de la chose
1 . L’obligation de payer le prix;
Concernant le paiement du prix, on peut se poser 3 questions.
A qui doit on payer ?
L’acquéreur doit se libérer du prix de vente entre les mains du vendeur lui-même ou à la
personne qu’il a mandatée mais le mandat ne se présumant pas, il incombe à l’acheteur qui paie
entre les mains d’un tiers de s’assurer que ce tiers a bien qualité ou pouvoir de recevoir le
paiement.
Combien doit on payer ?
Le paiement porte sur le prix convenu et ses accessoires puisqu’au terme de l’alinéa 2 de
l’article 577 du DOC les frais du paiement sont à la charge de l’acheteur Selon les termes du
contrat, le prix peut également comporter d’autres composantes telles que les frais de transport,
les droits de douane.
Quand et comment payer ?
L’alinéa 1 er de l’article 577 du DOC dispose que « l’acheteur est tenu de payer le prix à la
date et de la manière établie au contrat à défaut de convention, la vente est censée faite au
comptant et l’acheteur doit payer au moment même de la délivrance ».
Ainsi sauf clause contraire dans le contrat, délivrance et paiement doivent s’exercer
simultanément Ce qui permet au vendeur de bénéficier d’une double garantie en cas de non-
paiement du prix :
• Droit de revendication des choses mobilières en vertu des dispositions de l’article 582 du DOC
qui énonce que le vendeur qui n’a pas accordé de délai peut aussi, à défaut de paiement du prix,
revendiquer les choses mobilières qui se trouvent au pouvoir de l’acheteur ou en arrêter la vente
دعوى االسترداد
• Droit de rétention qui sur la base de l’article 583 du DOC octroie à l’acheteur qui est troublé
ou qui se trouve en danger imminent et sérieux, en vertu d’un titre antérieur à la vente la
possibilité de retenir le prix tant que le vendeur n’a pas fait cesser le trouble ( )حق الحبس.
2- L’obligation de prendre livraison de la chose :
L’acheteur est tenu de prendre livraison de la chose vendue à la date et au lieu fixé
par le contrat. A défaut de retirement, le vendeur pourra demander l’exécution
forcée ou la résolution de la vente. Dans ce cas l’acheteur doit supporter les impôts,
les frais de conservation de la chose et les charges qui peuvent la grever.
CHAPITRE 2 : LES SPECIFICITES DE CERTAINS TYPESDE CONTRAT
DE VENTE
Certains types de contrat de vente présentent des spécificités particulières
-le contrat de vente commercial,
-la vente à réméré (articles 585 à 600 du DOC)
-la vente à option (articles 601 à 612 du DOC)
-la vente selem (articles 613 à 618 ) et
-la vente d’immeuble en l’état futur d’achèvement
(articles 618 1 à 618 20 du DOC).
1) LES SPECIFICITES DE LA VENTE COMMERCIALE :
Acheter pour revendre c’est la définition classique de l’acte de commerce tel qu’il est défini
par l’article 6 de la loi n 15-95 formant code de commerce. Il ne faut oublier que la vente
commerciale n’est pas réglementée par le code du commerce et qu’elle obéit donc aux règles
générales du DOC toutefois, les usages commerciaux jouent un rôle très important ainsi que les
dispositions légales particulières, par exemple la loi sur la concurrence.
a- La forme du contrat :
L’écrit n’est pas obligatoire même pour les ventes importantes, le contrat n’est rédigé qu’en vue
de ménager une preuve. En outre, en matière commerciale, il existe très souvent des contrats
préétablis dans lesquels figurent « les conditions générales de vente »
Un écrit est toutefois exigé, il s’agit de la facture depuis la promulgation de la loi n 6 99 et ceci
essentiellement pour des raisons fiscales La facture doit contenir un certain nombre de mentions
obligatoires.
b- Le consentement :
L‘offre de vente effectuée par un commerçant est normalement impersonnelle et à durée
indéterminée elle résulte par exemple de la présentation de marchandises en vitrine ou en
étal, de la diffusion de notices commerciales, de catalogues de produits. Toutefois, la loi sur la
concurrence a fixé un certain nombre de règles relative à la publicité et à la protection du
consommateur.
L’acceptation de l’acheteur ne peut résulter de son silence comme dans le droit commun. Le
régime de l’acceptation de la vente commerciale entraîne souvent des difficultés car elle est
ralentie par un délai de réflexion donné dans certains cas à l’acheteur et notamment par
l’exercice du droit de rétractation.
c- L’objet :
La vente commerciale peut porter sur tout objet pouvant être dans le commerce Dans les
contrats de vente commerciale, il sera utilement précisé la qualité ou l’ensemble des qualités
de la chose objet du contrat, en l’absence de définition de ces qualités, la marchandise devra
être de qualité « loyale et marchande ».
d- Les obligations :
La jurisprudence et la doctrine ont admis une troisième obligation à la charge du vendeur (en
sus de l’obligation de délivrance et de celle de garantie) c’est l’obligation de renseignement.
2) La vente à réméré (articles 585 à 600 DOC ) : (vente avec faculté de rachat)
L’article 585 du DOC définit la vente à réméré comme étant « la vente par laquelle l’acheteur s
oblige, après la vente parfaite, à restituer la chose au vendeur contre remboursement du prix ».
La faculté de rachat est limitée dans le temps pour une durée maximale de 3 ans art 586 DOC
Ce délai de 3 ans est d’ordre public, même le juge ne peut prolonger ce délai Toutefois, si c’est
par la faute de l’acheteur que le vendeur n’a pu exercer la faculté de rachat, l’expiration du
délai fixé ne l’empêche pas d’exercer son droit.
Les effets de la vente à réméré :
- Pendant la durée du délai, l’acheteur peut jouir de la chose vendue à titre de
propriétaire, il en perçoit les fruits et exerce toutes les actions relatives à la chose pourvu
que ce soit sans fraude.
- Le vendeur peut exercer son action de rachat contre un second acquéreur quand bien
même la faculté de rachat n’aurait pas été déclarée dans le second contrat Si le vendeur
n’exerce pas son droit de rachat dans le délai stipulé au contrat, il perd son droit.
- Si au contraire, le vendeur exerce son droit de rachat, la chose vendue est censée n’avoir
jamais cessé de lui appartenir.
- La faculté de réméré s’exerce par notification faite par le vendeur à l’acquéreur de sa
volonté d’effectuer le rachat le vendeur doit en même temps faire une offre de prix.
- Le vendeur qui use du pacte de rachat ne peut rentrer en possession de la chose vendue
qu’après avoir remboursé le prix qu’il a touché, et les dépenses qui ont augmenté la
valeur de la chose.
- L’acheteur doit restituer la chose ainsi que tous ses accroissements depuis la vente, les
fruits qu’il a perçus depuis le jour où le prix a été payé. Il a un droit de rétention du chef
des remboursements qui lui sont dus.
Le contrat de bail
Définition :
Le contrat de bail est un contrat par lequel l’une des parties, cède à l’autre la jouissance d’une
chose mobilière ou immobilière, pendant un certain temps, moyennant un prix déterminé que
l’autre partie s’oblige à lui payer.
Le mot bail n’apparait pas dans le DOC, on utilise une expression plus ancienne : le louage.
Selon l’article 626 du DOC, il y a deux sortes de contrats de louage : celui de choses; celui de
personnes ou d'ouvrage.
Les caractères communs du contrat de bail (1) elle ne souligne pas, en revanche, la diversité des
contrats de bail (2).
1- Les caractères communs du contrat de bail :
Le contrat de bail se caractérise par la mise à disposition d'une chose en contrepartie du
paiement d'un prix.
-La mise à disposition d'une chose :
Le contrat de bail n'héberge ni une obligation de donner ni, à proprement parler, une
obligation de faire, mais une obligation de praestare. Il suppose la mise à disposition d'une chose
(a) pour une durée limitée (b).
a) Une simple mise à disposition :
L'obligation principale du bailleur est de laisser au preneur la jouissance de la chose. Cette
jouissance n'emporte aucune altération ni aucun démembrement de la propriété le bailleur
demeure pleinement propriétaire au cours et à l'issue du contrat de bail. En effet c’est ça qui
caractérise le contrat de bail de celui de vente, mais dans la pratique on trouve des pratiques qui
rassemblent ces deux contrats (le cas d’une location-vente). Économiquement, la location-vente
réalise une opération de crédit pour laquelle le « bailleur-vendeur » se garantit au moyen de la
conservation de la propriété. Néanmoins l'opération demeure juridiquement découpée, La
période de mise à disposition du bien est assujettie au régime juridique du contrat de bail,
l'époque du transfert de propriété subit le régime de la vente.
b) Une durée limitée :
Le bail est nécessairement pourvu d'une durée limitée « un certain temps » art 627 du DOC. Ce
caractère de durée limitée est considéré comme une garantie, assurant au bailleur et au preneur
une relative stabilité de la relation contractuelle. À cet égard, le bail se distingue de la convention
d'occupation précaire dans laquelle le propriétaire de la chose mise à disposition se réserve la
faculté d'en récupérer l'usage à tout instant de manière quasi discrétionnaire.
- Un prix :
Le contrat de bail suppose qu'un prix soit payé en contrepartie de la mise à disposition de la
chose. A défaut, le contrat revêt la qualification de prêt à usage qui est « essentiellement
gratuit ».
2- La diversité des baux :
Une distinction mérite d’être faite avant tout entre le bail civil et le bail commercial d’une part,
et entre le bail professionnel et le bail à usage d’habitation d’autre part.
a- Le bail civil :
Le contrat de bail à usage d’habitation ou à usage professionnel compte parmi les contrats qui
ont bénéficié d’une réglementation propre de la part du législateur
En effet, ce contrat revêt une importance centrale dans le contexte marocain vue sa dimension
socio-économique et juridique et sa contribution dans l’économie nationale.
Ainsi les relations contractuelles entre le bailleur et le locataire des locaux à usage
d’habitation ou à usage professionnel, posent d’innombrable problèmes ce qui a justifié
l’intervention du législateur dans plusieurs reprises afin d’assurer un encadrement juridique
cohérent et harmonieux.
Le statut spécial du bail civil s’applique exclusivement aux locaux destinés à l’habitation c'est à
dire les baux résidentiels ainsi qu’aux locaux à usage professionnel qui vise les baux de locaux
destinés exclusivement à l’exercice d’une profession non commerciale ou artisanale, c'est à dire
d’une profession libérale.
b- Le bail commercial :
Comme son nom l'indique, le bail commercial industriel et artisanal repose sur un contrat établi
entre deux parties à savoir d'une part le locataire et d'autre part, le propriétaire d'un local à
usage commercial industriel ou artisanal, aussi appelé le bailleur. Le statut des baux
commerciaux s’applique, pour l’essentiel aux baux immobiliers destinés à l’exploitation d’une
clientèle commerciale, artisanale ou industrielle.
Dispositions juridiques relatives au contrat de bail :
Au fil du temps, le contrat de location a connu une longue évolution, il compte parmi les vieux
contrats. Au Maroc, avant le protectorat français le bail était régi par la Charia. A partir de 1913
le texte juridique de base régissant le bail à usage d’habitation ou professionnel est le dahir des
obligations et des contrats qui consacre la liberté contractuelle et la suprématie du principe
d’autonomie de la volonté.
Ainsi que, le premier texte juridique spécial régissant le bail civil au Maroc remonté aux
années vingt, le dahir du 05 mai 1928 édictant des mesures temporaires au regard des baux à
loyers qui a paralysé quelque dispositions générales relatives au droit commun du bail. En 21
janvier 1981, et suite aux exigences de l’époque et de la nécessité de consacrer la protection de
la partie faible dans les rapports contractuels du bail, le législateur a intervenu par
l’intermédiaire de la loi 6-79, en vue de protéger le locataire et particulièrement à la fin du
contrat de bail.
Le bail fait l’objet de statuts spéciaux et le D.O.C. lui consacre 73 articles (de 626 à 699). Il faut
dire que les dispositions du DOC sont applicables en l’absence d’un règlement spécifique. Il
existe par ailleurs un ensemble de textes législatifs qui réglementent le contrat de bail, la loi n°
67-12 entrée en vigueur en date du 28 février 2014 organisant les rapports contractuels entre
les bailleurs et les preneurs des locaux à usage d’habitation ou à usage professionnel. En effet,
l’entrée en vigueur de ce nouveau texte a provoqué plusieurs conséquences juridiques en
abrogeant :
- Le dahir du 26 safar 1360 (25 mars 1941) réprimant le refus de location ;
- Le dahir du 23 avril 1954 répriment la spéculation illicite sur les loyers ;
- le dahir du 25 rabia I 1360 (23 avril 1941) prescrivant la déclaration des locaux vacants ;
- le dahir du 25 rejeb 1360 (19 août 1941) relatif aux déterminations des locaux à usage
d’habitation ;
- la loi n° 6-79 organisant les rapports contractuels entre les bailleurs et les locataires des
locaux d’habitation ou à usage professionnel.
- Les dispositions de la loi n°07-03 relative à la révision du montant du loyer des locaux à usage
d’habitation ou usage professionnel, commercial, industriel ou artisanal s’appliquent seulement
aux baux à usage commercial, industriel ou artisanal.
Nous allons mettre la lumière dans un premier temps, sur les créations et les apports de cette
nouvelle loi n 67 12 (1) et dans un second temps, nous allons aborder les limites et les
insuffisances constatées au niveau de cette nouvelle réglementation (2).
1)- Les nouveautés de la loi n 67-12 organisant les rapports contractuels entre le
bailleur et le locataire :
La loi 67 12 vient consacrer des nouvelles règles juridiques pour l’organisation des rapports
contractuels entre le bailleur et le locataire, elle intègre des dispositions applicables aussi bien au
bail à usage d’habitation que professionnel. L’entrée en vigueur de cette nouvelle législation en
matière de location a apporté plusieurs dispositions juridiques qui ont impacté aussi bien le
processus de formation du contrat de bail civil que son exécution (A) ainsi que la fin de des
relations contractuelles entre le bailleur et locataires (B).
A- Les innovations de la loi n 67 12 relatives à la formation et l’exécution du contrat de bail :
Avant l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation du bail civil (la loi 67 12 le droit
commun du bail (était en perpétuel concurrence avec les règles spéciales régissant le contrat de
location à usage d’habitation ou usage professionnel
La loi 67 12 vient délimiter les frontières entre le droit commun du bail et le droit spécial du
contrat de bail à usage d’habitation ou à usage professionnel tout en essayant de remédier aux
anomalies révélées par la pratique jurisprudentielle et les écrits doctrinaux, par plusieurs
dispositions juridiques nouvelles dont voici les principales.
Nous allons se focaliser d’abord sur le champ d’application qui devient plus clair (a) ensuite
nous analysons les aménagements apportés aux principes de consensualisme du contrat de bail
et l’emplacement accordé par le législateur à l’écrit tout au long de la relation contractuelle (b)
et en dernier lieu nous allons mettre la lumière sur les précisions apportées par la loi 67-12
concernant les obligations du bailleur d’une part, et des obligations du locataire d’autre part (c)
dans une perspective d’équilibre contractuel recherché entre les parties au contrat de bail.
a- Le champ d’application :
Le premier article de la nouvelle loi 67-12 délimite avec plus de précision le champ
d’application de cette nouvelle réglementation des baux civils en édictant que « Les dispositions
de la présente loi s'appliquent aux baux des locaux d'habitation ou à usage professionnel,
meublés ou non, et dans la durée du bail dépasse 30 jours ». En précisant la durée à partir de
laquelle un contrat de bail sera semis aux dispositions de la loi 67 12 permet distinguer
clairement entre les baux hôteliers et des baux à usage d’habitation ou à usage professionnel.
Il s’ensuit que ce nouveau texte ne s’applique pas aux locaux à usage commercial, industriel
ou artisanal qui restent soumis à la loi 49 16 relative aux baux commerciaux.
b- Le consensualisme et l’écrit obligatoire :
Préalablement, Le contrat de bail est un contrat synallagmatique et parmi les conditions de
validité de ce contrat il y a le consentement C’est ce qui confirme l’article 628 du DOC. Ainsi
que l’article 2 de la nouvelle loi 67 12 qui précise que seule la volonté des parties détermine les
conditions du loyer Donc la loi 67 12 consacre clairement la règle édictée par l’article 230 du
DOC, le contrat est la loi des parties.
Le législateur a adopté le courant qui prône la consécration du formalisme dans les relations
contractuelles en matière locative afin de faciliter la procédure de la preuve en vue d’établir
l’équilibre contractuel dans les baux civils. L’article 3 de la loi 67-12 impose de dresser un état
des lieux détaillé et précis dans un acte écrit, daté et signé par les deux parties et légalisé auprès
des instances concernées, au moment de l'entrée dans le local et lors de la fin dudit contrat. A
défaut le locataire sera également présumé avoir reçu le logement en bon état (Article 677 du
DOC).
c- Précision des obligations des bailleurs et des obligations du locataire :
La loi 67 12 a donné beaucoup d’importance à l’identification des engagements légaux du
bailleur et du locataire tout en consacrant un chapitre tout entier intitulé des obligations du
bailleur et du locataire.
Les obligations du bailleur :
- Le bailleur s’engage à mettre à la disposition du locataire un local salubre, comportant
toutes les parties indispensables telles qu’une salle de bains, cuisine. C’est ce qui prévoit
l’article 5 de la loi 67-12.
- Le bailleur devra garantir au preneur la réception du local loué et sa jouissance pleine et
sereine, lui garantir tous les vices à même d’entraver ladite jouissance, sauf ceux
soulignés dans l’état des lieux ou faisant l’objet de l’accord express. Art8.
- Le bailleur doit entretenir le local de manière à permettre son utilisation suivant les
stipulations du contrat et procéder aux réparations nécessaires pour sa préservation.
Art10.
- Le bailleur devra remettre au preneur un reçu signé par lui en personne ou par son
mandataire agréé à cet effet, comportant les détails des montants payés par le preneur,
en distinguant entre loyer et frais en découlant. Art11
Les obligations du preneur :
- Le preneur s’engage à payer le loyer dans le délai fixé dans le contrat et, le cas échéant,
tous les frais locatifs qu’il assume en vertu du contrat ou conformément aux textes de loi
applicables. Art12
- Le preneur doit rendre le local loué au bailleur à la fin ou à la résiliation du contrat de
bail, s’il s’y maintient au-delà de cette date, il devra payer un dédommagement fixé par
le tribunal, représentant au moins le double du loyer, pour l’occupation du local. En
outre, il assumera la responsabilité de la réparation de tout dommage établi affectant le
local et est considéré comme occupant du bien d’autrui sans titre. Art13
- Le preneur devra conserver le local loué et l’utiliser selon à l’usage auquel il est
consacré, suivant les stipulations du contrat. Il devra répondre de toute perte ou de tout
vice affectant le local loué de son fait ou de son erreur. Toutefois, il ne répondra pas des
pertes ou vices découlant de : l’utilisation habituelle et normale, cas fortuits ou de force
majeure, etc. Art14
- Le preneur ne peut apporter de modifications au local et aux installations loués sans
avoir obtenu l’accord écrit du bailleur. A défaut dudit accord, le bailleur peut obliger le
preneur à l’occasion de son congé à rétablir l’état initial ou peut conserver à son
bénéfice les modifications réalisées sans possibilité pour le preneur de demander une
indemnisation pour les frais engagés. Néanmoins, si les modifications apportées au local
constituent un risque pour le local ou au fonctionnement des installations qu’il contient,
le bailleur peut obliger le preneur à rétablir l’état initial, d’urgence et à ses frais.
- Le preneur doit permettre au bailleur de procéder aux travaux nécessaires pour la
préservation de l’entretien du local loué et aux réparations urgentes qui ne sauraient
être reportées jusqu’à la fin de la relation locative. Toutefois, si la réalisation de ces
réparations donne lieu à la privation du preneur, entièrement ou partiellement, du local
loué pour plus de trois jours, il pourra résilier le contrat de bail ou saisir la justice pour
solliciter la déduction d’une partie du montant du loyer adapté à la période de sa
privation dudit local. Art17
- Le preneur qui invoque une gêne dans la possession ou d’un vice entravant l’entrée en
possession ne peut refuser de ce fait, en aucun cas, de payer le loyer à son exigibilité.
Cependant, il peut solliciter du tribunal la réduction d’une partie du loyer selon le
volume du dommage.
Les innovations affectant l’exécution du contrat bail civil :
a- Les réparations locatives et les travaux d’entretien :
La nouvelle loi 67-12 prévoit explicitement que ses réparations locatives sont exclusivement à la
charge du locataire, et le bailleur n’est tenu qu’on cas d’une stipulation contractuelle, dans ce
sens les dispositions de l’article 19 précise que, est considéré comme réparations locatives, les
travaux d’entretien courant, les simples réparations exigées par l’usage normal du logement.
b- La révision du loyer :
La nouvelle loi 67-12 qui établit un nouveau statut spécial pour le contrat de bail civil définit
en effet avec précision tous les cas qui peuvent donner lieu à la résiliation du contrat de location.
L’article 56 prévoit que le propriétaire à la possibilité de résilier le contrat sans congé en cas: