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Section III : Les obligations de l’acheteur :

Les obligation mises à la charge de l'acheteur sont moins nombreuses


que celle pesant sur le vendeur. Il doit en effet payer le prix et prendre
livraison de la chose (obligation de retirement). 1
I- L’obligation de payer le prix
Il s’agit de la principale obligation de l’acheteur
La localisation du paiement :
a- date du paiement :
L’obligation de payer le prix est une obligation corrélative à
l’obligation du vendeur de livrer la chose vendue. Il est donc normal
que, ces deux obligations s’exécutent simultanément, sauf convention
contraire.
Par conséquent, si un délai de délivrance est accordé au vendeur,
l’acheteur bénéficie automatiquement du même délai pour payer le
prix.
Il s'agit d'une situation différente du droit commun, selon lequel
si l'une des parties se voit accorder un délai dans un contrat
synallagmatique pour remplir l'une de ses obligations, le délai ne
profite pas automatiquement à l'autre partie pour remplir ses propres
obligations.

En tout état de cause, il ne saurait être déduit de


l'interdépendance entre l'obligation de délivrance et l'obligation de
payer le prix, que la délivrance suppose le paiement du prix, l’article
577 D.O.C. ne déroge en aucun cas à la règle de Preuve : l'acheteur,
bien qu'ayant reçu la chose vendue, doit prouver qu'il en a payé le
prix.
L’échéance ainsi fixée dans la loi doit être respectée. Néanmoins
un délai de grâce peut être accordé à l’acheteur comme au le vendeur
soit à l’amiable soit par le juge. Dés lors le terme commence à couvrir

1
article 576 du D.O.C
à partir de la date de conclusion du contrat si les parties n’ont pas
établit une autre date.
En outre le paiement peut être antérieur à la délivrance, que ce
soit partiellement par le versement d’un acompte … ou totalement
commande avec paiement anticipé.
Le paiement peut aussi être postérieur à la délivrance,
notamment dans le cas le paiement échelonné, lorsque le vendeur
consent des facilités ou un crédit à l’acheteur2.
b- le lieu de paiement :
En règle génale du droit commun des contrats, une créance est
payable au domicile du débiteur. Or L’article 577 du D.O.C déroge à
cette règle, il dispose au contraire, que le prix est payable au lieu de la
délivrance et ce lieu est en principe celui où la chose est située au
moment de la vente, c'est-à-dire, souvent le lieu du domicile du
vendeur créancier du prix.
Le prix est donc portable et non quérable comme en droit
commun. Cette dérogation au droit commun s’explique par le fait que
le vendeur livre la chose à l’acheteur en échange du prix. Les deux
obligations étant corrélatives, il est indispensable que le prix soit payé
là où la chose est livrée3.
Mais le motif de la règle en trace la limite. Ainsi, si d’après la
convention le paiement doit s’exécuter à un moment autre que le
moment de la délivrance, le droit commun s’applique de nouveau : le
prix doit être payer au domicile de l’acheteur.
Bien entendu, la convention peut changer à tout moment le lieu
de paiement, que les dispositions légales supplétives déterminent selon
le cas, ainsi si l’acheteur paye avec un chèque, c’est chez le banquier
tiré que le prix se trouve payé.
B- Montant du paiement :
L'acheteur doit payer le prix convenu soit le montant d'argent qui
a été déterminé de façon directe ou indirecte, lors de la conclusion du
contrat. L’acheteur doit, avec le prix, les accessoires de celui-ci, sauf
convention contraire. Outre les frais de vente qui constitue un
accessoire du prix, il faut rattacher au prix et mettre à la charge de
l'acheteur les intérêts du prix ainsi que les frais de transport et les
droits de douane, les frais occasionnés par les opérations de change,
2
COLLART DUTILLEUL François, DELEBECQUE Philippe, op. cit, p.298.
3
les frais d’actes tels que les honoraires de notaire et les droits
d’enregistrement et de timbre, les frais d’emballage, et enfin les frais
de chargement et de transfert.
Aux côtés de ces frais il faut aussi mentionner les sommes à
payées en plus par l’acheteur : les intérêts du prix qui sont dus aux
taux légaux (art 875 du D.O.C ) , lorsque l’acheteur paie sont prix en
retard4.
C- Garantie du paiement :
Lorsque l’acheteur n’exécute pas ses obligations de payer le
prix, le vendeur a le choix entre deux attitudes : l’exécution forcée du
contrat ou la résolution.
a- L’exécution forcée du contrat :
Si le vendeur choisit l’exécution du contrat, il dispose contre
l’acheteur d’une action en paiement du prix, mais le législateur ne se
contente pas de lui reconnaître la possibilité d’exercer une telle action,
il lui confère en outre deux garanties .
Si la chose n’a pas encore été remise à l’acheteur, le vendeur a
un droit de rétention sur cette chose (art 504 à 508 du D.O.C).
Si l’acheteur à déjà entre les mains la chose vendue, le vendeur a
un droit de revendication sur cette chose.
1°- Le droit de rétention :
En cas de non paiement du prix l’art 504 du D.O.C permet au
vendeur de refuser la délivrance : « Le vendeur qui n’a pas accordé
de terme pour le paiement n’est pas tenu de délivrer la chose .. » c’est
l’application au contrat de vente de l’exception d’inexécution. C’est la
conséquence de la corrélation qui existe entre les deux obligations ,
l’art 507 dispose que le vendeur n’est pas tenu de délivrer la chose
vendu , quand même il n’aurait pas accordé un délai pour le paiement
(vente au comptant).
Ce droit de rétention , le vendeur le conserve en vertu de l’article
507 du D.O.C.
1°) si depuis la vente l’acheteur est tombé en déconfiture (le
droit de rétention ouvert pour le vendeur à terme) .
2°) s’il était déjà en faillite au moment de la vente, à l’insu du
vendeur .
3°) s’il a diminué les sûretés qu’il avait donné pour le paiement,
de manière que le vendeur se trouve en danger de perdre le prix.
4
?,
Par ailleurs le droit de rétention subsiste dans les vente en bloc le
vendeur peut retenir la totalité des choses vendues jusqu’à paiement
de la totalité de prix (art 505 D.O.C).
2°- Le droit de revendication :
L’article 582 du D.O.C confère au vendeur impayé de
revendiquer la chose mobilière vendu qui se trouve entre les mains de
l’acheteur , pour se faire il faut respecter que l’action en revendication
soit intentée dans les quinze jours à partir de la remise de la chose à
l’acheteur.
La revendication à lieu même si la chose vendue a été incorporée
à une chose immobilière et à l’encontre de tous les ayants droit à
l’immeuble.
Effet de revendication :
La revendication remet le vendeur dans la position où il se
trouvait avant d’avoir livré la chose . Il recouvre le droit de rétention
et peut refuser de se dessaisir jusqu’au versement du prix .
Mais si la vente n’est pas résolue, le vendeur peut donc, s’il le
veut contraindre l’acheteur , par toutes les voies de droit, à prendre
livraison , moyennant paiement . Mais bien entendue , s’il préfère, le
vendeur peut demander la résolution du contrat (art 581 du D.O.C).
b- L’action en résolution :
la résolution de la vente fait recouvrer au vendeur
rétroactivement la propriété de la chose vendue et cela lui permet
d’échapper au concours des autres créanciers de l’acheteur, puisque la
chose vendue est censée n’être jamais entrée dans le patrimoine de
l’acheteur.
Trois résolutions de la vente :
 Elle est facultative.
 Elle est judiciaire.
 Elle peut être conventionnelle.
1- La résolution de la vente est facultative :
Le caractère facultatif de la résolution de la vente par le vendeur
impayé signifie que ce dernier peut toujours maintenir le contrat en
accordant à l’acheteur un délai de grâce. Cette faculté peut également
être exercée par le juge.
2- La résolution judiciaire de la vente :
La résolution de la vente pour défaut de paiement du prix ne se
produit pas de plein droit par la seule stipulation d’un délai. Le
vendeur doit le faire prononcer par le tribunal, c’est une résolution
judiciaire en vertu de l’application des dispositions de l’art 259 du
D.O.C la résolution du contrat n’a pas lieu de plein droit, mais doit
être prononcée en justice.
Le non paiement du prix par l’acheteur n’est pas une cause de
résolution de plein droit du contrat qu’au cas de stipulation expresse
au dit contrat ou de coutumes du lieu.
Dans notre droit la résolution est donc judiciaire mais les parties
peuvent convenir que le défaut de paiement de prix à l’époque
convenue entraînera la résolution de la vente sans intervention du
tribunal.
Les effets de l’action en résolution pour défaut de paiement du
prix sont en principe ceux du droit commun. La chose doit être
restituée au vendeur qui la reprend libre des droits réels que l’acheteur
aurait pu , dans l’intervalle, consentir à des tiers.
Le vendeur en revanche restitue, les acomptes versés sur les prix.
Si la chose est frugifère, il pourra réclamer la restitution des fruits,
mais devra en retour, les acomptes par lui touchés.
L’acheteur sera tenu de réparer le préjudice résultant des
dégradations qu’il aurait fait subir à la chose. En somme la résolution
offre au vendeur la possibilité de réclamer à l’acheteur des dommages
intérêts pour la réparation du préjudice que cette résolution lui cause.
3- Les résolution de la vente peut être conventionnelle :
L’article 581 de D.O.C décide que « s’il est stipulé, d’après le
contrat ou la coutume du lieu que la vente serait résolue faute du
paiement du prix, le contrat est résolu de plein droit par le seul fait du
non paiement dans le délai convenu ».
Il et en effet d’usage en ce qui concerne les ventes de certaines
marchandises, autrement dit de procéder à ce qu’on appelle une
revente compensatoire.
Cela implique que le vendeur, puisqu’il revend, a recouvré
d’abord la propriété des marchandises, par la résolution de la vente.
La résolution sans intervention du tribunal nécessite en toute
hypothèse une sommation de payer faite par le vendeur selon l’article
254 du D.O.C « le débiteur est en demeure, lorsqu’il est en retard
d’exécuter son obligation, ou en partie, sans cause valable ».
II- L’obligation de prendre livraison de la chose : l’obligation
de retirement) :
Il a été dit précédemment que l’obligation de délivrance qui pèse
sur le vendeur consiste seulement , sauf convention contraire, dans
l’obligation de mettre la chose vendue à la disposition de l’acheteur.
Par conséquent, l’acheteur, lorsque la chose vendue est ainsi
mise à sa disposition, il se trouve tenu de l’enlever lorsqu’il s’agit de
vente mobilière, cela est toujours le cas de la marchandise.
A- Contenu de l’obligation de retirement :
a- analyse de l’obligation de retirement :
L’acheteur est tenu de retirer matériellement la chose vendue ou
de la faire retirer par un tiers pour son compte.
Notons que cette obligation de retirement qui pèse sur l’acheteur
ne n’exécute point un transfert de propriété, l’acheteur acquiert en
général la propriété dès l’échange des consentement, mais il n’en reste
pas moins tenu de prendre livraison.
L’obligation de retirement ne s’exécute pas non plus par le
transfert de possession. la possession, elle aussi passe en général à
l’acheteur par le seul échange de consentements, car en principe, dès
l’échange des consentements, l’acheteur possède par l’intermédiaire
du vendeur, bien qu’il n’ait pas encore la chose entre les mains.
L’acheteur devenue possesseur n’a pas pour cela exécuté sont
obligation de retirement.
En effet l’obligation de retirement opère un transfert , non pas de
la propriété ni de la possession , mais de la détention de la chose
vendue .
b- Le lieu du retirement :
l’art 580 du D.O.C l’acheteur est tenu de prendre livraison de la
chose vendu dans le lieu et la date fixé par le contrat.
Puisque le retirement est corrélatif à la délivrance, l’acheteur est
tenu d’effectuer celui-ci au lieu où le vendeur est tenu d’effectuer la
délivrance. A cet égard on sait que sauf convention contraire, la
délivrance doit s’effectuer au lieu où se trouve la chose au moment de
la vente. C’est donc là que l’acheteur doit procéder au retirement .
Toutes les conventions qui modifient le lieu de la délivrance,
modifient par la même le lieu de retirement qui ne peut être que celui
de la délivrance .
a- Frais et moyens de retirement :
Le retirement étant à la charge de l’acheteur, c’est lui qui doit
supporter les frais, il supporte donc les frais de douanes lorsque la
livraison s’effectue avant le passage en douane.
D’autre part, l’acheteur sauf convention, ou usage contraire doit
fournir le matériel nécessaire au retirement (personnel + matériel).
d- Epoque de retirement :
En principe le retirement doit s’effectuer au moment où
s’exécute la délivrance, celle-ci devant s’accomplir, sauf convention
contraire, dès la conclusion de la vente.
Selon l’art 580 DOC à défaut de convention ou d’usage, il est
tenu de la retirer immédiatement, sauf le délai normalement nécessaire
pour opérer le retirement.
Si le contrat de vente n’a fixé aucun délai pour l’enlèvement de
la marchandise, il appartient au vendeur de mettre l’acheteur en
demeure de prendre livraison.
Cette mise en demeure adressée à l’acheteur produit deux effets :
 Un effet pratique : à partir de l’échéance de la mise en demeure, le
vendeur peut faire enlever la chose et la déposer au frais de
l’acquéreur.
 Un effet d’avertissement – cela indique au débiteur défaillent
(l’acheteur) que le créancier (le vendeur) se prépare à agir le justice.

B- Sanction de l’obligation de retirement :


Qu’arrive t-il lorsque l’acheteur n’exécute pas l’obligation de
retirement.
Le vendeur a le choix entre deux solutions : ou bien l’exécution
du contrat, ou bien sa résolution.
Si le vendeur opte pour l’exécution, le tribunal peut à sa
demande, soit ordonner à l’acheteur de procéder et cela au besoin sous
astreinte, soit autoriser le vendeur à faire enlever la chose vendue et à
la déposer chez un tiers, le tout aux fais de l’acheteur.
Mais en général , lorsque le vendeurs se trouve en face d’un
acheteur qui refuse de procéder au retirement , il préfère la résolution
du contrat, il peut alors s’adresser au tribunal dans ce sens mais il est
moins sûr , puisque le tribunal est toujours libre de refuser de la
prononcer.
Aussi et afin que la résolution puisse jouer de plein droit, il
faudra stipuler un délai pour le retirement dans le contrat dès lors à
l’expiration du délai de retirement et avec la résolution de la vente, le
vendeur devient alors rétroactivement propriétaire de la chose vendue
et peut aussitôt procéder à sa revente évitant ainsi les risques d’une
baisse des cours ou les risques de détérioration de la chose en
question.

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