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Promesse unilatérale de vente = Ct par lequel une personne s’engage envers une autre à lui vendre une
chose déterminée, une prestation, un service, moyennant un certain prix, sans que l’acheteur s’engage en retour
à acheter = le devis.
A partir du moment où l’on accepte le devis, le Ct est formé : on est engagé et privé de tout droit de
recours ultérieur visant à contester les tarifs pratiqués par exemple.
La promesse de vente doit déterminer les conditions dans lesquelles l’acquéreur pourra lever l’option
Ex : « Délai de validité de 6 mois », « Renvoyer par LR+AR » …
L’article 1124 al 2 Cciv sanctionne la révocation de la promesse pendant le délai d’option laissé au client
par l’exécution forcée du Ct.
RMQ : Différence entre l’offre et le devis : le devis engage plus le vendeur car il est individualisé, l’offre est
plus générale.
Ex : un taxi attend à une borne (offre) ; le client demande une « longue » course et le taxi lui fait un devis « arrangeant » : il
personnalise l’offre.
Pacte de préférence = Ct par lequel une partie s’engage à proposer prioritairement à son bénéficiaire de
traiter avec lui pour le cas où elle déciderait de contracter » (article 1123 al 1 Cciv).
Ex : paysan + le terrain ; football pour les transferts de jeunes joueurs repérés par des clubs.
Une action interrogatoire est créée en matière de pacte de préférence : elle permet au 1/3 de
demander par écrit au bénéficiaire de confirmer dans un délai qu’il fixe et qui doit être
raisonnable l’existence d’un pacte de préférence et s’il entend s’en prévaloir.
Si l’une des parties du pacte ne respecte pas le pacte et signe avec une autre personne, le bénéficiaire d’origine
peut obtenir réparation (responsabilité contractuelle).
Si un tiers connaissait l’existence du pacte et a signé en connaissance de cause càd en toute
mauvaise foi, le bénéficiaire floué peut demander la nullité du Ct ou sa substitution au tiers.
Il faut qu’il rapporte la preuve de cette connaissance.
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2) Le prix de vente
Il faut un prix :
déterminé au moment de la formation de la vente, OU
déterminable par un procédé arrêté dès l’origine et indépendant de la volonté ultérieure de l’une ou
de l’autre partie Ex : 10 € le kilo
Sauf certaines pratiques admises au titre d’usages dans certains domaines comme celui du luxe (haute
joaillerie, les brocantes où l’on discute ensemble du prix …)
Toutes Taxes Comprises (TTC).
Les parties peuvent aussi prévoir qu’une partie du prix sera versée lors de la commande du bien ou service :
Les arrhes = somme versée lors de la commande et qui offre une possibilité de dédit du Ct càd de la
possibilité de se désengager. Elles sont perdues si le débiteur/acheteur revient sur son engagement ;
celui qui les a reçues doit les restituer en double si c’est lui qui revient sur son engagement.
L’acompte = somme versée à la commande elle aussi, mais qui engage les deux parties dans la
réalisation du Ct càd qui n’offre aucune possibilité de dédit. Si l’une des parties ne veut ou ne peut
plus finaliser le Ct, l’autre peut le contraindre à acheter devant un juge. DI possibles.
Dans le silence, la somme versée est toujours considérée comme étant des arrhes. Pour être qualifiée
d’acompte, il faut que le terme « acompte » soit expressément mentionné sur l’écrit.
Petit truc mnémotechnique :
Avec les arrhes = je peux arrêter
Avec l’acompte = je dois continuer
RMQ : La dédit = somme d’argent que doit verser une partie pour se libérer de son engagement
Ex : préavis à donner pour un Ct de bail + paiement du loyer correspondant à la durée du préavis.
Ex : clause de dédit-formation dans le cadre d’une formation payée par l’employeur
Il est possible de déroger à ce principe de transfert immédiat de propriété par l’insertion d’une clause de
réserve de propriété : le vendeur reste propriétaire tant que le bien n’est pas totalement payé.
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Le transfert des risques de perte ou de dégradation de la chose vendue suit le transfert de propriété :
les risques incombent donc au propriétaire (transfert de propriété se faisant au moment de la conclusion du Ct,
indépendamment de la livraison et du paiement du prix s’ils sont décalés dans le temps).
Ex : objet cassé dans un magasin en libre-service = tant que vous n’avez pas payé le bien, c’est le magasin qui reste propriétaire. Vous
n’avez donc pas à le payer si vous l’avez cassé (sauf volonté de mal faire bien sûr !).
Pour un bien neuf interchangeable (marchandises en stock par ex)
Le vendeur reste responsable des dégradations du bien neuf jusqu’à son individualisation (remise du meuble
chez Ikea, de la voiture qui sort du garage Renault à l’acquéreur par ex)
Pour un bien d’occasion, l’acquéreur est propriétaire du bien – et donc responsable des
dégradations - dès l’accord de volontés : si la chose périt entre la conclusion du Ct et la
délivrance, l’acheteur doit payer le bien.
Ex : Voiture d’occasion vendue = le transfert de propriété se fait dès l’accord de volontés même si l’acheteur revient chercher la
voiture le lendemain. Il faut donc assurer le véhicule dès l’accord de volonté et non le lendemain quand on vient la chercher. Car dans
la nuit, la voiture peut être volée, incendiée et vous en êtes déjà propriétaire même si vous ne la récupérez matériellement que le
lendemain
D’où l’intérêt de la CRP … Y compris entre particuliers …
Toutefois, lorsque le vendeur ne livre pas la chose et qu’il est mis en demeure par l’acheteur de le faire,
les risques sont supportés par le vendeur négligent.
RMQ : il existe des règles plus protectrices en Dt de la consommation (un consommateur est toujours un
particulier face à un professionnel) => cf la décision de justice du 3 février 2021.
RMQ : les incoterms que l’on en rencontre que dans le contrat international de vente ; ils précisent les
responsabilités respectives entre le vendeur et l’acheteur en ce qui concerne le transport, les taxes en cas de pb.
EXERCICE
REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
Cour de cassation
Chambre civile 1
Audience publique du jeudi 28 octobre 2010
N° de pourvoi : 09-16913
Qu'en statuant ainsi alors qu'il incombe au vendeur professionnel de prouver qu'il s'est acquitté de l'obligation de conseil lui imposant
de se renseigner sur les besoins de l'acheteur afin d'être en mesure de l'informer quant à l'adéquation de la chose proposée à
l'utilisation qui en est prévue, la cour d'appel a violé les textes susvisés
PAR CES MOTIFS, CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 17 mars 2009, entre les parties, par la cour
d'appel de Nîmes ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait
droit, les renvoie devant la cour d'appel de Toulouse ;
Condamne la société ATC et la société Generali assurances aux dépens …
b) L’obligation de sécurité
La loi pose le principe que le vendeur professionnel (chose neuve donc) est tenu de livrer des produits exempts
de défaut, vice de nature à créer un danger pour les personnes ou les biens.
La responsabilité du vendeur sera donc engagée ssi :
le dommage trouve sa source dans la mise en circulation d’un produit défectueux
le défaut constaté a causé une atteinte à la personne ou à un autre bien
la mise en circulation émane volontairement d’un fabricant, même d’une partie composante
seulement (bien non volé à son insu et mis sur le marché).
Même sans mauvaise foi, le professionnel/vendeur est responsable de ce qu’il vend !
Ex : Affaire Lactalis et le lait pour enfant contaminé
Ex : vente de produits (chaussures, canapé) avec un vernis provenant de Chine qui a causé de graves brûlures
Ex : laboratoire Sanofi Pasteur et le vaccin contre l’hépatite B qui a entraîné des scléroses en plaques
Ex : intoxication alimentaire avec les germes de soja, viande hachée chez Lidl (qui est responsable car il est vendeur direct : pb avec
la chaîne de responsabilités).
c) L’obligation de délivrance
La délivrance peut se définir comme le transfert de la chose vendue en la puissance et en la possession de
l’acheteur.
L’obligation de délivrance s’apprécie à 2 niveaux :
Sauf stipulations conventionnelles contraires, la délivrance doit se faire au lieu où la chose est vendue :
elle se distingue donc de la livraison qui suppose un transport de la chose, ce à quoi le vendeur n’est pas obligé
par la loi.
La délivrance doit se faire à une date indiquée et dans des délais raisonnables (30 jours à compter de la
ccl du Ct au plus tard).
A défaut de délivrance conforme et dans les temps, l’acquéreur (professionnel ou non) peut demander la
résolution de la vente, l’exécution forcée, et ce, avec des DI si un préjudice est établi.
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Conditions :
La vente doit être conclue entre un vendeur professionnel et un acheteur professionnel ou particulier,
sur un bien M corporel neuf ou d’occasion. Pour l’IM neuf, c’est la garantie décennale (10 ans) du
constructeur qui s’applique (c’est ≠).
Il faut un défaut de conformité apparent : à l’acheteur d’être attentif lors de son achat
L’action est à intenter dans un délai de 2 ans à compter de la délivrance du bien neuf (article L 217-3 et
suivants du Code de la consommation).
Le délai passe à 12 mois pour un bien d’occasion (article L 217-7 Code Consom)
Ex : téléphone reconditionné vendu par Orange/SFR … ; pas pour la vente d’une voiture d’occasion entre 2 particuliers (il faut au
moins 1 prof dans le Ct).
Pour le bien d’occasion, le vendeur peut combattre cette garantie compte tenu du bien ou du défaut de
conformité invoqué
Ex : vieille voiture qui a beaucoup de km : il ne faut pas s’attendre ce que tout fonctionne normalement …
RMQ : c’est ≠ de la garantie commerciale où le vendeur garantit son bien selon sa politique commerciale
Ex : voiture garantie 5 ans.
La loi oblige désormais le prof à mentionner l’existence et la durée de la garantie sur la facture remise au
consommateur. A défaut, amende de 3 000 € pour une PP ou 15 000 € pour une PM (article 241-2-1 Code
Consom).
RMQ : Un vendeur non professionnel càd un particulier d’un bien d’occasion (véhicule, IM) peut se libérer
de cette garantie par une clause indiquée dans le Ct signé par les 2 parties : « vendu en l’état ».
Cette clause, très présente dans les actes notariés IM ou vente de véhicule, est valable si le vendeur non-prof est
de bonne foi (s’il est de mauvaise foi = reste tenu des vices cachés donc DI).
Le vendeur prof (bien neuf ou d’occasion comme un garagiste) est lui toujours tenu de la garantie des
vices cachés.
EXERCICE
A) M. Big Boss a loué une villa pour les prochaines vacances ; il a déjà versé 1/3 du prix de la location pour la
réserver. Préférant finalement voyager à l’étranger, il souhaite récupérer la somme versée : le peut-il ?
B) Barnabé a achèté, pour 12 000€, une voiture d’occasion à un garagiste. Ce dernier lui a déclaré que tout
fonctionne bien mais lors de l’essai du véhicule, Barnabé a trouvé que la climatisation du véhicule fonctionne
mal. Pressé de conclure la vente, il ne parle pas de ce problème au vendeur et a acheté le véhicule.
Six mois plus tard, un ami, passionné de voitures, vient rendre visite à Barnabé. En découvrant la voiture en
question, il s’exclame : « j’espère que tu n’as pas payé cette voiture plus de 9 000€, vu son état ! ».
Barnabé a décidé de réagir en écrivant au garagiste pour obtenir une réduction du prix de vente en invoquant
trois arguments :
le problème de la climatisation qui dysfonctionne depuis le début
la boîte de vitesses qui, depuis 3 mois, craque de manière inquiétante,
enfin des anomalies sur la peinture extérieure (rayures …).
Le vendeur ne lui répond pas ; Barnabé a décidé d’agir en justice.
1 - Quelles chances a-t-il d’obtenir une réduction du prix ?
2 - Est-il encore temps d’agir pour Barnabé ?
3 – Et si la vente avait eu lieu entre deux particuliers ?
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II : LE CONTRAT D’ENTREPRISE (ou Ct de louage d’ouvrage)
Est visé à l’article 1710 du code civil : « le Ct d’E est la convention par laquelle un entrepreneur s’engage
contre rémunération à réaliser au bénéfice d’un donneur d’ordre, ou maître d’ouvrage, un travail, de façon
indépendante et sans le représenter ».
Le Ct d’entreprise est donc un Ct de prestations de services et non de vente d’une chose, réalisé à titre
indépendant, moyennant rémunération (et non un prix).
Ce Ct est le support juridique d’un grand nombre d’activités de service, manuelles ou plus intellectuelles. Il est
au cœur de l’activité des artisans et des professionnels libéraux et met généralement en relation 2 professionnels
ou un professionnel et un consommateur, d’où son régime particulier.
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Mais en cas de cessation de paiements de l’entrepreneur principal, ce sous-traitant impayé a la faculté
d’obtenir directement du maître d’ouvrage (propriétaire de la maison) le paiement des sommes qui lui sont
dues, qu’il y ait eu agrément ou non (Ccass).
Autre problème avec la sous-traitance « en chaîne » (un sous-traitant sous traite lui-même le travail à faire) : la
responsabilité en cas de dommage
Ex : IM au Bengladesh qui s’est effondré sur des ateliers de confection de vêtements faisant plus de 1 000 morts. Auchan, Lévi’s ne
savaient pas, paraît-il …
1) Le Ct de concession exclusive
Définition = le Ct de concession exclusive, appelé aussi concession commerciale est un Ct-cadre par
lequel un fournisseur (le concédant) titulaire d’une marque, réserve la commercialisation de ses produits,
sur un territoire défini, à un distributeur (le concessionnaire), ce dernier s’obligeant en contrepartie à
respecter la politique du concédant et à ne distribuer que les produits concédés ou sélectionnés par le
concédant.
Ex : distribution des automobiles, parfums et cosmétiques, carburants, …
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Obligations du concédant (propriétaire de la marque)
Assurer l’exclusivité de la marque
Ne pas installer d’autres concessionnaires sur le territoire concédé ==> c’est l’exclusivité
territoriale/commerciale (caractéristique de la concession commerciale). Cette règle de l’exclusivité permet
d’assurer une unité de la politique et de l’identité du réseau.
Fournir, vendre au concessionnaire les produits selon les modalités du Ct et garantir
l’approvisionnement
Assurer au concessionnaire une assistance technique et juridique et, en cas de rupture de la
relation contractuelle, à reprendre le stock.
Obligations du concessionnaire (exploitant) :
Respecter l’exclusivité commerciale et territoriale : on vend uniquement les produits pour
lesquels on a l’autorisation. Ne pas faire de concurrence déloyale à la marque ni aux autres
distributeurs.
Mais tout se négocie : un garage par ex peut très bien vendre 3 marques de voiture mais généralement du
« même style/standing » (BMW, Audi et Mercedes par ex). Idem avec les parfums, les cosmétiques. Il faut
l’OK de toutes les marques concernées.
Vendre dans les conditions prévues au Ct : prix, clause de quota = minimum mensuel ou
annuel, publicité, promos, WE « portes ouvertes » …
Payer le prix convenu des produits (pour les sommes importantes comme les véhicules, le
concédant se garantit par une CRP).
2) Le Ct de franchise ou franchisage
Définition = le franchisage est une convention par laquelle une personne (le franchiseur) met à la
disposition d’une autre personne (le franchisé) un savoir-faire original ainsi que des signes distinctifs –
tels une marque, une enseigne, un agencement ou une présentation spécifique et uniforme des produits
sans oublier une assistance technique et juridique.
Ex : Starbucks, Sofitel, Laforêt Immobilier, Acadomia, 5 à Sec, Ikea, Pâtisserie Paul, Etam, Affelou, Manpower, …
Mac Do est le 1er à avoir mis en place la franchise et est le 1er au niveau mondial
La franchise est très à la mode du fait de l’importance que prennent aujourd’hui la marque et le savoir-faire.
On trouve 3 types de franchise :
La franchise industrielle (dite aussi de production) = c’est la production par le franchisé d’objets fabriqués
grâce à la technologie (« recette magique » du franchiseur) et à son assistance et ensuite vendus sous son nom
Ex : Coca cola
La franchise de distribution/de comptoir = le franchisé commercialise/distribue les produits du franchiseur +
la marque du franchiseur
Ex : Galeries Lafayette, Printemps, les aéroports … qui achètent tout un stock et revendent les produits sur un stand déterminé
(corner)
La franchise de service, qui constitue le prototype du franchisage, implique un savoir-faire spécifique très
marqué pour fidéliser la clientèle ainsi qu’une assistance technique continue.
Ex : Domaines divers comme Affelou, Etam, boulangerie Paul, des cabinets d’expertise-comptable/l’audit (KPMG, Deloitte, Fiducial,
Mazars, …)
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Le franchisé bénéficie donc d’une liberté assez restreinte dans la tenue de son affaire. Des contrôles sont opérés
régulièrement à ce niveau => agencement et décoration du magasin imposés, tenue vestimentaire stricte …
La franchise s’avère beaucoup plus chère que la concession car le franchisé paie un succès et s’assure une
source « quasi assurée » de revenus.
RMQ : la Fédération Française de la Franchise qui se situe à Paris permet de guider les futurs
franchiseurs/franchisés. Il y aussi beaucoup de sites français privés.
EXERCICE
A) Alain Gourmand, cuisinier de longue date a ouvert un établissement dans le centre-ville de Lyon « Dame
Tartine ». Il y sert, à toute heure du jour et de la soirée, des tartines originales, et sans cesse renouvelées. Il a
fait concevoir la décoration par un architecte à la mode qui a su lui créer quelque chose d’original et
chaleureux. Il a, en outre, eu recours à un designer pour lui dessiner une vaisselle avec un logo déposé à l’INPI.
Depuis 2 ans, son succès l’a encouragé à ouvrir un autre restaurant à la Croix-Rousse, et un troisième dans le 6 e
arrondissement.
Il pense développer son concept dans d’autres villes. Malheureusement, son banquier est beaucoup moins
enthousiaste par les temps qui courent et ne veut pas lui prêter les capitaux nécessaires.
Que lui conseillez-vous pour son développement ?
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La modification du Ct d’assurance obéit au droit commun des Cts : elle doit résulter d’un OK des parties
(nouvel écrit = moyen de preuve mais pas une condition de validité).
Particularité du Dt des assurances : la loi prévoit qu’est considérée comme acceptée la proposition faite par
l’assuré de modifier le Ct si l’assureur ne refuse pas cette proposition dans les 10 jours après qu’elle lui est
parvenue = dérogation au principe selon lequel le silence ne vaut pas acceptation en Dt des Cts.
De même, le Code des assurances prévoit que si l’assureur modifie substantiellement le Ct (hausse de la
cotisation par ex), le client a le droit de le résilier immédiatement.
RMQ : dans tous les cas, il faut respecter un préavis (1 à 2 mois en principe) : on ne quitte pas une assurance
en 24h !!
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ce délai, l'assureur peut lui envoyer une lettre recommandée, dite de mise en demeure. L'assuré dispose alors
de 30 jours pour régler sa cotisation.
Le délai expiré, l'assuré n'est plus garanti. 10 jours après l'expiration du délai, l'assureur peut résilier le contrat
et exiger en justice le paiement intégral de la cotisation => clause pénale.
2) L’assurance-crédit
Cette assurance permet à l’entreprise d’être indemnisé de la perte qu’elle subit en cas d’insolvabilité d’un client
préalablement identifié. L’assuré conserve une part de risque, n’étant jamais indemnisé à 100%.
L’assureur se rémunère par une prime calculée sur le CA de l’assuré, en fonction du secteur d’activité, du
risque de change et de l’historique de sinistralité.
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5) L’assurance « homme clé »
Cette assurance permet à une E de s’assurer contre le risque de décès ou de l’invalidité (provisoire ou
permanente, totale ou partielle) du dirigeant de cette E ou de l’un de ses salariés qu’elle estime essentiel à la
bonne marche de l’activité. Il s’agit donc d’une assurance personne, et non de dommage, qui permet de faire
face à une éventuelle perte d’exploitation résultant de la réalisation du risque. Ce qui suppose que le K ou la
rente versé(e) par l’assureur en cas de réalisation du risque bénéficie à l’E souscriptrice. C’est d’ailleurs une
condition de la déductibilité fiscale des primes payées par l’E.
2) La conclusion du Ct d’assurance-vie
Les auteurs en présence = outre l’assureur, il y en a 3 :
Le souscripteur = c’est celui qui ouvre le Ct avec l’assureur ; il est le propriétaire du Ct, il verse
l’argent et choisit les bénéficiaires en cas de décès
Ex : l’employeur dans l’exemple précédent
L’assuré = c’est la personne sur laquelle repose le risque (décès/invalidité) càd qui recevra l’argent
le moment venu ; c’est lui qui remplit le questionnaire médical le cas échéant
Ex : le salarié de l’entreprise pour lequel l’employeur souscrit l’assurance. Mais c’est souvent le souscripteur lui-même (on épargne
pour sa propre retraite)
Le bénéficiaire = en cas de vie, le souscripteur est généralement le bénéficiaire ; en cas de décès,
c’est celui désigné par le souscripteur. Il peut être désigné directement (nom, prénom) ou
indirectement (conjoint, enfants, …)
Ex : le salarié dans l’exemple de l’employeur qui offre une assurance-décès, le conjoint survivant, les enfants désignés comme
bénéficiaires.
Le bénéficiaire peut être désigné directement dans le Ct ou par un acte extérieur (testament tenu secret).
Ce bénéficiaire peut faire savoir par LR+AR à l’assureur son acceptation à être désigné comme
bénéficiaire : son nom en tant que bénéficiaire ne pourra alors plus être changé ssi le souscripteur a consenti à
cette acceptation. De même, l’acceptation du bénéficiaire paralyse désormais la faculté de rachat du
souscripteur (résolution du Ct pour récupérer les économies).
La faculté de renonciation
Le souscripteur du Ct dispose, lorsqu’il est une personne physique, d’une faculté de renonciation càd de se
désengager, dans un délai de 30 jours calendaires révolus à compter du moment où il est informé que le Ct est
conclu (sauf si le Ct est d’une durée maximale de 2 mois). Attention : normalement le délai de rétractation est
de 14 jours en cas de démarchage à domicile de Cts d’assurance. Mais pour les Cts d’assurance-vie, c’est 30
jours.
3) Le dénouement du Ct d’assurance
Rachat du Ct
Le Ct d’assurance-vie prend fin avant le terme prévu lorsque le souscripteur exige de l’assureur le rachat du Ct.
Le rachat est l’opération par laquelle l’assureur rachète sa dette aléatoire contractée par un remboursement de
primes versées après déduction de certaines sommes (càd le souscripteur récupère ses économies, moins des
pénalités). Il met fin au Ct. Cela suppose quand même que ledit contrat n’a pas encore été accepté par le
bénéficiaire.
Avances sur police
« Dans la limite de la valeur de rachat du Ct, l’assureur peut consentir des avances au contractant » art L132-21
Code des A.
A la différence du rachat, cela ne met pas fin au Ct. Mais le souscripteur s’expose au paiement d’intérêts à
l’assureur, parce qu’en consentant une avance, ce dernier perd le revenu des placements qu’il avait effectués.
Réalisation du risque
Lorsque le risque de vie ou le décès se produit, le Ct est dénoué par le paiement du K ou de la rente par
l’assureur au bénéficiaire.
Lorsque ce bénéficiaire est un tiers au Ct, il dispose d’un droit propre sur le K assuré. Ce droit repose sur le
mécanisme de la stipulation pour autrui : le souscripteur (stipulant) fait promettre à l’assureur (le promettant) le
versement d’un K au profit d’un tiers (le bénéficiaire).
La JP en déduit que le K n’a jamais fait partie du patrimoine du souscripteur :
le K est hors succession du souscripteur. S’il y a renonciation à la succession, le K est tout de
même versé.
le tiers bénéficiaire peut agir en justice contre l’assureur pour obtenir le paiement
les créanciers du souscripteur ne peuvent pas saisir le K
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