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DSCG UE 1 - CHAPITRE 2 

: LES RÈGLES SPÉCIFIQUES À


CERTAINS CONTRATS

I : LE CONTRAT DE VENTE


Art 1582 du Code civil : « la vente est une convention par laquelle l’un s’oblige à livrer une chose, et l’autre à la payer ». Elle peut
être faite par acte authentique ou sous seing privé ».
Le Ct de vente peut être civil, commercial ou mixte (1 prof et 1 civil).

A : LA FORMATION DU CONTRAT DE VENTE


La vente se forme comme tout Ct : une acceptation face à une offre sur les éléments essentiels de la vente
(objet, prix et modalités de paiement).
1) Les contrats préparatoires à la vente
On les appelle « les avant-contrats ».
 Promesse synallagmatique de vente et d’achat = c’est l’engagement pris simultanément par le vendeur de
vendre et par l’acheteur d’acheter (vente d’IM, de fonds de commerce) => c’est une promesse de vente et
d’achat : les deux sont engagés.
Appelée encore « compromis », la PS de vente vaut vente s’il y a consentement réciproque des 2 parties sur la
chose, le prix et les modalités de paiement. Son intérêt pratique est :
 d’engager les 2 parties en réservant le bien, objet de l’obligation, au profit de l’acheteur (l’acheteur
verse généralement une partie du prix, 5 à 30%).
 de reporter le transfert de propriété au jour de la confirmation de la vente par acte authentique (temps
de réaliser toutes les formalités administratives, bancaires et les assurances).
En cas de refus de vendre ou d’acheter, la partie victime peut contraindre l’autre à contracter, càd à vendre ou à
acheter. Et il est prévu en matière IM que l’acheteur perd la somme consignée.

 Promesse unilatérale de vente = Ct par lequel une personne s’engage envers une autre à lui vendre une
chose déterminée, une prestation, un service, moyennant un certain prix, sans que l’acheteur s’engage en retour
à acheter = le devis.
A partir du moment où l’on accepte le devis, le Ct est formé : on est engagé et privé de tout droit de
recours ultérieur visant à contester les tarifs pratiqués par exemple.
La promesse de vente doit déterminer les conditions dans lesquelles l’acquéreur pourra lever l’option
Ex : « Délai de validité de 6 mois », « Renvoyer par LR+AR » …
L’article 1124 al 2 Cciv sanctionne la révocation de la promesse pendant le délai d’option laissé au client
par l’exécution forcée du Ct.

RMQ : Différence entre l’offre et le devis : le devis engage plus le vendeur car il est individualisé, l’offre est
plus générale.
Ex : un taxi attend à une borne (offre) ; le client demande une « longue » course et le taxi lui fait un devis « arrangeant » : il
personnalise l’offre.

 Pacte de préférence = Ct par lequel une partie s’engage à proposer prioritairement à son bénéficiaire de
traiter avec lui pour le cas où elle déciderait de contracter » (article 1123 al 1 Cciv).
Ex : paysan + le terrain ; football pour les transferts de jeunes joueurs repérés par des clubs.
 Une action interrogatoire est créée en matière de pacte de préférence : elle permet au 1/3 de
demander par écrit au bénéficiaire de confirmer dans un délai qu’il fixe et qui doit être
raisonnable l’existence d’un pacte de préférence et s’il entend s’en prévaloir.
Si l’une des parties du pacte ne respecte pas le pacte et signe avec une autre personne, le bénéficiaire d’origine
peut obtenir réparation (responsabilité contractuelle).
 Si un tiers connaissait l’existence du pacte et a signé en connaissance de cause càd en toute
mauvaise foi, le bénéficiaire floué peut demander la nullité du Ct ou sa substitution au tiers.
Il faut qu’il rapporte la preuve de cette connaissance.

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2) Le prix de vente
 Il faut un prix :
 déterminé au moment de la formation de la vente, OU
 déterminable par un procédé arrêté dès l’origine et indépendant de la volonté ultérieure de l’une ou
de l’autre partie Ex : 10 € le kilo
Sauf certaines pratiques admises au titre d’usages dans certains domaines comme celui du luxe (haute
joaillerie, les brocantes où l’on discute ensemble du prix …)
 Toutes Taxes Comprises (TTC).

 Les parties peuvent aussi prévoir qu’une partie du prix sera versée lors de la commande du bien ou service :
 Les arrhes = somme versée lors de la commande et qui offre une possibilité de dédit du Ct càd de la
possibilité de se désengager. Elles sont perdues si le débiteur/acheteur revient sur son engagement ;
celui qui les a reçues doit les restituer en double si c’est lui qui revient sur son engagement.
 L’acompte = somme versée à la commande elle aussi, mais qui engage les deux parties dans la
réalisation du Ct càd qui n’offre aucune possibilité de dédit. Si l’une des parties ne veut ou ne peut
plus finaliser le Ct, l’autre peut le contraindre à acheter devant un juge. DI possibles.
Dans le silence, la somme versée est toujours considérée comme étant des arrhes. Pour être qualifiée
d’acompte, il faut que le terme « acompte » soit expressément mentionné sur l’écrit.
Petit truc mnémotechnique :
 Avec les arrhes = je peux arrêter
 Avec l’acompte = je dois continuer
RMQ : La dédit = somme d’argent que doit verser une partie pour se libérer de son engagement
Ex : préavis à donner pour un Ct de bail + paiement du loyer correspondant à la durée du préavis.
Ex : clause de dédit-formation dans le cadre d’une formation payée par l’employeur

3) Les délais de paiement pour les professionnels


Depuis le 1/01/09 = ils ne peuvent pas dépasser 45 jours à fin de mois ou 60 jours à compter de la date
d’émission de la facture. Ils peuvent être aménagés, à la baisse ou à la hausse ssi accords interprofessionnels
dans un secteur déterminé.
Faute de quoi, des sanctions vont s’appliquer :
 Pénalités de retard figurant dans les conditions générales de vente et dans leurs accords
commerciaux. Elles sont exigibles le jour suivant la date du règlement sans qu’un rappel soit
nécessaire.
 Indemnité forfaitaire pour frais de recouvrement de 40€
 Amende administrative délivrée par la Répression des fraudes : 75 000€ pour une PP et
375 000€ pour une PM
 Amende pénale prononcée par un TCor : 15 000€ (PP) ou 75 000€ (PM).

B : LES EFFETS DU CONTRAT DE VENTE


1) Le transfert de propriété et des risques
En vertu de l’article 1583 du code civil, « la vente est parfaite entre les parties, et la propriété est acquise de droit à l’acheteur, dès
qu’on est convenu de la chose et du prix, quoique la chose n’ait pas encore été livrée ni le prix payé ».
 La propriété se transfère par le seul échange des consentements càd immédiatement.
 Cette règle ne s’applique qu’aux corps certains càd individualisés = biens d’occasion ou un bien
unique (œuvre d’art par ex)
 Pour un bien neuf, la propriété des choses de genre n’est transférée que lors de leur
individualisation qui intervient lors :
 du passage en caisse dans un supermarché qui permet de caractériser la
propriété acquise à l’acheteur
 ou de l’immatriculation d’une voiture neuve qui sort d’une usine ou un
meuble en série chez Ikea.

Il est possible de déroger à ce principe de transfert immédiat de propriété par l’insertion d’une clause de
réserve de propriété : le vendeur reste propriétaire tant que le bien n’est pas totalement payé.

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 Le transfert des risques de perte ou de dégradation de la chose vendue suit le transfert de propriété :
les risques incombent donc au propriétaire (transfert de propriété se faisant au moment de la conclusion du Ct,
indépendamment de la livraison et du paiement du prix s’ils sont décalés dans le temps).
Ex : objet cassé dans un magasin en libre-service = tant que vous n’avez pas payé le bien, c’est le magasin qui reste propriétaire. Vous
n’avez donc pas à le payer si vous l’avez cassé (sauf volonté de mal faire bien sûr !).
 Pour un bien neuf interchangeable (marchandises en stock par ex)
Le vendeur reste responsable des dégradations du bien neuf jusqu’à son individualisation (remise du meuble
chez Ikea, de la voiture qui sort du garage Renault à l’acquéreur par ex)
 Pour un bien d’occasion, l’acquéreur est propriétaire du bien – et donc responsable des
dégradations - dès l’accord de volontés : si la chose périt entre la conclusion du Ct et la
délivrance, l’acheteur doit payer le bien.
Ex : Voiture d’occasion vendue = le transfert de propriété se fait dès l’accord de volontés même si l’acheteur revient chercher la
voiture le lendemain. Il faut donc assurer le véhicule dès l’accord de volonté et non le lendemain quand on vient la chercher. Car dans
la nuit, la voiture peut être volée, incendiée et vous en êtes déjà propriétaire même si vous ne la récupérez matériellement que le
lendemain 
D’où l’intérêt de la CRP … Y compris entre particuliers …
Toutefois, lorsque le vendeur ne livre pas la chose et qu’il est mis en demeure par l’acheteur de le faire,
les risques sont supportés par le vendeur négligent.
RMQ : il existe des règles plus protectrices en Dt de la consommation (un consommateur est toujours un
particulier face à un professionnel) => cf la décision de justice du 3 février 2021.
RMQ : les incoterms que l’on en rencontre que dans le contrat international de vente ; ils précisent les
responsabilités respectives entre le vendeur et l’acheteur en ce qui concerne le transport, les taxes en cas de pb.

2) Les obligations du vendeur


a) Les obligations de conseil
 Le vendeur est tenu d’indiquer à son futur contractant tous les éléments susceptibles d’emporter sa décision
de contracter ou non. Depuis un arrêt de la Ccass du 28/10/2010, le vendeur doit demander à son acheteur
l’usage qui sera fait du bien (et tout envisager …)
Ex : carrelage de la piscine non adapté à l’eau chlorée. Le vendeur aurait dû le deviner ; il a mal conseillé l’acheteur et le magasin doit
donc indemniser (et tout refaire la piscine à ses frais …).
 Et surtout, le vendeur doit désormais prouver qu’il s’est acquitté de cette obligation d’information. Faute de
quoi, il est responsable du dommage.
 Pour les tribunaux, l’intensité de l’obligation d’information varie selon la qualité des parties, et plus
précisément selon leurs compétences respectives.
Ex : un informaticien est à l’aise avec les outils informatiques contrairement à un individu lambda
Autres exemples :
Ex : condamnation pour ne pas avoir TOUT indiqué sur la notice d’un micro-ondes (aux USA) car une dame âgée avait mis son chat
dans le micro-ondes pour le sécher après un bain ! Elle ne savait pas …
Ex : la Cour de cassation a condamné la Banque Postale en 2017 pour défaut de conseil dans ses produits de placement en Bourse et
d’assurance-vie.

EXERCICE
REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
Cour de cassation
Chambre civile 1
Audience publique du jeudi 28 octobre 2010
N° de pourvoi : 09-16913

LA COUR DE CASSATION, PREMIÈRE CHAMBRE CIVILE, a rendu l'arrêt suivant :

Vu les articles 1147 et 1315 ;


Attendu que M. et Mme X... ont acheté à la société Ateliers de la terre cuite (la société ATC) divers lots de carrelage ; qu'ayant
constaté la désagrégation des carreaux qui avaient été posés autour de leur piscine, ils en ont informé la société ATC qui a procédé à
un remplacement partiel du carrelage ; que le phénomène persistant, les époux X... ont obtenu la désignation d'un expert dont le
rapport a fait apparaître que les désordres étaient liés à l'incompatibilité entre la terre cuite et le traitement de l'eau de la piscine
effectué selon le procédé de l'électrolyse au sel, puis, afin d'être indemnisés, ils ont assigné le vendeur qui a attrait en la cause son
assureur, la société Generali assurances ;
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Attendu que pour rejeter la demande fondée sur l'article 1147 du code civil, la cour d'appel a énoncé que s'il appartient au vendeur
professionnel de fournir à son client toutes les informations utiles et de le conseiller sur le choix approprié en fonction de l'usage
auquel le produit est destiné, en s'informant si nécessaire des besoins de son client, il appartient également à ce dernier d'informer son
vendeur de l'emploi qui sera fait de la marchandise commandée puis a retenu qu'il n'était pas établi que le vendeur eût été informé par
les époux X... de l'utilisation spécifique, s'agissant du pourtour d'une piscine, qu'ils voulaient faire du carrelage acquis en 2003, de
même type que celui dont ils avaient fait précédemment l'acquisition ;

Qu'en statuant ainsi alors qu'il incombe au vendeur professionnel de prouver qu'il s'est acquitté de l'obligation de conseil lui imposant
de se renseigner sur les besoins de l'acheteur afin d'être en mesure de l'informer quant à l'adéquation de la chose proposée à
l'utilisation qui en est prévue, la cour d'appel a violé les textes susvisés

PAR CES MOTIFS, CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 17 mars 2009, entre les parties, par la cour
d'appel de Nîmes ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait
droit, les renvoie devant la cour d'appel de Toulouse ;
Condamne la société ATC et la société Generali assurances aux dépens …

 Quels sont les faits en l’espèce ?


 Résumez la procédure
 Quel problème de droit était posé à la Cour de cassation ?
 En quoi consiste ce devoir de conseil pour un professionnel invoqué dans l’arrêt ?
 Que pensez-vous de cet arrêt ?

b) L’obligation de sécurité
La loi pose le principe que le vendeur professionnel (chose neuve donc) est tenu de livrer des produits exempts
de défaut, vice de nature à créer un danger pour les personnes ou les biens.
La responsabilité du vendeur sera donc engagée ssi :
 le dommage trouve sa source dans la mise en circulation d’un produit défectueux
 le défaut constaté a causé une atteinte à la personne ou à un autre bien
 la mise en circulation émane volontairement d’un fabricant, même d’une partie composante
seulement (bien non volé à son insu et mis sur le marché).
Même sans mauvaise foi, le professionnel/vendeur est responsable de ce qu’il vend !
Ex : Affaire Lactalis et le lait pour enfant contaminé
Ex : vente de produits (chaussures, canapé) avec un vernis provenant de Chine qui a causé de graves brûlures
Ex : laboratoire Sanofi Pasteur et le vaccin contre l’hépatite B qui a entraîné des scléroses en plaques
Ex : intoxication alimentaire avec les germes de soja, viande hachée chez Lidl (qui est responsable car il est vendeur direct  : pb avec
la chaîne de responsabilités).

c) L’obligation de délivrance
La délivrance peut se définir comme le transfert de la chose vendue en la puissance et en la possession de
l’acheteur.
L’obligation de délivrance s’apprécie à 2 niveaux :
 Sauf stipulations conventionnelles contraires, la délivrance doit se faire au lieu où la chose est vendue :
elle se distingue donc de la livraison qui suppose un transport de la chose, ce à quoi le vendeur n’est pas obligé
par la loi.
 La délivrance doit se faire à une date indiquée et dans des délais raisonnables (30 jours à compter de la
ccl du Ct au plus tard).
A défaut de délivrance conforme et dans les temps, l’acquéreur (professionnel ou non) peut demander la
résolution de la vente, l’exécution forcée, et ce, avec des DI si un préjudice est établi.

d) La garantie légale de conformité ou garantie légale


Cela signifie 3 choses :
 Le vendeur doit délivrer un bien conforme au Ct
 Il doit répondre des défauts de conformité existant lors de la remise du bien.
 Il est également responsable des défauts de conformité résultant de l’emballage, des instructions de
montage ou de l’installation.

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 Conditions :
 La vente doit être conclue entre un vendeur professionnel et un acheteur professionnel ou particulier,
sur un bien M corporel neuf ou d’occasion. Pour l’IM neuf, c’est la garantie décennale (10 ans) du
constructeur qui s’applique (c’est ≠).
 Il faut un défaut de conformité apparent : à l’acheteur d’être attentif lors de son achat 
 L’action est à intenter dans un délai de 2 ans à compter de la délivrance du bien neuf (article L 217-3 et
suivants du Code de la consommation).
 Le délai passe à 12 mois pour un bien d’occasion (article L 217-7 Code Consom)
Ex : téléphone reconditionné vendu par Orange/SFR … ; pas pour la vente d’une voiture d’occasion entre 2 particuliers (il faut au
moins 1 prof dans le Ct).
Pour le bien d’occasion, le vendeur peut combattre cette garantie compte tenu du bien ou du défaut de
conformité invoqué
Ex : vieille voiture qui a beaucoup de km : il ne faut pas s’attendre ce que tout fonctionne normalement …
RMQ : c’est ≠ de la garantie commerciale où le vendeur garantit son bien selon sa politique commerciale
Ex : voiture garantie 5 ans.
La loi oblige désormais le prof à mentionner l’existence et la durée de la garantie sur la facture remise au
consommateur. A défaut, amende de 3 000 € pour une PP ou 15 000 € pour une PM (article 241-2-1 Code
Consom).

 Conséquences : l’acheteur « trompé » a le choix entre :


 le remplacement
 la réparation (et on prolonge la garantie de 6 mois)
 rendre le bien et se faire restituer le prix
 ou bien garder le bien et se faire restituer une partie de la valeur du bien.
Dans tous les cas, DI sont possibles si un préjudice existe.
RMQ : mettre « ni repris, ni échangé » n’a aucune valeur juridique même en période de soldes.

e) La garantie d’éviction (pour les biens d’occasion)


L’acheteur doit être sûr de pouvoir user du bien acquis sans être troublé par un tiers. Non seulement, le vendeur
ne doit pas lui-même troubler cette possession, mais il s’engage à ce qu’aucun tiers ne le fasse.
Ex : voiture volée et revendue par un garagiste ou un particulier
Ex : antiquité volée et vendue par un antiquaire : son véritable propriétaire la retrouve
et la revendique.
En cas d’éviction par un tiers, l’acheteur doit être indemnisé par le vendeur.
RMQ : acheter un bien d’occasion à un particulier avec la facture !! Sinon, d’où ça vient ??? ….

f) La garantie des vices cachés (ou vices rédhibitoires)


En vertu de l’article 1641 du code civil, « le vendeur est tenu de la garantie à raison des défauts cachés de la chose vendue qui
la rendent impropre à l’usage auquel on la destine, ou qui diminue tellement cet usage, que l’acheteur ne l’aurait pas acquise, ou n’en
aurait donné qu’un moindre prix, s’il les avait connus ».
Le vice caché est un défaut de la chose vendue qui, en apparence, à 1 er examen, ne se révèle pas et qui la rend
impropre à l’usage auquel l’acheteur la destinait.
Quatre conditions cumulatives doivent être remplies :
 un vice inhérent/propre à la chose càd interne, intrinsèque à la chose
 le vice doit diminuer ou supprimer l’usage normal de la chose.
 un vice caché : càd non apparent.
Si le vice est apparent, il incombe à l’acheteur soit de refuser la réception de la chose, soit de la réceptionner en
émettant des réserves relatives aux vices apparents, soit encore de refuser de payer le prix en invoquant
l’exception d’inexécution.
 un vice antérieur à la vente : ou du moins présent lors de la vente. Ce vice ne doit pas résulter de
l’utilisation normale du bien par l’acheteur.
La bonne ou la mauvaise foi n’exonèrent pas le vendeur de sa garantie.
Le délai pour agir en justice – délai de prescription - est de 2 ans à compter de :
 la découverte du vice et non de la vente
 ou de la remise du rapport d’expertise s’il y avait besoin d’une expertise.
Mais cette action doit se faire dans la limite du délai de 5 ans (délai de forclusion de Dt commun dans le cadre
du Ct).
Conséquences : l’acheteur peut :
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 soit préférer rendre la chose en l’état (même avec des kms pour un véhicule) et se faire restituer le
prix d’origine : action rédhibitoire càd résolution du Ct. Ou on accepte un bien neuf en échange.
 soit garder la chose et se faire rendre une partie du prix telle qu’elle sera arbitrée par l’expert : action
estimatoire. Le Code civil ne prévoyant que ces 2 sanctions, l’acheteur ne peut imposer au vendeur
la réparation ou le remplacement du bien (le vendeur, oui).
L’acquéreur peut prétendre à des DI ssi il y a mauvaise foi du vendeur càd que ce dernier connaissait
l’existence du vice ou ne pouvait l’ignorer en sa qualité de professionnel.

RMQ : Un vendeur non professionnel càd un particulier d’un bien d’occasion (véhicule, IM) peut se libérer
de cette garantie par une clause indiquée dans le Ct signé par les 2 parties : « vendu en l’état ».
Cette clause, très présente dans les actes notariés IM ou vente de véhicule, est valable si le vendeur non-prof est
de bonne foi (s’il est de mauvaise foi = reste tenu des vices cachés donc DI).
Le vendeur prof (bien neuf ou d’occasion comme un garagiste) est lui toujours tenu de la garantie des
vices cachés.

Différences entre obligation légale de conformité et la garantie des vices cachés :


 La garantie légale = indemnisation automatique car on est plus dans l’apparence et la différence entre la
chose convenue et la chose livrée ; et dans les 2 ans/1an à compter de la délivrance du bien
 ≠ vices cachés où l’on est dans un défaut qui affecte l’usage normal de la chose, il faut prouver les 4
conditions ; dans les 2 ans à compter de la découverte du vice et dans les 5 ans du Ct.

3) Les obligations de l’acheteur


 L’obligation de réceptionner la chose : c’est à l’acheteur de retirer la chose et non au vendeur de la lui livrer.
Si le défaut de retirement est imputable à un fait, même non fautif de l’acquéreur, le vendeur peut :
 refuser d’exécuter ses propres obligations = l’exception d’inexécution
 demander l’exécution de la vente càd exécution forcée de la vente (mise en demeure, action
judiciaire, DI)
 demander la résolution de la vente càd sa disparition, + DI
 L’obligation de payer le prix :
Le paiement du prix peut se faire :
 au comptant, la totalité ou le solde (le vendeur a le droit alors d’exercer son Dt de rétention)
 à crédit
 à tempérament (paiement en 4 fois sans frais).
RMQ : Toutes ces différentes obligations sont consignées dans les conditions générales de vente (CGV) qui
accompagnent un devis, une commande, une facture.

EXERCICE
A) M. Big Boss a loué une villa pour les prochaines vacances ; il a déjà versé 1/3 du prix de la location pour la
réserver. Préférant finalement voyager à l’étranger, il souhaite récupérer la somme versée : le peut-il ?

B) Barnabé a achèté, pour 12 000€, une voiture d’occasion à un garagiste. Ce dernier lui a déclaré que tout
fonctionne bien mais lors de l’essai du véhicule, Barnabé a trouvé que la climatisation du véhicule fonctionne
mal. Pressé de conclure la vente, il ne parle pas de ce problème au vendeur et a acheté le véhicule.
Six mois plus tard, un ami, passionné de voitures, vient rendre visite à Barnabé. En découvrant la voiture en
question, il s’exclame : « j’espère que tu n’as pas payé cette voiture plus de 9 000€, vu son état ! ».
Barnabé a décidé de réagir en écrivant au garagiste pour obtenir une réduction du prix de vente en invoquant
trois arguments :
 le problème de la climatisation qui dysfonctionne depuis le début
 la boîte de vitesses qui, depuis 3 mois, craque de manière inquiétante,
 enfin des anomalies sur la peinture extérieure (rayures …).
Le vendeur ne lui répond pas ; Barnabé a décidé d’agir en justice.
1 - Quelles chances a-t-il d’obtenir une réduction du prix ?
2 - Est-il encore temps d’agir pour Barnabé ?
3 – Et si la vente avait eu lieu entre deux particuliers ?

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II : LE CONTRAT D’ENTREPRISE (ou Ct de louage d’ouvrage)
Est visé à l’article 1710 du code civil : « le Ct d’E est la convention par laquelle un entrepreneur s’engage
contre rémunération à réaliser au bénéfice d’un donneur d’ordre, ou maître d’ouvrage, un travail, de façon
indépendante et sans le représenter ».
Le Ct d’entreprise est donc un Ct de prestations de services et non de vente d’une chose, réalisé à titre
indépendant, moyennant rémunération (et non un prix).
Ce Ct est le support juridique d’un grand nombre d’activités de service, manuelles ou plus intellectuelles. Il est
au cœur de l’activité des artisans et des professionnels libéraux et met généralement en relation 2 professionnels
ou un professionnel et un consommateur, d’où son régime particulier.

A : LES CARACTÉRISTIQUES DU CONTRAT D’ENTREPRISE


 L’accomplissement d’un service, d’une prestation
La principale obligation de l’entrepreneur est de réaliser l’ouvrage attendu par son cocontractant. La tâche peut
être matérielle, ou purement intellectuelle. Selon le domaine, on parle d’obligation de résultat ou de moyen.
Ex : transport, construction de bâtiment, spectacle, hôtellerie, la restauration, l’organisation de voyages, réparation et entretien d’un
véhicule, la relation avec son médecin, le permis de conduire, l’expert-comptable, …
 L’accomplissement d’une activité à titre indépendant
Le prestataire de services exécute le travail demandé par le client en son nom et sous sa responsabilité. Il n’y a
aucun lien de subordination entre les 2 parties. Le professionnel doit participer à titre personnel (même par le
biais de salariés).
 Le Ct d’E se différencie par là du mandat, dans lequel le mandataire accomplit des actes pour le compte
de son client, le mandant.
 Il faut distinguer le Ct d’E du Ct de W : il n’est pas aux ordres d’un employeur, mais au service d’un
client. Il n’y a pas de lien de subordination entre celui qui demande la tâche et celui qui l’exécute.
 Le caractère consensuel
Ce Ct est valablement formé par l’accord des parties.
Le Ct d’E est souvent précédé de l’établissement d’un devis : la demande de devis du client n’est qu’une
invitation à engager des pourparlers, tandis que l’envoi du devis par l’entrepreneur constitue une offre de sa part
(attention au devis signé par l’acheteur = il est engagé comme dans un Ct).
 A la différence du Ct de vente, la détermination du prix, càd la rémunération du W à effectuer, ne
conditionne pas la validité du Ct d’E.
La rémunération peut être fixée de 3 façons :
 les honoraires pour les professions libérales qui sont librement fixés entre les parties
 le contrat à forfait où la rémunération est fixée de manière globale avant l’exécution de l’ouvrage
 le paiement sur devis où la rémunération n’est pas fixée globalement mais article par article.
Cela permet aussi à l’entrepreneur de demander une rémunération supérieure au devis initial ssi les prestations
supplémentaires sont justifiées par le prof.
La rémunération :
 peut être fixée au début ou à la fin de la prestation
 par l’une des parties (professionnel comme le client !) de façon unilatérale sans commettre
d’abus (sinon DI par le juge), à condition d’en motiver le montant en cas de contestation
 et elle peut varier alors que pour le prix dans le Ct de vente est fixe.

B : LES EFFETS DU CONTRAT D’ENTREPRISE


Le Ct d’entreprise est un contrat synallagmatique : chaque partie au contrat supporte des obligations.
1) Les obligations de l’entrepreneur (le professionnel) = maître d’œuvre
 L’obligation d’information et de conseil
Ex : Un professionnel a mal informé le consommateur sur le crédit d’impôt possible pour certains travaux entraînant une facture plus
élevée au final, même s’il était indiqué sur le devis « calcul provisionnel ».
 L’obligation de sécurité
L’entrepreneur doit veiller à ce que sa prestation ne cause aucun dommage
Ex : produit chez un coiffeur qui brûle ou qui rend chauve ; garagiste qui remonte mal une pièce et l’accident se produit.
Ex : sécurisation des données chez un expert-comptable, un médecin …

 L’obligation de bonne exécution


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L’entrepreneur doit exécuter personnellement le travail ou le confier à un sous-traitant + l’accord du client, et
ce, dans les délais requis.
Il est également tenu de la conserver en bon état
Ex : atelier de restauration de M, garagiste avec la voiture confiée en réparation
 L’obligation principale = l’obligation de délivrance dans les délais prévus
L’entrepreneur doit accomplir le W promis dans les délais requis. Le retard entraîne l’indemnisation du client.
Normalement, le retard n’existe qu’à partir du moment où l’entrepreneur a été mis en demeure. A défaut, le
maître d’ouvrage victime du retard doit justifier d’un préjudice pour obtenir une indemnité.

2) Les obligations du maître d’ouvrage (client) = commanditaire du projet


 Obligation de coopérer = toutes les prestations doivent être exécutées de bonne foi de la part des 2 parties.
 Prendre livraison de la prestation/chose exécutée = le maître d’ouvrage est tenu de prendre livraison de la
chose/du service, faute de quoi, l’entrepreneur est en droit de faire vendre la chose aux enchères publiques et de
se faire payer sur le prix ainsi obtenu.
Ex : vêtements déposés au pressing
 Réception des travaux = la réception est l’acte par lequel le maître d’ouvrage reconnaît l’exécution correcte
des prestations réalisées par l’entrepreneur.
La réception emporte des effets conséquents :
 exigibilité de la rémunération ou du solde restant dû
 transfert des risques de la chose au maître d’ouvrage
 couverture des défauts apparents, dont le maître ne pourra donc plus se prévaloir.
Mais la réception peut être accompagnée de réserves :
Ex : maison qui vient d’être construite ; vêtements du pressing rendus tâchés.
 Paiement de la rémunération = la date du paiement est prévue dans le Ct, généralement à l’achèvement des
travaux, voire à la réception de ceux-ci. Toutefois, le fractionnement de la rémunération est fréquemment
stipulé.
RMQ : délais de prescription :
 5 ans entre professionnels ; entre un consommateur qui attaque un prof ; entre 2 consommateurs.
 2 ans pour un prof qui attaque le consommateur.

C : LE CONTRAT DE SOUS-TRAITANCE


C’est la loi du 31/12/1975 qui définit la sous-traitance comme l’opération par laquelle un entrepreneur
(donneur d’ordre) a recours à un tiers (sous-traitant) pour réaliser, sur ses ordres et indications, tout ou
partie des biens, objets, prestations ou marchandises qu’il doit fournir ou vendre à ses propres clients.
La sous-traitance exclut la simple fourniture de choses : un fournisseur qui livre une chose sans acte de
production n’est pas un sous-traitant mais un vendeur.
Sous-traitance industrielle = relation entre 2 entreprises par laquelle l’une d’elles fait fabriquer par l’autre un
produit qu’elle ne veut ou ne peut pas faire elle-même. Ce produit est destiné à être incorporé dans le produit
fini qu’elle vendra
Ex : industrie automobile et sous-traitance des câbles électriques, des sièges, …
Sous-traitance de marché = relation triangulaire entre 3 intervenants, souvent des artisans, liés par 2 Cts. L’E,
chargée par son client (maître d’ouvrage) de l’exécution d’un marché, s’adresse à des sous-traitants qui
interviennent au cours de cette exécution
Ex : E de construction qui passe des Cts de sous-traitance avec des E ou des artisans spécialisés dans l’électricité, la plomberie …

 Le Ct de sous-traitance impose l’accord/l’agrément du maître d’ouvrage. La loi de 1975 impose même à


l’entrepreneur principal de faire accepter chaque sous-traitant par le maître d’ouvrage tout au long de
l’exécution du Ct (y compris les conditions de paiement de chaque Ct de sous-traitance).
 L’entrepreneur principal est le seul responsable du W exécuté. Il n’y a aucun Ct entre le client (maître
d’ouvrage) et le sous-traitant => responsabilité extra-contractuelle en cas de pb.
Le sous-traitant doit rendre des comptes à l’entrepreneur et l’entrepreneur doit rendre des comptes au client.
 Le sous-traitant peut cependant avoir une action en paiement directe contre le maître d’ouvrage en cas de
problème d’impayé => action oblique s’il y a bien eu agrément du sous-traitant par le client (OK express ou
tacite du fait de comportement, de relations d’affaires …),

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 Mais en cas de cessation de paiements de l’entrepreneur principal, ce sous-traitant impayé a la faculté
d’obtenir directement du maître d’ouvrage (propriétaire de la maison) le paiement des sommes qui lui sont
dues, qu’il y ait eu agrément ou non (Ccass).

Autre problème avec la sous-traitance « en chaîne » (un sous-traitant sous traite lui-même le travail à faire) : la
responsabilité en cas de dommage
Ex : IM au Bengladesh qui s’est effondré sur des ateliers de confection de vêtements faisant plus de 1 000 morts. Auchan, Lévi’s ne
savaient pas, paraît-il …

III : LES CONTRATS DE DISTRIBUTION


Le Ct de distribution n’est pas défini par le législateur mais est né de la pratique. Ce Ct est né du fait qu’un
fabricant ne peut pas vendre directement ses produits aux acheteurs, aux consommateurs ; le plus
souvent, la commercialisation est mieux assurée lorsqu’elle est faite par des intermédiaires spécialisés = les
distributeurs, soumis au contrôle du producteur/fabricant.
Il peut être défini comme un Ct cadre par lequel un fournisseur/producteur et un distributeur établissent
le cadre de leurs relations contractuelles à venir. Plus précisément, elles définissent dans le Ct cadre càd
général, « vague », les conditions dans lesquelles les Cts à venir, dits d’application, seront conclus, et ce, au fil
des relations contractuelles (≠ commandes effectuées au fil du temps).
Le Ct de distribution est régi par le Dt de la distribution, qui est récent dans notre législation (2nde moitié du 20°)

A : LES RÈGLES COMMUNES AUX CONTRATS DE DISTRIBUTION


Le Ct de distribution se forme comme tout Ct : une offre et une acceptation sur les éléments essentiels du Ct ; le
Ct est consensuel.
Les particularités :
 L’article L.330-3 du code de commerce met une obligation précontractuelle d’information à la charge du
fournisseur qui met à la disposition d’un distributeur un produit, un service, un signe distinctif (tel un nom
commercial, une marque ou une enseigne).
L’information doit donc être délivrée avant la conclusion du Ct et doit se matérialiser par la remise d’un
document, dont le contenu est prévu par décret, 20 jours avant la signature du Ct.
 Concernant la détermination du prix, l’article 1164 Cciv prévoit que chaque partie (le prof comme le
distributeur !) peut fixer le prix unilatéralement à condition de ne pas commettre d’abus.
En cas de contestation, la partie qui fixe le prix devra motiver le montant càd exposer comment le prix a été
calculé au regard des prévisions des parties. A défaut d’accord, le juge fixe des DI ou prononce la résolution du
Ct.
 Concernant la durée du Ct, l’article L.330-1 du code commerce limite à un maximum de 10 ans la durée
de validité de toute clause d’exclusivité (le Ct peut être renouvelé mais cela permet la renégociation du prix,
des conditions générales de vente, …).
 L’exclusivité = les parties sont tenues d’exécuter des obligations diverses tenant à ce type de Ct, mais
l’obligation principale est l’exclusivité que doit respecter le distributeur et/ou le fournisseur = exclusivité
territoriale et/ou exclusivité d’approvisionnement.

B : LES RÈGLES PARTICULIÈRES AUX DEUX PRINCIPAUX CONTRATS DE


DISTRIBUTION

1) Le Ct de concession exclusive
Définition = le Ct de concession exclusive, appelé aussi concession commerciale est un Ct-cadre par
lequel un fournisseur (le concédant) titulaire d’une marque, réserve la commercialisation de ses produits,
sur un territoire défini, à un distributeur (le concessionnaire), ce dernier s’obligeant en contrepartie à
respecter la politique du concédant et à ne distribuer que les produits concédés ou sélectionnés par le
concédant.
Ex : distribution des automobiles, parfums et cosmétiques, carburants, …

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 Obligations du concédant (propriétaire de la marque)
 Assurer l’exclusivité de la marque
Ne pas installer d’autres concessionnaires sur le territoire concédé ==> c’est l’exclusivité
territoriale/commerciale (caractéristique de la concession commerciale). Cette règle de l’exclusivité permet
d’assurer une unité de la politique et de l’identité du réseau.
 Fournir, vendre au concessionnaire les produits selon les modalités du Ct et garantir
l’approvisionnement
 Assurer au concessionnaire une assistance technique et juridique et, en cas de rupture de la
relation contractuelle, à reprendre le stock.
 Obligations du concessionnaire (exploitant) :
 Respecter l’exclusivité commerciale et territoriale : on vend uniquement les produits pour
lesquels on a l’autorisation. Ne pas faire de concurrence déloyale à la marque ni aux autres
distributeurs.
Mais tout se négocie : un garage par ex peut très bien vendre 3 marques de voiture mais généralement du
« même style/standing » (BMW, Audi et Mercedes par ex). Idem avec les parfums, les cosmétiques. Il faut
l’OK de toutes les marques concernées.
 Vendre dans les conditions prévues au Ct : prix, clause de quota = minimum mensuel ou
annuel, publicité, promos, WE « portes ouvertes » …
 Payer le prix convenu des produits (pour les sommes importantes comme les véhicules, le
concédant se garantit par une CRP).

2) Le Ct de franchise ou franchisage
Définition = le franchisage est une convention par laquelle une personne (le franchiseur) met à la
disposition d’une autre personne (le franchisé) un savoir-faire original ainsi que des signes distinctifs –
tels une marque, une enseigne, un agencement ou une présentation spécifique et uniforme des produits
sans oublier une assistance technique et juridique.
Ex : Starbucks, Sofitel, Laforêt Immobilier, Acadomia, 5 à Sec, Ikea, Pâtisserie Paul, Etam, Affelou, Manpower, …
Mac Do est le 1er à avoir mis en place la franchise et est le 1er au niveau mondial

La franchise est très à la mode du fait de l’importance que prennent aujourd’hui la marque et le savoir-faire.
On trouve 3 types de franchise :
 La franchise industrielle (dite aussi de production) = c’est la production par le franchisé d’objets fabriqués
grâce à la technologie (« recette magique » du franchiseur) et à son assistance et ensuite vendus sous son nom
Ex : Coca cola
 La franchise de distribution/de comptoir = le franchisé commercialise/distribue les produits du franchiseur +
la marque du franchiseur
Ex : Galeries Lafayette, Printemps, les aéroports … qui achètent tout un stock et revendent les produits sur un stand déterminé
(corner)
 La franchise de service, qui constitue le prototype du franchisage, implique un savoir-faire spécifique très
marqué pour fidéliser la clientèle ainsi qu’une assistance technique continue.
Ex : Domaines divers comme Affelou, Etam, boulangerie Paul, des cabinets d’expertise-comptable/l’audit (KPMG, Deloitte, Fiducial,
Mazars, …)

RMQ : différences entre la concession et la franchise


La concession :
 Une plus grande liberté d’exploitation est octroyée au concessionnaire dans sa façon de tenir son affaire.
L’agencement du magasin/garage est libre ; le vendeur est libre de s’habiller comme il le souhaite …
Il se doit juste de respecter une politique de vente, une ligne directrice de conduite à suivre à l’égard des acheteurs au
sujet produits/services définies par le concédant, propriétaire de la marque
 Le concessionnaire doit accepter un contrôle juridique, comptable voire financier de la part du concédant.
 Le contrat de concession vise certains produits seulement (voitures, parfums, carburant, …) alors que la
franchise peut concerner tout produit ou service avec un savoir-faire spécifique.
La franchise :
 L’identification de la marque et des services qui lui sont propres est plus facile pour le consommateur car
le franchiseur « impose » à son franchisé un savoir-faire très spécifique qu’il se doit de respecter «  à la
lettre » afin de rester fidèle à l’état d’esprit de la marque.

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Le franchisé bénéficie donc d’une liberté assez restreinte dans la tenue de son affaire. Des contrôles sont opérés
régulièrement à ce niveau => agencement et décoration du magasin imposés, tenue vestimentaire stricte …
 La franchise s’avère beaucoup plus chère que la concession car le franchisé paie un succès et s’assure une
source « quasi assurée » de revenus.

a) Les obligations du franchiseur (le propriétaire du concept)


 Communiquer un savoir faire : C’est l’élément central du Ct de franchise et la grande ≠ avec le Ct de
concession où le concessionnaire est beaucoup plus indépendant.
Selon le règlement européen du 20/04/2010, le savoir-faire est « un ensemble secret, substantiel et identifié
d’informations pratiques non brevetées, résultant de l’expérience du franchiseur ».
Ce savoir-faire doit être :
 substantiel càd significatif et utile au franchisé (pas du blabla !)
 identifié càd formalisé dans un support permettant sa transmission et régulièrement mis à jour =>
« la bible » dans le jargon
 secret pour garder tout le mystère du produit ou du service
 non breveté : passé le temps de la protection (20 ans), un brevet tombe dans le domaine public,
ce qui est contraire au caractère secret !
Sans transmission de savoir-faire, le Ct de franchise est nul.
 Fournir une assistance commerciale et/ou technique pendant toute la durée du Ct notamment permettre
l’utilisation des signes distinctifs du franchiseur, comme la marque, l’enseigne, fournir des renseignements,
avis, mises en garde, contrôler le réseau, le SAV, développer et maintenir l’image de marque, gérer des servies
communs comme le service d’assistance à la clientèle, un fichier de clientèle, un service de carte de fidélité …
 Respecter la clause d’exclusivité (territoriale et/ou commerciale) lorsqu’elle est stipulée dans le Ct :
l’exclusivité n’est donc pas un élément obligatoire du Ct de franchise bien que très importante en pratique. Et
c’est une des différences avec la concession.

b) Les obligations du franchisé (Personne physique ou PM qui exploite le concept)


 Suivre une formation initiale et une formation continue
 Respecter les normes établies par le franchiseur = aménagement des locaux, apposition des logos, méthodes
commerciales … => nombreux contrôles !
 Rémunérer le franchiseur pour la transmission du savoir-faire et l’assistance technique (qui sont les éléments
inhérents au Ct de franchise).
Cette rémunération peut comporter :
 un droit d’entrée au moment de la conclusion du Ct
 et/ou une redevance calculée en fonction du CA ou fixe
 Modalités à préciser dans le Ct.
 Obligation d’approvisionnement en matières premières auprès des fournisseurs choisis par le franchiseur
 Respecter le savoir-faire du propriétaire du concept (franchiseur) :
 clause de confidentialité sur les méthodes, pratiques, recettes … à vie !
 clause de non-concurrence, limitée dans le temps et dans l’espace, à l’égard du franchiseur
Sinon, responsabilité contractuelle avec des DI importants selon préjudice et rupture du Ct.

RMQ : la Fédération Française de la Franchise qui se situe à Paris permet de guider les futurs
franchiseurs/franchisés. Il y aussi beaucoup de sites français privés.

RMQ : Avantages de la franchise / la succursale


 Pour le franchiseur (propriétaire du concept) :
 développement moins coûteux qu’en succursale car l’investissement est partagé entre le franchiseur
et le franchisé et donc plus rapide
 efficacité du partenariat entre indépendants car les franchisés, bien sélectionnés, sont plus motivés
que des salariés
 avantages évidents d’un réseau pour l’homogénéité, la puissance d’achat, la puissance publicitaire,
les moyens …

 Pour le franchisé (celui qui s’installe) :


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 exploitation d’un succès en se faisant aider d’où un démarrage plus rapide et moins coûteux +
rentabilité des K investis et limitation des risques
 il gère son affaire avec autonomie mais sans la solitude (la marque est derrière)
 commerçant indépendant = pas de Ct de W entre les 2 parties
 apprentissage d’un nouveau métier + maîtrise professionnelle supérieure grâce au transfert de savoir-
faire et à l’assistance de la marque.

EXERCICE

A) Alain Gourmand, cuisinier de longue date a ouvert un établissement dans le centre-ville de Lyon « Dame
Tartine ». Il y sert, à toute heure du jour et de la soirée, des tartines originales, et sans cesse renouvelées. Il a
fait concevoir la décoration par un architecte à la mode qui a su lui créer quelque chose d’original et
chaleureux. Il a, en outre, eu recours à un designer pour lui dessiner une vaisselle avec un logo déposé à l’INPI.
Depuis 2 ans, son succès l’a encouragé à ouvrir un autre restaurant à la Croix-Rousse, et un troisième dans le 6 e
arrondissement.
Il pense développer son concept dans d’autres villes. Malheureusement, son banquier est beaucoup moins
enthousiaste par les temps qui courent et ne veut pas lui prêter les capitaux nécessaires.
Que lui conseillez-vous pour son développement ?

B) Qualifiez les clauses suivantes et le type de Ct auquel elles se rattachent


1. L’entreprise Alpha pourra confier l’exécution de tout ou partie des travaux de rénovation de l’immeuble sis à
Saint Etienne … à toute entreprise de son choix, à condition d’avoir obtenu l’accord préalable du maître de
l’ouvrage. Dans ce cas, l’entreprise Alpha devra recueillir auprès du maître de l’ouvrage par écrit l’acceptation
de ladite entreprise ainsi que l’agrément de ses conditions de paiement.
2. Entre M. X, promettant, et M. Y bénéficiaire, il est convenu que pour le cas où M. X souhaiterait vendre le
bien immobilier sis à Lyon 9° …, il devra en proposer l’acquisition par priorité à M. Y. Ce dernier sera alors
libre d’acquérir ou non le bien.
3. L’acquéreur prend le bien dans l’état où il se trouve au jour de l’entrée en jouissance, sans recours contre le
vendeur pour quelque cause que ce soit, notamment en raison des défauts apparents, ou des défauts cachés.
4. la société reste propriétaire de la marchandise livrée à compter du jour de livraison jusqu’à complet paiement
de l’intégralité du prix de vente, les risques de la marchandise incombant néanmoins au destinataire, dès la mise
à disposition de celle-ci.
5. Le société A s’oblige à ne signer sur le territoire ci-après défini et pendant la durée du présent contrat, aucune
autre convention du même type, ni aucun accord ayant pour objet la distribution des produits visés au contrat
sous la marque …
6. Le prix de vente des marchandises sera établi au moment de chaque commande passée par le distributeur et
par référence aux prix indiqués dans le catalogue du fournisseur.

IV : LE CONTRAT D’ASSURANCE


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L’opération d’assurance repose sur un calcul de probabilité de survenance du risque garanti par l’assureur.
L’assurance est un Ct dont le mécanisme technique repose sur l’aléa. Les prestations auxquelles s’engage
l’assureur (versement d’une prime) dépendent de la survenance d’un événement incertain que l’on appelle
risque (vol, accident, invalidité, décès …).
En revanche, la prestation de l’assuré (paiement de la prime) est elle certaine.
On distingue traditionnellement 2 types d’assurance :
 Les assurances de dommages = elles garantissent soit les dommages subis par un bien, soit la
responsabilité d’une personne
Ex : assurances incendie, automobile, vol, perte d’exploitation, responsabilité civile professionnelle
 Les assurances de personnes = ne concernent pas le patrimoine de l’assuré ; elles permettent de
garantir les conséquences d’un sinistre affectant le corps ou la vie d’une personne
Ex : assurance-vie ou décès, invalidité, accidents corporels …
Le système de l’assurance remonte à l’antiquité dès le IIe millénaire avant JC. Les Grecs et les Romains
introduisent l’assurance-santé et l’assurance vie. Les Guildes du Moyen Age (association destinée à procurer à
ses adhérents des conditions commerciales particulières) remplissent un rôle similaire en participant notamment
aux frais d’obsèques de leurs membres décédés.
A la fin du 17e siècle, l’importance croissante de Londres en tant que centre de commerce amène Edward Lloyd
à ouvrir une taverne qui devient un repère pour les marins et les affréteurs, et par la suite une source
d’information sur le monde maritime. Il devient rapidement un lieu de rencontre pour les personnes cherchant à
assurer leurs bateaux. Aujourd’hui encore, la Lloyd’s de Londres reste le haut lieu de l’assurance maritime
(assureur du Titanic, de l’Erika).
Le système de l’assurance, et notamment de tout type de bien, remonte au grand feu de Londres de 1666, qui
détruisit 13200 bâtiments. A la suite de cet incendie, Nicolas Barbon ouvre un bureau pour assurer les
bâtiments.
Aux Etats Unis, la 1ère compagnie est créée par Benjamin Franklin mais refuse d’assurer les maisons pour
lesquelles le risque d’incendie est trop fort.

A : LA FORMATION DU CONTRAT D’ASSURANCE


On s’en tiendra aux particularités, le Ct d’assurance obéissant aux règles générales du Dt des Cts.
Lors de la souscription du Ct, l’assureur et l’assuré conviennent :
- d’un événement ou d’une liste d’événements, repris dans la police d’assurance (de
l’italien médiéval policia = liste), et garantis par l’assureur.
- d’une prime payée par l’assuré à l’assureur.
La police d’assurance est donc le document signé par les parties par lequel elles constatent leur engagement
réciproque.
Avant la souscription, le demandeur d’assurance, futur assuré, remplit un questionnaire visant à informer la Cie
d’assurance sur son risque. A partir de ce document, l’assureur doit effectuer le calcul de la prime
d’assurance. Ce calcul tient compte essentiellement de la probabilité de réalisation du risque et du coût des
sinistres. Le Ct d’assurance est un Ct passé de bonne foi càd que l’assuré est supposé informer de façon exacte
et complète l’assureur en réponse à ses questions. Les fausses déclarations faites par l’assuré peuvent conduire
à la nullité de l’acte pour dol.
Le Ct d’assurance prend effet à compter du jour de sa conclusion sauf si une clause reporte cette prise
d’effet à compter du jour du paiement de la prime par l’assuré.
La prise d’effet du Ct définitif peut être précédée d’un Ct provisoire appelé note de couverture. L’utilité de
celle-ci apparaît lorsque l’assureur a besoin de temps pour instruire la proposition de l’éventuel assuré. Mais
pendant cette courte période d’instruction, l’assureur peut garantir provisoirement le client. La note de
couverture est donc un véritable Ct d’assurance d’une durée limitée à qq jours.
Le Code des assurances exige un Ct écrit : mais pareille formalité n’est pas une règle de validité mais de
preuve (moyen permettant surtout pour chaque partie de prouver l’existence du Ct à l’égard de l’autre partie).
RMQ : Une fois le Ct formé, l’assuré a 14 jours pour se rétracter ssi il s’est engagé hors lieu habituel de vente
(maison) suite à un démarchage par téléphone, par Internet ou s’il a répondu à un courrier-publicité.

B : LA MODIFICATION DU CONTRAT D’ASSURANCE

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 La modification du Ct d’assurance obéit au droit commun des Cts : elle doit résulter d’un OK des parties
(nouvel écrit = moyen de preuve mais pas une condition de validité).
 Particularité du Dt des assurances : la loi prévoit qu’est considérée comme acceptée la proposition faite par
l’assuré de modifier le Ct si l’assureur ne refuse pas cette proposition dans les 10 jours après qu’elle lui est
parvenue = dérogation au principe selon lequel le silence ne vaut pas acceptation en Dt des Cts.
 De même, le Code des assurances prévoit que si l’assureur modifie substantiellement le Ct (hausse de la
cotisation par ex), le client a le droit de le résilier immédiatement.

C : LA DURÉE DU CONTRAT D’ASSURANCE


 La durée est librement fixée par les parties : elles peuvent ne pas déterminer de durée ou, ce qui est
généralement le cas en pratique, conclure un CDD.
La loi impose que la durée soit fixée par la police et y figure en caractères très apparents.
Chaque partie peut librement dénoncer le Ct à chaque échéance en respectant le préavis.
Le Code des assurances prévoit également une résiliation possible pour l’assureur après chaque sinistre, sauf
après une inondation.
En cas de disparition du risque assuré, par exemple en cas de décès pour un Ct d’assurance sur la personne, le
Ct prend naturellement fin (exception + Ct d’assurance-vie, Cts de groupe).
 Le renouvellement du Ct
Une fois arrivé à terme, le CDD prend fin. Mais le plus souvent, les Cts d’assurance prévoient une clause de
tacite reconduction, du moins ceux conclus pour une durée d’un an (assurance-automobile, habitation, …).
Cette clause est valable, mais la durée de la reconduction ne doit pas dépasser une année.
 Pour le Ct « mutuelle », le Code des assurances prévoit toujours que le professionnel doit envoyer un
avis d’échéance annuel et doit indiquer sur le courrier que le particulier a la possibilité de ne pas
reconduire le Ct par tacite reconduction. Ce courrier doit être envoyé 15 jours avant la date limite du
droit de résiliation
Ex : mutuelle qui expire le 31/12 ; 2 mois de préavis pour résilier soit avant le 31/10 ; le courrier d’information doit être envoyé par
l’assurance avant le 15 octobre.
Si l’information n’est pas donnée à temps, le particulier peut dénoncer son contrat à tout moment, sans pénalité
par l’envoi d’une LR+AR.
Un particulier pourra résilier à tout moment à compter d’1 an de Ct.
Pas pour la mutuelle de groupe prise par l’employeur : c’est l’employeur qui a négocié et un employeur n’est
pas un consommateur !
 Pour les assurances « véhicules » et « habitation » pour un consommateur PP, la loi Hamon du 17 mars
2014 prévoit désormais que le particulier peut dénoncer son Ct à tout moment après le 1er anniversaire
de leur signature (avant, il fallait attendre l’échéance), que l’information sur la tacite reconduction ait
été donnée pu pas.
 Pour les contrats d’assurance « affinitaires » càd Cts qui couvrent les risques de mauvais
fonctionnement/usages du bien (vol, dégradation du portable, agences de voyages en cas d’annulation
du voyage, …) : le particulier peut se rétracter dans les 30 jours de la signature (car il peut
s’apercevoir qu’il est couvert ailleurs + la CB par ex) et après 1 an de Ct dans le cadre de la tacite
reconduction.
 Pour les professionnels, c’est le droit commun des contrats qui s’applique.

RMQ : dans tous les cas, il faut respecter un préavis (1 à 2 mois en principe) : on ne quitte pas une assurance
en 24h !!

D : LE PAIEMENT DE LA COTISATION


 Le montant de la cotisation est fixé à la souscription du contrat. L'assuré doit alors régler ce montant à son
assureur pour que le contrat prenne effet.
 Concernant l’échéance, il faut distinguer :
 l'échéance principale : date jusqu'à laquelle l'assuré est couvert. Cette échéance est la seule à prendre
en compte pour résilier le contrat,
 les échéances secondaires : le contrat peut prévoir un fractionnement de cotisation mensuel, trimestriel
ou semestriel. Chacune de ces échéances de paiement intermédiaire est une échéance secondaire.
 L'assuré dispose de 10 jours à compter de la date portée sur l'avis d'échéance pour payer sa cotisation. Après

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ce délai, l'assureur peut lui envoyer une lettre recommandée, dite de mise en demeure. L'assuré dispose alors
de 30 jours pour régler sa cotisation.
Le délai expiré, l'assuré n'est plus garanti. 10 jours après l'expiration du délai, l'assureur peut résilier le contrat
et exiger en justice le paiement intégral de la cotisation => clause pénale.

Ex : le Ct expire le 31/12 ; le client peut donc payer jusqu’au 10 janvier.


À la suite de mise en demeure de l’assurance, le client est encore assuré jusqu’au 10 février.
Et l’assureur a encore 10 jours pour résilier ou « rattraper le problème ».

E : LES ASSURANCES CONTRACTÉES PAR L’ENTREPRISE


Une E se doit d’avoir une politique de management juridique de ses risques. L’assurance est l’une de ces
techniques.
1) L’assurance des biens de l’E
 Les assurances proposées concernent notamment les dommages subis par les bâtiments, le matériel, les
véhicules, les marchandises et éventuellement l’argent liquide. Quant au risque, les dommages subis par les
biens sont généralement garantis en cas d’incendie, de dégât des eaux, de tempête, de vol, de bris de glace, de
bris de machines …
 L’assurance perte d’exploitation = le dommage garanti peut ne pas concerner un bien matériel. Ainsi est
assurable la perte d’exploitation subie par une E à la suite, par ex, d’un incendie, d’un confinement. L’incendie,
selon son étendue, peut conduire à un ralentissement, voire un arrêt temporaire de l’activité, donc une perte
d’exploitation.

2) L’assurance-crédit
Cette assurance permet à l’entreprise d’être indemnisé de la perte qu’elle subit en cas d’insolvabilité d’un client
préalablement identifié. L’assuré conserve une part de risque, n’étant jamais indemnisé à 100%.
L’assureur se rémunère par une prime calculée sur le CA de l’assuré, en fonction du secteur d’activité, du
risque de change et de l’historique de sinistralité.

3) L’assurance de la responsabilité civile de l’E


 Assurance de responsabilité civile relative à l’exploitation = permet à l’E de garantir sa responsabilité
délictuelle (ou extracontractuelle) qui serait engagée au cours de son exploitation, notamment du fait des
préposés, bâtiments, matériels, ou encore du fait de ses produits jusqu’à leur livraison aux clients.
 Assurance responsabilité civile relative à la fourniture de produits = l’assurance de responsabilité du fait
des produits livrés, appelée aussi assurance après livraison, a pour objet de prendre en charge les dommages
causés aux tiers, qui peuvent être les clients de l’E, du fait de la livraison d’un produit de l’assuré, fait qui
engagerait la responsabilité de celui-ci. Les dommages couverts peuvent être corporels, matériels ou
immatériels (perte d’exploitation).
Ex : Lactalis et l’affaire du lait contaminé
RMQ : c’est différent de l’assurance décennale qui ne s’envisage que pour les E de construction pour les
constructions neuves

4) L’assurance de la responsabilité civile du chef d’entreprise


Les dirigeants d’E courent le risque que leur responsabilité civile soit engagée à l’occasion de l’exercice de leur
fonction, notamment en cas de faute de gestion, de violation de la loi.
Le souscripteur est l’E et non le dirigeant. L’assuré est le dirigeant, lequel doit être identifié et nommément
désigné dans le Ct d’assurance :
 Attention si le dirigeant change.
 Et le dirigeant dont le mandat s’achève reste assuré pour les actes qu’il a accomplis durant l’exercice
de son mandat.
La garantie porte sur les conséquences pécuniaires de la responsabilité civile des dirigeants, engagée à
l’occasion de l’exercice de leur fonction, à l’égard des tiers (créanciers, clients, Etat, actionnaires qui
exerceraient une action individuelle contre le dirigeant).
Enfin, les Cts d’assurance prévoient des exclusions de garantie, càd des situations où l’assureur ne devra pas
assurer sa garantie (actions en responsabilité relatives à des détournements d’actifs, les conséquences d’absence
du paiement d’impôts ou charges sociales dus par l’E).

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5) L’assurance « homme clé »
Cette assurance permet à une E de s’assurer contre le risque de décès ou de l’invalidité (provisoire ou
permanente, totale ou partielle) du dirigeant de cette E ou de l’un de ses salariés qu’elle estime essentiel à la
bonne marche de l’activité. Il s’agit donc d’une assurance personne, et non de dommage, qui permet de faire
face à une éventuelle perte d’exploitation résultant de la réalisation du risque. Ce qui suppose que le K ou la
rente versé(e) par l’assureur en cas de réalisation du risque bénéficie à l’E souscriptrice. C’est d’ailleurs une
condition de la déductibilité fiscale des primes payées par l’E.

F : LE CONTRAT D’ASSURANCE-VIE


Le Ct d’assurance-vie peut être défini comme la convention par laquelle l’assureur s’engage envers le
souscripteur à verser à celui-ci ou à un 1/3 bénéficiaire une prestation définie au Ct en cas de survenance du
risque lié à la durée de la vie de l’assuré.
1) Les principaux contrats d’assurance-vie
La vocation première des assurances-vie est de garantir le versement d’une certaine somme d’argent (K ou
rente) lorsque survient un événement lié à l’assuré : son décès ou sa survie. Il convient donc de distinguer 3
types de Ct d’assurance :
 Ct d’assurance en cas de vie = Ct par lequel l’assureur s’engage envers le souscripteur à verser à celui-ci
ou à un tiers bénéficiaire, en contrepartie de primes, un capital ou une rente à une date déterminée dans le cas
où l’assuré ou le tiers bénéficiaire est encore en vie à cette date-là.
Le risque garanti est donc la vie de l’assuré à un âge ou à une date donné-e.
Ex : plans épargne retraite
 Ct d’assurance en cas de décès = se rencontre plus fréquemment. C’est un Ct par lequel l’assureur
s’engage envers le souscripteur à verser à un tiers bénéficiaire, en contrepartie de primes, un capital ou une
rente dans le cas où l’assuré serait décédé avant le terme du Ct
Ex : assurance décès permettant de garantir un emprunt bancaire en cas de décès anticipé du souscripteur avant le solde du prêt  ;
employeur qui souscrit une assurance permettant au salarié de désigner un bénéficiaire à qui sera versé un K ou une rente à son décès.
Les primes sont versées par l’employeur par ex. C’est un Ct à fonds perdus car si la mort ne survient pas, on a cotisé pour rien.
 Ct d’assurance-vie mixte = ce Ct combine le risque de vie et celui de décès. L’assureur s’engage à verser
un K ou une rente au bénéficiaire soit :
 au décès de l’assuré s’il survient avant l’échéance du Ct,
 en cas de vie de l’assuré à l’échéance du Ct.
Le bénéficiaire est ainsi garanti de percevoir la prestation de l’assureur, avec des avantages fiscaux non
négligeables après 8 ans de blocage.
Ex : le type de placement financier le plus apprécié des français !

2) La conclusion du Ct d’assurance-vie
 Les auteurs en présence = outre l’assureur, il y en a 3 :
 Le souscripteur = c’est celui qui ouvre le Ct avec l’assureur ; il est le propriétaire du Ct, il verse
l’argent et choisit les bénéficiaires en cas de décès
Ex : l’employeur dans l’exemple précédent
 L’assuré = c’est la personne sur laquelle repose le risque (décès/invalidité) càd qui recevra l’argent
le moment venu ; c’est lui qui remplit le questionnaire médical le cas échéant
Ex : le salarié de l’entreprise pour lequel l’employeur souscrit l’assurance. Mais c’est souvent le souscripteur lui-même (on épargne
pour sa propre retraite)
 Le bénéficiaire = en cas de vie, le souscripteur est généralement le bénéficiaire ; en cas de décès,
c’est celui désigné par le souscripteur. Il peut être désigné directement (nom, prénom) ou
indirectement (conjoint, enfants, …)
Ex : le salarié dans l’exemple de l’employeur qui offre une assurance-décès, le conjoint survivant, les enfants désignés comme
bénéficiaires.
Le bénéficiaire peut être désigné directement dans le Ct ou par un acte extérieur (testament tenu secret).
Ce bénéficiaire peut faire savoir par LR+AR à l’assureur son acceptation à être désigné comme
bénéficiaire : son nom en tant que bénéficiaire ne pourra alors plus être changé ssi le souscripteur a consenti à
cette acceptation. De même, l’acceptation du bénéficiaire paralyse désormais la faculté de rachat du
souscripteur (résolution du Ct pour récupérer les économies).

 Comment savoir si l’on est bénéficiaire d’une assurance-vie ?


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Demander au notaire qui s’occupe de la succession (il faut attendre le décès de la personne) d’interroger le
FICOVIE = FIchier centralisé des COntrats de capitalisation et d’assurance-VIE si la somme en jeu est ≥
7 500€.
En dehors du FICOVIE, on peut interroger l’AGIRA = Association pour la Gestion des Informations sur le
Risque en Assurance qui fait des recherches sur l’existence de Cts d’assurance-vie.
Le recours à l’AGIRA est gratuit.
La loi oblige les assureurs à prévenir la ou les personnes désignée(s) au Ct d’assurance-vie càd les
bénéficiaires désignés au décès de l’assuré. Pour cela, les assureurs ont désormais accès au fichier national
des personnes décédées, géré par l’INSEE pour vérifier si l’assuré est toujours vivant ou décédé.

 La faculté de renonciation
Le souscripteur du Ct dispose, lorsqu’il est une personne physique, d’une faculté de renonciation càd de se
désengager, dans un délai de 30 jours calendaires révolus à compter du moment où il est informé que le Ct est
conclu (sauf si le Ct est d’une durée maximale de 2 mois). Attention : normalement le délai de rétractation est
de 14 jours en cas de démarchage à domicile de Cts d’assurance. Mais pour les Cts d’assurance-vie, c’est 30
jours.

3) Le dénouement du Ct d’assurance
 Rachat du Ct
Le Ct d’assurance-vie prend fin avant le terme prévu lorsque le souscripteur exige de l’assureur le rachat du Ct.
Le rachat est l’opération par laquelle l’assureur rachète sa dette aléatoire contractée par un remboursement de
primes versées après déduction de certaines sommes (càd le souscripteur récupère ses économies, moins des
pénalités). Il met fin au Ct. Cela suppose quand même que ledit contrat n’a pas encore été accepté par le
bénéficiaire.
 Avances sur police
« Dans la limite de la valeur de rachat du Ct, l’assureur peut consentir des avances au contractant » art L132-21
Code des A.
A la différence du rachat, cela ne met pas fin au Ct. Mais le souscripteur s’expose au paiement d’intérêts à
l’assureur, parce qu’en consentant une avance, ce dernier perd le revenu des placements qu’il avait effectués.
 Réalisation du risque
Lorsque le risque de vie ou le décès se produit, le Ct est dénoué par le paiement du K ou de la rente par
l’assureur au bénéficiaire.
Lorsque ce bénéficiaire est un tiers au Ct, il dispose d’un droit propre sur le K assuré. Ce droit repose sur le
mécanisme de la stipulation pour autrui : le souscripteur (stipulant) fait promettre à l’assureur (le promettant) le
versement d’un K au profit d’un tiers (le bénéficiaire).
La JP en déduit que le K n’a jamais fait partie du patrimoine du souscripteur :
 le K est hors succession du souscripteur. S’il y a renonciation à la succession, le K est tout de
même versé.
 le tiers bénéficiaire peut agir en justice contre l’assureur pour obtenir le paiement
 les créanciers du souscripteur ne peuvent pas saisir le K

4) Le régime fiscal de l’assurance-vie


Il est intéressant de garder son assurance-vie au moins 8 ans.
 Si la durée de détention du Ct est inférieure à 8 ans, les intérêts et plus-values sont soumis à l’impôt en cas
de retrait d’argent (prélèvement forfaitaire unique (PFU) ou barème progressif de l’IR).
 Si la durée de détention est supérieure à 8 ans, la loi fiscale prévoit un abattement (4 600€ ou 9 200€ pour un
couple) qui permet parfois de ne pas payer d’impôt.
 Pour les Cts conclus avant le 26 septembre 1997, il y a une exonération totale d’I.
EXERCICE
Un couple marié rachète son assurance-vie à sa 9ème année d’existence. A la base, ils ont versé 30 000€ ; la
valeur du Ct est de 40 000€. Calculez l’imposition du couple.

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