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Acceptation de la lettre de

change
Définition de la lettre de change:
• La lettre de change (parfois appelée traite) est un écrit par lequel une
personne, créancier d'origine, dénommée tireur, donne à un débiteur,
appelé tiré, l'ordre de payer à l'échéance fixée, une certaine somme, à
une personne appelée bénéficiaire ou porteur (qui est souvent le
tireur lui-même).
L’acceptation de la lettre de change:
• L'acceptation se définit comme l'engagement pris par le tiré de payer
la lettre de change à l'échéance. Plus qu'une reconnaissance de dette,
par son acceptation le tiré devient le débiteur principal de la traite. Il
en résulte que le tiré s'engage cambiairement : à l'égard du porteur
de la traite.
La forme de l’acceptation:
• L’acceptation doit être impérativement écrite, sur la lettre de change
(exprimée par les mots : « accepté » + la signature du tiré). Par contre,
la jurisprudence admet que la seule signature du tiré puisse suffire,
car la signature du tiré n’a pas être apposé sur l’effet de commerce,
sauf s’il accepte.
• Contrairement à l’aval, l’acceptation ne peut jamais être donnée par
acte séparée, c’est à dire sur un autre document que la lettre de
change. Cela car il faut que le tiré accepteur ait conscience de son
engagement. On considère que pour avoir conscience de cet
engagement, il faut qu’il soit explicite sur l’effet de commerce lui-
même.
La présentation de l’acceptation:

• Principe: la présentation à l’acceptation facultative:


• Conformément à l’article 283 du Code de commerce, le porteur a la
possibilité de présenter la lettre de change à l’acceptation.
• L’exercice de ce droit n’est cependant qu’une simple faculté.
• Le porteur est libre de ne pas présenter la traite à l’acceptation.
• Dans cette hypothèse, il n’encourt aucune déchéance, ni ne perd ses
recours cambiaires contre le tireur ou contre les endosseurs en cas de
défaut de paiement du tiré.
Les exceptions au principe:

La présentation obligatoire:
Elle est obligatoire lorsqu’il existe une clause de « contre acceptation ».
cette clause peut avoir été inséré soit initialement par le tireur
accepteur, soit ultérieurement par un tireur accepteur càd par un
endosseur

La présentation interdite:
Le porteur peut se voir interdire la présentation à l’acceptation. Il s’agit de la clause défense
d’acceptation, on parle de lettre de change non acceptable, ou encore appelé une traite pro format.
Cette clause est interdite lorsque la lettre a un certain délai de vue. Cela car dans ce cas, la présentation
est indispensable pour fixer l’échéance (le point de départ de l’échéance est la présentation à
l’acceptation).
Les caractères de l’acceptation:
• 1) Le caractère facultatif:
• Le principe: elle est facultative, le tiré n’est pas obligé d’accepter, alors
même qui l’aurait provision, selon l’art 283.

• Les exceptions:
• Ce principe peut être aménagé conventionnellement ou légalement.
• ª Il y a des clauses par lesquelles le tiré s’engage à accepter. C’est ce
qu’on appelle la clause de bon accueil (le tiré s’engage par avance à faire
bon accueil de toutes les lettres de changes qu’on lui émet).
• ª La loi prévoit également une hypothèse d’acceptation obligatoire art
283, al 9.
• De nombreuses lettres sembleraient devoir obligatoirement être
acceptées. Mais le caractère obligatoire d’acceptation implique que la
lettre soit présentée à l’acceptation ; or, de nombreuses lettres ne
sont jamais présentées à l’acceptation. Puis, l’article suppose que le
tireur ait satisfait à toutes ses obligations (la livraison de marchandise
conforme au tiré). En pratique, pour échapper à l’acceptation
obligatoire, on parle d’une inexécution secondaire imputable au
vendeur (un manquement aux dispositions contractuelles).
2) Le caractère inconditionnel:
• L’acceptation doit être pure et simple (pas de conditions, pas de
réserve ; sinon, elles sont interprétées comme un refus d’acceptation,
article 285.
• L’acceptation peut être partielle : elle est considérée comme un refus
pour la partie non couverte. La règle se justifie car il est possible que
le tiré n’accepte partiellement qu’en raison d’une livraison partielle de
la provision, ou encore en raison d’une dette partiellement éteinte du
fait d’une compensation partielle.
3) Le caractère irrécouvrable:
• Il est parfaitement en adéquation avec le caractère autonome et
abstrait de l’engagement cambiaire.
• Le tiré se trouve engagé par sa signature c’est-à-dire le tiré ne peut
pas revenir sur son acceptation.
Le refus d’acceptation de la lettre de change:

Lorsque le tiré refuse d’accepter, aucune obligation cambiaire ne nait à la charge du tiré, et les droits du
porteur sur la provision demeurent fragiles. Mais plus encore, le refus d’acceptation rend le titre
suspect.
Lorsque le tiré refuse d’accepter, le porteur peut légitimement penser que le tiré n’est pas débiteur du
tireur :
– soit parce que le contrat n’a pas été exécuté par le tireur, – soit parce que le contrat est affecté de
nullité
– ou le tireur connait des difficultés financières. Le porteur peut alors attendre l’échéance en espérant
pouvoir agir efficacement contre le tireur et les autres endosseurs éventuels.
Mais en raison du caractère suspect du titre, le droit cambiaire offre au porteur deux moyens de
préserver ses droits :
– exercice anticipé des recours cambiaires:
Code de Commerce ;l’art 306: le porteur peut exercer ses recours contre les endosseurs, le tireur et les
autres obligés, même avec l’échéance, s’il y a eu refus total ou partiel d’acceptation. Pour pouvoir
exercer ces recours, le porteur doit faire dresser un protêt faute d’acceptation.
– la déchéance du terme de l’obligation fondamentale: le refus d’acceptation entraine de plein droit la
déchéance du terme aux frais et dépends du tiré.
Etude de
Introduction
1) Cadre général:
L'acceptation se définit comme l'engagement pris par le tiré de payer la lettre de
change à l'échéance. Plus qu'une reconnaissance de dette, par son acceptation
le tiré devient le débiteur principal de la traite. Il en résulte que le tiré s'engage
cambiairement : à l'égard du porteur de la traite.
2 Résumé fait d’éspéce:
Dans ce cadre général se situe notre cas.
La société STMIR a conclu un contrat de vente de marchandise avec la société
Armand. La livraison est réalisée le 12 novembre 2018 et, en règlement du prix,
la société STMIR tire une lettre de change à échéance du 15 décembre 2018 sur
la société Armand et à l'ordre de la banque Société Générale.
Le 15 novembre 2018, la banque envoie la traite à la société Armand en lui
demandant de l'accepter. La société Armand renvoie la traite non modifiée et
refuse son acceptation au motif qu'elle n'a pas encore pu vérifier le bon état de
la marchandise.
Le cas présente 2 hypothéses:
Dont la première hypothése, on suppose que la société général présente la traite au
paiement et se heurte au refus du tiré. Ce dernier explique qu'il a déjà réglé le
montant de sa facture à son fournisseur le 22 novembre.
Et dans la deuxiéme hypothése, la Société Générale présente la lettre de change au
paiement au tiré le 30 décembre et se voit opposer, par le tiré, le règlement direct de
la dette au tireur réalisé le 23 décembre.
3)Problématique:
La société nous consulte de déterminer les droits du porteur à l’encontre du tiré dans
les 2 hypothéses.
4) Le plan:
• Hypothèse 1
• Hypothèse 2
1) Hypothèse 1:

L’art 306 permet au porteur d’exercer ses recours contre les endosseurs, le tireur et les
autres obligés, même avant l’échéance, s’il y a refus total ou partiel d’acceptation.
Le porteur ne peut exercer ses recours que lorsqu’il fait constater le refus d’acceptation
par un acte authentique: protêt faute d’acceptation, dans les délais fixer pour la
présentation à l’acceptation, sauf si la lettre de change a été stipulée sans protêt.
Le recours faute d’acceptation obéit au même régime juridique que le recours faute de
paiement.
2) Hypothèse 2:
Le législateur a exigé selon l’art 283, al 9 que :« lorsque la lettre est crée en
exécution d’une convention relatif à des fournitures de marchandises et
passés entre commerçants, et que le tireur satisfait aux obligations résultant
pour lui du contract, le tiré ne peut refuser de donner son acceptation, dés
l’expiration d’un délai conforme aux usages normaux du commerce, en
matière de reconnaissance de marchandises ».  
Cet article prévoit trois conditions:
-Lettre de change est crée à l’occasion d’un contract de fournitures de
marchandises.
-L’opération est passée entre commercants.
-Le tireur a exécuté ses obligations contractuelles.
Dans ce cas, la troisiéme condition n’est pas respectée. Le tiré a payé le tireur
(son fournisseur) et non pas le porteur.
En appliquant l’art 283, al 9 l’acceptation est nulle.
Conclusion:
En cas d’éspéce, la lettre de change ne satisfait pas les conditions
d’acceptation selon l’art 283, dans l’hypothèse 2. Et aussi pour
l’hypothèse 1, le porteur doit exercer ses recours contre les endosseurs
selon l’art 306.

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