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THEME II : LA CIRCULATION DE LA LETTRE DE CHANGE

ET DU CHEQUE : l’endossement translatif

ESQUISSE DE CORRECTION

EXERCICE 1 : contrôle de connaissances


1) L’endossement est le mécanisme par lequel le bénéficiaire d’un
moyen de paiement le transmet à un tiers pour paiement ou gage.
Il est qualifié translatif lorsque l’endosseur, c’est-à-dire celui qui
transmet le titre en pleine propriété à l’endossataire, lequel va
alors disposer de tous les droits attachés au titre. Bref,
l’endossement translatif est un endossement à titre de propriété.
Il est soumis aussi bien à des conditions de forme qu’à des
conditions de fond.
. Conditions de forme :
- L’exigence de la signature de l’endosseur ;
- L’endossement peut être fait au profit d’une personne
déterminée ;
- L’endossement peut être fait au porteur ;
- L’endossement peut être fait en blanc.
. Conditions de fond :
- L’endossement n’est pas possible lorsqu’il s’agit de lettres de
change non à ordre ;
- L’endossement requiert la capacité et le pouvoir d’accomplir
des actes de commerce (lorsqu’il concerne la lettre de change)
- L’endossement doit être pure et simple ;
- L’endossement doit porter sur la totalité du montant de la
lettre de change ou du chèque.
- L’endossement ne peut en principe porter sur les chèques
barrés.
2) Comme procédés de transmission, on retient :
- La tradition (lorsqu’il s’agit de la remise du titre par tireur au
premier bénéficiaire)
- L’endossement (lorsqu’il s’agit du chèque non barré et de la
lettre de change à ordre) ;
- La cession ordinaire (lorsqu’il s’agit du chèque et de la lettre
de change non à ordre).

3) Article 162 du règlement


L’endossement postérieur à l’échéance produit les mêmes effets qu’un
endossement antérieur. Toutefois, l’endossement postérieur au protêt
faute de paiement ou fait après l’expiration du délai fixé pour dresser
protêt ne produit que les effets d’une cession ordinaire.
4) Les droits transmis à l’endossataire
L’endossement translatif transmet à l’endossataire tous les droits
résultant du titre (notamment la propriété de la provision et les droits
cambiaires essentiels, c’est-à-dire tous les droits résultant du titre et
fondés sur les signatures qui y sont apposés). A cela s’ajoute le
bénéfice de la règle de l’inopposabilité des exceptions.

EXERCICE II : Cas pratique

Le cas pose trois problèmes relatifs à la validité de l’endossement du


chèque.
L’endossement partiel est-il valable ?
L’endossement soumis à l’accomplissement d’une formalité est-il
valable ?
L’endossement du chèque barré au profit d’une personne physique est-
il valable ?
I) De la validité de l’endossement partiel du chèque
Monsieur GOUROU a tiré un chèque d’une valeur de 15.000.000 qu’il
a endossé pour un montant de 10.0000. Cet endossement s’analysant
en un endossement partiel est-il valable ?
Selon l’article 64 al. 2 du règlement 15, l’endossement partiel est nul.
En l’espèce, le montant de l’endossement (10.000.000) étant inférieur
au montant du chèque, celui-ci n’est pas valable. C’est donc logique
que le tiré l’ait rejeté.

II- De la validité de l’endossement soumis à une condition


L’un des chèques émis par M. GOUROU a été endossé avec la
mention « Ne peut être présenté au paiement qu’après la réception et
la vente des marchandises ». L’endossement effectué de cette façon
est-il valable ?
Au sens de l’article 64 al. 1 du règlement 15, l’endossement doit être
pur et simple. Toute condition à laquelle il est subordonné est réputé
non écrite.
En l’espèce, l’endossement est subordonné à l’existence de la
provision. Autrement dit, il est soumis à une condition. Ladite
condition étant réputée non écrite, en application de l’article 64 al. 1
précité, l’endossement est valable. Aucun rejet du chèque par le tiré ne
peut être fondé sur le fait que l’endossement n’est pas pur et simple.

III- De la validité de l’endossement du chèque barré


M. KAMAL a endossé un chèque barré au profit de ZOUM. Cet
endossement au profit d’une personne physique est-il valable ?
Au terme de l’article 91 du règlement 15, un chèque barré, que le
barrement soit général ou spécial, ne peut être endossé qu’au profit
d’un établissement bancaire.
En l’espèce, l’endossement du chèque barré est fait au profit de
ZOUM une personne physique. Conformément à l’article 91 du
règlement 15, il n’est pas valable. Le refus du tiré de payer est donc
fondé.
EXERCICE III : commentaire d’arrêt

Problème de droit :
Le tiré accepteur d’une lettre de change émise en règlement du prix
d’une marchandise finalement non livrée par le tireur en difficulté
économique et financière peut-il légalement refuser de payer le
porteur au motif que celui-ci était de mauvaise foi ?
Solution :
La cour de cassation répond par la négative et rejette le pourvoi au
motif d’une part que l’acceptation suppose l’existence de la provision
et d’autre part que la mauvaise foi du porteur n’est pas caractérisée au
regard de l’inexistence des éléments constitutifs de celle-ci et du
défaut de preuve.
Proposition de plan :

I- L’existence de la provision
A-L’acceptation de la traite, preuve de l’existence de la
provision
B- - La conséquence de l’existence de la provision :
l’obligation de payer
II- L’absence de mauvaise foi du porteur
A-L’inexistence des éléments constitutifs de la mauvaise foi
B- Le défaut de preuve

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