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RECUEIL

DES CONVENTIONS ET DES TEXTES

CONCERNANT LES SINISTRES


DOMMAGES

Edition 2002
Mise à jour JUIN 2011

1
SOMMAIRE - C o n v e nt i o ns F FS A/ G EM A
Préambule ...................................................................................................................................................................... 3

I. CONVENTION CONCERNANT LES ASSURANCES CUMULATIVES (mise à jour 18 février 2009)... 4

II CONVENTIONS DEROGEANT AU REGIME LEGAL DES ASSURANCES CUMULATIVES


2.1. CONVENTION D'INDEMNISATION DES DOMMAGES AUX PARTIES IMMOBILIERES ET AUX
EMBELLISSEMENTS DANS LA COPROPRIETE ......................................................................................... 13
2.2 CONVENTION VOL SUR LES « CONFIES » EN BIJOUTERIE-JOAILLERIE ............................................ 25
2.3 CONVENTION DE REGLEMENT DES SINISTRES DETERIORATIONS IMMOBILIERES
CONSECUTIVES A UN VOL, UNE TENTATIVE DE VOL (MISE A JOUR 18 FEVRIER 2009) .......................... 30
2.4 REGLEMENT DES SINISTRES DE TOUTES NATURES CONCERNANT LES BIJOUX ET
FOURRURES..................................................................................................................................................... 33
2.5 CONVENTION RELATIVE AUX ASSURANCES DE CHOSES SOUSCRITES PAR LES DEPOSANTS
ET LES DEPOSITAIRES................................................................................................................................... 34

III CONVENTIONS DE RENONCIATION A RECOURS ............................................................................... 36


3.1 RENONCIATION A RECOURS EN MATIERE DE VALEUR A NEUF, PERTES INDIRECTES ET
HONORAIRES D’EXPERTS ............................................................................................................................ 36
3.2 RENONCIATION A L’EXERCICE DES RECOURS DES VOISINS ET DES TIERS POUR
L’ASSURANCE INCENDIE DES CENTRES COMMERCIAUX, DES IMMEUBLES DE GRANDE
HAUTEUR ET DES GRANDS ENSEMBLES (MISE A JOUR 18 FEVRIER 2009)................................................. 37
3.3 RENONCIATION A RECOURS FONDE SUR L’ARTICLE 1719 DU CODE CIVIL
(MISE A JOUR 18 FEVRIER 2009) .......................................................................................................................... 38
3.4 RENONCIATION A INVOQUER L’ARRET DU 8 DECEMBRE 1993 DE LA COUR DE CASSATION SUR
L’APPLICATION DE L’ARTICLE L 121-12 ALINEA 3 DU CODE DES ASSURANCES. ........................... 39
3.5 RENONCIATION A RECOURS POUR LE REGLEMENT DES SINISTRES CONDUITS DE FUMEE (MISE A
JOUR 18 FEVRIER 2009) ....................................................................................................................................... 40

IV. CONVENTION CONCERNANT L’EXPERTISE AMIABLE CONTRADICTOIRE


(mise à jour 16 décembre 2010).................................................................................................................................. 41

V AUTRES CONVENTIONS ............................................................................................................................. 56


5.1 CONVENTION APPLICABLE AUX DOMMAGES CAUSES PAR LES MOUVEMENTS DE TERRAIN
CONSECUTIFS A LA SECHERESSE .............................................................................................................. 56
5.2 CONVENTION ENTRE ASSUREURS AUTOMOBILE ET ASSUREURS RESPONSABILITE CIVILE
TRAVAUX......................................................................................................................................................... 59
5.3 CONVENTION D’ARBITRAGE DES LITIGES ENTRE SOCIETES MEMBRES DE LA FFSA ET
DU GEMA.......................................................................................................................................................... 65
5.4 CONVENTION RELATIVE AUX ENQUETES EN CAS DE SINISTRES DOUTEUX METTANT
EN CAUSE PLUSIEURS ASSUREURS ........................................................................................................... 67
5.5 CONVENTION « ASSURANCE DES RISQUES LOCATIFS » ...................................................................... 82
REGLEMENT DE LA SECTION DE REASSURANCE MUTUELLE ........................................................... 83
5.6 ASSURANCE RESPONSABILITE CIVILE - APPLICATION DE LA GARANTIE DANS LE TEMPS ........ 87
5.7 CONVENTION D’ARBITRAGE ...................................................................................................................... 89
5.8 DEONTOLOGIE DE LA COASSURANCE...................................................................................................... 93
5.9 CONVENTION RELATIVE AU CREDIT-BAIL............................................................................................ 110
5.10 CONVENTION DE REGLEMENT « ASSURANCE – CONSTRUCTION »................................................. 111

NOTES ET RECOMMANDATIONS FFSA/GEMA (sauf note n°7)


1 EFFETS DE LA SUBROGATION ET DES RENONCIATIONS A RECOURS ........................................... 140
2 RESPONSABILITE DU LOCATAIRE D'UN APPARTEMENT EN COPROPRIETE QUAND
LE BAILLEUR EST PROPRIETAIRE DE PLUSIEURS APPARTEMENTS ............................................... 143
3 DOMAINE D'APPLICATION DE L'ARTICLE 1384 ALINEA 2 DU CODE CIVIL.................................... 144
4 DOMAINE D'APPLICATION DE L'ARTICLE 1384 - ALINEA 2 DU CODE CIVIL ET DOMMAGES
CAUSES PAR L'EAU UTILISEE PAR LES POMPIERS .............................................................................. 146
5. INCIDENCES DU NOUVEL ARTICLE L 121-4 :......................................................................................... 154
6. PRECISIONS CONCERNANT L’APPLICATION DE LA CONVENTION APPLICABLE AUX
DOMMAGES CAUSES PAR LES MOUVEMENTS DE TERRAIN CONSECUTIFS A LA
SECHERESSE.................................................................................................................................................. 159
7. CONSULTATION DE LA COMMISSION DES AFFAIRES JURIDIQUES PREALABLEMENT A
TOUS POURVOIS EN CASSATION ............................................................................................................. 163

2
PREAMBULE

Cette nouvelle version 2002 du «recueil » poursuit la tendance amorcée avec les précédentes
éditions vers une présentation plus homogène des conventions en s’efforçant de regrouper
toutes les dispositions conventionnelles ayant le même objet (assurances cumulatives,
renonciations à recours, etc…).

Comme précédemment, le corps de l’ouvrage comporte des pages de couleurs différentes. Il est
précédé d’un sommaire retraçant le plan général.

Par ailleurs, de nombreuses dispositions ont fait l’objet d’un travail de réécriture ou ont été
complétées (exemple : sécheresse) ou au contraire nettement simplifiées (exemple : cumuls
d’assurances et renonciations relatives aux garanties des dépositaires).

Il est rappelé que les conventions contenues dans ce recueil ne s’appliquent pas à
l’assurance automobile, ni à l’assurance construction, ni à l’assurance maritime et à
l’assurance transport régies par des conventions spécifiques (sauf lorsqu’il est
expressément indiqué que l’assurance automobile et/ou l’assurance construction sont
concernées).

Par ailleurs, il est rappelé que les conventions n’ont d’effets qu’entre assureurs et qu’en
aucun cas elles ne sont opposables aux assurés.

Il est précisé que le champ géographique d’application des conventions est celui de la France
métropolitaine et des départements d’Outre-Mer, sauf pour ces derniers en cas de dispositions
particulières les concernant.

Les montants ou les seuils mentionnés doivent s’entendre hors taxes, vétusté déduite et par lésé,
sauf mention particulière. Les montants ou les seuils sont désormais uniquement indiqués en
euros et ont été légèrement arrondis par rapport aux précédents seuils ou montants. Ces
montants ou seuils modifiés qui figurent dans le présent Recueil 2002 sont applicables aux
sinistres survenus à compter du 1er janvier 2002.

L’utilisateur trouvera à la fin de ce recueil, la liste des sociétés membres de la FFSA, dont
l’adhésion à l’ensemble des conventions est automatique, et la liste des autres sociétés.

Les sociétés membres du GEMA dont la liste figure à la dernière page de ce recueil adhèrent aux
conventions numérotées de I à 5.3. dans le sommaire.

Rappelons que l’ensemble des conventions auquel adhèrent les sociétés de la FFSA et du
GEMA comprend non seulement les conventions de I à 5.3 mais aussi les conventions CIDRE et
CIDE COP. Ces conventions ne figurent pas dans ce recueil pour des raisons pratiques.

3
I. CONVENTION CONCERNANT LES ASSURANCES
CUMULATIVES (mise à jour 18 février 2009)

CONVENTIO N R. A.P.

Article 1er
Dispositions générales

La présente convention a pour objet de 1. La présente convention concerne tant


faciliter la mise en œuvre des dispositions de les cumuls d’assurances de choses que
l’article L 121-4 du Code des Assurances en les cumuls d’assurances de responsabi-
cas de cumul d’assurance. lité.

Les assureurs conviennent de ne pas


se prévaloir de la jurisprudence qui crée
une exigence supplémentaire relative à
l’unicité de souscripteur.
Les conditions du cumul doivent être
appréciées au regard des critères sui-
vants :
 pluralité d’assureurs et de contrats,
 identité d’objet,
 identité d’intérêt,
 identité de risque.

Dans cette hypothèse, il appartient aux


Elle ne s’applique pas lorsque les sinistres assureurs de se référer prioritairement
donnent lieu à l’application d’une convention aux conventions dérogeant aux assu-
dérogeant aux règles du cumul. rances cumulatives y compris pour les
règles relatives aux actions en rem-
boursement.

Article 2
Désignation de l’assureur
gestionnaire

Par assureur gestionnaire au sens de la


présente convention, on entend l’assureur
choisi par l’assuré en application de
l’article L 121-4 - alinéa 4 du Code des As-
surances.

Si l’assuré saisit en même temps plusieurs Par "garantie la plus élevée", on entend le
assureurs, la gestion du sinistre, en pré- total le plus élevé des sommes assurées
sence de garanties d’un montant différent, par chaque société sur les risques sinis-
revient à l’assureur qui accorde la garantie trés, exprimées en euros, ou en multiple
la plus élevée. de l'indice, (sans tenir compte des garan-
ties annexes), déduction faite des franchi-
ses absolues lorsqu'elles sont exprimées
en euros, ou en multiple de l'indice, et ap-
plicables aux risques sinistrés. Les garan-
ties illimitées sont réputées plus élevées
que les garanties exprimées en capitaux.

4
CONVENTIO N R. A.P.

En présence de garanties d’un montant


identique, la gestion du sinistre revient à
l’assureur dont le dernier chiffre du numéro
de police est le plus faible. Au cas où celui-
ci serait identique pour deux assureurs, il
convient de se référer à l’avant-dernier chif-
fre du numéro de police et ainsi de suite.

Article 3
Echange d’informations
entre assureurs

L’assureur gestionnaire informe les assu-


reurs concernés dès qu’il en a connais-
sance, des causes et circonstances du si-
nistre ainsi que de l’évaluation prévision-
nelle des dommages et, s’il y a lieu, du
nom des autres assureurs garantissant tout
ou partie du même risque.

De leur côté, les autres assureurs trans-


mettent à l’assureur gestionnaire, sans dé-
lai et sur la base des chiffres d’ouverture,
les éléments de leur contrat nécessaires
pour procéder à la répartition proportion-
nelle de l’indemnité qu’ils auraient versée
s’ils avaient été seuls.

Article 4
Expertise

4.1 Sous réserve des règles indiquées ci- 4.1 Cet expert peut être un collabora-
après, l’estimation des dommages par teur salarié de l’assureur gestion-
l’expert de l’assureur gestionnaire est naire.
opposable aux autres assureurs
concernés par le cumul.

4.2 Sinistres supérieurs à 32.000 euros 4.2 Cette disposition relative à la quali-
fication de l’expert par la FFSA ne
L’assureur gestionnaire doit faire appel s’applique pas lorsqu’une des so-
à un expert qualifié par la FFSA (ou ciétés concernées est membre du
certifié). GEMA.
L’assureur gestionnaire qui ne se
conforme pas à cette obligation peut
être appelé à répondre du préjudice
éventuel en résultant pour les autres
assureurs.

5
CONVENTIO N R. A.P.

4.3 Sinistres supérieurs à 120.000 euros


ou à 20.000 euros en bris de
machines

Les assureurs intéressés se concer-


tent et mènent en commun les opéra-
tions de règlement.

Article 5
Indemnisation de l’assuré

5.1 L’assureur gestionnaire indemnise son


assuré dans les limites des garanties
de son contrat.

5.2 Dans le cas où l’assuré peut prétendre


à une indemnisation plus complète de
son dommage par la mise en œuvre de
garanties souscrites auprès des autres
assureurs concernés, ceux-ci complè-
tent séparément l’indemnité versée par
le premier assureur saisi, dans les limi-
tes des garanties respectives de leur
contrat, en versant directement le
complément à l’assuré.

5.3 En tout état de cause, l’assuré perçoit, 5.3 Si un contrat ne comporte pas de
en définitive, l’indemnité de base cor- franchise, aucune franchise ne doit
respondant à ses dommages - dans la être retenue dans le calcul de
limite du cumul des garanties - aug- l’indemnité revenant à l’assuré.
mentée de l’indemnité « pertes indirec-
tes » la plus élevée à laquelle il peut
prétendre en application de celui des
contrats qui lui est le plus favorable à
cet égard, et diminuée de la franchise
la plus faible lorsque tous les contrats
comportent une franchise.
S’y ajoutent les indemnités correspon-
dant à des garanties qui ne sont ac-
cordées que par un seul assureur.

5.4 Le montant maximum des honoraires


d’experts, qui sera remboursé à
l’assuré, doit être calculé à partir de
l’indemnité de base à la charge défini-
tive de l’ensemble des assureurs.

6
CONVENTIO N R. A.P.

Article 6
Répartition de l’indemnité

6.1 L'assureur gestionnaire procède au 6.1 Le calcul tient compte des disposi-
décompte de l'indemnité que chaque tions de chaque contrat (applica-
assureur aurait versée s'il avait été tion éventuelle des règles propor-
seul dans les conditions prévues au tionnelles de cotisations et de capi-
règlement d'application pratique. taux, franchises, etc...) et com-
prend les garanties annexes ou
complémentaires qui sont couver-
tes cumulativement.

N'entrent donc pas dans ce dé-


compte, les indemnités correspon-
dant aux garanties qui ne sont of-
fertes que par un seul assureur.

L'assureur gestionnaire détermine


la contribution des autres assu-
reurs. Celle-ci est calculée en ap-
pliquant au montant de l'indemnité
qu'il a versée le rapport existant
entre l'indemnité qu'aurait versée
l'autre assureur concerné s'il avait
été seul, et le montant cumulé des
indemnités qui auraient été à la
charge de chaque assureur s'il
avait été seul.

A l'appui de sa demande en contri-


bution présentée aux autres assu-
reurs concernés, l'assureur ges-
tionnaire doit produire tout justifica-
tif et, pour les sinistres supérieurs à
32.000 euros, un rapport d'exper-
tise établi suivant les règles édic-
tées à l’article 4.

Dans le cas où l'assuré s'adresse-


rait aux autres assureurs pour par-
faire l'indemnisation qu'il a reçue
du premier assureur, ce complé-
ment d'indemnité ainsi versé don-
nerait lieu à une répartition propor-
tionnelle entre les assureurs
concernés sur les mêmes bases
que celles définies ci-dessus.

7
CONVENTIO N R. A.P.

6.2 Lorsque l'assuré a été totalement


indemnisé par l'assureur gestionnaire,
et pour cette raison, les autres
assureurs, ne peuvent se prévaloir
contre ce dernier des exceptions qu'ils
auraient pu opposer à l'assuré s'ils
avaient été saisis les premiers
(saisie/attribution, déchéance pour
déclaration tardive).

6.3 En revanche, les autres assureurs peu-


vent se prévaloir d’une exclusion ou
d’une non garantie, ou bien encore
d’une suspension pour non-paiement
des cotisations car, dans ces cas, il n’y
a pas d’assurances cumulatives.

6.4 Lorsqu'un (ou plusieurs) des autres


assureurs avait pu, s'il avait été saisi
en premier, invoquer la compensation
pour non paiement de cotisations, il
peut, dès réception de l'avis donné par
l'assureur gestionnaire, lui indiquer le
montant des cotisations normalement
compensables, cette indication valant
opposition officieuse.
L'assureur gestionnaire doit alors rete-
nir sur l'indemnité les cotisations dues
par l'assuré aux autres assureurs.
Si l'assuré n'accepte pas cette rete-
nue, l'assureur gestionnaire en informe
immédiatement les sociétés intéres-
sées de manière à leur permettre, si
elles le jugent utile, d'effectuer entre
ses mains une saisie/attribution régu-
lière.

8
CONVENTIO N R. A.P.

Article 7
Répartition des honoraires d’experts
de sociétés et des frais divers

Les honoraires d'experts et les frais divers, 7. Si aucune indemnité n’est due, la ré-
que l’assureur gestionnaire est tenu de partition des honoraires d’experts de
prendre en charge, sont répartis entre les sociétés et des frais divers s’effectue :
assureurs au prorata de l'indemnité (garan-  soit au prorata des garanties
ties annexes incluses, y compris celles qui accordées à titre principal par les
ne sont accordées que par un seul assu- contrats en présence,
reur) à la charge définitive de chaque assu-
reur.  soit selon la déclaration afférente
à la garantie principale
lorsqu’aucun montant n’est
indiqué (surface, nombre de
pièces ....),
 soit par parts égales entre les
assureurs concernés.
Les coûts d’intervention des experts
salariés des sociétés ne sont pas
considérés comme des honoraires
d’experts.
Par « frais divers », il faut entendre les
frais exposés pour l’instruction amiable
et/ou judiciaire du dossier.

Article 8
Exercice des recours

L’assureur gestionnaire exerce les éven-


tuels recours pour compte commun.

Article 9
Apurement des comptes

Au terme du traitement du dossier,


Cette opération intervient après que
l’assureur gestionnaire procède à
l’assureur gestionnaire ait exercé
l’apurement des comptes.
l’éventuelle action en remboursement
découlant d’une autre convention
Il produit tous les justificatifs utiles,
notamment en ce qui concerne
l’encaissement du recours.

9
CONVENTIO N R. A.P.

Article 10
Sinistres ne donnant pas lieu
à répartition

10.1 Si le coût du sinistre en principal, sur 10.1 Le seuil de 320 euros s’entend de
la partie objet du cumul, est inférieur l’indemnité de sinistre à l’exclusion
ou égal à 320 euros, l’assureur ges- des honoraires d’experts de socié-
tionnaire le supporte en totalité sans tés et de tous autres frais.
répartition. Ce montant n’est pas réévalué pé-
riodiquement.

10.2 Si le coût du sinistre en principal, sur 10.2 Ce montant, fixé alors que l’indice
la partie objet du cumul, est inférieur risques industriels (RI) est de 5302
ou égal à 2.800 euros, et lorsque (janvier 2009), sera réévalué au
sont en présence : 1er janvier de chaque année en
⋅ un assureur incendie risques fonction des variations de
divers l’indice RI, le nouveau chiffre ainsi
⋅ et un assureur bris de machine obtenu étant arrondi aux 100 euros
et tous risques chantiers, les plus voisins.
l’assureur gestionnaire le supporte en
totalité sans que l’indemnité puisse
être répartie entre les autres assu-
reurs garantissant tout ou partie du
même risque.

10
 Convention concernant les assurances cumulatives

EXEMPLES DE REP ARTITION

 Premier exemple : dommage 18.000

 garantie de A : 20.000 ; P.I. de 20 % ; H.E. de 5 % ; franchise de 1.000


 garantie de B : 15.000 ; P.I. de 10 % ; H.E. de 5 % ; franchise de 500

INDEMNITE DE A INDEMNITE DE INDEMNITE à laquelle l'ASSURE


si seul B peut prétendre
si seul
Dommage 18.000 15.000 18.000
Franchise 1.000 500 500
17.000 14.500 17.500
P.I (1) 3.400 1.450 3.400
H.E.( 850 725 875 (2)
21.250 16.675 21.775

1er cas : la société A est choisie par l'assuré pour le règlement de ses dommages

La société A verse à l'assuré 21.250


et récupère auprès de B 21.250 x 16.675
_______________________
= 9.343
21.250 + 16.675

La société B verse à l'assuré 21.775 - 21.250 525


et récupère auprès de A 525 x 21.250
_______________________
= 294
21.250 + 16.675
________

L'assuré perçoit 21.775


2ème cas : la société B est choisie par l'assuré pour le règlement de ses dommages

La société B verse à l'assuré 16.675


et récupère auprès de A 16.675 x 21.250
_______________________
= 9.343
16.675 + 21.250

La société A verse à l'assuré 21.775 - 16.675 5.100


et récupère auprès de B 5.100 x 16.675
_______________________
= 2.242
21.250 + 16.675
________

L'assuré perçoit 21.775

Dans les deux cas :


A conserve 21.250 - 9.343 + 294 = 12.201
B conserve 16.675 - 9.343 + 2.242 = 9.574

(1) Calculés sur l'indemnité déduction faite de la franchise.


(2) Cas du risque simple : le remboursement des honoraires d'experts d'assurés s'effectue dans la limite d'un pourcentage de
l'indemnité principale à laquelle l’assuré peut prétendre.
10
 Convention concernant les assurances cumulatives

 2ème exemple : dommage 26.000

 Garantie de A 20.000 ; P.I. 10 % ; H.E. 9% avec plafond de 2.500 ; franchise 500


 Garantie de B 15.000 , P.I. 20 % ; H.E. 9% avec plafond de 1.000 ; déblais 1.500 ;
franchise 1.000

INDEMNITE DE A INDEMNITE DE INDEMNITE à laquelle l'ASSURE


si seul B peut prétendre
si seul
Dommage 20.000 15.000 26.000
Franchise 500 1.000 500
19.500 14.000 25.500
P.I (1) 1.950 2.800 2.800
H.E.(2) 1.800 1.000 2.340
23.250 17.800 30.640
Déblais(3) 0 1.500 1.500
23250 19.300 32.140

1er cas : la société A est choisie par l'assuré pour le règlement de ses dommages
La société A verse à l'assuré 23.250
et récupère auprès de B 23.250 x 17.800
_______________________
= 10.082
23.250 + 17.800

La société B verse à l'assuré 30.640 - 23.250 = 7.390


+ 1.500 (déblais) 8.890
et récupère auprès de A 7.390 x 23.250
_______________________
= 4.186
17.800 + 23.250
________
L'assuré perçoit 32.140
2ème cas : la société B est choisie par l'assuré pour le règlement de ses dommages

La société B verse à l'assuré 17.800 + 1.500 (déblais) 19.300


et récupère auprès de A 17.800 x 23.250
_______________________
= 10.082
17.800 + 23.250
La société A verse à l'assuré 30.640 - 17.800 12.840
et récupère auprès de B 12.840 x 17.800
_______________________
= 5.568
17.800 + 23.250
________
L'assuré perçoit 32.140
Dans les deux cas :
A conserve 23.250 - 10.082 + 4.186 = 17.354
B conserve 19.300 - 10.082 + 5.568 = 14.786

(1) Calculés sur l'indemnité déduction faite de la franchise


(2) Cas du risque industriel : le montant maximum des honoraires d'experts qui sera remboursé à l'assuré est calculé sur la base
de l'indemnité principale (pertes indirectes exclues et avant déduction de la franchise (à l'indice 1.000 la tranche applicable
est de 9 %, soit 26.000 x 0 % = 2.340, somme qui sera versée à l'assuré en considérant que les honoraires réclamés s'élè-
vent à 2.340). La somme supportée par chaque assureur, s'il avait été seul, est celle résultant de l'application de leur contrat
soit :
 Société A : 20.000 x 9 % = 1.800
 Société B : 15.000 x 9 % mais plafond de 1.000.
(3) De la même manière, seraient prises en charge par le seul assureur B les extensions de garanties qu'il serait le seul à accor-
der telles que la valeur à neuf, la perte d'usage, etc...
11
 Convention concernant les assurances cumulatives

 Exemple de répartition des honoraires d’experts et des frais di-


vers
Le premier assureur saisi, ou la société réputée directrice des opérations de règlement, ajoute
sur l'imprimé C.31 qu'il adresse à l'autre société concernée et au Bureau Central de Répartition,
la contribution due au titre des honoraires d'experts de sociétés et des frais divers (1) .

En considérant le 2ème exemple, et si les honoraires d'experts de sociétés s'élèvent à 900 et


les frais divers à 300, soit 1.200 au total,

 la société A supporte 1.200 x 17.354


____________
= 648
32.140

 la société B supporte 1.200 x 14.786


____________
= 552
32.140





(1) Cette modalité pratique de répartition ne s'applique pas, bien entendu, aux sociétés qui n'utilisent pas les services du Bu-
reau Central de Répartition, notamment les sociétés membres du GEMA. Toutefois, les dispositions énoncées à l'article 7de
ce RAP, fixant les conditions relatives à la répartition des honoraires d'experts de sociétés et des frais divers, sont applicables
à toutes les sociétés qui adhèrent à la convention et à son RAP.

12
II CONVENTIONS DEROGEANT AU REGIME LEGAL DES ASSU-
RANCES CUMULATIVES*

2.1. CONVENTION D'INDEMNISATION DES DOMMAGES AUX PARTIES


IMMOBILIERES ET AUX EMBELLISSEMENTS DANS LA COPROPRIETE

Exposé des motifs

Cette convention apporte une solution au cumul d'assurances de choses entre le contrat de la copropriété
et les contrats souscrits individuellement par les copropriétaires pour les sinistres survenant dans les im-
meubles en copropriété, en matière d’incendie et risques divers.

Les recours en responsabilité doivent s'exercer selon les règles de droit commun et la gestion des
éventuels cumuls d'assurances de responsabilité peut relever de la convention concernant les assu-
rances cumulatives.

1. CHAMP D'APPLICATION

Les conditions qui doivent être réunies pour l'application de la convention sont précisées à l'article 1.
Certaines d'entre elles appellent les commentaires suivants :

 il convient de distinguer deux types d'ensembles immobiliers :

les "immeubles en copropriété" stricto sensu, c'est-à-dire, ceux dont la propriété est répartie,
entre plusieurs personnes, par lots comprenant chacun une partie privative et une quote-part de par-
ties communes (1). L'exemple type est celui de l'immeuble unique divisé par étages ou par apparte-
ments.

Dans ce cas, la convention fixe des règles pour l'indemnisation des dommages aux embellisse-
ments, parties immobilières privatives et parties communes (voir ci-dessous).

les "ensembles de pavillons" pour lesquels la division en lots n'est généralement pas homogène et
qui se distinguent de la copropriété classique par leur régime d'appropriation du sol puisque ces en-
sembles comportent une partie privative (le pavillon et le terrain sur lequel il est construit, par
exemple) faisant l'objet de droits de propriétés privatifs, à côté de terrains, aménagements ou servi-
ces à usage collectif.

La convention ne s'applique pas pour la prise en charge des dommages aux embellissements et aux
parties immobilières privatives de ce type d'ensembles immobiliers dont les éventuels cumuls d'as-
surances relèvent de la convention générale.

En revanche, la présente convention traite de l'indemnisation des dommages aux parties communes
de ces ensembles.

* auxquelles il faut ajouter la convention 5.9 relative au crédit-bail qui déroge également au régime légal des assurances
cumulatives mais à laquelle les sociétés membres du GEMA n’adhèrent pas.
(1) Sont, toutefois, assimilés aux immeubles en copropriété les immeubles appartenant à une SCI, mais non ceux apparte-
nant à une indivision (cf art. 1.2).
13
 Convention d’indemnisation des dommages dans la copropriété

 seuls les embellissements et les parties immobilières sont concernées par cette convention.

 cette convention ne vise que les locaux à usage d'habitation et les locaux à usage mixte répondant
à certaines conditions précisées à l'article 1.12.

Pour les locaux à usage professionnel, qui sont exclus de la convention, le cumul d'assurances
sur les embellissements et sur les parties immobilières entre le contrat de la copropriété et celui des
copropriétaires doit être traité selon les règles prévues par la convention concernant les assurances
cumulatives.

2. LES SOLUTIONS CONVENTIONNELLES

Les solutions concernant la prise en charge des dommages dans les immeubles en copropriété sont identi-
ques à celles fixées par la convention CIDE COP (1) tant en ce qui concerne la définition conventionnelle
des biens (embellissements/parties immobilières privatives) que la détermination de l'assureur devant
supporter les dommages.

L'on peut rappeler succinctement les principes directeurs suivants concernant :

 Les embellissements

Les embellissements du copropriétaire occupant, c'est-à-dire les biens limitativement énumérés dans la
définition conventionnelle classique (peintures et vernis, miroirs fixés aux murs, ...) sont pris en charge
par son assureur personnel ;

Conformément à la position définie par les instances juridiques de la FFSA (APSAIRD) en 1982 lors de
l'élaboration des conditions générales types incendie, les embellissements du locataire, c'est-à-dire les
aménagements de nature mobilière ou immobilière qu'il a exécutés ou repris avec un bail en cours et qui
ne sont pas devenus la propriété du bailleur (à l'expiration du bail, au départ du locataire ou si le bail pré-
voit qu'ils s'incorporent à l'immeuble dès leur exécution) sont pris en charge par l'assureur du locataire.
Tel est le cas, lorsque le sinistre survient en cours de bail, des aménagements exécutés par le locataire ou
rachetés par lui au locataire précédent si le bail ne contient aucune disposition sur ce point (2).

 Les parties immobilières privatives

L'assureur de la copropriété prend en charge les "parties immobilières privatives" qui comprennent :

les biens purement immobiliers du copropriétaire occupant qui ne sont pas visés dans la définition
conventionnelle des embellissements ;

les aménagements qui ont été exécutés par le copropriétaire non occupant ou qui sont devenus sa
propriété bien qu'ayant été exécutés par le locataire (voir supra).

 Les parties communes

L'assureur de la copropriété supporte les dommages aux parties communes

NB : S'il s'agit "d'un ensemble de pavillons" (voir ci-dessus), les parties communes sont prises en charge
par l'assureur de la collectivité.

(1) Cf à cet égard article 2.21 de la note de présentation de la convention CIDE COP 1992.
(2) La solution qui consiste à considérer le locataire comme propriétaire des aménagements qu'il a réalisés à ses frais jus-
qu'à l'expiration du bail, lorsque celui-ci ne prévoit rien à ce sujet, est conforme à la jurisprudence. En effet, celle-ci consi-
dère que les "constructions nouvelles" demeurent la propriété de celui qui les a effectuées, jusqu'à l'expiration du bail, s'il
n'a rien été prévu dans celui-ci pour régler leur sort. Or, les aménagements peuvent être assimilés à des améliorations
qui, d'après les tribunaux, suivent le même sort que les constructions nouvelles.
14
 Convention d’indemnisation des dommages dans la copropriété

Convention

PREAMBULE

CONVENTION R. A.P.

La présente convention s'applique aux Les recours contre les responsables et leurs assu-
contrats d'assurances de choses mis en reurs doivent s'exercer selon les règles du droit
jeu pour l'indemnisation des dommages commun de la responsabilité.
aux parties immobilières et aux embellis-
sements d'une copropriété.

Elle a pour objet de résoudre les cas de


cumuls d'assurances de choses et de mise
en jeu de tel ou tel contrat afin d'améliorer,
pour les assurés, les délais de règlement.

Elle ne déroge pas, sous réserve de ce qui


est indiqué à l'article 3, aux dispositions
des contrats en présence tant en ce qui
concerne les événements garantis, les
biens assurés, les garanties accordées et
leur montant, les modalités d'indemnisation
(application des franchises, des règles pro-
portionnelles de primes ou de capitaux ...).

Elle annule et remplace la convention du


14 décembre 1982 concernant l'indemni-
sation des dommages aux parties immobi-
lières dans un immeuble en copropriété et
la convention du 21 mars 1978 et ses ave-
nants du 12 janvier 1982 et du 19 juin 1991
concernant l'indemnisation des dommages
aux embellissements et à la privation de
jouissance subis par les copropriétaires
occupants et les propriétaires occupants.

15
 Convention d’indemnisation des dommages dans la copropriété

CONVENTION R. A.P.

Article 1er
Champ d’application

1.1 Entrent dans le champ d'application


de la convention, les sinistres :

1.11 causés par l'un des événements sui- 1.11 Lorsque l'événement en cause n'est pas
vants : garanti au titre de l'un des contrats con-
incendie, explosion, foudre et ris- cernés, la présente convention est inappli-
ques annexes (tempêtes, grêle, cable.
neige, catastrophes naturelles, choc
de véhicules, attentats, ...), bris de Pour les sinistres bris de glace, il convient
glace ; de vérifier que les produits verriers en-
dégâts des eaux, vol et actes de dommagés sont bien garantis à la fois par
vandalisme, lorsque les conven- le contrat de la copropriété et par le con-
tions CIDRE, CIDE COP, DETE- trat personnel de l'occupant
RIORATIONS IMMOBILIERES
APRES VOL ne sont pas applica-
bles.

1.12 affectant des locaux à usage d'habi- 1.12 Les locaux à usage professionnel sont ex-
tation. clus de la convention. Toutefois, pour les
locaux à usage mixte, la convention s'ap-
plique à la double condition que le si-
nistre prenne naissance dans la partie des
locaux à usage d'habitation ou dans les
parties communes de l'immeuble et n'af-
fecte pas les parties à usage profes-
sionnel.

1.13 atteignant les embellissements et les 1.13 Pour l'application de la convention, on


parties immobilières privatives d'un entend par :
immeuble en copropriété, garantis à
la fois par :  "immeuble en copropriété" :

le contrat d'assurance souscrit par les propriétés réparties entre plu-


la copropriété ; sieurs personnes par lots comprenant
chacune une partie privative et une
le contrat d'assurance souscrit per- quote-part des parties communes.
sonnellement par le copropriétaire, les immeubles appartenant aux so-
le locataire ou tout autre occupant ciétés civiles immobilières dont les
dès lors que ce contrat couvre le associés ont la jouis-sance des ap-
bâtiment et/ou le mobilier. partements ou lots correspondant à
leurs parts sociales.

 "copropriété" : la copropriété ou la
Société Civile Immobilière :

 "copropriétaires" : les copropriétai-


res ou les associés de Sociétés Civi-
les Immobilières.

16
 Convention d’indemnisation des dommages dans la copropriété

CONVENTION R. A.P.

1.14 atteignant les parties communes : 1.14

des immeubles en copropriété ;

des ensembles de pavillons et

1.2 En revanche, n'entrent pas dans le 1.2 Pour l'application de la convention, on


champ d'application, les sinistres at- entend par : "ensemble de pavillons" ceux
teignant les embellissements et les construits sur des parcelles faisant l'objet
parties immobilières privatives de ce de droits de propriété privatifs quel que
type d'ensemble de pavillons. soit le statut juridique de ces ensembles
(copropriété, associations syndicale de
De même n’entrent pas dans le champ propriétaires).
d’application de la convention les si-
nistres survenant dans des immeubles Les ensembles de pavillons se distinguent
appartenant à une indivision. de la copropriété classique par leur régi-
me d'appropriation du sol puisqu'ils com-
portent une partie privative (le pavillon et
1.3 Les indemnités éventuellement dues le terrain sur lequel il est construit) fai-
au titre des garanties « recherche de sant l'objet de droits de propriétés pri-
fuites » n’entrent pas dans le champ vatifs, à côté de terrains, aménagements
d’application de la Convention. En cas ou services à usage collectif.
de cumul d’assurances entre plusieurs
assurances garantissant ces frais de Pour ce type d'ensembles de pavillons,
recherche de fuites, il convient d’appli- les éventuels cumuls d'assurances de
quer les règles définies par l’article choses sur les embellissements et les par-
L 121-4 du Code des Assurances et ties immobilières privatives - exclus de la
leurs modalités d’application prévues présente convention - doivent être réglés
par la Convention concernant les assu- selon la convention concernant les assu-
rances cumulatives. rances cumulatives.

En revanche, les parties communes relè-


vent de la présente convention et sont ré-
glées conformément aux dispositions de
l'article 4.2.

17
 Convention d’indemnisation des dommages dans la copropriété

CONVENTION R. A.P.

Article 2
Définitions
Pour l'application de la convention, il est
convenu :

2.1 de considérer comme "embellisse- 2.1 Précisions concernant la définition des


ments" : embellissements du copropriétaire occu-
pant :

2.11 du copropriétaire occupant : Faux-plafonds : la notion de faux-


plafonds englobe celle de sous-pla-
Les peintures et vernis, miroirs fixés fonds.
aux murs, revêtements de boiseries,
faux-plafonds, éléments fixés de cuisi- Eléments de cuisines ou de salles de
nes ou de salles de bains aménagées, bains aménagées : il s'agit de tous
ainsi que tous revêtements collés de éléments de cuisines ou de salles de
sol, de mur et de plafond, à l'exclusion bains fixés au sol, au mur et/ou au
des carrelages et parquets quel que plafond, quel que soit le mode de fixa-
soit leur mode de pose tion. Les éléments non fixés, ainsi que
les appareils électroménagers eux-
Cette énumération est limitative. mêmes, sont considérés comme des
biens mobiliers.

2.12 du locataire ou de tout autre occu- Carrelages et parquets : les parquets


pant (autre que le copropriétaire) : (y compris les parquets flottants) et
carrelages doivent toujours être con-
Tous aménagements de nature im- sidérés comme des biens immobiliers,
mobilière ou mobilière (revêtements quel que soit l'endroit où ils sont fixés
de sol, de mur et de plafond, élé- (sols, murs, plafonds) et quel que soit
ments de cuisines ou de salles de leur mode le fixation.
bains aménagées, par exemple :
cette énumération n'est pas limitati- Lorsque les dommages n'entraînent
ve) : que des travaux de ponçage, vitrifica-
tion, peinture, mise en cire, il s'agit
qui ont été exécutés à ses frais ; d'embellissements. Dans tous les au-
ou repris avec un bail en cours, tres cas, les dommages aux parquets
et carrelages sont "immobiliers".
dès lors qu'ils ne sont pas devenus la
propriété du bailleur. Tel est le cas, Tous revêtements agrafés ou cloués
en cours de bail, des aménagements constituent du mobilier.
exécutés par le locataire lorsque le
bail ne contient aucune disposition Notion de copropriétaire occupant :
sur ce point. un copropriétaire d'un appartement
"vacant" doit être considéré comme
un occupant.

18
 Convention d’indemnisation des dommages dans la copropriété

CONVENTION R. A.P.
.
2.2 de considérer comme "parties immo-
bilières privatives" :

2.21 Les parties immobilières privatives


d'un copropriétaire occupant autres
que les embellissements définis à l'ar-
ticle 2.11

2.22 Tous aménagements de nature immo-


bilière ou mobilière appartenant à un
copropriétaire non occupant.

qui ont été exécutés ou acquis par


lui,
ou qui, bien qu'exécutés par le loca-
taire, ne sont pas la propriété de ce
dernier au sens de l'article 2.12
mais celle du copro-priétaire non
occupant.

tel est le cas :

lorsque le sinistre survient en cours


de bail et que celui-ci prévoit que
les embellissements s'incorporent à
l'immeuble dès leur exécution,
à l'expiration du bail si celui-ci est
muet sur ce point,
au départ du locataire.

Article 3
Dispositions relatives
aux contrats d’assurance
Pour l'application de la convention, il con-
vient d'admettre :

3.1 que tout contrat de copropriétaire oc-


cupant, de locataire ou de tout autre
occupant est réputé garantir, au titre et
dans la limite des biens mobiliers, les
"embellissements" définis à l'article 2.1

3.2 que tout contrat souscrit par la copro-


priété est réputé garantir, au titre et
dans la limite des biens immobiliers,
les "parties immobilières privatives" dé-
finies à l'article 2.2

19
 Convention d’indemnisation des dommages dans la copropriété

CONVENTION R. A.P.

Article 4
Prise en charge des dommages
La prise en charge des dommages incombe Bien entendu, cette prise en charge s'exerce
à l'assureur conventionnellement désigné dans la limite des garanties (Cf § 3 du préam-
par la présente convention : bule de la convention). Si le contrat en cumul
d'assurances non appelé à jouer comporte des
garanties annexes (valeur à neuf, pertes indi-
rectes, honoraires d'experts d'assurés, etc...,),
celui-ci pourra intervenir, dans les conditions
et limites de sa garantie, en cas de non assu-
rance ou d'insuffisance d'assurances du con-
trat désigné par la présente convention pour
la prise en charge des dommages.

4.1 L'assureur garantissant les biens


mobiliers du copropriétaire occu-
pant lésé prend en charge :

4.11 Les dommages aux embellisse-


ments définis à l'article 2.11

Si la garantie mobilière du contrat du


copropriétaire occupant est insuffi-
sante pour permettre l'indemnisation
des embellissements et si ce contrat
comporte, par ailleurs, une garantie
immobilière - sans exclusion expres-
se des embellissements -, l'insuffi-
sance sur embellissements est prise
en charge par l'assureur de ce co-
propriétaire au titre de la garantie
immobilière.

4.12 Les dommages aux parties immobi- 4.12 Dans ce cas, une concertation au plus
lières privatives définies à l'article tard en cours d'expertise doit être enga-
2.21, dans les conditions et limites de gée entre l'assureur du copropriétaire lésé
sa garantie, en complément du con- et l'assureur de la copropriété afin qu'ils
trat de la copropriété en cas d'insuffi- s'entendent sur la gestion du sinistre en
sance de celui-ci. fonction de la limite des garanties de leur
contrat respectif au titre de l'assurance
dommages, et sur l'exercice des recours
éventuels.

20
 Convention d’indemnisation des dommages dans la copropriété

CONVENTION R. A.P.

4.2 L'assureur garantissant la copro-


priété prend en charge :

 s'il s'agit d'un immeuble en co-


propriété défini à l'article 1.13 et
à son RAP.

4.21 Les dommages aux parties immobi-


lières privatives définies à l'article
2.2 et à son RAP.

4.22 Les dommages aux embellissements 4.22 Dans ce cas, une concertation au plus
définis à l'article 2.11 en complément tard en cours d'expertise doit être enga-
du contrat du copropriétaire occupant gée entre l'assureur du copropriétaire lésé
en cas d'insuffisance de la garantie et l'assureur de la copropriété afin qu'ils
mobilière et immobilière de celui-ci. s'entendent sur la gestion du sinistre en
fonction de la limite des garanties de leur
contrat respectif au titre de l'assurance
dommages, et sur l'exercice des recours
éventuels.

4.23 Les dommages aux parties commu-


nes.

 s'il s'agit d'un ensemble de pavil-


lons défini à l'article 1.14 et à son
RAP.

4.3 L'assureur garantissant les biens mo- 4.3 Afin d'éviter que le copropriétaire non
biliers du locataire ou de tout autre occupant ne revendique ultérieurement
occupant prend en charge les dom- l'indemnisation de ces embellissements, le
mages aux embellissements définis à paiement au locataire suppose que le co-
l'article 2.12 propriétaire en soit préalablement avisé
par l'envoi par l'assureur du locataire lé-
sé (ou son expert) de la "lettre d'infor-
mation", figurant en annexe 1, à l'issue du
premier rendez-vous d'expertise.

21
 Convention d’indemnisation des dommages dans la copropriété

CONVENTION R. A.P.

Article 5
Actions en remboursement
Les opérations de prise en charge des
dommages et celles d'action en rembourse-
ment prévues par cet article, qui sont ren-
dues nécessaires par l'application de l'ar-
ticle L 121-4 du Code des Assurances, res-
pectent l'ordre théorique des différentes
phases de règlement. Celles-ci étant néan-
moins d'une gestion lourde et compliquée,
les parties en présence doivent s'efforcer, à
tout moment de la gestion, de faire suppor-
ter le sinistre à l'assureur qui en est rede-
vable en application de l'article 4 de la
présente Convention.

5.1 Cumul d'assurances de choses 5.1 Cumul d'assurances de choses

Si, en application de l'article L 121-4 Ainsi :


du Code des Assurances, le règle-
ment de l'indemnité a été réclamé à si le copropriétaire occupant exige
un autre assureur que celui désigné l'intervention de l'assureur de la co-
à l'article 4, l'assureur ainsi saisi propriété pour prendre en charge les
peut obtenir auprès de l'assureur dommages aux embellissements, ce-
conventionnellement désigné le lui-ci peut se faire rembourser par
remboursement des sommes qu'il a l'assureur du copropriétaire occu-
versées à sa place. pant ;

Compte tenu de l'application par le si le copropriétaire occupant ou non


lésé de l'article L 121-4 du Code occupant exige l'intervention de son
des Assurances, les recours en res- propre assureur pour les dommages
ponsabilité doivent être exercés par aux parties immobilières privatives,
l'assureur conventionnellement dé- celui-ci peut se faire rembourser par
signé par l'article 4. l'assureur de la copropriété.

5.2 Modalités de l'action en rembour-


sement

5.21 L'action en remboursement ne pour-


ra s'exercer que si :

5.211 l'assureur saisi a désigné un expert. 5.211 Cette disposition relative à la qualifi-
Cet expert est qualifié par la FFSA cation de l’expert par la FFSA ne s'ap-
pour les sinistres supérieurs à plique pas lorsqu'une des sociétés con-
32.000 euros ; cernées est membre du GEMA.

5.212 l'assureur saisi a procédé en cas de


recours éventuels à l'expertise con-
tradictoire des dommages selon les
dispositions de la "convention con-
cernant l'expertise amiable contra-
dictoire".

22
 Convention d’indemnisation des dommages dans la copropriété

CONVENTION R. A.P.

5.22 Le remboursement est fait, dans la


limite de la garantie de l'assureur
conventionnellement désigné par l'arti-
cle 4, sur la base du rapport de l'expert
de l'assureur saisi sans pouvoir
contester l'estimation des dommages
et sur présentation des justificatifs de
paiement.

5.23 Toutefois, pour les sinistres supérieurs


à 32.000 euros l'assureur saisi (ou son
expert) doit, au plus tard en cours
d'expertise, organiser une concer-
tation avec l'assureur conventionnel-
lement désigné par l'article 4 afin qu'ils
s'entendent sur la gestion du sinistre.
A défaut, l'action en remboursement
ne pourra pas s'exercer.

23
 Convention d’indemnisation des dommages dans la copropriété

ANNEXE 1

MODELE TYPE DE
LETTRE D'INFORMATION AU COPROPRIETAIRE NON-OCCUPANT
(Recommandée avec AR)

Madame, Monsieur,

Votre locataire, M.........................................................................., nous a fait part d'un sinistre


(nature) survenu le...........................................………………………………………………………
à......................................................................................…………………………………………...

Lors de la visite sur place, il nous a précisé qu'il avait exécuté, à ses frais, les embellissements
suivants :

En application des dispositions prévues par le contrat qu'il a souscrit auprès de la socié-
té..................................................................., il appartient à cette dernière de l'indemniser des
dommages ayant atteint les embellissements précités.

Sauf avis contraire de votre part au plus tard le ..............................(20 jours calendrier), il sera
procédé au règlement de l'indemnité entre les mains de votre locataire.

Nous vous prions d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de nos sentiments distingués.





24
2.2 CONVENTION VOL SUR LES « CONFIES » EN BIJOUTERIE-JOAILLERIE

Exposé des motifs

Le contrat de remise à condition est une convention courante dans certaines professions particulièrement
dans la bijouterie et le commerce de pierres précieuses. Son mécanisme peut se résumer ainsi : un com-
merçant, appelé déposant, remet à un détaillant, appelé dépositaire, diverses marchandises et lui fixe sur
un document, le bulletin de confiés, un prix minimum de vente. Le dépositaire cherche à vendre ces mar-
chandises. S'il réussit, il verse le prix convenu au déposant, gardant pour lui la différence entre ce prix et
celui auquel il a trouvé acquéreur, réalisant ainsi son bénéfice. S'il ne vend pas les "confiés", il doit au
terme du contrat restituer la marchandise.

La nature juridique de cette convention n'a jamais été nettement définie tant par la jurisprudence que par
la doctrine ; or, elle détermine l'étendue de la responsabilité des parties.

La jurisprudence tend malgré tout à l'assimiler au contrat de dépôt. La responsabilité du dépositaire doit
donc être appréciée conformément aux articles 1927 et suivants du Code Civil.

L'article 1927, qui régit le droit commun du contrat de dépôt, prévoit que le dépositaire doit apporter dans
la garde de la chose déposée le même soin qu'il a apporté dans la garde des choses qui lui appartiennent.

Toutefois l'article 1928 précise que ces règles peuvent être appliquées avec plus de rigueur dans certains
cas particuliers et notamment s'il a été convenu expressément que le dépositaire répondrait de toute es-
pèce de faute.

Il arrive fréquemment que les clauses des contrats de remise à condition, qui figurent d'ailleurs directe-
ment sur le bulletin de confiés, renforcent les obligations du dépositaire.

En tout état de cause, le dépositaire n'est tenu en aucun cas responsable des accidents de force majeure (1)
sauf dans l'hypothèse où il a été mis en demeure de restituer la chose déposée (article 1929 du Code Ci-
vil).

Quels sont les mécanismes de l'assurance des confiés ?

Le dépositaire souscrit une assurance pour compte au profit du ou des déposants pour garantir tous les
biens qui lui sont confiés. Toutefois, la particularité du système tient à ce que le dépositaire garantit par
un même capital les biens lui appartenant en propre et les biens qui lui sont confiés sans les différencier.
De sorte que, lorsqu'un sinistre survient, l'assureur du dépositaire dispose d'un capital (suffisant ou insuf-
fisant) pour indemniser des biens qui appartiennent à son assuré et d'autres dont il est dépositaire.

De son côté, le déposant garantit également les biens qu'il confie au lieu du dépôt.

Le fait que les confiés soient assurés en même temps que le stock propre du dépositaire par une assurance
pour compte de qui il appartiendra et par le déposant par une assurance de dommages, crée une situation
complexe qu'une commission a été chargée d'étudier avec mission de déterminer conventionnellement un
mode de règlement des sinistres vol.

L'assurance pour compte souscrite par le dépositaire a une nature mixte d'assurance de responsabilité et
d'assurance de choses.

(1) Les seuls cas de force majeure admis par la jurisprudence sont des cas de vol à main armée.
25
 Convention vol sur les « confiés » en bijouterie-joaillerie

 Lorsque le dépositaire est responsable du sinistre, c'est-à-dire lorsqu'il ne s'exonère pas en


prouvant un cas de force majeure :

Son contrat joue comme une assurance de responsabilité. En cas de sinistre, l'assureur du dépositaire doit
indemniser les tiers déposants qui bénéficient d'une action directe contre lui. Il n'y a pas dans ce cas assu-
rances cumulatives entre le contrat du déposant, qui est une assurance de choses et le contrat du déposi-
taire qui intervient comme une assurance de responsabilité (Cour de Cassation - 17.3.1981 - Le Secours
c/La Cordialité Bâloise - D.J. 35 p.1, 2 et 3).

Lorsque le dépositaire est responsable, la convention règle deux cas de figures : article 2, quand les capi-
taux garantis sont suffisants et article 3.1, quand ils sont insuffisants. Ces dispositions ne dérogent pas au
droit commun et l'on peut alors s'interroger sur la nécessité d'une convention. Elle présente l'intérêt de
fournir une analyse juridique d'une situation complexe et de rendre obligatoire entre les sociétés un mode
unique de règlement des sinistres là où plusieurs théories pouvaient se rencontrer.

 Lorsque le dépositaire n'est pas responsable du sinistre, c'est-à-dire lorsqu'il s'exonère en


prouvant un cas de force majeure :

L'assurance pour compte du dépositaire ne joue plus alors comme une assurance de responsabilité mais
bien comme une assurance de choses.

Il existe bien alors un cumul d'assurances de choses entre la police du déposant et celle du dépositaire ;
comment régler ce cumul ?
soit en décidant de recourir à l'application de la convention sur les assurances cumulatives ;
soit en adoptant des règles particulières ;
 soit en se conformant aux règles du droit (article L 121-4 du Code des Assurances).

 L’application des règles de droit commun pose de très nombreux problèmes car l’assureur du dépo-
sitaire ignore si le déposant est assuré ou non, celui-ci refusant catégoriquement de le lui indiquer afin de
ne pas sinistrer son contrat.

 Le recours à la convention sur les assurances cumulatives ne résout pas davantage le problème, car
la convention est inopposable aux déposants.

De plus, une coutume professionnelle très critiquable consiste pour les déposants à établir au jour du vol
une facture au nom du dépositaire portant sur les confiés, ce qui opère un transfert de propriété à son pro-
fit. Le dépositaire peut ainsi se faire indemniser par sa propre société d'assurance les confiés dont il est
devenu propriétaire, au même titre que son stock propre.

Il n'y a aucune raison que cette coutume cesse au motif que les assureurs ont prévu entre eux une réparti-
tion proportionnelle de la charge du sinistre. Toute règle professionnelle allant à l'encontre de cette cou-
tume sauf bien entendu à contester devant les Tribunaux la validité de cette facture, ce qui bien entendu
n'est pas une solution souhaitable, pourrait être mise en échec par les déposants.

 L'adoption de règles particulières dictées par la coutume

Tout contribue en l’espèce à désigner l'assureur du dépositaire comme le premier intervenant. En effet, il
dispose de tous les éléments pour gérer le sinistre (bulletin de confiés, connaissance immédiate des cir-
constances du sinistre et du montant des dommages). Ces considérations et le fait que cette solution soit
en conformité avec la coutume, ont déterminé la commission à choisir de faire intervenir l'assureur du
dépositaire.

26
 Convention vol sur les « confiés » en bijouterie-joaillerie

Lorsque les capitaux garantis sont suffisants pour prendre en charge totalement le sinistre, aucun pro-
blème particulier ne se pose pour le règlement (article 2 de la convention).

Lorsque les capitaux garantis sont insuffisants pour prendre en charge le sinistre, et que des confiés et des
biens appartenant au dépositaire ont été dérobés, comment doit s'opérer l'indemnisation du dépositaire et
des déposants ? Existe-t-il un droit de priorité du dépositaire sur les déposants pour percevoir l'indemnité
d'assurance versée par l'assureur du dépositaire désigné conventionnellement pour prendre en charge le
sinistre ?

Les déposants bénéficient d'une stipulation pour autrui dans le cadre de l'assurance pour compte. Ils dis-
posent d'une action directe contre l'assureur du dépositaire, différente de celle de l'article L 124-3 du Code
des Assurances. Par ailleurs, les exceptions opposables aux souscripteurs sont également opposables aux
tiers bénéficiaires. Une insuffisance doit donc théoriquement être supportée aussi bien par le dépositaire
que par les déposants. Cependant, la commission a estimé inéquitable de faire supporter un découvert aux
dépositaires qui ne bénéficient que d'un seul contrat, alors que les déposants bénéficient de deux contrats
et que leurs assureurs ont perçu une prime pour garantir le même risque.

Il a donc été décidé que l'assureur du dépositaire indemniserait en priorité son assuré et affecterait le solde
de la garantie aux différents déposants. Les assureurs des différents déposants combleront éventuellement
l'insuffisance supportée par leurs clients de sorte que les déposants ne devront subir aucun préjudice du
fait de l'indemnisation prioritaire du dépositaire.

Toutefois, afin d'éviter toutes difficultés pour l'application de cette disposition, il est conseillé aux socié-
tés d'introduire dans leurs contrats une clause indiquant clairement que le dépositaire est indemnisé en
priorité pour son stock propre lorsqu'un sinistre n'engage pas sa responsabilité.

On notera en conclusion que cette convention a un champ d'application très limité puisqu'elle ne concerne
que le règlement des sinistres vol et bijoux et autres objets pouvant être confiés pour la vente et assurés
par des contrats de formule "globale bijoutiers" ou vol spécifique "bijoutiers".

Il avait été demandé à la commission de mettre au point une convention plus large pour résoudre les diffi-
cultés que soulève le règlement des sinistres atteignant d'autres marchandises en dépôt (fourrures, antiqui-
tés). La commission a estimé que le problème des confiés en bijouterie était assez spécifique pour mériter
une convention particulière et a repoussé à une date ultérieure l'étude d'une convention ayant un domaine
d'application plus large.

27
 Convention vol sur les « confiés » en bijouterie-joaillerie

Convention

Lorsque des biens confiés à un bijoutier-joaillier détaillant (appelé dépositaire) par un autre
commerçant fabricant ou grossiste (appelé déposant) en vue de leur vente, sont garantis :

 par le dépositaire, dans le cadre d'une police globale bijoutier ou vol spécifique bijoutier,
par une assurance pour le compte de qui il appartiendra en même temps que les biens
constituant son stock propre,

 et par le déposant au lieu du dépôt,

les sociétés adhérentes qui assurent des dépositaires et des déposants, sont convenues
d'adopter les principes suivants pour le règlement des sinistres vol affectant les biens confiés :

Article 1

Quelles que soient les circonstances du sinistre et les responsabilités qu'elles impliquent, les
dommages seront pris en charge par l'assureur du dépositaire.

Article 2

Si les capitaux garantis par le contrat d'assurance du dépositaire sont suffisants :

2.1 L'assureur du dépositaire indemnise son assuré pour les dommages atteignant les
biens constituant son stock propre ;

2.2 Il indemnise les déposants pour les dommages atteignant les "confiés" conformément
aux clauses et dans les conditions prévues par le contrat du dépositaire.

Article 3

Si les capitaux garantis par le dépositaire sont insuffisants pour prendre en charge le sinistre
(stock + confiés) :

3.1 Le dépositaire est responsable (absence de cas de force majeure)

3.11 L'assureur du dépositaire indemnise d'abord les déposants conformément aux clauses
et dans les conditions du contrat du dépositaire :

 soit totalement si les capitaux sont suffisants ;

 soit au marc le franc si les capitaux sont insuffisants. Dans ce cas, les assureurs
des déposants complètent l'indemnité versée à leurs assurés respectifs.

3.12 S'il subsiste un solde, il l'affecte à l'indemnisation de son propre assuré dépositaire.

28
 Convention vol sur les « confiés » en bijouterie-joaillerie

Exemples :

N° 1 Somme assurée ................................. .................. 1000


Sinistre sur stock.................................................. 800  1.300
Sinistre sur confiés............................................... 500 

Règlement du sinistre : l'assureur du dépositaire indemnise d'abord les déposants pour


500 donc totalement. Il affecte ensuite le solde de sa garantie soit 500 à l'indemnisa-
tion de son assuré ; celui-ci subit un découvert de 300.

N° 2 Somme assurée ................................. .................. 1000


Sinistre sur stock.................................................. 800  2100
Sinistre sur confiés............................................... 1300 

Règlement du sinistre : l'assureur du dépositaire répartit 1000 au marc le franc entre


les déposants (plein de sa garantie). Les assureurs des déposants complètent l'indem-
nité soit globalement 300. Le dépositaire ne reçoit aucune indemnité.

3.2 Le dépositaire n'est pas responsable (cas de force majeure) :

3.21 L'assureur du dépositaire indemnise d'abord son assuré dépositaire.

3.22 Il affecte ensuite le solde de sa garantie à l'indemnisation des différents déposants au


marc le franc conformément aux clauses et dans les conditions du contrat du déposi-
taire.

3.23 Les assureurs des déposants complètent l'indemnité versée à leurs assurés respectifs
sans recours contre le dépositaire.

Exemples :

N° 1 Somme assurée ................................. .................. 1000


Sinistre sur stock.................................................. 800  1300
Sinistre sur confiés............................................... 500 

Règlement du sinistre : l'assureur du dépositaire indemnise d'abord son assuré pour


800. Il affecte ensuite le solde de la garantie soit 200 à l'indemnisation des déposants
au marc le franc. Les assureurs des déposants complètent l'indemnité, soit globale-
ment 300.

N° 1 Somme assurée ................................. .................. 1000


Sinistre sur stock.................................................. 800  2100
Sinistre sur confiés............................................... 1300 

Règlement du sinistre : l'assureur du dépositaire indemnise d'abord le dépositaire pour


800. Il affecte ensuite le solde de la garantie à l'indemnisation des déposants soit
200 au marc le franc. Les assureurs des déposants complètent l'indemnité versée à
leurs assurés respectifs soit globalement 1100.





29
2.3 CONVENTION DE REGLEMENT DES SINISTRES DETERIORATIONS
IMMOBILIERES CONSECUTIVES A UN VOL, UNE TENTATIVE DE VOL
(mise à jour 18 février 2009)

CONVENTION R.A.P .

Les dispositions de la présente convention Celles-ci ne concernent que les relations entre
s'imposent aux sociétés membres de la FFSA les assureurs.
et du GEMA ainsi qu'à toute société y ayant Leur finalité est de simplifier et d'accélérer la
adhéré. Elles produisent leurs effets pour les gestion des sinistres dans l'intérêt des assurés.
sinistres survenant à compter du
1er janvier 2007.

Article 1er
Champ d’application

Entrent dans le champ d'application de la pré- Pour l’application de la convention, il faut en-
sente convention les sinistres détériorations tendre toutes les détériorations immobilières, y
immobilières consécutives à un vol ou à une compris les dommages aux embellissements et
tentative de vol : aménagements.

 Survenus dans un immeuble locatif, en La convention concerne les locaux occupés


pleine propriété, en copropriété, en privativement qu’ils soient à usage d’habitation
indivision, et plus généralement, dans un ou à usage professionnel.
immeuble occupé à titre quelconque situé Par locaux, on entend les locaux principaux
en France métropolitaine, dans un ainsi que les dépendances (caves, greniers,
département d'Outre-mer ou en boxes…).
Principauté de Monaco, quel que soit
l'usage auquel il est destiné.

 Mettant en cause deux sociétés


d'assurances adhérentes couvrant,
chacune, le risque détériorations
immobilières consécutives à un vol ou
une tentative de vol.

 Atteignant les embellissements et les Il est convenu de se référer à la définition des


parties immobilières des locaux embellissements qui figure à la convention 2.1
privatifs garantis à la fois par: du Recueil (Convention d’indemnisation des
dommages aux parties immobilières et aux
- le contrat d'assurance souscrit par le embellissements dans la copropriété [arti-
propriétaire, le copropriétaire non oc- cle 2]).
cupant, ou la copropriété,

- le contrat d'assurance souscrit


personnellement par le copropriétaire
occupant, ou l’occupant non
propriétaire dès lors que ce contrat
couvre le mobilier et/ou le bâtiment.

30
Article 2
Prise en charge des dommages
inférieurs ou égaux à 1.600 euros HT

2.1 La prise en charge de l'ensemble des Le montant de 1.600 euros s'entend en valeur à
dommages aux embellissements et aux neuf et hors taxe, et comprend les réparations
parties immobilières privatives incombe à provisoires et définitives.
l'assureur de l'occupant (copropriétaire,
locataire ou tout autre occupant), sans
action en remboursement ou en
responsabilité contre l’assureur du
propriétaire, du copropriétaire non
occupant ou de la copropriété.

2.2 L’assureur de l’occupant fera au besoin Si l’un des assurés supporte une franchise su-
son affaire personnelle de la franchise périeure à 1600 euros HT, il doit être considéré
prévue par son contrat car sa prise en comme non assuré .La convention n’est pas
charge n’incombe pas à l’assureur de applicable.
l’immeuble y compris si celui-ci est
recherché à ce titre par l’assuré.

Article 3
Prise en charge des dommages supérieurs
à 1.600 euros HT

Lorsque le montant des dommages en valeur à


neuf est supérieur à 1.600 € HT la convention
2.1 du Recueil s’applique (Convention
d’indemnisation des dommages aux parties
immobilières et aux embellissements dans la
copropriété).

Son champ d’application est étendu aux


locaux professionnels ainsi qu'aux immeu-
bles locatifs.

Ainsi, à titre de rappel :

3.1 L'assureur garantissant le mobilier du


copropriétaire occupant prend en
charge :

- les dommages aux embellissements


tels qu'ils sont définis dans l'article
2.11 de la convention 2.1 du Recueil.

Si la garantie mobilière est insuffi-


sante, et si ce contrat comporte par
ailleurs une garantie immobilière –
sans exclusion expresse des embel-
lissements – l’insuffisance est prise
en charge par l’assureur de ce co-
propriétaire au titre de la garantie
immobilière (article 4.11 de la
convention 2.1).

31
- Les dommages aux parties
immobilières privatives définies à
l’article 2.21 de la convention 2.1 du
Recueil, dans les conditions et limites
de sa garantie, en complément du
contrat de la copropriété en cas
d’insuffisance de celui-ci (article 4.12
de la convention 2.1).

3.2 L'assureur garantissant le propriétaire


de l'immeuble ou la copropriété prend
en charge :

- les dommages aux parties


immobilières privatives, définies à
l’article 2.2 de la convention 2.1 ainsi
que les dommages aux parties
communes.
- Les dommages aux embellis-
sements définis à l’article 2.11 de la
convention 2.1 en complément du
contrat du copropriétaire occupant en
cas d’insuffisance de la garantie
mobilière et immobilière de celui-ci
(article 4.22 de la convention 2.1).

3.3 L'assureur de l'occupant non


propriétaire prend en charge les
dommages aux aménagements et
embellissements (selon la définition de
l’article 2.12 de la convention 2.1 du
Recueil).

Article 4
Actions en remboursement

4.1 Pour le copropriétaire, il sera fait En toute hypothèse, pour les détériorations
application de l’article 5 de la visées par la présente convention et supérieu-
convention 2.1 (convention d’indem- res à 8.000 € HT, l’assureur saisi (ou son ex-
nisation des dommages aux parties pert) doit, au plus tard en cours d’expertise,
immobilières et aux embellissements organiser une concertation avec l’assureur
dans la copropriété). conventionnellement désigné afin qu’ils
s’entendent sur la gestion du sinistre.
A défaut, l’action en remboursement ne pourra
s’exercer.
4.2 Si l’assureur de l’occupant non
propriétaire a réglé les aménagements
qui n’appartiennent pas à ce dernier il
dispose d’une action en remboursement à
l'encontre de l'assureur de l'immeuble :
- dans la limite des garanties de ce
dernier,
- et sous réserve des dispositions du
bail.




32
2.4 REGLEMENT DES SINISTRES DE TOUTES NATURES CONCERNANT LES
BIJOUX ET FOURRURES

Article 1er : indemnisation des bijoux et fourrures

Lorsqu'un assuré est titulaire d'un contrat spécifique "Bijoux et Fourrures », comportant un état
descriptif et estimatif de ces objets, et d'une police dans laquelle les bijoux et fourrures sont
garantis indistinctement pour une somme globale, ou s'ils sont compris dans la masse des bi-
joux, fourrures, objets de collection et objets de valeur, à concurrence d'un pourcentage déter-
miné de la somme assurée, ou d'un montant correspondant à un multiple de la prime ou de
l'indice, le règlement des dommages sur bijoux et/ou fourrures sera pris en charge, dans la li-
mite de la somme assurée, par la société garantissant les biens décrits spécialement (contrat
spécifique bijoux et fourrures).

Article 2 : intervention d’un autre assureur

En cas d’insuffisance de la garantie du contrat d’assurance de bijoux et fourrures, le contrat


général viendra en complément du contrat spécifique.





33
2.5 CONVENTION RELATIVE AUX ASSURANCES DE CHOSES SOUSCRITES
PAR LES DEPOSANTS ET LES DEPOSITAIRES

Exposé des motifs

Du fait, notamment, de l’utilisation fréquente des clauses d’assurances pour compte, les déposants et les
dépositaires se trouvent dans des situations où les mêmes biens peuvent être garantis au titre de plusieurs
assurances de choses, sans que toutes les conséquences puissent être correctement appréciées à la sous-
cription. Tel est le cas lorsque les biens sont garantis à la fois par le contrat du déposant et par le contrat
du dépositaire, au titre de la clause d’assurance pour compte lorsque celle-ci est amenée à jouer comme
une assurance de choses, c’est-à-dire lorsque le dépositaire n’est pas responsable ou lorsqu’il existe
une renonciation à recours du déposant contre le dépositaire.

La gestion des cumuls d’assurance est alors complexe et les capitaux garantis peuvent être insuffisants, en
particulier en ce qui concerne le contrat souscrit par le dépositaire, qui apprécie mal la valeur des biens
remis par les déposants.

Pour éviter ces inconvénients, il est décidé de renoncer à appliquer les règles du cumul et de choisir une
solution différente, en faisant jouer d’abord l’assurance du déposant. L’intérêt de cette convention est en
effet d’éviter que le dépositaire subisse les conséquences d’une situation qu’il ne maîtrise pas. Ce n’est
qu’en cas d’insuffisance de l’assurance du déposant qu’il pourra être fait appel au contrat du dépositaire,
amené à intervenir comme assurance de chose.

Par ailleurs il a été convenu que pour les responsabilités entre professionnels l’assureur du déposant re-
nonce à se prévaloir de la jurisprudence permettant d’invoquer l’action directe contre l’assureur du res-
ponsable, dès lors que le déposant a lui-même renoncé expressément à tout recours contre le dépositaire
dans le contrat passé avec ce dernier. Cette dernière disposition ne s’applique pas quand le déposant est
un particulier agissant à titre privé.

Convention

Article 1er :

Lors du règlement d’un sinistre de quelque nature qu’il soit affectant, au lieu du dépôt, des
biens confiés à quelque titre que ce soit, garantis à la fois par :
un contrat d’assurance de choses souscrit par le déposant ;
un contrat d’assurance pour compte souscrit par le dépositaire, intervenant comme une
assurance de choses, c’est-à-dire en cas d’absence de responsabilité du dépositaire
ou lorsqu’il existe une renonciation à recours du déposant contre le dépositaire,
le contrat souscrit par le déposant intervient en priorité, dans la limite de ses garanties.

La convention s’applique aux biens mobiliers confiés à autrui dans le cadre d’un contrat de
louage d’ouvrage ou tout autre contrat.

Article 2

Pour l’application de la présente convention, le contrat souscrit par le dépositaire est amené à
jouer comme une assurance de choses, soit parce que ce dernier n’est pas responsable, soit
parce qu’il bénéficie d’une renonciation à recours de la part du déposant. Dans cette dernière
hypothèse, l’assureur du déposant renonce à exercer tout recours contre l’assureur du déposi-
taire dès lors que le déposant a renoncé lui-même contractuellement à exercer tout recours
contre le dépositaire, et ce dans la limite de cette renonciation. Cette renonciation ne concerne
pas les dépôts effectués par des particuliers agissant à titre privé.
34
Article 3

En cas d’insuffisance du montant de la garantie souscrite par le déposant, le contrat


d’assurance souscrit par le dépositaire complétera cette insuffisance au titre de la garantie
d’assurance pour compte lorsqu’elle sera amenée à jouer comme une assurance de choses et
seulement après indemnisation du dépositaire lui-même, dans la limite des garanties souscrites.





35
36

III CONVENTIONS DE RENONCIATION A RECOURS

3.1 RENONCIATION A RECOURS EN MATIERE DE VALEUR A NEUF, PERTES


INDIRECTES ET HONORAIRES D’EXPERTS

Les sociétés renoncent, lorsqu’elles interviennent en assurance de choses, à exercer un re-


cours contre les assureurs de responsabilité pour la valeur à neuf, les sommes versées forfaitai-
rement au titre de la garantie des pertes indirectes (c’est-à-dire sans que le lésé ait présenté
des justificatifs correspondant aux sommes versées), les honoraires d’experts.

Cette renonciation est applicable pour tout recours susceptible d’être exercé à l’encontre d’une
société d’assurance de responsabilité civile quelle que soit la catégorie de garantie R.C. con-
cernée (R.C. exploitation, chef d’entreprise, communes, auto, chef de famille, etc...) sauf dispo-
sition contraire expresse.





36
3.2 RENONCIATION A L’EXERCICE DES RECOURS DES VOISINS ET DES TIERS
POUR L’ASSURANCE INCENDIE DES CENTRES COMMERCIAUX, DES
IMMEUBLES DE GRANDE HAUTEUR ET DES GRANDS ENSEMBLES
(mise à jour 18 février 2009)

CONVENTIO N R. A.P.

Les sociétés renoncent, entre elles à


l’exercice des recours des voisins et des
tiers, fondés sur les articles 1382 et S du
Code Civil pour toute indemnité qu’elles
seraient amenées à payer au titre d’un
dommage consécutif à un incendie ou à une
explosion survenant dans :
 un centre commercial de plus de Les valeurs chiffrées ressortent des textes
20.000 m2, du traité incendie.
 ou un grand ensemble de plus de
20.000 m2
ou dans un immeuble de grande hauteur de
plus de 50 m.




37
3.3 RENONCIATION A RECOURS FONDE SUR L’ARTICLE 1719 DU CODE CIVIL
(mise à jour 18 février 2009)

CONVENTIO N R. A.P.

Les sociétés renoncent, à exercer tout Par colocataire on entend : « tout locataire
recours fondé sur l’article 1719 du Code Civil du même bailleur ».
contre le bailleur ou son assureur, pour les
dommages d’incendie ou d’explosion causés
à un locataire par le fait d’un colocataire.





38
3.4 RENONCIATION A INVOQUER L’ARRET DU 8 DECEMBRE 1993 DE LA
COUR DE CASSATION SUR L’APPLICATION DE L’ARTICLE L 121-12
ALINEA 3 DU CODE DES ASSURANCES.

L’arrêt du 8 décembre 1993, en permettant à l’assureur subrogé dans les droits du lésé
d’exercer l’action directe contre l’assureur de la responsabilité civile des personnes visées au
3ème alinéa de l’article L 121-12 du Code des Assurances, revient sur une jurisprudence en
sens contraire constante jusqu’à cette date.

Afin d’éviter un réexamen des dossiers déjà archivés pour recenser les sinistres pouvant don-
ner lieu à recours sur le fondement précité, les sociétés d’assurances conviennent de renoncer
à invoquer l’arrêt du 8 décembre 1993, qui ne pourra trouver application que pour les sinistres
survenus à compter de cette même date.





39
3.5 RENONCIATION A RECOURS POUR LE REGLEMENT DES SINISTRES
CONDUITS DE FUMEE (mise à jour 18 février 2009)

CONVENTIO N R. A.P.

Article 1er

Les sociétés adhérentes renoncent entre Cet abandon de recours est réciproque
elles dans la limite de 5.000 euros, à tout entre l’assureur du propriétaire et
recours découlant du bail ou d’une autre l’assureur du locataire ou de l’occupant.
convention d’occupation, à la suite d’un
sinistre incendie ou explosion : Cette somme s’entend hors taxe, vétusté
déduite et par lésé.
- survenant dans des conduits vicieux ou
non réglementaires au jour du sinistre, Sont concernés tous les dommages, y
tels que définis à l’article 2,
compris les dommages immatériels de type
- qu’il y ait ou non relation de cause à « pertes d’exploitation », pertes de loyers,
effet entre le vice et le sinistre privation de jouissance, frais de
déplacement et replacement…..etc

Article 2

Sont considérés comme vicieux ou non Peuvent notamment être qualifiés de vi-
réglementaire au jour du sinistre, tous cieux tous conduits privatifs dont la section
conduits dont la construction ou l’installation intérieure est inférieure à :
est non conforme aux prescriptions de - 150 cm2 lorsqu’ils desservent des ap-
l’arrêté du 22 octobre 1969 ou aux règles de pareils à combustible gazeux ;
l’art telles que reprises dans les DTU. - 400 cm2 lorsqu’ils desservent des
foyers à feu ouvert ;
- 250 cm2 lorsqu’ils desservent d’autres
foyers.

En cas de contradiction entre les textes


applicables, il convient de se référer au
plus récent.

La renonciation concerne exclusivement


les conduits à l’exception des systèmes de
raccordement des hottes, des inserts,
etc….

La renonciation s’applique également aux


conduits raccordés à une gaine collective
(type shunt).





40
IV. CONVENTION CONCERNANT L’EXPERTISE AMIABLE
CONTRADICTOIRE
(mise à jour 16 décembre 2010)

CONVENTIO N R AP

La présente convention a pour objet Toute appréciation concernant les garanties ou


d’organiser les modalités des opérations les responsabilités éventuelles n’est pas du do-
d’expertise contradictoires afin que les cons- maine de l’expertise.
tatations techniques et factuelles faites à
cette occasion soient opposables aux assu-
reurs concernés.

Les dispositions de la présente convention Cette convention ne s’applique pas à l’expertise


concernent l’expertise des dommages garan- des dommages pour lesquels des conventions
tis au titre d’une assurance de choses (in- spécifiques prévoient des règles particulières :
cendie, dégâts des eaux, vol, bris de glace, - CRAC,
bris de machines, tous risques informatiques, - CATNAT/ DO,
tous risques chantiers, etc.…), et pouvant - Gestion des catastrophes techno-logiques,
donner lieu à l’exercice d’un recours au titre - IRSA,
d’une assurance de responsabilité. - ……….

Article 1er
La convocation à l’expertise amiable

1.1 La démarche 1.1 Dès qu’il reçoit sa mission, l’expert doit


tout mettre en œuvre pour se faire com-
L’expert désigné par l’assureur dommages muniquer les coordonnées de l’assureur
doit convoquer toutes les parties dont la res- de l’éventuel responsable.
ponsabilité peut être engagée.
La convocation est adressée au siège
La convocation à expertise doit être adres- social de l’assureur ou à l’adresse de
sée à l’éventuel responsable et à son as- l’agent ou du courtier qui a été commu-
sureur. niqué à l’expert.

La convocation adressée à l’éventuel


responsable l’invite en tout état de cause
à prévenir son assureur dans les plus
brefs délais
1.2 La forme

La convocation à l’expertise amiable doit


impérativement :
- comporter les mentions figurant en an-
nexe 1,
- être précise et complète,
- être faite par lettre recommandée avec
accusé de réception.

41
CONVENTIO N R AP

1.3 Le délai

Pour permettre aux éventuels responsables 1.3 La date de la réunion commandée par
et à leurs assureurs d’intervenir, la date doit l’urgence peut être fixée par tous
être fixée à plus de 20 jours calendrier et à moyens ; en tout état de cause, elle sera
moins de 30 jours calendrier à compter de la confirmée par l’envoi d’une convocation
date d’envoi de la convocation. respectueuse des dispositions de
l’article 1.2.
Toutefois, une urgence particulière peut
permettre une réunion dans un délai plus
bref.
Dans ce cas, la convocation doit en expliciter
le motif.

1.4 Les modalités de participation de


l’assureur de l’éventuel responsa-
ble

Dès qu’il reçoit la convocation à l’expertise


amiable, ou en est informé par son client,
l’assureur de l’éventuel responsable doit :

1.41 ou déférer à la convocation et partici-


per activement aux opérations
d’expertise,

1.42 ou s’en remettre à l’expertise


diligentée par l’expert désigné par
l’assureur dommages ; dans ce cas, il
en informe l’assureur dommages et
son expert,

1.43 ou, en cas d’impossibilité d’y 1.43 L’expert désigné par l’assureur domma-
assister, demander un report dans les ges doit organiser une nouvelle réunion
10 jours suivant la date de réception dans les 10 jours calendrier qui suivent
de la lettre recommandée visée au celle de la première réunion. Sa date
1.2. Toutefois, cette faculté de de- peut être fixée par tous moyens. Elle sera
mander un report est interdite lorsque confirmée par l’envoi d’une nouvelle
la réunion est commandée par convocation respectueuse des disposi-
l’urgence. tions de l’article 1.2, à l’ensemble des
parties concernées par le sinistre.
Cette seconde réunion ne pourra pas
faire l’objet d’un nouveau report.

42
CONVENTIO N R AP

Article 2
La réunion d’expertise

2.1 Date et lieu des opérations 2.1 Le report n’est possible que dans deux
d’expertise. cas visés au 1. 43 et 2.2.

La réunion d’expertise doit se tenir à


la date initialement prévue par
l’expert désigné par l’assureur dom-
mages et sur les lieux du sinistre.

2.2 Intervention de l’éventuel respon-


sable dont l’assureur était inconnu

Lorsque les coordonnées de


l’assureur de l’éventuel responsable
sont communiquées par ce dernier ou
par toute autre personne le jour de la
réunion d’expertise, l’expert domma-
ges doit organiser une nouvelle ré-
union conformément au 1.43 du RAP.

2.3 Echange d’informations entre les 2.3 Les éléments qui doivent être communi-
parties quées sont notamment :
 la réclamation chiffrée du lésé ou
Au plus tard le jour des opérations l’état de pertes qu’il a produit,
d’expertise, les parties doivent se  ainsi que les rapports de police ou
communiquer tous les éléments en de gendarmerie, constat d’huissier,
leur possession. convention, devis, marchés, déclara-
tions ou observations des assurés
etc.

2.4 Opérations d’expertise

L’expert désigné par l’assureur de


l’éventuel responsable doit être asso-
cié et participer à la recherche des
causes et circonstances du sinistre
ainsi qu’à l’évaluation des domma-
ges.

2.5 Rédaction d’un procès-verbal

A la fin de l’expertise, l’expert désigné


par l’assureur dommages rédige un
procès-verbal d’exper-tise en y asso-
ciant les parties présentes. Ce pro-
cès-verbal est établi même si l’expert
dommages est intervenu seul.

43
CONVENTIO N R AP

2.6 Contenu du procès-verbal

2.61 Le procès-verbal doit être conforme 2.61 Le procès-verbal doit être rédigé sur
au modèle figurant en annexe n° 2 de place. Il doit obligatoirement comporter
la convention ; Il comporte deux vo- le texte de la mention « important » ins-
lets : crite en tête de ce modèle ainsi que :
- constatations relatives aux cau- . les dates des réunions d’expertise
ses et circonstances du sinistre, contradictoire,
- constatations relatives à
l’évaluation des dommages. . les présents et les absents à ces ré-
unions,
. les constatations matérielles ayant
trait aux circonstances et causes du
sinistre,
. la description des dommages imputa-
bles leur évaluation en valeur à neuf
et vétusté déduite (% de vétusté indi-
qué), hors taxes et T.T .C,
. la description des pertes indirectes
imputables au sinistre, leur évaluation
en distinguant celles qui sont justifiées
de celles qui sont forfaitaires,
. l’accord, le désaccord et les observa-
tions des parties sur les constatations
matérielles et l’évaluation des dom-
mages (les observations d’une cer-
taine longueur peuvent être annexées
au procès-verbal sur un document li-
bre qui sera signé par les parties).
. le refus d’un éventuel responsable de
communiquer les coordonnées de son
assureur,
. le refus de signature de l’une des par-
ties.
2.62 Pour chacun de ces volets, les éven-
tuelles observations ou contestations
doivent faire l’objet de commentaires
techniques argumentés.

2.63 Signature du procès-verbal

Les personnes présentes doivent signer le 2.63 L’expert désigné par l’assureur de
procès-verbal sur place. l’éventuel responsable ayant la possibili-
Le refus de signature de l’une des parties té de faire part de ses propres remarques
doit être acté au procès-verbal. Il est sanc- doit signer le procès-verbal tant en ce
tionné par l’application des règles de l’oppo- qui concerne la partie « causes et cir-
sabilité prévues par l’article 3. constances » que la partie « évaluation
des dommages ».

44
CONVENTIO N R AP

2.64 Destinataires du procès-verbal

Un exemplaire de ce procès-verbal est remis 2.64 Il est nécessaire que l’assureur de


à chaque personne présente et adressé aux l’éventuel responsable connaisse le mon-
absents convoqués. tant du recours qu’il peut avoir à subir.

Article 3
Opposabilité de l’expertise
à l’assureur de l’éventuel responsable

3.1 Principe de l’opposabilité

Les constatations du procès-verbal relatives 3.1 Nonobstant le refus de signature de


aux causes et circonstances et à l’évaluation l’expert désigné par l’assureur d’un
des dommages sont opposables aux assu- éventuel responsable les constatations
reurs : du procès-verbal demeurent opposables
. présents ou représentés aux opérations à cet assureur.
d’expertise,
. absents, bien que convoqués confor- Les assureurs peuvent alors décider de
mément aux modalités prévues par les s’en remettre à une tierce expertise.
articles 1 et 2.

En revanche les points sur lesquels un dé-


saccord a été consigné lors de la réunion ne
sont pas opposables.

3.11 Sinistres inférieurs à 32.000 euros

L’expertise est opposable à l’assureur de 3.11 Les observations de l’éventuel respon-


l’éventuel responsable qui n’a pas pu être sable présent à l’expertise sans son as-
convoqué, faute d’identification, dès lors que sureur doivent être consignées au pro-
son assuré a bien été convoqué. cès-verbal.

3.12 Sinistres supérieurs à 32.000 eu-


ros

L’expertise n’est pas opposable à l’assureur


de l’éventuel responsable non convoqué, qui
n’est ni présent, ni représenté aux opéra-
tions d’expertise.

Article 4
Mesures conservatoires d’urgence

La présente convention ne fait pas obstacle,


pour les parties concernées par le sinistre, à
la prise de mesures conservatoires
d’urgence, notamment par référé, à
l’exclusion de toute opération
d’évaluation des dommages.

45
CONVENTIO N R AP

Article 5
Dispositions particulières en cas
d’opérations de décontamination

Dès qu’il s’est rendu sur place, l’expert dési- 5. Il lui appartient de préconiser certaines
gné par l’assureur dommages prend, pour le opérations de stop corrosion à l’assuré.
compte commun de l’ensemble des interve-
nants, toutes mesures qu’il juge utiles en
matière de décontamination.

Il prend toutes mesures nécessaires à la


conservation des éléments de preuve en cas
de recours éventuel et informe les autres
parties dans les meilleurs délais.
Dans ces conditions, l’assureur de l’éventuel
responsable renonce à contester les opéra-
tions de décontamination préconisées par
l’expert désigné par l’assureur dommages.
Il renonce également à en contester le mon-
tant de la facture dès lors que celui-ci a été
approuvé par l’expert désigné par l’assureur
dommages.

Article 6
Dispositions particulières
concernant l’évaluation
des dommages subis
par un véhicule terrestre à moteur

En cas de dégâts subis par un véhicule ter- Evaluation des dommages par un expert
restre à moteur susceptible d’engager la res- L’expertise est obligatoire pour les dom-
ponsabilité d’un tiers garanti par un contrat mages d’un montant hors taxes supérieur à
d’assurance de responsabilité civile, 650,00 €.
l’assureur qui garantit ce véhicule en dom- Elle est facultative pour les dommages d’un
mages où, à défaut en responsabilité civile, montant hors taxes inférieur ou égal à
procède à l’expertise de ces dommages 650,00 €.
conformément aux dispositions de la conven- La facture des réparations, la facture ou le
tion IRSA (titre 2) dont les principes figurent bordereau des fournitures nécessaires à la
au RAP ci-contre. remise en état, d’un montant hors taxe infé-
rieur ou égal à 650,00 € (avec une tolé-
Les présentes dispositions ne s’appliquent rance de dépassement de 10%), sont accep-
pas aux dossiers dans lesquels la responsa- tés à titre de justificatifs.
bilité contractuelle d’un professionnel de la
réparation ou de la vente de véhicules terres- Désignation de l’expert
tres à moteur, est recherchée. Dans ce cas, Dès réception de la déclaration de
il convient de se référer aux règles générales l’accident, l’assureur donne mission
développées aux articles 1 à 5 d’examiner le véhicule assuré à un expert
en automobile.

Examen du véhicule

46
CONVENTIO N R AP

L’expert doit, à peine d’irrecevabilité de


son rapport, examiner le véhicule au plus
tard pendant les travaux.
Les expertises « à distance » (vidéo ou télé
expertise) sont recevables sous réserve que
ces opérations soient faites par un expert
en automobile et que le mode d’expertise
soit identifiable par une mention sur la
première page du rapport.

Forme et contenu du rapport


Le rapport d’expertise doit, quel que soit
son support, comporter les informations in-
diquées en annexe.

Incontestabilité de l’évaluation
Etendue de l’incontestabilité
L’incontestabilité des conclusions de
l’expert concerne :
- La relation de causalité entre les dom-
mages et l’accident dès lors que la ma-
térialité de celui-ci est établie.
- L’évaluation chiffrée des dommages
constatés par l’expert lorsque son mon-
tant hors taxes ne dépasse pas 6500,00
€.
- La durée de l’immobilisation.

Expertise contradictoire facultative


Lorsque le montant du dommage dépasse le
plafond de 6.500,00 €, une expertise
contradictoire peut être effectuée selon la
procédure décrite ci-après.
Si l’expert de l’assureur du ou des respon-
sables ne s’est pas manifesté auprès de
l’expert auto, dans un délai de 15 jours à
compter de la date à laquelle celui-ci a
constaté que le montant des dommages était
susceptible d’excéder le plafond de
6.500,00 €, les conclusions de l’expert auto
sont incontestables.
Si l’assureur du ou des éventuels responsa-
bles n’a pas reçu l’information de
l’assureur auto ou de son expert, au mini-
mum 8 jours avant l’expiration du délai de
15 jours (de date à date) visé ci-dessus,
l’assureur auto s’expose à une remise en
cause des conclusions de son expert (cette
remise en cause doit être techniquement
motivée).
Cette information doit être donnée ou
confirmée au moyen du modèle d’imprimé
figurant en annexe …

47
CONVOCATION A L'EXPERTISE

ANNEXE 1

EVENTUEL RESPONSABLE

Désigné par la Société ............................ assureur de ............................. (Nom du lésé),


nous vous informons qu'à la suite du sinistre ........................... (nature) ayant atteint
le ..........................., les biens situés à ..........................., votre responsabilité peut être enga-
gée en raison de .....................................................................................

Par conséquent, nous vous invitons à vous présenter ou à vous faire représenter
le .............................. à .............................. sur le lieu du sinistre pour participer aux opéra-
tions d'expertise des dommages.

Nous vous conseillons donc de transmettre la présente de toute urgence à votre assureur.

Dans le cas où vous n'assisteriez pas, ou vous ne seriez pas représenté à la réunion d'ex-
pertise du .................................... (date ci-dessus), vous vous exposeriez à ce que les cons-
tatations matérielles et l'évaluation des dommages faites par les parties présentes vous
soient reconnues opposables.

ASSUREUR DE L'EVENTUEL RESPONSABLE

Désigné par la Société ..........................., assureur de ............................. (nom du lésé), nous


vous informons qu'à la suite du sinistre ................................. (nature) ayant atteint
le ................................ les biens situés à ...................................... la responsabilité de votre
assuré ................................... domicilié à ........................... (Police n° ................) peut être
engagée en raison de : ...............................................
…………………………………………………………………………………………………..

Par conséquent, nous vous invitons à vous présenter le ............................................. à


........................... sur le lieu du sinistre pour participer aux opérations d'expertise des dom-
mages.

48
ANNEXE 2

MODELE DE PROCES-VERBAL DE CONSTATATIONS RELATIVES AUX CAUSES ET


CIRCONSTANCES ET A L’EVALUATION DES DOMMAGES

La mention encadrée ci-après doit obligatoirement figurer en en-tête du procès-verbal de


constatations.
IMPORTANT
Ce document n'a pour but que d'établir contradictoirement les constatations et obser-
vations des experts présents pour donner aux assureurs intéressés les éléments ob-
jectifs nécessaires à la gestion du sinistre.
Il ne peut être considéré par aucune des parties intéressées comme une reconnais-
sance des garanties stipulées dans les contrats d'assurances ou comme une accepta-
tion des responsabilités éventuelles.
Il n'implique donc pas la prise en charge par tel ou tel des assureurs concernés des
indemnités qui lui sont réclamées.

Sinistre :…………………………………………………… Date :…………………………..

Date de la réunion d'expertise contradictoire :………………………………………………………

Liste des présents Liste des absents dûment convoqués

X expert représentant (Société d'assurances ou assuré)


Y expert représentant (Société d'assurances ou assuré)
Z expert représentant (Société d'assurances ou assuré)

LES CIRCONSTANCES DU SINISTRE(1)

• Tous les experts présents constatent que :


ou
• Les experts X et Y constatent que :
mais
L'expert Z constate que :
ou
• L'expert X constate que :
L'expert Y constate que :
L'expert Z constate que :

LA CAUSE DU SINISTRE

• Tous les experts présents constatent que :


ou
• l'expert X et Y constatent que :
mais
L'expert Z constate que :
ou
• L'expert X constate que :
L'expert Y constate que :
L'expert Z constate que :

(1) Précisez, notamment, le local où le sinistre a pris naissance

49
EVALUATION DES DOMMAGES
IMPUTABLES AU SINISTRE

• Les experts présents sont d'accord sur la description et l'évaluation des dommages
figurant dans le tableau ci-après :

Montant des dommages


Description des dommages (1) à neuf % vétusté Montant vétuste
déduite déduite

Total HT
Total TTC

EVALUATION DES PERTES INDIRECTES

• Les experts présents sont d'accord sur la description et l'évaluation des dommages
figurant dans le tableau ci-après :

Pertes indirectes forfaitaires


Pertes indirectes justifiées

OU

• Les experts X et Y sont d'accord sur la description et l'évaluation des dommages figu-
rant dans le tableau ci-après
mais
L'expert Z n'est pas d'accord sur le(s) point(s) suivant(s)

OU

• Tableau de l'expert X :
Tableau de l'expert Y :
Tableau de l'expert Z :

Signature des experts


X
Y
Z

Mention du refus de signature d’un expert (2)

Mention du refus d’un éventuel responsable de :


Communiquer les coordonnées de son assureur

(1) Cette description porte sur tous les dommages invoqués qu’ils soient ou non garantis.
(2) Le refus du signataire de l’expert de l’assureur d’un éventuel responsable rend opposable à son mandant les conclu-
sions figurant au procès-verbal.

50
OBSERVATIONS DES ASSURES

A ______________________________________________________
______________________________________________________
______________________________________________________
______________________________________________________

SIGNATURE

B ____________________________________________________________
______________________________________________________
______________________________________________________
______________________________________________________

SIGNATURE

C ____________________________________________________________
______________________________________________________
______________________________________________________
______________________________________________________
SIGNATURE

51
 Convention sécheresse

ANNEXE 4

DECONTAMINATION APRES SINISTRE TRAITEMENT DES BIENS


CONTAMINES PAR LES FUMEES - CAHIER DES CHARGES

Ce cahier des charges a pour but de définir le rôle et les obligations du soumissionnaire en décontami-
nation après sinistre.

Ce document formalise les relations entre l’entreprise décontaminatrice et l’expert intervenant, au


niveau de l’appel d’offres puis du suivi du chantier.

L’expert a tout loisir d’alléger cette procédure suivant l’importance du chantier.

L’entreprise de décontamination devra porter les obligations mentionnées ci-après dans les différentes
rubriques.

A. Cartographie

Etablir une cartographie complète de la décontamination des lieux en définissant :

 la nature et l’intensité des agents de contamination avec, dans le cadre d’une contami-
nation autre que chlorée, une information immédiate à l’expert, en vue, s’il y a lieu, de
saisir un laboratoire spécialisé ;

 l’importance des dépôts de suie ;

 l’état d’avancement de la corrosion liée au sinistre.

B. NATURE DE LA PRESTATION AU REGARD DES DOMMAGES

Etablir le listing complet des matériels contaminés en établissant trois catégories :

B.1 les matériels qui relèvent d’un simple nettoyage technique industriel sans démontage,
c’est-à-dire à titre indicatif, contamination comprise avec ou sans suie de 0 à 10 mi-
cro-grammes/cm2.

B.2 ceux qui relèvent d’un nettoyage, d’une passivation et d’un démontage des sous-
ensembles : contamination de l’ordre de 10 à 25 micro-grammes/cm2 et/ou corrosion
prononcée

B.2.1 les matériels dont la remise en route sera exécutée par l’entreprise elle-même ;

B.2.2 les matériels pour qui cette mise en route nécessitera l’intervention d’une entreprise
autre, dont le domaine d’intervention sera à préciser par la société de décontamina-
tion.

Bien évidemment, le montant de la prestation de cette dernière société ainsi éventuel-


lement que les fournitures des pièces à remplacer n’entrent pas dans le cadre du de-
vis de décontamination ou devra faire l’objet d’un article séparé.

B.3 les matériels pour qui le nettoyage et la passivation nécessiteront un démontage


complet sur site ou à l’extérieur du site, contamination supérieure à 25 micro-
grammes/cm2 et/ou corrosion prononcée.

52
 Convention sécheresse

B.3.1 les matériels dont la remise en route sera exécutée par l’entreprise

B.3.2 les matériels dont la mise en route nécessitera l’intervention d’une entreprise exté-
rieure.

C. FIABILITE DE L’INTERVENTION

Le soumissionnaire devra établir une classification des matériels dans les quatre catégories
suivantes :

C.1 les matériels pour lesquels l’intervention avec remise en route est garantie par
l’entreprise ;

C.2 les matériels pour lequel il y a une forte probabilité de succès, mais pour lequel sub-
sistent quelques petites réserves techniques, soit limitées à un sous-ensemble, soit
limitées à la fonctionnalité et pouvant être levées par le constructeur ou un réparateur
spécialisé.

C.3 les matériels pour lesquels il existe des réserves techniques importantes, telles que :

état de surface
traitement thermique
traitement chimique
fragilisation hydrogène des pièces sous-contrainte

entraînant des probabilités d’échec et qui doivent faire l’objet d’un débat technique
entre les différents intervenants : entreprise de décontamination, expert, assuré, as-
sureur.

C.4 dans tous les locaux objet d’une cartographie, l’entreprise devra également mention-
ner :

les matériels sur lesquels elle estime ne pas pouvoir intervenir (matériels ayant subi
un choc thermique, ou non sauvables de par leur nature...)

les matériels non contaminés et ne donnant pas lieu à intervention.

D. INFORMATION EN COURS DE CHANTIER

Il appartiendra au soumissionnaire d’avertir immédiatement l’expert :

 de toute modification quantitative pouvant survenir sur l’objet de l’appel d’offres ;

 de toute évolution significative sur l’appréciation technique des matériels ayant fait
l’objet d’une réserve entrant dans les rubriques C.2 et C.3 ci-dessus.

E. RECEPTION DES TRAVAUX

La réception des travaux devra comporter, si l’expert l’estime nécessaire :

 une titration de la contamination après intervention du soumissionnaire par un labora-


toire extérieur. L’appel à un laboratoire indépendant doit cependant être exceptionnel.

53
 Convention sécheresse

 pour les matériels entrant dans les classes C.1 et C.2 ci-dessus, une mise en route
des machines en présence et avec l’accord du maître d’ouvrage ou du constructeur
ou du réparateur extérieur, avec obligation du résultat

 pour les matériels entrant dans la classe C.3 ci-dessus, aucune action en recherche
de responsabilité ne sera engagée contre le soumissionnaire, sauf faute caractérisée
dans la prestation de ce dernier.

F. PRESENTATION DU DEVIS

Celui-ci doit répondre machine par machine au cahier des charges ci-dessus défini.

Il pourra également être demandé à l’entreprise de décontamination de préciser les points


suivants :

 délai prévisible d’intervention en heures normales ;

 surcoût des heures supplémentaires.

54
 Convention sécheresse

TABLEAU RECAPITULATIF

CHLORE
REF. CLASSIFICATION EN MISE EN ROUTE RESULTAT
g/cm2(1)

B.1 Nettoyage technique sans < 10 décontaminateur


démontage

B.2.1 Nettoyage, passivation démon- < 25 décontamination


tage sous-ensemble

B.2.2 Nettoyage, passivation démon- < 25 autre


tage sous-ensemble

B.3.1 Nettoyage, passivation démon- > 25 décontaminateur


tage complet

B.3.2 Nettoyage, passivation démon- > 25 autre


tage complet

C.1 Pas de réserves décontaminateur Obligation de résultat

C.2 Petites réserves techniques autre Obligation de résultat

C.3 Réserves technique importan- décontaminateur ou Obligation de moyen


tes débattues contradictoire- autre
ment avec l’expert décontami-
nateur

C.4 Pas d’intervention de


l’entreprise

1) NOTA

1°/ les valeurs limites de contamination chlorée fi gurant dans ce tableau sont données à titre indicatif, d’autres paramètres
physiques pouvant être pris en compte par l’expert décontaminateur.

2°/ les installations techniques générales devront être traitées dans toute la mesure du possible comme le matériel mais
par article séparé.

3°/ les dommages de contamination sur bâtiment n’en trent pas dans le cadre du présent cahier des charges et devront
donner lieu à un devis séparé.





55
 Convention sécheresse

V AUTRES CONVENTIONS

5.1 CONVENTION APPLICABLE AUX DOMMAGES CAUSES PAR LES


MOUVEMENTS DE TERRAIN CONSECUTIFS A LA SECHERESSE

Exposé des motifs

La durée de l’événement dommageable que constitue la sécheresse a conduit les assureurs à détermi-
ner comment doivent être pris en charge les dommages lorsqu’il y a changement d’assureur au cours
de cette période.

La spécificité de cet événement est sa durée. Pour les assureurs, elle est fixée par l’arrêté portant cons-
tatation de l’état de catastrophe naturelle. Par suite d’un changement d’assureur, cet événement peut
être couvert par plusieurs assureurs.

La solution la plus adaptée à cette situation, pour déterminer les contributions respectives des assu-
reurs ayant garanti le risque pendant cette période, est d’appliquer les mêmes règles que celles qui sont
applicables en matière d’assurances cumulatives.

Le principe retenu est l’application des règles prévues par la profession en cas de cumul d’assurance
avec néanmoins quelques aménagements. La gestion du dossier d’indemnisation incombe au dernier
assureur dont la police sera le plus souvent encore en cours au moment du règlement du sinistre. Les
particularités techniques des sinistres sécheresse justifient que le (ou les) précédent(s) assureur(s)
puisse(nt) s’il(s) le souhaite(nt) participer au règlement du sinistre même lorsque son montant prévisi-
ble est inférieur à 120.000 euros ou lorsque la solution technique du sinistre implique la création de
fondations ou leur confortement.

Convention

Article 1er : champ d’application

La convention s’applique lorsque l’arrêté vise des mouvements de terrain consécutifs :

à la sécheresse
à la réhydratation des sols consécutive à la sécheresse

Article 2 : risque garanti successivement par plusieurs assureurs


pendant la période visée par l’arrêté

Lorsqu’un risque a été successivement garanti par plusieurs assureurs, la convention


s’applique :

quelles que soient les circonstances à l’origine de la succession d’assureurs et no-


tamment lorsque le bien concerné a fait l’objet d’une vente ou d’un transfert de pro-
priété

même s’il y a eu une éventuelle période de non assurance. En cas de période de non
assurance, une concertation intervient entre les assureurs concernés sur le point de
savoir si une partie du dommage peut n’être pas couverte.

56
 Convention sécheresse

Article 3 : Principes de prise en charge et de gestion des sinistres

3.1 Les dommages causés par la sécheresse ainsi que les honoraires d’experts exposés
par l’assureur gestionnaire sont pris en charge par les assureurs identifiés au prorata
de leurs garanties respectives selon les règles applicables aux assurances cumulati-
ves.

3.2 Ces règles sont celles qui sont prévues par la profession en cas de cumul
d’assurance et qui figurent notamment dans la Convention concernant les assurances
cumulatives et son RAP, sous réserve des dispositions suivantes :

. La gestion du sinistre incombe au dernier assureur qui garantit ou a garanti le ris-


que pendant la période visée par l’arrêté constatant l’état de catastrophe naturelle.

. Lorsque le montant prévisionnel des dommages dépasse 120.000 euros ou lors-


que la solution technique de réparation du sinistre implique la création de fonda-
tions ou leur confortement, les assureurs intéressés mènent en commun les opé-
rations de règlement.

De plus, pour tous les sinistres causés par la sécheresse, le dernier assureur in-
forme le (ou les) précédent(s) assureur(s) des différentes phases de la procédure
d’indemnisation et lui (ou leur) propose systématiquement de participer d’une part
à l’instruction du sinistre y compris les opérations d’expertise et d’autre part au
choix des options techniques de réparation des désordres.

Article 4 : Pluralité d’arrêtés

En présence de plusieurs arrêtés recouvrant des périodes qui se succèdent sans interruption
ou se superposent, il convient de considérer que celles-ci ne constituent qu’une seule et
même période de sécheresse. Dans les autres cas, et notamment en cas d’interruption dans
la continuité des périodes, l’application de la convention s’apprécie en fonction de la situation
des assureurs au regard de chaque période considérée.

En page 126 (note n°6) figurent les précisions conc ernant l’interprétation et les modalités
d’application de l’article 4.

Article 5 : Arrêté(s) visant une période de sécheresse très antérieure à


sa (leurs) date(s) de parution

Cette situation ne fait pas obstacle à l’intervention des assureurs ayant garanti le risque du-
rant la période visée par l’arrêté.

Article 6 : Assureur garantissant le risque lors de la publication de


l’arrêté mais ne le garantissant pas durant la période visée
par celui-ci

Dans l’hypothèse où l’assureur qui garantit le bien au moment de la publication de l’arrêté,


alors qu’il ne le garantissait pas pendant la période visée par l’arrêté, est saisi de la déclara-
tion de sinistre, les principes de gestion du sinistre énoncés à l’article 3.2 restent applicables.

57
 Convention sécheresse

Cet assureur doit informer le dernier assureur ayant garanti le risque pendant la période vi-
sée par l’arrêté qui doit en assurer la gestion. Cette règle s’applique même en cas de vente
du bien.

L’assureur gestionnaire est tenu d’informer l’assureur auprès de qui la déclaration a été faite
sur les suites qui sont données au sinistre.

La prise en charge définitive des dommages incombe en toute hypothèse au(x) seul(s) assu-
reur(s) qui garantissait(ent) le risque pendant la période de sécheresse visée par le ou les
arrêtés

Article 7 : Obligation d’information incombant à l’assureur gestion-


naire

L’assureur gestionnaire s’engage à effectuer, au plus tôt, toutes démarches utiles à


l’identification du ou des autres assureurs ayant garanti le risque pendant la période de sé-
cheresse. Tout assureur identifié est tenu de l’aider dans sa recherche.

En page 130 (note n°6) figurent les précisions conc ernant l’interprétation de cet article.

Article 8 : Action en justice

La mise en cause judiciaire d’un assureur autre que l’assureur gestionnaire défini par la pré-
sente convention entraîne l’application des règles ci-après :

l’assureur mis en cause a garanti le risque pendant la période visée par l’arrêté : il
doit défendre au procès sans pouvoir appeler en garantie un autre assureur.

A l’issue de la procédure, la reddition des comptes s’effectue conformément aux dis-


positions de la convention.

l’assureur mis en cause n’a pas garanti le risque pendant la période visée par l’arrêté
(notamment l’assureur qui garantit le risque seulement au moment de la parution de
l’arrêté) : il doit se concerter avec les assureurs concernés pour la direction du procès
et la recherche d’une solution appropriée pour mettre fin au litige.

En cas de condamnation, il bénéficie auprès de l’assureur gestionnaire désigné par la


convention d’une action en remboursement des sommes versées (y compris pour les
honoraires d’expertise, les honoraires d’avocat et les frais de justice). Les sommes
remboursées par l’assureur gestionnaire sont ensuite réparties conformément aux
dispositions de la convention.

58
5.2 CONVENTION ENTRE ASSUREURS AUTOMOBILE ET ASSUREURS
RESPONSABILITE CIVILE TRAVAUX

Convention

Article 1er

En cas de conflit entre un Assureur "Automobile" et un Assureur "Responsabilité Civile" à pro-


pos de la prise en charge d'un sinistre au titre de l'un ou l'autre contrat, l'Assureur "Automobile"
procède à l'instruction et au règlement du sinistre pour son propre compte et/ou, le cas échéant,
pour le compte de l'Assureur "Responsabilité Civile".

Article 2

Les assureurs recherchent ensuite un accord sur la répartition de la charge définitive du sinis-
tre.

R.A.P

 Objet

Ne pas faire supporter aux victimes d'un accident le retard entraîné par le conflit qui peut s'éle-
ver entre un assureur "Automobile" et un assureur "Responsabilité Civile" (RC Chef de Famille,
RC Chef d'Entreprises, etc...) à l'occasion de la prise en charge de cet accident au titre de l'un
ou l'autre contrat.

Exemples : accidents causés par un engin de chantier, un camion-magasin, le flexible d'un


camion de livraison de fuel ou de farine.

 Principe

L'assureur "Automobile" gère le sinistre pour le compte de qui il appartiendra c'est-à-dire pour son
compte et/ou, le cas échéant, pour le compte de l'assureur "Responsabilité Civile"

Conditions d’application

Ces règles s'appliquent :

Nature du litige : uniquement lorsque le litige porte sur le champ d'application respectif de
l'un ou l'autre contrat à l'exclusion de toute autre contestation sur la garantie du sinistre
(par exemple, contrat suspendu ou résilié pour non-paiement de la prime).

Nature des dommages : même si l'accident a entraîné des lésions corporelles

Montant des dommages : quel que soit le montant des dommages

59
 Convention entre assureurs automobile et assureurs RC travaux

Rôle de l’assureur gestionnaire

L'assureur "Automobile" :
instruit le dossier,
informe l'assureur "Responsabilité Civile" de son évolution,
sollicite son accord, préalablement au règlement, lorsque le coût du sinistre dépasse
16.000 euros,
procède au règlement.

Répartition de l’indemnité

Les deux sociétés recherchent un accord sur la répartition de la charge définitive du sinistre.

60
 Convention entre assureurs automobile et assureurs RC travaux

Extraits d'une décision d'arbitrage "Engins de chantier"

Sur le plan contractuel


1. En ce qui concerne le contrat "Automobile"

a) La première question qui se pose est de savoir si un engin fonctionnant comme outil a
encore, au regard du contrat Automobile, la qualité de "véhicule".

Il convient de répondre par l'affirmative, compte tenu de la tendance bien connue des tri-
bunaux à interpréter très largement la notion de "véhicule" soumis à l'assurance obliga-
toire.

Or, un engin de chantier fonctionnant comme outil présente bien les caractéristiques d'un
"véhicule" quand il est en action ou en position de déplacement - il n'en serait autrement
que dans le cas où l'engin reposerait par exemple sur vérins ou sur béquilles - étant donné
au surplus qu'il a pour destination de "porter" l'appareil mécanique, comme tout véhicule
porte ou transporte quelqu'un ou quelque chose au sens littéral du terme

b) La deuxième question est de savoir si les dommages imputables à des engins de chantier
fonctionnant comme outils sont couverts ou exclus par le contrat Automobile :

L'examen des conditions minimales de 1959, qui concernent la garantie du risque en "cir-
culation", montre qu'elles ne comportent aucune disposition particulière excluant les
dommages causés par des engins de chantier utilisés comme outil de travail.

Or, si l'on admet, selon la tendance majoritaire de la doctrine et de la jurisprudence que la


circulation d'un véhicule ne prend fin qu'au moment où celui-ci est totalement immobilisé
dans un garage, on doit considérer que les garanties minimales couvrent bien le risque de
fonctionnement des engins de chantier comme outils.

Même si l'on devait admettre que l'engin est déjà "hors circulation", la garantie du contrat
Automobile jouerait encore puisque généralement la définition du risque "hors circulation"
ne prévoit pas davantage d'exclusion relative aux dommages causés par un engin exécu-
tant un travail.

Ainsi, l'analyse juridique conduit à penser que les dommages causés par un engin de
chantier, même fonctionnant comme outil, sont garantis par le contrat Automobile, sous
réserve de l'observation faite à propos des engins reposant sur vérins ou sur béquilles.

2. En ce qui concerne le contrat "RC Travaux", son objet est certes de garantir les risques
liés à l'utilisation du matériel et de l'outillage d'entreprise, mais il est également assorti
d'une clause d'exclusion de garantie dont il convient de bien peser le sens et la portée.

a) Si l'exclusion s'applique aux dommages causés par les véhicules de toute nature (ou "par
les véhicules terrestres à moteur" ou encore "par les véhicules soumis à l'obligation d'as-
surance") et a fortiori lorsqu'elle vise les dommages causés par les engins de chantier, la
Commission d'Arbitrage estime que la garantie du contrat "RC Travaux" ne peut être mise
en jeu quelles que soient par ailleurs les conditions d'utilisation des engins, ceux-ci étant
exclus en raison de leur nature et non en considération des différentes fonctions qu'ils
peuvent remplir.

Il n'en irait autrement que si l'engin reposait sur vérins ou sur béquilles, perdant alors sa
qualité de véhicule.

61
 Convention entre assureurs automobile et assureurs RC travaux

b) Si l'exclusion s'applique aux dommages (ou aux risques) visés par la loi sur l'assurance
obligatoire, deux remarques peuvent être formulées :

Il faut rechercher tout d'abord si une telle clause d'exclusion répond au caractère
formel et limité exigé par l’article L 113-1 du Code des Assurances.
S'il est vrai que sur ce point les avis peuvent être partagés du fait que les notions de
circulation et la portée exacte de la loi sur l'assurance automobile obligatoire pré-
sentent encore des incertitudes, il apparaît cependant que l'opinion prépondérante,
enrichie des leçons de l'expérience et des interprétations auxquelles elles ont donné
lieu, est pour la validité de ces clauses d'exclusion.

Mais il ne doit pas être perdu de vue que toute clause d'exclusion est d'interpréta-
tion stricte.
A cet égard, une clause d'exclusion fondée sur le critère de circulation (tel est le cas
de la clause excluant les dommages visés par la loi sur l'assurance obligatoire) sera
très souvent d'interprétation difficile en ce qui concerne spécialement les dommages
causés par les engins de chantier lorsqu'ils fonctionnent comme outils, compte tenu
de la complexité de nombreuses situations de fait dans lesquelles la circulation, au
sens de la loi, a joué un rôle plus ou moins important.
A ne considérer donc que le caractère juridique du contrat, les solutions actuelles
apparaissent diversifiées, ce qui rend d'autant plus nécessaire la recherche de solu-
tions d'équité tenant compte notamment de l'intention des parties au moment où les
contrats ont été conclus.

Sur l’intention des parties


Le champ d'application du contrat "RC Travaux" doit être défini certes à travers la clause d'ex-
clusion qui s'y trouve inscrite mais aussi en fonction d'un critère circonstanciel : comme il ne
peut être question de dénier à l'assureur RC l'intention de couvrir les risques liés à l'utilisation
de l'outil qui est la finalité de l'engin, ce critère sera recherché essentiellement en considération
de la fonction remplie par l'engin au moment précis où le dommage est survenu.

Conclusions
Il se trouvera donc certaines situations où les deux contrats pourront être invoqués pour couvrir
le sinistre mais il n'apparaît pas judicieux de faire participer chacun des assureurs au paiement
de ce sinistre. Une telle solution impliquerait en effet un double emploi de garantie qui est tout à
fait étranger à l'intention des assureurs comme à celle de l'assuré ; on sait d'autre part à quelles
difficultés donne lieu la participation de chaque assureur au paiement du dommage en cas
d'assurances cumulatives lorsqu'il y a concours de polices dont l'une est à garantie limitée dans
le montant ou par franchise, et l'autre à garantie illimitée.

C'est donc au choix d'un contrat et d'un seul qu'il convient de s'arrêter, lequel dépend à la fois
du libellé du contrat et du critère circonstanciel dégagé des considérations précédentes.

62
 Convention entre assureurs automobile et assureurs RC travaux

Extraits d'une décision d'arbitrage "Engins de chantier"


1. Si l'exclusion figurant au contrat "RC Travaux" concerne les "véhicules" et a fortiori lors-
qu'elle vise expressément les engins de chantier, c'est que l'Assureur a entendu rejeter les
dommages causés en toutes circonstances par l'engin, sauf lorsque celui-ci n'a plus la
qualité de véhicule (engin reposant par exemple sur vérins ou sur béquilles) et il ne sera
donc pas tenu à garantie.

2. En revanche, si dans le contexte d'un contrat "RC Travaux" assurant le risque du matériel
d'exploitation, l'exclusion est exprimée au moyen de termes tels que "automobiles" ou
"voitures" qui n'englobent pas forcément les engins de chantier - ou encore si cette clause
fait référence aux dommages visés par la loi sur l'assurance obligatoire qui est fondée sur
le seul critère de circulation - la Commission d'Arbitrage estime devoir faire les discrimina-
tions suivants :

a) lorsque l'engin, ne travaillant pas, se comporte comme n'importe quel véhicule, c'est-à-
dire, par exemple lorsqu'il se rend d'un chantier à un autre, est à l'arrêt ou en stationne-
ment sur une voie publique ou dans une enceinte privée, le dommage causé relèvera ex-
clusivement de la garantie "en circulation" du contrat Automobile ;

b) lorsque l'engin à poste fixe se livre comme outil à un travail, le dommage causé relèvera
exclusivement de la garantie du contrat "RC Travaux" ;

c) Lorsque l'engin exécute avec l'appareillage spécialisé dont il est muni, un travail exigeant
en même temps son déplacement, le dommage causé relèvera :

de la garantie du contrat "RC Travaux" si, au moment où survient l'accident, l'engin


est en action de travail en un point fixe avec manœuvre aux alentours immédiats, la
fonction "outil" de l'engin l'emportant alors sur la fonction "véhicule" ;

de la garantie du contrat Automobile dans tous les autres cas.

63
 Convention entre assureurs automobile et assureurs RC travaux

Exemples de cas concrets dans lesquels la Commission d'Arbitrage a fait application


des principes exposés précédemment.

Exemple n° 1 Exemple n°2 Exemple n°3

Garantie des dommages Garantie des dommages Garantie des dommages


CONTRAT survenus au cours ou à survenus au cours ou à survenus au cours ou à
AUTOMOBILE l'occasion de la l'occasion de la l'occasion de la
circulation et hors circulation et hors circulation et hors
circulation circulation circulation

CONTRAT Exclusion des sinistres Exclusion des dommages Exclusion des risques
RC TRAVAUX causés par les véhicules visés par la loi sur visés par la loi sur
de toute nature. l'Assurance Obligatoire. l'Assurance Obligatoire

CIRCONSTANCES Canalisation endomma- Un camion benne La pelle mécanique


DE L'ACCIDENT gée par une pelle endommage détériore un câble
mécanique effectuant des une sépulture souterrain de l'EDF en
tranchées d'assainisse- de cimetière alors qu'il procédant à l'ouverture
ment manœuvrait en marche d'une tranchée pour la
arrière pour s'engager pose d'une conduite
dans l'allée qu'il devait d'eau.
gravillonner.

DECISION DE RC AUTOMOBILE RC AUTOMOBILE RC TRAVAUX


LA COMMISSION





64
5.3 CONVENTION D’ARBITRAGE DES LITIGES ENTRE SOCIETES MEMBRES DE
LA FFSA ET DU GEMA

Les litiges entre les sociétés membres de la FFSA et du GEMA relatifs à l’application des con-
ventions concernant les sinistres sont obligatoirement soumis à une Commission mixte
d’arbitrage qui statue en dernier ressort en émettant une sentence, sauf dispositions conven-
tionnelles spécifiques convenues entre la FFSA et le GEMA.

Cette Commission est saisie par les responsables à l’échelon direction des sociétés membres
du GEMA et de la FFSA figurant sur la liste des responsables aux échelons chef de service et
direction.

Cette Commission est composée affaire par affaire de quatre membres dont les sociétés ne
sont pas parties au différend :

 2 membres sont désignés par le GEMA ;


 2 membres sont désignés par la FFSA.

Le président qui a voix prépondérante en cas de partage des voix est choisi alternativement
dans l’un des deux collèges.





65
AUTRES CONVENTIONS FFSA

66
5.4 CONVENTION RELATIVE AUX ENQUETES EN CAS DE SINISTRES DOUTEUX
METTANT EN CAUSE PLUSIEURS ASSUREURS

Exposé des motifs

Il est essentiel que l'ensemble de la Profession se mobilise pour faire face aux escroqueries à l'assu-
rance. Seule une volonté très ferme des assureurs d'agir globalement et de manière coordonnée
permettra de réduire sensiblement la fraude à l'assurance.

L'établissement par une enquête de faits criminels ou délictueux a des conséquences non seulement à
l'égard des coupables, mais également dans les relations entre l'assureur et son assuré, et les autres assu-
reurs concernés.

Le premier objectif conféré à l'enquête de lutte contre la fraude est parfaitement atteint lorsque les
investigations menées aboutissent à l'identification formelle des auteurs.

Mais, dans le cas contraire, les éléments de l'enquête servent de base à l'assureur aux discussions avec son
assuré (faits permettant d'invoquer une exclusion de garantie, par exemple), et avec les autres assureurs
concernés dans le cadre de l'exercice d'un recours.

Aussi, ces sinistres douteux donnent souvent lieu à un conflit juridique dans lequel s'affrontent les assu-
reurs intervenant en opposition d'intérêts en se fondant sur les investigations concernant la cause et les
circonstances du sinistre menées par l'un et par l'autre.

Cette situation conflictuelle est, au surplus, plus fréquente que par le passé en raison de l'évolution de la
jurisprudence en matière de responsabilité locative. En effet, après avoir longtemps considéré que le fait
criminel d'un tiers n'est pas, par lui-même, une cause d'exonération, la Cour de Cassation, par un arrêt du
21 décembre 1987, a admis qu'un ensemble de présomptions graves, précises et concordantes, c'est-à-dire
ayant un caractère imprévisible, irrésistible et extérieur au preneur constitue un cas de force majeure exo-
nératoire de responsabilité. Aussi, les investigations démontrant qu'il s'agit d'un sinistre volontaire éma-
nant d'un tiers non identifié sont suffisantes pour exonérer le locataire, et son assureur pourra repousser le
recours exercé par l'assureur du propriétaire.

Si les conclusions juridiques des analyses peuvent donner lieu à des discussions entre assureurs, il ne
paraît pas sain, en revanche, que les méthodes de prélèvements et d'analyses soient, elles-mêmes,
contestées dès lors qu'elles ont été faites avec toutes les garanties de technicité, d'impartialité et
d'objectivité.

L'intérêt commun de lutte contre la fraude à l'assurance conduit donc les sociétés à adopter un dispo-
sitif conventionnel visant :

1) à créer une liaison entre les assureurs en cause en imposant à l'assureur effectuant une enquête
d'en informer l'autre (ou les autres) assureurs intéressés.

Cette information permettra aux autres assureurs intéressés de définir immédiatement les mesures
qu'ils jugent opportunes de prendre (1), mais surtout favorisera une prise de contact entre les assu-
reurs dans le cadre de leur discussions ultérieures.

(1) Il est évident qu'ils s'engagent à ne pas contrarier le bon déroulement des investigations dans le cadre d'une enquête
demandée par le premier assureur.
67
 Convention relative aux enquêtes en cas de sinistres douteux

2) à accepter de ne pas contester les méthodes de prélèvements des décombres et des analyses
faites conformément à la méthodologie et aux obligations en résultant stipulées dans le cahier des
charges annexé à la présente convention.

Le cahier des charges concernant la méthodologie a été élaboré par ALFA, le CNPP et Monsieur le
Professeur LAVOUE pour les analyses. S'agissant d'une technique évolutive qui fait, par ailleurs,
l'objet d'une étude d'ensemble en concertation avec les laboratoires de la Police Scientifique, ce ca-
hier des charges sera tenu à jour régulièrement.

Cette règle d'incontestabilité ne vise que la méthode de prélèvements et d'analyses ; elle ne prive
donc pas les assureurs en présence du débat contradictoire portant sur les conclusions juridiques ti-
rées de ces analyses et les investigations faites par les enquêteurs désignés par chacun d'eux.

3) à communiquer à l'ensemble des assureurs intéressés un "rapport de constatations", établi par


l'enquêteur selon le modèle annexé à la présente convention, concernant les éléments techniques et
scientifiques ainsi que les constatations et faits objectifs relatifs à la cause et aux circonstances du
sinistre.

Ce document peut, bien entendu, être accompagné d'un rapport complémentaire à la seule attention
de l'assureur pour lequel intervient l'enquêteur mentionnant ses propres conclusions concernant l'ana-
lyse des prélèvements ainsi que tous autres éléments résultant de ses investigations.

Convention

Lors de l'instruction d'un sinistre mettant en cause plusieurs assureurs qui fait l'objet d'une en-
quête en raison de son caractère douteux, les sociétés membres de la FFSA conviennent entre
elles des mesures suivantes :

1 Information entre les assureurs concernés

1.1 Dès qu'un assureur décide d'effectuer une enquête, il en informe immédiatement l'autre
(ou les autres) assureurs susceptibles d'être concernés par l'affaire en indiquant les coor-
données de l'enquêteur qu'il a désigné pour mener les investigations.

1.2 Dès qu'il est en possession des résultats de l'analyse des prélèvements des décombres,
l'enquêteur dresse un rapport de constatations établi selon le modèle figurant en an-
nexe 1.

1.3 Au reçu de ce rapport, l'assureur en adresse, dans les plus brefs délais, une copie à l'au-
tre (ou aux autres) assureurs concernés qui lui fait part en retour de toutes observations
susceptibles d'éclairer les faits.

2. Incontestabilité de la méthode de prélèvements et des analyses

Les assureurs s'engagent, entre eux, à ne pas contester la méthodologie de prélèvement des
décombres et des analyses stipulée dans le cahier des charges figurant en annexe 2.

68
 Convention relative aux enquêtes en cas de sinistres douteux

ANNEXE 1

MODELE DU RAPPORT DE CONSTATATIONS CONCERNANT LES ELEMENTS


TECHNIQUES ET SCIENTIFIQUES AINSI QUE LES CONSTATATIONS ET FAITS
OBJECTIFS RELATIFS A LA CAUSE ET AUX CIRCONSTANCES DU SINISTRE

1. RENSEIGNEMENTS SUR LE SINISTRE

1.1 Les biens sinistrés :

 adresse, nature, usage, présence ou absence d'occupants au moment du sinistre, isole-


ment,
 statut juridique,
 description sommaire du risque, protection.

1.2 Les faits

 date, jour de la semaine, heure, météo éventuelle,

1.3 Intervention sapeurs-pompiers

 corps, commandement, horaires, résumé éventuel du compte rendu d'intervention,


 anomalies constatées (effractions, portes ouvertes, rapidité du feu, etc...)
 manifestations ou non de pyromanie dans le voisinage.

1.4 Intervention de la police ou de la gendarmerie

 service ayant commencé l'enquête, numéro de dossier, prélèvements éventuellement


effectués,
 plainte déposée,
 nom et adresse de l'expert judiciaire (le cas échéant) et opérations effectuées.

2. ELEMENTS DE FAIT POUVANT ETRE EN RELATION AVEC LE SINISTRE

 travaux par points chauds de soudure, de meulage, de découpage, etc..,


 installation électrique et installation de chauffage, de séchage, etc...
 foudre, rongeurs, inondation, etc...
 produits inflammables (emplacement, nature, quantité, mesures de prévention).

3. CONSTATATIONS DE L'AGENT D'INVESTIGATION

 Indices de mise en jeu intentionnelle de liquides inflammables ou d'accélérants,


 Issues ouvertes ou fermées au moment de l'incendie, traces d'effraction, mises en scène
caractérisées, anomalies, sabotage d'installations de détection ou de protection, etc...
 Existences de plusieurs foyers indépendants.

69
 Convention relative aux enquêtes en cas de sinistres douteux

4. PRELEVEMENTS ET ANALYSES

4.1 Prélèvements

 Par qui ? En présence de qui ? Où ? Nombre ? Nature ? A qui ont-ils été adressés pour
analyse ?

4.2 Présente éventuelle de liquides inflammables sur les lieux

 Indication de l'assuré ou d'habitués des lieux relative à la présence ou à l'absence de li-


quides inflammables sur les lieux de l'incendie et particulièrement à proximité des prélè-
vements.

4.3 Conclusion du laboratoire d’analyses

70
 Convention relative aux enquêtes en cas de sinistres douteux

ANNEXE 2
CAHIER DES CHARGES
LA METHODE DES PRELEVEMENTS

1. BUT DES PRELEVEMENTS

Les incendiaires utilisent fréquemment des liquides inflammables tels que du fioul, du gazole,
de l'essence etc... ou plus rarement d'autres substances chimiques, comme accélérants d'in-
cendie ou dans des dispositifs de mise à feu.

Le but des prélèvements de décombres et de leur analyse par un laboratoire spécialisé est de
déterminer si de tels produits inflammables ont été impliqués dans l'incendie et de les identifier.
Une enquête doit alors permettre d'établir si leur présence était normale ou non au moment de
l'incendie aux endroits où les prélèvements ont été effectués.

Les composants chimiques de ces produits inflammables sont identifiés par chromatographie
en phase gazeuse couplée le cas échéant à la spectrométrie de masse.

2. INDICES JUSTIFIANT UNE OPERATION DE PRELEVEMENT

Les liquides inflammables impliqués dans un incendie provoquent des feux souvent violents et
à développement très rapide, entraînant une forte élévation de température.

Leur mise en jeu se révèle par un certain nombre d'indices résultant de leurs caractéristiques
physico-chimiques, notamment de leur pouvoir calorifique, et de la façon dont ils sont mis en
œuvre :

 Incendie ou foyer développé à partir du sol qui est brûlé en surface,

 Plinthes carbonisées ou revêtement du mur dégradés par l'incendie à partir du niveau du


sol ,

 Traces de chaleur ou de fumée s'évasant en forme de V depuis le niveau du sol, sur des
murs, des parois ou du mobilier,

 Mobilier en bois carbonisé depuis le niveau du sol, dessous brûlé,

 Eléments en bois carbonisés (mobilier, éléments de construction, portes, chambranles,


escaliers, plinthes) présentant de fortes boursouflures séparées de crevasses profon-
des,

 Fumées noires sur les murs, parois, vitrages,

 Décombres laissant sur les doigts des marques grasses et noires,

 Objets en verre, bronze, cuivre, laiton ou fer, laine de verre ou de roche ayant fondu,

 Cloisons ou murs brisés ou fendus, toitures soufflées, murs en parpaings abattus, portes
projetées, etc... (Une explosion de vapeur d'essence peut être suspectée).

71
 Convention relative aux enquêtes en cas de sinistres douteux

3. METHODOLOGIE DU PRELEVEMENT

3.1 Moyens à prévoir

3.11 Pour effectuer les relevés

Appareil photographique, pellicules,


Matériel de relevé de plan.

3.12 Pour effectuer les prélèvements

Raclette ou petit couteau de peintre, scalpel,


Serviette en papier,
Marteau et burin (pour recueillir du béton ou du plâtre),
Petite pelle pour recueillir les produits des grattages,
Gants jetables.

3.13 Pour conserver et expédier les prélèvements

Sacs résistants en matière plastique, type sacs de congélation (à l'exclusion des


sacs poubelles) ;
Bocaux neufs en fer ou en verre avec couvercle étanche vissant ou comportant
un joint en caoutchouc du type bocaux pour conserves alimentaires,
Etiquettes autocollantes,
Rouleau de papier adhésif (scotch).

3.2 Où prélever ?

Les prélèvements sont opérés de préférence au niveau des foyers qu'ils soient initiaux ou non,
au sol ou assez près du sol, là où les liquides inflammables peuvent avoir été déversés, ou en
des endroits obligés de condensation de vapeurs et dépôts de fumées. Des prélèvements sous
les décombres superficiels ont plus de chance de conserver des traces d'accélérants.

Ils peuvent aussi être effectués sur certains appareillages (câbles, tableaux électriques), quand
on soupçonne que ceux-ci ont été arrosés par les liquides inflammables.

Lorsque le foyer est généralisé, on effectue des prélèvements en des endroits espacés les uns
des autres choisis de préférence en fonction des indices de mise en jeu d'accélérants tels que
des liquides inflammables (zones dans lesquelles les décombres laissent au toucher des traces
noires et grasses, où l'on retrouve du verre, du bronze ou du cuivre fondu, à l'aplomb et sous
les traces de chaleur et fumées s'évasant en forme de V, etc...).

3.3 Que prélever ?

Il faut éviter si possible les échantillons trop mouillés ainsi que des décombres de charpente si
celle-ci est susceptible d'avoir été traitée par des produits à base de gazole.

72
 Convention relative aux enquêtes en cas de sinistres douteux

On prélève de préférence des morceaux de papiers, de bois, de paille, partiellement carboni-


sés, c'est-à-dire des éléments combustibles comportant une partie carbonisée et une partie non
carbonisée ou on peut ne ramasser que des décombres complètement carbonisés, en particu-
lier du bois. On s'efforcera de prendre au moins l'équivalent d'une poignée d'échantillon de cha-
que prélèvement. Eviter de prélever des matières plastiques ou des tissus synthétique ou de la
moquette si on a le choix des matériaux à prélever, sauf si on soupçonne que ces matériaux ont
pu être imprégnés d'un accélérant. S'efforcer de prélever des échantillons témoins de ces maté-
riaux non brûlés et non imprégnés d'accélérants ou "blancs" de façon à ce que le laboratoire
puisse faire une comparaison le cas échéant. Les "blancs" doivent évidemment faire l'objet de
prélèvements distincts et seront adressés au laboratoire pour analyse éventuelle.

Il faut éviter pour un même prélèvement de mélanger des matériaux trop différents comme du
bois et des matières synthétiques (tissus, moquettes). En revanche, il n'est pas gênant de mé-
langer à la fois du bois et du plâtre et du béton.

En l'absence de matériaux en place sur le sol, on peut prendre du bois ou du plâtre du plafond
au-dessus des foyers présumés, les vapeurs d'accélérants ayant pu être absorbées pendant
l'incendie dans les parties hautes.

On peut encore prélever des dépôts de fumée ou de suie sur des vitrages, des plafonds ou des
parois (par frottis au moyen d'une serviette en papier mais pas avec de l'ouate), ou du plâtre ou
du béton au niveau d'un foyer ou juste au-dessus.

Quelques gouttes d'un liquide retrouvé soit dans un bidon suspect, ou bien susceptible d'avoir
été utilisé par un incendiaire, peuvent être versées sur une serviette en papier, celle-ci devant
être mise dans un pot en verre fermant hermétiquement, et surtout pas en matière plastique.

Le cas échéant il convient de prélever en opérant de la même façon, dans le cas d'incendie
survenu en milieu industriel notamment, des échantillons de liquides inflammables (colle, sol-
vant) utilisés ou stockés dans le local sinistré pour vérifier si ce sont ces produits qui ont pu
jouer le rôle d'accélérant de l'incendie.

On peut aussi gratter des traces suspectes pouvant correspondre à un dispositif de mise à feu.

Il n'est pas toujours utile de multiplier le nombre d'échantillons, compte tenu des frais d'analyse.
Il est néanmoins nécessaire d'en prendre au total un nombre suffisant car l'analyse d'un seul
échantillon peut parfois se révéler négative.

3.4 Comment prélever ? Précautions à prendre

3.41 Des photographies des points de prélèvements avec un champ assez large pour
permettre d'identifier l'environnement sont indispensables,

3.42 Un croquis sommaire doit être établi en situant les points de prélèvements et les an-
gles de prise de vue des photographies,

3.43 Nettoyer soigneusement, entre deux prélèvements, l'outil qui a été utilisé, au moyen
de "serviette en papier" par exemple, car il est essentiel de ne pas polluer un échan-
tillon avec l'échantillon précédent. De même si les décombres sont ramassés à la
main, il est préférable d'utiliser des gants jetables neufs pour chaque prélèvement.

73
 Convention relative aux enquêtes en cas de sinistres douteux

3.44 Chaque échantillon prélevé est partagé en trois lots. l'un est recueilli, sauf s'il s'agit de
liquide, dans un sac étanche en plastique épais du type sac pour congélation (pas de
"sac poubelle" perméable aux vapeurs) qui est soigneusement fermé par un nœud ser-
ré.

Les deux autres sont disposés dans des bocaux en fer ou en verre du type bocal pour conserve
ou pour confiture, acheté neufs dans le commerce, fermés par un couvercle étanche en fer.
Tout prélèvement de liquide doit être disposé dans un tel bocal.

Veiller à ce que chaque prélèvement soit effectué avec des outils propres pour éviter toute
contamination entre échantillons,

Utiliser des raclettes ou de petits couteaux de peinture ou des scalpels neufs. Si les prélè-
vements sont faits à la main, changer de gants (jetables) entre chaque opération.

3.45 Une étiquette est collée sur chaque conteneur indiquant :

Le numéro de prélèvement
L'endroit du prélèvement.

Exemples : Affaire X
Prélèvement N° 4
Bas du mur à gauche de l'escalier.

3.46 Disposer le premier lot d'échantillons dans un paquet-poste solide et soigneusement


confectionné, envoyé en recommandé au laboratoire d'analyse, accompagné d'une lettre
rappelant les références de l'affaire et répertoriant les prélèvements effectués.

Les autres lots d'échantillons identiques, mais disposés dans les bocaux, sont gardés
par l'huissier ou l'officier de Police Judiciaire qui assiste aux prélèvements.

4. INTERVENTION D'UN OFFICIER MINISTERIEL

4.1 Il est nécessaire que ces opérations de prélèvements soient entourées de précautions
légales, afin de ne pas être ultérieurement contestées.

4.2 La règle générale est de demander l'assistance d'un huissier

qui assiste aux opérations de prélèvements et atteste de leur régularité et conformité,

qui constate que les sacs ou bocaux pour prélèvements sont neufs et vides, et que les
outils utilisés pour ces prélèvements sont propres ou neufs,

qui prend en dépôt, chaque prélèvement en vue d'une contre-expertise éventuelle de-
mandée par un magistrat, deux lots de ces prélèvements étant enfermés séparément
dans un bocal en verre ou en fer bien fermé pour une meilleure conservation des liqui-
des inflammables volatils susceptibles d'y être contenus ;

74
 Convention relative aux enquêtes en cas de sinistres douteux

auquel on demande d'autre part de saisir des morceaux fondus de verre, de cuivre, de
laiton, de fer, de bronze, de laine de verre ou de roche révélateurs d'une intensité de feu
importante s'il en existe,

qui constate toutes observations susceptibles d'étayer les conclusions sur les causes et
origine de l'incendie : existence de plusieurs foyers, effractions vraies ou fausses ou ab-
sence d'effraction, présence ou absence anormale d'objets, cheminement de liquides in-
flammables, indices de mise en jeu de liquide inflammable énumérés au paragraphe 2,
dispositifs de mise à feu, etc...

qui recueille des déclarations relatives à la présence ou à l'absence de liquide inflam-


mable avant l'incendie, de l'assuré ou de familiers des lieux (locataire, membres du per-
sonnel, etc...)

qui appose sa signature, ou son cachet, ou des scellés sur des étiquettes fixées sur les
récipients de décombres destinés à être adressés au laboratoire d'analyse,

qui rédige un procès verbal.

4.3 L'accord de l'assuré ou de son expert doit être préalablement obtenu. Il est souhaitable
que l'assuré assiste aux prélèvements, ou à défaut une personne qu'il aura désignée. Au
cas où l'assuré s'opposerait aux prélèvements avec le risque de laisser mettre en doute
sa bonne foi, l'huissier doit en prendre acte.

5. INTERVENTION D'UN OFFICIER DE POLICE JUDICIAIRE

Dans certains cas, il peut être avantageux d'effectuer les prélèvements en présence d'un officier
de police judiciaire qui dresse lui-même procès-verbal et conserve un lot de prélèvement. La
présence simultanée d'un officier de police judiciaire et d'un huissier n'est pas incompatible.

6. ABSENCE D'OFFICIER MINISTERIEL OU D'OFFICIER DE POLICE JUDICIAIRE

Dans des cas exceptionnels où il est impossible de se faire assister par un huissier ou un offi-
cier de police judiciaire, il faut effectuer des prélèvements, avec l'accord écrit de l'assuré ou de
son mandataire et en sa présence.

On dispose les prélèvements dans des bocaux en y fixant des étiquettes autocollantes chevau-
chant le bocal et le couvercle qui doivent porter les noms et signatures des personnes présen-
tes. On entoure les bocaux étiquetés de bandes de papier adhésif de telle façon qu'on ne
puisse les enlever sans déchirer les étiquettes. Un lot de prélèvements ainsi conditionné est
gardé par la personne qui a procédé aux prélèvements, un autre est adressé au laboratoire
pour analyse. Un troisième peut être gardé par l'assuré s'il le désire.

Il est établi un compte rendu de cette opération, signé par l'assuré et l'auteur des prélèvements.

75
 Convention relative aux enquêtes en cas de sinistres douteux

METHODES D'ANALYSES PAR CHROMATOGRAPHIE EN PHASE GAZEUSE


UTILISABLES POUR LA RECHERCHE DE LIQUIDES INFLAMMABLES CONTENUS
DANS LES ECHANTILLONS PRELEVES SUR LES SINISTRES INCENDIE

INTRODUCTION

Le but de l'analyse des échantillons prélevés sur les sinistres incendie est de déceler la pré-
sence éventuelle de liquides inflammables utilisés pour allumer un incendie ou accélérer son
développement.

La recherche de ces liquides par des systèmes séparatifs performants repose sur deux cons-
tats :

 L'utilisation par les incendiaires d'hydrocarbures légers (comme l'essence, le white spirit,
l'essence de térébenthine, ou certains solvants et diluants), d'hydrocarbures lourds
(comme le fioul domestique, le gazole, le kérosène ou les paraffines) ou de liquides po-
laires comme les alcools, est très fréquente.

 Au cours de l'incendie, ces liquides ne disparaissent pas totalement car leur combustion
est rarement complète. D'une part, les matériaux absorbants (1) s'en imprègnent. D'au-
tre part, les matières calcinées les absorbent (2) et peuvent les conserver relativement
longtemps (3).

En l'état actuel de la technique, il est possible de reconnaître l'ensemble des liquides inflamma-
bles susceptibles d'être utilisés en identifiant formellement un nombre suffisant de molécules
entrant dans leur composition. Les procédures analytiques utilisables passent nécessairement
par trois phases :

la séparation des produits,

l'identification des molécules,

la mesure de la quantité des produits décelés.

La seule méthode permettant de telles performances est la chromatographie en phase ga-


zeuse.

(1) Absorption : concentration de substances dissoutes ou dispersées dans le milieu intérieur du matériau support
(2) Absorption : concentration de substances dissoutes ou dispersées à la surface du matériau support
(3) A titre d'exemple : l'efficacité absorbante du charbon de bois est telle qu'il est utilisé pour la fabrication des masques à
gaz.
76
 Convention relative aux enquêtes en cas de sinistres douteux

1. LA SEPARATION

Le but de cette première phase est de séparer les produits recherchés molécule par molécule.
Ces résultats sont rendus possibles par des procédures d'extraction suivies de procédures
d'analyses spécifiques à chaque famille de liquides inflammables (hydrocarbures lourds, hydro-
carbures légers, liquides polaires).

1.1 Procédures d'extractions

1.11 Hydrocarbures légers (type essence, white spirit, essence de térébenthine, solvants et
diluants)

 Extraction par espace de tête

L'échantillon placé dans un récipient fermé est chauffé progressivement jusqu'à 80°C. Les frac-
tions volatiles présentes dans l'échantillon se résorbent(1) et se mélangent à l'air du récipient.
Un échantillon de cet air est prélevé à l'aide d'une seringue et injecté dans le chromatographe.

Cette méthode est rapide, mais elle ne récupère qu'une partie des produits les plus volatils. De
plus l'échantillon gazeux ainsi recueilli n'est pas très concentré.

Lorsque cette méthode d'extraction ne donne pas de résultats positifs on doit obligatoi-
rement passer à la suivante que l'on peut aussi appliquer directement.

 Extraction par concentration d'espace de tête

L'échantillon placé dans un récipient est chauffé progressivement jusqu'à 120°C, la vapeur
d'eau étant piégée par du carbonate de calcium. Les vapeurs déshydratées barbotent dans un
solvant (pentane, fréon ou autre solvant équivalent) ou elles s'accumulent jusqu'à obtenir une
solution liquide concentrée. Ce sont quelques microlitres de cette solution qui seront injectés
dans le chromatographe.

Cette méthode est des centaines de fois plus sensibles que la méthode "d'espace de
tête". Le chauffage étant plus fort, la désorption(4) est meilleure et l'extraction de molécu-
les plus lourdes (jusqu'aux molécules à 18 atomes de carbone C18) est rendue possible.

Cependant, les molécules encore plus lourdes des fiouls, gazoles, paraffines et autres produits
similaires ne sont pas extraites.

1.12 Hydrocarbures lourds (type gazole, fioul et paraffines)

 Extraction liquide

Les prélèvements macèrent dans un solvant liquide (pentane, fréon ou autre solvant équivalent)
qui recueille les molécules lourdes (jusqu'aux molécules à 36 atomes de carbone C36) aussi
bien que les molécules légères. Il est cependant nécessaire de purifier et de concentrer l'extrait
obtenu ce qui tend à faire disparaître les molécules les plus légères.

(1) La désorption est l'inverse de l'absorption. Elle consiste en la séparation des gaz ou vapeurs de la surface d'un solide

77
 Convention relative aux enquêtes en cas de sinistres douteux

Le solvant est concentré modérément. Cela permet en une seule analyse de visualiser
sur le chromatogramme à la fois les molécules légères et les molécules lourdes. On peut
ainsi identifier l'essence aussi bien que le fioul domestique.

Cette méthode donne la possibilité de résoudre rapidement la majorité des problèmes.


Mais si le prélèvement ne contient que des traces de liquides inflammables, ceux-ci
peuvent passer inaperçus.

Lorsque cette méthode ne donne pas de résultat positif, on doit obligatoirement passer à
la suivante.

La solution est concentrée plus fortement. Les molécules légères disparaissent. Par
contre, les molécules les plus lourdes apparaissent plus nettement.

Pour retrouver les molécules légères, il est nécessaire de refaire une extraction spéciale
par concentration d'espace de tête.

1.13 Liquides polaires

Les alcools ou autres liquides polaires après désorption(1) sont extraits par espace de tête ou
par concentration d'espace de tête en cas de résultat négatif. Le solvant utilisé est l'eau.

1.2 Procédure d'analyse par chromatographie en phase gazeuse

1.21 Le principe

Lorsque l'extrait est injecté dans le chromatographe, chaque type de molécule entrant dans la
constitution du produit prélevé avance dans une colonne d'analyse comme une tache d'encre
sur un buvard. leur vitesse dépend de la nature de la molécule (les molécules les plus rapides
sont les plus légères) et du réglage de l'appareil.

En sortie de colonne, chaque type de molécule est détecté et matérialisé par un pic. Plus ce pic
est grand, plus la concentration dans l'extrait de cette molécule est grande.

A la fin de l'analyse, on obtient un chromatogramme comportant parfois plusieurs dizaines de


pics.

1.22 L'application

Si le principe de la séparation par chromatographie en phase gazeuse est simple, l'application


reste néanmoins complexe.

Une séparation efficace et donc exploitable pour l'identification des liquides inflammables passe
nécessairement par :

l'utilisation de chromatographes spécifiquement programmés et étalonnés pour la re-


cherche d'une famille donnée de liquides inflammables (produits volatils, produits lourds
ou produits polaires).

(1) La désorption est l'inverse de l'absorption. Elle consiste en la séparation des gaz ou vapeurs de la surface d'un solide.
78
 Convention relative aux enquêtes en cas de sinistres douteux

L'utilisation de colonnes spécifiques à chacune des familles précédemment citées (hy-


drocarbures légers, hydrocarbures lourds, liquides polaires). Les colonnes les plus per-
formantes sont des colonnes capillaires en silice, d'une longueur de 25 ou 50m, et de
diamètre interne de l'ordre de 0,25mm. leur paroi interne est généralement recouverte
d'un produit choisi en fonction des composés que l'on recherche. Les colonnes dites
"wide bore" peuvent être également utilisées ; par contre, les anciennes colonnes "rem-
plies" accusant des pouvoirs séparateurs insuffisants ne doivent pas être employées.

des durées d'analyses suffisamment longues pour pouvoir séparer correctement les
molécules les unes des autres. C'est ainsi que l'analyse des produits polaires comme
l'alcool à brûler doit durer 15 à 20 minutes ; celles des hydrocarbures volatils et des hy-
drocarbures lourds 1 h à 1 h 30 mn.

2. L'IDENTIFICATION

2.1 Le problème des produits brûlés

L'identification des produits frais est relativement facile. Par contre, un produit qui a partielle-
ment brûlé n'a plus la même composition. Les molécules les plus volatiles distillent et brûlent
les premières. Le laboratoire doit donc avoir une connaissance précise de la combustion des
liquides inflammables. En outre, en brûlant, les matériaux eux-mêmes forment de nouvelles
molécules qu'il faudra distinguer de celles qui composent les liquides inflammables. Le labora-
toire doit donc se constituer un atlas des matériaux brûlés(1).

2.2 Mise en évidence de la présence d'un liquide inflammable

2.21 La mise en évidence de la présence d'un liquide inflammable n'est valable que si elle
s'appuie sur l'identification formelle d'un nombre suffisant de molécules types, caracté-
ristiques de ce liquide.

Le laboratoire doit établir un atlas des principaux liquides inflammables qui peuvent être trou-
vés :

A titre d'exemples :

L'essence auto se caractérise par la présence de benzène d'octane, de toluène, de no-


nane, d'éthylbenzène, de para et méta-xylène d'orthoxylène, de propylbenzène, de dé-
cane, de 1 méthyle 3 éthylbenzene, de 1, 2, 4 tri méthylbenzène, plus éventuellement
une série de pics mineurs dont l'undécane, le dodécane, le 1 méthylnaphtalène et le
2méthylnaphtalène, entre l'alcane à 12 atomes de carbone C12, l'alcane à 13 atomes de
carbone C13 et la naphtalène.

Le fioul domestique ou le gazole se caractérisent par la présence de molécules plus


lourdes, principalement des alcanes de 9 atomes de carbone C9 jusqu'à l'alcane à
36 atomes de carbone C36, plus deux pics très caractéristiques représentant le pristane
et le phytane.

(1) S'il est vrai que les produits de combustion de matières plastiques gênent l'identification, il est faux de croire que la combus-
tion de matières plastiques génère du pétrole ou de l'essence. Il convient cependant au moment des prélèvements de ne pas
mélanger trop de matériaux différents, sous peine d'augmenter le bruit de fond, et de gêner, voire d'empêcher, une identifica-
tion correcte.
79
 Convention relative aux enquêtes en cas de sinistres douteux

La présence d'alcool à brûler est mise en évidence par des pics représentant le métha-
nol, l'éthanol et des dénaturants tels que le propanol, l'isopropanol, le butanol et l'isobu-
tanol.

La présence de white-spirit est mise en évidence par des pics de nonane (C9), de dé-
cane (C10), d'undécane (C11), et de dodécane (C12) avec les groupes de pics mineurs
caractéristiques entre ces alcanes.

L'implication de carbure de calcium (qui n'est pas un liquide) peut être mise en évidence
par les pics d'acétylène et de phosphure d'hydrogène.

La paraffine, qui est un constituant éventuel des dispositifs de mise à feu, se compose
d'alcanes qui ont de 20 à 35 atomes de carbone et plus.

Lorsque les paraffines proviennent du gazole, elles sont en quantité décroissante à partir de
16 atomes de carbone. En brûlant, le gazole perd d'abord ses molécules les plus légères. Plus
il aura brûlé, plus le maximum de profil se déplace vers les alcanes supérieurs.

Si les paraffines proviennent d'un système allume-feu, le maximum d'amplitude des alcanes se
situe vers 25 atomes de carbone.

La paraffine peut aussi être un agent hydrofuge de cartons ou d'agglomérés de bois, ou prove-
nir d'huile de paraffine.

2.22 Pour que l'identification soit formelle et irréfutable, il faut utiliser des techniques faisant
appel aux critères scientifiques communément admis :

Identification de la molécule par son temps de transit dans la colonne qu'on appelle le
"temps de rétention". On doit noter toutefois que le temps de rétention absolu d'une mo-
lécule ne constitue pas un facteur fiable d'identification compte tenu des variations inévi-
tables des conditions analytiques. Seul le "temps de rétention relatif" de la molécule (1)
tend vers une constante analytique et constitue donc un facteur fiable d'identification. Le
chromatographe doit donc être obligatoirement couplé à des systèmes d'intégration per-
formants faisant appel à l'informatique.

Cette méthode doit être obligatoirement recoupée par l'une des méthodes suivantes :

Superposition graphique du chromatogramme étudié avec un chromatogramme stan-


dard du liquide inflammable obtenu sur la même colonne dans les mêmes conditions
analytiques.
Technique par surcharge (injection simultanée d'un extrait à analyser et d'un liquide
standard).
Identification des molécules par spectrométrie de masse(2) coupée à la chromatogra-
phie en phase gazeuse.

Le recoupement des résultats obtenus par deux de ces méthodes sur un échantillon
donné est souvent indispensable pour une identification formelle.

Tous les chromatogrammes doivent être fournis en annexe des rapports y compris les chroma-
togrammes des standards.

(1) Le temps de rétention relatif est le quotient du temps de rétention absolu de la molécule par le temps de rétention absolu
d'une molécule étalon.
(2) Méthode d'analyse complémentaire permettant de différencier les molécules en fonction de leur masse.
80
 Convention relative aux enquêtes en cas de sinistres douteux

3. LA MESURE

Les procédures d'extraction et d'analyse convenablement menées doivent permettre au labora-


toire :

d'affirmer, soit qu'aucun liquide inflammable n'a été mis en évidence, soit qu'un ou des
liquides inflammables se trouvaient sur les lieux de prélèvements et de les identifier for-
mellement,

de préciser si les échantillons contiennent une quantité appréciable de ce ou ces liqui-


des ou seulement des traces,

de dire éventuellement si ce ou ces liquides ont partiellement brûlé.

Une mesure quantitative précise du ou des liquides inflammables identifiés est inutile compte
tenu des aléas auxquels un échantillon donné est soumis entre l'épandage initial d'un ou plu-
sieurs liquides inflammables avant l'incendie et l'analyse de l'échantillon prélevé après l'incen-
die. Ces aléas sont liés : à la quantité de liquide inflammable répandu dans la zone de prélève-
ment ; à l'intensité et à la durée de la combustion ; à l'évaporation plus ou moins importante du
ou des liquides inflammables tenant notamment à l'antériorité du sinistre ; au pouvoir d'absorp-
tion et d'adsorption des matériaux prélevés ; à des facteurs physiques tels que la température
ambiante, l'hydrométrie, l'action de l'eau de pluie ou des pompiers sur les décombres ; au ca-
ractère plus ou moins hasardeux du choix des matériaux prélevés et à la quantité de ceux-ci.

Il est par contre indispensable d'établir des seuils quantitatifs de signification en-dessous des-
quels la détection de traces de liquides inflammables est considérée comme non significative.

La détermination de ces seuils doit reposer sur des procédures d'étalonnage interne en utilisant
une molécule de marquage, dont la concentration et la nature est connue et qui a été soumise,
avec l'échantillon à analyser, à toutes les procédures d'extractions et d'analyses.

Cette mesure de seuils de signification doit aussi s'appuyer sur des expériences portant sur :

l'étude de la combustion des liquides inflammables ainsi que des matériaux,


des échantillonnages variés,
les taux d'imprégnation,
l'influence des contaminations par les fumées ou les gaz d'échappement,
l'influence des peintures et des traitements divers (vernis, fongicides insecticides, etc...),
le vieillissement naturel des prélèvements.

Ces expériences doivent être réalisées dans des conditions aussi proches que possible de la
réalité.





81
82

5.5 CONVENTION « ASSURANCE DES RISQUES LOCATIFS »

Convention

Entre les sociétés membres de la Fédération Française des Sociétés d’Assurances, il est convenu ce qui
suit :

Article 1er

Lorsqu’une société garantissant la responsabilité locative « bâtiments » (risques locatifs)


d’un risque relevant du Traité des Risques Simples et des Risques à usage industriel ou com-
mercial (hors Risques d’Entreprises) sera amenée à payer, au titre de cette garantie, pour un
même événement, une indemnité supérieure à 30.000 fois la plus récente valeur en euros de
l’indice FFB connue au 1er janvier de l’exercice de survenance du sinistre, la portion
d’indemnité excédant cette somme sera répartie entre les sociétés adhérant à la convention.

Article 2

Toutefois, si la valeur de reconstruction à neuf des locaux occupés par le locataire chez qui
l’incendie ou l’explosion a pris naissance (articles 1734 - 2ème alinéa - 1732) excède
30.000 fois la plus récente valeur en euros de l’indice FFB connue au 1er janvier de l’exercice
de survenance su sinistre, cette valeur sera substituée au chiffre prévu à l’article 1er.

Article 3

Les dispositions de l’article 1er ou le cas échéant, de l’article 2, s’appliquent tant dans le cas où
plusieurs locataires sont responsables de l’incendie en application de l’article 1734, alinéas 1 et
3 du Code Civil ou de l’explosion en application de l’article 1732 que dans celui où un seul loca-
taire en est tenu en application de l’article 1734, alinéa 2 (cas de l’incendie) ou de l’article 1732
(cas de l’explosion).

Article 4

Lorsqu’une ou plusieurs sociétés garantissant des risques locatifs ne verseront qu’une indemni-
té limitée par suite de l’application des dispositions ci-dessus, les sociétés adhérant à la pré-
sente convention prendront en charge le complément d’indemnité dans le cadre de la Section
de Réassurance Mutuelle dont le règlement est ci-annexé.

Article 5

Pour les immeubles à usage d’habitation ou de bureau qui relèvent du Traité des Risques
d’Entreprises et qui sont assurés avec renonciation au recours locatif, les sociétés adhérant à la
Convention s’engagent entre elles à ne pas exercer de recours.

82
 Convention « assurance des risques locatifs »

Article 6

Entrent dans le champ d’application de la présente convention les sinistres survenus dans les
immeubles situés en France, y compris dans les départements d’Outre-mer, et sur le territoire
de la Principauté de Monaco.

Article 7

La présente convention prend effet le 1er janvier 1997 et pour les sinistres survenant à partir
de cette date. Elle s’applique à toutes les sociétés membres de la Fédération Française des
Sociétés d’Assurances adhérant à la Convention au 1er janvier 1996, à l’exception de cel-
les ayant dénoncé leur adhésion au cours de cette même année.

Elle se renouvellera d’année en année par tacite reconduction.

Les sociétés pourront dénoncer leur adhésion à la convention par lettre recommandée avec
accusé de réception adressée au secrétariat de la FFSA avant le 30 septembre de chaque an-
née, à effet du 1er janvier de l’année suivante.

Les sociétés pourront demander leur ré-adhésion à la convention par lettre recommandée avec
accusé de réception adressée au Secrétariat de la FFSA, cette nouvelle adhésion prenant effet
le lendemain à zéro heure du jour de réception de la lettre.

Article 8

Si une société cesse d’être membre de la Fédération Française des Sociétés d’Assurances, son
adhésion à la présente convention cesse dans le même temps, mais elle restera tenue pour les
sinistres survenus antérieurement à la prise d’effet de sa démission ou de son exclusion.

Article 9

Les difficultés d’application de la présente convention seront soumises à l’arbitrage ainsi qu’il
est précisé à l’article 9 du règlement de la section de réassurance mutuelle. Cette Commission
pourra éventuellement désigner un expert pour suivre le règlement du sinistre et déterminer la
valeur définie à l’article 2 ci-dessus.

REGLEMENT DE LA SECTION DE REASSURANCE MUTUELLE

Article 1er

Il est constitué entre les sociétés adhérant à la « Convention Risques Locatifs » un Groupement
prenant le nom de « Section de Réassurance Mutuelle ».

83
 Convention « assurance des risques locatifs »

Article 2

La section a pour objet de répartir entre ces sociétés le complément d’indemnité non pris en
charge par l’Assureur ou les Assureurs des Risques Locatifs du ou des locataires d’un immeu-
ble sinistré par suite de l’application de la Convention Risques Locatifs. Ce complément
d’indemnité mis à la charge de la Section est limité par événement à 300.000 fois la valeur en
euros de l’indice FFB connue au 1er janvier de l’exercice de survenance du sinistre.

Article 3

Les indemnités de sinistres mises à la charge de la Section de Réassurance Mutuelle sont ré-
parties entre ces sociétés au prorata de leurs émissions déterminées comme suit : primes émi-
ses nettes d’annulation afférentes à la catégorie comptable 24 (dommages aux biens des
particuliers) augmentées de 25 % des primes émises nettes d’annulation afférentes à la caté-
gorie comptable 25 (dommages aux biens professionnels), figurant dans l’Etat C4 de
l’avant-dernier exercice précédant celui de la survenance du sinistre, publiés par la Commission
de Contrôle des Assurance* .

Article 4

Dès publication de l’Etat C4, la FFSA communique aux sociétés adhérant à la convention le
montant total des émissions de ces sociétés telles que déterminées à l’article 3.

Article 5

Les cotisations des sociétés adhérentes n’étant versées à la section qu’à la suite d’un sinistre
dont l’importance entraîne l’application de la Convention Risques Locatifs, la section ne dispose
ni d’une comptabilité ni d’un budget permanents.

Article 6

Les déclarations de sinistres sont adressées à la Section par la ou les sociétés garantissant les
Risques Locatifs du ou des locataires responsables d’un sinistre dans un délai maximum de
15 jours. Les sociétés adhérant à la présente convention sont informées sans délai de la surve-
nance du sinistre. Le dossier est instruit par une Commission ad hoc désignée par la Commis-
sion Plénière des Assurances de Biens et de Responsabilité Civile de la FFSA..

Article 7

A la demande de cette Commission le BCR procède aux appels de fonds nécessaires sur les
bases définies à l’article 3.

* ou d’informations équivalentes pour les sociétés étrangères non soumises au contrôle des autorités françaises.
84
 Convention « assurance des risques locatifs »

Article 8

Dans le cas de défaillance d’une société, l’appel de fonds non honoré serait réparti entre les
autres sociétés adhérentes au prorata de leurs émissions définies à l’article 3. Toutefois, en cas
de transfert de portefeuille, la charge en incomberait à la (ou aux) société(s) attributaire(s).

Article 9

Toutes les contestations nées de l’application du présent Règlement sont déférées à une
Commission d’Arbitrage de trois membres désignés par la Commission Plénière des Assuran-
ces de Biens et de Responsabilité Civile de la FFSA dans son sein ou au sein des autres
Commissions Permanentes de la FFSA. Cette Commission qui dispose de pouvoirs d’amiable
composition, statue en dernier ressort.

Article 10

La durée de la Section est liée à celle de la Convention des Risques Locatifs.





85
 Convention « assurance des risques locatifs »

LISTE DES SOCIETES N’ADHERANT PAS


A LA CONVENTION DES RISQUES LOCATIFS

au 1er janvier 2002

 Elvia Assurances Voyages

 Groupama Transport (nouvelle dénomination de Groupama Navigation et Transports)

 Lloyd’s Of London

 Mathis Assurances

 Nieuw Rotterdam

 Prudential Assurance Co Ltd (c/o Gallo Britannique)

 RD Plus

 Sirius Insurance Cy Ltd

86
87

5.6 ASSURANCE RESPONSABILITE CIVILE - APPLICATION DE LA GARANTIE


DANS LE TEMPS(1)

Exposé des motifs

Par circulaire du 27 mars 1991(2), les sociétés ont été invitées à appliquer un certain nombre de mesures
concernant la gestion des sinistres pour éviter le développement de la jurisprudence nouvelle de la Cour
de cassation qui répute non écrite la stipulation de la police d'assurances subordonnant la garantie à la
présentation de la réclamation du lésé pendant la période de validité du contrat.

A notamment été soulignée la nécessité que les assureurs ne se prévalent pas entre eux de ces décisions
du 19 décembre 1990, soit pour rechercher des assurances cumulatives, soit pour obtenir le paiement de
recours subrogatoires.

La nouvelle jurisprudence pourrait inciter l'assureur mis en cause (en général celui du moment de la ré-
clamation) à soutenir que l'assureur garantissant l'assuré au moment du fait à l'origine du dommage ne
peut refuser sa garantie en se fondant sur la clause de sa police (désormais "réputée non écrite") et qu'il y
a donc cumul d'assurances.

De même, lorsque le responsable ne bénéficie pas au moment du sinistre de la garantie d'un assureur res-
ponsabilité civile ou lorsque celle-ci est insuffisante, l'assureur dommages subrogé (après avoir réglé une
indemnité soit en assurance de choses, soit en qualité d'assureur d'un coresponsable tenu in solidum)
pourrait se prévaloir de la nouvelle jurisprudence pour faire couvrir son recours par l'assureur de respon-
sabilités qui garantissait le risque au moment du fait à l'origine du dommage même si la police de celui-ci
subordonne la garantie à la présentation de la réclamation du lésé pendant la période de validité du con-
trat.

D'une façon générale, les assureurs doivent s'interdire dans leurs relations de discuter la validité de la
clause d'application de la garantie dans le temps contenue dans les polices d'assurances en s'appuyant sur
les décisions du 19 décembre 1990.

La finalité poursuivie est double :

privilégier le jeu normal des clauses contractuelles, qui ne doit pas être perturbé par les assureurs eux-
mêmes, qui prendraient acte de la nouvelle jurisprudence et s'appuieraient sur elle ;

avoir, dans l'ensemble de la Profession, une position cohérente tendant à l'abandon de la nouvelle ju-
risprudence de la Cour de cassation, unanimement critiquée par les assureurs puisqu'elle méconnaît
tant la liberté contractuelle qui régit la matière que l'économie de l'opération d'assurance de responsa-
bilité civile ; les assureurs ne peuvent à la fois combattre ensemble une solution jurisprudentielle posée
comme un principe et s'en prévaloir individuellement lorsque, dans une affaire particulière, ils y trou-
vent un intérêt.

Par sa nature même, la convention ne s'applique pas aux contrats gérés en capitalisation puisqu'ils ne
sont pas concernés par la nouvelle jurisprudence de la Cour de cassation.

(1) Cette convention s’applique aux garanties d’assurance de responsabilité des constructeurs (Hors DO et RCD)
(2) Circulaire APSAD du 7/1991 – Direction Responsabilité Civile
87
 Assurance RC – Application de la garantie dans le temps

Convention

Les sociétés membres de la FFSA conviennent de ne pas se prévaloir de la jurisprudence des


arrêts de la 1ère Chambre de la Cour de Cassation du 19 décembre 1990 qui répute non écrite
la clause de la police d'assurance responsabilité civile subordonnant la garantie à la présenta-
tion de la réclamation de la victime pendant la période de validité du contrat.

La convention s'applique à tous les sinistres, c'est-à-dire ceux déjà réglés mais objet d'un re-
cours, ceux en cours ou non encore déclarés.





88
5.7 CONVENTION D’ARBITRAGE

Entre les sociétés membres de la Fédération Française des Sociétés d'Assurances, il est
convenu ce qui suit :

Article 1er L'instance arbitrale

1.1 Les litiges nés entre sociétés membres de la FFSA à l'occasion de règlements de sinis-
tres survenus dans l'une des branches relevant de la compétence de la Commission
Plénière des Assurances de Biens et de Responsabilité sont obligatoirement soumis à
une instance d'arbitrage professionnelle préalablement à tout recours devant les juridic-
tions judiciaires ou administratives(1).

1.2 L'instance arbitrale est celle qui est prévue par cette convention si aucune autre instance
spécifique de conciliation ou d'arbitrage n'a vocation à régler le litige.

1.3 L'instance arbitrale statue définitivement par une sentence si le litige en cause entre
assureurs porte sur un intérêt d'un montant inférieur ou égal à 16.000 euros, ou si le li-
tige porte sur l'application d'une convention. La sentence n'est pas susceptible d'appel
sauf dans les cas visés par l'article 1484 du nouveau Code de Procédure Civile. Les par-
ties soumettent à l'instance arbitrale leur désaccord éventuel sur l'appréciation de l'inté-
rêt du litige pour déterminer si celui-ci dépasse ou non 16.000 euros.

1.4 Lorsque le litige porte sur un montant supérieur à 16.000 euros, l'instance arbitrale sta-
tue définitivement par une sentence (non susceptible d'appel sauf dans les cas prévus
par l'art. 1484 du NCPC) sauf si une des parties demande un avis. L'avis rendu permet
le cas échéant à une société de soumettre le litige aux juridictions judiciaires ou adminis-
tratives dès lors qu'elle en informe la ou les autres sociétés dans un délai de deux mois
à compter de la réception de l'avis par lettre recommandée avec accusé de réception.

1.5 Même les litiges entre assureurs auxquels des assurés ou tiers lésés sont intéressés
doivent être soumis à l'instance arbitrale. Dans cette hypothèse, en cas de contentieux
judiciaire (qui pourrait être introduit par un assuré ou un tiers), l'instance arbitrale rend sa
sentence ou son avis dans un délai qui ne peut excéder 4 mois à compter de la récep-
tion de la demande d'arbitrage émanant de la société la plus diligente à la saisir. L'ins-
tance arbitrale précise, en tant que de besoin, les effets de sa sentence à l'égard des
assureurs.

1.6 L'instance arbitrale statue toujours en droit sauf si les parties lui donnent le pou-
voir de statuer comme amiable compositeur

1.7 Avant de statuer l'instance arbitrale consulte le collège arbitral.

Le délibéré de l'instance arbitrale et la consultation du collège arbitral se font hors la


présence des parties.

(1) y compris, par exemple, les litiges concernant l’assurance automobile ou l’assurance construction dès lors qu’ils ne
relèvent pas de conventions d’arbitrage spécifiques.
89
 Convention d’arbitrage

1.8 L'instance arbitrale est composée de trois personnes représentant des sociétés qui ne
sont pas parties au différend. Elle est présidée par le président du collège arbitral ou à
défaut par un autre membre du collège arbitral désigné par ce dernier. Les deux autres
personnes sont désignées au sein du collège arbitral par ce dernier.

Article 2 Le Collège Arbitral

2.1 Le collège arbitral, organe consultatif, est composé de représentants des sociétés com-
prenant des membres des commissions permanentes de la FFSA qui ont accepté de fi-
gurer sur une liste des arbitres, et sur demande de la FFSA, des personnes désignées
par les sociétés. Les membres de la commission des affaires juridiques sont inscrits de
droit sur cette liste.

2.2 Le collège arbitral est présidé par le président de la commission des affaires juridiques. Il
est assisté d'un secrétariat rattaché à la Commission Plénière des Assurances de biens
et de Responsabilité.

2.3 Le collège arbitral adopte le règlement intérieur sur proposition de la commission de suivi.

2.4 Le collège arbitral est consulté oralement par l’instance arbitrale sur chaque projet de dé-
cision. La consultation se fait hors la présence des membres du collège représentant les
sociétés concernées par le litige en cause.

Article 3 La commission de suivi

3.1 Une Commission de suivi veille à l'application de la convention et propose au collège


arbitral un règlement intérieur et ses adaptations.

3.2 La commission de suivi est composée d'au moins trois membres du collège arbitral. Elle
est présidée par le président de ce collège.

Article 4 Procédure d'escalade préalable à la saisine de l'instance arbitrale

4.1 Tous les litiges relevant de la présente convention doivent nécessairement faire l'objet
d'une procédure d'escalade avant saisine de l'instance arbitrale. Tout litige doit être
examiné à l'échelon chef de service et en cas de différend persistant être examiné à
l'échelon direction. A chacun des échelons l'absence de réponse dans un délai de deux
mois permet de poursuivre la procédure d'escalade.

4.2 Si, à l'échelon Chef de Service, un accord ne peut être trouvé avec la société défende-
resse dans un délai de deux mois après l'envoi d'un document écrit indiquant la position
et les arguments de la société demanderesse, cette dernière peut saisir la direction de la
société défenderesse.

90
 Convention d’arbitrage

Si à l'échelon "direction", un accord ne peut être trouvé avec la société défenderesse


dans un délai de deux mois après l'envoi d'un document écrit indiquant la position et les
arguments de la société demanderesse, cette dernière peut soumettre le litige à l'ins-
tance arbitrale.

A l'échelon "chef de service" comme à l'échelon "direction", équivaut à un refus le si-


lence de deux mois qui suit l'envoi de la demande écrite et motivée adressée à la per-
sonne indiquée sur la liste des responsables de la procédure d'escalade publiée par la
FFSA.

Article 5 Saisine de l'instance arbitrale

5.1 La demande d'arbitrage est adressée au secrétariat du collège arbitral (Commission


Plénière des Assurances de Biens et de Responsabilité Civile de la FFSA) par la direc-
tion de la société la plus diligente qui doit, par même courrier, en aviser la direction de la
société adverse.

5.2 Le secrétariat invite alors les sociétés intéressées à lui adresser en quatre exemplaires
dans le mois une note écrite exposant les faits et leur point de vue accompagnée des
pièces justificatives et à en adresser une copie aux autres parties dans le même délai.

5.3 Si, à l'expiration de ce délai, la société défenderesse n'a pas produit son mémoire, le
secrétariat l'invite alors, par une lettre de rappel, à lui communiquer son dossier dans un
nouveau délai d'un mois. Si à l'expiration de ce nouveau délai , la société défenderesse
n'a toujours pas produit son mémoire, l'instance arbitrale émet une sentence au vu des
seuls éléments présentés par l'autre partie.

5.4 Les parties sont informées par le secrétariat de la saisine de l'instance arbitrale.

Article 6 L'arbitrage

6.1 Si elle le juge nécessaire ou à la demande d'une des parties, l'instance arbitrale entend
oralement les parties dans le cadre d'une réunion contradictoire.

6.2 L'instance arbitrale a pleine liberté de recourir à tous moyens d'information, pour enten-
dre tous sachants et de façon générale pour procéder à toute investigation supplémen-
taire qu'elle juge nécessaire.

6.3 L'instance arbitrale doit faire observer et observer elle-même le principe du contradic-
toire.

6.4 Le secrétariat transmet aux parties la décision pour exécution.

91
 Convention d’arbitrage

Article 7 Intérêts

7.1 En cas de sentence, les intérêts au taux légal sont dus à la société qui exerce un re-
cours dont le bien fondé est reconnu par l'instance arbitrale.

Le décompte des intérêts au taux légal commence à compter de la date d'envoi de la lettre
par laquelle la société qui exerce son recours informe le responsable à l'échelon Direc-
tion de l'autre partie.

7.2 En cas d'avis, l'exercice du recours fait courir les intérêts selon les modalités indiquées
ci-après :

7.2.1 Jugement ou arrêt confirmant l'avis :

Après un avis ayant reconnu le bien fondé de son recours une société obtient une déci-
sion confirmant l'avis, le décompte des intérêts au taux légal commence à compter de la
date d'envoi de la lettre par laquelle la société qui exerce son recours informe le respon-
sable à l'échelon Direction de l'autre partie ou de la date fixée par le jugement ou l'arrêt
si celle-ci est antérieure.

7.2.2 Jugement ou arrêt infirmant l'avis :

Si après un avis n'ayant pas reconnu le bien fondé de son recours une société obtient
une décision infirmant cet avis, le décompte des intérêts est effectué conformément au
jugement ou à l'arrêt.

Article 8

Le silence d'une société, qu'il s'agisse de celle qui exerce le recours ou de celle qui refuse de
l'honorer, pendant deux mois à compter de la notification d'un avis par le secrétariat, vaut ap-
probation de cet avis et engagement de l'appliquer.





92
 Déontologie de la coassurance – Titre 1

5.8 DEONTOLOGIE DE LA COASSURANCE

TITRE 1 – Principes généraux(1)

SOMM AIRE

I. CHAMP D’APPLICATION..........................................................................................88

II. ETABLISSEMENT ET GESTION DU CONTRAT


1. Affaires nouvelles - Remplacement - Avenant......................................................88
2. Modifications du contrat .......................................................................................88
3. Recouvrement des cotisations - Répartition des cotisations.................................89
4. Résiliation - Remise en cours du contrat..............................................................89
5. Modifications de la coassurance ..........................................................................89
6. Information des coassureurs................................................................................90
7. Redressement judiciaire du preneur d’assurance ................................................90
8. Litiges avec le preneur d’assurance, l’assuré ou le tiers lésé ...............................90

III. REGLEMENT DES SINISTRES


1. Déclaration du sinistre .........................................................................................90
2. Instruction du sinistre ...........................................................................................91
3. Paiement du sinistre ............................................................................................94
4. Frais de gestion ...................................................................................................95

IV. COMMISSION D’ARBITRAGE ET DE DEONTOLOGIE ............................................95

ANNEXE : Règle de mise en œuvre du principe de non solidarité entre


coassureurs.....................................................................................................97

(1) Ne figure pas pour des raisons pratiques dans ce recueil le Titre 2 de la Déontologie de la Coassurance qui traite des
spécificités et dispositions particulières aux déontologies Bourse et Hors Bourse ainsi que des règles du BCR en tant
qu’outil à la fois de répartition des cotisation et des sinistres et de contrôle des règles déontologiques. L’ensemble de la
déontologie de la coassurance figure dans un fascicule que l’on peut se procurer auprès de la FFSA (département IRD).
93
 Déontologie de la coassurance – Titre 1

I. CHAMP D’APPLICATION

Les dispositions du présent titre s’appliquent :

à tous les contrats en coassurance garantissant des risques relevant du domaine de com-
pétence de la Commission Plénière des Assurances de Biens et de Responsabilité Civile
de la FFSA, à l’exclusion de l’assurance Automobile, et de l’assurance maritime ou trans-
port(1) , que la gestion des contrats soit ou non confiée au Bureau Central de Répartition
(BCR),
aux sociétés membres de la FFSA, y compris lorsqu’une ou plusieurs sociétés participant
au contrat en coassurance ne sont pas membres de la FFSA.

Toutefois, elles s’appliquent :


à l’assurance Construction pour autant qu’elles ne sont pas contraires aux dispositions de
la Convention de Règlement Assurance Construction relative à la loi du 4 janvier 1978 s’il
s’agit de sinistres relevant de ce dispositif,
à l’assurance des Risques Agricoles sous réserve des dispositions prévues par la circulaire
de l’APSAD relative aux dispositions spécifiques à l’assurance Grêle sur récoltes.

Des dispositions spéciales concernant les contrats gérés par le BCR sont prévues au Titre 2 de
la déontologie de la coassurance.

II. ETABLISSEMENT ET GESTION DU CONTRAT

1. Affaires nouvelles – Remplacement - Avenant

1.1 La société apéritrice procède au recouvrement de la cotisation (ou d’une cotisation


provisionnelle) et règle à chaque coassureur la part qui lui revient, au plus tard à la fin
du deuxième mois suivant celui de la date d’effet du contrat (ou de l’avenant) (2).

1.2 Sous réserve du règlement de la cotisation (ou éventuellement de la cotisation provi-


sionnelle) à chaque coassureur dans le délai indiqué ci-avant, le constat d’engagement
a même force que le contrat jusqu’à complète régularisation de celui - ci.

1.3 Le contrat (ou l’avenant) est établi par la société apéritrice. Elle le signe, tant pour son
compte que pour celui de chaque coassureur, dans la limite de leur participation,

2. Modification du contrat

2.1 Lorsque les déclarations et demandes de modification du contrat ont pour objet une
aggravation du risque au sens de l’article L 113.4 du Code des Assurances, la société
apéritrice doit recueillir l’accord de chaque coassureur avant de donner suite, pour le
compte de l’ensemble de la coassurance, à ces déclarations et demandes de modifica-
tion.

2.2 La même obligation s’applique à la société apéritrice lorsque, en cours de contrat, les
déclarations de l’assuré conduisent à une augmentation du montant des capitaux ga-
rantis exposés à un même sinistre (SMP) (3).

(1) Assurance automobile : sauf volonté des coassureurs (y compris la société apéritrice) de se référer à ces principes.
(2) Lorsque la société apéritrice délivre au courtier un mandat d’encaisser, auprès du preneur d’assurance, les cotisations exigibles
au titre du contrat en coassurance, ce mandat est censé être donné au courtier par l’ensemble des coassureurs du contrat (As-
semblée Générale du 29 décembre 1990). Le délai mentionné s’applique de la même façon.
(3) Sinistre Maximum Possible (SMP).
94
 Déontologie de la coassurance – Titre 1

3. Recouvrement des cotisations – Répartition des cotisations

Au plus tard à la fin du deuxième mois suivant celui de l’échéance du contrat(1) (2), la société
apéritrice(3) doit avoir procédé :
à la répartition de la cotisation due aux coassureurs,
ou à l’envoi, pour le compte de l’ensemble de la coassurance, d’une lettre recommandée
de mise en demeure à l’assuré.

4. Résiliation – remise en cours du contrat

4.1 La société apéritrice doit informer les coassureurs de la résiliation du contrat dans un
délai de 2 mois à compter de la date figurant sur la lettre notifiant la résiliation au pre-
neur d’assurance.

4.2 La société apéritrice doit informer chaque coassureur de la remise en cours d’un con-
trat suspendu dans un délai de 1 mois à compter de la date d’effet de la remise en
cours.

4.3 Les coassureurs, bénéficiant d’informations qu’ils tiennent de leur participation à la


coassurance d’une affaire, s’interdisent de faire des propositions en vue de sa reprise
avant que le preneur d’assurance n’ait manifesté son intention de faire jouer la concur-
rence, soit par la résiliation du contrat, soit par un ordre écrit d’étude délivré à
l’intermédiaire lui désignant le (ou les) assureur(s) à contacter.

5. Modifications de la coassurance

5.1 En cours d’année d’assurance, les coassureurs (y compris la société apéritrice) ne


peuvent modifier leur participation qu’en cas :

- de modification du contrat ayant pour objet une aggravation du risque au sens de


l’article L 113.4 du Code des Assurances ou encore après sinistre,

- d’augmentation du montant des capitaux garantis exposés à un même sinistre (SMP),

- de réduction de la cotisation sans modification du risque

dans les délais et formes prévus au contrat pour la résiliation en cas d’aggravation du
risque ou de sinistre en cours de contrat.

5.2 Pour l’année d’assurance suivante, lorsque la société apéritrice entend procéder :
 soit à une réduction de sa part,
 soit à une réduction de la cotisation sans modification du risque,
elle doit en informer les coassureurs au moins 1 mois avant le début du délai de préavis
de résiliation prévu au contrat. Les coassureurs ont alors la possibilité de modifier leur
participation dans les délais et formes prévus pour la résiliation du contrat à l’échéance.

(1) En cas de fractionnement de la cotisation, le même délai s’applique pour ce qui est des échéances principales et secondaires.
(2) Ce délai est porté à la fin du cinquième mois suivant celui de l’échéance du contrat, lorsqu’il s’agit de contrats mettant en jeu
des mouvements de cotisations transfrontaliers d’un montant supérieur à 800.000 euros.
(3) Lorsque la société apéritrice délivre au courtier un mandat d’encaisser, auprès du preneur d’assurance, les cotisations exigibles
au titre du contrat en coassurance, ce mandat est censé être donné au courtier par l’ensemble des coassureurs du contrat (As-
semblée Générale du 29 décembre 1990). Le délai mentionné s’applique de la même façon.
95
 Déontologie de la coassurance – Titre 1

6. Information des coassureurs

La société apéritrice devra tenir à la disposition de tous les coassureurs les dossiers complets
intéressant la réalisation de l’affaire sur laquelle ils sont intéressés, le règlement des sinistres,
les dossiers de poursuite en paiement de primes, de contentieux, etc.

7. Redressement judiciaire du preneur d’assurance

Lorsque le preneur d’assurance déclare à la société apéritrice qu’il est l’objet d’une procédure
de redressement judiciaire, la société apéritrice transmet cette information à chaque coassureur
dans un délai n’excédant pas 30 jours à compter de cette déclaration.

8. Litiges avec le preneur d’assurance, l’assuré ou le tiers lésé

8.1 Lorsque la société apéritrice reçoit une sommation ou une assignation, elle en informe
chaque coassureur.

8.2 En cas de litige, dès que la société apéritrice ou, le cas échéant, la Commission de la
Coassurance(1) l’estime nécessaire, chaque coassureur est tenu d’intervenir dans la
procédure engagée par le preneur d’assurance (ou l’assuré, ou le tiers lésé).

8.3 Chaque coassureur assigné est alors représenté en nom propre auprès de la juridiction
compétente par l’avocat désigné par l’apériteur, sauf demande contraire expressément
formulée auprès de l’apériteur.

8.4 Ces dispositions ne dérogent pas à celles qui sont prévues au chapitre III « Règlement
des sinistres » ci-après.

III REGLEMENT DES SINISTRES (2)

1. Déclaration du sinistre

1.1 Mesures immédiates

Dès qu’elle a connaissance d’un sinistre, la société apéritrice prend toutes les mesures utiles.

1.2 Information obligatoire des coassureurs

1.2.1 Information administrative

La société apéritrice(3) doit informer chacun de ses coassureurs dès l’ouverture d’un dossier de
sinistre.

(1) Voir § 2.1 du chapitre III du Titre 1.


(2) Pour la mise en oeuvre du principe de non solidarité entre coassureurs : voir la note aux sociétés donnée ci-après en annexe
(3) Pour les programmes internationaux, il s’agit de la société qui apérite le risque en France.
96
 Déontologie de la coassurance – Titre 1

1.2.2 Information technique

Lorsqu’à l’ouverture du sinistre l’évaluation des dommages est égale ou supérieure à


80.000 euros, la société apéritrice établit une note d’information concernant les éléments tech-
niques du sinistre destinée aux coassureurs.

En cas d’écart notable entre l’évaluation à l’ouverture et le montant prévisible des dommages
ou le montant de la réclamation, la société apéritrice doit informer les coassureurs des éléments
techniques ou contractuels spécifiques du dossier.

1.2.3 La déclaration tardive

Si dans les 12 mois qui suivent la déclaration du sinistre par l’assuré à la société apéritrice,
celle-ci n’en a pas informé ses coassureurs, elle conservera à sa charge :
- soit l’intégralité du sinistre, si la contribution normalement due par les autres coassureurs
n’excède pas 32.000 euros.,
- soit, dans tous les autres cas, 20 % de la contribution normalement due par les autres
coassureurs, sans que le montant de cette conservation puisse être inférieur à 32.000 eu-
ros. ni supérieur à 320.000 euros.

1.3 La désignation des experts

D’une manière générale, les experts sont choisis par la société apéritrice selon leur compé-
tence, leur savoir-faire et leur spécialité par rapport à la nature du sinistre et de ses conséquen-
ces dommageables et à son importance.

Quel que soit le montant du sinistre, les experts n’ont qualité ni pour décider de la prise en
charge des dommages, ni pour interpréter le contrat.

Toutes discussions entre les experts des assureurs et ceux de l’assuré doivent être conduites
sous ces réserves expresses.

Les experts peuvent être assistés, si besoin est, d’un spécialiste pour l’étude de problèmes
techniques ou comptables spécifiques.

Pour les sinistres incendie et risques annexes(1) et les pertes d’exploitation consécutives dont
l’évaluation des dommages à l’ouverture est supérieure à 32.000 euros , les expertises doivent
être établies par un expert qualifié par la FFSA.

2. Instruction du sinistre

2.1 Direction de la gestion(3)

La société apéritrice assume la gestion du sinistre dans le respect des dispositions prévues au
présent chapitre III « règlement des sinistres ».

(1) TGN, catastrophes naturelles, attentats, dégâts des eaux,...


(3) Voir § E de la note aux sociétés donnée ci-après en annexe.
97
 Déontologie de la coassurance – Titre 1

2.1.1 Commission de la Coassurance

Lorsque l’évaluation des dommages est égale ou supérieure à 800.000 euros, la so-
ciété apéritrice doit constituer une Commission de la Coassurance pour analyser le
dossier et définir, en commun, la manière de conduire son instruction et les mesures à
prendre en fonction des particularités du sinistre et des objectifs recherchés.

S’il y a plus de trois coassureurs(1), la Commission de la Coassurance est composée


de la manière suivante : la société apéritrice établit la liste des coassureurs classée par
importance décroissante de participation au contrat(2) et la divise en trois fractions éga-
les(3). La fraction dont fait partie la société apéritrice est représentée par celle-ci et les
deux autres fractions sont représentées par le coassureur venant en tête de chacune
d’elles.

Lorsque l’évaluation des dommages est égale ou supérieure à 16 millions d’euros,


les coassureurs dont la participation au contrat est égale ou supérieure à 20 % ont la
faculté de se faire représenter à la Commission de la Coassurance constituée en ap-
plication des dispositions indiquées ci-dessus.

Par ailleurs, dans un délai de 30 jours à compter de la déclaration du sinistre,


l’apériteur doit organiser une réunion d’information pour l’ensemble de la coassurance.

Le coapériteur est membre de plein droit de la Commission de la Coassurance.

La Commission de la Coassurance doit être convoquée par la société apéritrice dès


qu’elle a connaissance des premiers éléments techniques du sinistre (cause, circons-
tances, nature des dommages, montant prévisible).

2.1.2 Direction du procès(4)

Lorsque le sinistre donne lieu à une procédure en justice, la société apéritrice a la direction du
procès sous le contrôle de la Commission de la Coassurance, s’il en a été constitué une.

Chaque coassureur qui serait partie à la procédure est tenu à cet effet de donner les pouvoirs
nécessaires à la société apéritrice.

2.1.3 Cas de l’opposition d’intérêts

Lorsque la société apéritrice est également intéressée au règlement du sinistre au titre d’un ou
de plusieurs autres contrats en coassurance ou non, une Commission de la Coassurance doit
être constituée dans les formes prévues ci-avant. Il appartient alors à ladite Commission de
décider si la gestion du sinistre continue ou non à être assumée par la société apéritrice.

(1) Société apéritrice comprise. Bien entendu, s’il n’y a que deux ou trois coassureurs, ceux-ci procèdent d’un commun accord à la gestion du
sinistre.
(2) En cas d’égalité de participation au contrat, la société apéritrice choisit l’ordre dans lequel elle liste les coassureurs. Si plusieurs coassu-
reurs (y compris la société apéritrice) font partie d’un même groupe, il convient de retenir la participation globale du groupe.
(3) Si le nombre des coassureurs n’est pas divisible par trois, la première fraction et, au besoin la seconde, compte une unité de plus.
(4) Voir § H de la note aux sociétés donnée ci-après en annexe.
98
 Déontologie de la coassurance – Titre 1

2.2 Information obligatoire des coassureurs

2.2.1 Information administrative

A tout moment de l’instruction du sinistre, la société apéritrice doit informer chacun de ses co-
assureurs de toute modification de l’évaluation du sinistre ou de l’existence d’un recours.

2.2.2 Information technique

Lorsque l’évaluation des dommages est égale ou supérieure à 80.000 euros, la société apéri-
trice doit informer chaque coassureur de toute évolution marquante du dossier, soit par une
note technique, soit par la communication d’un pré-rapport ou rapport d’expertise.

Lorsqu’une Commission de la Coassurance est constituée, la société apéritrice est tenue


d’adresser à chaque coassureur le compte rendu des réunions de ladite Commission.

2.3 Fixation de l’indemnité

2.3.1 Les décisions relatives au règlement du sinistre incombent à la société apéritrice en


application des termes du contrat.

2.3.2 S’il a été constitué une Commission de la Coassurance, il appartient à celle-ci de défi-
nir les conditions et limites dans lesquelles le sinistre peut être réglé.

2.4 Consultation des coassureurs

2.4.1 A tout moment de l’instruction du sinistre, il peut être procédé, en cas de besoin, à une
consultation de l’ensemble des coassureurs.

2.4.2 Les coassureurs peuvent être consultés :

 soit par la société apéritrice et par écrit, l’absence de réponse du (ou des) coassu-
reur(s) dans un délai de 15 jours ouvrables de la date d’envoi vaut acceptation des
propositions de la société apéritrice,

 soit dans le cadre d’une réunion générale organisée à la demande de la société


apéritrice, de la Commission de la Coassurance ou d’au moins la moitié des coas-
sureurs en nombre ou en participation au contrat.

La société apéritrice convoque les coassureurs en leur précisant les motifs justi-
fiant l’organisation de cette réunion. Ces derniers doivent se faire représenter par
une personne habilitée à prendre une décision. En cas de vote, la majorité déter-
minée en fonction des participations au contrat représentées engage l’ensemble
de la coassurance.

99
 Déontologie de la coassurance – Titre 1

RAP de l’article 2.4.2

La convocation des coassureurs par la société apéritrice est effectuée par lettre recommandée 20 jours
avant la date de la réunion sauf en cas d’urgence la convocation étant alors adressée par télécopie ou
message électronique.

La convocation indique quels sont les sujets inscrits à l’ordre du jour. Ces modalités de convocation
s’imposent à la société apéritrice quel que soit l’objet de la réunion.

Les personnes présentes sont réputées habilitées à prendre une décision sur tous les sujets inscrits à
l’ordre du jour.

Pour toute réunion de coassureurs, la rédaction en séance d’un procès-verbal indiquant au moins les
sujets abordés et les décisions prises est obligatoire. Ce procès-verbal est signé par chaque représentant
au besoin en mentionnant le ou les points de désaccord. Toute personne présente doit signer le procès-
verbal et, en cas désaccord, l’indiquer par écrit sur ce procès-verbal.

La décision prise par la majorité des coassureurs déterminée en fonction des participations au contrat
représentées engage l’ensemble de la coassurance sur tous les aspects du règlement du sinistre y compris
l’application de la garantie, soit notamment : la datation du sinistre la date de prise d’effet ou de cessa-
tion de la garantie, l’étendue de la garantie.

Tous les litiges entre coassureurs y compris ceux qui portent sur l’application de la garantie relèvent de
la compétence de la Commission d’Arbitrage et de Déontologie (voir chapitre IV ci-après).

3. Paiement du sinistre (1)

3.1 Information technique des coassureurs

3.1.1 Lorsque le montant de l’indemnité est inférieur à 80.000 euros, la société apéritrice
tient le dossier à la disposition des coassureurs.

3.1.2 Lorsque le montant de l’indemnité est égal ou supérieur à 80.000 euros, la société
apéritrice est tenue d’adresser un rapport technique (note, rapport d’expertise,...) à
chaque coassureur.

3.2 Procédure administrative

3.2.1 Les paiements inférieurs à 160.000 euros sont avancés par la société apéritrice dans
un premier temps. Elle réclame la quote part de chaque coassureur dans un deuxième
temps.

3.2.2 Lorsque le montant du paiement est égal ou supérieur à 160.000 euros, la société
apéritrice n’est pas tenue d’en faire l’avance et peut réclamer aux coassureurs le ver-
sement préalable de leur quote part, dans la mesure où les dernières cotisations terme
ou comptant, dues au jour du sinistre, ont été réparties par la société apéritrice.

3.3 Procédure administrative en cas de recours

Dès que la société apéritrice encaisse un recours pour compte commun, elle en répartit le mon-
tant dû aux coassureurs.

(1) Voir § F de la note aux sociétés donnée ci-après en annexe.


100
 Déontologie de la coassurance – Titre 1

4. Frais de gestion

4.1 La société apéritrice réclame aux coassureurs le remboursement de leur quote part
respective dans les honoraires et frais inhérents au sinistre dont le montant est détaillé
dans le rapport technique.

Pour les sinistres donnant lieu à la constitution d’une Commission de la Coassurance,


la journée d’inspecteur est remboursée au prix forfaitaire de 500 euros, augmenté des
frais de déplacement à leur coût réel.

Pour les sinistres ne donnant pas lieu à la constitution d’une Commission de la Coas-
surance, les frais de déplacement des inspecteurs chargés des dossiers de sinistres
sont remboursés à leur coût réel sur présentation des justificatifs et du rapport.

4.2 A titre de contribution forfaitaire aux frais exposés par la société apéritrice pour
l’application du présent chapitre III « Règlement des sinistres », tous les coassureurs
sont tenus de lui verser une somme de 10 euros par sinistre.

IV COMMISSION D’ARBITRAGE ET DE DEONTOLOGIE

1. Les litiges entre sociétés participant à un contrat en coassurance, notamment en ma-


tière de sinistre, lorsqu’ils n’ont pu être résolus dans le cadre des procédures prévues
par la Déontologie de la Coassurance doivent être soumis à une Commission
d’Arbitrage et de Déontologie.

2. La Commission d’Arbitrage et de Déontologie doit être saisie dans un délai suffisam-


ment bref pour qu’elle puisse statuer avant l’issue de la procédure judiciaire.

3. Le Président de la Commission d’Arbitrage et de Déontologie est choisi au sein de la


Commission Plénière des Assurances de Biens et de Responsabilité Civile de la FFSA.
La Commission est composée de deux membres de chacune des Commissions des
Affaires Juridiques et des Sinistres et de deux membres du Comité Risques
d’Entreprises représentant des sociétés qui ne sont pas parties au différend. La FFSAA
et la FFSAM seront représentées dans la Commission d’Arbitrage et de Déontologie.

4. La demande d’arbitrage est adressée à la Commission Plénière des Assurances de


Biens et de Responsabilité Civile par la société la plus diligente qui doit, par même
courrier, en aviser la ou les sociétés adverses. Cette Commission invite alors les socié-
tés intéressées à lui adresser dans les huit jours leurs pièces et une note écrite expo-
sant les faits et leur point de vue et à en faire tenir copie chacune à l’autre partie dans
le même délai.

5. La Commission peut convoquer les sociétés parties au litige si elle le juge utile.

6. La Commission se prononce à la majorité des voix et en dernier ressort. Elle émet sa


sentence le plus rapidement possible, au plus tard dans le mois suivant la saisine, par
un procès-verbal dont une copie est transmise par la Commission Plénière des Assu-
rances de Biens et de Responsabilité Civile à chacune des sociétés parties au litige.

7. Les sociétés parties au litige s’engagent à exécuter les décisions rendues sans autre
formalité.

101
 Déontologie de la coassurance – Non solidarité

ANNEXES

102
 Déontologie de la coassurance – Non solidarité

ANNEXE 1

Exposé des motifs du Règlement d’Application Pratique de l’article 2.4.2 du Titre 1 Princi-
pes Généraux

Le texte de la déontologie de la coassurance ne limite pas le domaine dans lequel les coassureurs peuvent
prendre des décisions dans les conditions visées à l’article 2.4.2. Par ailleurs, il en est de même pour
l’article 2.3.2. selon lequel s’il a été constitué une Commission de la Coassurance, il appartient à celle-ci
de définir les conditions et limites dans lesquelles le sinistre peut-être réglé.

Le texte de la déontologie de la coassurance récemment adopté ne nécessitait donc pas de modification


mais un complément pour l’expliciter.

En effet, divers litiges récents ont démontré la nécessité de préciser comment la déontologie doit être
appliquée pour éviter des situations contentieuses entre coassureurs.

Il est apparu nécessaire d’indiquer explicitement dans la déontologie de la coassurance que toute
réunion des coassureurs est précédée d’une convocation indiquant les sujets inscrits à l’ordre du
jour et qu’un procès-verbal est obligatoirement rédigé en séance pour consigner les décisions pri-
ses.

Rappelons que selon l’article 2.4.2 « les coassureurs doivent se faire représenter par une personne
habilitée à prendre une décision. » Un représentant d’un coassureur ne peut donc s’abstenir de prendre
position sur les questions abordées au cours de la réunion au motif qu’il ne serait pas habilité par sa socié-
té à prendre une décision. Le RAP ajoute que les personnes présentes sont réputées habilitées à prendre
une décision sur tous les sujets inscrits à l’ordre du jour.

On peut s’interroger sur les conséquences de l’apparente absence de limites au pouvoir de décision de la
majorité des coassureurs. Par exemple, en cas de coassurance comprenant deux ou trois coassureurs avec
une société apéritrice ayant une part de 60 %, le ou les coassureurs ne pourront contester aucune des déci-
sions prises par la société apéritrice sur la date du sinistre ou le bien fondé d’une indemnisation en fonc-
tion des garanties prévue par le contrat.

Il est cependant nécessaire en pratique pour le règlement du sinistre que les décisions régulièrement prises
par les coassureurs s’imposent à tous les coassureurs sans restriction sur la portée de ces décisions. Une
fois le sinistre réglé, il appartient aux coassureurs qui s’estiment lésés par la façon dont la société apéri-
trice a exercé son mandat de porter ce litige devant la Commission d’Arbitrage et de Déontologie(1).

(1) Si une société ne souhaite pas faire partie d’une coassurance régie par ces principes, elle doit convenir expressément avec
les autres coassureurs et, notamment, la société apéritrice d’autres modalités. Par exemple, une société apéritrice ayant une
part de 55 % pourrait convenir par un accord écrit avec un coassureur dont la part serait de 45 % que par dérogation à
l’article 2.4.2 de la déontologie de la coassurance en cas de vote les participations au contrat de la société apéritrice sont
réputées égales à celles de la société coassureur
103
 Déontologie de la coassurance – Non solidarité

ANNEXE 2

DIRECTION DES RISQUES D'ENTREPRISES


18 novembre 1997

NOTE AUX SOCIETES


_______________

CONTRATS EN COASSURANCE
REGLE DE MISE EN ŒUVRE DU PRINCIPE DE NON-SOLIDARITE

Un groupe de travail mixte, comprenant des membres du Comité Risques d'Entreprises, de la


Commission des Sinistres Non Auto, de la Commission Incendie et de la Commission des Affai-
res Juridiques, a défini les recommandations qui suivent visant au plan pratique à mettre en
œuvre le principe de non-solidarité dans les contrats en coassurance.

Ces recommandations concernent tous les contrats en coassurance que leur gestion soit con-
fiée ou non au BCR, à l’exclusion de l’assurance automobile et de l’assurance construction.

I. DIFFERENTES PHASES AUXQUELLES IL CONVIENT DE RAPPELER LE PRINCIPE


DE NON-SOLIDARITE

A. Placement - engagement des coassureurs

La note de couverture délivrée par la société apéritrice indique que les coassureurs ne sont pas
solidaires entre eux.

La note de couverture, ou un autre document contractuel, remis à l’assuré et signé de chaque


coassureur, indique la part de chaque coassureur dans la coassurance qui constitue la limite de
son engagement (1).

B. L'établissement du contrat et sa signature

La société apéritrice établit le contrat et le signe pour le compte de chaque coassureur.

Le contrat comporte des dispositions relatives à la coassurance dans les Conditions Générales
et Particulières qui affirment l'absence de solidarité entre coassureurs, et qui indiquent quelles
sont les opérations qui sont l'objet du mandat que la société apéritrice reçoit de chaque coassu-
reur (2).

(1) Dans le cadre de la déontologie Bourse, la note de couverture utilisée par la société apéritrice doit être conforme à l'imprimé
C11B qui comporte une mention rappelant l'absence de solidarité entre coassureurs et des papillons, détachés des deman-
des d'engagement C39 pour être collés sur ce constat d'engagement C11B, valant note de couverture.
Ces papillons attestent ainsi de l'engagement de chaque coassureur, y compris la société apéritrice, et du mandat donné à la
société apéritrice par chaque coassureur.
Le premier paragraphe de l'imprimé C11B sera complété par les dispositions relatives à la coassurance et au principe de non-
solidarité qui figurent à l'article VII des Conditions Générales.
Les documents équivalents de la déontologie Hors Bourse, applicables au BCR Province, qui sont respectivement les impri-
més C44 (engagement des coassureurs) et C45 (état de la coassurance) doivent être complétés de la même manière.
(2) A titre d’exemple, ces dispositions peuvent être celles qui figurent dans le Titre VII des Conditions Générales recommandées
par la FFSA.
104
 Déontologie de la coassurance – Non solidarité

La signature de la société apéritrice est précédée d'une mention indiquant que "le contrat est
signé par la société apéritrice tant pour son compte que pour celui de chaque coassureur, dans
la limite de leur participation".

C. Encaissement des cotisations par la société apéritrice et reçu délivré


par celle-ci

Lorsque la société apéritrice centralise et recouvre par tous moyens les cotisations dues aux
coassureurs, elle précise sur tous les documents adressés au preneur d'assurance qu' "elle agit
pour le compte de chaque coassureur dont elle reçoit le mandat de recouvrer et de restituer la
cotisation qui lui revient". Cette précision doit notamment figurer sur le document d'émission des
cotisations sur lequel il est indispensable que la société apéritrice indique sa part.

Une mention dans le reçu délivré par la société apéritrice indique qu' "il atteste du versement à
la société apéritrice d'un montant de cotisation correspondant à la somme des participations
des coassureurs (y compris, la société apéritrice)".

D. Déclarations et demandes de modifications du contrat

La société apéritrice donne suite aux déclarations et demandes de modification du contrat dans
la limite du mandat qu’elle a reçu des coassureurs.

A titre d’exemple, lorsque le mandat donné à la société apéritrice par les coassureurs est défini
selon les termes du paragraphe 3 du Titre VII des Conditions Générales recommandées par la
FFSA, le 7 tiret de ce paragraphe 3 limite le mandat comme prévu dans l’article 3 du Titre IV
des mêmes Conditions Générales.

Au paragraphe II, a) de cet article, il est indiqué(1) que le preneur d’assurance déclare à cha-
que coassureur toutes circonstances nouvelles qui ont pour conséquence soit d’aggraver le
risque, soit d’en créer de nouveaux et qui rendent inexactes ou caduques les réponses appor-
tées aux questions posées par la société apéritrice, notamment dans le formulaire de déclara-
tion du risque (des exemples de formulaire de déclaration figurent dans le fascicule des recom-
mandations de la FFSA sur les Conditions Générales et Conventions Spéciales).

Le fait que la déclaration ait pour objet une aggravation au sens de l’article L 113-4 du Code
des Assurances donne à chaque coassureur le droit de résilier.

Dans les autres cas (hors déclaration d’une aggravation), la société apéritrice indique au pre-
neur d’assurance quelle est la suite donnée par l’ensemble des coassureurs à sa déclaration ou
à sa demande de modification du contrat(2).
Lorsqu'un coassureur reçoit la déclaration(3) d'une aggravation du risque, en application des
dispositions précitées, il adresse sa réponse au preneur d’assurance, c'est-à-dire en pratique le
plus souvent à l'intermédiaire.

Les intérêts essentiels des coassureurs sont donc préservés par la possibilité de résilier en cas
de modification du risque constituant une aggravation.

(1) Selon des termes identiques à ceux de l’article L 113-2 du Code des Assurances.
(2) En respectant les règles prévues par la déontologie de la coassurance.
(3) Pour éviter le risque de mandat apparent, l’application rigoureuse des recommandations contenues dans cette note semble
d’autant plus nécessaire lorsque l’intermédiaire est un agent.
Rappelons que, à l’égard des coassureurs (autres que la société apéritrice), l’agent agit en principe en tant que mandataire
du preneur d’assurance. L’agent devrait en informer le preneur d’assurance.
105
 Déontologie de la coassurance – Non solidarité

En dehors du cas d’une déclaration ayant pour objet une aggravation, le coassureur pourra ré-
silier seulement à effet de la prochaine date d’échéance du contrat.

E. Instruction du dossier de règlement du sinistre

Dans la première lettre adressée au preneur d'assurance, après la déclaration du sinistre, il est
recommandé que la société apéritrice indique qu' "elle agit dans le cadre du mandat qu'elle re-
çoit de chaque coassureur selon les termes du contrat par lequel les coassureurs, y compris
l'apériteur, garantissent le preneur d'assurance sans solidarité entre eux".

F. Offre d'indemnité et versement de l'indemnité

Il est recommandé à la société apéritrice :

de rappeler expressément la non-solidarité des coassureurs ;


et de préciser
"- qu'elle agit dans le cadre du mandat défini dans les Conditions Générales du contrat ;
- que l'offre d'indemnité est présentée au nom de chacun des coassureurs ;
- qu'en cas d'acceptation par le bénéficiaire de l'indemnité proposée, chacun des coas-
sureurs en sera redevable dans la limite de sa participation, et que les sommes dues
par chaque coassureur seront centralisées et transmises par la société apéritrice."

La société apéritrice mentionnera également la part de chaque coassureur sur l'offre d'indemni-
té, ce qui est très important pour rappeler la limite de l'engagement de chaque coassureur, et ce
qui sur un plan pratique ne pose pas de difficultés puisque la société apéritrice est censée
connaître l'état de la coassurance au moment où elle propose une indemnité au bénéficiaire.

G. Redressement judiciaire du preneur d'assurance

Lorsque le preneur d'assurance déclare à la société apéritrice l'ouverture d'une procédure de


redressement judiciaire, la société apéritrice transmet cette information aux coassureurs. Les
Conditions Générales du contrat peuvent prévoir une obligation pour le preneur de déclarer le
jugement de redressement ou de liquidation judiciaire.

Ainsi, lorsque le contrat d’assurance reprend le c) du paragraphe II de l'article 3 des Conditions


Générales recommandées par la FFSA, il est prévu que le preneur d'assurance doit déclarer à
la société apéritrice le jugement de redressement ou de liquidation judiciaire de l'assuré, dans
les 15 jours suivant sa date.

La sanction est prévue par le a) du paragraphe III du même article.

Il a été envisagé de compléter le c) du paragraphe II de l'article 3 afin que cette obligation de


déclaration qui incombe au preneur d'assurance incombe également à l'administrateur judi-
ciaire. Mais, cette stipulation serait restée inopposable à l'administrateur judiciaire. En effet, les
administrateurs judiciaires sont chargés par décision de justice d'administrer les biens d'autrui
ou d'exercer les fonctions d'assistance ou de surveillance dans la gestion de ces biens. Leur
mission est fixée par le juge dans le cadre des dispositions de la loi 85-92 du 25 janvier 1985
(notamment l'article 31) et du décret 85-1388 du 27 décembre 1985. Les obligations de l'admi-
nistrateur judiciaire ne peuvent être déterminées que par un document contractuel signé par un
preneur d'assurance et une société d'assurance.

En cas d'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire, l'entreprise assurée continue


d'exister et reste tenue d'appliquer les dispositions prévues par le contrat. Les changements qui
106
 Déontologie de la coassurance – Non solidarité

affectent l'autonomie de gestion du preneur d'assurance, lorsqu'une procédure de redresse-


ment judiciaire est ouverte, ne modifient pas ses engagements contractuels.

H. Litiges avec le preneur d'assurance, l'assuré ou le tiers lésé

Lorsque la société apéritrice reçoit une assignation, elle indique si nécessaire, très clairement,
dès ses premières conclusions ou observations présentées devant la juridiction saisie, qu'elle
ne garantit le preneur d'assurance que dans les conditions prévues par le contrat et dans la
limite de sa participation. Cette nécessité est appréciée par la société apéritrice ou par la Com-
mission de Coassurance.

Dans les conclusions présentées pour la société apéritrice et le cas échéant dans l’intérêt des
autres coassureurs, il est rappelé que le contrat prévoit expressément l'absence de solidarité
entre tous les coassureurs, y compris l'apériteur.

La société apéritrice informe, bien entendu, les coassureurs de l'assignation reçue.

En cas de litige, chaque coassureur est tenu d'intervenir dans la procédure engagée par le pre-
neur d'assurance (ou l'assuré, ou le tiers lésé) dès que la société apéritrice ou la Commission
de la Coassurance l'estime nécessaire.

Cette intervention volontaire de chaque coassureur peut apparaître dans certaines situations
indispensable pour manifester la réalité de la coassurance et l'engagement distinct de chacun
de ses membres.

Les coassureurs assignés sont alors représentés en tant que tels auprès de la juridiction com-
pétente. Sauf demande expresse de sa part, chaque coassureur est représenté par l'avocat
désigné par l'apériteur.

Ces dispositions ne dérogent pas à celles prévues pour l'instruction du sinistre en cas de coas-
surance (voir Titre 1 « principes généraux » de la déontologie de la coassurance). En particu-
lier, cela signifie que la société apéritrice a la direction du procès sous le contrôle de la Com-
mission de la Coassurance, s'il en a été constituée une.

I. Litiges entre coassureurs

Si une société estime ne pas faire partie de la coassurance et qu'un différend apparaît entre
celle-ci et un autre coassureur, ce litige relève de la compétence exclusive de la Commission
d'Arbitrage et de Déontologie de la Coassurance.

La Commission d'Arbitrage et de Déontologie doit être saisie dans un délai suffisamment bref
pour qu'elle puisse statuer avant l'issue de la procédure judiciaire.

Soit le litige n'est pas susceptible d'aboutir à la constatation d'une coassurance incomplète.
C’est par exemple le cas lorsqu’il est demandé à la Commission de déterminer entre deux co-
assureurs successifs quel est celui qui fait partie de la coassurance en risque au moment du
sinistre garanti, tel qu'il est défini par le contrat d'assurance.

107
 Déontologie de la coassurance – Non solidarité

Soit le litige est susceptible d'aboutir à la constatation d'une coassurance incomplète. Dans ce
cas, il est particulièrement important que la Commission d'Arbitrage puisse statuer peu après le
début d'une procédure judiciaire, afin que les coassureurs connaissent rapidement la composi-
tion de la coassurance déterminée par la Profession et en tiennent compte dans leur position à
l'égard du preneur d'assurance, de l'assuré, ou du tiers lésé.

L'objectif est, dans tous les cas, d'effectuer un tri parmi les litiges pour que soient seulement
évoqués devant les tribunaux ceux où il s'avère que la coassurance est incomplète et où les
assureurs doivent défendre le principe de non-solidarité.

108
 Déontologie de la coassurance – Non solidarité

ANNEXE 3

TITRE VII DES CONDITIONS GENERALES RECOMMANDEES


A TITRE INDICATIF PAR LA FFSA

TITRE VII - COASSURANCE

1. Chaque assureur membre de la coassu- - centraliser et recouvrer les cotisations dues


rance, y compris la société apéritrice, garantit aux assureurs et délivrer reçu de l'encais-
l'assuré contre les dommages dont la couver- sement du montant global des cotisations,
ture est stipulée aux Conventions Spéciales frais, taxes et impôts compris, à charge
et aux Conditions Particulières, dans la li- pour lui de restituer à chaque coassureur la
mite de sa participation indiquée aux cotisation qui lui revient ;
Conditions Particulières.
- centraliser le montant de l'indemnité due
par chaque coassureur aux fins de verse-
Chaque coassureur aura le droit de faire visi-
ment ;
ter le risque par un délégué dûment accrédi-
té. - prendre l'initiative de résilier le contrat pour
le compte de l'ensemble des coassureurs
Au cas où la société apéritrice cesserait, pour quand le contrat le permet ;
un motif quelconque, d'exercer cette fonction,
- instruire pour le compte de l'ensemble des
le preneur d'assurance s'engage à choisir
coassureurs tout dossier de sinistre et re-
une autre société et à en donner avis aux co-
chercher un accord amiable avec le bénéfi-
assureurs intéressés.
ciaire de l'indemnité ;
- donner suite pour le compte de l’ensemble
2. Non-solidarité des coassureurs des coassureurs aux déclarations et de-
mandes de modification du contrat, sous
Les assureurs membres de la coassurance, y
réserve de l’application des dispositions
compris la société apéritrice, ne sont pas
prévues à l’article 3, § II, a) relatives aux
solidaires entre eux pour l'exécution de
déclarations qui ont pour objet une ag-
leurs obligations découlant du contrat,
gravation au sens dudit article ;
qu'il s'agisse :
- recevoir pour le compte de l'ensemble des
- du versement des indemnités dues,
coassureurs la notification de la résiliation
ou
par le preneur d'assurance ;
- de toute opération de gestion du contrat.
- accepter ou proposer pour le compte de
l'ensemble des coassureurs un nouveau
3. Objet et limites des mandats donnés à la montant de cotisation en cas de diminution
société apéritrice par les coassureurs du risque.
A l'égard de l'assuré, chaque coassureur est
tenu, dans la limite de sa participation, des
actes faits par la société apéritrice dans le
cadre du mandat qu'elle reçoit de ce coassu-
reur pour qu'elle procède aux seules opéra-
tions suivantes :
- recevoir du preneur d'assurance l'état réca-
pitulatif de l'engagement personnel de cha-
que coassureur ;
- établir le contrat et le signer pour le compte
de chaque coassureur ;

109
5.9 CONVENTION RELATIVE AU CREDIT-BAIL*

Lors du règlement d'un sinistre affectant un bien meuble ou immeuble garanti par :

 un contrat d'assurance de choses souscrit par le propriétaire en considération de l'exis-


tence de l'assurance imposée au locataire en exécution d'un contrat de crédit-bail ;

 un contrat d'assurance de choses souscrit par le locataire ou intervenant comme tel dans
le cas d'une assurance pour compte (1) .

Il est convenu que :

1. les dommages sont pris en charge par la police du locataire ;

2. la police du propriétaire intervient, dans la limite de sa propre garantie, pour combler l'in-
suffisance du contrat du locataire.

Ces dispositions s'appliquent à tous les sinistres survenant à compter du 10 juin 1986 (mé-
moire).





* Séance du 10 janvier 1986


(1) En cas de sinistre n'engageant pas sa responsabilité (force majeure)
110
CONVENTION DE REGLEMENT REGLEMENT D'APPLICATION

5.10 CONVENTION DE REGLEMENT « ASSURANCE – CONSTRUCTION »

PREAMBULE

Article 1er

La présente Convention a pour but d'amélio- Les limites territoriales d'application de la


rer l'efficacité de l'assurance construction Convention sont celles de la loi du 4 janvier
par : 1978 elle-même.
- un abaissement du coût de gestion des
sinistres relevant de la loi du 4 janvier
1978
- un règlement rapide et équitable de ces
sinistres entre sociétés adhérentes.

111
AVENANT N° 1 REGLEMENT D'APPLICATION

TITRE I - PRINCIPE

Article 2

CHAMP D'APPLICATION DE LA CONVENTION

Les sociétés d'assurances signataires


conviennent d'appliquer la présente Conven-
tion :

a) En cas de sinistre affectant des contrats a) On entend par "sinistre" l'ensemble des
souscrits en application des articles L réclamations amiables correspondant à
242-1, L 242-2, L 241-1 et L 241-2 du une même déclaration faite à un assureur
Code des Assurances, lorsque la mise en Dommages-Ouvrage.
jeu de leur garantie est demandée.
La franchise est inopposable, même en
période de garantie de parfait achève-
ment, pour les garanties obligatoires.

En outre, lorsqu'un assureur signataire ga- En outre, la garantie est réputée donnée
rantit dans les mêmes conditions que les dans les mêmes conditions lorsqu'au jour
intervenants assujettis à l'obligation d'as- du sinistre le sous-traitant est effective-
surance, un sous-traitant concerné par le ment garanti pour les dommages visés à
sinistre, il participe aux procédures défi- l'article 1792 du Code Civil ainsi que pour
nies par la présente Convention ; si les les dommages visés au b) du présent ar-
conditions de garantie évoquées ne sont ticle dans la mesure où ceux-ci entrent
pas celles des intervenants assujettis à dans le cadre des garanties de la
l'obligation d'assurance, il participe seule- Convention. Le sous-traitant est alors as-
ment aux procédures définies par les titres similé à une entreprise principale ; en cas
II et III de la Convention. de défaillance de celui-ci, et ce pour quel-
que cause que ce soit, l'entreprise trai-
En aucun cas, la présence de sous- tante est considérée comme ducroire de
traitants ne peut décharger les assureurs son sous-traitant.
des locateurs d'ouvrage de leurs obliga-
tions ni retarder l'application de la Conven-
tion.
Lorsque la garantie du sous-traitant est
assortie d'une franchise opposable aux
tiers, l'assureur de l'entreprise traitante en
fait l'avance.

112
CONVENTION DE REGLEMENT REGLEMENT D'APPLICATION

Article 2 (suite)

b) Pour les seuls désordres immobiliers de la b) La Convention est inapplicable en cours


nature de ceux visés aux articles 1792 et de travaux, avant que la réception ne soit
1792-2 du Code Civil. intervenue.

Toutefois, la Convention s'applique lors- Les garanties annexes sont :


qu'une garantie annexe facultative est
contenue à la fois dans le contrat Dom- - la garantie des éléments d'équipement
mages-Ouvrage et dans tous les contrats dissociables,
de responsabilité concernés par l'événe- - les existants, propriété du maître de
ment. (1) l'ouvrage à l'ouverture du chantier et
qui ont fait l'objet de travaux,
- les dommages immatériels consécutifs
à un dommage visé au a) ou b) de l'ar-
ticle 2 de la Convention ; sont considé-
rés comme des dommages immaté-
riels les préjudices pécuniaires résul-
tant de la privation de jouissance d'un
droit, de l'interruption d'un service ren-
du par un bien meuble ou immeuble ou
la perte d'un bénéfice.

Sont exclues les garanties d'effondre-


ment en cours de chantier et celles
non obligatoires des risques de fabri-
cants-négociants

c) La Convention s'applique aux chan-


c) Lorsque les chantiers concernés ont été tiers ouverts depuis le 1er janvier
ouverts après la mise en application de 1983. La date d'ouverture du chantier
l'article 30 de la loi de finances rectificative est réputée être celle de la D.O.C.
pour 1982 n° 82-540 du 28 juin 1982 et (date du commencement des tra-
pendant la durée de validité de la Conven- vaux par le premier entrepreneur
tion. intervenant sur le chantier du maî-
tre d’ouvrage)

d) Les assureurs signataires


s’interdisent de soumettre à un tri-
bunal ce qui entre dans le champ
d’application de la convention .Ils
s’engagent à respecter les disposi-
tions des titres 4 et 5 sans préju-
dice des dispositions de l’article
10C.

(1) Le règlement d'application de la Convention définit précisément les garanties annexes facultatives visées par cet article.

113
AVENANT N° 1 REGLEMENT D'APPLICATION

Pour les sinistres dont l'évaluation initiale e) - Sauf accord exprès intervenu entre les
donnée dans le rapport d'expertise est in- assureurs concernés, la Convention
férieure ou égale à 76.224 Euros T.T.C. n'est pas applicable aux sinistres dont
le coût se révèle en cours d'expertise
être inférieur au seuil de l'Avenant n°
1, alors que l'on avait initialement es-
timé qu'il le dépasserait (chapitre 3 de
l'Avenant n° 1).
-

Article 3

OBJET DE LA CONVENTION

L'assureur Dommages-Ouvrage règle l'in- L'assureur Dommages-Ouvrage est tenu


demnité dans les conditions prévues par les d'informer en même temps que le bénéfi-
clauses types figurant en annexe II de l'article ciaire les assureurs de responsabilité de
A 241-1 du Code des Assurances. la position qu'il adopte quant à l'engage-
ment de sa garantie et, le cas échéant, de
l'indemnité qu'il propose. Il en informe
également l’expert pour compte commun.

Il présente, ensuite son recours, dans les


conditions fixées ci-après, aux assureurs de
responsabilité, qui le remboursent au plus
tard dans les trois mois de sa demande.

114
CONVENTION DE REGLEMENT REGLEMENT D'APPLICATION

TITRE II - DOSSIER COMMUN D'INSTRUCTION DE SINISTRE

Article 4

DEFINITION

Les éléments nécessaires au règlement d'un Les assureurs concernés sont les assu-
sinistre susceptible de relever de la présente reurs de responsabilité, garantissant les
Convention sont réunis dans un dossier constructeurs, les sous-traitants, les fabri-
commun d'instruction de sinistre. cants d'E.P.E.R.S. ou les bureaux de
contrôle dont la responsabilité peut, selon
les investigations de l'expert, être recher-
chée.

Le dossier doit permettre à tous les assureurs


concernés (Dommages et responsabilités) de
se prononcer : sur la mise en jeu de leurs
garanties, les responsabilités engagées et le
montant de leurs indemnités respectives.

Article 5

CONTENU DU DOSSIER COMMUN D'INSTRUCTION DE SINISTRE

Il est constitué à partir d'un document type Le dossier commun d'instruction de sinis-
figurant en annexe au règlement d'application tre constitue l'annexe I au présent règle-
de la présente Convention et se compose au ment d'application.
minimum :

1) du rapport préliminaire prévu par les clau-


ses types annexées à l'article A 241-1 du
Code des Assurances.

Ce rapport doit fournir les éléments per-


mettant de décider si les désordres décla-
rés sont bien de la nature de ceux visés à
l'article 2.b. de la présente Convention.

2) Du rapport d'expertise prévu par les clau-


ses types.

3) Des compléments de nature à faire


connaître aux assureurs le mécanisme qui
a conduit à la survenance des désordres.

115
AVENANT N° 1 REGLEMENT D'APPLICATION

TITRE III - EXPERTISE

Article 6

DESIGNATION DES TECHNICIENS POUR L'EXPERTISE

Le dossier de missionnement constitue l'an-


nexe II au présent règlement d'application.

a) Expert a) Expert

L'assureur de dommages saisi d'une dé- Une liste des experts généralistes et une
claration de sinistre procède, tant pour son liste des experts spécialistes sont jointes
propre compte que pour celui des assu- en annexe III au présent règlement d'ap-
reurs de responsabilité, à la désignation plication.
d'un expert, et, éventuellement, de tout
spécialiste souhaitable, choisis parmi ceux La désignation d'un expert par un assu-
recommandés par les assureurs signatai- reur de responsabilité décennale est
res de la présente Convention selon les contraire à la Convention. Une telle dési-
procédures mentionnées à l'article 14. gnation n'est admissible que pour le
compte du constructeur et dans des cas
particuliers et limités ; les conclusions de
cet expert ne sont pas opposables à l'as-
sureur Dommages-Ouvrage.

b) Economiste de la construction b) Economiste de la construction

Au cas où les désordres seraient suscep- Une liste des économistes de la construc-
tibles d'entraîner des travaux de réfection tion est jointe en annexe IV au présent
d'un coût estimé supérieur à 11.433 Eu- règlement d'application.
ros, l'assureur de dommages devra faire
appel à un économiste de la construction,
chargé d'apprécier les quantités et les
coûts en liaison avec l'expert précité. Cet
économiste de la construction est choisi
parmi ceux recommandés par les assu-
reurs signataires de la présente Conven-
tion. Ceux-ci peuvent recommander à ce
titre des personnes figurant sur la liste
d'experts.
L'expert et l’économiste de la construction
désignés pour un même sinistre sont né-
cessairement deux personnes physiques
différentes et appartenant à des Cabinets
différents. Ils devront toujours être des
personnes physiques nommément dési-
gnées et ce, sans préjudice du mode
d'exercice libéral ou salarié de leur pro-
fession.

116
CONVENTION DE REGLEMENT REGLEMENT D'APPLICATION

Article 7

MISSION DE L'EXPERT

Il établit le dossier visé à l'article 5 à l'inten- Il lui appartient d'adresser directement aux
tion de tous les assureurs concernés. Dès constructeurs et aux assureurs de respon-
l'ouverture de ses opérations, il informe les sabilité concernés et en même temps qu'à
intervenants du caractère commun et de la l'assureur Dommages-Ouvrage ses rapports
nature de sa mission, par les convocations préliminaires et définitifs ainsi que leurs
qu'il leur adresse. éventuelles annexes.
L’expert doit mentionner dans ses rap-
ports la source des informations qu’il
communique.
Il dépose le dossier commun d'instruction de Lorsqu'au vu des éléments dont il dispose,
sinistre auprès des assureurs de responsabi- l'expert n'a pas les coordonnées particulières
lité concernés, en même temps qu'il le dé- d'un gestionnaire déterminé, il saisit l'assu-
pose auprès de l'assureur dommages. reur concerné en s'adressant aux personnes
dont la liste figure en annexe V au présent
règlement d'application.

Article 8

HONORAIRES DES TECHNICIENS CHARGES DE L'EXPERTISE

Les honoraires des techniciens sont réglés La lettre type de nomination de l'expert, in-
pour compte commun par l'assureur de cluse dans le dossier de missionnement
dommages à la réception de leurs rap- constituant l'annexe II au présent règlement
ports.(2) d'application, précise que l'expert est dési-
gné et rémunéré à titre commun.
Les notes d'honoraires correspondant aux
missions effectuées dans le cadre de la
Convention doivent être présentées confor-
mément au tableau joint au dossier de mis-
sionnement.

La moitié de leurs honoraires et des frais La répartition des frais d’expertise


d'expertise est incluse dans le recours et ré- concerne exclusivement la mission pour
partie au prorata des versements des assu- compte commun.
reurs de responsabilité. Les prestations complémentaires restent
à la charge du commanditaire de
l’expertise quel qu’il soit.

(2) Le règlement d'application de la Convention fixe les modalités nécessaires pour que le règlement pour compte commun apparaisse bien, matériel-
lement comme étant effectué au nom de tous.
117
AVENANT N° 1 REGLEMENT D'APPLICATION

TITRE IV - PROCEDURE DE REGLEMENT

Article 9

PAIEMENT DU RECOURS

1) Tout assureur de responsabilité ayant dé- 1) L'assureur de responsabilité doit dans le


livré l'attestation obligatoire s'interdit de mois qui suit la réception du rapport pré-
contester l'existence d'un contrat d'assu- liminaire opposer à l’assureur de Dom-
rance comportant des garanties au moins mages-ouvrage les éventuelles excep-
équivalentes à celles figurant dans les tions de garantie .La date de computa-
clauses types annexées à l'article A 241-1 tion de ce délai est la date
du Code des Assurances ; il peut néan- d’expédition. Les litiges relatifs aux ex-
moins soulever les exceptions de garantie ceptions de garantie doivent être portés
qu'il est en mesure de justifier. pour avis devant la commission d'Applica-
tion (prévue à l'article 12 de la Conven-
tion) ; en cas de désaccord persistant, les
différends sont soumis au choix des par-
ties à une formation de la Commission
précitée statuant en qualité d'arbitre
amiable compositeur ou aux tribunaux.

Les prescriptions visées à l'article 2270 du Dans tous les cas où une notification doit
Code Civil sont interrompues par simple être effectuée par lettre recommandée
lettre recommandée avec A.R. entre les avec ou sans A.R., cette procédure peut
Sociétés adhérentes. être remplacée par une télécopie ou un
courriel.

La convocation des constructeurs et de


leurs sous-traitants par l'expert commun
dans le délai biennal ou décennal est in-
terruptrice de la prescription à l'égard de
leurs assureurs. Il en est de même pour
tout constructeur ou sous-traitant présent
à l'expertise.

118
CONVENTION DE REGLEMENT REGLEMENT D'APPLICATION

2) Les assureurs de responsabilité s'interdi- 2) Pour l'application des seuils, l'indemnité


sent de contester la nature des désordres réglée par l'assureur Dommages-Ouvrage
et le montant des réparations, tels qu'ils s'entend hors franchise.
ont été établis par l'assureur Dommages-
Ouvrage, incluant 50 % des honoraires et Le ticket modérateur joue sur l'ensemble
frais d'expertise, sous déduction d'un ticket de l'indemnité (augmentée de la moitié
modérateur de 5 % avec un minimum glo- des honoraires), y compris sur les garan-
bal de 457,35 Euros: toutefois, dans le cas ties facultatives qui entrent dans le champ
où l'indemnité réglée n'atteint pas la de la Convention et peuvent faire l'objet
somme de d'un recours au titre de celle-ci. Le mon-
457,35 Euros, l'assureur de dommages ne tant du ticket modérateur qui est applica-
présente pas de recours et garde à sa ble est celui qui était en vigueur au 1er
charge la totalité des frais et honoraires janvier de l'année de réception de la
d'experts. déclaration de sinistre par l’assureur
Dommages-ouvrage.

Par indemnité, on entend la ou les som-


mes versées, y compris les frais
d’investigation, par l'assureur Domma-
ges-Ouvrage du fait d'une même déclara-
tion.

119
AVENANT N° 1 REGLEMENT D'APPLICATION

Article 9 (suite)
Exemples de calcul du montant des recours
(exprimés en euros 2002)

HYPOTHESE DE DEBOURS DE MONTANT DU RECOURS


L'ASSUREUR D.O. PRESENTE PAR L'ASSUREUR
D.O.

Cas n° 1 Sinistre = 1.000 € Il n'y a pas de recours possible et


Sinistre < 1.288 € Indemnité = 1.000 € cette somme reste à la charge
Honoraires = 300€ de l'assureur D.O.
______
Total = 1300 €

Cas n° 2 Sinistre = 2.000 € Indemnité = 2.000 €


Sinistre > 1.288€ Indemnité = 2.000 € 1/2 honoraires = 150 €
Honoraires = 300 € Ticket modérateur = 1.288€
______ ______
Total = 2.300 € Recours = 862 €

Cas n° 3 Sinistre = 30.000 € Indemnité = 30.000 €


Sinistre > 1.288 € Indemnité = 30.000 € 1/2 honoraires = 1.500 €
Honoraires = 3.000 € Ticket modérateur = 1.575 €
________ _______
Total = 33.000 € Recours = 29.925 €

Cas n° 4 Sinistre = 4.000 € Indemnité = 3.000 €


Sinistre > 1.288€ Franchise = 1.000 € 1/2 honoraires = 500 €
Indemnité = 3.000 € Ticket modérateur = 1.288 €
Honoraires = 1.000 € ______
______ Recours = 2.212 €
Total = 4.000 €

Cas n° 5 Sinistre = 4.000 € Il n'y a pas de recours possible et


Sinistre > 1.288€ Franchise = 3.000 € cette somme reste à la charge
Indemnité = 1.000 € de l'assureur D.O.
Honoraires = 1.000 €
______
Total = 2.000 €

Cas n° 6 Sinistre = 4.288 € Indemnité = 1.288 €


Sinistre > 1.288 € Franchise = 3000 € 1/2 honoraires = 500 €
Indemnité = 1.288 € Ticket modérateur = 1.288 €
Honoraires = 1.000 € ______
______ Recours = 500 €
Total = 2.288 €

Cas n° 7 Sinistre = 4.000 € Il n'y a pas de recours possible et


Sinistre > 1.288 € Franchise = 2.800€ cette somme reste à la charge
Indemnité = 1.200 € de l'assureur D.O.
Honoraires = 300 €
______
Total = 1.500 €

120
CONVENTION DE REGLEMENT REGLEMENT D'APPLICATION

Un exemple de calcul pour la présentation des recours figure dans l'Annexe VII au présent règle-
ment d'application.
Article 9 (suite)

Dans le but d'encourager l'appel au contrôle Le barème est fixé en fonction d'un Contrôle
technique, facteur de prévention, le ticket technique minimum accepté par les assu-
modérateur est porté à : reurs signataires de la Convention. Les
contrôles types reconnus par les assureurs
sont ceux effectués dans le cadre de la Mis-
sion L, telle que définie par le document
technique COPREC
- 12,5 % pour les immeubles d'un coût de Construction.
construction compris entre 152.449 Euros
et 457.347 Euros, L'existence du contrôle dans les conditions
- 15 % pour les immeubles d'un coût de déterminées à l'alinéa précédent suffit à éli-
construction supérieur à 457.347 Euros. miner toute majoration du ticket modérateur
sans qu'il y ait lieu de prendre en considéra-
tion l'influence que ce contrôle a pu avoir sur
lorsque le maître de l'ouvrage n'aura pas fait l'importance du sinistre.
procéder à un contrôle technique, suivant les
modalités minimum fixées au règlement Le coût de construction pris en considération
d'application. est le coût total définitif ou prévisionnel tel
qu'il est connu par l'assureur Dommages-
Ouvrage à la souscription du contrat et tel
qu'il figure aux conditions particulières dudit
contrat.

Pour les immeubles d'un coût de construction Dans la mission pour compte commun qu'il
inférieur à 152.449 Euros, le ticket modéra- effectue, l'expert est tenu de mentionner le
teur est ramené à 3 % avec minimum de coût de construction de l'ouvrage et de pré-
457,35 Euros si le maître de l'ouvrage a fait ciser le type de contrôle effectué.
procéder à un contrôle technique suivant les
modalités minimum fixées au règlement
d'application.

Le ticket modérateur à la charge de l'assu- Les sommes de 152.449 euros et de


reur dommages ne donnera lieu de sa part à 457.347 euros (valeur 1983) s'entendent de
aucun recours auprès du responsable du celles qui étaient applicables lors de l'exer-
sinistre. cice de souscription du contrat.

L’assureur D.O. peut exercer un recours,


sans déduction du ticket modérateur, pour
récupérer la moitié des honoraires qu’il a
déboursés dans le cadre d’une mission pour
compte commun lorsque :

- le constructeur responsable ayant accepté


d’effectuer lui-même les réparations éva-
luées par l’expert à un montant supérieur
au ticket modérateur, aucune indemnité
n’a été versée au maître de l’ouvrage,

121
AVENANT N° 1 REGLEMENT D'APPLICATION

- le constructeur responsable ayant accepté


d’effectuer lui-même les réparations,
même si il a été versé une indemnité infé-
rieure au ticket modérateur, le total du
montant des répa-rations effectuées et de
la somme versée est supérieur au ticket
modérateur.

3) a) Dès qu'il a indemnisé la victime du si- 3) a) Un dossier de recours est joint en an-
nistre, l'assureur de dommages exerce nexe VII au présent règlement d'appli-
son recours auprès des assureurs de cation.
responsabilité en leur demandant de se L’assureur de Dommages-ouvrage
mettre d'accord entre eux sur une ré- dispose d’un délai de 6 mois pour
partition définitive des responsabilités présenter son recours.
et en leur proposant à défaut une venti-
lation provisoire de la charge du rem- Le recours a lieu en une seule fois et
boursement par application du barème ne peut intervenir qu'après que l'assu-
annexé au règlement d'application de la reur Dommages-Ouvrage a procédé
présente Convention (les cas non pré- au règlement total du sinistre (cette rè-
vus au barème étant réglés par analo- gle n'est naturellement pas exclusive
gie). de la possibilité de réouvrir le dossier
en cas d'aggravation du dommage ou
de modification des conditions de sa
réparation, inconnue des parties lors
de l'indemnisation Dommages-
Ouvrage).

L'assureur D.O. présente à l'ensemble


des assureurs de responsabilité un re-
cours global, il ne lui appartient pas de
proposer une répartition autre que
celle qui résulterait du barème s'ils ne
parvenaient pas entre eux à un accord.

Par exception, à ce qui précède, pour L'assureur R.C. doit motiver sa de-
les sinistres d'un montant total supé- mande de saisine de la Commission
rieur à 38.112 Euros, l'application du de Conciliation de manière complète et
barème peut être remplacée par l'avis explicite et doit en tenir informés les
de la Commission de Conciliation pré- autres assureurs R.C. et l'assureur
vue à l'article 13, si un des assureurs Dommages-Ouvrage. Sa demande et
de responsabilité en fait la demande les informations successives peuvent
dans les huit jours du recours. être faites par lettre ou par télex. Le
délai de huit jours expiré, le barème
joint en annexe VIII doit être provisoi-
rement appliqué, sans préjudice pour
l'assureur R.C. de saisir la Commis-
sion de Conciliation ultérieurement et
dans les conditions habituelles.

Les 38.112 Euros (valeur 1983) s'en-


tendent ticket modérateur et franchise
exclus (et hors taxes lorsque l'assuré
bénéficie d'une exonération de T.V.A.).

122
CONVENTION DE REGLEMENT REGLEMENT D'APPLICATION

b) Si un accord est obtenu dans un délai b) En cas de présentation par l'assureur


de deux mois, les assureurs de respon- Dommages-Ouvrage d'une répartition
sabilité règlent dans le délai d'un mois à inégalitaire selon le barème, il appar-
compter de la date de cet accord. tient à celui à la charge duquel le plus
fort remboursement a été affecté de
prendre l'initiative de consulter les au-
tres assureurs R.C..

Si un accord définitif n'est pas obtenu En cas de proposition par l'assureur


dans le même délai, les assureurs de Dommages-Ouvrage d'une répartition
responsabilité règlent néanmoins dans égalitaire selon le barème des respon-
le même délai d'un mois, sur la base du sabilités entre les assureurs R.C., l'ini-
barème ou sur celle de l'avis de la tiative de consulter les autres appar-
Commission si elle a été saisie dans le tient à la partie la plus diligente.
cadre de l'article 9-3 a.

Tout retard de règlement de recours Un modèle de lettre de contestation


donnera lieu, au bénéfice de l'assureur par les assureurs R.C. est jointe en
dommages, au versement d'intérêts de annexe IX au présent règlement d'ap-
retard au taux légal majoré d'un quart plication.
de ce taux, à compter de l'expiration du
délai.

123
AVENANT N° 1 REGLEMENT D'APPLICATION

Article 10

CONTESTATIONS

a) En cas de désaccord sur la répartition des a) Procédure de répartition des responsabili-


responsabilités (article 9-3), la répartition tés entre les assureurs concernés :
du versement, lequel est acquis à titre dé-
finitif à l'assureur de dommages désinté- S'il est constaté qu'en cas d'application
ressé de ce fait, n'est que provisoire entre du barème, l'un des assureurs devrait
assureurs de responsabilité. supporter une part de remboursement
supérieure à celles qui incomberaient aux
autres, il lui appartient de prendre l'initia-
tive de les consulter. Dans tous les autres
cas - répartition égalitaire entre deux ou
plusieurs assureurs de la totalité du rem-
boursement ou des parts les plus impor-
tantes - cette initiative appartient à la par-
tie la plus diligente.

Une procédure d'escalade doit alors être


obligatoirement suivie pour la recherche
d'un accord amiable de répartition entre
les assureurs concernés :

♦ tentative de négociation entre les ges-


tionnaires de sinistres ;
♦ en cas d'échec de cette négociation, li-
tige porté au niveau des responsables
de sinistres dont la liste est jointe en
annexe X au présent règlement d'ap-
plication.

Ceux-ci s'obligent, lorsqu'il a été fait appli- Dans le cas où un accord n'a pu être
cation du barème, à porter leur différend, à trouvé au niveau des responsables de si-
l'initiative de la partie la plus diligente, de- nistres, les assureurs concernés honorent
vant la Commission de Conciliation prévue en application de la répartition résultant
à l'article 13. Celle-ci fera connaître son du barème le recours qui leur a été pré-
avis dans les deux mois de sa saisine. senté.
La Commission de Conciliation peut, une
fois l'assureur Dommages-Ouvrage rem-
boursé, être saisie par le responsable de
sinistre le plus diligent. Le dossier de sai-
sine qui doit être adressé au plus tard
dans l'année qui suit la présentation du
recours de l'assureur Dommages-
Ouvrage, doit être motivé et doit concer-
ner un sinistre déclaré pour lequel l'assu-
reur concerné à participé en application
du barème

La Commission demande à chaque partie


un mémoire qui doit lui être transmis par
l'un des responsables de sinistres préci-
tés.

124
CONVENTION DE REGLEMENT REGLEMENT D'APPLICATION

Le responsable de sinistres de l'assureur


dont la position est contestée doit être
saisi au moins trois mois avant l'expiration
du délai précité d'un an par la société ad-
verse et doit répondre dans un délai de
deux mois.

b) En cas de désaccord persistant, les par- b) Le délai de forclusion pour la saisine du


ties pourront saisir unanimement le Comité Comité d'Arbitrage est fixé à six mois
d'Arbitrage visé à l'article 13 ou les tribu- après la notification de l'avis de la Com-
naux ; il est entendu que la partie qui suc- mission de Conciliation.
combera devra, lors de l'apurement des
comptes, un intérêt au taux légal majoré
d'un quart de ce taux, calculé de la date
du versement à l'assureur de dommages à
la date de reversement par la partie per-
dante.

Les parties s'interdisent de demander un


supplément de dommages et intérêts au-
delà des intérêts prévus par la Conven-
tion.

c) Au cas exceptionnel d'abus manifeste de c) Les assureurs de responsabilité civile


l'assureur dommages quant à l'apprécia- s'interdisent de saisir la Commission de
tion de la nature décennale des désordres Conciliation ou les tribunaux dans le cas
ou des travaux de réfection en dépit des où la contestation, fondée sur un préten-
réserves motivées qui auraient été formu- du abus manifeste, ne présente pas d'in-
lées par les assureurs de responsabilité térêt pour eux, par exemple lorsqu'ils se-
en temps utile (compte tenu des disposi- raient conduits à régler le sinistre au titre
tions de l'annexe II à l'article A 241-1 du d'un contrat de responsabilité civile géné-
Code des Assurances), ces derniers pour- rale plutôt qu'au titre d'un contrat de res-
raient porter conjointement le différend ponsabilité civile décennale en cause.
devant la Commission d'Application de la
Convention (prévue à l'article 12) pour avis La Commission ne peut être saisie après
et en cas de désaccord persistant, soit de- l'expiration du délai d'un an courant à
vant une formation de cette Commission compter de la réception du recours de
statuant en qualité d'arbitre amiable com- l'assureur Dommages-Ouvrage (la saisine
positeur, soit devant les tribunaux. intervient à la suite de la procédure d'es-
calade prévue à l'article 10-a).

Cette procédure n'entravera pas le dérou-


lement normal de la Convention ; il y aura
lieu, le cas échéant, à restitution du rè-
glement, effectué par les assureurs de
responsabilité.

Cette restitution portera intérêt au taux lé-


gal majoré d'un quart de ce taux et calculé
de la date du versement à l'assureur
dommages à la date de la restitution.

125
AVENANT N° 1 REGLEMENT D'APPLICATION

TITRE V - DISPOSITIONS DIVERSES

Article 11

CAS PARTICULIERS

a) En cas d'absence d'assurance Domma- a) La Convention doit être appliquée dès


ges-Ouvrage, la présente Convention ne lors qu'un contrat Dommages-Ouvrage
joue pas. est mis en jeu par un assuré.

b) Au cas où l'assureur Dommages-Ouvrage b) Par Convention, il faut entendre la pré-


en cause n'aurait pas signé la présente sente Convention, le règlement d'applica-
Convention, les assureurs de responsabili- tion et ses annexes.
té signataires ne seront tenus à aucune
obligation découlant de la Convention en-
vers lui, ni entre eux.

c) En cas d'absence d'assurance de respon- c) Il est rappelé que l'assureur responsabili-


sabilité d'un intervenant qui se serait sous- té civile ne peut invoquer une insuffisance
trait à l'obligation légale d'assurance. de garantie lorsque l'indemnité mise à sa
charge n'excède pas le montant de ga-
rantie qu'il a accordé.

En cas d'insuffisance de la garantie sous- En cas d'application de la règle propor-


crite, ou d'exception de garantie. tionnelle pour insuffisance de garantie, le
recours hors convention que l'assureur
Dommages-Ouvrage peut exercer ne
com-prend pas le ticket modérateur appli-
qué au titre de la Convention.

Au cas où un assureur de responsabilité


en cause n'aurait pas signé la Convention.

L'assureur Dommages-Ouvrage devra re- En cas de recours judiciaire, l'assureur


courir hors Convention pour la partie d'in- Dommages-Ouvrage doit préciser que
demnité concernée qu'il conserve à sa son action est limitée dans le montant des
charge. demandes dans la mesure où il a déjà été
désintéressé par les assureurs responsa-
bilité civile.

Il participe à sa demande aux procédures


définies par la Convention pour la réparti-
tion des responsabilités, se substituant à
l'intervenant non assuré ou incomplète-
ment assuré ou à l'assureur non signa-
taire.

Les modalités d'application du présent ar-


ticle seront, s'il y a lieu, déterminées dans
le règlement d'application de la présente
Convention.

126
CONVENTION DE REGLEMENT REGLEMENT D'APPLICATION

Toutefois cet alinéa c ne s'applique pas au


cas d'un sous-traitant non assuré ou sous-
assuré.
Lorsque la part subsistant à la charge de
l'assureur Dommages-Ouvrage à la suite
d'une décision de justice est inférieure à
celle qui a été arrêtée par application de
la Convention, l'assureur Dommages-
Ouvrage fait son affaire personnelle de
cette différence.

Article 12

INTERPRETATION DE LA CONVENTION : COMMISSION D'APPLICATION

Les assureurs signataires désignent une


Commission d'Application chargée de veiller
à l'application de la Convention. Cette Com-
mission, qui élira son Président en son sein,
réunira les représentants des secteurs de
l'assurance construction, à raison de :

♦ onze membres pour les sociétés adhé-


rentes de la FFSA,
♦ deux membres pour les sociétés adhé-
rentes du GEMA.

La Commission mettra au point les instruc- La Commission d'Application désignera les


tions pratiques d'application de la convention, membres de la Commission Expertise.
y compris les modalités d'établissement de la Celle-ci est chargée d'étudier les questions
liste visée à l'article 14, sous la forme d'un relatives à l'expertise et aux experts et de
règlement d'application et leur apportera les rencontrer ces derniers périodiquement dans
modifications qui se révéleraient nécessaires le cadre de réunion de concertation.
(elle rédigera notamment le modèle de dos-
sier commun d'instruction de sinistre et le
barème prévu à l'article 9-3 qui seront an-
nexés au règlement d'application de la pré-
sente Convention).

Les assureurs signataires s'engagent à saisir La Commission est saisie par lettre adressée
la Commission de toutes les difficultés qu'ils à son Président.
pourraient rencontrer dans l'application de la
Convention, en lui communiquant toutes les La Commission délègue à la Commission de
informations utiles. La Commission donnera Conciliation (Cf. art. 13) le pouvoir d'interpré-
son interprétation de la Convention. tation de la Convention, lorsque cette inter-
prétation est nécessaire pour statuer sur une
affaire.

127
AVENANT N° 1 REGLEMENT D'APPLICATION

Article 13

CONCILIATION - ARBITRAGE

La Commission d'Application désignera les La Commission de Conciliation élit en son


membres d'une Commission de Conciliation. sein le Président qui est membre de la
CACRAC.

Celle-ci donnera un avis sur toutes les ques- La Commission de Conciliation est convo-
tions, notamment sur les contestations sur la quée à la demande de son Président et au
répartition des responsabilités ou celles rela- moins tous les deux mois en séance plénière
tives aux insuffisances ou exceptions de ga- pour examiner les affaires qui lui sont sou-
rantie, qui lui seront soumises lorsqu'un ac- mises.
cord n'aura pu intervenir entre les assureurs
signataires.
Outre les cas prévus par l’article 10, la
commission de conciliation peut égale-
ment être saisie par tous les assureurs
signataires au moyen d’une procédure
simplifiée dénommée « saisine éclair ».
La « saisine éclair » porte sur un sujet
précis relatif à l’application de la conven-
tion
L’assureur Dommages-ouvrage ou de
responsabilité qui saisit la commission
formule le point de désaccord et la ques-
tion posée à la Commission par rapport à
un texte de référence de la convention.
La Commission dispose d’un délai de
deux mois pour se prononcer.

La Commission est libre de ses méthodes


de travail et d'investigation ; elle peut discré-
tionnairement décider de consulter des ex-
perts et d'entendre les parties.

En cas de partage des voix, celle du Prési-


dent est prépondérante.

La Commission d'Application pourra, à la


demande unanime des parties en cause, dé-
signer les membres d'un Comité d'Arbitrage.

128
CONVENTION DE REGLEMENT REGLEMENT D'APPLICATION

Article 14

LISTE D'EXPERTS ET D’ECONOMISTES DE LA CONSTRUCTION

Les experts et économistes de la cons- Les experts candidats devront répondre aux
truction sont choisis au sein de la liste conditions des Règles de qualification
établie selon les règles de qualification. CRAC.

Les modalités d'établissement de la liste Les modalités d’inscription et de retrait sur la


d'experts et des économistes de la cons- liste sont prévues par les Règles de qualifi-
truction, ainsi que des retraits éventuels, cation en vigueur.
sont définies par le règlement d'applica-
tion de la présente Convention.

Article 15

REEVALUATION

Tous les termes fixés exprimés en euros Les sommes visées par la présente Conven-
dans la présente Convention sont indexés sur tion sont réévaluées par la Commission
l'indice BT 01. La Commission d'Application d'Application pour le 1er janvier de chaque
les réévalue en conséquence annuellement. année et en fonction du dernier indice BT 01
connu.

129
AVENANT N° 1 REGLEMENT D'APPLICATION

Article 16

DUREE DE LA CONVENTION - ADHESIONS - RETRAITS

La Convention prend effet à compter du 1er


janvier 1983 pour une période se terminant le
31 décembre 1984.
Au delà du 31 décembre 1984, la Convention
se renouvellera chaque année par tacite re-
conduction.

Les sociétés d’assurances adhérentes de


la FFSA adhérent obligatoirement à la
Convention lorsqu’elles sont concernées
par les risques qui s’y attachent.

Les sociétés d’assurances non adhéren-


tes de la FFSA peuvent adhérer individuel-
lement à la Convention à la condition
qu’elles soient agréées pour couvrir les
risques de l’assurance construction en
France. Les demandes d’adhésion doivent
être adressées à l’organisme en charge du
secrétariat de la Convention4.
Les nouvelles adhésions prennent effet à
la date figurant sur la circulaire diffusée
par la Commission d’Application.
Les demandes de retrait d'adhésion doi-
vent être adressées au secrétariat de la
Convention qui en informe les autres so-
ciétés adhérentes. Cette dénonciation
prend effet à la date de sa réception par le
secrétariat de la Convention.

Nonobstant son retrait, toute société adhé-


rente restera tenue d'appliquer la Convention
jusqu'au complet règlement des sinistres en-
trant dans son champ, quelle que soit leur
date de survenance, dès lors qu'ils sont rela-
tifs à des chantiers ouverts antérieurement à
la date d'effet de son retrait et pendant la
période de validité de la Convention.

4 GCA, secrétariat de la Commission d’Application de la Crac, 1 rue Jules Lefebvre, 75009 PARIS.

130
131
AVENANT N° 1 REGLEMENT D'APPLICATION

AVENANT N° 1
A LA CONVENTION DE REGLEMENT ASSURANCE CONSTRUCTION
ETABLIE EN 1983

OBJECTIFS

Les assureurs construction ont acquis en 1994 une expérience de dix


ans de pratique de la Convention. Bien que cette expérience soit globa-
lement satisfaisante, ils ont analysé les éléments statistiques communs
relatifs à la Convention, ainsi que les causes de la dérive des résultats
de la branche construction, afin d'améliorer les procédures de règlement
des sinistres avec un objectif principalement économique.

Outre le relèvement du seuil du ticket modérateur, les principales évolu-


tions portent sur l'allégement de l'expertise et de la gestion des sinistres
d'un faible montant et des déclarations de sinistres sans suite (70 % des
montants inférieurs au ticket modérateur), ainsi que sur un traitement
plus approprié des sinistres d'un coût élevé, en limitant le contentieux.

131
CHAPITRE 1

PREAMBULE

Certaines dispositions de la Convention de Rè-


glement Assurance Construction et de son règle-
ment d'application sont modifiées par le présent
avenant.

Les entreprises d'assurance, signataires de l'ave-


nant, s'accordent sur les modifications suivantes :

1.1 Le montant minimum du ticket modérateur est


porté à :
- 990,92 Euros pour les sinistres déclarés
entre le 1er janvier et le 31 décembre 1995,
- 1 067,14 Euros pour les sinistres déclarés
entre le 1er janvier et le 31 décembre 1996,
- 1 143,37 Euros pour les sinistres déclarés à
compter du 1er janvier 1997.

1.2 Par dérogation à l'article 2 d de la Convention,


les sinistres d'un montant supérieur à 76 224
Euros TTC. sont traités suivant les disposi-
tions du chapitre 3 du présent avenant.

1.3 Les montants visés aux paragraphes 1.1 et Toutefois, cette réévaluation n'interviendra qu'à
1.2 ci-dessus sont réévalués par la Commis- compter du 1er janvier 1998 pour le montant
sion d'Application pour le 1er janvier de cha- minimum du ticket modérateur.
que année et en fonction du dernier indice BT
01 connu.

1.4 Les dispositions relatives aux procédures pré-


vues aux chapitres 2 et 3 ci-dessous, entrent
en vigueur pour les sinistres déclarés à comp-
ter du 1er janvier 1995.

132
PROCEDURE D'EXPERTISE ET DE REGLEMENT ACCELERE DES SINISTRES DONT
LE COUT PREVISIBLE NE DEPASSE PAS LE MONTANT DU TICKET MODERATEUR

2.1 - PRINCIPES
2.1.1 Cette procédure est mise en oeuvre lorsqu'il
est estimé que le coût du sinistre sera nul ou
inférieur au montant du ticket modérateur.

2.1.2 L'expert établira alors un rapport unique


permettant à l'assureur de dommages, avant
l'expiration du délai de 60 jours à compter de
la réception de la déclaration de sinistre, de
prendre position sur la garantie et, si celle-ci
est acquise, de procéder au règlement de
l'indemnité.

2.2 - MODALITES

2.2.1 L'expert désigné par l'assureur de domma- Pour une bonne instruction de son dossier,
ges doit donc, au reçu de sa mission, se po- l'expert doit décider de l'opportunité de convo-
sitionner par rapport au niveau du ticket mo- quer ou non le ou les intervenants concernés
dérateur et, sauf instructions contraires de par le sinistre.
l'assureur de dommages, mettre en oeuvre
une procédure d'expertise et de règlement
accélérée des sinistres s'il estime que le coût
du sinistre sera nul ou inférieur au montant
du ticket modérateur.

2.2.2 Par dérogation à l'article 5 du titre II de la


Convention et de son Règlement d'Applica-
tion, le dossier d'instruction de sinistre est
constitué d'un rapport unique contenant
dans une première partie les éléments per-
mettant de décider si les désordres sont bien
de la nature de ceux visés à l'article 2.b de la
Convention et, dans une deuxième partie
distincte, une évaluation du coût des travaux
de réparation.

2.2.3 Par dérogation à l'article 7 du titre II de la


Convention et de son Règlement d'Applica-
tion, l'expert établit le rapport unique à l'in-
tention de l'assureur de dommages et ne
l'adresse donc qu'à ce dernier.

2.2.4 Par dérogation à l'article 3 du titre I de la


Convention et de son Règlement d'Applica-
tion, il n'est pas fait obligation à l'assureur de
dommages d'informer les assureurs de res-
ponsabilité de la position qu'il adopte quant à
l'engagement de sa garantie et le cas
échéant de l'indemnité qu'il propose.

133
CHAPITRE 3

PROCEDURE RELATIVE AUX SINISTRES D'UN MONTANT SUPERIEUR A 76 224 EUROS

3.1 - PRINCIPES

3.1.1 Lorsqu'il apparaît, du fait du montant de la - Le dépassement du seuil peut-être constaté


réclamation ou bien à dire d'expert, que le à tout moment de l'instruction du dossier.
montant des travaux de réparation est supé- - L’assureur Dommages-ouvrage doit le no-
rieur à 76 224 Euros TTC (valeur au 1er jan- tifier immédiatement aux assureurs de
vier 1995), les articles de la Convention et responsabilité concernés par télécopie
de son règlement d'application ne s'appli- ou courriel.
quent pas et il est fait application des dispo-
sitions du présent chapitre, sauf si l'ensem- - L'Avenant reste applicable aux sinistres dont
ble des assureurs concernés conviennent de le coût se révèle en cours d'expertise infé-
suivre les règles prévues par la Convention. rieur au seuil, alors que l'on avait initialement
estimé qu'il le dépasserait, à moins que l'en-
semble des assureurs concernés ne décide
d'appliquer les articles de la Convention.
- Si un ou plusieurs des assureurs concernés
proposent d'appliquer les articles de la
Convention, l'assureur de dommages doit
obtenir l'accord exprès de tous les assureurs
concernés. Dans ce cas, les dispositions de
la Convention s'appliquent dans leur intégra-
lité. A défaut d'accord exprès, une expertise
unique ne constitue pas à elle seule, une dé-
rogation à l'application de l'Avenant.

3.1.2 Les assureurs de dommages ou de respon-


sabilité signataires de l'avenant s'interdisent
d'assigner en justice avant la mise en oeuvre
de la procédure de concertation.

3.1.3 Chaque fois qu'une contestation est soule- La contestation d'un assureur de responsabilité
vée, la procédure de concertation est re- peut porter sur le caractère décennal du sinistre
quise. Tous les assureurs concernés s'obli- ou sur l'application des garanties de son contrat
gent à participer à la réunion de concerta- de responsabilité. Elle doit être expresse et
tion. L'assureur non représenté à la réunion motivée.
s'incline devant les décisions intervenues. La désignation d'un expert ne constitue pas en
soi une contestation.

3.1.4 Les prescriptions visées à l'article 2270 du


Code Civil sont interrompues par simple let-
tre recommandée avec A.R. entre les socié-
tés adhérentes.

134
3.2 - EXPERTISES ET CONCERTATION

3.2.1 L'expert désigné par l'assureur de domma-


ges convoque à une réunion d'expertise tous
les constructeurs concernés, il informe les
assureurs dès qu'il en a connaissance et au
plus tard au moment de l'envoi du rapport
préliminaire de l'estimation du coût des répa-
rations dès lors qu'il y a dépassement par
rapport au montant de sinistre visé par le
présent chapitre.

3.2.2 L'expert adresse en recommandé dans les


meilleurs délais le rapport préliminaire aux
assureurs des constructeurs, locateurs d'ou-
vrage et sous-traitants connus. Il saisit, à cet
effet, par télécopie les représentants des so-
ciétés figurant sur la liste des personnes ha-
bilitées (annexe A à l'avenant). Il les rensei-
gne également sur l'obtention d'un report de
délai tel que prévu par l'article L 242-1 du
Code des Assurances.

3.2.3 A compter de la réception du rapport préli- - A l'expiration du délai de 20 jours, l'assureur


minaire, les assureurs de responsabilité dis- de dommages informe l'ensemble des assu-
posent d'un délai de 20 jours pour soulever reurs de responsabilité des positions respec-
une contestation et/ou pour informer par let- tives des uns et des autres et des désigna-
tre recommandée l'assureur de dommages tions éventuelles d'experts.
de leur décision de désigner leur propre ex- - Si au moment du constat du dépassement
pert. de seuil, le délai de 20 jours est écoulé, les
assureurs de responsabilité peuvent dési-
gner un expert mais uniquement pour une
discussion sur le quantum et les responsabi-
lités avant le dépôt du rapport définitif de
l'expert.

3.2.4 A l'expiration de ce délai, le silence d'un as-


sureur de responsabilité vaut renonciation à
contester le caractère décennal des désor-
dres et à soulever un refus de garantie et
marque la poursuite de l'expertise diligentée
par l'expert désigné par l'assureur de dom-
mages pour le compte de cet assureur de
responsabilité.

3.2.5 Si une contestation est soulevée, une A l'issue de la réunion, les parties peuvent
concertation peut être engagée à ce stade à convenir d'un nouveau délai pour se concerter
l'initiative de l'assureur le plus intéressé (gé- (cf § 3.2.10).
néralement l'assureur de dommages).

135
3.2.6 Si la concertation sur la contestation néces-
site d'avoir connaissance des rapports des
experts désignés par les assureurs de res-
ponsabilité, la réunion est fixée après la date
de dépôt des rapports ou au plus tard quinze
jours avant la date à laquelle l'assureur de
dommages doit faire son offre d'indemnité au
maître de l'ouvrage.

3.2.7 Les experts désignés par l'assureur de


dommages et les assureurs de responsabili-
té doivent s'attacher à prendre les mesures
nécessaires à la conservation des preuves.

− Les experts sont invités à rechercher un


accord sur le plan technique et sur le coût
des travaux de réparation. Ils s'obligent à
se communiquer réciproquement l'en-
semble des pièces de leur dossier et leurs
conclusions.

− Chaque expert est tenu d'indiquer dans


son rapport les points d'accord et les
points de désaccord constatés entre eux.
Les points de désaccord font obligatoire-
ment l'objet d'un argumentaire détaillé sur
les différents points de vue.

3.2.8 A l'occasion de chaque réunion de concerta-


tion, les assureurs concernés sont tenus de
s'y faire représenter par des personnes habi-
litées ayant pouvoir de décision et d'enga-
gement pour leur société. Une liste des re-
présentants des sociétés (au moins deux par
société) habilitées à engager la procédure
de concertation ou bien à être saisis dans le
cadre de cette procédure est établie par le
secrétariat de la CRAC ; elle constitue l'an-
nexe A à l'avenant. Les personnes dési-
gnées pour participer aux réunions de
concertation ont le pouvoir de décision et
d'engagement pour leur société.

3.2.9 Le représentant de la société, à l'initiative de Si à titre exceptionnel, la personne habilitée


laquelle une réunion de concertation est de- d'une entreprise d'assurance, estime néces-
mandée, contacte les personnes habilitées saire de se faire assister de son propre expert,
des autres sociétés concernées et recherche elle doit en aviser préalablement l'ensemble
des dates de réunion. Il les saisit ensuite, des personnes convo-quées à la réunion.
par l'envoi d'une demande circonstanciée,
de l'organisation de la réunion de concerta-
tion. L'imprimé de la procédure de concerta-
tion constitue l'annexe B à l'avenant. La so-
ciété ayant pris l'initiative de la procédure
fixe la date de réunion et procède à la
convocation des assureurs.

136
3.2.10 Chaque réunion de concertation se termine
par un accord transactionnel ou un constat
de désaccord sur les points soumis à dis-
cussion. Lors du constat de désaccord, les
parties s'obligent à indiquer si elles choisis-
sent la voie de l'arbitrage ou celle judiciaire.
Dans ce dernier cas, elles s'interdisent de Au moment du constat de désaccord, les assu-
produire le rapport circonstancé annexé au reurs concernés ont la possibilité de saisir à
constat de désaccord. titre consultatif la Commission de Conciliation.

137
3.3 - ARBITRAGE

3.3.1 Si les parties au litige décident de soumettre


celui-ci à l'arbitrage d'une ou de trois per-
sonnes, elles rédigent un compromis qui dé-
termine l'objet du litige.

3.3.2 Les parties désignent un ou plusieurs arbi-


tres soit directement, soit en se référant à la
liste indicative des arbitres, établie par la
Commission d'Application et qui constitue
l'annexe C à l'avenant n° 1. Le nom du ou
des arbitres désignés est mentionné sur le
compromis.

3.3.3 La mission d'arbitrage est confiée à un ou


plusieurs arbitres acceptés à l'unanimité. Le
compromis fixe le délai dans lequel est ren-
due la sentence.

3.3.4 En cas de difficulté relative à la désignation


des arbitres, le Président du Tribunal de
Grande Instance de Paris est compétent
pour la résoudre, à condition expresse que
les arbitres soient choisis sur la liste.

3.3.5 Le ou les arbitres désignés statuent comme


amiable compositeur. S'il s'agit d'un collège
d'arbitres, celui-ci procède en son sein à la
désignation du Président et du rédacteur de
la sentence.

3.3.6 La sentence arbitrale, rendue à la majorité


des voix, s'il y a plusieurs arbitres, doit expo-
ser succinctement les prétentions des par-
ties et leurs moyens. La décision doit être
motivée.

3.3.7 La sentence arbitrale contient l'indication du


nom de l'affaire, du nom des parties et du
nom des arbitres. Elle doit être datée et si-
gnée par les arbitres qui l'adressent ensuite
aux parties au litige ainsi qu'au secrétariat de
la CRAC.

Fait à Paris, Mise à jour du R.A.P.


le 26 septembre 1994

NB : Les échanges de correspondances relatifs aux dispositions du chapitre 3 se font


par télécopie.

138
NOTES

ET

RECOMMANDATIONS

FFSA/GEMA
(sauf note n°7)

139
1 EFFETS DE LA SUBROGATION ET DES RENONCIATIONS A
RECOURS

NOTE DE LA COMMISSION DES AFFAIRES JURIDIQUES *

Les arrêts ci-joints (1) du 8 décembre 1993 et du 26 mai 1993 de la 1ère chambre civile de la
Cour de Cassation modifient la jurisprudence sur les effets de la subrogation et des renoncia-
tions à recours.

Suivant le principe affirmé par la 1ère chambre civile dans l'arrêt du 26 mai 1993, les renoncia-
tions consenties par les assureurs et les assurés ont les mêmes effets en ce qu'elles ne béné-
ficient qu'à ceux qui sont expressément désignés comme étant les bénéficiaires.

Cet arrêt modifie la jurisprudence qui, depuis 1988, traite différemment les renonciations con-
senties par les assureurs et les assurés - jurisprudence exposée dans une note du 15 février
1989 de la Commission des Affaires Juridiques.

La Cour de Cassation a opéré un revirement sur les effets de l'article L 121-12, alinéa 3 du
Code des Assurances en affirmant, dans un arrêt du 8 décembre 1993, que l'immunité édictée
par cet alinéa ne bénéficie qu'aux personnes visées par ce texte et non à leurs assureurs de
responsabilité.

Il convient donc de fixer la position de la profession au regard des solutions nouvelles déga-
gées par ces arrêts.

1. LES RENONCIATIONS A RECOURS

1.1. La jurisprudence antérieure

Les renonciations depuis deux arrêts des 5 et 20 juillet 1988 étaient caractérisées par un trai-
tement différencié suivant qu'il s'agissait de renonciations consenties par les assureurs ou par
les assurés.

a) Les renonciations consenties par les assureurs

Selon l'ancienne jurisprudence, les renonciations consenties par les assureurs dans les
contrats d'assurances en faveur d'un tiers responsable (tiers par rapport au contrat d'assu-
rance) interdisent à l'assureur ayant indemnisé son assuré de recourir contre l'assureur du
responsable, sauf mention spéciale réservant un tel recours... (Cass. civ. 1ère - 5 juillet 1988 -
MAIF/UAP - 4 novembre 1992 - La Concorde c/ La Macif et autres).

* Note du 13 avril 1994 faisant suite à la jurisprudence récente dans ce domaine ; elle se substitue à la note du
15 février 1989 figurant dans l'ancien recueil intitulé "Effets des renonciations à recours consenties par les assureurs et
les assurés".
(1) Les arrêts ne figurent pas dans le "recueil".
140
b) Les renonciations consenties par les assurés

Depuis un arrêt du 20 juillet 1988 de la 1ère chambre civile, un assuré (et l'assureur subrogé
dans ses droits), qui a renoncé à obtenir réparation de son cocontractant, n'a pas renoncé à
l'exercice de l'action directe contre l'assureur de celui-ci.

Dans la note du 15 février 1989, la Commission des Affaires Juridiques a pris acte de la nou-
velle jurisprudence inaugurée par l'arrêt du 20 juillet 1988/

La victime qui a renoncé à recourir contre son cocontractant n'a pas renoncé à son droit à
réparation et conserve un recours contre un assureur qui garantit la responsabilité de l'auteur
du dommage et qui n'est pas bénéficiaire de la renonciation à recours consentie par la victime.

Les observations contenues dans la note du 15 février 1989 sur la solution retenue par l'arrêt
du 20 juillet conservent leur intérêt.

1.2. Les renonciations à recours après l'arrêt du 26 mai 1993

a) La solution retenue : nouveauté

Après l'arrêt du 26 mai 1993, il semble acquis que désormais les renonciations des assureurs
sont interprétées strictement comme celles des assurés.

Ainsi, non seulement la Cour de Cassation ne reprend pas l'exigence d'une mention "sauf as-
surance", mais relève au contraire que l'assureur du propriétaire n'avait pas expressément
renoncé contre l'assureur du locataire.

La Cour de Cassation affirme ainsi le principe qui justifie la cassation :


"Mais attendu que la clause de renonciation à tout recours contre la personne responsable
d'un dommage n'emporte pas, sauf stipulation contraire, renonciation à recourir contre l'assu-
reur du responsable".

b) Les conséquences pratiques

1. La rédaction des clauses de renonciation

Sauf revirement de jurisprudence, la mention "sauf assurance" n'a plus d'intérêt lorsque l'assu-
reur a l'intention de conserver son recours contre l'assureur du responsable.

Lorsque l'assureur et l'assuré décident de renoncer à tout recours contre le responsable et


son assureur, il convient de répercuter ces renonciations en désignant expressément les bé-
néficiaires des renonciations aussi bien dans le contrat entre assurés (bail commercial ou pro-
fessionnel, contrat de dépôt...) que dans le contrat d'assurance.

2. Les recours

Il ne paraît pas possible d'appliquer une autre solution que celle qui a été adoptée par l'arrêt
du 26 mai 1993. En l'état actuel de la jurisprudence, il convient de considérer que seul bénéfi-
cie d'une clause de renonciation à recours celui que cette clause désigne comme étant le bé-
néficiaire.

Il convient de noter que ce tableau à lecture directe des renonciations croisées assureurs et
assurés qui figure dans le recueil des textes et conventions et dans la Convention CIDE COP
ne tient pas compte de l'arrêt du 26 mai 1993.

141
L'intérêt des Conventions de la FFSA (APSAD) du 13 janvier 1987 et 27 juin 1989 édictant
certaines règles applicables au règlement des sinistres en cas d'assurance pour compte de
qui il appartiendra, n'est que renforcé par l'arrêt du 26 mai 1993 puisqu'il généralise la solution
inaugurée par l'arrêt du 20 juillet 1988 qui avait suscité ces conventions.

2. SUBROGATION ET APPLICATION DU TROISIEME ALINEA DE L'ARTICLE L 121-12


DU CODE DES ASSURANCES

Selon le troisième alinéa de l'article L 121-12 du Code des Assurances, l'assureur qui a payé
l'indemnité d'assurance n'a aucun recours contre les enfants, descendants, ascendants, alliés
en ligne directe, préposés, employés, ouvriers ou domestiques, et généralement toute per-
sonne vivant au foyer de l'assuré, sauf le cas de malveillance commis par une de ces person-
nes..

2.1. La jurisprudence antérieure

Jusqu'à l'arrêt, ci-joint, du 8 décembre 1993 de la 1ère chambre civile, la Cour de Cassation
est restée fidèle au principe selon lequel le refus de tout recours contre le tiers responsable,
édicté par le 3ème alinéa par dérogation au premier alinéa de cet article L 121-12, s'étend
nécessairement à l'assureur de ce tiers (voir note APSAIRD du 21 août 1970 - Cass. civ –
28 octobre 1947 - RGAT 1947 - 384 - Cass. 1ère chambre civile - 28 avril 1970 - RGAT 1970 -
68 - JCP 1970 IV - page 157. Voir aussi sentences S93.06 - DJ 66 - page 93 et S89.16 - DJ
59 - page 41).

2.2. Le revirement de jurisprudence

a) La nouvelle solution

La Cour de Cassation a rendu le 8 décembre 1993 un arrêt de principe dans lequel elle af-
firme :

"Mais attendu que l'immunité édictée par le 3ème alinéa de l'article L 121-12 du Code des
Assurances ne bénéficie qu'aux personnes visées au texte et ne fait pas obstacle à l'exercice,
par l'assureur qui a indemnisé la victime, de son recours subrogatoire contre l'assureur de
responsabilité de l'une de ces personnes".

Ainsi, au principe posé par le 1er alinéa de l'article L 121-12 du recours de l'assureur qui a
payé l'indemnité contre le tiers responsable, la restriction ou la privation de l'exercice de ce
recours édictée par le 3ème alinéa ne bénéficie qu'aux personnes visées par ce texte.

b) Conséquence (1)

Les assureurs ayant indemnisé leurs assurés peuvent désormais exercer des recours subro-
gatoires contre les assureurs de responsabilité des personnes citées par le troisième alinéa de
l'article L 121-12.





(1) Voir la convention 3.4 relative à l'application de la nouvelle jurisprudence concernant l'article L 121-12, alinéa 3 du Code
des Assurances.
142
2 RESPONSABILITE DU LOCATAIRE D'UN APPARTEMENT EN
COPROPRIETE QUAND LE BAILLEUR EST PROPRIETAIRE DE
PLUSIEURS APPARTEMENTS

NOTE DE LA COMMISSION DES AFFAIRES JURIDIQUES *

Le preneur d'un appartement en copropriété ne peut être responsable que des dommages
d'incendie occasionnés à l'appartement de son propriétaire, c'est-à-dire des parties privatives
et de la proportion de millièmes correspondant à sa part dans les parties communes.

Quid si le propriétaire possède dans une même construction plusieurs appartements ? Les
dispositions de l'article 1734 sont-elles applicables ?

La Commission des Affaires Juridiques ne le pense pas : en effet, s'agissant d'une coproprié-
té, les lots constituent des propriétés distinctes, séparées les unes des autres.

La majorité de la doctrine et notamment Mme Edith Kischinewsky-Proquisse, MM. Givord et


Giverson considèrent "... qu'il y a lieu d'écarter les dispositions de l'article 1734 du Code Civil
en tant qu'elles affirment la responsabilité collective de tous les locataires, en raison de l'indé-
pendance respective de chaque lot en copropriété. Chaque lot loué doit être considéré comme
formant un immeuble indépendant... Aucun rapport n'existe en effet entre le locataire d'une
fraction divise et celui d'un lot appartenant à un autre copropriétaire. En conséquence, la
preuve établie par un locataire que le feu n'a pas pris naissance chez lui, ne saurait accroître
la charge éventuelle d'une autre fraction de ce même immeuble"...

La jurisprudence est conforme à cette opinion.

Peu de décisions ont été rendues en la matière. Nous croyons utile cependant de citer le ju-
gement du Tribunal de Grande Instance de Grenoble du 27 janvier 1972, confirmé par un arrêt
de la Cour d'Appel de Grenoble du 12 février 1973.

....."Attendu qu'il résulte des dispositions de la loi du 10 juillet 1965 et spécialement de ses
articles 1 à 9 que chaque lot constitue une propriété distincte et séparée des autres.

...."Attendu dès lors que la responsabilité de chaque locataire est limitée à la partie de l'im-
meuble qui lui a été donnée à bail, comme le reconnaît d'ailleurs la demanderesse.

...."Attendu que s'agissant d'un immeuble soumis à un statut de la copropriété, qui confère au
droit de propriété sur les lots un caractère particulier, en ce qu'il s'exerce dans un cadre collec-
tif, chaque lot, tel qu'il est défini par la loi, constitue une propriété distincte et séparée des au-
tres...."

On peut également en conclure qu'il ne peut y avoir co-occupation entre locataires et proprié-
taires.





* Note du 13 mai 1974


143
3 DOMAINE D'APPLICATION DE L'ARTICLE 1384 ALINEA 2 DU
CODE CIVIL

NOTE AUX SOCIETES *

Trois arrêts récents de la Cour de Cassation(1) ont rappelé sur l'article 1384 alinéa 2 du
Code Civil ne distingue pas pour son application suivant que la cause première de
l'incendie a été ou non déterminée et suivant qu'elle est liée ou non à une chose dont
est gardien l'occupant du fonds où l'incendie a pris naissance : qu'il suffit que l'incendie
soit né dans l'immeuble ou les biens mobiliers de celui-ci.

La Cour de Cassation paraît mettre un terme à une évolution de la jurisprudence qui sem-
blait aller vers une interprétation très restrictive de l'alinéa 2 de l'article 1384. Cet alinéa
était écarté, en cas d'explosion, au motif non sanctionné par la Cour de Cassation, que
l'explosion a précédé et provoqué l'incendie et que les effets de l'incendie et de l'explosion
étaient indissociables. Quelques arrêts rendus entre 1984 et 1990 (2) ont paru retenir une
présomption d'indissociabilité des effets de l'incendie et de l'explosion pour écarter l'appli-
cation de l'article 1384 alinéa 2 dans des circonstances où il semblait pourtant que les
dommages subis par le fonds voisin étaient dus à la communication d'incendie.

L'arrêt de la Cour de Cassation du 13 mars 1991 - Drouot et autres c/Larousse (1) met un
terme à cette évolution en reprochant à l'arrêt d'appel d'avoir écarté l'article 1384 alinéa 2
tout en constatant que l'incendie avait pris naissance dans l'appartement occupé par la
défenderesse et s'était propagé dans le fonds voisin.

Avec le même attendu de principe, l'arrêt du 13 février 1991, copropriété "Le Montfalcon" -
Sté Royal Moquettes - GAN, applique la même solution dans une espèce semblable, et
rejette le pourvoi reprochant à l'arrêt de la Cour d'Appel de Chambéry d'avoir appliqué
l'article 1384 alinéa 2.

* Note de la Commission des Affaires Juridiques aux sociétés du 25 octobre 1991.


(1) Cour de Cassation - 13 février 1991 - 2ème chambre civile - cassation partielle - arrêt n° 185 - copr opriété "Le Montfal-
con" - Sté Royal Moquettes - GAN - Semaine Juridique 1991 IV page 142.
Cour de Cassation - 13 février 1991 - 2ème chambre civile - Matteoda et autres/Chekhikian et autres - Semaine juridi-
que 1991 IV - page 142 - Resp. Civ. et assur. - avril 1991 n° 126.
Cour de Cassation - 13 mars 1991 - Groupe Drouot - Larousse - 2ème chambre - Semaine Juridique 1991 IV - page
184 - resp. Civ. et assur. mai 1991 n° 163
Et peu auparavant
Cour de Cassation - 2ème chambre civile - 14 février 1990 - Recappe/Combarès - Dalloz 1990 IR 61 - JCP 1990 IV
page 142 - resp. Civ. et assur. - mai 1990 n° 140
(2) Cour de Cassation - 5 décembre 1994 - 2ème chambre civile - arrêt de rejet n° 1110P - Bull. Civ. n° 1 87 - JCP 1985 IV -
pages 61 et 62.
Cour de Cassation - 6 décembre 1984 - 2ème chambre civile - arrêt de cassation n°1118P - Ambos/Kleind ienst -Bull.
Civ. II n° 191 - JCP 85 IV page 62
Cour de Cassation - 2ème Chambre Civile - 30 octobre 1989 - Ruggieri/Ghirardi - arrêt de rejet n° 207 8P - Bull. Civ. II
n°197 - RTDC - janvier/mars 1990 - pages 90 et 91
Cour de Cassation - 3ème Chambre Civile - 30 mai 1990 Fischer, MGA/Laine GAMF - arrêt n° 1030 P - Sem aine Juridi-
que 1990 IV page 289.
144
Ces deux arrêts concernant des espèces où l'incendie était précédé d'une explosion re-
prennent le principe adopté par l'Assemblée Plénière dans son arrêt du 25 février 1966, la
Paix c/Gamier.

L'arrêt du 13 février 1991, Matteoda et autres c/Chekhikian et autres, reprend lui aussi
l'attendu de principe adopté par l'Assemblé Plénière le 25 février 1966(1). Il portait sur une
espèce très voisine de celle qui avait donné lieu à l'arrêt de l'Assemblée Plénière puisqu'il
s'agissait de la responsabilité du propriétaire d'un champ qui y met le feu en faisant fonc-
tionner son tracteur, l'incendie se communiquant au fonds voisin.

Le pourvoi examiné par la Cour en 1966 faisait valoir que des étincelles échappées d'un
foyer normal ne constituaient pas un incendie et le pourvoi examiné en 1991 observait
que l'incendie (du champ) a été provoqué par un événement accidentel survenu dans le
fonctionnement du tracteur. Ces pourvois ont été rejetés avec le même attendu de prin-
cipe rappelé au début de cette note. L'application de l'article 1384 alinéa 2 du Code
Civil ne dépend pas de la cause première de l'incendie.

Le régime dérogatoire prévu par l'article 1384 alinéa 2 du Code Civil (responsabilité pour
faute prouvée) est donc bien celui qui est applicable à tous les dommages causés par une
communication d'incendie entre fonds voisins.

Si le gardien du fonds ou l'incendie a pris naissance ne peut apporter la preuve que les
dommages subis par les biens des voisins ont pour origine une communication d'incendie,
c'est le régime de droit commun prévu par l'article 1384 alinéa 1er du Code Civil qui est
applicable.





(1) Gaz. Pal. 1966 - 1 - 327 ; D 1966 - 389 ; RTDC 1966 - 540
145
4 DOMAINE D'APPLICATION DE L'ARTICLE 1384 - ALINEA 2 DU
CODE CIVIL ET DOMMAGES CAUSES PAR L'EAU UTILISEE
PAR LES POMPIERS

NOTE DE LA COMMISSION DES AFFAIRES JURIDIQUES*


Lorsque l'article 1384, alinéa 1er du Code Civil est applicable, la victime ou le lésé doit prouver
que celui dont il met la responsabilité en cause est le gardien de la chose qui a causé le dom-
mage. Le régime dérogatoire, prévu par le deuxième alinéa en cas de dommage causé à des
tiers par un incendie, ne prévoit de responsabilité du détenteur du bien dans lequel cet incen-
die est né que si la faute de ce détenteur est établie.

Cet alinéa 2 a été ajouté à l'article 1384 du Code Civil par la loi du 7 novembre 1922 dont l'ap-
plication a suscité des interrogations auxquelles la jurisprudence a progressivement apporté
des réponses. Parmi ces interrogations, une question portait sur la nature des dommages su-
bis.

Doit-on distinguer entre les différents dommages causés par l'incendie ?

Les termes de la loi ne semblent pas permettre de restreindre le domaine de l'article 1384,
alinéa 2 du Code Civil à la communication d'incendie qui est le cas le plus courant. Quel que
soit le préjudice causé par l'incendie, la loi du 7 novembre 1922 doit s'appliquer (1).

La présente note expose plus particulièrement cet aspect qui a donné lieu à un arbitrage ré-
cent.

(Par ailleurs, une annexe jointe à cette note résume les principales questions et réponses sur
le domaine d'application de l'article 1384, alinéa 2 du Code Civil).

A l'occasion d'un litige opposant l'assureur subrogé d'une personne dont les biens ont été
atteints uniquement par l'eau d'extinction d'un incendie survenu quelques étages plus
haut contre l'assureur du responsable, la Commission Consultative et d'Arbitrage a été
amenée à confirmer que le seul fondement du recours exercé est l'article 1384, alinéa 2
du Code Civil.

Outre l'existence d'un précédent arbitrage rendu dans un cas similaire (DJ 35. 81. 19) (2),
l'existence d'une communication d'incendie n'est pas une condition posée par le texte de
l'article 1384, alinéa 2 du Code Civil pour son application, ni par la jurisprudence de la
Cour de Cassation pour qui l'absence de communication ne semble pas constituer un
obstacle de principe (Cf. NB 2).

* Note de la Commission des Affaires Juridiques du 18 mars 1996


(1) Traité Pratique de la Responsabilité Civile par M. Henri LALOU - 6ème édition. 1962. Librairie DALLOZ. N° 1299. Page 728
avec citation du rapport de M. SCHUMANN à la Chambre des Députés et note JOSSERAND sous Civ. 23 mars 1926. DP.
1926.1.130. 1ère col. in fine
et
Traité Théorique et Pratique de la Responsabilité Civile Délictuelle et Contractuelle par Henri, Léon et Jean MAZEAUD. Mars
1970. Tome 2. Editions Montchrestien. N° 1363. Page 454 avec citation du 2ème rapport de M. SCHUMANN. JO 1922.
Chambre Doc. Parl. N° 4694. Page 1616.
(2) La décision se fonde quant à l'application, en l'espèce, de l'article 1384, alinéa 2 du Code Civil, sur le fait que cette disposition
ne fait aucune distinction quant à la nature des dommages causés par l'incendie survenu dans les biens voisins.
146
Une telle communication à proprement parler n'existe pas, en l'espèce, où seule l'eau
d'extinction déversée par les pompiers a causé des dommages à l'assuré de la société Z.

L'argument, tiré de l'article L 122-3 du Code des Assurances ("sont assimilés aux dom-
mages matériels et directs les dommages matériels occasionnés aux objets compris dans
l'assurance par les secours et mesures de sauvetage") est propre à l'assurance de cho-
ses (1), incendie, donc inopérant. Cependant, le fait que le recours subrogatoire de l'assu-
reur de choses contre l'assureur de responsabilité et la garantie incendie portent sur les
mêmes dommages permet d'obtenir une cohérence souhaitable.

Si les décisions judiciaires et les commentaires de la loi du 7 novembre 1922 révèlent qu'il
est nécessaire et suffisant pour l'application de l'article 1384, alinéa 2 du Code Civil que
l'incendie ait pris naissance dans l'immeuble ou les biens mobiliers du détenteur, force est
d'observer que dans la quasi-totalité des espèces, l'incendie s'était communiqué ou au
moins propagé hors desdits biens. Cela explique que l'on puisse perdre de vue que l'arti-
cle 1384, alinéa 2 du Code Civil est parfois applicable alors qu'il n'y a pas eu communica-
tion d'incendie.

Il convient donc de compléter la note du 25 octobre 1991 de la Commission des Affaires


Juridiques et l'exposé qui figure dans les pages 16 à 18 du tome 1 du Manuel Multirisque
Habitation (édition 1993).

L'article 1384, alinéa 2 est applicable lorsque les dommages subis par un tiers ont
pour cause un incendie et que le détenteur du bien où est né cet incendie a commis
une faute.

Cela inclut le cas où l'incendie ne s'est pas communiqué aux biens du lésé (par
exemple, peintures ou revêtement de sol détériorés par la chaleur).

Cela exclut, bien entendu, le cas où il n'y a pas eu incendie dans les biens du détenteur,
par exemple lorsqu'il s'agit du foyer d'une cheminée dont le fonctionnement cause un in-
cendie uniquement chez le lésé (sur ce point, la définition de l'incendie qui figure dans la
Convention Spéciale Incendie et Risques Annexes et dans la plupart des contrats semble
bien correspondre à la notion d'incendie au sens de la jurisprudence en matière de res-
ponsabilité civile).

Les juges vérifient toujours l'existence du lien de causalité entre le dommage et l'incendie
et il est des situations où la responsabilité du détenteur n'est pas retenue parce que l'in-
cendie n'est pas considéré comme étant la cause du dommage. Ainsi, un propriétaire
d'une embarcation incendiée dont le passager est décédé par noyade sans brûlure, ni as-
phyxie a été jugé responsable en qualité de gardien de son embarcation sur le fondement
de l'article 1384, alinéa 1 du Code Civil. La cause est la perte de la chose (Montpellier.
23 avril 1993. JURISDATA N° 042871 ; Cass. Civ. II. 27 février 1991. Req. Resp. Civ. et
Assur. Mai 1991. Com. N° 163. H. GROUTEL).

Dans notre espèce, pour statuer sur le fondement de la responsabilité du détenteur du


bien dans lequel l'incendie est né, on pourrait s'interroger sur la cause du dommage pour
savoir si l'eau d'extinction doit être distinguée de l'incendie qu'elle devait éteindre.

(1) Ainsi, selon l'article 1er de la Convention Spéciale Incendie et Risques Annexes, qui sera diffusée dans le courant de cette
année, la garantie de base (incendie, explosion, chute de la foudre) s'étend aux dommages causés par l'intervention des se-
cours à l'occasion d'un événement garanti, qu'il survienne dans les biens assurés ou dans ceux d'autrui.
147
Monsieur MAZEAUD indique une solution à la fois cohérente, pragmatique et conforme à
la loi de 1922 en considérant que l'article 1384, alinéa 2 du Code Civil englobe l'ensemble
des dommages causés par la chose incendiée (1).

La jurisprudence y a apporté, par la suite, une seule limite qui est le domaine d'application
de l'article 1384, alinéa 1 du Code Civil (comme dans l'exemple précité) en prenant soin
toutefois de ne pas omettre l'application de la loi de 1922 (voir note précitée du
25 octobre 1991) (2).

L'application, dans le cas examiné par la sentence ci-jointe, de l'article 1384, alinéa 1 du
Code Civil ne semble pas envisageable, le dommage étant imputable au seul fait des
pompiers (dont la responsabilité n'est engagée qu'en cas de faute lourde).

Dans l'espèce propre à la sentence, il aurait pu être tentant de faire application de la théo-
rie des troubles du voisinage, responsabilité objective dont la jurisprudence donne de
nombreux exemples. L'argument n'a pas été invoqué par les parties.

Si certains troubles accidentels ont pu être indemnisés sur ce fondement (Cass. Civ.
1er mars 1977. D. 1977. IR. P. 437. Obs. LARROUMET), la Cour de Cassation, dans un
arrêt déjà ancien, a écarté la notion de trouble du voisinage en cas de communication
d'incendie entre immeubles voisins (Cass. Civ. 3ème. 15 novembre 1979. D. 1979. IR. P.
347. Obs. LARROUMET. Bull. Civ. III. n° 345. P. 264 . RGAT 1977. P. 517. Note AB,
RGAT 1979. P. 516). De plus, il semble que la notion de troubles de voisinage ne pourrait
être envisagée que lorsque le trouble, ici le risque ou la survenance d'un incendie pré-
sente une certaine fréquence ou permanence.

(1) Ouvrage précité de M. MAZEAUD. Leçons de Droit Civil. Tome 2. N° 1363. avec citation de JOSSERAND. N ote D.
1926.1.130 ; André BESSON. Revue Critique Légis. et Juris. 1927. Pages 308/309.
Voir aussi JURISCLASSEUR RC ET ASSUR. Fasc. 124. Pages 8 et 9 et Encyclopédie DALLOZ de Droit. Avril. Responsabili-
té du fait des choses inanimées. Paragraphe 493.
(2) Ainsi, par exemple, la Cour d'Appel d'Orléans a décidé, par un arrêt du 16 novembre 1993, que l'article 1384, alinéa 2 du
Code Civil ne s'applique pas au dommage imputable à la négligence du propriétaire peu après l'incendie, le ruissellement des
eaux de pluie sur les bois calcinés ayant causé un dépôt de tanin sur le mur d'un voisin (M. DURAND-RHIN-ET-MOSELLE c/
M. LAISNE). Le domaine d'application de l'article 1384, alinéa 2 a, par ailleurs, été quelque peu restreint par la loi du 5 juillet
1985 qui, selon la Cour de Cassation, est applicable lorsque l'incendie est causé par, ou a pour origine un accident de la cir-
culation dans lequel est impliqué un véhicule terrestre à moteur.
148
ANNEXE

Le tableau suivant résume les principaux cas qui sont susceptibles de se présenter.

EVENEMENT SURVENU BIENS DES VOISINS


FONDEMENT DU RECOURS
DANS LES BIENS DU DETENTEUR ENDOMMAGES PAR

Explosion Explosion Article 1384, alinéa 1 Code Civil

Explosion Incendie Article 1384, alinéa 1 Code Civil


(ou tout événement autre qu'un
incendie) (1) (car le dommage n'est pas cau-
sé par un incendie né dans les
biens du détenteur)

Incendie Communication d'incendie Article 1384, alinéa 2 Code Civil


(quelle qu'en soit l'origine, y (cas le plus courant)
compris une explosion) (2) ou
par cet incendie et ses diverses
manifestations dommageables,
même s'il n'y a pas eu commu-
nication d'incendie (3)

Communication d'incendie Article 1384, alinéa 2 Code Civil

Explosion et incendie Explosion Article 1384, alinéa 1 Code Civil

(Evénements concomitants) Incertitude Article 1384, alinéa 1 Code Civil

Dans le doute, l'alinéa 2, insti-


tuant un régime dérogatoire par
rapport au 1er alinéa, c'est le
régime général qui serait très
probablement appliqué

149
(1) Monsieur MAZEAUD, dans son ouvrage précité, cite le rapport de Monsieur SCHUMANN à la
Chambre "Ne sont pas visés les cas où le feu a été communiqué à la propriété voisine, non par
l'extension d'un incendie, mais par explosion, par les étincelles ou flammèches échappées d'une
locomotive...".

(2) Tel a été l'objet de la note du 25 octobre 1991 qui a signalé trois arrêts de la deuxième Chambre
Civile de la Cour de Cassation marquant le net retour au principe posé par l'Assemblée Plénière
dans son arrêt du 25 février 1966 (La Paix c/ Garnier).

L'article 1384, alinéa 2 du Code Civil ne distingue pas pour son application suivant que la cause
première de l'incendie a été ou non déterminée.

Cass. 2ème Ch. Civ. 13 février 1991. Copropriété "Le Montfalcon" - Société Royal Moquettes c/
GAN (Semaine Juridique. 1991. IV. Page 142).
Cass. 2ème Ch. Civ. 13 février 1991. Mattéoda et autres c/ Chekhikian et autres (Semaine Juridi-
que 1991. IV. Page 142. Resp. Civ. et Assur. Avril 1991. N° 126).
Cass. 2ème Ch. Civ. 13 mars 1991. Groupe Drouot c/ Larousse (Semaine Juridique 1991. IV.
Page 184. Resp. Civ. et Assur. Mai 1991. N° 163. Bu ll. Civ. N° 85).

Toutefois, le domaine d'application de la loi du 5 juillet relative à l'indemnisation des victimes


d'accidents de la circulation peut restreindre celui de l'article 1384, alinéa 2 du Code Civil.

L'objet de cette note n'est pas de délimiter la frontière entre le domaine de l'article 1384, alinéa
2 du Code Civil et celui de la loi du 5 juillet 1985. On signalera simplement quelques cas où il a
été décidé que l'incendie a été causé par un accident de la circulation dans lequel un véhicule
terrestre à moteur est impliqué, ce qui rend la loi du 5 juillet 1985 applicable.

Etincelle échappée d'un tracteur du défendeur qui moissonnait sont champ - Cass. 2ème Ch.
Civ. 8 novembre 1995. Dame Legue et autre c/ Gentils et autres.

Incendie ayant pris naissance dans un véhicule régulièrement stationné sur la voie publique -
Cass. 2ème Ch. Civ. 22 novembre 1995. MACIF et autres c/ MPF.

Incendie d'un véhicule en stationnement dans un parking ouvert à la circulation publique et ran-
gé, 11 heures avant le sinistre - Cass. 2ème Ch. Civ. 22 novembre 1995. Société Rhin-et-
Moselle - Agence Immobilière c/ Villaret Sieprawski.].

Messieurs MAZEAUD expliquent dans leur ouvrage précité que l'article 1384, alinéa 2 du Code
Civil est applicable aussi bien lorsque l'incendie est la cause seconde des dommages, ce qui
vient d'être rappelé, que lorsqu'elle est la cause première, ce qui vise notamment le cas où un
incendie se déclare dans les biens du détenteur provoquant une explosion dans ces biens qui
cause des dommages aux tiers (N° 1361 et 1362 de l' ouvrage précité).

Sur ce dernier point, cette analyse semble rester valable sous réserve d'une possible interpréta-
tion restrictive du domaine d'application de l'article 1384, alinéa 2 du Code Civil par la jurispru-
dence s'agissant d'un principe dérogatoire moins favorable aux victimes que celui posé par l'ar-
ticle 1384, alinéa 1 du Code Civil.

(3) Messieurs MAZEAUD et LALOU, dans leurs ouvrages précités, indiquent que tous les dommages
causés par l'incendie sont visés par la loi de 1922 (éboulement d'un bâtiment appartenant au dé-
fendeur, dégâts causés dans ce bâtiment par les pompiers, accident d'automobile causé par la fu-
mée).

Concernant les dommages causés par la fumée provoquée par un incendie, Monsieur MAZEAUD
cite un arrêt du 3 novembre 1966 de la 2ème Chambre Civile (D. 1967. Somm. 22) et rappelle que
si le dommage a été causé par la fumée d'un feu volontairement allumé et n'ayant provoqué aucun
incendie, c'est l'article 1384, alinéa 1 du Code Civil qui est applicable.

Cette solution paraît cohérente avec celle qui retient que les poussières rejetées dans l'atmosphère
par les cheminées d'une usine sont des choses au sens de l'article 1384, alinéa 1 du Code Civil
(Douai. 25 avril 1991).

150
Il arrive parfois que l'article 1384, alinéa 2 du Code Civil soit oublié par le défendeur dans les con-
clusions qu'il présente devant le juge du fond comme dans les deux cas suivants :

- arrêt du 21 novembre 1984 de la 1ère Chambre de la Cour d'Appel de Bourges - Verstraete


c/ Etablissements Bridier.

Un incendie s'était déclaré dans une carrière, nécessitant l'intervention des pompiers et provo-
quant une épaisse fumée jusqu'à la route voisine occasionnant la collision de plusieurs véhicu-
les.

Pour s'exonérer de la présomption de responsabilité édictée par l'article 1384, alinéa 1 du Code
Civil, les établissements Bridier ont invoqué la faute de Monsieur Verstraete qui aurait dû, selon
eux, moduler sa vitesse en fonction de l'obstacle que constituait l'écran de fumée et rouler pru-
demment, mais ils n'ont pas contesté l'application de cet article et omis de soulever que la répa-
ration des dommages causés par un incendie devait relever de l'article 1384, alinéa 2 du Code
Civil.

L'arrêt retient "que seul un événement constituant un cas de force majeure peut exonérer le
gardien de la chose instrument du dommage".

Sans constater expressément la faute des Etablissements Bridier, la Cour a relevé cependant
que ceux-ci n'expliquent pas les précautions qu'ils avaient prises pour prévenir toutes les
conséquences dommageables de l'incendie alors qu'il n'était pas imprévisible qu'une épaisse
fumée recouvre un axe routier et puisse ainsi gêner les usagers qui l'empruntaient ;

- arrêt du 1er mars 1989 de la 2ème Chambre Civile - Dorbeau c/ Barreau.

Il semble que le défendeur a soutenu que la solution du litige devait tenir compte de la nature
(accidentelle) du feu mais sans invoquer expressément l'article 1384, alinéa 2 du Code Civil de-
vant le Tribunal d'Instance.

Le pourvoi formé contre le jugement ayant condamné le défendeur sur la base de l'article 1384,
alinéa 1 a été rejeté (Tribunal d'Instance de Cholet. 16 octobre 1987) : "Mais attendu qu'il ne
ressort pas du jugement que Monsieur Dorbeau ait invoqué devant le premier juge les disposi-
tions de l'article 1384, alinéa 2 du Code Civil ; Et attendu que Monsieur Dorbeau, soutenant
dans ses conclusions que les circonstances dans lesquelles avaient pris feu les déchets entre-
posés dans la carrière étaient indéterminées, le Tribunal n'avait pas à rechercher si l'origine de
l'incendie était accidentelle. Qu'ainsi le moyen pour partie mélangé de fait et de droit et partant
irrecevable, est mal fondé pour le surplus".

En l'espèce, il s'agissait également d'une épaisse fumée qui provenait d'une carrière et qui a
provoqué une collision entre plusieurs véhicules.

On signalera, pour mémoire, que, selon le nouveau projet de Convention Spéciale Incendie et Ris-
ques Annexes de l'APSAD (1), les dommages de pollution causés aux tiers, y compris ceux causés
par la fumée, sont exclus de la garantie de la responsabilité à l'égard des tiers après incendie ou
explosion, lorsque ces dommages ont pour origine des biens assurés situés sur un site compre-
nant une installation soumise à autorisation en application de la loi 76-663 du 19 juillet 1976 rela-
tive aux installations classées pour la protection de l'environnement ou de toute loi qui lui serait
substituée.

(1) La Convention Spéciale Incendie s'adresse aux seuls risques d'entreprises.


151
S.95.17

SENTENCE DE LA COMMISSION CONSULTATIVE ET D'ARBITRAGE

Exposé des faits

Le 14 octobre 1991, vers 23 heures, un incendie, dont la cause n'a pu être déterminée, a pris
naissance dans les locaux de la société DAL, située au 11/12 et 13ème étage d'un immeuble
sis rue d'Orléans. Cette société d'assistance aux automobilistes emploie 235 personnes. Le
feu s'est déclaré au 11ème étage dans une vaste zone "fumeurs" équipée de plusieurs dizai-
nes d'ordinateurs et d'une installation électrique très importante passant en chemins de câbles
en dessous de faux plafonds.
L'incendie a détruit entièrement le 11ème étage et une partie du 12ème alors que le 13ème
étage était endommagé par le noir de fumée.

Au cours de l'intervention des services de secours, l'eau utilisée par les sapeurs-pompiers a
causé des dommages aux agencements des locaux de la société GRO, situés au 9ème étage.

Parties en cause

La société DAL est assurée auprès de la société Y alors que Z est l'assureur de la société
GRO, locataire commercial.

Objet du litige

La société Z, assureur de la société GRO, a commis en qualité d'expert le Cabinet AX, lequel
a mis en cause, par lettre recommandée avec AR du 15 novembre 1994, la société DAL.

La société Y a donné mission au Cabinet d'expertise CO, qui a refusé de participer à un ren-
dez-vous d'expertise proposé par le Cabinet AX "du fait qu'il s'agit de dommages au voisi-
nage".

Les dommages affectant les agencements, exécutés par la société GRO en cours de bail, ont
été arrêtés par le Cabinet AX à 29.000 euros, vétusté déduite, hors garanties annexes.

La société Y a refusé d'honorer le recours de 29.000 euros présenté par la société Z subrogé
dans les droits de la société GRO.

Moyen des parties

Il apparaît des pièces versées aux débats que les parties admettent que les dispositions de
l'article 1384, alinéa 2 du Code Civil (la loi du 7 novembre 1922) ne trouvent pas application
en l'espèce.

La société Z écrit "vous constaterez à la lecture du rapport de notre expert que l'origine de ce
sinistre est un incendie dont les causes et circonstances n'ont pu être déterminées. Il n'en
demeure pas moins qu'il s'agit d'un sinistre ayant pris dans les locaux de votre assuré au
11ème étage. Le nôtre, qui se situe au 9ème étage du même immeuble, a subi un préjudice
consécutivement à l'eau d'extincteurs utilisée par les sapeurs-pompiers pour neutraliser le feu.

152
Nous ne trouvons donc pas dans le cas de communication d'incendie tel que précisé à l'article
1384, alinéa 2 du Code Civil.

Seul, en l'espèce, l'article 1384, alinéa 1er du Code Civil peut trouver application".

La société Y rétorque que si "elles partagent l'appréciation sur l'article 1384, alinéa 2 du Code
Civil", le dommage subi par la société GRO n'est pas le fait de leur "assuré ou des personnes
dont il répond et encore moins celui des choses qu'il a sous sa garde".

La Commission Consultative et d'Arbitrage est ainsi amenée par les parties à ne pas examiner
le fondement de l'article 1384, alinéa 2, du Code Civil pour ne se prononcer que sur le seul
fondement retenu par les parties qui est l'article 1384, alinéa 1er du Code Civil.

Or, s'agissant de l'application, en l'espèce, de l'article 1384, alinéa 1er du Code Civil, il
convient de rappeler, d'une part que si les dispositions de ce texte sont d'une généralité abso-
lue en ce qu'elles s'appliquent tant aux choses mobilières qu'immobilières que l'on a sous sa
garde, elles supposent avant tout de rapporter la preuve que la chose a été en quelque ma-
nière et, ne fut-ce que pour partie l'instrument du dommage, d'autre part qu'elles sont sans
application lorsque ce dommage est imputable en fait de l'homme (Cass. Civ. 2ème. 29 mars
1971. JCP. 1972.II. N° 17086, note BORE).

L'article 1384, alinéa 1er, du Code Civil ne peut donc être appliqué en l'espèce dans la me-
sure où d'autre part le dommage subi est dû au fait des sapeurs-pompiers.

Quand bien même les parties auraient situé le litige sur le fondement approprié, qui est l'arti-
cle 1384, alinéa 2 du Code Civil, le recours exercé par la société Z n'aurait pas été justifié
puisque les circonstances du sinistre, telles qu'elles sont exposées par les parties ne permet-
tent pas de constater une faute de la société DAL.

Décision

Le recours de la société Z ne peut pas prospérer à l'encontre de la société Y sur le fondement


de l'article 1384, alinéa 1er, du Code Civil choisi par les parties, pas plus qu'il n'aurait pu pros-
pérer sur le fondement de l'article 1384, alinéa 2 du Code Civil.





153
5. INCIDENCES DU NOUVEL ARTICLE L 121-4* :

NOTE AUX SOCIETES

Le problème des assurances cumulatives est directement lié au principe indemnitaire qui veut
que l'assuré ou le bénéficiaire d'un ou de plusieurs contrats ne perçoive pas une indemnité
supérieure au montant de la valeur de la chose assurée au moment du sinistre (article L 121.1
C.A.).

Lorsqu'un événement déterminé se produit, il arrive fréquemment que plusieurs contrats


soient amenés à produire leurs effets :

 soit indépendamment l'un de l'autre, lorsqu'ils couvrent des préjudices distincts ;


 soit cumulativement lorsque la mise en jeu de l'un aboutit à un résultat identique à la
mise en jeu de l'autre.

Dans ce dernier cas, l'application cumulée de ces contrats aboutirait à un non respect du prin-
cipe indemnitaire. C'est pourquoi le législateur a réglé cette question en édictant l'article 30 de
la loi du 13 juillet 1930 repris dans l'article L 121.4 du Code des Assurances, lui-même modifié
par les articles 8 et 9 de la loi sur les catastrophes naturelles du 13 juillet 1982.

Il convient d'une part, de dégager les éléments qui caractérisent les assurances cumulatives
et d'autre part, de déterminer le champ d'application de celles-ci.

I- CONDITIONS NECESSAIRES POUR QUE DEUX CONTRATS SOIENT


CUMULATIFS

L'article L 121-4 dans sa dernière rédaction indique : "celui qui est assuré auprès de plusieurs
assureurs par plusieurs polices pour un même intérêt, contre un même risque....".

La nouvelle rédaction de cette partie de l'article L 121.4 ne modifie pas réellement la précé-
dente. La doctrine et la jurisprudence élaborées sous l'ancienne rédaction gardent donc toute
leur valeur.

1. Conditions énoncées par la loi

a) Unicité du bénéficiaire

Le texte détermine en premier lieu celui qui a une obligation de déclaration des assurances
cumulatives. Il s'agit de "celui qui est assuré" et non plus de "celui qui s'assure" comme le di-
sait l'ancienne rédaction .

Pour être cumulatifs, les contrats n'ont donc pas besoin d'avoir un souscripteur commun mais
seulement un bénéficiaire commun ; par exemple, une victime pourra bénéficier en qualité
d'assurée d'un contrat de dommages qu'elle a souscrit et d'un contrat souscrit par un tiers
comportant une clause d'assurance pour compte.

* Note du 10 juillet 1984


154
b) Pluralité d'assureurs et de contrats

Cette condition est rappelée par le texte de l'article L 121-4 : "celui qui est assuré auprès de
plusieurs assureurs, par plusieurs polices ...".

Si plusieurs assureurs garantissent un assuré par une seule police, il s'agit alors de coassu-
rance et non pas d'assurances cumulatives, chaque assureur étant engagé pour une fraction
du risque couvert.

Le fait que deux contrats ne soient pas rigoureusement identiques dans toute leur étendue, ne
fait pas obstacle à ce que certaines garanties qui y figurent soient susceptibles de cumul.

Les principes énoncés ci-dessus ne visent que le domaine des assurances. Ainsi, ne peuvent
être considérés comme cumulatifs deux contrats ayant les mêmes finalités mais qui ne sont
pas des contrats d'assurances. Le Professeur GROUTEL rappelle, dans une chronique ré-
cente, qu'il ne peut y avoir par exemple cumul entre un contrat d'assurance et un contrat de
vente comportant la garantie du constructeur (Cahier Juridiques des Assurances Mutuelles
Agricoles n° 113, janvier-février 1983).

c) Identité d'intérêt

Le texte de l'article L 121-4 rappelle : "celui qui est assuré auprès de plusieurs assureurs par
plusieurs polices pour un même intérêt".

Conformément à l'article L 121-1 du Code des Assurances, toute personne ayant intérêt à la
conservation d'une chose peut la faire assurer. Tout intérêt direct ou indirect à la non réalisa-
tion d'un risque peut faire l'objet d'une assurance.

Ainsi, le contrat souscrit par un syndicat de copropriété pour couvrir l'ensemble des lots consti-
tuant la copropriété est cumulatif avec le contrat d'un copropriétaire pour couvrir son propre
lot. Il y a identité d'intérêt en ce sens que la conservation de ce lot est assurée aussi bien par
le contrat de la copropriété que par celui du copropriétaire.

Par contre, si ce copropriétaire donne son lot en location, le contrat souscrit par le locataire ne
présentera pas le même intérêt que celui souscrit par le copropriétaire ou par le syndicat des
copropriétaires. En effet, le contrat du locataire couvre la responsabilité locative de ce dernier
dans l'intérêt direct du locataire, le contrat du copropriétaire ayant pour intérêt la conservation
du lot appartenant à ce dernier.

Cette notion d'identité d'intérêt présente une importance toute particulière lorsqu'une assu-
rance pour compte vient en concours avec un autre contrat soit d'assurance de chose, soit
d'assurance de responsabilité. Il convient de rechercher à quel titre la clause d'assurance pour
compte est appelée à jouer, assurance de responsabilité ou assurance de choses, afin de
déterminer si l'on est en présence d'un cumul (Cour de cassation - 1ère Ch. Civ. - 17.3.1981 -
JCP 81 - IV 195).

Ainsi, les intérêts sont différents entre la garantie des aménagements réalisés par le locataire
dans une police souscrite par le propriétaire pour son bâtiment et la clause "perte financière"
figurant dans les nouvelles Conditions Générales Incendie qui, quant à elle, couvre la perte
financière résultant pour le locataire des frais qu'il a engagés pour réaliser ces aménagements
et dont il ne pourra plus bénéficier à l'avenir. La première garantie répond à l'intérêt du pro-
priétaire et la seconde à celui du locataire. De même, il n'y a pas identité d'intérêt entre un
contrat souscrit par un usufruitier et celui souscrit par un nu-propriétaire. Il n'y a pas davantage
identité d'intérêt entre le contrat souscrit par l'acquéreur d'un bien en viager et celui souscrit
par le bénéficiaire du viager. Ces exemples ne sont pas limitatifs.

155
d) Identité de risque "pour un même intérêt contre un même risque"

La notion de risque, selon la définition la plus courante, correspond aux conséquences résul-
tant des événements aléatoires et qui sont garantis par le contrat : incendie, vol, responsabilité
à l'égard des tiers....

2. Conditions non expressément énoncées par la loi

Bien que la législation ne les ait pas expressément énoncées, il existe d'autres conditions pour
que les assurances soient cumulatives. Ces conditions sont logiques et n'ont jamais fait l'objet
de discussion.

a) Identité d'objet

Pour être cumulatifs, les contrats doivent viser la même chose. Si l'un porte sur les dommages
résultant de la destruction par un incendie des marchandises en cours de fabrication, il ne
vient pas en cumul avec celui qui garantit le même dommage sur les produits fabriqués ou
stockés, d'où l'intérêt de définir correctement l'objet sur lequel porte la garantie afin de pouvoir
l'identifier très exactement.

A défaut de cette précaution, deux assurances risquent d'être cumulatives. Ainsi, deux
contrats portant l'un sur des biens mobiliers de l'assuré et l'autre sur les marchandises sont
cumulatifs car ces dernières entrent dans la catégorie juridique des biens mobiliers.

b) Notion d'excès d'assurance

La doctrine précise qu'il n'y a pas assurance cumulative si le total des garanties n'est pas su-
périeur à la valeur d'assurance, le cumul impliquant nécessairement un excès d'assurance.
C'est précisément celui-ci qui constitue un danger pour l'ordre public et peut porter atteinte au
principe indemnitaire.

c) Simultanéité des contrats

Pour que des contrats soient cumulatifs, ils doivent être appelés à produire leurs effets en
même temps et donc être en vigueur au moment de la réalisation de l'événement aléatoire.

Tel n'est pas le cas du contrat comportant une reprise à effet différé qui entre précisément en
vigueur au moment où d'autres contrats cessent leurs effets. Avec l'effet différé les contrats ne
sont jamais susceptibles d'être en vigueur en même temps(1). Il ne faut pas confondre cet effet
différé avec les autres clauses envisagées pour échapper au cumul exposé ci-dessous(2).

3. Condition non prévue par la loi et condamnée par la jurisprudence : identité de na-
ture

Cette notion a été introduite par la jurisprudence (Cassation Civile - 20.3.1956 - RGAT 1956
p.135 - Cassation Civile 13.5.1946 - RGAT 1946 p.273). Selon cette jurisprudence, ne peu-
vent être cumulatives que les polices qui, prises dans leur ensemble, ont une même

(1) Bien entendu, tel ne serait pas le cas si le contrat comportait une clause de reprise à effet différé assortie d'un système
de complémentarité. Dans cette hypothèse, les deux contrats seraient cumulatifs pour le sinistre survenant avant l'expi-
ration du premier contrat souscrit.
(2) Pour les assurances de responsabilité, la simultanéité s’apprécie également par rapport aux périodes de garanties qui
ne coïncident pas nécessairement avec l’entrée en vigueur et la résiliation des contrats.
156
nature. C'est ainsi, qu'il avait été décidé que n'étaient pas cumulatives une police mortalité du
bétail et une police garantissant entre autres la mortalité du bétail par électrocution.

Cette position avait été critiquée notamment par le Professeur BESSON qui y voyait une con-
fusion entre l'identité de nature et l'identité d'intérêt ou de risque.

Un arrêt de la Cour de Cassation du 14 mai 1974 (RGAT janvier/mars 1975 p.60) met fin à
cette discussion. Cet arrêt précise qu'en ajoutant des conditions non édictées par la loi, la
Cour d'Appel a violé le texte de l'article 30 de la loi du 13 juillet 1930.

4. Exemple d'assurances non cumulatives : l'assurance de seconde ligne avec fran-


chise d'un montant égal à la garantie de la première ligne

Il est absolument nécessaire de bien cerner, dans ces assurances, le risque couvert, leur objet
et l'intérêt garanti.

En l'espèce ces deux contrats ne sont jamais appelés à jouer concurremment puisque l'assu-
rance de seconde ligne n'intervient qu'à partir du moment où le moment du dommage excède
la garantie de la première ligne. En revanche, un contrat intitulé "Seconde ligne sans fran-
chise" serait considéré comme cumulatif au sens de l'article L121-4.

C'est pourquoi, si une société souhaite intervenir au-delà d'une première ligne, il y a lieu dans
le second contrat de citer expressément le premier contrat et de dire que le montant d'inter-
vention du premier constitue une franchise absolue pour le second.

II LA REPARTITION PROPORTIONNELLE

Lorsque deux contrats remplissent les conditions énoncées ci-dessus et qu'ils sont souscrits
sans fraude (la preuve de la fraude incombant à l'assureur), ils interviennent tous les deux.
L'assuré s'adresse à l'assureur de son choix, généralement celui qui lui offre la garantie la plus
étendue puis "dans les rapports entre assureurs, la contribution de chacun d'eux est détermi-
née en appliquant au montant du dommage le rapport existant entre l'indemnité qu'il aurait
versée s'il avait été seul et le montant cumulé des indemnités qui auraient été à la charge de
chaque assureur s'il avait été seul".

La Commission des Sinistres a examiné le problème pratique de la répartition de l'indemnité


entre les différents assureurs posé par la modification des dispositions de l'article L 121-4. Elle
a mis au point un règlement d'application pratique des assurances cumulatives auquel il y a
lieu de se reporter pour de plus amples détails à ce sujet.

EST-IL POSSIBLE DE DEROGER AU PRINCIPE DE LA REPARTITION


PROPORTIONNELLE ?

Rappelons que, bien que s'insérant dans le Code des Assurances, l'article L 121-4 constitue
les articles 8, 9 et 10 de la loi relative à l'indemnisation des victimes de catastrophes naturel-
les. cette loi s'impose à tous et précise même qu'elle s'applique aux contrats en cours nonobs-
tant toute disposition contraire.

157
L'ancien article L 121-4 énonçait le même principe de répartition proportionnelle mais il don-
nait la possibilité de l'écarter en insérant différents types de clauses : la solidarité et l'ordre des
dates.

 Clause de solidarité

Cette clause n'a jamais été retenue par les assureurs.

 Clause de l'ordre des dates

Elle précisait que s'il existait des contrats souscrits antérieurement, ceux-ci devaient intervenir
en premier lieu. Cette clause est expressément condamnée par le nouvel article L 121-4 "...
chaque police produit ses effets quelle que soit la date à laquelle l'assurance aura été sous-
crite".

En outre, la pratique avait imaginé d'autres clauses (clause de spécificité et de complémentari-


té) sur la validité desquelles la jurisprudence et la doctrine ont montré quelques hésitations
sous l'empire de l'ancien article L 121-4. Cependant, la 1ère Chambre Civile de la Cour de
Cassation dans un arrêt du 29 octobre 1980 (RGAT 1981 p.181) s'est nettement prononcée
contre ces différentes clauses. Si ces dérogations étaient condamnées sous l'ancien texte, a
fortiori le seront-elles avec la nouvelle rédaction.

III SOLUTIONS CONVENTIONNELLES

Il ressort de l'analyse qui précède que, dans un certain nombre de cas, des contrats que les
parties ont le plus souvent voulu complémentaires deviennent cumulatifs selon l'arti-
cle L 121-4.

Cependant, dans l'intérêt des assurés, les assureurs souhaitent continuer à faire jouer ces
contrats de manière non cumulative.

C'est pourquoi, nonobstant les dispositions de l'article L 121-4 du Code des Assurances, les
sociétés membres de l'Assemblée Plénière sont convenues d’appliquer entre elles des dispo-
sitions dérogeant aux règles du cumul (voir les conventions du Titre III et la convention 5.9).





158
6. PRECISIONS CONCERNANT L’APPLICATION DE LA
CONVENTION APPLICABLE AUX DOMMAGES CAUSES PAR
LES MOUVEMENTS DE TERRAIN CONSECUTIFS A LA
SECHERESSE

6.1 Précisions concernant l’interprétation et les modalités d’application de


l’article 4

L'article 4 de la Convention stipule :

"En présence de plusieurs arrêtés recouvrant des périodes qui se succèdent sans interruption
ou se superposent, il convient de considérer que celles-ci ne constituent qu'une seule et
même période de sécheresse. Dans les autres cas et notamment en cas d'interruption dans la
continuité des périodes, l'application de la Convention s'apprécie en fonction de la situation
des assureurs au regard de chaque période considérée".

Il résulte de la première phrase de cet article que tous les assureurs ayant garanti le risque
pendant la période de sécheresse ont vocation à contribuer financièrement à la prise en
charge du sinistre et ce dans les conditions prévues à l'article 3 de la Convention.

Toutefois, en présence de certaines situations particulières, l'application de cette règle peut


être source de nombreuses complications. C'est le cas notamment, lorsque la publication de
l'arrêté supplémentaire prolongeant la période de sécheresse intervient alors que le dossier
est déjà réglé*. L'une des questions qui se pose alors - et ceci quel que soit le nombre d'assu-
reurs ayant contribué financièrement à sa prise en charge- est de savoir si le règlement inter-
venu dans le cadre dudit dossier peut ou non être remis en cause.

Tant la lettre que l'esprit de la Convention conduisent à répondre par l'affirmative.

Cela étant, la réouverture systématique de dossiers déjà réglés pouvant présenter plus d'in-
convénients que d'avantages sur le plan de la gestion, il est apparu nécessaire d'envisager un
certain nombre de dérogations. C'est l'objet de la présente note.

Deux situations doivent être distinguées :

1] L'ARRETE SUPPLEMENTAIRE PROLONGEANT LA PERIODE DE SECHERESSE GENERE UNE


NOUVELLE DECLARATION DE SINISTRE DONNANT LIEU AU VERSEMENT D'UNE INDEMNITE AU
PROFIT DU LESE.

Le règlement intervenu dans le cadre du dossier déjà réglé ne peut être remis en cause que si
le coût HTVA du sinistre excède 8.000 euros Pour apprécier ce coût, il faut tenir compte de
l'ensemble des dommages -a l'exclusion de tous autres frais- pris en charge par les assureurs
tant au titre de la déclaration de sinistre consécutive à l'arrêté supplémentaire qu'au titre du
dossier déjà réglé.

Un dossier « déjà réglé » est un dossier qui a déjà donné lieu à un accord avec le lésé sur son
indemnisation définitive ayant pris en compte l’ensemble des dommages indemnisables tels
que mentionnés dans le rapport d’expertise ou sur la facture des travaux.

La preuve de l’accord et sa date peuvent être apportées par tous moyens tels que, notam-
ment, l’offre d’indemnisation qui a été acceptée ou la quittance signée de l’assuré. L’état d’un
dossier (déjà réglé ou non) s’apprécie au jour de la publication au Journal Officiel de l’arrêté
supplémentaire prolongeant la période de sécheresse.

159
Exemple 1 :
 Montant HTVA des dommages pris en charge dans le cadre
du dossier déjà réglé : ........................................................................... 6.800 euros
 Montant HTVA des dommages pris en charge au titre de la déclaration de
sinistre consécutive à l'arrêté supplémentaire : ...................................... 2.200 euros
Le coût HTVA du sinistre est donc de ................................................... 9.000 euros

En conséquence, l'(les) assureur(s) impliqué(s) au titre de l'arrêté supplémentaire a (ont) la


possibilité de réclamer à (aux) l'assureur(s) précédent(s) sa (leur) quote-part de l'indemnité
(2.200 euros) qu'il(s) a (ont) versée au lésé.

De même et de façon réciproque, l'(les) assureur(s) précédent(s) est (sont) fondé(s) à deman-
der à (aux) l'assureur(s) impliqué(s) au titre de l'arrêté supplémentaire le remboursement de
sa (leur) quote-part des sommes qu'il(s) a (ont) déboursées au profit du lésé (6.800 euros)
dans le cadre du dossier déjà réglé.

Exemple 2 :

 Montant HTVA des dommages pris en charge dans le cadre


du dossier déjà réglé ............................................................................. 4.800 euros
 Montant HTVA des dommages pris en charge au titre de la déclaration
de sinistre consécutive à l'arrêté supplémentaire .................................. 2.200 euros

Le coût HTVA du sinistre est donc de ................................................... 7.000 euros

Le mécanisme décrit dans l'exemple 1 ne peut jouer. En conséquence, l'(les) assureur(s) in-
tervenu(s) dans le cadre du dossier déjà réglé conserve(nt) à sa (leur) charge la somme de
4.800 euros. L' (les) assureur(s) impliqué(s) au titre de l'arrêté supplémentaire en fait (font) de
même pour la somme de 2.200 euros.

2] L'ARRETE SUPPLEMENTAIRE PROLONGEANT LA PERIODE DE SECHERESSE NE GENERE PAS DE


NOUVELLE DECLARATION DE SINISTRE OU EN GENERE UNE QUI NE DONNE LIEU AU
VERSEMENT D'AUCUNE INDEMNITE AU PROFIT DU LESE.

Le règlement intervenu dans le cadre du dossier déjà réglé ne peut être remis en cause. Cette
solution est applicable quel que soit le coût du sinistre.

Les situations et solutions exposées ci-dessus sont reprises dans le tableau figurant en an-
nexe.

Ce même tableau précise également les règles applicables lorsque la publication de l'arrêté
prolongeant la période de sécheresse intervient alors que le dossier est encore en cours d'ins-
truction ou de règlement.

Les mesures exposées dans la présente note et son annexe sont d'application immédiate.

En cas ce litige, il appartient aux assureurs concernés de saisir la Commission d'Arbitrage à


savoir, selon le cas, l’Instance Arbitrale ou la Commission Mixte FFSA/GEMA.

160
6.2 Précisions concernant l’interprétation de l’article 7

Plusieurs sociétés ont signalé des difficultés d’application de l’article 7 de la convention.

Aux termes de l’article 7 de la convention sécheresse, les assureurs sont invités à coopérer
pour surmonter les difficultés pratiques qu’ils peuvent rencontrer. La plus délicate à résoudre
est certainement celle où un assureur est mis en cause, par l’assureur gestionnaire, au titre
d’un contrat ancien dont aucune trace matérielle ou informatique ne subsiste. Il y a lieu de
considérer que la preuve de l’existence du contrat incombe à l’assureur gestionnaire et que
celle-ci implique au moins un commencement de preuve par écrit (article L. 112-3 du code des
Assurances).

Seuls les documents émanant de l’assureur mis en cause et établissant de façon certaine les
trois mentions suivantes :

 adresse du lieu de risque,

 indication établissant l’existence d’une garantie autre que “Responsabilité civile”, cou-
vrant les dommages de nature “immobilière”,

 période d’effet du contrat,

peuvent constituer un commencement de preuve par écrit.

Une fois la preuve de l’existence du contrat rapportée par l’assureur gestionnaire, l’assureur
mis en cause ne peut opposer d’exception ou de limitation de garantie sans justifier de leur
bien-fondé par la production d’éléments probants.

En cas de litige, il appartient aux assureurs concernés de saisir la Commission d’Arbitrage à


savoir, selon le cas, l’Instance Arbitrale ou la Commission Mixte FFSA/GEMA.

161
Suite donnée à l’arrêté
supplémentaire prolon- Nouvelle déclaration de sinistre
geant la période de séche- et versement d’une indemnité au lésé Nouvelle déclaration de Pas de nouvelle déclara-
resse sinistre mais aucune in- tion de sinistre
demnité n’est versée au
lésé à ce titre

Etat du dossier au jour de Si coût HTVA du Si coût HTVA du


la publication de l’arrêté sinistre ≤ 8.000 euros sinistre > 8.000 euros
supplémentaire prolon-
geant la période de séche-
resse

Dossier déjà réglé Pas de remise en cause du Application de l’article 3 de Pas de remise en cause du Pas de remise en cause du
règlement intervenu la convention règlement intervenu règlement intervenu

Dossier en cours d’instruction ou de règlement Application de l’article 3 de Application de l’article 3 de Application de l’article 3 de Application de l’article 3 de
la convention la convention la convention la convention





162
7. CONSULTATION DE LA COMMISSION DES AFFAIRES
JURIDIQUES PREALABLEMENT A TOUS POURVOIS EN
CASSATION

LETTRE CIRCULAIRE AUX SOCIETES *

Monsieur le Directeur Général,

Le rapport annuel de la Cour de cassation montre que le nombre de pourvois est en augmen-
tation constante d'une année sur l'autre. D'après ce rapport, sur l'ensemble des décisions de
rejet et d'irrecevabilité, la moitié d'entre elles concerne des pourvois qui étaient manifestement
voués à l'échec. La Cour de cassation se trouve donc ainsi anormalement encombrée. Il appa-
raît que les sociétés d'assurances contribuent à cette situation.

Par ailleurs, elles n'exercent pas toujours leurs pourvois à bon escient, ce qui nuit à l'image de
marque de la profession.

C'est pour ces raisons que la Fédération nous a demandé de vous inviter à soumettre vos
dossiers à notre Commission des Affaires Juridiques avant de vous pourvoir en cassation.

La Commission se prononcera sur l'opportunité de former ces pourvois compte tenu de la ju-
risprudence existante. Cette procédure devrait permettre de ne porter devant la Cour de Cas-
sation que des affaires soulevant des points de droit délicats et présentant un intérêt certain
pour la profession.

Veuillez agréer, Monsieur le Directeur Général, l'expression de nos sentiments très distingués.

LE DELEGUE GENERAL





* Lettre circulaire aux sociétés du 23 mai 1979


163

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