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Contrat du Commerce International

Réalisé par : Encadré Par : DR BOURFA Mimoun

ROUAS Saad

HIRRANE Asmae

ICHI Abdessamad

ZAKRI Keltoum

SAGHIR Nasreddine

1
Sommaire
Introduction.................................................................................................................................................3
Partie 1:La possible anticipation contractuelle d’un changement de circonstance.......................................4
Chapitre 1:Les clauses contractuelles permettant l’adaptation du contrat....................................................5
Section 1:Présentation des différents types de clauses.............................................................................7
Section 2: L’efficacité des clauses de hardship......................................................................................11
Chapitre 2 : L’ADAPTATION DU CONTRAT INTERNATIONAL par les parties : À L’ÉPREUVE
DE LA COVID 19.................................................................................................................................16
Section1 : L’automatisme des clauses d’adaptation du contrat international :.......................................16
Section 2 : Le non automaticité des clauses d’adaptation du contrat international.................................20
Section 3 : l’adaptation du contrat international par l’intervention d’un tiers........................................26
Partie II : la mise en œuvre de la renégociation et sa procédure :..............................................................28
Chapitre I : la renégociation et sa classification.........................................................................................29
Section 1 : Définition.............................................................................................................................29
Section 2 : les clauses de renégociation.................................................................................................30
Section 1 : Inexécution en générale.......................................................................................................35
Section 2 : la procédure de la renégociation du contrat en générale :.....................................................37
Conclusion.................................................................................................................................................38

2
Introduction

L'exécution d'un contrat de commerce international est le processus par lequel les parties au
contrat remplissent leurs obligations respectives en vertu des termes convenus. Cela implique
généralement la livraison de marchandises, le paiement des prix et toute autre obligation définie
dans le contrat. L'exécution du contrat peut être influencée par différents facteurs, tels que les
lois et réglementations du pays de chaque partie, les règles de la chambre de commerce
internationale, les incohérences entre les parties et les conditions du marché. Il est important que
les parties respectent les termes du contrat pour éviter les litiges et garantir une exécution
efficace et implique la mise en œuvre effective des obligations définies dans les termes du
contrat. Elle comprend la livraison des marchandises, le paiement des prix et tout autre
engagement spécifié dans le contrat. L'exécution du contrat peut être influencée par divers
facteurs externes, tels que les lois et réglementations du pays de chaque partie, les normes de la
chambre de commerce internationale, les divergences entre les parties et les conditions du
marché. Il est crucial que les parties respectent les termes du contrat afin de minimiser les risques
de litige et d'assurer une exécution efficace et fructueuse.

L'exécution réussie d'un contrat de commerce international est cruciale pour garantir la
satisfaction des obligations mutuelles des parties contractantes. Il comprend la livraison adéquate
des produits ou services convenus, le paiement des prix convenus en temps voulu, ainsi que tout
autre engagement défini dans le contrat. Cependant, cette exécution peut être confrontée à des
défis tels que les différences de législation et de réglementation dans les pays concernés, les
règles de la chambre de commerce internationale, les conflits entre les parties et les fluctuations
du marché. Il est donc important que les parties prennent en compte ces facteurs et respectent les
termes du contrat afin de garantir une exécution efficace et sans heurts. De plus, en cas de
problème, il est souhaitable de disposer d'une stratégie de résolution de litiges solide pour
résoudre les problèmes de manière amiable et équitable.

Une problématique fréquente dans l'exécution de contrats de commerce international est la


livraison tardive ou incomplète des produits ou services convenus. Cela peut survenir pour
diverses raisons, telles que des problèmes logistiques, des retards de production, des défauts de
qualité ou des problèmes de transport. Ce genre de situation peut entraîner des retards dans les

3
paiements, des pénalités pour manquement au contrat, une réputation négative pour les parties
impliquées et, dans les cas les plus graves, la rupture du contrat. Il est donc important que les
parties prennent en compte ces risques potentiels lors de la négociation et de la mise en œuvre du
contrat, et qu'elles disposent de mécanismes de résolution de litiges pour traiter les problèmes de
manière efficace et équitable.

Partie 1:La possible anticipation


contractuelle d’un changement de
circonstance.
Il n’est plus discuté aujourd’hui qu’un contrat peut être déséquilibré. Nous sommes loin des
illusions de la doctrine du XIXème siècle qui voyait dans la liberté contractuelle la garantie de la
justice contractuelle. Le problème de l’imprévision se pose lorsqu’un contractant se trouve
obligé d’exécuter une obligation, alors que la survenance de circonstances nouvelles et
imprévisibles au jour de la conclusion du contrat rend cette exécution beaucoup plus difficile ou
onéreuse. La vocation de toute obligation est d’être exécutée telle qu’elle a été conçue. C’est le
principe d’intangibilité des contrats, principe essentiel du droit Français, ou celui de la force
obligatoire des contrats qui impose le respect de la parole donnée. Le créancier d’une obligation
a le droit d’en obtenir l’exécution et ce, telle qu’elle a été contractée. La force obligatoire du
contrat est « un principe universel qui rend seul possible le commerce entre les hommes ». 1
Ainsi que les contrats commerciaux internationaux peuvent faire face à certains défis telle que
les crises sanitaires ; A l’heure actuelle, le monde traverse une crise inédite et dramatique : la
pandémie mondiale de la COVID-19. Que cela relève des conséquences naturelles des
pandémies ou des mesures y afférentes et imposées par les États, ce sont d’innombrables contrats

1
P. Malaurie, L. Aynès, P. Stoffel-Munck, Les obligations, Defrénois, 3ème édition
2005, P. 374
4
internationaux en cours qui voient leur exécution compromise, plus difficiles, voire même
impossible C’est ce qu’on va traiter dans le chapitre (2).

Chapitre 1:Les clauses contractuelles permettant


l’adaptation du contrat.
« L’hétérogénéité du milieu international, l’instabilité du marché des sources d’énergie, les
nécessités d’approvisionnement ont ainsi conduit les opérateurs à forger les instruments de
nature à permettre une adaptation de leurs accords aux situations nouvelles. [...] Mais au-delà de
la technique et des nécessités économiques, l’observation de la pratique contractuelle
internationale ne peut qu’inciter à réviser la typologie contractuelle classique et à systématiser
les nouveaux standards juridiques du droit des obligations » - B. Oppetit 1.
En ce qui concerne le changement de circonstances, le texte ne précise pas la nature de celles-ci.
Théoriquement elles pourront donc être de tous ordres :
o Changements de législation (notamment fiscale rendant l’exécution plus onéreuse
o Changements politiques (embargo international, conflits armés, etc.
o Changements technologiques
o Et bien sur, changements d’ordre commercial (exemple classique de l’évolution du cours
des matières premières).
Quelque soit sa nature, le changement de circonstances devra être extérieur à la partie qui
l’invoque (ce qui ne sera pas le cas du départ d’un homme clé de l’entreprise ou d’une panne
dans la chaîne de fabrication par exemple) et avoir un impact direct et important sur l’exécution
du contrat.
Différents types de clauses permettent d’adapter le contrat , la clause de hardship étant la plus
utilisée, particulièrement dans les contrats internationaux, puisque bien rédigée elle peut se
montrer très efficace(section 1). clauses de hardship présentent un intérêt certain, notamment
dans les contrats de longue durée. Il convient d’étudier l’adaptation et les conséquences que
celle-ci provoque , mettant ainsi en avant son degré d’efficacité (section 2).

5
Section 1:Présentation des différents types de clauses .

Les clauses de variation automatiques sont très utiles du fait de leur automaticité, mais le remède
le plus utile face à l’incertitude d’un contrat reste la clause de hardship(§1) La clause de hardship
ou comment renégocier l’imprévu(§2).
§1:Les clauses de variation automatique /clause de renégociation.
A/Les clauses de variation automatique.
La clause de variation automatique, autrement appelée clause d’indexation ou clause d’échelle
mobile, a pour rôle de modifier de plein droit l’objet de l’obligation. Elle modifie généralement
le montant de l’obligation de somme d’argent en fonction des changements enregistrés par les
indices mesurant le prix d’un produit ou d’un service déterminé, ou le niveau général des prix.
Ces clauses ont été accusées de favoriser l’inflation, leur validité a donc été longtemps discutée.
Mais en raison de leur utilité, la jurisprudence en a admis la validité sans réserve dans les
paiements internationaux .2 En revanche dans l’ordre interne elles sont admises mais avec une
réserve, elles doivent apparaître comme l’effet d’une légitime prévoyance des parties et non
comme un moyen de spéculation.3
Ce type de clause va rendre le contrat moins perméable à l’écoulement du temps. La définition
donnée est large, car il en existe de multiples et différentes formes. L’indexation a longtemps été
considérée comme incompatible avec le principe du nominalisme monétaire 4 visible à l’article
18955.du code civil. Selon ce principe, le temps n’a aucune incidence sur le pouvoir libératoire
de l’unité monétaire, quelles que soient les variations de valeur que celle-ci peut subir. Seuls les
contrats internationaux pouvaient comporter de telles clauses, mais la jurisprudence a assoupli sa
position en énonçant le principe de validité de toutes les clauses d’indexation.

2
Cass. req. 7 juin 1920, DP 1920.1.137, note Dupuich, S. 1920.1.193, note Lyon-Caen.
3
es. Ce texte interdit les indexations trop
11 Cass. civ. 27 juin 1957, D. 1957.649 ; CAPITANT, TERRE et LEQUETTE, Grands arrêts, 11ème éd. 2000, n°233,
p.406, D.1957.649, note G. Ripert, JCP 1957. II. 10093 bis, concl. Besson, Gaz. Pal. 1957.2.4.
4
Civ. 21 mai 1927, D. P. 1928.I.25. note H. Capitant, S.1927.1.289, note P. Esmein ; Civ. 16 novembre 1938, Gaz.
Pal.1939.1.184.
5
Legifrance article 1895 c.c : « L'obligation qui résulte d'un prêt en argent n'est toujours que de la somme énoncée
au contrat. S'il y a eu augmentation ou diminution d'espèces avant l'époque du paiement, le débiteur doit rendre
la somme prêtée, et ne doit rendre que cette somme dans les espèces ayant cours au moment du paiement ».
6
Les restrictions à la liberté contractuelle des parties sont imposées à des fins d’ordre public, elles
sont donc sanctionnées par la nullité absolue6. Dans le silence des textes, la question qui s’est
posée est de savoir quelle est l’étendue de cette nullité par rapport au contrat. La jurisprudence
fait preuve de souplesse, elle considère que la clause partiellement illicite ne doit être que
partiellement annulée. S’agissant de la convention, la jurisprudence a estimé qu’il fallait se
référer aux principes généraux du droit des contrats. Le contrat sera donc annulé si les parties
avaient fait de l’indexation un élément essentiel du consentement. A contrario, si elle est sans
influence sur la volonté, le contrat survie. Ces clauses sont donc très pratiques, particulièrement
pour les contrats de longue durée, mais elles ne sont pas suffisantes pour garantir la sécurité
économique des contractants, il est donc intéressant de les combiner avec une clause de hardshi p.
B// Les clauses de révision ou de renégociation:
Les clauses de révisions ne revêtent pas le caractère automatique des clauses de variation
automatique. Elles ne procèdent pas par elle même à une “correction” du contrat. Elle se
contente de la provoquer. Les parties sont toujours libres de modifier la convention d’un
commun accord. Toutefois, les contractants ont intérêt à insérer une clause qui transforme
l’entrée en renégociation en obligation contractuelle. Parmi ces clauses, la clause de hardship,
souvent appelée « clause de dureté » . Fréquentes dans les contrats internationaux, reconnues
dans certains droits nationaux, ces clauses peuvent constituer un remède efficace face à
l’incertitude sur l’avenir d’un contrat.
La clause de hardship oblige les parties à engager les négociations afin d’adapter le contrat si
l’exécution de ce dernier devient trop onéreuse pour l’une d’elle en raison d’un changement de
circonstances imprévisible et postérieur à la conclusion du contrat 7.Cette clause insérée dans le
contrat va contraindre les contractants à tenter de remédier au déséquilibre survenu en cours
d’exécution et qui entache la bonne exécution du contrat.
Cette clause de modification bilatérale du contrat créée une obligation d’entamer la discussion.
Le but est de « traiter amiablement une difficulté qui s’élève lors de l’exécution du contrat et

6
Cass. com. 3 nov. 1988, Bull.civ.IV, n°287, D.1989, 193, note Ph. Malaurie.
7
Définition tirée de l’article 2117-2 des Principes du droit européen, cité par J.M. Mousseron, Technique
contractuelle, préc, n°1655.
7
d’éviter qu’elle ne dégénère en véritable contentieux 8». Plus précisément, il est «de provoquer
l’accord des parties sur l’adaptation du contrat au changement de circonstances».9
Dans les contrats à durée indéterminée, les parties sont libres de mettre fin à l’accord à tout
moment. La partie victime d’un changement de circonstances pourra dans ce cas facilement
sortir du contrat. La clause de renégociation sera en revanche utile pour tenter de trouver un
accord et permettre de poursuivre l’exécution du contrat dans des conditions acceptables. Dans le
contrat à durée déterminée, le contractant ne peut se libérer de façon unilatérale de son contrat.
Ici on voit toute l’importance de la clause. En cas de modification des circonstances, la durée du
contrat peut justifier de provoquer une modification du contrat afin d’éviter une exécution
difficile. En particulier lorsque le changement ne présente pas les caractéristiques de la force
majeure.

§2/La clause de hardship ou comment renégocier l’imprévu:


A/L’opportunité de l’adaptation:
Le seuil de déclenchement est en pratique toujours prévu dans une formule très générale 10. Les
clauses n’envisagent pas de façon spécifique la survenance d’un événement précis. Elles visent
simplement une modification de la situation générale. En cela, la clause de hardship se distingue
des autres clauses de révision qui précisent en général le seuil de révision en fonction de
modifications bien déterminées, telle la variation de l’unité monétaire ou les clauses de force
majeur qui énumèrent presque toujours les événements susceptibles d’être considérés comme
constitutifs d’un cas de force majeure.
La cause du hardship doit apparaître comme extérieure aux parties. En effet, le bouleversement
survenu ne doit pas être le résultat d’un comportement d’un des contractants. Les formules
générales employées, visent à apprécier le comportement de la partie qui invoque le changement
de circonstances. On vérifiera si la partie était ou non en mesure de parer un changement de

8
Ch. Jarrosson, les clauses de renégociation, de conciliation et de médiation. Puam, 1990, p. 141 s., spé. N°8.
9
G. Rouhette, la révision conventionnelle du contrat, RID comp 2-1986, p. 370 et s, spé, n°28.
10
«si au cours du présent contrat, la situation générale en vigueur au moment de sa conclusion venait à subir des
modifications importantes, ou si les circonstances sur lesquelles les parties se sont fondées au moment de sa
conclusion venaient à se développer d’une façon telle que l’une des parties aurait à subir des rigueurs que l’on ne
pourrait pas équitablement lui demander de supporter, les parties se mettraient d’accord pour adapter les
conditions du présent contrat à la nouvelle situation d’une façon équitable pour les deux contractants. » C.F.R 13
janvier 1971. Rev. Arb. 1973. 69. Note Fouchard.
8
circonstances et ses conséquences. Pour ce faire, on se réfère à la « conduite qu’aurait eu en
pareil cas un opérateur prudent et raisonnable». 11
Le hardship doit avoir une certaine intensité pour justifier un réajustement du contrat. On parle,
dans les clauses, de modification « substantielle » ou « importante ». L’emploi de ces termes
peut poser des difficultés d’interprétation. En effet, à partir de quel moment peut on considérer
qu’un hardship est important ou a un caractère substantiel ?
Pour y répondre, il faut prendre en considération les conséquences du changement. Le caractère
substantiel ne peut s’apprécier immédiatement, mais de façon relative par rapport à l’équilibre
contractuel. Un changement de circonstances, même important, mais ayant de faibles
conséquences sur l’économie générale du contrat, ne permettrait pas la révision du contrat. Seule
une modification des données entrainant un bouleversement du contrat est de nature à déclencher
la possibilité d’actionner la clause et par conséquent les négociations. Le changement doit donc
entrainer des résultats fondamentalement différents de ceux que les parties avaient envisagé dans
le contrat initial. Certains contrats proposent des critères d’appréciation de l’importance du
hardship, c’est le cas du contrat de vente de gaz du gisement EKOFISK conclu en 1973. 12Dans
ce contrat le critère proposé était l’excédent des charges financières annuelles par rapport au
profit annuel de l’opération de vente de gaz.
B/La question de la constatation du hardship.
La question de l’élément déclencheur est primordiale car ce sont les circonstances qui vont,
déclencher ou non, l’application de la clause. Ainsi, il importe de déterminer les modalités aux
termes desquelles le hardship sera considéré comme existant, et justifiera alors le passage à
l’étape suivante. Les contractants déterminent de manière plus ou moins détaillée, ces
circonstances, et précisent les effets qu’elles doivent avoir sur le contrat pour que le hardship soit
réalisé.
Généralement, les clauses de hardship prévoient que, le contractant qui estime que les conditions
sont réunies et caractérisent la situation de hardship, doit aviser l’autre partie de la survenance de
l’événement ayant provoqué le changement de circonstances et les moyens proposés pour
résoudre cette difficulté. L’autre partie doit faire connaître sa position dans des délais brefs. Le
11
G. Ripert, les règles du droit civil applicables aux contrats internationaux, Cour La Haye 1933, t. 44, p. 169.
12
Contrat conclu en 1973 entre un consortium de vendeurs conclu par Phillips Petroleum Cy Norway, agissant
comme chef de file de neuf autres co-vendeurs (dont le groupe français E.L.F, C.F.P, Aquitaine) et un consortium
d’acheteurs (comprenant Gaz de France).
9
destinataire peut accepter la proposition ou demander une rencontre afin de débattre et d’ouvrir
les négociations. Il peut également refuser de communiquer avec son cocontractant. Un
désaccord entre les parties au contrat peut donc se rencontrer à deux niveaux. Celui ci peut
intervenir durant la phase de négociation, c’est à dire au moment de réajuster le contrat afin de
rétablir l’équilibre contractuel d’origine. Le désaccord peut aussi intervenir directement à propos
de l’existence des conditions permettant d’invoquer la négociation.
Afin d’éviter des situations de blocage, il est possible d’introduire une autre clause prévoyant
l’intervention d’un arbitre, pour tout type de litige de ce genre. L’arbitre a pour mission de
déterminer si les conditions sont réunies pour invoquer de façon légitime la clause. Si ce dernier
considère que les conditions ne sont pas réunies, le contrat reste en vigueur et produit tous ses
effets. Dans le cas contraire il convient de passer à la négociation.
*La reaction des contractants :
Si les contractants se sont référés à des critères objectifs, l’adaptation aura pour mission de
rétablir l’équilibre qui existait à l’origine entre les prestations. Les critères objectifs font
référence à l’équilibre d’origine, à un préjudice exagéré ou encore à des avantages démesurés. A
l’inverse, si ce sont des critères subjectifs qui ont été utilisés, la fonction de la correction du
contrat sera de restaurer l’équité et la justice. Cette constante des clauses de hardship nous
permet de préciser la définition. Comme il a été dit, les clauses de hardship sont les clauses par
lesquelles les contractants anticipent un bouleversement, du fait d’un événement qui leur est
extérieur et imprévisible, de l’équilibre contractuel. Contrairement à la majorité des définitions
proposées par la doctrine, cette vision de la clause ne met pas l’accent sur la renégociation par les
parties. Il semblerait que la renégociation ne soit qu’un effet de la clause, cet effet n’étant
d’ailleurs pas systématique. Très souvent les clauses de hardship contraignent les parties à entrer
en négociation, mais il existe plusieurs clauses qui ne prévoient pas cette procédure et nécessitent
l’intervention d’un tiers qui aura le soin d’adapter le contrat.

Section 2: L’efficacité des clauses de hardship .

Le succès de la clause de hardship est certain. Afin de comprendre l’intérêt qu’elle peut procurer
aux parties prévoyantes il faut d’abord comprendre comment se réalise l’adaptation (§1). Bien
utilisée, la clause de hardship peut se montrer très efficace. Souplesse et précision font bon
10
ménage car cette combinaison permet de prévoir de façon optimale l’adaptation
future .L’efficacité des clauses de hardship semble renforcée par le juge qui a parfois recours à
une exécution forcée de celle-ci (§2).
§ 1:L’adaptation et ses conséquences.
A/La réalisation de l’adaptation.
La souplesse de son mécanisme et la complexité de ses modalités suscitent plusieurs
interrogations. Lorsque les conditions de la réadaptation sont réunies, soit les contractants sont
d'accord, soit l'arbitre a tranché. Les parties se retrouvent dans une situation juridique que nous
allons étudier. Une obligation de pratiquer une négociation afin de modifier les prestations qui
leurs incombent pèsent sur elles de façon indiscutable.
La question qu’il convient de se poser est de savoir si il faut aller plus loin, et considérer que les
parties ont l’obligation, non seulement de se prêter à une renégociation du contrat, mais encore
de trouver un accord sur la réadaptation dudit contrat. Il semble difficile de mettre à la charge des
parties une obligation de parvenir à ce résultat. En effet, la situation nouvelle provoquée par un
changement de circonstances, peut conduire à un désaccord sur l’aménagement du contrat alors
que les parties ont mené loyalement des négociations et sans qu’il soit possible d’imputer une
faute à l’un des contractants.
La Cour de cassation, dans un arrêt du 27 février 2007 13est venu préciser la portée des clauses de
hardship. Elle rappelle qu’une clause par laquelle les parties doivent se rencontrer si l’équilibre
économique d’un contrat est bouleversé par des circonstances nouvelles, n’oblige nullement à
réviser le contrat mais en autorise seulement la possibilité. Seul le comportement abusif dans la
phase de négociation peut être sanctionné. Le devoir de rencontre est donc une stricte obligation
de résultat, alors que la révision effective de la convention est purement facultative. Selon la
Cour, chaque partie doit supporter les conséquences de son imprévision.
La jurisprudence estime qu’une clause de rencontre « n’oblige en aucune façon le cocontractant à
accepter les modifications du contrat proposé par l’autre partie» 14 et que l’échec de cette
procédure de rencontre pour adaptation ne peut être sanctionnée sauf comportement abusif d’une
des parties. Celui qui se rend coupable d’un tel comportement ne peut être sanctionné que par

13
Cour de Cassation, chambre commerciale, 27 février 2007, pourvoi n° 04-13.881. Option finance, 2007, 23 avril,
n°929, juridique, p. 29-30.
14
Cass. com. 3 octobre 2006, n°04-13.214.
11
l’obligation de verser des dommages et intérêts à son cocontractant. En pratique, lorsque la
clause prévoit très précisément la négociation, la preuve de la faute est relativement aisée. Il
suffit simplement que les diligences souhaitées dans ce contrat n’aient pas été respectées. Mais
lorsque la clause est plus générale, la partie qui est lésée devra rapporter la preuve d’un manque
de sérieux dans la négociation, ce qui est en pratique assez difficile.
B/L’intérêt des clauses de hardship:
On peut en fait distinguer deux types de clauses. Les clauses permettant la poursuite du contrat
sans la garantir et la clause garantissant une adaptation du contrat. Dans la première hypothèse le
résultat n’est pas garanti. Ce type de clause impose seulement aux parties un devoir de
renégocier, de prendre part à la renégociation. C’est une obligation de moyens. Les parties ne
s’engagent pas à parvenir à rééquilibrer le contrat, elles s’engagent à essayer. De sorte que si les
négociations échouent parce que l’une des parties a refusé d’y prendre part, la responsabilité de
cette partie sera engagée. A défaut de pouvoir caractériser une telle faute, la Cour de Cassation
décide que « la responsabilité de l’échec de la procédure de rencontre et d’adaptation ne peut être
imputée à une partie ne l’absence de comportement abusif de sa part». 15 La clause de
renégociation ainsi rédigée n’a pas vraiment d’utilité, il n’y a sanction que s’il y a abus du droit
de renégocier.
Soit le contrat est de ceux dans lesquels la jurisprudence impose une obligation de renégocier
(jurisprudence Huart), cela concerne les contrats de la distribution, dans ce cas là les parties ont
une obligation de renégocier et, elles sont sanctionnées si elles refusent de renégocier de bonne
foi. Donc la clause n’apporte rien. Soit on est dans un contrat qui ne comporte pas une telle
obligation de renégocier, les parties ont le droit de ne pas renégocier le contrat (c’est le contraire
de l’hypothèse précédente). Ce droit de ne pas renégocier le contrat n’est il pas susceptible d’un
contrôle de l’abus ? S’agit il d’un droit discrétionnaire ? L’abus de droit est une faute dans
l’exercice d’un droit et suppose un comportement fautif. Le fait de refuser de prendre part aux
négociations ou de refuser de négocier de bonne foi pourrait constituer des fautes sanctionnées
sur le fondement de l’abus de droit. Ces clauses de rencontre ne servent à rien car la sanction de
l’abus de droit amène au même résultat. Qu’il y ait une clause ou pas, on arrive au même

15
Cass. Com., 3 octobre 2006, D 2007, P265, Note Mazeaux + Yves Lequette « De l’efficacité des clauses de
hardship » Economica 2010.
12
résultat. Il faut donc conseiller aux parties de prévoir quelque chose en plus pour assurer
l’efficacité de la clause, notamment la sanction.
S’agissant de la deuxième hypothèse, celle des clauses garantissant une adaptation du contrat.
En cas d’échec, le contrat ne sera ni résilié ni maintenu à l’identique, un tiers sera désigné par les
parties pour fixer les nouvelles conditions du contrat. Ce tiers n’est pas arbitre, il doit être
désigné dans le contrat initial, à défaut ultérieurement par les parties. Dans ce second cas, il faut
prévoir qu’à défaut d’accord sur le choix de ce tiers, il sera désigné par le juge saisi à la requête
de la partie la plus diligente. On peut prévoir directement que le contrat sera modifié par le juge à
la demande de la partie la plus diligente. Le juge est lié par ce type de stipulation. Les parties
peuvent confier le soin au juge de réviser leur contrat en cas d’imprévision. Ici l’efficacité est
plus importante.
§2: La clause de hardship : un vecteur de sécurité.
A/La souplesse des clauses : un atout indéniable.
Comme il l’a été exposé, la clause de hardship oblige les parties à engager de nouvelles
négociations afin d’adapter le contrat si son exécution devient très onéreuse pour l’une d’elle, en
raison d’un changement de circonstances imprévisibles et postérieures à la conclusion du contrat.
La liberté contractuelle est presque absolue en matière de clauses de hardship, car celles-ci sont
très peu réglementées en droit interne. Ce sont en effet des clauses qui résultent du droit
international qui est le domaine de prédilection de celles-ci. Cela s’explique par le fait que les
possibilités de changements de circonstances sont plus importantes dans deux Etats que dans un
seul.
Les parties ont également la faculté d’organiser comme elles l’entendent l’adaptation du contrat
qui découlera de l’événement. Ils peuvent limiter l’objet de l’adaptation à des éléments
prédéterminés comme par exemple le prix, ou laisser la possibilité de modifier n’importe quelle
donnée du contrat d’origine. Ils ont une dernière option, confier cette tâche à un tiers. Les parties
peuvent enfin prévoir la situation du contrat durant la phase de négociation, soit l’exécution de la
convention sera suspendue, soit elle continuera de produire tous ses effets. Cette souplesse
présente un véritable avantage. La clause de hardship est très flexible ce qui permet aux
contractants de prendre en compte beaucoup de formes d’évolution et d’y apporter les solutions

13
qu’elles veulent. Ceci est un atout indéniable quand on connaît la multitude de déséquilibres qui
peuvent affecter un contrat.
B/condition d’efficiences de la clause de hardship.
Pour être complétement efficace, une clause de hardship doit prévoir précisément les modalités
de son application, en fonction de l’intensité que les parties souhaitent procurer à leur
engagement d’adaptation aux circonstances pouvant intervenir ultérieurement. Il convient donc
de prévoir un préambule dans la clause afin de préciser que le consentement des parties est donné
en considération du contexte actuel et subordonné à la continuation de cette situation dans le
temps. Il faut également définir quelles sont les circonstances objectives pouvant conduire à une
révision, comme une modification des circonstances économiques, politiques, juridiques,
financières...
Il ne faut pas être non plus trop exhaustif à mon sens, pour limiter les risques de se voir opposer
une demande de révision abusive. De ce fait, dans la pratique, il faut éviter les expressions telles
que « notamment » ou « etc » en fin de clause, car cela peut poser des problèmes
d’interprétation. Il est important également de déterminer un seuil de perte ou de manque à gager
acceptable pour l’une des parties. La détermination de la durée d’application de la clause est
aussi très importante, la clause peut avoir vocation à s’appliquer pendant toute la durée du
contrat ou être limitée dans le temps. L’issue de la négociation peut être prévue ce qui permet
d’éviter les situations complexes. Les contractants peuvent prévoir qu’en situation de blocage,
l’intervention d’un tiers sera nécessaire, le mode de détermination de ce tiers, la force
contraignante de la décision.La clause qui sera efficace, c’est la clause bien rédigée, claire et
précise pour permettre son application au cas visé sans contestation possible. Certains ouvrages
proposent des clauses types.16Toutefois aucun exemple ne doit être utilisé à la lettre, en effet pour
être totalement efficace, la clause doit être utilisée avec circonspection et adaptée au cas par cas,
en prévision de la nouvelle situation qu’elle aurait à régir.

16
CC Force majeure clause 2003, Hardship clause 2003, ICC n° 650, 2003. W. Dross. Dictionnaire des clauses
ordinaires et extraordinaires des contrats privé en droit interne privé, mars 2008 J. M. Mousseron, J. Raynard, J. B.
Saube « technique contractuelle » 4ème édition, juin 2010, n° 1530 s.
14
Chapitre 2: L’ADAPTATION DU CONTRAT
INTERNATIONAL par les parties : À L’ÉPREUVE DE LA
COVID 19.
En cette période de crise économique, le contrat international peut se voir en souffrance,
en effet, plusieurs difficultés, et embûches peuvent survenir pour empêcher son exécution. De ce
fait, l’équilibre contractuel semble être remis en question, la pandémie créa un véritable
sentiment d’insécurité chez les contractants. La force majeure, l’imprévision, tant de risques
externes affecteront, voire, troubleront la substance du contrat international. Ipso facto les
contractants sans doute rechercheront des moyens pour s’adapter et pallier à ce déséquilibre
néfaste.

Ces questions sont le préalable nécessaire à la sécurisation de toute situation


juridique international et ce d‘autant plus qu’il est fort probable qu’un nombre important
de différends naîtra de la question de savoir si l’épidémie de coronavirus est ou non un
cas de force majeure au regard d’un contrat considéré (Section I). Par ailleurs, outre la
question de la force majeure, il faut également s’interroger sur le fait de savoir si
l’épidémie du coronavirus peut être invoquée comme cause d’imprévision qui permettant
aux parties de renégocier les conditions du contrat (Section II).

Section1 : L’automatisme des clauses d’adaptation du contrat


international :

15
Le contrat international pourrait connaitre plusieurs changements pendant son
élaboration, sa négociation et son exécution, certaines clauses indispensables à sa sécurité
demeurent nécessaires et efficaces, ayant pour but principal, l’adaptation et le
rééquilibrage du contrat face à tous changements des circonstances (A) ensuite le sort du
contrat international reste les soucis majeurs des contractants (B).

A) la qualification et l’interprétation de la force majeure au sein du contrat international.

Les clauses d’adaptation automatique : établissent au sein de la relation


contractuelle un processus « qui ajustera et adaptera le contrat sans en affecter la force
et la stabilité puisqu’aucun nouvel accord de volontés ne sera nécessaire à ce moment-
là ». Leur insertion implique la prise en considération par les parties de risques d’ordre
économique, financier et concurrentiel. Ces risques qu’on appelle risques externes seront
traités comme des variables qui seront mises en relation avec un élément de référence, il
pourra s’agir des cours, dès lors ou d’une devise si les parties souhaitent se prémunir
contre une dévaluation ou une baisse de parité ; de l’indice des prix de certaines matières
premières par Leur insertion implique la prise en considération par les rapport à
l’inflation ; des prix offerts par la concurrence…
Ajoutons à cela, que le choix de la référence s’avère délicat puisque, dans certains pays,
sa validité dépend de divers facteurs tels que son degré de précision, son indépendance à
l’égard des parties et son rapport avec l’objet que les parties entendent réaliser.
Également, le choix d’un mauvais indice ou sa disparition risquent de poser problème.
En outre, appelée clause d’indexation ou clause d’échelle mobile, a pour rôle de modifier
de plein droit l’objet de l’obligation. Elle modifie généralement le montant de
l’obligation de somme d’argent en fonction des changements enregistrés par les indices
mesurant le prix d’un produit ou d’un service déterminé, ou le niveau général des prix.
Ces clauses ont été accusées de favoriser l’inflation, leur validité a donc été longtemps
discutée. Mais en raison de leur utilité, la jurisprudence en a admis la validité sans
réserve dans les paiements internationaux 17 .

17
Cass. req. 7 juin 1920, DP 1920.1.137, note Dupuich, S. 1920.1.193, note Lyon-Caen
16
Clause d’adaptation Semi-automatique : Les clauses d’adaptation semi-
automatique connaissent de nombreuses applications, elles accordent enfaite une option à
la partie qui aura le bénéfice de s’en prévaloir.
18
La notion d’impossibilité d’exécution imputable à un changement de circonstances est
abordée sous le couvert d’institutions très diversifiées dans les différents systèmes
juridiques nationaux.

L’impossibilité d’exécuter est la différence majeure entre la ’’ force Majeure’’ et


’’l’imprévision" qui quant à elle se caractérise par la difficulté d’exécuter.

La question sous-jacente qui se pose à ce stade est de savoir si la pandémie de la


Covid 19 peut être considérer comme un Cas de force Majeur ?

Covid 19 : Cas de force Majeure ?

Cas du Maroc : la force majeure Maroc est subordonné à trois conditions


essentielles, l’article 268 et 269 du dahir des obligations et des contrats font référence à
la force majeur en soulignant qu’il n’y a lieu à aucun D&I lorsque le débiteur justifie que
l’inexécution ou le retard proviennent d’une cause qui ne peut lui être imputée, telle que
la force majeur…Art 269 du Doc : ‘’La force majeure est tout fait que l’homme ne peut
prévenir, tel que les phénomènes naturels (inondations, sècheresses, orages, incendies,
sauterelles), l’invasion ennemie, le fait du prince, et qui rend impossible l’exécution de
l’obligation. N’est point considérée comme force majeure la cause qu’il était possible
d’éviter, si le débiteur ne justifie qu’il a déployé toute diligence pour s’en prémunir.
N’est pas également considérée comme force majeure la cause qui a été occasionnée par
une faute précédente du débiteur’’.

Ce qui ressort de l’article ci-dessous est que la force majeure est subordonnée à la
réunion de trois éléments : l’imprévisibilité, l’irrésistibilité, et l’extériorité, Or ; dans
notre cas de figure de la Covid 19 l’imprévisibilité fait défaut.
L’imprévisibilité critère nécessaire de la force majeure- s’apprécie au jour de la
conclusion du contrat, Or début 2020, l’épidémie était connue.

18
Arrêt Taylor v Caldwell
17
La pandémie de la Covid-19 ne constitue pas, en elle-même, un cas de force
majeure. Il peut en être autrement des mesures prises par le gouvernement (le fait du
prince).

Cas de la France : La force Majeure régit par l’article 1218 c.civ /1231.1 c.civ
Quelques décisions ont d’ores et déjà qualifié le coronavirus comme cas de force Majeur
dans le domaine des étrangers :

 CA Colmar, ch. 6, 16 mars 2020, n° 20/01142,

 CA Colmar, ch. 6, 16 mars 2020, n° 20/01143,

 CA Colmar, ch. 6, 16 mars 2020, n° 20/01206.

Dans ce sens, La France estime que le Covid 19 doit être traité selon une approche au Cas
par Cas.

Un évènement qui n’a pu raisonnablement être prévu au moment de la conclusion du


contrat : Raisonnablement imprévisible : Appréciation in concerto (personne raisonnable,
professionnel raisonnable). Covid-19 :

 Virus qui est lui-même exceptionnel : sa nature, sa propagation, sa dangerosité...

 Cependant, il faut déterminer la date de conclusion du contrat, l’objet de la


prestation, la qualité des parties en prenant en compte les différentes dates
évoquées précédemment (annonce de l’OMS, situation de la Chine, différents
arrêtés avec des mesures variables dans le temps et dans l’espace...).

Une autre question récurrente nous revient à l’esprit et qui mérite notre attention :
qu’en est-il du sort du contrat international suite à la force Majeure ?

18
B) le sort du contrat international suite à la force Majeure :

Outre qu’elle considère l’exonération du débiteur, la théorie classique de la force


majeure met l’accent sur son effet extinctif. Or, les particularités propres aux contrats
internationaux de longue durée ont amené les praticiens à privilégier la suspension du
contrat plutôt que sa résiliation.

La suspension ou résiliation du contrat : La négociation d’un contrat international


à long terme nécessite un labeur considérable et implique le dépassement de nombreuses
embuches.
Par conséquent, « la poursuite des relations avec un partenaire qui convient est
préférable à une solution qui suppose à nouveau un investissement humain et financier à
la recherche d’un nouveau contrat. L’intérêt en outre que les parties retirent du contrat
fait que leur objectif est de permettre son exécution et d’essayer avant tout de surmonter
les difficultés. »

Dans ce contexte, la suspension du contrat est beaucoup plus appropriée que sa


résiliation quand le covid19 n’est pas reconnu comme force majeure et reflète la volonté
des parties de maintenir le lien contractuel en dépit des obstacles qui se dressent sur le
19
chemin de son exécution quand l’impossibilité d’exécuter est à titre temporaire [4 ],
l’obligation est suspendue.

La suspension totale du contrat est toutefois rarement envisagée par les parties,
assurément, les obligations dont l’exécution ne serait point affectée par la force majeure
seront maintenues. Le cas échéant quand l’impossibilité d’exécuter est à titre permanent,
la résiliation sera la seule solution.

La suspension a donc pour effet de libérer temporairement le débiteur de sa


responsabilité à l’égard de certaines obligations. Elle entraîne du même coup une
dispense, pour le créancier, de l’exécution de ses obligations correlatives : « To the extent
that a Party is or has been delayed or prevented by force majeure from complying with

19
Impossibilité temporaire , Arrêt Autry v.Republic Productions. 30 Cal.2d 144, 180 P.2d 888
( 1947 )
19
its obligations under this Agreement, the other Party may suspend the performance of its
obligation »

La caducité du contrat international : un contrat valablement formé devient


Caduc si l’un de ses éléments essentiels disparait, de ce fait les éléments essentiels du
contrat international est son exécution, si l’exécution est impossible (la force majeure).

Section 2 : Le non automaticité des clauses d’adaptation du


contrat international.

Les clauses de révision non automatique l’imprévision a laissé couler beaucoup


d’encre, de ce fait l’apparition de la révision a été instaurée pour pallier à ce déséquilibre
entre les prestations des parties dû aux changements de circonstances, celle-ci connaitra
un rejet eu égard du principe de l’intangibilité du contrat, mais au fil du temps cette
intangibilité connaitra une souplesse et aboutira à une reconnaissance de la révision pour
imprévision (A) par ailleurs une fois la révision admise, le sort du contrat pourrait
changé, sa substance quant à elle reste intacte (B).

A) Révision pour imprévision en droit international : D’un rejet ferme à une


admission marquée.

Origine controversé : D’une origine romaine la clause d’imprévision permet à une


partie au contrat international d’invoquer l’existence d’un changement des circonstances,
imprévisible au moment de la signature du contrat qui en rendrait l’exécution difficile
mais pas impossible ; et qui pourrait entrainer une renégociation du contrat et propose de
modifier le contrat de façon à soulager le cocontractant surchargé par les circonstances.
L’article 710 du Dahir formant code des obligations et des contrats, prévoit cette
possibilité l’imprévision n’ayant pas été envisagé expressément par le législateur.

En France, depuis l’époque des grandes codifications du XIXème siècle, la


théorie de l’imprévision qui fut alors écartée, suite de vifs débats de nombreuses
controverses en doctrine et en jurisprudence , La décision de la Cour de cassation le

20
fameux Arrêt du canal de Crapone 20 fait autorité en la matière s’opposa fermement à toute
possibilité de révision des contrats déséquilibrés par la survenance de circonstances
imprévisibles. Cependant, au milieu du XXème siècle, le droit espagnol, dont le code
civil s’inspirait du code français, a assoupli le principe d’intangibilité du contrat en
reconnaissant l’imprévision par le biais de la jurisprudence. En outre, une autre approche
est présentée par les nouveaux codes civils, comme le code polonais au sein duquel
l’imprévision est incluse.

Ce refus de la théorie de l’imprévision a été réaffirmé avec constance dans de


nombreux arrêts. A noter que la position en droit administratif est divergente, en effet le
Conseil d’État a admis la théorie de l’imprévision dans son Arrêt Gaz de Bordeaux du 30
mars 1916 21 .

Ensuite, depuis l’ordonnance n° 2016- 131 du 10 février 2016 portant réforme du


droit des contrats, la révision pour imprévision a été prévue par l’article 1195 du Code
civil, qui prévoit en cas de changement de circonstances imprévisible, la possibilité de
renégocier 22 le contrat à la demande de la partie pénalisée.

En cas de refus, ou d’échec, les parties peuvent convenir de la résolution du


contrat, à la date et aux conditions qu’elles déterminent. A défaut, un juge pourra être
saisi afin qu’il procède à l’adaptation du contrat ou qu’il prononce sa résolution.

En droit anglais l’imprévision trouve son origine sous l’appellation de la frustation


of purpose 23 .

‘The doctrine of frustration of purpose also operates to excuse non-performance.


Frustration of purpose refers to a situation where a promised performance is technically
still possible, but the performance would be futile because the purpose of the contract
has been destroyed by some unforeseen event occurring after the formation of the
contract. A party will excused from her obligation to perform because, under such

20
Cass., Civ., 6 mars 1876
CE, 30mars 1916 : Rec. CE 1916, p. 125, concl. Chardenet ; S. 1916, 3, p. 17, concl .
21

Chardenet et note Hauriou ; RD publ. 1916, p. 388, note Jèze.


22
CA,Versaille 12ème Ch,12 déc 2019,n°18/07183
23
Arrêt Taylor v. Caldwell / Arrêt Krell v.henry
21
circumstances, the valeur of performance is so much less than intended at the time the
contract was made that it would be unreasonably burdensome to hold the party to her
obligations. The application of the doctrine is illustrated bye the famous case of Krell
v.henry.

En Droit américain, d’inspiration anglaise, le droit américain se caractérise


tout de même par certaines particularités. Il a ainsi procédé à une codification plus
poussée des cas d’excusable ’’non performance‘’ et de ‘’risk of loss’’. On retrouve les
principales dispositions relatives aux changements de circonstances aux articles 2-509 et
suivants et 2-613 à 2-615 de l’Uniform Commercial Code et dans le Restatement 2nd of
Contracts.
De ce fait Il serait aisé d’invoquer l’imprévision par tout contractant, Quid des conditions
de fonds et de formes de cette théorie ?

Conditions de fond:

Le changement peut être progressif

 Changement de circonstances : Covid 19 circonstances multiple : Circonstances


Sanitaire/ juridique/ économiques/ environnemental ;

 Appréciation de l’imprévisibilité : Par rapport à la personne raisonnable


Au moment de la conclusion du contrat : conclusion initiale/ renouvellement du
contrat/ reconduction tacite (baux commerciaux) ;

 Appréciation du coût : appréciation objective (économie du contrat) / appréciation


subjective (capacité financière du contrat).

Conditions de formes :

 Obligation de tenter une renégociation,

 Tentative d’adaptation ou de résolution à l’amiable,

 Assignation en vue d’obtenir la résolution ou la révision du contrat.


22
Une admission déjà marquée : Admission international L’article 79 de la
Convention des Nations Unies sur les contrats de vente internationale de marchandises,
adoptée le 11 avril 1980, dite convention de Vienne, permet l’exonération en cas de
survenance imprévisible d’un empêchement. L’article 79 est rédigé de la façon suivante :
« Une partie n’est pas responsable de l’inexécution de l’une quelconque de ses
obligations si elle prouve que cette inexécution est due à un empêchement indépendant de
sa volonté et que l’on ne pouvait raisonnablement attendre d’elle qu’elle le prenne en
considération au moment de la conclusion du contrat, qu’elle le prévienne ou le surmonte
ou qu’elle en prévienne ou surmonte les conséquences ». Il n’est ici nullement fait
mention d’un changement de circonstances comme cause d’exonération. Par ailleurs, dans
un arrêt de la Cour de cassation belge de 2009, il a été fait une interprétation extensive de
l’article 79 de la Convention des Nations Unies admettant le « hardship » comme une
cause d’exonération et un droit à la renégociation.

De ce fait Le bouleversement contractuel peut-il être constitutif d’un empêchement ?


Il est répondu positivement, et ce, en parfaite conformité à la note du septième avis
consultatif de la Convention de Vienne, du 12 octobre 2007.

Les clauses non automatiques : Les clauses de révisions ne revêtent pas le caractère
automatique à l’instar des clauses de variation automatique. Elles ne procèdent pas par
elle-même à une “correction” du contrat. Elle se contente de la provoquer. Les parties
sont toujours libres de modifier la convention d’un commun accord. Toutefois, les
contractants ont intérêt à insérer une clause qui transforme l’entrée en renégociation en
obligation contractuelle. Parmi ces clauses, la clause de hardship, souvent appelée
« clause de dureté »,
La clause de Hardship constitue à la fois un vecteur de sécurité et un atout indéniable,
dans le sens où elle oblige les parties à engager les négociations afin d’adapter le contrat
si l’exécution de ce dernier devient trop onéreuse 24 ; pour l’une d’elle en raison d’un
changement de circonstances imprévisible et postérieur à la conclusion du contrat. Cette
clause insérée dans le contrat va contraindre les contractants à tenter de remédier au
déséquilibre survenu en cours d’exécution et qui entache la bonne exécution du contrat.
24
CA Douai, Ch1 ,sec 2, 23 janvier 2020 ,n°19/01718
23
Les clauses de hardship donnent donc naissance à une obligation de renégociation,
dont les modalités peuvent être organisées par les parties. L’obligation de négocier les
modalités du contrat peut s’analyser en une obligation de résultat quant à l’entrée en
négociation, et une obligation de moyen quant à l’issue de cette négociation.

Le hardship doit avoir une certaine intensité pour justifier un réajustement du contrat.
On parle, dans les clauses, de modification « substantielle » ou « importante ». L’emploi
de ces termes peut poser des difficultés d’interprétation. En effet, à partir de quel moment
peut-on considérer qu’un hardship est important ou à un caractère substantiel ?

Pour y répondre, il faut prendre en considération les conséquences du changement. Le


caractère substantiel ne peut s’apprécier immédiatement, mais de façon relative par
rapport à l’équilibre contractuel. Un changement de circonstances, même important, mais
ayant de faibles conséquences sur l’économie générale du contrat, ne permettrait pas la
révision du contrat. Seule une modification des données entrainant un bouleversement du
contrat est de nature à déclencher la possibilité d’actionner la clause et par conséquent les
négociations. Le changement doit donc entrainer des résultats fondamentalement
différents de ceux que les parties avaient envisagés dans le contrat initial.

Quid du sort du contrat international suite à l’imprévision ?

B) Le sort du contrat suite à l’imprévision :

Renégociation : Lorsque les parties sont parvenues à un accord, ou que l’arbitre a


décidé du réajustement à opérer, le lien contractuel est maintenu. On peut donc
s’interroger sur les conséquences de cette modification. S’agit-il d’un nouveau contrat qui
se greffe sur le contrat d’origine, ou le même qui continue à des conditions nouvelles ?
D’abord il faut rappeler que le contrat n’a jamais cessé de produire ses effets au cours de
la renégociation, sauf prévision contraire des parties dans le cas d’une clause précise.

Pour la nouvelle situation après renégociation, on va considérer que c’est le même


contrat qui se poursuit en l’absence de volonté expresse des parties de procéder à une
novation par changement de dette. Dans le silence des parties, le juge appréciera suivant
l’importance des modifications. Parfois, il refuse d’y voir un nouveau contrat. Mais il
24
peut très bien décider que c’est un contrat nouveau si les modifications sont importantes.
Les parties peuvent prévoir qu’il y a contrat nouveau ou maintien du contrat initial. Les
parties ont la possibilité de prévoir dans la clause que la renégociation ne produit aucun
effet novatoire. Dans l’éventualité où le hardship viendrait à diminuer ou à disparaitre,
certaines clauses prévoient qu’il devra en être tenu compte dans la réadaptation du contrat
et qu’éventuellement les anciennes dispositions du contrat retrouveraient toute leur
valeur.

La caducité du contrat international : un contrat valablement formé devient


Caduc si l’un de ses éléments essentiels disparait, de ce fait un des éléments essentiels au
contrat international est son prix qui peut se voir disparaître si l’exécution est
excessivement onéreuse (imprévision). 25

Section 3 : l’adaptation du contrat international par l’intervention


d’un tiers.

L’adaptation du contrat peut s’avérer n exercice difficile et hors de la portée des parties
contractants, spécialement quand les difficultés rencontrées ont déjà sérieusement dégage la
qualité de leurs relations .plusieurs hypothèses peuvent justifier le recours un tiers : le
comblement de lacunes laissées par les négociateurs ou survenant en raison de circonstances
nouvelles, les solutions a une difficulté se présentant ou mise en œuvre d’une clause
d’application délicate.

Le tiers peut d’abord avoir un pouvoir d’assistance ou proposition : il s’efforce de


rapprocher les parties, il suggère une solution egalement satisfaisante pour elles ou leur fournit
une donnée de fait utile à leur rapprochement (A). Il se peut aussi que le tiers dispose d’un
véritable pouvoir de décision dont la source est en partie étrangère à la volonté des parties et qui
lui permet de leur imposer l’adaptation qu’il aura imaginée (B).26

A) Adaptation proposée par un tiers


25
https://www.village-justice.com/articles/adaptation-contrat-international-epreuve-
covid,35307.html.
L’adaptation du contrat international à l’épreuve de la COVID19, Par Med Yazid Mazouzi,
Doctorant chercheur.
26
Le Commerce International « prévention des litiges et l’ingénierie contractuelle, Dr BOURFA Mimoun. P : 161
25
Les parties peuvent convenir dans le cadre d’une adaptation purement conventionnelle de leur
contrat, un tiers interviendra pour faciliter leur cheminement vers l’accord recherche. Ce tiers
peut d’abord intervenir comme conciliateur, comme aussi son intervention peut prendre la
forme d’une expertise.

Lorsque ce n’est pas le cas, la prévisibilité du mode de règlement des litiges relatifs à
l’investissement est recherchée par une consultation du droit applicable, les accords
interétatiques de protection des investissements et, à défaut, les législations nationales offrant des
solutions plutôt appropriées du type arbitrage CIRDI ou CNUDCI, en général au choix de
l’investisseur.

Le rôle du médiateur consiste à faire « des propositions en vue d'éteindre le litige». Ses
propositions n'auront pas valeur obligatoire. Si le tiers est considéré comme un mandataire
commun des parties, « sa décision sera un texte contractuel qui pourra faire l'objet de tous les
modes de contestation habituels quant à son interprétation et à son exécution». Autrement dit, les
conclusions du mandataire requièrent pour leur exécution «l'emploi des voies judiciaires de droit
commun comme pour toute question d'application et d'exécution d'un contrat». Enfin, si le tiers
agit en tant qu'arbitre, sa décision aura force obligatoire et son exécution ne sera subordonnée
qu'à sa reconnaissance par l'entremise de la procédure de l'exequatur.27

Dans un contrat international, alors même que la clause de règlement des différends ne
prévoit pas de recours à un mode alternatif, rien n’empêche les parties contractantes lors de la
naissance d’un litige de convenir de son règlement amiable soit par négociation directe soit en
sollicitant un tiers, par exemple un expert ou un médiateur, pour éviter autant que faire se peut, la
saisine du juge étatique ou arbitral.28

B) Adaptation impose par un tiers


Comme nous l'avons vu, l'échec des négociations entraîne, à défaut de stipulations à
l'effet contraire, le maintien du contrat suivant ses modalités d'origine. Plutôt que d'en arriver à
un tel résultat ou de mettre un terme à leur relation contractuelle, les parties choisiront de faire
appel à un tiers afin qu'il procède à l'adaptation forcée du contrat. Cette faculté, dont la licéité
27
https://www.erudit.org/en/journals/cd1/1994-v35-n2-cd3799/043281ar.pdf
28
https://www.asjp.cerist.dz/en/downArticle/18/25/1/94248
26
semble être reconnue dans la plupart des systèmes juridiques, doit cependant être expressément
prévue234 : « Au cas où les parties ne parviendraient pas à trouver elles-mêmes une solution à
leur litige, elles feraient appel à l'arbitrage prévu au contrat »

Une décision prise par les parties sera plus facilement acceptée que celle d'un tiers qui
leur apparaîtra plus ou moins imposée. Dans cette optique, l'éventualité de l'intervention d'un
tiers constituera une source de pression favorable au dénouement de la négociation. Le mode de
désignation du tiers sera l'objet de précisions détaillées. Ces précisions s'avèrent essentielles car
l'échec des négociations risque de nuire à l'esprit de collaboration de l'une des parties ou même
des deux. On fera donc, par exemple, appel au mode de désignation prévu dans la clause
d'arbitrage générale: «l'arbitre ou les arbitres dont la désignation est prévue à l'article 10».

L'intervention du tiers, qu'il soit «arbitre» ou «expert», doit faire l'objet de certaines
précisions quant à son rôle dans le processus d'adaptation du contrat. Cette intervention ne
saurait survenir qu'après l'expiration d'un délai suffisamment long pour permettre aux parties d'en
arriver par elles-mêmes à un accord : « Si aucun accord n'était intervenu dans un délai de
soixante jours à compter de la demande de révision.

Il est donc important de prévoir la procédure à suivre en cas de désaccord entre les parties
sur la constatation de l'événement. Le recours à l'arbitrage ou à l'expertise constitue la solution la
plus recommandée. Par exemple : À défaut d'accord des parties sur le principe de la révision, la
question est, à l'initiative de la partie la plus diligente, soumise à l'arbitrage [...] Les arbitres
décident s'il y a lieu à révision de la ou des clauses incriminées. À défaut d'accord, il est convenu
que chacune des parties désignera un expert économiste assisté éventuellement d'un expert
financier qui se réunira pour examiner si les avantages de la présente convention ont été
bouleversés de façon fondamentale suite à un événement imprévisible. La nature du rôle joué en
pareil cas par l'arbitre ou l'expert a soulevé certaines controverses doctrinales. Nous y
reviendrons en étudiant la procédure de réadaptation du contrat.29

Les abréviations

OMS : Organisation mondiale de la Santé

29
https://www.erudit.org/en/journals/cd1/1994-v35-n2-cd3799/043281ar.pdf
27
CIRDI : Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements

CNUDCI : La Commission des Nations Unies pour le droit commercial international

Partie II : la mise en œuvre de la


renégociation et sa procédure :
La renégociation en contrat du commerce international désigne le processus par lequel les parties à un
contrat commercial international modifient les termes et conditions initialement convenus. Cela peut être
nécessaire en raison de facteurs tels que des changements économiques, politiques ou technologiques qui
peuvent affecter la capacité des parties à remplir leurs obligations contractuelles. La renégociation peut
être effectuée de manière amiable par les parties elles-mêmes, ou elle peut être imposée par une cour ou
un arbitre en cas de litige. Il est important de suivre les procédures et les lois applicables en matière de
renégociation pour éviter les conflits futurs et garantir la validité et l'exécution du nouveau contrat.

Chapitre I : la renégociation et sa classification


Pour donner survie aux rapports contractuels déséquilibrés dans un contrat entre les parties et afin d’en
permettre une bonne exécution dans les meilleures conditions qui donnent profit pour chacune partie ; les
cocontractants sont appelés à chaque fois qu’il y a des problèmes ou des risques lors de l’exécution penser
soit avant la conclusion(clauses prévisionnels) qu’on peut appeler clauses automatiques de contrat ou
durant son cours d’exécutions ( clauses de sauvegarde ou d’incident d’une force majeure) .

Dans ce chapitre nous allons traiter la mise en œuvre de la renégociation partant de sa définition(section1)
en arrivant aux clauses de renégociation (section 2).

Section 1 : Définition

Dans cette section nous allons parler de la définition de la renégociation, les constatations et sa relation
avec l’imprévision
28
La renégociation selon le dictionnaire Larousse :

- Nouvelle négociation des termes d'un accord.

- Réaménagement des termes d'un emprunt, prévoyant, par exemple, un raccourcissement des
délais de remboursement.

Donc c’est une action consistant à négocier une fois encore quelque chose qui avait déjà fait l'objet d'une
ou de plusieurs négociations au préalable.

La renégociation est un processus par lequel les parties à un contrat révisent et modifient les termes et
conditions originales du contrat. Cela peut être nécessaire en raison de facteurs tels que des changements
dans les conditions du marché ou à l’initiative de l’une des parties. Son but est de parvenir à un nouvel
accord qui soit équitable pour toutes les parties et qui tient compte des circonstances actuelles.

a- Constatations
On peut donc garder les constatations suivantes :

-un contrat déjà valablement formé en cours d’exécution.

-concertation inhérente à la négociation (conclusion et en exécution) pour éviter les problèmes

- le but de la concertation est de chercher un but commun (des intérêts en commun)

b- Relation entre renégociation et l’imprévision :


L’imprévision30 est comme définition : « le déséquilibre des prestations réciproques qui vient à se
produire dans les contrats à prestations successives ou déférées, par l'effet d'événements ultérieures à la
formation du contrat, indépendants de la volonté des parties, et se révélant tellement extraordinaires,
tellement anormaux, qu’il n'était guère possible de raisonnablement et les prévoir « V H.de PAGE –traité
élémentaire de droit civil belge ».

On parle d’un élément imprévisible échappant à toute prévision raisonnable(dommage ou un événement


de force majeure) lors de la conclusion de contrat ce qui est un élément aussi de déclenchement d’une
renégociation (déséquilibre des obligations entre les parties) d’où l’importance d’insertion des clauses au
contrat initial même au niveau d’une nouvelle négociation.

Parmi les clause que nous allons traiter sont : la classe de hardship . En outre les clauses de renégociation
sont celle par lesquelles les parties prévoient que dans des situations déterminées elles essayeront- leurs
contrats étant en cours d'exécution-de se mettre d'accord pour modifier certaines de ses dispositions.
30
De Page, H. (1964). Traité élémentaire de droit civil belge : principes, doctrine, jurisprudence (Vol. 1). Bruylant.
29
Section 2 : les clauses de renégociation

Dans cette section nous traiterons les clauses de la renégociation prévoyant la renégociation du contrat
(A) ainsi que la classification de ces clauses (B)

A- Les clauses de la renégociation prévoyant la négociation de contrat :

Ces clauses de réaménagement sont : le risque spécifique et le risque général sans oublier le but
recherché.

1- le risque spécifique :

C’est un risque qui se rattache à un secteur précis d’ordre monétaire ou économique. Cela donne une
modification d’un acte juridique en vue de son adaptation aux circonstances. (ex : modification de
système monétaire international, valeur monétaire; monnaie utilisée, droits d’import et d’export)

2-Le risque général :

Concerne n’importe quel événement à condition qu’il soit imprévisible et extérieur aux parties dont
l’incidence entraine un déséquilibre contractuel fondamental. Il s’agit de toute modification importante
des conditions d’exécution du contrat résultant d’un changement fondamental des circonstances.

A noter que l'événement imprévisible exclu des parties.

3- Le but recherché par les parties : à travers les clauses de réaménagement le but c'est d'apporter
l'équilibre contractuel entre les parties et remédier tous les problèmes survenus au cours de l'exécution de
contrat. Les parties décideront de faire des modifications appropriées et équitables.

B- classifications des clauses de renégociation :

Dans cette classification nous allons voir la classification selon le risque pris de Mr Mr Oppetit et Mr
Fontaine (1) ainsi la classification selon le mécanisme prévu de Mr Jarrosson (2) et une dernière
classification récapitulative (3).

1-La classification selon le risque pris de Mr Oppetit et Mr Fontaine :

 Les risques spécifiques : ce sont la clause d’indexation et la clause de maintien de valeur :

30
Ils sont définis par les parties en termes économiques (variation des coûts ; octroi d’avantages à un tiers)
et monétaires (clause de variation, clause de maintien de valeur) qui entrainent une rupture de l’équilibre
contractuel.

Clause d’indexation : Dans un contrat, une clause d'indexation prévoit la variation automatique d'une
valeur de ce contrat, souvent le prix, en fonction de la variation d'un élément externe au contrat.

Objectif : L'introduction d'une clause d'indexation dans un contrat permet de se prémunir contre une
augmentation ou une baisse brutale d'une donnée économique qui change l'environnement du contrat.

Ex: un livreur d'essence insère une clause d'indexation du prix de cette essence en fonction du cours du
pétrole pour se prémunir d'une hausse brutale du prix de sa matière première.

Clause de maintien de valeur : une clause de variation dont l’objet est faire varier le montant de
l’obligation engendrée par lequel elle est insérée en fonction de la valeur de l’or (clause valeur-or), d’une
devise étrangère (clause valeur-devise), selon une référence d’un indice ( clause échelle mobile ou
indexation).

 Les risques généraux : un risque moins précis, inhérent à un contrat international .il s’agit de la
prévision de toute modification substantielle des conditions d’exécution du contrat. Il implique la
renégociation pour adapter le contrat.
Clause de hardship: permet à l'un des parties d'exiger de l'autre la renégociation de leur accord à
exécution successive lorsque l'équilibre économique existait lors de sa complaisance a disparu par suite
d'un bouleversement des circonstances, changement économique(clause d'indexation ), changement
juridique (loi impérative)

Dans le cadre d’une clause de hardship Les circonstances où jouent la clause de hardship ne permettent
pas précisément l'organisation anticipée de la réadaptation il faudra renégocier .

Clause force majeure:

Article 269 DOC: La force majeure est tout fait que l'homme ne peut prévenir, tel que les phénomènes
naturels (inondations, sécheresses, orages, incendies, sauterelles), l'invasion ennemie, le fait du prince, et
qui rend impossible l'exécution de l'obligation. N'est point considérée comme force majeure la cause qu'il
était possible d'éviter, si le débiteur ne justifie qu'il a déployé toute diligence pour s'en prémunir. N'est pas
également considérée comme force majeure la cause qui a été occasionnée par une faute précédente du
débiteur31.

31
Art 269 Dahir des obligations et des contrats DOC.
31
Principes Unidroit et droit européen ARTICLE 7.1.7 concernant la (Force majeure)32

1) Est exonéré des conséquences de son inexécution le débiteur qui établit que celle-ci est due à un
empêchement qui échappe à son contrôle et que l'on ne pouvait raisonnablement attendre de lui qu'il le
prenne en considération au moment de la conclusion du contrat, qu'il le prévienne ou le surmonte ou qu'il
en prévienne ou surmonte les conséquences.

2) Lorsque l'empêchement n'est que temporaire, l'exonération produit effet pendant un délai raisonnable
en tenant compte des conséquences de l'empêchement sur l'exécution du contrat.

3) Le débiteur doit notifier au créancier l'existence de l'empêchement et les conséquences sur son aptitude
à exécuter. Si la notification n'arrive pas à destination dans un délai raisonnable à partir du moment où il a
eu, ou aurait dû avoir, connaissance de l'empêchement, le débiteur est tenu à des dommages-intérêts pour
le préjudice résultant du défaut de réception.

4) Les dispositions du présent article n'empêchent pas les parties d'exercer leur droit de résoudre le
contrat, de suspendre l'exécution de leurs obligations ou d'exiger les intérêts d'une somme échue.

 sert généralement à excuser totalement ou partiellement l’inexécution des obligations


contractuelles d’une partie, ou à retarder l’obligation d’exécution, dans des circonstances définies
(de manière étroite ou large) par le contrat.

 Elle a pour objet d'envisager les conséquences de la survenance d'un cas de force majeure en
cours d'exécution de contrat la clause contient la définition de la force majeure et les effets qui lui
sont attachés peut également préciser les modalités de sa mise en œuvre.

 Les parties peuvent élargir le champ d’application de la force majeure (devient clause
d’exonération) ou de diminuer son champ d’application (clause de garantie)

Une renégociation d'un contrat peut survenir lorsque surviennent des événements entraînant
l'impossibilité d'exécution après que les parties se sont engagées à informer la partie contractante de tout
événement susceptible de menacer l'exécution du contrat .

2-La classification selon le mécanisme prévu de Mr Jarrosson :

On parle des clauses suivantes :

32
Art 7.1.7 principes UNIDROIT
32
 2.1 clause ayant pour objet l’adaptation du contrat :
La clause de hardship est une clause qui a pour but l’adaptation de contrat par la renégociation: les parties
prévoient que leur contrat étant en cours d’exécution de se mettre d’accord pour modifier certaines de ses
dispositions et ce en cas de déséquilibre contractuel injuste pour l’une d’elles.

 2.2 clause ayant pour effet adaptation du contrat :


a-clause de force majeure : elle a pour effet d’adapter le contrat aux circonstances pour lui permettre son
maintien et la poursuite de son exécution, au moment de la suspension ou la persistance des obstacles
pour l’exécution du contrat cela entraine à une adaptation du contrat par une renégociation , malgré dans
le cas d’impossibilité d’exécution du contrat qui peut arriver et mettre à terme au contrat ,les parties
essayeront de garder le rapport contractuel et la poursuite de son exécution.

b- clause de l’offre concurrente :

La clause d’offre concurrente, ou clause anglaise, permet à un contractant d’invoquer à l’encontre de son
cocontractant les conditions plus favorables qui lui seraient proposées par un tiers. La clause peut obliger
le cocontractant à s’aligner sur ces conditions ; elle peut également lui en laisser la faculté en prévoyant
que s’il refuse cet alignement, le bénéficiaire de la clause pourra conclure avec le tiers.

Elle relève ainsi de ce que l’on désigne parfois comme les clauses d’alignement, à côté de la clause du
client le plus favorisé dont elle se distingue toutefois.

c-clause du client le plus favorisé : Une clause par laquelle si le vendeur accorde certaines conditions
plus avantageuses à l’un de ses clients, il doit les accorder également au client qui a inclus ce type de
clause dans le contrat.

Son effet est : de permettre l’amélioration des conditions d’exécution du contrat par le seul fait d’avoir
consenti à un tiers des conditions meilleures comme indiqué par la clause .

Ex un fournisseur qui vend un produit ( en quantité et avec qualité ) à une personne X à un prix
exceptionnel.

Une personne Y fait un contrat avec le même fournisseur pour le même produit à un prix public va
bénéficier de la clause du client la plus favorisé s’il insère la clause dans son contrat ; il bénéficiera le jour
où le fournisseur applique une autre baisse de prix à la personne X.

3-Autre classification :

Cette classification est basé sur le procédé choisi par les parties pour parvenir à la survie du contrat

33
 1 clause ayant pour objet la renégociation du contrat :

a- clause de hardship:

C'est une clause qui a pour objet la renégociation du contrat en vue de son adaptation aux circonstances
extérieures qui ont pour conséquence de porter fondamentalement atteinte à son équilibre tel qu’il a
prévalu à sa conclusion.

Elle se caractérise par l'imprévisibilité de risques et son incidence sur le contrat par l'incertitude au
moment de la conclusion du contrat, de la survenance et de l'incidence de l'événement sur l'exécution de
contrat .

b- clause de force majeure

 2 clause ayant pour effet la renégociation du contrat :

Ces clauses nécessitent la rencontre des parties en vue de l'amélioration de la position contractuelle de
l'une d’elles, opérant alors son adaptation en dehors de tout bouleversement contractuel de ses conditions
d'exécution.

Clause de client le plus favorisé et Clause de l'offre concurrente .

 3- clauses d’adaptation automatique (exclusion de renégociation au contrat):

a-clause de variation: c’est une clause dont l'objet et de faire varier le montant des obligations
engendrées par le contrat dans lequel elle est insérée en fonction de la valeur de l’or (close valeur
Or ),d'une devise étrangère (clause valeurs devise ),ou celle d'une marchandise de référence choisie
comme indice (clause d'échelle mobile ou d'indexation )

b-clause d’échelle mobile: Comme une méthode d'actualisation de la valeur nominale du salaire ou
d'autres prestations en fonction des variations de certaines valeurs économiques appeler indice de
référence .

c-clause d’indexation: C'est une règle stipulée dans un contrat qui prévoit une compensation en faveur
d'une des parties en cas d'évolution de certaines données économiques entre le jour de l'évaluation d'une
créance et le jour de son paiement. Elle tend à faire varier le montant de cette obligation en fonction d'un
élément objectif de référence nommé indice: Cours de l‘or ,cours d'une monnaie étrangère ,prix de blé,
coût de la construction …

34
L'introduction d'une clause d'indexation33 dans un contrat permet de se prémunir contre une
augmentation ou une baisse brutale d'une donnée économique qui change l'environnement du contrat.

Chapitre 2 : L’inexécution du contrat international

Section 1 : Inexécution en générale

L’inexécution au sens des Principes. Il convient de réserver une attention particulière aux deux éléments
de la définition. Elle est définie de manière à inclure toutes formes d’inexécution défectueuse ainsi que le
défaut complet d’exécution. Ainsi, il y a inexécution pour un constructeur si l’immeuble qu’il construit
est en partie conforme au contrat et en partie non, ou s’il achève l’immeuble plus tard. Le concept
d’inexécution recouvre toute inexécution, qu’elle soit ou non imputable au débiteur.

On peut citer des articles issus de la convention de Rome 1994 en relation avec l’inexécution du contrat
international :

1. Fait du créancier
L’article 7.1.2 énonce que lorsqu'une partie ne peut s'acquitter de ses obligations contractuelles en raison
d'un acte ou d'une omission de l'autre partie, ou encore d'un événement pour lequel elle a assumé le
risque, cette partie ne peut se prévaloir de l'inexécution de l'autre partie. Cela signifie que la partie qui
aurait dû être exécutante n'est plus considérée comme ayant manqué à ses obligations contractuelles dans
ces circonstances, et ne peut donc pas être tenue pour responsable de l'inexécution.

2. Exception d’exécution
L’article 7.1.3 énonce les règles relatives à l'exception d'exécution, qui permet à une partie de suspendre
l'exécution de ses obligations contractuelles dans certaines circonstances. Selon la première disposition de
cet article, une partie qui est tenue d'exécuter sa prestation en même temps que l'autre partie peut
suspendre l'exécution de sa prestation tant que celle-ci n'a pas offert d'exécuter la sienne. Selon la
deuxième disposition, une partie qui est tenue d'exécuter sa prestation après l'autre partie peut suspendre
l'exécution de sa prestation tant que celle-ci n'a pas exécuté la sienne. Il est important de noter que cette
règle s'applique uniquement lorsque les parties ont convenu d'un ordre d'exécution précis de leurs
prestations. Cette règle ne traite pas de la situation où une partie exécute une partie de ses obligations
mais pas la totalité, dans ce cas la partie qui a droit à l'exécution ne peut suspendre l'exécution de sa
prestation que lorsque, dans des circonstances normales, cela est conforme à la bonne foi.

3. Correction par le débiteur


33
https://contrat-de-travail.ooreka.fr/astuce/voir/462657/clause-d-indexation
35
L’article 7.1.4 énonce les règles relatives à la correction de l'inexécution par le débiteur. Selon cet article,
le débiteur peut, à ses propres frais, prendre des mesures pour corriger l'inexécution, à condition qu'il
donne une notification raisonnable de cette mesure, que la mesure soit appropriée aux circonstances, que
le créancier n'ait pas d'intérêt légitime à la refuser et qu'elle soit effectuée sans retard. Il est important de
noter que cette règle ne porte pas atteinte au droit du créancier à des dommages-intérêts pour le retard
occasionné, ni pour le préjudice causé ou non évité. En outre, le créancier peut suspendre l'exécution de
ses propres obligations tant que la correction n'a pas été effectuée.

4. Délai d’exécution supplémentaire


L’article 7.1.5 traite de la situation où une partie est en retard dans l'exécution de ses obligations et l'autre
partie souhaite lui accorder un délai supplémentaire. Il permet au créancier de notifier un délai
supplémentaire pour l'exécution des obligations, de suspendre l'exécution de ses propres obligations et de
demander des dommages-intérêts, mais il ne peut pas utiliser d'autres moyens avant l'expiration de ce
délai. Si le débiteur ne s'acquitte pas de ses obligations dans le délai imparti, le créancier peut mettre fin
au contrat si le retard n'est pas considéré comme une inexécution essentielle. Cependant, cette procédure
ne s'applique pas lorsque l'inexécution est d'importance mineure par rapport à l'ensemble des obligations
du débiteur.

5. Clauses exonératoires
L’article 7.1.6 traite des clauses exonératoires dans les contrats, c'est-à-dire des clauses qui limitent ou
excluent la responsabilité d'une partie en cas d'inexécution de ses obligations. Selon cet article, une telle
clause ne peut être utilisée si elle est manifestement inéquitable eu égard au but du contrat. Le juge a un
pouvoir modérateur pour écarter les clauses qui sont manifestement inéquitables. Il s'agit également des
clauses qui permettent à une partie de fournir une prestation substantiellement différente de ce à quoi
l'autre partie peut raisonnablement s'attendre.

Section 2 : la procédure de la renégociation du contrat en générale :

La renégociation du contrat est une procédure qui permet aux parties contractantes de réajuster les termes
du contrat en cas de changement de circonstances imprévues. Cependant, cette procédure peut s'avérer
complexe et soulever de nombreux défis juridiques, notamment en ce qui concerne l'identification de la
partie qui doit prendre l'initiative de la négociation.

En amont de la renégociation, la première difficulté concerne l'identification de la partie qui doit prendre
l'initiative de la négociation. En effet, l'obligation de renégocier, comme toute obligation contractuelle,
nécessite un sujet actif et passif, c'est-à-dire un débiteur et un créancier. Cependant, dans les contrats de
36
longue durée, il est souvent difficile de déterminer qui a l'initiative de la négociation, car peu de clauses
désignent clairement la partie qui a cette responsabilité. Cela peut entraîner des incertitudes et des conflits
entre les parties.

En aval de la renégociation, une autre difficulté concerne l'appréciation de l'inexécution de l'obligation de


renégocier. En effet, il est important de déterminer si la partie débiteur a agi avec diligence et de manière
adéquate dans la notification de l'offre de négociation et dans la motivation de son contenu. Cela peut être
difficile à évaluer, surtout dans les cas où les clauses de force majeure ne sont pas clairement énoncées
dans le contrat.

Enfin, il y a la question de la supervision de la renégociation du contrat par un tiers désigné d'un commun
accord. Cela peut aider à résoudre les incertitudes et les conflits liés à la renégociation, mais cela peut
également entraîner des coûts supplémentaires et des délais de traitement pour les parties contractantes.

En résumé, la renégociation du contrat est une procédure complexe qui peut soulever de nombreux défis
juridiques, notamment en ce qui concerne l'identification de la partie qui doit prendre l'initiative de la
négociation et l'appréciation de l'inexécution de l'obligation de renégocier. Il est donc important pour les
contractants de prendre des précautions pour organiser efficacement les modalités de renégociation du
contrat, et de considérer l'utilisation d'un tiers désigné pour superviser la renégociation.

37
Conclusion

En conclusion, l'exécution du contrat de commerce international est un aspect crucial de toutes


les transactions commerciales internationales. Elle définit les obligations des parties et garantit la
réalisation des termes convenus. Cependant, l'exécution peut être affectée par divers facteurs
externes, tels que les différences de législation et de réglementation, les conflits entre les parties
et les fluctuations du marché. Il est donc important que les parties respectent les termes du
contrat, disposent de mécanismes de résolution de litiges efficaces et soient conscientes des défis
potentiels pour garantir une exécution réussie et fructueuse.

l'exécution réussie d'un contrat de commerce international est déterminante pour le succès des
transactions commerciales internationales. Elle implique la mise en œuvre des obligations
mutuelles définies dans le contrat, telles que la livraison de produits ou services, le paiement des
prix convenus et tout autre engagement. Cependant, cette exécution peut être entravée par des
facteurs tels que les différences de législation et de réglementation, les conflits entre les parties et
les fluctuations du marché. Il est donc essentiel que les parties respectent les termes du contrat,
qu'elles aient une stratégie de résolution de litiges solide en place et qu'elles soient conscientes
des défis potentiels pour garantir une exécution efficace, fluide et sans heurts.

l'exécution efficace et fiable d'un contrat de commerce international est un élément clé pour
garantir la satisfaction des obligations mutuelles des parties contractantes. Cela nécessite une
attention particulière aux détails, une planification minutieuse et une bonne communication entre
les parties. Cependant, malgré les meilleurs efforts, des problèmes peuvent survenir, tels que la
livraison tardive ou incomplète des produits ou services, les différences de législation et de
réglementation et les fluctuations du marché. Pour éviter ces défis, il est important de prévoir des
mécanismes de résolution de litiges solides et de disposer d'une stratégie en cas de problèmes.
Enfin, il est essentiel que les parties prennent en compte ces facteurs pour garantir une exécution
du contrat de commerce international efficace, fiable et rentable pour les deux parties

38
Bibliographie :
 BOURFA .Mimoun le commerce international prevention des litiges et l’ingenierie
contractuelle année 2021

 P. Malaurie, L. Aynès, P. Stoffel-Munck, Les obligations, Defrénois, 3ème édition


2005, P. 374

 Cass. req. 7 juin 1920, DP 1920.1.137, note Dupuich, S. 1920.1.193, note Lyon-Caen.
 es. Ce texte interdit les indexations trop
 11 Cass. civ. 27 juin 1957, D. 1957.649 ; CAPITANT, TERRE et LEQUETTE, Grands arrêts, 11ème éd. 2000,
n°233, p.406, D.1957.649, note G. Ripert, JCP 1957. II. 10093 bis, concl. Besson, Gaz. Pal. 1957.2.4.
 Civ. 21 mai 1927, D. P. 1928.I.25. note H. Capitant, S.1927.1.289, note P. Esmein ; Civ. 16 novembre 1938,
Gaz. Pal.1939.1.184.
 Legifrance article 1895 c.c : « L'obligation qui résulte d'un prêt en argent n'est toujours que de la somme
énoncée au contrat. S'il y a eu augmentation ou diminution d'espèces avant l'époque du paiement, le
débiteur doit rendre la somme prêtée, et ne doit rendre que cette somme dans les espèces ayant cours au
moment du paiement ».
 Cass. com. 3 nov. 1988, Bull.civ.IV, n°287, D.1989, 193, note Ph. Malaurie.
 Définition tirée de l’article 2117-2 des Principes du droit européen, cité par J.M. Mousseron, Technique
contractuelle, préc, n°1655.
 Ch. Jarrosson, les clauses de renégociation, de conciliation et de médiation. Puam, 1990, p. 141 s., spé.
N°8.
 G. Rouhette, la révision conventionnelle du contrat, RID comp 2-1986, p. 370 et s, spé, n°28.
 «si au cours du présent contrat, la situation générale en vigueur au moment de sa conclusion venait à
subir des modifications importantes, ou si les circonstances sur lesquelles les parties se sont fondées au
moment de sa conclusion venaient à se développer d’une façon telle que l’une des parties aurait à subir
des rigueurs que l’on ne pourrait pas équitablement lui demander de supporter, les parties se mettraient
d’accord pour adapter les conditions du présent contrat à la nouvelle situation d’une façon équitable pour
les deux contractants. » C.F.R 13 janvier 1971. Rev. Arb. 1973. 69. Note Fouchard.
 G. Ripert, les règles du droit civil applicables aux contrats internationaux, Cour La Haye 1933, t. 44, p. 169.
 Contrat conclu en 1973 entre un consortium de vendeurs conclu par Phillips Petroleum Cy Norway,
agissant comme chef de file de neuf autres co-vendeurs (dont le groupe français E.L.F, C.F.P, Aquitaine) et
un consortium d’acheteurs (comprenant Gaz de France).
 Cour de Cassation, chambre commerciale, 27 février 2007, pourvoi n° 04-13.881. Option finance, 2007,
23 avril, n°929, juridique, p. 29-30.
 Cass. com. 3 octobre 2006, n°04-13.214.

 Cass. Com., 3 octobre 2006, D 2007, P265, Note Mazeaux + Yves Lequette « De l’efficacité des clauses de
hardship » Economica 2010.
 CC Force majeure clause 2003, Hardship clause 2003, ICC n° 650, 2003. W. Dross. Dictionnaire des clauses
ordinaires et extraordinaires des contrats privé en droit interne privé, mars 2008 J. M. Mousseron, J.
Raynard, J. B. Saube « technique contractuelle » 4ème édition, juin 2010, n° 1530 s.

 Cass. req. 7 juin 1920, DP 1920.1.137, note Dupuich, S. 1920.1.193, note Lyon-Caen
 Arrêt Taylor v Caldwell
39
 Impossibilité temporaire , Arrêt Autry v.Republic Productions. 30 Cal.2d 144, 180 P.2d
888 ( 1947 )

 Cass., Civ., 6 mars 1876


 CE, 30mars 1916 : Rec. CE 1916, p. 125, concl. Chardenet ; S. 1916, 3, p. 17, concl .
Chardenet et note Hauriou ; RD publ. 1916, p. 388, note Jèze.

 CA,Versaille 12ème Ch,12 déc 2019,n°18/07183


 Arrêt Taylor v. Caldwell / Arrêt Krell v.henry

 CA Douai, Ch1 ,sec 2, 23 janvier 2020 ,n°19/01718
 L’adaptation du contrat international à l’épreuve de la COVID19, Par Med Yazid
Mazouzi, Doctorant chercheur.

 Le Commerce International « prévention des litiges et l’ingénierie contractuelle, Dr BOURFA Mimoun. P
 De Page, H. (1964). Traité élémentaire de droit civil belge : principes, doctrine, jurisprudence (Vol. 1).
Bruylant.
 Art 269 Dahir des obligations et des contrats DOC.
 Art 7.1.7 principes UNIDROIT

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