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ROUAS Saad
HIRRANE Asmae
ICHI Abdessamad
ZAKRI Keltoum
SAGHIR Nasreddine
1
Sommaire
Introduction.................................................................................................................................................3
Partie 1:La possible anticipation contractuelle d’un changement de circonstance.......................................4
Chapitre 1:Les clauses contractuelles permettant l’adaptation du contrat....................................................5
Section 1:Présentation des différents types de clauses.............................................................................7
Section 2: L’efficacité des clauses de hardship......................................................................................11
Chapitre 2 : L’ADAPTATION DU CONTRAT INTERNATIONAL par les parties : À L’ÉPREUVE
DE LA COVID 19.................................................................................................................................16
Section1 : L’automatisme des clauses d’adaptation du contrat international :.......................................16
Section 2 : Le non automaticité des clauses d’adaptation du contrat international.................................20
Section 3 : l’adaptation du contrat international par l’intervention d’un tiers........................................26
Partie II : la mise en œuvre de la renégociation et sa procédure :..............................................................28
Chapitre I : la renégociation et sa classification.........................................................................................29
Section 1 : Définition.............................................................................................................................29
Section 2 : les clauses de renégociation.................................................................................................30
Section 1 : Inexécution en générale.......................................................................................................35
Section 2 : la procédure de la renégociation du contrat en générale :.....................................................37
Conclusion.................................................................................................................................................38
2
Introduction
L'exécution d'un contrat de commerce international est le processus par lequel les parties au
contrat remplissent leurs obligations respectives en vertu des termes convenus. Cela implique
généralement la livraison de marchandises, le paiement des prix et toute autre obligation définie
dans le contrat. L'exécution du contrat peut être influencée par différents facteurs, tels que les
lois et réglementations du pays de chaque partie, les règles de la chambre de commerce
internationale, les incohérences entre les parties et les conditions du marché. Il est important que
les parties respectent les termes du contrat pour éviter les litiges et garantir une exécution
efficace et implique la mise en œuvre effective des obligations définies dans les termes du
contrat. Elle comprend la livraison des marchandises, le paiement des prix et tout autre
engagement spécifié dans le contrat. L'exécution du contrat peut être influencée par divers
facteurs externes, tels que les lois et réglementations du pays de chaque partie, les normes de la
chambre de commerce internationale, les divergences entre les parties et les conditions du
marché. Il est crucial que les parties respectent les termes du contrat afin de minimiser les risques
de litige et d'assurer une exécution efficace et fructueuse.
L'exécution réussie d'un contrat de commerce international est cruciale pour garantir la
satisfaction des obligations mutuelles des parties contractantes. Il comprend la livraison adéquate
des produits ou services convenus, le paiement des prix convenus en temps voulu, ainsi que tout
autre engagement défini dans le contrat. Cependant, cette exécution peut être confrontée à des
défis tels que les différences de législation et de réglementation dans les pays concernés, les
règles de la chambre de commerce internationale, les conflits entre les parties et les fluctuations
du marché. Il est donc important que les parties prennent en compte ces facteurs et respectent les
termes du contrat afin de garantir une exécution efficace et sans heurts. De plus, en cas de
problème, il est souhaitable de disposer d'une stratégie de résolution de litiges solide pour
résoudre les problèmes de manière amiable et équitable.
3
paiements, des pénalités pour manquement au contrat, une réputation négative pour les parties
impliquées et, dans les cas les plus graves, la rupture du contrat. Il est donc important que les
parties prennent en compte ces risques potentiels lors de la négociation et de la mise en œuvre du
contrat, et qu'elles disposent de mécanismes de résolution de litiges pour traiter les problèmes de
manière efficace et équitable.
1
P. Malaurie, L. Aynès, P. Stoffel-Munck, Les obligations, Defrénois, 3ème édition
2005, P. 374
4
internationaux en cours qui voient leur exécution compromise, plus difficiles, voire même
impossible C’est ce qu’on va traiter dans le chapitre (2).
5
Section 1:Présentation des différents types de clauses .
Les clauses de variation automatiques sont très utiles du fait de leur automaticité, mais le remède
le plus utile face à l’incertitude d’un contrat reste la clause de hardship(§1) La clause de hardship
ou comment renégocier l’imprévu(§2).
§1:Les clauses de variation automatique /clause de renégociation.
A/Les clauses de variation automatique.
La clause de variation automatique, autrement appelée clause d’indexation ou clause d’échelle
mobile, a pour rôle de modifier de plein droit l’objet de l’obligation. Elle modifie généralement
le montant de l’obligation de somme d’argent en fonction des changements enregistrés par les
indices mesurant le prix d’un produit ou d’un service déterminé, ou le niveau général des prix.
Ces clauses ont été accusées de favoriser l’inflation, leur validité a donc été longtemps discutée.
Mais en raison de leur utilité, la jurisprudence en a admis la validité sans réserve dans les
paiements internationaux .2 En revanche dans l’ordre interne elles sont admises mais avec une
réserve, elles doivent apparaître comme l’effet d’une légitime prévoyance des parties et non
comme un moyen de spéculation.3
Ce type de clause va rendre le contrat moins perméable à l’écoulement du temps. La définition
donnée est large, car il en existe de multiples et différentes formes. L’indexation a longtemps été
considérée comme incompatible avec le principe du nominalisme monétaire 4 visible à l’article
18955.du code civil. Selon ce principe, le temps n’a aucune incidence sur le pouvoir libératoire
de l’unité monétaire, quelles que soient les variations de valeur que celle-ci peut subir. Seuls les
contrats internationaux pouvaient comporter de telles clauses, mais la jurisprudence a assoupli sa
position en énonçant le principe de validité de toutes les clauses d’indexation.
2
Cass. req. 7 juin 1920, DP 1920.1.137, note Dupuich, S. 1920.1.193, note Lyon-Caen.
3
es. Ce texte interdit les indexations trop
11 Cass. civ. 27 juin 1957, D. 1957.649 ; CAPITANT, TERRE et LEQUETTE, Grands arrêts, 11ème éd. 2000, n°233,
p.406, D.1957.649, note G. Ripert, JCP 1957. II. 10093 bis, concl. Besson, Gaz. Pal. 1957.2.4.
4
Civ. 21 mai 1927, D. P. 1928.I.25. note H. Capitant, S.1927.1.289, note P. Esmein ; Civ. 16 novembre 1938, Gaz.
Pal.1939.1.184.
5
Legifrance article 1895 c.c : « L'obligation qui résulte d'un prêt en argent n'est toujours que de la somme énoncée
au contrat. S'il y a eu augmentation ou diminution d'espèces avant l'époque du paiement, le débiteur doit rendre
la somme prêtée, et ne doit rendre que cette somme dans les espèces ayant cours au moment du paiement ».
6
Les restrictions à la liberté contractuelle des parties sont imposées à des fins d’ordre public, elles
sont donc sanctionnées par la nullité absolue6. Dans le silence des textes, la question qui s’est
posée est de savoir quelle est l’étendue de cette nullité par rapport au contrat. La jurisprudence
fait preuve de souplesse, elle considère que la clause partiellement illicite ne doit être que
partiellement annulée. S’agissant de la convention, la jurisprudence a estimé qu’il fallait se
référer aux principes généraux du droit des contrats. Le contrat sera donc annulé si les parties
avaient fait de l’indexation un élément essentiel du consentement. A contrario, si elle est sans
influence sur la volonté, le contrat survie. Ces clauses sont donc très pratiques, particulièrement
pour les contrats de longue durée, mais elles ne sont pas suffisantes pour garantir la sécurité
économique des contractants, il est donc intéressant de les combiner avec une clause de hardshi p.
B// Les clauses de révision ou de renégociation:
Les clauses de révisions ne revêtent pas le caractère automatique des clauses de variation
automatique. Elles ne procèdent pas par elle même à une “correction” du contrat. Elle se
contente de la provoquer. Les parties sont toujours libres de modifier la convention d’un
commun accord. Toutefois, les contractants ont intérêt à insérer une clause qui transforme
l’entrée en renégociation en obligation contractuelle. Parmi ces clauses, la clause de hardship,
souvent appelée « clause de dureté » . Fréquentes dans les contrats internationaux, reconnues
dans certains droits nationaux, ces clauses peuvent constituer un remède efficace face à
l’incertitude sur l’avenir d’un contrat.
La clause de hardship oblige les parties à engager les négociations afin d’adapter le contrat si
l’exécution de ce dernier devient trop onéreuse pour l’une d’elle en raison d’un changement de
circonstances imprévisible et postérieur à la conclusion du contrat 7.Cette clause insérée dans le
contrat va contraindre les contractants à tenter de remédier au déséquilibre survenu en cours
d’exécution et qui entache la bonne exécution du contrat.
Cette clause de modification bilatérale du contrat créée une obligation d’entamer la discussion.
Le but est de « traiter amiablement une difficulté qui s’élève lors de l’exécution du contrat et
6
Cass. com. 3 nov. 1988, Bull.civ.IV, n°287, D.1989, 193, note Ph. Malaurie.
7
Définition tirée de l’article 2117-2 des Principes du droit européen, cité par J.M. Mousseron, Technique
contractuelle, préc, n°1655.
7
d’éviter qu’elle ne dégénère en véritable contentieux 8». Plus précisément, il est «de provoquer
l’accord des parties sur l’adaptation du contrat au changement de circonstances».9
Dans les contrats à durée indéterminée, les parties sont libres de mettre fin à l’accord à tout
moment. La partie victime d’un changement de circonstances pourra dans ce cas facilement
sortir du contrat. La clause de renégociation sera en revanche utile pour tenter de trouver un
accord et permettre de poursuivre l’exécution du contrat dans des conditions acceptables. Dans le
contrat à durée déterminée, le contractant ne peut se libérer de façon unilatérale de son contrat.
Ici on voit toute l’importance de la clause. En cas de modification des circonstances, la durée du
contrat peut justifier de provoquer une modification du contrat afin d’éviter une exécution
difficile. En particulier lorsque le changement ne présente pas les caractéristiques de la force
majeure.
8
Ch. Jarrosson, les clauses de renégociation, de conciliation et de médiation. Puam, 1990, p. 141 s., spé. N°8.
9
G. Rouhette, la révision conventionnelle du contrat, RID comp 2-1986, p. 370 et s, spé, n°28.
10
«si au cours du présent contrat, la situation générale en vigueur au moment de sa conclusion venait à subir des
modifications importantes, ou si les circonstances sur lesquelles les parties se sont fondées au moment de sa
conclusion venaient à se développer d’une façon telle que l’une des parties aurait à subir des rigueurs que l’on ne
pourrait pas équitablement lui demander de supporter, les parties se mettraient d’accord pour adapter les
conditions du présent contrat à la nouvelle situation d’une façon équitable pour les deux contractants. » C.F.R 13
janvier 1971. Rev. Arb. 1973. 69. Note Fouchard.
8
circonstances et ses conséquences. Pour ce faire, on se réfère à la « conduite qu’aurait eu en
pareil cas un opérateur prudent et raisonnable». 11
Le hardship doit avoir une certaine intensité pour justifier un réajustement du contrat. On parle,
dans les clauses, de modification « substantielle » ou « importante ». L’emploi de ces termes
peut poser des difficultés d’interprétation. En effet, à partir de quel moment peut on considérer
qu’un hardship est important ou a un caractère substantiel ?
Pour y répondre, il faut prendre en considération les conséquences du changement. Le caractère
substantiel ne peut s’apprécier immédiatement, mais de façon relative par rapport à l’équilibre
contractuel. Un changement de circonstances, même important, mais ayant de faibles
conséquences sur l’économie générale du contrat, ne permettrait pas la révision du contrat. Seule
une modification des données entrainant un bouleversement du contrat est de nature à déclencher
la possibilité d’actionner la clause et par conséquent les négociations. Le changement doit donc
entrainer des résultats fondamentalement différents de ceux que les parties avaient envisagé dans
le contrat initial. Certains contrats proposent des critères d’appréciation de l’importance du
hardship, c’est le cas du contrat de vente de gaz du gisement EKOFISK conclu en 1973. 12Dans
ce contrat le critère proposé était l’excédent des charges financières annuelles par rapport au
profit annuel de l’opération de vente de gaz.
B/La question de la constatation du hardship.
La question de l’élément déclencheur est primordiale car ce sont les circonstances qui vont,
déclencher ou non, l’application de la clause. Ainsi, il importe de déterminer les modalités aux
termes desquelles le hardship sera considéré comme existant, et justifiera alors le passage à
l’étape suivante. Les contractants déterminent de manière plus ou moins détaillée, ces
circonstances, et précisent les effets qu’elles doivent avoir sur le contrat pour que le hardship soit
réalisé.
Généralement, les clauses de hardship prévoient que, le contractant qui estime que les conditions
sont réunies et caractérisent la situation de hardship, doit aviser l’autre partie de la survenance de
l’événement ayant provoqué le changement de circonstances et les moyens proposés pour
résoudre cette difficulté. L’autre partie doit faire connaître sa position dans des délais brefs. Le
11
G. Ripert, les règles du droit civil applicables aux contrats internationaux, Cour La Haye 1933, t. 44, p. 169.
12
Contrat conclu en 1973 entre un consortium de vendeurs conclu par Phillips Petroleum Cy Norway, agissant
comme chef de file de neuf autres co-vendeurs (dont le groupe français E.L.F, C.F.P, Aquitaine) et un consortium
d’acheteurs (comprenant Gaz de France).
9
destinataire peut accepter la proposition ou demander une rencontre afin de débattre et d’ouvrir
les négociations. Il peut également refuser de communiquer avec son cocontractant. Un
désaccord entre les parties au contrat peut donc se rencontrer à deux niveaux. Celui ci peut
intervenir durant la phase de négociation, c’est à dire au moment de réajuster le contrat afin de
rétablir l’équilibre contractuel d’origine. Le désaccord peut aussi intervenir directement à propos
de l’existence des conditions permettant d’invoquer la négociation.
Afin d’éviter des situations de blocage, il est possible d’introduire une autre clause prévoyant
l’intervention d’un arbitre, pour tout type de litige de ce genre. L’arbitre a pour mission de
déterminer si les conditions sont réunies pour invoquer de façon légitime la clause. Si ce dernier
considère que les conditions ne sont pas réunies, le contrat reste en vigueur et produit tous ses
effets. Dans le cas contraire il convient de passer à la négociation.
*La reaction des contractants :
Si les contractants se sont référés à des critères objectifs, l’adaptation aura pour mission de
rétablir l’équilibre qui existait à l’origine entre les prestations. Les critères objectifs font
référence à l’équilibre d’origine, à un préjudice exagéré ou encore à des avantages démesurés. A
l’inverse, si ce sont des critères subjectifs qui ont été utilisés, la fonction de la correction du
contrat sera de restaurer l’équité et la justice. Cette constante des clauses de hardship nous
permet de préciser la définition. Comme il a été dit, les clauses de hardship sont les clauses par
lesquelles les contractants anticipent un bouleversement, du fait d’un événement qui leur est
extérieur et imprévisible, de l’équilibre contractuel. Contrairement à la majorité des définitions
proposées par la doctrine, cette vision de la clause ne met pas l’accent sur la renégociation par les
parties. Il semblerait que la renégociation ne soit qu’un effet de la clause, cet effet n’étant
d’ailleurs pas systématique. Très souvent les clauses de hardship contraignent les parties à entrer
en négociation, mais il existe plusieurs clauses qui ne prévoient pas cette procédure et nécessitent
l’intervention d’un tiers qui aura le soin d’adapter le contrat.
Le succès de la clause de hardship est certain. Afin de comprendre l’intérêt qu’elle peut procurer
aux parties prévoyantes il faut d’abord comprendre comment se réalise l’adaptation (§1). Bien
utilisée, la clause de hardship peut se montrer très efficace. Souplesse et précision font bon
10
ménage car cette combinaison permet de prévoir de façon optimale l’adaptation
future .L’efficacité des clauses de hardship semble renforcée par le juge qui a parfois recours à
une exécution forcée de celle-ci (§2).
§ 1:L’adaptation et ses conséquences.
A/La réalisation de l’adaptation.
La souplesse de son mécanisme et la complexité de ses modalités suscitent plusieurs
interrogations. Lorsque les conditions de la réadaptation sont réunies, soit les contractants sont
d'accord, soit l'arbitre a tranché. Les parties se retrouvent dans une situation juridique que nous
allons étudier. Une obligation de pratiquer une négociation afin de modifier les prestations qui
leurs incombent pèsent sur elles de façon indiscutable.
La question qu’il convient de se poser est de savoir si il faut aller plus loin, et considérer que les
parties ont l’obligation, non seulement de se prêter à une renégociation du contrat, mais encore
de trouver un accord sur la réadaptation dudit contrat. Il semble difficile de mettre à la charge des
parties une obligation de parvenir à ce résultat. En effet, la situation nouvelle provoquée par un
changement de circonstances, peut conduire à un désaccord sur l’aménagement du contrat alors
que les parties ont mené loyalement des négociations et sans qu’il soit possible d’imputer une
faute à l’un des contractants.
La Cour de cassation, dans un arrêt du 27 février 2007 13est venu préciser la portée des clauses de
hardship. Elle rappelle qu’une clause par laquelle les parties doivent se rencontrer si l’équilibre
économique d’un contrat est bouleversé par des circonstances nouvelles, n’oblige nullement à
réviser le contrat mais en autorise seulement la possibilité. Seul le comportement abusif dans la
phase de négociation peut être sanctionné. Le devoir de rencontre est donc une stricte obligation
de résultat, alors que la révision effective de la convention est purement facultative. Selon la
Cour, chaque partie doit supporter les conséquences de son imprévision.
La jurisprudence estime qu’une clause de rencontre « n’oblige en aucune façon le cocontractant à
accepter les modifications du contrat proposé par l’autre partie» 14 et que l’échec de cette
procédure de rencontre pour adaptation ne peut être sanctionnée sauf comportement abusif d’une
des parties. Celui qui se rend coupable d’un tel comportement ne peut être sanctionné que par
13
Cour de Cassation, chambre commerciale, 27 février 2007, pourvoi n° 04-13.881. Option finance, 2007, 23 avril,
n°929, juridique, p. 29-30.
14
Cass. com. 3 octobre 2006, n°04-13.214.
11
l’obligation de verser des dommages et intérêts à son cocontractant. En pratique, lorsque la
clause prévoit très précisément la négociation, la preuve de la faute est relativement aisée. Il
suffit simplement que les diligences souhaitées dans ce contrat n’aient pas été respectées. Mais
lorsque la clause est plus générale, la partie qui est lésée devra rapporter la preuve d’un manque
de sérieux dans la négociation, ce qui est en pratique assez difficile.
B/L’intérêt des clauses de hardship:
On peut en fait distinguer deux types de clauses. Les clauses permettant la poursuite du contrat
sans la garantir et la clause garantissant une adaptation du contrat. Dans la première hypothèse le
résultat n’est pas garanti. Ce type de clause impose seulement aux parties un devoir de
renégocier, de prendre part à la renégociation. C’est une obligation de moyens. Les parties ne
s’engagent pas à parvenir à rééquilibrer le contrat, elles s’engagent à essayer. De sorte que si les
négociations échouent parce que l’une des parties a refusé d’y prendre part, la responsabilité de
cette partie sera engagée. A défaut de pouvoir caractériser une telle faute, la Cour de Cassation
décide que « la responsabilité de l’échec de la procédure de rencontre et d’adaptation ne peut être
imputée à une partie ne l’absence de comportement abusif de sa part». 15 La clause de
renégociation ainsi rédigée n’a pas vraiment d’utilité, il n’y a sanction que s’il y a abus du droit
de renégocier.
Soit le contrat est de ceux dans lesquels la jurisprudence impose une obligation de renégocier
(jurisprudence Huart), cela concerne les contrats de la distribution, dans ce cas là les parties ont
une obligation de renégocier et, elles sont sanctionnées si elles refusent de renégocier de bonne
foi. Donc la clause n’apporte rien. Soit on est dans un contrat qui ne comporte pas une telle
obligation de renégocier, les parties ont le droit de ne pas renégocier le contrat (c’est le contraire
de l’hypothèse précédente). Ce droit de ne pas renégocier le contrat n’est il pas susceptible d’un
contrôle de l’abus ? S’agit il d’un droit discrétionnaire ? L’abus de droit est une faute dans
l’exercice d’un droit et suppose un comportement fautif. Le fait de refuser de prendre part aux
négociations ou de refuser de négocier de bonne foi pourrait constituer des fautes sanctionnées
sur le fondement de l’abus de droit. Ces clauses de rencontre ne servent à rien car la sanction de
l’abus de droit amène au même résultat. Qu’il y ait une clause ou pas, on arrive au même
15
Cass. Com., 3 octobre 2006, D 2007, P265, Note Mazeaux + Yves Lequette « De l’efficacité des clauses de
hardship » Economica 2010.
12
résultat. Il faut donc conseiller aux parties de prévoir quelque chose en plus pour assurer
l’efficacité de la clause, notamment la sanction.
S’agissant de la deuxième hypothèse, celle des clauses garantissant une adaptation du contrat.
En cas d’échec, le contrat ne sera ni résilié ni maintenu à l’identique, un tiers sera désigné par les
parties pour fixer les nouvelles conditions du contrat. Ce tiers n’est pas arbitre, il doit être
désigné dans le contrat initial, à défaut ultérieurement par les parties. Dans ce second cas, il faut
prévoir qu’à défaut d’accord sur le choix de ce tiers, il sera désigné par le juge saisi à la requête
de la partie la plus diligente. On peut prévoir directement que le contrat sera modifié par le juge à
la demande de la partie la plus diligente. Le juge est lié par ce type de stipulation. Les parties
peuvent confier le soin au juge de réviser leur contrat en cas d’imprévision. Ici l’efficacité est
plus importante.
§2: La clause de hardship : un vecteur de sécurité.
A/La souplesse des clauses : un atout indéniable.
Comme il l’a été exposé, la clause de hardship oblige les parties à engager de nouvelles
négociations afin d’adapter le contrat si son exécution devient très onéreuse pour l’une d’elle, en
raison d’un changement de circonstances imprévisibles et postérieures à la conclusion du contrat.
La liberté contractuelle est presque absolue en matière de clauses de hardship, car celles-ci sont
très peu réglementées en droit interne. Ce sont en effet des clauses qui résultent du droit
international qui est le domaine de prédilection de celles-ci. Cela s’explique par le fait que les
possibilités de changements de circonstances sont plus importantes dans deux Etats que dans un
seul.
Les parties ont également la faculté d’organiser comme elles l’entendent l’adaptation du contrat
qui découlera de l’événement. Ils peuvent limiter l’objet de l’adaptation à des éléments
prédéterminés comme par exemple le prix, ou laisser la possibilité de modifier n’importe quelle
donnée du contrat d’origine. Ils ont une dernière option, confier cette tâche à un tiers. Les parties
peuvent enfin prévoir la situation du contrat durant la phase de négociation, soit l’exécution de la
convention sera suspendue, soit elle continuera de produire tous ses effets. Cette souplesse
présente un véritable avantage. La clause de hardship est très flexible ce qui permet aux
contractants de prendre en compte beaucoup de formes d’évolution et d’y apporter les solutions
13
qu’elles veulent. Ceci est un atout indéniable quand on connaît la multitude de déséquilibres qui
peuvent affecter un contrat.
B/condition d’efficiences de la clause de hardship.
Pour être complétement efficace, une clause de hardship doit prévoir précisément les modalités
de son application, en fonction de l’intensité que les parties souhaitent procurer à leur
engagement d’adaptation aux circonstances pouvant intervenir ultérieurement. Il convient donc
de prévoir un préambule dans la clause afin de préciser que le consentement des parties est donné
en considération du contexte actuel et subordonné à la continuation de cette situation dans le
temps. Il faut également définir quelles sont les circonstances objectives pouvant conduire à une
révision, comme une modification des circonstances économiques, politiques, juridiques,
financières...
Il ne faut pas être non plus trop exhaustif à mon sens, pour limiter les risques de se voir opposer
une demande de révision abusive. De ce fait, dans la pratique, il faut éviter les expressions telles
que « notamment » ou « etc » en fin de clause, car cela peut poser des problèmes
d’interprétation. Il est important également de déterminer un seuil de perte ou de manque à gager
acceptable pour l’une des parties. La détermination de la durée d’application de la clause est
aussi très importante, la clause peut avoir vocation à s’appliquer pendant toute la durée du
contrat ou être limitée dans le temps. L’issue de la négociation peut être prévue ce qui permet
d’éviter les situations complexes. Les contractants peuvent prévoir qu’en situation de blocage,
l’intervention d’un tiers sera nécessaire, le mode de détermination de ce tiers, la force
contraignante de la décision.La clause qui sera efficace, c’est la clause bien rédigée, claire et
précise pour permettre son application au cas visé sans contestation possible. Certains ouvrages
proposent des clauses types.16Toutefois aucun exemple ne doit être utilisé à la lettre, en effet pour
être totalement efficace, la clause doit être utilisée avec circonspection et adaptée au cas par cas,
en prévision de la nouvelle situation qu’elle aurait à régir.
16
CC Force majeure clause 2003, Hardship clause 2003, ICC n° 650, 2003. W. Dross. Dictionnaire des clauses
ordinaires et extraordinaires des contrats privé en droit interne privé, mars 2008 J. M. Mousseron, J. Raynard, J. B.
Saube « technique contractuelle » 4ème édition, juin 2010, n° 1530 s.
14
Chapitre 2: L’ADAPTATION DU CONTRAT
INTERNATIONAL par les parties : À L’ÉPREUVE DE LA
COVID 19.
En cette période de crise économique, le contrat international peut se voir en souffrance,
en effet, plusieurs difficultés, et embûches peuvent survenir pour empêcher son exécution. De ce
fait, l’équilibre contractuel semble être remis en question, la pandémie créa un véritable
sentiment d’insécurité chez les contractants. La force majeure, l’imprévision, tant de risques
externes affecteront, voire, troubleront la substance du contrat international. Ipso facto les
contractants sans doute rechercheront des moyens pour s’adapter et pallier à ce déséquilibre
néfaste.
15
Le contrat international pourrait connaitre plusieurs changements pendant son
élaboration, sa négociation et son exécution, certaines clauses indispensables à sa sécurité
demeurent nécessaires et efficaces, ayant pour but principal, l’adaptation et le
rééquilibrage du contrat face à tous changements des circonstances (A) ensuite le sort du
contrat international reste les soucis majeurs des contractants (B).
17
Cass. req. 7 juin 1920, DP 1920.1.137, note Dupuich, S. 1920.1.193, note Lyon-Caen
16
Clause d’adaptation Semi-automatique : Les clauses d’adaptation semi-
automatique connaissent de nombreuses applications, elles accordent enfaite une option à
la partie qui aura le bénéfice de s’en prévaloir.
18
La notion d’impossibilité d’exécution imputable à un changement de circonstances est
abordée sous le couvert d’institutions très diversifiées dans les différents systèmes
juridiques nationaux.
Ce qui ressort de l’article ci-dessous est que la force majeure est subordonnée à la
réunion de trois éléments : l’imprévisibilité, l’irrésistibilité, et l’extériorité, Or ; dans
notre cas de figure de la Covid 19 l’imprévisibilité fait défaut.
L’imprévisibilité critère nécessaire de la force majeure- s’apprécie au jour de la
conclusion du contrat, Or début 2020, l’épidémie était connue.
18
Arrêt Taylor v Caldwell
17
La pandémie de la Covid-19 ne constitue pas, en elle-même, un cas de force
majeure. Il peut en être autrement des mesures prises par le gouvernement (le fait du
prince).
Cas de la France : La force Majeure régit par l’article 1218 c.civ /1231.1 c.civ
Quelques décisions ont d’ores et déjà qualifié le coronavirus comme cas de force Majeur
dans le domaine des étrangers :
Dans ce sens, La France estime que le Covid 19 doit être traité selon une approche au Cas
par Cas.
Une autre question récurrente nous revient à l’esprit et qui mérite notre attention :
qu’en est-il du sort du contrat international suite à la force Majeure ?
18
B) le sort du contrat international suite à la force Majeure :
La suspension totale du contrat est toutefois rarement envisagée par les parties,
assurément, les obligations dont l’exécution ne serait point affectée par la force majeure
seront maintenues. Le cas échéant quand l’impossibilité d’exécuter est à titre permanent,
la résiliation sera la seule solution.
19
Impossibilité temporaire , Arrêt Autry v.Republic Productions. 30 Cal.2d 144, 180 P.2d 888
( 1947 )
19
its obligations under this Agreement, the other Party may suspend the performance of its
obligation »
20
fameux Arrêt du canal de Crapone 20 fait autorité en la matière s’opposa fermement à toute
possibilité de révision des contrats déséquilibrés par la survenance de circonstances
imprévisibles. Cependant, au milieu du XXème siècle, le droit espagnol, dont le code
civil s’inspirait du code français, a assoupli le principe d’intangibilité du contrat en
reconnaissant l’imprévision par le biais de la jurisprudence. En outre, une autre approche
est présentée par les nouveaux codes civils, comme le code polonais au sein duquel
l’imprévision est incluse.
20
Cass., Civ., 6 mars 1876
CE, 30mars 1916 : Rec. CE 1916, p. 125, concl. Chardenet ; S. 1916, 3, p. 17, concl .
21
Conditions de fond:
Conditions de formes :
Les clauses non automatiques : Les clauses de révisions ne revêtent pas le caractère
automatique à l’instar des clauses de variation automatique. Elles ne procèdent pas par
elle-même à une “correction” du contrat. Elle se contente de la provoquer. Les parties
sont toujours libres de modifier la convention d’un commun accord. Toutefois, les
contractants ont intérêt à insérer une clause qui transforme l’entrée en renégociation en
obligation contractuelle. Parmi ces clauses, la clause de hardship, souvent appelée
« clause de dureté »,
La clause de Hardship constitue à la fois un vecteur de sécurité et un atout indéniable,
dans le sens où elle oblige les parties à engager les négociations afin d’adapter le contrat
si l’exécution de ce dernier devient trop onéreuse 24 ; pour l’une d’elle en raison d’un
changement de circonstances imprévisible et postérieur à la conclusion du contrat. Cette
clause insérée dans le contrat va contraindre les contractants à tenter de remédier au
déséquilibre survenu en cours d’exécution et qui entache la bonne exécution du contrat.
24
CA Douai, Ch1 ,sec 2, 23 janvier 2020 ,n°19/01718
23
Les clauses de hardship donnent donc naissance à une obligation de renégociation,
dont les modalités peuvent être organisées par les parties. L’obligation de négocier les
modalités du contrat peut s’analyser en une obligation de résultat quant à l’entrée en
négociation, et une obligation de moyen quant à l’issue de cette négociation.
Le hardship doit avoir une certaine intensité pour justifier un réajustement du contrat.
On parle, dans les clauses, de modification « substantielle » ou « importante ». L’emploi
de ces termes peut poser des difficultés d’interprétation. En effet, à partir de quel moment
peut-on considérer qu’un hardship est important ou à un caractère substantiel ?
L’adaptation du contrat peut s’avérer n exercice difficile et hors de la portée des parties
contractants, spécialement quand les difficultés rencontrées ont déjà sérieusement dégage la
qualité de leurs relations .plusieurs hypothèses peuvent justifier le recours un tiers : le
comblement de lacunes laissées par les négociateurs ou survenant en raison de circonstances
nouvelles, les solutions a une difficulté se présentant ou mise en œuvre d’une clause
d’application délicate.
Lorsque ce n’est pas le cas, la prévisibilité du mode de règlement des litiges relatifs à
l’investissement est recherchée par une consultation du droit applicable, les accords
interétatiques de protection des investissements et, à défaut, les législations nationales offrant des
solutions plutôt appropriées du type arbitrage CIRDI ou CNUDCI, en général au choix de
l’investisseur.
Le rôle du médiateur consiste à faire « des propositions en vue d'éteindre le litige». Ses
propositions n'auront pas valeur obligatoire. Si le tiers est considéré comme un mandataire
commun des parties, « sa décision sera un texte contractuel qui pourra faire l'objet de tous les
modes de contestation habituels quant à son interprétation et à son exécution». Autrement dit, les
conclusions du mandataire requièrent pour leur exécution «l'emploi des voies judiciaires de droit
commun comme pour toute question d'application et d'exécution d'un contrat». Enfin, si le tiers
agit en tant qu'arbitre, sa décision aura force obligatoire et son exécution ne sera subordonnée
qu'à sa reconnaissance par l'entremise de la procédure de l'exequatur.27
Dans un contrat international, alors même que la clause de règlement des différends ne
prévoit pas de recours à un mode alternatif, rien n’empêche les parties contractantes lors de la
naissance d’un litige de convenir de son règlement amiable soit par négociation directe soit en
sollicitant un tiers, par exemple un expert ou un médiateur, pour éviter autant que faire se peut, la
saisine du juge étatique ou arbitral.28
Une décision prise par les parties sera plus facilement acceptée que celle d'un tiers qui
leur apparaîtra plus ou moins imposée. Dans cette optique, l'éventualité de l'intervention d'un
tiers constituera une source de pression favorable au dénouement de la négociation. Le mode de
désignation du tiers sera l'objet de précisions détaillées. Ces précisions s'avèrent essentielles car
l'échec des négociations risque de nuire à l'esprit de collaboration de l'une des parties ou même
des deux. On fera donc, par exemple, appel au mode de désignation prévu dans la clause
d'arbitrage générale: «l'arbitre ou les arbitres dont la désignation est prévue à l'article 10».
L'intervention du tiers, qu'il soit «arbitre» ou «expert», doit faire l'objet de certaines
précisions quant à son rôle dans le processus d'adaptation du contrat. Cette intervention ne
saurait survenir qu'après l'expiration d'un délai suffisamment long pour permettre aux parties d'en
arriver par elles-mêmes à un accord : « Si aucun accord n'était intervenu dans un délai de
soixante jours à compter de la demande de révision.
Il est donc important de prévoir la procédure à suivre en cas de désaccord entre les parties
sur la constatation de l'événement. Le recours à l'arbitrage ou à l'expertise constitue la solution la
plus recommandée. Par exemple : À défaut d'accord des parties sur le principe de la révision, la
question est, à l'initiative de la partie la plus diligente, soumise à l'arbitrage [...] Les arbitres
décident s'il y a lieu à révision de la ou des clauses incriminées. À défaut d'accord, il est convenu
que chacune des parties désignera un expert économiste assisté éventuellement d'un expert
financier qui se réunira pour examiner si les avantages de la présente convention ont été
bouleversés de façon fondamentale suite à un événement imprévisible. La nature du rôle joué en
pareil cas par l'arbitre ou l'expert a soulevé certaines controverses doctrinales. Nous y
reviendrons en étudiant la procédure de réadaptation du contrat.29
Les abréviations
29
https://www.erudit.org/en/journals/cd1/1994-v35-n2-cd3799/043281ar.pdf
27
CIRDI : Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements
Dans ce chapitre nous allons traiter la mise en œuvre de la renégociation partant de sa définition(section1)
en arrivant aux clauses de renégociation (section 2).
Section 1 : Définition
Dans cette section nous allons parler de la définition de la renégociation, les constatations et sa relation
avec l’imprévision
28
La renégociation selon le dictionnaire Larousse :
- Réaménagement des termes d'un emprunt, prévoyant, par exemple, un raccourcissement des
délais de remboursement.
Donc c’est une action consistant à négocier une fois encore quelque chose qui avait déjà fait l'objet d'une
ou de plusieurs négociations au préalable.
La renégociation est un processus par lequel les parties à un contrat révisent et modifient les termes et
conditions originales du contrat. Cela peut être nécessaire en raison de facteurs tels que des changements
dans les conditions du marché ou à l’initiative de l’une des parties. Son but est de parvenir à un nouvel
accord qui soit équitable pour toutes les parties et qui tient compte des circonstances actuelles.
a- Constatations
On peut donc garder les constatations suivantes :
Parmi les clause que nous allons traiter sont : la classe de hardship . En outre les clauses de renégociation
sont celle par lesquelles les parties prévoient que dans des situations déterminées elles essayeront- leurs
contrats étant en cours d'exécution-de se mettre d'accord pour modifier certaines de ses dispositions.
30
De Page, H. (1964). Traité élémentaire de droit civil belge : principes, doctrine, jurisprudence (Vol. 1). Bruylant.
29
Section 2 : les clauses de renégociation
Dans cette section nous traiterons les clauses de la renégociation prévoyant la renégociation du contrat
(A) ainsi que la classification de ces clauses (B)
Ces clauses de réaménagement sont : le risque spécifique et le risque général sans oublier le but
recherché.
1- le risque spécifique :
C’est un risque qui se rattache à un secteur précis d’ordre monétaire ou économique. Cela donne une
modification d’un acte juridique en vue de son adaptation aux circonstances. (ex : modification de
système monétaire international, valeur monétaire; monnaie utilisée, droits d’import et d’export)
Concerne n’importe quel événement à condition qu’il soit imprévisible et extérieur aux parties dont
l’incidence entraine un déséquilibre contractuel fondamental. Il s’agit de toute modification importante
des conditions d’exécution du contrat résultant d’un changement fondamental des circonstances.
3- Le but recherché par les parties : à travers les clauses de réaménagement le but c'est d'apporter
l'équilibre contractuel entre les parties et remédier tous les problèmes survenus au cours de l'exécution de
contrat. Les parties décideront de faire des modifications appropriées et équitables.
Dans cette classification nous allons voir la classification selon le risque pris de Mr Mr Oppetit et Mr
Fontaine (1) ainsi la classification selon le mécanisme prévu de Mr Jarrosson (2) et une dernière
classification récapitulative (3).
30
Ils sont définis par les parties en termes économiques (variation des coûts ; octroi d’avantages à un tiers)
et monétaires (clause de variation, clause de maintien de valeur) qui entrainent une rupture de l’équilibre
contractuel.
Clause d’indexation : Dans un contrat, une clause d'indexation prévoit la variation automatique d'une
valeur de ce contrat, souvent le prix, en fonction de la variation d'un élément externe au contrat.
Objectif : L'introduction d'une clause d'indexation dans un contrat permet de se prémunir contre une
augmentation ou une baisse brutale d'une donnée économique qui change l'environnement du contrat.
Ex: un livreur d'essence insère une clause d'indexation du prix de cette essence en fonction du cours du
pétrole pour se prémunir d'une hausse brutale du prix de sa matière première.
Clause de maintien de valeur : une clause de variation dont l’objet est faire varier le montant de
l’obligation engendrée par lequel elle est insérée en fonction de la valeur de l’or (clause valeur-or), d’une
devise étrangère (clause valeur-devise), selon une référence d’un indice ( clause échelle mobile ou
indexation).
Les risques généraux : un risque moins précis, inhérent à un contrat international .il s’agit de la
prévision de toute modification substantielle des conditions d’exécution du contrat. Il implique la
renégociation pour adapter le contrat.
Clause de hardship: permet à l'un des parties d'exiger de l'autre la renégociation de leur accord à
exécution successive lorsque l'équilibre économique existait lors de sa complaisance a disparu par suite
d'un bouleversement des circonstances, changement économique(clause d'indexation ), changement
juridique (loi impérative)
Dans le cadre d’une clause de hardship Les circonstances où jouent la clause de hardship ne permettent
pas précisément l'organisation anticipée de la réadaptation il faudra renégocier .
Article 269 DOC: La force majeure est tout fait que l'homme ne peut prévenir, tel que les phénomènes
naturels (inondations, sécheresses, orages, incendies, sauterelles), l'invasion ennemie, le fait du prince, et
qui rend impossible l'exécution de l'obligation. N'est point considérée comme force majeure la cause qu'il
était possible d'éviter, si le débiteur ne justifie qu'il a déployé toute diligence pour s'en prémunir. N'est pas
également considérée comme force majeure la cause qui a été occasionnée par une faute précédente du
débiteur31.
31
Art 269 Dahir des obligations et des contrats DOC.
31
Principes Unidroit et droit européen ARTICLE 7.1.7 concernant la (Force majeure)32
1) Est exonéré des conséquences de son inexécution le débiteur qui établit que celle-ci est due à un
empêchement qui échappe à son contrôle et que l'on ne pouvait raisonnablement attendre de lui qu'il le
prenne en considération au moment de la conclusion du contrat, qu'il le prévienne ou le surmonte ou qu'il
en prévienne ou surmonte les conséquences.
2) Lorsque l'empêchement n'est que temporaire, l'exonération produit effet pendant un délai raisonnable
en tenant compte des conséquences de l'empêchement sur l'exécution du contrat.
3) Le débiteur doit notifier au créancier l'existence de l'empêchement et les conséquences sur son aptitude
à exécuter. Si la notification n'arrive pas à destination dans un délai raisonnable à partir du moment où il a
eu, ou aurait dû avoir, connaissance de l'empêchement, le débiteur est tenu à des dommages-intérêts pour
le préjudice résultant du défaut de réception.
4) Les dispositions du présent article n'empêchent pas les parties d'exercer leur droit de résoudre le
contrat, de suspendre l'exécution de leurs obligations ou d'exiger les intérêts d'une somme échue.
Elle a pour objet d'envisager les conséquences de la survenance d'un cas de force majeure en
cours d'exécution de contrat la clause contient la définition de la force majeure et les effets qui lui
sont attachés peut également préciser les modalités de sa mise en œuvre.
Les parties peuvent élargir le champ d’application de la force majeure (devient clause
d’exonération) ou de diminuer son champ d’application (clause de garantie)
Une renégociation d'un contrat peut survenir lorsque surviennent des événements entraînant
l'impossibilité d'exécution après que les parties se sont engagées à informer la partie contractante de tout
événement susceptible de menacer l'exécution du contrat .
32
Art 7.1.7 principes UNIDROIT
32
2.1 clause ayant pour objet l’adaptation du contrat :
La clause de hardship est une clause qui a pour but l’adaptation de contrat par la renégociation: les parties
prévoient que leur contrat étant en cours d’exécution de se mettre d’accord pour modifier certaines de ses
dispositions et ce en cas de déséquilibre contractuel injuste pour l’une d’elles.
La clause d’offre concurrente, ou clause anglaise, permet à un contractant d’invoquer à l’encontre de son
cocontractant les conditions plus favorables qui lui seraient proposées par un tiers. La clause peut obliger
le cocontractant à s’aligner sur ces conditions ; elle peut également lui en laisser la faculté en prévoyant
que s’il refuse cet alignement, le bénéficiaire de la clause pourra conclure avec le tiers.
Elle relève ainsi de ce que l’on désigne parfois comme les clauses d’alignement, à côté de la clause du
client le plus favorisé dont elle se distingue toutefois.
c-clause du client le plus favorisé : Une clause par laquelle si le vendeur accorde certaines conditions
plus avantageuses à l’un de ses clients, il doit les accorder également au client qui a inclus ce type de
clause dans le contrat.
Son effet est : de permettre l’amélioration des conditions d’exécution du contrat par le seul fait d’avoir
consenti à un tiers des conditions meilleures comme indiqué par la clause .
Ex un fournisseur qui vend un produit ( en quantité et avec qualité ) à une personne X à un prix
exceptionnel.
Une personne Y fait un contrat avec le même fournisseur pour le même produit à un prix public va
bénéficier de la clause du client la plus favorisé s’il insère la clause dans son contrat ; il bénéficiera le jour
où le fournisseur applique une autre baisse de prix à la personne X.
3-Autre classification :
Cette classification est basé sur le procédé choisi par les parties pour parvenir à la survie du contrat
33
1 clause ayant pour objet la renégociation du contrat :
a- clause de hardship:
C'est une clause qui a pour objet la renégociation du contrat en vue de son adaptation aux circonstances
extérieures qui ont pour conséquence de porter fondamentalement atteinte à son équilibre tel qu’il a
prévalu à sa conclusion.
Elle se caractérise par l'imprévisibilité de risques et son incidence sur le contrat par l'incertitude au
moment de la conclusion du contrat, de la survenance et de l'incidence de l'événement sur l'exécution de
contrat .
Ces clauses nécessitent la rencontre des parties en vue de l'amélioration de la position contractuelle de
l'une d’elles, opérant alors son adaptation en dehors de tout bouleversement contractuel de ses conditions
d'exécution.
a-clause de variation: c’est une clause dont l'objet et de faire varier le montant des obligations
engendrées par le contrat dans lequel elle est insérée en fonction de la valeur de l’or (close valeur
Or ),d'une devise étrangère (clause valeurs devise ),ou celle d'une marchandise de référence choisie
comme indice (clause d'échelle mobile ou d'indexation )
b-clause d’échelle mobile: Comme une méthode d'actualisation de la valeur nominale du salaire ou
d'autres prestations en fonction des variations de certaines valeurs économiques appeler indice de
référence .
c-clause d’indexation: C'est une règle stipulée dans un contrat qui prévoit une compensation en faveur
d'une des parties en cas d'évolution de certaines données économiques entre le jour de l'évaluation d'une
créance et le jour de son paiement. Elle tend à faire varier le montant de cette obligation en fonction d'un
élément objectif de référence nommé indice: Cours de l‘or ,cours d'une monnaie étrangère ,prix de blé,
coût de la construction …
34
L'introduction d'une clause d'indexation33 dans un contrat permet de se prémunir contre une
augmentation ou une baisse brutale d'une donnée économique qui change l'environnement du contrat.
L’inexécution au sens des Principes. Il convient de réserver une attention particulière aux deux éléments
de la définition. Elle est définie de manière à inclure toutes formes d’inexécution défectueuse ainsi que le
défaut complet d’exécution. Ainsi, il y a inexécution pour un constructeur si l’immeuble qu’il construit
est en partie conforme au contrat et en partie non, ou s’il achève l’immeuble plus tard. Le concept
d’inexécution recouvre toute inexécution, qu’elle soit ou non imputable au débiteur.
On peut citer des articles issus de la convention de Rome 1994 en relation avec l’inexécution du contrat
international :
1. Fait du créancier
L’article 7.1.2 énonce que lorsqu'une partie ne peut s'acquitter de ses obligations contractuelles en raison
d'un acte ou d'une omission de l'autre partie, ou encore d'un événement pour lequel elle a assumé le
risque, cette partie ne peut se prévaloir de l'inexécution de l'autre partie. Cela signifie que la partie qui
aurait dû être exécutante n'est plus considérée comme ayant manqué à ses obligations contractuelles dans
ces circonstances, et ne peut donc pas être tenue pour responsable de l'inexécution.
2. Exception d’exécution
L’article 7.1.3 énonce les règles relatives à l'exception d'exécution, qui permet à une partie de suspendre
l'exécution de ses obligations contractuelles dans certaines circonstances. Selon la première disposition de
cet article, une partie qui est tenue d'exécuter sa prestation en même temps que l'autre partie peut
suspendre l'exécution de sa prestation tant que celle-ci n'a pas offert d'exécuter la sienne. Selon la
deuxième disposition, une partie qui est tenue d'exécuter sa prestation après l'autre partie peut suspendre
l'exécution de sa prestation tant que celle-ci n'a pas exécuté la sienne. Il est important de noter que cette
règle s'applique uniquement lorsque les parties ont convenu d'un ordre d'exécution précis de leurs
prestations. Cette règle ne traite pas de la situation où une partie exécute une partie de ses obligations
mais pas la totalité, dans ce cas la partie qui a droit à l'exécution ne peut suspendre l'exécution de sa
prestation que lorsque, dans des circonstances normales, cela est conforme à la bonne foi.
5. Clauses exonératoires
L’article 7.1.6 traite des clauses exonératoires dans les contrats, c'est-à-dire des clauses qui limitent ou
excluent la responsabilité d'une partie en cas d'inexécution de ses obligations. Selon cet article, une telle
clause ne peut être utilisée si elle est manifestement inéquitable eu égard au but du contrat. Le juge a un
pouvoir modérateur pour écarter les clauses qui sont manifestement inéquitables. Il s'agit également des
clauses qui permettent à une partie de fournir une prestation substantiellement différente de ce à quoi
l'autre partie peut raisonnablement s'attendre.
La renégociation du contrat est une procédure qui permet aux parties contractantes de réajuster les termes
du contrat en cas de changement de circonstances imprévues. Cependant, cette procédure peut s'avérer
complexe et soulever de nombreux défis juridiques, notamment en ce qui concerne l'identification de la
partie qui doit prendre l'initiative de la négociation.
En amont de la renégociation, la première difficulté concerne l'identification de la partie qui doit prendre
l'initiative de la négociation. En effet, l'obligation de renégocier, comme toute obligation contractuelle,
nécessite un sujet actif et passif, c'est-à-dire un débiteur et un créancier. Cependant, dans les contrats de
36
longue durée, il est souvent difficile de déterminer qui a l'initiative de la négociation, car peu de clauses
désignent clairement la partie qui a cette responsabilité. Cela peut entraîner des incertitudes et des conflits
entre les parties.
Enfin, il y a la question de la supervision de la renégociation du contrat par un tiers désigné d'un commun
accord. Cela peut aider à résoudre les incertitudes et les conflits liés à la renégociation, mais cela peut
également entraîner des coûts supplémentaires et des délais de traitement pour les parties contractantes.
En résumé, la renégociation du contrat est une procédure complexe qui peut soulever de nombreux défis
juridiques, notamment en ce qui concerne l'identification de la partie qui doit prendre l'initiative de la
négociation et l'appréciation de l'inexécution de l'obligation de renégocier. Il est donc important pour les
contractants de prendre des précautions pour organiser efficacement les modalités de renégociation du
contrat, et de considérer l'utilisation d'un tiers désigné pour superviser la renégociation.
37
Conclusion
l'exécution réussie d'un contrat de commerce international est déterminante pour le succès des
transactions commerciales internationales. Elle implique la mise en œuvre des obligations
mutuelles définies dans le contrat, telles que la livraison de produits ou services, le paiement des
prix convenus et tout autre engagement. Cependant, cette exécution peut être entravée par des
facteurs tels que les différences de législation et de réglementation, les conflits entre les parties et
les fluctuations du marché. Il est donc essentiel que les parties respectent les termes du contrat,
qu'elles aient une stratégie de résolution de litiges solide en place et qu'elles soient conscientes
des défis potentiels pour garantir une exécution efficace, fluide et sans heurts.
l'exécution efficace et fiable d'un contrat de commerce international est un élément clé pour
garantir la satisfaction des obligations mutuelles des parties contractantes. Cela nécessite une
attention particulière aux détails, une planification minutieuse et une bonne communication entre
les parties. Cependant, malgré les meilleurs efforts, des problèmes peuvent survenir, tels que la
livraison tardive ou incomplète des produits ou services, les différences de législation et de
réglementation et les fluctuations du marché. Pour éviter ces défis, il est important de prévoir des
mécanismes de résolution de litiges solides et de disposer d'une stratégie en cas de problèmes.
Enfin, il est essentiel que les parties prennent en compte ces facteurs pour garantir une exécution
du contrat de commerce international efficace, fiable et rentable pour les deux parties
38
Bibliographie :
BOURFA .Mimoun le commerce international prevention des litiges et l’ingenierie
contractuelle année 2021
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