Vous êtes sur la page 1sur 9

57

INSTRUCTION N° 94-05 DU 16 AOUT 1994


RELATIVE A LA COMPTABILISATION ET AU PROVISIONNEMENT
DES ENGAGEMENTS EN SOUFFRANCE
MODIFIEE PAR L’INSTRUCTION N° 2001-01 DU ……. 2001

--------------------------------------------------

LA BANQUE CENTRALE DES ETATS DE L'AFRIQUE DE L'OUEST

VU l'article 22 du Traité du 14 novembre 1973 constituant l'Union Monétaire Ouest Africaine


;

VU les articles 24, 27, 34 et 38 des Statuts de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de
l'Ouest annexés au Traité du 14 novembre 1973 constituant l'Union Monétaire Ouest
Africaine ;

VU les articles 39, 40, 41 et 42 de la loi n° 9O-O18 du


27 juillet 199O portant réglementation bancaire en République du Bénin ;

VU les articles 39, 40, 41 et 42 de la ZATU


n° AN VII OO42/FP/PRES du 12 juillet 199O portant réglementation bancaire au Burkina
Faso ;

VU les articles 39, 40, 41 et 42 de la loi n° 9O-589 du


25 juillet 199O portant réglementation bancaire en République de Côte d'Ivoire ;

VU les articles 39, 40, 41 et 42 de la loi n° 9O-74/AN-RM du


4 septembre 199O portant réglementation bancaire en République du Mali ;

VU les articles 39, 40, 41 et 42 de la loi n° 9O-18 du


6 août 199O portant réglementation bancaire en République du Niger ;

VU les articles 39, 40, 41 et 42 de la loi n° 9O-O6 du


26 juin 199O portant réglementation bancaire en République du Sénégal ;

VU les articles 39, 40, 41 et 42 de la loi n° 9O-17 du


5 novembre 199O portant réglementation bancaire en République Togolaise.

VU la décision du Conseil des Ministres de l’Union Monétaire Ouest Africaine en sa session


du 17 juin 1999 approuvant les nouvelles règles prudentielles applicables aux banques et
établissements financiers.

DECIDE
58

Article 1er

Les banques et les établissements financiers, ci-après dénommés établissements assujettis,


comptabilisent et provisionnent leurs engagements en souffrance dans les conditions prévues
par la présente instruction.

Article 2

Les engagements en souffrance comprennent :

- au bilan, les créances impayées ou immobilisées, les créances douteuses ou


litigieuses, les créances irrécouvrables et les risques-pays ;

- au hors bilan, les engagements douteux et les risques- pays.

Article 3

Les créances impayées représentent les échéances impayées depuis six (6) mois au plus et
n'ayant pas fait l'objet de prorogation de terme ou de renouvellement.

Article 4

Les créances immobilisées représentent les échéances impayées depuis six (6) mois au plus et
dont le remboursement, sans être compromis, ne peut être effectué par le débiteur en raison
d'obstacles indépendants de sa volonté.

Les créances ayant fait l'objet d'un concordat préventif ou de redressement, dont les termes de
règlement sont respectés, figurent également parmi les créances immobilisées.

Article 5
59

Les créances douteuses ou litigieuses sont les créances, échues ou non, assorties ou non de
garantie et, présentant un risque probable ou certain de non recouvrement partiel ou total.
Elles sont notamment constituées par :

- les crédits comportant au moins une échéance impayée datant de plus de six (6)
mois, que cette échéance ait été préalablement classée ou non en créance impayée
ou immobilisée;

- les loyers échus afférents aux opérations de crédit-bail, de location avec option
d'achat et location-vente, dont au moins un terme est impayé depuis plus de six
mois ;

- les crédits comportant au moins une échéance impayée et concernant des


débiteurs ayant une mauvaise situation financière (signatures exclues d'un accord
de classement par la Banque Centrale, structure financière déséquilibrée) ;

- les créances ayant un caractère contentieux (recouvrement confié au service


contentieux, procédure judiciaire ou arbitrale engagée, liquidation de biens,
règlement, redressement préventif judiciaire) ;

- les créances ayant fait l'objet d'un concordat, préventif ou de redressement, dont
les termes de règlement ne sont pas respectés.

Sont présumés constituer également des créances douteuses :

- les comptes ordinaires débiteurs (comptes courants ou autres) sans aucun


mouvement créditeur depuis plus de trois (3) mois;

- les comptes ordinaires débiteurs (comptes courants ou autres) sans mouvements


créditeurs significatifs depuis plus de six (6) mois. Sont considérés comme des
mouvements créditeurs non significatifs, les mouvements créditeurs dont le
montant cumulé , sur une période de six (6) mois, ne couvre pas les intérêts
débiteurs dus sur cette période et se rapportant exclusivement au compte ordinaire
concerné.
60

Article 6

Les créances irrécouvrables sont les créances dont le non recouvrement est estimé certain
après épuisement de tous les voies et moyens amiables ou judiciaires ou pour toute autre
considération pertinente.

Article 7

Les risques-pays sont les créances et les engagements de hors bilan sur des débiteurs privés ou
publics résidant dans des Etats hors de la zone franc, ayant obtenu ou sollicité un
rééchelonnement de leur dette dans un cadre multilatéral ou ayant interrompu les paiements
au titre de leur endettement.

Sont notamment considérées comme engagements de hors bilan, les garanties de


remboursement de prêts distribués par d'autres établissements de crédit, les acceptations à
payer ou les confirmations de crédits documentaires, lorsque la banque émettrice est située
dans un Etat à risque.

Les engagements relatifs à des Etats dont la situation financière a justifié la constitution de
provisions sont également considérés comme des risques-pays.

Les créances sur des débiteurs privés résidant hors de la zone franc, libellées et financées en
monnaie de l’Etat de résidence de ces débiteurs, ne sont pas considérées comme des risques-
pays mais doivent être assimilées, le cas échéant, à des créances douteuses ou litigieuses dès
lors qu'elles répondent aux caractéristiques définies à l'article 5 de la présente instruction.

Article 8

Les engagements douteux sont les engagements de hors bilan qui, lors de leur réalisation,
présenteront un risque probable ou certain de défaillance partielle ou totale du bénéficiaire ou
du donneur d'ordre.

Article 9

Les créances en souffrance sont comptabilisées conformément aux principes suivants :


61

- les créances impayées ou immobilisées sont enregistrées aux comptes et sous -


comptes prévus par le plan comptable bancaire. Toutefois, pour tenir compte des
délais techniques de recouvrement, les établissements assujettis ont la latitude de
n'enregistrer les impayés dans les comptes prévus à cet effet qu'un mois après
l'échéance des créances concernées;

- l'enregistrement des créances douteuses ou litigieuses est effectué selon l'une ou


l'autre des méthodes suivantes:

. les créances sortent de leur compte d'origine dès qu'elles sont considérées
comme douteuses ou litigieuses; elles sont alors suivies dans le compte de
"créances douteuses ou litigieuses" relatif à chaque classe;

. les créances douteuses ou litigieuses, dûment identifiées par l'adjonction de


l'attribut approprié, sont maintenues aux comptes d'origine. A chaque arrêté, le
compte général "créances douteuses ou litigieuses" de la classe concernée est
débité du montant global des créances douteuses ou litigieuses par le crédit des
comptes généraux d'origine; après l'arrêté, cette écriture est reprise en négatif;

- les intérêts non réglés sur les créances douteuses ou litigieuses sont, soit
enregistrés en comptabilité aux sous-comptes prévus à cet effet par le plan
comptable bancaire, soit simplement calculés de manière extra-comptable;

- les créances irrécouvrables doivent être passées en pertes pour l'intégralité de


leur montant. La totalité des provisions antérieurement constituées sur ces
créances devra être reprise, le cas échéant;

- les risques-pays sont maintenus à leurs postes d'origine. S'ils sont comptabilisés,
les intérêts échus afférents aux risques-pays sont capitalisés avec le principal dans
le compte d'origine;

- les créances représentatives de risques-pays acquises sur le marché secondaire


sans garantie, sont enregistrées en comptabilité en fonction de leur nature en
distinguant, pour chaque opération, la valeur nominale de la créance et le montant
de la dépréciation - ou décote - inscrit dans un compte de régularisation. Les
établissements assujettis fusionnent les deux comptes afin d'inscrire une valeur
62

nette comptable sur les situations destinées aux autorités de contrôle ainsi que sur
les états publiés;

- les engagements de hors bilan sont extraits de leur compte d'origine dès qu'ils
sont considérés comme douteux; ils sont alors suivis dans le compte
d'"engagements douteux" de la classe 9.

Article 10

Les provisions sur les créances en souffrance sont constituées conformément aux principes
suivants :

- pour les risques directs sur l'Etat et ses démembrements, ainsi que pour les
engagements par signature sur ces mêmes entités, la constitution de provisions est
facultative. La notion d'Etat et de ses démembrements concerne exclusivement :

. l'Administration publique centrale (ministères, services centraux) ;

. Le Trésor Public et les comptables secondaires;

. Les établissements et organismes publics à caractère administratif ou social


exerçant des fonctions relevant du gouvernement central (gestion de la dette
publique, sécurité sociale....) ;

- pour les risques garantis par l'Etat et ses démembrements, il est recommandé aux
établissements assujettis, sans obligation de leur part, la constitution progressive
de provisions, à hauteur de la créance garantie (capital et intérêts), sur une durée
ne pouvant excéder cinq ans, lorsqu'aucune inscription correspondant au risque
couvert n'est effectuée dans le budget de l'Etat. Ces provisions pourront faire
l'objet d'une reprise dès qu'une inscription est effectuée au budget de l'Etat pour
couvrir sa garantie;

- pour les risques privés non garantis par l'Etat et répondant à la définition des
créances impayées ou immobilisées, la constitution de provisions, tant au titre du
capital que des intérêts, n'est pas obligatoire;
63

- pour les risques privés non garantis par l'Etat et répondant à la définition des
créances douteuses ou litigieuses et des engagements douteux, les provisions sont
constituées selon les modalités suivantes:

. les risques privés non couverts par des sûretés réelles doivent être
provisionnés à 100% au cours de l’exercice pendant lequel les créances sont
déclassées en créances douteuses ou litigieuses ;

. pour les risques privés couverts par des sûretés réelles la constitution de
provisions est facultative au cours de deux (2) premiers exercices. La
provision doit couvrir au moins 50% du total des risques au terme du
troisième exercice et 100% au terme du quatrième exercice ;

. les intérêts non réglés portés au crédit du compte de résultat doivent être
provisionnés à due concurrence ;

- les créances douteuses ou litigieuses relatives aux loyers afférents aux


opérations de crédit-bail, de location avec option d'achat, de location-vente et de
location simple doivent faire l'objet d'un provisionnement à due concurrence;

. les intérêts non réglés depuis plus de trois (3) mois et se rapportant aux
risques - pays doivent faire l’objet d’un provisionnement intégral ;

. les créances irrécouvrables ne font pas l’objet de provision. Elles doivent


être passées en pertes pour l’intégralité de leur montant.

Article 11

Les provisions sur créances en souffrance sont enregistrées aux comptes et sous-comptes
prévus à cet effet dans les classes 1, 2 et 4.
64

Les provisions pour risques-pays s'inscrivent dans le "fonds pour risques bancaires généraux"
et celles relatives aux engagements douteux sont enregistrées dans le compte de "provisions
pour risques d'exécution d'engagements par signature".

Article 12

Toutes dispositions contraires à celles de la présente instruction sont annulées.

Article 13

La présente instruction entre en application à compter du 1er octobre 2000.

Pour la Banque Centrale des Etats


de l'Afrique de l'Ouest
Le Gouverneur,
Président du Conseil d'Administration

Charles Konan BANNY


65

Vous aimerez peut-être aussi