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Chapitre 1 

: l’entreprise et son environnement

L’objectif de ce chapitre est d’une part, d’apporter des éclaircissements sur le terme « Entreprise ». Il
s’agit de définir l’Entreprise, de la caractériser et d’en dresser une typologie (classification). D’autre
part, il s’agit de cerner et comprendre l’environnement dans lequel vit l’entreprise.

1.1. Définitions
Définir l’entreprise est une tâche assez délicate, car :

- à force de simplifier, on risque de donner une définition incomplète ;


- à force de tenir compte de tous les éléments, on risque d’aboutir à une formule très complexe,
donc difficile à cerner (comprendre).
Néanmoins, plusieurs définitions ont été proposées, parmi lesquelles, celles de :

- Aubert Krier Jane, pour qui, « l’entreprise est un organisme public ou privé accomplissant
une fonction économique et disposant d’une autonomie de décision » ;
- Pierres Lasègue : l’entreprise est « une organisation formelle et durable réunissant un groupe
d’Hommes liés hiérarchiquement, possédant un patrimoine, ayant une certaine autonomie,
ayant pour activité : l’innovation, la fabrication et la vente de biens et services » ;
- Chantel Bussenault et Martine Prenet : « l’entreprise est une organisation qui rassemble des
hommes et des moyens financiers, informationnels, technologiques, matériels, … en vue de
produire des biens et/ou des service destinés à la vente ».
Ces définitions, loin d’être exclusives, s’accordent à dégager une certaine complémentarité. Ce qui
permet de ressortir les caractéristiques majeures de l’entreprise.

1.2. Les caractéristiques de l’entreprise


A travers les définitions ci-haut citées, on remarque que les entreprises présentent des traits
communs :

- l’entreprise produit : c’est un agent économique dont la fonction principale est la production
de biens et/ou de services ;
- l’entreprise combine des facteurs de production : pour produire, elle rassemble des moyens
techniques (machines, bâtiments, …), financiers (capitaux) et humains (travailleurs). Elle
cherche la combinaison la plus efficace afin d’obtenir le meilleur résultat au moindre coût ;
- l’entreprise produit pour vendre : les biens et services produits sont destinés au marché ;
- l’entreprise recherche le profit : le but essentiel de l’entreprise est lucratif ;
- l’entreprise est un groupement humain organisé et hiérarchisé : l’entreprise est le lieu où
l’homme travail et passe un bonne partie de sa vie. Les fonctions et les tâches sont réparties
entre les différents membres du personnel. A leur « tête » est placé un chef (patron, gérant,
DG ou PDG) à qui appartient l’initiative et le pouvoir de décision ;
- l’entreprise distribue des revenus : la richesse créée par l’entreprise lui permet d’assurer son
fonctionnement régulier, son développement et la rémunération des acteurs de la production
(salaires aux travailleurs, dividendes aux associés, impôts et taxes à l’Etat, intérêts aux
prêteurs, cotisations sociales aux organismes sociaux, réserves à l’entreprise, etc.)

1.3. Classification des Entreprises


Pour mieux apprécier les entreprises, il faut connaître les différents types. Pour ce faire,
plusieurs critères peuvent être utilisés. Parmi ceux-ci, on peut retenir : le secteur d’activité, le statut
juridique et la dimension ou taille.

1.3.1. Le secteur d’activité

Le secteur d’activité regroupe les établissements de fabrication, de commerce ou de service


qui ont la même activité principale. On distingue traditionnellement 3 secteurs d’activité : le secteur
primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire.

1.3.1.1. Le secteur primaire

Il regroupe les entreprises ayant une activité principale directement liée à l’exploitation des
ressources naturelles. Il s’agit des entreprises agricoles (exemple : fermes agricoles) ou d’exploitation
forestières (exemple : ferme avicole de Goudel) (faire valoir direct, fermage, métayage) et des
entreprises artisanales (exemples : savonneries artisanales).

1.3.1.2. Le secteur secondaire

Il comprend les entreprises dites industrielles. Il s’agit des entreprises de transformation de


matières premières ou de produits semi-finis, des entreprises d’exploitation minières et de production
d’énergie.

1.3.1.3. Le secteur tertiaire

Il englobe les entreprises dont la fonction principale est d’acheter, de stocker et revendre les
produits en l’état (entreprises de distribution) et celles (entreprises prestataires de services) qui
produisent des biens immatériels (services).

Les entreprises de distribution regroupent : les entreprises de gros, les entreprises de détail, les
courtiers, les commissionnaires, etc.
Quant aux entreprises prestataires de services, elles comprennent : les entreprises de transport, les
banques et assurances, les établissements scolaires, les entreprises de loisir, les entreprises d’entretien
et réparation, les entreprises d’hygiène et de gardiennage, etc.

1.3.2. Le statut juridique

Le statut juridique permet de classer les entreprises en entreprises privées, en entreprises


publiques et parapubliques et en entreprises coopératives.

1.3.2.1. Les entreprises privées

Elles se présentent sous forme d’entreprises individuelles, de sociétés de personnes ou de


sociétés de capitaux.

1.3.2.1.1. Les entreprises individuelles

C’est le type d’entreprise où le capital appartient à une seule personne. Ce propriétaire assure
en général lui-même la direction et la gérance de l’entreprise. Les entreprises individuelles sont
constituées sous forme d’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) ou de Société
anonyme Unipersonnelle. Le patrimoine de l’entreprise se distingue en principe du patrimoine de
l’entrepreneur. En cas de faillite, la responsabilité de l’entrepreneur n’est engagée qu’à concurrence
de son apport à l’entreprise.

1.3.2.1.2. Les sociétés de personnes

Elles résultent de la mise en commun de capitaux par 2 ou plusieurs personnes physiques ou


morales (se connaissant déjà) sur la base de la confiance mutuelle. Ces personnes doivent avoir la
qualité de commerçant. Les Sociétés de personnes se présentent sous la forme de société en nom
collectif (SNC) ou de société à responsabilité limitée (SARL) et de société en commandite simple
(SCS).

- La société en nom collectif : elle résulte de l’association de 2 ou plusieurs personnes qui sont
solidairement responsables de manière indéfinie des engagements sociaux de l’entreprise
qu’elles créent. Sa constitution n’exige pas un acte authentiques, ni un capital minimum. Les
parts sociales ne sont pas négociables (sauf consentement de tous les associés). La
dénomination sociale doit être immédiatement précédée ou suivie en caractères lisibles des
mots : « société en nom collectif » ou du sigle « SNC ».
- La société à responsabilité limitée : constituée par acte authentique, la SARL est formée par
des associés qui ne supportent les dettes de l’entreprise qu’à concurrence de leurs apports. Le
maximum d’associés est de 50 et le capital minimum est de 1 00 000 F CFA (parts de 5 000 F
minimum). Dans sa dénomination, la SARL doit énoncer le montant du capital et la précision
SARL. Elle est gérée par un gérant associé ou non.
- La société en commandite simple : On retrouve dans la SCS la plupart des règles qui
régissent la SNC. Mais, elle réunit 2 types d’associés :
 les commanditaires dont la responsabilité est limitée à leurs apports ;
 les commandités qui sont solidairement responsables de manière illimitée.
Seuls les commandités ont qualité de gérer la société et seuls leurs noms figurent dans la
dénomination sociale.

1.3.2.1.3. Les sociétés de capitaux

Contrairement aux sociétés de personnes, dans les sociétés de capitaux, le capital apporté
compte plus que la personne qui apporte le capital. Elles revêtent la forme de société anonyme. La
société anonyme (SA) est constituée par acte notarié entre des associés (actionnaires) qui ne sont
responsables qu’à concurrence de leurs apports. Les parts sociales (actions) sont cessibles et ne
portent pas le nom de leur détenteur. Le capital minimum d’une SA est 10 000 000 F CFA (avec des
parts de 10 000 F au moins) si elle ne fait pas appel à l’épargne publique ou de 100 000 000 F CFA, le
cas échéant. La dénomination sociale de la SA doit être immédiatement précédée ou suivi des mots :
« Société anonyme » ou « SA » et du mode d’administration de la société (SA avec CA ou SA avec
Administrateur Général). L’option de l’Administrateur Général n’est donnée qu’aux SA ayant un
nombre d’actionnaires inférieur ou égale à trois (3). L’Administrateur Général peut ne pas être
actionnaire.

1.3.2.2. Les entreprises publiques et parapubliques

La prise en charge par l’Etat d’activités à caractère économique (production et


commercialisation de biens et services) a donné naissance à des organisations dotées d’une
personnalité morale et d’une autonomie financière, mais qui appartiennent en totalité (Entreprises
Publiques) ou en partie (Entreprises Parapubliques) à l’Etat. Les entreprises publiques peuvent revêtir
plusieurs formes :

- es Etablissements Publics à caractère Administratif (EPA) : la totalité de leur capital


appartient à l’Etat. Ils ont une mission de service public et sont soumises au droit public.
Exemples : Université, HNL, Musée, INRAN, INDRAP, ENA,….
- Les Etablissements Publics à caractère Industriel et Commercial (EPIC) : leur capital
appartient à l’Etat et ses démembrements. Ils ont une mission de service public et sont régies
par le droit public. Exemples : ORTN, ANP, CNSS, OPVN, LONANI, ONEP, ECOGARE,
Stade Général Seyni Kountché, …
- Les Sociétés d’Etat (SE) : ce sont des sociétés à capital entièrement public mais régies par le
droit privé (avec des clauses particulières). Elles sont investies d’une mission d’intérêt général
ou appartiennent des secteurs jugés stratégiques pour l’Etat. Exemples : SONIDEP, ….
- Les Sociétés d’Economie Mixte (SEM) : elles ont la même mission que les SE mais elles
n’appartiennent que partiellement aux personnes publiques. Ce sont des sociétés de droit
commun.
1.3.2.3. Les entreprises coopératives

La coopérative est une personne morale regroupant des personnes ou des sociétés qui ont des besoins
économiques, sociaux ou culturels et qui, en vue de les satisfaire, s’associent pour exploiter une
entreprise conformément aux règles d’action coopératives. Elles ne sont pas dominées par la
recherche du profit. Elles sont constituées sous forme de SA à capital variable. La variabilité du
capital permet d’assurer la liberté d’entrée et de sortie des coopérateurs. Ces derniers ne disposent
chacun que d’une seule voix à l’AG, quelque soit le nombre de parts souscrites. On distingue
plusieurs sortes de coopératives :

- Les coopératives de consommation : elles ont pour objet l’achat en gros et la vente en détail
de produits de consommation ;
- Les coopératives de production : elles réunissent des travailleurs qui se répartissent les
bénéfices de leur exploitation. C’est le cas des coopératives ouvrières (le capital appartient
aux travailleurs) et le cas des coopératives de travail (le capital est apporté par des syndicats
ou des banques) ;
- Les coopératives agricoles : leur objet est de permettre aux coopérateurs d’accéder à des
moyens techniques qui, individuellement leur sont hors de portée ou de conserver certains
bénéfices liés à l’achat.

1.3.3. La taille

Suivant leur taille, les entreprises sont généralement classées en petites entreprises, en moyennes
entreprises et en grandes entreprises. Ce classement s’appuie sur le nombre de salariés, le chiffre
d’affaire, la valeur ajoutée, les capitaux propres ou le résultat net des entreprises. Pris
individuellement, ces critères rendent souvent biaisé le classement. C’est pourquoi, on recourt de plus
en plus à une combinaison de ces critères.

1.4. Les composantes de l’environnement de l’entreprise


L’environnement de l’Entreprise peut se décomposer en deux parties : le micro environnement et le
macro environnement.

1.4.1. Le micro environnement

A travers son activité, l’entreprise entre en contact avec des partenaires (interlocuteurs) dont  : les
clients, les fournisseurs, les banques, les organismes sociaux et l’Etat. Ces partenaires constituent
l’environnement immédiat de l’entreprise et influencent directement ses activités et sa rentabilité
même si l’Entreprise dispose sur eux d’un certain pouvoir. L’entreprise est donc un élément intégré à
son environnement dont elle est au centre.

1.4.2. Le macro environnement

On distingue généralement 7 composantes différentes qui permettent de définir le macro


environnement de l’entreprise. Ces composantes ont une incidence plus ou moins forte sur le
fonctionnement de l’entreprise.

1.2.2.1. Les facteurs géographiques et démographiques

Ces facteurs couvrent des domaines assez vastes. Il s’agit d’une part, du climat, de la qualité de
l’environnement physique, de la proximité d’une zone urbaine, de l’ensemble des infrastructures
logistiques (proximité d’un aéroport, d’un port ou d’une desserte autoroutière…).

1.2.2.2. Les facteurs démographiques

L’évolution de la structure des populations par âges ou par sexe, les classes sociales, les flux
migratoires, etc. modifie le profil du consommateur.

1.2.2.3. Les facteurs socioculturels

Les besoins des agents économiques sont souvent déterminés en partie par les modes de vie des
individus, les valeurs esthétiques ou les modes de pensée. Certains secteurs économiques sont
très dépendants des effets de mode que parcoure la société.

Aussi la motivation et l’implication des personnels de l’entreprise (importance des syndicats,


motivation du personnel…) peut infléchir les décisions stratégiques de l’entreprise.

1.2.2.4. Les facteurs juridiques et institutionnels

Ces facteurs constituent un élément essentiel du fonctionnement de l’économie puisqu’ils


déterminent les règles du jeu en vigueur sur un marché et qui vont encadrer et conditionner
l’activité des entreprises (réglementation juridique, sociale, fiscale…).
1.2.2.5. Les facteurs technologiques et concurrentiels

Dans une situation économique caractérisée par une forte concurrence, les évolutions
technologiques se traduisent souvent par la remise en cause des rapports de force entre les
entreprises d’un même secteur puisque son incorporation rapide dans l’entreprise peut lui
procurer un avantage compétitif certain, durable ou temporaire (invention de nouveaux produits
ou services).

Les facteurs concurrentiels concernent essentiellement les partenaires directs de l’entreprise


qu’ils se situent en amont ou en aval du processus productif. En amont, il s’agit du poids que les
fournisseurs peuvent avoir sur le marché de l’entreprise (exemple : évolution du prix des matières
premières). En aval, il s’agit des clients de l’entreprise, dont la structure et le nombre peuvent
avoir des conséquences importantes sur le devenir de celle-ci.

1.2.2.6. Les facteurs économiques

Il s’agit tout d’abord du système économique dans lequel évolue l’entreprise (système capitaliste
ou socialiste par exemple) mais aussi et surtout de l’évolution des principales variables
économiques (inflation, croissance économique, évolution du taux de change…) qui a une
incidence sur la politique de l’entreprise (politique d’investissement, délocalisation…).

1.2.2.7. Les facteurs internationaux

Le degré d’ouverture du pays avec l’étranger peut conditionner les chances de succès de nombreuses
entreprises car, limitant ou favorisant l’accès au marché international. Les pratiques protectionnistes,
les délocalisations, les migrations, etc. sont autant de facteurs à considérer.

Fin Du Chapitr

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