Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
2022/2023
UE 534
Comptabilité et audit
Comptabilité de groupe
Cours 2/4
Coskun Çakar
Florence Depoers
Valérie Keller
Marie-Astrid Le Theule
Stéphane Lefrancq
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Les auteurs :
Coskun Çakar : maître de conférences au Cnam, membre du directoire du jury
national du DCG.
Florence Depoers : professeure des universités à l’université Paris Ouest Nanterre
La Défense.
Valérie Keller : enseignante et consultante en consolidation.
Marie-Astrid Le Theule : expert-comptable diplômée et maître de conférences au
Cnam.
Stéphane Lefrancq : maître de conférences au Cnam.
https://lecnam.net
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
L’ensemble des contenus (textes, images, données, dessins, graphiques, etc.) de ce fascicule est la
propriété exclusive du Cnam-Intec.
En vertu de l’art. L. 122‑4 du Code de la propriété intellectuelle, la reproduction ou représentation
intégrale ou partielle de ces contenus, sans autorisation expresse et préalable du Cnam-Intec, est
illicite. Le Code de la propriété intellectuelle n’autorise que « les copies ou reproductions strictement
réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » (art. L. 122‑5).
2
UE
534
Sommaire
Objectifs du cours 2 7
Introduction 9
3
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
I. Engagement de retraite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
II. Contrat de location-financement (ou crédit-bail) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
III. Écart de conversion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
IV. Contrats partiellement achevés à la clôture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
4
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Chapitre 5. Les variations de périmètre : l’acquisition des titres d’une société existante . . 204
I. Coût d’acquisition des titres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204
II. Écart d’évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208
III. Écart d’acquisition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216
IV. Élimination des titres dans la méthode de l’intégration globale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220
V. Élimination des titres dans le cas de l’intégration proportionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230
VI. Revalorisation des titres dans le cas de la mise en équivalence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233
5
UE
534
Index
Devoir 2
Comptabilité et audit
Exercices autocorrigés
6
267
265
241
COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
UE
534
Objectifs du cours 2
Le début des années 1970 a été fortement marqué par une succession de créations
et de regroupements d’entreprises pour atteindre une taille suffisante afin d’être
en mesure de répondre aux besoins du marché.
Le développement par la voie de création ou la prise de participation dans
des sociétés existantes a permis de constituer des groupes tels que nous les
connaissons aujourd’hui, comme ceux du CAC 40.
Les comptes consolidés de la société mère et de ses filiales sont alors établis
et présentés comme s’il s’agissait des états financiers d’une seule entité. Très
« schématiquement », avec la consolidation, on « additionne » les comptes
individuels des sociétés incluses dans le groupe pour établir ses comptes.
Si le principe peut paraître simple, la mise en œuvre l’est certainement moins.
La comptabilité de groupe soulève de nombreuses interrogations quant au trai‑
tement, à l’interprétation, voire à l’obtention de l’information. Ces questions se
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
7
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
8
UE
534
Introduction
Au fil des années, l’évolution des marchés économiques et financiers a amené les entreprises
à se développer et à se regrouper pour atteindre une taille suffisante. Le développement de
ces entreprises se traduit en pratique par la création de filiales ou par la prise de contrôle
dans des sociétés existantes. Il se constitue ainsi des ensembles de sociétés liées entre elles
par des liens de prise de participation qui restent juridiquement distincts tout en formant ce
qu’on appelle des groupes.
Chaque société qui fait partie d’un groupe tient une comptabilité indépendante et établit
à ce titre des comptes sociaux dans le cadre des obligations légales et réglementaires. Les
comptes sociaux d’une société, par opposition aux comptes de groupe, n’intègrent pas les
comptes de ses éventuelles filiales. Dès lors, l’analyse et l’examen des comptes sociaux pris
individuellement ne permettent pas de disposer d’une image claire de la situation écono‑
mique et financière d’un groupe dans sa globalité. Il faudrait pour cela disposer de comptes
de groupe, c’est-à-dire de comptes consolidés, constitués d’un bilan, d’un compte de résul‑
tat et d’un tableau de financement uniques. Grâce aux comptes consolidés dits de groupe,
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
nous pouvons ainsi mieux apprécier le patrimoine, la situation financière et les résultats
d’un groupe.
La consolidation consiste ainsi à établir les états financiers d’un groupe de sociétés comme
s’il ne s’agissait que d’une seule et même entité. Établir les comptes consolidés d’un groupe
permet de présenter son patrimoine, sa situation financière et les résultats de l’ensemble
des entités le constituant. Les états financiers consolidés (ou « comptes » consolidés) repré‑
sentent ainsi les comptes d’une entité économique au-delà des choix d’organisation (ou de
structuration) juridique.
En amont de toutes les opérations de consolidation, il faut tout d’abord déterminer le péri‑
mètre de consolidation, c’est-à-dire identifier les sociétés qui devront être consolidées.
Cette question du périmètre ne concerne que les entreprises qui ont des liens capitalis‑
tiques entre elles et non les clients et/ou fournisseurs, compte tenu (sauf exception) de
l’absence de prise de participation. Cette étape est essentielle et constitue certainement
l’un des enjeux majeurs de l’établissement des comptes de groupe. Le scandale financier du
groupe Enron, survenu en 2001, qui a ébranlé le monde des affaires et celui de l’audit avec
la chute du cabinet d’audit Arthur Andersen, en est certainement l’une des meilleures illus‑
trations. Le groupe Enron avait accumulé ses pertes et ses dettes dans des entités juridiques
9
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
détenues au travers de titres de participation et qui n’étaient pas reflétées dans ses comptes
consolidés au prétexte que ces entités n’étaient pas, du moins en théorie, contrôlées par le
groupe et donc exclues du périmètre de consolidation. Depuis, les normes ont sensiblement
évolué pour pallier ce type de dysfonctionnement avec notamment la redéfinition de la
notion de contrôle, critère principal qui permet de déterminer si une société doit être prise
en compte ou non dans le périmètre de consolidation. La définition de la notion de contrôle
est différente selon le cadre normatif retenu pour établir les comptes consolidés, c’est-à-dire
en normes françaises (CRC 99‑02 jusqu’au 31 décembre 2020 et ANC 2020-01 à compter
du 1er janvier 2021) ou bien en normes internationales (IAS/IFRS).
Une fois le périmètre de consolidation établi, il faudra déterminer pour chaque société rete‑
nue dans ce périmètre quelle méthode de consolidation doit être mise en œuvre. Consolider
les comptes consistera, selon la méthode retenue, à inclure tout ou partie du bilan et du
compte de résultat de chacune des sociétés contrôlées dans les comptes de la société qui
exerce le contrôle. Les sociétés non consolidées seront conservées au bilan de la société
consolidante sous forme de titre de participation.
Les comptes de groupe ne correspondent pas à une simple addition de l’ensemble des
comptes sociaux des différentes sociétés qui composent un groupe. Leur établissement
nécessite au préalable de mettre en cohérence les documents comptables utilisés puisqu’ils
peuvent être établis à partir de règles comptables et fiscales spécifiques à chaque pays et
dans des devises différentes de celles de la société consolidante. Cette mise en cohérence
des règles d’évaluation et de présentation correspond aux travaux de préconsolidation qui
se matérialisent par des opérations de retraitement et de conversion des comptes en devise.
Les retraitements visent à homogénéiser les règles d’évaluation et les données issues des
comptes sociaux. Les opérations de conversion visent à disposer d’un jeu de comptes établis
en une devise unique qui est la devise de consolidation. Une fois ces opérations d’homogé‑
néisation terminées et après avoir également converti les données de l’ensemble des socié‑
tés du périmètre de consolidation, il sera enfin possible de procéder à l’intégration et au
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
cumul des comptes sociaux retraités et convertis.
Le cumul des comptes n’est toutefois pas la dernière étape puisqu’il restera encore à passer
des écritures dites de « consolidation ». Les écritures de consolidation permettent d’éliminer
les opérations internes et les incidences fiscales, de comptabiliser les impôts différés, d’éli‑
miner les titres et de répartir les capitaux propres et le résultat entre le groupe et les minori‑
taires. À titre d’illustration, une marge qui serait réalisée lors de la cession de stocks par une
entité auprès d’une autre entité du même groupe devra être éliminée.
Le schéma ci-après résume le processus d’élaboration des comptes de groupe qui sera déve‑
loppé dans ce cours, quel que soit le référentiel utilisé (normes françaises ou internationales).
10
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Périmètre
de consolidation
RETRAITEMENTS
Comptes Comptes Éliminations
annuels retraités des opérations
internes
Cumul Éliminations
Comptes Comptes Comptes
des des titres
annuels retraités consolidés
comptes
Partage capitaux
propres
Comptes Comptes Intérêts
annuels retraités minoritaires
méthodologie
Il est important de :
∙ comprendre la démarche générale commune au référentiel en normes françaises (CRC 99‑02
et ANC 2020-01) et internationale (IAS/IFRS) ;
∙ connaître les spécificités des normes IFRS et les principales évolutions introduites par le
règlement ANC 2020-01 par rapport au règlement CRC 99‑02, référentiel historique en
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
normes françaises ;
∙ s’entraîner avec les cas proposés en ressources pédagogiques sur le site de l’Intec
https://lecnam.net.
Soyez rassurés, la consolidation est un processus, « un chemin » à comprendre. Cette
compréhension nécessite toutefois de travailler et de s’entraîner très régulièrement,
c’est-à-dire de pratiquer pour maîtriser les techniques de consolidation et prendre du recul
pour avoir une vision d’ensemble.
11
UE
534
Partie 4
Les principes de la consolidation
et la définition du périmètre
13
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
p i t re
ha
c
1. Le cadre de la consolidation
Compétences attendues
À l’issue de ce chapitre, l’étudiant devra connaître la notion de groupe,
qui est l’entité de référence en consolidation. L’étudiant devra également
connaître le cadre réglementaire et légal en matière de consolidation
(obligation d’établir des comptes consolidés, critères d’exemption et/ou
d’exclusion) à la fois en normes françaises et internationales.
A. définition du groupe
Le groupe, en tant que tel, n’est pas défini dans le référentiel français. Un groupe est consti‑
tué d’une société mère et des filiales dans lesquelles celle-ci détient des titres de participa‑
tion. La société mère peut exercer une influence qui sera selon les cas plus ou moins forte
sur les entités dont elle détient les titres de participation. Il est important de comprendre
que lorsqu’il est question de groupe, il ne s’agit pas d’une entité juridique unique, mais
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
15
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
sociétés, principalement par la détention directe ou indirecte de titres de participation. Les
différents types de participation d’une société dans une autre sont les suivants :
∙ Participation directe (de M dans A)
La société M détient des actions d’une société A :
M A B
16
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
M A
∙ Participation circulaire
Une société M détient des actions d’une société A qui détient des actions d’une société B
qui détient elle-même des actions de M :
B A
17
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
de commerce précise que les comptes consolidés doivent donner une image fidèle du patri‑
moine, de la situation financière et du résultat de l’ensemble constitué par les entreprises
comprises dans le périmètre de consolidation.
La loi du 3 janvier 1983 a été complétée par le règlement 99‑02 du CRC homologué par
l’arrêté du 22 juin 1999 qui, à l’origine, ne concernait que les entreprises industrielles et
commerciales, relatif aux comptes consolidés. Ce règlement a été plusieurs fois modifié et
complété, notamment par les règles de combinaison (règlement n° 2002‑12 du CRC) qui
concernent les entités sans lien en capital (mutuelles, associations, etc.). D’autres règle‑
ments (99‑07, etc.) traitent de la consolidation pour les compagnies d’assurances et les
banques, certaines entreprises publiques contrôlant ou exerçant une influence sur une ou
plusieurs entreprises.
Ces règlements définissent les règles et méthodes relatives aux comptes consolidés qui
doivent être appliquées obligatoirement par les sociétés commerciales, autres types de
sociétés et les entreprises publiques soumises à l’obligation d’établir des comptes consolidés.
Depuis le 1er janvier 2005, les sociétés européennes cotées sur un marché réglementé
doivent obligatoirement établir leurs comptes consolidés selon le référentiel IFRS (règle‑
ment européen n° 16/06/2002 du 19 juillet 2002).
Le Code de commerce (art. L. 233‑24) indique que les sociétés sont dispensées de se confor‑
mer aux règles comptables régissant les comptes consolidés (art. L. 233‑18 à 23) lorsqu’elles
utilisent les normes comptables internationales adoptées par règlement de la Commission
européenne. Cette disposition permet donc aux sociétés, même non cotées, d’opter pour
l’application des normes IFRS. Elles sont alors dispensées d’établir des comptes consolidés
conformes au règlement CRC 99‑02.
En France, les comptes consolidés peuvent donc être établis et publiés selon l’un des deux
référentiels suivants :
∙
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
soit selon les normes françaises pour les sociétés commerciales non cotées sur un marché
réglementé (sociétés non cotées ou cotées sur Euronext Growth) ;
∙ soit selon les normes comptables IAS/IFRS ; ces normes sont appliquées :
‒ de manière obligatoire, par les sociétés cotées sur un marché réglementé,
‒ sur option, par les sociétés non cotées sur un marché réglementé.
Sociétés cotées
18
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Compte tenu de la décision de faire converger la réglementation comptable vers les normes
internationales, les règles d’établissement des comptes consolidés prévues dans le règle‑
ment CRC 99‑02 ont été élaborées en référence aux normes internationales IAS/IFRS. Pour
les deux référentiels, l’« homogénéité des comptes » et les principes sont identiques. Les
principes sont respectivement « prédominance de la substance sur l’apparence », « rattache‑
ment des charges aux produits » et « élimination de l’incidence des écritures passées pour la
seule application des législations fiscales ».
Le nouveau règlement ANC 2020-01 est applicable de façon prospective aux comptes
consolidés afférents aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2021. Il permet d’uni‑
fier en un seul et même règlement les règlements sectoriels qui existaient précédemment
(CRC 99‑02 pour les sociétés commerciales et les entreprises publiques, CRC 99‑07 pour le
secteur bancaire et 2000‑05 pour le secteur de l’assurance). Il faut également noter que ce
nouveau règlement ne fait plus explicitement référence au principe de prédominance de la
substance sur la forme. L’ANC a toutefois indiqué officieusement qu’elle entendait préciser
dans chaque situation soulevant une difficulté s’il y avait lieu de mettre en place le principe.
B.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
∙ 1. Règles générales
Selon le Code de commerce (art. L. 233‑16 modifié par l’ord. n° 2015‑900 du 23 juillet 2015),
les sociétés commerciales établissent et publient chaque année à la diligence du conseil
d’administration, du directoire, du ou des gérants, selon le cas, des comptes consolidés ainsi
qu’un rapport sur la gestion du groupe, dès lors qu’elles contrôlent de manière exclusive ou
conjointe une ou plusieurs autres entreprises.
L’obligation légale de consolider dépend de la taille du groupe. Lorsque l’ensemble à conso‑
lider dépasse deux des trois seuils suivants pendant deux exercices successifs, la publication
de comptes consolidés devient obligatoire au cours de l’exercice suivant.
19
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Les entreprises sous influence notable ne sont pas prises en compte pour déterminer si
une société commerciale a l’obligation d’établir des comptes consolidés. En revanche, si une
société commerciale doit en établir, les entreprises sous influence notable seront incluses
dans le périmètre des comptes consolidés.
Les sociétés commerciales qui n’exercent qu’une influence notable sur une ou plusieurs
autres entreprises n’ont pas l’obligation d’établir des comptes consolidés.
Selon le règlement CRC 99‑02, une entreprise est comprise dans le périmètre de consolida‑
tion dès lors que sa consolidation, ou celle du sous-groupe dont elle est la tête, présente,
seule ou avec d’autres entreprises en situation d’être consolidées, un caractère significatif
par rapport aux comptes consolidés de l’ensemble des entreprises incluses dans le périmètre
de consolidation.
Le caractère significatif n’est pas fixé par le texte. En effet, un seuil sur la base du chiffre
d’affaires ou d’un autre poste des états financiers n’est pas nécessairement pertinent. Par
exemple, une entreprise consolidante peut souhaiter consolider une entreprise nouvelle‑
ment créée qu’elle contrôle ou sur laquelle elle exerce une influence notable et qui n’a pas
un total de chiffre d’affaires ou de bilan significatifs parce qu’elle considère qu’il s’agit d’un
∙
investissement stratégique.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
∙ ou lorsque l’ensemble constitué par une société et les entreprises qu’elle contrôle ne
dépasse pas pendant deux exercices successifs sur la base des derniers comptes annuels
arrêtés, pour deux des trois critères suivants : chiffre d’affaires total : 48 M€ ; total de
bilan : 24 M€ ; effectif : 250.
Cette dernière condition, relative à la taille, ne concerne que les groupes non cotés. Dès lors
qu’il s’agit d’un groupe coté, ce dernier a l’obligation d’établir des états financiers consolidés
indépendamment des critères de taille.
Selon la norme IFRS 10, une société mère n’est pas tenue de présenter des états financiers
consolidés si toutes les conditions suivantes sont remplies :
∙ elle est la filiale d’une autre entité et les autres détenteurs ne s’opposent pas à ce fait ;
∙ ses dettes ou capitaux propres ne sont pas négociés sur un marché public qu’il soit
national ou étranger et local ou régional ;
∙ elle n’a pas déposé ou n’est pas en train de déposer ses comptes auprès d’une commission
de valeurs mobilières ou d’un autre régulateur avec l’objectif d’émettre une quelconque
catégorie d’instruments financiers sur un marché public ;
∙ la société tête de groupe ou l’une des mères intermédiaires établit des comptes consolidés
conformes aux normes IFRS et les publie.
20
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
directives d’un État, d’un tribunal, d’un administrateur judiciaire, d’un séquestre, d’un liqui‑
dateur ou d’une autorité de réglementation. Dans de tels cas, l’absence de contrôle entraîne
l’exclusion de la filiale du périmètre.
21
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
D. certification des comptes consolidés
Les personnes et entités astreintes à publier des comptes consolidés désignent au moins
deux CAC titulaires (art. L. 823‑2). Les CAC de la société consolidante et ceux des entités
consolidées sont, les uns à l’égard des autres, libérés du secret professionnel.
Les CAC certifient que les comptes consolidés sont réguliers et sincères et donnent une
image fidèle du patrimoine, de la situation financière ainsi que du résultat de l’ensemble
constitué par les personnes et entités comprises dans la consolidation.
22
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
p i t re
ha
c
2. Le processus de consolidation
Compétences attendues
À l’issue de ce chapitre, l’étudiant devra connaître les principales étapes du
processus de consolidation.
Le schéma ci-après résume le processus d’élaboration des comptes de groupe qui sera déve‑
loppé dans ce cours.
Définition du périmètre
Écritures de consolidation
COMPTES CONSOLIDÉS
23
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
ment le principe de l’impôt exigible) ;
∙ convertir les comptes individuels libellés en monnaie étrangère dans la monnaie de
présentation de la société mère.
24
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
∙ lal’élimination
détermination et le traitement des écarts d’évaluation et des écarts d’acquisition et
des titres des sociétés intégrées ;
∙ le partage des capitaux propres et des résultats entre le groupe et les minoritaires.
Étape 4 : Présentation des documents de synthèse consolidés
Selon la réglementation française, les états de synthèse consolidés obligatoires comportent :
∙ le bilan consolidé ;
∙ le compte de résultat consolidé ;
∙ l’annexe aux comptes consolidés (dont le contenu a été reprécisé par le règlement
ANC 2020-01).
Selon la norme IAS 1, les états financiers comportent cinq documents :
∙ l’état de la situation financière (bilan) ;
∙ le compte de résultat consolidé et l’état de résultat global ;
∙ la note ;
∙ le tableau de variation de capitaux propres ;
∙ le tableau de flux de trésorerie.
Contrairement au règlement CRC 99‑02, le tableau de flux de trésorerie consolidés et le
tableau de variation des capitaux propres constituent en normes IAS/IFRS des documents
à part entière.
Les groupes cotés sur un marché réglementé ont l’obligation de publier des comptes conso‑
lidés semestriels.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
25
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
p i t re
ha
c
3. Le périmètre de consolidation
Compétences attendues
À l’issue de ce chapitre, l’étudiant devra maîtriser les principes et les règles
relatifs à la détermination du périmètre de consolidation, c’est-à-dire la liste
des sociétés filiales et participations qui seront consolidées. L’étudiant devra,
de plus, savoir déterminer le périmètre de consolidation à la fois selon les
normes françaises (CRC 99‑02/ANC 2020-01) et internationales (IAS/IFRS).
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
I. Détermination du périmètre selon
le règlement CRC 99‑02/ANC 2020-01
L’entreprise consolidante est celle qui contrôle exclusivement ou conjointement d’autres
entreprises quelle que soit leur forme ou qui exerce sur elles une influence notable.
Les sociétés à retenir pour l’établissement des comptes consolidés et qui composent le péri‑
mètre de consolidation, comprennent :
∙ la société mère ;
∙ les entreprises contrôlées de manière exclusive ;
∙ les entreprises contrôlées conjointement ;
∙ les entreprises sur lesquelles est exercée une influence notable.
26
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
A. contrôle exclusif
Le contrôle exclusif est le pouvoir de diriger les politiques financière et opérationnelle d’une
entreprise afin de tirer avantage de ses activités.
L’appréciation du contrôle inclut trois dimensions qu’il faut nécessairement prendre en
compte de façon complémentaire et systématique :
∙ le contrôle de droit (relatif aux droits de vote) ;
∙ le contrôle de fait (indépendamment des droits de vote) ;
∙ le contrôle contractuel ou statutaire (indépendamment des droits de vote).
Le contrôle exclusif résulte :
∙ soit d’un contrôle de droit : détention directe ou indirecte de la majorité des droits de
vote dans une autre entreprise ;
∙ soit d’un contrôle de fait : désignation, pendant deux exercices successifs de la majorité
des membres des organes d’administration, de direction ou de surveillance d’une autre
entreprise ; l’entreprise consolidante est présumée avoir effectué cette désignation
lorsqu’elle a disposé, au cours de cette période, directement ou indirectement, d’une
fraction supérieure à 40 % des droits de vote et qu’aucun autre associé ou actionnaire ne
détenait, directement ou indirectement, une fraction supérieure à la sienne ;
∙ soit d’un contrôle statutaire : droit d’exercer une influence dominante sur une entreprise
en vertu d’un contrat ou de clauses statutaires, lorsque le droit applicable le permet ;
l’influence dominante existe dès lors que, dans les conditions décrites ci-avant,
l’entreprise consolidante a la possibilité d’utiliser ou d’orienter l’utilisation des actifs de la
même façon qu’elle contrôle ses propres actifs.
Selon l’article L. 233‑3 du Code de commerce :
« I. – [Une société] est considérée […] comme en contrôlant une autre :
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
B. contrôle conjoint
Le contrôle conjoint est le partage du contrôle d’une entreprise exploitée en commun par
un nombre limité d’associés ou d’actionnaires, de sorte que les politiques financière et opé‑
rationnelle résultent de leur accord.
Deux éléments sont essentiels à l’existence d’un contrôle conjoint :
∙ un nombre limité d’associés ou d’actionnaires partageant le contrôle ; le partage du
contrôle suppose qu’aucun associé ou actionnaire n’est susceptible à lui seul de pouvoir
exercer un contrôle exclusif en imposant ses décisions aux autres, c’est-à-dire que chaque
associé dispose d’un droit de veto ; l’existence d’un contrôle conjoint n’exclut pas la
présence d’associés ou d’actionnaires minoritaires ne participant pas au contrôle conjoint ;
∙ un accord contractuel qui :
‒ prévoit l’exercice du contrôle conjoint sur l’activité économique de l’entreprise exploi‑
tée en commun,
‒ établit les décisions qui sont essentielles à la réalisation des objectifs de l’entreprise
exploitée en commun et qui nécessitent le consentement de tous les associés ou
actionnaires participant au contrôle conjoint.
C. influence notable
L’influence notable est le pouvoir de participer aux politiques financière et opérationnelle
d’une entreprise sans en détenir le contrôle.
L’influence notable peut notamment résulter :
∙ d’un contrôle de droit : lorsque l’entreprise consolidante dispose, directement ou
indirectement, d’une fraction au moins égale à 20 % des droits de vote de cette
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
entreprise ;
∙ d’une influence de fait : représentation dans les organes de direction ou de surveillance,
de la participation aux décisions stratégiques, de l’existence d’opérations interentreprises
importantes, de l’échange de personnel de direction, de liens de dépendance technique.
L’article L. 233‑17‑2 du Code de commerce précise que l’influence notable sur la gestion et
la politique financière d’une entreprise est présumée lorsqu’une société dispose, directe‑
ment ou indirectement, d’une fraction au moins égale au cinquième des droits de vote de
cette entreprise. Cette présomption peut être réfutée. À l’inverse, l’influence notable peut
être prouvée suivant les critères énoncés par le règlement si la société dispose moins de 1/5e
des droits de vote.
28
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
A. contrôle
La norme IFRS 10, publiée le 13 mai 2011 et applicable depuis 2013, donne une définition
unique du contrôle.
Un investisseur contrôle une entité faisant l’objet d’un investissement si et seulement si
tous les éléments ci-après sont réunis :
∙ il détient le pouvoir sur l’entité faisant l’objet d’un investissement ;
∙ il est exposé ou a droit à des rendements variables en raison de ses liens avec l’entité
faisant l’objet d’un investissement ;
∙ il a la capacité d’exercer son pouvoir sur l’entité faisant l’objet d’un investissement de
manière à influer sur le montant des rendements qu’il obtient.
Ces trois conditions sont cumulatives.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Lorsqu’il évalue s’il contrôle une entité, l’investisseur doit tenir compte de tous les faits et
∙
circonstances qui permettent d’examiner la réalité du contrôle.
29
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Les droits effectifs sont les droits substantiels (capacité de l’entité détentrice à les exercer)
détenus par l’investisseur et les autres parties. Les droits substantiels détenus par d’autres
parties peuvent en effet affecter la capacité du décideur de diriger les activités pertinentes
de l’entité émettrice.
Les droits effectifs sont :
∙ des droits de vote ou droits de vote potentiels (droits qui découlent d’instruments
convertibles ou d’options, y compris de contrats à terme de gré à gré) ;
∙ des droits de nommer, de réaffecter ou de révoquer les principaux dirigeants de l’entité
faisant l’objet de l’investissement qui ont la capacité à diriger les activités pertinentes ;
∙ des droits de nommer une autre entité pour diriger les activités pertinentes ou de
révoquer l’entité qui les dirige ;
∙ de diriger l’entité faisant l’objet de l’investissement de manière qu’elle conclue
des transactions, de mettre son veto à la modification de transactions, au profit de
l’investisseur ;
∙ d’autres droits (comme les droits décisionnels stipulés dans un contrat de gestion) qui
donnent à leur détenteur la capacité de diriger les activités pertinentes de l’entité.
Pour déterminer si les droits sont substantiels, il faut exercer son jugement professionnel en
tenant compte de tous les faits et circonstances, et notamment :
∙ les obstacles qui peuvent empêcher ou dissuader le ou les détenteurs d’exercer les droits :
des pénalités et incitations financières, un prix d’exercice ou de conversion créant une
barrière financière, des exigences légales ou réglementaires (ex. : l’interdiction faite à un
investisseur étranger d’exercer ses droits), etc. ;
∙ le fait que l’exercice des droits en question nécessite l’accord d’autres parties (le cas
échéant, l’existence d’un mécanisme fournissant aux parties en cause la capacité pratique
d’exercer leurs droits collectivement si elles en décident ainsi). Plus le nombre de parties
est élevé, plus il sera difficile d’obtenir un accord collectif pour exercer les droits ;
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
∙ le fait que le détenteur des droits ait intérêt à exercer ses droits.
Remarque
La norme IFRS 10 distingue droits protectifs et droits effectifs. Les droits protectifs sont des droits
qui ont pour but de protéger l’investisseur sans lui donner le pouvoir. Par exemple, le droit d’un
prêteur d’empêcher l’emprunteur d’entreprendre les activités qui pourraient modifier de façon
importante le risque de crédit de l’emprunteur ou le droit d’une partie qui détient une participa‑
tion d’approuver des investissements ou l’émission d’instruments de capitaux propres ou de titres
de créance.
L’investisseur qui a la capacité actuelle de diriger les activités pertinentes détient le pouvoir
même s’il n’a pas encore exercé son droit de diriger.
Si plusieurs investisseurs ont chacun des droits effectifs leur conférant la capacité de diriger
unilatéralement des activités pertinentes différentes, celui qui a la capacité actuelle de diri‑
ger les activités qui ont l’incidence la plus importante sur les rendements de l’entité détient
le pouvoir sur celle-ci.
30
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Pour détenir le pouvoir, l’investisseur doit agir en tant que principal, pour son propre compte
et non en tant qu’agent pour le compte d’un tiers.
En conclusion, l’analyse du pouvoir est essentiellement qualitative. Un investisseur exerce
le pouvoir s’il a en pratique la capacité de diriger les activités pertinentes de manière unila‑
térale. Pour apprécier la notion de pouvoir, l’analyse des droits de vote est nécessaire, mais
insuffisante. Il peut y avoir :
∙ pouvoir avec majorité des droits de vote ;
∙ majorité des droits de vote mais pas de pouvoir ;
∙ pouvoir sans majorité des droits de vote.
Un investisseur peut détenir le pouvoir avec moins de 50 % de droit de vote, via :
∙ les accords contractuels avec d’autres investisseurs (procurations de vote) ;
∙ les droits résultant d’autres formes d’accords contractuels (pacte actionnaire, statuts…) ;
∙ la répartition des droits de vote ;
∙ les droits de vote potentiels ;
∙ le droit de nommer/révoquer le personnel clé d’une entité (personnel ayant la capacité
de diriger les activités) ;
∙ la combinaison de ces éléments.
À l’inverse, pour avoir le contrôle, un investisseur détenant plus de 50 % des droits de vote
doit avoir aussi la capacité de diriger les activités pertinentes, qui ont une incidence impor‑
tante sur les rendements de l’entité. Tous les faits et circonstances doivent être analysés. La
norme ne propose pas d’arbre de décision.
APPLICATION Nº1
Notion de pouvoir
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Qui détient le pouvoir lorsque deux investisseurs créent une entité faisant l’objet d’un
investissement, par exemple pour développer et commercialiser un produit médical ?
Situation
Deux investisseurs constituent une entité faisant l’objet d’un investissement pour dévelop‑
per et commercialiser un produit médical.
L’un est chargé de développer le produit et de le faire approuver par l’autorité de régle‑
mentation. Cette responsabilité est assortie de la faculté unilatérale de prendre toutes les
décisions touchant le développement du produit et l’obtention de l’approbation réglemen‑
taire. Une fois celle-ci obtenue, l’autre investisseur fabriquera le produit et le commercia‑
lisera. Cet investisseur a la faculté unilatérale de prendre toutes les décisions touchant la
fabrication et la commercialisation du produit.
Toutes les activités (développement du produit et obtention de l’approbation réglementaire,
ainsi que fabrication et commercialisation) sont des activités pertinentes.
31
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Analyse de la situation
Il faut que chaque investisseur détermine s’il est capable de diriger les activités qui ont
l’incidence la plus importante sur les rendements de l’entité faisant l’objet d’un investis‑
sement. Chacun d’eux doit donc déterminer si ce sont, le développement du produit médi‑
cal et l’obtention de l’approbation réglementaire, ou la fabrication et la commercialisation
du produit qui constitue l’activité ayant l’incidence la plus importante sur les rendements
de l’entité faisant l’objet d’un investissement, et s’il est capable de diriger cette activité.
Solutions
Pour déterminer lequel d’entre eux a le pouvoir, les investisseurs tiennent compte des élé‑
ments suivants :
∙ l’objet et la conception de l’entité faisant l’objet d’un investissement ;
∙ les facteurs qui déterminent la marge, les produits et la valeur de l’entité faisant l’objet
d’un investissement ainsi que la valeur du produit médical ;
∙ l’incidence sur les rendements de l’entité faisant l’objet d’un investissement du pouvoir
décisionnel de chaque investisseur ;
∙ l’exposition des investisseurs à la variabilité des rendements.
Dans le présent exemple, les investisseurs tiennent compte aussi des facteurs suivants :
∙ l’incertitude quant à l’obtention de l’approbation réglementaire et les efforts
nécessaires pour y parvenir (compte tenu des succès antérieurs de l’investisseur dans le
développement de produits médicaux et l’obtention de leur approbation réglementaire) ;
∙ lequel d’entre eux contrôlera le produit une fois la phase de développement achevée avec
succès.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
APPLICATION Nº2
Droits substantiels : élément essentiel pour déterminer qui détient le pouvoir
Situation
L’entité faisant l’objet d’un investissement tient chaque année une assemblée générale des
actionnaires au cours de laquelle sont prises les décisions concernant la direction des activi‑
tés pertinentes. La prochaine assemblée générale prévue aura lieu dans 8 mois. Cependant,
des actionnaires qui détiennent individuellement ou collectivement au moins 5 % des
droits de vote peuvent convoquer une assemblée extraordinaire pour modifier les poli‑
tiques en vigueur concernant les activités pertinentes, mais, du fait d’une obligation d’in‑
former les autres actionnaires, l’assemblée ne peut être tenue avant au moins 30 jours.
Les politiques encadrant les activités pertinentes ne peuvent être modifiées qu’à l’occasion
d’une assemblée générale prévue ou d’une assemblée extraordinaire. Cela vaut notamment
pour l’approbation des ventes importantes d’actifs et pour l’acquisition ou la cession de pla‑
cements importants. Le contexte qui précède s’applique aux exemples ci-après. Chacun de
ces cas est considéré isolément.
32
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Analyse de la situation
Sachant que les actionnaires minoritaires peuvent modifier la politique en convoquant une
assemblée avec un délai de 30 jours, est-ce que l’investisseur qui a de nombreux droits de
vote détient le pouvoir ? Le caractère substantiel des droits détenus par un investisseur est
analysé dans les quatre cas suivants :
Premier cas : un investisseur détient la majorité des droits de vote dans l’entité faisant
l’objet d’un investissement
Analyse de la situation : ses droits de vote sont substantiels parce qu’il peut prendre des
décisions concernant la direction des activités pertinentes lorsqu’elles doivent être prises.
Le fait qu’il y a un délai de 30 jours avant que l’investisseur puisse exercer ses droits de
vote n’empêche pas celui-ci d’avoir la capacité actuelle de diriger les activités pertinentes à
compter du moment où il acquiert sa participation.
Quatrième cas : un contrat à terme de gré à gré dont la date de règlement du contrat est
dans 6 mois
Un investisseur est partie à un contrat à terme de gré à gré portant sur l’acquisition de
la majorité des actions de l’entité faisant l’objet d’un investissement, et il ne détient pas
d’autres droits connexes sur cette dernière. La date de règlement du contrat est dans 6 mois.
Analyse de la situation : à l’inverse des cas ci-avant, l’investisseur n’a pas la capacité actuelle
de diriger les activités pertinentes. Ce sont les actionnaires actuels qui ont cette capacité
parce qu’ils peuvent modifier les politiques existantes qui encadrent les activités perti‑
nentes avant le règlement du contrat à terme.
33
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
APPLICATION Nº3
Investisseur à fort pourcentage de droits de vote avec une multiplicité d’actionnaires
Un investisseur acquiert 48 % de droits de vote dans une entité faisant l’objet d’un inves‑
tissement. Le reste des droits de vote est détenu par des milliers d’actionnaires, dont aucun
n’en détient à lui seul plus de 1 %. Aucun des actionnaires n’a conclu d’accord pour en
consulter d’autres ou prendre des décisions collectives. Lorsqu’il a évalué la proportion de
droits de vote à acquérir, compte tenu de l’importance relative des autres participations,
l’investisseur a déterminé qu’une participation de 48 % serait suffisante pour lui donner le
contrôle. Dans ce cas, à la lumière du nombre absolu d’actions qu’il détient et de l’impor‑
tance relative des autres participations, l’investisseur conclut qu’il détient des droits de vote
suffisants pour remplir le critère relatif au pouvoir sans devoir tenir compte d’autres preuves
du pouvoir.
Droits de vote détenus par l’actionnaire le plus important : 48 %.
Droits de vote détenus par les autres actionnaires : plusieurs milliers d’actionnaires déte‑
nant chacun moins de 1 %.
Quels sont les autres faits et circonstances ? Il n’existe pas d’accord entre les autres action‑
naires pour se consulter ou prendre des décisions collectives.
L’investisseur qui a 48 % a-t-il le pouvoir ? Oui.
L’investisseur A détient 40 % des droits de vote dans une entité faisant l’objet d’un investis‑
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
sement et 12 autres investisseurs en détiennent 5 % chacun. Une convention entre action‑
naires lui confère le droit de nommer et de révoquer les membres de la direction chargés
de diriger les activités pertinentes, et de déterminer leur rémunération. Pour modifier la
convention, il faut les 2/3 des voix des actionnaires. Dans ce cas, l’investisseur A conclut que
le nombre absolu d’actions qu’il détient et l’importance relative des autres participations ne
lui permettent pas à eux seuls de déterminer de façon concluante si les droits qu’il détient
sont suffisants pour lui conférer le pouvoir. Cependant, l’investisseur A détermine que son
droit contractuel de nommer et de révoquer les membres de la direction et de déterminer
leur rémunération est suffisant pour conclure qu’il a le pouvoir sur l’entité faisant l’objet
d’un investissement. Le fait qu’il n’aurait pas exercé ce droit ou la probabilité qu’il l’exerce ne
doit pas être pris en compte pour déterminer si l’investisseur A a le pouvoir.
Droits de vote détenus par l’actionnaire le plus important : 40 %.
Droits de vote détenus par les autres actionnaires : 12 actionnaires détiennent chacun 5 %.
Quels sont les autres faits et circonstances ? Un pacte d’actionnaires confère à l’actionnaire
principal le droit de nommer, de révoquer et de définir le niveau de rémunération des diri‑
geants responsables des activités pertinentes. Une majorité de 2/3 des voix nécessaire pour
modifier ce pacte.
34
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
L’investisseur qui détient 40 % a-t-il le pouvoir ? Oui, en raison des droits qui lui sont
conférés par le pacte. La simple répartition des droits de vote n’aurait pas permis de conclure
que A détient le pouvoir.
L’investisseur A détient 45 % des droits de vote dans une entité faisant l’objet d’un inves‑
tissement. Deux autres investisseurs en détiennent chacun 26 %, le reste étant détenu par
trois autres actionnaires à raison de 1 % chacun. Il n’existe pas d’autre accord ayant une
incidence sur la prise de décisions.
Droits de vote détenus par l’actionnaire le plus important : 45 %.
Droits de vote détenus par les autres actionnaires : deux autres investisseurs en détiennent
chacun 26 %, le reste étant détenu par trois autres actionnaires à raison de 1 % chacun.
Quels sont les autres faits et circonstances ? Il n’existe pas d’accord entre les autres action‑
naires pour se consulter ou prendre des décisions collectives.
L’investisseur le plus important a-t-il le pouvoir ? Non, il suffit, en effet, uniquement que
les deux actionnaires détenant 26 % s’unissent pour empêcher A de diriger les activités
pertinentes.
Si, après prise en considération de ces facteurs, l’investisseur ne sait pas s’il détient le pou‑
voir, il doit prendre en compte d’autres faits et circonstances, par exemple la question de
savoir si, au vu de la structure des votes lors des précédentes assemblées des actionnaires,
les autres actionnaires sont actifs. Moins l’investisseur détient de droits de vote, et moins il
faut un nombre élevé de parties agissant de concert pour le mettre en minorité, plus il faut
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
s’appuyer sur les autres faits et circonstances pour évaluer si les droits de l’investisseur sont
suffisants pour lui conférer le pouvoir.
APPLICATION Nº4
Mesure de l’activité des actionnaires lorsqu’ils sont multiples
Situation
Un investisseur détient 45 % des droits de vote dans une entité faisant l’objet d’un inves‑
tissement. Onze autres actionnaires en détiennent chacun 5 %. Aucun des actionnaires n’a
conclu d’accord contractuel prévoyant la consultation d’autres actionnaires ou la prise de
décisions collectives.
Analyse de la situation
Dans ce cas, le nombre absolu d’actions détenues par l’investisseur et l’importance relative
des autres participations ne permettent pas à eux seuls de déterminer de façon concluante
35
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
si l’investisseur détient suffisamment de droits pour avoir le pouvoir sur l’entité faisant
l’objet d’un investissement. D’autres faits et circonstances susceptibles de fournir des indi‑
cations quant aux faits que l’investisseur détient ou non le pouvoir doivent être pris en
considération.
Droits de vote détenus par l’actionnaire le plus important : 45 %.
Droits de vote détenus par les autres actionnaires : 11 autres actionnaires détiennent cha‑
cun 5 %.
Quels sont les autres faits et circonstances ? Il n’existe pas d’accord entre les autres action‑
naires pour se consulter ou prendre des décisions collectives.
L’actionnaire qui a 45 % a-t-il le pouvoir ? Pour répondre à cette question, il faut analyser
d’autres faits et circonstances.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
des financements ;
∙ d’autres types de retours dont ne peuvent bénéficier d’autres détenteurs d’intérêts. Par
exemple, l’investisseur pourrait utiliser ses actifs en les conjuguant avec ceux de l’entité
pour, entre autres, regrouper des fonctions afin de réaliser des économies d’échelle,
réduire des coûts, s’approvisionner en produits rares.
Bien que le contrôle d’une entité faisant l’objet d’un investissement ne puisse être exercé
que par un seul investisseur, il se peut que plusieurs parties se partagent les rendements de
l’entité faisant l’objet d’un investissement. Par exemple, les détenteurs de participations ne
donnant pas le contrôle peuvent toucher une part des profits ou des distributions de l’entité
faisant l’objet d’un investissement.
36
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Par ailleurs, l’investisseur qui a des droits décisionnels doit déterminer s’il agit pour son
propre compte ou comme mandataire. L’investisseur qui est un mandataire ne contrôle pas
l’entité faisant l’objet d’un investissement lorsqu’il exerce les droits décisionnels qui lui ont
été délégués.
L’analyse du niveau de contrôle exercé sur une entité doit être réalisée de nouveau si des
faits ou circonstances indiquent des changements éventuels portant sur les trois critères
cumulatifs énumérés.
pas sur celle-ci un contrôle conjoint. La norme établit une distinction entre les parties qui
exercent un contrôle conjoint sur un partenariat (coparticipants ou coentrepreneurs) et les
parties qui participent au partenariat sans toutefois exercer un contrôle conjoint sur celui-ci.
APPLICATION Nº5
Contrôle conjoint
A et B détiennent chacun 35 % des droits de vote dans une opération, les 30 % de droits de
vote restants étant largement dispersés. Les décisions concernant les activités pertinentes
se prennent à la majorité des droits de vote. A et B exercent un contrôle conjoint sur l’opé‑
ration uniquement si l’accord contractuel stipule que les décisions concernant les activités
pertinentes requièrent le consentement de A et de B.
Un partenariat est soit une activité conjointe, soit une coentreprise. Le classement d’un
partenariat en tant qu’activité conjointe ou que coentreprise est fonction des droits et des
obligations des parties à l’opération.
37
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Définition
Une coentreprise est un partenariat dans lequel les parties qui exercent un
contrôle conjoint sur l’opération ont des droits sur l’actif net de celle-ci (uni-
quement sur les capitaux propres). Ces parties sont appelées coentrepreneurs.
Définition
Une activité conjointe est un partenariat dans lequel les parties qui exercent
un contrôle conjoint sur l’opération ont des droits sur les actifs et les obligations
au titre des passifs relatifs à celle-ci. Ces parties sont appelées coparticipants.
Pour évaluer ses droits et obligations, l’entité tient compte de la structure et de la forme juri‑
dique de l’opération, des stipulations de l’accord contractuel et, le cas échéant, des autres
faits et circonstances.
Si les faits et circonstances changent, l’entité doit évaluer si le type de partenariats auquel
elle participe a changé.
Les stipulations de l’accord contractuel selon le type de partenariat (IFRS 11, § B27)
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
(ex. : proportionnellement à leur part d’intérêt dans ni droit de propriété ni d’autres droits)
l’opération ou à l’activité réalisée par l’intermédiaire dans les actifs de l’opération.
de l’opération qui leur est directement attribuable).
L’accord stipule que les parties au partenariat L’accord stipule que le partenariat est responsable
se partagent tous les passifs, obligations, coûts des dettes et autres obligations de l’opération.
et charges dans des proportions définies Les parties ne sont tenues envers l’opération
Obligation (ex. : proportionnellement à leur part d’intérêt qu’à concurrence de leur participation respective
au titre dans l’opération ou à l’activité réalisée dans l’opération ou du capital souscrit par chacun
des passifs par l’intermédiaire de l’opération des partenaires ou des deux. L’accord contractuel
qui leur est directement attribuable). prévoit que les créanciers du partenariat n’ont pas
L’accord contractuel stipule que les parties au de droit de recours à l’encontre des parties
partenariat sont tenues des dettes envers les tiers. pour les dettes et les obligations de l’opération.
L’accord prévoit la répartition des produits L’accord définit la quote-part de chaque partie
et des charges sur la base de la performance relative dans le résultat net généré par les activités
de chaque partie au partenariat (ex. : la capacité de l’opération.
et les moyens utilisés par chaque partie
Produits, dans des installations exploitées conjointement,
charges, qui peuvent être différents de leur part d’intérêt
résultat net dans le partenariat). Dans d’autres cas, les parties
peuvent avoir convenu de partager le résultat
net généré par l’opération dans des proportions
définies, par exemple en fonction de leur part
d’intérêt respective dans l’opération.
38
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Le partenariat peut nécessiter ou non que l’activité qui en constitue l’objet soit réalisée au
moyen d’un véhicule distinct.
Un véhicule distinct est une structure financière séparément identifiable, qui peut être une
entité juridique ou une entité reconnue par des statuts, qu’elle soit dotée ou non, de la per‑
sonnalité juridique.
Exemple
Deux sociétés A et B obtiennent un contrat de construction d’une route pour
le compte d’un gouvernement. L’accord contractuel définit la part de chaque
société dans le partenariat et établit un contrôle conjoint. Une entité Z est
créée afin de mettre en œuvre cet accord. Z est un véhicule distinct.
Un partenariat non structuré au travers d’un véhicule distinct est une activité conjointe.
Un partenariat structuré au travers d’un véhicule distinct est soit une activité conjointe soit
une coentreprise. Pour qualifier la nature du partenariat, il faut alors évaluer les droits et
obligations des parties et analyser la forme juridique du véhicule distinct, les stipulations de
l’accord contractuel, les autres faits et circonstances, s’ils sont pertinents.
Structure du partenariat
du véhicule distinct ;
• des stipulations de l’accord
contractuel ;
• et, le cas échéant, des autres
faits et circonstances.
APPLICATION Nº6
Nature d’un partenariat (exemple issu de la norme IFRS 11)
39
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Une entité Z est créée afin de mettre en œuvre cet accord. Cette entité signe le contrat de
construction avec le gouvernement pour le compte de A et de B. Les actifs et passifs néces‑
saires à la construction de la route sont logés dans l’entité Z.
La forme juridique de la société Z confère à A et à B des droits sur les actifs de Z et une obli‑
gation à assumer les passifs de Z.
Par ailleurs, l’accord contractuel conclu entre A et B établit :
∙ que A et B ont un droit sur tous les actifs nécessaires pour réaliser la construction de la
route, à hauteur de leur pourcentage de participation dans l’entité Z ;
∙ que A et B ont la responsabilité conjointe d’assumer tous les passifs opérationnels et
financiers liés à l’activité de Z, à hauteur de leur pourcentage de participation dans le
partenariat ;
∙ que le profit ou la perte qui résulterait de l’activité de Z sera partagé entre A et B à hauteur
de leur pourcentage de participation dans Z ;
∙ qu’une personne, désignée soit parmi les salariés de A, soit parmi les salariés de B (à tour
de rôle) aura la charge de la coordination et de la supervision des travaux de construction
de la route ;
∙ que Z facturera le gouvernement au nom des entités A et B.
Question : Quelle est la nature du partenariat A et B ?
Réponse : Dans le cas présent, Z est une activité conjointe de A et B compte tenu de la forme
juridique du partenariat, qui ne crée pas de séparation entre le patrimoine de Z et celui des
investisseurs dans Z. Cette analyse est renforcée par l’analyse de l’accord contractuel.
APPLICATION Nº7
Nature d’un partenariat (exemple issu de la norme IFRS 11)
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Deux sociétés immobilières (entités A et B) établissent ensemble une entreprise distincte
(entité X) afin d’acquérir et d’exploiter un centre commercial. L’accord contractuel conclu
entre les sociétés immobilières établit le contrôle conjoint de A et B sur X.
La principale caractéristique de la forme juridique de l’entité X est qu’elle (pas A ni B) détient
des droits sur les actifs constituant le centre commercial et une obligation d’assumer les
passifs liés. Les activités de X consistent en la location des différents lots commerciaux, l’en‑
tretien des équipements, la gestion du parking, etc.
Les modalités de l’accord contractuel entre A et B stipulent que :
∙ X possède le centre commercial. Il n’est ainsi pas stipulé que les parties ont des droits sur
le centre commercial ;
∙ les parties n’ont pas d’obligation à assumer les passifs contractés par l’entité X. Leur
responsabilité est limitée au capital appelé non versé (compte tenu de la contribution de
chaque partie au capital) ;
∙ les parties ont le droit de vendre les intérêts qu’elles détiennent dans X ou de faire une
promesse de vente sur ces intérêts ;
∙ chaque partie reçoit une part du résultat opérationnel du centre commercial (loyers
moins les coûts opérationnels), proportionnellement à sa quote-part d’intérêt dans X.
40
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
convertis, ces droits (bons de souscription d’actions, options d’achat d’actions, instruments
d’emprunt ou de capitaux propres convertibles en actions ordinaires ou autres instruments
similaires) pourraient augmenter les droits de vote de l’investisseur ou réduire les droits de
vote d’un tiers. Pour être pris en compte, les droits de vote potentiels doivent être actuel‑
lement exerçables ou convertibles. Ils ne sont pas actuellement exerçables ou convertibles
lorsque, par exemple, ils ne peuvent être exercés ou convertis qu’à une date future ou en cas
de survenance d’un événement futur.
Pour apprécier si les droits de vote potentiels contribuent à l’existence d’une influence
notable, l’investisseur examine tous les faits et circonstances (y compris les conditions
d’exercice des droits de vote potentiels et tous les autres accords contractuels, considérés
individuellement ou collectivement) qui affectent les droits potentiels, à l’exception des
intentions de la direction et de la capacité financière d’exercer ou de convertir ces droits
potentiels.
41
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
L’exercice d’une influence notable par un investisseur est habituellement attesté par une ou
plusieurs des situations suivantes :
∙ représentation au sein du conseil d’administration ou de l’organe de direction équivalent
de l’entité émettrice ;
∙ participation au processus d’élaboration des politiques, et notamment participation aux
décisions relatives aux dividendes et autres distributions ;
∙ transactions significatives entre l’investisseur et l’entité émettrice ;
∙ échange de personnel de direction ;
∙ fourniture d’informations techniques essentielles.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
l’entreprise contrôlée peut être déconsolidée dans des cas très exceptionnels où le transfert
de contrôle est effectué avant le transfert des titres, soit à la suite de changements dans les
organes de direction ou de surveillance, soit du fait d’un contrat entre les parties interve‑
nant avant la date de clôture des comptes. L’entreprise cédante doit alors pouvoir justifier,
par des éléments de fait, que la perte du contrôle est effective avant le transfert des droits
de vote.
La cession temporaire sans perte de contrôle de titres d’entreprises consolidées, suivie de
leur rachat dans un bref délai, ne doit pas avoir de conséquence sur l’établissement des
comptes consolidés à la clôture de l’exercice de l’entreprise qui cède provisoirement ses
titres.
Il n’y a pas de divergence entre le règlement CRC 99‑02 et les normes IFRS.
42
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
pi
h a t re
4.
c
Le pourcentage de contrôle
et le pourcentage d’intérêt
Compétences attendues
À l’issue de ce chapitre, l’étudiant devra maîtriser le calcul des pourcentages
de contrôle (utilisés pour la détermination du périmètre de consolidation)
et des pourcentages d’intérêt (utilisés pour la répartition des capitaux
propres dans le cadre du processus de consolidation).
Les pourcentages de contrôle et d’intérêt peuvent être de valeur identique ou non. Des diffé‑
rences entre pourcentage de contrôle et pourcentage d’intérêt peuvent exister en présence
notamment d’actions de préférence, d’actions à droit de vote double, d’actions propres.
43
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Remarque
Le pourcentage de contrôle peut être déterminant ou non pour apprécier le type de contrôle
exercé. Selon le règlement CRC 99‑02, par exemple, la présomption de contrôle doit être confir‑
mée par l’absence d’obstacle à l’exercice du pouvoir. En IFRS 10, l’analyse des droits de vote doit
être complétée par l’analyse de la réalité de l’exercice du pouvoir.
Définition
Action à droit de vote double (art. L. 225‑123 du Code de commerce) :
le droit de vote double ne peut être attribué que si l’action est nominative
et si elle est entièrement libérée et inscrite au nom d’un même actionnaire
depuis au moins 2 ans. En principe, le droit de vote double est perdu lors
d’une cession de l’action.
44
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Définition
Portage (§ 100 du règlement 99-02 du CRC) : le portage recouvre un
ensemble d’opérations par lesquelles une entreprise a l’obligation d’acheter
des titres à un porteur au terme d’une période et à un prix qui sont détermi-
nés à l’avance, ce porteur ayant l’obligation de les lui vendre. Ces titres sont
considérés comme détenus pour le compte de l’entreprise consolidante, si
les spécificités de l’engagement ferme ou du contrat de portage ferme la
rendent titulaire des prérogatives essentielles attachées à ces titres. Pour
déterminer la nature et l’importance du contrôle ou de l’influence notable,
le titulaire des droits relatifs au contrôle des titres faisant l’objet du portage
prend également en compte les autres titres de l’entreprise considérée qu’il
détient par ailleurs.
Selon les normes IFRS, le calcul des droits de vote doit tenir compte des droits de vote poten‑
tiels (droits de vote qui découlent d’instruments convertibles ou d’options). Les normes
IFRS imposent la prise en compte de la substance de tous les droits de vote potentiels déte‑
nus par l’entreprise consolidante ou par des tiers pour le calcul du pourcentage de droits de
vote. À condition que ces droits de vote potentiels puissent être exercés ou convertis à tout
moment par leur détenteur.
APPLICATION Nº8
Action à droit de vote double
La société mère M détient 100 000 actions et 10 000 actions à droit de vote double de la
société F1.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Le capital de la filiale F1 est composé de 200 000 actions ordinaires et de 20 000 actions à
vote double.
Le pourcentage de contrôle de la société mère M dans F1 est de :
(100 000 + 10 000 × 2)/(200 000 + 20 000 × 2) = 50 %
En règlement CRC 99‑02 et en normes IAS/IFRS, le pourcentage des droits de vote détenus
par la société mère M est le même.
APPLICATION Nº9
Actions à droits de vote double et droits de vote potentiels
La société M détient 100 000 actions, 10 000 actions à droit de vote double et 10 000 obli‑
gations convertibles en actions de la société F1.
Le capital de la filiale F1 est composé de 200 000 actions ordinaires et de 20 000 actions à
vote double.
45
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
En règlement CRC 99‑02 et en normes IAS/IFRS, le pourcentage des droits de vote détenus
par la société M n’est pas le même : en normes IAS/IFRS, il faut tenir compte des droits de
vote potentiels.
En règlement CRC 99‑02 : (100 000 + 10 000 × 2)/(200 000 + 20 000 × 2) = 50 %
En normes IAS/IFRS : (10 000 + 10 000 × 2 + 10 000)/(200 000 + 20 000 × 2 + 10 000)
= 52 %
Définition
Action à dividende prioritaire sans droit de vote (art. L. 228‑35‑3
du Code de commerce) : la proportion des ADP sans droit de vote ne peut
excéder 25 % du capital social. La valeur nominale de l’ADP est égale à celle
de l’action. L’ADP donne droit à un premier dividende prioritaire prélevé sur
le bénéfice distribuable avant toute autre affectation. La partie de ce premier
dividende prioritaire qui n’a pas pu être versée en raison de l’insuffisance de
bénéfice distribuable est reportée sur l’exercice suivant et, s’il y a lieu, sur les
deux exercices ultérieurs (report possible sur trois exercices au total).
Définition
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Certificat d’investissement (art. L. 228‑30 du Code de commerce) :
le certificat d’investissement est une valeur mobilière issue du démembre-
ment d’une action. La proportion des certificats d’investissement ne peut
pas être supérieure à 25 % du capital social. La valeur nominale du certificat
d’investissement est égale à celle de l’action.
Les certificats d’investissement sont représentatifs des droits pécuniaires
(dividendes). Les certificats de droit de vote sont représentatifs des autres
droits attachés aux actions. Le certificat de droit de vote doit revêtir la forme
nominative. Il y a autant de certificats d’investissement que de certificats de
droit de vote. L’action est reconstituée de plein droit entre les mains du por-
teur d’un certificat d’investissement et d’un certificat de droit de vote.
Une société ne peut posséder plus de 10 % de ses propres actions. Les actions propres des
sociétés consolidées ne doivent pas être prises en compte pour le calcul des droits de vote.
Lorsqu’une entreprise détient ses propres droits de vote, ces droits de vote sont en effet
supprimés c’est-à-dire qu’ils ne peuvent être exercés à l’assemblée générale de la société
(art. L. 233‑31 du Code de commerce).
46
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
APPLICATION Nº10
Actions propres
La société mère M détient 20 000 actions dans le capital de F1. Le capital de F1 est composé
de 100 000 actions et F1 détient 5 000 de ses propres actions.
Le pourcentage de contrôle de la société mère M dans F1 est de : 20 000/(100 000 – 5 000)
= 21 %
En règlement CRC 99‑02 et en normes IAS/IFRS, le pourcentage des droits de vote détenus
par la société mère M est le même.
Règlement
Pour le calcul du pourcentage de contrôle Normes IFRS
CRC 99‑02
Les ADP sans droits de vote Exclure Exclure
Les certificats d’investissement Exclure Exclure
Les actions propres Exclure Exclure
Les droits de vote potentiels (obligations convertibles, actions non libérées…) Exclure Inclure
Les actions à droit de vote double Inclure Inclure
Les certificats de droit de vote Inclure Inclure
Les titres faisant l’objet d’engagements ou de portages fermes détenus
Inclure Inclure
pour le compte de l’entreprise consolidante
APPLICATION Nº11
Liaison directe
60 %
M A
47
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
APPLICATION Nº12
Liaison indirecte sans rupture de la chaîne de contrôle
60 % 70 % 25 %
M A B C
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
dante ne détient pas le contrôle exclusif de l’une des sociétés de la chaîne.
APPLICATION Nº13
Liaison indirecte avec rupture de la chaîne de contrôle
60 % 20 % 70 %
M A B C
Il peut y avoir plusieurs chaînes directes et indirectes de contrôle. Dans ce cas, le pourcen‑
tage de contrôle sur une société consolidée est égal au cumul :
∙ des pourcentages de détention directe de la société consolidante ;
∙ des pourcentages de détention indirecte détenus par les sociétés sous contrôle exclusif.
48
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
APPLICATION Nº14
60 % 15 %
M A B
60 %
APPLICATION Nº15
Liaisons réciproques entre filiales
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Cas n° 1
49
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Cas n° 2
80 % 20 %
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
actions d’autocontrôle en normes IFRS, mais pas selon le règlement CRC 99‑02.
Les titres d’autocontrôle ne sont pas pris en compte pour le calcul des pourcentages de droit
de vote de la consolidante dans les consolidées. La loi n° 89‑531 du 2 août 1989 supprime
les droits de vote attachés aux actions d’autocontrôle.
APPLICATION Nº16
Liaison circulaire ou réciproque avec autocontrôle de la société mère
Cas n° 1
F1
Le pourcentage de droits de vote est identique en règlement CRC 99‑02 et en normes IFRS.
50
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Cas n° 2
M
80 % Le pourcentage de droits de vote de M dans F1 est de 80 %.
F1 30 %
F2
déterminer les capitaux propres du groupe et la part revenant aux actionnaires hors
groupe (intérêts minoritaires).
Si le capital est composé uniquement d’actions ordinaires, le pourcentage d’actions déte‑
nues correspond au pourcentage d’intérêt. Pour certaines catégories d’actions, le nombre
de titres détenus ne correspond pas au nombre de droits financiers. Il s’agit des actions de
préférence, des actions à droit de vote double. Ces actions conservent leurs droits financiers
sans restriction. Elles sont sans incidence sur la détermination des pourcentages d’intérêt.
51
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
APPLICATION Nº17
La société F est détenue à 70 % par la société M.
70 %
M F
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
APPLICATION Nº18
A détient 80 % de B qui détient 60 % de C.
80 % 60 %
A B C
Remarque
Dans un grand nombre de situations, il est possible de raisonner à partir d’une hypothèse de distri‑
bution de dividendes. En reprenant l’application précédente : si C distribue 100 de dividendes, B
en reçoit 60. Quand B à son tour distribue 100, dont les 60 reçus de C, de dividendes, A reçoit 80,
dont 60 × 80 % des dividendes de C.
52
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Il y a une divergence entre le règlement CRC 99‑02 et les normes IFRS concernant la nature
des chaînes à prendre en compte pour ce calcul.
Selon le règlement CRC 99‑02, toutes les chaînes d’intérêt doivent être prises en compte
pour déterminer le pourcentage d’intérêt. La rupture d’une chaîne de contrôle au niveau
d’une société ne faisant pas obstacle à la remontée des dividendes versés par une sous-
filiale, on calcule le % d’intérêt sur toutes les chaînes qu’elles soient de contrôle ou non.
En normes IFRS, on ne calcule les pourcentages d’intérêt que sur les chaînes de contrôle.
Autrement dit on ne tient pas compte des pourcentages d’intérêt détenus indirectement par
des sociétés sous contrôle conjoint (partenariats) ou influence notable (entreprise associée).
APPLICATION Nº19
Quel est le pourcentage d’intérêt de A dans F ?
60 % 70 % 55 %
B D
A F
C E
65 % 30 % 40 %
53
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
APPLICATION Nº20
Participation réciproque
APPLICATION Nº21
Participation circulaire
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
détient 35 % de D.
50 % 70 % 35 %
M A B D
5% 40 %
54
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
La référence aux entreprises contrôlées doit être comprise comme les entreprises sous
contrôle exclusif. Les entreprises sous contrôle conjoint peuvent également être prises en
compte. Les entreprises sous influence notable ne sont pas réellement contrôlées et les
titres de la société dominante qu’elles détiennent ne sont pas pris en compte ; ils sont inclus
dans les intérêts minoritaires.
En cas d’autocontrôle d’une société autre que la société consolidante, le calcul du pourcen‑
tage d’intérêt est identique à celui effectué en cas d’une simple participation circulaire ou
réciproque.
En cas d’autocontrôle de la société consolidante, il faut calculer le pourcentage d’inté‑
rêt non pas de la société consolidante, mais d’une société mère fictive (qui représente les
actionnaires de M autre que B).
55
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
APPLICATION Nº22
Calcul du pourcentage d’intérêt en présence d’actions d’autocontrôle de la société
consolidante
80 % 10 %
60 %
A B
Les titres M détenus par B sont des titres d’autocontrôle qui sont privés du droit de vote. Il y
a autocontrôle, car B est sous contrôle exclusif de M.
En cas d’autocontrôle au niveau de la consolidante, il est recommandé d’ajouter dans l’orga‑
nigramme une société mère fictive qui représente les associés majoritaires de la consoli‑
dante, soit ici (100 – 10 = 90 %).
100 % – 10 % = 90 %
80 % 10 %
60 %
A B
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Coefficient diviseur = 1 – (80 % × 10 % × 60 %) = 0,952
56
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
APPLICATION Nº23
Calcul du pourcentage d’intérêt des actions propres détenues par la société consolidante
La société M est composée de 100 000 actions ordinaires. Elle a mis en place un plan de
stock-options (plan d’option d’achat d’actions) en faveur de l’ensemble des salariés. Pour
pouvoir répondre aux levées d’options sans avoir recours aux augmentations de capital, la
société M détient 5 000 de ses propres actions, soit 5 %.
Nombre d’actions à retenir : 100 % – 5 % = 95 %
En appliquant la formule de calcul des participations réciproques, on obtient :
Coefficient diviseur : 1 – (100 % × 5 %) = 95 %
Pourcentage d’intérêt dans M : 95 %/95 % = 100 %
Si l’on se situe au niveau des actionnaires de la société consolidante, la présence d’actions
propres ne change pas leur droit à percevoir des dividendes.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
APPLICATION Nº24
Calcul du pourcentage d’intérêt des actions propres détenues par une société autre que
la consolidante
M détient 50 000 actions de la société A. Le capital de A est composé de 100 000 actions
ordinaires dont 8 000 actions propres.
Nombre d’actions détenues par M : 50 000
Nombre d’actions composant le capital de A : 100 000
Pourcentage d’intérêt de M dans A : 50 000/100 000 = 50 %
Remarque : dans ce cas de figure, le pourcentage de contrôle de M dans A :
50 000/(100 000 – 8 000) = 54,34 %
57
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Synthèse
Les règles de détermination du pourcentage de contrôle sont différentes des
règles de détermination du pourcentage d’intérêt. Les cas particuliers sont
également différents. Le tableau ci-après résume les règles applicables :
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
58
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
p i t re
ha
c
Compétences attendues
À l’issue de ce chapitre, l’étudiant devra maîtriser les trois méthodes de
consolidation (intégration globale, intégration proportionnelle et mise
en équivalence) mises en œuvre selon la nature du contrôle exercé par la
« société consolidante » sur la « société consolidée ».
focus
La méthode de consolidation applicable dépend du type de contrôle ou d’influence exercé
par la société consolidante.
La réglementation française retient les méthodes de consolidation suivantes :
∙ pour les entreprises sous contrôle exclusif, l’intégration globale ;
∙ pour les entreprises sous contrôle conjoint, l’intégration proportionnelle ;
∙ pour les entreprises sous influence notable, la mise en équivalence.
Les normes IFRS retiennent les méthodes de l’intégration globale pour les entreprises sous
contrôle et de la mise en équivalence pour les entreprises associées et coentreprises.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Normes IFRS
59
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
A. champ d’application
La méthode de l’intégration globale est applicable en cas de contrôle exclusif (CRC 99‑02) et
en cas de contrôle (norme IFRS 10).
attention
La notion de contrôle diffère dans les deux référentiels.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
directe ou indirecte de la majorité des droits de vote dans une autre entreprise ;
∙ de fait : la désignation, pendant deux exercices successifs, de la majorité des membres
des organes d’administration, de direction ou de surveillance d’une autre entreprise ;
l’entreprise consolidante est présumée avoir effectué cette désignation, lorsqu’elle
a disposé au cours de cette période, directement ou indirectement, d’une fraction
supérieure à 40 % des droits de vote et qu’aucun autre actionnaire, ne détenait
directement ou indirectement, une fraction supérieure à la sienne ;
∙ contractuel : le droit d’exercer une influence dominante sur une entreprise en vertu
d’un contrat ou de clauses statutaires, lorsque le droit applicable le permet ; il peut donc
même exister dans l’hypothèse où la société mère n’aurait aucune participation dans la
filiale considérée.
Selon la norme IFRS 10, un investisseur contrôle si les trois conditions suivantes sont réunies :
∙ le pouvoir sur les activités pertinentes de cette entité (ex. : analyse des droits de vote
substantiels) ;
∙ les droits aux rendements variables (ex. : droit à percevoir des dividendes) ;
∙ la capacité d’agir sur ces rendements (ex. : pouvoir intervenir dans la politique de
distribution des dividendes).
60
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
B. principes généraux
La méthode de l’intégration globale est identique entre le référentiel français (CRC 99‑02/
ANC 2020-01) et international (normes IAS/IFRS).
L’intégration globale consiste à reprendre l’intégralité (100 %), au bilan de la société mère,
des éléments qui constituent l’actif et le passif de la filiale et, au compte de résultat, des
charges et des produits qui en déterminent le résultat net. Les éléments du bilan viennent
ainsi se substituer aux titres de participation détenus par la société mère, lesquels sont
annulés au bilan.
Lorsque la filiale n’est pas contrôlée à 100 % par la société mère, il convient de faire appa‑
raître au bilan et au compte de résultat consolidés les droits des autres actionnaires, dits
« minoritaires » en règlement CRC 99‑02 ou « participations ne donnant pas le contrôle » en
IFRS, sur les capitaux propres et les résultats de la filiale.
Au bilan
L’actif et le passif exigible de la filiale sont ajoutés à 100 %, poste par poste, au bilan de la
société mère.
Les titres de participation dans la filiale consolidée sont éliminés de l’actif du bilan de la mai‑
son mère et soustrait, pour le même montant, de ses réserves.
Les capitaux propres (résultats inclus) de la filiale sont ajoutés aux capitaux propres de la
société mère et ensuite divisés entre :
∙ la part correspondant aux intérêts de la société mère (qui est ajoutée à ses réserves) ;
∙ la part correspondant aux intérêts des tiers : « intérêts minoritaires sur les capitaux
propres » qui sont en dessous des capitaux propres de la société mère.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Au compte de résultat
Tous les postes de charges et de produits de la filiale sont ajoutés poste par poste, aux postes
du compte de résultat de la société mère. Le résultat net de la filiale est distribué entre :
∙ la part qui correspond aux intérêts de la mère, qui est ajoutée au résultat net de la société
mère, à la fois au compte de résultat et au bilan ;
∙ la part qui correspond aux intérêts des tiers, « intérêts minoritaires », ou intérêts hors
groupe dans le résultat net.
61
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Établir le bilan et le compte de résultat retraité selon les normes groupe et les normes de consolidation
Étape 1 de la filiale(1)
Convertir le bilan et le compte de résultat retraités de la filiale dans la devise de consolidation(2)
Intégration ligne à ligne à 100 % des postes du bilan et du compte de résultat de la filiale consolidée
Étape 2 aux postes du bilan et du compte de résultat de l’entreprise consolidante
→ Le pourcentage d’intégration est égal à 100 % dans le cadre d’une intégration globale
Étape 3 Élimination à 100 % des opérations intragroupes avec ou sans impact sur les réserves et le résultat(3)
• Reclassement du capital et des réserves sociales de la filiale dans le poste des réserves consolidées
• Élimination des titres de participation comptabilisés dans le bilan social de l’entreprise consolidante
Étape 4 en contrepartie des réserves consolidées de la filiale
• Calcul et comptabilisation de l’écart d’acquisition(4) (dans le cadre d’une acquisition par voie externe,
il peut exister une différence entre la valeur des titres et la quote-part des capitaux propres acquis)
Répartition des capitaux propres et du résultat de la filiale entre :
Étape 5 •
la quote-part directe ou indirecte revenant à la société consolidante : « quote-part revenant au groupe »
• la quote-part revenant aux autres actionnaires : « quote-part revenant aux intérêts minoritaires »
→ Pour ce calcul, il est obligatoire d’utiliser le pourcentage d’intérêt
1. Voir le chapitre sur les écritures de préconsolidation.
2. Voir le chapitre sur la conversion monétaire des filiales étrangères.
3. Voir le chapitre sur les éliminations des comptes réciproques et des résultats internes.
4. Voir le chapitre sur le traitement des écarts de première consolidation.
C. cas pratique
La société M détient 45 % du capital de la société A. Le capital de M est composé de
40 000 actions d’une valeur nominale de 100 € et le capital de A est composé de 2 000 actions
d’une valeur nominale de 100 €. Les titres A ont été acquis en N–3, lors de la création de la
société A.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
On considère qu’aucun autre actionnaire ne possède plus de 45 % des titres de A. Il s’agit
donc d’un contrôle exclusif de fait et A doit être consolidée par intégration globale.
Le pourcentage d’intégration est de 100 % et les montants présentés sont en k€.
62
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Bilan société A
Actif Passif
Immobilisations 400 Capital 200
Autres actifs 220 Réserves 160
Résultat 60
Dettes 200
Total 620 Total 620
Après avoir procédé aux travaux de préconsolidation, les opérations de consolidation pro‑
prement dites sont réalisées. Elles comprennent trois étapes :
∙ le cumul des comptes ;
∙ la détermination des capitaux propres consolidés ;
∙ la présentation des états financiers consolidés.
Dettes 800
Reprise du bilan de M
Immobilisations 400
Autres actifs 220
Capital 200
Réserves 160
Résultat 60
Dettes 200
Reprise du bilan de A
Charges 15 800
Résultat 200
Produits 16 000
Reprise du compte de résultat de M
Charges 1 740
Résultat 60
Produits 1 800
Reprise du compte de résultat de A
Après cette étape, on obtient les états financiers cumulés suivants (qui ne sont pas encore
des états financiers consolidés).
63
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Bilan cumulé
Actif Passif
Immobilisations M + A 5 800 Capital M 4 000
Titres A (450 titres) 90 Réserves M 1 000
Autres actifs M + A 730 Résultat M 200
Capital A 200
Réserves A 160
Résultat A 60
Dettes M + A 1 000
Total 6 620 Total 6 620
Le groupe formé par M et A détient au bilan cumulé ses propres titres. Ces titres font double
emploi, car les actifs et passifs de A (soit en net la valeur des capitaux propres de A) ont été
repris. Les titres doivent donc être éliminés. Cette élimination fait apparaître un écart de
consolidation qui vient augmenter les réserves de M. Cet écart représente la quote-part des
résultats de la filiale non distribués depuis l’arrivée de sa mère à son capital. Il faut égale‑
ment faire apparaître les « intérêts minoritaires » part des capitaux propres ne revenant pas
au groupe (soit 100 – 45 = 55 %).
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Réserves A 160 72 88
Total 360 162 198
Titres A détenus par M 90 – 90
Réserves M consolidées 72
Résultat A 60 27 33
Les capitaux propres de A sont partagés entre la part revenant à M (45 %) et la part des
minoritaires (55 %). L’annulation des titres fait apparaître un montant de réserves consoli‑
dées soit (200 + 160) × 45 % – 90 = 72.
Le résultat de A est également partagé entre la part revenant à M (45 %) et la part des mino‑
ritaires (55 %).
64
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Les capitaux propres de A appartenant aux minoritaires sont virés dans un compte « intérêts
minoritaires ». Les capitaux propres de M augmentent de la différence de la consolidation et
de la part de M sur le résultat A (soit 45 %).
à retenir
• Le capital du bilan consolidé est toujours égal au capital de la société mère.
• Les réserves consolidées correspondent aux réserves de la mère plus la différence de
consolidation.
• Le résultat consolidé correspond au résultat de la société mère plus la part du résultat
de A appartenant à M.
• Les intérêts minoritaires correspondent aux capitaux propres de A ne revenant pas à M.
• Les actifs et le passif exigible du groupe correspondent à la somme de ceux de la société
mère et de sa filiale.
• Les capitaux propres du groupe correspondent à ceux de la société mère, majorés de la
quote-part des résultats de la filiale non distribués depuis l’arrivée de sa mère à son
capital.
• Les intérêts minoritaires correspondent à la part des actionnaires minoritaires dans les
capitaux propres de la fille et dans le résultat de celui-ci.
65
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
B. principes généraux
La technique de mise en équivalence est une méthode de réévaluation des titres de
participation.
La mise en équivalence consiste à :
∙ substituer à la valeur comptable des titres détenus, la quote-part des capitaux propres, y
compris le résultat de l’exercice déterminé d’après les règles de consolidation ;
∙ éliminer les opérations et comptes entre l’entreprise mise en équivalence et les autres
entreprises consolidées.
Les titres mis en équivalence représentent la quote-part des capitaux propres qui revient à la
société mère dans les filiales ainsi consolidées.
La consolidation par mise en équivalence revient donc à ajouter chaque année la quote-part
de résultat mis en réserve par la filiale au montant pour lequel cette filiale figure au bilan
consolidé.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Les principes peuvent se résumer comme suit :
Établir le bilan et le compte de résultat retraité selon les normes groupe et les normes de consolidation
Étape 1 de la filiale(1)
Convertir le bilan et le compte de résultat retraités de la filiale dans la devise de consolidation(2)
Aucun poste du bilan et du compte de résultat de la filiale consolidée n’est intégré aux postes du bilan
Étape 2 et du compte de résultat de l’entreprise consolidante
→ Le pourcentage d’intégration est égal à 0 % dans le cadre d’une mise en équivalence
Étape 3 Élimination des intragroupes ayant un impact sur le résultat et les réserves de la filiale consolidée(3)
• Élimination des titres de participation comptabilisés dans le bilan social de l’entreprise consolidante
en contrepartie des réserves consolidées de la filiale
• Calcul des titres mis en équivalence à l’actif permettant de substituer le coût d’acquisition des titres
Étape 4 par la quote-part de capitaux propres de la filiale revenant à l’entreprise consolidante à la date
d’acquisition
→ Dans le cas d’une détention directe, aucun intérêt minoritaire n’est à calculer dans le cas d’une mise
en équivalence
1. Voir le chapitre sur les écritures de préconsolidation.
2. Voir le chapitre sur la conversion monétaire des filiales étrangères.
3. Voir le chapitre sur les éliminations des comptes réciproques et des résultats internes.
66
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
C. cas pratique
La société M détient 45 % du capital de la société A. Le capital de M est composé
de 40 000 actions d’une valeur nominale de 100 € et le capital de A est composé de
2 000 actions d’une valeur nominale de 100 €. Les titres A ont été acquis en N–3 à la créa‑
tion de la société A.
La société B détient 44 % du capital de A. Aucun accord conjoint n’a été conclu entre M et
B. Pour des raisons pédagogiques, nous considérerons que la société M exerce une influence
notable (plutôt qu’un contrôle exclusif présumé) sur la société A et qu’elle doit être conso‑
lidée par mise en équivalence.
Bilan société A
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Actif Passif
Immobilisations 400 Capital 200
Autres actifs 220 Réserves 160
Résultat 60
Dettes 200
Total 620 Total 620
La mise en équivalence des titres de participation ne reflète pas un cumul, mais consiste à
revaloriser les titres à une valeur correspondant aux droits de la société M sur la société A.
Seuls les comptes de la société M sont repris.
67
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Titres mis en équivalence 189
Titres A 90
Réserves M (consolidées) 72
Résultat M (consolidé) 27
Comptabilisation de la mise en équivalence
Bilan consolidé
Actif Passif
Immobilisations 5 400 Capital M (40 000 actions) 4 000
Titres mis en équivalence 189 Réserves consolidées 1 072
Autres actifs 510 Résultat consolidé 227
Part du groupe 5 299
Dettes 800
Total 6 099 Total 6 099
68
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
à retenir
• Le bilan consolidé et le compte de résultat ne représentent pas un cumul.
• Les droits des minoritaires n’apparaissent ni dans le bilan consolidé ni dans le compte
de résultat consolidé.
• Les titres restent à l’actif du bilan consolidé mais sont requalifiés.
• Le compte de résultat fait apparaître la quote-part de résultat sur société mise en
équivalence.
A. champ d’application
La méthode de l’intégration proportionnelle est applicable en cas de contrôle conjoint.
Selon le règlement CRC 99‑02/ANC 2020-01, le contrôle conjoint est le partage du contrôle
d’une entreprise exploitée en commun par un nombre limité d’associés ou d’actionnaires, de
sorte que les politiques financière et opérationnelle résultent de leur accord.
Selon la norme IFRS 11, le contrôle conjoint donne lieu soit à une coentreprise (mise en
équivalence), soit à une activité commune (lorsque la société mère dispose d’un droit direct
sur certains actifs et des obligations sur une quote-part des passifs). La norme prévoit une
méthode de comptabilisation spécifique en cas d’activité commune qui n’est pas l’intégra‑
tion proportionnelle.
Suivant le paragraphe 20 de l’IFRS 11, concernant sa participation dans une activité
commune, un partenaire doit comptabiliser :
∙ ses actifs, incluant sa quote-part de tous les actifs détenus conjointement ;
∙ ses passifs, incluant sa quote-part de tous les passifs assumés conjointement ;
69
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
B. principes généraux
L’intégration proportionnelle conduit à remplacer, dans le bilan de la société mère, les titres
de participation dans sa filiale par les actifs et les passifs de celle-ci, pris au prorata des droits
de la société mère sur sa filiale. De même, au compte de résultat, les produits et les charges
de la filiale viennent s’ajouter à ceux de la société mère au prorata de sa part relative dans le
capital de sa filiale.
Techniquement, la consolidation par intégration proportionnelle s’effectue ainsi :
∙ l’actif et le passif exigible de la filiale sont ajoutés à l’actif et au passif de la société mère,
proportionnellement au pourcentage d’intérêt de celle-ci ;
∙ le prix de revient comptable des actions de la filiale détenues par la société mère est
soustrait de ses titres de participation à l’actif, et de ses réserves au passif ;
∙ la part de la société mère dans les capitaux propres hors résultat de la filiale est ajoutée
aux réserves de la société mère ;
∙ tous les postes de charges et de produits de la filiale sont ajoutés, proportionnellement
au pourcentage d’intérêt de la société mère, au poste correspondant du compte de
résultat de celle-ci ;
∙ la part du résultat net de la filiale revenant à la société mère est ajoutée à son résultat au
bilan et au compte de résultat.
Dans le cas de l’intégration proportionnelle, il n’y a pas d’intérêts minoritaires qui appa‑
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
raissent puisque la mère ne prend que sa quote-part des actifs et des passifs de la filiale.
Les principes peuvent se résumer comme suit :
Établir le bilan et le compte de résultat retraité selon les normes groupe et les normes
Étape 1 de consolidation(1)
Convertir le bilan et le compte de résultat retraités dans la devise de consolidation(2)
Intégration ligne à ligne des postes du bilan et du compte de résultat de la filiale consolidée à hauteur
Étape 2 du pourcentage d’intégration aux postes du bilan et du compte de résultat de l’entreprise
consolidante
Élimination à hauteur du pourcentage d’intégration des opérations intragroupes avec ou sans impact
Étape 3
sur les réserves et le résultat(3)
• Reclassement de la quote-part de capital et de réserves sociales de la filiale dans le poste
des réserves consolidées
Étape 4 • Élimination des titres de participation comptabilisés dans le bilan social de l’entreprise consolidante
en contrepartie des réserves consolidées de la filiale
→ Dans le cas d’une détention directe, aucun intérêt minoritaire n’est à calculer pour une intégration
proportionnelle
1. Voir le chapitre sur les écritures de préconsolidation.
2. Voir le chapitre sur la conversion monétaire des filiales étrangères.
3. Voir le chapitre sur les éliminations des comptes réciproques et des résultats internes.
70
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
C. cas pratique
La société M détient 45 % du capital de la société A. Le capital de M est composé de
40 000 actions d’une valeur nominale de 100 € et le capital de A est composé de 2 000 actions
d’une valeur nominale de 100 €. Les titres A ont été acquis en N–3.
Un accord contractuel qui prévoit l’exercice du contrôle conjoint sur l’activité économique
de l’entreprise exploitée en commun a été conclu avec la société T qui détient 48 % du capi‑
tal de M. Il s’agit donc d’un contrôle de fait et A doit être consolidée par intégration propor‑
tionnelle à hauteur du pourcentage d’intérêt soit 45 %.
Bilan société A
Actif Passif
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Après avoir procédé aux travaux de préconsolidation, les opérations de consolidation pro‑
prement dites sont réalisées. Elles comprennent trois étapes :
∙ le cumul des comptes à hauteur du pourcentage d’intérêt ;
∙ la détermination des capitaux propres consolidés et l’élimination des titres ;
∙ la présentation des états financiers consolidés.
Aucun partage des capitaux propres n’est à réaliser, car seule la fraction des capitaux propres
de A appartenant à M a été reprise.
71
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Part du groupe 5 299
Dettes 890
Total 6 189 Total 6 189
à retenir
• La part du groupe est la même en intégration proportionnelle qu’en intégration globale.
• Le bilan consolidé ne fait pas apparaître les droits des minoritaires.
72
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
pi
h a t re
6.
c
Compétences attendues
À l’issue de ce chapitre, l’étudiant devra être en mesure d’établir des états
financiers consolidés selon deux modalités de consolidation : soit par
palier, soit directement. L’étudiant devra également connaître les avantages
et les inconvénients de chacune de ces deux approches.
La consolidation est effectuée à partir des comptes individuels des entreprises comprises
dans le périmètre de consolidation, après avoir effectué les retraitements préalables des
comptes individuels.
En présence de filiales et sous-filiales, la consolidation peut être réalisée :
∙ par palier, c’est-à-dire par consolidations successives des sous-ensembles consolidés
dans des ensembles plus grands ;
∙ directement par l’entreprise consolidante.
Les capitaux propres consolidés, les écarts d’acquisition et d’évaluation, les intérêts mino‑
ritaires et le résultat déterminés dans le cadre d’une consolidation directe doivent être les
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
mêmes que ceux qui seraient obtenus si la consolidation était réalisée par palier.
74
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
M
75 %
A
60 % Sous-groupe A B
La consolidation est réalisée par palier de deux sociétés intégrées globalement. Le nombre
de paliers est de deux :
∙ 1er palier : A consolide B par intégration globale ;
∙ 2e palier : M consolide le sous-groupe A B par intégration globale.
Les comptes annuels retraités (on considère que les travaux de préconsolidation ont été
effectués) de M, A et B sont les suivants :
Résultat 60
Dettes 1 260
Total 2 400 Total 2 400
Bilan retraité de A
Actif Passif
Titres B 156 Capital 320
Autres actifs 1 820 Réserves 264
Résultat 32
Dettes 1 360
Total 1 976 Total 1 976
Bilan retraité de B
Actif Passif
Actifs 1 200 Capital 200
Réserves 80
Résultat 20
Dettes 900
Total 1 200 Total 1 200
75
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Groupe M A B
Méthode
Pourcentage de contrôle Pourcentage d’intérêt du groupe
de consolidation
Contrôle Contrôle
Contrôle total % direct % indirect % total
direct indirect
M 100 % M IG 100 %
A 75 % 75 % IG 75 % 75 %
75 % × 60 %
B 60 % 60 % 45 %
= 45 %
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Dettes 1 360
Reprise du bilan de A
Intégration de B dans A
Part des minoritaires
Montant Société A (60 %)
(40 %)
Capital B 200
Réserves B 80
Total 280 168 112
Titres B détenus par A 156 – 156
Réserves A 12
Résultat A 20 12 8
76
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
77
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Reprenons le cas du groupe M A B constitué de M (mère) et de deux filiales A et B. M détient
75 % de A et A détient 60 % de B. Un accord contractuel prévoit que B est contrôlée conjoin‑
tement par A et X (hors périmètre) qui détient 40 % de B. La sous-filiale B est intégrée
proportionnellement.
La consolidation est réalisée par palier :
∙ 1er palier : consolidation par intégration proportionnelle de B dans A ;
∙ 2e palier : consolidation par intégration globale du sous-groupe A B dans M.
M
75 %
A
60 % Sous-groupe A B
B X
78
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Bilan retraité de A
Actif Passif
Titres B 156 Capital 320
Autres actifs 1 820 Réserves 264
Résultat 32
Dettes 1 360
Total 1 976 Total 1 976
Bilan retraité de B
Actif Passif
Actifs 1 200 Capital 200
Réserves 80
Résultat 20
Dettes 900
Total 1 200 Total 1 200
Groupe M
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Méthode
Pourcentage de contrôle Pourcentage d’intérêt du groupe
de consolidation
Contrôle Contrôle
Contrôle total % direct % indirect % total
direct indirect
A 75 % 75 % IG 75 % 75 %
75 % × 60 %
B 60 % 60 % IP 45 %
= 45 %
79
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Intégration de B dans A
Montant Société A (60 %)
Capital B 200
Réserves B 80
Total 280 168
Titres B détenus par A 156 – 156
Réserves A 12
Résultat 20 12
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Titres B 156
Réserves A 12
Partage des capitaux propres de B
Résultat B 12
Résultat A 12
Partage des capitaux propres de B
80
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Réserves M (consolidées) 27
Intérêts minoritaires de A (25 %) 149
Partage des capitaux propres de A
Résultat A (32 + 12) 44
Résultat M (consolidé) (75 %) 33
Intérêts minoritaires de A (25 %) 11
Partage des capitaux propres de A
81
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
M
75 %
A
40 % Sous-groupe A B
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Bilan retraité de A
Actif Passif
Titres B 104 Capital 320
Autres actifs 1 872 Réserves 264
Résultat 32
Dettes 1 360
Total 1 976 Total 1 976
Bilan retraité de B
Actif Passif
Actifs 1 200 Capital 200
Réserves 80
Résultat 20
Dettes 900
Total 1 200 Total 1 200
82
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Groupe M A B
Méthode
Pourcentage de contrôle Pourcentage d’intérêt du groupe
de consolidation
Contrôle Contrôle
Contrôle total % direct % indirect % total
direct indirect
A 75 % 75 % IG 75 % 75 %
75 % × 40 %
B 40 % (par A) 40 % Influence notable 30 %
= 30 %
83
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Réserves A 272
Total 592 444 148
Titres A détenus par M 420 – 420
Réserves M (consolidées) 24 24
Résultat 40 30 10
84
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
75 %
Intérêts
A
minoritaires de A = 25 %
60 %
Intérêts
B
minoritaires de A = 40 %
La principale difficulté réside dans l’élimination des titres de la sous-filiale B. Les titres B
sont détenus par A et non M. L’élimination des titres doit donc être partagée entre le groupe
et les minoritaires.
85
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Résultat M 60
Dettes 1 260
Reprise du bilan de M
86
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Remarque
Les titres B ne sont pas détenus par M, mais par A. Par conséquent, il faut partager l’élimination
du poste titres B entre le groupe (à hauteur de la part du groupe dans A soit 75 %) et les minori‑
taires (pour 25 %).
87
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
75 %
Intérêts
A
minoritaires de A = 25 %
60 %
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Détermination du périmètre du groupe et des méthodes de consolidation
% d’intérêt (part du
% contrôle Méthode de consolidation % intérêts minoritaires
groupe)
A 75 % IG 75 % 25 % (100 % – 5 %)
15 % = 60 % × 45 %
B 60 % IP 45 % (75 % × 60 %)
ou 25 % × 60 %
88
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Réserves M (consolidées) 9 3
Résultat 20 9 3
1. Part indirecte de M dans B = 75 % × 60 % = 45 %.
2. Part des minoritaires de A dans l’intégration proportionnelle de B = 25 % × 60 % = 55 % (A est détenue à 75 % par M, il y a donc 25 %
de minoritaires A).
Remarque
Les titres B ne sont pas détenus par M, mais par A. Par conséquent, il faut partager l’élimination
du poste titres B entre le groupe (à hauteur de la part du groupe dans A soit 75 %) et les minori‑
taires (pour 25 %).
89
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Réserves A 264
Titres A (75 %) 420
Réserves M (consolidées) 18
Intérêts minoritaires (25 %) 146
Partage des capitaux propres de A
Résultat A 32
Résultat M (consolidé) 24
Intérêts minoritaires 8
Partage des capitaux propres de A
90
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Actif Passif
Actifs 4 520 Capital M 800
Réserves consolidées 307
(280 + 9 + 18)
Résultat consolidé 93
(60 + 9 + 24)
Part du groupe 1 200
Intérêts minoritaires 160
(3 + 3 + 154)
Dettes 316
Total 4 520 Total 4 520
75 %
Intérêts
A
minoritaires de A = 25 %
40 %
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Groupe M A B
Méthode
Pourcentage de contrôle Pourcentage d’intérêt du groupe
de consolidation
Contrôle Contrôle
Contrôle total % direct % indirect % total
direct indirect
M 100 % M IG 100 %
A 75 % 75 % IG 75 % 75 %
75 % × 40 %
B 40 % (par A) 40 % Influence notable 30 %
= 30 %
91
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Il n’y a pas de reprise des comptes de B, car les titres B sont mis en équivalence.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
L’élimination des titres concerne le groupe pour 75 % (M détient 75 % du capital de A) et
des minoritaires pour 25 %.
92
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Intégration de A dans M
Intégration de A dans M
Part des minoritaires
Montant Société M (75 %)
(25 %)
Capital A 320
Réserves A 264
Total 584 438 146
Titres A détenus par M 420 – 420
Réserves M (consolidées) 18
Résultat 32 24 8
93
UE
534
Partie 5
Les retraitements
de préconsolidation
95
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
p i t re
ha
c
Compétences attendues
À l’issue de ce chapitre, l’étudiant devra avant tout comprendre pourquoi
il est nécessaire d’homogénéiser les comptes des sociétés qui font partie
du périmètre de consolidation. Il devra, dans ce cadre précis, également
connaître les modalités de retraitement des comptes.
97
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Remarque
Une écriture de retraitement ne concerne qu’une seule et même entité, à la différence des écri‑
tures d’élimination en consolidation qui concernent au minimum deux entités (éliminations intra‑
groupes, ou éliminations de titres) qui seront présentées dans un autre chapitre.
Les travaux de préconsolidation consistent ainsi à retraiter les données issues des comptes
individuels pour passer du PCG (utilisé dans les comptes individuels) aux règles applicables
dans les comptes consolidés selon le référentiel applicable.
La méthodologie des retraitements repose sur deux points essentiels :
∙ le principe de la consolidation par les soldes, retenu dans les examens ;
∙ les conventions utilisées pour les retraitements de préconsolidation.
Les principales différences de traitement entre le règlement CRC 99‑02, le règlement
ANC 2020-01 et les normes IAS/IFRS seront présentées progressivement dans les chapitres
suivants.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
consolidation des années précédentes doivent être reprises.
La consolidation par les soldes consiste à cumuler les comptes individuels (en intégration
globale ou proportionnelle), puis à passer les écritures de retraitements et de consolidation
nécessaires à l’établissement des comptes consolidés.
Pour l’établissement des comptes consolidés, les écritures de retraitements sont donc
constatées à chaque clôture, sur la base des comptes annuels de l’année et non sur la base
du bilan consolidé de l’année précédente. Il en résulte que les écritures de retraitements
passées en N ne sont pas reportées automatiquement en N+1. Or, la plupart des retraite‑
ments de préconsolidation porte sur des opérations qui impactent plusieurs exercices. Il
faut chaque année reconstituer au bilan les écritures de retraitement passées les années
antérieures. Ces opérations sont appelées reprise des « à-nouveaux » ou reconstitution du
bilan d’ouverture consolidé. Pour consolider le bilan, il faut donc chaque année reprendre les
écritures comptabilisées pour les comptes consolidés des années précédentes. La reconsti‑
tution de ces retraitements impacte les réserves (puisqu’ils concernent les exercices passés).
Ces écritures de reprise concernent uniquement les comptes de bilan et non ceux de gestion.
98
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Remarque
La consolidation par les flux
La consolidation par les flux consiste, à partir de la balance des comptes consolidés N, à enregistrer
régulièrement en N+1 les différents flux en provenance des entités intégrées pour obtenir une
balance consolidée puis des comptes consolidés. Un flux est par exemple constitué par une aug‑
mentation des immobilisations d’une filiale. Le principe d’intangibilité du bilan est donc garanti.
Dans cette approche, il n’y a pas lieu de reprendre en N+1, pour l’établissement du bilan conso‑
lidé N+1, les écritures de retraitements passées les années précédentes. En effet, les impacts des
retraitements précédents sont conservés dans les soldes de la balance N qui sont repris à l’ouver‑
ture de N+1.
A. plan de comptes
Pour la tenue de la comptabilité d’une entreprise, la liste des numéros de comptes à utiliser
est définie dans le PCG. Le règlement CRC 99‑02 ne donne aucune indication pour la numé‑
rotation des comptes spécifiques aux comptes consolidés.
Il est donc d’usage de ne pas indiquer de numéros de comptes.
B. journaux de préconsolidation
Les comptes consolidés sont établis à partir des bilans et des comptes de résultat des socié‑
tés du groupe, mais jamais directement au niveau des comptes sociaux individuels des socié‑
tés consolidées. Chacune des sociétés consolidées doit en effet respecter strictement la
réglementation comptable et fiscale en vigueur du pays dans lequel elle opère, et il n’est de
surcroît pas possible de modifier la base imposable desdites sociétés.
Les écritures de retraitement réalisées pour les besoins de la consolidation devront donc
être réalisées de façon à ne jamais impacter les comptes individuels des sociétés consolidées.
99
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
De façon schématique, nous pourrions dire que, lors du processus de consolidation, les don‑
nées comptables de chacune des sociétés consolidées sont :
∙ collectées intégralement et de façon fidèle à partir des comptes sociaux de chacune des
sociétés qui font partie du périmètre de consolidation ;
∙ corrigées au moyen d’écritures dites de « retraitement » qui se font dans le cadre des
travaux de préconsolidation.
L’objectif des écritures de retraitement est d’effacer les éventuelles différences entre les
méthodes utilisées en social et celles applicables aux comptes consolidés. À titre d’illustra‑
tion, un équipement amorti en social sur 5 ans à hauteur de 100 k€ par an et qui devrait être
amorti sur 4 ans à hauteur de 125 k€ donnera lieu à une écriture de correction qui ne por‑
tera que sur la différence de 25 k€ en passant pour chaque année une dotation complémen‑
taire. De la même façon, un montant initialement enregistré en charges dans les comptes
sociaux pourra être retraité et être reconnu au bilan sous forme d’actif (frais de R&D, contrat
de location…).
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
∙ la prédominance économique retenue dans le règlement CRC 99‑02 qui se justifie
par l’objectif des comptes consolidés : analyse économique du groupe. Les comptes
consolidés ne sont utilisés ni pour les distributions de dividendes ni pour déterminer une
base d’imposition.
100
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Ainsi, les principes comptables introduits dans le règlement CRC 99‑02 et qui sont issus des
référentiels internationaux ont pour finalités :
∙ de rapprocher les comptes consolidés établis selon la réglementation française des états
établis selon les normes internationales. Ceci permet une comparabilité suffisante avec
les états financiers des autres groupes internationaux et un niveau de compréhension
suffisant pour les investisseurs et autres parties prenantes ;
∙ d’obtenir des états qui présentent réellement une vision économique des groupes.
attention
Il est à noter que le principe de prédominance de la substance sur la forme juridique n’est
pas précisé de façon explicite dans le nouveau règlement ANC 2020-01.
101
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Selon le règlement CRC 99‑02, un groupe peut, par exemple, provisionner dans ses comptes
consolidés des engagements de retraite qu’il se borne à indiquer dans l’annexe des comptes
individuels : dans les deux cas, il se conforme à l’article L. 123‑13 du Code de commerce.
Le groupe ne peut pas, dans une situation donnée et à partir de faits identiques, apprécier
risques et charges de manière différente entre les comptes consolidés et les comptes indivi‑
duels ou les comptes de sous-groupes, par exemple les considérer comme probables dans un
cas et improbables dans l’autre.
APPLICATION Nº25
Retraitement du montant des amortissements
(impact fiscal négligé par souci pédagogique)
Un équipement industriel acquis par la filiale F au 01/01/N pour un montant de 1 600 k€ est
amorti en social sur une durée de 8 ans pour un montant de 200 k€ par an. Selon les règles
du groupe, ce bien devrait être amorti non pas sur 8 ans, mais sur 5 ans à hauteur de 320 k€
par an. Le montant des amortissements en social est donc inférieur de 120 k€ par rapport à
ce qui sera pris en compte pour l’établissement des comptes consolidés. L’écriture de retrai‑
tement devra permettre de corriger cet écart.
Exercice N
Bilan Gestion
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Débit Crédit Débit Crédit
Résultat société F 120 Dotation aux amortissements 120
Amortissements 120 Résultat global 120
Retraitement du montant des amortissements
Impact fiscal ignoré à ce stade pour des raisons pédagogiques
attention
L’écriture de retraitement vise, en consolidation, à augmenter le montant des amortisse‑
ments qui sont sous-évalués en social, ce qui aura pour impact de réduire le résultat dans
les comptes consolidés. La baisse du résultat est lisible à partir du poste Résultat du bilan
et non pas du poste Résultat global du compte de gestion. Vous pourrez noter que le poste
Résultat global est crédité pour assurer uniquement l’équilibre de l’écriture de compte de
gestion, et qu’il est symétrique (effet miroir) du poste Résultat au bilan. Il est conseillé de
toujours commencer vos écritures de retraitement par le bilan afin de correctement déter‑
miner l’impact des corrections sur votre résultat.
102
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Exercice N+1
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Réserves société F(1) 120
Résultat société F(2) 120 Dotation aux amortissements 120
Amortissements 240 Résultat global 120
Retraitement du montant des amortissements
Impact fiscal ignoré à ce stade pour des raisons pédagogiques
1. Dans le cadre de la méthode par les soldes, les retraitements effectués les années passées sont perdus. Il faut dès lors reconstituer
chaque année le bilan d’ouverture. Ainsi, en N+1, nous avons 120 en réserve au bilan d’ouverture, qui correspondent aux retraite-
ments passés en N.
2. Je corrige l’écriture relative à l’année en cours en distinguant l’impact sur le bilan et le compte de gestion.
Exercice N+2
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Réserves société F(1) 240
Résultat société F(2) 120 Dotation aux amortissements 120
Amortissements 360 Résultat global 120
Retraitement du montant des amortissements
impact fiscal ignoré à ce stade pour des raisons pédagogiques
1. Il faut reconstituer le bilan d’ouverture. Ainsi, en N+2, nous avons 240 en réserve au bilan d’ouverture, qui correspondent aux
retraitements passés en N et N+1.
2. Je corrige l’écriture relative à l’année en cours en distinguant l’impact sur le bilan et le compte de gestion.
APPLICATION Nº26
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Passage d’une charge à une immobilisation (impact fiscal négligé par souci pédagogique)
1. Présentation de la démarche
2. Données
Un achat a été effectué le 01/07/N pour 12 000 €. Il est comptabilisé en charges dans les
comptes individuels et doit être constaté en immobilisation dans les comptes consolidés
(amortissement sur 4 ans).
103
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
4. Écritures de retraitement
Exercice N
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Immobilisation 12 000 Résultat global 10 500
Amortissements cumulés 1 500 Dotation aux amortissements 1 500
Résultat société X 10 500 Charge 12 000
Retraitement d’une charge en immobilisation N
Exercice N+1
Dans les comptes individuels, il n’y a aucune écriture concernant l’achat effectué en N. Pour
les comptes consolidés, il faut constater l’immobilisation et son amortissement.
Il faut :
∙ reconstituer les écritures passées en N. La différence de résultat constatée en N se
retrouve en réserve en N+1 ;
∙ enregistrer une dotation aux amortissements en N+1 : 12 000/4 = 3 000
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
« à-nouveaux » et les corrections de l’année N sont séparées.
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Immobilisation 12 000
Amortissements cumulés 1 500
Réserves X 10 500
Reprise des à-nouveaux
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Résultat X 3 000 Dotation aux amortissements 3 000
Amortissement 3 000 Résultat global 3 000
Retraitement de la charge en immobilisation
104
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Résultat X 3 000 Dotation aux amortissements 3 000
Immobilisation 12 000 Résultat global 3 000
Amortissements cumulés 4 500
Réserves X 10 500
Retraitement de la charge en immobilisation
1. Présentation de la démarche
2. Données
Une immobilisation a été acquise le 01/07/N, pour 15 000 €, amortie sur 5 ans. Elle doit être
constatée en charges dans les comptes consolidés.
4. Écritures de retraitement
Exercice N
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Amortissements cumulés 1 500 Charge 15 000
Immobilisation 15 000 Dotation aux amortissements 1 500
Résultat X 13 500 Résultat global 13 500
Retraitement d’une immobilisation en charges en N
105
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Exercice N+1
Dans les comptes individuels, l’immobilisation est toujours dans les comptes et continue
à être amortie. Pour les comptes consolidés, il faut constater de nouveau l’annulation de
l’immobilisation et des amortissements cumulés. La différence de résultat constatée en N se
retrouve en réserve en N+1.
Dotation aux amortissements en N+1 : 15 000/5 = 3 000
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Amortissements cumulés 4 500 Résultat global 3 000
Immobilisation 15 000 Dotation aux amortissements. 3 000
Réserves X 13 500
Résultat X 3 000
Reprise en N+1 du retraitement d’une immobilisation constatée en charges en N
Systématiquement, tous les retraitements qui ont modifié le résultat d’un exercice, doivent
se retrouver en réserves sur l’exercice suivant.
Remarque
Il n’y a pas de règles particulières pour présenter les écritures de retraitement. Plusieurs présenta‑
tions sont possibles. Il est important de retenir la méthode qui est la plus facile à maîtriser et qui
permet de retrouver le plus rapidement les éventuelles erreurs de calcul.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
VI. La liste des principaux retraitements
Retraitements relatifs aux méthodes de référence du PCG (avant prise en compte des évo‑
lutions introduites par le nouveau règlement ANC 2020-01)
106
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Retraitements obligatoires (avant prise en compte des évolutions introduites par le nou‑
veau règlement ANC 2020-01)
Autres retraitements (avant prise en compte des évolutions introduites par le nouveau
règlement ANC 2020-01)
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
107
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
108
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
p i t re
ha
c
Compétences attendues
À l’issue de ce chapitre, l’étudiant devra maîtriser les écritures de
retraitement « obligatoires » mises en œuvre dans le cadre des opérations
de préconsolidation. L’objectif de ce chapitre n’est pas de fournir une liste
exhaustive de toutes les écritures de retraitement obligatoire, mais d’en
comprendre les principes.
Il est important de souligner que l’étudiant doit au préalable maîtriser les
principes comptables en normes françaises (UE 119 et UE 120 du DGC) et
en normes internationales (UE 534 cours 1) afin d’être en mesure d’aborder
ce chapitre.
Remarque
Le nouveau règlement ANC 2020-01 a introduit de nouveaux retraitements obligatoires (résumés
dans le chapitre 1, VI ci-avant) qui ne sont pas traités dans ce chapitre.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
I. Problématique
Les comptes sociaux sont établis sur la base de règles comptables et fiscales qui ne per‑
mettent pas toujours d’appréhender au mieux la réalité économique de l’activité. Les retrai‑
tements obligatoires visent à présenter des comptes consolidés qui se rapprochent au mieux
de la réalité économique en annulant notamment toutes les écritures comptabilisées dans
les comptes sociaux à des fins fiscales :
∙ la constatation ou la reprise d’amortissements dérogatoires lorsqu’une entreprise
applique un système d’amortissement dégressif prévu par la législation fiscale, tout en
estimant nécessaire de conserver comptablement un mode d’amortissement linéaire ;
∙ la constitution ou la reprise de provisions réglementées ;
∙ la reprise de subventions d’investissements en résultat ;
∙ l’inscription en charges de certains frais accessoires engendrés par l’acquisition
d’immobilisations ;
∙ la comptabilisation en résultats de l’impact des changements de méthodes.
109
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Remarque
Imposition différée liée aux retraitements
Il est nécessaire, dans le cadre de la consolidation, de passer des écritures de préconsolidation
comme évoqué plus haut, des écritures d’élimination de résultats internes, des écritures lors de
l’entrée d’une société dans le périmètre comme la constatation d’écarts d’évaluation. Ces écritures
ayant un impact sur le résultat et les réserves, il est nécessaire de constater un effet impôt afin de
répondre au principe de rattachement des charges aux produits. Ces écritures génèrent un impôt
différé actif ou passif :
∙ si le retraitement augmente le résultat au bilan, il faut constater une charge d’impôt différé et
donc un impôt différé passif ;
∙ si le retraitement diminue le résultat au bilan, il faut constater un produit d’impôt différé et
donc un impôt différé actif ;
Remarque : seul un compte de charge d’impôt différé est comptabilisé, ce qui implique que la
charge soit créditée dans le cas d’un impôt différé passif.
∙ si le retraitement augmente ou diminue les réserves, il faut constater un impôt différé passif ou
actif en contrepartie du compte de réserves consolidées.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Toutes les écritures doivent être
d’un avantage fiscal temporaire. constatées (impôt différé – passif).
éliminées.
Charge complémentaire, en cas Annulation des amortissements
de reprise. dérogatoires.
110
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
B. retraitement à comptabiliser
Les provisions réglementées et les amortissements dérogatoires doivent être éliminés :
les retraitements consistent à contre-passer les écritures enregistrées dans les comptes
individuels.
L’incidence des éliminations concernant l’exercice est constatée dans le résultat et les élimi‑
nations concernant les exercices antérieurs sont constatées en réserves.
En normes IFRS, les retraitements à effectuer sont identiques.
C. exemple de retraitement
APPLICATION Nº27
Un logiciel a été acquis 12 000 €, le 01/04/N. La durée d’utilisation prévue est de 3 ans.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Plan d’amortissement
111
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Retraitement à effectuer en N
Analyse
Écriture de retraitement
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Amortissement dérogatoire 6 000 Résultat global 4 000
Impôt différé passif 2 000 Charge d’impôt 2 000
Résultat X 4 000 Dotation amortissement 6 000
exceptionnel
Élimination de l’amortissement dérogatoire
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
et à constater l’impôt différé.
Écriture de retraitement
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Amortissement dérogatoire 5 000 Reprise amortissement 1 000
exceptionnel
Impôt différé passif 1 667 Charge d’impôt 333
Réserves X 4 000 Résultat global 667
Résultat X 667
Élimination de l’amortissement dérogatoire
112
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Comptes de bilan
À la clôture de l’exercice N+3, il n’y a plus de différence entre les amortissements fiscaux et
les amortissements comptables. Le compte d’amortissement dérogatoire est soldé. La dette
d’impôt différé est également soldée. Il ne reste plus que le compte de réserves (cumul des
retraitements précédents) et l’incidence sur le résultat de l’exercice N+3.
Écriture de retraitement
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Réserves X 667 Reprise amortissement 1 000
exceptionnel
Résultat X 667 Charge d’impôt 333
Résultat global 667
Élimination de l’amortissement dérogatoire
113
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
norme IAS 20 autorise deux méthodes de présentation pour les subventions d’équipement :
∙ enregistrement en tant que produit différé (PCA), selon une approche identique à celle
préconisée par l’AMF ;
∙ enregistrement en déduction de la valeur de l’actif (méthode interdite en CRC 99‑02).
De la même manière, une subvention liée au résultat peut être présentée soit en produits
de l’exercice, soit en déduction des charges qu’elles compensent. Le choix de la présentation
est sans impact sur le résultat.
C. retraitements à comptabiliser
Les traitements IFRS étant compatibles avec ceux préconisés par le règlement CRC 99‑02, les
retraitements à comptabiliser seront similaires. La principale différence provient de l’inter‑
diction de qualifier un élément d’exceptionnel en normes IFRS. Il faudra utiliser à la place un
compte « autres produits opérationnels ».
114
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
D. exemples de retraitement
APPLICATION Nº28
La société OXALIS a obtenu une subvention d’investissement attribuée par l’Union euro‑
péenne en N–1 pour financer du matériel de recherche amortissable. La subvention de
1 000 k€ est inscrite dans les capitaux propres afin d’être étalée sur une durée de 10 ans.
Les reprises en résultat ont été enregistrées en N–1 et N à hauteur de 100 par an (soit
1 000/10).
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Corrigé
Pour les comptes consolidés, la subvention peut être comptabilisée soit directement dans
les capitaux propres, soit étalée sur la durée d’amortissement du bien subventionné, en pro‑
duits constatés d’avance.
Montant de la subvention : 1 000 k€
La subvention est étalée dans les comptes individuels et dans les comptes consolidés. Le
retraitement consiste à reclasser la subvention d’un compte de réserve en produits consta‑
tés d’avance. Il n’y a pas d’écriture dans les comptes de gestion.
115
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Écritures N–1
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Subvention d’investissement 900
(pour le solde, 1 000 – 100)
Produits constatés d’avance 900
Subvention d’investissement retraité en produits constatés d’avance
Écritures N
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Subvention d’investissement 800
Produits constatés d’avance 800
Subvention d’investissement retraité en produits constatés d’avance
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Subvention d’investissement 900
(pour le solde, 1 000 – 100)
Réserves 900
Résultat 100 QP subventions virée 100
au résultat
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Réserves 100 Résultat global 100
Réserves (1 000 × 1/3) 333,33 Résultat global 33,33
Résultat (100 × 1/3) 33,33 Charge fiscale 33,33
Impôts différés (900 × 1/3) 300
Écritures N
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Subvention d’investissement 800
(pour le solde, 1 000 – 100)
Réserves 800
Résultat 100 QP subventions virée 100
au résultat
Réserves 100 Résultat global 100
Réserves (900 × 1/3) 300 Résultat global 33,33
Résultat (100 × 1/3) 33,33 Charge fiscale 33,33
Impôts différés (800 × 1/3) 266,66
116
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
∙ 1. Règles comptables
Les frais d’acquisition sont les frais engagés à l’occasion de l’achat d’une immobilisation et
directement liés à l’acte d’achat. Il s’agit en particulier des frais de notaire, des droits d’enre‑
gistrement, des frais de courtage, etc.
Dans les comptes individuels, les droits de mutation, honoraires ou commissions et frais
d’actes, liés à l’acquisition, peuvent sur option, être rattachés au coût d’acquisition de l’im‑
mobilisation ou comptabilisés en charges.
Les mêmes règles comptables s’appliquent aux immobilisations incorporelles (art. 213‑22
du PCG) et aux titres immobilisés (art. 221‑1).
∙ 2. Règles fiscales
Les frais peuvent être comptabilisés en charges ou inclure le coût d’acquisition.
Dans le second cas, les conséquences fiscales sont les suivantes :
∙ pour les biens amortissables, la déduction des frais d’acquisition est étalée sur la durée
d’amortissement ;
∙ pour les biens non amortissables, la déduction n’interviendra qu’en cas de revente, par
une réduction de la plus-value réalisée.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
L’option laissée aux entreprises de comptabiliser les frais d’acquisition en charges ou de les
inclure dans le coût d’entrée de l’immobilisation est liée à des considérations fiscales.
Le traitement fiscal est identique au traitement comptable sauf pour les titres de
participation.
Quel que soit le choix retenu en comptabilité, les frais d’acquisition des titres de participa‑
tion doivent, fiscalement, être inclus dans le coût des titres et amortis sur 5 ans (art. 209
§ VII du CGI).
117
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
C. retraitement à comptabiliser
Lorsque les frais sont comptabilisés en charges, trois cas de retraitements sont à distinguer
selon la nature de l’immobilisation.
Remarque
Les retraitements doivent être effectués tant que l’immobilisation est présente au bilan.
118
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
D. exemple de retraitement
APPLICATION Nº29
Le 01/01/N, la filiale F a acquis un ensemble immobilier pour 9 300 k€, dont 1 200 k€ pour le
terrain. Les frais d’acquisition ont été comptabilisés en charges de l’exercice N pour 930 k€,
dont 120 k€ pour le terrain. Le bâtiment est amorti sur 30 ans.
Pour la consolidation, ces frais d’acquisition doivent être inclus dans le coût d’acquisition de
l’ensemble immobilier.
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Terrain 120 Résultat global 120
Résultat filiale F 120 Frais d’acquisition 120
Frais d’acquisition immobilisés
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Terrain 120
Impôt différé passif 40
Réserves filiale F 80
Frais d’acquisition immobilisés, net d’ID
119
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
En prenant l’hypothèse que le terrain est vendu le 01/10/N+20 pour 1 800 k€.
La plus-value dans les comptes individuels est de 1 800 – 1 200 = 600 k€.
La plus-value dans les comptes consolidés est de 1 800 – (1 200 + 120) = 480 k€.
La dette d’impôt différé est payée avec l’impôt sur la plus-value. Il n’y a plus de dette à la
clôture. Par simplification, il n’est pas tenu compte des différences de taux d’imposition.
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Résultat filiale F 80 VNC immobilisation cédée 120
Charge d’impôt 40
Réserves filiale F 80 Résultat global 80
Retraitement de la plus-value de cession du terrain
La valeur bâtiment, acquis au 01/01/N, augmente de 810 k€ et les annuités de dotation aux
amortissements de 810/30 = 27.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
L’IDP constaté l’année d’acquisition diminue au fur et à mesure de la constatation des amor‑
tissements complémentaires.
En N, la base de l’impôt différé = 810 – 27 = 783 et l’impôt différé est de :
783 × 33,1/3 % = 261
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Construction 810 Résultat global 783
Amortissement 27 Dotation amortissement 27
Résultat filiale F 783 Frais d’acquisition 810
Frais d’acquisition immobilisés
Résultat filiale F 261 Charge d’impôt 261
Impôt différé passif 261 Résultat global 261
Impôt différé sur les frais d’acquisition immobilisés
120
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Construction 810 Dotation amortissement 27
Amortissement 54 Charge d’impôt 9
Impôt différé passif 252 Résultat global 18
Réserves filiale F 522
Résultat filiale F 18
Frais d’acquisition immobilisés, dotation complémentaire, nette d’impôt
Les amortissements cumulés augmentent à chaque exercice et la dette d’impôt différé dimi‑
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Les frais d’acquisition sont complètement amortis. Globalement, on retrouve les mêmes
charges que dans les comptes individuels, il n’y a plus d’impôt différé.
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Construction 810 Dotation aux amortissements 27
Amortissement 810 Charge d’impôt 9
Réserves filiale F 18
Résultat filiale F 18 Résultat global 18
Frais d’acquisition immobilisés, dotation complémentaire, nette d’impôt
121
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Résultat filiale F 270 Dotation aux amortissements 20
Réserves filiale F 270 VNC immo. cédée 250
Résultat global 270
Retraitement plus-value de la construction
Réserves filiale F 90 Résultat global 90
Résultat filiale F 90 Charge d’impôt 90
Reprise Impôt différé passif sur les frais d’acquisition immobilisés
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Il est également possible de présenter les écritures en reprenant le cumul des écritures de
retraitement au 31/12/N+19, puis de comptabiliser les retraitements de l’exercice N+20.
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Construction 810
Amortissements 540
Impôt différé passif 90
Réserves filiale F 180
Reprise des retraitements des exercices antérieurs
Amortissements 20 Dotation aux amortissements 20
Amortissements 560
Construction 810 VNC immobilisation cédée 250
Impôt différé passif 90 Charge d’impôt 90
Résultat global 180 Résultat global 180
Retraitement plus-value de la construction
122
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
123
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
C. retraitement à comptabiliser
D. exemples de retraitement
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
APPLICATION Nº30
Selon le règlement CRC 99-02
La société C comptabilise chaque année une provision pour garantie. Depuis quelques
années, les charges réellement engagées, par rapport aux ventes de l’exercice précédent,
sont toujours supérieures aux provisions constituées. La société C décide de changer de
méthode d’évaluation.
01/01/N
Provision suivant l’ancienne méthode 180
Provision suivant la nouvelle méthode 270
Différence 90
124
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Report à nouveau société C 60 Résultat global 60
(90 × 2/3)
Charges d’impôt 30
Résultat société C 60 Dotations 90
Reclassement du changement de méthode de la provision pour garantie
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
125
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
société.
L’imputation sur les primes d’émission est effectuée pour le montant des frais nets d’impôt.
C. retraitement à comptabiliser
Les retraitements seront identiques selon le règlement CRC 99‑02 comme en application
des normes IFRS.
126
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
D. exemples de retraitement
APPLICATION Nº31
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Comptabilisation en charges
Le 01/01/N, la société K a procédé à une augmentation de capital. Les différents frais enga‑
gés se sont élevés à 30 k€.
Retraitement à effectuer
Analyse
Les frais comptabilisés en charges sont reclassés en réduction de la prime d’émission pour
30 k€. L’économie d’impôt constatée dans les comptes individuels n’est pas remise en cause,
mais doit également être reclassée en prime d’émission pour un montant de 10 k€.
La diminution de la prime d’émission est le montant net d’impôt, soit 20 k€ (30 – 10).
127
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Prime démission 20 Résultat global 20
Résultat société K 20 Charge d’impôt 10
Charges externes 30
Retraitement des frais d’augmentation du capital
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Prime démission 20
Réserves société K 20
Reprise du retraitement des frais d’augmentation du capital
APPLICATION Nº32
Comptabilisation en frais d’établissement
Le 01/01/N, la société G a procédé à une augmentation de capital. Les différents frais enga‑
gés se sont élevés à 30 k€ et comptabilisés directement en frais d’établissement.
Les frais d’établissement sont amortis sur cinq exercices.
Remarque
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
L’application du prorata temporis n’est pas obligatoire pour l’amortissement des frais d’établissement.
La dotation aux amortissements est de 30/5 = 6 k€, l’économie d’impôt correspondante est
de 6 × 33,1/3 % = 2 k€.
Les frais d’établissements doivent être annulés pour 30 k€ et l’amortissement cumulé pour
6 k€.
La diminution de la prime d’émission est le montant des frais nets d’impôt : 30 – 10 = 20 k€.
L’IDA correspond à l’économie d’impôt qui n’est pas encore constatée dans les comptes de
gestion : (30 – 6) × 1/3 = 8 k€
128
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Prime d’émission 20 Résultat global 4
Frais d’établissement 30 Charge d’impôt 2
Amortissement 6 Dotation amortissement 6
Impôt différé actif 8
Résultat société G 4
Retraitement des frais d’augmentation du capital
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Prime démission 20 Résultat global 4
Frais d’établissement 30 Charge d’impôt 2
Amortissement 12 Dotation amortissement 6
Impôt différé actif 6
Résultat société G 4
Réserves société G 4
Retraitement des frais d’augmentation du capital
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Synthèse
D’une façon générale, les écritures passées en application de règles fiscales
correspondent à des avantages fiscaux accordés aux entreprises en réduisant le
montant de l’impôt exigible. Ces avantages ont un caractère temporaire.
Les retraitements consistent à annuler ces écritures et à compléter la charge
d’impôt. Au bilan, un IDP est constaté.
129
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
pi
h a t re
3.
c
Compétences attendues
À l’issue de ce chapitre, l’étudiant devra maîtriser les principales écritures
de retraitement selon le référentiel CRC 99‑02 dans le cadre des méthodes
préférentielles (non obligatoires).
Il est important de souligner que l’étudiant doit au préalable maîtriser
les principes comptables selon les normes françaises (UE 119 et UE 120).
L’objectif de ce chapitre n’est pas de fournir une liste exhaustive de toutes
les écritures de retraitement, mais d’en comprendre les principes.
Remarque
Le nouveau règlement ANC 2020-01 a rendu obligatoire un certain nombre de retraitements qui
ne l’étaient pas en CRC 99‑02. Un tableau comparatif est fourni chapitre 1, VI ci-avant afin de
connaître les principales évolutions introduites par le règlement ANC 2020-01.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Ce chapitre présente les retraitements à comptabiliser quand les méthodes préférentielles
sont retenues. Il s’agit :
∙ des engagements de retraite ;
∙ des contrats de location-financement ;
∙ des écarts de conversion ;
∙ des contrats partiellement achevés à la clôture.
I. Engagement de retraite
130
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
131
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
‒ les intérêts nets sur le passif (actif) net au titre des prestations définies : variation due
au passage du temps au taux d’actualisation défini au début de l’exercice ;
∙ sont comptabilisés en capitaux propres (« autres éléments du résultat global », voir le
cours relatif aux normes IFRS) les réévaluations du passif (actif), comprenant :
‒ les écarts actuariels (changement des hypothèses),
‒ les rendements des actifs du régime, sauf la partie prise en compte au titre des intérêts
(cf. supra).
Dans la pratique, et dans le contexte de l’examen, les corrections à effectuer dans le cadre
des travaux de consolidation sont le plus souvent identiques à celles applicables en règle‑
ment CRC 99‑02.
C. retraitement à comptabiliser
Si les provisions pour indemnités de fin de carrière sont comptabilisées dans les comptes
individuels, il n’y a aucun retraitement à comptabiliser. Il suffit de constater l’impôt différé.
Si ces engagements ne sont pas comptabilisés, il faut constater les provisions, les mouve‑
ments de l’exercice et l’impôt différé correspondant.
D. impôt différé
La différence entre le traitement comptable et le traitement fiscal correspond à une diffé‑
rence temporelle : l’impôt différé doit être constaté, quelles que soient les dates prévisibles
de versement des indemnités.
Les valeurs comptables sont supérieures aux valeurs fiscales, il s’agit d’un IDA.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
E. exemples de retraitement
APPLICATION Nº33
Selon le règlement CRC 99-02
La société Z présente les engagements en matière d’indemnités de fin de carrière dans l’an‑
nexe. La provision relative à ces engagements doit être comptabilisée pour la consolidation.
Les mouvements de l’exercice ont été reconstitués et un tableau récapitulatif a été établi (en
milliers d’€) :
132
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Résultat société Z 88 Dotation aux provisions 180
Réserves société Z 500 Reprise de provision 48
Impôt différé actif 294 Charge d’impôt 44
Provision 882 Résultat global 88
Comptabilisation de la provision pour indemnité de fin de carrière, net d’impôt
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Résultat société Z 132 Dotation aux provisions 180
Réserves société Z 750 Reprise de provision 48
Provision 882 Résultat global 132
Comptabilisation de la provision pour indemnité de fin de carrière
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
133
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Les principes du retraitement sont similaires. Toutefois, la définition des locations devant
être inscrites au bilan est définie de manière plus précise (cf. cours 1 sur les normes IFRS).
Remarque
Le 16 janvier 2016, l’IASB a publié une nouvelle norme IFRS 16 « Contrats de location ». Cette
nouvelle norme permet au preneur de comptabiliser la plupart des contrats de location à l’état de
la situation financière selon un modèle unique. La distinction contrat de location simple et contrat
de location-financement disparaît. Le traitement comptable appliqué par le bailleur reste essen‑
tiellement le même, la distinction entre les deux types de contrats restant inchangée.
134
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
C. retraitement à comptabiliser
La valeur résiduelle non garantie est égale (le plus souvent) à la différence entre le montant
de l’option d’achat et la valeur résiduelle du bien.
D. impôt différé
Dans la plupart des cas, sur les premiers exercices, les valeurs comptables sont supérieures
aux valeurs fiscales. Un IDA (créance future d’IS) doit donc être constaté.
135
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
E. exemples de retraitement
APPLICATION Nº34
Contrat de location
Retraitement à effectuer en N
Analyse
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Tableau de remboursement de la dette financière et dotations aux amortissements
136
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Dans les comptes consolidés, sur la durée du contrat, le total des charges est égal au total
des amortissements (240 000) + total des intérêts (7 176) = 247 176 €.
Le cumul des charges est identique, seule la répartition dans le temps est différente. Cette
différence correspond à la base de l’impôt différé.
Le retraitement à comptabiliser est :
∙ annulation de la charge de loyer : 61 794 ;
∙ constatation de l’immobilisation et de l’amortissement : 60 000 ;
∙ constatation de la dette au 31/12/N : 178 206 € ;
∙ constatation des intérêts courus : 3 564 €.
Le retraitement correspond à :
∙ une augmentation des charges de : 60 000 + 3 564 – 61 794 = 1 770 € ;
∙ une diminution du résultat ;
∙ une prise en compte de l’IDA, réduction de la charge d’impôt : 1 770 × 33,1/3 % = 590 €.
Écriture de retraitement (en €)
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Immobilisation 240 000 Dotation aux amortissements 60 000
Amortissement 60 000 Charges financières 3 564
Dette financière 178 206 Loyers 61 794
Intérêts courus 3 564
Résultat société L 1 770 Résultat global 1 770
Contrat de location immobilisé
Impôt différé actif 590 Résultat global 590
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
137
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Immobilisation 240 000 Dotation aux amortissements 60 000
Amortissement 120 000 Intérêts 2 400
Dette financière 119 976 Loyers 61 794
Intérêts courus 2 400
Réserves société L 1 770
Résultat société L 606 Résultat global 606
Contrat de location immobilisé
Impôt différé actif 792 Résultat global 202
Réserves société L 590 Charge d’impôt 202
Résultat société L 202
Impôt différé sur le retraitement du contrat de location
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Solde de l’IDA : 792 – 194 = 598
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Immobilisation 240 000 Dotation aux amortissements 60 000
Amortissement 180 000 Intérêts 1 212
Dette financière 60 582 Loyers 61 794
Intérêts courus 1 212
Réserves société L 2 376
Résultat société L 582 Résultat global 582
Contrat de location immobilisé
Impôt différé actif 598 Charge d’impôt 194
Réserves société L 792 Résultat global 194
Résultat société L 194
Impôt différé sur le retraitement du contrat de location
138
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Immobilisation 240 000 Dotation aux amortissements 60 000
Amortissement 240 000 Loyers 61 794
Réserves société L 1 794 Résultat global 1 794
Résultat société L 1 794
Contrat de location immobilisé
Réserves société L 598 Charge d’impôt 598
Résultat société L 598 Résultat global 598
Impôt différé sur le retraitement du contrat de location
Si le bien est toujours utilisé, le retraitement à comptabiliser sur l’exercice suivant consis‑
tera à constater l’immobilisation et les amortissements cumulés. Tous les autres comptes
sont soldés.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Remarque
Le retraitement du contrat de location a peu d’incidence sur le compte de résultat et sur le mon‑
tant du résultat de l’exercice. En revanche, l’incidence au bilan est beaucoup plus élevée. C’est
l’impact sur le bilan qui justifie ces retraitements.
139
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Amortissement 120 000 Loyers encaissés 61 794
Immobilisation 240 000 Produits financiers 2 400
Créance financière 119 976 Dotation aux amortissements 60 000
Intérêts courus 2 400 Résultat global 606
Réserves société L 1 770
Résultat société L 606
Retraitement contrat de location longue durée
Impôt différé actif 792 Charge d’impôt 202
Réserves société L 590 Résultat global 202
Résultat société L 202
Impôt différé sur le retraitement du contrat de location
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Pas d’impôt différé en général
140
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Les pertes ou gains latents compensés par une couverture de change sont inscrits directe‑
ment au bilan sous ces comptes transitoires.
Les gains latents n’interviennent pas dans la formation du résultat. Les pertes latentes
entraînent la constitution d’une provision pour risque (compte 1515. Provisions pour pertes
de change).
Les règlements relatifs à ces créances et dettes sont comparés aux valeurs historiques et
entraînent la constatation des pertes et gains de change ainsi réalisés aux comptes 666. Pertes
de change et 766. Gains de change, sans compensation entre ces deux comptes.
Les gains de change sont constatés au compte de résultat lorsqu’ils sont réalisés.
Les pertes de change sont constatées immédiatement au compte de résultat par voie de
provision, en application du principe de prudence.
C. retraitement à comptabiliser
141
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
APPLICATION Nº35
Écart de conversion passif
En N, la dette envers le fournisseur japonais est constatée pour 240 k€. À la clôture, cette
dette est de 230 k€. La différence de conversion de 10 k€ a été comptabilisée dans les
comptes individuels.
Cette dette est payée le 31/01/N+1 pour une valeur de 233 k€.
Dans les comptes individuels, en N, il n’y a pas de produits. En N+1, la différence de conver‑
sion a été contre-passée et un gain de change a été constaté pour 7 k€.
Pour les comptes consolidés, des produits financiers doivent être constatés pour 10 k€ au
31/12/N.
L’augmentation de la dette fournisseur de 3 k€ en N+1 constitue une perte de change. Le
gain de change constaté dans les comptes individuels doit être annulé.
Globalement, les produits financiers sont identiques suivant les deux référentiels
comptables, seule la répartition dans le temps diffère.
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Différence de conversion 10 Résultat global 10
Résultat société XX 10 Gains de change 10
Retraitement de l’écart de conversion passif en produits financiers
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Résultat société XX 10 Gains de change 7
Réserves société XX 10 Perte de change 3
Résultat global 10
Retraitement des gains de change
142
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
APPLICATION Nº36
Écart de conversion actif provisionné
En N, la dette envers le fournisseur suédois est constatée pour 170 k€. À la clôture cette
dette est de 178 k€. La différence de conversion de 8 k€ a été comptabilisée dans les comptes
individuels.
Cette dette est payée le 05/02/N+1, pour une valeur de 182 k€.
Retraitements à effectuer en N
Analyse
Dans les comptes individuels, en N, l’écart de conversion est constaté au bilan et une provi‑
sion pour perte de change est comptabilisée pour 8 k€.
Pour les comptes consolidés, la perte latente est constatée directement sans passer par le
compte de provision. Les comptes de différence de conversion actif et de la provision doivent
être annulés et la charge reclassée. Ces écritures sont sans incidence sur le résultat.
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Provision pour perte de change 8 Perte de change 8
Différence de conversion 8 Dot. provision 8
Reclassement de l’écart de conversion actif
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
En N+1, l’écart de conversion est contre-passé (8 k€), la provision est reprise (8 k€) et la
perte de change constatée pour 12 k€. La charge nette de N+1 est de 4 k€. Les comptes de
bilan sont soldés.
La perte de change est également de 4 k€ pour les comptes consolidés, aucune incidence
sur le résultat.
Aucune écriture n’est à comptabiliser dans les comptes de bilan.
Dans les comptes de gestion, un reclassement doit être effectué : annulation de la provision
et de la perte de change.
143
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Reprise de provision 8
Perte de change 8
Reclassement de la reprise de provision pour perte de change
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
La méthode à l’achèvement consiste à comptabiliser le chiffre d’affaires et le résultat au
terme de l’opération. En cours d’opération, qu’il s’agisse de prestations de services ou de
productions de biens, les travaux en cours sont constatés à la clôture de l’exercice à hauteur
des charges qui ont été enregistrées.
La méthode à l’avancement consiste à comptabiliser le chiffre d’affaires et le résultat au fur
et à mesure de l’avancement des contrats. Le pourcentage d’avancement est déterminé par :
∙ le rapport entre les coûts des travaux et services exécutés à la date de clôture et le total
prévisionnel des coûts d’exécution du contrat ;
∙ les mesures physiques ou études permettant d’évaluer le volume des travaux ou services
exécutés.
En cas d’incertitude sur le résultat à terminaison, aucun profit n’est dégagé. À la date de
clôture, le montant inscrit en chiffre d’affaires est limité à celui des charges ayant concouru
à l’exécution du contrat.
En cas de perte probable, que l’entité applique la méthode à l’achèvement ou la méthode à
l’avancement, la perte globale probable est provisionnée, sous déduction des pertes éven‑
tuellement déjà constatées.
La méthode à l’avancement est considérée comme préférentielle.
144
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
C. retraitement à comptabiliser
Le passage de la méthode à l’achèvement à la méthode à l’avancement ne pose pas de dif‑
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
ficultés particulières, car les conditions posées sont peu contraignantes. Les retraitements
sont similaires en CRC 99‑02 et en normes IFRS.
Méthode
Retraitement
À l’achèvement À l’avancement
En cours d’exercice Les charges sont enregistrées dans les comptes par nature Aucun
À la clôture Charges engagées Une partie du chiffre Annulation du stock
Contrat inachevé constatées en travaux d’affaires est comptabilisée et enregistrement
Résultat à terminaison fiable en cours (compte de stock) (facture à établir) de la facture à établir
Résultat du contrat Nul Une partie de la marge
À la clôture Charges engagées Le chiffre d’affaires Annulation du stock
Contrat inachevé constatées en travaux comptabilisé est égal et enregistrement
Résultat à terminaison pas fiable en cours (compte de stock) aux charges engagées de la facture à établir
Résultat du contrat Nul Nul
Constatation de la totalité Annulation
Constatation du solde
du chiffre d’affaires, de la variation de stock
Fin de contrat du chiffre d’affaires
des charges (variation et d’une partie du chiffre
et de la marge
de stock) et de la marge d’affaires
145
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
D. impôt différé
Le traitement fiscal suit le traitement comptable. Si la méthode à l’achèvement est utilisée
dans les comptes individuels, la marge n’est imposée qu’en fin de contrat. Le passage à la
méthode à l’avancement permet de constater une partie de la marge au fur et à mesure du
déroulement du contrat. L’imposition est répartie sur plusieurs exercices.
La différence dans la répartition de la marge sur le contrat à long terme est une différence
temporaire. Dans tous les cas, la totalité de la marge est imposée.
En cas de passage de la méthode à l’achèvement à la méthode à l’avancement, une charge
d’impôt complémentaire doit être constatée et un IDP.
E. exemple de retraitement
APPLICATION Nº37
La société T a choisi de comptabiliser les contrats à long terme (contrat de construction)
suivant la méthode à l’achèvement. Pour les comptes consolidés, la méthode à l’avancement
doit être utilisée.
Un contrat de 24 mois a été signé le 01/04/N pour un prix de 3 600 k€. La marge prévue est
de 72 k€.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
N+1 1 800 51 % 1 836 36
N+2 528 3 600 15 % 540 12
Total 3 528 3 600 100 % 3 600 72
Les acomptes versés en cours de contrat sont enregistrés dans un compte de tiers, quelle
que soit la méthode retenue, pas de retraitement à prévoir.
Retraitements à effectuer en N
Analyse
Dans les comptes individuels, en N, les travaux en cours sont constatés pour 1 200 k€ et
pour les comptes consolidés, un chiffre d’affaires de 1 224 k€ doit être constaté, ce qui cor‑
respond à une facture à établir de 1 464 k€, dont 240 k€ de TVA (20 %).
L’incidence sur le résultat est de 24 et une dette d’impôt différé doit être constatée pour
24 × 33,1/3 % = 8 k€.
146
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Facture à établir 1 464 Variation de stock 1 200
TVA à régulariser 240 Ventes 1 224
Travaux en cours 1 200 Résultat global 24
Résultat société T 24
Retraitement contrat à long terme de l’achèvement à l’avancement
Résultat société T 8 Charge d’impôt 8
Impôt différé passif 8 Résultat global 8
Impôt différé du retraitement du contrat à long terme
La totalité des charges est enregistrée dans les comptes individuels : une partie dans les
comptes de charges par nature et une partie dans le compte de variation de stock. Pour les
comptes consolidés, les charges ne doivent être que de 528 k€. Un retraitement doit être
constaté pour 3 000 k€.
Par différence, l’incidence sur le résultat de l’exercice N+2 est de 60 k€ et l’impôt différé
correspondant de 20 k€.
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Résultat Société T 60 Ventes 3 060
Réserves Société T 60 Variation de stock 3 000
Résultat global 60
Retraitement contrat à long terme de l’achèvement à l’avancement
Réserves Société T 20 Résultat global 20
Résultat Société T 20 Charge d’impôt 20
Impôt différé du retraitement du contrat à long terme
147
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Synthèse
Les méthodes préférentielles prévues par le règlement CRC 99‑02 correspondent
aux principales dispositions de normes comptables internationales en vigueur
au moment de la rédaction de ce règlement.
Le choix d’appliquer ou non ces méthodes préférentielles dépend en grande
partie de l’environnement dans lequel le groupe se situe.
Les choix décidés par la société mère s’appliquent à toutes les sociétés du
groupe.
Les sociétés qui n’appliquent pas les mêmes méthodes dans leurs comptes
individuels, doivent effectuer des retraitements et constater l’impôt différé.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
148
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
p i t re
ha
4.
c
Compétences attendues
À l’issue de ce chapitre, l’étudiant devra maîtriser les principales écritures
de retraitement selon la méthode de référence en normes françaises.
Il est important de souligner que l’étudiant doit au préalable maîtriser les
principes comptables en normes françaises (UE 119 et UE 120). L’objectif
de ce chapitre n’est pas de fournir une liste exhaustive de toutes les écritures
de retraitement, mais d’en comprendre les principes.
Remarque
Le nouveau règlement ANC 2020-01 a rendu obligatoire un certain nombre de retraitements qui
ne l’étaient pas en CRC 99‑02. Un tableau comparatif est fourni chapitre 1, VI ci-avant afin de
connaître les principales évolutions introduites par le règlement ANC 2020-01.
focus
Les règles applicables aux comptes consolidés sont les règles du PCG, sauf si le règlement
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
CRC 99‑02 prévoit d’autres règles de comptabilisation et d’évaluation (voir chapitres précédents).
Pour déterminer les règles applicables aux comptes consolidés, la société mère doit prendre
position sur l’application des méthodes préférentielles et des options du PCG, qui n’ont pas
déjà été présentées. Il s’agit :
∙ des frais d’établissement ;
∙ des coûts de développement ;
∙ de la réévaluation des immobilisations.
L’option ouverte par le Code de commerce concerne l’application de la méthode d’évalua‑
tion des stocks : « dernier entré-premier sorti ».
I. Problématique
Les retraitements qui suivent ne concernent que des règles du PCG et correspondent uni‑
quement à des choix divergents entre les comptes individuels et les comptes consolidés.
De manière générale, les normes internationales ne laissent pas d’option et imposent un
traitement unique. Par hypothèse donc, les méthodes les plus proches des normes comp‑
tables internationales sont également systématiquement retenues pour l’établissement des
149
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
comptes consolidés en CRC 99‑02. De ce fait, les retraitements entre comptes sociaux et
comptes consolidés en CRC 99‑02 seront identiques à ceux entre les comptes sociaux et les
comptes consolidés en normes IFRS.
B. retraitement à comptabiliser
Application de la méthode préférentielle pour les comptes consolidés :
∙ dans les comptes de gestion : annuler les dotations aux amortissements et constater les
charges ;
∙
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
dans les comptes de bilan : annuler les frais d’établissement et les amortissements
cumulés.
En normes IFRS (IAS 38), les frais d’établissement ne répondent pas à la définition des actifs
incorporels et le passage en charges est une nécessité.
C. impôt différé
150
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
D. exemple de retraitement
APPLICATION Nº38
La société F a été créée au 01/01/N. Les frais d’établissement, d’un montant de 54 000 k€,
ont été portés à l’actif et amortis sur cinq exercices. Pour les comptes consolidés, ils doivent
être constatés en charges.
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Impôt différé actif 14 400 Charges externes 54 000
Amortissements cumulés 10 800 Dotations aux amortissements 10 800
Frais d’établissement 54 000 Charge d’impôt 14 400
Résultat société F 28 800 Résultat global 28 800
Retraitement des frais d’établissement en charges
Analyse
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Impôt différé actif 10 800 Charge d’impôt 3 600
Amortissements cumulés 21 600 Dotations aux amortissements 10 800
Frais d’établissement 54 000 Résultat global 7 200
Résultat Société F 7 200
Réserves Société F 28 800
Retraitement des frais d’établissement en charges
151
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
achever le développement et utiliser ou vendre l’immobilisation incorporelle ;
∙ la capacité à évaluer de façon fiable les dépenses attribuables à l’immobilisation
incorporelle au cours de son développement.
La comptabilisation des coûts de développement à l’actif est considérée comme la méthode
préférentielle.
La méthode préférentielle se justifie par l’application du principe de rattachement des
charges aux produits. Les frais de développement vont générer soit des économies, soit des
produits au cours des exercices ultérieurs et les charges qui sont à l’origine de ces économies
ou produits sont réparties sur les mêmes exercices.
152
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
B. retraitement à comptabiliser
En normes IFRS, la norme IAS 38 impose la comptabilisation en actif incorporel des charges
de développement remplissant les critères énoncés ci-avant.
Si la méthode préférentielle est retenue pour l’établissement des comptes consolidés (elle
doit l’être pour les comptes consolidés en normes IFRS), alors que l’autre méthode est rete‑
nue dans les comptes individuels, il faudra :
∙ dans les comptes de gestion : annuler les charges (utilisation du compte de production
immobilisé) et constater les dotations aux amortissements ;
∙ dans les comptes de bilan : constater l’actif, enregistrer les amortissements.
C. impôt différé
D. exemple de retraitement
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
APPLICATION Nº39
En N, la société D a engagé des charges pour mettre au point un nouveau produit. Le début
de production de ce nouveau produit est prévu le 01/04/N+1. Les coûts engagés en N
s’élèvent à 90 k€ et en N+1, 150 k€.
Les coûts de développement sont comptabilisés en charges dans les comptes individuels et
pour les comptes consolidés ils sont portés à l’actif.
La durée d’amortissement est de 5 ans.
153
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Retraitements à effectuer en N
Analyse
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Frais développement 90 Résultat global 60
Impôt différé passif 30 Charge d’impôt 30
Résultat société D 60 Production immobilisée 90
Retraitement des frais de développement à l’actif
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
pour 150 k€.
La dotation aux amortissements est de : 240/5 × 9/12 = 36 k€, les amortissements cumulés
sont du même montant.
Impact sur le résultat avant impôt : 36 – 150 = – 114
Augmentation de la charge d’impôt : 114 × 33,1/3 % = 38 k€
Solde de l’IDP : 30 + 38 = 68 k€
Impact sur le résultat net d’impôt : 36 – 150 + 38 = 76
Reprise du retraitement N en réserve : 60
154
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Frais développement 240 Dotations aux amortissements 36
Amortissements cumulés 36 Production immobilisée 150
Impôt différé passif 68 Charge d’impôt 38
Résultat société D 76 Résultat global 76
Réserves société D 60
Retraitement des frais de développement à l’actif
La production du nouveau produit a commencé en N+1. Dans les comptes individuels, il n’y
a plus aucune écriture relative au projet de développement.
Pour les comptes consolidés, il faut rétablir les frais de développement à l’actif et constater
les amortissements.
La dotation aux amortissements est de : 240/5 = 48 k€, les amortissements cumulés
s’élèvent à : 36 + 48 = 84 k€.
Diminution de la charge d’impôt : 48 × 33,1/3 % = 16 k€.
Solde de l’IDP : 68 – 16 = 52 k€.
Impact sur le résultat net d’impôt : 48 – 16 = 32 k€.
Reprise du retraitement N en réserve : 60 + 76 = 136 k€.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Frais développement 240 Dotations aux amortissements 48
Amortissements cumulés 84 Charge d’impôt 16
Impôt différé passif 52 Résultat global 32
Résultat Société D 32
Réserves Société D 136
Retraitement des frais de développement à l’actif
155
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
IV. Réévaluation
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
pour les entreprises françaises, par exemple ou une réévaluation libre si la législation natio‑
nale du pays où est située l’entreprise le permet.
Si une entreprise du groupe a procédé à l’une ou l’autre de ces réévaluations dans ses
comptes individuels (à l’exception de la correction monétaire en cas de forte inflation traitée
au § 321), il convient soit de l’éliminer dans les comptes consolidés, soit de pratiquer la réé‑
valuation pour l’ensemble du groupe dans les conditions fixées par l’article L. 123‑18 du Code
de commerce. Dans ce cas, la réévaluation doit être effectuée selon des méthodes uniformes.
Si une société du groupe a réévalué ses immobilisations corporelles et financières, il est plus
probable qu’elle doive annuler cette réévaluation.
156
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
S’agissant des immobilisations incorporelles (IAS 38), un traitement similaire est également
accessible sur option. Son utilisation est toutefois conditionnée à l’existence d’un marché
actif pour les immobilisations concernées, ce qui exclut (explicitement) les marques, progi‑
ciels, brevets et licences. Dans la pratique, l’utilisation de cette méthode d’évaluation paraît
très difficile à mettre en œuvre.
Enfin, pour les instruments financiers, la réévaluation à la juste valeur est la règle applicable
pour les instruments de capitaux propres (actions) et les instruments de dettes susceptibles
d’être cédés.
C. retraitement à comptabiliser
L’augmentation de la valeur des immobilisations corporelles et financières doit être annulée
et les dotations aux amortissements diminuées.
Les plus-values latentes constatées lors de la réévaluation ont été imposées. L’annulation de
cette charge d’impôt est un IDA (résultat fiscal supérieur au résultat comptable).
Pour chaque exercice une charge d’impôt complémentaire correspond à la diminution de la
dotation aux amortissements, diminution de l’IDA.
• coût unitaire moyen pondéré Plus : dernier entré-premier sorti d’application de la méthode
• premier entré-premier sorti du dernier entré-premier sorti
Impôt différé
157
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
C. retraitement à comptabiliser
Par rapport aux autres méthodes d’évaluation des stocks, l’utilisation de la méthode du der‑
nier entré-premier sorti conduit à diminuer la valeur des stocks, et donc à augmenter les
charges et réduire le résultat.
L’impôt différé doit être pris en compte.
Synthèse
La société consolidante doit choisir si elle applique ou non les méthodes
préférentielles et les options du PCG pour la présentation des comptes
consolidés. Les mêmes règles devant être appliquées dans toutes les sociétés
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
du groupe, des retraitements doivent être effectués, si les méthodes retenues
pour les comptes individuels diffèrent des méthodes applicables aux comptes
consolidés.
Les différentes méthodes comptables génèrent des décalages temporaires entre
le résultat comptable et le résultat retraité. Un impôt différé doit être constaté.
158
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
pi
h a t re
5.
c
Le traitement de l’impôt :
approfondissements
Compétences attendues
À l’issue de ce chapitre, l’étudiant devra maîtriser les notions d’impôt
exigible et d’impôt différé. Il devra être en mesure d’évaluer correctement
le montant de l’impôt exigible et le montant de l’impôt différé, mais aussi
de les comptabiliser.
I. Problématique de l’impôt
La dette ou créance d’impôt sur le résultat, ainsi que la charge d’impôt doivent être calculées
sur une base homogène pour toutes les sociétés du groupe.
Cette base homogène est déterminée à partir du résultat comptable établi suivant les règles
applicables aux comptes consolidés.
Afin de respecter le principe de rattachement des charges aux produits, l’impôt exigible,
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
obligatoirement comptabilisé, est ainsi ajusté par la comptabilisation de l’impôt différé (en
CRC 99‑02 et en IAS/IFRS).
159
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
L’impôt exigible est l’impôt calculé sur la base du résultat fiscal. Il tient compte de l’ensemble
des réintégrations et déductions.
Cet impôt doit être comptabilisé, car il représente une dette envers l’État dont le montant
est certain et qui donnera lieu à un décaissement, à court terme le plus souvent.
Compte tenu des acomptes versés en cours d’exercice, le solde à la clôture sera débiteur ou
créditeur.
Quand le résultat de l’exercice est une perte, si les conditions sont réunies, le report en
arrière pourra être appliqué et une créance sur l’État est comptabilisée. Si les conditions ne
sont pas réunies, le déficit est reporté en avant, en déduction des bénéfices futurs. Dans
ce cas, aucune créance n’est comptabilisée. En effet, le recouvrement est incertain, car il
dépend des bénéfices futurs.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
[…] Les opérations réalisées par l’entreprise peuvent avoir des
conséquences fiscales positives ou négatives autres que celles prises en
considération pour le calcul de l’impôt exigible. Il en résulte des actifs ou
passifs d’impôt qui sont qualifiés de différés. […] »
La constatation de l’impôt différé permet de présenter une charge d’impôt directement liée
aux opérations réalisées au cours de l’exercice : c’est une application du principe de ratta‑
chement des charges aux produits.
160
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
A. règle générale
161
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
déductibles comptabilisées
(ex. : charges à payer contribution
à l’effort construction)
Et du point de vue des retraitements, Augmentation des charges Diminution des charges
éléments non pris en compte dans ou diminution des produits ou augmentation des produits
l’impôt exigible :
162
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
APPLICATION Nº40
Analyse du tableau de détermination du résultat fiscal
Nature ID
Résultat comptable 240 000
Réintégrations 31 500
TVS 9 000 Permanent Pas d’ID
Contribution effort construction 6 000 Temporaire ; décalage 1 exercice IDA
Provision IFC 12 000 Temporaire : décalage suivant versement IDA
de l’indemnité
Plus-values latentes OPCVM 4 500 Temporaire : suivant la date IDA
de réalisation des plus-values
Déductions 38 700
Reprise provision IFC 4 800 Temporaire Reprise IDA N–x
Contribution effort construction 3 900 Temporaire Reprise IDA N–1
Dividendes Sociétés mère et filiale 30 000 Permanente Pas d’ID
Résultat fiscal 232 800
Impôt exigible 77 600
Base impôt différé(1) – 13 800
Impôt différé – 4 600
Charge d’impôt de l’exercice 73 000
1. = Total des différences temporaires.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
163
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
APPLICATION Nº41
Base fiscale
Les intérêts à percevoir sont à l’actif. Ils ne sont pas encore imposés donc, lors de leur encais‑
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
sement, leur montant devra subir l’impôt. Le montant déductible des avantages écono‑
miques futurs est nul et la base fiscale de cet actif est donc nulle.
La créance client correspond à un chiffre d’affaires déjà imposé. Lors de son encaissement, le
flux ne sera pas intégré dans le résultat fiscal et doit donc être considéré comme déductible
de l’avantage que représente sa perception. La base fiscale de cet actif est donc égale à sa
valeur comptable, soit 50 000 €.
La provision pour retraites ne sera déductible qu’au paiement effectif des retraites. Le
montant de la provision est donc déductible à l’avenir. La base fiscale est donc égale à zéro
(puisque le montant déductible dans le futur est égal à la valeur comptable).
Lors du règlement de la dette fournisseurs, l’entreprise ne pourra déduire aucun montant de
son résultat fiscal. La base fiscale est donc égale à la valeur comptable (puisque le montant
déductible à l’avenir est nul), soit 12 000 €.
164
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Une différence entre la valeur comptable et la base fiscale s’appelle une différence tempo‑
relle. Celle-ci peut être une différence temporelle déductible (DTD), donnant lieu à l’en‑
registrement d’un IDA si les conditions sont réunies (cf. § V ci-après), ou une différence
temporelle imposable (DTI), donnant lieu à la comptabilisation d’un IDP. L’identification des
différences temporelles est résumée dans le tableau suivant :
Actif Passif
Valeur comptable > Base fiscale Différence temporelle imposable (DTI) Différence temporelle déductible (DTD)
Valeur comptable < Base fiscale Différence temporelle déductible (DTD) Différence temporelle imposable (DTI)
L’impôt différé correspondra au taux d’impôt applicable au poste concerné à la date d’éta‑
blissement des comptes appliqué à la différence temporelle.
Il n’y a pas de différence temporelle pour la dette fournisseurs (VC = BF). Il n’y a donc pas
d’impôt différé à constater.
165
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
APPLICATION Nº42
Détermination du flux d’impôt différé
Une entreprise est soumise pour la première fois en N à la participation. La charge calculée
en application de la formule légale est la suivante :
∙ N : 100 000 € ;
∙ N+1 : 120 000 €.
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Impôt différé actif 35 000 Résultat global 35 000
Résultat 35 000 Charge fiscale 35 000
Constatation de l’impôt différé actif initial
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Bilan
Débit Crédit
Impôt différé actif 35 000
Réserves 35 000
Reconstitution du bilan d’ouverture
À la clôture de N+1, la dette vis-à-vis des salariés est de 120 000 €, pour une base fiscale
nulle. Un IDA de 120 000 × 35 % = 42 000 € doit donc figurer au bilan de clôture de N+1.
L’impôt différé doit donc être ajusté de 7 000 € (42 000 – 35 000 de solde d’ouverture).
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Impôt différé actif 7 000 Résultat global 7 000
Résultat 7 000 Charge fiscale 7 000
Constatation de la variation d’impôt différé actif
166
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
V. Règles de comptabilisation
et d’évaluation de l’impôt différé
Le principe de prudence – qui conduit à comptabiliser les dettes dès lors que le paiement
est probable et à ne comptabiliser les créances que si elles sont certaines ou quasiment cer‑
taines – s’applique à la comptabilisation de l’impôt différé.
Tous les passifs d’impôts différés doivent être pris en compte (sauf exceptions). Les actifs
d’impôts différés ne sont portés à l’actif du bilan que si leur récupération est probable.
Les actifs d’impôts différés ne sont pris en compte que :
∙ si leur récupération ne dépend pas des résultats futurs ; dans cette situation, ils sont
retenus à hauteur des passifs d’impôts différés déjà constatés arrivant à échéance dans la
période au cours de laquelle ces actifs deviennent ou restent récupérables ; il est possible
dans ce cas de tenir compte d’options fiscales destinées à allonger le délai séparant la
date à laquelle un actif d’impôt devient récupérable de celle à laquelle il se prescrit ;
∙ ou s’il est probable que l’entreprise pourra les récupérer grâce à l’existence d’un bénéfice
imposable attendu au cours de cette période ; il est présumé qu’un tel bénéfice n’existera
pas lorsque l’entreprise a supporté des pertes récentes au cours des deux derniers
exercices sauf à apporter des preuves contraires convaincantes, par exemple si ces pertes
résultent de circonstances exceptionnelles qui ne devraient pas se renouveler dans un
avenir prévisible ou si des bénéfices exceptionnels sont attendus.
Le règlement CRC 99‑02 précise également la méthode d’évaluation des impôts différés :
le taux d’imposition en vigueur s’applique. En cas de changement de taux d’imposition, les
dettes et les créances sont ajustées en fonction du nouveau taux. La contrepartie est consta‑
tée au compte de résultat. Si les taux futurs sont votés et que l’exercice du paiement de la
dette ou de la récupération de la créance est déterminable, il est possible d’utiliser les taux
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
167
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
168
UE
534
Partie 6
Les opérations de consolidation
Une fois les comptes individuels retraités, les opérations de consolidation proprement dites
peuvent débuter :
∙ conversion des comptes des entités étrangères dans la devise de consolidation ;
∙ cumul des comptes des sociétés consolidées par intégration globale et proportionnelle ;
∙ élimination des opérations réciproques entre sociétés intégrées et élimination des
résultats internes réalisés entre sociétés intégrées et/ou sociétés mises en équivalence ;
∙ détermination et le traitement des écarts d’évaluation et des écarts d’acquisition ;
∙ partage des capitaux propres et élimination des titres des sociétés faisant partie du
périmètre de consolidation.
169
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
pi
h a t re
1.
c
Compétences attendues
À l’issue de ce chapitre, l’étudiant devra maîtriser les notions, principes
et méthodes relatifs à la conversion des comptes libellés en devises
étrangères. L’étudiant devra notamment savoir mettre en œuvre la méthode
du taux historique et celle du taux de clôture. Il devra être en mesure de
convertir des états financiers qui sont établis dans des devises étrangères
dans la monnaie de consolidation (monnaie de référence utilisée pour la
présentation des états financiers consolidés).
focus
Les filiales à l’étranger, établissent leurs comptes dans une monnaie autre que celle uti‑
lisée pour présenter les comptes consolidés. La méthode de conversion à utiliser dépend
de la nature des liens entre la filiale à l’étranger et la société qui la contrôle (société domi‑
nante) et de la position de la filiale par rapport à la société mère (lien direct ou non). Deux
méthodes ont été retenues :
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
La conversion consiste dans tous les cas à passer de la monnaie de la filiale (celle utilisée
pour présenter les comptes annuels) à la monnaie de la société consolidante (monnaie de
présentation). Le passage par la monnaie de fonctionnement n’est appliqué que si la société
dominante n’est pas la société consolidante, en cas de sous-filiale.
171
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
A. la démarche retenue
Les deux méthodes de conversion retenues ont été déterminées en fonction des straté‑
gies mises en œuvre dans la prise de participation dans des filiales à l’étranger ou pour leur
création.
L’une des stratégies est de réaliser principalement des investissements financiers, la syner‑
gie avec les activités de la société dominante n’étant pas la principale préoccupation. Ces
filiales fonctionnement de façon autonome. C’est le cas, par exemple, d’une société holding
qui a pour objet de gérer un portefeuille de titres de participations en vue d’obtenir des
dividendes.
L’autre stratégie est de créer à l’étranger des filiales pour y héberger une partie de l’activité
de la société dominante. Filiale de commercialisation, de production. Dans ce cas, les objec‑
tifs sont fixés par la société dominante. Elle décide des investissements, des montants des
rémunérations, des prix d’achat et de vente, etc. Ces filiales n’ont pas d’autonomie de fonc‑
tionnement et elles sont réellement des prolongements de la société dominante.
La méthode retenue traduit les choix stratégiques et elle dépend de la position de la filiale
dans le groupe.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Règlement CRC 99-02 – Les méthodes de conversion
« Pour déterminer le mode de conversion des comptes d’une entreprise
consolidée établissant ses comptes en monnaie étrangère, il convient tout
d’abord de déterminer sa monnaie de fonctionnement.
Lorsque cette entité a une autonomie économique et financière
(filiale autonome), la monnaie dans laquelle elle tient ses comptes est
généralement sa monnaie de fonctionnement.
Lorsque l’exploitation de cette entité fait partie intégrante des activités
d’une autre entreprise qui établit ses comptes dans une autre monnaie
(filiale non autonome), c’est en principe la monnaie de cette dernière qui
est la monnaie de fonctionnement de l’entité.
Il en est ainsi lorsque la monnaie nationale de l’entreprise consolidante
est prépondérante sur le plan des opérations ou du financement d’une
filiale étrangère, ou lorsque celle-ci a des liens commerciaux ou financiers
prépondérants avec l’entreprise consolidante ; par exemple, une filiale
vendant uniquement des biens importés de l’entreprise consolidante et
172
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
APPLICATION Nº43
Le groupe international est composé de la société mère de nationalité française. Les comptes
consolidés sont présentés en euros. Elle détient :
∙ une filiale de commercialisation canadienne FC, non autonome, dont la monnaie est le
dollar canadien (CAD) ;
∙ une filiale japonaise, FJ, autonome, dont la monnaie est le yen (JPY) ;
∙ une filiale suédoise, FS, autonome, dont la monnaie est la couronne suédoise (SEK) ;
∙ la filiale suédoise contrôle une société danoise, FD, non autonome, dont la monnaie est
la couronne danoise (DKR).
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
M€
Filiale
FC FJ JPY FS SEK
autonome
Filiale non Filiale
autonome autonome Filiale non
FD DKR
autonome
Le tableau ci-après récapitule les méthodes de conversions à appliquer pour chacune de ces
sociétés étrangères.
Société FC FJ FD
Monnaie locale CAD JPY DKR
Monnaie de fonctionnement € JPY SEK
Méthode de conversion Cours historique Cours de clôture Cours historique Cours de clôture
Conversion CAD – € JPY – € DKR – SEK SEK – €
173
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
du compte de résultat, sont inscrits au compte de résultat consolidé en
“Charges et produits financiers”. »
Cette méthode se rapproche de la conversion d’opérations libellées en monnaie étrangère
dans les comptes individuels : les immobilisations, les achats sont convertis au cours du jour
de leur acquisition, les dettes et créances sont d’abord converties au cours du jour de l’opé‑
ration (ou au cours moyen de la période) puis, à la clôture, au cours de clôture.
Actif Passif
Immobilisations Capitaux propres
Non monétaires Non monétaires
Stocks
Créances Provisions
Monétaires Monétaires
Disponibilités Dettes
174
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
∙ 3. La conversion du bilan
Actif Passif
Immobilisations Capitaux propres Cours historique
Cours historique
Stocks Résultat Par différence
Créances Provisions
Cours de clôture Cours de clôture
Disponibilités Dettes
Les différents postes de l’actif n’étant pas tous convertis au même cours, les dotations aux
dépréciations sont converties au taux retenu pour le poste de bilan concerné.
historique.
Étape 3 : conversion des éléments des capitaux propres à leur taux historique.
Étape 4 : par différence bilancielle, calcul du résultat converti au passif (total des actifs
convertis – total des passifs convertis – hors résultat).
Étape 5 : report du résultat converti précédemment calculé comme Total résultat au niveau
du compte de résultat.
Étape 6 : conversion des charges et produits (hors éléments non monétaires) au taux moyen
en vigueur ; conversion des charges et produits ayant un lien avec des éléments non moné‑
taires au taux historique ayant servi à convertir ces mêmes éléments non monétaires du
bilan.
Étape 7 : calcul de l’écart de conversion à constater dans le résultat financier par différence :
Produits convertis – Charges converties – Résultat converti.
175
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
APPLICATION Nº44
La société AZ, filiale de la société AB, commercialise les produits fabriqués par AB. Les objec‑
tifs de vente et les commissions versées aux commerciaux sont fixés par AB. Le prix d’achat
par la société AZ tient compte des remises faites aux clients. Il n’y avait pas de stock de ces
produits au 31/12/N–1.
La filiale AZ n’est pas autonome. La méthode de conversion à appliquer est la méthode du
cours historique.
L’évolution du cours de la devise est récapitulée dans le tableau ci-après :
Date Cours
01/01/N–4 3,10 Création de AZ
1 devise = 31/12/N–1 3,30 Constitution provision
N 2,80 Cours moyen
31/12/N 2,90 Clôture
Conversion du bilan
Le résultat est déterminé par différence.
Actif Passif
Devise Cours € Devise Cours €
Immobilisations 200 3,10 620 Capital 180 3,10 558
Stocks 80 2,80 224 Réserves N–1 20 3,30 66
Créances 40 2,90 116 Résultat 30 75
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Disponibilités 100 2,90 290 Provisions 60 2,90 174
Dettes 130 2,90 377
Total 420 1 250 Total 420 1 250
Les provisions ont été converties à 3,30 en N–1 et sont converties à 2,90 en N. L’écart est
inclus dans le résultat de l’exercice.
Charges Produits
Devise Cours € Devise Cours €
Dotations aux amortissements 30 3,1 93 Produits 1 425 2,80 3 990
Variation des stocks N–1 90 3,30 297 Écart de conversion 31
Variation des stocks N – 80 2,80 – 224
Autres charges 1 350 2,80 3 780
Résultat 30 75
Total 1 425 4 021 Total 1 425 4 021
176
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
177
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Étape 4 : conversion des éléments des capitaux propres à leur taux historique ; calcul et
comptabilisation des écarts de conversion sur les éléments des capitaux propres pour rame‑
ner leur conversion au taux de clôture.
APPLICATION Nº45
La société AX, filiale de la société AB, est une société de transport. 40 % de son chiffre d’af‑
faires est réalisé avec les sociétés du groupe. Elle a pour seule contrainte de respecter la
forme et les délais pour transmettre les situations mensuelles.
La filiale AX est autonome. La méthode de conversion à appliquer est la méthode du cours
de clôture.
L’évolution du cours de la devise est récapitulée dans le tableau ci-après :
Date Cours
01/01/N–3 2,5 Création de AX
1 devise = 31/12/N–1 2,4 Constitution provision
N 2,6 Cours moyen
31/12/N 2,65 Clôture
Conversion du bilan
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Le résultat est le résultat du compte de résultat.
Actif Passif
Devise Cours € Devise Cours €
Immobilisations 400 2,65 1 060 Capital (N–3) 250 2,50 625
Stocks 30 2,65 79,5 Réserves N–1 50 2,40 120
Créances 70 2,65 185,5 Résultat 60 2,60 156
Disponibilités 80 2,65 212 Écart de conversion 53
Provisions 40 2,65 106
Dettes 180 2,65 477
Total 580 1 537 Total 580 1 537
Les provisions ont été converties à 2,40 en N–1 et sont converties à 2,65 en N. L’écart est
inclus dans l’écart de conversion.
178
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Charges Produits
Devise Cours € Devise Cours €
Dotations aux amortissements 40 2,60 104 Produits 1 300 2,60 3 380
Variation des stocks N–1 25 2,60 65
Variation des stocks N – 30 2,60 – 78
Autres charges 1 205 2,60 3 133
Résultat 60 2,60 156
Total 1 300 3 380 Total 1 300 3 380
Remarque
Les cours à une date donnée peuvent être présentés de deux façons :
1 devise = X euros. La conversion se fait en multipliant le montant en devise par le cours.
1 euro = X devises. La conversion se fait en divisant le montant en devise par le cours.
Synthèse
La méthode retenue dépend du degré d’autonomie de la filiale dans son
fonctionnement.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
179
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
p i t re
ha
c
Compétences attendues
À l’issue de ce chapitre, l’étudiant devra maîtriser les notions, principes et
méthodes relatifs au cumul des comptes des sociétés consolidées selon la
méthode de consolidation retenue pour chacune d’entre elles.
Une fois les comptes des filiales retraités en fonction des règles du groupe, les résultats et
capitaux propres déterminés, les bilans et comptes de résultat sont sommés.
Les règles de sommation dépendent des droits financiers de la société mère dans les capi‑
taux propres des filiales et sous-filiales. Ces droits sont représentés par les pourcentages
d’intérêt.
Elles dépendent également des méthodes de consolidation applicables.
Cette étape, très simple, ne fait que très rarement l’objet de questions le jour de l’examen. Il
est important de l’avoir à l’esprit pour ne pas faire de confusion entre les opérations de pré‑
consolidation (incidence sur les capitaux propres d’une société) et les opérations de conso‑
lidation (incidence sur les capitaux propres du groupe).
À chaque méthode de consolidation correspond une règle de cumul des comptes :
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
∙ Intégration globale Cumul de la totalité des comptes
∙ Mise en équivalence
Intégration proportionnelle Cumul en fonction du pourcentage d’intérêt
∙ Pas de cumul
Les bilans et comptes de résultat retraités aux normes du groupe sont ajoutés les uns aux
autres pour ne former qu’un seul bilan et qu’un seul compte de résultat. À partir du cumul
des comptes, seul le résultat du groupe compte.
Remarque
Dans la pratique, pour suivre les opérations de consolidation, il est nécessaire de savoir à quelle
société appartient tel ou tel compte. Les numéros de comptes sont aménagés pour pouvoir faire
ce lien.
180
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
pi
h a t re
3.
c
Compétences attendues
À l’issue de ce chapitre, l’étudiant devra maîtriser les notions, principes
et méthodes relatifs à l’élimination des opérations intragroupes. L’étudiant
devra être en mesure de passer des écritures d’élimination relatives aux
opérations avec et sans incidence sur le résultat.
Attention, l’objectif de ce chapitre n’est pas de traiter de façon exhaustive
toutes les écritures d’élimination possibles, mais d’en comprendre les
principes.
focus
Pour ne conserver dans les comptes consolidés que les opérations réalisées avec des tiers,
il est nécessaire d’annuler toutes les opérations réalisées entre les sociétés d’un même
groupe.
Ces éliminations sont avec ou sans incidence sur le résultat du groupe. Le résultat de la
société qui a réalisé la marge ou la plus-value est modifié et la part des intérêts minoritaires
est constatée, si nécessaire.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
A. opérations concernées
Les opérations réalisées entre sociétés d’un même groupe ne doivent pas être incluses dans
les charges et les produits des comptes consolidés. De nombreuses opérations sont sans
incidence sur le résultat du groupe.
181
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Il s’agit principalement :
∙ des achats et des ventes de biens ou de services, ce qui conduit à éliminer également les
comptes fournisseurs et clients ;
∙ des prêts et emprunts : les intérêts reçus seront éliminés ainsi que les intérêts payés.
Il en sera de même pour les créances attachées à des participations et les dettes
correspondantes ;
∙ des comptes courants entre sociétés d’un même groupe.
Les engagements hors bilan présentés dans l’annexe excluent les engagements entre socié‑
tés du groupe.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
montants à éliminer.
Le rapprochement des comptes intragroupes peut mettre en évidence des écarts entre les
différentes comptabilités.
L’analyse des écarts est un travail qui ne nécessite pas une grande technicité et qui peut être
très long. C’est une des difficultés de la pratique de la consolidation. L’analyse des écarts et
l’identification des corrections passent par le pointage des écritures et quand les volumes
sont importants par les outils d’analyse et de comparaison des fichiers d’écritures.
Certains écarts sont justifiés : un règlement envoyé le 30/12 et reçu le 02/01, par exemple.
D’autres écarts correspondent à des erreurs :
∙ erreur de saisie du numéro de compte et la charge ou le produit n’apparaît pas dans le
compte des opérations intragroupes ;
∙ erreur de comptabilisation, un avoir est comptabilisé comme une facture, par exemple.
Le manuel de consolidation précise les règles de régularisation des écarts. La position du
vendeur est souvent retenue. Un seuil en dessous duquel l’origine des écarts n’est pas
recherchée est également fixé, en général.
182
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Méthodes de consolidation
D. exemples d’élimination
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
APPLICATION Nº46
Les opérations réalisées entre les sociétés du groupe concernent les sociétés A et B, sous
contrôle exclusif, ainsi que les sociétés C et D, sous contrôle conjoint.
Les opérations sont présentées dans le tableau ci-après :
Société A B C D
% d’intérêt 60 % 70 % 35 % 30 %
A vend à B Ventes : 300 Achats : 280
Client : 70 Fournisseur : 70
A vend à C Ventes : 500 Achats : 500
Client : 80 Fournisseur : 80
C prête à D Prêt : 200 Emprunt : 200
Prod. fin. : 40 Charges fin. : 40
183
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Analyse
Les transactions entre A et B sont éliminées en totalité : les deux sociétés sont sous contrôle
exclusif. Une erreur de comptabilisation est constatée dans les comptes de B, une série de
factures a été enregistrée dans un compte d’achat qui ne correspond pas aux opérations
intragroupes. L’élimination sera comptabilisée pour 300.
Les transactions entre A et C sont éliminées à hauteur du pourcentage d’intérêt dans C, ce
qui correspond aux montants retenus dans le cumul des comptes :
500 × 35 % = 175 ; 80 × 35 % = 28
Les transactions entre C et D, deux sociétés sous contrôle conjoint, sont éliminées suivant le
pourcentage d’intérêt le plus faible : 30 %
200 × 30 % = 60 ; 40 × 30 % = 12
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Fournisseur A 70 Ventes à B 300
Client B 70 Achats à A 300
Éliminations des opérations et comptes réciproques entre A et B
Fournisseur A 28 Ventes à C 175
Client C 28 Achats à A 175
Éliminations des opérations et comptes réciproques entre A et C
Prêts à D 60 Produits financiers 12
Emprunts à C 60 Charges financières 12
Éliminations des opérations et comptes réciproques entre C et D
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
APPLICATION Nº47
Les opérations réalisées entre les sociétés du groupe concernent les sociétés A (intégrée
globalement) et B (intégrée proportionnellement à 40 %).
La société A a une créance d’exploitation de 10 sur B. L’effet à recevoir de 10 a été remis à
l’escompte.
Les transactions entre A et B sont éliminées à hauteur du pourcentage d’intérêt dans B soit
40 %. Les effets à recevoir et les effets à payer sont à éliminer. Un concours bancaire courant
est substitué à l’effet remis à l’escompte.
Bilan
Débit Crédit
Fournisseur A 4
Concours bancaires courants 4
Éliminations des comptes réciproques entre A et B
184
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
A. opérations concernées
Dans certains cas, l’élimination des opérations internes va entraîner une augmentation ou
une diminution du résultat. C’est le cas principalement quand une société du groupe est
∙
l’intermédiaire avec un tiers hors du groupe.
Les titres de participation sont éliminés dans la dernière étape de la consolidation, les reve‑
nus liés à ces participations et les dépréciations doivent l’être également.
185
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
sont intégrés globalement.
Si les opérations ont été effectuées avec une entreprise intégrée
proportionnellement ou mise en équivalence, l’élimination s’effectue à la
hauteur du produit des pourcentages des deux participations (sous réserve
toutefois de la disponibilité des informations nécessaires). »
Ces règles sont récapitulées dans le tableau ci-après.
Méthodes de consolidation
Intégration
Intégration globale Mise en équivalence
proportionnelle
Intégration globale À 100 % Suivant le % d’intérêt Suivant le % d’intérêt
Suivant le % d’intérêt Suivant le produit
Intégration proportionnelle Suivant le % d’intérêt
le plus faible des participations
Suivant le produit Suivant le produit
Mise en équivalence Suivant le % d’intérêt
des participations des participations
186
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
III. Dividendes
Une distribution de dividendes correspond :
∙ à une diminution des capitaux propres, pour la société qui distribue ;
∙ à des produits financiers, pour la société qui les reçoit.
Les dividendes distribués sont prélevés sur des bénéfices antérieurs, déjà inclus dans le
résultat consolidé du groupe. Les bénéfices antérieurs sont constatés dans le compte de
réserves consolidées. Ce compte doit être reconstitué, comme si la distribution n’avait pas
été effectuée.
Les dividendes étant calculés en fonction du nombre d’actions détenues, c’est la totalité des
dividendes qui doit être éliminée, quelle que soit la méthode de consolidation retenue.
Suivant le régime des sociétés mères et filiales, les dividendes encaissés ne sont pas impo‑
sables, sauf une quote-part de frais et charges évaluée de façon forfaitaire à 5 % des divi‑
dendes versés.
La déduction des 95 % des dividendes et la charge d’impôt sur les 5 % ne sont pas remises
en cause au cours d’un exercice ultérieur. La différence est permanente, il n’y a pas d’impôt
différé.
APPLICATION Nº48
Élimination des dividendes
Société A B C
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Pourcentage d’intérêt 55 % 35 % 25 %
Méthode de consolidation Intégration globale Intégration proportionnelle Mise en équivalence
Bénéfice N–1 75 000 158 000 456 000
Dividendes reçus en N 41 250 55 300 114 000
Le total des dividendes encaissés est de 210 550 €, comptabilisés dans le compte « Revenus
des titres de participations ».
La totalité des dividendes doit être éliminée.
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Résultat consolidé 210 550 Revenus des participations 210 550
Réserves consolidées 210 550 Résultat global 210 550
Éliminations des dividendes intragroupes
187
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
APPLICATION Nº49
Élimination des dépréciations des participations
Écriture d’élimination
Les dépréciations des titres de participation sont éliminées en totalité quel que soit le pour‑
centage d’intérêt détenu. L’élimination des dépréciations augmente le résultat (dotations
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
enregistrées à la clôture de l’exercice) et/ou les réserves (dotations enregistrées à la clôture
d’exercices antérieurs).
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Dépréciation 34 000 Reprise dépréciation 7 000
Résultat consolidé 4 000 Dotation dépréciation 3 000
Réserves 38 000 Résultat global 4 000
Éliminations des dépréciations des titres de participation
188
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
A. objectifs de l’élimination
Les ventes entre sociétés d’un même groupe sont réalisées dans des conditions normales, la
société vendeuse réalise une marge sur ses ventes comme avec tous ses autres clients.
Tant que les produits n’ont pas quitté le groupe, aucun chiffre d’affaires ne doit être constaté
dans les comptes consolidés. Le chiffre d’affaires du groupe est composé uniquement des
ventes réalisées avec des tiers au groupe.
La valeur des produits en stock provenant d’une société du groupe et qui n’ont été ni
consommés ni revendus inclut une marge qualifiée d’interne qui ne doit pas être prise en
compte dans le résultat consolidé.
En général, la marge est calculée en pourcentage du coût de production. Connaissant le prix
de vente et le taux de marge, il est possible de retrouver le coût de production.
D’où :
Remarque
Dans les exercices, le calcul de la marge dépend des informations qui sont données.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
B. écritures d’élimination
L’élimination de la marge interne correspondant à des produits restant en stock à la clôture
modifie :
∙ la valeur des stocks de clôture : diminution ;
∙ la variation de stocks de l’exercice : augmentation de la charge ;
∙ le résultat ;
∙ IDA : constatation dans les comptes consolidés d’une charge fiscale non prise en compte
dans le résultat fiscal.
C. exemple d’élimination
des marges internes sur stock
Les sociétés A et B sont consolidées par intégration globale. La société A fabrique et vend à
la société B, grossiste, qui les commercialise à des professionnels.
189
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
A B Tiers
Les ventes à B du produit fabriqué par A au cours d’un exercice sont résumées dans le tableau
ci-après :
En fin d’exercice, la société B n’a pas vendu tous les produits achetés à la société A. Les pro‑
duits en stocks à la clôture sont évalués à 450. Il n’y avait pas de stock de produits A à l’ou‑
verture de l’exercice.
La marge incluse dans la valeur des produits A dans les stocks de la société B doit être annu‑
lée, pour ne conserver que le coût de production.
Marge : 450/1,25 × 0,25 = 90
Coût de production : 450 – 90 = 360
IDA : 90 × 33,1/3 % = 30
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Ventes à B 1 000
Achat des produits A 1 000
Élimination de la vente intragroupe de A à B
Impôt différé actif 30 Variation de stock 90
Résultat A 60 Charge d’impôt 30
Stocks 90 Résultat global 60
Élimination de la marge sur les produits A en stock
Les produits en stocks à la clôture N sont vendus en N+1. La totalité de la marge sur ces pro‑
duits est constatée dans les comptes N+1.
Dans le compte de variation de stock de la société B, les produits A sont valorisés à 450,
marge comprise. Pour les comptes consolidés, ils doivent être valorisés au coût de pro
duction, soit 360. La marge réalisée par A est constatée par une diminution des charges
et la marge réalisée par B est déjà constatée dans les comptes individuels.
190
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Résultat A 60 Résultat global 60
Réserves A 60 Charge d’impôt 30
Variation de stock 90
Constatation de la marge sur les produits A en stock en N
transaction avec un tiers peut ne jamais avoir lieu ou être une cession.
Pour les contrats à long terme comptabilisés à l’achèvement, les éliminations concernent :
∙ les produits destinés à la vente qui restent en stock. L’élimination est identique à celle de
la marge sur stock ;
∙ les immobilisations utilisées par une société du groupe, une fois mise en service.
Rappelons qu’en normes IFRS, on ne parle pas de contrats à long terme, mais de contrats de
construction.
Quel que soit l’objet du contrat, l’impôt différé est pris en compte.
191
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
∙ diminuer le résultat et/ou les réserves (si le contrat concerne plusieurs exercices) ;
∙ IDA : constatation dans les comptes consolidés d’une charge fiscale non prise en compte
dans le résultat fiscal.
À partir de la fin du contrat et de la mise en service, l’élimination du résultat interne consiste à :
∙ réduire la valeur de l’immobilisation et des amortissements ;
∙ augmenter le résultat et les réserves ;
∙ reprendre l’IDA.
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Acompte reçu 1 000
Acompte versé 1 000
Élimination de l’acompte sur le contrat à long terme
Immobilisation en cours 1 620 Ventes 1 800
Résultat A 180 Production immobilisée 1 620
Facture à établir 1 800 Résultat global 180
Élimination du résultat interne sur le contrat à long terme, constatation de la production immobilisée
Impôt différé actif 60 Résultat global 60
Résultat A 60 Charge d’impôt 60
Impôt différé sur l’élimination du résultat interne du contrat à long terme
192
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
B. exemple d’élimination
APPLICATION Nº50
Les sociétés A et B sont consolidées par intégration globale.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
La société A a acquis un camion le 01/01/N pour une valeur de 45 000 €. Ce matériel est
amorti sur 5 ans.
La société A cède le camion à la société B, le 30/06/N+3, pour une valeur de 15 000 €. La
société B l’amortit sur 3 ans.
Analyse
193
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Après le cumul des comptes, le matériel de transport apparaît pour la valeur de 15 000 €, la
dotation aux amortissements de l’exercice est le cumul des dotations comptabilisées dans
les comptes des deux sociétés.
Pour retrouver dans les comptes cette situation initiale, il faut les compléter de la façon
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
suivante :
Montants à comptabiliser
194
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Matériel de transport 30 000 Dotation amort. 2 000
Amortissements cumulés 33 500 PCEAC 15 000
Impôt différé actif 1 167 VCEAC 13 500
Résultat A 2 333 Charge d’impôt 1 167
Résultat global 2 333
Élimination de la cession d’immobilisation
Bilan Gestion
Débit Crédit Débit Crédit
Matériel de transport 30 000 Dotation amort. 4 000
Amortissements cumulés 37 500 Charge d’impôt 1 333
Impôt différé actif 2 500 Résultat global 2 667
Résultat A 2 667
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Réserves A 2 333
Reprise de l’élimination de la cession d’immobilisation N–1 et complément d’amortissement
Synthèse
Les comptes consolidés ne doivent comprendre que les opérations réalisées
avec des tiers au groupe. Toutes les opérations entre sociétés d’un même groupe
doivent donc être éliminées.
Certaines opérations sont sans incidence sur le résultat du groupe, tandis que
d’autres n’aboutissent pas immédiatement à une transaction avec un tiers au
groupe. Dans ces cas-là, l’élimination a une incidence sur le résultat du groupe
et un impôt différé doit être constaté.
L’élimination des dividendes intragroupes et des dépréciations des titres
de participation, qui ne sont pas liés aux activités des sociétés du groupe,
n’entraîne pas d’impôt différé.
L’élimination des opérations intragroupes doit tenir compte des montants
retenus dans le cumul des comptes.
195
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
pi
h a t re
4.
c
Compétences attendues
À l’issue de ce chapitre, l’étudiant devra savoir établir le tableau de
répartition des capitaux propres. Il devra, par ailleurs, savoir établir des
états financiers consolidés après avoir évalué le montant des réserves et du
résultat consolidés après élimination des titres de participation.
focus
Après le cumul des comptes dans les comptes de bilan, on trouve :
Titres de participation = quote-part du capital = quote-part de l’actif net
On a donc trois éléments qui représentent la même chose.
L’objectif étant de présenter les comptes comme s’il s’agissait d’une seule entreprise, il faut
conserver l’actif net. Il faut donc éliminer les titres de participation et la quote-part de
capital.
Les modalités d’élimination des titres de participation dépendent de la méthode de conso‑
lidation applicable :
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
∙ intégration globale : la totalité des comptes ont été cumulés, après élimination des titres
de participation il reste la part revenant aux actionnaires hors groupe : les intérêts mino‑
ritaires ;
∙ intégration proportionnelle : seule la part du groupe a été cumulée, l’élimination est
totale ;
∙ mise en équivalence : pas de cumul des comptes, donc pas d’élimination.
I. Principe général
Quand les titres ont été souscrits à la création de la filiale, les titres de participation repré‑
sentent exactement la quote-part du capital qui revient à la société dominante. Les résultats
de la filiale ont été totalement réalisés sous le contrôle du groupe. Ces résultats doivent être
inclus dans le résultat consolidé. À une date donnée, les réserves (résultats antérieurs non
distribués) appartiennent également au groupe, ils sont inclus dans les réserves consolidées.
196
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
En intégration proportionnelle, seule la part du groupe est reprise dans le cumul des
comptes : tout appartient au groupe.
En intégration globale la totalité des comptes sont cumulés, il faut isoler la part des action‑
naires minoritaires.
Pour la mise en équivalence, c’est la valeur des titres de participation qui est modifiée.
Convention de présentation
Dans tous les cas traités, les opérations sont d’abord présentées sous forme de tableau :
débit en + et crédit en −, puis sous forme de journal.
APPLICATION Nº51
Souscription de 80 % des actions en N
Méthode de consolidation
Analyse
197
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Écritures à comptabiliser
La part des actionnaires minoritaires : 20 % du capital et du résultat de ROSE, soit un total de 180.
Le capital du sous-groupe MAUVE/ROSE qui est le capital de la société MAUVE, société dominante.
Le résultat du sous-groupe qui est le résultat de la société MAUVE + 80 % du résultat de ROSE.
Le reclassement du résultat de la société MAUVE en résultat consolidé.
rappel
Convention de présentation
Les opérations sont d’abord présentées sous forme de tableau : débit en + et crédit en −,
puis sous forme de journal.
Bilan consolidé
Écritures
Bilan 31/12/N MAUVE ROSE Bilan consolidé
de consolidation
Immobilisations 6 000 1 000 7 000
Titres de participations 640 – 640
Créances 2 500 400 2 900
Disponibilités 600 150 750
Total Actif 9 740 1 550 – 640 10 650
Capital 5 500 800 – 800 5 500
Réserves 350 350
Résultat 200 100 – 20 280
Intérêts minoritaires 160 + 20 180
Dettes 3 690 650 4 340
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Total Passif 9 740 1 550 – 640 10 650
Écritures de consolidation
Bilan
Débit Crédit
Capital ROSE 800
Titres de participation 640
Intérêts minoritaires 160
Élimination des titres et partage du capital ROSE
Résultat ROSE 100
Résultat consolidé 80
Intérêts minoritaires 20
Partage du résultat ROSE
Résultat MAUVE 200
Résultat consolidé 200
Reclassement résultat MAUVE
198
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
APPLICATION Nº52
Souscription de 60 % des actions en N–3
Méthode de consolidation
Analyse
Écritures à comptabiliser
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
199
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Bilan consolidé
Écritures
Bilan 31/12/N BLEU VERT Bilan consolidé
de consolidation
Immobilisations 2 000 1 500 3 500
Titres de participations 600 – 600
Créances 800 150 950
Disponibilités 300 180 480
Total Actif 3 700 1 830 – 600 4 930
Capital 2 500 1 000 – 1 000 2 500
Réserves 270 190 – 76 384
Résultat 240 150 – 60 330
Intérêts minoritaires 400 + 76 + 60 536
Dettes 690 490 1 180
Total Passif 3 700 1 830 – 600 4 930
Écritures de consolidation
Bilan
Débit Crédit
Capital VERT 1 000
Titres de participation 600
Intérêts minoritaires 400
Élimination des titres et partage du capital VERT
Réserves VERT 190
Réserves consolidées 114
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Intérêts minoritaires 76
Partage des réserves VERT
Résultat VERT 150
Résultat consolidé 90
Intérêts minoritaires 60
Partage du résultat VERT
Résultat BLEU 240
Résultat consolidé 240
Reclassement résultat BLEU
De la même façon, les réserves de la société BLEU doivent être reclassées dans le compte de
réserves consolidées.
200
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
APPLICATION Nº53
Souscription de 30 % des actions en N–5
Le 15/10/N–5, la société GRIS et deux autres sociétés ont créé la société PERLE. La société
GRIS a souscrit 30 % des actions. Un contrat précise que les décisions doivent être prises à
l’unanimité et la conduite à tenir en cas de désaccords.
Méthode de consolidation
Analyse
Écritures à comptabiliser
201
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Bilan consolidé
Écritures
Bilan 31/12/N GRIS PERLE 30 % PERLE Bilan consolidé
de consolidation
Immobilisations 5 000 1 800 540 5 540
Titres de
720 – 720
participations
Créances 2 800 1 300 390 3 190
Disponibilités 1 200 900 270 1 470
Total Actif 9 720 4 000 1 200 – 720 10 200
Capital 3 000 2 400 720 – 720 3 000
Réserves 4 500 400 120 4 620
Résultat 700 100 30 730
Dettes 1 520 1 100 330 1 850
Total Passif 9 720 4 000 1 200 – 720 10 200
Écritures de consolidation
Bilan
Débit Crédit
Capital PERLE 720
Titres de participation 720
Élimination des titres et du capital PERLE
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
APPLICATION Nº54
Souscription de 25 % des actions en N–1
La société NOIR a souscrit 25 % des actions de la société ÉBÈNE le 01/05/N–10, pour 500.
La participation est restée inchangée.
Les capitaux propres de la société ÉBÈNE au 31/12/N se présentent de la façon suivante :
Capital 2 000
Réserves 1 800
Résultat 600
Total capitaux propres 4 400
202
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Méthode de consolidation
Analyse
Écritures à comptabiliser
Le poste « titres de participation » est remplacé par le poste « titres mis en équivalence ».
Les réserves consolidées augmentent de : 1 800 × 25 % = 450
Le résultat consolidé augmente de : 600 × 25 % = 150
Écritures de consolidation
Bilan
Débit Crédit
Titres mis en équivalence 1 100
Titres de participation 500
Réserves consolidées 450
Résultat consolidé 150
Titres ÉBÈNE mis en équivalence
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Synthèse
Quand une société est incluse dans le périmètre de consolidation dès sa
création, les titres de participation représentent la quote-part de capital qui
revient à la société dominante.
Les augmentations de la valeur des capitaux propres correspondent aux
résultats des opérations effectuées sous le contrôle du groupe.
Ces augmentations se retrouvent dans les réserves et le résultat consolidés et,
dans le cas de l’intégration globale, dans les intérêts minoritaires pour la part
revenant aux actionnaires hors groupe.
203
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
p i t re
ha
5.
c
Compétences attendues
À l’issue de ce chapitre, l’étudiant devra être en mesure d’évaluer et de traiter
des variations de périmètre dans le cadre du processus de consolidation,
à la fois en règlement CRC 99‑02 et en normes IAS/IFRS. L’étudiant
devra notamment maîtriser le calcul du coût d’acquisition des titres de
participation, des écarts d’évaluation et d’acquisition (ou goodwill).
Lors de la prise de contrôle d’une société par l’acquisition d’actions, avant de procéder à
l’élimination des titres de participation et au partage des capitaux propres, il faut déterminer
et analyser :
∙ le coût d’acquisition des titres (prise en compte des frais accessoires nets d’impôts) ;
∙ la valeur de la société contrôlée : comment a-t-elle été déterminée lors de l’acquisition ? ;
∙ la composition des capitaux propres : à la date de prise de contrôle et comment ils ont
évolué depuis l’acquisition des titres.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
I. Coût d’acquisition des titres
204
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
[…] Le coût d’acquisition des titres inclut les coûts directs, nets de
l’économie d’impôts correspondante (droits d’enregistrement, honoraires
versés aux consultants et experts externes participant à l’opération, à
l’exception des frais d’émission de titres qui sont imputables nets d’impôts
sur les capitaux propres). »
Il faut relever qu’en normes IFRS (IFRS 3), la notion de coût de regroupement a disparu et
que les coûts annexes à l’acquisition sont comptabilisés en charges de l’exercice. Ils ne parti‑
cipent donc pas à la formation du coût d’acquisition des titres.
205
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
D. comptabilisation de l’élimination des titres
et du partage des capitaux propres
Les écritures de consolidation ont pour objet de remplacer les titres de participation par :
∙ les actifs et passifs identifiables, net d’impôt ;
∙ les écarts d’évaluation ;
∙ l’écart d’acquisition.
En conséquence :
∙ les capitaux propres de la filiale sont éliminés ;
∙ les intérêts minoritaires (en cas d’intégration globale) sont évalués.
206
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Bilan
Débit Crédit
Écart d’acquisition X
Écarts d’évaluation X
Impôt différé X
Capitaux propres filiale X
Réserves consolidées X
Résultat consolidé X
Titres de participation X
Intérêts minoritaires X
Élimination des titres Filiale et partage capitaux propres
Il faut de plus comptabiliser les amortissements des écarts d’évaluation, les reprises de l’im‑
pôt différé, l’amortissement de l’écart d’acquisition.
Mais compte tenu du nombre de comptes qui peuvent être mouvementés, il est très sou‑
vent impossible de ne passer qu’une seule écriture.
Cette étape est alors scindée en plusieurs écritures :
∙ comptabilisation des écarts d’évaluation ;
∙ comptabilisation de l’écart d’acquisition ;
∙ élimination des titres de participation et partage des capitaux propres.
Se pose alors la question du compte de contrepartie. Deux solutions équivalentes sont pos‑
sibles (vous pouvez utiliser l’une ou l’autre indifféremment) :
∙ utiliser le compte « Titre de participation » : ce qui revient à décomposer la valeur
des titres de participation suivant l’analyse présentée ci-avant. Le compte « Titre de
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
APPLICATION Nº55
Exemple d’écritures, l’année de prise de contrôle de 80 % des actions
Titres de participation
207
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Approche par les titres de participation : les titres sont bien soldés (500 + 600 + 1 300
= 2 400) et les intérêts minoritaires sont de 475 (150 + 325).
Approche par les réserves : les titres sont bien soldés (500 + 1 900 = 2 400) et les intérêts
minoritaires sont de 475.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
A. définition de l’écart d’évaluation
L’écart d’évaluation correspond à la différence entre la valeur comptable et la valeur à la date
de prise de contrôle : plus ou moins-values latentes, éléments non comptabilisés.
L’écart d’évaluation est déterminé pour tous les actifs et passifs identifiables en fonction des
règles d’évaluation retenues dans le règlement CRC 99‑02 (ou les normes IFRS).
209
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
PCG, article 211‑5
« Une immobilisation incorporelle est identifiable :
• si elle est séparable des activités de l’entité, c’est-à-dire susceptible
d’être vendue, transférée, louée ou échangée de manière isolée ou avec
un contrat, un autre actif ou passif ;
• ou si elle résulte d’un droit légal ou contractuel même si ce droit n’est
pas transférable ou séparable de l’entité ou des autres droits et
obligations. »
L’article 311‑1 du PCG (reclassé à l’art. 212‑1) est relatif aux conditions à remplir pour qu’un
actif soit comptabilisé : avantages économiques futurs, coût ou valeur fiable.
Les actifs et passifs identifiables sont valorisés à la date de prise de contrôle et, sauf ajuste‑
ment dans le délai prévu, ces valeurs sont les nouvelles valeurs brutes. Elles restent inchan‑
gées tant que la société reste incluse dans le périmètre de consolidation.
Ainsi, l’écart d’évaluation se calcule toujours à la date de prise de contrôle.
210
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
211
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
[…] Les droits des minoritaires sont calculés sur la base de l’actif net
réévalué de l’entreprise acquise. »
Les normes IFRS parlent uniquement de juste valeur en la matière (à l’exception des cas par‑
ticuliers mentionnés ci-avant). Rappelons que la juste valeur est, d’après la norme IFRS 13,
« le prix qui serait reçu pour vendre un actif ou payé pour transférer un passif lors d’une
transaction ordonnée entre des intervenants du marché à la date d’évaluation ».
Cette évaluation doit se faire selon l’utilisation optimale de l’actif ou du passif, qui n’est pas
nécessairement celle de l’entité évaluant, et sur le marché le plus avantageux ou principal.
212
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
différés passifs sur les écarts portant sur les actifs incorporels ne pouvant être cédés de
manière séparée de l’entreprise acquise et généralement non amortis (ex. : les marques,
etc.). Cette exception n’existe pas en normes IFRS. En dehors de ce cas particulier, il n’y a
pas de différence significative entre le règlement CRC 99‑02 et les normes IFRS à ce sujet.
y compris ceux qui ne seraient pas inscrits dans les comptes sociaux des
entités consolidées, font l’objet d’une évaluation.
‒ La valeur d’utilité des immobilisations incorporelles correspond à leur
valeur de marché lorsqu’il existe un marché actif pour des biens
similaires. Par marché actif, on entend un marché sur lequel
s’échangent régulièrement à des prix connus des biens de nature
homogène. En l’absence de marché actif, on retient la valeur d’utilité
de l’immobilisation incorporelle en se référant notamment à la
pratique du secteur concerné. […]
• Immobilisations corporelles : leur valeur d’utilité correspond à la valeur
de marché pour les biens banalisés (notamment, les terrains et
constructions non industriels) ou à leur valeur de remplacement nette
pour les biens spécifiques à l’exploitation. Dans ce dernier cas, on
recherche la valeur à neuf d’un bien équivalent en tenant compte de
l’usage que l’entreprise consolidante compte en faire. De cette valeur, on
retranche l’amortissement correspondant à la durée de vie utile écoulée
pour obtenir la valeur de remplacement nette. Cette valeur de
213
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
produit en cours de production est valorisé sur ces mêmes bases
diminuées des coûts de production restant à encourir et de la marge
additionnelle du producteur. Pour les contrats à long terme ou de service
en cours, la marge correspondant à l’état d’avancement des contrats est
ainsi incluse dans la valeur d’entrée des encours. Enfin, une matière
première est valorisée à son coût de remplacement. Ainsi, seules les
marges normales de l’activité de production restant à effectuer et de
l’activité de commercialisation contribuent aux résultats dégagés par
l’entreprise consolidante sur les produits acquis.
• Prêts et créances – dettes : leur valeur d’entrée est déterminée par
actualisation des valeurs dues à l’échéance, au taux constaté sur le
marché financier approprié à la date d’acquisition, si l’incidence de cette
actualisation est significative. Cette règle s’applique, par exemple, dans
le cas où les prêts ou créances ne sont pas productifs d’un intérêt
correspondant aux conditions normales du marché à la date de prise de
contrôle.
• Titres de placement : ils sont valorisés à leur valeur de réalisation (cours
de Bourse, s’il s’agit de titres cotés), nette des frais de cession.
214
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
215
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
A. définition
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
goodwill partiel, identique à l’écart d’acquisition selon le règlement CRC 99‑02 ;
∙ si la participation ne donnant pas le contrôle est valorisée à sa juste valeur, alors on
obtiendra un goodwill complet. Cette notion de goodwill complet n’existe pas en
CRC 99‑02.
APPLICATION Nº56
La société F acquiert 75 % des titres (soit 750 000 actions) de la société G pour un montant
de 15 000 k€. À cette date, l’action de la société G était cotée 18 €.
La société G est propriétaire d’actifs évalués globalement 40 000 k€, pour une valeur comptable
de 31 000 k€. Les passifs sont évalués quant à eux à leur valeur comptable de 21 000 k€.
L’actif net comptable de la société est de : 31 000 – 21 000 = 10 000 k€
La plus-value sur les actifs est de 40 000 – 31 000 = 9 000 k€, supportant un impôt latent de
3 000 k€. La plus-value nette est donc de 6 000 k€. Cette plus-value revient à F à hauteur de
4 500 k€, aux détenteurs de la participation ne donnant pas le contrôle pour le solde.
L’actif net réévalué de la société G est donc de : 10 000 + 9 000 – 3 000 = 16 000 k€
216
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Goodwill partiel
Participation ne donnant
Groupe F
pas le contrôle
Contrepartie transférée 15 000
Valeur de la participation ne donnant pas le contrôle 16 000 × 25 % = 4 000
Total 19 000
Actif net réévalué 16 000
Goodwill partiel 3 000
Goodwill complet
Dans le cas du goodwill complet, la participation ne donnant pas le contrôle est évaluée à sa
juste valeur. La valeur boursière est un bon indicateur de celle-ci, puisqu’elle correspond à la
valeur d’une participation minoritaire (le cours de Bourse n’inclut pas de prime de contrôle).
Le groupe F détenant 750 000 actions sur un total de 1 000 000, cette participation minori‑
taire vaut 250 000 actions × 18 € = 4 500 k€.
Participation ne donnant
Groupe F
pas le contrôle
Contrepartie transférée 15 000
Valeur de la participation ne donnant pas le contrôle 18 × 250 000 = 4 500 k€
Total 19 500
Actif net réévalué 16 000
Goodwill complet 3 500
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
La différence entre le goodwill partiel et le goodwill complet s’élève donc à 500 k€, elle cor‑
respond à la différence entre la juste valeur de la participation ne donnant pas le contrôle
(4 500 k€) et la valeur de la quote-part de l’actif net revenant à ces actionnaires minoritaires
(4 000 k€). Le goodwill complet comporte donc une part de goodwill revenant à la participa‑
tion ne donnant pas le contrôle.
217
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Lorsqu’il n’y a pas de limite prévisible à la durée pendant laquelle l’écart d’acquisition pro
curera des avantages économiques au groupe, alors l’écart d'acquisition n’est pas amorti.
Lorsqu’il existe, lors de l’acquisition, une limite prévisible à sa durée d’utilisation, l’écart
d’acquisition est amorti linéairement sur cette durée, ou sur 10 ans si elle ne peut être
déterminée de manière fiable. Toute modification significative de la durée d’utilisation de
l’écart d’acquisition est traitée de manière prospective.
L’entité doit apprécier, à chaque clôture des comptes, s’il existe un indice montrant que
l’écart d’acquisition a pu perdre de sa valeur.
Lorsqu’il existe un indice de perte de valeur, un test de dépréciation est effectué : la valeur
nette comptable de l’écart d’acquisition est comparée à sa valeur actuelle.
Si sa valeur actuelle devient inférieure à sa valeur nette comptable, cette dernière est rame‑
née à la valeur actuelle par le biais d’une dépréciation.
Lorsque la durée d’utilisation de l’écart d’acquisition est non limitée, le test de dépréciation
est réalisé au moins une fois par exercice, qu’il existe ou non un indice de perte de valeur.
Les dépréciations comptabilisées ne sont jamais reprises.
En cas d’amortissements et de dépréciations, la nouvelle base amortissable de l’écart sur la
durée résiduelle correspond à la valeur de l’écart nette des amortissements et dépréciations
cumulés.
Durée d’utilisation
de l’écart d’acquisition positif
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Pas de durée d’utilisation Durée d’utilisation
limite prévisible limite prévisible
218
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Remarque
Sort des parts de marché (règlement ANC n° 2015‑07)
Les parts de marché doivent être reclassées en écart d’acquisition dans le bilan d’ouverture de
première application en prenant en compte l’impact éventuel sur les intérêts minoritaires. Ensuite,
elles seront amorties ou non en fonction de l’analyse effectuée par l’entreprise.
219
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Avant de comptabiliser tout profit, il faut s’assurer de la réalité des actifs et passifs repris, et
de la valeur qui leur a été attribuée. L’objectif est de s’assurer que toutes les informations
disponibles à la date d’acquisition sont bien prises en compte dans l’évaluation.
Une fois cette vérification effectuée, l’écart d’acquisition négatif doit être comptabilisé en
résultat à la date d’acquisition.
APPLICATION Nº57
Écart d’acquisition positif en règlement CRC 99‑02
À la valeur comptable de la société CARMIN, il convient d’ajouter une plus-value latente sur
un terrain de 600 et sur une construction de 900. La durée d’amortissement résiduelle de
cette construction est de 10 ans.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
L’écart d’acquisition est amorti sur 5 ans.
Méthode de consolidation
ROUGE CARMIN
Immobilisations 5 000 3 400
Titres de participation 3 000
Créances 440 1 100
Disponibilités 260 100
Total Actif 8 700 4 600
Capital 4 100 1 600
Réserves 1 700 1 800
Résultat 500 450
Dettes 2 400 750
Total Passif 8 700 4 600
220
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Analyse
1. Détermination de l’écart d’évaluation et de l’écart d’acquisition à la date de prise de
contrôle
Les écarts d’évaluation et l’écart d’acquisition sont déterminés à la date de prise de contrôle.
Quelle que soit la date de clôture, il faut se remettre à la date de prise de contrôle pour cal‑
culer les écarts.
À la date de prise de contrôle, le plus souvent en cours d’exercice, il faut inclure dans les
capitaux propres la part de résultat réalisée depuis le début de l’exercice, qui appartient aux
anciens actionnaires.
À la date de clôture, le résultat réalisé depuis l’entrée dans le périmètre de consolidation est
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
221
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Bilan consolidé
Écritures de consolidation
Bilan
Bilan 31/12/N ROUGE CARMIN Titres
Autres consolidé
participation
Écart d’acquisition 240 – 24 216
Immobilisations 5 000 3 400 1 500 – 45 9 855
Titres de participations 3 000 – 3 000
Créances 440 1 100 1 540
Disponibilités 260 100 360
Total Actif 8 700 4 600 – 1 260 – 69 11 971
Capital 4 100 1 600 – 1 600 4 100
Réserves 1 700 1 800 – 1 800 1 700
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Résultat 500 450 – 200 – 100 – 24 – 18 608
Intérêts minoritaires 1 840 + 100 – 12 1 928
Dettes 2 400 750 3 150
Impôt différé passif 500 – 15 485
Total Passif 8 700 4 600 – 1 260 – 69 11 971
222
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Écritures de consolidation
Bilan
Débit Crédit
Terrain 600
Construction 900
Impôt différé 500
Titres de participation 600
Intérêts minoritaires 400
Écarts d’évaluation CARMIN
Écart d’acquisition 240
Titres de participation 240
Écarts d’acquisition CARMIN
Capital CARMIN 1 600
Réserves CARMIN 1 800
Résultat CARMIN 200
Titres de participation 2 160
Intérêts minoritaires 1 440
Partage des capitaux propres CARMIN, à la date de prise de contrôle
Résultat CARMIN 250
Résultat consolidé 150
Intérêts minoritaires 100
Partage du résultat CARMIN, depuis la prise de contrôle
Amortissement construction 45
Impôt différé passif 15
Résultat consolidé 18
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Intérêts minoritaires 12
Amortissement de l’écart d’évaluation et reprise impôt différé
Amortissement écart d’acquisition 24
Résultat consolidé 24
Amortissement de l’écart d’acquisition
223
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
APPLICATION Nº58
Écart d’acquisition positif en IFRS
L’énoncé reste le même que celui de l’application 57, mais le dispositif IFRS (IFRS 3) est
maintenant appliqué. Le goodwill n’est donc pas amorti.
On vous indique par ailleurs que la valeur de marché de la société est de 4 800 k€ (hors
prime de contrôle).
Méthode de consolidation
ROUGE CARMIN
Immobilisations 5 000 3 400
Titres de participation 3 000
Créances 440 1 100
Disponibilités 260 100
Total Actif 8 700 4 600
Capital 4 100 1 600
Réserves 1 700 1 800
Résultat 500 450
Dettes 2 400 750
Total Passif 8 700 4 600
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Analyse
1. Détermination de l’écart d’évaluation et de l’écart d’acquisition à la date de prise de
contrôle
Les écarts d’évaluation et le goodwill sont déterminés à la date de prise de contrôle. Quelle
que soit la date de clôture, il faut se remettre à la date de prise de contrôle pour calculer les
écarts.
À la date de prise de contrôle, le plus souvent en cours d’exercice, il faut inclure dans les
capitaux propres la part de résultat réalisée depuis le début de l’exercice, qui appartient aux
anciens actionnaires.
Nous allons calculer le goodwill complet (le cas du goodwill partiel est similaire aux traite‑
ments présentés en règlement CRC 99‑02, à l’exception de l’amortissement qui ne serait pas
pratiqué en normes IFRS).
224
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
À la date de clôture, le résultat réalisé depuis l’entrée dans le périmètre de consolidation est
partagé entre le groupe et la participation ne donnant pas le contrôle.
L’écart d’évaluation des biens amortissables doit être amorti sur la durée d’amortissement
résiduelle. L’IDP est repris en fonction de ces amortissements. L’écart d’évaluation est
comptabilisé pour la totalité de sa valeur, l’amortissement doit donc être réparti entre part
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
225
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Bilan consolidé
Écritures de consolidation
Bilan
Bilan 31/12/N ROUGE CARMIN Titres
Autres consolidé
participation
Écart d’acquisition 240 – 24 216
Immobilisations 5 000 3 400 1 500 – 45 9 855
Titres de participations 3 000 – 3 000
Créances 440 1 100 1 540
Disponibilités 260 100 360
Total Actif 8 700 4 600 – 1 260 – 69 11 971
Capital 4 100 1 600 – 1 600 4 100
Réserves 1 700 1 800 – 1 800 1 700
Résultat 500 450 – 200 – 100 – 24 – 18 608
Intérêts minoritaires 1 840 + 100 – 12 1 928
Dettes 2 400 750 3 150
Impôt différé passif 500 – 15 485
Total Passif 8 700 14 600 – 1 260 – 69 11 971
Écritures de consolidation
Bilan
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Débit Crédit
Terrain 600
Construction 900
Impôt différé 500
Titres de participation 600
Participation ne donnant pas le contrôle 400
Écarts d’évaluation CARMIN
Goodwill 320
Titres de participation 240
Participation ne donnant pas le contrôle 80
Écarts d’acquisition CARMIN
Capital CARMIN 1 600
Réserves CARMIN 1 800
Résultat CARMIN 200
Titres de participation 2 160
Participation ne donnant pas le contrôle 1 440
Partage des capitaux propres CARMIN, à la date de prise de contrôle
226
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Bilan
Débit Crédit
Résultat CARMIN 250
Résultat consolidé 150
Participation ne donnant pas le contrôle 100
Partage du résultat CARMIN, depuis la prise de contrôle
Amortissement construction 45
Impôt différé passif 15
Résultat consolidé 18
Participation ne donnant pas le contrôle 12
Amortissement de l’écart d’évaluation et reprise impôt différé
APPLICATION Nº59
Écart d’acquisition négatif en règlement CRC 99-02
La société VIOLET a acquis 55 % des titres de la société POURPRE le 01/01/N–1, pour une
valeur de 800. Son objectif était la possibilité d’intégrer dans ses propres produits, un logi‑
ciel développé par la société POURPRE.
À la date de la prise de contrôle, les capitaux propres se présentaient ainsi :
01/01/N–1
Capital 1 400
Réserves 600
Total des capitaux propres 2 000
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Méthode de consolidation
227
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
VIOLET POURPRE
Immobilisations 6 000 1 210
Titres de participation 800
Créances 1 100 1 310
Disponibilités 640 60
Total Actif 8 540 2 580
Capital 6 000 1 400
Réserves 300 620
Résultat 400 – 40
Dettes 1 840 600
Total Passif 8 540 2 580
Analyse
1. Détermination de l’écart d’évaluation et de l’écart d’acquisition à la date de prise de
contrôle
Détail écart
Total Part VIOLET Part IM
d’évaluation
55 % 45 %
Titres de participation (1) 800
Capitaux propres 2 000 1 100 900
Écart d’évaluation 100 55 45
Matériel 150
Impôt différé passif – 50
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Valeur Société POURPRE (2) 2 100 1 155 945
Écart d’acquisition (1) – (2) – 355
L’écart d’acquisition est négatif. La détermination de l’écart d’évaluation doit être revue.
Si la plus-value latente sur l’actif incorporel a été déterminée par rapport à un marché actif,
elle est maintenue.
S’il n’y a pas de marché actif pour ce type de matériel, la plus-value latente ne doit pas être
comptabilisée, car elle augmente l’écart d’acquisition négatif.
Retenons cette 2e hypothèse : l’écart d’acquisition reste négatif : 800 – 1 100 = − 300
L’écart d’acquisition négatif est constaté en provision. Il est repris au même rythme qu’un
écart d’acquisition positif.
228
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
À la date de clôture, le résultat réalisé depuis l’entrée dans le périmètre de consolidation est
partagé entre le groupe et les actionnaires minoritaires.
Bilan consolidé
Écritures de consolidation
Bilan
Bilan 31/12/N VIOLET POURPRE Titres
Autres consolidé
participation
Immobilisations 6 000 1 210 7 210
Titres de participations 800 – 800
Créances 1 100 1 310 2 410
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Les autres écritures de consolidation concernent la répartition des réserves après l’entrée
dans le périmètre de consolidation (9) ; la répartition du résultat de l’exercice (18) ; les
reprises de provision (75).
229
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Écritures de consolidation
Bilan
Débit Crédit
Titres de participation 300
Provision 300
Écart d’acquisition négatif POURPRE constaté en provision
Capital POURPRE 1 400
Réserves POURPRE 600
Titres de participation 1 100
Intérêts minoritaires 900
Partage des capitaux propres POURPRE, à la date de prise de contrôle
Réserves POURPRE 20
Réserves consolidées 11
Intérêts minoritaires 9
Partage des réserves POURPRE, depuis la prise de contrôle
Résultat consolidé 22
Intérêts minoritaires 18
Résultat POURPRE 40
Partage du résultat POURPRE
Provision 150
Réserves consolidées 75
Résultat consolidé 75
Reprise de la provision écart d’acquisition négatif
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
V. Élimination des titres dans le cas
de l’intégration proportionnelle
APPLICATION Nº60
Écart d’acquisition négatif
230
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
31/05/N
Capital 600
Réserves 800
Résultat (du 01/01/N au 31/05/N) 100
Total des capitaux propres 1 500
Méthode de consolidation
Analyse
1. Détermination de l’écart d’évaluation et de l’écart d’acquisition à la date de prise de
contrôle
231
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
On considère que la marque commerciale ne peut pas être cédée en dehors d’une cession
de la société elle-même, elle n’est pas séparable. C’est pourquoi, il n’y a pas d’impôt différé
à prendre en compte.
Sauf situation particulière, il n’est pas possible de déterminer la durée d’utilisation de la
marque commerciale, elle n’est pas amortie. Un test de dépréciation doit être effectué à
chaque clôture pour s’assurer de la valeur d’inventaire de cette marque. En l’absence de
données particulières, la marque commerciale n’est ni amortie ni dépréciée. La valeur de la
marque est inchangée.
31/05/N
Résultat JAUNE 700
Résultat PAILLE (après prise de contrôle) (280 – 100) × 35 % = 63
Amortissement de l’écart d’acquisition 130/5 × 7/12 = – 15
Résultat consolidé 748
Bilan consolidé
Écritures de consolidation
PAILLE Bilan
Bilan 31/12/N JAUNE Titres
part groupe Autres consolidé
participation
Écart d’acquisition 130 – 15 115
Immobilisations 1 200 336 245 1 781
Titres de participations 900 – 900
Créances 560 147 707
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Disponibilités 480 224 704
Total Actif 3 140 707 – 525 – 15 3 307
Capital 1 450 210 – 210 1 450
Réserves 650 280 – 280 650
Résultat 700 98 – 35 – 15 748
Dettes 340 119 459
Total Passif 3 140 707 – 525 – 15 3 307
232
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Écritures de consolidation
Bilan
Débit Crédit
Marque commerciale 245
Titres de participation 245
Écarts d’évaluation PAILLE
Écart d’acquisition 130
Titres de participation 130
Écarts d’acquisition PAILLE
Capital PAILLE 210
Réserves PAILLE 280
Résultat PAILLE 35
Titres de participation 525
Partage des capitaux propres PAILLE, à la date de prise de contrôle
Résultat PAILLE 63
Résultat consolidé 63
Reclassement du résultat PAILLE
Résultat JAUNE 700
Résultat consolidé 700
Reclassement du résultat JAUNE
Résultat consolidé 15
Écart d’acquisition 15
Amortissement de l’écart d’acquisition
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
233
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Règlement CRC 99-02 – Consolidations ultérieures
(règlement n° 2005‑10 du CRC)
« La valeur des titres mis en équivalence est égale, à chaque fin d’exercice,
à la quote-part des capitaux propres retraités de l’entreprise consolidée
à laquelle ils équivalent. La variation des capitaux propres retraités des
entreprises consolidées par mise en équivalence, de quelque nature qu’elle
soit, augmente ou diminue donc la valeur des titres mis en équivalence à
la clôture de l’exercice précédent.
La variation de valeur des titres d’un exercice à l’autre peut provenir de
diverses causes, hormis les cas d’acquisition ou de cession : résultat,
distribution de bénéfices, opérations sur le capital, fusion-absorption,
apport partiel d’actif, variation du cours de conversion pour les entreprises
étrangères, etc. La fraction du résultat de ces entreprises est inscrite
distinctement au compte de résultat consolidé. Les dividendes reçus des
entreprises consolidées par mise en équivalence sont éliminés du compte
de résultat de l’entreprise détentrice des titres et sont portés en
augmentation des réserves consolidées. »
234
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
B. exemple
APPLICATION Nº61
Titres mis en équivalence
Le portefeuille des titres de participation de la société TURQUOISE est composé des titres
suivants :
Méthode de consolidation
235
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Analyse
1. Détermination de la valeur des titres SAPHIR mis en équivalence au 31/12/N
% d’intérêt Contrepartie
SAPHIR Total Titres Réserves Résultat
25 %
participation consolidées consolidé
Titres de participation (1) 480
Capital 1 200 300 300
Réserves 500 125 50 75
Résultat 120 30 30
Valeur de la société (2) 1 820 455 350 75 30
Écart d’acquisition (1) – (2) 130 – 130
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
L’écart d’acquisition totalement amorti vient en réduction des réserves consolidées.
% d’intérêt Contrepartie
GRENAT Total Titres Réserves Résultat
22 %
participation consolidées consolidé
Titres de participation (1) 465
Capital 800 176 176
Réserves 780 172 172
Résultat 140 31 31
Écart d’évaluation net d’impôt 150 33 33
Valeur de la société (2) 1 870 412 412
Écart d’acquisition (1) – (2) 53
236
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
% d’intérêt Contrepartie
ÉMERAUDE Total Titres Résultat
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
30 %
participation consolidé
Titres de participation (1) 720
Capital 1 900 570 570
Réserves 480 144 144
Résultat 200 60 45 15
Écart d’évaluation net d’impôt – 270 – 81 – 81
Valeur de la société (2) 693 678 15
Écart d’acquisition (1) – (2) 42
237
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Bilan consolidé
Écart d’acquisition 53 – 20 – 13 42 – 3 59
Immobilisations 3 300 3 300
Titres de participations 1 665 – 480 – 465 – 720 0
Titres mis en équivalence 455 423 702 1 580
Créances 560 560
Disponibilités 310 310
Total Actif 5 835 – 25 – 22 21 5 809
Capital 2 600 2 600
Réserves 1 520 75 – 130 – 5 – 17 – 20 1 423
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Résultat consolidé 385 456
Résultat des sociétés mises en équivalence 30 44 – 11 – 13 15 – 3 + 9
Dettes 1 330 1 330
Total Passif 5 835 – 25 – 22 21 5 809
238
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Écritures de consolidation
Bilan
Débit Crédit
Titres mis en équivalence 455
Titres de participation 480
Réserves consolidées 55
Résultat des sociétés mises en équivalence 30
Titres SAPHIR mis en équivalence
Titres mis en équivalence 423
Écart d’acquisition 20
Titres de participation 465
Réserves consolidées 42
Résultat sociétés mises en équivalence 20
Titres GRENAT mis en équivalence
Titres mis en équivalence 702
Écart d’acquisition 39
Titres de participation 720
Résultat sociétés mises en équivalence 21
Titres ÉMERAUDE mis en équivalence
Synthèse
Pour préparer les écritures de consolidation, il est utile de répondre à certaines
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
À la date de clôture
À la date de prise À une date de clôture
Date de la consolidation de l’exercice de prise
de contrôle ultérieure
de contrôle
Le résultat de la filiale Le résultat de
Il faut prendre Ni résultat ni réserves pour la période l’exercice de la filiale
en compte consolidées postérieure à la prise et des réserves
de contrôle consolidées
Les titres ont été acquis À la création de la société À une date ultérieure
Généralement, un écart
La valeur des titres Ni écart d’évaluation ni écart
d’évaluation et un écart
de participation inclut d’acquisition
d’acquisition
239
UE
534
Exercices autocorrigés
Remarque
L’exercice est emprunté à l’article « Comptes Enron de quoi s’agit-il ? », Revue française de compta
bilité, n° 43.
Actif Passif
Avant Après Avant Après
Actif immobilisé 200 100 Capitaux propres 100 100
Actif circulant 300 200 Dettes financières 200 100
Autres dettes 200 100
Total Actif 500 300 Total Passif 500 300
Actif Passif
Avant Après Avant Après
Actif immobilisé 0 100 Capitaux propres 10 10
Actif circulant 10 110 Dettes financières 0 100
Autres dettes 0 100
Total Actif 10 210 Total Passif 10 210
241
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
TRAVAIL À FAIRE
1. À la suite de l’analyse du bilan consolidé et du bilan ad hoc, que pouvez-vous constater ?
2. Quel est alors l’intérêt, pour un groupe, de créer une entité ad hoc ?
CORRIGÉ
1. À la suite de l’analyse du bilan consolidé et du bilan ad hoc, que pouvez-vous
constater ?
Le groupe a transféré 200 de dettes, 100 d’actifs immobilisés et 100 d’actifs circulants à
l’entité ad hoc.
2. Quel est alors l’intérêt, pour un groupe, de créer une entité ad hoc ?
Si l’entité ad hoc est hors du périmètre de consolidation, alors le groupe améliore ses
comptes consolidés en excluant une partie des dettes. Par exemple, Enron a créé une
multiplicité d’entités ad hoc hors périmètre de consolidation.
Les analystes financiers n’avaient par exemple pas tenu compte, dans le cadre de leurs
travaux sur les comptes consolidés du groupe Enron, de ces entités dites ad hoc.
C’est pourquoi le CRC, sur avis du CNC en 2004, a renforcé les critères de non-prise en
compte de l’entité ad hoc dans le périmètre de consolidation.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Contexte économique de l’industrie pharmaceutique dans le monde
L’industrie pharmaceutique regroupe les activités de recherche, de production et de
commercialisation de médicaments. C’est l’une des industries les plus rentables. Cette ren‑
tabilité s’explique par l’augmentation des besoins en médicaments :
∙ du fait du vieillissement de la population ;
∙ de l’augmentation de maladies de longue durée et de leur possibilité de traitement ;
∙ de découvertes thérapeutiques ;
∙ et de l’accès en progression aux services de santé.
Néanmoins, cette industrie rencontre des difficultés :
∙ une concurrence des médicaments génériques ;
∙ une surveillance active des autorités de santé ;
∙ une augmentation très importante de la biotechnologie.
Face à ces difficultés, certaines entreprises développent des produits à fort potentiel et
développent des expertises clefs.
242
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Présentation de SANOFISA
SANOFISA est l’une des premières sociétés pharmaceutiques françaises qui s’est transfor‑
mée grâce à des acquisitions successives. La société SANOFISA, société anonyme au capital
de 80 000 actions de 50 € nominal, a été créée le 01/01/1984. Souhaitant développer sa
croissance économique et assurer sa pérennité, elle a pris des participations directes et indi‑
rectes dans des entreprises françaises. Des informations détaillées relatives à ces participa‑
tions vous sont communiquées en annexe 3.
SANOFISA se concentre sur les axes suivants :
∙ le développement de produits s’adressant aux patients âgés (activité de la société S2) ;
∙ une expertise pointue sur des marchés, tels le diabète, les maladies cardio-vasculaires, les
vaccins (activité de la société S4) ;
∙ le développement de produits très spécialisés incopiables (activité de la société S5) ;
∙ l’acquisition de sociétés de biotechnologie (activité de la société S1).
De plus, ses frais de marketing sont très importants. SANOFISA préfère qu’une société S3 les
prenne en charge afin de mieux pouvoir les contrôler.
TRAVAIL À FAIRE
1. Présentez le raisonnement qui permet de retrouver le nombre d’actions S3 souscrites
par SANOFISA en juin 2012, soit 2 500 actions nouvelles S3.
Pour le travail demandé, posez : soit x le nombre de droits de souscription S3 cédés par
SANOFISA.
2. Justifiez le fait que SANOFISA a pu conserver le contrôle exclusif dans S3 à l’issue de
cette augmentation de capital.
3. Définissez les principales caractéristiques d’une entité ad hoc et précisez quels sont les
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
trois critères qui permettent d’apprécier le contrôle en substance d’une entité ad hoc, au
regard du règlement CRC 99‑02.
4. Indiquez, en justifiant votre choix, si une telle entité ad hoc figure dans les sociétés
présentées en annexe 3.
5. Analysez les participations circulaires entre SANOFISA, S2 et S6. Déduisez, d’une part,
les conséquences juridiques au regard du droit commercial et, d’autre part, les consé‑
quences au regard du calcul des pourcentages d’intérêt.
6. Déterminez le pourcentage de contrôle détenu par SANOFISA dans chacune des socié‑
tés citées en annexe 3. Précisez le type d’influence exercée par SANOFISA et déduisez le
périmètre de consolidation du groupe SANOFISA.
7. Déterminez le pourcentage d’intérêt des associés majoritaires de SANOFISA dans cha‑
cune des sociétés consolidées, y compris dans SANOFISA. Déduisez-en, pour chacune des
sociétés S6, S7 et S8, le pourcentage des intérêts minoritaires intégrés.
Remarque
Le pourcentage d’intérêt revenant aux associés majoritaires de SANOFISA est à calculer pour cha‑
cune des entités consolidées, mais le pourcentage d’intérêt intégré revenant aux minoritaires n’est
à calculer que pour S6, S7 et S8.
243
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
ANNEXE
Liens de participation de SANOFISA et informations diverses
Associés majoritaires
de SANOFISA
SANOFISA
S1 S3 S2 S6 S5 S9
S7 S4
S8
Participation dans S1
SANOFISA recherchant de nouveaux débouchés a pris une participation dans S1, une
société de biotechnologie spécialisée dans les traitements des maladies génétiques rares
et des traitements des maladies rénales, par voie d’une OPA.
Cette opération lui a permis, en juin 1999, d’acquérir la moitié du capital de S1, soit
10 000 actions sur un total de 20 000 actions émises. Toutes les actions souscrites par
SANOFISA à l’origine, et uniquement celles-ci, ont été inscrites sous la forme nomina‑
tive. Les autres actions émises lors de la constitution de S1 sont au porteur.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
En octobre 2010, l’AGE des actionnaires de la société S1 a décidé :
• de procéder, tout d’abord, à une double augmentation simultanée de capital donnant
lieu à :
– la distribution d’une action gratuite pour deux anciennes (10 000 actions nou‑
velles), à la suite d’une incorporation de réserves au capital ;
– l’émission de 20 000 actions nouvelles de numéraire dont 8 000 ont été souscrites
par SANOFISA ;
• d’attribuer ensuite un droit de vote double aux actions inscrites depuis au moins
4 ans sous la forme nominative, soit un total de 10 000 actions (actions détenues par
SANOFISA).
244
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Participation dans S3
La société S3 est une SA qui a été constituée le 01/07/2008 en vue d’assurer le condi‑
tionnement et la commercialisation de l’ensemble des produits pharmaceutiques de
diverses sociétés du secteur dont SANOFISA.
SANOFISA s’est assuré le contrôle de S3 en souscrivant à 22 500 actions sur les
30 000 actions ordinaires qui ont été émises en numéraire pour former le capital de
départ (nominal de l’action : 50 €).
S3 vient de procéder en juin 2012 à une augmentation de capital par émission de
20 000 actions ordinaires de numéraire au prix d’émission de 90 €.
SANOFISA souhaitait conserver le contrôle de cette société, mais elle redoutait l’effet de
dilution du capital d’une telle opération, car compte tenu de sa situation de trésorerie,
elle ne souhaitait pas souscrire à l’augmentation de capital au prorata de ses droits.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
SANOFISA a donc décidé de vendre un certain nombre de ses droits de souscription (DS)
au prix de cession moyen de 12 €, afin de disposer des fonds nécessaires pour souscrire
au maximum d’actions nouvelles S3.
Depuis la création de S3, il a été constaté aux assemblées d’actionnaires que de nom‑
breux petits porteurs n’exerçaient pas leur droit de vote.
Participation dans S4
La société S4 est née de la volonté de S2 qui l’a créée spécifiquement en novembre 2011
pour gérer la recherche en laboratoire destinée à la mise au point de nouveaux médica‑
ments très spécialisés difficilement copiables. Il est très important pour SANOFISA de
développer de tels médicaments et de conserver la gestion de cette société.
Le capital de S4 se compose de 5 000 actions de 100 € de nominal que détiennent :
• S2 à hauteur de 800 actions ;
• et divers petits investisseurs qui se partagent les 4 200 actions restantes.
Ces derniers bénéficient d’une garantie qui leur est assurée contractuellement par S2.
Par ailleurs, les statuts de S4 font apparaître des clauses indiquant que :
• les pouvoirs de décision sont exercés par S2 ;
• les risques inhérents à la gestion de S4 sont supportés in fine par S2.
245
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Participation dans S5
La société S5 a été créée en avril 2010 en vue de développer toute une gamme de pro‑
duits liés à l’homéopathie. Cette activité nouvelle est promise à un bel avenir. SANOFISA
s’intéresse donc à S5 et a souscrit 3 500 actions sur les 10 000 actions composant le
capital initial de S5.
En octobre 2012, un actionnaire possédant 2 500 actions de la société S5 a décidé de se
recentrer sur son activité de base et de céder par là même ses actions S5 liées à un sec‑
teur jugé comme trop marginal pour lui. Pour SANOFISA, ce retrait est une formidable
opportunité de prendre le contrôle de S5 qui confirme toutes ses promesses.
Néanmoins, SANOFISA se heurte à une double contrainte :
• tout d’abord, à la suite d’une surenchère faite par un autre actionnaire également inté‑
ressé par S5, le prix de la participation à acquérir est élevé : près du double de la valeur
nominale, alors que la société S5 n’a pas 3 ans d’existence ;
• enfin, SANOFISA ne dispose pas de la trésorerie nécessaire pour réaliser cette opération.
SANOFISA s’adresse à une banque d’investissement avec laquelle elle signe une conven‑
tion de portage. Cette banque se porte acquéreur, en octobre 2012, des 2 500 actions S5
qui sont à vendre. Par ailleurs, SANOFISA s’engage fermement à racheter, fin mars 2014,
les 2 500 actions S5 à l’établissement bancaire. Le contrat de portage précise en outre
que SANOFISA exercera, pendant la durée du contrat, toutes les prérogatives essen‑
tielles liées aux actions S5.
Participation dans S7
La société S7 est une SA qui fabrique et commercialise des produits neurologiques.
SANOFISA a participé à la constitution du capital de départ, le 01/01/92, à concurrence
de 25 %. Le capital, composé d’actions ordinaires, n’a pas varié jusqu’en 2003. En jan‑
vier 2003, S7 a émis des ADP sans droit de vote qui composent depuis lors le quart de
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
l’ensemble des actions représentatives du capital de S7. Par ailleurs, depuis 2010 S1
détient une participation de 20 % dans S7 (ce pourcentage est calculé sur le total des
actions ordinaires et des ADP). SANOFISA et S1 ne détiennent aucune ADP émise par S7.
Participation dans S8
La société S7 a été à l’origine de la création de S8 dont elle possède 30 % du capital
actuel (toutes les actions S8 sont des actions ordinaires).
Participation dans S9
La société SANOFISA, très intéressée par un de ses concurrents majeurs, a pris une par‑
ticipation de 1 %.
246
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
CORRIGÉ
1. Présentez le raisonnement qui permet de retrouver le nombre d’actions S3
souscrites par SANOFISA en juin 2012, soit 2 500 actions nouvelles S3.
Remarque
Pour le travail demandé, posez : soit x le nombre de droits de souscription S3 cédés par
SANOFISA.
Le nombre de DS que SANOFISA a pu exercer est donc le suivant : 22 500 – 18 750 = 3 750
→ Nombre d’actions nouvelles S3 souscrites par SANOFISA :
3 750 × 2/3 = 2 500 (CQFD)
2. Justifiez le fait que SANOFISA a pu conserver le contrôle exclusif dans S3 à l’issue
de cette augmentation de capital.
À l’issue de l’augmentation de capital réalisée en 2012, SANOFISA détient le nombre sui‑
vant d’actions ordinaires S3 :
22 500 (actions souscrites en 2008) + 2 500 (actions souscrites en 2012) = 25 000
Or, le capital de S3 est désormais constitué par 50 000 actions ordinaires (30 000
+ 20 000).
Par conséquent, le pourcentage de contrôle de SANOFISA sur S3 est égal à :
25 000/50 000 = 50 %
Il n’y a donc pas de contrôle exclusif de droit dans S3 puisque SANOFISA ne détient pas
la majorité des droits de vote. En revanche, on peut présumer l’existence d’un contrôle
exclusif de fait, car il est précisé dans l’annexe 3 que de nombreux actionnaires de S3
n’exercent pas leur droit de vote.
247
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
En effet, les statuts de S4 font apparaître :
∙ que les pouvoirs de décision sont exercés par S2 ;
∙ que S2 est exposée à la majorité des risques.
5. Déterminez les participations circulaires entre SANOFISA, S2 et S6. Déduisez,
d’une part, les conséquences juridiques au regard du droit commercial et, d’autre
part, les conséquences au regard du calcul des pourcentages d’intérêt.
Conséquences juridiques au regard du droit commercial
La société SANOFISA exerce indirectement un contrôle exclusif dans S6 par l’intermé‑
diaire de S2. En effet, S2 contrôle S6 en détenant 60 % des actions ordinaires émises par
cette société. La société S2 est elle-même sous le contrôle exclusif de SANOFISA.
En conséquence, les actions SANOFISA détenues par S6 sont des actions d’autocontrôle
de la société consolidante. Elles sont donc privées du droit de vote.
248
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
(1) Seules les actions nominatives détenues par SANOFISA depuis 1999 (durée de déten‑
tion supérieure à 4 ans) ont acquis le droit de vote double. Le nombre total de droits de
vote détenus par SANOFISA est donc calculé ainsi :
10 000 × 2 + 10 000/2 (5 000 actions gratuites obtenues en 2010) × 1 + 8 000 (actions
ordinaires souscrites en 2010) × 1 = 33 000
Le nombre de droits de vote pouvant s’exprimer aux assemblées de S1 est égal au total
suivant : 10 000 × 2 (actions acquises par SANOFISA en 1999) + 10 000 (autres actions
S1 existant en 1999) + 10 000 (actions gratuites émises en 2010) + 20 000 (actions de
numéraire émises en 2010) = 60 000
→ Pourcentage de contrôle de SANOFISA dans S1 : 33 000/60 000
(2) Le nombre de droits de vote détenus par SANOFISA est égal au total suivant :
6 000 (actions souscrites en 2 000 : 12 000/2) + 1 000 (actions souscrites en 2003)
+ 5 000 (certificats de droits de vote attribués en 2003) = 12 000
249
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Le nombre de droits de vote pouvant s’exprimer aux assemblées de S2 est calculé ainsi :
12 000 (actions émises en 2 000) + 4 000 (actions émises en 2003) + 5 000 (certificats
de droit de vote émis en 2003) = 21 000
→ Pourcentage de contrôle de SANOFISA dans S2 : 12 000/21 000 = 57,14 %
(3) Le nombre de droits de vote détenus par SANOFISA est égal à :
22 500 (actions souscrites en 2008) + 2 500 (actions souscrites en 2012) = 25 000
Le nombre de droits de vote pouvant s’exprimer aux assemblées de S3 est égal au total
suivant : 30 000 (actions émises en 2008) + 20 000 (actions émises en 2012) = 50 000
→ Pourcentage de contrôle de SANOFISA dans S3 : 25 000/50 00
Remarque
Nous avons vu précédemment que l’on pouvait présumer un contrôle exclusif de fait.
(4) SANOFISA exerce un contrôle exclusif sur S2 qui a créé la société S4. Or, S2 détient
800 actions sur les 5 000 composant le capital de S4, soit 16 %, ce qui est inférieur à
20 % et pourrait laisser penser qu’il faut exclure S4 du périmètre de consolidation.
Or, les clauses statutaires révèlent que S4 est une société ad hoc. Elle est donc sous le
contrôle exclusif indirect de SANOFISA.
(5) Le nombre de droits de vote détenus par SANOFISA est égal à :
3 500 (actions souscrites en 2010) + 2 500 (actions ayant fait l’objet d’une convention
de portage en 2012 et détenues provisoirement par un établissement bancaire pour le
compte de SANOFISA) = 6 000.
Le nombre de droits de vote pouvant s’exprimer aux assemblées de S5 est égal à 10 000
(actions émises en 2010).
→ Pourcentage de contrôle de SANOFISA dans S5 : 6 000/10 000
(6) Le pourcentage de droits de vote détenus directement par SANOFISA est égal à 25 %
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
(actions ordinaires souscrites en 1992). Le nombre d’actions ordinaires S7 détenues
directement par S1 représente 20 % du capital de S7, soit 26,67 % des actions ordinaires.
En effet, si x est le nombre total d’actions, 0,25 x représente le nombre d’ADP et 0,75 x
représente le nombre d’actions ordinaires. Donc, le pourcentage de contrôle direct de S1
dans S7 doit être calculé ainsi : 20 %/0,75 = 26,67 %.
250
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
251
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Remarque
Le cas DIDIER porte sur les opérations de consolidation suivant le règlement CRC 99‑02 :
∙ les retraitements de préconsolidation : annulation de la réévaluation d’une filiale ;
∙ la détermination et la comptabilisation des écarts d’évaluation ;
∙ la détermination et la comptabilisation des écarts d’acquisition ;
∙ le partage des capitaux propres.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Seules les écritures de consolidation des comptes de bilan sont demandées. Aucun compte de
gestion ne doit donc être mouvementé.
Les enregistrements seront présentés en k€.
La société DIDIER est à la tête d’un groupe de l’industrie pharmaceutique. Les comptes
consolidés du groupe sont établis conformément au règlement CRC 99‑02. Les informations
suivantes sont extraites du manuel de consolidation du groupe :
∙ toute réévaluation pratiquée dans les comptes individuels est éliminée dans les comptes
consolidés ;
∙ les écarts d’acquisition positifs sont amortis sur une durée de 10 ans ;
∙ les impôts différés sont calculés au taux de 33,1/3 %.
Vous venez d’être nommé en tant que responsable de la consolidation des comptes du
groupe DIDIER. Les états financiers des entités du groupe vous sont fournis en annexe 1 et
des informations complémentaires vous sont données en annexe 2.
252
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Il vous est précisé que pour l’établissement des comptes consolidés de l’exercice N, il n’y a ni
élimination de comptes réciproques ni élimination de résultats internes à effectuer. Tous les
comptes retraités des filiales du groupe DIDIER ont été reportés dans un journal spécifique
de consolidation. Le service de préconsolidation de la filiale CELIA ayant omis d’éliminer l’in‑
cidence sur ses comptes de la réévaluation des immobilisations corporelles effectuée à la fin
de l’exercice N–1, vous avez pris la décision de procéder à ce retraitement de préconsolida‑
tion complémentaire dans le journal général de consolidation avant d’enregistrer les autres
écritures de consolidation nécessaires. Vous disposez en annexe 3 d’extraits de la réglemen‑
tation comptable applicable dans les comptes individuels et dans les comptes consolidés.
TRAVAIL À FAIRE
1. Présentez les écritures de retraitement relatives à la réévaluation des actifs de la
société CELIA.
253
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
ANNEXE 1
États financiers des entités du groupe DIDIER
Les bilans retraités des sociétés du groupe DIDIER qui ont été reportés dans le journal
spécifique de consolidation se présentent comme suit au 31/12/N :
Remarque
La valeur des titres de participation détenus par la société DIDIER a été retraitée dans
le cadre des opérations préalables à la consolidation. En conséquence, les valeurs brutes
incluses dans ce bilan retraité correspondent au coût d’acquisition des titres, net de l’éco‑
nomie d’impôt sur frais directement attribuables à l’acquisition.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
retraitement des écarts de réévaluation)
254
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
ANNEXE 2
Informations complémentaires
255
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
31/12/N–1 31/12/N
Capital 2 000 2 000
Réserves 120 120
Report à nouveau (solde débiteur) – − 200
Résultat (perte) − 200 − 2 400
1 920 − 480
Dans les comptes individuels de la société DIDIER, les titres de participation ALIA ne
sont pas dépréciés, compte tenu de l’analyse du facteur « prévisionnel » de la valeur
d’usage des titres ALIA, en accord avec les CAC du groupe DIDIER.
On vous précise que les actionnaires minoritaires de la société ALIA n’ont pas l’obligation
formelle de combler les pertes de leur société.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
propres retraités de la société BELMAT avaient une valeur de 900 k€. Lors de son entrée
dans le périmètre de consolidation du groupe DIDIER, une marque de la société BELMAT
créée en interne a été évaluée à 100 k€.
256
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
les comptes individuels de la société DIDIER, la valeur d’entrée des titres de participation
BELMAT a été diminuée en conséquence.
Remarque : par hypothèse, la valeur des actifs et passifs identifiables de la société BELMAT
à la date de son entrée dans le périmètre de consolidation n’est pas remise en cause.
ANNEXE 3
Extraits de la réglementation comptable
ments futurs ne se produisent pas, ou s’il est nécessaire de revoir l’estimation, le coût
d’acquisition est ajusté avec les répercussions correspondantes sur l’écart d’acquisition.
Le coût d’acquisition doit également être corrigé lorsqu’une éventualité affectant le
montant du prix d’acquisition se résout postérieurement à la date d’acquisition. […] »
§ 270 du règlement n° 99‑02 du CRC – Intérêts minoritaires débiteurs
« Lorsque, à la suite de pertes, la part revenant aux intérêts minoritaires d’une entreprise
consolidée par intégration globale devient négative, l’excédent ainsi que les pertes ulté‑
rieures imputables aux intérêts minoritaires sont déduits des intérêts majoritaires, sauf si
les associés ou actionnaires minoritaires ont l’obligation formelle de combler ces pertes.
Si, ultérieurement, l’entreprise consolidée réalise des bénéfices, les intérêts majoritaires
sont alors crédités de la totalité des profits jusqu’à ce que la partie qu’ils avaient assumée
des pertes imputables aux intérêts minoritaires ait été totalement éliminée. »
257
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
CORRIGÉ
Retraitement de préconsolidation : réévaluation
1. Écritures de retraitement relatives à la réévaluation des actifs de la société CELIA,
au 31/12/N.
Remarque
La durée d’utilisation restante de la construction était de 5 ans, au 31/12/N–1 et, d’après les
données de l’énoncé, l’écart de réévaluation est toujours égal à 240 k€ au 31/12/N.
Bilan
Débit Crédit
Écart de réévaluation libre (pour solde) 240
Terrains 92
Constructions 150
Élimination de la réévaluation, avant prise en compte de l’imposition différée
Impôts différés – Actif (240 × 1/3) 80
Réserves CELIA 80
Prise en compte de l’imposition différée (élimination du décalage temporaire déductible)
Amortissements des constructions 30
Résultat CELIA (150 × 1/5) 30
Élimination du complément d’amortissement dû à la réévaluation, avant prise en compte de l’imposition différée
Résultat CELIA (30 × 1/3) 10
Impôts différés – Actif 10
Prise en compte de l’imposition différée (élimination de la diminution du décalage temporaire déductible)(1)
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
1. Admettre le crédit au compte « Impôts différés − Passif ».
258
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
Retraitement des écarts d’évaluation pour la période du 01/01/N–3 au 31/12/N, avant prise en compte
de l’imposition différée
Impôts différés – Passif (84 × 1/3) 28
Réserves CELIA (63 × 1/3) 21
Résultat CELIA (21 × 1/3) 7
Prise en compte de l’imposition différée (élimination du décalage temporaire déductible)(3)
1. Autre solution possible : le compte « Titres de participation CELIA » est crédité au lieu du compte « Réserves groupe ». Dans ce
cas, dans l’écriture de partage des capitaux propres de CELIA, le compte « Titres de participation CELIA » est crédité pour solde
de 520 k€ et le compte « Réserves groupe » est crédité pour le montant suivant : 798 × 80 % − 520 = 118,4 k€.
2. Faute de données relatives au cumul des amortissements comptables de la construction à la date d’entrée de CELIA dans le
périmètre de consolidation du groupe DIDIER, il n’est pas possible d’ajuster la valeur brute réestimée de la construction.
3. Admettre le débit au compte « Impôts différés − Actif ».
259
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Capitaux propres retraités de BELMAT au 01/01/N–1 900
+ Écarts d’évaluation nets d’impôts différés : (100 − 0) 100
• Écart d’évaluation brut sur marque : 100
• Passif d’impôt différé sur écart d’évaluation relatif à la marque : néant(1)
= Capitaux propres réestimés (Actifs identifiables – Passifs identifiables) 1 000
1. Il n’y a pas de passif d’impôt différé relatif à l’écart d’évaluation sur la marque, car celle-ci ne peut être cédée séparément de
l’entreprise acquise.
− Quote-part de l’actif net réestimé de BELMAT revenant de plein droit à l’acquéreur (1 000 × 80 %) − 800
= Écart d’acquisition au 01/01/N–1 40
1. 920 k€ (coût d’acquisition initial – 80 k€ encaissés en août N au titre de la garantie de passif).
260
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
261
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Part du groupe
Total minoritaires
(75 %)
(25 %)
Capital ALIA 2 000
+ Réserves ALIA 120
+ Report à nouveau − 200
= Capitaux propres ALIA (hors résultat) 1 920 1 440 480
− Titres ALIA détenus par DIDIER − 1 500
(à éliminer)
262
UE
COURS 2 Comptabilité et audit 534
263
UE
534
Index
– de l’intégration globale 60
Dépréciations internes sur titres 188
– de l’intégration proportionnelle 69
Dividendes 187
– directe 74, 85, 88, 91
Droits de vote 44, 47, 48, 49
– du cours de clôture 177
Droits substantiels 30
– du cours historique 174
Écart d’acquisition 216
– négatif 219 – du report variable 167
– positif 217 – par palier 74, 75, 78, 82
Écart de conversion 140 – préférentielle 149
Écart d’évaluation 208 Méthodologie des retraitements 102
Élimination des opérations intragroupes 181 Mise en équivalence 202, 233
– avec incidence sur le résultat 185 Partage des capitaux propres 196
– sans incidence sur le résultat 181 Partenariat 37
Élimination des titres 196 Participation 16
– intégration globale 220 – circulaire 17
– intégration proportionnelle 230 – directe 16
Entreprise associée 41
– indirecte 16
Frais d’acquisition des immobilisations 117
– réciproque 17
265
UE
534 Comptabilité et audit COURS 2
Périmètre 26 Retraitements 97
– détermination 26 – amortissements dérogatoires 110
– entités ad hoc 73 – augmentation du capital 125
– exclusions 21 – contrat de location 133
– exemptions 20 – coûts de développement 152
– obligations 19 – engagement de retraite 130
Pourcentage 43 – frais d’établissement 150
– de contrôle 43
– obligatoires 109
– d’intérêt 43, 51, 52, 53, 55, 57
– provisions réglementées 110
Principaux retraitements 106
– subvention d’investissement 113
Processus de consolidation 23
Stocks 157
Réévaluation 156
Véhicule distinct 39
Règlement ANC 2020-01 19, 108
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
266
2022/2023
UE 534 Comptabilité et audit
Devoir 2
TRAVAIL À FAIRE
1. Le groupe MEHTAP LTD est-il dans l’obligation d’établir des comptes consolidés ? Si oui,
selon quel référentiel ? Vous devrez justifier votre réponse. (0,25 point)
2. Calculez le pourcentage de contrôle et d’intérêts pour chacune des sociétés du groupe.
Déduisez-en le type d’influence et la méthode de consolidation pour chacune des sociétés.
(2,25 points)
267
UE
534 Comptabilité et auditDEVOIR 2
3. Établissez le bilan consolidé du groupe selon la méthode directe, sur la base des états
financiers de la société mère et des sociétés F1 et F2. (2,5 points)
4. Passez les écritures de retraitement relatives aux frais d’acquisition sur la base des
informations fournies. (0,75 point)
5. Passez les écritures de retraitement relatives aux frais de recherche et développement
sur la base des informations fournies. (0,75 point)
6. Passez les écritures de retraitement relatives aux provisions réglementées sur la base
des informations fournies. (0,75 point)
7. Passez les écritures de retraitement relatives aux révisions et entretiens d’immobilisa‑
tions sur la base des informations fournies. (1 point)
8. Passez les écritures de retraitement relatives aux opérations en devise sur la base des
informations fournies. (0,75 point)
9. Réalisez, après avoir justifié la méthode de conversion retenue, la conversion des états
financiers de la filiale. (5 points)
10. Passez les écritures d’élimination relatives à la cession d’immobilisation sur la base des
informations qui vous sont fournies. (1,25 point)
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
11. Passez les écritures d’élimination relatives aux dépréciations sur titres sur la base des
informations qui vous sont fournies. (0,75 point)
Partie 6 : Partage des capitaux propres avec écart d’acquisition – Annexe 6 (4 points)
12. Calculez l’écart d’acquisition sur la base des informations qui vous sont fournies.
(1,5 point)
13. Calculez le goodwill complet sur la base des informations qui vous sont fournies.
(1,5 point)
14. Passez les écritures de partage des capitaux propres sur la base de l’écart d’acquisition
calculé précédemment. (1 point)
268
UE
DEVOIR 2 Comptabilité et audit 534
ANNEXE 1
Vous disposez des éléments suivants relatifs à la composition des actions pour l’ensemble
des sociétés qui composent le groupe MEHTAP LTD :
Chez C A 125
Chez D E 250
269
UE
534 Comptabilité et auditDEVOIR 2
ANNEXE 2
80 %
F1 20 %
60 %
F2
Actifs Passifs
Immobilisations 1 500 Capital 1 000
Titres F1 (80 %) 640 Réserves 800
Titres F2 (20 %) 140 Résultat 200
Autres actifs 350 Dettes 580
Fournisseurs 450
2 630 3 030
Bilan F1
Actifs Passifs
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Immobilisations 660 Capital 800
Titres F2 (60 %) 420 Réserves 75
Autres actifs 400 Résultat 50
Dettes 255
Fournisseurs 300
1 480 1 480
Bilan F2
Actifs Passifs
Immobilisations 660 Capital 700
Autres actifs 350 Réserves 40
Résultat 20
Dettes 60
Fournisseurs 190
1 010 1 010
270
UE
DEVOIR 2 Comptabilité et audit 534
ANNEXE 3
Par souci de simplification, le taux d’IS retenu est de 33,1/3 %, pour l’ensemble des
situations décrites ci-après.
ANNEXE 4
La société a pour monnaie locale et de fonctionnement l’euro. Le groupe établit ses
comptes en dollar.
Les états financiers de la société sont présentés ci-après dans sa monnaie de
fonctionnement.
Actifs Passifs
Montant Montant Montant
Amort./Dép.
brut net net
Immob. corporelles 4 927,50 2 480,625 2 446,88 Capital 2 700
Immob. financières 1 012,50 219,375 793,13 Réserves 877,50
Stocks 1 147,50 438,75 708,75 Résultat 192,375
Clients 2 025 486 1 539 Subventions 685,125
271
UE
534 Comptabilité et auditDEVOIR 2
Actifs Passifs
Montant Montant Montant
Amort./Dép.
brut net net
Disponibilités 675 675 Prov. risques et charges 256,50
Dettes long terme 675
Dettes fiscales et sociales 202,50
Fournisseurs 573,75
9 787,50 3 624,75 6 162,75 6 162,75
Charges Produits
Achats 7 060,50 Ventes 11 812,500
Variation de stocks – 405 Reprise provisions 27
Impôts, taxes 877,50 Quote-part subvention virée 104,625
Salaires 2 315,25
Dotation amort./prov. sur immobilisations 793,125
corporelles
Dotation amort./prov. sur immobilisations 151,875
financières
Dotation pour dépréciations sur créances 317,25
Dotation pour dépréciations sur stocks 168,75
Dotation provisions pour risques 135
Charges financières 121,5
Impôts sur bénéfices 216
Résultat 192,375
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
11 944,125 11 944,125
Vous disposez des éléments suivants en complément des états de synthèse. Tous les
montants sont en k€.
Immobilisations corporelles
Amortissements
Valeur brute Début N Dotations N Fin N
N–4 2 700 1 350 337,5 1 687,5
N–2 810 270 135 405
N–1 675 67,5 135 202,5
N 742,5 0 185,625 185,625
4 927,5 1 687,5 793,125 2 480,625
272
UE
DEVOIR 2 Comptabilité et audit 534
Immobilisations financières
Stocks fin N
Clients
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Dépréciations
Valeur brute Début N Dotations N Fin N
N–2 135 135 135
N–1 270 33,75 236,25 270
N 1 620 81 81
2 025 168,75 317,25 486
Capital
N–4 2 025
N–1 675
2 700
273
UE
534 Comptabilité et auditDEVOIR 2
Réserves
N–4 405
N–3 202,5
N–2 405
N–1 – 135
877,5
Subventions
N–4 270
N 405
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
675
Vous disposez également des taux moyens et de clôture pour procéder à la conversion
du bilan et du compte de résultat :
274
UE
DEVOIR 2 Comptabilité et audit 534
ANNEXE 5
ANNEXE 6
Filiale F Commentaires
% intérêt 55 % 880 actions
Coût acquisition 3 250 k€
Capital 1 600 k€ À la prise de contrôle
Réserves 1 700 k€ À la prise de contrôle
Résultat 220 k€ À la prise de contrôle
Terrain : 650
Écart évaluation 1 650 k€ Marque : 300
Construction : 700 (10 ans)
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
275