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UE 116 ➟

Finance
d’entreprise

Année 2015-2016

Ce fascicule comprend :
La présentation de l’UE
La série 1
Le devoir 1 à envoyer à la correction

L’analyse des états financiers

En collaboration avec le
Philippe AVARE
Jean-Claude COILLE

Y1161-F1/4

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Danielle DIGBEU BIAI dan_michlyn@yahoo.fr
Finance d’entreprise • Série 1

Les auteurs :
Philippe AVARE : Maître de conférences à l’Intec, expert-comptable et commissaire aux comptes.
Jean-Claude COILLE : Professeur au Cnam-Intec, responsable pédagogique de l’UE de finance
du DSGC.

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L’ensemble des contenus (textes, images, données, dessins, graphiques,


etc.) de ce fascicule est la propriété exclusive du Cnam-Intec.
En vertu de l’art. L. 122‑4 du Code de la propriété intellectuelle, la repro-
duction ou représentation intégrale ou partielle de ces contenus, sans au-
torisation expresse et préalable du Cnam-Intec, est illicite. Le Code de la
propriété intellectuelle n’autorise que « les copies ou reproductions stricte-
ment réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation
collective » (art. L. 122‑5).

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Table des matières

PRÉSENTATION DE L’UE 5
PLAN ANNUEL DU COURS 11
OBJECTIFS DE LA SÉRIE 1 13

Partie 1. L’ANALYSE DES ÉTATS FINANCIERS 15

INTRODUCTION............................................................................................... 15
TITRE 1. PRÉSENTATION DES ÉTATS FINANCIERS
ET DES OBJECTIFS DU DIAGNOSTIC........................................... 19
Chapitre 1. Présentation des états financiers......................................................19
Section 1. Les états financiers et le plan de comptes..........................................19
Section 2. La transcription des opérations dans les états financiers...................22
Chapitre 2. Le diagnostic financier.......................................................................29
Section 1. Les objectifs du diagnostic financier...................................................29
Section 2. Les destinataires du diagnostic financier : les parties prenantes........30
Section 3. Les informations disponibles pour l’analyste financier.......................30
Section 4. Le retraitement de l’information comptable........................................31
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TITRE 2. L’ANALYSE DE L’ACTIVITÉ............................................................. 31


Chapitre 1. Les SIG (soldes intermédiaires de gestion)................................................31
Section 1. L’apport des SIG dans une analyse financière....................................31
Section 2. Les SIG du PCG..................................................................................32
Section 3. Les SIG d’exploitation de la centrale de bilans
de la Banque de France......................................................................45
Chapitre 2. Du résultat à la trésorerie...................................................................48
Section 1. Définition et principes de calcul de la CAF.........................................48
Section 2. Formules de calcul de la CAF.............................................................48
Section 3. Interprétation et limites de la CAF.......................................................53

TITRE 3. L’ANALYSE DE L’ÉQUILIBRE FINANCIER..................................... 54


Chapitre 1. Présentation et construction du bilan fonctionnel...........................55
Section 1. Structure du bilan fonctionnel.............................................................55
Section 2. Principes généraux d’élaboration........................................................55
Section 3. Détails des reclassements...................................................................56
Section 4. Synthèse des reclassements et retraitements du bilan fonctionnel....61
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Chapitre 2. L’analyse de l’équilibre financier avec le bilan fonctionnel.............64
Section 1. L’analyse de l’équilibre financier : FRNG et BFR.................................64
Section 2. L’analyse de l’équilibre financier : endettement et solvabilité.............70

CONCLUSION................................................................................................... 73

EXERCICE AUTOCORRIGÉ 75
LEXIQUE 85
INDEX 87
DEVOIR 1 89

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UE 116 • Finance d’entreprise

Présentation de l’UE

La finance d’entreprise regroupe des outils destinés à aider les décideurs, mais aussi les tiers
(banquiers, fournisseurs) à « analyser le passé en vue d’anticiper le futur ». De manière schéma-
tique, nous pouvons dire que :
• les outils d’analyse du passé constituent l’analyse financière : basée sur l’étude du compte
de résultat et du bilan, elle permet d’établir un diagnostic sur la rentabilité et la solvabilité d’une
entreprise (séries 1 et 2) ;
• les outils de prévision constituent la gestion financière : ces prévisions concernent aussi bien
le long terme (rentabilité des projets d’investissement et leurs financements) que le court terme
s (gestion de la trésorerie, y compris en devises) (séries 3 et 4).
Néanmoins, contrairement à ce que pourrait laisser penser son titre, le programme de l’UE va
au-delà de la finance d’entreprise et contient également une initiation à la finance de marché
avec une présentation des principaux marchés (actions, obligations, etc.) sur lesquels une entre-
prise peut trouver des financements ou y faire des placements (série 3).

I. LE PROGRAMME DE LA FINANCE D’ENTREPRISE EN DGC


Le cours de finance d’entreprise de l’Intec correspond au programme de l’UE  6 du DCG tel
qu’énoncé dans le BO n° 14 du 3 avril 2014. Il prévoit 150 heures d’enseignement et équivaut à
12 ECTS (crédits européens d’enseignement). Nous présentons ci-après ce programme :

Sens et portée de l’étude Notions et contenus


1. La valeur (15 heures)
Il s’agit de prendre conscience, à partir du concept de valeur,
de mécanismes fondamentaux en finance en excluant tout
développement complexe.
1.1 La valeur et le temps
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La notion de valeur est présentée sous l’angle financier et Coût de l’argent, taux d’intérêt (nominal et réel) Valeur
mathématique afin de mettre en évidence ses liens avec le présente et future
temps. Elle est mesurée pour un actif ou un passif financier Annuités et rentes
auquel est associée une séquence de flux de trésorerie Capitalisation et actualisation en temps discret
certains. Elle est mesurée aussi bien lors de l’émission que Valeur de marché
plus tard à chaque date de règlement d’un flux. Relation taux requis – valeur
Évaluation d’une dette à taux fixe
Taux de rendement actuariel
1.2 La valeur et le risque
L’incertitude liée à l’avenir est abordée sous l’angle Couple rentabilité – risque : la représentation espérance/
économique et mathématique puis appliquée à l’évaluation sur écart-type
une période d’un instrument ayant une valeur finale incertaine. Introduction à la diversification : le cas de deux actifs
Modélisation d’une rentabilité aléatoire avec un modèle à
deux facteurs
Notions de risque diversifiable et de risque non diversifiable
1.3 La valeur et l’information
Les marchés financiers sont a priori organisés en vue d’assurer Information et incertitude(1)
aux investisseurs une information financière de qualité. Notion de marché financier(2)
Valeur, information et prix de marché(3)
Efficience informationnelle
(1) Il s’agit de montrer que l’information réduit l’incertitude ; plus l’information est précise, plus l’incertitude est faible et en conséquence, plus la dispersion de la
rentabilité attendue est faible.
(2) Définition, notion d’instrument financier, présentation des valeurs mobilières classiques (action et obligation), distinction entre marché primaire et marché
secondaire.
(3) En fonction des informations disponibles et de ses anticipations, chaque intervenant sur le marché attribue une valeur aux actifs détenus et arbitre en fonction
du prix de marché ; chaque arrivée d’une information nouvelle peut provoquer une révision des anticipations et agir sur la demande de l’offre d’un actif. Les prix de
marché révèlent l’information détenue par l’ensemble des acteurs.

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Finance d’entreprise • Série 1

Sens et portée de l’étude Notions et contenus


2. Le diagnostic financier des comptes sociaux (40 heures)
Le diagnostic financier permet de porter un jugement sur les
forces et les faiblesses de l’entreprise sur le plan financier à
partir de différentes approches utilisées en analyse financière.
2.1 La démarche de diagnostic
Le diagnostic repose sur la mise en œuvre de méthodes Diagnostic économique, diagnostic financier d’une
d’analyse des états financiers qui varient en fonction de entreprise
l’information disponible et du contexte du diagnostic. Diversité des méthodes
Comparaison dans l’espace et dans le temps
Analyse des états financiers(4)(5) : bilan, compte de résultat,
tableau de flux et annexe
2.2 L’analyse de l’activité
L’analyse de l’activité de l’entreprise constitue le point de Analyse du compte de résultat : soldes intermédiaires de
départ de tout diagnostic : elle permet d’apprécier la gestion et capacité d’autofinancement
croissance de l’entreprise et de mesurer l’aptitude à dégager Risque d’exploitation : seuil de profitabilité, levier
des profits. opérationnel
2.3 L’analyse de la structure financière
Le diagnostic repose ensuite sur l’analyse de la structure des Analyse fonctionnelle du bilan : fonds de roulement net
ressources et des emplois qui ont été mis en œuvre pour que global, besoin en fonds de roulement, trésorerie nette
l’entreprise puisse développer son activité. Parmi les méthodes
existantes, l’analyse fonctionnelle(6) statique fournit un cadre
d’analyse simple adapté à la plupart des entreprises.
2.4 L’analyse de la rentabilité
La rentabilité résulte du rapport entre résultats et moyens mis Rentabilité économique, rentabilité financière
en œuvre. Elle peut être mesurée au strict plan économique ou Effet de levier financier
en introduisant l’impact de l’endettement sur la rentabilité des
fonds propres.
2.5 L’analyse par les ratios
Le diagnostic doit être enrichi par la détermination de valeurs Ratios de composition, ratios d’évolution
relatives permettant de situer l’entreprise dans l’espace et Ratios d’activité, de profitabilité, d’équilibre,
dans le temps. d’investissement, d’endettement, de rentabilité
2.6 L’analyse par les tableaux de flux
L’analyse dynamique par les flux de fonds et les flux de Tableaux de financement et tableaux de flux de trésorerie

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trésorerie (observés ou prévus sur plusieurs périodes) permet Capacité à supporter le coût de la dette, solvabilité
de juger l’aptitude de l’entreprise à faire face à ses Capacité à financer les investissements
engagements et à prévenir les éventuelles défaillances.
3. La politique d’investissement (40 heures)
3.1 Les projets d’investissement
La décision d’investissement repose en partie sur un calcul Estimation des flux des projets (capacité d’autofinancement
permettant de s’assurer que les flux futurs de trésorerie d’exploitation, variations du besoin en fonds de roulement
anticipés ont une valeur actuarielle supérieure au coût des d’exploitation, immobilisations, valeurs terminales)
moyens nécessaires à la réalisation de l’investissement(7). Taux d’actualisation, coût du capital pour un projet
Critères de sélection financiers (valeur actuelle nette, taux
interne de rentabilité, délai de récupération du capital
investi, taux de rendement global(8))
Critères de sélection non financiers(9)
(4) Le diagnostic est basé sur des données pluriannuelles.
(5) La connaissance préalable des modalités d’établissement des modèles proposés par différentes organisations (centrales de bilans, OEC, etc.) n’est pas exigée
des candidats.
(6) L’analyse liquidité-exigibilité et l’analyse pool de fonds ne sont pas traitées.
(7) Le projet d’investissement étudié pourra être de différentes natures : développement, remplacement, productivité, externalisation, etc. En cas de projets mutuel-
lement exclusifs, les durées seront identiques. La valeur résiduelle d’un projet est donnée au candidat et ne doit pas donner lieu à un ajustement fiscal.
(8) L’utilisation des arbres de décision et des probabilités est exclue de l’étude des investissements.
(9) Taille du projet, niveau de risque (économique, environnemental, social, organisationnel, technologique), cohérence avec la stratégie de l’entreprise.

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Sens et portée de l’étude Notions et contenus


3.2 La gestion du besoin en fonds de roulement
Parmi les emplois que l’entreprise doit financer, le besoin de Approche normative d’évaluation du besoin en fonds de
financement généré par l’exploitation peut être évalué en se roulement d’exploitation(10)
référant aux normes (ou conditions normales) de Action sur les postes clients, fournisseurs et stocks
fonctionnement du cycle d’exploitation. Ce cadre d’analyse
permet de mesurer l’impact des variations de niveau d’activité
et justifie éventuellement les politiques de réduction de ces
emplois.
4. La politique de financement (40 heures)
En fonction de son contexte et de sa taille, l’entreprise met en
œuvre une politique financière afin de financer le plus
judicieusement possible les emplois de sa politique
économique.
4.1 Les modes de financement
L’entreprise peut recourir à différents modes de financement Autofinancement
dont le coût varie en fonction de leur origine et du risque Financement par augmentation de capital, par emprunt(11)
supporté par les bailleurs de fonds. et par crédit-bail
Coût des moyens de financement(12)
4.2 Les contraintes de financement
Les bailleurs de fonds financent les investissements d’une Équilibre financier
entreprise en fonction de la structure des financements Risque financier(13) et garanties(14)
existants et de l’état du développement de l’entreprise.
4.3 La structure du financement
Le coût moyen des financements de l’entreprise se détermine Coût du capital
en fonction de la proportion et des coûts des différents modes Structure financière et valeur de l’entreprise(15)
de financement. Il n’est influencé, sous certaines hypothèses,
que par l’impact de la fiscalité et de l’endettement financier.
4.4 Le plan de financement
Le plan de financement permet de faire la synthèse des Objectifs du plan de financement
investissements et des financements prévus afin d’apprécier la Processus d’élaboration(16)
pertinence de la politique financière retenue et d’assurer Modalités d’équilibrage
l’équilibre de la trésorerie sur le moyen terme.
5. La trésorerie (15 heures)
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5.1 La gestion de la trésorerie


La gestion de trésorerie a pour objectif l’optimisation des Prévisions de trésorerie
mouvements et des soldes de trésorerie. Modalités d’équilibrage : financements des insuffisances de
trésorerie (escompte, crédits de trésorerie, découvert),
placement des excédents(17)
5.2 La gestion du risque de change
Les aléas sur les mouvements de trésorerie libellés en monnaie Couverture du risque de change commercial : emprunt-
étrangère peuvent faire l’objet de mesures de protection dépôt, change à terme, option de change
spécifiques.
(10) La composante fixe est exclue du calcul. Seuls les postes de stocks, de créances clients, de dettes fournisseurs et de TVA font partie de l’étude.
(11) Remboursement par amortissements constants, annuités constantes (avec différé éventuel), in fine.
(12) En intégrant l’impôt sur les bénéfices.
(13) Taux d’endettement, capacité d’endettement, couverture des charges financières par l’EBE.
(14) Les principales garanties prises par les organismes prêteurs (garanties personnelles et réelles) sont rappelées sans détailler les spécificités juridiques de ces
opérations.
(15) Il s’agit de mettre en évidence l’impact théorique de l’endettement sur le taux requis par les actionnaires, le coût du capital et la valeur de l’entreprise. Le MEDAF
n’est pas au programme.
(16) Le plan de financement peut être réalisé en deux étapes : un plan préparatoire puis un plan définitif après arbitrage sur les emplois et/ou les moyens de finan-
cement. Il est élaboré sur deux ou trois exercices et présenté selon un modèle adapté à l’analyse fonctionnelle. La réalisation du plan de financement peut être
précédée de l’élaboration de comptes de résultats prévisionnels.
(17) L’élaboration des plans de trésorerie sera limitée à un horizon de quelques mois en prenant en compte la TVA. L’optimisation peut concerner les mouvements
(par exemple, escompte sur encaissements ou négociation des décaissements) comme les soldes (par exemple, recherche ou placement d’un solde
excédentaire).

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Finance d’entreprise • Série 1

II. BIBLIOGRAPHIE
Le cours de l’Intec de finance d’entreprise est composé de quatre séries représentant l’intégra-
lité du programme de l’UE 6 du DCG. Ce cours est suffisant et ne nécessite pas l’acquisition
d’ouvrages complémentaires. Néanmoins, les élèves désirant approfondir certains points
peuvent se référer à des ouvrages comme ceux figurant dans la bibliographie ci-après :
• M. Mollet, Finance d’entreprise, DCG 6, Foucher, 2014.
• E. Plot-Vicard et M. Deck-Michon, Analyse financière, Vuibert, 2014.
• J. Delahaye et F. Delahaye, Finance d’entreprise, DCG 6, éditions Dunod, 2015.
• P. Vernimmen, P. Quiry, Y. Le Fur, Finance d’entreprise, Dalloz, 2016.
Si l’acquisition d’ouvrages en complément des séries n’est pas indispensable, la préparation
des annales des sujets d’examens est par contre absolument nécessaire.

III. MÉTHODOLOGIE DES SÉRIES


Les quatre séries du cours sont toutes régies selon la même progression :
1. explication des concepts de base ;
2. exemple simple d’illustration des concepts ;
3. commentaires et démarche d’analyse ;
4. exercice détaillé avec corrigé ;
5. devoirs (un devoir pour les séries 1 et 4 ; deux devoirs pour les séries 2 et 3).

IV. OBJECTIFS DE L’ÉPREUVE ET CONSEILS POUR L’EXAMEN

A. OBJECTIFS DE L’ÉPREUVE
Le programme officiel de l’épreuve n° 6 du DCG Finance d’entreprise prévoit une épreuve écrite
portant sur l’étude d’une ou de plusieurs situations pratiques.
Durée : 3 heures. Coefficient : 1.
Cette épreuve a pour objectifs d’évaluer les capacités des candidats à :

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• maîtriser les concepts fondamentaux de la finance : savoir, par exemple, différencier les notions
de résultat et de trésorerie, de profitabilité et de rentabilité ;
• appliquer ces notions dans le but de réaliser des diagnostics (savoir calculer et analyser des
indicateurs financiers) et des travaux de gestion financière (sélectionner les investissements
les plus rentables et les financements les moins couteux).
En tout état de cause, ce serait commettre une grossière erreur que de considérer l’épreuve de
finance d’entreprise uniquement comme une épreuve de calcul !

B. QUELQUES CONSEILS POUR ÊTRE PLUS EFFICACE


Comme pour les autres UE du DGC, la mise en œuvre de quelques conseils méthodologiques
permet d’être encore plus efficace.

1. Dans votre préparation


Dès le mois de novembre, travaillez régulièrement sur les sujets d’examen de l’Intec les plus
récents (2012‑2015) et disponibles sur le site. Ceci vous permet de vérifier votre progression
dans l’acquisition des connaissances nécessaires pour réussir à l’examen.
N’ayez pas seulement une approche technique de l’épreuve. La réussite à l’examen néces-
site évidemment de bien maitriser les outils de la finance d’entreprise ; mais une approche pure-
ment scolaire d’apprentissage, basée sur le « par cœur » n’est pas suffisante. Pour être capable
d’appliquer des techniques parfois complexes, de rédiger des analyses pertinentes, il est néces-
saire de prendre du recul sur les outils utilisés dans cette UE (comme dans les autres
d’ailleurs !).

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UE 116 • Finance d’entreprise

2. Et à l’examen
Apprenez à lire un sujet, à appréhender les différentes parties à traiter (poids relatif en fonction
du barème), l’indépendance des parties et des questions, à repérer les documents fournis en
annexe. L’expérience montre qu’une lecture trop rapide conduit à des erreurs de compréhension
ou d’interprétation.
Apprenez à ne pas perdre de temps. Dans un examen, une majorité des notes est comprise
entre 8 et 11 sur 20. Le fait d’échouer est souvent l’affaire d’un point ou d’un demi-point. Donc,
le demi-point marginal est capital et souvent perdu à cause d’un problème de gestion du temps.
Pour bien gérer votre temps :
• répartissez votre temps en fonction du barème ;
• utilisez votre temps avec un souci de productivité. Par exemple, il est inutile de passer trop de
temps sur un commentaire où il vous est demandé de « commenter brièvement ».
Habituez-vous à rédiger avec soin :
• apprenez à répondre sous forme de tableaux ;
• laissez de l’espace entre chaque réponse  ; n’hésitez pas à changer de page entre chaque
partie, cela vous évitera en cas de complément de réponse venu postérieurement à la rédac-
tion, de faire un renvoi en fin de copie, toujours désagréable à la correction ;
• enfin, encadrez vos résultats et soulignez les mots-clés dans vos commentaires.
Calculatrice
Sauf disposition spécifique précisée dans l’en-tête du sujet, la calculatrice est autorisée à l’exa-
men (à l’exclusion de tout autre matériel ou document). Mieux vaut choisir une calculatrice finan-
cière aux fonctions bien maîtrisées, qu’une calculatrice parfois trop complexe à l’usage.
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Plan annuel du cours

SÉRIE 1

PARTIE 1. L’ANALYSE DES ÉTATS FINANCIERS


Titre 1. Présentation des états financiers et des objectifs du diagnostic
Chapitre 1. Présentation des états financiers
Chapitre 2. Le diagnostic financier
Titre 2. L’analyse de l’activité
Chapitre 1. Les SIG (soldes intermédiaires de gestion)
Chapitre 2. Du résultat à la trésorerie
Titre 3. L’analyse de l’équilibre financier
Chapitre 1. Présentation et construction du bilan fonctionnel
Chapitre 2. L’analyse de l’équilibre financier avec le bilan fonctionnel

SÉRIE 2

PARTIE 2. LES TABLEAUX DE FINANCEMENT


ET DE FLUX DE TRÉSORERIE, LE DIAGNOSTIC FINANCIER
Titre 1. Les tableaux de financement et de flux de trésorerie
Chapitre 1. Flux de fonds et flux de trésorerie
Chapitre 2. Tableau de financement du PCG
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Chapitre 3. Tableaux de flux de trésorerie


Chapitre 4. Synthèse des principaux retraitements des tableaux de financement
Chapitre 5. Applications
Titre 2. Le diagnostic financier
Chapitre 1. Les objectifs du diagnostic financier
Chapitre 2. Les destinataires du diagnostic financier
Chapitre 3. Applications

SÉRIE 3

PARTIE 3. LA VALEUR ET LA POLITIQUE D’INVESTISSEMENT


Titre 1. La valeur
Chapitre 1. La valeur et le temps
Chapitre 2. La valeur et le risque
Chapitre 3. La valeur et l’information
Titre 2. La politique d’investissement
Chapitre 1. La gestion du besoin en fonds de roulement d’exploitation
Chapitre 2. L’étude d’un projet d’investissement

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Finance d’entreprise • Série 1

SÉRIE 4

PARTIE 4. POLITIQUE DE FINANCEMENT, GESTION DE LA TRÉSORERIE


ET DU RISQUE DE CHANGE
Titre 1. La politique de financement
Chapitre 1. Les caractéristiques générales des ressources durables
de l’entreprise
Chapitre 2. Le coût des ressources durables
Chapitre 3. Les financements et les investissements
Chapitre 4. La planification financière
Titre 2. La gestion de trésorerie
Chapitre 1. Les prévisions de trésorerie à court terme
Chapitre 2. Les modalités d’équilibrage
Titre 3. La gestion du risque de change
Chapitre 1. La mesure de l’exposition au risque de change
Chapitre 2. La couverture du risque de change

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UE 116 • Finance d’entreprise

Objectifs de la série 1

Cette première série a trois objectifs :


1. La présentation de la finance d’entreprise : programme officiel, plan des séries
du Cnam-Intec, méthodologie de l’épreuve.
2. L’étude du compte de résultat : analyse des flux liés à l’activité sur une année
avec les soldes intermédiaires de gestion et la capacité d’autofinancement.
3. L’étude du bilan : analyse de l’équilibre financier avec le bilan fonctionnel.
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PARTIE
L’analyse des états financiers

Introduction
Cette première série du cours (analyse des états financiers) ainsi que la deuxième concernent la
partie du programme qui s’intitule : le diagnostic financier des comptes sociaux. Nous com-
mencerons par donner :
• la liste des abréviations utilisées dans cette première série ;
• les états financiers de la société Référence, entreprise à laquelle nous appliquerons l’ensemble
des outils présentés dans les deux premières séries.

I. Abréviations
BFRE Besoin en fonds de roulement d’exploitation
BFRHE Besoin en fonds de roulement hors exploitation
CA Chiffre d’affaires
CBC Concours bancaires courants
CAF Capacité d’autofinancement
CdB Centrale de bilans (de la Banque de France)
CAR Charges à répartir (sur plusieurs exercices)
CCA Charges constatées d’avance
CAMPC Coût d’achat des matières premières consommées
CAMV Coût d’achat des marchandises vendues
CSNA Capital souscrit non appelé
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CSANV Capital souscrit appelé non versé


DADP Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions
EBE Excédent brut d’exploitation
ECA Écart de conversion actif
EBITDA Earnings before interest, taxes, depreciation and amortization
ECP Écart de conversion passif
ESO Excédent sur opérations
ETE Excédent de trésorerie d’exploitation
ETG Excédent de trésorerie globale
FRNG Fonds de roulement net global
ICNE Intérêts courus non échus
IS Impôt sur les sociétés
PCG Plan comptable général
PCEA Prix de cession des éléments d’actifs
PCA Produits constatés d’avance
PRO Prime de remboursement des obligations
RADP Reprises sur amortissements, dépréciations et provisions
RBE Résultat brut d’exploitation
RCAI Résultat courant avant impôt
REX Résultat d’exploitation
RD Ressources durables
RNE Résultat net d’exploitation
SIG Soldes intermédiaires de gestion
VA Valeur ajoutée
VCEAC Valeur comptable des éléments d’actifs cédés
VMP Valeur mobilière de placement

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Finance d’entreprise • Série 1

II. États financiers de la société Référence

Comptes de résultat
CHARGES N N–1 PRODUITS N N–1
CHARGES D’EXPLOITATION PRODUITS D’EXPLOITATION
Achats de marchandises 580 923 489 120 Ventes de marchandises 781 575 631 950
Variation de stock de marchandises 15 698 – 10 380 Production vendue 10 669 600 9 861 928
Achats de matières premières 2 692 280 2 449 801 Sous-total A : chiffre d’affaires 11 451 175 10 493 878
Variation stock de matières premières 8 995 – 40 003
Autres achats et charges externes : Production stockée 133 168 158 610
• Personnel extérieur 75 000 - Subventions d’exploitation 25 000 15 000
• Loyers crédit-bail 150 000 - RADP 123 903 12 901
• Autres 1 720 188 1 574 082 Transferts de charges 35 651 -
Impôts, taxes et versements assimilés 159 000 154 000 Autres produits 5 000 4 000
Salaires et traitements 3 579 855 3 370 421 Sous-total B : 322 722 190 511
Charges sociales 1 459 942 1 348 168
DADP :
• immob : dot. amortissements 180 903 158 949
• actif circulant : dot. dépréciations 98 632 69 821
• risques et charges 44 742 31 211
Autres charges 9 827 3 256
TOTAL I 10 775 985 9 598 446 TOTAL I (A + B) 11 773 897 10 684 389
Quotes-parts opér. en commun II(1) - 6 023 Quotes-parts opér. commun II(1) 5 987 -
CHARGES FINANCIÈRES PRODUITS FINANCIERS
DADP 5 000 - De participation 37 850 -
Intérêts et charges assimilées 121 023 98 160 D’autres valeurs mobilières 100 980
Différences négatives de change 9 874 3 698 Autres intérêts 982 141
Charges nettes sur cession de VMP - 451 RADP - 8 317
Différences positives de change 5 980 4 259
Produits nets sur cession de VMP 987 -
TOTAL III 135 897 102 309 TOTAL III 45 899 13 697
CHARGES EXCEPTIONNELLES PRODUITS EXCEPTIONNELS

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Sur opérations de gestion 1 005 2 221 Sur opérations de gestion 9 818 1 053
Sur opérations en capital : Sur opérations en capital :
• Valeur comptable des actifs cédés 23 101 - • Produit cessions des actifs 74 159 -
DADP 23 201 - • Subv. d’investis. virée au résultat 20 000 10 000
RADP - -
TOTAL IV 47 307 2 221 TOTAL IV 103 977 11 053
Participation salariés aux résultats V 17 894 16 153
Impôts sur les bénéfices VI 362 858 362 099

Total des charges I à VI 11 339 941 10 087 251 Total des produits I à IV 11 929 760 10 709 139
Solde créditeur = Bénéfice 589 819 621 888
TOTAL GÉNÉRAL 11 929 760 10 709 139 TOTAL GÉNÉRAL 11 929 760 10 709 139
(1) Quote-part de résultat sur les opérations faites en commun. Cela correspond aux résultats des opérations faites par l’intermédiaire
d’une société en participation.

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16
UE 116 • Finance d’entreprise

Bilans
ACTIFS BRUT A et D(1) NET NET
ANNÉES N N N N–1
Capital souscrit non appelé TOTAL 0 125 000 - 125 000 -
Immobilisations incorporelles :
• Frais de recherche et développement - - - -
• Fonds commercial 557 984 - 557 984 468 500

Immobilisations corporelles :
• Constructions 668 921 104 259 564 662 593 231
• Autres 1 345 065 298 000 1 047 065 801 000
• Avances et acomptes - - - 45 000

Immobilisations financières :
• Participations 378 500 - 378 500 -
• Prêts - - - 75 000
ACTIF IMMOBILISÉ TOTAL I 2 950 470 402 259 2 548 211 1 982 731

Stock et en-cours :
• Matières premières 188 992 - 188 992 197 987
• Produits finis 532 668 - 532 668 374 500
• Marchandises 56 244 - 56 244 71 942
Avances et acomptes versés 15 924 - 15 924 -
Créances d’exploitation :
• Clients et comptes rattachés 1 832 656 98 632 1 734 024 1 312 475
• Autres créances d’exploitation 169 874 - 169 874 140 015
Créances diverses(2) 3 569 - 3 569 0
Capital souscrit-appelé non versé - - - 50 000
Valeurs mobilières de placement 5 015 - 5 015 99 021
Disponibilités 1 569 - 1 569 9 720
Charges constatées d’avance 20 987 - 20 987 21 256
ACTIF CIRCULANT TOTAL II 2 827 498 98 632 2 728 866 2 276 916
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Charges à répartir sur plusieurs exercices III - - -


Primes remboursement des obligations IV 30 000 30 000 -
Écarts de conversion actif V - - 21 689
TOTAL GÉNÉRAL I à V 5 932 968 500 891 5 432 077 4 281 336
(1) Amortissements et dépréciations.
(2) Détail des créances diverses N N–1
Dont créances cessions immobilisations 3 569 -

IMMOBILISATIONS Début N Augment. N Diminut. N Fin N


Immobilisations incorporelles :
• Fonds commercial 468 500 89 484 - 557 984

Immobilisations corporelles :
• Constructions 668 921 - - 668 921
• Installations techniques, matériel 1 050 000 421 500 126 435 1 345 065
• Avances et acomptes 45 000 - 45 000 -

Immobilisations financières :
• Participations - 378 500 - 378 500
• Prêts 75 000 - 75 000 -
TOTAL 2 307 421 889 484 246 435 2 950 470

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201161TDPA0115 17
Finance d’entreprise • Série 1

DÉPRÉCIATIONS – PROVISIONS Début N Augment. N Diminut. N Fin N


• Produits finis 25 000 - 25 000 -
• Clients et comptes rattachés 61 650 98 632 61 650 98 632
• Provisions réglementées - 23 201 - 23 201
• Provisions pour risques et charges 37 253 44 742 37 253 44 742
TOTAL 123 903 166 575 123 903 166 575

AMORTISSEMENTS Début N Augment. N Diminut. N Fin N


• Constructions 75 690 28 569 - 104 259
• Autres 249 000 152 334 103 334 298 000
TOTAL 324 690 180 903 103 334 402 259

PASSIFS N N–1
Capital 850 000 400 000
Primes d’émission, de fusion, d’apport 150 000 40 000
Réserves :
• Réserve légale 40 000 40 000
• Réserves statutaires 250 000 220 000
• Autres 182 593 151 200
Report à nouveau - 5 921
Résultat de l’exercice 589 819 621 888
Subventions d’investissement 200 000 140 000
Provisions réglementées 23 201 -
TOTAL I CAPITAUX PROPRES 2 285 613 1 619 009

TOTAL II PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES 44 742 37 253

Autres emprunts obligataires 585 000 -


Emprunts auprès des établissements de crédit(1) 1 432 053 1 636 000
Avances et acomptes reçus 59 852 51 842
Dettes d’exploitation :
• Dettes fournisseurs et comptes rattachés 653 200 635 400

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• Dettes fiscales et sociales 256 327 244 500
Dettes diverses :
• Dettes sur immobilisations 65 897 -
• Dettes fiscales (impôts sur les bénéfices) 15 698 18 915
• Autres dettes 13 730 23 664

Produits constatés d’avance 12 985 14 753


TOTAL III DETTES 3 094 742 2 625 074

Écarts de conversion passif IV 6 980 -


TOTAL GÉNÉRAL I à IV 5 432 077 4 281 336
(1) N N–1
Dont soldes créditeurs de banque : 125 325 9 954

III. Informations complémentaires sur la société Référence


Le tableau ci-après détaille certaines informations du bilan et du compte de résultat.

N N–1
• ICNE sur emprunts 5 423 5 651
• EENE 69 500 -
• Escompte financier accordé 6 981 1 561
• Escompte financier obtenu 556 -

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18
UE 116 • Finance d’entreprise

Les VMP peuvent être assimilées à la trésorerie.


Les écarts de conversion actif concernent les créances clients et les écarts de conversion passif
les dettes fournisseurs (d’exploitation).
Au cours de l’exercice N, la société a :
• émis des actions de numéraire ;
• incorporé des réserves au capital pour 100 000 € ;
• remboursé des emprunts pour 369 852 € ;
• souscrit un contrat de crédit-bail (début janvier N) :
–– valeur du bien loué : 500 000 €,
–– ce bien aurait fait l’objet d’un amortissement en linéaire sur 4 ans s’il avait été acquis en
pleine propriété ;
• reçu une subvention d’exploitation qui peut être considérée comme un complément au chiffre
d’affaires ;
• amorti la prime de remboursement des obligations pour 5 000 € ;
• transféré une charge vers un autre poste de charge.

Titre 1. Présentation des états financiers


et des objectifs du diagnostic

Un diagnostic financier peut avoir des objectifs multiples, que nous préciserons plus loin, mais,
pour l’essentiel, il s’agit d’analyser :
• la rentabilité qui exprime la capacité de l’entreprise à générer suffisamment de bénéfice par
rapport aux capitaux investis par les actionnaires ;
• et la solvabilité, c’est-à-dire la capacité de l’entreprise à rembourser ses dettes.
La réalisation de ce diagnostic s’appuie essentiellement sur les états financiers obtenus grâce à
la comptabilité générale : le compte de résultat, le bilan et l’annexe.
Avant de détailler les objectifs du diagnostic, nous commencerons par présenter le contenu des
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états financiers.

Chapitre 1. Présentation des états financiers


À l’examen, les états financiers complétés vous seront fournis, mais il est évidement indispen-
sable de bien en comprendre la signification afin de les utiliser et les analyser correctement.

Section 1. Les états financiers et le plan de comptes

Afin de faciliter la lecture des états financiers, les tableaux suivants présentent le lien entre les
postes du compte de résultat et du bilan et les comptes (PCG). Ces tableaux ne sont pas exhaus-
tifs et ne présentent que l’essentiel.

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201161TDPA0115 19
Finance d’entreprise • Série 1

CHARGES PRODUITS
CHARGES D’EXPLOITATION PRODUITS D’EXPLOITATION
Achats de marchandises 607 + 6097 Ventes de marchandises 707 + 708 + 7097
Variation de stock de marchandises 6037 Production vendue 70 sauf ci-avant
Achats de matières premières 601 + 602 + 6091 + 6092 Sous-total A : chiffre d’affaires
Variation stock de matières premières 6031 + 6032
Autres achats et charges externes : Production stockée 713
• Personnel extérieur 621 Production immobilisée 72
• Loyers crédit-bail 612 Subventions d’exploitation 74
• Autres 604 + 605 + 606 + 609 RADP 781
+61 + 62 (sauf 612 + 621)
Impôts et taxes 63 Transferts de charges 791
Salaires et traitements 641 + 644 Autres produits 75
Charges sociales 645 + 646 + 647 Sous-total B :
DADP :
• immob : dot. amortissements 6811+ 6812
• immob : dot. dépréciations 6816
• actif circulant : dot. dépréciations 6817
• risques et charges 6815
Autres charges 65
TOTAL I TOTAL I (A + B)
Quotes-parts opér. en commun II 655 Quotes-parts opér. commun II 755
CHARGES FINANCIÈRES PRODUITS FINANCIERS
DADP 686 De participation 761
Intérêts et charges assimilées 661 + 664 + 665 + 668 D’autres valeurs mobilières 762
Différences négatives de change 666 Autres intérêts 763 + 764 + 765 + 768
Charges nettes sur cession de VMP 667 RADP 786
Différences positives de change 766
Produits nets sur cession de VMP 767
TOTAL III TOTAL III
CHARGES EXCEPTIONNELLES PRODUITS EXCEPTIONNELS
Sur opérations de gestion 671 Sur opérations de gestion 771

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Sur opérations en capital : Sur opérations en capital :
• Valeur comptable des actifs cédés 675 • Produit cessions des actifs 775
• Autres 678 • Subv. d’investis. virée au résultat 777
DADP 687 RADP 787
TOTAL IV TOTAL IV
Participation salariés aux résultats V 691
Impôts sur les bénéfices VI 695
Solde créditeur = Bénéfice
TOTAL GÉNÉRAL TOTAL GÉNÉRAL

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20
UE 116 • Finance d’entreprise

ACTIF Valeur brute Amort. et Dépréc.


Capital souscrit non appelé TOTAL 0 109

Immobilisations incorporelles :
• Frais d’établissement 201 2801
• Frais de recherche et développement 203 2803
• Fonds commercial 206 + 207 2807 + 2906 + 2907

Immobilisations corporelles :
• Terrains 211 2911
• Constructions 213 2813
• Autres 218 2818
• En-cours 231 2931
• Avances et acomptes 238

Immobilisations financières :
• Participations 261 2961 + 2966
• Autres titres immobilisés 271 + 272 + 273+ 2768 +277 2971 + 2972 + 2973
• Prêts 274 + 27684 2974
• Autres 275 + 27685 2975
ACTIF IMMOBILISÉ TOTAL I X X

Stock et en-cours :
• Matières premières 31 + 32 391 + 392
• En-cours de production 33 + 34 393 + 394
• Produits finis 35 395
• Marchandises 37 397
Avances et acomptes versés 4091
Créances d’exploitation :
• Clients et comptes rattachés 411 + 413 + 416 + 418 491
• Autres créances d’exploitation 409 + 425+ 4456 + 4458
Créances diverses 441 à 444 + 456 (sauf 4562) + 46
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Capital souscrit-appelé non versé 4562


Valeurs mobilières de placement 50 590
Disponibilités 512 + 53

Charges constatées d’avance 486


ACTIF CIRCULANT TOTAL II X X

Charges à répartir sur plusieurs exercices III 481


Primes remboursement des obligations IV 169
Écarts de conversion actif V 476
TOTAL GÉNÉRAL 0 à V X X

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201161TDPA0115 21
Finance d’entreprise • Série 1

PASSIF
Capital 101 + 108
Primes d’émission, de fusion, d’apport 104
Écarts de réévaluation 105
Réserves :
• Réserve légale 1061
• Réserves statutaires 1063
• Autres 1068
Report à nouveau 11
Résultat de l’exercice 12
Subventions d’investissement 13
Provisions réglementées 14
TOTAL I CAPITAUX PROPRES X
TOTAL II PROVISIONS POUR RISQUES 15
ET CHARGES
Autres emprunts obligataires 163 + 16883
Emprunts auprès des établissements de crédit 164 + 16884 + 512(c) + 5181 +519
Avances et acomptes reçus 4191
Dettes d’exploitation :
• Dettes fournisseurs et comptes rattachés 401 + 403 + 4081
• Dettes fiscales et sociales 421 + 422 + 424 + 4282 + 4455 + 4482 + 4486
Dettes diverses :
• Dettes sur immobilisations 404 + 405
• Dettes fiscales (impôts sur les bénéfices) 444(c)
• Autres dettes 457+ 467(c)

Produits constatés d’avance 487


TOTAL III DETTES X

Écarts de conversion passif IV 477


TOTAL GÉNÉRAL I à IV X

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Section 2. La transcription des opérations
dans les états financiers

Il est indispensable de bien comprendre les mécanismes d’élaboration des états financiers pour
pouvoir en faire ensuite l’analyse.

I. LES OPÉRATIONS EFFECTUÉES PAR L’ENTREPRISE


L’activité d’une entreprise est rythmée par les opérations effectuées. Quelle que soit la forme
juridique, les objectifs (profit, service public, assistance) ou l’origine du capital de l’organisation
(publique ou privée), l’entreprise est une structure humaine organisée visant à mobiliser des res-
sources pour produire des biens et/ou des services. Pour ce faire, l’organisation réalise diffé-
rentes opérations que l’on peut classifier selon leur objectif  : les opérations d’exploitation,
d’investissement et de financement.
Les opérations liées à l’exploitation relèvent de l’activité courante, de la finalité de l’entre-
prise : acheter de la matière première, employer des salariés, vendre des produits ou des pres-
tations sont des activités d’exploitation.
Les opérations d’investissement rassemblent les opérations ayant pour objet l’acquisition ou
la cession d’immobilisations : achat d’un terrain, construction d’une usine, vente d’une machine.

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22
UE 116 • Finance d’entreprise

Les opérations de financement permettent à l’entreprise de disposer des ressources néces-


saires à son activité. Elles concernent les opérations d’emprunt et leur remboursement, mais
également les opérations sur fonds propres (augmentations de capital, distribution de
dividendes).
Ces différentes opérations (activité, investissement, financement) génèrent deux types de flux :
les flux physiques et les flux monétaires. C’est le décalage entre les flux physiques et moné-
taires qui crée pour l’entreprise un besoin de financement ou un excédent de financement. Ainsi,
un fournisseur payé 60 jours après la livraison de sa marchandise permet à l’entreprise de dis-
poser d’un excédent de financement durant 60 jours. À l’inverse, un client qui règle sa dette
30 jours après avoir pris livraison du bien ou service génère pour l’entreprise un besoin de finan-
cement durant 30 jours.

II. LA PRISE EN COMPTE DES OPÉRATIONS RÉALISÉES


DANS LES ÉTATS FINANCIERS
En nous appuyant sur un exemple, nous présentons la traduction des opérations réalisées par
l’entreprise dans le bilan et le compte de résultat.

A. LE BILAN À LA CRÉATION DE L’ENTREPRISE


Le bilan présente les actifs dont l’entreprise est propriétaire et la manière dont ils sont financés
(passif). Afin de débuter par les aspects les plus simples, nous commençons l’étude du bilan à
la création de l’entreprise.

EXEMPLE APPLICATIF 1

La société Création a été constituée le 2 janvier N. Le même jour, les actionnaires de cette
société anonyme ont apporté 60 k€ en numéraire et l’entreprise a emprunté 40 k€ auprès d’une
banque, remboursable par trimestrialités constantes avec un taux d’intérêt de 2,5 %. Toutes ces
sommes ont été versées sur le compte bancaire de la société et ont immédiatement permis
d’acheter une immobilisation corporelle pour 80 k€, payé au comptant.
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Dressons le bilan de la société le 2 janvier N.

Bilan société Création au 02/01/N (en k€)


Valeurs Amort. Valeurs
ACTIF PASSSIF
brutes dépréc. nettes
ACTIF IMMOBILISÉ : CAPITAUX PROPRES :
• Immobilisations incorporelles - - - • Capital social 60
• Immobilisations corporelles 80 - 80 • Réserves -
• Immobilisations financières - - - • Résultat -
ACTIF CIRCULANT : PROVISIONS : -
• Stocks - - - DETTES :
• Créances - - - • Emprunt 40
• Disponibilités (banque et caisse) 20 - 20 • Fournisseurs -
• Fiscales et sociales -
TOTAL 100 - 100 TOTAL 100

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201161TDPA0115 23
Finance d’entreprise • Série 1

1. Le passif du bilan
Le passif du bilan présente, à une date donnée, les ressources1 utilisées par une entreprise
pour se financer. Dans le cas de la société Création, il s’agit :
• de 60 k€ de capital classé dans la catégorie des capitaux propres (ou fonds propres). Les
capitaux propres désignent notamment les ressources apportées par les associés, le plus
souvent en numéraire, mais aussi en nature (matériel, immeuble, etc.), pour constituer le capi-
tal social. Il ne s’agit pas seulement de répondre à une contrainte légale2, mais aussi de per-
mettre à l’entreprise de se financer avec moins de contrainte puisque, à la différence d’un
emprunt, les capitaux propres n’ont pas à être obligatoirement remboursés3, ni rémunérés4 ;
• de 40 k€ d’emprunt5 classé en dettes. La contraction d’une dette auprès d’un établissement
de crédit permet à l’entreprise de recevoir des fonds qui eux aussi vont contribuer à son finan-
cement. Par contre, à la différence des capitaux propres, cette ressource est non seulement
exigible et devra être remboursée, mais elle nécessite aussi d’être rémunérée avec un intérêt.

2. L’actif du bilan
L’actif du bilan présente les emplois réalisés autrement dit l’utilisation faite des ressources.
Dans le cas de la société Création, il s’agit :
• de 80 k€ d’immobilisations. Une entreprise peut investir dans des immobilisations incorpo-
relles (marques, brevets, fonds commercial, etc.), corporelles (terrain, machines, bâtiments,
etc.) ou des immobilisations financières (actions d’une autre entreprise, par exemple) ;
• de 20 k€ de trésorerie. La trésorerie appartient à la catégorie plus générale des actifs circu-
lants, éléments qui ne font que transiter dans l’entreprise et qui se renouvellent avec le cycle
d’exploitation : stocks, créances, disponibilités.
Le bilan présente le total des opérations (100 k€) en distinguant comment cette somme a été
obtenue (actionnaires et banquiers) et ce que l’entreprise en a fait (achat d’une immobilisation et
versement du solde sur un compte bancaire6). La même information est donc analysée de deux
points de vue différents : c’est le principe de la comptabilité en partie double.

3. L’analyse du bilan

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L’analyse du bilan nous permettra :
• de mettre en évidence la structure financière, c’est-à-dire le type de ressources utilisées pour
se financer : capitaux propres ou emprunts. Dans notre cas, la structure financière est compo-
sée de 60 % de capitaux propres et 40 % d’emprunt. Fixer une stratégie financière, autre-
ment dit définir la structure financière, est l’une des décisions les plus importantes à prendre
par les dirigeants : nous montrerons qu’elle conditionne à la fois la solvabilité (on s’en doutait !)
mais aussi la rentabilité ;
• d’apprécier le patrimoine autrement dit, ce que possèdent l’entreprise et par conséquent les
associés. Le patrimoine est égal à la valeur des actifs, déduction faite des dettes
(actif net = 100 k€ – 40 k€ = 60 k€). On retrouve cette somme par simple lecture du total des

1. Le terme passif est souvent perçu négativement car il est notamment composé de dettes qui, si elles
sont excessives, peuvent remettre en cause la survie de l’entreprise. Il n’empêche qu’avant de devoir
être remboursée, une dette, comme les autres éléments du passif, représente bien une ressource de
financement.
2. Par exemple, les sociétés anonymes doivent avoir un capital social au moins égal à 37 000 €.
3. Sauf en cas de réduction de capital ou de dissolution de la société, les capitaux propres ne sont pas
restitués aux actionnaires. En général, si un associé veut « récupérer » sa mise, il doit revendre ses titres
à un autre associé, déjà présent dans le capital, ou à un nouvel entrant. Le capital social reste néan-
moins inchangé : si les propriétaires ne sont plus les mêmes, le total des fonds apportés est identique.
4. Les associés sont rémunérés par un dividende qui représente un prélèvement sur le résultat et non une
charge (voir plus loin).
5. On utilise fréquemment l’expression « endettement financier ».
6. La trésorerie est un emploi comme un autre.

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UE 116 • Finance d’entreprise

capitaux propres (60 k€). Réaliser un bénéfice est la façon la plus sûre d’augmenter le patri-
moine d’une entreprise et de ses propriétaires. Les lignes qui suivent vont justement nous
montrer les principes d’élaboration d’un compte de résultat.

B. LE COMPTE DE RÉSULTAT
Par différence entre les produits et les charges de l’exercice, le compte de résultat mesure
le résultat net sur une période donnée ; il fait ainsi apparaitre un bénéfice ou une perte. Dans une
approche simplifiée mais juste, le compte de résultat permet ainsi de vérifier si le prix des pro-
duits et services vendus (le chiffre d’affaires pour l’essentiel) est au moins égal aux coûts sup-
portés (la somme des charges) : c’est là une condition indispensable et première à la survie de
l’entreprise sur le long terme.
L’enregistrement d’un produit correspond à un enrichissement de l’entreprise, à une augmenta-
tion de son patrimoine (une vente de marchandise, la perception d’un intérêt, etc.). Une charge
correspond à un appauvrissement, à une baisse du patrimoine (un achat de marchandise, le
paiement d’un intérêt sur un emprunt, etc.). En définitive, le compte de résultat nous indique
quelle a été la hausse (bénéfice) ou à la baisse (perte) du patrimoine de l’entreprise du fait
de son activité.

ILLUSTRONS CES DÉFINITIONS PAR DEUX EXEMPLES


1. On contracte un emprunt de 100 k€ afin de financer l’activité d’une entreprise. La trésorerie
(donc l’actif) et la dette augmentent de 100 k€. Cette opération ne doit donc pas figurer dans le
compte de résultat car elle ne modifie pas le montant du patrimoine de l’entreprise (actif – dette).
2. On cède une immobilisation pour 50 k€ alors qu’elle est inscrite dans le bilan de l’entreprise
pour 20 k€. Cette cession va diminuer l’actif immobilisé (– 20 k€) et augmenter l’actif circulant
(créances sur cessions ou trésorerie) pour 50 k€. Le patrimoine aura ainsi augmenté de 30 k€ et
une plus-value de cession apparaîtra dans les éléments exceptionnels du compte de résultat.
Les charges et les produits du compte de résultat :
• ne doivent pas comporter d’éléments non consommés ou non revendus. Par exemple, si
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une marchandise achetée au cours de l’exercice n’a pas été revendue, elle doit être retirée des
charges. Ces corrections sont faites par l’intermédiaire des lignes de variations de stocks
(variation de stocks de matières premières, de marchandises et production stockée) ;
• ne tiennent pas compte des modalités de règlement des opérations réalisées. Qu’une opé-
ration soit réglée à crédit ou au comptant, elle sera prise en compte en totalité dans le compte
de résultat. Ainsi, l’enrichissement obtenu (le bénéfice) pourra n’être que potentiel et à venir ;
• sont retenus pour leur montant hors taxes : en général, l’entreprise est neutre au regard de la
TVA. Avec un certain décalage il est vrai, mais la TVA collectée sur les ventes est reversée alors
que la TVA payée aux fournisseurs est récupérée.

EXEMPLE APPLICATIF 1 (SUITE)

Poursuivons notre exemple avec des données qui concernent l’activité du premier trimestre N :

Ventes de marchandises 100 k€ encaissés à hauteur de 40 % au 31/03/N


Achats de marchandises 70 k€ réglés à hauteur de 70 % au 31/03/N
Charges de personnel 20 k€ réglés en totalité au 31/03/N
Règlement de la première échéance de l’emprunt 4 k€ dont 1 k€ de charges d’intérêt 

L’inventaire au 31/03/N fait apparaître :


• un stock de marchandises valorisé à 5 k€ ;
• un risque de perte de 3 k€ sur les créances clients ;
• une perte de valeur des immobilisations de 2 k€ (amortissement calculé sur dix ans) ;
• un risque de litige avec un salarié (conséquence évaluée à 4 k€ avec un caractère exceptionnel).

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Finance d’entreprise • Série 1

Dressons à présent le compte de résultat de la société pour le premier trimestre N.


Compte de résultat avant impôt société Création au 31/03/N (en k€)
CHARGES PRODUITS
CHARGES D’EXPLOITATION : PRODUITS D’EXPLOITATION :
• Achats de marchandises(1) 70 • Ventes de marchandises(1) 100
• Variation de stock de marchandises(2) – 5
• Charges de personnel 20
• DADP : PRODUITS FINANCIERS -
––amortissement sur immobilisations(3) 2
––dépréciations sur actifs circulants(3) 3
CHARGES FINANCIÈRES : PRODUITS EXCEPTIONNELS  -
• Charges d’intérêts(4) 1
CHARGES EXCEPTIONNELLES :
• DADP : provisions(5) 4

Bénéfice avant impôts 5


TOTAL 100 TOTAL 100
(1) Les charges et produits ne tiennent pas compte des modalités de règlement.
(2) La présence d’un stock de marchandises pour 5 k€ à la fin de la période signifie que des marchandises achetées n’ont pas été reven-
dues. Cela n’ayant pas de sens de calculer un résultat sur une opération qui n’est pas finalisée, ces marchandises sont retirées des
charges de la période. Le fait que dans notre exemple, la variation de stock soit égale au stock à la fin de la période (au signe près) est
exceptionnel et vient du fait que la société est nouvelle et n’avait donc pas de stock initial. En règle générale, le compte de résultat tient
compte des variations de stocks et non du stock final.
(3) L’amortissement correspond à la perte de valeur définitive d’une immobilisation.
Il existe un risque d’impayé pour 3 k€. Cette dotation aux dépréciations constate une possible perte (pas certaine) qui vient annuler la part
du chiffre d’affaires qui pourrait ne pas être encaissée.
(4) Seule la partie intérêt de l’échéance correspond à une charge. Le reste, soit 3 k€, n’est que le remboursement d’une somme qui avait
été prêtée à l’entreprise : il ne s’agit donc pas d’un appauvrissement.
(5) Comme une dépréciation, une provision constate un risque de perte.

Le compte de résultat fait apparaître un bénéfice de 5 k€ sur le premier trimestre N. Grâce à son
activité, la société Création a donc augmenté son patrimoine d’un montant équivalent. La
construction et la lecture du bilan au 31/03/N va nous apprendre sur quels postes d’actifs et de
dettes cette augmentation a porté.

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C. LE BILAN APRÈS UNE PÉRIODE D’ACTIVITÉ
La prise en compte des trois mois d’activité va nous permettre de compléter notre présentation
du bilan.

EXEMPLE APPLICATIF 1 (SUITE)

Pour terminer, nous établissons le bilan de la société Création à la date du 31 mars N.

Bilan société Création au 31/03/N (en k€)


Valeurs Amort. Valeurs PASSIF
ACTIF
brutes Dépréc. nettes
ACTIF IMMOBILISÉ : CAPITAUX PROPRES :
• Immobilisations incorporelles - - - • Capital social 60
• Immobilisations corporelles 80 2 78 • Réserves -
• Immobilisations financières - - - • Résultat 5
ACTIF CIRCULANT : PROVISIONS 4
• Stock de marchandises 5 - 5 DETTES :
• Créances 60 3 57 • Emprunt(1) 50
• Disponibilités (banque et caisse) - - - • Fournisseurs 21
• Fiscales et sociales -
TOTAL 145 5 140 TOTAL 140
(1) Dans un bilan, la ligne emprunt contient le solde des emprunts au sens habituel (solde des compte 16) mais aussi les soldes créditeurs
de banque (découvert bancaire). Dans notre cas, le solde des emprunts est égal à 37 k€ (40 – (4 – 1)) et le découvert bancaire à 13 k€
(20 + 100 × 40 % – 70 × 70 % – 20 – 4).

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UE 116 • Finance d’entreprise

1. Le passif du bilan
Une fois son activité commencée, les capitaux propres de l’entreprise sont constitués :
• des fonds apportés par les associés à la création ou lors d’une augmentation de capital
ultérieure ;
• et du bénéfice de l’exercice et ceux des exercices antérieures conservés en réserves (et qui
n’ont donc pas été distribués sous forme de dividendes). Ainsi, moins une entreprise distribue
de dividendes, plus elle augmente ses capitaux propres et donc ses ressources de finance-
ment.
La constitution d’une provision provient de l’application du principe de prudence. Dans notre
exemple, l’entreprise craint de supporter une charge de 4 k€ suite à un litige avec un salarié.
Nous avons dû constater :
• une charge exceptionnelle afin de réduire le bénéfice (voir compte de résultat), ne pas distri-
buer un dividende fictif et ne pas surévaluer les capitaux propres ;
• une provision au bilan qui indique que l’entreprise pourrait avoir à payer 4 k€ ; une provision
doit ainsi être interprétée comme une dette dont le montant n’est pas encore connu avec cer-
titude. En définitive, la constitution d’une provision transfère une ressource qui n’était pas
exigible (bénéfice) en une dette, qui elle par contre, est une ressource exigible (à condition bien
sûr, que la provision soit justifiée, hypothèse que nous poserons toujours).

REMARQUE
En comptabilité, le terme provision est réservé à la constatation d’un risque (change, litiges,
etc.) ou d’une charge (impôt). Elle est enregistrée au bilan (comptes  15) entre les capitaux
propres et les dettes. S’il s’agit d’une perte de valeur possible sur des actifs (immobilisations,
stocks, créances clients), on doit alors constater une dépréciation (comptes avec un « 9 » en
deuxième position) qui vient s’inscrire en déduction de l’actif concerné (colonne amortisse-
ments et dépréciations).
En plus des provisions pour risques et charges, il existe des provisions réglementées
(comptes  145) inscrites cette fois dans les capitaux propres et qui ont comme objectif de
réduire « artificiellement » (mais en accord avec le droit fiscal !), le bénéfice et donc l’impôt. Il
faut donc les assimiler à du résultat puisqu’elles ne correspondent pas à un véritable passif à
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payer.
Les dettes fournisseurs comme les dettes fiscales et sociales représentent également une res-
source mais d’une nature différente de celle des emprunts. Le financement obtenu avec un
emprunt débouche sur une somme d’argent versée à l’entreprise alors qu’un crédit fournisseur
permet l’acquisition d’un bien ou d’un service sans avoir à en payer le prix immédiatement : la
ressource vient du fait que la dépense est repoussée dans le temps.

2. L’actif du bilan
Les éléments portés à l’actif du bilan sont inscrits pour leur valeur d’origine (coût historique). Les
immobilisations sont ainsi comptabilisées pour leur valeur d’achat ou de production, les stocks
pour leur valeur de production ou d’achat, les créances des clients pour leur valeur facturée.
Cependant, pour donner une image fidèle du patrimoine de l’entreprise, la comptabilité prévoit
d’évaluer la dépréciation de ces actifs en amortissant dans le temps les immobilisations et en
dépréciant éventuellement les montants des créances ou des stocks (stocks périssables, clients
douteux, etc.). La valeur brute des éléments d’actif correspond donc à leur valeur d’origine, la
valeur nette à leur valeur actuelle.
Dans notre exemple, l’immobilisation a perdu 2 k€ de valeur sur la période. Cet amortissement
(perte définitive de valeur d’une immobilisation) a été enregistré dans le compte de résultat pour
constater que l’entreprise s’est appauvrie de 2 k€ sur la période et dans le bilan, pour un mon-
tant équivalent, pour indiquer que la valeur de l’immobilisation n’est plus que de 78 k€.

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Finance d’entreprise • Série 1

REMARQUE
Il ne faut pas confondre la dotation aux amortissements, inscrite dans le compte de résultat et
qui correspond à une perte de valeur sur une période, avec l’amortissement inscrit dans le
bilan égal à la perte de valeur depuis l’acquisition de l’immobilisation. Dans le cas de la société
Création, le compte de résultat du deuxième trimestre N ferait apparaitre une dotation aux
amortissements égale à 2 mais un amortissement inscrit au bilan au 30/06/N égal à 4 (2 + 2).
Comme l’actif immobilisé, le stock de marchandises et les créances clients représentent un
emploi des ressources de l’entreprise :
• l’accroissement du stock de marchandises s’explique par le fait que toutes les marchandises
achetées n’ont pas été consommées au cours du trimestre. La constitution de ce stock ayant
nécessité des achats qu’il faudra bien régler, soit l’entreprise a obtenu un crédit de ses four-
nisseurs, soit elle a déjà réglé le montant correspondant avec des ressources en lien avec ses
capitaux propres (réserves accumulées, capital apporté par les actionnaires). Dans tous les
cas, 5 k€ de ressources ont été consommées ;
• il en est de même pour les créances clients : le crédit accordé aux clients retarde l’encaisse-
ment du prix de la vente alors que l’entreprise a des charges à payer. Cet emploi pourra être
financé avec les mêmes ressources que les stocks.

3. L’analyse du bilan
L’analyse de l’actif du bilan nous permettra de juger de la pertinence de la stratégie d’investis-
sement de l’entreprise. Celle-ci se caractérise non seulement par des choix en matière d’acqui-
sition d’immobilisations mais aussi par la fixation d’un niveau de stocks et de crédit accordé aux
clients : tout ceci implique de disposer de suffisamment de ressources et de rentabiliser tous ces
emplois.
Par exemple, on constate dans le cas de la société Création que le poste créance clients repré-
sente plus de 40  % du total du bilan et que cette masse de crédit explique certainement le
découvert bancaire (13  k€). Les outils que nous proposerons dans les deux premières séries
nous permettront justement de déterminer si la politique de crédit clients est à revoir ou si c’est
plutôt une insuffisance de ressources durables qu’il faudrait corriger.
Pour conclure sur cette présentation des états financiers, nous allons montrer que le bénéfice

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qu’a fait apparaître le compte de résultat peut être retrouvé en calculant la variation du patri-
moine de la société Création. Les différents montants du tableau ci-après ont été obtenus par
différence entre les deux bilans.

Tableau de calcul de la variation du patrimoine


Augmentation
Baisse du patrimoine
du patrimoine
Hausse Baisse Baisse Hausse
des actifs des dettes des actifs des dettes
Augmentation des stocks 5   Baisse immobilisations(1) 2  
Augmentation des créances clients 57   Baisse disponibilités(1) 20  
Remboursement emprunt(1)   3 Hausse des provisions 4
Hausse découvert 13
Hausse dettes fournisseurs   21
Total 62 3 Total 22 38
Augmentation brute patrimoine 65   Diminution patrimoine 60  
(1) Le patrimoine d’une société étant égal à la différence entre ses actifs et ses dettes :
– une baisse des dettes provoque une hausse du patrimoine ;
– une baisse des actifs génère une baisse du patrimoine.

Par différence entre la hausse et la baisse du patrimoine (65 – 60), nous retrouvons bien le béné-
fice mis en évidence par le compte de résultat.

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UE 116 • Finance d’entreprise

Chapitre 2. Le diagnostic financier


L’analyse financière vise à produire un diagnostic financier à destination de différents
utilisateurs.

Section 1. Les objectifs du diagnostic financier

Avant de commencer nos travaux d’analyse financière, il est essentiel de présenter les thèmes
sur lesquels le diagnostic doit porter : la profitabilité, la rentabilité, la solvabilité et la liquidité.
La profitabilité est la capacité d’une entreprise à générer du bénéfice.
L’objectif de rentabilité est plus exigeant puisque pour être atteint, il faut non seulement être pro-
fitable, mais il faut également que le bénéfice soit suffisant par rapport aux moyens mis en œuvre
(actifs, capitaux propres). C’est donc le rapport d’un flux issu du compte de résultat (résultat d’ex-
ploitation, résultat courant, résultat net) et d’un stock issu du bilan. On distingue classiquement la
rentabilité économique de la rentabilité financière. Ces notions seront développées dans la série 2.
Nous verrons que des entreprises peuvent être profitables mais avoir pour autant des problèmes
de trésorerie qui dégradent leur solvabilité, c’est-à-dire leur capacité à payer leurs dettes.
La liquidité est comparable à la solvabilité, mais pour les seules dettes à court terme.
L’objectif de l’analyse financière est alors de combiner les outils permettant d’évaluer ces quatre
dimensions caractéristiques de la performance de l’entreprise pour faciliter la prise de décision
(pour les investisseurs, partenaires financiers, clients, fournisseurs, etc.).

EXEMPLE APPLICATIF 2

On souhaite connaître la profitabilité de trois sociétés A, B et C pour lesquelles on dispose du


compte de résultat :
Comptes de résultat
Charges A B C Produits A B C
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Résultat net comptable – 100 + 100 + 150 Chiffre d’affaires 1 000 2 000 4 000

La société A n’est pas profitable (résultats négatifs), le constat est définitif ! Par contre, pour B
et C, le constat est plus nuancé : s’il est vrai qu’en valeurs absolues, C est plus profitable que B
(résultat C > résultat B), en valeurs relatives, B est plus performant puisque pour faire 50 % de
bénéfice en plus (150 contre 100), C a besoin d’un volume d’activité deux fois plus important
(4 000 contre 2 000 de chiffre d’affaires).

EXEMPLE APPLICATIF 3

On s’intéresse cette fois à la rentabilité et à la solvabilité de deux sociétés D et E, réalisant le


même bénéfice (1 000 €) et pour lesquelles on dispose du bilan :
Bilans
Actifs D E Passifs D E
Capitaux propres 2 000 13 000
Dettes 8 000 2 000
Total 10 000 15 000 Total 10 000 15 000

La société D peut être considérée comme la plus rentable des deux, puisque pour obtenir un
bénéfice équivalent, la société E a besoin de beaucoup plus de moyens (15 000 d’actifs contre
10 000 pour D).
Par contre, la structure financière de la société E est composée de quatre fois moins de dettes
et on peut supposer qu’elle est plus solvable que la société D.

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Finance d’entreprise • Série 1

Section 2. Les destinataires du diagnostic financier :


les parties prenantes

Les parties prenantes (ou stakeholders) peuvent être définies comme les individus ou groupes
qui dépendent de l’organisation pour atteindre leurs propres buts et dont l’organisation dépend
également. Les parties prenantes rassemblent des acteurs très différents, qu’il est possible de
classer selon leur proximité avec l’entreprise :

Parties prenantes internes Parties prenantes externes


• dirigeants • partenaires financiers (banques notamment)
• salariés • clients
• syndicats • fournisseurs
• actionnaires • pouvoirs publics (services fiscaux,
administrations locales)
En dehors d’un objectif commun de rentabilité, les attentes des parties prenantes peuvent être
différentes :
• les actionnaires désirent estimer la rentabilité des fonds qu’ils ont pu investir dans l’entreprise ;
• les dirigeants souhaitent contrôler les résultats et la trésorerie ;
• les banques et les fournisseurs sont préoccupés par le remboursement de leur créance et
analysent ainsi plus particulièrement la solvabilité ;
• les clients désirent s’assurer de la pérennité de l’entreprise auprès de laquelle  ils vont verser
un acompte ou bien commander un produit qui nécessite un service après-vente ;
• les salariés, par le biais du comité d’entreprise (obligatoire si plus de 50 salariés), peut deman-
der la nomination d’un expert-comptable afin d’être aidé dans l’analyse des comptes.

Section 3. Les informations disponibles


pour l’analyste financier

Les états financiers obtenus grâce à la comptabilité générale constituent la source d’information
essentielle pour l’analyste financier. Il dispose ainsi :

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• du compte de résultat et du bilan ;
• de l’annexe et du rapport de gestion.
Le compte de résultat et le bilan ont déjà été développés et il ne nous reste plus qu’à présenter
le contenu de l’annexe et du rapport de gestion.
L’annexe est un état comptable qui fait partie des comptes annuels et dont l’objet est de com-
pléter et de commenter l’information donnée par le bilan et le compte de résultat. L’importance
significative est le principe fondamental qui sous-tend le choix des informations à fournir dans
l’annexe : il s’agit de toute information susceptible d’influencer l’opinion du lecteur concernant
la performance et la structure financière de l’entreprise. Par exemple, l’annexe peut ainsi rensei-
gner sur les engagements en matière de crédit-bail, les effets escomptés non échus, le détail des
charges et produits exceptionnels.
Le rapport de gestion est un document de synthèse donnant l’ensemble des informations signi-
ficatives portant sur différents aspects de la gestion d’une société, à savoir l’économique, le
juridique, le social et l’environnement. Si l’annexe complète le compte de résultat et le bilan avec
une approche souvent technique, le rapport de gestion doit, par contre, pouvoir être consulté
par un non-spécialiste.
Ayant fait le point sur les informations comptables émises par les sociétés, il faut à présent étu-
dier comment l’analyste peut les obtenir.
Si le diagnostic est réalisé par les actionnaires ou les dirigeants, la disponibilité des comptes
annuels ne pose évidemment aucun problème.
Dans le cas d’un analyste externe, il peut, le plus souvent, les obtenir auprès du greffe du tribunal
de commerce (www.infogreffe.fr), puisque le dépôt des comptes annuels est obligatoire (à partir
de certains seuils néanmoins). On peut aussi les consulter sur des sites comme www.societe.com.

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UE 116 • Finance d’entreprise

Les sociétés cotées publient leur résultat chaque semestre d’une façon encore beaucoup plus
accessible.
Pour juger de la performance d’une entreprise, un analyste pourra faire des comparaisons sur
la base de la performance passée mais aussi de données sectorielles disponibles auprès de
la centrale de bilans de la banque de France.

Section 4. Le retraitement de l’information comptable

Le plus souvent, les états financiers ne pourront pas être utilisés tels quels, et avant de débuter
l’analyse, nous devrons retraiter l’information comptable pour lui donner une plus grande per-
tinence économique.
L’analyse financière est par ailleurs contingente : la démarche mise en œuvre sera souvent diffé-
rente d’une entreprise à l’autre. Cela signifie que l’analyste doit prendre en compte les facteurs
de contingence de nature à modifier la pertinence de l’analyse ou de certains outils. Le principal
facteur de contingence est certainement l’activité de l’entreprise.

EXEMPLES DE FACTEURS DE CONTINGENCE LIÉS À LA NATURE DE L’ACTIVITÉ


Une entreprise industrielle et une entreprise de services n’auront probablement pas un profil
financier comparable. L’entreprise industrielle disposera probablement d’un actif immobilisé
important et de stocks conséquents, alors que l’entreprise de services aura des charges de
personnel plus importantes et des stocks réduits. De même, une boulangerie ou un pressing
en début d’activité auront probablement des frais financiers relativement importants (rembour-
sement des emprunts liés aux équipements) alors qu’une agence immobilière aura des charges
de personnel conséquentes mais peu de frais financiers.

Titre 2. L’analyse de l’activité


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L’activité de l’entreprise dont les conséquences sont synthétisées dans le compte de résultat
doit être analysée sous deux angles :
• le résultat est-il satisfaisant, autrement dit, l’entreprise est-elle profitable ? Pour répondre à
cette question, nous devrons calculer des soldes intermédiaires de gestion (dans une ver-
sion plan comptable général ou Banque de France) ;
• la trésorerie obtenue est-elle suffisante  ? Pour le savoir, nous déterminerons la capacité
d’autofinancement.

Chapitre 1. Les SIG (soldes intermédiaires de gestion)


Section 1. L’apport des SIG dans une analyse financière

Le compte de résultat distingue les produits et les charges par catégorie (exploitation, financier
exceptionnel), calcule le résultat net comptable mais ne fait pas apparaître les composantes de
ce résultat, c’est-à-dire comment ce résultat a été obtenu. Les SIG, calculés à partir du compte
de résultat, comblent cette lacune et, en autres, présentent un résultat d’exploitation, un résultat
exceptionnel, etc., qui permettent de mieux comprendre l’origine du bénéfice ou de la perte.
Ces SIG peuvent être calculés selon deux méthodes  : la méthode du PCG (plan comptable
général) ou celle de la centrale de bilans de la Banque de France (cdb BdF). Quelle que soit la
version des SIG utilisée, ceux-ci doivent être commentés à l’aide de ratios.

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Finance d’entreprise • Série 1

Le schéma suivant synthétise la place de ces SIG dans l’analyse financière :


Retraitements
Questions Informations brutes Analyse
de l’information
Le bénéfice
Compte de résultat SIG PCG Ratios +
est-il suffisant ?
commentaires
SIG Banque de France

Section 2. Les SIG du PCG


Les SIG du PCG sont au nombre de neuf :
• marge commerciale ;
• production de l’exercice ;
• valeur ajoutée ;
• excédent brut d’exploitation ;
• résultat d’exploitation ;
• résultat courant avant impôt ;
• résultat exceptionnel ;
• résultat net comptable ;
• résultat net des cessions.
À l’examen, la totalité ou une partie seulement de ces soldes peut vous être demandée sans
qu’aucune aide (tableau à compléter) ne vous soit fournie.

I. PRINCIPES GÉNÉRAUX DES SIG


Le schéma suivant résume la démarche à mettre en œuvre pour calculer l’ensemble des SIG du
PCG (sauf le résultat net des cessions).
Production Production Production
Vente de marchandises
vendue stockée immobilisée
Coût achat des Marge
Production de l’exercice

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marchandises vendues commerciale

Marge commerciale + Production

Consommations en Valeur
provenance de tiers ajoutée

Subventions
Valeur ajoutée
d’exploitation
Impôts et taxes + Excédent brut
Personnel d’exploitation

Excédent brut Autres produits +


d’exploitation Reprises sur provisions
Autres charges + Résultat
DAP d’exploitation
Produits financiers

Charges financières Résultat courant avant impôts

Produits exceptionnels

Charges Résultat Résultat de IS +


exceptionnelles exceptionnel l’exercice Participation

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UE 116 • Finance d’entreprise

II. CALCUL ET SIGNIFICATION DES SIG


Les SIG ont deux objectifs :
• décomposer le résultat en fonction de son origine (exploitation, financier, exceptionnel) ;
• analyser en détails la composante la plus importante, le résultat d’exploitation.

A. LA DÉCOMPOSITION DU RÉSULTAT NET COMPTABLE


Les SIG du PCG décomposent le résultat net comptable en trois niveaux : exploitation, financier
et exceptionnel. Nous avons ainsi :
• résultat d’exploitation = (produits – charges) d’exploitation
= Σ soldes comptes (70 à 75 + 781) – Σ soldes comptes (60 à 65 + 681) ;
• résultat financier7= (produits – charges) à caractère financier
= Σ soldes comptes (76 + 786) – Σ soldes comptes (66 + 686) ;
• résultat exceptionnel = (produits – charges) à caractère exceptionnel
= Σ soldes comptes (77 + 787) – Σ soldes comptes (67 + 687).
L’exemple ci-après illustre cette décomposition.

EXEMPLE APPLICATIF 4

Le tableau ci-après présente les comptes de résultat d’une entreprise, la société Simplifiée, pour
les deux derniers exercices. Les charges et produits exceptionnels sont uniquement liés à des
cessions d’immobilisations.

Compte de résultat société Simplifiée


N N–1
Ventes de marchandises 1 000 900
Achat de marchandises 510 430
Variation de stock de marchandises – 30 20
Charges externes 55 50
Charges de personnel 60 65
DADP d’exploitation 45 40
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Produits financiers 10 15
Charges financières 40 30
Produits exceptionnels 5 -
Charges exceptionnelles 65 -
Impôt sur les bénéfices 90 95
Résultat net comptable 180 185

Bien que n’ayant pas encore présenté le calcul détaillé des SIG, on peut facilement déterminer
les principaux d’entre eux. Le tableau ci-après calcule les cinq SIG du PCG (parmi les neuf) qui
décomposent le résultat net comptable.

7. On constate, dans le schéma ci-avant que, bizarrement, le PCG ne fait pas apparaître explicitement le
résultat financier ; celui-ci est incorporé au sein du résultat courant avant impôt (RCAI), avec : RCAI =
résultat d’exploitation + résultat financier.

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Finance d’entreprise • Série 1

SIG PCG (partiel) N Δ en % N–1


SIG n° 5 : Résultat d’exploitation(1) (N : 1 000 - (510 – 30) – 55 – 60 – 45) 360 + 22 % 295
SIG n° 6 : Résultat courant avant impôt(2) (N : 360 +10 – 40) 330 + 17,9 % 280
SIG n° 7 : Résultat exceptionnel(3) (N : 5 – 65) – 60 - 0
SIG n° 8 : Résultat net comptable(4) (N : 330 – 60 – 90) 180 – 2,7 % 185
SIG n° 9 : Résultat net des cessions(5) (N : 5 – 65) – 60 - -
(1) Total des produits d’exploitation – total des charges d’exploitation.
(2) Résultat d’exploitation ± quote-part de résultat sur opération faites en commun + produits financiers – charges financières.
(3) Produits exceptionnels – charges exceptionnelles.
(4) RCAI + résultat exceptionnel – participation des salariés aux résultats – impôt sur les bénéfices. Ce solde sert essentiellement à vérifier
la cohérence des calculs : on doit évidemment retrouver le même résultat que dans le compte de résultat. Il n’apporte donc pas une
information nouvelle par rapport au compte de résultat.
(5) Prix de cession des éléments d’actifs – valeur comptable des éléments d’actifs cédés. Ici, d’après le texte, la totalité des éléments
exceptionnels concerne des cessions d’actifs ; dans ce cas précis, il est donc logique de retrouver un résultat net de cessions égal au
résultat exceptionnel. Quoi qu’il en soit, en général, le résultat net des cessions est donc une composante du résultat exceptionnel.

Déjà, cette première décomposition du résultat, permet de présenter un début de diagnostic.


Certes, le bénéfice est en légère baisse (SIG n° 8) mais essentiellement à cause de sa compo-
sante exceptionnelle (SIG n° 7). Le résultat d’exploitation (SIG n° 5) et même le résultat courant
qui tient compte des charges financières sont en nette progression.

Plus généralement, le résultat exceptionnel n’étant pas une composante récurrente, si sa part
est significative dans le résultat, notre jugement sur la profitabilité sera plutôt basé sur le résultat
d’exploitation ou le résultat courant.

B. LA DÉCOMPOSITION DU RÉSULTAT D’EXPLOITATION


Le résultat d’exploitation étant la composante essentielle, le tableau des SIG en fait une analyse
détaillée.

1. La marge commerciale
La marge commerciale représente la marge brute dégagée par l’activité commerciale des
entreprises.

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L’activité commerciale consiste en l’achat et la revente de marchandises. Les marchandises sont
des biens achetés pour être revendus en l’état, sans aucune transformation. La marge commer-
ciale est évidemment essentielle dans les entreprises qui n’ont que cette seule activité.
Dans l’exemple 4 ci-avant, la marge commerciale ressort à 520 en N, soit : ventes de marchan-
dises (1  000) –  coût d’achat des marchandises vendues (510 –  30, soit 480). La marge ainsi
dégagée doit permettre d’absorber les autres charges (charges externes, charges de personnel,
etc.).

2. La production de l’exercice
La production de l’exercice est égale à : production vendue de biens et services (chiffre d’af-
faires concernant l’activité industrielle et de prestations de services) + production stockée + pro-
duction immobilisée.
Alors que la production vendue est évaluée au prix de vente, incluant ainsi la marge bénéficiaire,
les productions stockée et immobilisée le sont au coût de production. Il s’agit donc d’un indica-
teur non homogène dont l’utilité pour le diagnostic est limitée.
Dans l’exemple 4 ci-avant, l’entreprise ne vend que des marchandises ; la production est donc
nulle.

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UE 116 • Finance d’entreprise

REMARQUE
À la différence du compte de résultat, les SIG ne font pas apparaître explicitement le chiffre
d’affaires. Son calcul nécessite donc d’ajouter les ventes de marchandises et la production
vendue de biens et services ; le plus simple, pour connaître le chiffre d’affaires, est donc de
consulter le compte de résultat.

3. La valeur ajoutée
La valeur ajoutée est égale à l’enrichissement brut généré par l’exploitation d’une
entreprise8.
Elle se calcule ainsi : marge commerciale + production de l’exercice – consommation en prove-
nance des tiers (Σ soldes comptes 60 à 62, soit marchandises, matières premières et charges
externes). La richesse brute ainsi créée permet ensuite de rémunérer les différents facteurs de
production, dont les principaux sont :
• l’État (impôt et taxes et impôts sur les bénéfices, comptes 63 et 695) à travers les services
public dont bénéficie l’entreprise ;
• le personnel (salaires et charge sociales, comptes 64) ;
• les prêteurs (intérêts des emprunts, comptes 66).
Ensuite, le solde est disponible pour l’entreprise afin de :
• renouveler ses immobilisations (dotations aux amortissements) ;
• rémunérer ses actionnaires (dividendes) ;
• augmenter ses capitaux propres (réserves).
De façon schématique, on peut ainsi écrire :
• valeur ajoutée = chiffre d’affaires – consommations externes ;
• résultat net comptable = valeur ajoutée – coût des facteurs de production.
Un diagnostic sur le niveau du résultat net comptable peut donc être basé sur la valeur ajoutée
et sur la répartition de cette richesse entre les différents facteurs de production.
Dans l’exemple 4 ci-avant, la valeur ajoutée ressort à 465 en N, soit 520 – 55. L’entreprise a donc
vendu des marchandises pour un montant égal à 1 000, montant qui ne représente pas exacte-
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ment la richesse créée puisqu’elle a utilisé des moyens créés par d’autres (marchandises et
charges externes pour un montant total de 535). En définitive, l’entreprise, en propre, a créé 465
de richesse (1 000 – 535), marge qui a permis d’absorber les autres charges (charges de person-
nel, DADP, charges financières, etc.).

4. L’excédent brut d’exploitation


Plutôt que de chercher à expliquer comment la richesse a été créée et répartie, certains ana-
lystes préfèrent analyser l’exploitation avec un seul indicateur, l’EBE. L’EBE représente la tota-
lité de la marge dégagée par l’exploitation mais avant prise en compte des dotations et
reprises d’exploitation.
Il se calcule ainsi  : valeur ajoutée +  subvention d’exploitation (compte 74) –  impôts et taxes
(Σ soldes comptes 63) – charges de personnel (Σ soldes comptes 64).
L’EBE permet d’apprécier la performance pure de l’exploitation (économique) puisqu’il est
indépendant :
• des politiques d’amortissement, de dépréciations et de provisions toujours un peu
subjectives ;
• de la politique de financement (les capitaux propres ne génèrent aucune charge à la différence
des emprunts) ;
• des éléments exceptionnels.

8. Au niveau macro-économique, la somme des valeurs ajoutées des entreprises et des administrations
est égal au produit intérieur brut (PIB).

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Finance d’entreprise • Série 1

De plus, l’EBE ne contenant aucun élément calculé et non monétaires comme par exemple les
dotations aux amortissements (voir plus loin la section sur la CAF), on peut aussi le définir
comme la trésorerie potentielle générée par l’exploitation.
Dans l’exemple 4 ci-avant, l’excédent brut d’exploitation ressort à 405 en N, soit 465 – 60.

REMARQUE
Le terme EBE suppose que ce solde soit toujours un excédent, ce qui est loin d’être le cas.
L’expression « résultat brut d’exploitation » utilisée par la centrale de bilans de la Banque de
France (voir plus loin) serait donc plus adaptée.
Les anglo-saxons utilisent un indicateur voisin de l’EBE : l’EBITDA (Earnings before interest,
taxes, depreciation and amortization).

5. Le résultat d’exploitation
Il s’agit du résultat découlant de l’activité « normale » de l’entreprise.
Il se calcule ainsi : EBE + autres produits (solde du compte 75) + RADP d’exploitation (Σ soldes
comptes 78) – autres charges (solde du compte 65) – DADP d’exploitation (Σ soldes comptes 68).
Dans l’exemple 4 ci-avant, le résultat d’exploitation ressort à 360 en N, soit 405 – 45.

REMARQUE
On peut vérifier que le résultat d’exploitation obtenu dans le cadre des SIG est juste, en le
comparant à  celui obtenu à partir du compte de résultat  : total des produits d’exploitation
– total des charges d’exploitation.

EXEMPLE APPLICATIF 4 (SUITE)

Nous synthétisons ci-après les SIG du PCG de l’exemple 4 (société Simplifiée).

SIG PCG (partiel) société Simplifiée N N–1

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SIG n° 1 : Marge commerciale 520 450
SIG n° 2 : Production de l’exercice - -
SIG n° 3 : Valeur ajoutée 465 400
SIG n° 4 : Excédent brut d’exploitation 405 335
SIG n° 5 : Résultat d’exploitation 360 295

C. EXEMPLE COMPLET DE CALCUL DES SIG DU PCG


Après avoir exposé les principes essentiels, vous trouverez ci-après, un exemple complet de
calcul des SIG du PCG.

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UE 116 • Finance d’entreprise

EXEMPLE APPLICATIF 5

Cet exemple s’appuie sur le cas de la société Référence dont les états financiers ont été présen-
tés au début de la série. Nous utilisons une présentation en liste.

SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE PROCÉDURES N N–1


Ventes de marchandises : (1) 781 575 631 950
Coût d’achat des marchandises vendues : (2) = achats + Δ stocks 596 621 478 740
MARGE COMMERCIALE (3) = (1) – (2) 184 954 153 210
Production vendue : (4) 10 669 600 9 861 928
Production stockée (ou déstockée) (5) 133 168 158 610
Production immobilisée (6) - -
PRODUCTION DE L’EXERCICE (7) = (4) + (5) + (6) 10 802 768 10 020 538
Coût d’achat matières premières consommées (8) = achats + Δ stocks 2 701 275 2 409 798
Autres achats et charges externes (9) 1 945 188 1 574 082
VALEUR AJOUTÉE (10) = (3) + (7) – (8) – (9) 6 341 259 6 189 868
Subventions d’exploitation (11) 25 000 15 000
Impôts, taxes et versements assimilés (12) 159 000 154 000
Charges de personnel (13) 5 039 797 4 718 589
EXCÉDENT BRUT D’EXPLOITATION (14) = (10) + (11) – (12) – (13) 1 167 462 1 332 279
RADP et transferts de charges (15) 159 554 12 901
Autres produits (16) 5 000 4 000
DADP (17) 324 277 259 981
Autres charges (18) 9 827 3 256
RÉSULTAT D’EXPLOITATION (19) = (14) + (15) + (16) – (17) – (18) 997 912 1 085 943
Quote-part résultats opérations en commun (20) 5 987 -6 023
Produits financiers (21) 45 899 13 697
Charges financières (22) 135 897 102 309
RÉSULTAT COURANT AVANT IMPÔTS (23) = (19) + (20) + (21) – (22) 913 901 991 308
Produits exceptionnels (24) 103 977 11 053
Charges exceptionnelles (25) 47 307 2 221
RÉSULTAT EXCEPTIONNEL (26) = (24) – (25) 56 670 8 832
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Participation des salariés aux résultats (27) 17 894 16 153


Impôt sur les bénéfices (28) 362 858 362 099
RÉSULTAT NET DE L’EXERCICE (29) = (23) + (26) – (27) – (28) 589 819 621 888
RÉSULTAT NET DES CESSIONS PCEA – VCEAC 51 058 -

Quelques commentaires sur la construction de ce tableau des SIG :


• il est impératif de retrouver le même résultat que dans le compte de résultat ! ;
• si les neuf SIG sont demandés à l’examen, il ne faut pas omettre de calculer le dernier solde
« Résultat net des cessions » (même s’il n’est pas d’une grande utilité pour l’analyse) : il est
obtenu par une simple différence entre les comptes « PCEA » et « VCEAC » Le résultat net des
cessions est donc une partie du résultat exceptionnel ;
• la plupart des soldes intermédiaires sont obtenus à partir du solde précédent ; il n’en va pas
ainsi pour la production de l’exercice et le résultat exceptionnel qui sont des soldes
indépendants.

Le tableau ci-après présente le détail du calcul pour la partie exploitation.

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SIG
N
Finance d’entreprise • Série 1

SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE

Ventes de marchandises 781 575


Coût d’achat marchandises vendues 596 621
CHARGES D’EXPLOITATION N
MARGE COMMERCIALE 184 954
Achats de marchandises 580 923
Variation de stock 15 698 Production vendue 10 669 600 PRODUITS
N
Achats de matières premières 2 692 280 Production stockée (ou déstockée) 133 168 D’EXPLOITATION
Variation de stock 8 995 Production immobilisée 0
Achats non stockés de matières - PRODUCTION DE L’EXERCICE 10 802 768 Ventes de marchandises 781 575
Services extérieurs Production vendue 10 669 600
Personnel extérieur 75 000 Coût d’achat MP consommées 2 701 275 Sous-total A : chiffre d’affaires 11 451 175
Loyers en crédit-bail 150 000 Autres achats et charges externes 1 945 188

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Autres 1 720 188 VALEUR AJOUTÉE 6 341 259 Production stockée 133 168
Production immobilisée -
Impôts, taxes et versements assimilés 159 000 Subventions d’exploitation 25 000
Salaires et traitements 3 579 855 Impôts, taxes et versements assimilés 159 000 Subventions d’exploitation 25 000
Charges sociales 1 459 942 Charges de personnel 5 039 797 Reprises sur dépréciations provisions 123 903
DADP : EXCÉDENT BRUT D’EXPLOITATION 1 167 462 Transferts de charges 35 651
Sur immobilisations : 180 903 Autres produits 5 000

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Sur immobilisations : - Reprises et transferts 159 554
Sous-total B : 322 722
Sur actif circulant : 98 632 Autres produits 5 000
Risques et charges : 44 742 TOTAL I (A + B) 11 773 897
Dotations amortis. dépréc. provisions 324 277
Autres charges 9 827 Autres charges 9 827
TOTAL I 10 775 985 RÉSULTAT D’EXPLOITATION 997 212

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UE 116 • Finance d’entreprise

III. L’ANALYSE DES SIG DU PCG PAR LES RATIOS


Un ratio est un rapport entre deux grandeurs qui permet d’évaluer un poste en pourcentage et
ainsi, de rendre comparable des entreprises de taille différente. Les ratios qui nous inté-
ressent pour l’instant sont calculés à partir des SIG du PCG.

Proposition d’une liste de ratios


INTITULÉS RATIOS Conclusions(1)
Taux de variation du CA CA N − CA N−1 A
CA N−1
Taux de profitabilité(2) Résultat net A
CA
Taux de marge commerciale Marge commerciale A
CAMV
OU
Taux de marque commerciale Marge commerciale A
Vente de marchandises
Taux de matières premières CAMPC B
Production exercice
Taux de charges externes Charges externes B
CA
Taux de valeur ajoutée Valeur ajoutée A
CA
Taux de charges de personnel Charge de personnel B
Valeur ajoutée(3)
Taux d’EBE EBE A
CA
Taux de charges financières(4) Charges financières(4) B
CA
RCAI
Taux de RCAI A
CA
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(1) A : plus le ratio est élevé, plus la situation est favorable.
B : plus le ratio est élevé, plus la situation est défavorable.
(2) Appelé aussi taux de marge nette.
(3) Ou chiffre d’affaires.
(4) Certains calculent ce ratio sur le seul poste intérêt qui ne devrait pas dépasser 3 % du chiffre d’affaires.

Certains de ces ratios appellent quelques commentaires.


Le taux de profitabilité synthétise tous les autres ratios et si vous n’en calculé qu’un seul, ce
sera celui-là ! La moyenne observée en France, tout secteur confondu, est d’environ 3 % (3 cen-
times de bénéfice par euro de chiffre d’affaires). La dispersion par rapport à cette moyenne
s’explique par le degré de compétitivité propre à chaque secteur et la possibilité de se différen-
cier : dans les deux cas, cela permet en grande partie la possibilité d’accroître ou non sa marge.
Ainsi, le BTP (bâtiments et travaux publics) ou les constructeurs automobiles sont à moins de
2 % alors que le secteur du luxe peut dépasser 10 %.
Le taux de marge commerciale mesure la marge brute dégagée par euro de marchandises
achetées. Ainsi, une marge commerciale de 60 % signifie qu’un produit acheté 1 € est revendu
1,6 €. Certains utilisent le taux de marque commerciale qui exprime la marge, mais cette fois
par € de ventes. Dans les deux cas, le ratio est fondamental pour le secteur commercial, car il
exprime les deux principales variables sur lesquels une entreprise de ce secteur pourra agir pour
améliorer son résultat.
En plus de la richesse créée déjà présentée, la valeur ajoutée est aussi un indicateur de taille.
Plus le ratio (VA/CA) tendra vers 1, plus cela traduira une VA proche du chiffre d’affaires et donc
peu de moyens externes (marchandises, matières premières, services extérieurs). On dit aussi

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Finance d’entreprise • Série 1

que le niveau d’intégration de l’entreprise est élevé (ratio proche de 1) ou faible (proche de zéro) ;
cette information n’est pas sans intérêt pour comprendre le niveau des coûts. En effet, plus le
ratio est proche de 1 :
• plus la taille relative de l’entreprise est grande ;
• plus son pouvoir de négociation est important ;
• mais souvent elle perd en flexibilité du fait du niveau élevé de charges fixes (beaucoup de
moyens internes donc du personnel et des machines) ;
• enfin, les ressources nécessaires au financement des investissements sont plus grandes.
Inversement, l’entreprise dont le ratio est plus faible et qui fait appel à des moyens extérieurs,
bénéficie au contraire d’un crédit fournisseur dont le coût est apparemment gratuit. Ainsi, beau-
coup d’entreprises préfèrent aujourd’hui sous-traiter afin de retrouver un peu de flexibilité (par
exemple, les stocks sont transférés chez les fournisseurs).
La valeur ajoutée est aussi un élément dans la négociation salariale et un paramètre déterminant
dans le calcul de la réserve spéciale de participation. Il est vrai que cette dernière n’est obliga-
toire que dans les entreprises de plus de cinquante salariés et que le détail du calcul de la VA
diffère légèrement de celui du PCG (il est donné par le code du travail).

EXEMPLE APPLICATIF 4 (SUITE)

Le tableau ci-après calcule les principaux ratios de la société Simplifiée.

RATIOS SOCIÉTÉ SIMPLIFIÉE N N–1


R1 : Variation CA 11,1 %(1) -
R2 : Taux de profitabilité 18 %(2) 20,6 %
R3 : Taux de marge commerciale 52 %(3) 50 %
R4 : Taux de matières premières - -
R5 : Taux de charges externes 5,5 %(4) 5,6 %
R6 : Taux de valeur ajoutée 46,5 %(5) 44,4 %
R7 : Taux de charges de personnel 12,9 %(6) 16,2 %
R8 : Taux d’EBE 40,5 %(7) 37,2 %
R9 : Taux de charges financières 4 %(8) 3,3 %
R10 : Taux de RCAI 33 %(9) 31,1 %

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(1) (1 000 – 900)/900.
(2) 180/1 000.
(3) 520/1 000.
(4) 55/1 000.
(5) 465/1 000.
(6) 60/465 ; nous aurions pu faire une comparaison par rapport au chiffre d’affaires.
(7) 405/1 000.
(8) 40/1 000.
(9) 330/1 000.

Alors que le chiffre d’affaires est en hausse de 11 %, le résultat net comptable est en baisse, en
euros (180 contre 185) et en pourcentage du chiffre d’affaires (18 % contre 20,6 %). Quelles en
sont les explications ?
• Le niveau de la richesse créée par l’entreprise n’est pas en cause puisque le taux de valeur
ajoutée a même augmenté (46,5 % contre 44,4 %).
• En revanche, la répartition de cette valeur ajoutée s’est faite de manière « inégale » : le prélè-
vement opéré par les charges de personnel est en baisse alors que les charges d’intérêt payées
aux prêteurs ont augmenté (4 % contre 3,3 % du CA).
• Les charges exceptionnelles ont donc un rôle essentiel dans l’explication de la baisse du résul-
tat. Ceci est confirmé par la hausse du taux de RCAI, indépendant des éléments exceptionnels
(33 % contre 31,1 %).

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EXEMPLE APPLICATIF 6

Le tableau suivant présente les principaux ratios de la société Référence concernant l’étude de
l’activité. Cette fois, le taux de charges de personnel a été calculé par rapport au chiffre
d’affaires.

RATIOS SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE N N–1


R1 : Variation CA 9,1 %(1) -
R2 : Taux de profitabilité 5,2 %(2) 5,9 %
R3 : Taux de marge commerciale 31,0 %(3) 32,0 %
R4 : Taux de matières premières 25,0 %(4) 24,0 %
R5 : Taux de charges externes 17,0 %(5) 15,0 %
R6 : Taux de valeur ajoutée 55,4 %(6) 59,0 %
R7 : Taux de charges de personnel 44,0 %(7) 45,0 %
R8 : Taux d’EBE 10,2 %(8) 12,7 %
R9 : Taux de charges financières 1,2 %(9) 1,0 %
R10 : Taux de RCAI 8 %(10) 9,4 %
(1) (11 451 175 – 10 493 878)/10 493 878.
(2) 589 819/11 451 175.
(3) 184 954/596 621.
(4) 2 701 275/10 802 768.
(5) 1 945 188/11 451 175.
(6) 6 341 259/11 451 175.
(7) 5 039 797/11 451 175.
(8) 1 167 462/11 451 175.
(9) 135 897/11 451 175.
(10) 913 901/11 451 175.

Analyse de la profitabilité de la société Référence


Malgré la hausse du chiffre d’affaires de 9 %, le bénéfice de la société Référence est en baisse
(589 819 € contre 621 888 €) d’environ 5 % sur la période étudiée. Cela s’explique par une dimi-
nution du taux de profitabilité (5,2 % contre 5,9 %). En définitive, l’entreprise a fait moins de
marge par euro de chiffre d’affaires mais avec un volume d’activité en hausse.
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La baisse du taux de profitabilité provient de la diminution du taux de VA (R6) :


• l’activité de négoce se fait avec une marge plus faible (R3) ;
• et les taux de consommation de matières premières et de charges externes sont en hausse
(R4, R5).
En revanche, l’évolution de la rémunération des facteurs de production est plus nuancée :
• si le taux de charges financières croit très légèrement,
• les charges de personnel diminuent de 1 point par rapport au chiffre d’affaires.
Pour terminer, il faut souligner que sans le résultat exceptionnel qui représente environ 10 % du
résultat net comptable, la baisse de la profitabilité aurait été nettement plus importante (confirmé
par R10).

IV. LES RETRAITEMENTS AMÉLIORANT LA PERTINENCE ÉCONOMIQUE


DES SIG DU PCG
Afin d’améliorer la pertinence économique des soldes, de nombreux analystes, dont ceux de la
centrale de bilans de la Banque de France, proposent d’opérer quelques retraitements dans le
tableau des SIG du PCG.

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Finance d’entreprise • Série 1

A. L’OBJECTIF DES RETRAITEMENTS


Un retraitement consiste à changer le classement d’une charge ou d’un produit par rapport à
celui proposé par le plan comptable. Le plus souvent, un retraitement permet :
• de faciliter la comparaison entre les entreprises ;
• d’avoir une vision plus économique et moins juridique que celle du PCG.

EXEMPLES
Exemple de retraitement qui facilite la comparaison entre les entreprises
Le plan comptable classe le personnel extérieur (intérimaire) en charges externes. Le retraite-
ment consiste alors à le reclasser dans les charges de personnel et à l’annuler dans les charges
externes. Il n’y a en effet aucune raison pour que deux entreprises aient des charges de per-
sonnel différentes uniquement parce que l’une a du personnel salarié avec un contrat de travail
et l’autre, du personnel mis à disposition par une société d’intérim.
Exemple de retraitement qui permet une vision plus économique et moins juridique
On sait qu’on ne peut pas inscrire une immobilisation à l’actif du bilan si on n’en n’est pas
propriétaire et qu’on ne peut pas l’amortir. C’est une vision juridique des opérations réalisées
par l’entreprise, la même qui dans l’exemple précédent fait que le PCG inscrit les charges liées
au personnel extérieur dans les charges externes et non dans les charges de personnel (c’est
la nature du lien juridique entre le personnel et l’entreprise qui compte et non sa participation
au cycle de production comme les autres salariés).
Pourtant le mode de financement d’une immobilisation (financement par emprunt ou par loca-
tion) ne doit pas modifier le diagnostic concernant l’efficacité, la rentabilité d’une immobilisa-
tion. Ainsi, adopter une vision plus économique signifie qu’on ne tient pas compte, au
moins dans un premier temps, du mode de financement des actifs et qu’une immobilisation,
si elle est utilisée par l’entreprise sera inscrite à l’actif du bilan, que l’entreprise en soit proprié-
taire ou pas.

B. LES PRINCIPAUX RETRAITEMENTS

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1. La sous-traitance
Un recours accru à la sous-traitance de fabrication n’entraîne pas de croissance au niveau de
l’entreprise mais au niveau de son sous-traitant. En conséquence, le retraitement consiste à
retirer les frais de sous-traitance des charges externes (et donc dans la valeur ajoutée) et à les
déduire de la production de l’exercice pour obtenir la production propre. Ce retraitement sera
rarement appliqué dans nos travaux.

2. Le personnel extérieur
Pour évaluer le coût du personnel, les SIG non retraités ne retiennent que les salaires et les
charges sociales correspondantes. Or, pour obtenir une évaluation précise de l’ensemble des
moyens humains mobilisé pour la production, quel qu’en soit l’origine, il est préférable d’inclure
également le personnel extérieur à l’entreprise. Le coût de la fonction personnel est ainsi mesuré
indépendamment du lien juridique avec l’entreprise : salarié de l’entreprise avec un contrat de
travail ou personnel d’une entreprise d’intérim.
Le retraitement consiste alors à déduire le personnel extérieur des charges externes et à l’ajouter
avec les autres charges de personnel ; la charge est donc déplacée de la VA vers l’EBE.

3. Les subventions d’exploitation


Une subvention d’exploitation est souvent attribuée pour aider une entreprise lorsque les condi-
tions de marché ne lui permettent pas de fixer un prix de vente en rapport avec ses charges. On
peut alors considérer la subvention d’exploitation comme un complément de chiffre d’affaires et
l’ajouter dans la valeur ajoutée (et non dans l’EBE, comme le PCG).

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UE 116 • Finance d’entreprise

Les autres subventions d’exploitation, ne correspondant pas à un complément au prix de vente,


sont laissées dans l’excédent brut d’exploitation.

4. Les redevances de crédit-bail


Comme le montre l’exemple ci-après, deux entreprises strictement identiques, mais dont l’une
fait appel au crédit-bail alors que l’autre est propriétaire de tous ses actifs de production, auront
des valeurs ajoutées différentes.

EXEMPLE APPLICATIF 7

L’entreprise a pris en crédit-bail une machine d’une valeur de 200 000 €. Le contrat de location-
vente prévoit le versement d’une redevance annuelle de 55 000 € pendant 4 ans.
Si l’entreprise avait été propriétaire de la machine, elle aurait comptabilisé une dotation aux
amortissements d’un montant de 50 000 € (200 000/4). La différence entre la redevance annuelle
payée et cette dotation aux amortissements (55 000 – 50 000 = 5 000) correspond donc à des
frais financiers, assimilables à ceux que l’entreprise paieraient si elle avait dû emprunter pour
financer l’acquisition de la machine. Le tableau ci-après présente le classement des charges en
fonction du mode de financement.

Modes de financement
Postes de charges SIG concernés Crédit-bail Emprunt
Charges externes  Valeur ajoutée – 55 000 -
DADP  Résultat d’exploitation - – 50 000
Charges d’intérêt  Résultat courant avant impôt - – 5 000

On constate qu’en fonction du mode de financement de l’immobilisation, acquisition financée par


emprunt ou par crédit-bail, le niveau des SIG sera très différent. Pour pouvoir comparer ces entre-
prises, il est donc souhaitable de comptabiliser la redevance comme si l’entreprise était proprié-
taire de l’immobilisation. Ce retraitement permet ensuite, notamment dans l’analyse de la rentabilité,
de mettre en parallèle les résultats obtenus avec tous les moyens réellement mis en œuvre dans
l’activité, qu’ils soient ou non la possession de l’entreprise. Le retraitement consiste alors :
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• à retirer la redevance des charges externes (donc la valeur ajoutée augmente) ;


• et à la transférer pour partie au niveau du résultat d’exploitation, avec les autres dotations aux
amortissements et pour le solde, sous forme de charges d’intérêts dans le résultat courant.

5. Les escomptes financiers


Les escomptes financiers correspondent à des réductions de prix accordés aux clients (charges
financières) ou obtenus des fournisseurs (produits financiers) en contrepartie d’un paiement au
comptant. On peut alors les considérer comme liés à l’exploitation et les prendre en compte
dans l’EBE et les annuler dans le résultat courant.

6. Les autres charges et les autres produits


Les autres charges et les autres produits (comptes 65 et 75), normalement classés dans le résul-
tat d’exploitation, peuvent être retraités dans l’excédent brut d’exploitation.

7. Les transferts de charges


Les transferts de charges peuvent être reclassés si l’on dispose d’informations sur l’origine de
ces transferts :
• transferts de charges relatives aux salaires : ils sont retirés du résultat d’exploitation et comp-
tabilisés au niveau de l’EBE, avec les autres charges de personnel ;
• transferts de charges relatives à un loyer : ils sont retirés du résultat d’exploitation et compta-
bilisés au niveau de la valeur ajoutée, avec les autres consommations externes.

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Finance d’entreprise • Série 1

Les transferts de charge peuvent être inscrits dans le compte de résultat dans la catégorie
exploitation (791), financier (796) ou exceptionnel (797). Il faut bien dire que, aussi bien dans
la réalité qu’aux examens, les transferts de charges sont le plus souvent d’exploitation et
tous nos exemples seront bâtis sur cette hypothèse.
Le poste transfert de charges peut avoir l’un des objectifs suivants :
• annuler une charge pour la transférer vers un autre poste de charge, comme dans le cas
d’un appartement loué pour un collaborateur qui bénéficie ainsi d’un avantage en nature ;
• annuler une charge pour la transférer vers un compte de tiers, au bilan, lorsque la charge
a été en réalité supportée pour le compte de tiers : indemnités d’assurances, aides de
l’État, etc. ;
• annuler une charge pour la transférer vers le compte 481. Charges à répartir, au bilan.
Dans ces trois cas, au lieu de créditer le compte de charge initial, on crédite le compte 79
concerné par le débit du compte destinataire de la charge. Qu’en déduire pour l’analyse
financière ?
En ce qui concerne les soldes intermédiaires de gestion, nous avons vu que le compte 791
n’est pris en compte que globalement, au niveau du résultat d’exploitation. Or, les transferts
de charges d’exploitation peuvent concerner tous les comptes de charges  60 à  65. Les
soldes marge commerciale, valeur ajoutée et EBE peuvent donc être faussés car on devrait
affecter le transfert dans le solde où se trouve la charge à annuler. Le schéma d’élaboration
des SIG prévu par le PCG ne le permet pas et nos soldes seront erronés ! La résolution de
ce problème aurait supposé une subdivision appropriée du compte  791 en fonction du
numéro du solde concerné : 7911, 7913 et 7914 respectivement pour la marge commerciale,
la valeur ajoutée et l’EBE. Il n’y aurait pas eu de compte 7912 car le solde n° 2 (la production)
n’est pas concerné par les transferts.
En définitive, si le texte ne nous donne pas de précision (en général, c’est le cas !), nous
imputerons toujours le transfert de charges d’exploitation au niveau du résultat d’exploitation.

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C. SYNTHÈSE DES PRINCIPAUX RETRAITEMENTS DES SIG
Le tableau ci-après synthétise les conséquences des principaux retraitements (hors sous-trai-
tance et transferts de charges).

Conséquences Conséquences
de l’annulation du reclassement
Retirer des charges externes Prise en compte dans les charges
Personnel extérieur
donc de la VA de personnel donc dans l’EBE
Subvention d’exploitation Retirer de l’EBE Prise en compte dans la VA
Retirer des charges externes Pris en compte dans les DADP
Loyer de crédit-bail
donc de la VA d’exploitation et les charges d’intérêt
Autres charges et autres produits Retirer du résultat d’exploitation Pris en compte dans l’EBE
Escompte financier accordé Retirer des charges financières Pris en compte dans l’EBE
Escompte financier obtenu Retirer des produits financiers Pris en compte dans l’EBE

EXEMPLE APPLICATIF 4 (SUITE)

En reprenant le texte de l’exemple n° 4, calculez pour le seul exercice N, et en appliquant tous
les retraitements possibles :
• les charges externes, charges de personnel, DADP, charges financières, produits financiers ;
• les SIG retraités.

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UE 116 • Finance d’entreprise

On considèrera les informations suivantes relatives à l’exercice N :


• personnel extérieur : 5 ;
• loyer de crédit-bail : 15 (DADP d’exploitation : 10 et charges d’intérêts : 5) ;
• escompte financier accordé : 4 ;
• escompte financier obtenu : 5.

Tableau de calcul des charges retraitées – exercice N


Charges externes  55 – 5 – 15 = 35
Charges de personnel 60 + 5 = 65
DADP d’exploitation 45 + 10 = 55
Charges financières 40 – 4 + 5 = 41
Produits financiers 10 – 5 = 5

Tableau de calcul des soldes retraités exercice N


Marge commerciale et production 520 et 0, donc inchangées
de l’exercice 
VA 520 + 0 – 35 = 485
EBE 485 – 65 – 4 +5 = 421
REX 421 – 55 = 366
RCAI 366 + 5 – 41 = 330 donc inchangé
Résultat exceptionnel – 60 donc inchangé
Résultat net comptable  180 donc inchangé
Résultat net des cessions – 60 donc inchangé

Tableau de calcul (à partir des SIG non retraités) des soldes retraités exercice N
VA 465 + 5 + 15 = 485
EBE 405 + 15 + 5 – 4 = 421
REX 360 + (15 – 10) + 5 – 4 = 366

Section 3. Les SIG d’exploitation de la centrale de bilans


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de la Banque de France

Créée par la Banque de France en 1968, la centrale de bilans propose des SIG, parfois appelés
« au coût des facteurs » et qui reprennent la plupart des retraitements qui viennent d’être expo-
sés. Nous présentons ci-après les principaux retraitements proposés par cet organisme, pour la
partie exploitation.
Le tableau suivant détaille les SIG d’exploitation de la centrale de bilans de Banque de France.
On constate que les soldes calculés sont en fait identiques à des soldes PCG retraités, seule la
présentation diffère avec la mise en évidence d’une marge sur production propre et d’une marge
brute d’exploitation.

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Finance d’entreprise • Série 1

Marge commerciale : identique à celle du PCG


Production de l’exercice PCG
– Sous-traitance de fabrication
= Production propre
– Coût des matières consommées
= Marge sur production propre
Marge commerciale
+ Marge sur production propre
= Marge brute d’exploitation
Marge brute d’exploitation
– Achats et charges externes (sauf sous-traitance de fabrication, loyers de crédit-bail et personnel extérieur)
+ Subventions d’exploitation pour complément de prix
= Valeur ajoutée au coût des facteurs (= VA cdb)
ou
Valeur ajoutée PCG non retraitée
+ Redevances de crédit-bail
+ Personnel extérieur
+ Subventions d’exploitation pour complément de prix
= Valeur ajoutée au coût des facteurs
Valeur ajoutée au coût des facteurs
+ Autres produits :
+ Autres subventions d’exploitation (non complément de prix)
+ Escomptes obtenus
– Autres charges :
– Escomptes accordés
– Impôts et taxes
– Charges de personnel (y compris personnel extérieur)
= Résultat brut d’exploitation
Résultat brut d’exploitation
+ Transferts de charges d’exploitation (si non retraités)
+ Reprises sur amortissements, dépréciations et provisions d’exploitation
– Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions d’exploitation (y compris crédit-bail)
= Résultat net d’exploitation

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EXEMPLE APPLICATIF 8

Le tableau ci-après présente pour la seule année N, les SIG d’exploitation retraités de la société
Référence. Deux retraitements ne pouvaient pas être appliqués ici, soit faute d’information
(transferts de charges) ou parce que le poste n’existe pas dans notre exemple (sous-traitance).

SIG d’exploitation de la centrale de bilans de la Banque de France


N
Société Référence
Ventes de marchandises 781 575
Coût d’achat des marchandises vendues – 596 621
MARGE COMMERCIALE = A 184 954
Production vendue de biens et de services 10 669 600
Production stockée (ou déstockée) 133 168
Production immobilisée 0
Coût d’achat des matières premières consommées – 2 701 275
MARGE SUR PRODUCTION PROPRE = B 8 101 493
MARGE BRUTE D’EXPLOITATION = A + B 8 286 447
Autres achats et charges externes – 1 720 188(1)
Subvention d’exploitation 25 000
VA CdB 6 591 259
Impôts et taxes – 159 000
Charges de personnel – 5 114 797(2)
Autres charges – 9 827
Autres produits 5 000
Escompte obtenu 556
Escompte accordé – 6 981
RBE 1 306 210(3)
Transferts de charges d’exploitation 35 651
Dotations nettes de reprises – 200 374(4)
Amortissements sur biens loués – 125 000(5)
RNE 1 016 487(6)
(1) Autres achats et charges externes sauf personnel extérieur et loyer de crédit-bail.
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(2) Salaires + charges sociales + personnel extérieur = 3 579 855 + 1 459 942 + 75 000.


(3) 6 591 259 – 159 000 – 5 114 797– 9 827 + 5 000 + 556 – 6 981.
(4) DADP d’exploitation nettes de reprises : DADP – RADP = 180 903 + 0 + 98 632 + 44 742 – 123 903.
(5) 500 000/4.
(6) 1 306 210 + 35 651 – 200 374 – 125 000.

On peut vérifier le RNE obtenu en le rapprochant du résultat d’exploitation PCG non retraité :
RNE : 1 016 487
(–) escompte obtenu : – 556
(+) escompte accordé : 6 981
(–) intérêt sur bien loué : 150 000 – (500 000/4) – 25 000
= Résultat d’exploitation PCG non retraité : 997 912

Par ailleurs, les ratios présentés précédemment peuvent être calculés sur ces ratios retraités.
Dans ce cas, il faudra rajouter le calcul des charges financières retraitées selon la procédure
suivante :
Charges financières non retraitées : 135 897
(+) intérêt sur bien loué : 25 000
(–) escompte accordé : – 6 981
= Charges financières retraitées : 153 916

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Finance d’entreprise • Série 1

Chapitre 2. Du résultat à la trésorerie


Réaliser un bénéfice est une condition première de survie. Il faut ensuite qu’il soit encaissé par
l’entreprise sous forme monétaire afin qu’elle puisse s’autofinancer, payer des dividendes aux
actionnaires, rembourser ses emprunts.
Le schéma suivant synthétise la démarche mise en œuvre pour analyser les conséquences de
l’activité en termes de trésorerie :
Informations Retraitements
Questions Analyse
brutes de l’information(1)
La trésorerie générée
Compte
par l’activité est-elle CAF Ratios +
de résultat
suffisante ? CAF retraitée commentaires

(1) Car les charges et les produits contiennent des éléments qui ne sont pas liés à la trésorerie.

Section 1. Définition et principes de calcul de la CAF


L’ensemble des composantes du résultat net de l’exercice n’a pas nécessairement une consé-
quence monétaire. Si on cherche à mesurer la capacité d’autofinancement, c’est-à-dire le flux
de trésorerie générée par l’activité courante d’une entreprise au cours d’une période don-
née, il faudra donc éliminer du résultat les charges non décaissables et les produits non
encaissables.

• Trésorerie générée par l’activité courante


= CAF = produits encaissables(1) – charges décaissables.
Résultat • Trésorerie générée par les cessions = PCEA
net comptable
de l’exercice • Produits non encaissables(2) : RADP, quote-part de subvention
virée au résultat
• Charges non décaissables(2) : DADP, VCEAC

(1) Hors cession.

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(2) On dit aussi produits et charges calculés.

Section 2. Formules de calcul de la CAF


Il existe deux méthodes pour calculer la CAF à partir du compte de résultat. Si le texte de l’exa-
men (ou d’un devoir) ne précise rien, nous vous conseillons la méthode indirecte.

I. LA MÉTHODE ADDITIVE (INDIRECTE)


Cette première méthode élimine du résultat les éléments sans influence sur la trésorerie en utili-
sant la démarche suivante :

Annulation d’une charge dans un résultat : résultat + charge


Annulation d’un produit dans un résultat : résultat – produit

La formule de calcul de la CAF est alors la suivante :

CAF = Résultat net comptable – PCEA – produits non encaissables


+ charges non décaissables

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UE 116 • Finance d’entreprise

Le détail du calcul est présenté dans le tableau suivant :

CALCUL DE LA CAF DU PCG SOURCES D’INFORMATIONS


Résultat net Compte de résultat ou bilan
(+) DADP (exploitation, financier, exceptionnel) Compte de résultat (3 types de charges)(1)
(–) RADP (comptes 781, 786, 787) Total des diminutions tableau dépréc. provisions(2)
(–) PCEA (compte 775) Produits exceptionnels opérations en capital
(+) VCEAC (compte 675) Charges exceptionnelles opérations en capital
(–) Quote-part de subvention d’investissement virée Produits exceptionnels opérations en capital
au compte de résultat (compte 777)
(1) Ou total des augmentations :
– du tableau des dépréciations et provisions ;
– du tableau des amortissements ;
– des amortissements des primes de remboursement des obligations et des charges à répartir.
(2) Ou trois lignes de reprises dans le compte de résultat (seule démarche possible pour l’exercice N–1).

Reprenons en détails chacune des lignes du calcul de la CAF.


Les différentes dotations (comptes 681, 686 et 687) sont prises en compte dans le calcul du
résultat net de l’exercice puisqu’elles constatent un appauvrissement suite à la dépréciation
définitive (amortissement) ou réversible (dépréciation) d’un actif ou engendré par un risque (pro-
vision). Mais, par exemple, quand on constate qu’une immobilisation a perdu x euros de valeur,
cet amortissement n’entraîne aucun mouvement de trésorerie et la charge, dite calculée, doit
être éliminée du résultat si on cherche à calculer la CAF.
Le raisonnement est le même pour les reprises. Si par exemple, on annule une dépréciation sur
une créance clients, il n’y a pas non plus de conséquences sur la trésorerie. Plus généralement,
toutes les reprises doivent donc elles aussi, être éliminées du résultat.

REMARQUE
Concernant les dépréciations sur actifs circulants (principalement les stocks et les créances
clients) et les provisions, le risque d’appauvrissement peut tout de même avoir une consé-
quence sur la trésorerie : une créance client qui n’est pas réglée, c’est du chiffre d’affaires qui
ne sera pas encaissé et donc moins de trésorerie. Mais ce risque ne sera pris en compte qu’au
moment où on aura la certitude de la perte, donc, lorsqu’il sera par exemple inscrit dans le
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compte 654. Pertes sur créances irrécouvrables.


Le résultat lié aux cessions d’actifs (PCEA – VCEAC) est exclu du résultat pour deux raisons
différentes :
• le prix de cession des actifs (compte 775) est bien un flux de trésorerie mais on préfère ne pas
en tenir compte afin de calculer une CAF générée par la seule activité courante. On peut néan-
moins s’interroger sur le fait que le PCEA est le seul produit exceptionnel encaissable qui soit
exclu de la CAF ;
• la valeur comptable des éléments d’actifs cédés (compte 675) n’est pas un flux de trésorerie.
Une entreprise peut bénéficier de deux types de subventions pour lesquelles nous présentons
ici le traitement financier.
Si une entreprise reçoit une subvention pour lui permettre de compenser l’insuffisance de cer-
tains produits d’exploitation ou de faire face à certaines charges, la subvention est alors qualifiée
de subvention d’exploitation et doit être prise en compte immédiatement et en totalité dans le
compte 74. Ce produit est normalement encaissable et il n’y a donc rien à faire dans le calcul de
la CAF.
Par ailleurs, l’entreprise peut bénéficier d’une subvention d’investissement afin d’acquérir des
immobilisations (subvention d’équipement) ou financer des activités à long terme. L’entreprise a
le choix entre plusieurs possibilités :
• l’enregistrement en produits exceptionnels (compte 777. Quote-part des subventions virées au
résultat de l’exercice) pour le montant total de la subvention ;
• l’échelonnement de leur imposition sur plusieurs exercices.

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Finance d’entreprise • Série 1

EXEMPLE APPLICATIF 9

Soit une immobilisation de 200 000 € achetée le premier juillet N–1, amortissable sur cinq ans en
linéaire et financée à 100 % par une subvention. Si l’entreprise décide de l’étalement de cette
subvention, les écritures suivantes sont alors nécessaires :

01/07/N–1
512 Banque 200 000
131 Subvention d’équipement 200 000
31/12/N–1
1391 Subvention inscrite au compte de résultat 20 000
777 Quote-part subvention virée au résultat exercice 20 000
31/12/N
1391 Subvention inscrite au compte de résultat 40 000
777 Quote-part subvention virée au résultat exercice 40 000
31/12/N+4
131 Subvention d’équipement 200 000
1391 Subvention inscrite au compte de résultat 200 000

En définitive, on constate que le seul flux de trésorerie est celui du 1er juillet N–1, mais il fait partie
des conséquences de la politique financière et non de l’activité ; nous le retrouverons plus loin.
Sinon, le compte 777 n’est qu’un produit calculé qui sert à étaler l’imposition de la subvention
sur la durée de vie de l’immobilisation ; c’est ainsi que le compte 777 doit être éliminé dans le
calcul de la CAF à partir du résultat net et ne pas être pris en compte dans la méthode
soustractive.

Illustrons à présent à l’aide de deux exemples le calcul de la CAF selon la méthode additive.

EXEMPLE APPLICATIF 10

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Vous disposez des informations suivantes sur l’activité réalisée par une société au cours de
l’exercice N :

Ventes de marchandises  1 000 000 €


Achats de marchandises  400 000 €
Le stock de marchandises a baissé de 25 000 € au cours de l’exercice.
Charges externes  55 000 €
Charges de personnel  290 000 €
DADP(1) 100 000 €
Charges d’intérêts  20 000 €
PCEA  15 000 €
VCEAC  5 000 €
IS  40 000 €
100 000 € de créances clients fin N contre 75 000 € à la fin de l’exercice précédent
40 000 € de dettes fournisseurs fin N contre 30 000 € à la fin de l’exercice précédent
(1) Amortissement des immobilisations.

Afin de pouvoir calculer la CAF à l’aide de la méthode additive, commençons par calculer le
résultat net comptable.
On sait que le résultat net comptable est calculé par différence entre les produits et les charges,
donc sans tenir compte des modalités de règlement (créances et dettes) mais en intégrant
que les seuls achats consommés : le stock de marchandises ayant baissé de 25 000 €, on en
déduit que le coût d’achat des marchandises vendues s’élève à 425  000  € (les achats de la
période soit 400 000 € augmentés d’un prélèvement sur le stock de 25 000 €). En définitive, le

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50
UE 116 • Finance d’entreprise

résultat net est égal à 80 000 € (1 015 000 – 935 000) :


• total des produits : 1 000 000 + 15 000 ;
• total des charges : 425 000 + 55 000 + 290 000 + 100 000 + 20 000 + 5 000 + 40 000.
Pour obtenir le montant de la CAF, soit 170 000 €, il faut éliminer au sein du résultat deux charges
calculées (DADP et VCEAC) et un produit (PCEA) qui ne fait pas partie de l’activité courante :
80 000 + 100 000 + 5 000 – 15 000.
On vérifie dans cet exemple que la méthode additive de calcul de la CAF consiste à éliminer des
charges et des produits qui avaient été préalablement pris en compte dans le calcul du résultat.
Cette remarque est particulièrement importante. Effectivement, en constatant que le principe du
calcul est « résultat net + DADP », on pourrait en déduire un peu trop hâtivement que plus le
montant des dotations (quelles qu’en soit l’origine) est élevé, plus la CAF est importante. Il n’en
est rien ! En effet, l’impact d’une dotation égale à « x » dans nos travaux est la suivante : – x sur
le résultat puis + x sur la CAF. Les DADP n’ont donc pas d’effet direct sur la CAF9.
Pour terminer, on peut décomposer le résultat net de l’entreprise ainsi :
CAF : augmentation potentielle de la trésorerie grâce à l’activité
courante pour 170 000 €
Résultat net Élément monétaire mais qui n’est pas lié à l’activité courante :
= 80 000 € cession d’actif pour 15 000 €

Éléments non monétaires du résultat : DADP et VCEAC pour – 105 000 €

EXEMPLE APPLICATIF 11

Le tableau ci-après présente le calcul de la CAF de la société Référence.


SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE N N–1
Résultat net comptable 589 819 621 888
(+) DADP d’exploitation 324 277(1) 259 981
(+) DADP à caractère financier 5 000(1) -
(+) DADP à caractère exceptionnel 23 201(1) -
(–) RADP – 123 903(2) – 21 218
(–) PCEA – 74 159 -
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(+) VCEAC 23 101(3) -


(–) Quote-part de subvention d’investissement virée au résultat – 20 000 – 10 000
CAF 747 336 850 651
(1) Si on ne dispose pas du compte de résultat, le total des dotations peut être retrouvé ainsi :
Total des augmentations du tableau des dépréciations et provisions : 166 575
+ Total des augmentations du tableau des amortissements : + 180 903
+ Dotation aux amortissements des charges à répartir (cf. annexe) : -
+ Dotation aux amortissements de la prime de remboursement des obligations (cf. annexe) : + 5 000
352 478
(2) Total des lignes de reprises du compte de résultat ou total des diminutions du tableau des dépréciations et provisions.
(3) Inscrite dans les charges exceptionnelles du compte de résultat ou obtenue par différence entre la valeur d’origine des biens vendus
et l’amortissement pratiqué sur ces mêmes biens (126  435 dans le tableau des immobilisations  –  103  334 dans le tableau des
amortissements).

Par ailleurs, on peut décomposer le résultat de la société Référence pour l’exercice N en :
Augmentation monétaire du patrimoine (la CAF) :    747 336
Variation non monétaire du patrimoine (DAP, etc.) ou non liée à l’activité courante : – 157 517(1)
(1) 324 277 + 5 000 + 23 201 – 123 903 – 74 159 +23 101 – 20 000.

Avec sa CAF, l’entreprise peut payer ses actionnaires, faire des investissements, rembourser ses
emprunts, etc.

9. Néanmoins, les DADP sont des charges déductibles qui viennent réduire le résultat imposable et donc
l’impôt sur les bénéfices à payer : 1 € de DADP en plus diminue le résultat imposable de 1 €, abaisse
l’impôt à hauteur de 1/3 € et donc, augmente la CAF d’autant.

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Finance d’entreprise • Série 1

II. LA MÉTHODE SOUSTRACTIVE (DIRECTE)


Il existe une seconde méthode de calcul basée sur le constat que la CAF est aussi égale aux
produits encaissables moins les charges décaissables.
Le calcul pourrait alors commencer avec les ventes de marchandises (premier produit encais-
sable), mais, pour ne pas avoir un calcul trop long, on débute avec l’EBE, solde dans lequel
toutes les composantes sont monétaires et qui représente d’ailleurs le flux de trésorerie potentiel
généré par l’exploitation.
Ensuite, il suffit de prendre en compte tous les produits encaissables et toutes les charges
décaissables qui se situent en aval de l’EBE, y compris les transferts de charges10. En définitive,
on retient tous les produits et charges du compte de résultat, sauf ceux qui ont été éliminés dans
la première méthode de calcul (comptes 68, 78, 675, 775 et 777).

CAF = Produits encaissables – charges décaissables


= EBE + produits encaissables (sauf ceux déjà inscrits dans l’EBE)
– charges décaissables (sauf celles déjà inscrites dans l’EBE)

EXEMPLE APPLICATIF 10 (SUITE)

Pour obtenir le montant de la CAF à l’aide de la méthode soustractive, il nous faut d’abord cal-
culer le montant de l’EBE, soit 230 000 € (1 000 000 – 425 000 – 55 000 – 290 000).
La CAF est alors égale à 170 000, soit : EBE (230 000) – charges d’intérêt (20 000) – charge d’IS
(40 000).

EXEMPLE APPLICATIF 12

SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE N N–1


Excédent brut d’exploitation 1 167 462 1 332 279
(+) Transferts de charges 35 651(1) -
(+) Autres produits 5 000 4 000
(+) Quote-part sur opérations faites en commun 5 987 – 6 023

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(+) Produits financiers (sauf reprises) 45 899 5 380
(+) Produits exceptionnels sur opérations de gestion 9 818 1 053
(–) Autres charges – 9 827 – 3 256
(–) Charges financières (sauf dotations) – 130 897 – 102 309
(–) Charges exceptionnelles (sauf VCEAC et dotations) – 1 005 – 2 221
(–) Participation des salariés aux résultats – 17 894 – 16 153
(–) Impôts sur les bénéfices – 362 858 – 362 099
CAF 747 336 850 651

III. LA CAF RETRAITÉE


Lorsque l’entreprise recourt au crédit-bail, certains proposent de calculer une CAF retraitée :

CAF retraitée = CAF non retraitée + dotations aux amortissements sur biens loués

10. Les transferts de charges doivent toujours être pris en compte dans le calcul de la CAF à partir d’un EBE
ou, ce qui revient au même, ne pas être éliminé dans un calcul à partir du résultat net. Sinon, la charge
initiale n’est plus compensée par un produit et ainsi, se trouve comptée deux fois.

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UE 116 • Finance d’entreprise

EXEMPLE APPLICATIF 13

SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE N
CAF non retraitée 747 336
(+) DADP sur biens loués 125 000
= CAF retraitée 872 336

Section 3. Interprétation et limites de la CAF

I. CE QUE LA CAF PEUT DIRE DE L’ACTIVITÉ DE L’ENTREPRISE


On appelle autofinancement la CAF diminuée des dividendes versés. Mieux que la CAF,
l’autofinancement qui tient compte du dividende qui devra être versé aux actionnaires, renseigne
plus précisément sur la trésorerie générée par l’activité et réellement disponible.

Autofinancement = CAF – dividendes versés


Dès lors, la principale information fournie par l’autofinancement concerne la possibilité qu’à
l’entreprise de se financer grâce à la trésorerie générée par sa seule activité. Plus l’autofinance-
ment est élevé, plus l’entreprise sera autonome pour financer ses investissements et rembourser
ses emprunts, moins elle aura besoin de faire appel à ses actionnaires (augmentation de capital)
ou aux banquiers.
Pour apprécier le niveau de cet autofinancement, on calcule en général le ratio « autofinance-
ment/valeur ajoutée ».

EXEMPLE APPLICATIF 14

Le tableau suivant présente, pour la société Référence et dans l’optique de la centrale de bilans
de la Banque de France, un tableau de répartition de la valeur ajoutée jusqu’à l’autofinancement.
Tous les postes ont été retraités, avec une particularité : la participation des salariés au résultat
a été ajoutée aux charges de personnel.
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Les montants de l’année N–1 vous sont donnés pour information ; on ne peut pas les retrouver
à partir des informations dont on dispose. Pour l’année N, on supposera que le dividende pré-
levé sur le bénéfice s’élève à 404 227 €.
SOCIÉTÉ RÉFÉRENCE
N en € N en % N–1 en € N–1 en %
Répartition VA cdb
VA cdb 6 591 259 99 % 6 204 868 100 %
(+) ou (–) autres éléments : 74 668(1) 1 % – 6 777 0 %
Total de la richesse à répartir 6 665 927 100 % 6 198 091 100 %
(–) Personnel : – 5 132 691(2) – 77,00 %(5) – 4 734 742 – 76,39 %
(–) État : – 521 858(3) – 7,83 % – 516 099 – 8,33 %
(–) Prêteurs : – 139 042(4) – 2,09 % – 96 599 – 1,56 %
= CAF CdB 872 336 13,09 % 850 651 13,72 %
(–) Dividendes prélevés : – 404 227 – 6,06 % – 466 416 – 7,53 %
= Autofinancement 468 109 7,02 % 384 235 6,20 %
(1) Il est conseillé de terminer le tableau par ce poste en partant du principe qu’il s’agit des produits encaissables et des charges décais-
sables sauf ceux et celles qui sont déjà pris en compte dans la VA cdb ou dans les lignes suivantes (personnel, État, prêteurs) :
Détail du calcul de la ligne « Autres éléments » N
Transferts de charges 35 651
Autres produits 5 000
Quote-part de résultat sur opérations en commun (montant net) 5 987
Produits financiers sauf reprises 45 899 – 0
Produits exceptionnels sur opérations de gestion 9 818
Autres charges – 9 827
Charges financières sauf dotations et intérêts (hors escompte accordé) – (9 874 + 6 981)
Charges exceptionnelles sur opération de gestion – 1 005
Total 74 668

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Finance d’entreprise • Série 1

(2) Charges de personnel retraitées (salaires bruts + charges sociales + personnel extérieur) + participation des salariés :
3 579 855 + 1 459 942 + 75 000 + 17 894.
(3) Impôts et taxes et impôts sur les bénéfices : 159 000 + 362 858.
(4) Intérêts retraités (intérêts PCG + intérêts sur biens loués – escompte accordé) : 121 023 + 25 000 – 6 981.
(5) 5 132 691/6 665 927.

L’autofinancement de la société Référence a augmenté de près de 22 %. On peut imputer cette


progression à la diminution du dividende octroyé aux actionnaires (– 13 %).

II. CE QUE LA CAF NE PEUT PAS DIRE DE L’ACTIVITÉ DE L’ENTREPRISE


La CAF n’est qu’un flux de trésorerie potentiel (voir excédent de trésorerie dans le titre  3 ci-
après). Potentiel seulement car il deviendra acquis seulement lorsque l’ensemble des opérations
aura eu une contrepartie monétaire. Par exemple, le chiffre d’affaires ne devient un flux de tréso-
rerie définitif qu’au moment où la vente sera réglée par le client. Plus généralement, il existe deux
causes qui expliquent que la CAF ne soit pas immédiatement et en totalité encaissée par l’entre-
prise  : le processus de stockage et le décalage entre le paiement des différentes charges et
l’encaissement du prix de vente.
En résumé, le résultat mesure l’enrichissement de l’entreprise grâce à son activité. C’est l’indi-
cateur le plus synthétique et le plus complet. La partie monétaire de cet enrichissement, la CAF,
est obtenue en éliminant les charges et les produits calculés. Mais, une partie de cette trésorerie
est peut être immobilisée dans les stocks et dans le décalage clients – fournisseurs. Pour passer
de flux encaissables à des flux encaissés, on tient compte du besoin en fonds de roulement
(BFR) et on obtient alors la trésorerie réellement encaissée grâce à l’activité et appelée excédent
de trésorerie (cet indicateur sera développé à la fin de la série).

Titre 3. L’analyse de l’équilibre financier

Avec le thème de l’équilibre financier, nous découvrons maintenant une première méthode

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d’étude du bilan ; la seconde, centrée sur la rentabilité, sera présentée dans la série 2.
Par définition, un bilan est toujours équilibré mais il y a des équilibres meilleurs que d’autres,
autrement dit, il y a des ressources (capitaux propres, emprunts, etc.) qui sont préférables à
d’autres pour financer certains emplois (immobilisations, stocks, créances clients, etc.). La
question étudiée dans ce chapitre est donc : comment l’équilibre financier a-t- il été obtenu ?
Le schéma ci-après présente notre démarche.
Informations Retraitements
Questions Analyse
brutes de l’information

L’équilibre Calcul FRNG,


financier est-il Bilan comptable Bilan fonctionnel BFR + ratios
satisfaisant ? + commentaires

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UE 116 • Finance d’entreprise

Chapitre 1. Présentation et construction


du bilan fonctionnel
Les SIG permettent d’étudier plus efficacement la profitabilité qu’un compte de résultat. Il en est
de même avec le bilan fonctionnel qui permet d’analyser plus précisément l’équilibre financier
que ne pourrait le faire un bilan comptable.

Section 1. Structure du bilan fonctionnel

Le bilan suivant présente les grandes masses d’un bilan fonctionnel telle qu’elles devront appa-
raître si la question vous est posée à l’examen. Le détail de chacune des grandes masses sera
proposé plus loin.
ACTIF PASSIF
Emplois stables Ressources durables
Actif immobilisé brut (sauf ICNE) Capitaux propres
Charges à répartir Provisions pour risques et charges
Amortissements et provisions pour dépréciation
Dettes financières – PRO
Actif circulant Dettes circulantes
Actif circulant d’exploitation Dettes d’exploitation
Stocks Avances et acomptes reçus
Avances et acomptes Dettes fournisseurs
Créances clients + EENE Dettes fiscales et sociales
Autres créances d’exploitation Autres dettes d’exploitation
Charges constatées d’avance Produits constatés d’avance
Actif circulant hors exploitation Dettes hors exploitation
Créances diverses Dettes sur immobilisation
CSANV Dettes d’IS
ICNE sur prêt Autres dettes hors exploitation
VMP non liquides ICNE sur emprunts
Trésorerie active Trésorerie passive
Disponibilités Soldes créditeurs de banque
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VMP si liquides EENE

Section 2. Principes généraux d’élaboration

I. CLASSEMENT DES OPÉRATIONS PAR CYCLE


L’analyse de l’équilibre financier est basée sur un bilan fonctionnel ; il s’agit d’un bilan comptable
retraité dans lequel les postes ont été regroupés par cycle, chaque cycle constituant un ensemble
d’opérations de même nature. On distingue ainsi quatre cycles :
• le cycle d’investissement et de désinvestissement regroupant les opérations qui vont de l’ac-
quisition d’immobilisations jusqu’à leurs cessions (emplois stables) ;
• le cycle de financement regroupant les opérations ayant pour but de réunir les ressources
durables nécessaires au financement des emplois stables : augmentation de capital et contrac-
tion d’emprunt, versement d’un dividende et remboursement d’emprunt ;
• le cycle d’exploitation regroupant les opérations liées à l’activité cyclique : stocker des biens,
accorder des crédits aux clients, etc. ;
• le cycle de trésorerie : encaissements et décaissements liés aux cycles précédents avec au
final un excédent (trésorerie active) ou une insuffisance de trésorerie (trésorerie passive).
En définitive, le bilan fonctionnel regroupe par catégorie les éléments nécessaires à une entre-
prise afin qu’elles réalisent son activité  : des immobilisations, (emplois stables), des capitaux
(ressources durables), des stocks et des crédits (actif circulant et dette circulante) et de la
trésorerie.

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Finance d’entreprise • Série 1

II. ÉVALUATION À LA VALEUR D’ORIGINE


Les flux de ressources proviennent concrètement des ventes et autres produits encaissables,
des apports en capital, des subventions d’investissement, des emprunts ou encore des dettes
fournisseurs, fiscales et sociales. Elles ont pour effet d’augmenter la trésorerie disponible. C’est
en prélevant sur cette trésorerie que l’entreprise finance les emplois. Parmi les emplois, nous
retrouvons par exemple les charges décaissables, les acquisitions d’immobilisations, les rem-
boursements d’emprunts, les stocks ou les créances clients.
Le bilan fonctionnel présente le cumul de ces flux de ressources et d’emplois échangés
depuis la création de l’entreprise.
Pour rendre compte de ces échanges, le principe qui préside à la construction du bilan fonction-
nel est la prise en compte à la valeur d’origine des flux de ressources et d’emplois. Concrètement,
cette règle s’applique essentiellement aux postes de l’actif qui doivent tous, à l’exception des
charges à répartir, être évalués en valeurs brutes.
Par exemple, le bilan fonctionnel indique combien ont couté les immobilisations achetées et
encore détenues par l’entreprise (donc quel montant de ressources a dû être mobilisé) et non
pas combien elles valent aujourd’hui.

REMARQUE
Pour analyser le bilan d’une entreprise, deux approches peuvent être mobilisées. L’analyse
fonctionnelle que nous développons dans ce chapitre et l’analyse patrimoniale basée sur des
critères de liquidité et d’exigibilité et qui nécessite de travailler sur des bilans en valeurs nettes.
Conformément au programme officiel du DCG, seule l’analyse fonctionnelle sera abordée ici.

Section 3. Détails des reclassements

La construction du bilan fonctionnel se réalise à partir du bilan comptable en opérant des reclas-
sements au sein du bilan mais également à partir d’éléments hors bilan.

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I. AU SEIN DU BILAN

A. LES COMPTES DE CRÉANCES ENVERS LES ACTIONNAIRES :


CAPITAL SOUSCRIT NON APPELÉ (CSNA, 109) ET CAPITAL SOUSCRIT
APPELÉ NON VERSÉ (CSANV, 456)
Ces postes peuvent apparaître à la création d’une société ou lorsqu’elle augmente son capital.

EXEMPLE APPLICATIF 15

Une société augmente son capital de 100 000 € (sans prime d’émission) : 20 % ont été apportés
immédiatement, 60 % d’ici un mois et le reste plus tard. Dans le bilan comptable, les consé-
quences de cette opération se présentent ainsi :
Actif Passif
CSNA : + 20 000 Capital social : + 100 000
CSANV : + 60 000
Banque : + 20 000

Le passif enregistre une augmentation des ressources pour 100 000 € alors que 20 000 € seule-
ment ont été encaissés. Par définition, le CSANV représente une créance encaissable à très
court terme (moins d’un mois) et on peut également considérer les 60 000 € comme une res-
source potentielle.

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UE 116 • Finance d’entreprise

En revanche, le CSNA, dont la libération peut intervenir dans les cinq ans, ne représentent pas
une ressource pour financer un emploi. Ce poste sera donc éliminé de l’actif et soustrait des
capitaux propres pour le même montant. Ainsi, dans un bilan fonctionnel, nous aurons :

Actif Passif
CSNAV : + 60 000 Capital social – CSNA : + 80 000
Banque : + 20 000

B. LES ÉCARTS DE CONVERSION ACTIF ET PASSIF


(ECA ET ECP, COMPTES 476 ET 477)
Un écart de conversion actif constate une perte de change latente (dépréciation d’une créance
ou appréciation d’une dette). Un écart de conversion passif est le constat d’un gain de change
latent (appréciation d’une créance ou dépréciation d’une dette).
Aux examens, ces écarts de conversion peuvent concerner les postes suivants : prêts, créances
(clients le plus souvent), emprunts, dettes (fournisseurs d’exploitation le plus souvent). Même si
ces écarts sont inscrits en bas du bilan, une information sur les postes concernés doit obligatoi-
rement vous être donnée en annexe afin de pouvoir les retraiter.

EXEMPLE APPLICATIF 16

Le 01/12/N, une société a vendu des marchandises pour 13  000  $ (soit 10  000  €), avec une
échéance de paiement le 31 janvier N+1. Le 01/12/N, les conséquences de cette opération se
présentent ainsi dans le bilan comptable :
Le 01/12/N
Actif Passif
Créances clients : + 10 000 Résultat : + 10 000

Si à l’inventaire, le 31/12/N, il existe un gain latent de change de 1 000 €, la créance est augmen-
tée de ce profit latent ; mais en vertu du principe de prudence, le résultat est inchangé et le gain
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potentiel est dans un compte de régularisation. Le bilan comptable est alors le suivant :
Le 31/12/N
Actif Passif
Créances clients : + 11 000 Résultat : + 10 000
ECP : + 1 000

On constate un décalage de 1 000 € entre la ressource (le résultat) et l’emploi (ici, une créance
client). On pourrait montrer qu’en cas d’écart de conversion actif, malgré l’enregistrement d’une
dotation aux provisions, le problème est le même. Le retraitement dans le bilan fonctionnel
consiste alors à annuler l’effet des écarts de conversion selon la procédure suivante :
• prêts + ECA – ECP ;
• créances + ECA – ECP ;
• emprunts – ECA + ECP ;
• dettes fournisseurs – ECA + ECP.

C. LES CHARGES À RÉPARTIR SUR PLUSIEURS EXERCICES


Les charges à répartir sur plusieurs exercices (frais d’émission d’emprunt pour l’essentiel) sont
reclassées en emplois stables et assimilées en cela à des immobilisations.
Le montant figurant à l’actif du bilan comptable est le montant net. Il conviendrait d’inscrire le
montant brut dans le bilan fonctionnel. Néanmoins, aux examens, il est admis (et c’est la seule
exception) de l’inscrire dans les emplois stables en valeurs nettes.

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Finance d’entreprise • Série 1

Certains traitent les charges à répartir comme des non-valeurs, en les considérant comme des
charges et non des actifs. Elles sont alors éliminées de l’actif et des capitaux propres. En l’ab-
sence d’informations spécifiques, cette solution ne doit pas être privilégiée.

D. LES CHARGES ET PRODUITS CONSTATÉS D’AVANCE


En l’absence d’information, on considère qu’ils relèvent de l’exploitation ; ils sont alors classés
dans l’actif circulant d’exploitation (CCA) ou dans les dettes d’exploitation (PCA).

E. LES ICNE (INTÉRÊTS COURUS NON ÉCHUS)


Les ICNE peuvent concerner les postes de prêts (immobilisations financières) et d’emprunts.
Dans les deux cas, les ICNE doivent être inscrits en hors exploitation. Ils sont donc retranchés
des immobilisations financières et ajoutés aux actifs hors exploitation (ICNE sur prêts) et retirés
des dettes financières et ajoutés aux dettes hors exploitation (ICNE sur emprunts).

EXEMPLE APPLICATIF 17

Le 01/11/N, une société prête 50 000 € remboursable sur cinq ans avec une première échéance
de 3 000 € (dont 600 € d’intérêt) qui lui sera payée le 01/02/N+1.
Le 01/12/N, la même société emprunte 100 000 € remboursable sur quatre ans avec une pre-
mière échéance à payer de 13 400 € (dont 900 € d’intérêt) le 01/03/N+1.
Le 31/12/N, les conséquences de ces opérations sur le bilan comptable sont les suivantes :

Bilan comptable au 31/12/N


Actif Passif
Prêts : 50 400(1) Emprunts : + 100 300(2)
(1) Somme prêtée (50 000) + ICNE 400 (400). En appliquant le principe de rattachement des charges et produits à l’exercice concerné, 2/3
⎛ 600 × 2 ⎞
des intérêts compris dans la prochaine échéance ⎜ ⎟ , qui concernent novembre et décembre et qui sont déjà dus à la société, ont
⎝ 3 ⎠
donc été rajoutés.
(2) Le raisonnement est le même avec cette fois le rattachement d’un tiers des intérêts compris dans la prochaine échéance 900/3.

Le 31/12/N, le bilan fonctionnel se présente alors ainsi :

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Bilan fonctionnel au 31/12/N
Actif Passif
Emplois stables : 50 000 Emprunts : + 100 000
Actif hors exploitation : 400(1) Passif hors exploitation : 300(2)
(1) Les ICNE correspondent à des intérêts qui seront réglés à la société dans un mois. On ne peut donc pas les assimiler à des emplois
stables ; il s’agit en fait d’une sorte de créance lié au cycle d’investissement ce qui justifie son inscription en actif hors exploitation.
(2) De même, les ICNE sur emprunts peuvent être assimilés à des dettes à court terme et ainsi, doivent être retirés des ressources
durables.

F. LES PRIMES DE REMBOURSEMENT DES OBLIGATIONS


De manière générale, ces primes inscrites initialement à l’actif sont considérées comme des
non-valeurs. Elles sont donc retirées de l’actif et soustraites du montant des emprunts obliga-
taires donc des ressources durables.

G. LES AMORTISSEMENTS, LES DÉPRÉCIATIONS ET LES PROVISIONS


Les amortissements et dépréciations inscrits en déduction de l’actif sont ajoutés dans les res-
sources durables.
En effet, ces amortissements et dépréciations représentent des charges non décaissables et en
les ajoutant aux réserves incluent dans les capitaux propres, on calcule, en quelque sorte, un

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UE 116 • Finance d’entreprise

autofinancement cumulé depuis la création de l’entreprise. Ce retraitement permet donc de


mieux évaluer les ressources dont dispose l’entreprise.

H. LES VALEURS MOBILIÈRES DE PLACEMENT


Selon leur nature, elles seront considérées comme un élément de l’actif hors exploitation (en cas
de risque de perte ou si elles sont peu liquides) ou comme un élément de la trésorerie active (si
elles sont liquides et sans risque de perte).

I. LES COMPTES BANCAIRES COURANTS ET SOLDES CRÉDITEURS


DE BANQUE (CBC, COMPTE 519)
Ils ne constituent pas une ressource stable et doivent donc être retirés des dettes financières
pour être replacés dans la trésorerie passive.

II. ÉLÉMENTS HORS BILAN

A. LES EENE (EFFETS ESCOMPTÉS NON ÉCHUS)


Les EENE peuvent être assimilés à un crédit bancaire. De ce point de vue, ils doivent donc être
réintégrés dans le passif du bilan, au niveau de la trésorerie passive et à l’actif avec les créances
clients. Donnons un exemple des conséquences de ce retraitement.

EXEMPLE APPLICATIF 18

Le 1er décembre N, une entreprise détient une créance client de 1 000 €, avec une échéance au
31 janvier N+1 et matérialisée par un effet de commerce. Si le 31  décembre N, l’entreprise
escompte cet effet (nous négligerons les frais et les intérêts), les bilans comptables sont alors les
suivants :

01/12/N Actif
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Créances clients + 1 000

31/12/N Actif Information en annexe


Créances clients 0 EENE(1) : + 1 000
Trésorerie + 1 000
(1) Cet effet escompté sera considéré comme non échu jusqu’à sa « date normale » d’échéance, ici, le 31 janvier N+1.

Comment analyser les créances clients à la suite de l’escompte d’un effet de commerce ? Le
poste créances clients au bilan est la conséquence de trois décisions :
• le crédit accordé par les commerciaux aux clients ;
• le délai supplémentaire que s’octroie les mêmes clients en payant en retard ; cette pratique est
fonction de la nature du moyen de paiement (chèques, virement ou au contraire effet de com-
merce) et de l’efficacité de la politique de recouvrement de l’entreprise ;
• et enfin, on le voit dans le bilan comptable au 31 décembre N, d’une décision de nature stric-
tement financière : l’escompte d’un effet de commerce a pour effet d’encaisser immédiate-
ment la somme et de réduire le montant du poste créances clients. Et c’est bien là le problème
pour l’analyste financier ! L’escompte financier masque la réalité du poste clients et de la tré-
sorerie en annulant, mais à quel coût, les conséquences des décisions des commerciaux et
des éventuels retard de règlement. Avec le retraitement des EENE dans le bilan fonctionnel, on
en revient à la situation avant l’escompte et ainsi on peut mieux se rendre compte des excès
éventuels dans la politique de crédit accordé aux clients.

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201161TDPA0115 59
Finance d’entreprise • Série 1

B. LE CRÉDIT-BAIL
Comme dans le cas des retraitements du compte de résultat proposés par la centrale de bilans
de la Banque de France, le crédit-bail est réintégré dans le bilan fonctionnel. Toujours dans le but
de faciliter la comparaison avec des entreprises ayant des modes de financement différents, les
biens financés par crédit-bail peuvent être considérés comme des immobilisations acquises par
l’entreprise et financées par emprunt. La valeur d’origine des biens est alors ajoutée dans les
emplois stables. Les amortissements virtuels sont rattachés aux ressources durables avec les
autres amortissements de l’actif. La partie non amortie (valeur nette comptable virtuelle) est
ajoutée aux dettes financières.

EXEMPLE APPLICATIF 19

L’entreprise a pris en crédit-bail une machine d’une valeur de 200  000  € le 1er  janvier N. Le
contrat de location-vente prévoit le versement d’une redevance annuelle de 55 000 € pendant
4 ans. Si l’entreprise avait été propriétaire de la machine, elle aurait comptabilisé une dotation
aux amortissements d’exploitation d’un montant de 50 000 € (valeur d’achat/durée d’utilisation :
200 000/4). Pour N et N+1, le crédit-bail sera ainsi retraité de la manière suivante :

  N N+1   N N+1
Emplois stables   Ressources durables  
• Immobilisations corporelles + 200 000 + 200 000 • Amortissement + 50 000 + 100 000(2)
      • Dettes financières + 150 000(1) + 100 000(1)
(1)  Est égal au solde de l’emprunt fictif contracté pour financer l’acquisition de l’immobilisation  : 200  000 –  50  000 (on suppose que
l’emprunt est remboursable par amortissements constants).
(2) 150 000 – 50 000 de remboursement.

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UE 116 • Finance d’entreprise

Section 4. Synthèse des reclassements et retraitements


du bilan fonctionnel

ACTIF PASSIF
Emplois stables Ressources durables
Immobilisations incorporelles brutes Capitaux propres (Total I du passif du bilan)
+ Immobilisations corporelles brutes (y compris – Capital souscrit non appelé
crédit-bail) + Amortissements de l’actif immobilisé (y compris
+ Immobilisations financières brutes crédit-bail)
+ CAR + Dépréciation de l’actif
– ICNE sur prêts + Provisions pour risques et charges
+ Dettes financières
+ Valeur nette crédit-bail (valeur brute
– amortissements)
– PRO
– ICNE sur dettes financières
– ECA si relatif à une ressource durable
+ ECP si relatif à une ressource durable
Actif circulant Passif circulant
Actif circulant d’exploitation Dettes d’exploitation
Stocks et encours Avances et acomptes reçus sur commande
+ Avances et acomptes versés sur commandes + Dettes fournisseurs et comptes rattachés
+ Créances d’exploitation + Dettes fiscales et sociales d’exploitation
+ EENE + Autres dettes d’exploitation
+ Autres créances d’exploitation + PCA d’exploitation
+ CCA liées à l’exploitation – ECA si relatif aux fournisseurs
+ ECA si relatif aux clients + ECP si relatif aux fournisseurs
– ECP si relatif aux clients
Actif circulant hors exploitation Dettes hors exploitation
Créances diverses Dettes sur immobilisations
+ CSANV + Dette IS
+ VMP si non liquides et/ou risque de moins-value + Autres dettes hors exploitation
+ CCA non liées à l’exploitation + ICNE sur dettes financières
+ ICNE sur prêts + PCA non liées à l’exploitation
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+ ECA si relatif à l’actif hors exploitation – ECA si relatif à des dettes hors exploitation
– ECP si relatif à l’actif hors exploitation + ECP si relatif à des dettes hors exploitation
+ Comptes courants d’associés si non bloqués
et non destinés à être incorporés au capital
Trésorerie active Trésorerie passive
Disponibilités Concours bancaires courants
+ VMP si liquides et sans risque de perte + Soldes créditeurs de banque
+ Effets escomptés non échus

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201161TDPA0115 61
Finance d’entreprise • Série 1

EXEMPLE APPLICATIF 20

Les informations ci-après synthétisent le bilan comptable d’une société à la fin de l’exercice N.
Les retraitements nécessaires à l’établissement d’un bilan fonctionnel ont été effectués :

Immobilisations en valeurs brutes  100 000 €


Amortissements et dépréciations  30 000 €
Capitaux propres  70 000 €
Dettes financières  26 000 €
Créances sur cession d’actif  1 000 €
Disponibilités  6 000 €
Stocks  9 000 €
Créances clients  25 000 €
Dettes fournisseurs  10 000 €
Dettes fournisseurs d’immobilisations  5 000 €

La consultation de l’annexe nous apprend que :


• l’entreprise loue un bien depuis le début de l’exercice N–1. La valeur d’origine de ce bien est
de 20 000 € et s’il avait été acquis en pleine propriété, il aurait été amorti sur quatre ans ;
• le montant des EENE ressort à 1 500 €.
À partir de ces informations, nous allons pouvoir calculer les postes du bilan fonctionnel à la fin
de l’exercice N :

Emplois stables 120 000 € (100 000 + 20 000 (valeur des biens loués))


Actif circulant 35 500 € (9 000 + 25 000 + 1 500 (EENE))
d’exploitation
Actif circulant hors 1 000 € (créance sur cession d’actif)
exploitation
Trésorerie active 6 000 €
Total bilan actif 162 500 €

Ressources durables 146 000 € (70 000 + 30 000(1) + 10 000(2) + 26 000 + 10 000(3))

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Dettes d’exploitation 10 000 €
Dettes hors exploitation 5 000 €
Trésorerie passive 1 500 €
Total bilan passif 162 500 €
(1) Amortissements et dépréciations.
20 000 × 2
(2) Amortissement fictif bien loué : .
4
20000 × 2 
(3) Solde emprunt fictif crédit-bail : 20 000 − .
4

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UE 116 • Finance d’entreprise

EXEMPLE APPLICATIF 21

Le bilan fonctionnel demandé à l’examen doit être présenté sous la forme de grandes masses et il
n’est donc pas nécessaire de faire apparaître le détail de tous les postes. Si on le souhaite, on peut
donc repartir du total du bilan comptable qui se rapproche le plus de ce qu’on souhaite obtenir.

Bilans fonctionnels société Référence


ACTIF N N–1 PASSIF N N–1
Total I Actif bilan comptable(1) 2 950 470 2 307 421 Total I Capitaux propres 2 285 613 1 619 009
(+) Valeur biens loués 500 000 - (–) CSNA – 125 000 -
(+) ECA sur prêt - - (+) Total II Autres fonds propres 0 0
(–) ECP sur prêt - - (+) Total amort., dépréc. actif(3) 500 891 411 340
(–) ICNE sur prêts - - (+) Total provisions passif 44 742 37 253
(+) Charges à répartir - - (+) Amortissements sur crédit-bail 125 000 -
EMPLOIS STABLES 3 450 470 2 307 421 CAPITAUX PROPRES 2 831 246 2 067 602
Total II Actif circulant(2) 2 827 498 2 363 566 Emprunts obligataires convertibles - -
(+) EENE 69 500 - (+) Autres emprunts obligataires 585 000 -
(+) ECA sur créances clients - 21 689 (+) Emprunts établissements de crédit 1 432 053 1 636 000
(–) ECP sur créances clients - - (+) Emprunts divers - -
(–) Créances diverses – 3 569 - (–) ICNE sur emprunts – 5 423 – 5 651
(–) CSANV - – 50 000 (–) PRO – 30 000 0
(–) VMP – 5 015 – 99 021 (–) Soldes créditeurs de banque – 125 325 – 9 954
(–) Disponibilités – 1 569 – 9 720 (–) ECA sur emprunts - -
ACTIF CIRCULANT D’EXPLOITATION 2 886 845 2 226 514 (+) ECP sur emprunts - -
Créances diverses 3 569 - (+) Solde emprunt fictif sur crédit-bail 375 000 -
CSANV - 50 000 DETTES FINANCIÈRES 2 231 305 1 620 395
VMP non liquides - - RESSOURCES DURABLES 5 062 551 3 687 997
ICNE sur prêt - - Avances et acomptes reçus 59 852 51 842
ACTIF HORS EXPLOITATION 3 569 50 000 Dettes fournisseurs 653 200 635 400
Disponibilités 1 569 9 720 (–) ECA sur dettes fournisseurs - -
VMP liquides 5 015 99 021 (+) ECP sur dettes fournisseurs 6 980 -
TRÉSORERIE ACTIVE 6 584 108 741 Dettes fiscales et sociales 256 327 244 500
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Autres dettes - -
PCA 12 985 14 753
DETTES D’EXPLOITATION 989 344 946 495
Dettes d’IS 15 698 18 915
Dettes fournisseurs d’immobilisations 65 897 -
Autres dettes 13 730 23 664
ICNE sur emprunts 5 423 5 651
DETTES HORS EXPLOITATION 100 748 48 230
Soldes créditeurs de banque 125 325 9 954
(+) EENE 69 500 -
TRÉSORERIE PASSIVE 194 825 9 954

TOTAL GÉNÉRAL 6 347 468 4 692 676 TOTAL GÉNÉRAL 6 347 468 4 692 676


(1) Plutôt que d’additionner un par un les postes qui composent les emplois stables, le calcul est basé sur le total de l’actif immobilisé (qui
se rapproche le plus des emplois stables) qui est ensuite corrigé (ICNE, CAR, etc.).
Pour l’année N, le total I de l’actif en valeur brute peut être lu directement dans le bilan comptable. Par contre, en N–1, le bilan est exprimé en
valeur nette ; l’information en valeur brute (2 307 421) peut alors être trouvée dans le tableau des immobilisations, dans la colonne début N.
(2) Là encore, plutôt que d’additionner un par un les postes qui composent l’actif circulant, nous avons basé le calcul sur le total II du bilan
comptable et, notamment, corrigé les éléments hors exploitation et la trésorerie. Pour N–1, le montant en valeur brute (2 363 566) a été
obtenu ainsi : montant en valeur nette dans le bilan (2 276 916) auquel on ajoute les dépréciations sur stocks (25 000) et sur créances
clients (61 650) lues dans le tableau des dépréciations.
(3) Pour l’année N, le montant est en bas du bilan comptable. Pour N–1, il faut additionner le montant inscrit dans le tableau d’amortisse-
ment (324 690) et une partie de ceux inscrits dans le tableau des dépréciations et provisions (25 000 + 61 650).

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201161TDPA0115 63
Finance d’entreprise • Série 1

Chapitre 2. L’analyse de l’équilibre financier


avec le bilan fonctionnel
Par définition, un bilan est toujours équilibré, mais, en fonction des actifs à financer, le choix de
certaines ressources (capitaux propres, dette financière, dette d’exploitation, etc.) s’impose. Il y a
donc des équilibres financiers préférables à d’autres. Nous les découvrirons à travers les notions de
FRNG (fonds de roulement net global), de BFR (besoin en fonds de roulement), et d’endettement.

Section 1. L’analyse de l’équilibre financier : FRNG et BFR

I. LE FRNG (FONDS DE ROULEMENT NET GLOBAL)


Grâce aux produits fabriqués ou commercialisés, les immobilisations génèrent du résultat et
surtout une capacité d’autofinancement. Cette CAF permet de rembourser certaines ressources
utilisées pour acquérir ces immobilisations, mais sur la longue durée. En effet, lors de l’achat
d’une machine de production, il faut plusieurs années d’activité pour que les produits fabriqués
et vendus grâce à cette machine permettent de rembourser le prix de cette immobilisation.
Dès lors, on comprend que la première règle d’équilibre financier stipule que les emplois stables
doivent être financés par des ressources durables. Pour vérifier cette exigence, on calcule le
fonds de roulement net global, égal à la différence entre les ressources durables et les emplois
stables ; pour que la première règle d’équilibre financier soit satisfaite, il est donc nécessaire que
le FRNG soit au moins égal à zéro. Nous avons ainsi :

FRNG = ressources durables – emplois stables


Première règle d’équilibre financier : FRNG ≥ 0

II. LE BFR (BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT)

A. BESOIN DE FINANCEMENT GÉNÉRÉ PAR LE CYCLE D’EXPLOITATION

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En plus des immobilisations, une entreprise a besoin de financer son cycle d’exploitation  ;
celui-ci comporte plusieurs phases depuis les achats à crédits auprès des fournisseurs jusqu’à
l’encaissement du prix de la vente. Le schéma suivant résume ces différentes phases.

Schéma du cycle de production

Paiement des différentes charges Décalage à financer Encaissement de la vente

Achats Stockage Production Stockage Ventes

Les crédits accordés aux clients restent peu de temps dans l’entreprise mais se renouvellent et
vont générer un besoin permanent de financement. Ce besoin sera diminué par les dettes en lien
avec l’activité (dettes fournisseurs, dettes fiscales et sociales, etc.). En définitive, l’entreprise a
généralement un besoin de financement permanent né du décalage entre le décaissement des
achats et l’encaissement des ventes, le premier intervenant souvent avant le second. Ce besoin
de financement du cycle d’exploitation est qualifié de besoin en fonds de roulement d’exploita-
tion et se calcule ainsi :

BFRE = actif circulant d’exploitation – dettes d’exploitation


On peut aussi calculer le besoin en fonds de roulement hors exploitation (BFRHE) lié aux opéra-
tions d’investissement (créances et dettes sur immobilisations), de financement (ICNE) ou à
l’impôt sur les sociétés (créances et dettes sur IS).

BFRHE = actif circulant hors exploitation – dettes hors exploitation

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64
UE 116 • Finance d’entreprise

B. LE FINANCEMENT DU CYCLE D’EXPLOITATION


Le besoin de financement généré par le décalage clients-fournisseurs est un besoin permanent :
les créances et dettes sont réglées régulièrement mais se renouvellent. Il faut donc que ce besoin
soit financé par des ressources durables, autrement dit le FRNG, c’est-à-dire le solde des res-
sources durables disponibles une fois couverts les emplois stables.
Il en découle une seconde règle d’équilibre financier selon laquelle le fonds de roulement net
global doit être suffisant pour faire face au besoin en fonds de roulement (au moins, la compo-
sante exploitation).

Seconde règle d’équilibre financier : FRNG ≥ BFRE


Revenons sur l’expression « besoin en fonds de roulement ». De façon abusive, le besoin de
financement lié au cycle de production est qualifié de «  BFRE  ». Logiquement, ce qualificatif
suppose que l’intégralité du cycle de production soit financé par du fonds de roulement.
Respecter cette contrainte, c’est assurer en permanence la solvabilité de l’entreprise, en n’ayant
jamais une trésorerie négative ; mais c’est aussi en amoindrir la rentabilité. En effet, le finance-
ment du cycle de production dépend du niveau d’activité de l’entreprise et il n’est peut-être pas
indispensable qu’il soit financé en permanence et en totalité par des ressources durables. Cette
critique peut être schématisée ainsi :

Euros
BFRE
FRNG n° 1

Trésorerie négative
FRNG n° 2
Trésorerie positive

Temps

Il apparaît que si le fonds de roulement couvre en permanence les besoins liés au cycle de pro-
duction (FRNG n° 1), l’entreprise dispose alors d’une trésorerie excédentaire qui représente un
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coût pour l’entreprise. La situation n° 2 dans laquelle le BFRE n’est pas financé en permanence
par des ressources durables semble préférable et représenter un compromis tout à fait accep-
table entre solvabilité et rentabilité.

C. LE CAS DU BFRE NÉGATIF


L’hypothèse posée jusqu’ici suppose que le cycle de production génère un besoin de finance-
ment, ce qui n’est pas nécessairement le cas. Dans les entreprises du secteur de la grande
distribution, la vitesse élevée de rotation des stocks, le paiement au comptant des clients et le
crédit obtenu sur les achats génèrent une ressource qui finance les immobilisations sans risque
d’insolvabilité.
On constate alors un BFR négatif (ressource) qui provient de l’encaissement immédiat des
ventes alors que les charges sont payées à crédit. Cette ressource peut financer tout ou partie
des emplois stables et permet un FRNG négatif (emplois).

EXEMPLE APPLICATIF 20 (SUITE)

À partir des calculs déjà réalisés, nous pouvons en déduire : FRNG, BFR et Trésorerie.
• FRNG = ressources durables – emplois stables = 146 000 – 120 000 = 26 000 ;
• BFRE = actif circulant d’exploitation – dettes d’exploitation = 35 500 – 10 000 = 25 500 ;
• BFRHE = actif circulant hors exploitation – dettes hors exploitation = 1 000 – 5 000 = -4000 ;
• Trésorerie nette = trésorerie active – trésorerie passive =  6 000 – 1 500 = 4 500.

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201161TDPA0115 65
Finance d’entreprise • Série 1

Vérification : FRNG – (BFRE + BFRHE) = 26 000 – (25 500 – 4 000) = 4 500 = Trésorerie nette.
Quelles conclusions peut-on déduire de ces calculs ?
Le FRNG est positif : la totalité des emplois stables est donc financé par des ressources durables.
La première règle d’équilibre financier est satisfaite.
Il existe même un excédent de ressources durables de 26 000 € qui permet de financer la totalité
du BFRE, c’est-à-dire les stocks et le décalage entre les crédits clients et les crédits
fournisseurs.
Après avoir couvert la totalité du BFRE, il reste encore 500 € de ressources durables (26 000
– 25 500) qui ajoutées à la ressource hors exploitation (BFRHE négatif) de 4 000 expliquent le
niveau de la trésorerie (4 500 €).

D. L’ANALYSE DU BFRE
Le niveau du BFRE peut être analysé à l’aide de différents ratios et des excédents de
trésorerie.

1. Analyse du BFRE par les ratios


Le niveau du BFRE étant supposé proportionnel à l’activité, on a l’habitude de l’exprimer en
fonction du chiffre d’affaires quotidien.

BFRE exprimé en jours de CA = BFRE × 360/CA

2. Les ratios de temps d’écoulement


Un ratio de rotation, appelé également ratio de temps d’écoulement, précise la durée pendant
laquelle un bien (matières premières, marchandises, produits finis), une créance ou une dette,
est resté immobilisé dans l’entreprise. Les délais de rotation sont obtenus en comparant un
poste du BFRE (stock, créance ou dette) à un flux d’achat, de production ou de vente.
Stocks de matières premières
Durée de stockage des matières premières =    × 360

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CAMPC

Stocks de marchandises
Durée de stockage des marchandises =    × 360
CAMV

Stocks de produits finis
Durée de stockage des produits finis =    × 360
Coût de production des produits finis vendus

Il est à noter que ce dernier ratio ne pourra être calculé que de manière interne à l’entreprise. En
effet, le coût de revient de la production n’apparaît pas dans le compte de résultat destiné aux
utilisateurs extérieurs.

Durée du crédit accordé aux clients =


[Créances clients + EENE − avances reçues + ECA − ECP] × 360
CA TTC
Le numérateur est exprimé TTC. Or, les montants issus du compte de résultat (chiffre d’affaires,
achats) sont HT. Sans correction, le ratio ne serait donc pas homogène. Il convient donc de mul-
tiplier le dénominateur par (1 + taux de TVA) pour obtenir des montants TTC au numérateur et au
dénominateur.

Durée du crédit accordé par les fournisseurs =


[Dettes fournisseurs − avances versées − ECA + ECP] × 360
( Achats de marchandises et de matières + charges externes ) TTC

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3. Analyse du BFRE par les excédents de trésorerie


Nous avons vu dans le titre 2 que l’EBE et la CAF étaient des indicateurs du niveau de la tréso-
rerie généré par l’exploitation ou l’activité. Dans les deux cas, cette trésorerie n’est que poten-
tielle car une partie de cette trésorerie peut être immobilisée dans les stocks et dans le décalage
clients – fournisseurs. Pour passer de flux encaissables à des flux encaissés, on tient compte de
la variation du besoin en fonds de roulement et on obtient alors la trésorerie réellement encais-
sée grâce à l’activité et appelée excédent de trésorerie.
On peut calculer trois excédents différents, basés sur l’exploitation ou sur l’ensemble de
l’activité :
• excédent sur opérations = ESO = EBE – ∆ des stocks
= Trésorerie générée par l’exploitation et compte tenu du besoin de financement des stocks ;
• excédent de trésorerie d’exploitation = ETE = EBE – ∆ BFRE
= Trésorerie générée par l’exploitation et compte tenu du besoin de financement des stocks et
du décalage entre l’encaissement des créances clients et le règlement des dettes
fournisseurs ;
• excédent de trésorerie globale = ETG = CAF – ∆ BFR
= Trésorerie générée par toute l’activité et compte tenu du financement de l’ensemble du BFR
(exploitation et hors exploitation).

EXEMPLE APPLICATIF 22

À partir des informations synthétisées dans le tableau ci-après en euros, calculez pour l’exercice N :
• l’ESO et l’ETE ;
• la durée de stockage de marchandises, la durée du crédit accordée aux clients et la durée du
crédit obtenu des fournisseurs de marchandises.

  N–1 N
Ventes de marchandises - 950 000
Achats de marchandises - 300 000
Stock de marchandises 25 000 17 000
EBE - 125 000
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Créances clients 140 000 170 000


Dettes fournisseurs 75 000 80 000
Dettes fiscales et sociales 45 000 50 000
EENE 10 000 20 000
Taux de TVA 20 % 20 %

ESO = EBE – Δ stocks = 125 000 – (– 8 000)11 = 133 000 €


ETE = EBE – Δ BFRE = 125 000 – 22 00012 = 103 000 €
Le calcul des différentes durées permet d’analyser le niveau des principaux postes constitutifs
du BFRE :
stock de marchandises × 360
• Durée de stockage des marchandises =  
CAMV
17 000 × 360
=  = 19,9 jours ;
300 000 + (25 000 − 17 000)

11. Stocks N – stocks N–1 = 17 000 – 25 000 = – 8 000. Le stock a baissé de 8 000 ; ce prélèvement a évité
d’avoir à acheter des marchandises pour un montant équivalent et a permis d’économiser 8 000 € de
cash. C’est ce que montre l’ESO, plus élevé de 8 000 € par rapport à l’EBE.
12. BFRE N –  BFRE N–1 = ∆ (stocks +  créances d’exploitation (EENE compris) –  dettes d’exploitation)
= (17 000 + 170 000 + 20 000 – 80 000 – 50 000) – (25 000 + 140 000 +10 000 – 75 000 – 45 000) =
22 000. Le BFRE augmente donc de 22 000 et prive la trésorerie d’un montant équivalent.

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201161TDPA0115 67
Finance d’entreprise • Série 1

• Durée du crédit accordé aux clients =


( Créances clients + EENE) × 360
CA TTC

=
(170 000 + 20 000) × 360
950 000 × 1,2

= 60 jours ;

• Durée du crédit obtenu des fournisseurs =


(Dettes fournisseurs) × 360
Achats de marchandises TTC
80 000 × 360
=
300 000 × 1,2
= 80 jours.
L’analyse de ces différentes durées nécessiterait de faire une comparaison par rapport à N–1 ou
par rapport à des données sectorielles.

III. LA TN (TRÉSORERIE NETTE)


La trésorerie est le montant de ressources disponibles après avoir financé les immobilisations et
le cycle de production (décalage entre l’encaissement des ventes et le décaissement des charges
de production, TVA comprise).

Trésorerie nette = FRNG – BFR


On peut évidemment retrouver le montant de cette trésorerie nette à partir du bilan fonctionnel
par différence entre la trésorerie active et la trésorerie passive.

Trésorerie nette =  Trésorerie active – Trésorerie passive

IV. EXEMPLES DE STRUCTURES FINANCIÈRES

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A. STRUCTURES FINANCIÈRES SCHÉMATIQUES
Différentes configurations peuvent se présenter en fonction de l’importance respective du fonds
de roulement, besoin en fonds de roulement et trésorerie. Elles traduisent chacune des situa-
tions financières différentes. Nous proposons six situations types susceptibles de se présenter
en vous indiquant le diagnostic à apporter et les préconisations éventuelles à proposer dans
chaque cas. Nous distinguerons en particulier, les trois premières situations à BFR positif, des
trois dernières à BFR négatif. Une partie de nos remarques est issue du rapport du xxxviie Congrès
national de l’Ordre des experts comptables (la fonction financière et le plan comptable
général).

Situation 1 Situation 2 Situation 3 Situation 4 Situation 5 Situation 6


Bilan BFR+ FR+ BFR+ FR+ FR– T– T+ FR+ FR– BFR– FR– BFR–
schématique
T+ T– BFR+ T+
BFR– T–

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68
UE 116 • Finance d’entreprise

1. Situation 1
Diagnostic  : les BFR constatés sont entièrement financés par les ressources durables dont
l’importance permet de dégager des disponibilités. Cette situation est apparemment la plus
favorable pour l’entreprise.
Préconisations  : il convient de s’interroger sur la rentabilité des excédents de trésorerie qui
peuvent être trop importants ou mal placés.

2. Situation 2
Diagnostic : les BFR sont financés en partie par des ressources durables, en partie avec des
concours bancaires courants.
Préconisations : il convient d’apprécier l’importance du risque bancaire. Pour réduire le niveau
des concours bancaires, l’entreprise peut augmenter son FR en accroissant les ressources
propres ou les dettes financières. Par ailleurs, elle peut réduire le BFR par une diminution des
stocks, une réduction des créances clients ou une augmentation des dettes fournisseurs.

3. Situation 3
Diagnostic : les concours bancaires courants couvrent une partie des actifs fixes, les BFR et les
disponibilités. Cette situation est mauvaise.
Préconisations : l’entreprise doit restructurer son FR en augmentant les financements longs et
en améliorant son autofinancement. Elle peut également diminuer son BFR.

4. Situation 4
Diagnostic : les ressources induites par le cycle d’exploitation s’ajoutent à un excédent de res-
sources permanentes pour dégager un excédent de liquidités important. Cette situation est
exceptionnelle (courante pour les entreprises de grande distribution mais rare pour les entre-
prises industrielles).
Préconisations  : l’entreprise se doit de surveiller les modalités de gestion de sa trésorerie  :
existe-il un sous-emploi de capitaux ?
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5. Situation 5
Diagnostic  : les fournisseurs et les avances de la clientèle financent le cycle mais aussi une
partie des immobilisations. Il s’agit d’un cas typique de la grande distribution.
Préconisations : l’entreprise risque d’être dépendante de ses fournisseurs. Il convient donc de
s’interroger sur l’insuffisance du FR, conjoncturel ou structurel. Un renforcement des ressources
stables est à examiner.

6. Situation 6
Diagnostic : les ressources durables ne couvrent qu’une partie de l’actif immobilisé et leur insuf-
fisance est compensée par les fournisseurs, les avances de la clientèle et les concours bancaires
courants. Il s’agit d’une situation similaire à la situation 5.
Préconisations : de manière générale, il s’agit d’une situation précaire pour l’entreprise : elle est
dépendante de ses fournisseurs et des banques. La structure des financements est à revoir pour
reconstituer le FRNG.

B. CROISSANCE DE L’ENTREPRISE ET RISQUES DE DÉSÉQUILIBRE


L’analyse de l’équilibre financier est rarement indépendante de la situation de l’entreprise au
regard de son cycle de vie. L’analyste doit notamment être attentif à certaines difficultés asso-
ciées à la croissance ou au déclin de l’activité. Cinq risques, non exhaustifs, peuvent notamment
être envisagés.

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201161TDPA0115 69
Finance d’entreprise • Série 1

1. Risque de croissance trop rapide et non maîtrisée


Les produits ou services de l’entreprise rencontrent un réel succès. Voulant répondre à la forte
demande qui leur est adressée, les dirigeants voient leur chiffre d’affaires augmenter de façon
considérable. Sans action spécifique sur la gestion des stocks et/ou sur les délais de règlement
accordés aux clients ou accordés par les fournisseurs, le besoin en fonds de roulement aug-
mente très rapidement, au même rythme que le chiffre d’affaires. Si les ressources stables n’aug-
mentent pas, l’équilibre FRNG/BFR se détériore et l’entreprise connaît des problèmes de
trésorerie.

2. Risque de croissance insuffisante


Pour doper ses ventes et augmenter son volume d’activité, l’entreprise accepte d’allonger le
délai de règlement accordé aux clients sans contrepartie des fournisseurs. Le BFRE augmente
rapidement et l’entreprise connaît également des difficultés de trésorerie.

3. Risque de retard d’investissement


L’entreprise n’a pas procédé aux investissements qui auraient été nécessaires durant les der-
nières années. Confrontés à une diminution de la productivité, à une mévente des produits pour
cause de moindre qualité ou devant faire face à une sous-capacité de production, les dirigeants
décident de rattraper leur retard technologique en investissant massivement dans l’outil produc-
tif. Si l’investissement est autofinancé, les ressources stables n’augmentent pas alors que les
emplois stables progressent. Le FRNG diminue beaucoup ce qui entraîne des problèmes de
trésorerie.

4. Risque de pertes accumulées


L’accumulation des pertes durant plusieurs exercices consécutifs vient diminuer les ressources
stables par le biais du report à nouveau. Le FRNG se dégrade, entraînant des problèmes de
trésorerie.

5. Risque du paradoxe du déclin

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Pour différentes raisons possibles, les ventes de l’entreprise diminuent de manière sensible. Les
composantes du BFRE diminuent également, mais les créances clients diminuent plus rapide-
ment que les dettes fournisseurs. Le besoin en fonds de roulement diminue, entraînant une
amélioration de la trésorerie. Cette amélioration est illusoire et temporaire dans la mesure où la
baisse des résultats va entraîner ensuite une diminution des ressources durables, donc du FRNG
et de la trésorerie.

Section 2. L’analyse de l’équilibre financier :


endettement et solvabilité

Après l’étude de l’équilibre « fonds de roulement – besoin en fonds de roulement », le deuxième


axe d’analyse du bilan est centré sur la notion d’endettement financier (emprunt obligataire,
emprunt et dettes auprès des établissements financiers). En effet, il ne suffit pas que le FRNG
d’une société soit positif ; encore faut-il que sa composante endettement financier ne soit pas
excessive et que l’entreprise reste en capacité de faire face à ses engagements à long terme. La
solvabilité se définit alors comme la capacité de l’entreprise à rembourser ses emprunts.
Les dettes d’exploitation ne seront pas prises en compte dans la mesure où elles doivent pou-
voir être remboursées avec l’encaissement des ventes.

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70
UE 116 • Finance d’entreprise

I. ANALYSE DE LA SOLVABILITÉ PAR L’INDÉPENDANCE FINANCIÈRE


L’indépendance financière mesure le poids de l’endettement financier.
Endettement financier
Ratio d’indépendance financière (taux d’endettement financier) = 
Total de bilan
Il n’existe pas de norme à proprement parler pour ce ratio mais on considère généralement que
l’endettement financier ne doit pas représenter plus du tiers du total de bilan. En effet, il s’ac-
compagne de dépenses annuelles fixes (amortissements des emprunts et intérêts) et en cas de
détérioration de l’activité, l’entreprise risque d’être dans l’incapacité d’assurer le service de sa
dette.

II. ANALYSE DE LA SOLVABILITÉ PAR L’AUTONOMIE FINANCIÈRE


L’autonomie financière compare l’endettement financier aux capitaux propres de l’entreprise.
Elle exprime une règle de prudence pour les banques qui, en cas de faillite, seront remboursées
sur les fonds propres de l’entreprise.
Endettement financier
Ratio d’autonomie financière = 
Capitaux propres
Ce ratio doit être inférieur à 1. En effet, dans le cas contraire, les dettes financières sont supé-
rieures aux capitaux propres ce qui implique un risque important pour les prêteurs de
l’entreprise.
Il convient cependant de demeurer critique sur l’application universelle de la norme du ratio
d’autonomie financière. En effet, certaines entreprises peuvent supporter un endettement finan-
cier supérieur à leurs capitaux propres si elles génèrent des flux de trésorerie d’exploitation
importants.

III. ANALYSE DE LA SOLVABILITÉ AVEC LA CAF


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Le ratio « endettement financier/CAF » permet d’apprécier la capacité de remboursement liée à


la CAF. La limite maximum fréquemment admise pour ce ratio est de 3 ou 4, ce qui signifie que
les emprunts de l’entreprise représentent 3 à 4 années de capacité d’autofinancement. De plus,
ce ratio peut être utilisé pour analyser la solvabilité de l’entreprise : ainsi, au-delà de 3 à 4, le
niveau de ce ratio traduit une solvabilité, c’est-à-dire une capacité à rembourser ses emprunts,
insuffisante.
Endettement financier
Capacité de remboursement = 
CAF

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201161TDPA0115 71
Finance d’entreprise • Série 1

EXEMPLE APPLICATIF 23

Nous appliquons à la société Référence, les analyses du bilan fonctionnel que nous venons de
présenter. Les opérations de l’entreprise supportent une TVA au taux normal de 20 %.
Analyse des bilans fonctionnels
N N–1
FRNG 1 612 081(1) 1 380 576
Variation du FRNG 231 505 -
BFRE 1 897 501(2) 1 280 019
Variation du BFRE 617 482 -
BFRHE – 97 179(3) 1 770
Variation du BFRHE – 98 949 -
Trésorerie – 188 241(4) 98 787
Variation de Trésorerie – 287 028 -
(1) 5 062 551 – 3 450 470.
(2) 2 886 845 – 989 344.
(3) 3 569 – 100 748.
(4) 6 584 – 194 825.
Analyse des postes du BFRE
N N–1
Durée de stockage des matières premières 25,2(1) 29,6
Durée de stockage des marchandises 33,9(2) 54,1
Durée du crédit clients 48,3(3) 38,4(9)
Durée du crédit fournisseurs 37,0(4) 42,2
BFRE en jours de chiffre d’affaires 59,7(5) 43,9
ESO 1 058 987 €(6) -
ETE 549 980 €(7) -
ETG 228 803 €(8) -
(1) 188 992 × 360/(2 692 280 + 8 995).
(2) 56 244 × 360/(580 923 + 15 698).
(3) (1 832 656 – 59 852 + 69 500 (EENE)) × 360/(11 451 175 × 1,2).
(4) (653 200 – 15 924 (avance versée) + 6 980 (ECP)) × 360/(580 923 + 2 692 280 + 75 000 + 150 000 + 1 720 188) × 1,2.
(5) 1 897 501 × 360/11 451 175.
(6) EBE – Δ stocks = 1 167 462 – (188 992 + 532 668 + 56 244 – 97 987 – 374 500 – 25 000 – 71 942)

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Attention : la valeur des stocks en N–1 est donnée dans le bilan comptable en valeurs nettes ; comme dans un bilan fonctionnel, tous les
postes de l’actif circulant doivent être retenus pour leur valeur brute. Les 25 000 € qui apparaissent dans le calcul correspondent à la
dépréciation sur les stocks de produits finis à la fin de l’exercice N–1 ; cette information a été trouvée dans le tableau des dépréciations,
dans la colonne début N (donc fin N–1).
(7) EBE – Δ BFRE = 1 167 462 – 617 482.
(8) CAF – Δ BFR = 747 336 – (617 482 – 98 949).
(9) (1 312 475 + 61 650 – 51 842 (avance reçue) + 21 689 (ECA)) × 360/(10 493 878 × 1,2)
Encore une fois, pour N–1, les postes apparaissent dans le bilan en valeurs nettes et les 61 650 € qui apparaissent dans le calcul ci-avant
correspondent à la dépréciation du poste créance clients (cette information a été trouvée dans le tableau des dépréciations, dans la
colonne début N).
Analyse de l’endettement
N N–1
Emprunts obligataires convertibles - -
(+) Autres emprunts obligataires 585 000 -
(+) Emprunts et dettes établis. de crédit 1 432 053 1 636 000
(+) Emprunts et dettes financières divers - -
(–) ICNE sur emprunts – 5 423 – 5 651
(–) ECA sur emprunts - -
(+) ECP sur emprunts - -
(–) Soldes créditeurs de banque – 125 325 – 9 954
Total de l’endettement financier(1) 1 886 305 1 620 395
CAF(1) 747 336 850 661
Capitaux propres comptables 2 285 613 1 619 009
Capacité de remboursement en années(2) 2,5 1,9
Ratio d’autonomie financière(3) 82,5 % 100 %
(1) Si le texte nous le propose, on peut retraiter le crédit-bail.
(2) Endettement financier/CAF.
(3) Endettement financier/Capitaux propres comptables.
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72
UE 116 • Finance d’entreprise

Commentaires des tableaux précédents


Le niveau de la trésorerie est devenu négatif au cours de la période.
Cette dégradation ne provient pas du haut du bilan puisque la règle minimale d’équilibre finan-
cier est satisfaite : le FRNG est non seulement positif mais en augmentation. L’ensemble des
emplois stables est donc financé par des ressources durables (capitaux propres et emprunts).
Par contre, si en N–1, l’excédent de ressources durables (FRNG = 1  380  576) permettait de
financer le cycle d’exploitation (BFRE = 1 280 019), il en va autrement en N (1 612 081 de FRNG
contre 1  897  501 de BFRE). Ce déséquilibre provient-il d’un manque de ressources durables
(donc un FRNG insuffisant) ou un BFRE trop élevé ? Nous ne disposons pas d’informations sec-
torielles, mais on peut tout de même constater la forte hausse du BFRE exprimé en jours de
chiffre d’affaires (+  36  %) liée à l’accroissement de la durée de crédit accordé aux clients et
malgré la baisse des durées de stockage.
Cette forte hausse du BFRE apparaît également à travers le niveau des excédents de trésorerie :
l’ETE représente la moitié de l’EBE et l’ETG seulement 37 % de la CAF !
En dégageant une ressource de 98 949 €, la partie hors exploitation du cycle a permis de réduire
les besoins de trésorerie, mais cette ressource ne peut être que temporaire.
D’après l’analyse de l’endettement, le montant des dettes financières qui composent les res-
sources durables n’est pas excessif puisque le ratio « endettement financier/CAF » est inférieur
à trois ; l’entreprise Référence peut donc être considérée comme solvable. Néanmoins, la durée
moyenne de remboursement augmente tout de même de 30 % sur la période et le ratio d’auto-
nomie financière est toujours proche de 100 %.

Conclusion
Avec cette première série, nous terminons une première phase du diagnostic financier. Elle sera
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complétée dans la deuxième série avec :


• une autre approche du diagnostic financier, centrée cette fois sur la trésorerie, avec le tableau
de financement et les tableaux de flux ;
• une étude complémentaire du compte de résultat et du bilan afin d’analyser la rentabilité des
moyens mis en œuvre et les risques encourus par l’entreprise.

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UE 116 • Finance d’entreprise

Exercice autocorrigé

Ne pas envoyer à la correction

Exercice : Société Balland

Énoncé
Vous réalisez un stage dans un cabinet d’expertise comptable qui vous demande de réaliser des
travaux d’analyse financière concernant une PME, la société Balland. Cette société fabrique du
mobilier de jardin et ses actionnaires s’inquiètent de la baisse de la profitabilité. Par ailleurs, ils
désirent apporter une solution à la dégradation récente de la trésorerie.

Dossier 1 : Outils de l’analyse financière


Ce premier dossier a pour objectif de mettre en place les principaux outils de l’analyse finan-
cière. Le traitement des deux premières questions se fera sans aucun retraitement alors que les
questions 3, 4 et 5 donneront lieu aux retraitements habituels.

TRAVAIL À FAIRE
1. Calculez les soldes intermédiaires de gestion de l’exercice N.
2. Calculez la CAF de l’exercice N en utilisant les deux méthodes usuelles (à partir du résultat
net et à partir de l’EBE).
3. Vous décidez à présent de procéder aux principaux retraitements de la centrale de bilans
de la Banque de France. Calculez pour l’exercice N :
– la valeur ajoutée au coût des facteurs ;
– le résultat brut d’exploitation ;
– le résultat net d’exploitation.
4. Reproduisez et complétez le tableau ci-après sur votre copie afin de mettre en évidence,
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en euros, la répartition de la richesse créée pour l’exercice N.

N
VA cdb :
(+ ou –) autres éléments
(–) Personnel
(–) État
(–) Prêteurs 
= CAF :
(–) Dividendes – 20
= Autofinancement 

5. Établissez les bilans fonctionnels pour les exercices N–1 et N.

Dossier 2 : Calcul de ratios et commentaires


Vous désirez commenter les indicateurs dont vous disposez dans l’annexe n° 3. Avant cela, vous
souhaitez en vérifier quelques-uns.
6. Justifiez, en posant le calcul sur votre copie (pour l’exercice N seulement), les six indica-
teurs de l’annexe 3 repérés par un renvoi.
7. Réalisez un commentaire structuré de la profitabilité et de l’équilibre financier de la société
Balland.

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201161TDPA0115 75
Finance d’entreprise • Série 1

Annexe 1 Documents de synthèse société Balland


CHARGES N PRODUITS N
CHARGES D’EXPLOITATION PRODUITS D’EXPLOITATION
Achats de marchandises : - Ventes de marchandises -
Variation de stock de marchandises - Production vendue de biens et de services 31 239
Achats de matières premières : 17 911 Sous-total A : Chiffre d’affaires 31 239
Variation de stock de matières premières – 110
Autres achats et charges externes : Production stockée 360
• Personnel extérieur 150 Subventions d’exploitation 119
• Loyers crédit-bail 300 RADP 379
• Autres 7 550 Transferts de charges 90
Impôts, taxes et versements assimilés 125 Autres produits 10
Salaires et traitements 1 200 Sous-total B 958
Charges sociales 530
Dotations aux amortissements et dépréciations :
• Immobilisations : dotations amortissements 1 560
• Actif circulant : dotations dépréciations 220
Dotations aux provisions 150
Autres charges 20
TOTAL I 29 606 TOTAL I (A + B) 32 197
Quote-part sur opérations faites en commun II 12 Quote-part sur opérations faites en commun II 5
CHARGES FINANCIÈRES PRODUITS FINANCIERS
DADP 25 De participation 15
Intérêts et charges assimilées 261 D’autres valeurs mobilières de placement 5
Différences négatives de change 25 Différences positives de change 6
Charges nettes sur cessions de VMP 51 Produits nets sur cessions de VMP 20
TOTAL III 362 TOTAL III 46
CHARGES EXCEPTIONNELLES PRODUITS EXCEPTIONNELS
Sur opérations de gestion 231 Sur opérations de gestion 26
Sur opérations en capital : Sur opérations en capital :

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• Valeur comptable éléments d’actifs cédés 185 • Produits cessions d’éléments d’actifs 21
DADP - • Subvention d’investis. virée au résultat 25
RADP -
TOTAL IV 416 TOTAL IV 72
Participation des salariés aux résultats V 103
Impôts sur les bénéfices VI 450
Total des charges : I + II + III + IV + V + VI 30 949 Total des produits : I + II + III + IV 32 320
Solde créditeur : Bénéfice 1 371
TOTAL GÉNÉRAL 32 320 TOTAL GÉNÉRAL 32 320

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76
UE 116 • Finance d’entreprise

BILANS
ACTIFS BRUT A et D(1) NET NET
ANNÉES N N N N–1
Capital souscrit non appelé TOTAL 0 1 000 0 1 000 0
Immobilisations corporelles :
• Constructions 4 900 1 920 2 980 2 400
• Installations 3 300 1 580 1 720 1 000
• Autres immobilisations corporelles 4 310 2 795 1 515 1 300
• Avances et acomptes 250 - 250 450

Immobilisations financières :
• Participations 430 155 275 290
• Prêts 200 - 200 180

ACTIF IMMOBILISÉ TOTAL I 13 390 6 450 6 940 5 620

Stock et en-cours :
• Matières premières 1 430 40 1 390 1 266
• Produits finis 3 100 45 3 055 2 715
Avances et acomptes versés 90 - 90 -
Créances d’exploitation :
• Clients et comptes rattachés 3 450 145 3 305 3 510
• Autres créances d’exploitation 500 - 500 400
Créances diverses 100 - 100 -
Valeurs mobilières de placement - - - 15
Disponibilités - - - 5
Charges constatées d’avance 23 - 23 5

ACTIF CIRCULANT TOTAL II 8 693 230 8 463 7 916

Charges à répartir sur plusieurs exercices III - - - -


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Prime de remboursement des obligations IV - - - -


Écarts de conversion actif V 30 - 30 20
TOTAL GÉNÉRAL 0 à V 23 113 6 680 16 433 13 556
(1) Amortissements et dépréciations.

IMMOBILISATIONS Début N Augment. N Diminut. N Fin N


Immobilisations corporelles :
• Constructions 4 000 900 - 4 900
• Installations techniques, matériel 2 500 1 200 400 3 300
• Autres immobilisations corporelles 3 400 1 110 200 4 310
• Avances et acomptes 450 250 450 250

Immobilisations financières :
• Participations 420 60 50 430
• Prêts 180 40 20 200
TOTAL 10 950 3 560 1 120 13 390

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201161TDPA0115 77
Finance d’entreprise • Série 1

DÉPRÉCIATIONS – PROVISIONS Début N Augment. N Diminut. N Fin N


• Participations 130 25 - 155
• Matières premières 54 40 54 40
• Produits finis 25 45 25 45
• Clients et comptes rattachés 110 135 100 145
• Provisions pour risques et charges 200 150 200 150
TOTAL 519 395 379 535

AMORTISSEMENTS Début N Augment. N Diminut. N Fin N

• Constructions 1 600 320 - 1 920


• Installations techniques, matériel 1 500 360 280 1 580
• Autres immobilisations corporelles 2 100 880 185 2 795
TOTAL 5 200 1 560 465 6 295

PASSIFS N N–1
Capital 6 000 4 500
Primes d’émission, de fusion, d’apport 1 875 1 200
Réserves :
• Réserve légale 450 450
• Autres 1 785 1 350
Report à nouveau 5 10
Résultat de l’exercice 1 371 700
Subventions d’investissement 140 100
TOTAL I  CAPITAUX PROPRES 11 626 8 310

TOTAL II  PROVISIONS RISQUES ET CHARGES 150 200

Emprunts auprès des établissements de crédit(1) 1 944 1 564


Avances et acomptes reçus 20 -
Dettes d’exploitation :
• Dettes fournisseurs et comptes rattachés 2 273 3 152
• Dettes fiscales et sociales 208 140

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Dettes diverses :
• Dettes sur immobilisations - -
• Dettes fiscales (impôts sur les bénéfices) 145 120

Produits constatés d’avance 20 25


TOTAL III  DETTES 4 610 5 001
Écarts de conversion passif IV 47 45
TOTAL GÉNÉRAL I à IV 16 433 13 556
(1)  Dont soldes créditeurs de banque : 25 -

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78
UE 116 • Finance d’entreprise

Annexe 2 Informations complémentaires société Balland


Au cours de l’exercice N, la société Balland a :
• souscrit un contrat de crédit-bail (à la date du 1er juillet N) :
–– valeur du bien loué : 2 500,
–– ce bien aurait fait l’objet d’un amortissement en linéaire sur 5  ans s’il avait été acquis en
pleine propriété ;
• reçu une subvention d’exploitation qui peut être considérée comme un complément au chiffre
d’affaires.
Le tableau ci-après synthétise les intérêts courus non échus sur emprunts et les effets escomp-
tés non échus à la fin de chacun des exercices :
N N–1
ICNE sur emprunts 64 44
EENE  105 5

Les VMP peuvent être assimilées à de la trésorerie.


Les écarts de conversion actif concernent les dettes fournisseurs et les écarts de conversion
passif sont à rattacher aux créances clients.
Les charges et produits constatés d’avance concernent l’exploitation.

Annexe 3 Tableau d’indicateurs économiques et financiers


Les informations issues du compte de résultat n’ont pas été retraitées ; par contre, les calculs
basés sur le bilan intègrent les retraitements du crédit-bail et des effets escomptés non échus.
Les renvois (de 1 à 6) inscrits dans la colonne « Balland N », ne sont là que pour bien identifier
les lignes pour lesquelles vous devez justifier le calcul de l’indicateur.
INDICATEURS Balland Ratios moyens
Balland N
ÉCONOMIQUES ET FINANCIERS N–1 secteur en N
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Variation du chiffre d’affaires + 25,4 % - -


Variation du résultat + 96,0 % - -
Taux de profitabilité 4,4 %(1) 5,0 % 5,0 %
Taux de matières premières : CAMPC/PE 56,3 %(2) 58,0 % 58,0 %
Taux de charges externes : charges externes/CA 25,6 % 26,0 % 27,0 %
Taux de charges de personnel : charges personnel/VA 29,8 % 29,0 % 28,0 %
Taux d’EBE : EBE/CA 13,0 % 12,5 % 12,5 %
Taux de charges financières : charges financières/CA 1,2 % 0,8 % 0,7 %
FRNG 5 921 4 599 -
BFRE 6 160 4 748 -
BFRHE – 109 – 164 -
Trésorerie nette – 130 15 -
Durée de stockage matières premières 29,0(3) 20 20
Durée du crédit clients(1) 33,5(4) 25 30
Durée du crédit fournisseurs 40,0 40 30
BFRE en jours de CA 71,0(5) 60 60
ETE en euros 2 650,0(6) - -
(1) Les ventes sont soumises à une TVA au taux normal.

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201161TDPA0115 79
Finance d’entreprise • Série 1

Corrigé

Dossier 1 : Outils de l’analyse financière

1. Calculez les soldes intermédiaires de gestion de l’exercice N.


Procédures SIG
Ventes de marchandises (1) 0
Coût d’achat des marchandises vendues (2) 0
MARGE COMMERCIALE (3) = (1) – (2) 0
Production vendue (4) 31 239
Production stockée (ou déstockée) (5) 360
Production immobilisée (6) -
PRODUCTION DE L’EXERCICE (7) = (4) + (5) + (6) 31 599
Coût d’achat matières premières consommées (8) = 17 911 – 110 17 801
Autres achats et charges externes (9) = 150 + 300 + 7 550 8 000
VALEUR AJOUTÉE (10) = (3) + (7) – (8) – (9) 5 798
Subventions d’exploitation (11) 119
Impôts, taxes et versements assimilés (12) 125
Charges de personnel (13) = 1 200 + 530 1 730
EXCÉDENT BRUT D’EXPLOITATION (14) = (10) + (11) – (12) – (13) 4 062
Reprises sur charges et transferts (15) = 379 + 90 469
Autres produits (16) 10
Dotations (17) 1 560 + 220 + 150 1 930
Autres charges (18) 20
RÉSULTAT D’EXPLOITATION (19) = (14) + (15) + (16) – (17) – (18) 2 591
Quote-part de résultats sur opérations faites en commun (20) = 5 – 12 – 7
Produits financiers (21) 46
Charges financières (22) 362
RÉSULTAT COURANT AVANT IMPÔTS (23) = (19) + (20) + (21) – (22) 2 268
Produits exceptionnels (24) 72
Charges exceptionnelles (25) 416
RÉSULTAT EXCEPTIONNEL (26) = (24) – (25) – 344

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Participation des salariés aux résultats (27) 103
Impôt sur les bénéfices (28) 450
RÉSULTAT NET DE L’EXERCICE (29) = (23) + (26) – (27) – (28) 1 371
RÉSULTAT NET DES CESSIONS 21 – 185 – 164

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80
UE 116 • Finance d’entreprise

2.  Calculez la CAF de l’exercice N en utilisant les deux méthodes usuelles (à partir du
résultat net et à partir de l’EBE).
N N
Résultat net 1 371 Excédent brut d’exploitation 4 062
(+) Dotations 1 955(1) (+) Transferts de charges 90
(–) Reprises – 379(2) (+) Autres produits 10
(–) PCEA – 21 (+) Quote-part sur opér. faites en commun – 7
(+) VCEAC 185 (+) Produits financiers encaissables 46
(–) Quote-part subvention investissement – 25 (+) Produits exceptionnels encaissables 26
(–) Autres charges – 20
(–) Charges financières décaissables(3) – 337
(–) Charges exceptionnelles décaissables – 231
(–) Participation des salariés – 103
(–) Impôts sur les bénéfices – 450
CAF 3 086 CAF 3 086
(1) Dotations compte de résultat (exploitation, financier, exceptionnel) : 1 560 + 220 + 150 + 25.
Ou colonne augmentation des tableaux des dépréciations et des amortissements : 395 + 1 560.
(2) Reprises du compte de résultat (exploitation, financier, exceptionnel) : 379.
Ou colonne diminution du tableau des dépréciations : 379.
(3) Total des charges financières sauf dotations (362 – 25).

3.  Vous décidez à présent de procéder aux principaux retraitements de la centrale de


bilans de la Banque de France. Calculez pour l’exercice N :
La valeur ajoutée au coût des facteurs
VA Cdb = 31 239 + 360 + 119 – (17 911 – 110 + 7 550) = 6 367
Ou :
VA PCG + subvention d’exploitation + personnel extérieur + loyer crédit-bail = 5 798 + 119 +
150 + 300

Le résultat brut d’exploitation


RBE = 6 367 + 10 – 125 – (1 200 + 530 + 150) – 20 = 4 352
Ou :
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EBE PCG + autres produits + loyer crédit-bail – autres charges = 4 062 + 10 + 300 – 20

Le résultat net d’exploitation


RNE = 4 352 + 90 + 379 – (1 560 + 220 + 150 + 2 500 × 0,5/5) = 2 641
Ou :
Résultat d’exploitation PCG + intérêt sur retraitement crédit-bail = 2 591 + (300 – 250)

4. Complétez le tableau ci-après afin de mettre en évidence, en euros, la répartition de la


richesse créée pour l’exercice N.
N
VA cdb : 6 367
(+ ou –) autres éléments(1) – 162
(–) Personnel(2) – 1 983
(–) État(3) – 575
(–) Prêteurs(4) – 311
= CAF 3 336
(–) Dividendes – 20
= Autofinancement 3 316
(1) Transferts de charges + autres produits + produits financiers encaissables + produits exceptionnels sur opérations de gestion – autres
charges – quotes-parts de résultats sur opérations faites en commun – charges financières décaissables (sauf intérêts) – charges excep-
tionnelles sur opérations de gestion = 90 + 10 + 46 + 26 – 20 – 7 – (25 + 51) – 231.
(2) Charges de personnel + personnel extérieur + participation des salariés = 1 200 + 530 + 150 + 103.
(3) Impôts et taxes + impôts sur les bénéfices = 125 + 450.
(4) Intérêts du compte de résultat + intérêts sur crédit-bail = 261 + (300 – 250).

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201161TDPA0115 81
Finance d’entreprise • Série 1

5. Établissez les bilans fonctionnels pour les exercices N–1 et N.


ACTIF N N–1 PASSIF N N–1
Actif immobilisé bilan comptable(1) 13 390 10 950 Capitaux propres bilan comptable 11 626 8 310
(+) Valeur d’origine des biens loués 2 500 - (–) Capital souscrit non appelé – 1 000 -
EMPLOIS STABLES 15 890 10 950 (+) Total amortissements, dépréc. actif(3) 6 680 5 519
(+) Total provisions passif 150 200
Actif circulant bilan comptable(2) 8 693 8 105 (+) Amortissements sur crédit-bail(4) 250 -
(+) EENE 105 5 CAPITAUX PROPRES 17 706 14 029
(–) ECP créances clients – 47 – 45
(–) Créances diverses – 100 - Emprunts établissements de crédit 1 944 1 564
(–) VMP - – 15 (–) Intérêts courus non échus – 64 – 44
(–) Disponibilités - – 5 (–) Soldes créditeurs de banque – 25 -
ACTIF CIRCULANT EXPLOITATION 8 651 8 045 (+) Solde emprunt fictif sur crédit-bail(5) 2 250 -
DETTES FINANCIÈRES 4 105 1 520
Créances diverses 100 -
ACTIF HORS EXPLOITATION 100 - RESSOURCES DURABLES 21 811 15 549

Disponibilités - 5 Avances et acomptes reçus 20 -


VMP liquides - 15 Dettes fournisseurs, comptes rattachés 2 273 3 152
TRÉSORERIE ACTIVE - 20 (–) ECA fournisseurs – 30 – 20
Dettes fiscales et sociales 208 140
Produits constatés d’avance 20 25
PASSIF D’EXPLOITATION 2 491 3 297

Dettes d’IS 145 120


Intérêts courus non échus 64 44
PASSIF HORS EXPLOITATION 209 164

Soldes créditeurs de banque 25 -


(+) EENE 105 5
TRÉSORERIE PASSIVE 130 5

TOTAL GÉNÉRAL 24 641 19 015 TOTAL GÉNÉRAL 24 641 19 015

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(1) Pour l’exercice N–1, la valeur brute a été trouvée sur la ligne « total » de la colonne début N du tableau des immobilisations.
(2) Pour l’exercice N–1, la valeur brute s’obtient ainsi : valeur nette au bilan (7 916) + montants inscrits « colonne début N tableau des
dépréciations » et qui concernent l’actif circulant (54 + 25 + 110).
(3) Pour N : « total de la colonne amortissement et dépréciations » ; pour N–1 : total des colonnes début N des tableaux des dépréciations
(donc pas les provisions) et des amortissements = (519 – 200 + 5 200).
(4) 2 500 × 0,5/5.
(5) 2 500 – 250.

Dossier 2 : Calcul de ratios et commentaires

6. Justifiez (pour l’exercice N seulement) des six indicateurs de l’annexe n° 4 repérés par
un renvoi.
Résultat net 1371
Taux de profitabilité =  = 
Chiffre d’affaires 31239
17 911− 110
Taux de matières premières = 
31239 + 360
Stock matières premières × 360 1430 × 360
Durée de stockage des matières premières =  = 
CAMPC 17 911 − 110
Durée du crédit clients :
(Créances clients + EENE − ECP − avances reçues) × 360 ( 3450 + 105 − 47 − 20 ) × 360

Chiffre d'affaires TTC 31239 × 1,2
6 160 × 360
BFRE en jours de CA = 
31239
Excédent de trésorerie d’exploitation : ETE = 4 062 – (6 160 – 4 748).
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82
UE 116 • Finance d’entreprise

7.  Réalisez un commentaire structuré de la profitabilité et de l’équilibre financier de la


société Balland.

Le bénéfice de la société Balland double sur la période. Néanmoins, cette hausse est la consé-
quence de déterminants qui évoluent de façon diamétralement opposée : si le chiffre d’affaires
est en hausse de 25 %, le taux de profitabilité baisse de 5 % à 4,4 %.
Toutefois, sans le résultat exceptionnel fortement négatif, la profitabilité serait certainement en
hausse. D’ailleurs, le taux d’EBE, qui ne dépend pas du résultat exceptionnel, s’améliore et
dépasse celui du secteur :
• grâce à la maîtrise de la consommation des matières premières et des charges externes ;
• malgré des postes « charges de personnel » et « charges financières » en hausse.
L’évolution de l’équilibre financier se caractérise par une diminution de la trésorerie de 145 et
son solde est même négatif fin N.
Le FRNG n’est pas en cause puisqu’il est non seulement positif, mais en augmentation d’environ
28 % grâce à une augmentation du capital et de nouveaux emprunts (on constate d’ailleurs une
augmentation de 50 % du taux de charges financières).
Néanmoins, sur les deux exercices, le FRNG n’est pas suffisant pour financer la totalité du
BFRE, de peu il est vrai ! Il ne semble pas nécessaire d’augmenter encore le FRNG mais plutôt
de réduire le BFRE puisque celui-ci dépasse de 11 jours le niveau moyen du secteur avec des
durées de stockage et de crédit clients excessives (et malgré une durée de crédit fournisseur
élevée).
Pour terminer, on peut remarquer que la diminution de la ressource en fonds de roulement hors
exploitation a contribué à la baisse de la trésorerie. Cela est dû exclusivement au poste « créances
diverses » qui peuvent être considérées comme acycliques.
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UE 116 • Finance d’entreprise

Lexique
Actif du bilan : Ensemble des biens et des droits constituant le patrimoine de l’entreprise. Il est
composé de l’actif immobilisé (emplois stables) et de l’actif circulant (éléments qui ne font que
transiter dans l’entreprise et qui se renouvellent).
Analyse financière : « Ensemble d’instruments et de méthodes de diagnostic qui visent à énon-
cer une appréciation concernant la situation financière et les performances des entreprises  »
(E. Cohen).
Autofinancement : Trésorerie potentielle générée par l’activité déduction faite des dividendes
payés au cours de l’exercice (CAF – dividendes).
Besoin en fonds de roulement : Besoin de financement permanent né du décalage entre le
décaissement des achats et l’encaissement des ventes.
Bilan : Document de synthèse qui décrit à un moment donné (généralement la date de clôture
de l’exercice) le patrimoine de l’entreprise. Il rend compte de la provenance des ressources (pas-
sif) et de leur affectation (actif).
Bilan fonctionnel : Bilan ayant subi un certain nombre de retraitements et de reclassements de
manière à traduire une vision économique de la situation de l’entreprise. En particulier, les postes
y sont classés d’après la fonction à laquelle ils se rapportent (financement, investissement,
exploitation) et évalués à leur valeur d’origine.
Capacité d’autofinancement  : Flux de trésorerie potentiel généré par l’activité normale de
l’entre­prise, pendant une période donnée. Il peut être utilisé pour financer de nouveaux investis-
sements ou pour rembourser des emprunts.
Centrale de bilans (Banque de France) : Institution créée par la Banque de France en 1968.
Elle constitue une base de données descriptive et comptable d’entreprises pour une analyse
individuelle mais surtout sectorielle.
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Compte de résultat : Document comptable de synthèse qui décrit la formation du résultat d’un
exercice. Il reprend l’ensemble de l’activité de l’entreprise pendant l’exercice.
Dette : Argent mis à la disposition d’une entreprise par ses créanciers. On distingue les dettes
d’exploitation (à court terme et sans intérêt) des dettes financières (à échéance fixée, plus longue
et rémunérée).
Effet ciseau  : Baisse mécanique du résultat de l’entreprise générée par une croissance des
charges supérieure à celle des produits. L’issue de cette évolution peut être fatale à
l’entreprise.
Excédent de trésorerie d’exploitation (ETE = EBE – ∆ BFRE) : Trésorerie effectivement encais-
sée grâce à l’exploitation et compte tenu de la variation du BFRE.
Exigibilité : Délai courant jusqu’à l’échéance de remboursement d’une dette.
Fonds de roulement  net global  : Excédent de ressources durables après financement des
emplois stables.
Intensité capitalistique : Ratio qui caractérise l’intensité du capital de production nécessaire
pour qu’un salarié puisse travailler. Il se calcule en rapportant les immobilisations d’exploitation
brutes à l’effectif moyen.

Liquidité d’un bien : Aptitude d’un bien à être transformé en moyen de paiement sans perte de
valeur.

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201161TDPA0115 85
Finance d’entreprise • Série 1

Passif du bilan : Ensemble des ressources à la disposition des entreprises. Il est composé des
capitaux propres, des dettes classées suivant leur origine (financière, exploitation, hors
exploitation).
Profitabilité : Capacité de l’entreprise à générer du résultat (ex. : EBE/CA ou résultat net/CA).
À la différence de la rentabilité, la profitabilité ne tient pas compte des moyens investis.
Ratio : Rapport de deux grandeurs issues par exemple du compte de résultat ou du bilan et
décrivant la situation de l’entreprise.
Ratio de rotation ou de temps d’écoulement : Ratio qui met en rapport un poste du BFRE
(stocks, créance ou dette) et un flux d’achat, de production ou de vente. Il précise la durée pen-
dant laquelle un flux réel de matières, créances ou dettes est resté immobilisé dans
l’entreprise.
Rentabilité : Rapport entre un bénéfice et les moyens mis en œuvre pour l’obtenir. Les deux taux
de rentabilité les plus fréquemment calculés sont le taux de rentabilité économique (résultat
d’exploitation après impôt/actif économique) et le taux de rentabilité financière (résultat net/
capitaux propres).
Retraitements : Modification de la prise en compte de certains postes du bilan et du compte de
résultat par rapport aux indications du PCG. Les retraitements sont destinés à améliorer la qua-
lité du diagnostic financier.
Solvabilité : Capacité de l’entreprise à payer ses dettes lorsque celles-ci arrivent à échéance. Au
sens large, la solvabilité est assurée lorsque la valeur des actifs est supérieure à celle des dettes.
Structure financière : Part respective des capitaux propres et des dettes financières dans les
ressources durables de l’entreprise.
Valeur ajoutée  : SIG qui représente la richesse créée par l’entreprise dans l’exercice de ses
activités professionnelles courantes par rapport à la valeur initiale des biens et services utilisés
pour réaliser ces activités. Il s’agit d’un indicateur central de l’activité d’une entreprise. Sur un
plan macroéconomique, la somme des valeurs ajoutées des entreprises est égale au PIB (pro-
duit intérieur brut).

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86
UE 116 • Finance d’entreprise

Index
Autofinancement  53 Marge commerciale  34, 39
Besoin en fonds de roulement  54, 67 Patrimoine  24, 51
Capacité d’autofinancement  71 Performance  30
Capacité de remboursement  71 Personnel extérieur  42
Capital souscrit  56 Primes de remboursement des
Centrale de bilans  41 obligations  58
Charges à répartir  44, 57 Profitabilité  39
Crédit-bail  43, 60 Rapport de gestion  30
Décalage  54 Rentabilité  19, 43
Écart de conversion  57 Retraitement  42
Effets escomptés non échus  59 Solvabilité  19
Endettement  70 Stratégie d’investissement  28
Équilibre financier  54 Stratégie financière  24
Escomptes  43 Subvention d’exploitation  49
Excédent de trésorerie  54 Subvention d’investissement  49
Intérêts courus non échus  58 Transferts de charges  43, 52
Liquidité  29 Valeur ajoutée  35, 39, 53
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UE 116

Devoir 1
Finance d’entreprise
Année 2015-2016

À envoyer à la correction
Auteur : Jean-Claude COILLE
Vous réalisez un stage dans un cabinet d’expertise comptable et vous êtes chargé de réaliser des travaux
d’analyse financière sur trois dossiers, tous indépendants.

Dossier 1 : Analyse de l’activité (10 points)


La société Delta a une activité exclusivement commerciale. Toutes les questions de ce dossier concernent
l’exercice N et nécessitent l’utilisation de l’annexe 1.

TRAVAIL À FAIRE
1. Sachant que les soldes retraités de la centrale de bilans de la banque de France (VA cdb, RBE,
RNE) s’élèvent respectivement à 811 979 €, 96 751 € et 28 772 €, calculez les soldes suivants dans
une version non retraitée :
a. valeur ajoutée (à calculer à partir de la VA cdb) ; (1 point)
b. excédent brut d’exploitation (à calculer à partir du RBE) ; (1 point)
c. résultat d’exploitation (à calculer à partir du RNE). (0,75 point)
2. Sachant que le taux de marge commerciale est égal à 47,23 % et la VA cdb à 811 979 € :
a. retrouvez le coût d’achat des marchandises vendues ; (0,75 point)
b. déduisez les ventes de marchandises ; (0,75 point)
c. déduisez les achats de marchandises si la variation de stock s’élève à 130 250 € (solde débiteur).
(0,75 point)
3. Sachant que la CAF retraitée du crédit-bail de la société Delta s’élève à 34 735 €, retrouvez :
a. le résultat net comptable ; (2 points)
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b. l’excédent brut d’exploitation. (1,5 point)


4. Constatant que le principe de calcul d’une CAF est « résultat net + DADP », le dirigeant de l’entre-
prise Delta se demande si une augmentation des dotations aux amortissements (et, plus générale-
ment, des DADP) ne serait pas un moyen pour en augmenter le montant. Que pensez-vous de cette
proposition ? Votre réponse, d’une quinzaine de lignes au maximum, sera faite sans, puis avec la prise
en compte de l’IS. (1,5 point)

Dossier 2 : Analyse de l’équilibre financier 1 (2,5 points)


L’entreprise Alpha a une activité uniquement commerciale (distribution de produits de jardinage aux par-
ticuliers). Ses dirigeants souhaitent comprendre les raisons de la dégradation de la trésorerie de leur
entreprise.
5. À partir de l’annexe 2, rédigez un commentaire d’une quinzaine de lignes sur l’évolution de l’équi-
libre financier de la société Alpha. (2,5 points)

Dossier 3 : Analyse de l’équilibre financier 2 (7,5 points)


Vous disposez, dans l’annexe 3, d’un extrait des états financiers de l’entreprise Béta afin de calculer les
principaux indicateurs d’équilibre financier.
6. Établissez, pour les exercices N–1 et N, les bilans fonctionnels de la société Béta. (3 points)
7. Calculez pour l’exercice N :
a. l’excédent de trésorerie d’exploitation. Vous supposerez que l’EBE de l’exercice N ressort à
120 576 k€ ; (1,25 point)

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Finance d’entreprise • Devoir 1

b. le ratio emprunt/CAF. Vous supposerez que le résultat de l’exercice N ressort à 18 086 k€ (dont
PCEA = 6 000 k€ et quote-part de subvention d’investissement virée au résultat = 0). (1,5 point)
8. La durée du crédit clients calculée pour l’exercice N–1 ressort à 30 jours. Déduisez le chiffre d’af-
faires hors taxes de l’exercice N–1. (1 point)
9. La durée de stockage des marchandises calculée pour l’exercice N–1 ressort à 10 jours. Sachant
que la variation de stock de marchandises est égale à – 4 224 k€, déduisez les achats de marchan-
dises de l’exercice N–1. (0,75 point)

Annexe 1 Extrait du compte de résultat de la société Delta


Le 1er février N–1, la société Delta a souscrit un contrat de crédit-bail :
• valeur du bien loué : 50 000 ;
• loyers annuels : 11 000 ;
• ce bien aurait fait l’objet d’un amortissement en linéaire sur 5 ans s’il avait été acquis en pleine
propriété.

REMARQUE
Les lignes qui concernent les achats et les ventes de marchandises n’ont pas été reproduites.

Extrait du compte de résultat société Delta – Exercice N


CHARGES N PRODUITS N
CHARGES D’EXPLOITATION   PRODUITS D’EXPLOITATION  
Autres achats et charges externes : Subventions d’exploitation 450(1)
• Personnel extérieur 29 000 RADP 32 698
• Loyers de crédit-bail 11 000 Transferts de charges 15 456
• Autres 376 821 Autres produits 256
Impôts, taxes et versements assimilés 45 987 Quotes-parts de résultats opér. en commun 5 625
Salaires et traitements 453 698

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Charges sociales 198 654
DADP :
• Immobilisations : dotations aux amortissements 19 874
• Actif circulant : dotations aux dépréciations 69 190
• Risques et charges 17 069
Autres charges 569  
CHARGES FINANCIÈRES   PRODUITS FINANCIERS
Dotations 565 De participation 5 698
Intérêts et charges assimilées 22 818 Autres intérêts 15 655(2)
  RADP 874
CHARGES EXCEPTIONNELLES PRODUITS EXCEPTIONNELS  
Sur opérations de gestion 25 141 Sur opérations de gestion 9 874
Sur opérations en capital :   Sur opérations en capital :  
• Valeur comptable des actifs cédés 2 654 • Produits cessions d’éléments d’actifs 5 698
• Autres 7 541 • Subvention d’investis. virée au résultat 565
Dotations 16 500 RADP 987
Participation des salariés 45 400
Impôts sur les bénéfices -
(1) Pour les calculs de soldes retraités, la subvention d’exploitation peut être assimilée à un complément au prix de vente.
(2) Dont 12 424 € qui concerne les escomptes obtenus.

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UE 116 • Finance d’entreprise

Annexe 2 Indicateurs calculés avec les bilans fonctionnels


de la société Alpha

Exercices N N–1
FRNG – 500 – 400
BFRE – 600 – 500
BFRHE 150 – 20
Trésoserie nette – 50 120

Moyennes
Exercices N N–1
sectorielles
Durée de stockage des marchandises 20 25 15
Durée du crédit clients 0 0 0
Durée du crédit fournisseurs 20 15 30

Annexe 3 Bilans société Béta – Exercices N et N–1


BILANS ACTIFS BRUT A et D NET NET
Exercices N N N N–1
Immobilisations incorporelles - - - -
Immobilisations corporelles :
• Installations 77 387 39 201 38 186 10 067
• Avances et acomptes - - - 5 000
Immobilisations financières :
• Participations 45 000 3 000 42 000 14 000
ACTIF IMMOBILISÉ TOTAL I 122 387 42 201 80 186 29 067
Stock de marchandises  4 760 - 4 760 8 784
Clients et comptes rattachés 81 106 6 985 74 121 49 978
Créances diverses 3 224 - 3 224 7 896
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Disponibilités 75 987 - 75 987 5 654


Charges constatées d’avance 6 500 - 6 500 5 000
ACTIF CIRCULANT TOTAL II 171 577 6 985 164 592 77 312
Charges à répartir sur plusieurs exercices III - - - -
TOTAL GÉNÉRAL 293 964 49 186 244 778 106 379

IMMOBILISATIONS Début N Augmentation. N Diminution N Fin N


Immobilisations incorporelles - - - -
Immobilisations corporelles :
• Installations 45 622 42 587 10 822 77 387
• Avances et acomptes 5 000 - 5 000 -
Immobilisations financières :
• Participations 15 000 35 000 5 000 45 000
TOTAL 65 622 77 587 20 822 122 387

DÉPRÉCIATIONS – PROVISIONS Début N Augmentation. N Diminution N Fin N


Participations 1 000 3 000 1 000 3 000
Clients et comptes rattachés 9 875 6 985 9 875 6 985
Provisions pour risques et charges 15 456 17 050 15 456 17 050
TOTAL 26 331 27 035 26 331 27 035

AMORTISSEMENTS Début N Augmentation. N Diminution N Fin N


Installations 35 555 8 569 4 923 39 201
TOTAL 35 555 8 569 4 523 39 201

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Finance d’entreprise • Série 1

BILANS PASSIFS N N–1


CAPITAUX PROPRES I 171 222 45 572

PROVISIONS RISQUES ET CHARGES II 17 050 15 456

Emprunts auprès des établissements de crédit(1) 22 970 8 711


Avances et acomptes reçus  1 000 1 565
• Dettes d’exploitation :
• Dettes fournisseurs 12 018 14 818
• Dettes fiscales et sociales 11 274 16 634
Dettes diverses :
• Dettes sur immobilisations
• Dettes fiscales (impôts sur les bénéfices) 6 723 1 925
Produits constatés d’avance 2 521 1 698
DETTES III 56 506 45 351
TOTAL GÉNÉRAL I à III 244 778 106 379
(1) Dont soldes créditeurs de banque - 4 698
Dont ICNE - 300

Le montant des EENE pour les deux exercices N et N–1 s’élève respectivement à 0 et 2000.

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