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DGC

2021/2022

UE 116 Finance d’entreprise

Le diagnostic financier : l’analyse


de l’activité, de la structure
financière et de la rentabilité
Cours 1/4

Jean-Claude Coille
Emmanuelle Plot
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Les auteurs :
Jean-Claude Coille : agrégé d’économie et de gestion au Cnam-Intec, responsable
pédagogique de l’UE de finance du DSGC.
Emmanuelle Plot : agrégée d’économie et de gestion au Cnam-Intec, responsable
pédagogique de l’UE de finance d’entreprise du DGC.

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2
UE
116

Sommaire

Programme de l’UE de Finance d’entreprise 5

Présentation du cours 13

Méthodologie de l’épreuve de Finance d’entreprise 15

Plan annuel de l’UE 116 19

Objectifs du cours 1 23

Partie 1 Le diagnostic financier : l’analyse de l’activité,


de la structure financière et de la rentabilité 25
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Chapitre 1. Présentation des états financiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27


section 1. La transcription des opérations dans les états financiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
section 2. Les particularités comptables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
section 3. Les états financiers et le plan de comptes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

Chapitre 2. La démarche de diagnostic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44


section 1. La définition et les objectifs du diagnostic financier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
section 2. Les destinataires du diagnostic financier : les parties prenantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
section 3. Les informations disponibles pour l’analyste financier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
section 4. Les limites et le retraitement de l’information comptable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
section 5. La comparaison spatiale et temporelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

Chapitre 3. L’analyse de l’activité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51


section 1. Les SIG (soldes intermédiaires de gestion) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
section 2. Du résultat net à la trésorerie potentielle de l’activité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
section 3. La répartition de la valeur ajoutée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

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UE
116 Finance d’entreprise cOUrs 1

Chapitre 4. L’analyse de la structure financière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81


section 1. Présentation et construction du bilan fonctionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
section 2. L’analyse de la structure financière avec le bilan fonctionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94

Chapitre 5. L’analyse de la rentabilité ................................................................................... 103


section 1. Les définitions de la rentabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
section 2. Les rentabilités, la structure financière et l’effet de levier financier . . . . . . . . . . . . . . . 107
section 3. L’appréciation des différents risques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110

Chapitre 6. L’analyse par les ratios ........................................................................................ 119


section 1. Réaliser un diagnostic financier à partir d’un ensemble de ratios
pertinents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
section 2. Les ratios du diagnostic financier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121

Chapitre 7. Application à une société de la démarche du diagnostic financier ................. 131


section 1. Analyse de l’activité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
section 2. Analyse de la structure financière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
section 3. Analyse de la rentabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151

Conclusion 153

Exercices autocorrigés 155

Sigles et abréviations

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169

Lexique 171

Index 175

Devoir 1 177

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UE
116

Programme de l’UE de Finance


d’entreprise

Le cours de Finance d’entreprise de l’Intec correspond au programme de l’UE 6 du DCG tel


qu’énoncé dans le BO n° 25 du 20 juin 2019.

Nature de l’épreuve Durée de l’épreuve Coefficient ECTS


Étude d’une ou de plusieurs
situations pratiques avec, le cas 3 heures 1 14
échéant, une ou des questions.

Correspondance
cours Intec
1 – Le diagnostic financier des comptes sociaux (40 heures)
Sens et portée de l’étude
Le diagnostic financier doit permettre de porter un jugement sur les forces et les faiblesses
de l’entreprise à partir de données pluriannuelles sur ses états financiers et des informations
sectorielles, en vue d’émettre des préconisations.
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1.1 La démarche de diagnostic


Sens et portée de l’étude Cours 1
Mettre en œuvre des méthodes d’analyse des états financiers qui varient en fonction
de l’information disponible et du contexte du diagnostic.
Compétences attendues Savoirs associés
• Expliciter le caractère multidimensionnel • Définition du diagnostic financier
du diagnostic d’entreprise. d’une entreprise.
• Interpréter les documents de synthèse. • Diversité des méthodes de diagnostic.
• Identifier les destinataires du diagnostic • Définition et articulation des documents
financier d’entreprise. de synthèse : bilan, compte de résultat
• Identifier les limites de l’information et annexe.
comptable. • Comparaison dans le temps.
• Discuter de l’intérêt et des limites • Comparaison des données de l’entreprise
de l’information sectorielle. à celles de son secteur.
• Intérêts et limites des informations
sectorielles.

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UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

1.2 L’analyse de l’activité
Sens et portée de l’étude Cours 1
Analyser l’activité de l’entreprise pour apprécier sa croissance et mesurer son aptitude
à dégager des profits.
Compétences attendues Savoirs associés
• Analyser le compte de résultat. • Les soldes intermédiaires de gestion :
• Déterminer les différents soldes présentation et retraitements.
intermédiaires de gestion. • La valeur ajoutée : signification
• Justifier les retraitements du tableau et répartition.
des soldes intermédiaires de gestion. • La capacité d’autofinancement.
• Commenter et interpréter les différents
soldes intermédiaires de gestion.
• Déterminer la capacité d’autofinancement
selon les méthodes additive et soustractive.
• Commenter et interpréter la capacité
d’autofinancement.
1.3 L’analyse de la structure financière
Sens et portée de l’étude Cours 1
Analyser la structure des ressources et des emplois mise en œuvre pour que l’entreprise
puisse assurer sa pérennité et développer son activité.
Compétences attendues Savoirs associés
• Expliquer la logique fonctionnelle • L’équilibre fonctionnel du bilan.
« emplois ressources ». • Le fonds de roulement net global.
• Différencier les différents cycles • Le besoin en fonds de roulement
d’opérations (investissement, (exploitation et hors exploitation).
financement, exploitation). • La trésorerie nette.
• Construire un bilan fonctionnel. • Les retraitements du bilan fonctionnel.
• Calculer le fonds de roulement net global,
le besoin en fonds de roulement
et la trésorerie nette.
• Caractériser l’évolution dans le temps

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de la structure financière d’une entreprise.
1.4 L’analyse de la rentabilité
Sens et portée de l’étude Cours 1
Mesurer la rentabilité au strict plan économique ou en introduisant l’impact de
l’endettement sur la rentabilité des fonds propres.
Compétences attendues Savoirs associés
• Différencier charges variables et charges • Les charges variables, les charges fixes.
fixes. • La rentabilité économique.
• Calculer et distinguer la rentabilité • Le levier opérationnel (ou d’exploitation).
économique de la rentabilité financière. • La rentabilité financière.
• Mettre en évidence l’effet de levier. • L’effet de levier financier.
• Caractériser la problématique rentabilité-
risque liée à l’endettement.
• Analyser la rentabilité d’une activité
ou d’une entreprise, dans une situation
donnée.

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UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

1.5 L’analyse par les ratios


Sens et portée de l’étude Cours 1
Déterminer les valeurs relatives pour situer l’entreprise dans l’espace et dans le temps.
Compétences attendues Savoirs associés
• Distinguer les ratios relatifs à l’activité • Les ratios d’activité.
générale et ceux relatifs à la structure • Les ratios de profitabilité.
financière. • Les ratios de rotation.
• Distinguer les ratios de stock et de flux, • Les ratios d’investissement.
en niveau ou en taux de croissance. • Les ratios d’endettement.
• Analyser les ratios de l’entreprise et les • Les ratios de structure.
mettre en relation avec ceux du secteur.
• Réaliser un diagnostic à partir
d’un ensemble de ratios pertinents.
• Identifier les limites d’une analyse basée
uniquement sur les ratios.
1.6 L’analyse par les tableaux de flux
Sens et portée de l’étude Cours 2
Analyser en dynamique les flux de fonds et de trésorerie pour juger de l’aptitude
de l’entreprise à honorer ses engagements ainsi qu’à prévenir les éventuelles défaillances.
Compétences attendues Savoirs associés
• Distinguer tableau de financement • Le tableau de financement (tableau de flux
et tableau de flux de trésorerie. de fonds) et les tableaux de flux
• Identifier le rôle de la trésorerie de trésorerie.
dans le risque de défaillance. • Les retraitements pour l’élaboration
• Construire le tableau de financement des tableaux de flux.
du plan comptable général. • Les flux de trésorerie d’exploitation,
• Construire un tableau de flux de trésorerie d’investissement, de financement.
selon la méthode directe ou indirecte. • La capacité à supporter le coût de la dette,
• Justifier les retraitements des tableaux solvabilité.
de flux. • La capacité à financer les investissements.
• Conduire un diagnostic à partir
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des tableaux de flux.


1.7 Le diagnostic financier
Sens et portée de l’étude Cours 1 et cours 2
Il s’agit de synthétiser l’ensemble des analyses pour produire une vision globale
du diagnostic financier.
Compétences attendues Savoirs associés
• Conduire un diagnostic financier à partir • Diagnostic financier : démarche, outils.
de données financières.
• Proposer une conclusion générale
à un diagnostic financier.

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UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

2 – La politique d’investissement (40 heures)


Sens et portée de l’étude
Apprécier la pertinence d’un investissement à partir des flux financiers prévisionnels
qu’il engendre sur plusieurs périodes.
2.1 La valeur et le temps
Sens et portée de l’étude Cours 3
Mettre en évidence la relation entre temps et valeur, mesurée pour un actif ou un passif
financier.
Compétences attendues Savoirs associés
• Distinguer valeur d’usage, valeur historique • La valeur présente et la valeur future.
et valeur de marché. • La capitalisation et l’actualisation en temps
• Analyser l’influence du temps sur la valeur discret.
et appréhender le lien entre valeur et taux • Les annuités : définition et détermination.
d’actualisation. • Taux d’intérêt nominal et taux d’intérêt réel.
• Calculer et interpréter un taux actuariel. • L’évaluation d’un actif par actualisation
des flux futurs.
• Le taux de rendement actuariel.
2.2 La gestion du besoin en fonds de roulement d’exploitation
Sens et portée de l’étude
Évaluer le besoin de financement généré par l’exploitation en se référant aux normes Cours 3
(ou conditions normales) de fonctionnement du cycle d’exploitation.
Mesurer l’impact des variations de niveau d’activité et justifier éventuellement la réduction
des emplois.
Compétences attendues Savoirs associés
• Déterminer le besoin en fonds de roulement • L’approche normative du besoin en fonds
d’exploitation normatif. de roulement (d’exploitation).
• Analyser le besoin en fonds de roulement • Le niveau moyen du besoin en fonds
au vu des éléments variables (postes de roulement d’exploitation.
de stocks, de créances clients, de dettes • Les actions sur les postes clients,
fournisseurs et de TVA). fournisseurs et stocks.
• Proposer des recommandations en matière

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de gestion du besoin en fonds
de roulement, dans une situation donnée
ou prévisionnelle simple.
2.3 Les projets d’investissement
Sens et portée de l’étude Cours 3
Caractériser et estimer le bien-fondé d’un projet d’investissement en univers certain.
Compétences attendues Savoirs associés
• Identifier et distinguer les différents types • La typologie des investissements.
d’investissements. • Les paramètres financiers et comptables
• Calculer les flux prévisionnels caractérisant caractérisant un investissement.
un projet à partir des capacités • Le choix d’un taux d’actualisation
d’autofinancement d’exploitation en fonction du coût du capital pour
et des flux patrimoniaux. un projet (hors fiscalité).
• Déterminer les différents critères financiers • Les critères financiers de sélection (valeur
de sélection de projets d’investissement. actuelle nette y compris VAN globale, taux
• Argumenter un choix entre plusieurs projets de rentabilité interne y compris TIR global,
qui respectent le niveau d’acceptation fixé délai de récupération du capital investi,
a priori. indice de profitabilité).
• Analyser une décision d’investissement • Les critères non financiers de sélection.
au-delà du simple calcul financier à l’aide
de critères de sélection non financiers.

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UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

3 – La politique de financement (50 heures)


Sens et portée de l’étude
Exploiter les opportunités des différents modes de financement en respectant l’équilibre
financier de l’entreprise et en tenant compte des informations délivrées par les marchés
financiers.
Faire des prévisions sur l’équilibre de la trésorerie à moyen terme et apprécier la cohérence
entre investissements et choix de financement.
3.1 Les modes de financement
Sens et portée de l’étude Cours 4
Différencier les modes de financement selon leur coût, leur origine et le risque supporté
par les bailleurs de fonds.
Compétences attendues Savoirs associés
• Distinguer les modes de financement • L’autofinancement : source, intérêts
et évaluer leur coût respectif. et limites.
• Déterminer et valoriser le montant des • Le financement par emprunt avec
engagements financiers de l’entreprise. construction d’un tableau d’amortissement.
• Calculer et comparer les coûts • Le financement par augmentation
des différents moyens de financement de capital.
en intégrant l’impôt sur les bénéfices. • Le financement par crédit-bail.
• Identifier une ou plusieurs solutions • Le financement participatif.
de financement.
3.2 Les marchés financiers
Sens et portée de l’étude
Après avoir resitué le marché financier comme un mode de financement direct au sein Cours 4
de l’économie, déterminer l’apport des marchés financiers en matière de politique
de financement et d’information financière de qualité.
Compétences attendues Savoirs associés
• Mettre en évidence les grands principes • Le marché financier : définition,
d’organisation. organisation et présentation des différentes
• Identifier les produits du marché financier. catégories de titres, indices boursiers.
• Identifier les principales sources • Les composantes du marché financier.
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de notation financière et de cotation des • Les relations entre qualité de l’information,


titres. prix de marché et coût d’un financement
• Expliquer la cote des actions extérieur.
et des obligations. • Les relations entre taux actuariel
• Justifier la variation des prix des titres de marché, taux nominal et valeur
en fonction des taux d’intérêt de marché de marché des titres.
et de l’information. • La cote des actions et des obligations.
3.3 Les contraintes de financement
Sens et portée de l’étude Cours 4
Intégrer les contraintes des financements existants en fonction du niveau de développement
de l’entreprise.
Compétences attendues Savoirs associés
• Construire un bilan financier. • La liquidité de l’actif et l’exigibilité du passif
• Estimer les différents équilibres financiers. du bilan financier.
• Évaluer le niveau de risque • L’équilibre financier (fonds de roulement
et la soutenabilité de la dette. financier).
• Analyser les garanties des prêteurs • Les ratios de liquidité.
et leur incidence sur le coût des dettes. • La relation entre risque financier
et garanties.
• Les principales garanties (personnelles
et réelles) prises par les bailleurs à
l’exclusion de l’aspect juridique.

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UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

3.4 La structure de financement


Sens et portée de l’étude Cours 4
Caractériser la structure de financement de l’entreprise en prenant en compte la fiscalité,
l’endettement financier et le risque de faillite.
Compétences attendues Savoirs associés
• Calculer le coût moyen pondéré du capital. • Le coût du capital pour l’entreprise
• Justifier la relation entre structure et sa relation avec le taux requis
du financement et valeur de l’entreprise. par les actionnaires.
• Analyser la structure de financement • L’incidence du niveau d’endettement
d’une organisation. et du risque de faillite sur le coût du capital.
• La notion d’endettement optimal par
arbitrage entre rentabilité des fonds
propres et risque de faillite.
3.5 Le plan de financement
Sens et portée de l’étude Cours 4
Apprécier la pertinence de la politique de financement retenue et sa cohérence avec
la politique d’investissement afin d’assurer l’équilibre de la trésorerie sur le moyen terme.
Compétences attendues Savoirs associés
• Identifier les étapes de la construction • Les objectifs du plan de financement.
d’un plan de financement. • Le plan de financement présenté sur une
• Élaborer un plan de financement. durée de trois à cinq ans, selon un modèle
• Identifier des modalités d’équilibrage adapté à l’analyse fonctionnelle.
du plan de financement, dans une situation • Les différentes modalités d’équilibrage
donnée. de la trésorerie à moyen terme.
4 – La trésorerie (20 heures)
Sens et portée de l’étude
Anticiper les mouvements de trésorerie de court terme, connaître le principe d’équilibrage
pour optimiser les modalités de financement des déficits et de placement des excédents
sur les marchés financiers.
4.1 La gestion de trésorerie

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Sens et portée de l’étude Cours 4
Anticiper les mouvements de trésorerie de court terme et les reporter dans le budget
de trésorerie.
Compétences attendues Savoirs associés
• Caractériser la notion de prévision • L’établissement des prévisions
de trésorerie. de trésorerie.
• Construire un budget de trésorerie. • L’élaboration d’un budget de trésorerie
• Commenter le principe de l’équilibrage à un horizon de quelques mois avec prise
de la trésorerie. en compte de la taxe sur la valeur ajoutée.
4.2 Le financement des déficits de trésorerie de court terme
Sens et portée de l’étude Cours 4
Minimiser le coût de financement des déficits de trésorerie de court terme.
Compétences attendues Savoirs associés
• Distinguer et qualifier les principales • Les principales modalités de financement
modalités de financement des déficits à court terme des soldes déficitaires
de trésorerie. de trésorerie : escompte, crédits
• Arbitrer entre les différentes modalités de trésorerie, découvert.
de financement à la disposition • La négociation des conditions
de l’entreprise. de mouvements de trésorerie.
• Les coûts des différentes modalités
de financement.

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UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

4.3 Le placement des excédents de trésorerie en produits bancaires


et financiers
Sens et portée de l’étude Cours 4
Identifier les avantages et les risques des placements des excédents de trésorerie sur
les marchés financiers.
Compétences attendues Savoirs associés
• Identifier la relation entre incertitude • La relation rentabilité-risque :
et rentabilité exigée par le marché. interprétation par type d’actif.
• Calculer la rentabilité espérée ou la valeur • La représentation espérance/écart-type.
théorique sur une période d’un titre • Les produits bancaires.
financier. • La rentabilité et le risque à partir
• Déterminer différents placements d’une série de données boursières.
sur les marchés financiers. • L’introduction à la diversification
• Incorporer les gains des placements avec deux actifs.
dans la trésorerie.
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11
UE
116

Présentation du cours

Bienvenue dans le cours de l’UE 116 – Finance d’entreprise de l’Intec !

I. L’UE de Finance d’entreprise


La finance d’entreprise regroupe des outils destinés à aider les décideurs, mais aussi les tiers
(banquiers, fournisseurs) à « analyser le passé en vue d’anticiper le futur ». De manière sché-
matique, nous pouvons dire que :
∙ les outils d’analyse du passé constituent l’analyse financière : fondée sur l’étude du
compte de résultat et du bilan, elle permet d’établir un diagnostic sur la profitabilité, la
rentabilité et la solvabilité d’une entreprise (cours 1 et 2) ;
∙ les outils de prévision constituent la gestion financière : ces prévisions concernent aussi
bien le long terme (rentabilité des projets d’investissement et leurs financements) que le
court terme (gestion de la trésorerie) (cours 3 et 4).
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Néanmoins, contrairement à ce que pourrait laisser penser son titre, le programme de l’UE
va au-delà de la finance d’entreprise et contient également une initiation à la finance de
marché avec une présentation des principaux marchés (actions, obligations, etc.) sur les-
quels une entreprise peut trouver des financements ou y faire des placements (cours 4).
L’UE de Finance d’entreprise est scindée en quatre supports de cours. Ils sont tous régis
selon la même progression :
1. explication des concepts de base ;
2. exemple simple pour illustrer les concepts ;
3. commentaires et démarche d’analyse ;
4. exercices détaillés et corrigés ;
5. devoir à la fin de chaque support de cours à envoyer à la correction.

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UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

II. Les devoirs


Dans le cadre de son dispositif pédagogique, l’Intec vous offre la possibilité de vous entraîner
tout au long de l’année en soumettant à la correction le devoir se trouvant à la fin de chacun
des 4 cours de l’UE de Finance d’entreprise. Ces devoirs, numérotés de 1 à 4, sont à déposer
sur l’application Devoirs en ligne de l’Intec (Deli) à l’adresse suivante : deli.cnam.fr
Le calendrier des dates limites de dépôt des devoirs à soumettre à la correction est à votre
disposition, dès votre inscription, depuis l’ENF du Cnam (https://lecnam.net) dans la
rubrique Votre scolarité au Cnam-Intec.
Un cinquième devoir, correspondant à un devoir de synthèse, vous est proposé à mi-parcours
entre le devoir 2 et le devoir 3 afin de vous préparer à l’examen de fin d’année. Ce devoir est
mis en ligne en milieu d’année universitaire selon le planning précisé dans le guide de l’élève
sur le site https://lecnam.net (rubrique Votre scolarité au Cnam-Intec).
Afin de bien vous préparer à l’examen final, il est vivement recommandé de faire ces devoirs
et de les soumettre à la correction. Les devoirs sont corrigés par des enseignants de l’Intec
pour un retour personnalisé sur votre travail.
Par ailleurs, les élèves qui auront soumis à la correction, dans les délais impartis, au moins 4
des 5 travaux (4 devoirs et 1 devoir de synthèse) et qui auront obtenu une moyenne égale
ou supérieure à 10/20 à 4 des travaux, bénéficieront d’1 point de bonification sur la note
de l’examen final de l’Intec.

III. Les webconférences


Selon la modalité de formation choisie, vous aurez accès à des webconférences depuis l’ENF

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du Cnam.
Les webconférences sont des séances de cours d’un format de deux heures vous permettant
d’interagir en direct avec un enseignant. Elles peuvent également être visionnées en différé
autant de fois que vous le souhaitez.
Les supports utilisés sont mis à disposition et téléchargeables après la diffusion.
La progression suit celle des cours. Il s’agit de reprendre les notions fondamentales en les
mettant en perspective et de vérifier par des exercices simples que les notions sont assimi-
lées. C’est le lieu privilégié pour ceux qui étudient seuls et à distance d’avoir un interlocuteur,
à condition que les questions soient courtes.

attention
Pour participer aux webconférences en direct ou les visionner en différé, il faut disposer
d’une connexion Internet (la lecture s’effectuant en streaming).
Les webconférences ne sont pas téléchargeables.

14
UE
116

Méthodologie de l’épreuve
de Finance d’entreprise

I. Objectifs de l’épreuve
Cette épreuve a pour objectifs d’évaluer les capacités des candidats à :
∙ maîtriser les concepts fondamentaux de la finance : savoir, par exemple, différencier les
notions de résultat et de trésorerie, de profitabilité et de rentabilité ;
∙ appliquer ces notions dans le but de réaliser des diagnostics (savoir calculer et analyser
des indicateurs financiers) et des travaux de gestion financière (sélectionner les
investissements les plus rentables et les financements les moins coûteux).
En tout état de cause, ce serait commettre une grossière erreur que de considérer l’épreuve
de finance d’entreprise uniquement comme une épreuve de calcul !

II. Quelques conseils


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Comme pour les autres UE du DGC, la mise en œuvre de quelques conseils méthodologiques
permet d’être encore plus efficace.

A. dans votre préparation


Afin de gagner du temps le jour de l’examen final, vous devez être à l’aise avec les concepts
et les techniques de l’UE. Il faut donc impérativement s’entraîner ! Pour cela, il est vivement
recommandé :
∙ de lire régulièrement les supports de cours et de refaire les exercices d’application ;
∙ de visionner les webconférences ;
∙ de faire les devoirs à la fin de chaque support de cours (et de les envoyer à la correction) ;
∙ sans attendre le mois d’avril, de s’entraîner avec les sujets d’examen de l’État ou de l’Intec
des années précédentes.

Toutes ces ressources sont disponibles sur le site de l’Intec : https://lecnam.net

15
UE
116 Finance d’entreprise cOUrs 1

Le calendrier des devoirs et celui des webconférences doivent vous aider à rythmer l’année
et à ne pas prendre de retard dans la préparation de votre UE.
N’ayez pas seulement une approche technique de l’épreuve. La réussite à l’examen néces-
site évidemment de bien maîtriser les outils de la finance d’entreprise ; mais une approche
purement scolaire d’apprentissage, basée sur le « par cœur » n’est pas suffisante. Pour être
capable d’appliquer des techniques parfois complexes, de rédiger des analyses pertinentes,
il est nécessaire de prendre du recul sur les outils utilisés dans cette UE (comme dans les
autres d’ailleurs !).

B. à l’examen
Apprenez à lire un sujet, à appréhender les différentes parties à traiter (importance rela-
tive en fonction du barème), l’indépendance des parties et des questions, à repérer les
documents fournis en annexe. L’expérience montre qu’une lecture trop rapide conduit à des
erreurs de compréhension ou d’interprétation.
Les sujets précisent souvent que les réponses doivent être justifiées. Le détail des explica-
tions permet de comprendre la logique suivie et d’attribuer des points même si la réponse
finale est erronée.
Apprenez à ne pas perdre de temps. Dans un examen, une majorité des notes est comprise
entre 8 et 11 sur 20. Le fait d’échouer est souvent l’affaire d’un point ou d’un demi-point.
Donc, le demi-point marginal est capital et souvent perdu à cause d’un problème de gestion
du temps. Pour bien gérer votre temps :
∙ répartissez votre temps en fonction du barème ;
∙ utilisez votre temps avec un souci de productivité. Par exemple, il est inutile de passer
trop de temps sur un commentaire où il vous est demandé de « commenter brièvement ».

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Habituez-vous à rédiger avec soin :
∙ apprenez à répondre sous forme de tableaux ;
∙ soignez votre rédaction et tâchez de ne pas faire de fautes d’orthographe (surtout aux
mots-clés de l’épreuve) ;
∙ écrivez lisiblement et numérotez clairement vos réponses et vos intercalaires pour
faciliter la lecture du correcteur ;
∙ laissez de l’espace entre chaque réponse ; n’hésitez pas à changer de page entre chaque
partie ; cela vous évitera, en cas de complément de réponse venu postérieurement à la
rédaction, de faire un renvoi en fin de copie, toujours désagréable à la correction ;
∙ enfin, encadrez vos résultats et soulignez les mots-clés dans vos commentaires.
L’utilisation de la calculatrice
L’épreuve de Finance d’entreprise est certes une épreuve avec des calculs mais pour laquelle
l’usage de la calculatrice peut ne pas être autorisé. Une mention dans l’en-tête du sujet
indique si la calculatrice est autorisée ou interdite.
∙ Si la calculatrice est autorisée, elle doit vous permettre de résoudre des équations
(mode solveur). Pensez malgré tout à poser les calculs sur la copie afin que le correcteur
comprenne d’où viennent les éventuelles erreurs.

16
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

À compter de la session 2020, pour les épreuves du DCG et du DGC de l’Intec, les


calculatrices doivent disposer d’un « mode examen » ou être « non programmables
sans mémoire alphanumérique » (bulletin officiel de l’Éducation nationale n° 42 du
12 novembre 2015).

∙∙Sileslaquestions
calculatrice est interdite, les calculs doivent être réalisés à la main. Évidemment,
sont alors adaptées (des formulaires de calculs peuvent être proposés en
annexe). Il est toujours possible de donner le résultat dans l’énoncé et de demander au
candidat de poser le calcul associé.
Depuis l’année universitaire 2016-2017, certains devoirs et examens d’essai sont conçus
pour être réalisés sans calculatrice. C’est également le cas pour les examens finaux depuis
la session 2018.
Par ailleurs, le rapport du jury du DCG (diplôme de l’État) au titre de la session 2019
indique clairement que « la tendance actuelle est d’interdire la calculatrice de poche pour
l’ensemble des épreuves ». Néanmoins, lors de la session 2020, la calculatrice n’était pas
interdite et aucune nouvelle mention n’est présente dans le rapport du jury publié à l’issue
de la session 2020.

III. Format du sujet d’examen


Le sujet d’examen est généralement composé de trois ou quatre dossiers indépendants. Une
vaste partie du programme est testée : aucune impasse ne peut être faite !
Chaque dossier est souvent structuré de la manière suivante :
∙∙ une à deux questions théoriques (définitions ou enjeux d’une notion clé du programme)
afin de comprendre l’intérêt du dossier ;
∙∙ plusieurs questions plus calculatoires (SIG, FR, BFR, ratios, tableau de flux, VAN, TIR,
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coût d’un emprunt, rentabilité d’un placement, plan de financement, plan de trésorerie…
cette liste n’est évidemment pas exhaustive). Les étapes de calculs peuvent être dirigées
par les questions mais ce n’est pas une obligation. Il vous faut connaître les méthodes de
calcul et leurs étapes de construction ;
∙∙ un commentaire détaillé et construit. Il est fréquent que des éléments clés de la réponse
soient fournis : même si vos calculs sont erronés, il est souvent possible de rédiger les
commentaires.
Cet enchaînement peut se reproduire au sein d’un même dossier.
Les questions posées peuvent prendre les formes suivantes : « Construire un argumentaire
structuré… », « Porter un jugement… », « Rédiger une note sur… », etc. La tendance, de plus
en plus forte depuis le nouveau référentiel du DCG, est clairement que les candidats soient
capables de comprendre les notions clés de la finance d’entreprise et de les utiliser pour
l’aide à la décision.
Lors de l’examen, il est indispensable de répondre à un maximum de questions : il est souvent
dommage de constater que les réponses aux questions théoriques ou que les commentaires
ne soient pas rédigés. Il faut donc s’entraîner à la fois à résoudre les calculs, mais aussi à
rédiger des commentaires.

17
UE
116

Plan annuel de l’UE 116

COURS 1

partie 1 LE DIAGNOSTIC FINANCIER : L’ANALYSE


DE L’ACTIVITÉ, DE LA STRUCTURE
FINANCIÈRE ET DE LA RENTABILITÉ
Chapitre 1. Présentation des états financiers
Section 1. La transcription des opérations dans les états financiers
Section 2. Les particularités comptables
Section 3. Les états financiers et le plan de comptes
Chapitre 2. La démarche de diagnostic
Section 1. La définition et les objectifs du diagnostic financier
Section 2. Les destinataires du diagnostic financier : les parties prenantes
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Section 3. Les informations disponibles pour l’analyste financier


Section 4. Les limites et le retraitement de l’information comptable
Section 5. La comparaison spatiale et temporelle
Chapitre 3. L’analyse de l’activité
Section 1. Les SIG (soldes intermédiaires de gestion)
Section 2. Du résultat net à la trésorerie potentielle de l’activité
Section 3. La répartition de la valeur ajoutée
Chapitre 4. L’analyse de la structure financière
Section 1. Présentation et construction du bilan fonctionnel
Section 2. L’analyse de la structure financière avec le bilan fonctionnel
Chapitre 5. L’analyse de la rentabilité
Section 1. Les définitions de la rentabilité
Section 2. Les rentabilités, la structure financière et l’effet de levier financier
Section 3. L’appréciation des différents risques

19
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Chapitre 6. L’analyse par les ratios


Section 1. Réaliser un diagnostic financier à partir d’un ensemble
de ratios pertinents
Section 2. Les ratios du diagnostic financier
Chapitre 7. Application à une société de la démarche du diagnostic financier
Section 1. Analyse de l’activité
Section 2. Analyse de la structure financière
Section 3. Analyse de la rentabilité

COURS 2

PARTIE 2 L’ANALYSE DE LA VARIATION


DE LA TRÉSORERIE PAR LES TABLEAUX
DE FINANCEMENT ET DE FLUX
DE TRÉSORERIE
Chapitre 1. Objectifs des tableaux de financement et de flux de trésorerie
Section 1. L’importance de la trésorerie et de son évolution
Section 2. Les flux de fonds et les flux de trésorerie
Section 3. L’approche flux de fonds et l’approche flux de trésorerie
Section 4. Déterminer des flux de fonds ou de trésorerie
à partir des états financiers
Chapitre 2. Le tableau de financement du PCG

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Section 1. Présentation du tableau de financement du PCG
Section 2. Calcul de la variation du fonds de roulement et de la variation
du besoin en fonds de roulement
Section 3. Analyse des tableaux de financement
Chapitre 3. Les tableaux de flux de trésorerie
Section 1. Les tableaux de flux de trésorerie de l’OEC
Section 2. Le tableau de flux de trésorerie de la Banque de France
Section 3. L’analyse et les limites des tableaux de flux de trésorerie
Chapitre 4. Application de la démarche du diagnostic financier pour l’analyse
de la variation de la trésorerie
Section 1. Synthèse des principaux classements et retraitements
des tableaux de flux
Section 2. Analyse financière de la société RÉFÉRENCE

20
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

COURS 3

PARTIE 3 LES OUTILS MATHÉMATIQUES


POUR LA GESTION FINANCIÈRE
Chapitre 1. La valeur et le temps
Section 1. La valeur et ses multiples définitions
Section 2. La justification de l’intérêt
Section 3. L’intérêt simple et l’intérêt composé
Section 4. Le taux d’intérêt proportionnel et le taux d’intérêt équivalent
Section 5. Les annuités
Chapitre 2. Application aux emprunts bancaires et obligataires
Section 1. Les emprunts indivis
Section 2. Les emprunts obligataires

PARTIE 4 L’ÉTUDE D’UN PROJET D’INVESTISSEMENT


Chapitre 1. La gestion du BFRE (besoin en fonds de roulement d’exploitation)
Section 1. Généralités
Section 2. Mise en œuvre de la méthode du fonds de roulement normatif
Chapitre 2. Les flux de trésorerie économiques d’un investissement
Section 1. La typologie des investissements
Section 2. Le positionnement des flux de trésorerie dans le temps
Section 3. La dépense initiale de l’investissement
Section 4. Les flux de trésorerie futurs d’exploitation
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Section 5. Les flux de trésorerie futurs économiques


Chapitre 3. Les critères de choix des investissements
Section 1. Les critères financiers qui maximisent la rentabilité
Section 2. Le critère financier qui minimise le risque : le DRCI
Section 3. Les critères non financiers

COURS 4

PARTIE 5 LA POLITIQUE DE FINANCEMENT


Chapitre 1. Les marchés financiers
Section 1. Le marché financier : définition et organisation
Section 2. Les actions
Section 3. Les obligations
Section 4. La qualité de l’information sur les marchés financiers

21
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Chapitre 2. Les modes de financement et leurs coûts respectifs


Section 1. Le financement interne
Section 2. Le financement externe
Section 3. La structure de financement et le coût des ressources
Section 4. L’effet de la structure financière sur la création de valeur
des investissements
Chapitre 3. Les contraintes de financement
Section 1. Le bilan financier
Section 2. Les ratios de liquidité
Section 3. Les garanties des préteurs
Chapitre 4. La planification financière
Section 1. Les objectifs du plan de financement
Section 2. La forme du plan de financement

PARTIE 6 LA GESTION DE LA TRÉSORERIE


Chapitre 1. Les prévisions de trésorerie à court terme
Section 1. La synthèse des prévisions de trésorerie
Section 2. Le budget de trésorerie : la prévision mensuelle du solde
de trésorerie
Section 3. La terminologie bancaire et la fiche de valeur
Chapitre 2. Les modalités d’équilibrage de la trésorerie
Section 1. L’objectif de trésorerie zéro
Section 2. Le financement des déficits de trésorerie de court terme
Section 3. Les placements des excédents de trésorerie

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Section 4. Le plan de trésorerie : calcul des soldes de trésorerie
après décisions de financement et de placement

22
UE
116

Objectifs du cours 1

Outre la présentation de l’UE (programme officiel et plan des cours), ce premier


support de cours a trois objectifs :
1. L’étude du compte de résultat [analyse de la performance de l’activité sur une
année avec les SIG (soldes intermédiaires de gestion) et la CAF (capacité d’auto-
financement)] pour savoir si l’entreprise est performante : quel est son résultat
net ? Comment le résultat net est-il constitué ?
2. L’étude du bilan (analyse de la structure financière avec le bilan fonctionnel)
pour savoir si une entreprise a une situation financière saine : la trésorerie est-elle
positive ? L’entreprise est-elle endettée ? Trop endettée ?
3. L’étude de la rentabilité (analyse du risque d’exploitation, de la rentabilité éco-
nomique et de la rentabilité financière) pour savoir si l’entreprise dégage un résul-
tat suffisamment élevé par rapport aux moyens mis en œuvre.
Ces analyses permettent de réaliser le diagnostic financier d’une entreprise.
La méthodologie à suivre sera exposée et devra être maîtrisée. Il faudra à la
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fois comprendre les notions clés de l’UE, connaître les techniques de calculs et
commenter les montants obtenus.

attention
Même si, pour l’exercice 2021, le taux normal d’IS est de 26,5 %, par souci de simpli-
fication pour les calculs à réaliser sans calculatrice, il sera souvent considéré un taux de
33,1/3 % dans les exercices de l’UE (sauf mention contraire).

focus
Tous les termes figurant comme suit (ex. : dettes) sont définis dans le lexique en fin
d’ouvrage.

23
UE
116

Partie 1
Le diagnostic financier : l’analyse
de l’activité, de la structure
financière et de la rentabilité

Chapitre 1. Présentation des états financiers

Chapitre 2. La démarche de diagnostic

Chapitre 3. L’analyse de l’activité

Chapitre 4. L’analyse de la structure financière

Chapitre 5. L’analyse de la rentabilité

Chapitre 6. L’analyse par les ratios


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Chapitre 7. Application à une société de la démarche du diagnostic financier

Cette première partie du cours concerne la partie du programme qui s’intitule : le diagnostic
financier des comptes sociaux.
Un diagnostic financier peut avoir des objectifs multiples ; il s’agit d’analyser l’entreprise
selon trois axes essentiels :
∙ la profitabilité qui exprime la capacité de l’entreprise à générer un bénéfice ;
∙ la rentabilité qui exprime la capacité de l’entreprise à générer suffisamment de bénéfice
par rapport aux capitaux investis ;
∙ et la solvabilité, c’est-à-dire la capacité de l’entreprise à rembourser ses dettes.
La réalisation de ce diagnostic s’appuie essentiellement sur les états financiers obtenus
grâce à la comptabilité générale : le compte de résultat, le bilan et l’annexe.
Avant de détailler les objectifs du diagnostic, nous commencerons par présenter le contenu
des états financiers.

25
UE
cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

p i t re
ha
c

1. Présentation des états f inanciers

Compétences attendues
Connaître la logique de construction et l’articulation des différents états
financiers (bilan, compte de résultat et tableaux de l’annexe) et comprendre
leur complémentarité pour conduire le diagnostic.

Remarque
Si certains calculs vous semblent difficiles, la solution est de retrouver l’opération initiale comptable
ayant permis l’inscription de ce poste au bilan ou au compte de résultat. Les compétences de l’UE
de Comptabilité sont des prérequis pour bien comprendre l’UE de Finance d’entreprise.

section 1.
La transcription des opérations
dans les états financiers
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Il est indispensable de bien comprendre les mécanismes d’élaboration des états financiers
pour pouvoir en faire ensuite l’analyse.

I. Les opérations effectuées par l’entreprise


L’activité d’une entreprise est rythmée par les opérations effectuées. Quels que soient la
forme juridique, les objectifs (profit, service public, assistance) ou l’origine du capital de
l’organisation (publique ou privée), l’entreprise est une structure humaine organisée visant
à mobiliser des ressources pour produire des biens et/ou des services. Pour ce faire, l’organi-
sation réalise différentes opérations que l’on peut classifier selon leur cycle : les opérations
d’exploitation, d’investissement et de financement.
Les opérations liées à l’exploitation relèvent de la finalité de l’entreprise (c’est-à-dire de son
cœur de métier) : acheter de la matière première, employer des salariés, vendre des produits
ou des prestations sont des activités d’exploitation.
Les opérations d’investissement rassemblent les opérations ayant pour objet l’acquisition
ou la cession d’immobilisation : achat d’un terrain, construction d’une usine, vente d’une
machine.

27
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Les opérations de financement permettent à l’entreprise de disposer des ressources néces-


saires à son activité. Elles concernent les opérations d’emprunt et leur remboursement,
mais également les opérations sur fonds propres (augmentations de capital, distribution de
dividendes).
Ces différentes opérations (activité, investissement, financement) génèrent deux types de
flux : les flux physiques et les flux monétaires. C’est le décalage entre les flux physiques et
monétaires qui crée des créances (ventes non encaissées) ou des dettes (achats non décaissés).
En nous appuyant sur un exemple, nous présentons la traduction des opérations réalisées
par l’entreprise dans le bilan et le compte de résultat.

II. Le bilan à la création de l’entreprise


Le bilan correspond au patrimoine de l’entreprise. Il est constitué :
∙∙ de l’actif : éléments détenus par l’entreprise qui lui procurent des avantages économiques
futurs ;
∙∙ du passif : manière dont sont financés les actifs.

APPLICATION  Nº1
La société CRÉATION a été constituée le 02/01/N. Le même jour, les actionnaires de cette
société anonyme ont apporté 60 k€ en numéraire et l’entreprise a emprunté 40 k€ auprès d’une
banque. Toutes ces sommes ont été versées sur le compte bancaire de la société et ont immé-
diatement permis d’acheter une immobilisation corporelle pour 80 k€, payée au comptant.
Dressons le bilan de la société le 02/01/N.

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Bilan de la société CRÉATION au 02/01/N (en k€)

Valeur Amort. Valeur


Actif Passif
brute dépréc. nette
Actif immobilisé Capitaux propres
• Immobilisations incorporelles – – – • Capital social 60
• Immobilisations corporelles 80 – 80 • Réserves –
• Immobilisations financières – – – • Résultat –
Actif circulant Provisions –
• Stocks – – – Dettes
• Créances – – – • Emprunt 40
• Disponibilités (banque et caisse) 20 – 20 • Fournisseurs –
• Fiscales et sociales –
TOTAL 100 – 100 TOTAL 100

L’entreprise dispose donc de 20 k€ en disponibilités (montant obtenu par différence entre le
total du passif et les immobilisations corporelles).

28
UE
cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

A. le passif du bilan
Le passif du bilan présente, à une date donnée, les ressources1 utilisées par une entreprise
pour se financer. Dans le cas de la société CRÉATION, il s’agit :
∙ de 60 k€ de capital classé dans la catégorie des capitaux propres (ou fonds propres). Les
capitaux propres désignent notamment les ressources apportées par les associés, le plus
souvent en numéraire, mais aussi en nature (matériel, immeuble, etc.), pour constituer
le capital social. Il ne s’agit pas seulement de répondre à une contrainte légale2, mais
aussi de permettre à l’entreprise de se financer avec moins de contrainte puisque,
à la différence d’un emprunt, les capitaux propres n’ont pas à être obligatoirement
remboursés3, ni rémunérés4 ;
∙ de 40 k€ d’emprunt5 classé en dettes. La contraction d’une dette auprès d’un
établissement de crédit permet à l’entreprise de recevoir des fonds qui eux aussi vont
contribuer à son financement. En revanche, à la différence des capitaux propres, cette
ressource est non seulement exigible et devra être remboursée, mais elle nécessite aussi
d’être rémunérée avec un intérêt.

B. l’actif du bilan
L’actif du bilan présente les emplois réalisés autrement dit l’utilisation faite des ressources.
Dans le cas de la société CRÉATION, il s’agit :
∙ de 80 k€ d’immobilisations. Une immobilisation est un bien que l’entreprise va utiliser
pendant au moins deux exercices et qui va lui procurer des avantages économiques
futurs. Une entreprise peut investir dans des immobilisations incorporelles (marques,
brevets, fonds commercial, etc.), corporelles (terrain, machines, bâtiments, etc.) ou des
immobilisations financières (actions d’une autre entreprise, prêts, etc.) ;

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de 20 k€ de trésorerie. La trésorerie appartient à la catégorie plus générale des actifs


circulants, éléments qui ne font que transiter dans l’entreprise et qui se renouvellent
avec le cycle d’exploitation : stocks, créances, disponibilités.
Le bilan présente le total des opérations (100 k€) en distinguant comment cette somme a
été obtenue (actionnaires et banquiers) et ce que l’entreprise en a fait (achat d’une immobi-
lisation et versement du solde sur un compte bancaire). La même information est donc ana-
lysée de deux points de vue différents : c’est le principe de la comptabilité en partie double.

1. Le terme passif est souvent perçu négativement car il est notamment composé de dettes qui, si elles
sont excessives, peuvent remettre en cause la survie de l’entreprise. Il n’empêche qu’avant de devoir
être remboursée, une dette, comme les autres éléments du passif, représente bien une ressource de
financement.
2. Par exemple, les sociétés anonymes doivent avoir un capital social au moins égal à 37 000 €.
3. Sauf en cas de réduction de capital ou de dissolution de la société, les capitaux propres ne sont pas
restitués aux actionnaires. En général, si un associé veut « récupérer » sa mise, il doit revendre ses titres
à un autre associé, déjà présent dans le capital, ou à un nouvel entrant. Le capital social reste néanmoins
inchangé : si les propriétaires ne sont plus les mêmes, le total des fonds apportés est identique.
4. Les associés sont rémunérés par un dividende qui représente un prélèvement sur le résultat et non une
charge (voir plus loin).
5. On utilise fréquemment l’expression « endettement financier ».

29
UE
116 Finance d’entreprise cOUrs 1

C. l’analyse du bilan
L’analyse du bilan nous permettra :
∙ de mettre en évidence la structure financière, c’est-à-dire le type de ressources utilisées
pour se financer : capitaux propres ou emprunts. Dans notre cas, la structure financière
est composée de 60 % de capitaux propres et 40 % d’emprunt. Fixer une stratégie
financière, autrement dit définir la structure financière, est l’une des décisions les plus
importantes à prendre par les dirigeants : nous montrerons qu’elle conditionne à la fois la
solvabilité, mais aussi la rentabilité ;
∙ d’apprécier le patrimoine autrement dit, ce que possèdent les associés (ou actionnaires).
Le patrimoine est égal à la valeur des actifs, déduction faite des dettes (actif net = 100 k€
– 40 k€ = 60 k€). On retrouve cette somme par simple lecture du total des capitaux
propres (60 k€). Réaliser un bénéfice est la façon la plus sûre d’augmenter le patrimoine
d’une entreprise et de ses propriétaires.

III. Le compte de résultat


Le compte de résultat traduit l’activité de l’entreprise sur une période (généralement une
année).
Par différence entre les produits et les charges de l’exercice, le compte de résultat mesure
le résultat net sur une période donnée ; il fait ainsi apparaître un bénéfice ou une perte.
L’enregistrement d’un produit correspond à un enrichissement de l’entreprise, à une aug-
mentation de son patrimoine (une vente de marchandise, la perception d’un intérêt, etc.).
Une charge correspond à un appauvrissement, à une consommation, à une baisse du patri-
moine (charges de personnel, intérêts sur un emprunt, utilisation de matières premières

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etc.). En définitive, le compte de résultat nous indique quelle a été la hausse (bénéfice)
ou la baisse (perte) du patrimoine de l’entreprise du fait de son activité sur la période
considérée.
Dans une approche simplifiée, le compte de résultat permet ainsi de vérifier si le prix des
biens et services vendus (le chiffre d’affaires pour l’essentiel) est au moins égal aux coûts
supportés (la somme des charges) : c’est là une condition indispensable et première à la
survie de l’entreprise sur le long terme.

Exemples
Illustrons ces définitions par deux exemples.
1. On contracte un emprunt de 100 k€ afin de financer l’activité d’une entre-
prise. La trésorerie (donc l’actif) et la dette (donc le passif) augmentent de
100 k€. Cette opération ne doit donc pas figurer dans le compte de résultat
car elle ne modifie pas le montant du patrimoine de l’entreprise (actif – dette).
En revanche, les charges d’intérêts (la rémunération du créancier) seront une
charge de la période.

30
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

2. On cède une immobilisation pour 50 k€ alors qu’elle est inscrite dans le
bilan de l’entreprise pour 20 k€. Cette cession va diminuer l’actif immobilisé
(– 20 k€) et augmenter l’actif circulant (créances sur cessions ou trésorerie)
pour 50 k€. Le patrimoine aura ainsi augmenté de 30 k€ et une plus-value de
cession apparaîtra dans les éléments exceptionnels du compte de résultat.

Les charges et les produits du compte de résultat :


∙∙ ne doivent pas comporter d’éléments non consommés ou non revendus. Par exemple,
si une marchandise achetée au cours de l’exercice n’a pas été revendue, elle doit être
retirée des charges. Ces corrections sont faites par l’intermédiaire des lignes de variations
de stocks (variations de stocks de matières premières, de marchandises et production
stockée) ;
∙∙ ne tiennent pas compte des modalités de règlement des opérations réalisées. Qu’une
opération soit réglée à crédit ou au comptant, elle sera prise en compte en totalité dans
le compte de résultat. Ainsi, l’enrichissement obtenu (le bénéfice) pourra n’être que
potentiel et à venir ;
∙∙ sont retenus pour leur montant hors taxes : en général, l’entreprise est neutre au regard
de la TVA. Avec un certain décalage il est vrai, mais la TVA collectée sur les ventes est
reversée alors que la TVA payée aux fournisseurs est récupérée.

APPLICATION  Nº1  SUITE


Poursuivons notre exemple avec des données qui concernent l’activité du premier
trimestre N :

Ventes de marchandises 100 k€ encaissés à hauteur de 40 % au 31/03/N


Achats de marchandises 70 k€ réglés à hauteur de 70 % au 31/03/N
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Charges de personnel 20 k€ réglés en totalité au 31/03/N


Règlement de la première échéance de l’emprunt 4 k€ dont 1 k€ de charges d’intérêts

L’inventaire au 31/03/N fait apparaître :

∙∙un stock de marchandises valorisé à 5 k€ ;


∙∙un risque de perte de 3 k€ sur les créances clients ;
∙∙ une perte de valeur des immobilisations de 2 k€ (amortissement calculé sur 10 ans).
80
La dotation annuelle est donc de = 8.
10
3
La dotation pour un trimestre s’élève donc à 8 ×
= 2 ;
12
∙∙ un risque de litige avec un salarié (conséquence évaluée à 4 k€ avec un caractère
exceptionnel).

Dressons à présent le compte de résultat de la société pour le premier trimestre N.

31
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Compte de résultat avant impôt de la société CRÉATION au 31/03/N (en k€)

Charges Produits
Charges d’exploitation Produits d’exploitation
• Achats de marchandises(a) 70 • Ventes de marchandises(a) 100
• Variation de stock de marchandises(b) – 5
• Charges de personnel 20
• Dotations aux amortissements sur immobilisations(c) 2
• Dotations pour dépréciations sur actifs circulants(d) 3
Charges financières Produits financiers –
• Charges d’intérêts(e) 1
Charges exceptionnelles Produits exceptionnels –
• Dotations aux provisions(f) 4
Bénéfice avant impôt(g) 5
TOTAL 100 TOTAL 100
a.  Les charges et produits ne tiennent pas compte des modalités de règlement.
b.  La présence d’un stock de marchandises pour 5 k€ à la fin de la période signifie que des marchandises achetées n’ont pas été
revendues. Cela n’ayant pas de sens de calculer un résultat sur une opération qui n’est pas finalisée, ces marchandises sont retirées
des charges de la période. Le fait que dans notre exemple, la variation de stock soit égale au stock à la fin de la période (au signe près)
est exceptionnel et vient du fait que la société est nouvelle et n’avait donc pas de stock initial.
La variation de stock est de SI – SF = 0 – 5 = – 5.
c.  La dotation aux amortissements correspond à la perte de valeur définitive d’une immobilisation.
d.  Il existe un risque d’impayé pour 3 k€. Cette dotation aux dépréciations constate une possible perte (pas certaine) qui vient annu-
ler la part du chiffre d’affaires qui pourrait ne pas être encaissée.
e.  Seule la partie intérêts de l’échéance correspond à une charge. Le reste, soit 3 k€, n’est que le remboursement d’une somme qui
avait été prêtée à l’entreprise : il ne s’agit donc pas d’un appauvrissement.
f.  Une provision constate un risque de perte : une dette future dont l’échéance ou le montant ne sont pas certains.
g.  Différence entre les produits et les charges. Le bénéfice avant impôt positif est inscrit côté charges pour équilibrer le compte de
résultat.

Le compte de résultat fait apparaître un bénéfice de 5 k€ sur le premier trimestre N. Grâce
à son activité, la société CRÉATION a donc augmenté son patrimoine d’un montant équiva-

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lent. La construction et la lecture du bilan au 31/03/N va nous apprendre sur quels postes
d’actifs et de dettes cette augmentation a porté.

IV. Le bilan après une période d’activité


La prise en compte des trois mois d’activité va nous permettre de compléter notre présenta-
tion du bilan : à quel niveau s’établit notre patrimoine après trois mois d’activité ?

32
UE
cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

APPLICATION  Nº1  SUITE


Pour terminer, nous établissons le bilan de la société CRÉATION à la date du 31/03/N.

Bilan de la société CRÉATION au 31/03/N (en k€)

Valeur Amort. Valeur


Actif Passif
brute Dépréc. nette
Actif immobilisé Capitaux propres
• Immobilisations incorporelles – – – • Capital social 60
• Immobilisations corporelles 80 2 78 • Réserves –
• Immobilisations financières – – – • Résultat 5
Actif circulant Provisions 4
• Stock de marchandises 5 – 5 Dettes
• Créances 60 3 57 • Emprunt(a) 50
• Disponibilités (banque et caisse) – – – • Fournisseurs 21
• Fiscales et sociales –
TOTAL 145 5 140 TOTAL 140
a. Dans un bilan, la ligne emprunt contient le solde des emprunts au sens habituel (solde des comptes 16) mais aussi les soldes
créditeurs de banque (découvert bancaire). Dans notre cas, le solde des emprunts est égal à 37 k€ [40 – (4 – 1)] et le découvert ban-
caire à 13 k€. Les décaissements de la période sont de 70 × 70 % + 20 + 4 = 73 k€ alors que les encaissements ne sont que de 100 × 40 %
= 40 k€. Même en utilisant la trésorerie disponible en début de période de 20 k€, l’entreprise n’a pas la possibilité de faire face à tous
ces décaissements. C’est pourquoi elle a recours à un découvert bancaire (ponctuel) de 73 – 20 – 40 = 13 k€.

A. le passif du bilan
Une fois son activité commencée, les capitaux propres de l’entreprise sont constitués :
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∙ des fonds apportés par les associés à la création ou lors d’une augmentation de capital
ultérieure ;
∙ et du bénéfice de l’exercice et ceux des exercices antérieurs conservés en réserves (et
qui n’ont donc pas été distribués sous forme de dividendes). Ainsi, moins une entreprise
distribue de dividendes, plus elle augmente ses capitaux propres et donc ses ressources
de financement.
La constitution d’une provision provient de l’application du principe de prudence. Dans
notre exemple, l’entreprise craint de supporter une charge de 4 k€ à la suite d’un litige avec
un salarié. Nous avons dû constater :
∙ une charge exceptionnelle afin de réduire le bénéfice (voir compte de résultat), et donc
de ne pas distribuer un dividende fictif et de ne pas surévaluer les capitaux propres ;
∙ une provision au bilan qui indique que l’entreprise pourrait avoir à payer 4 k€ ; une
provision doit ainsi être interprétée comme une dette dont le montant ou l’échéance
n’est pas encore connu(e) avec certitude.

33
UE
116 Finance d’entreprise cOUrs 1

Définition
En comptabilité, le terme provision est réservé à la constatation d’un
risque (change, litiges, etc.) ou d’une charge (impôt). La provision est enre-
gistrée au bilan (comptes 15) entre les capitaux propres et les dettes.
En plus des provisions pour risques et charges, il existe des provisions
réglementées (comptes 145) inscrites cette fois dans les capitaux propres et
qui ont comme objectif de réduire « artificiellement » (mais en accord avec
le droit fiscal), le bénéfice fiscal et donc l’impôt.

Les dettes fournisseurs comme les dettes fiscales et sociales représentent également une
ressource mais d’une nature différente de celle des emprunts. Le financement obtenu avec
un emprunt débouche sur une somme d’argent versée à l’entreprise alors qu’un crédit four-
nisseur permet l’acquisition d’un bien ou d’un service sans avoir à en payer le prix immédia-
tement : la ressource vient du fait que la dépense est repoussée dans le temps.

B. l’actif du bilan
Les éléments portés à l’actif du bilan sont inscrits pour leur valeur d’origine (principe du
coût historique) :
∙ les immobilisations sont ainsi comptabilisées pour leur valeur d’achat ou de production ;
∙ les stocks pour leur coût de production ou d’achat ;
∙ les créances des clients pour leur valeur facturée (TTC).
Cependant, pour donner une image fidèle du patrimoine de l’entreprise, la comptabilité
prévoit d’évaluer la consommation de ces actifs en amortissant dans le temps les immobi-
lisations et en dépréciant éventuellement les montants des créances ou des stocks (stocks

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périssables, clients douteux, etc.).
attention
Il ne faut pas confondre la dotation aux amortissements, inscrite dans le compte de résul-
tat et qui correspond à une perte de valeur sur une période, avec l’amortissement inscrit
dans le bilan égal à la perte de valeur depuis l’acquisition de l’immobilisation.

Dans un bilan établi au 31/12/N, trois colonnes constituent l’actif :


∙ la valeur brute (valeur d’acquisition de l’actif) ;
∙ le cumul des amortissements et dépréciations ;
∙ par différence entre la valeur brute et le cumul des amortissements et dépréciations, la
valeur nette comptable.

Définition
S’il s’agit d’une perte de valeur possible sur des actifs (immobilisations,
stocks, créances clients), on doit alors constater une dépréciation
(comptes avec un « 9 » en deuxième position) qui vient s’inscrire en déduc-
tion de l’actif concerné (colonne amortissements et dépréciations).

34
UE
cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

APPLICATION  Nº1  SUITE


L’immobilisation a perdu 2 k€ de valeur sur la période. Cet amortissement (perte définitive
de valeur d’une immobilisation) a été enregistré dans le compte de résultat pour constater
que l’entreprise s’est appauvrie de 2 k€ sur la période et dans le bilan, pour un montant
équivalent, pour indiquer que la valeur de l’immobilisation n’est plus que de 78 k€.
Le compte de résultat du deuxième trimestre N ferait apparaître une dotation aux amortis-
sements égale à 2 mais un amortissement inscrit au bilan au 30/06/N égal à 2 + 2 = 4.
L’accroissement du stock de marchandises s’explique par le fait que toutes les marchandises
achetées n’ont pas été consommées au cours du trimestre. L’entreprise dispose d’un stock de
marchandises de 5 k€ au 31/03/N.
Il en est de même pour les créances clients : le crédit accordé aux clients retarde l’encais-
sement du prix de la vente. Au 31/03/N, les clients doivent 60 k€ à l’entreprise (même s’il
existe un risque que certains clients ne règlent pas 3 k€).

C. l’analyse du bilan
L’analyse de l’actif du bilan nous permet de juger de la pertinence de la stratégie d’inves-
tissement de l’entreprise. Celle-ci se caractérise non seulement par des choix en matière
d’acquisition d’immobilisations mais aussi par la fixation d’un niveau de stocks et de crédit
accordé aux clients : tout ceci implique de disposer de suffisamment de ressources et de
rentabiliser tous ces emplois.
Les outils que nous proposerons dans les deux premiers cours nous permettront justement
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de déterminer si la politique d’investissement ou si les délais de paiement des clients et des


fournisseurs sont à revoir.
L’analyse du passif du bilan nous permet de juger de la politique de financement de l’entre-
prise. Est-elle dépendante des établissements de crédit ? Quel est le poids des ressources
internes pour financer les emplois ?

APPLICATION  Nº1  SUITE


Dans le cas de la société CRÉATION, les capitaux propres représentent 46 % du passif alors
que les emprunts seulement 36 %. Le poste créance clients représente plus de 40 % du total
du bilan et cette masse de crédit explique certainement le découvert bancaire (13 k€).

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UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

section 2.
Les particularités comptables
L’une des difficultés de l’analyse financière est la connaissance partielle des écritures
comptables. Or, pour bien comprendre les méthodes de l’analyse financière, il faut absolu-
ment savoir pourquoi tel poste apparaît en comptabilité. Bien connaître les connaissances
développées dans les UE de Comptabilité et de Comptabilité approfondie est primordial.
Pour vous aider à acquérir la logique de l’analyse financière, voici une brève explication des
postes qui peuvent vous poser un problème. À vous de vous y référer lorsque vous vous
demanderez pourquoi tel poste apparaît en comptabilité !

I. Autres achats et charges externes :


redevances de crédit-bail
Le contrat de crédit-bail correspond à un contrat de location d’une durée déterminée passé
entre une entreprise et une banque (ou un établissement spécialisé) et assorti d’une pro-
messe de vente à l’échéance du contrat. L’utilisateur n’est donc pas juridiquement proprié-
taire du bien mis à sa disposition pendant la durée du contrat. Dans le référentiel du plan
comptable général (PCG), les charges de redevances de crédit-bail sont enregistrées en tant
qu’« autres achats et charges externes ». En revanche, en analyse financière, la vision éco-
nomique prédomine et les biens loués par un contrat de crédit-bail devront être assimilés à
une immobilisation financée par emprunt.

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II. Autres achats et charges externes :
personnel extérieur (intérimaire)
En comptabilité, les charges de personnel extérieur sont enregistrées en tant qu’« autres
achats et charges externes ». En revanche, en analyse financière, il faut avoir conscience
qu’une vision économique peut donner lieu à un autre traitement (diminution des charges
de personnel).

III. Avances et acomptes (sur achats ou ventes)


Les avances et acomptes versés avant la livraison correspondent pour le client à une
créance sur son fournisseur, enregistrée au débit du compte 4091. Fournisseur – avances et
acomptes versés sur commande.

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COURS 1  Finance d’entreprise  116

Les avances et acomptes reçus avant la livraison correspondent pour le fournisseur à une
dette vis-à-vis de son client, enregistrée au crédit du compte 4191. Clients – avances et
acomptes reçus sur commande.

IV. Avances et acomptes


(sur acquisitions d’immobilisations)
Les avances et acomptes versés avant la livraison sont enregistrés, non dans un compte
de créance sur le fournisseur d’immobilisation mais directement dans un compte d’immo-
bilisations (compte 237). Ils apparaissent donc dans l’actif immobilisé (et non dans l’actif
circulant).

V. Capital social
En comptabilité, il apparaît au passif du bilan le compte 101. Capital social. Il s’agit de
l’ensemble du capital social qu’il soit souscrit non appelé (compte 1011), souscrit appelé
non versé (compte 1012) ou souscrit appelé versé (compte 1013).
À l’actif apparaît le compte  109. Actionnaires, capital souscrit non appelé et le
compte 456. Actionnaires, capital appelé non versé.

VI. Charges à répartir et transferts de charges


au compte des charges à répartir
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Les charges à répartir (inscrites tout en bas de l’actif) correspondent aux frais d’émission
des emprunts (dépenses qui peuvent être inscrites à l’actif pour ensuite être amorties sur la
durée de l’emprunt).
Ainsi, comme les frais d’émission sont enregistrés en charges au cours de la période, il faut
annuler l’effet de ces charges par l’enregistrement d’un produit (débit du compte  481.  Charges
à répartir et crédit du compte 79. Transfert de charges). Par la suite, ces charges à répartir
sont amorties (pour étaler la charge sur la durée de l’emprunt).
Au bilan, ces charges à répartir n’apparaissent que pour leur valeur nette (valeur initiale
diminuée du cumul des amortissements).

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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

VII. Charges constatées d’avance/


produits constatés d’avance
Les charges constatées d’avance sont des charges comptabilisées au cours d’un exercice
mais qui correspondent à des achats de biens ou services dont la fourniture ou la pres-
tation n’interviendra qu’au cours de l’exercice suivant. Elles doivent être exclues des
charges de l’exercice écoulé pour être transférées en charges de l’exercice suivant (débit du
compte 486. Charges constatées d’avance et crédit du compte de charges concernées pour
le montant en jeu).
Ce compte est assimilé à une créance d’exploitation : on peut considérer qu’à la clôture de
l’exercice, l’entreprise détient dans son patrimoine une créance correspondant aux dépenses
supportées par l’exercice écoulé mais qui ne seront consommées qu’au cours de l’exercice
suivant.
Les produits constatés d’avance suivent le même processus pour un produit. Ils sont donc
assimilés à des dettes d’exploitation.

VIII. Écart de conversion (actif ou passif)


Dans le référentiel PCG, les créances et dettes (ou prêts et emprunts) en monnaie étran-
gère sont converties et comptabilisées en monnaie nationale sur la base du dernier cours
de change lors des opérations d’inventaire. Les montants de créances et dettes sont donc
modifiés par rapport à leur enregistrement le jour de la vente ou de l’achat. Les différences
de conversion sont alors enregistrées dans des comptes transitoires (écarts de conversion)
en attente de régularisations ultérieures :
∙∙ à l’actif du bilan pour les différences correspondant à une perte latente (avec souvent une

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constitution d’une provision pour pertes de change) : il s’agit des écarts de conversion
actif ;
∙∙ au passif du bilan pour les différences correspondant à un gain latent : il s’agit des écarts
de conversion passif.
En analyse financière, comme ses plus ou moins-values ne sont que latentes, il faudra les
annuler.

IX. EENE (effets escomptés non échus)


Ce sont des créances (devenues effets de commerce) dont l’échéance n’est pas encore
survenue mais qui sont « sorties du bilan » à la suite d’une opération de cession de cette
créance à un organisme spécialisé. Cette remise à escompte permet à l’entreprise d’anticiper
l’encaissement de cette créance. En cas de défaillance du client, l’organisme spécialisé peut
se retourner contre l’entreprise : il est donc préférable pour un analyste financier d’attendre
l’échéance de la créance avant de la retirer des créances.

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COURS 1  Finance d’entreprise  116

X. Emprunts bancaires : concours bancaires


courants et ICNE (intérêts courus non échus)
Dans le bilan, au passif, apparaît une ligne « Emprunts auprès des établissements de crédit ».
Les montants des emprunts souscrits pour financer les investissements ainsi que les mon-
tants des emprunts souscrits pour financer l’activité (concours bancaires courants, décou-
verts bancaires, soldes créditeurs de banque) sont ainsi confondus. Pourtant en analyse
financière, il faut distinguer ces valeurs, car les raisons de souscription sont différentes.
En outre, les ICNE qui correspondent à la part des charges d’intérêts dues sur la période mais
non encore décaissées, sont comptabilisés dans la ligne « Emprunts auprès des établisse-
ments de crédit ». À la date de clôture, ces ICNE sont donc une dette vis-à-vis de l’organisme
bancaire (intérêts dus mais non décaissés). Or, ils ne participent pas au financement des
investissements : il faudra donc les retraiter en analyse financière.

XI. Plus ou moins-values de cession


Lors d’une cession, l’entreprise comptabilise deux opérations :
∙∙ la sortie de l’immobilisation cédée du patrimoine : il faut solder les comptes de la valeur
brute du bien (comptes 2) et les comptes des amortissements cumulés (comptes 28). Par
différence, apparaît le compte 675. Valeur comptable des éléments d’actifs cédés (pour la
part du bien cédée non encore amortie) ;
∙∙ la vente de l’immobilisation cédée avec l’enregistrement d’un produit de cession
(compte 775. Produit de cession des éléments d’actifs).
La plus ou moins-values de cession est calculée par différence entre les comptes 775 et 675.
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XII. Prime de remboursement


des emprunts obligataires
Une grande entreprise, pour financer des immobilisations, peut émettre un emprunt obli-
gataire. Chaque obligation est émise à un prix d’émission et est remboursée à un prix de
remboursement : la trésorerie de l’entreprise augmente du prix d’émission lors de la sous-
cription de l’emprunt. En revanche, la dette (inscrite en emprunts obligataires) correspond
au prix de remboursement. La différence (entre prix de remboursement et prix d’émis-
sion, appelée prime de remboursement) est un appauvrissement pour l’entreprise (prête à
encaisser moins et à rembourser plus dans le futur) : cette charge n’est pas constatée lors de
la souscription de l’emprunt mais est étalée dans le temps. La prime de remboursement est
donc inscrite à l’actif (en bas) et est amortie sur la durée de l’emprunt.

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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

XIII. Subvention d’investissement


et quote-part de subvention virée au résultat
La subvention d’investissement permet de faciliter l’acquisition d’une immobilisation. C’est
un enrichissement pour l’entreprise. En revanche, pour ne pas pénaliser le résultat fiscal,
l’entreprise peut étaler cet enrichissement dans le temps. La subvention d’investissement
est alors inscrite dans les capitaux propres (compte 131. Subvention d’investissement) et
à la fin de chaque exercice, une partie de cette subvention d’investissement est inscrite au
résultat (en produits exceptionnels par le compte 777. Quote-part de subventions d’inves-
tissement virée au résultat).

XIV. Variation de stocks et production stockée

∙∙Les achats stockés (marchandises ou matières premières) ne correspondent pas à un


appauvrissement car ils ne sont pas consommés. Pourtant, lors de l’achat (en inventaire
intermittent), ils sont inscrits en charges. Il convient donc de ne faire apparaître en
charges que les achats consommés : Consommation = Achats + (Stock initial – Stock
final)
Deux lignes apparaissent alors au compte de résultat : la ligne « Achats » et la ligne
« Variations des stocks ».

∙∙Les produits fabriqués (produits finis, produits intermédiaires, en-cours) ont engagé des
charges, qu’ils soient vendus ou non. Il faut donc faire apparaître la production dans les
produits du compte de résultat : Production = Production vendue + (Stock final – Stock
initial)
Deux lignes apparaissent alors au compte de résultat : la ligne « Production vendue »

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(valorisée au prix de vente) et la ligne « Production stockée » (SF – SI) (valorisée au coût
de production).
Cette liste n’est pas exhaustive. En effet, les difficultés comptables dépendent des connais-
sances de chacun.

➠➠ La vision plus économique de l’analyse financière est présentée dans le détail dans les chapitres 3
et 4 de ce cours.

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UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

section 3.
Les états financiers et le plan de comptes
Afin de faciliter la lecture des états financiers, les tableaux suivants présentent le lien entre
les postes du compte de résultat et du bilan et les comptes (PCG). Ces tableaux ne sont pas
exhaustifs et ne présentent que l’essentiel.

Compte de résultat de l’exercice N


CHARGES PRODUITS
CHARGES D’EXPLOITATION PRODUITS D’EXPLOITATION
Achats de marchandises 607 + 6097 Ventes de marchandises 707 + 708 + 7097
Variation de stock de marchandises 6037 Production vendue 70 sauf ci-avant
Achats de matières premières 601 + 602 + 6091 + 6092 Sous-total A : chiffre d’affaires
Variation stock de matières premières 6031 + 6032
Autres achats et charges externes : Production stockée 713
• Personnel extérieur 621 Production immobilisée 72
• Loyers crédit-bail 612 Subventions d’exploitation 74
• Autres 604 + 605 + 606 + 609 RADP 781
+ 61 + 62 (sauf 612 + 621)
Impôts et taxes 63 Transferts de charges 791
Salaires et traitements 641 + 644 Autres produits 75
Charges sociales 645 + 646 + 647 Sous-total B
DADP :
• immob : dot. amortissements 6811 + 6812
• immob : dot. dépréciations 6816
• actif circulant : dot. dépréciations 6817
• risques et charges 6815
Autres charges 65
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TOTAL I TOTAL I (A + B)


CHARGES FINANCIÈRES PRODUITS FINANCIERS
DADP 686 De participation 761
Intérêts et charges assimilées 661 + 664 + 665 + 668 D’autres valeurs mobilières 762
Différences négatives de change 666 Autres intérêts 763 + 764 + 765 + 768
Charges nettes sur cession de VMP 667 RADP 786
Différences positives de change 766
Produits nets sur cession de VMP 767
TOTAL II TOTAL II
CHARGES EXCEPTIONNELLES PRODUITS EXCEPTIONNELS
Sur opérations de gestion 671 Sur opérations de gestion 771
Sur opérations en capital : Sur opérations en capital :
• Valeur comptable des actifs cédés 675 • Produit cessions des actifs 775
• Autres 678 • Subv. d’investis. virée au résultat 777
DADP 687 RADP 787
TOTAL III TOTAL III
Participation salariés aux résultats IV 691
Impôts sur les bénéfices V 695
Solde créditeur = Bénéfice VI
TOTAL GÉNÉRAL I à VI TOTAL GÉNÉRAL I à III

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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Bilan au 31/12/N

Actif Valeur brute Amort. et dépréc.


Capital souscrit non appelé TOTAL 0 109
Immobilisations incorporelles :
• Frais d’établissement 201 2801
• Frais de recherche et développement 203 2803
• Fonds commercial 206 + 207 2807 + 2906 + 2907
Immobilisations corporelles :
• Terrains 211 2 911
• Constructions 213 2 813
• Autres 218 2 818
• En-cours 231 2 931
• Avances et acomptes 238
Immobilisations financières :
• Participations 261 2961 + 2966
• Autres titres immobilisés 271 + 272 + 273 + 2768 + 277 2971 + 2972 + 2973
• Prêts 274 + 27684 2974
• Autres 275 + 27685 2975
Actif immobilisé TOTAL I
Stock et en-cours :
• Matières premières 31 + 32 391 + 392
• En-cours de production 33 + 34 393 + 394
• Produits finis 35 395
• Marchandises 37 397
Avances et acomptes versés 4091
Créances d’exploitation :
• Clients et comptes rattachés 411 + 413 + 416 + 418 491
• Autres créances d’exploitation 409 + 425 + 4456 + 4458

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Créances diverses 441 à 444 + 456 (sauf 4562) + 46
Capital souscrit appelé non versé 4562
Valeurs mobilières de placement 50 590
Disponibilités 512 + 53
Charges constatées d’avance 486
Actif circulant TOTAL II
Charges à répartir sur plusieurs exercices III 481
Primes remboursement des obligations IV 169
Écarts de conversion actif V 476
TOTAL GÉNÉRAL 0 à V

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COURS 1  Finance d’entreprise  116

Note de lecture : la colonne « Valeur nette comptable » n’apparaît pas : elle est égale à la
différence entre la valeur brute et le cumul des amortissements et dépréciations.

Passif
Capital 101
Primes d’émission 104
Réserves :
• Réserve légale 1061
• Réserves statutaires 1063
• Autres 1068
Report à nouveau 11
Résultat de l’exercice 12
Subventions d’investissement 13
Provisions réglementées 14
Capitaux propres TOTAL I
Provisions pour risques et charges TOTAL II 15
Autres emprunts obligataires 163 + 16883
Emprunts auprès des établissements de crédit 164 + 16884 + 512 (créditeur) + 5181 + 519
Avances et acomptes reçus 4191
Dettes d’exploitation :
• Dettes fournisseurs et comptes rattachés 401 + 403 + 4081
• Dettes fiscales et sociales 421 + 422 + 424 + 4282 + 4455 + 4482 + 4486
Dettes diverses :
• Dettes sur immobilisations 404 + 405
• Dettes fiscales (impôts sur les bénéfices) 444 (créditeur)
• Autres dettes 457 + 467 (créditeur)
Produits constatés d’avance 487
Dettes TOTAL III
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Écarts de conversion passif IV 477


TOTAL GÉNÉRAL I à IV

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116 Finance d’entreprise cOUrs 1

p i t re
ha
c

2. La démarche de diagnostic

Compétences attendues
Expliciter le caractère multidimensionnel du diagnostic d’entreprise,
interpréter les documents de synthèse, identifier les destinataires du
diagnostic financier d’entreprise, identifier les limites de l’information
comptable, discuter de l’intérêt et des limites de l’information sectorielle.

L’analyse financière vise à produire un diagnostic financier à destination de différents utili-


sateurs : « quelle est la santé de l’entreprise ? » est la question à laquelle il faut répondre. Un
jugement peut ainsi être porté sur les forces et les faiblesses de l’entreprise.

section 1.
La définition et les objectifs
du diagnostic financier

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Établir un diagnostic consiste à porter un jugement et à caractériser une situation ou un état
en analysant différents indicateurs. Le diagnostic d’entreprise peut prendre de multiples
formes et objectifs. Le diagnostic peut ainsi être focalisé sur les aspects technologiques, la
situation juridique, le positionnement commercial, les systèmes d’information, etc.
Le diagnostic financier est alors une des composantes principales du diagnostic stratégique
général. Il permet de mettre en lumière nombre des choix de gestion opérés dans l’entre-
prise et a pour objectif la prise de décision (octroi d’un prêt, augmentation de capital, acqui-
sition d’une immobilisation, partenariat industriel ou commercial, etc.).
Le diagnostic doit porter sur les axes suivants : la profitabilité, la rentabilité, la solvabilité et
la liquidité.
La profitabilité est la capacité d’une entreprise à générer du bénéfice : le résultat net de
l’entreprise est-il positif ? Quelle est son évolution ? Comment se situe-t-il par rapport
aux attentes des actionnaires ? Par rapport au résultat net des entreprises concurrentes ?
L’analyse de la profitabilité permet d’apporter des réponses à ses questions.

44
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COURS 1  Finance d’entreprise  116

APPLICATION  Nº2
On souhaite connaître la profitabilité de trois sociétés A, B et C pour lesquelles on dispose
du compte de résultat :

Compte de résultat en liste

A B C
Chiffres d’affaires 1 000 2 000 4 000
Charges 1 100 1 900 3 850
Résultat net comptable – 100 + 100 + 150

La société A n’est pas profitable (résultat net négatif), le constat est définitif ! En revanche,
pour B et C, le constat est plus nuancé : s’il est vrai qu’en valeurs absolues, C’est plus profi-
table que B (résultat C > résultat B), en valeurs relatives, B est plus performant puisque pour
faire 50 % de bénéfice en plus (150 contre 100), C a besoin d’un volume d’activité deux fois
plus important (4 000 contre 2 000 de chiffre d’affaires).

L’objectif de rentabilité est plus exigeant car, pour être atteint, il faut non seulement être
profitable mais il faut également que le bénéfice soit suffisant par rapport aux moyens mis
en œuvre. C’est donc le rapport d’un flux issu du compte de résultat (résultat d’exploitation,
résultat net) et d’un stock issu du bilan. On distingue classiquement la rentabilité écono-
mique de la rentabilité financière.
La solvabilité est la capacité de l’entreprise à faire face à ses dettes : l’entreprise aura-t-elle
des difficultés à rembourser ses dettes ? Les risques financiers sont-ils élevés ?
La liquidité est comparable à la solvabilité, mais pour les seules dettes à court terme6 : les
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dettes des fournisseurs seront-elles réglées sans retard ?

APPLICATION  Nº3
On s’intéresse cette fois à la rentabilité et à la solvabilité de deux sociétés, D et E, réalisant
le même bénéfice (1 000 €) et pour lesquelles on dispose du bilan :

Bilans avant répartition

Actifs D E Passifs D E
Actif 10 000 15 000 Capitaux propres 2 000 13 000
dont résultat 1 000 1 000
Dettes 8 000 2 000
Total 10 000 15 000 Total 10 000 15 000

6. La liquidité est un axe qui est développé dans le cours 4.

45
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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

La société D peut être considérée comme la plus rentable des deux, puisque pour obtenir
un bénéfice équivalent, la société E a besoin de beaucoup plus de moyens (15 000 d’actifs
contre 10 000 pour D).
En revanche, la structure financière de la société E est composée de quatre fois moins de
dettes et l’on peut supposer qu’elle est plus solvable que la société D.

attention
Il faut avoir conscience qu’une entreprise peut être profitable sans être ren-
table (ex. : si les moyens mis en œuvre pour obtenir ce résultat sont trop élevés) et qu’une
entreprise peut être profitable sans être solvable (ex. : si les clients ne règlent pas et qu’elle
connaît des difficultés de trésorerie).

L’objectif de l’analyse financière est alors de combiner les outils permettant d’évaluer ces
dimensions caractéristiques de la performance de l’entreprise pour faciliter la prise de déci-
sion (pour les investisseurs, partenaires financiers, clients, fournisseurs, etc.).
La démarche de diagnostic comporte de multiples facettes. Au-delà de l’analyse des états
financiers, il peut être utile :
∙∙ de positionner l’entreprise par rapport aux entreprises concurrentes pour comprendre
dans quel contexte les choix stratégiques sont opérés ;
∙∙ d’analyser la politique commerciale de l’entreprise et le travail de son équipe commerciale
pour mieux appréhender son chiffre d’affaires et son évolution (en termes de quantités
vendues mais également de prix de vente) ;
∙∙ de prendre connaissance de la politique des ressources humaines de l’entreprise : les
compétences du personnel, le taux de turnover, le niveau de diplômes ou encore l’âge des
salariés sont des indices utiles sur le bien-être en entreprise et sur la capacité des salariés

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à participer activement aux résultats de l’entreprise.
Ces différents points ne sont pas explicitement développés en finance d’entreprise. Ils
relèvent davantage du diagnostic global, c’est-à-dire d’une analyse en termes de forces et
faiblesses ou de menaces et opportunités telle que peut le présenter l’UE de Management
(UE 117 de l’Intec ou UE 7 de l’État).

méthodologie
Si des informations managériales, stratégiques ou commerciales apparaissent dans les
énoncés des exercices, il est important de les intégrer pour compléter et améliorer l’analyse
des états financiers.

46
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COURS 1  Finance d’entreprise  116

section 2.
Les destinataires du diagnostic financier :
les parties prenantes
Les parties prenantes (ou stakeholders) peuvent être définies comme les individus ou
groupes qui dépendent de l’organisation pour atteindre leurs propres buts et dont l’orga-
nisation dépend également. Les parties prenantes rassemblent des acteurs très différents,
qu’il est possible de classer selon leur proximité avec l’entreprise :

Parties prenantes internes Parties prenantes externes


• Actionnaires • Partenaires financiers (banques notamment)
• Dirigeants • Clients
• Salariés • Fournisseurs
• Syndicats • Pouvoirs publics (services fiscaux, administrations locales)

Ces parties prenantes ont de bonnes raisons de produire un diagnostic financier de


l’entreprise. Elles souhaitent s’assurer de la pérennité de leurs relations professionnelles
avec l’entreprise. Une défaillance signifierait l’arrêt de cette relation et la remise en cause de
leurs propres intérêts.
Les attentes des parties prenantes peuvent être différentes :
∙∙ les actionnaires désirent estimer la rentabilité des fonds qu’ils ont pu investir dans
l’entreprise ;
∙∙ les dirigeants souhaitent contrôler les résultats et la trésorerie ;
∙∙ les banques et les fournisseurs sont préoccupés par le remboursement de leur créance et
analysent ainsi plus particulièrement la solvabilité ;
∙∙ les clients désirent s’assurer de la pérennité de l’entreprise auprès de laquelle ils vont
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verser un acompte ou bien commander un produit qui nécessite un service après-vente ;


∙∙ les salariés, par le biais du CSE [comité social et économique, anciennement CE (comité
d’entreprise)], obligatoire à partir de 11 salariés, peuvent demander la nomination d’un
expert-comptable afin d’être aidés dans l’analyse des comptes. Ils souhaitent la pérennité
de l’entreprise afin de garantir leurs emplois.

47
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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

section 3.
Les informations disponibles
pour l’analyste financier
I. Les informations utiles pour l’analyse financière
Les états financiers obtenus grâce à la comptabilité générale constituent la source d’infor-
mation essentielle pour l’analyste financier. Il dispose ainsi :
∙∙ du compte de résultat et du bilan ;
∙∙ de l’annexe et du rapport de gestion.
Le compte de résultat et le bilan ont déjà été développés et il ne nous reste plus qu’à présen-
ter le contenu de l’annexe et du rapport de gestion.
L’annexe est un état comptable qui fait partie des états financiers et dont l’objet est de
compléter et de commenter l’information donnée par le bilan et le compte de résultat.
L’importance significative est le principe fondamental qui sous-tend le choix des informa-
tions à fournir dans l’annexe : il s’agit de toute information susceptible d’influencer l’opinion
du lecteur concernant la performance et la structure financière de l’entreprise.
Voici une liste d’informations apparaissant dans l’annexe :
∙∙ tableau des échéances des dettes et des créances ;
∙∙ tableau des immobilisations ;
∙∙ tableaux des amortissements, des dépréciations et des provisions ;
∙∙ engagements en matière de crédit-bail et d’effets escomptés non échus ;
∙∙ détail des charges et produits exceptionnels.

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Les informations de l’annexe permettent de mieux comprendre les postes enregistrés en
comptabilité et de réaliser les ajustements éventuellement nécessaires pour le diagnostic
financier.
Le rapport de gestion est un document de synthèse donnant l’ensemble des informations
significatives portant sur différents aspects de la gestion d’une société : économique, juri-
dique, social et environnemental. Si l’annexe complète le compte de résultat et le bilan
avec une approche souvent technique, le rapport de gestion doit, en revanche, pouvoir être
consulté par un non-spécialiste.

II. Les modalités d’obtention de ces informations


Si le diagnostic est réalisé par les actionnaires ou les dirigeants, la disponibilité des comptes
annuels ne pose évidemment aucun problème.
Dans le cas d’un analyste externe, il peut, le plus souvent, les obtenir auprès du greffe du
tribunal de commerce (www.infogreffe.fr), puisque le dépôt des comptes annuels est obliga-
toire (à partir de certains seuils néanmoins).
Les sociétés cotées publient leur résultat chaque semestre d’une façon encore plus accessible.

48
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COURS 1  Finance d’entreprise  116

section 4.
Les limites et le retraitement
de l’information comptable
L’information comptable est établie selon les principes comptables du PCG. Par exemple, les
montants sont inscrits au bilan à leur valeur nette comptable en respectant le principe du
coût historique ou encore les plus-values latentes ne sont pas comptabilisées en vertu du
principe de prudence. Par ailleurs, il est indispensable que l’entreprise soit propriétaire du
bien pour qu’il soit enregistré à l’actif du bilan.
Néanmoins, dans le but de réaliser le diagnostic financier, l’information comptable peut ne
pas être pertinente : les états financiers ne pourront pas toujours être utilisés directement.
L’objectif, que nous développerons par la suite, est d’adopter une vision plus économique
et moins juridique. Des travaux préalables peuvent être réalisés de manière extracomptable
(c’est-à-dire sans modifier les enregistrements initiaux, uniquement à des fins d’analyse) :
∙∙ des reclassements : certaines opérations sont enregistrées en comptabilité dans certains
comptes d’exploitation, financiers ou exceptionnels. Le reclassement consiste à intégrer
cette opération dans un autre compte pour l’analyse financière ;
∙∙ des retraitements : certaines opérations ne sont pas traduites en comptabilité. Le
retraitement consiste à considérer leurs effets dans les états financiers (toujours de
manière extracomptable).

section 5.
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La comparaison spatiale et temporelle


Pour juger de la performance d’une entreprise, un analyste pourra faire des comparaisons
sur la base de la performance passée. La connaissance des données de l’exercice précédent
est indispensable mais si plusieurs années sont disponibles, l’analyse n’en sera que renforcée.
La démarche de diagnostic doit s’appuyer sur l’analyse de ratios : ils permettent de comparer
la santé de l’entreprise d’une année sur l’autre mais également entre entreprises d’un même
secteur. Un ratio est une information relative, exprimée sous la forme d’un pourcentage,
mettant en relation des postes du bilan et du compte de résultat. Cette analyse est appro-
fondie dans le chapitre 6 de cette partie.
L’analyse financière est par ailleurs contingente : la démarche mise en œuvre sera souvent
différente d’une entreprise à l’autre. Cela signifie que l’analyste doit prendre en compte les
facteurs de contingence de nature à modifier la pertinence de l’analyse ou de certains outils.
Le principal facteur de contingence est certainement l’activité de l’entreprise.

49
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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Exemples
Facteurs de contingence liés à la nature de l’activité
Une entreprise industrielle et une entreprise de services n’auront probable-
ment pas un profil financier comparable. L’entreprise industrielle disposera
sûrement d’un actif immobilisé important et de stocks conséquents, alors que
l’entreprise de services aura des charges de personnel plus importantes et des
stocks réduits.
De même, une boulangerie ou un pressing en début d’activité auront
probablement des frais financiers relativement importants (remboursement
des emprunts liés aux équipements) alors qu’une agence immobilière aura peu
de frais financiers (peu d’immobilisations à financer).

Dès lors, il est utile de comparer la situation d’une entreprise à celle d’une autre entreprise
si les deux structures sont issues d’un même secteur d’activité. Il s’agit de fournir des infor-
mations sectorielles7.
La Banque de France propose des fascicules d’indicateurs sectoriels (de trois ou quatre pages)
présentant, par type d’activité, une trentaine d’indicateurs (nombre de salariés, niveau de
chiffre d’affaires, taux d’évolution, valeur ajoutée, poids des stocks…). L’Insee propose aussi
des études précises secteur d’activité par secteur d’activité.
Les centres de gestion agréés utilisent aussi les ratios sectoriels (par la mise en place d’un
benchmarking) pour aider à l’analyse des états financiers. Chaque dirigeant peut alors posi-
tionner son entreprise par rapport à ces concurrents.
Cependant, cette comparaison spatiale doit tenir compte de divergences géographiques et
du nombre d’acteurs sur le marché. En outre, des aspects plus qualitatifs, tels que le cha-
risme d’un dirigeant ou la qualité des services rendus, peuvent être des explications à des
écarts dans les ratios de performance.

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7. La norme IFRS 8 nommée « secteurs opérationnels » de l’IASB traite de l’information sectorielle : « une
entité doit fournir des informations qui permettent aux utilisateurs de ses états financiers d’évaluer la
nature et les effets financiers des activités auxquelles elle se livre et des environnements économiques
dans lesquels elle opère. » Dans le référentiel PCG, ces informations ne doivent pas être diffusées par les
entreprises.

50
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cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

p i t re
ha
c

3. L’analyse de l’activité

Compétences attendues
Analyser le compte de résultat, déterminer les différents soldes
intermédiaires de gestion, justifier les retraitements du tableau des soldes
intermédiaires de gestion, commenter et interpréter les différents soldes
intermédiaires de gestion, déterminer la capacité d’autofinancement
selon les méthodes additives et soustractives, commenter et interpréter la
capacité d’autofinancement.

L’analyse de l’activité permet d’apprécier la croissance de l’entreprise, de mesurer sa capacité


à dégager des profits et de comprendre quels sont les facteurs explicatifs de sa performance.
L’activité de l’entreprise dont les conséquences sont synthétisées dans le compte de résultat
doit être analysée sous deux angles :
∙ le résultat est-il satisfaisant, autrement dit, l’entreprise est-elle profitable ? Pour
répondre à cette question, nous devrons calculer des soldes intermédiaires de gestion
(dans une version plan comptable général ou dans une version retraitée) ;
∙ l’activité permet-elle à l’entreprise de s’autofinancer ou de distribuer des dividendes ?
Pour le savoir, nous déterminerons la capacité d’autofinancement (CAF) (capacité
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d’autofinancement).

section 1.
Les SIG (soldes intermédiaires de gestion)
I. L’apport des SIG dans une analyse financière
Le compte de résultat distingue les produits et les charges par catégorie (exploitation, finan-
cier, exceptionnel) et calcule le résultat net comptable mais il ne fait pas apparaître toutes
les composantes de ce résultat, c’est-à-dire comment ce résultat a été obtenu. Il ne présente
donc pas une analyse précise de la profitabilité.
Les SIG, calculés à partir du compte de résultat, comblent cette lacune et présentent d’autres
indicateurs qui permettent de mieux comprendre l’origine du bénéfice ou de la perte.

51
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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Ces SIG peuvent être calculés selon deux méthodes : la méthode du PCG ou la méthode avec
des retraitements. Quelle que soit la version des SIG utilisée, ceux-ci doivent être commen-
tés à l’aide de ratios.
Le schéma suivant synthétise la place de ces SIG dans l’analyse financière :
  
      

  

 
    

  
  

à retenir
Les SIG décomposent les postes du compte de résultat pour analyser la performance de
l’entreprise.

II. Les SIG du PCG


Les SIG du PCG reclassent les comptes de charges et de produits en neuf indicateurs :
∙∙ marge commerciale ;
∙∙ production de l’exercice ;
∙∙ valeur ajoutée ;
∙∙ excédent brut d’exploitation ;
∙∙ résultat d’exploitation ;
∙∙ résultat courant avant impôt ;
∙∙
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résultat exceptionnel ;
∙∙ résultat net comptable ;
∙∙ résultat net des cessions.

attention
À l’examen, la totalité ou une partie seulement de ces soldes peut vous être demandée sans
qu’aucune aide (tableau à compléter) ne vous soit fournie.

52
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cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

A. principes généraux des SIG


Le schéma ci-après résume la démarche à mettre en œuvre pour calculer l’ensemble des SIG
du PCG (sauf le résultat net des cessions).

     



   

 
  

  

 
  

 
 

 

  


   


 

    



  

   

 

  
  
  ­    
 

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La plupart de ces SIG (sauf marge commerciale et production) sont calculés en cascade,
c’est-à-dire que leurs calculs s’appuient sur le SIG précédent en y ajoutant certains produits
et en soustrayant certaines charges.

B. calcul et signification des SIG


Les SIG ont deux objectifs :
∙ décomposer le résultat en fonction de son origine (exploitation, financier, exceptionnel) ;
∙ analyser en détail la composante la plus importante, le résultat d’exploitation.

53
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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

∙ 1. La décomposition du résultat net comptable


Les SIG du PCG décomposent le résultat net comptable en trois niveaux : exploitation, finan-
cier et exceptionnel. Nous avons ainsi :
∙∙ résultat d’exploitation = (produits – charges) d’exploitation
= Σ soldes comptes (70 à 75 + 781) – Σ soldes comptes (60 à 65 + 681) ;

∙∙résultat financier = (produits – charges) à caractère financier


8

= Σ soldes comptes (76 + 786) – Σ soldes comptes (66 + 686) ;

∙∙résultat exceptionnel = (produits – charges) à caractère exceptionnel


= Σ soldes comptes (77 + 787) – Σ soldes comptes (67 + 687).
L’application ci-après illustre cette décomposition.

APPLICATION  Nº4
Le tableau ci-après présente les comptes de résultat d’une entreprise, la société SIMPLIFIÉE,
pour les deux derniers exercices.
Les charges et produits exceptionnels sont uniquement liés à des cessions d’immobilisations.
Il n’y a aucune dotation ou reprise à caractère financier ou exceptionnel.

Compte de résultat de la société SIMPLIFIÉE

N N–1
Ventes de marchandises 1 000 900
Achats de marchandises 510 430
Variation de stock de marchandises – 30 20
Charges externes 55 50

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Charges de personnel 60 65
DADP d’exploitation 45 40
Produits financiers 10 15
Charges financières 40 30
Produits exceptionnels (PCEA) 5 –
Charges exceptionnelles (VCEAC) 65 –
Impôts sur les bénéfices 90 95
Résultat net comptable 180 185

Bien que n’ayant pas encore présenté le calcul détaillé des SIG, on peut dès lors, facile-
ment déterminer le résultat d’exploitation, le résultat courant avant impôt et le résultat
exceptionnel.

8. On constate, dans le schéma ci-avant que, bizarrement, le PCG ne fait pas apparaître explicitement le
résultat financier ; celui-ci est incorporé au sein du résultat courant avant impôt (RCAI), avec : RCAI
= Résultat d’exploitation + Résultat financier.

54
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COURS 1  Finance d’entreprise  116

La présentation du compte de résultat en liste permet rapidement de calculer cinq des neuf
SIG du PCG :

Variation
N N–1
en %
Ventes de marchandises 1 000 900
Total des produits d’exploitation 1 000 900
Achats de marchandises 510 430
Variation de stock de marchandises – 30 20
Charges externes 55 50
Charges de personnel 60 65
DADP d’exploitation 45 40
Total des charges d’exploitation 640 605
Résultat d’exploitation(a) 360 295 + 22 %
Produits financiers 10 15
Charges financières 40 30
Résultat financier – 30 – 15
Résultat courant avant impôt(b) 330 280 + 17,9 %
Produits exceptionnels 5 –
Charges exceptionnelles 65 –
Résultat exceptionnel(c) – 60 – –
Impôts sur les bénéfices 90 95
Résultat net comptable(d) 180 185 – 2,7 %
Résultat net sur cessions(e) – 60 – –

a.  Total des produits d’exploitation – Total des charges d’exploitation.


b.  Résultat d’exploitation + Produits financiers – Charges financières.
c.  Produits exceptionnels – Charges exceptionnelles.
d.  RCAI + Résultat exceptionnel – Participation des salariés aux résultats – Impôts sur les bénéfices. Ce solde sert essentiellement à
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vérifier la cohérence des calculs. On doit évidemment retrouver le même résultat que dans le compte de résultat. Il n’apporte donc
pas une information nouvelle par rapport au compte de résultat.
e.  PCEA – VCEAC. Ici, d’après le texte, la totalité des éléments exceptionnels concerne des cessions d’actifs ; dans ce cas précis, il est
donc logique de retrouver un résultat net de cessions égal au résultat exceptionnel. Quoi qu’il en soit, en général, le résultat net des
cessions est donc une composante du résultat exceptionnel.

Cette première décomposition du résultat permet de présenter un début de diagnostic.


Certes, le bénéfice est en légère baisse mais essentiellement à cause de sa composante
exceptionnelle. Le résultat d’exploitation, ainsi que le résultat courant qui tient compte des
charges financières, sont en nette progression.

Plus généralement, le résultat exceptionnel n’étant pas une composante récurrente, si sa


part est significative dans le résultat, notre jugement sur la profitabilité sera plutôt fondé
sur le résultat d’exploitation ou le résultat courant.

55
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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

∙ 2. La décomposition du résultat d’exploitation


Le résultat d’exploitation étant la composante essentielle, le tableau des SIG en fait une
analyse détaillée.

a. La marge commerciale
La marge commerciale représente la marge brute dégagée par l’activité commerciale des
entreprises.

Marge commerciale = Vente de marchandises – Coût d’achat des marchandises vendues

L’activité commerciale consiste en l’achat et la revente de marchandises. Les marchandises


sont des biens achetés pour être revendus en l’état, sans aucune transformation. La marge
commerciale est évidemment essentielle dans les entreprises qui n’ont que cette seule
activité.
Il faut veiller à bien calculer le coût d’achat des marchandises vendues et non pas le coût
d’achat des marchandises achetées.

Coût d’achat des marchandises vendues


= Coût d’achat des marchandises ± Variation des stocks de marchandises

focus
∙∙ Si le stock de marchandises augmente, la variation de stock (SI – SF) est négative. Cela
signifie que l’entreprise n’a pas vendu toutes les marchandises achetées : coût d’achat
des marchandises vendues < coût d’achat des marchandises achetées.
∙∙ Si le stock de marchandises diminue, la variation de stock (SI – SF) est positive. Cela
signifie que l’entreprise a vendu plus que les marchandises achetées : coût d’achat des
marchandises vendues > coût d’achat des marchandises achetées.

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b. La production de l’exercice
La production de l’exercice est égale à :

Production = Production vendue de biens et services (chiffre d’affaires concernant l’activité


industrielle et de prestations de services) + Production stockée + Production immobilisée

Alors que la production vendue est évaluée au prix de vente, incluant ainsi la marge bénéfi-
ciaire, les productions stockées et immobilisées le sont au coût de production. Il s’agit donc
d’un indicateur non homogène dont l’utilité pour le diagnostic est limitée.
Il est toutefois possible de vérifier que la majeure partie de la production soit vendue et non
stockée : il est important que l’entreprise puisse écouler sa production.

Remarque
À la différence du compte de résultat, les SIG ne font pas apparaître explicitement le chiffre
d’affaires. Son calcul nécessite donc d’ajouter les ventes de marchandises et la production
vendue de biens et services ; le plus simple, pour connaître le chiffre d’affaires, est donc de
consulter le compte de résultat.

56
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COURS 1  Finance d’entreprise  116

c. La VA (valeur ajoutée)
La VA est égale à l’enrichissement brut généré par l’exploitation d’une entreprise9. Elle repré-
sente la relation de l’entreprise avec ses fournisseurs (hors fournisseurs de marchandises).
Elle se calcule ainsi :

VA = Marge commerciale + Production de l’exercice – Consommation en provenance des tiers


(soit matières premières et autres achats et charges externes)

La richesse brute ainsi créée permet ensuite de rémunérer les différents facteurs de produc-
tion, dont les principaux sont :
∙∙ l’État (impôt et taxes et impôts sur les bénéfices, comptes 63 et 695) à travers les services
publics dont bénéficie l’entreprise ;
∙∙ le personnel (salaires et charges sociales, comptes 64 et participation des salariés au
résultat, compte 691) ;
∙∙ les prêteurs (intérêts des emprunts, comptes 66).
Ensuite, le solde est disponible pour l’entreprise afin :
∙∙de renouveler ses immobilisations (dotations aux amortissements) ;
∙∙de rémunérer ses actionnaires (dividendes) ;
∙∙d’augmenter ses capitaux propres (réserves).
Un diagnostic sur le niveau du résultat net comptable peut donc être basé sur la valeur ajou-
tée et sur la répartition de cette richesse entre les différents facteurs de production.

d. L’EBE (excédent brut d’exploitation)


L’EBE représente la richesse dégagée par l’exploitation mais avant prise en compte des
dotations et reprises d’exploitation.
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C’est l’indicateur privilégié des analystes financiers, car il est neutre à la fois de la politique
d’investissement et de la politique de financement.
Il se calcule ainsi :

EBE = Valeur ajoutée + Subvention d’exploitation – Impôts et taxes – Charges de personnel

L’EBE permet d’apprécier la performance pure de l’exploitation (économique) puisqu’il est


indépendant :
∙∙ des politiques d’amortissement, de dépréciations et de provisions parfois un peu
subjectives ;
∙∙ de la politique de financement (les capitaux propres ne génèrent aucune charge à la
différence des emprunts) ;
∙∙ des éléments exceptionnels (non susceptibles de se reproduire).

9. Au niveau macroéconomique, la somme des valeurs ajoutées des entreprises et des administrations est
égale au produit intérieur brut (PIB).

57
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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

De plus, l’EBE ne contenant aucun élément calculé et non monétaire comme les dotations
aux amortissements (voir plus loin la section 2 sur la CAF), on peut aussi le définir comme la
trésorerie potentielle générée par l’exploitation.
Il est constitué des produits d’exploitation encaissés ou encaissables diminués des charges
d’exploitation décaissées ou décaissables.

attention
Le terme EBE suppose que ce solde soit toujours un excédent, ce qui est loin d’être le cas
(on parle alors d’insuffisance brute d’exploitation).
Les Anglo-Saxons utilisent un indicateur voisin de l’EBE : l’EBITDA (Earnings before inte-
rest, taxes, depreciation and amortization).

e. Le REX (résultat d’exploitation)


Il s’agit du résultat découlant de l’activité « normale » de l’entreprise (hors incidence de la
structure financière).
Il se calcule ainsi :

REX = EBE + Autres produits + RADP d’exploitation – Autres charges – DADP d’exploitation

Remarque
On peut vérifier que le résultat d’exploitation obtenu dans le cadre des SIG du PCG est juste, en le
comparant à celui obtenu à partir du compte de résultat : total des produits d’exploitation – total
des charges d’exploitation.

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APPLICATION  Nº4  SUITE
La société SIMPLIFIÉE est une entreprise commerciale. Le calcul de la marge commerciale
est donc essentiel. Elle ressort à 520 en N : ventes de marchandises (1 000) – coût d’achat
des marchandises vendues (510 – 30, soit 480). La marge ainsi dégagée doit permettre d’ab-
sorber les autres charges (charges externes, charges de personnel, etc.).
La société SIMPLIFIÉE ne vend que des marchandises ; la production est donc nulle.
La valeur ajoutée ressort à 465 en N, soit 520 – 55. L’entreprise a donc créé, en propre, 465
de richesse. Cette valeur ajoutée lui permet d’absorber les autres charges (personnel, DADP,
charges financières ou encore IS).
L’excédent brut d’exploitation ressort à 405 en N, soit 465 – 60. Il s’agit donc du potentiel de
trésorerie d’exploitation de la société SIMPLIFIÉE.
Le résultat d’exploitation ressort à 360 en N, soit 405 – 45. Ce résultat tient compte de la
consommation du matériel productif et va permettre de rémunérer les créanciers (banques
et établissements de crédit) et les actionnaires de la société SIMPLIFIÉE.

58
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

Nous synthétisons ci-après les SIG du PCG de la société SIMPLIFIÉE :

SIG PCG (partiel) société SIMPLIFIÉE N N–1


Marge commerciale 520 450
Production de l’exercice – –
Valeur ajoutée 465 400
Excédent brut d’exploitation 405 335
Résultat d’exploitation 360 295

∙ 3. Les autres éléments du résultat net


Quatre postes comptables expliquent le passage entre le résultat d’exploitation et le résultat
net.

Le résultat courant avant impôt


Il permet de mesurer la profitabilité de l’activité courante de l’entreprise.

RCAI = Résultat d’exploitation + Produits financiers – Charges financières

L’existence de produits financiers provient de la politique d’investissement en titres finan-


ciers de l’entreprise. Généralement, cette pratique ne correspond pas à son cœur de métier
mais d’une opportunité de placements liée à une trésorerie positive. Des produits financiers
nuls ne sont donc pas problématiques.
L’existence de charges financières provient principalement du coût de l’endettement de
l’entreprise. Dès lors que le résultat d’exploitation permet de faire face à ses charges et que
l’endettement n’est pas trop élevé, ces charges ne remettent donc pas en cause la profitabi-
lité de l’entreprise. Il est, par conséquent, fréquent que le résultat courant avant impôt soit
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inférieur au résultat d’exploitation.

Le résultat exceptionnel
Par opposition au résultat courant, le résultat exceptionnel regroupe des éléments non sus-
ceptibles de se reproduire.

Résultat exceptionnel = Produits exceptionnels – Charges exceptionnelles

Il est composé de produits (pénalités perçues, rentrées sur créances amorties…) et de


charges (pénalités versées, créances irrécouvrables, amendes…) sur opérations de gestion
et également de produits et de charges sur opérations en capital (plus ou moins-values de
cessions et quote-part de subventions d’investissement virées au résultat).
Dans le cadre de l’analyse de la performance, il est essentiel de vérifier que le résultat net
n’est pas expliqué en grande partie par des éléments exceptionnels (car non susceptibles de
se reproduire lors des exercices ultérieurs).

59
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

La participation des salariés au résultat et les impôts sur les bénéfices


Ces deux dernières charges ne sont pas intégrées dans le classement exploitation/finan-
cier/exceptionnel du PCG car elles s’appuient sur le résultat pour être calculées. Elles inter-
viennent donc à la fin du processus comptable.

Résultat net comptable = RCAI + Résultat exceptionnel – Participation des salariés


au résultat – Impôts sur les bénéfices

Remarque
Le résultat exceptionnel est inscrit dans la formule du résultat net avec un signe « + », mais il est
évident que s’il est déficitaire, ce résultat exceptionnel diminue le résultat net comptable.

Il est impératif qu’à ce stade, le résultat net obtenu par les SIG soit identique au résultat net
initial du compte de résultat : tous les produits et toutes les charges ont été intégrés dans
le calcul.

∙ 4. Le résultat net des cessions


Ce SIG n’est pas calculé en cascade et permet de calculer le résultat lié aux opérations de
désinvestissement. C’est une partie du résultat exceptionnel.

Résultat net des cessions = PCEA – VCEAC

APPLICATION  Nº4  SUITE


En N, le résultat courant avant impôt est de 330, soit 360 + 10 – 40. Les charges financières
(liées aux emprunts) sont plus élevées que les produits financiers (ce n’est pas l’objet de la

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société de réaliser des placements financiers). Ce n’est pas forcément gênant dès lors que le
résultat d’exploitation est suffisamment important pour y faire face.
Le résultat exceptionnel est de – 60. Les charges exceptionnelles sont supérieures aux pro-
duits exceptionnels.
Le résultat net est de 180 : la société est profitable. Le RCAI permet de couvrir le résultat
exceptionnel déficitaire.
Le résultat net des cessions est de – 60. La société a réalisé une opération de désinves-
tissement avec une moins-value. Cette moins-value diminue le résultat net de la société et
donc sa profitabilité.
Nous synthétisons ci-après les SIG du PCG de la société SIMPLIFIÉE :

SIG PCG (partiel) société SIMPLIFIÉE N N–1


Résultat courant avant impôt 330 280
Résultat exceptionnel – 60 –
Résultat net comptable 180 185
Résultat net des cessions – 60 –

60
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Produits Charges Soldes intermédiaires N N–1


COURS 1 

(Colonne 1) (Colonne 2) (Colonne 1 – Colonne 2)


Ventes marchandises........ 1 000 Coût achat marchandises vendues������������������������� 480 Marge commerciale������������������������������������������������ 520 450
Production vendue�������������������������������������������������� 0 Ou déstockage de production��������������������������������� 0
Production stockée�������������������������������������������������� 0
Production immobilisée������������������������������������������ 0
Total����������������������������������������������������������������� 0 Total����������������������������������������������������������������� 0 Production de l’exercice��������������������������������������� 0 0
Production de l’exercice������������������������������������������ 0 Consommation de l’exercice en provenance de 55
tiers���������������������������������������������������������������������������
Marge commerciale�������������������������������������������������� 520
Total����������������������������������������������������������������� 520 Total����������������������������������������������������������������� 55 Valeur ajoutée��������������������������������������������������������� 465 400
Valeur ajoutée���������������������������������������������������������� 465 Impôts, taxes et versements assimilés�������������������� 0
Subventions d’exploitation����������������������������� 0 Charges de personnel���������������������������������������������� 60
Total����������������������������������������������������������������� 465 Total����������������������������������������������������������������� 60 Excédent brut (ou insuffisance brute) 405 335
d’exploitation���������������������������������������������������������

61
Excédent brut d’exploitation����������������������������������� 405 Ou insuffisance brute d’exploitation����������������������� 0
Reprises sur charges et transferts de charges 0 Dotations aux amortissements 45
et aux provisions����������������������������������������������
Autres produits������������������������������������������������ 0 Autres charges������������������������������������������������� 0
Total����������������������������������������������������������������� 405 Total����������������������������������������������������������������� 45 Résultat d’exploitation (bénéfice ou perte)������ 360 295
Résultat d’exploitation�������������������������������������������� 360 Ou résultat d’exploitation���������������������������������������� 0
Un tableau de présentation des SIG est préconisé par le PCG :

Produits financiers 10 Charges financières����������������������������������������� 40


Total����������������������������������������������������������������� 370 Total����������������������������������������������������� 40 Résultat courant avant impôt (bénéfice ou 330 280
perte)�����������������������������������������������������������������������
Produits exceptionnels�������������������������������������������� 5 Charges exceptionnelles������������������������������������������ 65 Résultat exceptionnel (bénéfice ou perte)��������� – 60 0
Résultat courant avant impôt���������������������������������� 330 Ou résultat courant avant impôt����������������������������� 0
Résultat exceptionnel���������������������������������������������� 0 Ou résultat exceptionnel������������������������������������������ 60
Participation des salariés�������������������������������� 0
Impôts sur les bénéfices���������������������������������� 90
Total����������������������������������������������������������������� 330 Total����������������������������������������������������������������� 150 Résultat de l’exercice (bénéfice ou perte)���������� 180 185
Produits des cessions d’éléments d’actifs�������������� 5 Valeur comptable des éléments cédés������������������� 65 Plus-values et moins-values sur cessions – 60 0
Finance d’entreprise

d’éléments d’actifs������������������������������������������������
UE
 116
UE
116 Finance d’entreprise cOUrs 1

méthodologie
Comment rédiger un commentaire sur la profitabilité d’une entreprise ?
1) Rédigez une phrase sur le niveau du résultat net comptable et sur son évolution ;
l’entreprise est-elle profitable ? Pensez à confronter l’évolution du résultat net à l’évolution
de l’activité (mesurée par le chiffre d’affaires).
2) Chaque SIG fait l’objet d’une phrase de commentaires : il faut insister sur les postes
importants du SIG (avec éventuellement un ratio de ce poste sur le CA ou un ratio
d’évolution, voir chapitre 6).
3) Le résultat financier fait l’objet d’un commentaire particulier car il peut donner un
signal sur le niveau d’endettement (en fonction du montant des charges financières).
4) Le résultat exceptionnel est nécessairement mentionné explicitement : il ne doit pas
expliquer un RNC positif, car il n’est pas amené à se reproduire.

Entraînez-vous à rédiger un commentaire sur la profitabilité à partir des sujets 2019 de l’État et 2020
de l’Intec disponibles sur le site de l’Intec : https://lecnam.net (rubrique « Annales »).

C. retraitements améliorant
la pertinence économique des SIG du PCG
Afin d’améliorer la pertinence économique des soldes, de nombreux analystes proposent
d’opérer quelques retraitements dans le tableau des SIG du PCG.

∙ 1. L’objectif des retraitements

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Un retraitement consiste à changer le classement d’une charge ou d’un produit par rapport à
celui proposé par le plan comptable. Le plus souvent, un retraitement permet :
∙ de faciliter la comparaison entre les entreprises ;
∙ d’avoir une vision plus économique et moins juridique que celle du PCG.

Exemples
∙ Retraitement qui facilite la comparaison entre les entreprises
Le plan comptable classe le personnel extérieur (intérimaire) en charges
externes. Le retraitement consiste alors à le reclasser dans les charges de
personnel et à l’annuler dans les charges externes. L’idée sous-jacente à ce
retraitement est qu’il n’y a aucune raison pour que deux entreprises aient des
charges de personnel différentes uniquement parce que l’une a du personnel
salarié avec un contrat de travail et l’autre, du personnel mis à disposition par
une société d’intérim.
∙ Retraitement qui permet une vision plus économique et moins juridique
On sait qu’on ne peut pas inscrire une immobilisation à l’actif du bilan si
on n’en est pas propriétaire et qu’on ne peut pas l’amortir. C’est une vision
juridique des opérations réalisées par l’entreprise, la même qui dans l’exemple

62
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

précédent fait que le PCG inscrit les charges liées au personnel extérieur dans
les charges externes et non dans les charges de personnel (c’est la nature
du lien juridique entre le personnel et l’entreprise qui compte et non sa
participation au cycle de production comme les autres salariés).
Pourtant le mode de financement d’une immobilisation (financement par
emprunt ou par location) ne doit pas modifier le diagnostic sur la performance :
deux sociétés avec des modalités de financement différentes peuvent avoir la
même activité, c’est-à-dire le même niveau de chiffre d’affaires, les mêmes
charges de personnel ou de consommations de matières. Ainsi, adopter une
vision plus économique signifie qu’on ne tient pas compte, au moins dans
un premier temps, du mode de financement des actifs et qu’un matériel
industriel, dès lors qu’il est utilisé par l’entreprise sera inscrit à l’actif du bilan,
que l’entreprise en soit propriétaire ou pas.

attention
∙∙ Annuler une charge d’un SIG revient mathématiquement à l’ajouter. Annuler un produit
d’un SIG revient mathématiquement à le soustraire (il n’est pas possible d’annuler un
produit (ou une charge) non comptabilisé(e) dans le SIG initial).
∙∙ Considérer une nouvelle charge dans un SIG revient mathématiquement à la soustraire.
Considérer un nouveau produit dans un SIG revient mathématiquement à l’ajouter.

∙ 2. Les principaux retraitements


Trois retraitements sont explicitement donnés dans le programme officiel de l’UE mais
d’autres sont présentés dans une section ultérieure afin d’avoir une vision complète de
l’activité.

a. Le personnel extérieur
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

Le personnel extérieur est enregistré en charge externe (compte 621) en comptabilité.


Pour évaluer le coût du personnel, les SIG non retraités ne retiennent que les salaires et les
charges sociales correspondantes. Or, pour obtenir une évaluation précise de l’ensemble des
moyens humains mobilisé pour la production, quelle qu’en soit l’origine, il est préférable
d’inclure également le personnel extérieur à l’entreprise. Le coût de la fonction personnel
est ainsi mesuré indépendamment du lien juridique avec l’entreprise : personnel salarié de
l’entreprise avec un contrat de travail ou personnel d’une entreprise d’intérim.
Le retraitement consiste alors à déduire le personnel extérieur des charges externes et à
l’ajouter avec les autres charges de personnel ; la charge est donc déplacée de la VA vers l’EBE.

b. Les redevances de crédit-bail


Les redevances de crédit-bail sont enregistrées en charges externes (compte 612) en
comptabilité.
Comme le montre l’exemple ci-après, deux entreprises strictement identiques, mais
dont l’une fait appel au crédit-bail alors que l’autre est propriétaire de tous ses actifs de
production, auront des valeurs ajoutées différentes.

63
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

APPLICATION  Nº5
L’entreprise a pris en crédit-bail une machine d’une valeur de 200 000 €. Le contrat de loca-
tion-vente prévoit le versement d’une redevance annuelle de 55 000 € pendant 4 ans.
Si l’entreprise avait été propriétaire de la machine, elle aurait comptabilisé une dotation aux
amortissements d’un montant de 50 000 € (200 000/4). La différence entre la redevance
annuelle payée et cette dotation aux amortissements (55 000 – 50 000 = 5 000) corres-
pond donc à des frais financiers, assimilables à ceux que l’entreprise paierait si elle avait dû
emprunter pour financer l’acquisition de la machine.
Le tableau ci-après présente le classement des charges en fonction du mode de financement.

Modes de financement
Postes de charges SIG concernés Crédit-bail Emprunt
Charges externes Valeur ajoutée – 55 000 –
DADP Résultat d’exploitation – – 50 000
Charges d’intérêts Résultat courant avant impôt – – 5 000

On constate qu’en fonction du mode de financement de l’immobilisation, acquisition finan-


cée par emprunt ou par crédit-bail, le niveau des SIG sera très différent.
Pour pouvoir comparer ces entreprises, il est donc souhaitable de comptabiliser la rede-
vance comme si l’entreprise était propriétaire de l’immobilisation avec un financement par
emprunt (remboursé selon le rythme d’utilisation de l’immobilisation). Ce retraitement
permet ensuite, notamment dans l’analyse de la rentabilité, de mettre en parallèle les résul-
tats obtenus avec tous les moyens réellement mis en œuvre dans l’activité, qu’ils soient ou

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
non la possession de l’entreprise. Le retraitement consiste alors à :
∙∙ retirer la redevance des charges externes (donc la valeur ajoutée augmente) ;
∙∙ la transférer pour partie au niveau du résultat d’exploitation, avec les autres dotations
aux amortissements et pour le solde, sous forme de charges d’intérêts dans le résultat
courant.

APPLICATION  Nº5  SUITE


Intégrons les conséquences du retraitement du crédit-bail sur les SIG.
Il faut annuler la redevance de crédit-bail des charges externes puis intégrer la dotation aux
amortissements en diminution du résultat d’exploitation et les charges financières en dimi-
nution du résultat courant avant impôt.
VA retraitée du crédit-bail : VA avant + 55 000
EBE retraité du crédit-bail : EBE avant + 55 000 (élimination de la redevance)
REX retraité du crédit-bail : REX avant + 55 000 – 50 000
RCAI retraité du crédit-bail : RCAI avant + 55 000 – 50 000 – 5 000 = RCAI avant

64
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

c. La participation des salariés au résultat


La participation des salariés au résultat est calculée à la fin du processus comptable, une fois
que tous les produits et que toutes les charges ont été enregistrés. D’où sa position isolée au
compte de résultat.
En revanche, d’un point de vue économique, cette participation relève d’une rémunération
du personnel, au même titre que les charges de personnel. Il faut donc reclasser la partici-
pation des salariés au résultat dans les charges de personnel. La participation des salariés ne
sera alors plus diminuée du résultat net comptable (pour ne pas la comptabiliser deux fois).

∙ 3. La synthèse des principaux retraitements des SIG


Le tableau ci-après synthétise les conséquences des principaux retraitements.

Conséquences de l’annulation Conséquences du reclassement


Élimination des charges externes Pris en compte dans les charges
Personnel extérieur
donc de la VA de personnel donc dans l’EBE
Pris en compte dans les DADP
Élimination des charges externes
Loyer de crédit-bail d’exploitation et les charges
donc de la VA
d’intérêts
Élimination du résultat net Prise en compte dans les charges
Participation des salariés au résultat
comptable de personnel et donc dans l’EBE

méthodologie
Si l’énoncé ne précise aucune information, les retraitements ne doivent pas être opérés sur
les SIG du PCG.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

APPLICATION  Nº4  SUITE


En reprenant le texte de l’application 4 de la société SIMPLIFIÉE, calculons pour le seul exer-
cice N, et en appliquant tous les retraitements possibles :
∙∙ les charges externes, charges de personnel, DADP, charges financières, produits
financiers ;
∙∙ les SIG retraités.

On considérera les informations suivantes relatives à l’exercice N :


∙∙personnel extérieur : 5 ;
∙∙loyer de crédit-bail : 15 (DADP d’exploitation : 10 et charges d’intérêts : 5).

Tableau de calculs des charges retraitées – exercice N


Charges externes 55 – 5 – 15 = 35
Charges de personnel 60 + 5 = 65
DADP d’exploitation 45 + 10 = 55
Charges financières 40 + 5 = 45

65
UE
116 Finance d’entreprise cOUrs 1

Tableau de calculs des SIG du PCG retraités – exercice N


Marge commerciale et production de l’exercice 520 et 0, donc inchangées
VA retraitée 520 + 0 – 35 = 485
EBE retraité 485 – 65 = 420
REX retraité 420 – 55 = 365
RCAI retraité 365 + 10 – 45 = 330 donc inchangé
Résultat exceptionnel – 60 donc inchangé
Résultat net comptable 180 donc inchangé
Résultat net des cessions – 60 donc inchangé

Tableau de calculs (à partir des SIG non retraités) des SIG du PCG retraités – exercice N
VA 465 + 5 + 15 = 485
EBE 405 + 15 = 420
REX 360 + (15 – 10) = 365

Entraînez-vous à calculer des SIG à l’aide des sujets de 2019 et 2020 de l’Intec disponibles sur le site
de l’Intec : https://lecnam.net (rubrique « Annales »).

III. Pour aller plus loin : les SIG d’exploitation


de la Banque de France
La Banque de France10 propose des SIG, parfois appelés « au coût des facteurs » qui ont pour
objectif d’obtenir une vision plus économique de l’activité. Nous présentons ci-après les
principaux retraitements proposés par cet organisme, pour la partie exploitation.

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
attention
Le programme officiel de l’UE ne mentionne pas ces retraitements. Ils sont présentés ici
afin de présenter un vocabulaire spécifique qu’il est possible de lire dans les rapports
annuels des entreprises.

A. retraitements de la Banque de France


Sept retraitements sont préconisés par la Banque de France pour calculer les SIG.

Remarque
Les trois retraitements présentés dans la section précédente (personnel extérieur, redevance de
crédit-bail et participation des salariés au résultat) sont des retraitements réalisés par la Banque
de France, non repris dans la liste ci-après.

10. Créée en 1968, la centrale des bilans était la structure de la Banque de France qui avait la charge de
l’analyse des comptes des entreprises. Cette structure a été supprimée en 2009.

66
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

∙ 1. La sous-traitance
La sous-traitance est enregistrée en charge externe (compte 611) en comptabilité.
Un recours accru à la sous-traitance de fabrication n’entraîne pas de croissance au niveau de
l’entreprise mais au niveau de son sous-traitant. En conséquence, le retraitement consiste à
retirer les frais de sous-traitance des charges externes (et donc dans la valeur ajoutée) et à
les déduire de la production de l’exercice pour obtenir la production propre.

∙ 2. Les subventions d’exploitation reçues en complément de prix


Une subvention d’exploitation est souvent attribuée pour aider une entreprise lorsque les
conditions de marché ne lui permettent pas de fixer un prix de vente en rapport avec ses
charges. On peut alors considérer la subvention d’exploitation comme un complément de
chiffre d’affaires et l’ajouter dans la valeur ajoutée (et non dans l’EBE, comme le PCG).
Les autres subventions d’exploitation, ne correspondant pas à un complément au prix de
vente, sont laissées dans l’excédent brut d’exploitation.

Remarque
En pratique, il est fréquent de retraiter les subventions d’exploitation pour complément de prix en
augmentation du chiffre d’affaires.

∙ 3. Les escomptes financiers


Les escomptes financiers correspondent à des réductions de prix accordés aux clients
(charges financières dans un compte 665) ou obtenus des fournisseurs (produits financiers
dans un compte 765) en contrepartie d’un paiement au comptant. On peut alors les consi-
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

dérer comme liés à l’exploitation et les prendre en compte dans l’EBE et les annuler dans le
résultat courant.

Remarque
En pratique, il est également fréquent de retraiter les escomptes financiers accordés en diminution
du chiffre d’affaires et les escomptes financiers obtenus en diminution des achats.

∙ 4. Les autres charges et les autres produits


Les autres charges et les autres produits (comptes 65 et 75), normalement classés dans le
résultat d’exploitation, peuvent être retraités dans l’excédent brut d’exploitation du fait de
leur incidence sur la trésorerie potentielle.

67
UE
116 Finance d’entreprise cOUrs 1

B. tableau synthétique des SIG


de la Banque de France
Le tableau ci-après détaille les SIG d’exploitation de la Banque de France. Le vocabulaire
évolue :
∙ une marge sur production propre apparaît pour tenir compte du retraitement de la
sous-traitance ;
∙ l’EBE est renommé « Résultat brut d’exploitation » : il s’agit d’un potentiel de trésorerie
d’exploitation retraité ;
∙ le REX devient « Résultat net d’exploitation ».

Marge commerciale : identique à celle du PCG


Production de l’exercice PCG
– Sous-traitance de fabrication
= Production propre
– Coût des matières consommées
= Marge sur production propre
Marge commerciale
+ Marge sur production propre
= Marge brute d’exploitation
Marge brute d’exploitation
– Achats et charges externes (sauf sous-traitance de fabrication, loyers de crédit-bail et personnel extérieur)
+ Subventions d’exploitation pour complément de prix
= Valeur ajoutée au coût des facteurs (= VA Banque de France)
ou
Valeur ajoutée PCG non retraitée
+ Redevances de crédit-bail
+ Personnel extérieur
+ Subventions d’exploitation pour complément de prix

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= Valeur ajoutée au coût des facteurs
Valeur ajoutée au coût des facteurs
+ Autres produits
+ Autres subventions d’exploitation (non-complément de prix)
+ Escomptes obtenus
– Autres charges
– Escomptes accordés
– Impôts et taxes
– Charges de personnel (y compris personnel extérieur et participation des salariés au résultat)
= Résultat brut d’exploitation
Résultat brut d’exploitation
+ Reprises sur amortissements, dépréciations et provisions d’exploitation
– Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions d’exploitation (y compris crédit-bail)
= Résultat net d’exploitation

Le résultat courant avant impôt est calculé par la somme du résultat net d’exploitation, des
produits financiers et est diminué par les charges financières (auxquelles sont intégrées les
charges d’intérêts de l’emprunt fictif lié au retraitement des redevances de crédit-bail).

68
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COURS 1  Finance d’entreprise  116

Le calcul du résultat net correspond à la somme du résultat courant avant impôt et du résul-
tat exceptionnel et diminuée de l’impôt sur les bénéfices (il ne faut pas soustraire la partici-
pation des salariés au résultat, déjà assimilée à des charges de personnel).
Le résultat net de la Banque de France correspond au résultat net du PCG.

APPLICATION  Nº4  SUITE


Voici des informations complémentaires sur les charges de la société SIMPLIFIÉE pour réali-
ser les retraitements :
∙∙ les charges externes incluent 15 de redevances de crédit-bail (valeur du bien de
50 amortissable sur 5 ans), de personnel extérieur de 5 ;
∙∙ les produits financiers incluent 5 d’escomptes obtenus et les charges financières 4
d’escomptes accordés.

SIG de la Banque de France


N
Société SIMPLIFIÉE
Ventes de marchandises 1 000
Coût d’achat des marchandises vendues – 480
Marge commerciale = A 520
Production vendue de biens et de services 0
Production stockée (ou déstockée) 0
Production immobilisée 0
Coût d’achat des matières premières consommées 0
Marge sur production propre = B 0
Marge brute d’exploitation = A + B 520
Autres achats et charges externes (a)– 35

Subvention d’exploitation pour complément de prix 0


Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

VA Banque de France 485


Impôts et taxes 0
Charges de personnel (b)– 65

Autres charges 0
Autres produits 0
Escompte obtenu 5
Escompte accordé – 4
Résultat brut d’exploitation 421
Transferts de charges d’exploitation 0
Reprises d’exploitation 0
DADP d’exploitation (c)– 55

Résultat net d’exploitation 366


Produits financiers (d)5

Charges financières (e)– 41

Résultat courant avant impôt 330


a.  Autres achats et charges externes sauf redevances de crédit-bail et personnel extérieur : 55 – 15 – 5.
b.  Charges de personnel + personnel extérieur (pas de participation des salariés au résultat) = 60 + 5.
c.  DADP d’exploitation (avec la DA du crédit-bail) = 45 + 10.
d. Produits financiers sans les escomptes obtenus : 10 – 5.
e. Charges financières avec les charges financières du crédit-bail : 40 – 4 + (15 – 10).

69
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

On peut retrouver la VA de la Banque de France à partir de la VA du PCG :


VA PCG 465
+ Redevances de crédit-bail 15
+ Personnel extérieur 5
= VA Banque de France 485

On peut retrouver le RBE à partir de l’EBE :


EBE 405
+ Redevances de crédit-bail 15
+ Escomptes obtenus 5
– Escomptes accordés – 4
= Résultat brut d’exploitation 421

On peut retrouver le RNE à partir du résultat d’exploitation :


Résultat d’exploitation 360
+ Redevances de crédit-bail 15
– Dotation aux amortissements du crédit-bail – 10
+ Escomptes obtenus 5
– Escomptes accordés – 4
= Résultat net d’exploitation 366

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
section 2.
Du résultat net à la trésorerie
potentielle de l’activité
Réaliser un bénéfice est une condition première de survie d’une entreprise. Mais il faut éga-
lement qu’elle ait de la trésorerie pour qu’elle puisse s’autofinancer, payer des dividendes
aux actionnaires ou encore rembourser ses emprunts.
Or, le résultat n’est pas encaissé directement ! Quelques exemples simples permettent de le
comprendre :
∙∙ une reprise sur provisions ne donne jamais lieu à un encaissement ;
∙∙ une dotation aux amortissements ne donne jamais lieu à un décaissement ;
∙∙ une vente peut ne pas être encaissée pendant l’exercice mais au début de l’exercice
suivant ;
∙∙ un achat peut ne pas être décaissé pendant l’exercice mais au début de l’exercice suivant.

70
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

Avant d’évoquer la trésorerie générée par l’activité, il faut calculer le potentiel de trésorerie
lié à l’activité, appelé la CAF (capacité d’autofinancement).
Le schéma suivant synthétise la démarche mise en œuvre pour analyser les conséquences de
l’activité en termes de trésorerie potentielle :
 
 
  



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I. Définition et principes de calcul de la CAF


L’ensemble des composantes du résultat net de l’exercice n’a pas nécessairement une
conséquence monétaire. Si on cherche à mesurer la CAF, c’est-à-dire le flux de trésorerie
potentielle générée par l’activité d’une entreprise au cours d’une période donnée (hors
opérations de cessions), il faudra donc éliminer du résultat les charges non décaissables et
les produits non encaissables.

            
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La CAF représente l’ensemble des produits encaissables diminués de l’ensemble des charges
décaissables liée à l’activité hors opérations de cessions11.
Les opérations de cessions sont constituées par :
∙∙ les PCEA (produits de cessions des actifs) : ils sont encaissés ou encaissables mais le calcul
est traité séparément pour bien distinguer la trésorerie potentielle liée à l’activité de la
trésorerie potentielle liée aux opérations de désinvestissement ;
∙∙ les VCEAC (valeurs comptables des éléments d’actifs cédés) : elles sont à la fois calculées
et liées aux cessions.
Les produits et charges exceptionnels sur opérations de gestion sont des produits encaissés
ou encaissables et des charges décaissées ou décaissables intégrés dans le calcul de la CAF.

11. Il est également possible de définir la CAF comme une trésorerie potentielle liée à l’activité courante (en
intégrant les opérations exceptionnelles sur opérations de gestion qui sont des produits encaissables et
des charges décaissables).

71
UE
116 Finance d’entreprise cOUrs 1

attention
La classification des produits et des charges est fondamentale pour comprendre le calcul de
la CAF.
Les produits peuvent être :
∙ encaissés ou encaissables si la finalité de l’opération est un encaissement (réalisé ou à
venir) ;
∙ ou calculés si aucun encaissement n’est jamais associé à l’opération (ex. : reprises).
Les charges peuvent être :
∙ décaissées ou décaissables si la finalité de l’opération est un décaissement (réalisé ou à
venir) ;
∙ ou calculées si aucun décaissement n’est jamais associé à l’opération (ex. : dotations).

II. Formules de calcul de la CAF


Il existe deux méthodes pour calculer la CAF à partir du compte de résultat. Si le texte de
l’examen (ou d’un devoir) ne précise rien, nous vous conseillons la méthode indirecte car
cette méthode peut toujours être retenue (contrairement à la méthode directe qui néces-
site le compte de résultat).

A. la méthode additive (indirecte)


Cette première méthode élimine du résultat net les éléments sans influence sur la trésorerie
en utilisant la démarche suivante :

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Annulation d’une charge dans un résultat : Résultat + Charge
Annulation d’un produit dans un résultat : Résultat – Produit

La formule de calcul de la CAF est alors la suivante :


CAF = Résultat net comptable – PCEA – Produits non encaissables + Charges non décaissables

Le détail du calcul est présenté dans le tableau suivant :

Calcul de la CAF du PCG Sources d’information


Résultat net Compte de résultat ou bilan
(+) DADP (comptes 681, 686, 687) Compte de résultat (3 types de charges)(a)
(–) RADP (comptes 781, 786, 787) Total des diminutions du tableau des dépréciations
(–) PCEA (compte 775) et provisions(b)
(+) VCEAC (compte 675) Produits exceptionnels sur opérations en capital
(–) Quote-part de subvention d’investissement virée Charges exceptionnelles sur opérations en capital
au compte de résultat (compte 777) Produits exceptionnels sur opérations en capital
a. Ou total des augmentations :
– du tableau des dépréciations et provisions ;
– du tableau des amortissements ;
– des dotations aux amortissements des primes de remboursement des obligations et des charges à répartir.
b. Ou trois lignes de reprises dans le compte de résultat (seule démarche possible pour l’exercice N–1).

72
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

Reprenons en détail chacune des lignes du calcul de la CAF.


Les différentes dotations (comptes 681, 686 et 687) sont prises en compte dans le calcul du
résultat net de l’exercice puisqu’elles constatent un appauvrissement suite à la dépréciation
définitive (amortissement) ou réversible (dépréciation) d’un actif ou engendré par un risque
(provision). Mais, par exemple, quand on constate qu’une immobilisation a perdu x euros de
valeur en N, cette dotation aux amortissements n’entraîne aucun mouvement de trésorerie
et la charge, dite calculée, doit être éliminée du résultat si l’on cherche à calculer la CAF.
Le raisonnement est le même pour les reprises. Si, par exemple, on annule une dépréciation
sur une créance clients, il n’y a pas non plus de conséquences sur la trésorerie. Plus généra-
lement, toutes les reprises doivent donc, elles aussi, être éliminées du résultat.

focus
Concernant les dépréciations sur actifs circulants (principalement les stocks et les
créances clients) et les provisions, le risque d’appauvrissement peut tout de même avoir
une conséquence sur la trésorerie : une créance client qui n’est pas réglée, c’est du chiffre
d’affaires qui ne sera pas encaissé et donc moins de trésorerie. Mais ce risque ne sera pris en
compte qu’au moment où on aura la certitude de la perte, donc, lorsqu’il sera par exemple
inscrit dans le compte 654. Pertes sur créances irrécouvrables.
Concernant les reprises, soyez vigilant(e) car, dans certaines présentations du compte
de résultat, la ligne des reprises peut inclure les transferts de charges (la ligne est
alors intitulée « Reprises sur amortissements, dépréciations, provisions et transferts de
charges »). Lors de l’élimination de ces reprises du résultat net, il ne faut pas supprimer les
transferts de charges, considérés comme produits encaissables.

Le résultat lié aux cessions d’actifs (PCEA – VCEAC) est exclu du résultat pour deux raisons
différentes :
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∙∙ le prix de cession des actifs (compte 775) est bien un produit encaissé ou encaissable
mais on préfère ne pas en tenir compte afin de calculer une CAF générée par la seule
activité courante ;
∙∙ la VCEAC (compte 675) n’est pas un flux de trésorerie : elle ne fera jamais l’objet d’un
décaissement.
Si l’entreprise bénéficie d’une subvention d’investissement afin d’acquérir des immobili-
sations (subvention d’équipement) ou financer des activités à long terme, l’enregistrement
s’effectue en deux temps :
∙∙ l’inscription dans les capitaux propres de la subvention d’investissement (incitation à ne
pas l’inscrire directement en produits pour étaler l’imposition sur plusieurs exercices) ;
∙∙ à la fin de chaque période, l’étalement de la subvention d’investissement par
l’enregistrement en produits exceptionnels (777. Quote-part des subventions virées
au résultat de l’exercice). C’est un produit calculé qui ne fait donc pas l’objet d’un
encaissement.

73
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

APPLICATION  Nº6
Soit une immobilisation de 200 000 € achetée le 01/07/N–1, amortissable sur 5 ans en
linéaire et financée à 100 % par une subvention. Si l’entreprise décide de l’étalement de
cette subvention, les écritures suivantes sont alors nécessaires :

01/07/N–1
512 Banque 200 000
131 Subvention d’équipement 200 000
31/12/N–1
139 Subvention inscrite au compte de résultat 20 000
777 Quote-part subvention virée au résultat 20 000
de l’exercice
31/12/N
139 Subvention inscrite au compte de résultat 40 000
777 Quote-part subvention virée au résultat 40 000
de l’exercice
31/12/N+4
131 Subvention d’équipement 200 000
139 Subvention inscrite au compte de résultat 200 000

En définitive, on constate que le seul flux de trésorerie est celui du 01/07/N–1, mais il fait
partie des conséquences de la politique financière et non de l’activité ; nous le retrouverons
plus loin. Sinon, le compte 777 n’est qu’un produit calculé qui sert à étaler l’imposition de
la subvention sur la durée de vie de l’immobilisation ; c’est ainsi que le compte 777 doit être

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éliminé dans le calcul de la CAF à partir du résultat net et ne pas être pris en compte dans la
méthode soustractive.

APPLICATION  Nº4  SUITE


Le tableau ci-après présente le calcul de la CAF de la société SIMPLIFIÉE.

Société SIMPLIFIÉE N N–1


Résultat net comptable 180 185
(+) DADP d’exploitation 45 40
(+) DADP financières 0 0
(+) DADP exceptionnelles 0 0
(–) RADP 0 0
(–) PCEA – 5 0
(+) VCEAC 65 0
(–) Quote-part de subvention d’investissement virée au résultat 0 0
CAF 285 225

74
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cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

Il est possible de décomposer le résultat net de 180 de la société SIMPLIFIÉE pour l’exercice
N en :
Augmentation monétaire du patrimoine (la CAF) : 285
Variation non monétaire du patrimoine (DAP, etc.) (a)– 105

ou non liée à l’activité courante :


a. 45 – 5 + 65

Avec sa CAF, l’entreprise peut payer ses actionnaires, faire des investissements, rembourser
ses emprunts, etc.

B. la méthode soustractive (directe)


Il existe une seconde méthode de calcul fondée sur le constat que la CAF est aussi égale aux
produits encaissables moins les charges décaissables.
Le calcul pourrait alors commencer par les ventes de marchandises (premier produit encais-
sable), mais, pour ne pas avoir un calcul trop long, on débute avec l’EBE, solde dans lequel
toutes les composantes sont monétaires et qui représente d’ailleurs le flux de trésorerie
potentiel généré par l’exploitation.
Ensuite, il suffit de prendre en compte tous les produits encaissables et toutes les charges
décaissables qui se situent en aval de l’EBE, y compris les transferts de charges (toujours
considérés comme un produit encaissable). En définitive, on retient tous les produits et
charges du compte de résultat, sauf ceux qui ont été éliminés dans la première méthode de
calcul (comptes 68, 78, 675, 775 et 777).

CAF = Produits encaissables – Charges décaissables = EBE + Produits encaissables


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(sauf ceux déjà inscrits dans l’EBE et les PCEA) – Charges décaissables
(sauf celles déjà inscrites dans l’EBE)

APPLICATION  Nº4  SUITE


Pour calculer la CAF de la société SIMPLIFIÉE en N, nous pouvons partir de la différence
entre les produits encaissables et les charges décaissables.
CAF = Ventes de marchandises + Produits financiers – Achats de marchandises – Variation
de stock de marchandises – Charges externes – Charges de personnel – Charges financières
– Impôts sur les bénéfices
= 1 000 + 10 – 510 – (– 30) – 55 – 60 – 40 – 90 = 285

Illustrons à présent à l’aide d’un exemple le calcul de la CAF selon les deux méthodes.

75
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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

APPLICATION  Nº7
Vous disposez des informations suivantes sur l’activité réalisée par une société au cours de
l’exercice N :

Ventes de marchandises 1 000 000 €


Achats de marchandises 400 000 €
Le stock de marchandises a baissé de 25 000 € au cours de l’exercice
Charges externes 55 000 €
Charges de personnel 290 000 €
DADP (dotations aux amortissements, dépréciations, provisions) 100 000 €
Charges d’intérêts 20 000 €
PCEA 15 000 €
VCEAC (valeur de cessions des éléments d’actifs cédés) 5 000 €
IS 40 000 €

Afin de pouvoir calculer la CAF à l’aide de la méthode additive, commençons par calculer le
résultat net comptable.
On sait que le résultat net comptable est calculé par différence entre les produits et les
charges, donc sans tenir compte des modalités de règlement (créances et dettes), mais en
intégrant les seuls achats consommés : le stock de marchandises ayant baissé de 25 000 €,
on en déduit que le coût d’achat des marchandises vendues s’élève à 425 000 € (les achats
de la période, soit 400 000 €, augmentés d’un prélèvement sur le stock de 25 000 €). En
définitive, le résultat net est égal à 80 000 € (1 015 000 – 935 000) :
∙∙ total des produits : 1 000 000 + 15 000 ;
∙∙
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total des charges : 425 000 + 55 000 + 290 000 + 100 000 + 20 000 + 5 000 + 40 000.

Pour obtenir le montant de la CAF, soit 170 000 €, il faut éliminer au sein du résultat deux
charges calculées (DADP et VCEAC) et un produit (PCEA) qui ne fait pas partie de l’activité
courante : 80 000 + 100 000 + 5 000 – 15 000.
On vérifie dans cet exemple que la méthode additive de calcul de la CAF consiste à éliminer
des charges et des produits qui avaient été préalablement pris en compte dans le calcul du
résultat. Cette remarque est particulièrement importante. Effectivement, en constatant que
le principe du calcul est « résultat net + DADP », on pourrait en déduire un peu trop hâtive-
ment que plus le montant des dotations (quelle qu’en soit l’origine) est élevé, plus la CAF est
importante. Il n’en est rien ! En effet, l’impact d’une dotation égale à « x » dans nos travaux
est la suivante : – x sur le résultat, puis + x sur la CAF. Les DADP n’ont donc pas d’effet direct
sur la CAF12.

12. Néanmoins, les DADP sont des charges déductibles qui viennent réduire le résultat imposable et donc
l’impôt sur les bénéfices à payer : 1 € de DADP en plus diminue le résultat imposable de 1 €, abaisse
l’impôt à hauteur de 1/3 € et donc, augmente la CAF d’autant.

76
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cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

Pour terminer, on peut décomposer le résultat net de l’entreprise ainsi :

 

 
    




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Pour obtenir le montant de la CAF à l’aide de la méthode soustractive, il nous faut d’abord
calculer le montant de l’EBE, soit 230 000 € (1 000 000 – 425 000 – 55 000 – 290 000).
La CAF est alors égale à 170 000, soit :
EBE (230 000) – charges d’intérêts (20 000) – charge d’IS (40 000).

Entraînez-vous à calculer une CAF à l’aide du sujet de 2018 de l’État disponible sur le site de l’Intec :
https://lecnam.net (rubrique « Annales »).

C. la CAF retraitée
Lorsque l’entreprise recourt au crédit-bail et qu’une vision économique est préconisée, il
faut calculer une CAF retraitée.
Le seul effet des retraitements sur le potentiel de trésorerie lié à l’activité (hors cessions)
concerne le retraitement de la redevance du crédit-bail. La charge externe de redevance qui
est initialement une charge décaissée/able devient :
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∙ pour partie, une dotation aux amortissements (donc une charge calculée à éliminer de la
Caf non retraitée) ;
∙ pour partie, une charge d’intérêts (et donc toujours une charge décaissée/able).

CAF retraitée = CAF non retraitée + Dotations aux amortissements sur biens loués

APPLICATION  Nº4  SUITE

Société SIMPLIFIÉE N
CAF non retraitée 285
+ DA sur biens loués 10
= CAF retraitée 295

Le crédit-bail est le seul retraitement donnant lieu à une charge calculée : c’est donc le seul
retraitement modifiant le calcul de la CAF.

77
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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

III. Limites de la CAF


La CAF n’est qu’un flux potentiel de trésorerie. Potentiel seulement car il deviendra acquis
seulement lorsque l’ensemble des opérations aura eu une contrepartie monétaire. Par
exemple, le chiffre d’affaires ne deviendra un flux de trésorerie définitif qu’au moment où la
vente sera réglée par le client. Plus généralement, il existe deux causes qui expliquent que
la CAF ne soit pas immédiatement et en totalité encaissée par l’entreprise : le processus de
stockage et le décalage entre le paiement des différentes charges et l’encaissement du prix
de vente.
En résumé, le résultat net mesure l’enrichissement de l’entreprise grâce à son activité. C’est
l’indicateur le plus synthétique et le plus complet. La partie monétaire de cet enrichisse-
ment, la CAF, est obtenue en éliminant les charges et les produits calculés. Mais, une partie
de cette trésorerie est peut-être immobilisée dans les stocks et dans le décalage des règle-
ments des clients et aux fournisseurs.
Pour passer de flux encaissables à des flux encaissés, il faut tenir compte des décalages de
paiements et du stockage, c’est-à-dire de la variation du BFR (besoin en fonds de roule-
ment) : la trésorerie réellement encaissée grâce à l’activité est alors obtenue (cet indicateur,
appelé excédent de trésorerie, sera développé à la fin du cours).

section 3.
La répartition de la valeur ajoutée

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Il est également possible de présenter le partage de la richesse créée par l’entreprise entre
toutes ses parties prenantes (hors clients et fournisseurs).
La richesse créée peut être répartie entre :
∙∙ les salariés : charges de personnel (y compris la participation des salariés et le personnel
extérieur) ;
∙∙ l’État : impôts et taxes, impôts sur les bénéfices ;
∙∙ les prêteurs : intérêts financiers (avec la part du crédit-bail) ;
∙∙ les actionnaires : dividendes ;
∙∙ l’entreprise elle-même : autofinancement.
On appelle autofinancement la CAF diminuée des dividendes versés. Mieux que la CAF,
l’autofinancement qui tient compte du dividende qui devra être versé aux actionnaires ren-
seigne plus précisément sur la trésorerie potentielle générée par l’activité et réellement
disponible.

Autofinancement = CAF – Dividendes versés

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COURS 1  Finance d’entreprise  116

Dès lors, la principale information fournie par l’autofinancement concerne la possibilité qu’à
l’entreprise de se financer grâce à la trésorerie potentielle générée par sa seule activité. Plus
l’autofinancement est élevé, plus l’entreprise sera autonome pour financer ses investisse-
ments et rembourser ses emprunts, moins elle aura besoin de faire appel à ses actionnaires
(augmentation de capital) ou aux banquiers.
La richesse créée s’appuie sur le calcul de la valeur ajoutée retraitée. Néanmoins, il faut
également tenir compte d’autres produits et d’autres charges ayant une incidence sur la
trésorerie et non intégrés dans le calcul de la valeur ajoutée.

Total de la richesse à partir = VA + Subvention d’exploitation + Transferts de charges


+ Autres produits + Produits financiers (hors reprises) + Produits exceptionnels
sur opérations de gestion – Autres charges – Charges financières (hors dotations)
– Charges exceptionnelles sur opérations de gestion

APPLICATION  Nº4  SUITE


Le tableau suivant présente, pour la société SIMPLIFIÉE et dans une optique économique
(donc avec les retraitements), un tableau de répartition de la valeur ajoutée jusqu’à
l’autofinancement.
Il est supposé que les charges financières ne sont composées que d’intérêts financiers.
Pour l’année N, on supposera que le dividende prélevé sur le bénéfice s’élève à 100.

Société SIMPLIFIÉE
N N en %
Répartition VA retraitée
VA retraitée 485 98 %
(+) ou (–) autres éléments : (a)10 2 %
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Total de la richesse à répartir 495 100 %


(–) Personnel : (b)– 65 13 %
(–) État : – 90 18 %
(–) Prêteurs : (c)– 45 9 %
= CAF retraitée = 295 60 %
(–) Dividendes prélevés : – 100
= Autofinancement = 195
a.  Il est conseillé d’achever le tableau par ce poste en partant du principe qu’il s’agit des produits encaissables et des charges décais-
sables sauf ceux et celles qui sont déjà pris en compte dans la VA retraitée ou dans les lignes suivantes (personnel, État, prêteurs) :

Détail du calcul de la ligne « Autres éléments » N


Produits financiers 10
Charges financières (hors intérêts) 0
Total 10
b.  Charges de personnel + Personnel extérieur : 60 + 5
c.  Intérêts retraités (intérêts PCG + Intérêts sur biens loués) : 40 + 5

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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

La CAF représente 60 % de la richesse à répartir. Les créanciers récupèrent la part la plus
faible. Il aurait fallu connaître la répartition de la richesse des exercices précédents pour
commenter les évolutions.
L’autofinancement représente 66 % de la CAF : l’entreprise conserve une grande partie de
son potentiel de trésorerie lié à l’activité et en distribue une partie plus faible sous forme de
dividendes.

En économie, il est souvent évoqué le partage de la valeur ajoutée, mais c’est un abus de lan-
gage (en effet, il est vrai uniquement dans une version simplifiée du compte de résultat) !
La richesse distribuée peut être différente de la valeur ajoutée du fait de certains produits
encaissés ou encaissables ou de certaines charges décaissées ou décaissables non intégrés
dans la valeur ajoutée mais contribuant au partage.

Entraînez-vous à calculer le partage de la valeur ajoutée entre les parties prenantes à partir du sujet
de 2016 de l’État disponible sur le site de l’Intec : https://lecnam.net (rubrique « Annales »).

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cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

p i t re
ha
c

4. L’analyse de la structure f inancière

Compétences attendues
Expliquer la logique fonctionnelle « emplois ressources », différencier les
différents cycles d’opérations (investissement, financement, exploitation),
construire un bilan fonctionnel, calculer le fonds de roulement net global, le
besoin en fonds de roulement et la trésorerie nette, caractériser l’évolution
dans le temps de la structure financière d’une entreprise.

Avec le thème de l’équilibre financier, nous analysons la structure financière et portons un


jugement sur le niveau d’endettement de l’entreprise à une date donnée.
Il s’agit de comprendre la structure des emplois et des ressources pour que l’entreprise
puisse assurer sa pérennité.
Par définition, un bilan est toujours équilibré mais il y a des équilibres meilleurs que d’autres,
autrement dit, il y a des ressources (capitaux propres, emprunts, etc.) qui sont préférables à
d’autres pour financer certains emplois (immobilisations, stocks, créances clients, etc.). La
question étudiée dans ce chapitre est donc : l’équilibre financier est-il cohérent ?
Le schéma ci-après présente notre démarche.
 

 
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section 1.
Présentation et construction
du bilan fonctionnel
Les SIG permettent d’étudier plus efficacement la profitabilité qu’un compte de résultat. Il
en est de même avec le bilan fonctionnel qui permet d’analyser plus précisément la struc-
ture financière que ne pourrait le faire un bilan comptable.

à retenir
Le bilan fonctionnel réorganise le bilan comptable pour analyser la situation financière.

81
UE
116 Finance d’entreprise cOUrs 1

Le bilan fonctionnel présente le cumul des ressources et des emplois échangés depuis la
création de l’entreprise.

I. Principes généraux d’élaboration

A. les notions d’emplois et de ressources


Les ressources proviennent concrètement des ventes et autres produits encaissables, des
apports en capital, des subventions d’investissement, des emprunts ou encore des dettes
fournisseurs, fiscales et sociales. Elles ont pour effet de constituer une trésorerie disponible.
C’est en prélevant sur cette trésorerie que l’entreprise finance les emplois.

Définition
Les ressources permettent de financer les emplois.

Parmi les emplois, nous retrouvons par exemple les charges décaissables, les acquisitions
d’immobilisations, les remboursements d’emprunts, les stocks ou les créances clients.

Définition
Les emplois permettent à l’entreprise de réaliser son activité.

B. le classement des opérations par cycle

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L’analyse de l’équilibre financier est fondée sur un bilan fonctionnel ; il s’agit d’un bilan
comptable retraité dans lequel les postes ont été regroupés par cycle, chaque cycle consti-
tuant un ensemble d’opérations de même nature. On distingue ainsi quatre cycles :
∙ le cycle d’investissement et de désinvestissement regroupant les opérations qui vont de
l’acquisition d’immobilisations (emplois stables) jusqu’à leurs cessions ;
∙ le cycle de financement regroupant les opérations ayant pour but de réunir les ressources
durables nécessaires au financement des emplois stables : augmentation de capital et
contraction d’emprunt, versement d’un dividende et remboursement d’emprunt ;
∙ le cycle d’exploitation regroupant les opérations liées à l’activité cyclique : stocker des
biens, accorder des crédits aux clients, obtenir des délais de paiement des fournisseurs, etc. ;
∙ le cycle de trésorerie : encaissements et décaissements liés aux cycles précédents avec
au final un excédent (trésorerie active) ou une insuffisance de trésorerie (trésorerie
passive).
En définitive, le bilan fonctionnel regroupe par catégorie les éléments nécessaires à une
entreprise afin qu’elle réalise son activité : des immobilisations (emplois stables), des capi-
taux (ressources durables), des stocks et des crédits (actif circulant et dette circulante) et de
la trésorerie.

82
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cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

C. l’évaluation à la valeur d’origine


Le principe qui préside à la construction du bilan fonctionnel est la prise en compte à la
valeur d’origine des flux de ressources et d’emplois. Concrètement, cette règle s’applique
essentiellement aux postes de l’actif qui doivent tous, à l’exception des charges à répartir,
être évalués en valeurs brutes.
Pour évaluer la politique d’investissement, il faut connaître le coût de cette immobilisa-
tion. Le bilan fonctionnel indique combien ont coûté les immobilisations achetées et encore
détenues par l’entreprise (donc quel montant de ressources a dû être mobilisé) et non pas
combien elles valent aujourd’hui.

Remarque
Pour analyser le bilan d’une entreprise, deux approches peuvent être mobilisées. L’analyse fonc-
tionnelle que nous développons dans ce chapitre et l’analyse patrimoniale basée sur des critères
de liquidité et d’exigibilité et qui nécessite de travailler sur des bilans en valeurs nettes. Ce dernier
point sera étudié dans le cours 4.

II. Structure du bilan fonctionnel


Le bilan ci-après présente les grandes masses d’un bilan fonctionnel telle qu’elles devront
apparaître si la question vous est posée à l’examen. Le détail de chacune des grandes masses
sera proposé plus loin.
Voici une vision synthétique du bilan fonctionnel :
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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Pour chaque cycle, il s’agit de mettre en relation les emplois et les ressources :
∙∙comparaison des ressources durables liées au cycle de financement et des emplois stables
liés au cycle d’investissement : ce solde est nommé fonds de roulement (Ressources
durables – emplois stables) ;
∙∙comparaison des actifs circulants d’exploitation (qui correspondent à des besoins
de financement) et des passifs circulants d’exploitation (qui correspondent à des
dégagements de ressources) : ce solde est nommé besoin en fonds de roulement
d’exploitation (Actif circulant d’exploitation – dettes circulantes d’exploitation) ;
∙∙comparaison des actifs circulants hors exploitation (qui correspondent à des besoins
de financement) et des passifs circulants hors exploitation (qui correspondent à des
dégagements de ressources) : ce solde est nommé besoin en fonds de roulement hors
exploitation (Actif circulant hors exploitation – dettes circulantes hors exploitation) ;
∙∙comparaison de la trésorerie active et de la trésorerie passive : ce solde est nommé
trésorerie nette (Trésorerie active – trésorerie passive).
Les notions de fonds de roulement, de besoin en fonds de roulement et de trésorerie nette
sont exposées dans les paragraphes suivants.

APPLICATION  Nº8
Les informations ci-après synthétisent le bilan comptable d’une société à la fin de l’exer-
cice N. Les retraitements nécessaires à l’établissement d’un bilan fonctionnel ont été
effectués :

Immobilisations en valeurs brutes 100 000 €


Amortissements et dépréciations 30 000 €
Capitaux propres 70 000 €

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Dettes financières 26 000 €
Créances sur cession d’actif 1 000 €
Disponibilités 6 000 €
Stocks 9 000 €
Créances clients 25 000 €
Dettes fournisseurs 10 000 €
Dettes fournisseurs d’immobilisations 5 000 €

À partir de ces informations, nous allons pouvoir calculer les postes du bilan fonctionnel à
la fin de l’exercice N :
Emplois stables 100 000
Actif circulant d’exploitation 34 000 (9 000 + 25 000)
Actif circulant hors exploitation 1 000 (créance sur cession d’actif)
Trésorerie active 6 000
Total des emplois 141 000

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UE
cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

Ressources durables 126 000 (70 000 + 30 000 + 26 000)


Dettes d’exploitation 10 000
Dettes hors exploitation 5 000
Trésorerie passive 0
Total des ressources 141 000

Les emplois sont égaux aux ressources : le bilan fonctionnel est équilibré.
Fonds de roulement : Ressources durables – Emplois stables = 26 000
BFRE : Actif circulant d’exploitation – Dettes circulantes d’exploitation = 24 000
BFRHE : Actif circulant hors exploitation – Dettes circulantes hors exploitation = – 4 000
Trésorerie nette : Trésorerie active – Trésorerie passive = 6 000

Avant de préciser l’analyse de chacun de ces soldes (et le vocabulaire propre à cette vision
fonctionnelle), il faut indiquer quel est le reclassement de certains postes du bilan comptable
dans cette présentation fonctionnelle.

III. Détails des reclassements et retraitements


La construction du bilan fonctionnel se réalise à partir du bilan comptable en opérant des
reclassements au sein du bilan mais également à partir d’éléments hors bilan.
Ces reclassements sont justifiés afin d’obtenir des masses homogènes.
Par exemple, il est indispensable que les ressources durables et les emplois stables ne
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contiennent que des éléments stables. Or, par construction, les enregistrements comptables
y intègrent également des opérations non stables.

A. au sein du bilan

∙ 1. Les comptes de créances envers les actionnaires : CSNA (capital


souscrit non appelé) et CSANV (capital souscrit appelé non versé)
Ces postes peuvent apparaître à la création d’une société ou lorsqu’elle augmente son capital.
L’objectif est de ne faire apparaître dans les ressources durables que le capital social consti-
tuant une ressource pour l’entreprise.
Seul le capital appelé (versé ou non) est une ressource durable pour l’entreprise. Les capi-
taux propres sont ainsi diminués du capital souscrit non appelé dans le bilan fonctionnel.

85
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

APPLICATION  Nº9
Une société augmente son capital social (en valeur nominale) de 100 000 € : 20 % ont été
apportés immédiatement, 60 % d’ici un mois et le reste plus tard. La prime d’émission (dif-
férence entre l’augmentation en valeur d’émission et l’augmentation en valeur nominale)
est de 30 000 €. Dans le bilan comptable, les conséquences de cette opération se présentent
ainsi :

Actif Passif
CSNA  + 20 000 Capital social  + 100 000
CSANV  + 60 000 Prime d’émission  + 30 000
Banque  + 50 000

Le passif enregistre une augmentation des ressources pour 130 000 € alors que 50 000 €
seulement ont été encaissés (rappelons que la prime d’émission est intégralement versée à
l’émission). Par définition, le CSANV représente une créance encaissable à très court terme
(moins d’un mois) et on peut également considérer les 60 000 € comme une ressource
potentielle. Le capital souscrit appelé est de 20 000 + 60 000 = 80 000 €.
En revanche, le CSNA, dont la libération peut intervenir dans les 5 ans, ne représente pas
une ressource pour financer un emploi. Ce poste sera donc éliminé de l’actif et soustrait des
capitaux propres pour le même montant. Ainsi, dans un bilan fonctionnel, nous aurons :

Actif Passif
CSANV  + 60 000 Capital social – CSNA  + 80 000
Banque  + 50 000 Prime d’émission  + 30 000

∙ 2. Les ECA et ECP (écarts de conversion actif et passif)


Un écart de conversion actif constate une perte de change latente (dépréciation d’une
créance ou appréciation d’une dette). Un écart de conversion passif est le constat d’un gain Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

de change latent (appréciation d’une créance ou dépréciation d’une dette).


L’analyste financier ne prend pas en considération les pertes et gains latents : il souhaite
revenir à la situation initiale (qui ne dépend pas du niveau des cours à la clôture). Les ECA et
les ECP sont donc annulés lors de l’élaboration du bilan fonctionnel.

méthodologie
Aux examens, ces écarts de conversion peuvent concerner les postes suivants : prêts,
créances (clients le plus souvent), emprunts, dettes (fournisseurs d’exploitation le plus
souvent). Même si ces écarts sont inscrits en bas du bilan, une information sur les postes
concernés doit obligatoirement vous être donnée en annexe afin de pouvoir les reclasser.

86
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

APPLICATION  Nº10
Le 01/12/N, une société a vendu des marchandises à un client américain pour 13 000 $ (soit
10 000 €), avec une échéance de paiement le 31/01/N+1 (rappelons que cette vente avec
un partenaire américain ne génère pas de TVA collectée). Le 01/12/N, les conséquences de
cette opération se présentent ainsi dans le bilan comptable :

Le 01/12/N
Actif Passif
Créances clients  + 10 000 Résultat  + 10 000

Si à l’inventaire, le 31/12/N, il existe un gain latent de change de 1 000 €, la créance est aug-
mentée de ce profit latent ; mais en vertu du principe de prudence, le résultat est inchangé
et le gain potentiel est dans un compte de régularisation. Le bilan comptable est alors le
suivant :

Le 31/12/N
Actif Passif
Créances clients  + 11 000 Résultat  + 10 000
ECP  + 1 000

On constate un décalage de 1 000 € entre la ressource (le résultat) et l’emploi (ici, une
créance client). On pourrait montrer qu’en cas d’écart de conversion actif, malgré l’enregis-
trement d’une dotation aux provisions, le problème est le même.

Le reclassement dans le bilan fonctionnel consiste alors à annuler l’effet des écarts de
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conversion selon la procédure suivante :


∙∙ prêts + ECA – ECP ;
∙∙ créances + ECA – ECP ;
∙∙ emprunts – ECA + ECP ;
∙∙ dettes fournisseurs – ECA + ECP.

∙ 3. Les charges à répartir sur plusieurs exercices


Les charges à répartir sur plusieurs exercices (frais d’émission d’emprunt) sont des dépenses
qui auraient dû être constatées en charges mais qui ont été activées car elles concernent
plusieurs exercices. Elles apparaissent en bas de l’actif du bilan. Comment les analyser dans
la vision fonctionnelle ?
Comme elles concernent plusieurs exercices, elles sont reclassées en emplois stables et
assimilées en cela à des immobilisations.
Le montant figurant à l’actif du bilan comptable est le montant net. Il conviendrait d’inscrire
le montant brut dans le bilan fonctionnel. Néanmoins, aux examens, il est admis (et c’est la
seule exception) de l’inscrire dans les emplois stables en valeurs nettes.

87
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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Certains traitent les charges à répartir comme des non-valeurs en les considérant comme
des charges et non des actifs. Elles sont alors éliminées de l’actif et des capitaux propres. En
l’absence d’informations spécifiques, cette solution ne doit pas être privilégiée.

∙ 4. Les charges et produits constatés d’avance


Les charges et produits constatés d’avance sont liés aux opérations d’inventaire de régulari-
sation des charges et produits de l’exercice. Il s’agit d’annuler en comptabilité des enregistre-
ments non liés à l’exercice considéré (mais qui relèvent des exercices suivants).
En l’absence d’informations, on considère qu’ils relèvent de l’exploitation ; ils sont alors clas-
sés dans l’actif circulant d’exploitation (CCA) ou dans les dettes d’exploitation (PCA).

∙ 5. Les ICNE (intérêts courus non échus)


Les ICNE peuvent concerner les postes de prêts (immobilisations financières) et d’em-
prunts. Les ICNE sont enregistrés à la clôture de l’exercice pour tenir compte de charges (si
sur emprunts) ou de produits (si sur prêts) non encore enregistrés en comptabilité car non
encore dus (il s’agit de charges à payer ou de produits à recevoir).
De ce fait, ils sont inscrits comme une dette auprès de l’établissement bancaire (pour les
emprunts) ou comme une créance auprès de la société à qui l’entreprise a accordé son prêt.
Pourtant la nature économique est différente car les ICNE sont liés à la rémunération du
prêteur et non pas aux flux initiaux d’investissement et de financement.
Dans les deux cas, les ICNE sont alors reclassés et inscrits en hors exploitation.
Les ICNE sur prêts sont donc retranchés des immobilisations financières et ajoutés aux actifs
hors exploitation.
Les ICNE sur emprunts sont retirés des dettes financières et ajoutés aux dettes hors

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exploitation.

APPLICATION  Nº11
Le 01/11/N, une société prête 50 000 € remboursables sur 5 ans avec une première échéance
de 3 000 € (dont 600 € d’intérêts) qui lui sera payée le 01/02/N+1.
Le 01/12/N, la même société emprunte 100 000 € remboursables sur 4 ans avec une pre-
mière échéance à payer de 13 400 € (dont 900 € d’intérêts) le 01/03/N+1.
Le 31/12/N, les conséquences de ces opérations sur le bilan comptable sont les suivantes :

Bilan comptable au 31/12/N

Actif Passif
Prêts : + 50 400(a) Emprunts : + 100 300(b)
a.  Somme prêtée (50 000) + ICNE (400). En appliquant le principe de rattachement des charges et produits à l’exercice concerné, 2/3
⎛ 600 × 2 ⎞
des intérêts compris dans la prochaine échéance ⎜ ⎟ , qui concernent novembre et décembre et qui sont déjà dus à la société,
⎝ 3 ⎠
ont donc été rajoutés.
b.  Le raisonnement est le même avec cette fois le rattachement d’un tiers des intérêts compris dans la prochaine échéance (900/3).

88
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COURS 1  Finance d’entreprise  116

Le 31/12/N, le bilan fonctionnel se présente alors ainsi :


Bilan fonctionnel au 31/12/N

Actif Passif
Emplois stables : + 50 000 Emprunts : + 100 000
Actif hors exploitation : + 400(a) Passif hors exploitation : + 300(b)
a.  Les ICNE correspondent à des intérêts qui seront réglés à la société dans un mois. On ne peut donc pas les assimiler à des emplois
stables ; il s’agit en fait d’une sorte de créance liée au cycle d’investissement ce qui justifie son inscription en actif hors exploitation.
b.  De même, les ICNE sur emprunts peuvent être assimilés à des dettes à court terme et ainsi, doivent être retirés des ressources
durables.

∙ 6. La prime de remboursement des obligations


Une obligation13 est caractérisée par une valeur d’émission (montant encaissé par l’entre-
prise et décaissé par l’obligataire pour posséder l’obligation) et par une valeur de rembourse-
ment (montant décaissé par l’entreprise et encaissé par l’obligataire).
À l’émission, les emprunts obligataires apparaissent en trésorerie pour leur valeur d’émis-
sion et en dettes financières pour leur valeur de remboursement. La différence est compta-
bilisée en prime de remboursement (inscrite en bas de l’actif).
La prime de remboursement est une charge pour l’entreprise qui est étalée dans le temps
selon le rythme de remboursement de l’emprunt obligataire (par le biais de dotations aux
amortissements).
De manière générale, cette prime inscrite initialement à l’actif est considérée comme une
non-valeur. Elle est donc retirée de l’actif et soustraite du montant des emprunts obliga-
taires, donc des ressources durables.
Ce retraitement présente l’avantage de présenter les emprunts obligataires, non à leur
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valeur de remboursement mais à leur valeur d’émission ce qui correspond à la ressource


durable perçue à l’émission de cet emprunt.

7. Les amortissements, les dépréciations et les provisions


Le bilan comptable présente l’actif en valeur nette (valeur brute – cumul des amortisse-
ments et dépréciations).
Nous avons déjà vu que les immobilisations sont inscrites à leur valeur brute dans un bilan
fonctionnel. En toute logique, il faut alors analyser les amortissements et dépréciations : ils
sont inscrits en déduction de l’actif et ajoutés dans les ressources durables.
En effet, ces amortissements et dépréciations représentent des charges non décaissables et,
en les ajoutant aux réserves incluses dans les capitaux propres, on calcule, en quelque sorte,
un autofinancement cumulé depuis la création de l’entreprise. Ce retraitement permet donc
de mieux évaluer les ressources dont dispose l’entreprise.
Les provisions sont également intégrées dans les ressources durables.

13. La valeur nominale de l’obligation est utile pour calculer les intérêts. Les emprunts obligataires sont
présentés dans le cadre du cours 3.

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116 Finance d’entreprise cOUrs 1

∙ 8. Les VMP (valeurs mobilières de placement)


Selon leur nature, les VMP seront considérées comme un élément de l’actif hors exploita-
tion (en cas de risque de perte ou si elles sont peu liquides) ou comme un élément de la
trésorerie active (si elles sont liquides et sans risque de perte).

∙ 9. Les CBC (comptes bancaires courants) et soldes créditeurs de banque


Les comptes bancaires courants ou soldes créditeurs de banque apparaissent au passif parmi
les dettes auprès des établissements de crédit.
Ils ne constituent pas une ressource stable et doivent donc être retirés des dettes financières
pour être replacés dans la trésorerie passive.
Le poste de dettes financières d’un bilan fonctionnel ne présente donc qu’une ressource
stable (c’est-à-dire le montant négocié pour financer les investissements).

∙ 10. La dette d’IS et de participation des salariés au résultat


Le calcul de l’IS et de la participation des salariés au résultat s’appuie sur le résultat lié à
l’activité (exploitation, financier, exceptionnel). Ainsi la part de l’IS non encore réglée et la
part de la participation des salariés non encore réglée sont des dettes hors exploitation.

B. éléments hors bilan

∙ 1. Les EENE (effets escomptés non échus)


Si l’entreprise souhaite recevoir l’encaissement d’une créance avant son échéance, elle peut

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transformer cette créance en un effet de commerce puis l’escompter.
L’escompte d’un effet de commerce a pour effet d’encaisser immédiatement la somme et
de réduire le montant du poste créances clients. Et c’est bien là le problème pour l’ana-
lyste financier ! L’escompte financier masque la réalité du poste clients et de la trésorerie
en annulant les conséquences des décisions des commerciaux et des éventuels retards de
règlement. Avec le retraitement des EENE dans le bilan fonctionnel, on en revient à la situa-
tion avant l’escompte et ainsi on peut mieux se rendre compte des excès éventuels dans la
politique de crédit accordé aux clients.
Les EENE peuvent être assimilés à un crédit bancaire. De ce point de vue, ils doivent donc
être réintégrés dans le passif du bilan au niveau de la trésorerie passive et à l’actif avec les
créances clients.

APPLICATION  Nº12
Donnons une application des conséquences de ce retraitement.
Le 01/12/N, une entreprise détient une créance client de 1 000 €, avec une échéance au
31/01/N+1 et matérialisée par un effet de commerce. Si le 31/12/N, l’entreprise escompte

90
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

cet effet (nous négligerons les frais et les intérêts), les bilans comptables sont alors les
suivants :

01/12/N Actif
Créances clients + 1 000

31/12/N Actif Information en annexe


Créances clients 0 EENE(a) : + 1 000
Trésorerie + 1 000
a.  Cet effet escompté sera considéré comme non échu jusqu’à sa « date normale » d’échéance, ici, le 31/12/N+1.

Le retraitement des EENE apparaît comme suit dans le bilan fonctionnel :

Bilan fonctionnel au 31/12/N

Actif Passif
Créances clients  + 1 000 Trésorerie passive  + 1 000

∙ 2. Le crédit-bail
Comme dans le cas des retraitements du compte de résultat proposés pour obtenir une
vision plus économique de l’activité, le crédit-bail est réintégré dans le bilan fonctionnel
pour améliorer l’analyse de la structure financière.
Toujours dans le but de faciliter la comparaison avec des entreprises ayant des modes de
financements différents, les biens financés par crédit-bail peuvent être considérés comme
des immobilisations acquises par l’entreprise et financées par emprunt (remboursable au
rythme des dotations aux amortissements du bien).
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La valeur d’origine des biens est alors ajoutée dans les emplois stables. Les amortissements
virtuels sont rattachés aux ressources durables avec les autres amortissements de l’actif. La
partie non amortie (valeur nette comptable fictive) est ajoutée aux dettes financières.

APPLICATION  Nº13
L’entreprise a pris en crédit-bail une machine d’une valeur de 200 000 € le 01/01/ N. Le contrat
de location-vente prévoit le versement d’une redevance annuelle de 55 000 € pendant 4 ans.
Si l’entreprise avait été propriétaire de la machine, elle aurait comptabilisé une dotation aux
amortissements d’exploitation d’un montant de 50 000 € (valeur d’achat/durée d’utilisation :
200 000/4). Pour N et N+1, le crédit-bail sera ainsi retraité de la manière suivante :

31/12/N 31/12/N+1 31/12/N 31/12/N+1


Emplois stables Ressources durables
Immobilisations + 200 000 + 200 000 Amortissements + 50 000 (c)+ 100 000

corporelles (en brut)     Dettes financières (a)+ 150 000 (b)+ 100 000

a.  Est égal au solde de l’emprunt fictif contracté pour financer l’acquisition de l’immobilisation : 200 000 – 50 000 (on suppose que
l’emprunt est remboursé au rythme des dotations aux amortissements, donc par amortissements constants).
b.  150 000 – 50 000 de remboursement.
c.  Deux dotations de 50 000.

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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

IV. Synthèse des reclassements


et retraitements du bilan fonctionnel
Emplois Ressources
Emplois stables Ressources durables
Immobilisations incorporelles brutes Capitaux propres
+ Immobilisations corporelles brutes – Capital souscrit non appelé
(y compris crédit-bail) + Amortissements de l’actif immobilisé (y compris
+ Immobilisations financières brutes crédit-bail)
+ Charges à répartir en valeur nette + Dépréciations de l’actif
– ICNE sur prêts + Provisions pour risques et charges
+ Dettes financières
+ Valeur nette crédit-bail (valeur brute
– amortissements)
– Prime de remboursement des emprunts obligataires
– ICNE sur dettes financières
– ECA si relatif à une ressource durable
+ ECP si relatif à une ressource durable
Actif circulant Passif circulant
Actif circulant d’exploitation Dettes d’exploitation
Stocks et encours Avances et acomptes reçus sur commande
+ Avances et acomptes versés sur commandes + Dettes fournisseurs et comptes rattachés
+ Créances d’exploitation + Dettes fiscales et sociales d’exploitation
+ EENE + Autres dettes d’exploitation
+ Autres créances d’exploitation + PCA d’exploitation
+ CCA liées à l’exploitation – ECA si relatif aux fournisseurs
+ ECA si relatif aux clients + ECP si relatif aux fournisseurs
– ECP si relatif aux clients
Actif circulant hors exploitation Dettes hors exploitation
Créances diverses Dettes sur immobilisations

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+ CSANV + Dette IS
+ VMP si non liquides + Dette de participation des salariés
+ CCA non liées à l’exploitation + Autres dettes hors exploitation
+ ICNE sur prêts + ICNE sur dettes financières
+ ECA si relatif à l’actif hors exploitation + PCA non liés à l’exploitation
– ECP si relatif à l’actif hors exploitation – ECA si relatif à des dettes hors exploitation
+ ECP si relatif à des dettes hors exploitation
+ Comptes courants d’associés si non bloqués
et non destinés à être incorporés au capital
Trésorerie active Trésorerie passive
Disponibilités Concours bancaires courants
+ VMP si liquides + Soldes créditeurs de banque
+ EENE

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COURS 1  Finance d’entreprise  116

APPLICATION  Nº14
Voici le bilan comptable d’une société au 31/12/N.
Brut Amortissements et dépréciations Net
Actif
31/12/N 31/12/N 31/12/N
Capital souscrit non appelé TOTAL 0 10 000 – 10 000
Immobilisations incorporelles 6 000 4 000 2 000
Immobilisations corporelles 100 000 40 000 60 000
Immobilisations financières 20 000 1 000 19 000
Actif immobilisé TOTAL I 126 000 45 000 81 000
Stock et en-cours 10 000 1 000 9 000
Avances et acomptes versés 2 000 – 2 000
Créances d’exploitation 20 000 2 000 18 000
Créances sur cessions d’immobilisations 4 000 – 4 000
Capital souscrit appelé non versé 3 000 – 3 000
Valeurs mobilières de placement(a) 2 000 – 2 000
Disponibilités 8 000 – 8 000
Charges constatées d’avance 5 000 – 5 000
Actif circulant TOTAL II 54 000 3 000 51 000
Charges à répartir sur plusieurs exercices III 4 000 – 4 000
Primes remboursement des obligations IV 2 000 – 2 000
Écarts de conversion actif(b) V 2 000 – 2 000
TOTAL GÉNÉRAL 0 à V 198 000 48 000 150 000
a.  Dont 1 500 de titres liquides.
b.  1 000 sur créances d’exploitation et 1 000 sur dettes fournisseurs.

Passif 31/12/N
Capital social 60 000
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Primes d’émission 10 000


Réserves 4 000
Report à nouveau –
Résultat de l’exercice 1 000
Subventions d’investissement 1 000
Capitaux propres TOTAL I 76 000
Provisions pour risques et charges TOTAL II 2 000
Autres emprunts obligataires 25 000
Emprunts auprès des établissements de crédit(c) 30 000
Avances et acomptes reçus 1 000
Dettes d’exploitation 6 000
Dettes diverses :
• Dettes sur immobilisations 2 000
• Dettes fiscales (impôts sur les bénéfices) 3 000
Produits constatés d’avance 3 000
Dettes TOTAL III 70 000
Écarts de conversion passif(d) IV 2 000
TOTAL GÉNÉRAL I à IV 150 000
c.  Dont 1 000 de soldes créditeurs de banque et 2 000 d’ICNE.
d.  1 000 sur créances clients et 1 000 sur emprunts bancaires.

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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Les produits constatés d’avance et les charges constatées d’avance relèvent de l’exploitation.
Il y a 2 000 d’effets escomptés non échus.

Bilan fonctionnel au 31/12/N

Emplois Ressources
Total I Actif bilan comptable 126 000 Total I Capitaux propres 76 000
(+) Charges à répartir 4 000 (–) CSNA – 10 000
Emplois stables 130 000 (+) Total amortissements et dépréc. 48 000
Stock et en-cours 10 000 (+) Total provisions 2 000
Avances et acomptes versés 2 000 (+) Autres emprunts obligataires 25 000
Créances d’exploitation 20 000 (+) Emprunts EC 30 000
Charges constatées d’avance 5 000 (–) ICNE sur emprunts – 2 000
(+) EENE 2 000 (–) PRO – 2 000
(+) ECA sur créances clients 1 000 (–) Soldes créditeurs de banque – 1 000
(–) ECP sur créances clients – 1 000 (+) ECP sur emprunts 1 000
Actif exploitation 39 000 Ressources durables 167 000
Créances sur cessions d’immobilisations 4 000 Avances et acomptes reçus 1 000
CSANV 3 000 Dettes d’exploitation 6 000
VMP non liquides 500 (–) ECA sur dettes fournisseurs – 1 000
Actif hors exploitation 7 500 Produits constatés d’avance 3 000
Disponibilités 8 000 Dettes d’exploitation 9 000
VMP liquides 1 500 ICNE sur emprunts 2 000
Trésorerie active 9 500 Dettes sur immobilisations 2 000
Dettes d’IS 3 000
Dettes hors exploitation 7 000
Soldes créditeurs de banque 1 000
(+) EENE 2 000

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Trésorerie passive 3 000
TOTAL GÉNÉRAL 186 000 TOTAL GÉNÉRAL 186 000

section 2.
L’analyse de la structure financière
avec le bilan fonctionnel
Par définition, un bilan est toujours équilibré, mais, en fonction des actifs à financer, le
choix de certaines ressources (capitaux propres, dette financière, dette d’exploitation, etc.)
s’impose. Il y a donc des équilibres financiers préférables à d’autres. Nous les découvrirons
à travers les notions de FRNG (fonds de roulement net global) et de besoin en fonds de rou-
lement (BFR).

94
UE
cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

I. L’analyse de la structure financière :


FRNG et BFR

A. le FRNG (fonds de roulement net global)


Grâce à l’activité courante, l’entreprise génère une CAF, une trésorerie potentielle liée à
l’activité hors opérations de cessions. Cette CAF permet de rembourser certaines ressources
utilisées pour acquérir les immobilisations, mais sur la longue durée. En effet, lors de
l’achat d’une machine de production, il faut plusieurs années d’activité pour que les pro-
duits fabriqués et vendus grâce à cette machine permettent de rembourser le coût de cette
immobilisation.
Dès lors, on comprend que la première règle d’équilibre financier stipule que les emplois
stables doivent être financés par des ressources durables. Pour vérifier cette exigence, on
calcule le fonds de roulement net global, égal à la différence entre les ressources durables et
les emplois stables.
Pour que la première règle d’équilibre financier soit satisfaite, il est donc nécessaire que le
FRNG soit au moins égal à zéro. Nous avons ainsi :

FRNG = Ressources durables – Emplois stables


Première règle d’équilibre financier : FRNG ≥ 0

Cette première règle d’équilibre permet de vérifier la cohérence entre la politique de finan-
cement et la politique d’investissement de l’entreprise.

focus
Le FRNG et le FR (fonds de roulement) sont deux notions synonymes. Le FRNG est une
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notion utilisée par la Banque de France.

B. le BFR (besoin en fonds de roulement)

∙ 1. Le besoin de financement généré par le cycle d’exploitation


En plus des immobilisations, une entreprise a besoin de financer son cycle d’exploitation ;
celui-ci comporte plusieurs phases depuis les achats à crédit auprès des fournisseurs jusqu’à
l’encaissement du prix de la vente. Le schéma suivant résume ces différentes phases.


    




    

95
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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Les crédits accordés aux clients restent peu de temps dans l’entreprise mais se renouvellent
et vont générer un besoin permanent de financement. Ce besoin sera diminué par les dettes
en lien avec l’activité (dettes fournisseurs, dettes fiscales et sociales, etc.). En définitive,
l’entreprise a généralement un besoin de financement permanent né du décalage entre le
décaissement des achats et l’encaissement des ventes, le premier intervenant souvent avant
le second. Ce besoin de financement du cycle d’exploitation est qualifié de besoin en fonds
de roulement d’exploitation et se calcule ainsi :

BFRE = Actif circulant d’exploitation – Dettes d’exploitation

∙ 2. Le BFRHE (BFR hors exploitation)


On peut aussi calculer le BFRHE (besoin en fonds de roulement hors exploitation) lié aux
opérations d’investissement (créances et dettes sur immobilisations), de financement (ICNE
sur prêts ou sur emprunts) ou à l’impôt sur les sociétés (créances et dettes sur IS).

BFRHE = Actifs circulants hors exploitation – Dettes circulantes hors exploitation

Le BFRHE n’est pas forcément un besoin à financer. S’il est négatif, il constituera une res-
source de financement hors exploitation qui permettra de financer une partie du BFRE.
Il faut toujours être vigilant quant à l’analyse du BFRHE car n’étant pas lié au cycle d’exploi-
tation, il n’est pas forcément récurrent d’une période à une autre.

∙ 3. Le financement du cycle d’exploitation et hors exploitation


Pour comprendre la situation financière de l’entreprise, il faut calculer le BFR.

BFR = BFRE + BFRHE

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Le besoin de financement généré par le décalage des règlements des clients et des règle-
ments aux fournisseurs est un besoin permanent : les créances et dettes sont réglées régu-
lièrement mais se renouvellent. Il faut donc que ce besoin soit financé par des ressources
durables, autrement dit le FRNG, c’est-à-dire le solde des ressources durables disponibles
une fois les emplois stables couverts.
Il en découle une seconde règle d’équilibre financier selon laquelle le fonds de roulement
net global doit être suffisant pour faire face au besoin en fonds de roulement.

Seconde règle d’équilibre financier : FRNG ≥ BFR

Le FRNG devrait au minimum couvrir le BFRE mais l’idéal est qu’il couvre la composante
exploitation et hors exploitation du BFR.

APPLICATION  Nº14  SUITE


Vérifions les deux règles d’équilibre financier à partir du bilan fonctionnel.
Fonds de roulement : Ressources durables – Emplois stables : 37 000 > 0

96
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COURS 1  Finance d’entreprise  116

Les ressources durables couvrent bien les emplois stables : les politiques de financement et
d’investissement sont cohérentes.
BFRE : Actif circulant d’exploitation – Dettes circulantes d’exploitation : 30 000
BFRHE : Actif circulant hors exploitation – Dettes circulantes hors exploitation : 500
BFR : 30 500
FR > BFR : la seconde règle est également respectée. Le fonds de roulement est suffisant
pour couvrir le BFR.

Revenons sur l’expression « besoin en fonds de roulement ». De façon abusive, le besoin de


financement lié au cycle de production est qualifié de « BFR ». Logiquement, ce qualificatif
suppose que l’intégralité du cycle de production soit financée par le fonds de roulement.
Respecter cette contrainte, c’est assurer en permanence la solvabilité de l’entreprise, en
n’ayant jamais une trésorerie négative, quitte à avoir un excès de trésorerie nette (et donc
une trésorerie non utilisée). C’est le cas de la situation n° 1 du schéma ci-après.
Néanmoins, il n’est peut-être pas indispensable que le BFR soit financé en permanence et en
totalité par des ressources durables, comme le montre la situation n° 2 du schéma ci-après
qui fait apparaître trois périodes de trésorerie nette négative.


 
 




 


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Dans la situation n° 2, le BFR n’est pas financé en permanence par des ressources durables.
Cette situation semble préférable à la première situation et représente un compromis tout
à fait acceptable, dès lors que le coût lié à la trésorerie nette négative n’est pas trop élevé.

focus
Le cas du BFRE négatif
L’hypothèse posée jusqu’ici suppose que le cycle de production génère un besoin de finan-
cement, ce qui n’est pas nécessairement le cas. Dans les entreprises du secteur de la grande
distribution, la vitesse élevée de rotation des stocks, le paiement au comptant des clients
et le crédit obtenu sur les achats génèrent une ressource qui finance les immobilisations
sans risque d’insolvabilité.
On constate alors qu’un BFRE négatif (ressource) provient de l’encaissement immédiat
des ventes alors que les charges sont payées à crédit. Cette ressource peut financer tout ou
partie des emplois stables et permet un FRNG négatif (emplois).

97
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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

à retenir
Le FR doit toujours être positif et couvrir le BFR pour que la trésorerie nette soit positive
et permette une situation financière équilibrée.

II. L’analyse de la trésorerie nette


La trésorerie est le montant de ressources disponibles après avoir financé les immobilisa-
tions et le cycle de production (décalage entre l’encaissement des ventes et le décaissement
des charges de production, TVA comprise).

Trésorerie nette = FRNG – BFR

On peut évidemment retrouver le montant de cette trésorerie nette à partir du bilan fonc-
tionnel par différence entre la trésorerie active et la trésorerie passive.

Trésorerie nette = Trésorerie active – Trésorerie passive

APPLICATION  Nº14  SUITE


La trésorerie nette est égale à 6 500 (trésorerie active de 9 500 – trésorerie passive de 3 000).
Elle est positive.
Il est possible de vérifier ce calcul par la différence entre le FR et le BFR, soit 37 000 – 30 500
= 6 500.
Quelles conclusions peut-on déduire de ces calculs ? La trésorerie nette positive est expli-
quée d’une part par le fait que le FR est suffisamment élevé pour couvrir le BFR. Il reste donc

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encore des ressources durables pour constituer une trésorerie nette positive.

98
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COURS 1  Finance d’entreprise  116

focus
L’EBE et la CAF sont des indicateurs du niveau de la trésorerie générée par l’exploitation ou
l’activité. Dans les deux cas, cette trésorerie n’est que potentielle car une partie de cette
trésorerie peut être immobilisée dans les stocks et dans le décalage clients – fournisseurs.
Pour passer de flux encaissables à des flux encaissés, on tient compte de la variation du
besoin en fonds de roulement et on obtient alors la trésorerie réellement encaissée grâce à
l’activité et appelée excédent de trésorerie.
On peut calculer trois excédents différents, basés sur l’exploitation ou sur l’ensemble de
l’activité :
∙∙ Excédent sur opérations = ESO = EBE – Variation des stocks14
= Trésorerie potentielle générée par l’exploitation et compte tenu du besoin de finance-
ment des stocks ;
∙∙ Excédent de trésorerie d’exploitation = ETE = EBE – Variation du BFRE
= Trésorerie générée par l’exploitation et compte tenu du besoin de financement des
stocks et du décalage entre l’encaissement des créances clients et le règlement des
dettes fournisseurs ;
∙∙ Excédent de trésorerie globale = ETG = CAF – Variation du BFR
= Trésorerie générée par toute l’activité et compte tenu du financement de l’ensemble
du BFR (exploitation et hors exploitation).
➠ Cette analyse sera approfondie dans le cours 2.

méthodologie
Comment analyser un bilan fonctionnel ?
1) Indiquez quel est le niveau de la trésorerie nette.
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2) Donnez le niveau du FRNG et concluez sur le respect (ou non) de la première règle
d’équilibre financier. Expliquez le niveau du FRNG en fonction des grands postes qui le
composent : aidez-vous du poids en pourcentage de ces postes par rapport au bilan
fonctionnel et des indicateurs d’indépendance ou d’autonomie financières (développés
dans le chapitre 6).
3) Donnez le niveau du BFR et concluez sur le respect (ou non) de la deuxième règle
d’équilibre financier. Expliquez le niveau du BFRE et du BFRHE en fonction des grands
postes qui les composent. Aidez-vous des ratios d’écoulement (développés dans le
chapitre 6).

Entraînez-vous à réaliser un bilan fonctionnel à l’aide des sujets de 2019 et 2020 de l’Intec et à calculer
un ETE à l’aide du sujet 2020 de l’État disponibles sur le site de l’Intec : https://lecnam.net
(rubrique « Annales »).

14. Attention, cette variation n’est pas liée au calcul comptable de la variation des stocks, mais est une
variation purement mathématique, c’est-à-dire le stock final diminué par le stock initial.

99
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116 Finance d’entreprise cOUrs 1

III. Exemples de structures financières

A. structures financières schématiques


Différentes configurations peuvent se présenter en fonction de l’importance respective du
fonds de roulement, du besoin en fonds de roulement et de la trésorerie. Elles traduisent
chacune des situations financières différentes.
Nous proposons six situations types susceptibles de se présenter en vous indiquant le dia-
gnostic à apporter et les préconisations éventuelles à proposer dans chaque cas. Nous dis-
tinguerons en particulier, les trois premières situations à BFR positif, des trois dernières à
BFR négatif. Une partie de nos remarques est issue du rapport du XXXVIIe Congrès national
de l’Ordre des experts-comptables (la fonction financière et le plan comptable général).

Situation 1 Situation 2 Situation 3 Situation 4 Situation 5 Situation 6


Bilan FR+ BFR+ T– T+ FR+ BFR– FR– BFR–
BFR+ FR+ FR– FR–
schématique
T+ T– BFR+ T+
BFR– T–

Situation 1
Diagnostic : les BFR constatés sont entièrement financés par les ressources durables dont
l’importance permet de dégager des disponibilités. Cette situation est apparemment la plus
favorable pour l’entreprise.

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Préconisations : il convient de s’interroger sur la rentabilité des excédents de trésorerie qui
peuvent être trop importants ou mal placés.

Situation 2
Diagnostic : les BFR sont financés en partie par des ressources durables, en partie avec des
concours bancaires courants.
Préconisations : il convient d’apprécier l’importance du risque bancaire. Pour réduire le
niveau des concours bancaires, l’entreprise peut augmenter son FRNG en accroissant les
ressources propres ou les dettes financières. Par ailleurs, elle peut réduire le BFR par une
diminution des stocks, une réduction des créances clients ou une augmentation des dettes
fournisseurs.

Situation 3
Diagnostic : les concours bancaires courants couvrent une partie des actifs fixes, les BFR et
les disponibilités. Cette situation est mauvaise.
Préconisations : l’entreprise doit restructurer son FRNG en augmentant les financements
longs et en améliorant son autofinancement. Elle peut également diminuer son BFR.

100
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cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

Situation 4
Diagnostic : les ressources induites par le cycle d’exploitation s’ajoutent à un excédent de
ressources permanentes pour dégager un excédent de liquidités important. Cette situation
est exceptionnelle (courante pour les entreprises de grande distribution, mais rare pour les
entreprises industrielles).
Préconisations : l’entreprise se doit de surveiller les modalités de gestion de sa trésorerie :
existe-t-il un sous-emploi de capitaux ?

Situation 5
Diagnostic : les fournisseurs et les avances de la clientèle financent le cycle, mais aussi une
partie des immobilisations. Il s’agit d’un cas typique de la grande distribution.
Préconisations : l’entreprise risque d’être dépendante de ses fournisseurs. Il convient donc
de s’interroger sur l’insuffisance du FRNG, conjoncturel ou structurel. Un renforcement des
ressources durables est à examiner.

Situation 6
Diagnostic : les ressources durables ne couvrent qu’une partie de l’actif immobilisé et leur
insuffisance est compensée par les fournisseurs, les avances de la clientèle et les concours
bancaires courants. Il s’agit d’une situation similaire à la situation 5.
Préconisations : de manière générale, il s’agit d’une situation précaire pour l’entreprise qui
est dépendante de ses fournisseurs et des banques. La structure des financements est à
revoir pour reconstituer le FRNG.

B. croissance de l’entreprise
et risques de déséquilibre
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L’analyse de l’équilibre financier est rarement indépendante de la situation de l’entreprise


au regard de son cycle de vie. L’analyste doit notamment être attentif à certaines difficultés
associées à la croissance ou au déclin de l’activité. Cinq risques, non exhaustifs, peuvent
notamment être envisagés.

∙ 1. Risque de croissance trop rapide et non maîtrisée


Les biens ou services de l’entreprise rencontrent un réel succès. Voulant répondre à la forte
demande qui leur est adressée, les dirigeants voient leur chiffre d’affaires augmenter de
façon considérable. Sans action spécifique sur la gestion des stocks et/ou sur les délais de
règlement accordés aux clients ou accordés par les fournisseurs, le besoin en fonds de roule-
ment augmente très rapidement, au même rythme que le chiffre d’affaires. Si les ressources
durables n’augmentent pas, l’équilibre FRNG/BFR se détériore et l’entreprise connaît des
problèmes de trésorerie (voir l’effet ciseaux qui sera présenté dans le cours 2).

101
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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

∙ 2. Risque de croissance insuffisante


Pour doper ses ventes et augmenter son volume d’activité, l’entreprise accepte d’allonger
le délai de règlement accordé aux clients sans contrepartie des fournisseurs. Le BFRE aug-
mente rapidement et l’entreprise connaît également des difficultés de trésorerie.

∙ 3. Risque de retard d’investissement


L’entreprise n’a pas procédé aux investissements qui auraient été nécessaires durant les der-
nières années. Confrontés à une diminution de la productivité, à une mévente des produits
pour cause de moindre qualité ou devant faire face à une sous-capacité de production, les
dirigeants décident de rattraper leur retard technologique en investissant massivement dans
l’outil productif. Si l’investissement est autofinancé, les ressources durables n’augmentent
pas alors que les emplois stables progressent. Le FRNG diminue beaucoup ce qui entraîne
des problèmes de trésorerie.

∙ 4. Risque de pertes accumulées


L’accumulation des pertes durant plusieurs exercices consécutifs vient diminuer les res-
sources durables par le biais du report à nouveau. Le FRNG se dégrade, entraînant des pro-
blèmes de trésorerie.

∙ 5. Risque du paradoxe du déclin


Pour différentes raisons possibles, les ventes de l’entreprise diminuent de manière sensible.
Les composantes du BFRE diminuent également, mais les créances clients diminuent plus
rapidement que les dettes fournisseurs. Le besoin en fonds de roulement diminue, entraî-
nant une amélioration de la trésorerie. Cette amélioration est illusoire et temporaire dans
la mesure où la baisse des résultats va entraîner ensuite une diminution des ressources

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durables, donc du FRNG et de la trésorerie.

102
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cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

p i t re
ha
c

5. L’analyse de la rentabilité

Compétences attendues
Différencier charges variables et charges fixes, calculer et distinguer
la rentabilité économique de la rentabilité financière, caractériser
la problématique rentabilité-risque liée à l’endettement, analyser la
rentabilité d’une activité ou d’une entreprise, dans une situation donnée.

Après avoir étudié la profitabilité par la détermination des SIG et la solvabilité par l’établis-
sement du bilan fonctionnel, il est utile d’analyser la rentabilité d’une entreprise. C’est un
autre axe du diagnostic financier.
Au travers de l’étude de la rentabilité, il sera possible d’apprécier les risques (financier et
d’exploitation) auxquels l’entreprise est exposée.

section 1.
Les définitions de la rentabilité
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La rentabilité est définie de manière générale comme le rapport entre un résultat et les
moyens mis en œuvre pour l’obtenir.

APPLICATION  Nº15
Prenons un exemple pour bien comprendre la différence entre les notions de profitabilité et
de rentabilité.
Une entreprise a réalisé 1 000 000 € de chiffre d’affaires et a dégagé 10 000 € de bénéfice.
Ses capitaux propres s’élèvent à 50 000 €.
L’entreprise est profitable : son résultat net est positif. Elle a la capacité de l’entreprise à
dégager un excédent. Cette approche ne tient pas compte des moyens nécessaires pour
obtenir ce bénéfice.
Au contraire, une approche en termes de rentabilité intègre les capitaux à investir pour obte-
nir le bénéfice. Les actionnaires ont investi 50 000 € pour obtenir le bénéfice de 10 000 €.

103
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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

C’est une approche relative : on peut supposer que les actionnaires exigent un résultat net
le plus élevé possible compte tenu des moyens investis.
En définitive, une entreprise performante doit réaliser ses ventes avec suffisamment de
marge (profitabilité) et des moyens réduits (ici, les capitaux investis par les actionnaires).

Il existe deux approches de la rentabilité : la rentabilité financière et la rentabilité


économique.

I. La rentabilité financière
(ou rentabilité des capitaux propres)
La rentabilité financière compare le bénéfice de l’entreprise aux capitaux investis par ses
actionnaires.
Deux formules de calculs existent :

Résultat net
Rentabilité financière =
Capitaux propres

Dès lors, si une entreprise a une rentabilité de 20 %, cela signifie que 100 euros investis
par les actionnaires leur rapportent 20 euros. Ce pourcentage pourra alors être aisément
comparé à d’autres formes de placement (obligations, immobilier, une autre société, etc.)
afin d’en apprécier l’efficacité.

Résultat net
Rentabilité financière =
Capitaux propres hors résultat net

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méthodologie
La première formule est la plus fréquente aux examens. En l’absence de précisions,
choisissez cette modalité même si la version n° 2 est préférée par certains qui estiment
qu’une rentabilité compare le résultat obtenu avec les ressources investies en début de
période (donc sans le résultat net de l’exercice).

Remarque
La rentabilité financière est appelée return on equity (ROE) par les Anglo-Saxons.

On peut décomposer cette rentabilité financière afin de faire apparaître les déterminants
sur lesquels on pourra éventuellement agir :

Résultat net
Rentabilité financière =  
Capitaux propres
Résultat net Chiffre d´affaires Passif total
= × ×
Chiffre d’affaires Actif total Capitaux propres
= Taux de profitabilité × Taux de rotation de l’actif × Ratio global d’endettement

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COURS 1  Finance d’entreprise  116

Autrement dit, pour être rentable, il faut :


∙∙avoir le résultat net le plus élevé possible : c’est évidemment une condition essentielle
pour être rentable mais c’est loin d’être la seule ;
∙∙minimiser les actifs (immobilisations et BFR) nécessaires pour obtenir ce résultat ; le ratio
de rotation de l’actif15 l’exprime différemment (mais pour une même analyse) en indiquant
que pour un même chiffre d’affaires, l’entreprise doit avoir le moins d’actifs possible ;
∙∙réduire la part des capitaux propres dans la structure financière. Cette proposition
a évidemment des limites car si l’on réduit les capitaux propres, il faut augmenter
l’endettement et nous verrons plus loin comment apprécier le risque de cette stratégie.

APPLICATION  Nº16
Imaginons deux entreprises nommées A et B avec comme seule différence le mode de finan-
cement (taux d’intérêt commun à 3 %). Voici quels seraient leurs bilans.

Bilan de A au 31/12/N
Actif Passif
Actif immobilisé 100 000 Capitaux propres 149 000
BFR 50 000 Dettes financières 1 000
Total 150 000 Total 150 000

Bilan de B au 31/12/N
Actif Passif
Actif immobilisé 100 000 Capitaux propres 80 000
BFR 50 000 Dettes financières 70 000
Total 150 000 Total 150 000
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La seule différence entre l’entreprise A et l’entreprise B concerne la constitution de leur pas-


sif. Les dettes financières de A sont nettement plus faibles que celles de B.
Comme leur actif est identique, leur résultat d’exploitation le sera aussi : les deux entre-
prises exercent dans le même secteur d’activité et utilisent les mêmes machines, leurs pro-
duits d’exploitation et leurs charges d’exploitation sont donc considérés comme semblables.
Résultat d’exploitation des entreprises A et de B : 20 000
En revanche, le résultat net serait différent (les deux charges non encore intégrées sont les
charges d’intérêts et l’IS) :
2
∙∙résultat net de A : [20 000 – 3 % × 1 000] × 3 = 13 313 ;
2
∙∙résultat net de B : [20 000 – 3 % × 70 000] × 3 = 11 933.
15. Le taux de rotation de l’actif (chiffre d’affaires/actif total) exprime le niveau du chiffre d’affaires par euro
d’investissement. Plus ce taux est élevé, plus l’entreprise fait de chiffre d’affaires avec le même montant
d’investissement, et plus la rentabilité sera forte. Ouvrir un commerce le dimanche, faire fonctionner une
usine en continu réduire les stocks ou les créances clients, etc., permet une meilleure utilisation des actifs.

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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

La rentabilité financière ne pourrait donc pas être identique :


13 313
∙∙ rentabilité financière de A :
149 000
= 8,9 % ;

11 933
∙∙rentabilité financière de B : 80 000 = 14,9 %.
La rentabilité financière de A est plus faible que celle de B : le résultat net n’est pas suffisam-
ment élevé par rapport aux moyens investis par les actionnaires qui sont nettement plus
élevés que ceux de B.

II. La rentabilité économique


(ou rentabilité des actifs)
L’actionnaire n’est plus la seule partie prenante visée. Il faut s’intéresser ici à l’ensemble des
apporteurs de capitaux (ceux qui sont rémunérés grâce à l’activité de l’entreprise), c’est-à-
dire les actionnaires mais également les créanciers à long terme.
Le résultat intégré dans le calcul de la rentabilité est donc le résultat d’exploitation.
L’adjectif « économique » signifie que la structure financière (répartition entre les capitaux
propres et les dettes financières) et les charges financières ne sont pas prises en compte.
Deux entreprises comparables (du même secteur d’activité et de même taille) ont le même
niveau de chiffre d’affaires et la même structure de charges d’exploitation, c’est-à-dire ont
le même résultat d’exploitation. En revanche, du fait d’une structure financière différente,
elles n’ont pas les mêmes charges financières et donc un résultat net différent.
Le calcul le plus classique de la rentabilité économique est le suivant :

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Résultat d’exploitation
Rentabilité économique =
Capitaux propres + Dettes financières

APPLICATION  Nº16  SUITE


La rentabilité économique des deux entreprises doit être identique :
20 000
∙∙ rentabilité économique de A :
149 000 + 1 000
= 13,3 % ;

20 000
∙∙ rentabilité économique de B :
80 000 + 70 000
= 13,3 %.

La rentabilité économique ne dépend pas du mode de financement de l’activité.

Il est néanmoins possible de faire des choix méthodologiques différents pour calculer la
rentabilité économique. Ainsi, il existe d’autres formules possibles.

106
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COURS 1  Finance d’entreprise  116

Nous proposons ci-après trois versions de cette rentabilité économique, mais la liste n’est
pas limitative :
∙∙ rentabilité économique version n° 1 : résultat d’exploitation/(actifs immobilisés en
valeurs nettes(1) + BFRE) ;
∙∙ rentabilité économique version n° 2 : (résultat d’exploitation + produits financiers(2))/
(actifs immobilisés en valeurs nettes + BFRE) ;
∙∙ rentabilité économique version n° 3 : (résultat d’exploitation + produits financiers)/
(capitaux propres comptables + dettes financières(3)).
1.  En valeurs nettes puisque le résultat d’exploitation tient compte des DADP. Ainsi, le BFRE devrait aussi être calculé en valeurs nettes.
2.  Version justifiée si les actifs génèrent des produits financiers.
3.  Cette version est souvent utilisée car assez simple à mettre en œuvre (mis à part la définition du contenu des dettes financières) ;
elle propose de mesurer la rentabilité des sommes investies par l’ensemble des créanciers (actionnaires et banquiers). Mais, en addi-
tionnant les capitaux propres et les dettes financières, c’est aussi une façon rapide de calculer la somme « Actif immobilisé + BFRE
+ BFRHE + Trésorerie nette ». Donc contrairement aux apparences, le dénominateur traduit bien un montant d’actif utilisé par
l’entreprise.

Entraînez-vous à calculer une rentabilité économique à partir du sujet 2019 de l’État disponible sur le
site de l’Intec : https://lecnam.net (rubrique « Annales »).

section 2.
Les rentabilités, la structure financière
et l’effet de levier financier
Les ressources utilisées (capitaux propres et endettement financier) permettent à l’entre-
prise d’obtenir la rentabilité économique.
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Cette rentabilité économique est donc financée, à hauteur des dettes financières, au taux
d’intérêt net d’IS. Le supplément de rentabilité économique généré au-delà de ce taux d’in-
térêt net d’IS est capté par les actionnaires : c’est ce mécanisme qui explique que sous cer-
taines conditions, plus l’entreprise est endettée, plus sa rentabilité financière sera forte.
Cela a pour conséquence d’inciter les entreprises à s’endetter.
On peut préciser cette affirmation grâce à la formule de l’effet de levier financier :

⎛ DF ⎞
rf = ⎜ re + (re − i) × ⎟ × (1 − t)
⎝ CP ⎠

Avec :
∙∙rf : rentabilité financière ;
∙∙re : rentabilité économique avant IS ;
∙∙CP : capitaux propres ;
∙∙DF : dettes financières ;
∙∙i : taux d’intérêt des emprunts ;
∙∙t : taux d’impôt sur les bénéfices.

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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Cette formule qui explique dans quelles conditions l’endettement a un effet favorable sur la
rentabilité financière n’est utilisable que dans des cas simples (pas de produits financiers, ni
d’éléments exceptionnels).
Il faut veiller à tenir compte des incidences fiscales : la rentabilité financière est calculée
par nature après impôt. Il faut impérativement intégrer la rentabilité économique et le taux
d’intérêt nets d’impôts. Cela permet aussi d’insister sur le fait que les charges financières
sont déductibles fiscalement et permettent ainsi une diminution de l’impôt (appelée éco-
nomie d’IS).

méthodologie
Aux examens, le plus souvent, lorsque vous devez utiliser cette formule, sa mise en œuvre
est explicitement demandée. Sinon, pour calculer la rentabilité financière, il est plus simple
d’utiliser la formule annoncée précédemment (résultat net/capitaux propres).

focus
Démonstration
La formule de l’effet de levier financier peut être démontrée :
(Résultat d’ exploitation  − Charges d’intérêts)
rf = × (1 − t)
Capitaux propres
Mais, en admettant qu’il n’y ait pas de BFRHE et de trésorerie dans le bilan, nous avons :
Résultat d’ exploitation Résultat d’ exploitation
re = =
Actif immobilisé+BFRE CP+DF
donc :
re × (CP +  DF) = Résultat d’ exploitation
r × (CP +  DF) −  i  ×  DF
rf = e × (1 − t)

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CP
⎛ DF DF ⎞
rf = ⎜ re + re × − i × ⎟ × (1 − t)
⎝ CP CP ⎠
⎛ DF ⎞
rf = ⎜ re + (re − i) × ⎟ × (1 − t)
⎝ CP ⎠
Que peut-on déduire de cette formule ?
∙∙Si la rentabilité économique est inférieure au taux d’intérêt (Re – i < 0), la rentabilité
financière baisse et ce d’autant plus que l’endettement est fort au regard des capitaux
propres ;
∙∙Si la rentabilité économique est supérieure au taux d’intérêt (Re – i > 0), la rentabilité
financière augmente et ce d’autant plus que le niveau de l’endettement par rapport aux
capitaux propres est élevé.
D’après cette formule, et afin de bénéficier de l’économie d’impôt sur les emprunts, il serait
apparemment profitable d’augmenter l’endettement jusqu’à 100 % des ressources finan-
cières utilisées.

108
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

à retenir
Plus le niveau d’endettement est élevé, plus la rentabilité financière l’est aussi ! Mais il
faut veiller à ne pas atteindre un niveau d’endettement trop important.

APPLICATION  Nº16  SUITE


Il est possible de retrouver les rentabilités financières à partir de la formule de l’effet de
levier :
1 000 2
∙∙ rentabilité financière de A : [13,3 % + (13,3 % – 3 %) ×
149 000 3
] × = 8,9 %

70 000 2
∙∙ rentabilité financière de B : [13,3 % + (13,3 % – 3 %) ×
80 000
] × = 14,9 %
3

APPLICATION  Nº17
La rentabilité économique d’une entreprise ressort à 12 % avant impôt. Ses dirigeants étu-
dient les conséquences de deux structures financières : la première est composée à 100 %
par des capitaux propres et la seconde pour 20 % seulement, le solde par des emprunts
contractés au taux de 6 %.
Dans le premier cas, en l’absence d’endettement, la rentabilité pour les actionnaires est
égale à la rentabilité économique après impôt, soit 8 % (12 % × 2/3).
80 2
Dans le second cas, la rentabilité financière est égale à 24 % [(12 % + (12 % − 6 %) ×) × ].
20 3
On constate que, grâce à l’endettement, la rentabilité financière a été multipliée par trois.
Ceci devrait augmenter la satisfaction des actionnaires. Néanmoins, il faudrait vérifier que
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malgré cette augmentation du niveau de l’endettement :


∙∙ l’entreprise reste solvable ;
∙∙ les actionnaires n’augmentent pas proportionnellement leur exigence de rémunération.

Ce raisonnement a pourtant des limites : le risque de faillite augmente avec l’endettement


et cette stratégie d’endettement maximum n’est pas viable : les dettes financières font
croître les charges d’intérêts qui sont des charges incompressibles et en cas de baisse de
l’activité, le résultat d’exploitation de l’entreprise pourrait ne pas être suffisant pour y faire
face et garantir un résultat net positif pour l’actionnaire. Ce risque financier est développé
dans la section suivante.

109
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

section 3.
L’appréciation des différents risques
I. La présentation des risques
Les risques analysés dans cette section sont ceux dont la conséquence peut être de faire
baisser le résultat net (et donc le dividende versé à l’actionnaire) et plus grave, de placer
l’entreprise en situation de faillite.
Dès lors, on comprend que l’appréciation du niveau de rentabilité ne peut se faire qu’en
comparaison du risque pris par les actionnaires : risque de baisse du résultat ou risque
d’insolvabilité.
L’entreprise peut tout d’abord être confrontée à un risque de baisse :
∙∙ du résultat d’exploitation. Il s’agit du risque d’exploitation (ou risque économique) :
il pourra être évalué grâce au seuil de rentabilité. Plus le seuil de rentabilité d’une
entreprise est élevé, plus elle pourrait avoir des difficultés à absorber ses charges fixes en
cas d’événements imprévus ;
∙∙ du résultat financier. Il s’agit cette fois du risque financier : si la rentabilité économique
de l’entreprise chute en dessous du coût des dettes financières, il se produit alors un
« effet de massue » et la rentabilité financière devient alors nettement inférieure à la
rentabilité économique (voir effet de levier financier ci-avant).
À la différence des capitaux propres, les emprunts représentent une ressource exigible : si
leur part est trop importante dans la structure financière, ils peuvent placer l’entreprise
en situation d’insolvabilité, c’est-à-dire dans l’impossibilité de rembourser ses dettes
(voir les ratios d’endettement du chapitre 6). Une entreprise peut ainsi être rentable,

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mais se retrouver en situation de cessation des paiements du fait de flux de liquidités
insuffisants pour faire face à ses échéances (dettes fournisseurs, salaires, dettes fiscales,
etc.). C’est l’analyse des tableaux de flux de trésorerie et des ratios de liquidité qui
permettra de l’évaluer ;

∙∙du résultat exceptionnel. Si la composante exceptionnelle du résultat est très importante,


elle peut rendre le niveau du bénéfice très instable.

II. La mesure du risque d’exploitation


Il est possible d’estimer le risque d’exploitation (ou risque économique), c’est-à-dire la pos-
sibilité d’avoir un résultat d’exploitation négatif dans le futur : le chiffre d’affaires peut être
plus faible et/ou les charges d’exploitation plus élevées.
Plus le risque d’exploitation sera faible, plus il sera facile à l’entreprise de réaliser la rentabi-
lité économique espérée.

110
UE
cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

Remarque
Cette analyse du risque d’exploitation est également développée dans l’UE de Contrôle de gestion
du DCG.

Il existe plusieurs mesures possibles. Pour bien appréhender ces mesures qui dépendent du
chiffre d’affaires et des charges d’exploitation (fixes et variables), il est conseillé en premier
lieu de présenter ces éléments sous la forme d’un compte de résultat différentiel.

A. le compte de résultat différentiel


Au lieu de présenter l’ensemble des produits d’exploitation d’un côté et l’ensemble des
charges d’exploitation d’un autre côté, le compte de résultat différentiel présente dans un
premier temps les produits d’exploitation et les charges d’exploitation qui dépendent de
l’activité. Il classe donc les charges en charges variables et en charges fixes.

Définition
Une charge est variable dès lors qu’elle augmente avec le chiffre d’affaires
(généralement, il est supposé une relation proportionnelle entre les charges
variables et le chiffre d’affaires).

Définition
Une charge est fixe dès lors qu’elle reste constante quel que soit le chiffre
d’affaires.
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Est ainsi calculée la marge sur coût variable.

Marge sur coût variable = Chiffre d’affaires – Charges variables

Dans un second temps, les charges fixes sont soustraites pour obtenir le résultat
d’exploitation16.

Résultat d’exploitation = Marge sur coût variable – Charges fixes

16. Le compte de résultat est développé dans le programme de l’UE de Contrôle de gestion avec le calcul
des MCV pour plusieurs produits. Si des charges fixes directes à ces produits apparaissent, une marge
sur coût spécifique par produit est calculée (MCV – Coût spécifique). Le résultat d’exploitation est
obtenu par la somme des marges sur coût spécifique diminuées des charges fixes indirectes. En finance
d’entreprise, comme il n’y a pas d’analyse par produit, la marge sur coût spécifique n’est pas
développée.

111
UE
116 Finance d’entreprise cOUrs 1

APPLICATION  Nº16  SUITE


Pour l’entreprise A, le résultat d’exploitation de 20 000 est constitué de ventes pour 60 000
diminuées par des charges de 40 000, composées de charges variables de 15 000 et de
charges fixes de 25 000.

Compte de résultat différentiel de A


Chiffre d’affaires 60 000
– Charges variables – 15 000
= Marge sur coût variable = 45 000
– Charges fixes – 25 000
= Résultat d’exploitation = 20 000

B. le poids des charges fixes


dans le total des charges
Une première approche du risque d’exploitation est simplement de calculer le poids des
charges fixes dans le total des charges.

Charges fixes
Poids des charges fixes =
Total des charges

Plus le poids des charges fixes est élevé, plus le risque d’exploitation est élevé car plus la
marge sur coût variable doit être élevée pour les couvrir (et donc pour que le résultat associé

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soit positif).
Une moindre baisse d’activité conduit à une baisse de la marge sur coût variable : si la marge
obtenue est inférieure aux charges fixes, le résultat sera déficitaire.
Au contraire, une entreprise n’ayant que des charges variables a un risque d’exploitation
moindre. Si son activité diminue, ses charges variables vont mécaniquement diminuer :
certes le résultat diminue mais dans les mêmes proportions que l’activité.

APPLICATION  Nº16  SUITE


Calculons le poids des charges fixes pour l’entreprise A :
25 000
Poids des charges fixes de A = =  62,5 %
40 000
62,5 % des charges sont des charges fixes : le risque d’exploitation semble élevé.
Pour l’entreprise B, le résultat d’exploitation de 20 000 est constitué de ventes pour 60 000
diminuées par des charges de 40 000, composées de charges variables de 35 000 et de
charges fixes de 5 000.
5 000
Poids des charges fixes de B = =  12,5 %
40 000

112
UE
cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

12,5 % des charges sont des charges fixes : le risque d’exploitation est faible et beaucoup
plus faible que celui de l’entreprise A. Si l’activité de B diminue, certes son chiffre d’affaires
sera faible, mais ces charges variables aussi, et il y a de grandes chances que son résultat
reste positif (car les charges fixes sont faibles).

C. le seuil de rentabilité
Le seuil de rentabilité est le chiffre d’affaires qu’il faut atteindre pour que le résultat d’exploi-
tation devienne positif.
Résultat d’exploitation = Chiffre d’affaires – Charges d’exploitation = 0
Le chiffre d’affaires est alors égal au seuil de rentabilité.
Il faut donc que toutes les charges d’exploitation soient absorbées par le chiffre d’affaires,
donc que la marge sur coût variable soit égale aux charges fixes.
Il est possible d’exprimer la marge sur coût variable en fonction du niveau d’activité : c’est
l’objectif du taux de marge sur coût variable.

Marge sur coût variable
Taux de marge sur coût variable =
Chiffre d´affaires

Il est donc possible de déterminer le seuil de rentabilité :


Marge sur coût variable = Charges fixes (ainsi, le résultat d’exploitation est nul)
Taux de marge sur coût variable × Chiffre d’affaires = Charges fixes
La formule du seuil de rentabilité est la suivante :
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Charges fixes
Seuil de rentabilité (en euros) =
Taux de marge sur coût variable

Remarque
Notons que le terme « seuil de rentabilité » est particulièrement mal adapté et que l’expression
« seuil de profitabilité » correspondrait mieux.

Il est possible de déterminer la durée qu’il faut pour que le résultat d’exploitation devienne
positif : il s’agit du seuil de rentabilité exprimé en mois.

Seuil de rentabilité
Seuil de rentabilité =   × 12
Chiffre d'affaires

Plus le seuil de rentabilité est élevé, plus le risque d’exploitation est élevé.

113
UE
116 Finance d’entreprise cOUrs 1

APPLICATION  Nº16  SUITE


Il est possible de calculer le seuil de rentabilité de l’entreprise A.
60 000 − 15 000
Le taux de marge sur coût variable est de : = 75 %
60 000 
Pour 100 € de chiffre d’affaires, l’entreprise A génère 75 € de marge sur coût variable.
25 000
Seuil de rentabilité (en euros) = = 33 333 €
0,75
Si le chiffre d’affaires est de 33 333 €, le résultat d’exploitation sera nul.
33 333
Seuil de rentabilité (en mois) = × 12 = 6,66 mois. Si l’année commence au 01/01, le
60 000 
résultat deviendra positif à partir du 21/07 (6 mois complets et 0,66 × 31 = 21 jours en
juillet).
Voici le calcul du seuil de rentabilité de l’entreprise B.
60 000 − 35 000
Le taux de marge sur coût variable est de : = 41,7 %
60 000 
Pour 100 € de chiffre d’affaires, l’entreprise B génère 41,70 € de marge sur coût variable.
5 000
Seuil de rentabilité (en euros) = = 11 990 €
0,417
Si le chiffre d’affaires est de 11 990 €, le résultat d’exploitation sera nul.
11 990 
Seuil de rentabilité (en mois) = × 12 = 2,4 mois. Si l’année commence au 01/01, le
60 000 
résultat deviendra positif à partir du 12/03 (2 mois complets et 0,4 × 30 = 12 jours en mars).
Le risque d’exploitation de l’entreprise B est plus faible que celui de l’entreprise A.

D. le levier opérationnel Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

(ou levier d’exploitation)


Le risque d’exploitation est le risque de ne pas réaliser le chiffre d’affaires prévu. Dès lors, il
est possible de lier la variation de l’activité à la variation17 du résultat d’exploitation.
Le lien entre la variation du résultat à la suite d’une variation de l’activité est mesuré par le
levier opérationnel. Il s’agit d’un coefficient multiplicateur mesurant la sensibilité du résul-
tat à la variation de l’activité.

17. Il s’agit de variations relatives, c’est-à-dire de variations exprimées en pourcentage qui s’appuient sur la
relation mathématique suivante : (Valeur finale – Valeur initiale)/Valeur initiale.

114
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

Variation relative du résultat
Levier opérationnel =  
Variation relative de l´activité
Marge sur coût variable
ou plus simplement =  
Résultat d´exploitation

Pour avoir un risque d’exploitation faible, il faut un levier opérationnel faible. Une diminu-
tion de l’activité aurait alors pour conséquence une diminution plus faible du résultat net.

APPLICATION  Nº16  SUITE


Imaginons que l’activité de l’entreprise A augmente de 10 %. Voici quel serait son résultat
d’exploitation.

Situation finale après l’augmentation


Situation initiale
de 10 % de l’activité
Chiffre d’affaires 60 000 Chiffre d’affaires 66 000
– Charges variables – 15 000 – Charges variables – 16 500
– Charges fixes – 25 000 – Charges fixes – 25 000
= Résultat d’exploitation = 20 000 = Résultat d’exploitation = 24 500

Les charges variables, tout comme le chiffre d’affaires, augmentent de 10 %. Les charges
fixes restent à 10 000 €.
À la suite de l’augmentation de l’activité, le résultat d’exploitation augmente de 20 000 € à
24 500 − 20 000
24 500 €, soit une augmentation relative de = 22,5 %.
20 000 
22,5 %
Levier opérationnel = = 2,25
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10 % 
Il est possible de le calculer directement :
60 000 − 15 000
Levier opérationnel = = 2,25
20 000 
60 000 − 35 000
Calculons directement le levier opérationnel de l’entreprise B = = 1,25
20 000 
Le levier opérationnel de l’entreprise B est plus faible que celui de l’entreprise A : une dimi-
nution de l’activité aurait pour effet une diminution plus forte du résultat d’exploitation
pour l’entreprise A.
En revanche, si l’activité augmente, le résultat d’exploitation de A augmenterait plus vite.

APPLICATION  Nº18
Le chiffre d’affaires d’une entreprise est de 100 000 €, ses charges variables s’élèvent à 60 %
du chiffre d’affaires et ses charges fixes sont de 20 000 €.
Son résultat d’exploitation s’élève alors à 100 000 – 100 000 × 60 % – 20 000 = 20 000 €.

115
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Si l’activité baisse de 10 %, que devient son résultat d’exploitation ?


Le chiffre d’affaires devient 100 000 × 0,9 = 90 000 €. Le résultat d’exploitation devient
90 000 – 90 000 × 60 % – 20 000 = 16 000 €.
16 000 − 20 000
L’activité a varié de – 10 %. Le résultat a varié de × 100 = − 20 %.
20 000
− 20 %
Le levier opérationnel (LO) est donc de : = 2. Le résultat varie 2 fois plus que ne varie
− 10 % 
l’activité.
100 000 − 100 000 × 60 %
Ou : LO = =2
20 000

L’application suivante permet de présenter une synthèse de ce chapitre relatif à l’analyse de


la rentabilité.

APPLICATION  Nº19
Il vous est demandé de discuter de la rentabilité de cette entreprise à partir des informations
suivantes :
∙∙ chiffre d’affaires : 10 000 par an ;
∙∙ charges d’exploitation : 9 000 dont 2/3 de charges fixes (DADP comprises) ;
∙∙ marge sur coût variable : 7 000 ;
∙∙ taux de marge sur coût variable : 70 % ;
∙∙ actif immobilisé : 3 000 (amortissable sur 5 ans) ;
∙∙ BFRE : 2 000 ;
∙∙ emprunt : 4 000 (taux d’intérêt = 10 %) ;
∙∙
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capitaux propres : 1 000 ;
∙∙ charges financières : 400 par an ;
∙∙ taux d’imposition des bénéfices : 1/3.

Commençons par expliquer certaines informations.


Les 9 000 de charges d’exploitation se décomposent en 6 000 de charges fixes (dont 600 de
DADP) et donc, par déduction, 3 000 de charges variables.
On appelle marge sur coût variable le résultat disponible après avoir supporté les coûts
variables (10 000 – 3 000 = 7 000) ; on peut exprimer cette marge par rapport au chiffre
d’affaires et on obtient alors le taux de marge sur coût variable (7 000/10 000 = 70 %).
Si l’on déduit les charges fixes (DADP comprises) de la marge sur coût variable, on obtient le
résultat d’exploitation avant impôt (7 000 – 6 000 = 1 000).
Le résultat d’exploitation peut ainsi être calculé de deux façons :
∙∙ Résultat d’exploitation = CA – Charges = 10 000 – 9 000 = 1 000
∙∙ (CA – SR) × Taux de marge = (10 000 – 8 571) × 0,7 = 1 000

116
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

Dans cet exemple, les actifs utilisés pour obtenir le résultat sont composés d’immobilisa-
tions et du BFRE pour un montant total de 5 000. Il n’y a pas de BFRHE, ni de trésorerie.
Les ressources employées proviennent des capitaux propres pour ¼ et des emprunts pour
les ¾.
Avec ce type d’informations, on demande généralement d’apprécier le niveau des risques et
des rentabilités.
Le calcul du seuil de rentabilité peut être réalisé.
Le seuil de rentabilité en valeur se calcule comme suit :
2
9 000 ×
SR en euros = 3 = 8 571
0,7
8 571× 12
Le seuil de rentabilité en mois est alors de = 10,3 mois.
10 000
On peut effectivement le vérifier :
CA (correspondant au seuil) × Taux de marge sur coût variable – Charges fixes
8 571 × 0,7 – 6 000 = 0
En termes de risque, on peut déduire les conclusions suivantes :
∙∙ plus le seuil de rentabilité est bas, plus la nécessité de faire du chiffre d’affaires pour
absorber les charges fixes est faible et moins le risque économique (résultat d’exploitation
négatif) est élevé. Autrement dit, plus le seuil est atteint rapidement, plus vite le
problème de l’absorption des charges fixes de l’exercice est assuré. Dans notre cas, il faut
plus de 10 mois pour atteindre le seuil (mi-novembre) ce qui est particulièrement élevé ;
∙∙ dès que le seuil de rentabilité est atteint, l’effet de levier opérationnel (ou levier
d’exploitation) joue favorablement et la croissance du résultat d’exploitation sera
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plus forte que celle du chiffre d’affaires. Si le coefficient du levier est égal à 2, à une
augmentation du chiffre d’affaires de 5 % correspondra une progression du résultat de
10 %. L’effet joue dans les deux sens et une baisse de 10 % du CA générera 20 % de
résultat en moins.

MCV 7 000
Levier d’exploitation =7
Résultat d’exploitation 7 000 − 6 000

Si le chiffre d’affaires progresse de 1 000 (soit 10 %), le résultat d’exploitation augmentera


de 700 (10 % × 7 × 1 000). Économiquement, cette entreprise peut être considérée comme
rentable (20 % avant impôt) mais avec un fort niveau de risque (le seuil de rentabilité est
élevé). En revanche, en cas de dépassement du seuil, les gains peuvent être importants et
croître 7 fois plus vite que le chiffre d’affaires.

117
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

La rentabilité économique peut être mesurée en comparant le résultat d’exploitation aux


immobilisations, aux stocks, aux créances clients et plus généralement au BFRE.

Rentabilité Résultat d´exploitation 10 000 − 9 000


= 20 %(a)
économique Actif immobilisé+BFRE 3 000 + 2 000
a.  Ce taux est exprimé avant impôt ; nous avons 13,33 % après impôt (20 % × 2/3).

Ainsi, on peut dire que pour chaque euro investi, le projet dégage un profit de 0,20 € avant
impôt. Pour apprécier la performance de cette entreprise, il faudrait apprécier cette renta-
bilité par rapport :
∙∙ aux objectifs des dirigeants ;
∙∙ à celui des autres entreprises du secteur ;
∙∙ aux coûts des financements.

L’analyse économique de l’entreprise étant faite, il faut ensuite tenir compte de sa structure
de financement (capitaux propres et emprunt). On calcule alors une rentabilité financière
pour apprécier le résultat net obtenu par euro investi par les actionnaires.

Résultat net (1 000 − 400) × 2 / 3


Rentabilité financière = 40 % (a)
Capitaux propres 5 000 − 4 000

a.  Résultat net = (Résultat d’exploitation – Charges financières) × 2/3


Capitaux propres = Total des sommes investies (Actif immobilisé + BFRE) – Emprunt

Les actionnaires peuvent ainsi mesurer la rentabilité des fonds investis dans l’entreprise et
en comprendre les principaux déterminants, c’est-à-dire :
∙∙ la rentabilité économique (le résultat net englobe le résultat d’exploitation) ;
∙∙
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l’impôt sur les bénéfices ;
∙∙ la politique de financement (charges d’intérêts).

La formule de l’effet de levier nous permet déjà de retrouver la rentabilité financière (r) :
4 000 2
rf = (0,2 + (0,2 − 0,1)  ×   ) × = 40 %
1 000 3

118
UE
cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

p i t re
ha
c

6. L’analyse par les ratios

Compétences attendues
Distinguer les ratios relatifs à l’activité générale et ceux relatifs à la structure
financière, distinguer les ratios de stock et de flux, en niveau et en taux
de croissance, analyser les ratios de l’entreprise et les mettre en relation
avec ceux du secteur, réaliser un diagnostic à partir d’un ensemble de ratios
pertinents, identifier les limites d’une analyse basée uniquement sur les
ratios.

La méthode des ratios permet de réaliser des rapports significatifs entre des grandeurs
financières issues du bilan et/ou du compte de résultat.
Les ratios sont très souvent mesurés et repris dans les tableaux de bord pour faciliter le
reporting des informations financières et leur lecture.

section 1.
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

Réaliser un diagnostic financier à partir


d’un ensemble de ratios pertinents
L’analyse par les ratios présente l’avantage de présenter des informations synthétiques et
en valeur relative. Il est possible de réaliser des comparaisons dans le temps et dans l’espace.
Il n’est pas possible de comparer directement les postes comptables entre plusieurs entre-
prises car il faut tenir compte de leur taille. L’idée est par conséquent de considérer que deux
entreprises évoluant dans un même secteur d’activité doivent obtenir les mêmes ordres de
grandeur : les ratios permettent de rendre comparables la situation financière ou la perfor-
mance d’entreprises de taille différente.

méthodologie
Les ratios peuvent être calculés sur la base d’informations comptables retraitées (c’est
même souvent conseillé). Il faudra impérativement veiller à ce que le numérateur et le
dénominateur aient subi les mêmes reclassements et retraitements.

119
UE
116 Finance d’entreprise cOUrs 1

I. Le classement des ratios

A. les ratios de stocks et de flux


La notion de stock fait écho à un poste comptable déterminé à une date donnée alors que la
notion de flux renvoie à une opération qui se déroule au cours d’une période.
Il est possible de construire des ratios :
∙ entre deux stocks : le bilan est la source de ces informations. Ces ratios auront donc pour
principal objet d’analyser la structure financière ;
∙ entre deux flux : le compte de résultat alimente ces ratios. Dès lors, l’analyse de la
profitabilité est privilégiée ;
∙ entre un stock et un flux : nous retrouvons ici les calculs de rentabilité.

B. les ratios en niveau et en taux de croissance


Un ratio en niveau est le calcul du ratio tel que présenté dans les paragraphes précédents.
Pour réaliser une analyse temporelle, il faut analyser l’évolution des ratios dans le temps : le
taux de croissance du ratio est calculé.

Ratio final − Ratio initial
Taux de croissance =   ×  100
Ratio initial

APPLICATION  Nº20
En N, l’entreprise A réalise un chiffre d’affaires de 100 000 € et un résultat net de 10 000 €.

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En N–1, l’entreprise A réalisait un chiffre d’affaires de 60 000 € et un résultat de 8 000 €.
La comparaison des ordres de grandeur permet de voir, rapidement, que l’exercice N a une
performance moindre que celle de N–1. Il y a deux techniques pour le montrer concrètement :
∙ comparaison du taux de profitabilité (ratio présenté ci-après) qui réalise le rapport entre
le résultat net et le chiffre d’affaires :
10 000 8 000
Taux de profitabilité de N : = 10 % et de N–1 : = 13,3 %
100 000 60 000
Pour 100 € de chiffre d’affaires, l’entreprise A réalise 10 € de résultat net en N alors qu’elle
réalisait 13,30 € en N–1.
∙ comparaison des taux de variation :
100 000 − 60 000
Taux de variation du chiffre d’affaires :   ×  100 = 66,7 %
60 000
10 000 − 8 000
Taux de variation du résultat net :   ×  100 = 25 %
8 000
Le chiffre d’affaires a augmenté de 66,7 % en N. Si l’exercice N avait la même performance que
l’exercice N–1, le résultat net aurait dû augmenter de 66,7 %, or, il n’a augmenté que de 25 %.
Les deux approches concluent donc de la même manière.

120
UE
cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

II. Les limites d’une analyse fondée


uniquement sur les ratios
Même si l’analyse par les ratios présente certains avantages, elle doit être utilisée avec vigilance.
Pour commencer, avant de comparer deux ratios entre deux entreprises, il faut être cer-
tain que ces ratios ont été construits sur les mêmes bases. Nous allons voir que plusieurs
approches peuvent coexister. Lire et interpréter un ratio sans connaître les méthodes de
calcul peut donner lieu à des imprécisions.
En outre, il faut être certain de pouvoir comparer des ratios construits à des dates proches.
Par exemple, le niveau des créances clients ou des stocks, pour une entreprise avec une acti-
vité saisonnière, peut varier énormément au cours de la période : la comparaison de ratios
entre plusieurs entreprises peut être biaisée.

section 2.
Les ratios du diagnostic financier
I. Les ratios relatifs à l’activité générale
Les ratios de l’activité générale permettent d’analyser la performance et la profitabilité de
l’entreprise.

A. les ratios d’activité


Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

L’activité est mesurée par le chiffre d’affaires.


Le principal ratio d’activité est donc le taux de variation du chiffre d’affaires :

CA N − CA N−1
Taux de variation du chiffre d’affaires entre N-1 et N =
CA N−1

Il est difficile d’analyser seul le taux de variation du chiffre d’affaires. Si l’activité augmente
de 10 % mais que les charges évoluent de 15 %, le résultat net diminuera.
De même, si les charges doublent entre N-1 et N, on pourrait imaginer que l’entreprise est
moins performante. Mais si sur cette même période, le chiffre d’affaires double également,
l’entreprise est tout aussi performante et s’il triple, l’entreprise est plus performante !

méthodologie
Il faut impérativement connaître l’évolution de l’activité pour bien analyser la profitabilité :
l’idéal est que les charges évoluent moins vite que l’activité pour améliorer le résultat.

121
UE
116 Finance d’entreprise cOUrs 1

B. les ratios de profitabilité


Il en existe plusieurs :
∙ des ratios confrontant des SIG au chiffre d’affaires : l’objectif est que le ratio soit le plus
élevé possible ;
∙ des ratios confrontant des charges au chiffre d’affaires : l’objectif est que le ratio soit le
plus faible possible.
Il faut réaliser ce ratio avec des charges d’une valeur absolue élevée ou d’un poste à suivre
(tel que les intérêts qui donnent une première impression sur le niveau d’endettement).
Le tableau ci-après expose les ratios de profitabilité les plus fréquents :

Intitulés Ratios Conclusions


Taux de profitabilité Résultat net Plus le ratio est élevé,
(ou taux de marge nette) plus l’entreprise est profitable
CA
Taux de marge commerciale Marge commerciale Plus le ratio est élevé,
plus l’entreprise est profitable
CAMV
Taux de marque commerciale Marge commerciale Plus le ratio est élevé,
plus l’entreprise est profitable
Vente de marchandises
Taux de matières premières CAMPC Plus le ratio est élevé,
moins l’entreprise est profitable
Production exercice
Taux de charges externes Charges externes Plus le ratio est élevé,
moins l’entreprise est profitable
CA
Taux de valeur ajoutée Valeur ajoutée Plus le ratio est élevé,
plus l’entreprise est profitable
CA
Taux de charges de personnel Charge de personnel (a) Plus le ratio est élevé,

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
moins l’entreprise est profitable
CA
Taux d’EBE EBE Plus le ratio est élevé,
(ou taux de marge brute d’exploitation) plus l’entreprise est profitable
CA
Taux de charges financières Charges financières (b) Plus le ratio est élevé,
moins l’entreprise est profitable
CA
a. Ou valeur ajoutée (mais davantage calculée dans le contexte de la répartition de la valeur ajoutée).
b. Certains calculent ce ratio sur le seul poste « intérêts » qui ne devrait pas dépasser 3 % du chiffre d’affaires.

Le taux de profitabilité synthétise tous les autres ratios et si vous n’en calculez qu’un seul,
ce sera celui-là ! La moyenne observée en France, tous secteurs confondus, est d’environ 3 %
(3 € de bénéfice pour 100 € de chiffre d’affaires). La dispersion par rapport à cette moyenne
s’explique par le degré de compétitivité propre à chaque secteur et la possibilité de se diffé-
rencier : dans les deux cas, cela permet en grande partie la possibilité d’accroître ou non sa
marge. Ainsi, le BTP (bâtiments et travaux publics) ou les constructeurs automobiles sont à
moins de 2 % alors que le secteur du luxe peut dépasser 10 %.
Le taux de marge commerciale mesure la marge brute dégagée par euro de marchandises
achetées. Ainsi, une marge commerciale de 60 % signifie qu’un produit acheté 1 € est
revendu 1,60 €.

122
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

Certains utilisent le taux de marque commerciale qui exprime la marge, mais cette fois par
euro de ventes. Dans les deux cas, le ratio est fondamental pour le secteur commercial, car il
exprime les deux principales variables sur lesquelles une entreprise de ce secteur pourra agir
pour améliorer son résultat.
En plus de la richesse créée déjà présentée, la valeur ajoutée est aussi un indicateur de taille.
Plus le ratio (VA/CA) tend vers 1, plus cela traduit une VA proche du chiffre d’affaires et
donc peu de moyens externes (marchandises, matières premières, services extérieurs). On
dit aussi que le niveau d’intégration de l’entreprise est élevé (ratio proche de 1) ou faible
(proche de zéro) ; cette information n’est pas sans intérêt pour comprendre le niveau des
coûts. En effet, plus le ratio est proche de 1 :
∙∙ plus la taille relative de l’entreprise est grande ;
∙∙ plus son pouvoir de négociation est important ;
∙∙ mais souvent elle perd en flexibilité du fait du niveau élevé de charges fixes (beaucoup de
moyens internes donc du personnel et des machines) ;
∙∙ enfin, les ressources nécessaires au financement des investissements sont plus grandes.
Inversement, l’entreprise dont le ratio est plus faible et qui fait appel à des moyens exté-
rieurs, bénéficie au contraire d’un crédit fournisseur dont le coût est apparemment gratuit.
Ainsi, beaucoup d’entreprises préfèrent aujourd’hui sous-traiter afin de retrouver un peu de
flexibilité (ex. : les stocks sont transférés chez les fournisseurs).

Entraînez-vous avec les sujets de 2020 de l’État et 2018 de l’Intec disponibles sur le site de l’Intec :
https://lecnam.net (rubrique « Annales »).

méthodologie
Pour commenter la performance et la profitabilité d’une entreprise à l’aide de ratios, il est
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essentiel, dans des paragraphes successifs, de reprendre chaque SIG et d’y intégrer le ratio
correspondant :
∙∙ analyse du résultat net : taux de profitabilité, taux de variation du résultat net et taux de
variation du chiffre d’affaires ;
∙∙ analyse de la marge commerciale : taux de marge (ou de marque) commerciale ;
∙∙ analyse de la valeur ajoutée : taux de matières premières, taux de charges externes ;
∙∙ analyse de l’excédent brut d’exploitation : taux de charges de personnel ;
∙∙ analyse du résultat courant avant impôt : taux de charges financières.

123
UE
116 Finance d’entreprise cOUrs 1

APPLICATION  Nº4  SUITE


Le tableau ci-après calcule les principaux ratios (avant retraitements) de la société
SIMPLIFIÉE.

Ratios société SIMPLIFIÉE N N–1


Variation du CA (a)11,1 %

Taux de profitabilité (b)18 % 20,6 %


Taux de marque commerciale (c)52 % 50 %
Taux de matières premières
Taux de charges externes (d)5,5 % 5,6 %
Taux de valeur ajoutée (e)46,5 % 44,4 %
Taux de charges de personnel (f)6 % 7,2 %
Taux d’EBE (g)40,5 % 37,2 %
Taux de charges financières (h)4 % 3,3 %
a. (1 000 – 900)/900.
b. 180/1 000.
c. 520/1 000.
d. 55/1 000.
e. 465/1 000.
f. 60/1 000 ; nous aurions pu faire une comparaison par rapport à la valeur ajoutée.
g. 405/1 000.
h. 40/1 000.

Alors que le chiffre d’affaires est en hausse de 11 %, le résultat net comptable est en baisse,
en euros (180 contre 185) et en pourcentage du chiffre d’affaires (18 % contre 20,6 %).
Quelles en sont les explications ?
∙ Le niveau de la richesse créé par l’entreprise n’est pas en cause puisque le taux de valeur
ajoutée a même augmenté (46,5 % contre 44,4 %).

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
En revanche, la répartition de cette valeur ajoutée s’est faite de manière « inégale » :
le prélèvement opéré par les charges de personnel est en baisse alors que les charges
d’intérêts payées aux prêteurs ont augmenté (4 % contre 3,3 % du CA).
∙ Les charges exceptionnelles ont un rôle essentiel dans l’explication de la baisse du
résultat. Ceci est confirmé par la hausse du taux de RCAI, indépendant des éléments
exceptionnels (33 % contre 31,1 %).

II. Les ratios relatifs à la structure financière


Les ratios relatifs à la structure financière s’appuient sur l’analyse du bilan comptable.

A. les ratios d’endettement


Après l’étude de l’équilibre « fonds de roulement – besoin en fonds de roulement », le
deuxième axe d’analyse du bilan est centré sur la notion d’endettement financier (emprunt

124
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

obligataire, emprunt et dettes auprès des établissements financiers). En effet, il ne suffit pas
que le fonds de roulement d’une entreprise soit positif ; encore faut-il que sa composante
endettement financier ne soit pas excessive et que l’entreprise reste en capacité de faire face
à tous ses engagements.

Définition
La solvabilité18 se définit comme la capacité de l’entreprise à rembourser
ses dettes.

Le calcul des ratios suivants s’appuie sur le bilan comptable.

∙ 1. Le taux d’endettement financier


Le taux d’endettement financier mesure le poids de l’endettement financier.

Endettement financier
Taux d’endettement financier =
Total de bilan

Il n’existe pas de norme à proprement parler pour ce ratio mais on considère généralement
que l’endettement financier ne doit pas représenter plus du tiers du total de bilan. En effet,
il s’accompagne de dépenses annuelles fixes (amortissements des emprunts et intérêts) et
en cas de détérioration de l’activité, l’entreprise risque d’être dans l’incapacité d’assurer le


service de sa dette.

2. L’indépendance financière
L’indépendance financière mesure le poids des capitaux propres par rapport au total du bilan.

Capitaux propres
Ratio d’indépendance financière =  
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Total de bilan

Pour garantir la solvabilité de l’entreprise et surtout son indépendance vis-à-vis des créan-
ciers, le ratio d’indépendance financière devrait se situer autour de 0,5.

∙ 3. L’autonomie financière
L’autonomie financière compare l’endettement financier aux capitaux propres de l’entre-
prise. Elle exprime une règle de prudence pour les banques qui, en cas de faillite, seront
remboursées sur les fonds propres de l’entreprise.

Endettement financier
Ratio d’autonomie financière =
Capitaux propres

Ce ratio doit être inférieur à 1. En effet, dans le cas contraire, les dettes financières sont
supérieures aux capitaux propres ce qui implique un risque important pour les prêteurs de
l’entreprise.

18. La notion de liquidité, capacité de l’entreprise à faire face à ses dettes à court terme, est calculée dans
le cours 4.

125
UE
116 Finance d’entreprise cOUrs 1

Il convient cependant de demeurer critique sur l’application universelle de la norme du ratio


d’autonomie financière. En effet, certaines entreprises peuvent supporter un endettement
financier supérieur à leurs capitaux propres si elles génèrent des flux de trésorerie d’exploi-
tation importants.

APPLICATION  Nº8  SUITE


Proposons les ratios d’endettement à l’entreprise :
26 000
∙ taux d’endettement financier =
70 000 + 26 000 + 10 000 + 5 000
× 100 = 23 %

70 000
∙ ratio d’indépendance financière = 70 000 + 26 000 + 10 000 + 5 000 × 100 = 63 %
26 000
∙ ratio d’autonomie financière = 70 000 × 100 = 37 % 
À la fois les dettes financières ne représentent ni un tiers du bilan ni plus de 100 % des capi-
taux propres : l’endettement de l’entreprise semble donc modéré. C’est confirmé par le fait
que les capitaux propres représentent 63 % du passif.

∙ 4. La capacité de remboursement
La capacité de remboursement permet d’apprécier la capacité de remboursement liée à la
CAF.
Endettement financier
Capacité de remboursement =
CAF
La limite maximum fréquemment admise pour ce ratio est de 3 ou 4, ce qui signifie que les

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emprunts de l’entreprise représentent 3 à 4 années de CAF. De plus, ce ratio peut être uti-
lisé pour analyser la solvabilité de l’entreprise : ainsi, au-delà de 3 à 4, le niveau de ce ratio
traduit une solvabilité, c’est-à-dire une capacité à rembourser ses emprunts, insuffisante.

B. les ratios d’investissement

∙ 1. Le taux d’investissement
Il permet de mesurer l’effort d’investissement que peut réaliser une entreprise. Il est très lié
au secteur d’activité et à l’âge de l’entreprise. Son analyse doit donc être nuancée par l’évolu-
tion temporelle et la comparaison sectorielle.

Acquisition d’immobilisations
Taux d’investissement =   ×  100
Chiffre d’affaires

L’investissement est mesuré par les nouvelles immobilisations acquises (lecture dans la
colonne « augmentations » du tableau des immobilisations). La politique d’investissement
est développée dans le cours 2.

126
UE
cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

Il est fréquent de ne retenir que les investissements dans du matériel productif (hors inves-
tissements dans des titres financiers ou dans des immeubles de placement).

∙ 2. L’intensité capitalistique
L’intensité capitalistique est un indicateur permet de comprendre les choix d’investisse-
ment réalisés par l’entreprise : l’activité nécessite-t-elle des investissements coûteux en
matériels ?
Si le poids des immobilisations est élevé dans le total de l’actif, il sera plus difficile pour une
nouvelle entreprise d’apparaître sur le marché : il s’agit d’une barrière à l’entrée.

Immobilisations corporelles et incorporelles en valeur brute
Intensité capitalistique =   ×  100
Chiffre d´affaires

C. les ratios de structure


Il s’agit essentiellement de considérer les « grandes masses » du bilan et de comparer en
pourcentage la structure d’une entreprise à celle d’autres entreprises.
Il est possible de comparer :
∙ le total des actifs immobilisés sur le total des actifs ou le total des capitaux propres sur le
total des passifs ;
∙ le total des emplois stables sur le total des emplois du bilan fonctionnel ou le total des
emplois circulants d’exploitation sur le total des emplois du bilan fonctionnel.
Il n’y a pas de règle générale mais si un poste semble d’un montant conséquent, la comparai-
son de ce montant au total peut aider à savoir si cette situation est habituelle ou non. Cette
réflexion en pourcentage permet la comparaison spatiale et/ou temporelle.
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D. les ratios de rotation


Les ratios de rotation (appelés également délais de rotation) expriment les composantes du
besoin en fonds de roulement en jours. Ils permettent de comprendre si les délais de paie-
ment des clients ou des fournisseurs de l’entreprise respectent les habitudes du secteur et
s’il est possible de les allonger ou de les raccourcir.

attention
Il faut être vigilant quant aux commentaires sur les délais de paiement, car il existe des
règles légales sur ces délais de paiement (loi de modernisation de l’économie de 2008).
Le délai de paiement est fixé, par principe, au 30e jour suivant la réception des
marchandises ou l’exécution de la prestation. Mais ce délai peut aller au-delà
des 30 jours, sans dépasser 60 jours à partir de la facturation (ou 45 jours fin de mois) s’il
est précisé au contrat.

127
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Ces ratios précisent la durée pendant laquelle un bien (matières premières, marchandises,
produits finis), une créance ou une dette, sont restés immobilisés dans l’entreprise.
Les délais de rotation sont obtenus en comparant un poste du BFRE (stock, créance ou dette)
à un flux d’achat, de production ou de vente. Ces ratios s’appuient sur le lien proportionnel
entre le flux calculé sur 360 jours et une partie de ce flux qui apparaît au bilan à une date
donnée.

Stocks de matières premières
Durée de stockage des matières premières = × 360
CAMPC
Stocks de marchandises
Durée de stockage des marchandises = × 360
CAMV
Stocks de produits finis
Durée de stockage des produits finis = × 360
Coût de production des produits finis vendus

Il est à noter que ce dernier ratio ne pourra être calculé que de manière interne à l’entre-
prise. En effet, le coût de production vendue n’apparaît pas dans le compte de résultat des-
tiné aux utilisateurs extérieurs.

Créances clients + EENE − Avances reçues + ECA − ECP


Durée du crédit accordé aux clients = × 360
CA TTC

Le numérateur est exprimé TTC. Or, les montants issus du compte de résultat (chiffre d’af-
faires, achats) sont HT. Sans correction, le ratio ne serait donc pas homogène. Il convient
donc de multiplier le dénominateur par (1 + taux de TVA) pour obtenir des montants TTC au
numérateur et au dénominateur.

Durée du crédit accordé par les fournisseurs

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Dettes fournisseurs − Avances versées − ECA + ECP
= × 360
Achats de marchandises  TTC + Matières TTC + Charges externes TTC

Entraînez-vous à calculer des ratios de délais de paiement à l’aide des sujets de 2015 de l’État et
de 2020 de l’Intec disponibles sur le site de l’Intec : https://lecnam.net (rubrique « Annales »).

Pour compléter l’analyse du BFRE, exposons brièvement un dernier ratio : celui du BFRE
exprimé en jours de chiffre d’affaires.
Le niveau du BFRE étant supposé proportionnel à l’activité, on a l’habitude de l’exprimer en
fonction du chiffre d’affaires. Cette méthode sera décrite dans le cours 3.

BFRE
BFRE exprimé en jours de CA = × 360
CA

128
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COURS 1  Finance d’entreprise  116

méthodologie
Pour commenter la situation financière d’une entreprise à l’aide de ratios, il est essentiel,
dans des paragraphes successifs, de reprendre chaque règle de lecture d’un bilan
fonctionnel :
∙∙ analyse du FRNG : ratios d’endettement pour commenter le niveau des dettes financières
dans les ressources durables et d’investissement pour commenter le niveau des emplois
stables ;
∙∙ analyse du BFRE : ratios de rotation pour comprendre si chaque poste présente un niveau
jugé « modéré » ou « élevé ».

APPLICATION  Nº21
À partir des informations synthétisées dans le tableau ci-après en euros, calculez pour
l’exercice N :
∙∙ la durée de stockage de marchandises, la durée du crédit accordée aux clients et la durée
du crédit obtenue des fournisseurs de marchandises ;
∙∙ l’ESO et l’ETE (notions introduites précédemment et développées dans le cours 2).

N–1 N
Ventes de marchandises – 950 000
Achats de marchandises – 300 000
Stock de marchandises 25 000 17 000
EBE – 125 000
Créances clients 140 000 170 000
Dettes fournisseurs 75 000 80 000
Dettes fiscales et sociales 45 000 50 000
EENE 10 000 20 000
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Taux de TVA 20 % 20 %

Le calcul des différentes durées permet d’analyser le niveau des principaux postes constitu-
tifs du BFRE :
Stock de marchandises × 360
∙∙ Durée de stockage des marchandises =
17000 × 360
CAMV
= 
300 000 + (25000 − 17000)
= 19,9 jours ;
(Créances clients+EENE) × 360
∙∙ Durée du crédit accordé aux clients =
CA TTC
(170 000 + 20 000) × 360
= 
950 000 × 1,2
= 60 jours ;

129
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

(Dettes fournisseurs) × 360
∙∙Durée du crédit obtenu des fournisseurs = Achats de marchandises TTC
80 000 × 360
= 
300 000 × 1,2
= 80 jours.

L’analyse de ces différentes durées nécessiterait de faire une comparaison par rapport à N–1
ou par rapport à des données sectorielles.
ESO = EBE – variation des stocks19 = 125 000 – (– 8 000) = 133 000 €
Dans l’EBE, est intégrée comme charge la variation de stocks de marchandises de – 8 000.
L’EBE est donc augmenté de cette charge négative (ici diminué). Or, le potentiel de tréso-
rerie hors stockage ne l’est pas : il faut annuler cette ligne de variation. L’EBE est donc aug-
menté de 8 000 pour obtenir l’ESO.
ETE = EBE – variation du BFRE20 = 125 000 – 22 000 = 103 000 €

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19. Stocks N – stocks N–1 = 17 000 – 25 000 = – 8 000. Le stock a baissé de 8 000 € ; ce prélèvement a


évité d’avoir à acheter des marchandises pour un montant équivalent et a permis d’économiser 8 000 €
de trésorerie. C’est ce que montre l’ESO, plus élevé de 8 000 € par rapport à l’EBE.
20. N – BFRE N–1 = Variation des stocks + Variation des créances d’exploitation (EENE compris) – Variation
des dettes d’exploitation = (17 000 + 170 000 + 20 000 – 80 000 – 50 000) – (25 000 + 140 000 + 10 000
– 75 000 – 45 000) = 22 000. Le BFRE augmente donc de 22 000 et prive la trésorerie d’un montant
équivalent.

130
UE
cOUrs 1 Finance d’entreprise 116

pi
h a t re

7.
c

Application à une société de la


démarche du diagnostic f inancier

Compétences attendues
Rédiger un écrit structuré permettant de dresser des constats en vue de
réaliser une analyse et, le cas échéant, de réaliser des propositions.

À partir des états financiers et d’informations complémentaires, il vous est demandé d’éta-
blir le diagnostic financier de la société RÉFÉRENCE.

Comptes de résultat

Charges N N–1 Produits N N–1


Charges d’exploitation Produits d’exploitation
Achats de marchandises 580 923 489 120 Ventes de marchandises 781 575 631 950
Variation de stock de marchandises 15 698 – 10 380 Production vendue 10 669 600 9 861 928
Achats de matières premières 2 692 280 2 449 801 Sous-total A : chiffre d’affaires 11 451 175 10 493 878
Variation stock de matières 8 995 – 40 003
premières
Autres achats et charges externes : Production stockée 133 168 158 610
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• Personnel extérieur 75 000 – Subventions d’exploitation 25 000 15 000


• Loyers crédit-bail 150 000 – RADP 123 903 12 901
• Autres 1 684 537 1 574 082 Transferts de charges – –
Impôts, taxes et versements 159 000 154 000 Autres produits 5 000 4 000
assimilés
Salaires et traitements 3 579 855 3 370 421 Sous-total B 322 722 190 511
Charges sociales 1 459 942 1 348 168
DADP :
• immob : dot. amortissements 180 903 158 949
• actif circulant : dot. dépréciations 98 632 69 821
• risques et charges 44 742 31 211
Autres charges 9 827 3 256
TOTAL I 10 740 334 9 598 446 TOTAL I (A + B) 11 738 246 10 684 389

131
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Charges N N–1 Produits N N–1


Charges financières Produits financiers
DADP 5 000 – De participation 37 850 –
Intérêts et charges assimilées 121 023 98 160 D’autres valeurs mobilières 100 980
Différences négatives de change 9 874 9 721 Autres intérêts 982 141
Charges nettes sur cession de VMP – 451 RADP – 8 317
Différences positives de change 11 967 4 259
Produits nets sur cession de VMP 987 –
TOTAL II 135 897 108 332 TOTAL II 51 886 13 697
Charges exceptionnelles Produits exceptionnels
Sur opérations de gestion 1 005 2 221 Sur opérations de gestion 9 818 1 053
Sur opérations en capital : Sur opérations en capital :
• Valeur comptable des actifs cédés 23 101 – • Produit cessions des actifs 74 159 -
DADP 23 201 – • Subv. d’investis. virée au résultat 20 000 10 000
RADP - -
TOTAL III 47 307 2 221 TOTAL III 103 977 11 053
Participation salariés 17 894 16 153
aux résultats IV
Impôts sur les bénéfices V 362 858 362 099
Total des charges I à V 11 304 290 10 087 251 Total des produits I à III 11 894 109 10 709 139
Solde créditeur = Bénéfice 589 819 621 888
TOTAL GÉNÉRAL 11 894 109 10 709 139 TOTAL GÉNÉRAL 11 894 109 10 709 139

Bilan

Actif Brut A et D(a) Net Net


Années 31/12/N 31/12/N 31/12/N 31/12/N–1
Capital souscrit non appelé TOTAL 0 125 000 – 125 000 –
Immobilisations incorporelles :

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• Frais de recherche et développement – – – –
• Fonds commercial 557 984 – 557 984 468 500
Immobilisations corporelles :
• Constructions 668 921 104 259 564 662 593 231
• Autres 1 345 065 298 000 1 047 065 801 000
• Avances et acomptes – – – 45 000
Immobilisations financières :
• Participations 378 500 – 378 500 –
• Prêts – – – 75 000
Actif immobilisé TOTAL I 2 950 470 402 259 2 548 211 1 982 731

Actif Brut A et D(a) Net Net


Années 31/12/N 31/12/N 31/12/N 31/12/N–1
Stock et en-cours :
• Matières premières 188 992 – 188 992 197 987
• Produits finis 532 668 – 532 668 374 500
• Marchandises 56 244 – 56 244 71 942

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UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

Avances et acomptes versés 15 924 – 15 924 –


Créances d’exploitation :
• Clients et comptes rattachés 1 832 656 98 632 1 734 024 1 312 475
• Autres créances d’exploitation 169 874 – 169 874 140 015
Créances diverses(b) 3 569 – 3 569 0
Capital souscrit appelé non versé – – – 50 000
Valeurs mobilières de placement 5 015 – 5 015 99 021
Disponibilités 1 569 – 1 569 9 720
Charges constatées d’avance 20 987 – 20 987 21 256
Actif circulant TOTAL II 2 827 498 98 632 2 728 866 2 276 916
Charges à répartir sur plusieurs exercices III – – –
Primes remboursement des obligations IV 30 000 30 000 –
Écarts de conversion actif V – – 21 689
TOTAL GÉNÉRAL 0 à V 5 932 968 500 891 5 432 077 4 281 336
a.  Amortissements et dépréciations.
b.  Détail des créances diverses 31/12/N 31/12/N–1
Dont créances cessions immobilisations 3 569 –

Immobilisations Début N Augment. N Diminut. N Fin N


Immobilisations incorporelles :
• Fonds commercial 468 500 89 484 – 557 984
Immobilisations corporelles :
• Constructions 668 921 – – 668 921
• Installations techniques, matériel 1 050 000 421 500 126 435 1 345 065
• Avances et acomptes 45 000 – 45 000 –
Immobilisations financières :
• Participations – 378 500 – 378 500
• Prêts 75 000 – 75 000 –
TOTAL 2 307 421 889 484 246 435 2 950 470
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Dépréciations – provisions Début N Augment. N Diminut. N Fin N


• Produits finis 25 000 – 25 000 –
• Clients et comptes rattachés 61 650 98 632 61 650 98 632
• Provisions réglementées – 23 201 – 23 201
• Provisions pour risques et charges 37 253 44 742 37 253 44 742
TOTAL 123 903 166 575 123 903 166 575

Amortissements Début N Augment. N Diminut. N Fin N


• Constructions 75 690 28 569 – 104 259
• Autres 249 000 152 334 103 334 298 000
TOTAL 324 690 180 903 103 334 402 259

133
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Passif 31/12/N 31/12/N–1


Capital 850 000 400 000
Primes d’émission, de fusion, d’apport 150 000 40 000
Réserves :
• Réserve légale 40 000 40 000
• Réserves statutaires 250 000 220 000
• Autres 182 593 151 200
Report à nouveau – 5 921
Résultat de l’exercice 589 819 621 888
Subventions d’investissement 200 000 140 000
Provisions réglementées 23 201 –
Capitaux propres TOTAL I 2 285 613 1 619 009
Provisions pour risques et charges TOTAL II 44 742 37 253
Autres emprunts obligataires 585 000 –
Emprunts auprès des établissements de crédit(a) 1 432 053 1 636 000
Avances et acomptes reçus 59 852 51 842
Dettes d’exploitation :
• Dettes fournisseurs et comptes rattachés 653 200 635 400
• Dettes fiscales et sociales 256 327 244 500
Dettes diverses :
• Dettes sur immobilisations 65 897 –
• Dettes fiscales (impôts sur les bénéfices) 15 698 18 915
• Autres dettes 13 730 23 664
Produits constatés d’avance 12 985 14 753
Dettes TOTAL III 3 094 742 2 625 074
Écarts de conversion passif IV 6 980 –
TOTAL GÉNÉRAL I à IV 5 432 077 4 281 336
a. 31/12/N 31/12/N–1

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Dont soldes créditeurs de banque 125 325 9 954

Le tableau ci-après détaille certaines informations du bilan et du compte de résultat.

Pour l’exercice N Pour l’exercice N–1


• ICNE sur emprunts 5 423 5 651
• EENE 69 500 –

Les VMP peuvent être assimilées à la trésorerie.


Les écarts de conversion actif concernent les créances clients et les écarts de conversion
passif les dettes fournisseurs (d’exploitation).
Au cours de l’exercice N, la société a :
∙∙ émis des actions de numéraire ;
∙∙ incorporé des réserves au capital pour 100 000 € ;
∙∙ remboursé des emprunts pour 369 852 € ;

134
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COURS 1  Finance d’entreprise  116

∙∙souscrit un contrat de crédit-bail (début janvier N) :


‒‒ valeur du bien loué : 500 000 €,
‒‒ ce bien aurait fait l’objet d’un amortissement en linéaire sur 4 ans s’il avait été acquis
en pleine propriété ;
∙∙ amorti la prime de remboursement des obligations pour 5 k€.
Voici un extrait de la liasse fiscale de la société RÉFÉRENCE (il s’agit des mêmes informations,
seule la présentation varie légèrement) :

N° 11937*03
1 BILAN - ACTIF D.G.I. N° 2050 1
Formulaire obligatoire (article 53A
du Code général des impôts).

Désignation de l'entreprise : Société Référence Durée de l'exercice exprimée en nombre de mois* : 12


Adresse de l'entreprise : Durée de l'exercice précédent* : 12
Numéro SIRET* : Code APE :
Exercice N, clos le : 31/12/20N 31/12/20N-1
Déclaration souscrite en €
Brut Amortissements, provisions Net Net

Capital souscrit non appelé (I) AA 125 000 125 000


Frais d'établissement AB AC 0
IMMOBILISATIONS INCORPORELLES

Frais de recherche et de développement* AD AE 0


Concession, brevets et droits similaire AF AG 0
Fonds commercial (1) AH 557 984 AI 557 984 468 500
Autres immobilisations incorporelles AJ AK 0
Avances et acomptes sur immobilisations incorporelles AL AM 0
Terrains AN AO 0
ACTIF IMMOBILISÉ*
IMMOBILISATIONS CORPORELLES

Constructions AP 668 921 AQ 104 259 564 662 593 231


Installations techniques, matériels et outillage industriels AR AS 0
Autres immobilisations corporelles AT 1 345 065 AU 298 000 1 047 065 801 000
Immobilisations en cours AV AW 0
Avances et acomptes sur immobilisations corporelles AX AY 0 45 000
Participations évalués par mise en équivalence CS CT 0
IMMOBILISATIONS FINANCIERES (2)

Autres participations CU 378 500 CV 378 500


Créances rattachées à des participations BB BC 0
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Autres titres immobilisés BD BE 0


Prêts BF BG 0 75 000
Autres immobilisations financières* BH BI 0
TOTAL (II) BJ 2 950 470 BK 402 259 2 548 211 1 982 731
Matières premières, approvisionnements BL 188 992 BM 188 992 197 987
En cours de production de biens BN BO 0
STOCKS*

En cours de production de services BP BQ 0


ACTIF CIRCULANT

Produits intermédiaires et finis BR 532 668 BS 532 668 374 500


Marchandises BT 56 244 BU 56 244 71 942
Avances et acomptes versés sur commandes BV 15 924 BW 15 924
Clients et comptes rattachés* (3) BX 1 832 656 BY 98 632 1 734 024 1 312 475
CREANCES

Autres créances (3) BZ 173 443 CA 173 443 140 015


Capital souscrit et appelé, non versé CB CC 0 50 000
Valeurs mobilières de placement (dont actions propres) CD 5 015 CE 5 015 99 021
DIVERS

Disponibilités CF 1 569 CG 1 569 9 720


Charges constatées d'avance* (3) (E) CH 20 987 CI 20 987 21 256
COMPTES DE REGULARISATION

TOTAL (III) CJ 2 827 498 CK 98 632 2 728 866 2 276 916


Charges à répartir sur plusieurs exercices* (IV) CL 0
Primes de remboursement des obligations (V) CM 30 000 30 000
Ecarts de conversion actif* (VI) CN 0 21 689
TOTAL GÉNÉRAL (I à VI) CO 5 932 968 1A 500 891 5 432 077 4 281 336
Renvois : (1) Dont droit au bail (2) Part à moins d'un an CP (3) Part à plus d'un an CR
Clause de réserve de propriété : immobilisations : Stocks : Créances :

* Des explications concernant cette rubrique sont données dans la notice n° 2032

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UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

N° 11937 * 03
Formulaire obligatoire (article 53A
 2 BILAN - PASSIF avant répartition D.G.I. N° 2051 1
du Code général des impôts).

Désignation de l'entreprise :

(Ne pas reporter le montant des centimes)* Exercice N Exercice N-1

Capital social ou individuel (1)* (dont versé………………………………………..) DA 850 000 400 000
Primes d'émission, de fusion, d'apports, …… DB 150 000 40 000
Ecarts de réévaluation (2)* (dont écart d'équivalence EK DC
Réserve légale (3) DD 40 000 40 000
CAPITAUX PROPRES

Réserves statutaires ou contractuelles DE 250 000 220 000


(Dont réserve spéciale des provisions pour
Réserves réglementées (3)* fluctuations des cours)
B1 DF

Autres réserves (Dont réserve relative à l'achat d'œuvres originales d'artistes vivants)* EJ DG 182 593 151 200
Report à nouveau DH 5 921
RÉSULTAT DE L'EXERCICE (bénéfice ou perte) DI 589 819 621 888
Subvention d'investissement DJ 200 000 140 000
Provisions réglementées* DK 23 201
TOTAL (I) DL 2 285 613 1 619 009
Produits des émissions de titres participatifs DM
Autres fonds
propres

Avances conditionnées DN

TOTAL (II) DO 0 0
Provisions pour risques DP 44 742 37 253
Provisions pour
risques et
charges

Provisions pour charges DQ

TOTAL (III) DR 44 742 37 253


Emprunts obligataires convertibles DS
Autres emprunts obligataires DT 585 000
Emprunts et dettes auprès des établissements de crédit (5) DU 1 432 053 1 636 000
DETTES (4)

Emprunts et dettes financières diverses (Dont emprunts participatifs) EI DV


Avances et acomptes reçus sur commandes en cours DW 59 852 51 842
Dettes fournisseurs et comptes rattachés DX 653 200 635 400
Dettes fiscales et sociales dont IS 19N = 15 698 IS 19N-1 = 18 915 DY 272 025 263 415
Dettes sur immobilisations et comptes rattachés DZ 65 897
Autres dettes EA 13 730 23 664
Compte régul. Produits constatés d'avance (4) EB 12 985 14 753
TOTAL (IV) EC 3 094 742 2 625 074

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Ecarts de conversion passif* (V) ED 6 980
TOTAL GÉNÉRAL (I à V) EE 5 432 077 4 281 336
(1) Ecart de réévaluation incorporé au capital 1B
Réserve spéciale de réévaluation (1959) 1C
(2) Dont Ecart de réévaluation libre 1D
RENVOIS

Réserve de réévaluation (1976) 1E

(3) Dont réserve réglementée des plus-values à long terme* EF

(4) Dettes et produits constatés d'avance à moins d'un an EG

(5) Dont concours bancaires courants et soldes créditeurs de banques et CCP EH 125 325 9 954
* Des explications concernant cette rubrique sont données dans la notice n° 2032

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cOUrs 1

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Finance d’entreprise
UE
116
UE
116
Finance d’entreprise

138
cOUrs 1

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COURS 1  Finance d’entreprise  116

N° 10169 * 05 5 IMMOBILISATIONS D.G.I. N° 2054 1


Formulaire obligatoire (article 53A
du Code général des impôts).

Désignation de l'entreprise : Société Référence


Valeur brute des Augmentations
CADRE A IMMOBILISATIONS immobilisations au Consécutives à une réévaluation pratiquée
Acquisitions, créations, apports et virements
au cours de l'exercice ou résultant d'une
début de l'exercice mise en équivalence
de poste à poste

KB KC
INCORP.

Frais d'établissement, de recherche et de développements TOTAL I KA

Autres postes d'immobilisations incorporelles TOTAL II KD 468 500 KE KF 89 484


Terrains KG KH KI
Sur sol propre KJ KK KL
Constructions Sur sol d'autrui KM KN KO
Installations générales, agencements et aménagts.* KP 668 921 KQ KR
Installations techniques, matériel et outillages industriels KS 1 050 000 KT KU 421 500
CORPORELLES

Installations générales, agencements et aménagts.* KV KW KX

Autres immobilisations Matériel de transport KY KZ LA


corporelles Matériel de bureau et informatique, mobilier LB LC LD
Emballages récupérables et divers LE LF LG
Immobilisations corporelles en cours LH LI LJ
Avances et acomptes LK 45 000 LL LM
TOTAL III LN 1 763 921 LO 0 LP 421 500
Participations évaluées par mise en équivalence 8G 8M 8T
FINANCIERES

Autres participations 8U 8V 378 500 8W


Autres titres immobilisés 1P 1R 1S
Prêts et autres immobilisations financières 1T 75 000 1U 1V
TOTAL IV LQ 75 000 LR 378 500 LS 0
TOTAL GÉNÉRAL (I + II +III + IV) 0G 2 307 421 0H 378 500 0J 510 984
Réévaluation légale ou évaluation
Diminutions par mise en équivalence
Valeur brute des immobilisations à
CADRE B IMMOBILISATIONS Par cession à des tiers ou mises
la fin de l'exercice Valeur d'origine des
par virement de poste à poste hors services ou résultant d'une
immobilisations en fin d'exercice
mise en équivalence

TOTAL I LT LU 0 1W
INCORP.

Frais d'établissement, de recherche et développement

Autres postes d'immobilisation incorporelles TOTAL II LV LW 557 984 1X


Terrains LX LY 0 LZ
Sur sol propre MA MB 0 MC
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Constructions Sur sol d'autrui MD ME 0 MF


Inst. gales. Agencts. et am. des
constructions
MG MH 668 921 MI
Installations techniques, matériel et outillages industriels MJ 126 435 MK 1 345 065 ML
CORPORELLES

Inst. gales. Agencts. et aménagents


divers
MM MN 0 MO

Autres immobilisations Matériel de transport MP MQ 0 MR


corporelles Matériel de bureau et informatique,
mobilier
MS MT 0 MU
Emballages récupérables et divers* MV MW 0 MX
Immobilisations corporelles en cours MY MZ NA 0 NB
Avances et acomptes NC ND 45 000 NE 0 NF
TOTAL III 0 NG 171 435 NH 2 013 986 NI 0
Participations évaluées par mise en équivalence 0U 0V 0 0W
FINANCIERES

Autres participations 0X 0Y 378 500 0Z


Autres titres immobilisés 2B 2C 0 2D
Prêts et autres immobilisations financières 2E 75 000 2 F 0 2G
TOTAL IV 0 NJ 75 000 NK 378 500 2H 0
TOTAL GÉNÉRAL (I + II +III + IV) 0 0K 246 435 0L 2 950 470 0M 0

139
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

N° 10172*05 6 AMORTISSEMENTS D.G.I. N° 2055 1


Formulaire obligatoire (article 53A
du Code général des impôts).

Désignation de l'entreprise : Société Référence

CADRE A SITUATIONS ET MOUVEMENTS DE L'EXERCICE*

Diminutions :
Montant des amortissements Montant des
Augmentations :
IMMOBILISATIONS AMORTISSABLES amortissements au afférents aux éléments amortissements à la fin
dotations de l'exercice
début de l'exercice sortis de l'actif et de l'exercice
reprises
Frais d'établissement, de recherche et de
développement
PA PB PC PD 0
TOTAL I
Autres immobilisations incorporelles TOTAL I PE PF PG PH 0
Terrains PI PJ PK PL 0
Sur sol propre PM PN PO PQ 0
Constructions Sur sol d'autrui PR PS PT PU 0
Inst. générales, agencements et
aménagements des constructions
PV 75 690 PW 28 569 PX PY 104 259
Installations techniques, matériel et outillages industriels PZ 249 000 QA 152 334 QB 103 334 QC 298 000
Inst. générales, agencements et
aménagts divers
QD QE QF QG 0

Autres immobilisations Matériel de transport QH QI QJ QK 0


corporelles Matériel de bureau et informatique,
mobilier
QL QM QN QO 0
Emballages récupérables et divers QP QR QS QT 0
TOTAQU 324 690 QV 180 903 QW 103 334 QX 402 259
TOTAL GÉNÉRAL (I + II +III) 0N 324 690 0P 180 903 0Q 103 334 0R 402 259

CADRE D

MOUVEMENTS DE L'EXERCICE AFFECTANT LES CHARGES Montant net au début Dotations de l'exercice Montant net
Augmentations
RÉPARTIES SUR PLUSIEURS EXERCICES* de l'exercice aux amortissements à la fin de l'exercice

Charges à répartir sur plusieurs exercices 0 SM SN 0


Primes de remboursement des obligations 0 35 000 SP 5 000 SR 30 000
* Des explications concernant cette rubrique sont données dans la notice n° 2032
Note : les cadres B et C ne sont pas utilisés.

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140
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

N° 10949*03 7 PROVISIONS INSCRITES AU BILAN D.G.I. N° 2056 1


Formulaire obligatoire (article 53A
du Code général des impôts).

Désignation de l'entreprise : Société Référence


Montant au début AUGMENTATIONS DIMINUTIONS Montant
Nature des provisions
de l'exercice Dotations de l'exercice Reprises de l'exercice à la fin de l'exercice*

Provisions pour réconstitution des gisements miniers et pétroliers 3T TA TB TC 0


Provisions pour investissement (art. 237 bis A-II) 3U TD TE TF 0
Provisions réglementées

Provisions pour hausse des prix (1) 3V TG TH TI 0


Provisions pour fluctuation des cours 3W TJ TK TL 0
Amortissements dérogatoires 3X TM TN TO 0
Provisions fiscales pour implantations à l'étranger constitués avant
le 1.1.1992 IA IB IC ID 0
Provisions fiscales pour implantations à l'étranger constitués après
le 1.1.1992 IE IF IG IH 0
Provisions pour prêts d'installation (art. 39 quinquies H du CGI) IJ IK IL IM 0
Autres provisions réglementées (1) 3Y 0 TP 23 201 TQ 0 TR 23 201
TOTAL I 3Z 0 TS 23 201 TT 0 TU 23 201
Provisions pour litiges 4A 4B 4C 4D 0
Provisions pour garanties données aux clients 4E 4F 4G 4H 0
Provisions pour risques et charges

Provisions pour pertes sur marchés à terme 4J 4K 4L 4M 0


Provisions pour amendes et pénalités 4N 4P 4R 4S 0
Provisions pour perte de change 4T 4U 4V 4W 0
Provisions pour pensions et obligations similaires 4X 4Y 4Z 5A 0
Provisions pour impôts (1) 5B 5C 5D 5E 0
Provisions pour renouvellement des immobilisations* 5F 5H 5J 5K 0
Provisions pour grosses réparations 5L 5M 5N 5P 0
Provisions pour charges sociales et fiscales sur congés à payer* 5R 5S 5T 5U 0
Autres provisions pour risques et charges (1) 5V 37 253 5W 44 742 5X 37 253 5Y 44 742
TOTAL II 5Z 37 253 TV 44 742 TW 37 253 TX 91 144
- incorporelles 6A 6B 6C 6D 0
Provisions pour dépréciation

- corporelles 6E 6F 6G 6H 0
sur
- titres mis en équivalence O2 03 04 05 0
immobilisations
- titres de participation 9U 9V 9W 9X
- autres immobilisations financières 06 07 08 09 0
Sur stocks et en-cours 6N 25 000 6P 0 6R 25 000 6S 0
Sur comptes clients 6T 61 650 6U 98 632 6V 61 650 6W 98 632
Autres provisions pour dépréciation (1) 6X 6Y 6Z 7A 0
TOTAL III 7B 86 650 TY 98 632 TZ 86 650 UA 98 632
TOTAL GÉNÉRAL (I + II +III) 7C 123 903 UB 166 575 UC 123 903 UD 212 977
- d'explotation UE 143 374 UF 123 903
Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite

Dont dotations et
- financières UG UH
reprises
- exceptionnelles UJ 23 201 UK
Titres mis en équivalence : montant de la dépréciation à la clôture de l'exercice calculée selon les règles prévues à l'article 39-1-5e du C.G.I. 10
(1) à détailler sur feuillet séparé selon l'année de constitution de la provision ou selon l'objet de la provision.
NOTA : les charges à payer ne doivent pas être mentionnées sur ce tableau mais être vérifiées sur l'état détaillé des charges à payer dont la production est prévue par
l'article 38 II de l'annexe III au C.G.I.
* Des explications concernant cette rubrique sont données dans la notice n° 2032

méthodologie
Trois temps sont proposés dans la démarche du diagnostic financier : l’activité, la structure
financière et la rentabilité. Les ratios sont directement intégrés dans chaque étape pour
appuyer les commentaires avec des pourcentages précis et synthétiques.

141
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

section 1.
Analyse de l’activité
I. SIG du PCG
Commençons par mettre en place les SIG du PCG (c’est-à-dire sans les retraitements).

Société RÉFÉRENCE Procédures N N–1


Ventes de marchandises (1) 781 575 631 950
Coût d’achat des marchandises vendues (2) = achats + Δ stocks 596 621 478 740
MARGE COMMERCIALE (3) = (1) – (2) 184 954 153 210
Production vendue (4) 10 669 600 9 861 928
Production stockée (ou déstockée) (5) 133 168 158 610
Production immobilisée (6) – –
PRODUCTION DE L’EXERCICE (7) = (4) + (5) + (6) 10 802 768 10 020 538
Coût d’achat matières premières consommées (8) = achats + Δ stocks 2 701 275 2 409 798
Autres achats et charges externes (9) 1 909 537 1 574 082
VALEUR AJOUTÉE (10) = (3) + (7) – (8) – (9) 6 376 910 6 189 868
Subventions d’exploitation (11) 25 000 15 000
Impôts, taxes et versements assimilés (12) 159 000 154 000
Charges de personnel (13) 5 039 797 4 718 589
EXCÉDENT BRUT D’EXPLOITATION (14) = (10) + (11) – (12) – (13) 1 203 113 1 332 279
RADP et transferts de charges (15) 123 903 12 901
Autres produits (16) 5 000 4 000
DADP (17) 324 277 259 981
Autres charges (18) 9 827 3 256

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RÉSULTAT D’EXPLOITATION (19) = (14) + (15) + (16) – (17) 997 912 1 085 943
– (18)
Produits financiers (20) 51 886 13 697
Charges financières (21) 135 897 108 332
RÉSULTAT COURANT AVANT IMPÔT (22) = (19) + (20) – (21) 913 901 991 308
Produits exceptionnels (23) 103 977 11 053
Charges exceptionnelles (24) 47 307 2 221
RÉSULTAT EXCEPTIONNEL (25) = (23) – (24) 56 670 8 832
Participation des salariés aux résultats (26) 17 894 16 153
Impôts sur les bénéfices (27) 362 858 362 099
RÉSULTAT NET DE L’EXERCICE (28) = (22) + (25) – (26) – (27) 589 819 621 888
RÉSULTAT NET DES CESSIONS PCEA – VCEAC 51 058 –

Le tableau ci-après présente le détail du calcul pour la partie exploitation.

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COURS 1 





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Finance d’entreprise
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 116
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116 Finance d’entreprise cOUrs 1

II. SIG retraités


Les SIG de N sont retraités de la charge de personnel extérieur de 75 000, de la redevance de
crédit-bail de 150 000 et de la participation des salariés de 17 894.
Les SIG de N-1 sont retraités de la participation des salariés de 16 153.
Tous les SIG ne sont donc pas modifiés par ces retraitements ; seuls la VA, l’EBE, le REX et le
RCAI sont retraités.
Deux méthodes de calcul sont présentées.

A. SIG retraités calculés à partir des SIG du PCG

En N En N-1
Formule
Valeur du SIG retraité Valeur du SIG retraité
VA du PCG + Personnel extérieur 6 376 910 + 75 000 + 150 000 6 189 868
VA retraitée
+ Redevance du CB = 6 601 910
EBE du PCG + Redevance du CB 1 203 113 + 150 000 – 17 894 1 332 279 – 16 153
EBE retraité
– Participation des salariés = 1 335 219 = 1 316 126
REX du PCG – Participation des 997 912 – 17 894 + 150 000 1 085 943 – 16 153
REX retraité salariés + Redevance du CB – DA – 500 000/4 = 1 005 018 = 1 069 790
du CB
RCAI du PCG – Participation des 913 901 – 17 894 = 896 007 991 308 – 16 153 = 975 155
RCAI retraité
salariés

B. SIG retraités calculés directement

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En N En N-1
Formule
Valeur du SIG retraité Valeur du SIG retraité
Marge commerciale + Production 184 954 + 10 802 768 6 189 868
– CAMPC – Autres achats et charges – 2 701 275 – 1 684 537
VA retraitée
externes (hors personnel extérieur = 6 601 910
et redevance CB)
VA retraitée + Subventions 6 601 910 + 25 000 – 159 000 6 189 868 + 15 000 – 154 000
d’exploitation – Impôts et taxes – 5 039 797 – 75 000 – 17 894 – 4 718 589 – 16 153
EBE retraité – Charges de personnel = 1 335 219 = 1 316 126
– Personnel extérieur
– Participation des salariés
EBE retraité + RADP et transferts de 1 335 219 + 123 903 + 5 000 1 316 126 + 12 901 + 4 000
REX retraité charges + Autres produits – DADP – 324 277 – 500 000 / 4 – 9 827 – 259 981 – 3 256 = 1 069 790
– DA du CB – Autres charges = 1 005 018
REX retraité + Produits financiers 1 005 018 + 51 886 – 135 897 1 069 790 + 13 697 – 108 332
RCAI retraité – Charges financières – Charges – (150 000 – 500 000 / 4) = 975 155
financières du CB = 896 007

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COURS 1  Finance d’entreprise  116

III. CAF et CAF retraitée


Le tableau ci-après présente le calcul de la CAF de la société RÉFÉRENCE avec la méthode
indirecte.

Société RÉFÉRENCE N N–1


Résultat net comptable 589 819 621 888
(+) DADP d’exploitation (a)324 277 259 981
(+) DADP à caractère financier (a)5 000 – 21 218
(+) DADP à caractère exceptionnel (a)23 201 – 10 000
(–) RADP (b)– 123 903

(–) PCEA – 74 159


(+) VCEAC (c)23 101

(–) Quote-part de subvention d’investissement virée au résultat – 20 000


CAF 747 336 850 651
a.  Si l’on ne dispose pas du compte de résultat, le total des dotations peut être retrouvé ainsi :
Total des augmentations du tableau des dépréciations et provisions : 166 575
+ Total des augmentations du tableau des amortissements : + 180 903
+ Dotation aux amortissements des charges à répartir (cf. annexe) : –
+ Dotation aux amortissements de la prime de remboursement des obligations (cf. annexe) : + 5 000
352 478
b.  Total des lignes de reprises du compte de résultat ou total des diminutions du tableau des dépréciations et provisions.
c.  Inscrite dans les charges exceptionnelles du compte de résultat ou obtenue par différence entre la valeur d’origine des biens
vendus et l’amortissement pratiqué sur ces mêmes biens (126 435 dans le tableau des immobilisations – 103 334 dans le tableau des
amortissements).

Par ailleurs, on peut décomposer le résultat net de la société RÉFÉRENCE pour l’exercice N
en :
Augmentation monétaire du patrimoine (la CAF) : 747 336
Variation non monétaire du patrimoine (DAP, etc.) ou non liée à l’activité (a)– 157 517
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courante :
a.  324 277 + 5 000 + 23 201 – 123 903 – 74 159 + 23 101 – 20 000

Voici le calcul de la CAF avec la méthode directe :

Société RÉFÉRENCE N N–1


Excédent brut d’exploitation 1 203 113 1 332 279
(+) Autres produits 5 000 4 000
(+) Produits financiers (sauf reprises) 51 886 5 380
(+) Produits exceptionnels sur opérations de gestion 9 818 1 053
(–) Autres charges – 9 827 – 3 256
(–) Charges financières (sauf dotations) – 130 897 – 108 332
(–) Charges exceptionnelles (sauf VCEAC et dotations) – 1 005 – 2 221
(–) Participation des salariés aux résultats – 17 894 – 16 153
(–) Impôts sur les bénéfices – 362 858 – 362 099
CAF 747 336 850 651

La CAF est retraitée des dotations aux amortissements sur les biens loués par un contrat
crédit-bail.

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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Société RÉFÉRENCE N
CAF non retraitée 747 336
(+) DA sur biens loués 125 000
= CAF retraitée 872 336

IV. Partage de la richesse créée


entre les parties prenantes
Le tableau suivant présente, pour la société RÉFÉRENCE, un tableau de répartition de la
richesse créée jusqu’à l’autofinancement.
Les montants de l’année N–1 vous sont donnés pour information ; on ne peut pas les retrou-
ver à partir des informations dont on dispose. Pour l’année N, on supposera que le dividende
prélevé sur le bénéfice s’élève à 404 227 €.

Société RÉFÉRENCE
N en € N en % N–1 en € N–1 en %
Répartition VA retraitée
VA retraitée 6 601 910 99 % 6 189 868 99,88 %
(+) ou (–) autres éléments (a)70 998 1 % – 8 223 0,12 %
Total de la richesse à répartir 6 672 908 100 % 6 198 091 100 %
(–) Personnel (b)– 5 132 691 (e)– 76,92 % – 4 734 742 –  76,39 %
(–) État (c)– 521 858 – 7,82 % – 516 099 – 8,33 %
(–) Prêteurs (d)– 146 023 – 2,19 % – 96 599 – 1,56 %
= CAF retraitée 872 336 13,07 % 850 651 13,72 %
(–) Dividendes prélevés – 404 227 – 6,06 % – 466 416 – 7,53 %
= Autofinancement 468 109 7,02 % 384 235 6,20 %
a.  Il est conseillé de terminer le tableau par ce poste en partant du principe qu’il s’agit des produits encaissables et des charges

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décaissables sauf ceux et celles qui sont déjà pris en compte dans la VA retraitée ou dans les lignes suivantes (personnel, État,
prêteurs) :

Détail du calcul de la ligne « Autres éléments » N


Subventions d’exploitation 25 000
Autres produits 5 000
Produits financiers sauf reprises 51 886 – 0
Produits exceptionnels sur opérations de gestion 9 818
Autres charges – 9 827
Charges financières sauf dotations et intérêts – 9 874
Charges exceptionnelles sur opération de gestion – 1 005
Total 70 998
b.  Charges de personnel retraitées (Salaires bruts + Charges sociales + Personnel extérieur) + Participation des salariés :
3 579 855 + 1 459 942 + 75 000 + 17 894.
c.  Impôts et taxes + Impôts sur les bénéfices : 159 000 + 362 858.
d.  Intérêts retraités (intérêts PCG + intérêts sur biens loués) : 121 023 + 25 000.
e.  5 132 691/6 672 908.

L’autofinancement de la société RÉFÉRENCE a augmenté de près de 22 %. On peut imputer


cette progression à la diminution du dividende octroyé aux actionnaires (– 13 %).

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V. Commentaires de la performance
Le tableau suivant présente les principaux ratios retraités de la société RÉFÉRENCE concer-
nant l’étude de l’activité.

Ratios Société RÉFÉRENCE N N–1


R1 : Variation CA (a)9,1 %

R2 : Taux de profitabilité (b)5,2 % 5,9 %


R3 : Taux de marge commerciale (c)31,0 % 32,0 %
R4 : Taux de matières premières (d)25,0 % 24,0 %
R5 : Taux de charges externes (e)14,7 % 15,0 %
R6 : Taux de valeur ajoutée (f)57,7 % 59,0 %
R7 : Taux de charges de personnel (g)44,8 % 45,1%
R8 : Taux d’EBE (h)11,7 % 12,6 %
R9 : Taux de charges financières (i)1,4 % 1,0 %
a.  (11 451 175 – 10 493 878)/10 493 878.
b.  589 819/11 451 175.
c.  184 954/596 621.
d.  2 701 275/10 802 768.
e.  (1 909 537 – 75 000 – 150 000)/11 451 175.
f.  6 601 910/11 451 175.
g.  (3 579 855 + 1 459 942 + 75 000 + 17 894)/11 451 175 (calculé par rapport au chiffre d’affaires).
h.  1 335 219/11 451 175.
i.  (135 897 + (150 000 – 500 000/4))/11 451 175.

Malgré la hausse du chiffre d’affaires de 9 %, le bénéfice de la société RÉFÉRENCE est en


baisse (589 819 € contre 621 888 €) d’environ 5 % sur la période étudiée. Cela s’explique
par une diminution du taux de profitabilité (5,2 % contre 5,9 %). En définitive, l’entreprise
a fait moins de marge par euro de chiffre d’affaires mais avec un volume d’activité en hausse.
La baisse du taux de profitabilité provient de la diminution du taux de la valeur ajoutée (R6) :
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∙∙ l’activité de négoce se fait avec une marge plus faible (R3) ;


∙∙ et le taux de consommation de matières premières est en hausse (R4).
En revanche, l’évolution de la rémunération des facteurs de production est plus nuancée :
∙∙ si le taux de charges financières croît très légèrement ;
∙∙ les charges de personnel diminuent de 1 point par rapport au chiffre d’affaires.
Pour conclure, il faut souligner que sans le résultat exceptionnel qui représente environ
10 % du résultat net comptable, la baisse de la profitabilité aurait été nettement plus impor-
tante (confirmé par R10).

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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

section 2.
Analyse de la structure financière
I. Bilan fonctionnel
Le bilan fonctionnel de la société RÉFÉRENCE est présenté ci-après :

Emplois N N–1 Ressources N N–1


Total I Actif bilan comptable(a) 2 950 470 2 307 421 Total I Capitaux propres 2 285 613 1 619 009
(+) Valeur biens loués 500 000 – (–) CSNA – 125 000 –
(+) ECA sur prêt – – (+) Total II Autres fonds propres 0 0
(–) ECP sur prêt – – (+) Total amort., dépréc. actif(c) 500 891 411 340
(–) ICNE sur prêts – – (+) Total provisions passif 44 742 37 253
(+) Charges à répartir – – (+) Amortissements sur crédit-bail 125 000 –
Emplois stables 3 450 470 2 307 421 Capitaux propres 2 831 246 2 067 602
Total II Actif circulant(b) 2 827 498 2 363 566 Emprunts obligataires convertibles – –
(+) EENE 69 500 – (+) Autres emprunts obligataires 585 000 –
(+) ECA sur créances clients – 21 689 (+) Emprunts établissements de crédit 1 432 053 1 636 000
(–) ECP sur créances clients – – (+) Emprunts divers – –
(–) Créances diverses – 3 569 – (–) ICNE sur emprunts – 5 423 – 5 651
(–) CSANV – – 50 000 (–) PRO – 30 000 0
(–) VMP – 5 015 – 99 021 (–) Soldes créditeurs de banque – 125 325 – 9 954
(–) Disponibilités – 1 569 – 9 720 (–) ECA sur emprunts – –
Actif circulant d’exploitation 2 886 845 2 226 514 (+) ECP sur emprunts – –
Créances diverses 3 569 – (+) Solde emprunt fictif sur crédit-bail 375 000 –
CSANV – 50 000 Dettes financières 2 231 305 1 620 395
VMP non liquides – – Ressources durables 5 062 551 3 687 997
ICNE sur prêt – – Avances et acomptes reçus 59 852 51 842

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Actif hors exploitation 3 569 50 000 Dettes fournisseurs 653 200 635 400
Disponibilités 1 569 9 720 (–) ECA sur dettes fournisseurs – –
VMP liquides 5 015 99 021 (+) ECP sur dettes fournisseurs 6 980 –
Trésorerie active 6 584 108 741 Dettes fiscales et sociales 256 327 244 500
Autres dettes – –
PCA 12 985 14 753
Dettes d’exploitation 989 344 946 495
Dettes d’IS 15 698 18 915
Dettes fournisseurs d’immobilisations 65 897 –
Autres dettes 13 730 23 664
ICNE sur emprunts 5 423 5 651
Dettes hors exploitation 100 748 48 230
Soldes créditeurs de banque 125 325 9 954
(+) EENE 69 500 –
Trésorerie passive 194 825 9 954
TOTAL GÉNÉRAL 6 347 468 4 692 676 TOTAL GÉNÉRAL 6 347 468 4 692 676
a.  Plutôt que d’additionner un par un les postes qui composent les emplois stables, le calcul est basé sur le total de l’actif immobilisé
(qui se rapproche le plus des emplois stables) qui est ensuite corrigé (ICNE, CAR, etc.).
Pour l’année N, le total I de l’actif en valeur brute peut être lu directement dans le bilan comptable. En revanche, en N–1, le bilan est
exprimé en valeur nette ; l’information en valeur brute (2 307 421) peut alors être trouvée dans le tableau des immobilisations, dans
la colonne début N.

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COURS 1  Finance d’entreprise  116

b.  Là encore, plutôt que d’additionner un par un les postes qui composent l’actif circulant, nous avons basé le calcul sur le total II du
bilan comptable et, notamment, corrigé les éléments hors exploitation et la trésorerie. Pour N–1, le montant en valeur brute
(2 363 566) a été obtenu ainsi : montant en valeur nette dans le bilan (2 276 916) auquel on ajoute les dépréciations sur stocks (25 000)
et sur créances clients (61 650) lues dans le tableau des dépréciations.
c.  Pour l’année N, le montant est en bas du bilan comptable. Pour N–1, il faut additionner le montant inscrit dans le tableau d’amor-
tissement (324 690) et une partie de ceux inscrits dans le tableau des dépréciations et provisions (25 000 + 61 650).

II. FR, BFR et trésorerie nette


Calculons le FR, le BFR et la trésorerie nette afin de vérifier les règles d’équilibre financier.

31/12/N 31/12/N–1
FRNG (a)1 612 081 1 380 576
BFRE (b)1 897 501 1 280 019
BFRHE (c)– 97 179 1 770
Trésorerie nette (d)– 188 241 98 787
a.  5 062 551 – 3 450 470
b.  2 886 845 – 989 344
c.  3 569 – 100 748
d.  6 584 – 194 825

III. Commentaires sur la structure financière


Voici un tableau présentant les ratios analysant le niveau du BFRE.

N N–1
Durée de stockage des matières premières (a)25,2 29,6
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Durée de stockage des marchandises (b)33,9 54,1


Durée du crédit clients (c)48,3 (i)38,4

Durée du crédit fournisseurs (d)37,3 42,2


BFRE en jours de chiffre d’affaires (e)59,7 43,9
ESO (f)1 094 638 € –
ETE (g)585 631 € –
ETG (h)228 803 € –
a.  188 992 × 360/(2 692 280 + 8 995).
b.  56 244 × 360/(580 923 + 15 698).
c.  [1 832 656 – 59 852 + 69 500 (EENE)] × 360/(11 451 175 × 1,2).
d.  [653 200 – 15 924 (avance versée) + 6 980 (ECP)] × 360/[(580 923 + 2 692 280 + 75 000 + 150 000 + 1 684 537) × 1,2].
e.  1 897 501 × 360/11 451 175.
f.  EBE – Variation des stocks = 1 203 113 – (188 992 + 532 668 + 56 244 – 197 987 – 374 500 – 25 000 – 71 942)
Attention : la valeur des stocks en N–1 est donnée dans le bilan comptable en valeurs nettes ; comme dans un bilan fonctionnel, tous
les postes de l’actif circulant doivent être retenus pour leur valeur brute. Les 25 000 € qui apparaissent dans le calcul correspondent
à la dépréciation sur les stocks de produits finis à la fin de l’exercice N–1 ; cette information a été trouvée dans le tableau des dépré-
ciations, dans la colonne début N (donc fin N–1).
g.  EBE – Variation du BFRE = 1 203 113 – 617 482.
h.  CAF – Variation du BFR = 747 336 – (617 482 – 98 949).
i.  [1 312 475 + 61 650 – 51 842 (avance reçue) + 21 689 (ECA)] × 360/(10 493 878 × 1,2)
Encore une fois, pour N–1, les postes apparaissent dans le bilan en valeurs nettes et les 61 650 € qui apparaissent dans le calcul ci-
avant correspondent à la dépréciation du poste créance clients (cette information a été trouvée dans le tableau des dépréciations,
dans la colonne début N).

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UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Le tableau ci-après présente les ratios d’endettement.

N N–1
Emprunts obligataires convertibles – –
(+) Autres emprunts obligataires 585 000 –
(+) Emprunts et dettes établis. de crédit(a) 1 432 053 1 636 000
(+) Emprunts et dettes financières divers – –
(–) ICNE sur emprunts – 5 423 – 5 651
(–) ECA sur emprunts – –
(+) ECP sur emprunts – –
(–) Soldes créditeurs de banque – 125 325 – 9 954
Total de l’endettement financier 1 886 305 1 620 395
CAF(a) 747 336 850 661
Capitaux propres comptables 2 285 613 1 619 009
Capacité de remboursement en années(b) 2,5 1,9
Ratio d’autonomie financière(c) 82,5 % 100 %
a.  Si le texte nous le propose, on peut retraiter le crédit-bail.
b.  Endettement financier/CAF.
c.  Endettement financier/Capitaux propres comptables.

La trésorerie nette au 31/12/N est négative.


La situation financière s’est dégradée car au 31/12/N–1, les deux règles principales étaient
respectées : le FR était positif et supérieur au BFR et donc la trésorerie nette soit positive.
Le FR est positif au 31/12/N : les politiques d’investissement et de financement sont cohé-
rentes, les ressources durables couvrent bien les emplois stables.
Au 31/12/N, le BFRE est néanmoins trop élevé par rapport au FR et malgré la ressource de
financement liée au BFRHE négatif, la trésorerie nette est négative. Cela signifie qu’une par-
tie du besoin de financement de l’exploitation n’est financée ni par des ressources durables,

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ni par des ressources hors exploitation mais par une trésorerie passive. Cette situation est
dangereuse. Il faut vérifier qu’elle ne soit pas pérenne.
Ce déséquilibre au 31/12/N provient-il d’un manque de ressources durables (donc un FRNG
insuffisant) ou un BFRE trop élevé ? Nous ne disposons pas d’informations sectorielles, mais
on peut tout de même constater la forte hausse du BFRE exprimé en jours de chiffre d’af-
faires (+ 36 %) liée à l’accroissement de la durée de crédit accordé aux clients et malgré la
baisse des durées de stockage.
Cette forte hausse du BFRE apparaît également à travers le niveau des excédents de trésore-
rie : l’ETE représente la moitié de l’EBE et l’ETG seulement 31 % de la CAF !
En dégageant une ressource de 98 949 €, la partie hors exploitation du cycle a permis de
réduire les besoins de trésorerie, mais cette ressource ne peut être que temporaire.
D’après l’analyse de l’endettement, le montant des dettes financières qui composent les res-
sources durables n’est pas excessif puisque le ratio « endettement financier/CAF » est infé-
rieur à 3 ; l’entreprise RÉFÉRENCE peut donc être considérée comme solvable. Néanmoins,
la durée moyenne de remboursement augmente tout de même de 31 % sur la période et le
ratio d’autonomie financière est toujours proche de 100 %.

150
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

section 3.
Analyse de la rentabilité
Commençons par calculer la rentabilité financière.

Ratios société RÉFÉRENCE N N–1


Rentabilité financière version n° 1 (a)25,8 % 38 %
Rentabilité financière version n° 2 (b)34,8 % 62,4 %
a.  Résultat net/Capitaux propres = 589 819/2 285 613.
b.  Idem mais capitaux propres hors résultat net = 589 819/(2 285 613 – 589 819).

Dans le cas de la société RÉFÉRENCE, le niveau de la rentabilité pour les actionnaires est
évidemment excellent mais, quelle que soit la version, il est en nette baisse d’un exercice à
l’autre. Avant même d’aller plus loin dans les calculs, cette baisse s’explique ici facilement : la
société a réalisé moins de résultat avec plus de capitaux investis par les actionnaires.
L’application à la société RÉFÉRENCE donne les résultats suivants (sans le retraitement du
crédit-bail) :

Ratios société RÉFÉRENCE N N–1


Rentabilité économique version n° 1 (a)22,4 % (a)33,3 %

Rentabilité économique version n° 2 (b)23,3 % (b)33,3 %

Rentabilité économique version n° 3 (c)24,8 % (c)33,5 %

a.  N : 997 912/(2 548 211 + 1 897 501)


N–1 : 1 085 943/(1 982 731 + 1 280 019)
Par simplification, le BFRE a été pris en compte en valeurs brutes.
b.  N : [997 912 + 37 850 (produits financiers de participation)]/(2 548 211 + 1 897 501)
N–1 : (1 085 943 + 0)/(1 982 731 + 1 280 019)
c.  N : (997 912 + 37 850)/(2 285 613 + 1 886 305) = 1 035 762/4 171 918
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N–1 : (1 085 943 + 0)/(1 619 009 + 1 620 395) = 1 085 943/3 239 404


Les dettes financières ont été trouvées dans la section précédente (§ III. Commentaires sur la structure financière).

Les trois versions donnent des rentabilités très proches et montrent que les résultats sont
en baisse avec des moyens mis en œuvre plus importants (4,17 millions contre 3,2 millions
dans la version n° 3, soit une progression de 30 %) : dans ces conditions, il est normal que la
rentabilité baisse d’environ un tiers.
Les raisons de la baisse des résultats ayant déjà été mises en évidence avec l’étude de la
profitabilité, il reste à analyser les principales causes de l’accroissement des moyens mis en
œuvre. Soulignons avant tout que si dans cette version n° 3, le dénominateur est composé
des capitaux propres et des dettes financières, le niveau de ces ressources est conditionné
par le montant des actifs :
∙∙ l’actif immobilisé en valeurs nettes est en forte augmentation : 2,5 millions contre moins
de 2 millions, soit près de 25 % d’augmentation ;
∙∙ le BFRE progresse de 600 000 € (1 897 501 contre 1 280 019), soit près de 50 %
d’accroissement (essentiellement du fait des crédits accordés aux clients et malgré la
diminution des stocks ; voir le chapitre 4, section 2 de ce cours 1) ;
∙∙ en revanche, le BFRHE et la trésorerie représentent une ressource en N (contre un besoin,
l’année précédente).

151
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116

Conclusion

Le diagnostic financier permet de formuler un jugement sur la performance et la situation


financière de l’entreprise.
À l’issue de ce premier cours, le diagnostic s’appuie sur :
∙ l’analyse de la profitabilité avec l’élaboration des soldes intermédiaires de gestion ;
∙ l’analyse de la structure financière avec la construction du bilan fonctionnel ;
∙ l’analyse de la rentabilité économique et financière avec l’accent posé sur les risques
financiers et d’exploitation.
À chaque étape, il faut être vigilant quant aux retraitements de certaines informations pour
faciliter la comparabilité des indicateurs entre les entreprises et il ne faut pas hésiter à pro-
poser des ratios pour appuyer les constats.
Ce diagnostic financier sera complété dans le cours 2 avec l’analyse de la variation de la tré-
sorerie et l’approche par les tableaux de flux (de financement et de flux de trésorerie).
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116

Exercices autocorrigés

Ne pas envoyer à la correction

Retrouvez d’autres exercices de l’UE 116 sur le site de l’Intec : https://lecnam.net

Questions à choix multiple


Questions
1. Une entreprise réalise 100 000 € de chiffre d’affaires et un résultat de 10 000 €.
Quelle aff irmation est-elle correcte ?
a. L’entreprise est rentable.
b. L’entreprise est solvable.
c. L’entreprise est profitable.
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2. Pour l’exercice N, une entreprise consomme 400 000 € de charges de personnel


pour un chiffre d’affaires de 800 000 € alors qu’elle avait consommé 600 000 € de
charges de personnel pour un chiffre d’affaires de 900 000 € en N–1.
a. L’entreprise est plus productive en N qu’en N–1.
b. L’entreprise est moins productive en N qu’en N–1.
c. L’entreprise a la même productivité en N et en N+1.

3. Si une entreprise consomme davantage de matières premières :


a. sa marge commerciale va diminuer.
b. sa valeur ajoutée va diminuer.
c. son excédent brut d’exploitation va diminuer.
4. Si une entreprise décide de recourir davantage à du personnel extérieur :
a. sa valeur ajoutée retraitée va diminuer.
b. son EBE retraité va diminuer.
c. son résultat d’exploitation retraité va diminuer.

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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

5. Le retraitement de la participation des salariés au résultat :


a. a pour conséquence une augmentation de l’EBE retraité.
b. a pour conséquence une diminution de l’EBE retraité.
c. n’a aucun impact sur l’EBE retraité.
6. Dans un bilan fonctionnel, les provisions pour risques et charges sont classées
en :
a. ressources durables.
b. dettes circulantes d’exploitation.
c. dettes circulantes hors exploitation.
7. Les capitaux propres en tant que ressources durables d’un bilan fonctionnel sont
calculés :
a. à partir des capitaux propres du bilan comptable, sans autre reclassement.
b. à partir des capitaux propres diminués du capital souscrit non appelé.
c. à partir des capitaux propres diminués du capital souscrit non appelé et du capital
souscrit appelé non versé.
8. Pour calculer les dettes f inancières à long terme, il est impératif de connaître :
a. les intérêts courus non échus sur emprunts.
b. les concours bancaires courants.
c. la prime de remboursement des emprunts obligataires.
9. Si le fonds de roulement est supérieur au besoin en fonds de roulement :
a. la trésorerie nette est négative.
b. la trésorerie nette est nulle.
c. la trésorerie nette est positive.
10. Le ratio de l’indépendance f inancière est calculé par :
a. le rapport entre les capitaux propres et le total du bilan.

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b. le rapport entre l’endettement financier et les capitaux propres.
c. le rapport entre l’endettement financier et le total du bilan.
11. Si les créances des clients sont de 20 000 € et le chiffre d’affaires de 100 000 €, la
durée de paiement des clients est de :
20 000
a. × 360 = 72 jours.
100 000
20 000
b. × 360 = 60 jours.
100 000 × 1,2
20 000
c. × 365 = 73 jours.
100 000

12. Si une entreprise a des diff icultés de trésorerie, que peut-elle envisager comme
solutions ?
a. L’allongement des délais de paiement des clients (dans la limite des délais légaux).
b. L’allongement des délais de paiement des fournisseurs (dans la limite des délais
légaux).
c. La révision de sa politique de stockage afin de diminuer le niveau de ses stocks.

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COURS 1  Finance d’entreprise  116

13. La rentabilité économique permet de mesurer :


a. la capacité de l’entreprise à générer un résultat net.
b. la capacité de l’entreprise à générer un résultat d’exploitation compte tenu des
moyens investis.
c. la capacité de l’entreprise à générer un résultat courant avant impôt compte tenu des
moyens investis.
14. Pour améliorer la rentabilité f inancière, l’entreprise peut :
a. améliorer sa rentabilité économique en améliorant sa performance d’exploitation.
b. négocier des taux d’intérêt plus faibles.
c. diminuer son endettement.
15. Pour que l’entreprise ne soit que peu exposée au risque d’exploitation, il faut :
a. que le poids des charges fixes dans le total des charges soit faible.
b. que le seuil de rentabilité soit élevé.
c. que le levier opérationnel soit faible.

Réponses

1. c. Il n’est possible ni de commenter la rentabilité sans connaître les moyens investis
ni d’analyser la solvabilité sans étudier le bilan.
2. a. Il est préférable de consommer moins de charges pour un même niveau d’activité.
Cette information est obtenue par le calcul du taux de charges de personnel :
Charges de personnel
Chiffre d´affaires
3. b. c. La marge commerciale traduit la performance de l’entreprise dans le cadre de
ses opérations d’achats et ventes de marchandises. La consommation de matières
premières relève de l’activité industrielle. Plus de charges de matières premières
entraîne mécaniquement une valeur ajoutée et un excédent brut d’exploitation
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plus faible.
4. b. c. La valeur ajoutée retraitée n’est pas influencée par les charges de personnel
extérieur car elles sont considérées, d’un point de vue économique, comme des
charges de personnel. En revanche, l’EBE retraité et le résultat d’exploitation retraité
diminuent.
5. b. La participation des salariés est reclassée comme une charge de personnel et
diminue donc l’EBE retraité.
6. a. Les provisions sont considérées, comme le cumul des amortissements et dépré-
ciations, en ressources durables.
7. b. Seul le capital social appelé (qu’il soit versé ou non) est considéré comme une
ressource durable. Le capital souscrit appelé non versé est classé en actif circulant
hors exploitation.
8. a. b. c. Au bilan comptable, les dettes financières tiennent compte des intérêts cou-
rus non échus et des concours bancaires courants. Il faut les retrancher pour obtenir
uniquement la partie stable de ces dettes financières dans le bilan fonctionnel. Par
ailleurs, les emprunts obligataires doivent apparaître, non à leur valeur de rembour-
sement (comme dans le bilan comptable), mais à leur valeur d’émission dans le
bilan fonctionnel (la prime de remboursement doit être retranchée).

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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

9. c. Il s’agit de la règle fondamentale de l’équilibre du bilan fonctionnel : le fonds de


roulement doit couvrir le besoin en fonds de roulement pour que la trésorerie nette
soit positive.
10. a. Le rapport entre les capitaux propres et le total du bilan est le ratio d’indépen-
dance financière.
11. b. Il est important de calculer le chiffre d’affaires TTC, car les créances des clients
sont exprimées en TTC au bilan. Par ailleurs, il est considéré, par simplification, que
l’année compte 360 jours.
12. b. c. Comme l’objectif est d’améliorer la trésorerie, il faut diminuer le besoin en
fonds de roulement (diminution des créances des clients et des stocks et/ou aug-
mentation des dettes des fournisseurs).
13. b. Il est fondamental de confronter un résultat et des moyens mis en œuvre
cohérents.
14. a. b. À partir de la formule de l’effet de levier, il est possible de comprendre qu’une
meilleure rentabilité économique, qu’un taux d’intérêt plus faible ou qu’une aug-
mentation de l’endettement (sous réserve d’un risque de faillite faible) améliorent
la rentabilité financière.
15. a. c. Le seuil de rentabilité correspond au chiffre d’affaires minimal à obtenir pour
que le résultat d’exploitation soit positif. Plus il est faible, plus l’entreprise a des
chances de l’atteindre, ce qui diminue son risque d’exploitation.

EXERCICE SOCIÉTÉ BALLAND
ÉNONCÉ

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Vous réalisez un stage dans un cabinet d’expertise comptable qui vous demande de réaliser
des travaux d’analyse financière concernant une PME, la société BALLAND. Cette société
fabrique du mobilier de jardin et ses actionnaires s’inquiètent de la baisse de la profitabilité.
Par ailleurs, ils désirent apporter une solution à la dégradation récente de la trésorerie.

Dossier 1 : Outils de l’analyse financière

Ce premier dossier a pour objectif de mettre en place les principaux outils de l’analyse finan-
cière. Le traitement des deux premières questions se fera sans aucun retraitement alors que
les questions 3, 4 et 5 donneront lieu aux retraitements habituels.

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COURS 1  Finance d’entreprise  116

TRAVAIL À FAIRE
1. Calculez les SIG de l’exercice N.
2. Calculez la CAF de l’exercice N en utilisant les deux méthodes usuelles (à partir du
résultat net et à partir de l’EBE).
3. Vous décidez à présent de procéder aux principaux retraitements des SIG. Calculez pour
l’exercice N :
• la valeur ajoutée retraitée ;
• l’excédent brut d’exploitation retraité ;
• le résultat d’exploitation retraité.
4. Complétez le tableau ci-après afin de mettre en évidence, en euros, la répartition de la
richesse créée pour l’exercice N.

N
VA retraitée
(+ ou –) autres éléments
Total de la richesse à répartir
(–) Personnel
(–) État
(–) Prêteurs
= CAF retraitée
(–) Dividendes – 20
= Autofinancement

5. Établissez les bilans fonctionnels pour les exercices N–1 et N.


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Dossier 2 : Calcul de ratios et commentaires

Vous désirez commenter les indicateurs dont vous disposez dans l’annexe 3. Avant cela, vous
souhaitez en vérifier quelques-uns.

6. Justifiez, en posant le calcul (pour l’exercice N seulement), les six indicateurs de l’an-
nexe 3 repérés par un renvoi.
7. Réalisez un commentaire structuré de la profitabilité et de l’équilibre financier de la
société BALLAND.

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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

ANNEXE 1
Documents de synthèse société BALLAND

Compte de résultat

Charges N Produits N
Charges d’exploitation Produits d’exploitation
Achats de marchandises : – Ventes de marchandises –
Variation de stock de marchandises – Production vendue de biens et de services 31 239
Achats de matières premières : 17 911 Sous-total A : Chiffre d’affaires 31 239
Variation de stock de matières premières – 110
Autres achats et charges externes : Production stockée 360
• Personnel extérieur 150 Subventions d’exploitation 119
• Loyers crédit-bail 300 RADP 379
• Autres 7 550 Transferts de charges -
Impôts, taxes et versements assimilés 125 Autres produits 100
Salaires et traitements 1 200 Sous-total B 958
Charges sociales 530
Dotations aux amortissements
et dépréciations :
• Immobilisations : dotations amortissements 1 560
• Actif circulant : dotations dépréciations 220
Dotations aux provisions 150
Autres charges 20
TOTAL I 29 606 TOTAL I (A + B) 32 197
Charges financières Produits financiers
DADP 25 De participation 15

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Intérêts et charges assimilées 261 D’autres valeurs mobilières de placement 5
Différences négatives de change 37 Différences positives de change 11
Charges nettes sur cessions de VMP 51 Produits nets sur cessions de VMP 20
TOTAL III 374 TOTAL III 51
Charges exceptionnelles Produits exceptionnels
Sur opérations de gestion 231 Sur opérations de gestion 26
Sur opérations en capital : Sur opérations en capital :
• Valeur comptable éléments d’actifs cédés 185 • Produits cessions d’éléments d’actifs 21
DADP – • Subvention d’investis. virée au résultat 25
RADP –
TOTAL IV 416 TOTAL IV 72
Participation des salariés aux résultats V 103
Impôts sur les bénéfices VI 450
Total des charges : I + II + III + IV + V + VI 30 949 Total des produits : I + II + III + IV 32 320
Solde créditeur : Bénéfice 1 371
TOTAL GÉNÉRAL 32 320 TOTAL GÉNÉRAL 32 320

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COURS 1  Finance d’entreprise  116

Bilan

Actif Brut A et D(a) Net Net


Années 31/12/N 31/12/N 31/12/N 31/12/N–1
Capital souscrit non appelé TOTAL 0 1 000 0 1 000 0
Immobilisations corporelles :
• Constructions 4 900 1 920 2 980 2 400
• Installations 3 300 1 580 1 720 1 000
• Autres immobilisations corporelles 4 310 2 795 1 515 1 300
• Avances et acomptes 250 – 250 450
Immobilisations financières :
• Participations 430 155 275 290
• Prêts 200 – 200 180
Actif immobilisé TOTAL I 13 390 6 450 6 940 5 620
Stock et en-cours :
• Matières premières 1 430 40 1 390 1 266
• Produits finis 3 100 45 3 055 2 715
Avances et acomptes versés 90 – 90 –
Créances d’exploitation :
• Clients et comptes rattachés 3 450 145 3 305 3 510
• Autres créances d’exploitation 500 – 500 400
Créances diverses 100 – 100 –
Valeurs mobilières de placement – – – 15
Disponibilités – – – 5
Charges constatées d’avance 23 – 23 5
Actif circulant TOTAL II 8 693 230 8 463 7 916
Charges à répartir sur plusieurs exercices III – – – –
Prime de remboursement des obligations IV – – – –
Écarts de conversion actif V 30 - 30 20
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TOTAL GÉNÉRAL 0 à V 23 113 6 680 16 433 13 556


a. Amortissements et dépréciations.

Immobilisations Début N Augment. N Diminut. N Fin N


Immobilisations corporelles :
• Constructions 4 000 900 – 4 900
• Installations techniques, matériel 2 500 1 200 400 3 300
• Autres immobilisations corporelles 3 400 1 110 200 4 310
• Avances et acomptes 450 250 450 250
Immobilisations financières :
• Participations 420 60 50 430
• Prêts 180 40 20 200
TOTAL 10 950 3 560 1 120 13 390

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Dépréciations – provisions Début N Augment. N Diminut. N Fin N


• Participations 130 25 – 155
• Matières premières 54 40 54 40
• Produits finis 25 45 25 45
• Clients et comptes rattachés 110 135 100 145
• Provisions pour risques et charges 200 150 200 150
TOTAL 519 395 379 535

Amortissements Début N Augment. N Diminut. N Fin N


• Constructions 1 600 320 – 1 920
• Installations techniques, matériel 1 500 360 280 1 580
• Autres immobilisations corporelles 2 100 880 185 2 795
TOTAL 5 200 1 560 465 6 295

Passif 31/12/N 31/12/N–1


Capital 6 000 4 500
Primes d’émission 1 875 1 200
Réserves :
• Réserve légale 450 450
• Autres 1 785 1 350
Report à nouveau 5 10
Résultat de l’exercice 1 371 700
Subventions d’investissement 140 100
Capitaux propres TOTAL I 11 626 8 310
Provisions pour risques et charges TOTAL II 150 200
Emprunts auprès des établissements de crédit(a) 1 944 1 564
Avances et acomptes reçus 20 –
Dettes d’exploitation :

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• Dettes fournisseurs et comptes rattachés 2 273 3 152
• Dettes fiscales et sociales 208 140
Dettes diverses :
• Dettes sur immobilisations – –
• Dettes fiscales (impôts sur les bénéfices) 145 120
Produits constatés d’avance 20 25
Dettes TOTAL III 4 610 5 001
Écarts de conversion passif IV 47 45
TOTAL GÉNÉRAL I à IV 16 433 13 556

a. 31/12/N 31/12/N–1
Dont soldes créditeurs de banque 25 –

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COURS 1  Finance d’entreprise  116

ANNEXE 2
Informations complémentaires société BALLAND
Au cours de l’exercice N, la société BALLAND a souscrit un contrat de crédit-bail (à la
date du 01/07/N) :
–– valeur du bien loué : 2 500,
–– ce bien aurait fait l’objet d’un amortissement en linéaire sur 5 ans s’il avait été acquis
en pleine propriété.
Le tableau ci-après synthétise les intérêts courus non échus sur emprunts et les effets
escomptés non échus à la fin de chacun des exercices :
31/12/N 31/12/N–1
ICNE sur emprunts 64 44
EENE 105 5

Les VMP peuvent être assimilées à de la trésorerie.


Les écarts de conversion actif concernent les dettes fournisseurs et les écarts de conver-
sion passif sont à rattacher aux créances clients.
Les charges et produits constatés d’avance concernent l’exploitation.

ANNEXE 3
Tableau d’indicateurs économiques et financiers
Les informations issues du compte de résultat n’ont pas été retraitées ; en revanche,
les calculs basés sur le bilan intègrent les retraitements du crédit-bail et des effets
escomptés non échus.
Les renvois (de 1 à 6) inscrits dans la colonne « BALLAND N », ne sont là que pour bien
identifier les lignes pour lesquelles vous devez justifier le calcul de l’indicateur.
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Ratios moyens
Indicateurs économiques et financiers BALLAND N BALLAND N–1
secteur en N
Variation du chiffre d’affaires + 25,4 % – –
Variation du résultat + 96,0 % – –
Taux de profitabilité (1) 4,4 % 5,0 % 5,0 %
Taux de matières premières : CAMPC/PE (2) 56,3 % 58,0 % 58,0 %
Taux de charges externes : charges externes/CA 25,6 % 26,0 % 27,0 %
Taux de charges de personnel : charges personnel/VA 29,8 % 29,0 % 28,0 %
Taux d’EBE : EBE/CA 13,0 % 12,5 % 12,5 %
Taux de charges financières : charges financières/CA 1,2 % 0,8 % 0,7 %
FRNG 5 921 4 599 –
BFRE 6 160 4 748 –
BFRHE – 109 – 164 –
Trésorerie nette – 130 15 –
Durée de stockage matières premières (3) 29,0 20 20
Durée du crédit clients(a) (4) 33,5 25 30
Durée du crédit fournisseurs 40,0 40 30
BFRE en jours de CA (5) 71,0 60 60
ETE en euros (6) 2 650,0 – –
a.  Les ventes sont soumises à une TVA au taux normal.

163
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 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

CORRIGÉ
Dossier 1 : Outils de l’analyse financière
1. Calculez les SIG de l’exercice N.
Procédures SIG
Ventes de marchandises (1) 0
Coût d’achat des marchandises vendues (2) 0
Marge commerciale (3) = (1) – (2) 0
Production vendue (4) 31 239
Production stockée (ou déstockée) (5) 360
Production immobilisée (6) –
Production de l’exercice (7) = (4) + (5) + (6) 31 599
Coût d’achat matières premières consommées (8) = 17 911 – 110 17 801
Autres achats et charges externes (9) = 150 + 300 + 7 550 8 000
Valeur ajoutée (10) = (3) + (7) – (8) – (9) 5 798
Subventions d’exploitation (11) 119
Impôts, taxes et versements assimilés (12) 125
Charges de personnel (13) = 1 200 + 530 1 730
Excédent brut d’exploitation (14) = (10) + (11) – (12) – (13) 4 062
Reprises sur charges et transferts (15) 379
Autres produits (16) 100
Dotations (17) 1 560 + 220 + 150 1 930
Autres charges (18) 20
Résultat d’exploitation (19) = (14)+ (15)+ (16)– (17) – (18) 2 591
Produits financiers (20) 51
Charges financières (21) 374
Résultat courant avant impôt (22) = (19) + (20) – (21) 2 268

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Produits exceptionnels (23) 72
Charges exceptionnelles (24) 416
Résultat exceptionnel (25) = (23) – (24) – 344
Participation des salariés aux résultats (26) 103
Impôts sur les bénéfices (27) 450
Résultat net de l’exercice (28) = (22) + (25) – (26) – (27) 1 371
Résultat net des cessions 21 – 185 – 164

164
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COURS 1  Finance d’entreprise  116

2. Calculez la CAF de l’exercice N en utilisant les deux méthodes usuelles


(à partir du résultat net et à partir de l’EBE).
N N
Résultat net 1 371 Excédent brut d’exploitation 4 062
(+) Dotations (a)1 955 (+) Transferts de charges 0
(–) Reprises (b)– 379 (+) Autres produits 100
(–) PCEA – 21 (+) Produits financiers encaissables 51
(+) VCEAC 185 (+) Produits exceptionnels encaissables 26
(–) Quote-part subvention – 25 (–) Autres charges – 20
investissement
(–) Charges financières décaissables(c) – 349
(–) Charges exceptionnelles décaissables – 231
(–) Participation des salariés – 103
(–) Impôts sur les bénéfices – 450
CAF 3 086 CAF 3 086
a.  Dotations compte de résultat (exploitation, financier, exceptionnel) : 1 560 + 220 + 150 + 25.
Ou colonne augmentation des tableaux des dépréciations et des amortissements : 395 + 1 560.
b.  Reprises du compte de résultat (exploitation, financier, exceptionnel) : 379.
Ou colonne diminution du tableau des dépréciations : 379.
c.  Total des charges financières sauf dotations (362 – 25).

3. Vous décidez à présent de procéder aux principaux retraitements des SIG. Calculez
pour l’exercice N :
La valeur ajoutée retraitée
VA retraitée = 31 239 + 360 – (17 911 – 110 + 7 550) = 6 248
Ou :
VA PCG + Personnel extérieur + Loyer crédit-bail
= 5 798 + 150 + 300 = 6 248
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L’excédent brut d’exploitation retraité


EBE retraité = 6 248 + 119 + 100 – 125 – (1 200 + 530 + 150 + 103) – 20 = 4 339
Ou :
EBE PCG + Autres produits + Loyer crédit-bail – Autres charges – Participation des sala-
riés au résultat
= 4 062 + 100 + 300 – 20 – 103 = 4 339
Le résultat exploitation retraité
REX retraité = 4 339 + 379 – (1 560 + 220 + 150 + 2 500 × 0,5/5) = 2 538
Ou :
Résultat d’exploitation PCG + Intérêts sur retraitement crédit-bail – Participation des
salariés au résultat
= 2 591 + (300 – 250) – 103 = 2 538

165
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

4. Complétez le tableau ci-après afin de mettre en évidence, en euros, la répartition


de la richesse créée pour l’exercice N.
N
VA retraitée 6 248
(+ ou –) autres éléments(a) – 43
Total de la richesse à répartir 6 205
(–) Personnel(b) – 1 983
(–) État(c) – 575
(–) Prêteurs(d) – 311
= CAF retraitée 3 336
(–) Dividendes – 20
= Autofinancement 3 316
a.  Subventions d’exploitation + Transferts de charges + Autres produits + Produits financiers encaissables + Produits exception-
nels sur opérations de gestion – Autres charges – Charges financières décaissables (sauf intérêts) – Charges exceptionnelles sur
opérations de gestion = 119 + 0 + 100 + 46 + 26 – 20 – 7 – (25 + 51) – 231.
b.  Charges de personnel + personnel extérieur + participation des salariés = 1 200 + 530 + 150 + 103.
c.  Impôts et taxes + impôts sur les bénéfices = 125 + 450.
d.  Intérêts du compte de résultat + intérêts sur crédit-bail = 261 + (300 – 250).

5. Établissez les bilans fonctionnels pour les exercices N–1 et N.


Emplois 31/12/N 31/12/N–1 Ressources 31/12/N 31/12/N–1
Actif immobilisé bilan comptable(a) 13 390 10 950 Capitaux propres bilan comptable 11 626 8 310
(+) Valeur d’origine des biens loués 2 500 – (–) Capital souscrit non appelé – 1 000 –
Emplois stables (c)
15 890 10 950 (+) Total amortissements, dépréc. actif 6 680 5 519
Actif circulant bilan comptable(b) 8 693 8 105 (+) Total provisions passif 150 200
(+) EENE 105 5 (+) Amortissements sur crédit-bail(d) 250 –
(–) ECP créances clients – 47 – 45 Capitaux propres 17 706 14 029
(–) Créances diverses – 100 – Emprunts établissements de crédit 1 944 1 564
(–) VMP – – 15 (–) Intérêts courus non échus – 64 – 44
(–) Disponibilités – – 5 (–) Soldes créditeurs de banque – 25 –

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Actif circulant exploitation (e)
8 651 8 045 (+) Solde emprunt fictif sur crédit-bail 2 250 –
Créances diverses 100 – Dettes financières 4 105 1 520
Actif hors exploitation 100 – Ressources durables 21 811 15 549
Disponibilités – 5 Avances et acomptes reçus 20 –
VMP liquides – 15 Dettes fournisseurs, comptes rattachés 2 273 3 152
Trésorerie active – 20 (–) ECA fournisseurs – 30 – 20
Dettes fiscales et sociales 208 140
Produits constatés d’avance 20 25
Passif d’exploitation 2 491 3 297
Dettes d’IS 145 120
Intérêts courus non échus 64 44
Passif hors exploitation 209 164
Soldes créditeurs de banque 25 –
(+) EENE 105 5
Trésorerie passive 130 5
TOTAL GÉNÉRAL 24 641 19 015 TOTAL GÉNÉRAL 24 641 19 015
a.  Pour l’exercice N–1, la valeur brute a été trouvée sur la ligne « total » de la colonne début N du tableau des immobilisations.
b.  Pour l’exercice N–1, la valeur brute s’obtient ainsi : valeur nette au bilan (7 916) + montants inscrits « colonne début N tableau
des dépréciations » et qui concernent l’actif circulant (54 + 25 + 110).

166
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

c.  Pour N : « total de la colonne amortissement et dépréciations » ; pour N–1 : total des colonnes début N des tableaux des
dépréciations (donc pas les provisions) et des amortissements = (519 – 200 + 5 200).
d.  2 500 × 0,5/5.
e.  2 500 – 250.

Dossier 2 : Calcul de ratios et commentaires


6. Justifiez (pour l’exercice N seulement) les six indicateurs de l’annexe 3 repérés
par un renvoi.
Résultat net 1371
Taux de profitabilité = =
Chiffre d´affaires 31239
17 911− 110
Taux de matières premières =
31239 + 360
Durée de stockage des matières premières
Stock matières premières  × 360 1430 × 360
= =
CAMPC 17 911 − 110
Durée du crédit clients :
(Créances clients + EENE  − ECP  − avances reçues) × 360 (3 450 + 105 − 47 − 20) × 360
=
Chiffre d´affaires TTC 31 239 × 1,2
6 160 × 360
BFRE en jours de CA =
31 239
Excédent de trésorerie d’exploitation :
ETE = EBE – Variation BFRE = 4 062 – (6 160 – 4 748)
7. Réalisez un commentaire structuré de la profitabilité et de l’équilibre financier de
la société BALLAND.
Le bénéfice de la société BALLAND double sur la période. Néanmoins, cette hausse est
la conséquence de déterminants qui évoluent de façon diamétralement opposée : si le
chiffre d’affaires est en hausse de 25 %, le taux de profitabilité baisse de 5 % à 4,4 %.
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Toutefois, sans le résultat exceptionnel fortement négatif, la profitabilité serait certai-


nement en hausse. D’ailleurs, le taux d’EBE, qui ne dépend pas du résultat exceptionnel,
s’améliore et dépasse celui du secteur :
∙∙ grâce à la maîtrise de la consommation des matières premières et des charges externes ;
∙∙ malgré des postes « charges de personnel » et « charges financières » en hausse.
L’évolution de l’équilibre financier se caractérise par une diminution de la trésorerie de
145 et son solde est même négatif fin N.
Le FRNG n’est pas en cause puisqu’il est non seulement positif, mais en augmentation
d’environ 28 % grâce à une augmentation du capital et de nouveaux emprunts (on
constate d’ailleurs une augmentation de 50 % du taux de charges financières).
Néanmoins, sur les deux exercices, le FRNG n’est pas suffisant pour financer la totalité
du BFRE, de peu il est vrai ! Il ne semble pas nécessaire d’augmenter encore le FRNG,
mais plutôt de réduire le BFRE puisque celui-ci dépasse de 11 jours le niveau moyen du
secteur avec des durées de stockage et de crédit clients excessives (malgré une durée de
crédit fournisseur élevée).
Pour terminer, on peut remarquer que la diminution de la ressource en fonds de roule-
ment hors exploitation a contribué à la baisse de la trésorerie. Cela est dû exclusivement
au poste « créances diverses » car elles peuvent être considérées comme acycliques.

167
UE
116

Sigles et abréviations

BFRE Besoin en fonds de roulement d’exploitation


BFRHE Besoin en fonds de roulement hors exploitation
CA Chiffre d’affaires
CAF Capacité d’autofinancement
CAMPC Coût d’achat des matières premières consommées
CAMV Coût d’achat des marchandises vendues
CAR Charges à répartir (sur plusieurs exercices)
CBC Concours bancaires courants
CCA Charges constatées d’avance
CSANV Capital souscrit appelé non versé
CSNA Capital souscrit non appelé
DADP Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions
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EBE Excédent brut d’exploitation


ECA Écart de conversion actif
ECP Écart de conversion passif
EENE Effets escomptés non échus
ETE Excédent de trésorerie d’exploitation
FRNG Fonds de roulement net global
ICNE Intérêts courus non échus
IS Impôt sur les sociétés
PCA Produits constatés d’avance
PCEA Prix de cession des éléments d’actifs
PCG Plan comptable général
PRO Prime de remboursement des obligations
RADP Reprises sur amortissements, dépréciations et provisions
RBE Résultat brut d’exploitation
RCAI Résultat courant avant impôt

169
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

REX Résultat d’exploitation


RNC Résultat net comptable
RNE Résultat net d’exploitation
SIG Soldes intermédiaires de gestion
TVA Taxe sur la valeur ajoutée
VA Valeur ajoutée
VCEAC Valeur comptable des éléments d’actifs cédés
VMP Valeur mobilière de placement

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170
UE
116

Lexique

Actif du bilan : ensemble des biens et des droits constituant le patrimoine de l’entreprise.
Il est composé de l’actif immobilisé (emplois stables) et de l’actif circulant (éléments qui ne
font que transiter dans l’entreprise et qui se renouvellent).

Analyse financière : « ensemble d’instruments et de méthodes de diagnostic qui visent


à énoncer une appréciation concernant la situation financière et les performances des entre-
prises » (E. Cohen).

Autofinancement : trésorerie potentielle générée par l’activité déduction faite des divi-
dendes payés au cours de l’exercice (CAF – dividendes).

Besoin en fonds de roulement : besoin de financement permanent né du décalage


entre le décaissement des achats et l’encaissement des ventes et de la politique de stockage
des achats et de la production.

Bilan : document de synthèse qui décrit à un moment donné (généralement la date de


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clôture de l’exercice) le patrimoine de l’entreprise. Il rend compte de la provenance des res-


sources (passif) et de leur affectation (actif).

Bilan fonctionnel : bilan ayant subi un certain nombre de retraitements et de reclasse-


ments de manière à traduire une vision économique de la situation de l’entreprise. En parti-
culier, les postes y sont classés d’après la fonction à laquelle ils se rapportent (financement,
investissement, exploitation) et évalués à leur valeur d’origine.

Capacité d’autofinancement : flux potentiel de trésorerie généré par l’activité normale


de l’entreprise, pendant une période donnée. Il peut être utilisé pour financer de nouveaux
investissements ou pour distribuer des dividendes.

Centrale de bilans (Banque de France) : institution créée par la Banque de France en


1968 et supprimée en 2009. Elle constituait une base de données descriptive et comptable
d’entreprises pour une analyse individuelle mais surtout sectorielle.

Compte de résultat : document comptable de synthèse qui décrit la formation du résul-


tat d’un exercice. Il reprend l’ensemble de l’activité de l’entreprise pendant l’exercice.

171
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Créance : part des ventes de la période non encaissée à échéance. Il est possible de distin-
guer les créances d’exploitation liées aux ventes de marchandises ou de produits finis des
créances hors exploitation liées par exemple aux ventes d’immobilisations.

Dette : part d’achats et de charges de la période non décaissée à échéance ou autrement


dit, argent mis à la disposition d’une entreprise par ses créanciers. Il est possible de distin-
guer les dettes d’exploitation (à court terme et sans intérêt) des dettes financières (à
échéance fixée, plus longue et rémunérée).

Effet ciseaux : baisse mécanique du résultat de l’entreprise générée par une croissance
des charges supérieure à celle des produits. L’issue de cette évolution peut être fatale à
l’entreprise.

Excédent brut d’exploitation : potentiel de trésorerie généré par l’exploitation.


Excédent de trésorerie d’exploitation : (ETE = EBE – variation du BFRE) trésorerie
effectivement encaissée grâce à l’exploitation et compte tenu de la variation du BFRE.

Exigibilité : délai courant jusqu’à l’échéance de remboursement d’une dette.


Fonds de roulement net global : excédent de ressources durables après financement
des emplois stables.

Intensité capitalistique : ratio qui caractérise l’intensité du capital de production


nécessaire pour qu’un salarié puisse travailler. Il se calcule en rapportant les immobilisations
d’exploitation brutes au chiffre d’affaires.

Liquidité d’un bien : aptitude d’un bien à être transformé en moyen de paiement sans
perte de valeur.

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Passif du bilan : ensemble des ressources à la disposition des entreprises. Il est composé
des capitaux propres, des dettes classées suivant leur origine (financière, exploitation, hors
exploitation).

Profitabilité : capacité de l’entreprise à générer du résultat (ex. : EBE/CA ou résultat net/


CA). À la différence de la rentabilité, la profitabilité ne tient pas compte des moyens investis.

Ratio : rapport de deux grandeurs issues par exemple du compte de résultat ou du bilan et
décrivant la situation de l’entreprise.

Ratio de rotation ou de temps d’écoulement : ratio qui met en rapport un poste du


BFRE (stocks, créance ou dette) et un flux d’achat, de production ou de vente. Il précise la
durée pendant laquelle un flux réel de matières, créances ou dettes est resté immobilisé
dans l’entreprise.

Rentabilité : rapport entre un bénéfice et les moyens mis en œuvre pour l’obtenir. Les
deux taux de rentabilité les plus fréquemment calculés sont le taux de rentabilité écono-
mique (résultat d’exploitation après impôt/actif économique) et le taux de rentabilité finan-
cière (résultat net/capitaux propres).

172
UE
COURS 1  Finance d’entreprise  116

Retraitements : modification de la prise en compte de certains postes du bilan et du


compte de résultat par rapport aux indications du PCG. Les retraitements sont destinés à
améliorer la qualité du diagnostic financier.

Solvabilité : capacité de l’entreprise à payer ses dettes lorsque celles-ci arrivent à échéance.
Au sens large, la solvabilité est assurée lorsque la valeur des actifs est supérieure à celle des
dettes.

Structure financière : part respective des capitaux propres et des dettes financières
dans les ressources durables de l’entreprise.

Valeur ajoutée : SIG qui représente la richesse créée par l’entreprise dans l’exercice de ses
activités professionnelles courantes par rapport à la valeur initiale des biens et services uti-
lisés pour réaliser ces activités. Il s’agit d’un indicateur central de l’activité d’une entreprise.
Sur un plan macroéconomique, la somme des valeurs ajoutées des entreprises est égale au
PIB (produit intérieur brut).
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173
UE
116

Index

Annexe  48 ICNE (intérêts courus non échus)  39, 88


Autofinancement  78 Indépendance financière  125
Autonomie financière  125 Liquidité  45
Avances et acomptes  36 Marge commerciale  56, 122
BFR (besoin en fonds de roulement)  78, 99 Participation des salariés au résultat  65
CAF (capacité d’autofinancement)  126 Patrimoine  30, 145
Capacité de remboursement  126 Performance  48
CBC (compte bancaire courant)  90 Personnel extérieur  36, 63
Charges à répartir  37, 87 Prime de remboursement  39, 89
Charges constatées d’avance  38 Production stockée  31, 40
Concours bancaires courants  39 Produit de cession des éléments d’actifs  39
Crédit-bail  63, 91 Produits constatés d’avance  38
CSANV (capital souscrit appelé non versé)  85 Profitabilité  44, 122
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CSNA (capital souscrit non appelé)  85 Provision  33


Décalage  78 Rapport de gestion  48
Dépréciation  34 Ratios  49, 119
Dette d’impôt sur les sociétés  90 Redevances de crédit-bail  36, 63
EBE (excédent brut d’exploitation)  57 Rentabilité  25, 45, 64, 106
EBITDA (Earnings before interest, taxes, Rentabilité économique  106, 118
depreciation and amortization)  58 Rentabilité financière  104, 118
Écart de conversion  38, 86 Ressources  82
EENE (effets escomptés non échus)  38, 90 Retraitement  62
Effet de levier financier  107, 118 Risque d’exploitation  110
Emplois  82 Risque économique  110
Endettement  124 Risque financier  110
Équilibre financier  81 Solvabilité  25, 45
Escomptes  67 Sous-traitance  67
Excédent de trésorerie globale  99 Stratégie d’investissement  35
Excédent sur opérations  99

175
UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Stratégie financière  30 Transferts de charges  37, 75


Structure financière  30 Variation de stocks  31, 40
Subvention d’exploitation  67 VA (valeur ajoutée)  57, 79, 123, 146
Subvention d’investissement  40, 73 VCEAC (valeur comptable des éléments
Taux d’endettement financier  125 d’actifs cédés)  39
VMP (valeurs mobilières de placement)  90

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176
2021/2022
UE 116 Finance d’entreprise

Devoir 1

À déposer pour correction : Auteur : Catherine Zerara


deli.cnam.fr

Barème
Le devoir est noté sur 70 points. Après correction, la note sera ramenée sur 20 points.
Les trois exercices sont indépendants.
Exercice 1 Exercice 2 Exercice 3 Total Note
Question 1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4 5 6 1 2 3 4 5
70 20
Barème 2 10 2,5 1 3 5 1,5 1 4 2 2 2 9 9 4 4 4 4
Correction

EXERCICE 1 CAS CCA : BILAN FONCTIONNEL, FRNG, BFR,


SIG, CAF (25 POINTS)
Après avoir connu une forte croissance de son chiffre d’affaires et de sa performance, la
société CCA semble éprouver quelques difficultés depuis plusieurs mois. C’est pour cette
raison que la société JOB, qui détient des parts dans la société CCA, envisage de céder ses
actions CCA. Un diagnostic général de la santé de la société CCA lui paraît nécessaire avant
de prendre toute décision.
Vous travaillez au service administratif et financier de la société JOB et vous êtes chargé(e)
d’effectuer les calculs préparatoires à l’analyse de la situation de la société CCA, puis de pré-
senter vos conclusions. Les dirigeants de la société JOB souhaitent que le diagnostic s’appuie
sur une analyse impliquant les retraitements jugés nécessaires. Vous vous appuierez sur les
annexes 1, 2 et 3.

177
UE
 116 Finance d’entrepriseDEVOIR 1

TRAVAIL À FAIRE
1. Quels sont les retraitements du bilan nécessaires en matière de crédit-bail et d’effets
escomptés non échus ? (2 points)
2. Présentez le bilan fonctionnel au 31/12/N. Toutes les sommes sont à justifier claire-
ment et doivent tenir compte des retraitements nécessaires. (10 points)
3. Calculez le fonds de roulement net global, le besoin en fonds de roulement (divisé en
deux parties) et la trésorerie nette de deux manières. (2,5 points)
4. Donnez l’équilibre fonctionnel fondamental que les entreprises doivent respecter et
vérifiez s’il est respecté chez la société CCA. (1 point)
5. Présentez les soldes intermédiaires de gestion avec les retraitements nécessaires (uni-
quement VA, EBE et résultat d’exploitation). (3 points)
6. Calculez la CAF retraitée de deux manières. (5 points)
7. Commentez les résultats des questions 5 et 6 en montrant l’intérêt des retraitements.
(1,5 point)

ANNEXE 1
Informations complémentaires relatives à la société CCA
La société CCA a financé l’acquisition d’un matériel d’une valeur de 500 000 € hors taxes
par un contrat de crédit-bail au début de l’année N-1. Ce matériel est normalement
amortissable, en mode linéaire sur 5 ans. Les loyers annuels correspondant à ce contrat
s’élèvent à 120 000 € hors taxes (pendant 5 ans). La valeur de rachat est nulle.
Les charges et produits constatés d’avance relèvent de l’exploitation.
Au 31/12/N, les effets escomptés et non échus sont de 20 000 €.

Document de travail réservé aux élèves de l’Intec – Toute reproduction sans autorisation est interdite
Au 31/12/N, les écarts de conversion Actif sont relatifs à un emprunt pour 8 000 € et aux
fournisseurs pour 5 000 €.
Au 31/12/N, les écarts de conversion Passif sont relatifs aux clients pour 6 000 € et aux
fournisseurs d’immobilisations pour 4 000 €.
Les valeurs mobilières de placement ont évolué durant l’exercice. Celles qui subsistent
sont négociables à très court terme et sont considérées comme des éléments de
trésorerie.

178
UE
DEVOIR 1  Finance d’entreprise  116

ANNEXE 2
Bilan de la société CCA au 31/12/N

Exercice N

Actif Amortissements PASSIF (avant répartition) Exercice N


Brut Net
et déprécia.
Capital souscrit TOTAL (0) 25 000 25 000 Capital dont versé 375 000 400 000
non appelé
Immobilisations incorporelles Primes d’émission 28 000
Frais d’établissement 75 000 38 000 37 000 Écart de réévaluation
Frais de recherche Écart d’équivalence
et développement
Concessions, brevets, 80 000 80 000 Réserves
licences, marques, procédés,
logiciels, droits
Fonds commercial Réserve légale 30 000

CAPITAUX PROPRES
Autres immobilisations 10 000 10 000 Réserves statutaires 35 000
incorporelles ou contractuelles
Immobilisations Réserves réglementées
incorporelles en cours
Avances et acomptes Autres 76 000
Immobilisations corporelles Report à nouveau 14 000
Terrains 270 000 270 000 Résultat de l’exercice 23 000
(bénéfice ou perte)
Constructions 440 000 260 000 180 000 Subventions d’investissement 15 000
Installations techniques, 108 000 61 000 47 000 Provisions réglementées 5 000
ACTIF IMMOBILISÉ

matériel et outillage
industriels
Autres immobilisations 42 000 21 000 21 000 TOTAL I
626 000
corporelles
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Immobilisations corporelles Autres Produit des émissions


en cours fonds de titres participatifs
Avances et acomptes propres Avances conditionnées

Immobilisations financières TOTAL I bis

Participations évaluées Provisions Provisions pour risques 25 000


par équivalence pour
Autres participations 8 000 1 000 7 000 risques et Provisions pour charges 13 000
Créances rattachées charges TOTAL II
38 000
à des participations
Titres immobilisés Dettes financières
de l’activité de portefeuille
Autres titres immobilisés Emprunts obligataires
convertibles
Prêts Autres emprunts
DETTES

obligataires
Autres immobilisations 4 000 4 000 Emprunts et dettes 164 000
financières auprès
des établissements
de crédit (1) (2)
TOTAL I Emprunts et dettes 36 000
1 037 000 381 000 656 000
financières divers (2)

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UE
 116 Finance d’entrepriseCOURS 1

Exercice N

Actif Amortissements PASSIF (avant répartition) Exercice N


Brut Net
et déprécia.
Stock et en en-cours Avances et acomptes reçus sur 7 000
commandes
Matières premières et autres 25 000 2 000 23 000 Dettes d’exploitation
approvisionnements
En-cours de production Dettes fournisseurs 24 000
(biens et services) et comptes rattachés
Produits intermédiaires 181 000 37 000 144 000 Dettes fiscales et sociales 40 000
et finis
Marchandises Autres dettes 10 000
d’exploitation
Avances et acomptes versés Dettes diverses
sur commandes
Créances d’exploitation Dettes sur 44 000
ACTIF CIRCULANT

DETTES
immobilisations
et comptes rattachés
Créances clients 102 000 14 000 88 000 Dettes fiscales (impôts
et Comptes rattachés sur les bénéfices)
Autres créances 3 000 3 000 Autres dettes diverses 19 000
d’exploitation (Hors exploitation)
Créances diverses 46 000 4 000 42 000 Instruments de trésorerie
(hors exploitation)
Capital souscrit – appelé, Produits constatés d’avance 24 000
non versé
Valeurs mobilières de placement 14 000 14 000 TOTAL III 368 000
Disponibilités 18 000 18 000 Écarts de conversion Passif (IV) 10 000
Charges constatées d’avances 5 000 5 000 TOTAL GÉNÉRAL (I + I bis + II
1 042 000
+ III + IV)
TOTAL II (1) Dont concours bancaires courants et 25 000
394 000 57 000 337 000
soldes créditeurs de banques

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Charges à répartir (III) 11 000 11 000 (2) Dont intérêts courus 14 000
Écarts de conversion Actif (VI) 13 000 13 000
TOTAL GÉNÉRAL (0 + I + II + III + IV) 1 480 000 438 000 1 042 000

180
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DEVOIR 1  Finance d’entreprise  116

ANNEXE 3
Compte de résultat de la société CCA pour l’exercice N
Exercice N Exercice N
Charges (hors taxes) Totaux Produits (hors taxes) Totaux
partiels partiels
Charges d’exploitation Produits d’exploitation
Coût d’achat des marchandises Ventes de marchandises
vendues
Achats de marchandises Production vendue 500 000
Variation des stocks Ventes 500 000
de marchandises
Consommation en provenance de tiers 387 000 Travaux
Achats stockés 240 000 Prestations de services
d’approvisionnements
- matières premières Montant net du chiffre d’affaires 500 000
- autres approvisionnements dont à l’exportation…
Variation des stocks – 17 000 Production stockée 120 000
d’approvisionnements
Achats de sous-traitance En-cours de production de biens
Achats non stockés de matières En-cours de production de services
et fournitures
Services extérieurs : loyers 120 000 Produits 120 000
en crédit-bail
Services extérieurs : autres 44 000 Production immobilisée 22 000
Impôts, taxes et versements assimilés 14 000
Sur rémunérations Subventions d’exploitation 20 000
Autres 14 000 Reprises sur provisions (et amortissements) 22 000
Charges de personnel 252 000 Transferts de charges 13 000
Salaires et traitements 170 000 Autres produits 7 000
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Charges sociales 82 000


Dotations aux amortissements, 97 000
provisions et dépréciations
Sur immobilisations : dotations 80 000
aux amortissements
Sur immobilisations :
dépréciations
Sur actif circulant : dépréciations 10 000
Pour risques et charges : 7 000
dotations aux provisions
Autres charges 4 000
TOTAL 754 000 TOTAL 704 000

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 116 Finance d’entrepriseDEVOIR 1

Exercice N Exercice N
Charges (hors taxes) Totaux Produits (hors taxes) Totaux
partiels partiels
Charges financières Produits financiers
Dotations aux amortissements et 3 000 De participations
provisions
Intérêts et charges assimilés 9 000 D’autres valeurs mobilières et créances 7 000
de l’actif immobilisé
Différences négatives de change 75 000 Autres intérêts et produits assimilés 89 000
Charges nettes sur cessions des VMP 5 000 Reprises sur provisions 28 000
Différences positives de change 36 000
Produits nets sur cessions des VMP
TOTAL 92 000 TOTAL 160 000
Charges exceptionnelles Produits exceptionnels
Sur opérations de gestion Sur opérations de gestion 3 000
Sur opérations en capital 17 000 Sur opérations en capital 33 000
valeur comptable des éléments 17 000 produits des cessions d’éléments 18 000
immobilisés cédés d’actif
autres subventions d’investissements 15 000
virées au résultat
Dotations aux amortissements et 6 000 Reprise sur provisions 7 000
provisions
dotations aux provisions 6 000
réglementées
dotations aux amortissements
et autres provisions
TOTAL 23 000 TOTAL 43 000
Participations des salariés aux 4 000
résultats
Impôts sur les bénéfices 11 000

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Solde créditeur = bénéfice 23 000 Solde débiteur = perte
TOTAL GÉNÉRAL 907 000 TOTAL GÉNÉRAL 907 000

EXERCICE 2 CAS COBY : RENTABILITÉS ÉCONOMIQUE


ET FINANCIÈRE, EFFET DE LEVIER, RISQUE
D’EXPLOITATION ET RISQUE FINANCIER
(20 POINTS)
Vous avez été recruté(e) dans un cabinet d’expertise comptable. Un client charge le cabinet
d’une étude prévisionnelle sur une création d’entreprise. On vous demande donc d’analyser
la rentabilité et les risques de la SA COBY en cours de création. Le cabinet vous fournit les
données d’exploitation et financières de la SA COBY en annexe.

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DEVOIR 1  Finance d’entreprise  116

TRAVAIL À FAIRE
1. Construisez le bilan économique en grandes masses pour chaque hypothèse de finan-
cement. (1 point)
2. Élaborez le compte de résultat pour chaque hypothèse de financement. (4 points)
3. Calculez les rentabilités économiques après IS et financières pour chaque hypothèse de
financement. (2 points)
4. Commentez vos résultats. (2 points)
5. Calculez l’effet de levier financier après impôt dans le cas du financement avec endette-
ment et analysez vos résultats en utilisant la formule qui lie rentabilité financière et ren-
tabilité économique. (2 points)
6. Pour chaque hypothèse de financement, calculez le résultat d’exploitation et le résultat
net à la suite d’une augmentation de 10 % puis d’une diminution de 10 % du chiffre
d’affaires par rapport au chiffre d’affaires prévu. Déduisez-en les rentabilités économiques
après IS et les rentabilités financières puis commentez. (9 points)
(Tous vos chiffres seront exprimés en k€.)

ANNEXE
Données d’exploitation et donnés financières de la SA COBY
L’entreprise peut se financer :
• exclusivement par les capitaux propres ;
• ou en partie par capitaux propres (200 k€) et par dettes financières (200 k€). Les dettes
financières seraient contractées au taux annuel de 10 % et remboursables in fine au
terme de 7 ans.
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Le chiffre d’affaires prévisionnel de cette entreprise sera de 750 k€ pour l’année.


La marge sur coût variable sera de 40 % du CA HT et les charges fixes (hors intérêts des
dettes financières) s’élèveront à 244 k€.
Les ressources durables engagées pour financer les emplois stables de 150 k€ et le BFR
de 250 k€ seront de 400 k€.
Le taux d’IS est de 33,33 %.

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 116 Finance d’entrepriseDEVOIR 1

EXERCICE 3 CAS PRO : SIG, CAF RATIOS, PARTAGE


DE LA VALEUR AJOUTÉE (25 POINTS)
La société PRO présente au 31/12/N des capitaux propres d’un montant de 250 000 € et des
emprunts de 350 000 €. Elle souhaite analyser sa profitabilité et sa rentabilité à l’aide des
informations fournies en annexe.

TRAVAIL À FAIRE
1. Calculez les soldes intermédiaires de gestion de l’exercice N selon le modèle du PCG.
L’annexe A est à rendre avec la copie. (9 points)
2. Calculez la capacité d’autofinancement (CAF) de l’exercice N. (4 points)
3. Procédez à la répartition de la valeur ajoutée entre les acteurs concernés (sachant que
les associés et l’entreprise récupèrent 113 000 € de la richesse à répartir). (4 points)
4. Calculez les ratios suivants (4 points) :
• taux de marge brute d’exploitation ;
• taux de marge bénéficiaire ;
• taux de rentabilité financière ;
• taux de rentabilité économique après IS.
5. Rédigez un rapide commentaire sur la profitabilité et la rentabilité de la société PRO.
(4 points)

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UE
DEVOIR 1  Finance d’entreprise  116

ANNEXE
Compte de résultat de la société PRO (en euros)

Charges N Produits N
Charges d’exploitation Produits d’exploitation
Achats de marchandises 300 000 Ventes de marchandises 300 000
Variation de stocks des marchandises 15 000 Production vendue 2 400 000
Achats de matières premières et autres 730 000 Montant net du chiffre d’affaires 2 700 000
approvisionnements
Variation des stocks de matières et – 10 000 Production stockée – 30 000
autres approvisionnements
Autres achats et charges externes 250 000 Production immobilisée 7 000
Impôts, taxes et versements assimilés 30 000 Subvention d’exploitation 3 000
Salaires et traitements 800 000 Reprises sur dépréciations et provisions 7 000
Charges sociales 360 000 Transfert de charges 4 000
Dotations aux amortissements, 90 000 Autres produits
dépréciations et provisions
Autres charges 30 000 TOTAL 2 691 000
TOTAL 2 595 000Produits financiers
De participations
Charges financières D’autres valeurs mobilières et créances de
l’actif immobilisé
Dotations sur dépréciations, provisions 2 000 Autres intérêts et produits assimilés
Intérêts et charges assimilés 10 000 Reprises sur dépréciations et provisions 1 000
TOTAL 12 000 TOTAL 1 000

Charges exceptionnelles Produits exceptionnels


Charges exceptionnelles sur opérations 1 000 Produits exceptionnels sur opérations de 5 000
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de gestion gestion
Charges exceptionnelles sur opérations 2 000 Produits exceptionnels sur opérations en 1 500
en capital (VCEAC) capital (PCEA)
Dotations aux dépréciations et aux Reprises sur dépréciations et provisions
provisions
TOTAL 3 000 TOTAL 6 500

Participation des salariés aux résultats 50 000


Impôts sur les bénéfices 10 000
Résultat de l’exercice 28 500
TOTAL GÉNÉRAL 2 698 500 TOTAL GÉNÉRAL 2 698 500

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Produits Charges Soldes intermédiaires


N
(Colonne 1) (Colonne 2) (Colonne 1 – Colonne 2)

Ventes marchandises Coût achat marchandises vendues Marge commerciale

Production vendue ou Déstockage de production


Production stockée
Production immobilisée
Total Total Production de l’exercice
Production de l’exercice Consommation de l’exercice en provenance de tiers
Marge commerciale
Total Total Valeur ajoutée
Valeur ajoutée Impôt, taxes et versements
assimilés
Subventions d’exploitation Charges de personnel
Total Total Excédent brut (ou insuffisance brute) d’exploitation
Excédent brut d’exploitation ou Insuffisance brute d’exploitation
Reprises sur charges et transferts Dotations aux amortissements
de charges et aux provisions
Autres produits Autres charges

186
Total Total Résultat d’exploitation (bénéfice ou perte)
Résultat d’exploitation ou Résultat d’exploitation
Quotes-parts sur opérations faites Quotes-parts sur opérations faites
en commun en commun
Produits financiers Charges financières
Tableau des soldes intermédiaires de gestion PCG

Total Total Résultat courant avant impôt (bénéfice ou perte)


Produits exceptionnels Charges exceptionnelles Résultat exceptionnel (bénéfice ou perte)

Résultat courant avant impôt ou Résultat courant avant impôt


Résultat exceptionnel ou Résultat exceptionnel
Participation des salariés
Impôts sur les bénéfices
Total Total Résultat de l’exercice (bénéfice ou perte)
ANNEXE A (À COMPLÉTER ET À RENDRE AVEC LA COPIE)

Produits des cessions Valeur comptable des Plus-values et moins-values sur cessions d’éléments
d’éléments d’actif éléments cédés d’actif
Finance d’entrepriseDEVOIR 1

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