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PENSER L’IMPENSABLE

« En définitive, nous sommes plus que des machines à survivre. Bien


que nous vivions dans le présent, nous autres humains vivons pour le
futur. Une qualité mentale qui est rare, peut-être unique, dans le
monde animal. »
Joseph Le Doux, neurologue américain, Anxious, 2015

« Exposez-vous à vos peurs les plus profondes.


Après cela, la peur ne pourra plus vous atteindre. »
Jim Morrison, chanteur américain (1943-1971)

Nous subissons tous à divers degrés un biais cognitif de normalité – nous pensons que
ce qui a toujours été sera toujours – ce qui nous conduit à nier ou minimiser les
avertissements relatifs à un danger, surtout si ce danger est nouveau. C’est compréhensible
car, la plupart du temps, il ne se passe rien d’anormal et ce biais est renforcé : chaque jour, le
soleil se lève ; l’électricité et l’eau fonctionnent ; les transports et les voitures nous emmènent
sans accident à notre destination ; nous travaillons sans incendies ou attaques terroristes ; et,
jour après jour, tout se répète sans encombre. Même pour les personnes vivant ou évoluant
dans des environnements dangereux, comme des quartiers malfamés, ou des chantiers où les
accidents sont fréquents, elles apprennent à vivre avec le risque d’une agression et prennent
les habitudes adéquates, comme le choix de certains horaires, certains accoutrements ou
certains trajets pour statistiquement limiter le risque de subir. Ainsi, cela devient leur
normalité et elles s’y accommodent. Quant à ceux qui savent pertinemment qu’ils sont à un
endroit où le danger peut éclater à tout moment, mais dont la fréquence reste relativement
faible, comme ceux qui vivent au pied d’un volcan, sur une zone sismique, etc., ils acquièrent
une conscience de la nécessité de se préparer ou d’être vigilants, finissent par s’y faire et par
ignorer le danger1.
Ce biais cognitif, ce comportement, fait que l’on va sous-estimer la probabilité d’une
catastrophe, l’impact d’une catastrophe avérée, les effets sur sa propre existence et son
potentiel destructeur, surtout si cette catastrophe est l’issue d’éléments nombreux ou
complexes comme un effondrement financier ou si elle est due à des erreurs humaines. Selon
plusieurs études2 portant sur les comportement de victimes d’accidents d’avion, d’attentats
terroristes ou de catastrophes, il est rapporté qu'environ 70% des gens affichent un biais de
normalité et restent apathiques ou en attente ; que 10 à 15% paniquent, font n’importe quoi
et gênent les autres ; alors que seulement 10 à 15% agissent rapidement et efficacement pour
se mettre à l’abri du danger. Nous avons tous vu ces images de baigneurs lors du tsunami de
2004 dans l’océan Indien, ne pouvant croire à l’arrivée des vagues et restant comme si de rien
1
Le comportement opposé au biais de normalité est la réaction excessive (surréaction), ou biais du « scénario
du pire », qui consiste à voir de légères variations par rapport à la routine comme les indices d'une catastrophe
imminente.
2
Il y a plusieurs sources qui donnent à peu près les mêmes proportions. La plus complète étant celle-ci : Omer,
Haim; Alon, Nahman, The continuity principle: A unified approach to disaster and trauma, American Journal of
Community Psychology. 22 (2), 1994, p.273–287.
n’était sur les plages, alors que quelques individus se mirent à courir et à s’abriter dès les
premiers signes anormaux. C’est ce même biais de normalité qui explique pourquoi, au
moment de l'éruption du Vésuve, les habitants de Pompéi ont subi la catastrophe de l’an 79
sans fuir, comme le démontrent les témoignages très précis recueillis par Pline le Jeune.
Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises depuis le début de cet ouvrage, et au fur et
à mesure d’exemples et d’anecdotes, les dangers auxquels notre société thermo-industrielle
est exposée sont nombreux et, comme nous le verrons au chapitre suivant, la capacité et la
volonté des autorités à venir vous sauver est de moins en moins présente. Dans ce contexte,
nous devrions nous attendre à ce que la même proportion – 70% – de la population subisse
ce biais de la normalité et ne voie venir aucun danger, aucune conséquence. Si vous lisez ces
lignes, c’est que vous faites partie des 10 à 15% qui, tel que le montre l’observation, sont
capables de prévoir, d’agir en conséquence et, sans obsession négative, de penser
l’impensable. Pour cela, il y a une démarche en trois étapes :
- la première, qui considère la probabilité que l’événement arrive et en établit les
conséquences possibles ;
- la deuxième est l’évaluation théorique de l’impact de ces conséquences sur nous ;
- la troisième qui consiste à établir les démarches de préparation mentale, physique et
matérielle que vous pouvez éventuellement entreprendre pour vous y préparer.

Pour la première étape, il est aisé de faire une liste des événements susceptibles
d’arriver dans votre zone géographique, climatique et configuration politico-sociale. Puis, de
poser ces événements sur un graphique, aux axes étant, pour les abscisses la fréquence de
l’événement et, pour les ordonnées, le niveau d’impact. Comme ci-dessous par exemple :

Dans ce graphe, qui est évidemment une simplification, certains événements sont
fréquents, mais ont un impact relativement faible : la possibilité de perdre son emploi et de
chômer, le divorce qui touche près d’une famille sur deux, l’accident de la route, etc. Bien sûr,
ce dernier peut vous coûter la vie, mais dans cet exemple il ne s’agit que de tôle froissées...
Dans votre graphique, pourquoi ne pas alors séparer les accidents légers des graves, et nous
aurions pu ajouter les accidents domestiques, les accidents industriels dans les usines
chimiques proches de chez vous ou lors de déraillements de trains (ou accidents routiers avec
des camions...) transportant des produits chimiques ou hydrocarbures dangereux, etc.
Puis viennent l’incendie, la maladie ou l’agression dont les fréquences sont déjà
moindres (bien qu’il y ait, pour un pays comme la France en 2023, près d’un départ de feu
domestique toutes les deux minutes), mais dont l’impact relatif pour vous est déjà plus élevé.
Certes, l’incendie de la maison d’un inconnu à 500km de chez vous aura zéro impact pour
vous, mais puisque cet exercice vous concerne, l’impact peut être grand (financièrement),
voire très grand (s’il y a intoxication, blessure, ou pire). L’agression, par exemple, pourra être
physiquement dangereuse, voire vous emmener à l’hôpital dans le cas d’un coup de couteau
par exemple. Vous avez compris le concept. Il vous suffira de faire le même exercice pour les
événements plus rares, comme les émeutes, les accidents de centrales nucléaires, les guerres
(civiles ou non), la transformation de l’État en tyrannie, les guerres atomiques, les grandes
catastrophes naturelles, etc., mais qui ont des conséquences très importantes. Il s’agit aussi
de les simuler dans votre tête, comme dans une sorte de jeu d’échecs mental, pour imaginer
ce que vous, les acteurs publics, vos voisins, etc., feraient si une telle situation devait survenir.
Évidemment, il y a des événements rarissimes et dont l’impact est très faible – comme le
python qui, voyageant dans les tuyauteries des égouts, ressortirait par vos toilettes3... ou la
célèbre chauve-souris enragée. Ceux-là, peuvent être ignorés. Mais c’est vous qui voyez.
Alors comment évaluer pour chaque événement la fréquence et l’impact ? Prenons
pour exemple la possibilité de l’explosion de la caldeira des champs phlégréens à Naples, ou
une nouvelle éruption massive du Vésuve. Calculer la fréquence de ces éruptions nécessite
un peu de recherche qui conclut que celle-ci est de une chaque mille années en moyenne.
Voici un tableau donnant quelques exemples d’éruptions dans leur ordre de puissance
croissante et de leur fréquence. On remarque, logiquement, que plus la puissance de
l’éruption est forte (ici en termes de volume de matière expulsée), moins elle est fréquente,
ce qui est une information qui devrait nous rassurer, même si des films comme Le pic de
Dante, Pompei ou 2012 ou les reportages sur les supervolcans comme Yellowstone sont
prompts à nous effrayer4 !

Volume de matière Exemple d’éruption Fréquence


expulsée en Kilomètres
cubes
.001-.01 Kilauea, Unzen, Stromboli, Plusieurs mois
Piton de la Fournaise
.01-.1 Etna 5 ans
.1-1 St.Helens (1980) 10 ans

3
Si, c’est possible : https://www.ouest-france.fr/europe/autriche/un-autrichien-se-fait-mordre-par-un-
python-dans-ses-toilettes-40f4667e-df05-11eb-8946-f8f2f967b95a ou
https://www.bbc.com/afrique/monde/2016/05/160527_python
4
Pour information, il y a un peu plus de 1 550 volcans actifs ou qui sont dormants (avec la possibilité d’entrer
en éruption rapidement) sur la surface terrestre et plus d’un million de volcans sous-marins de toutes tailles. En
moyenne, il y a 10 volcans en éruption à tout moment et entre 50 et 70 éruptions paroxystiques par an.
1-10 Pinatubo (1991), Pelée 100 ans
(1902)
10-100 Karakatau (1883), Katmai 1 000 ans
(1912) Vésuve (79), Samalas
(1257)
100-1 000 Tambora (1815), Taupo 10 000 ans
(26 500 av.J.C.), Aira (22 000
av.J.C.), Thera ( 1600 av.J.C.)
>1 000 Yellowstone (640 000 av.J.- 100 000 ans
C.), Toba (73 000 av.J-C.)

Ce même raisonnement, associé à une courte recherche de statistiques, peut se faire


facilement pour toutes sortes d’autres risques auxquels vous pourriez penser.
La deuxième étape consiste à évaluer l’impact sur nous. Cet impact est théorique car
nous ne pouvons bien sûr évaluer ce qui va réellement se passer, ni le facteur « chance » : le
jour où le barrage a lâché, vous étiez invité avec toute votre famille à déjeuner chez vos beaux-
parents ; la coulée de lave est passée juste à côté de votre maison ; votre préparation est
parfaite, mais l’avion de chasse dont le pilote s’est éjecté tombe pile sur vous5 ! Mais nous
pouvons jouer avec les données que l’on aura recueilli ou avec différents sous-scénarios dans
l’événement. Si l’on reprend l’exemple d’éruption volcanique, celle-ci sera terrible pour les
quelques trois millions d’habitants de la métropole napolitaine car les fumées toxiques et les
épanchements de lave pourraient bien s’étendre sur des dizaines de kilomètres de rayon.
Évidemment, l’impact de cet événement sera nul – ou alors économique – si vous habitez à
Milan ou Turin et encore moins si vous êtes à Brême ou Gdansk.
Autre exemple, plus fort : l’impact d’une comète heurtant la Terre – comme celle qui a
pulvérisé la calotte glaciaire du nord du continent américain lors du Dryas récent il y a 12 850
ans (hypothèse de la comète de Clovis), et provoqué la fin de la dernière ère glaciaire avec
l’augmentation du niveau de la mer de plus de 100 mètres en quelques siècles seulement –
serait réellement catastrophique à l’échelle globale : vagues géantes, tremblements de terre
intenses, intensification de l’activité volcanique, changements climatiques, arrêt quasiment
total des flux de biens globaux pour une longue période, etc.
Autre exemple, encore plus fort : un impact comme celui qui a causé la disparition des
dinosaures il y a 60 millions d’années (ou tout événement géologique de cette magnitude) à
une fréquence totalement improbable comme une fois tous les cent millions d’années (mais
on sait que la statistique peut nous cacher des anomalies comme deux impacts à la suite,
etc.). C’est un impact tellement immense que toute préparation individuelle ou à petite
échelle serait une perte de temps et mieux vaut alors ne pas y penser6.
Dernier exemple, dont la probabilité pourrait être très forte, mais que je laisse à votre
appréciation : l’effondrement économique de nos sociétés thermo-industrielles occidentales.
La concentration des populations dans les villes et le mode de vie urbain rendent une très
grande majorité des gens très dépendants du parfait fonctionnement des chaînes

5
Si, ça existe : https://www.sudinfo.be/id128242/article/2019-07-02/en-1989-le-mig-23-secrase-sur-une-
maison-pres-de-dottignies-et-fait-une-victime
6
On peut s’y préparer de manière « collective » en travaillant à la présence humaine à travers les étoiles, projet
qui tenait à cœur à la génération de l’écrivain Robert A. Heinlein (et à moi) qui en résumait l’idée ainsi : « La
terre est un panier trop petit et trop fragile pour que l’espèce humaine y place tous ses œufs. »
d’approvisionnement en mode « juste à temps » pour leur nourriture, leurs médicaments, les
pièces détachées, les carburants, et les services amenant l’eau, l’électricité, le dégagement
des ordures et des eaux usées, etc. De plus, une part non-négligeable de ces populations est
totalement dépendante de subventions, allocations et paiements divers provenant des
caisses de l’État (certes, vu le niveau d’endettement, l’argent est désormais fictif, puisque il
est créé sans contrepartie autre que la crédulité des récipients et des utilisateurs7). Que se
passerait-il si un choc économique, exogène (crise globale, guerre, etc.) ou interne au pays
(crise sociale, émeutes, etc.), d’un impact fort à très fort, se produisait ? Ces chaînes
d’approvisionnements seraient-elles à même de se réorganiser efficacement et rapidement
par le jeu des forces du marché sans causer des pénuries suffisamment importantes pour
déclencher des mouvements de panique ou de violence ? Et si cela devait dégénérer,
comment la culture et la structure ethnico-sociale du pays minimiseraient ou amplifieraient
le phénomène ?

Un cas d’effondrement en cours : la France.


Ce beau et riche pays, au passé glorieux, à la gastronomie parmi les deux meilleures du
monde, est, depuis une trentaine d’années, en concurrence étroite avec les États-Unis, le
Royaume-Uni, la Belgique, la Suède, l’Ukraine (déjà effondré pour cause de guerre) et Haïti
(disqualifié de la compétition car trop petit) pour le prix du pays le plus déglingué du monde.
La France traverse un effondrement lent, mais qui s’accélère, dans tous les domaines :
explosion du déficit extérieur (record absolu avec 163,6 milliards en 20228), signe de la
désindustrialisation; hausse de la dette publique (de 2000 à 3000 milliards9 en dix ans,
représentant 102% d’un PIB composé à 57% de services, c‘est-à-dire « du vent » en cas de
crise, et seulement à 9% d’industrie – moins que la Suisse en termes absolus !); désastre de
la qualité des services publics, notamment sanitaires; chute vertigineuse du niveau scolaire
(avant dernière en mathématiques 10de l’OCDE, et ce malgré les populations étrangères qui
étaient sensées devenir les futurs Montaigne, les neurochirurgiens et physiciens de

7
Pour comprendre l’argent-dette en une vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=kgA2-bWXSN4
8
https://www.douane.gouv.fr/actualites/les-chiffres-du-commerce-exterieur-de-la-france-decembre-2022
9
https://www.insee.fr/fr/statistiques/6678112 - la réalité est probablement pire!
10
https://www.radiofrance.fr/franceinter/la-france-avant-derniere-d-un-classement-international-sur-l-
enseignement-des-maths-et-des-sciences-1764473
demain11!); chômage considérable (plus de 5,5 millions de personnes sans emploi12 – 2,8
millions selon les organisateurs) nonobstant les mensonges des chiffres officiels; montée de
la pauvreté (10 millions sous le seuil de pauvreté selon l’INSEE et deux millions de RSA13, mais,
cocorico ! le pays a le record du monde de centenaires – entre 30 000 et 3 millions selon les
sources – dont la majorité ont préféré prendre leur retraite en Afrique du Nord, et sont
devenus immortels14 !) ; gabegie et incurie comme, parmi beaucoup d’exemples, le fait qu’il
y a plus de bénéficiaires de l’assurance publique de santé qu’il n’y a d’habitants ou de
Français ; écrasement fiscal (là aussi malgré les mensonges) à en juger par les records de
prélèvements obligatoires (45% du PIB); montée de l’insécurité, avec des hausses continues
chaque année des violences aux personnes (encore une fois malgré les « chances pour la
France », qui représentent désormais près de 30% des naissances15); incapacité à maîtriser
les flux migratoires (320 000 premiers titres de séjour en 2022 et 150 000 demandeurs d’asile,
record absolu, et dont la composition, essentiellement des jeunes hommes de 15 ans – mais
qui en font 25-30 – est criminogène16), misère des armées (impossibilité de disposer de plus
de 200 chars ni d’en fabriquer de nouveaux à court terme, troupes d’élite mais en faible
nombre, vétusté du matériel, stocks insignifiants de munitions, etc.). À cela s’ajoute la
banalisation de la corruption en politique (non démission des mis en examen, etc.). Et, avec
des dirigeants politiques d’un manque de probité qui ferait honte à un roitelet africain, d’une
inculture crasse, aux turpitudes privées qu’aurait apprécié un Gilles De Rais et d’une
déficience intellectuelle flagrante, la crise de confiance démocratique atteint des sommets.
11
Soyons justes. Si une part de cette immigration, accélérée par la crise des « migrants »,déclenchée en 2015
suite à la destruction de la Lybie par une clique de dirigeants occidentaux (pour certains voulant simplement
piller l’argent que le dirigeant de ce pays leur avait prêté pour les aider à se faire élire), veut réellement travailler
et aspire à une vie saine et équilibrée (mais pourquoi ne pas le faire chez eux ?), une part très importante de ces
nouveaux arrivés illégaux, accueillis avec un faste que la population autochtone, sans plus aucun droit – mais
qui paye pour cela via l’impôt – ne peut même plus imaginer en rêve, sont « problématiques » : plus de 30%
sont analphabètes dans leur propre langue, beaucoup étaient déjà des criminels dans leur pays d’origine dont
une bonne part pour des crimes sexuels. La chance ! De plus, puisqu’ils recevront un permis de séjour
rapidement, ils pourront faire venir leurs très nombreuses familles étendues, ce qui accélère la colonisation
tiers-mondiste de l’Europe avec une population qui s’organise déjà en partis politiques ethno-confessionnels,
qui laissent craindre qu’une fois leur prise de pouvoir politique faite, le possible nettoyage ethnique « à la mode
rwandaise » des autochtones ne sera pas loin. Mais voyons la chose du bon côté : avec la charia, finie l’éducation
aux sexualités marginales dans les jardins d’enfants et à l’école primaire !
12
https://fr.irefeurope.org/publications/articles/article/les-vrais-chiffres-du-chomage-19-26-de-chomeurs-en-
france-a-minima/
13
Acronyme du très soviétique « Revenu de Solidarité Active », active car c’est toi qui paye !
14
Si, c’est vrai : https://www.capital.fr/economie-politique/au-maghreb-ces-morts-qui-continuent-a-toucher-
leur-retraite-francaise-1357583
15
28% en 2021 ont au moins un parent né à l’étranger : https://www.breizh-
info.com/2022/10/04/208828/remplacement-de-population-280-des-nouveaux-nes-en-2021-en-france-
avaient-au-moins-un-parent-ne-hors-de-lue/ Pour le pouvoir et l’intelligentzia, ce phénomène de « grand
remplacement » ne serait qu’un fantasme d’extrême-droite, bien que 67% des Français en soient inquiets (le
reste aurait demandé qu’on reformule la question en arabe ou en wolof).
16
À Lyon, 44% de la délinquance et de la criminalité constatées est le fait d’étrangers. Ils représentent même
61% des personnes mises en cause pour des atteintes aux biens, par exemple des vols. Et 35% des atteintes aux
personnes, c’est-à-dire des faits de violence. Des chiffres partout en nette augmentation depuis 2017. Lyon est
l’exemple le plus flagrant mais les chiffres donnent les mêmes tendances à Paris où la part des étrangers dans
la délinquance s’élève à 48%. Et jusqu’à 70% des mis en cause pour des vols avec violence et 75% des vols
simples. Et ces chiffres, probablement sous-estimés du fait de la non-déclaration d’un bon nombre de ces
événements par les victimes, ne comptent pas les criminels, français de papier mais d’origine non-européenne.
https://www.lopinion.fr/politique/immigration-et-insecurite-les-chiffres-decodes et, plus réaliste encore :
https://www.breizh-info.com/2020/02/29/137325/immigration-et-delinquance-10-preuves-pour-faire-le-lien/
Pire, cette classe dirigeante, déconnectée de la réalité, pétrie d’idéologie mondialiste, après
avoir abruti, déculturé et taxé à mort la population, bureaucratisé chaque aspect de la vie,
encourage et pousse des styles de vie anthropologiquement contraires à la nature humaine
et qui créent un agacement et un courroux croissant, notamment des populations arrivées
plus récemment, aux mœurs plus traditionnelles, et qui ne pourront pas être manipulées
éternellement. Il n’y a plus que les jeux triangulaires et la fraude électorale qui permettent à
la caste dirigeante, arrogante, imbue d’elle-même, sans contre-pouvoir, mentant comme elle
respire, méprisant et détestant la population au crochet de laquelle elle vit avec faste, de
rester au pouvoir dans ce qui est devenu pour le reste du monde une république bananière à
la botte de quelques oligarques et de l’Empire états-unien, au lieu de servir comme une
puissance d’équilibre et tirant son épingle économique du jeu d’un non-alignement envers
les grandes puissances.
Il faut beaucoup d’aveuglement pour nier cette réalité. Et pourtant, par-delà ce
naufrage avéré, global, la bourse pulvérise tous les records. Sans doute l’effet de l’inflation,
le fait que les grands groupes font leurs profits ailleurs, que le capital n’a pas su où aller dans
un monde de taux d’intérêts négatifs et du fait que les banques centrales créent de plus en
plus d’argent fictif, principalement utilisé pour maintenir à la hausse les cours.
Pour ce qui nous concerne ici, le risque d’explosion du pays, de crise sociale violente
suite à des faits divers imprédictibles (voir les séries de romans de Franck Poupart « Demain
les barbares » ou « Guérilla » de Laurent Obertone), de supermarchés vides et de dérive
totalitaire du tigre de papier qu’est l’État (et malgré la force de dissuasion nucléaire, difficile
à utiliser dans des situations de famine et de guerre ethnique), pourrait causer une perte
significative de la population (30% ? 50% ?) en quelques années seulement. Pour la part
croissante des habitants du pays qui prennent conscience de ces risques, le lieu où ils vivent
et où ils travaillent devient une décision très importante à prendre, de même que leur
capacité à faire face à ces crises, et à se défendre, puisque les forces de l’ordre sont de moins
en moins capables d’assurer leur sécurité. Pas étonnant que des régions comme la Savoie, la
Corse et bientôt d’autres dans ce qui est considéré comme « la France Périphérique »
souhaitent plus d’autonomie ou attendent patiemment le moment où elles seront de facto
indépendantes.
Dernier clou dans le cercueil : la population, pourtant alertée de tous ces problèmes
depuis le début des années 1970 par des hommes visionnaires, ne veut pas, pour une majorité
en tout cas, les voir et stigmatise même ceux et celles qui osent mentionner les problèmes. Il
faudra s’effondrer et mourir dans la posture de la bien-pensance.

Il y aura peut-être parmi vous des désaccords avec ce résumé de la situation de ce pays,
longtemps considéré moderne et solide, désormais talonné dans le déclin par d’autres en
Europe occidentale et en Amérique du Nord. Vous ferez valoir que tout n’est pas si sombre,
qu’il y a moyen de le redresser, qu’il y aura un réveil de la population, que la richesse du
patrimoine immobilier et culturel permettra de renflouer les caisses, que la rémigration sera
possible, que l’État pourra être audité et les coupables de la gabegie punis. Vous avez raison17.
Ça va bien se passer.

17
Nous verrons ici qui a retenu les leçons des chapitres précédents.
Pour d’autres, cet instantané de 2023 est sans doute en deçà de ce qu’ils voient et
éprouvent au quotidien. Comme pour tout, à chacun de réfléchir par soi-même et de se faire
une opinion. Peut-être que cet exercice pourra vous aider dans cette démarche :

EXERCICE :
Quels sont les dangers, les risques, que vous estimez comme possibles près de vous ?
Avez-vous bien estimé les risques connus et les risques inconnus (donc à investiguer) liés à
votre localisation, à votre géologie, à votre zone climatique, aux industries à proximité, à la
structure ethnico-sociale de votre environnement, à la proximité de cibles potentielles en cas
de guerre, etc. ?
Faites une liste de ces risques, puis classez-la du plus probable au plus improbable.
Pour chacun de ces risques, évaluez les conséquences possibles pour vous.
Placez des risques dans un graphique axé sur la probabilité/importance de la conséquence.
Fort de ce tableau, déterminez quels sont les risques qui nécessitent une préparation
prioritaire.

Une fois que les risques sont classés par probabilité et conséquences, vous aurez une
meilleure idée de vos priorités. La troisième étape peut alors commencer. Elle consiste à
établir les démarches de préparation mentale, physique et matérielle que vous pouvez
éventuellement entreprendre pour vous préparer. Le nombre de démarches peut rester
grand malgré votre exercice de priorisation. Cela pourra vous sembler un travail si colossal
que vous pouvez vous démotiver ou partir dans tous les sens, ce qui est coûteux et peu
productif.

Quoi faire ?

Ce chapitre pourrait vous paraître paradoxal dans un livre traitant de la maîtrise et de


la réduction de la peur car ces dernières pages, vous incitant à considérer des événements
pouvant vous causer des dommages physiques, psychologiques et financiers importants, sont
anxiogènes. C’est vrai. Et cette anxiété que l’on éprouve lorsque l’on évalue les scénarios les
plus probables parmi ce qui pourrait « aller mal » doit être gérée. Pour cela il y a plusieurs
techniques, dont une grande partie sera expliquée dans le Tome 2 de cet ouvrage. Cependant,
il y a déjà quelques choses que vous pouvez faire dès maintenant :
- Considérez que le fait de classer les risques possibles du plus probable au moins probable
fait que vous relativisez l’impact des risques qui le sont le moins : inutile de se préoccuper
dès maintenant d’événements qui n’arrivent qu’une fois chaque 10 000 années, focalisez
vos efforts sur ce qui est probable et qui pourrait avoir un impact certain. Au fond, c’est
l’idée de l’assurance accidents ou santé : vous y souscrivez, pour un coût relativement
modeste, pour ne pas avoir à vous préoccuper de la perte financière, respectivement en
cas d’accident ou de maladie.
- Dans la détermination des risques possibles, apprenez à trier l’information en vous posant
les questions suivantes : est-elle vraie ?; qui vous la transmet (à qui appartient le media ou
la source) ?, quel est son pedigree, son origine ethnique ou confessionnelle, son
appartenance à des groupes et lobbys, etc.18 ?; quel est son intérêt à vous la donner19 ?
Quelles émotions essayent-ils de susciter en vous (peur, haine, dégoût, colère, etc.) et
pourquoi ? Ce questionnement permet de rapidement discerner si on essaye de vous
vendre quelque chose ou de susciter volontairement de l’anxiété pour vous faire faire
quelque chose20 (un vote, une action, une posture de soumission, une procédure médicale,
etc.), ou si l’information est factuelle. Réfléchissez par vous-même !
- Vous avez commencé, dans les chapitres précédents, à réfléchir à comment appréhender
la peur de la mort, à devenir stoïque et à accepter ce qui arrive et que vous ne pouvez
contrôler, vous avez commencé à prendre en main votre destinée de surhomme tout en
définissant une éthique personnelle qui vous donne la droiture et les valeurs nécessaires
pour voir tout avenir, y compris le plus sombre, avec clarté d’esprit si ce n’est abnégation.
Ces attitudes, ce travail que vous avez commencé à faire sur vous-même, et auquel vous
ajoutez une bonne dose de mépris du tragique, d’humour et de capacité à saisir les belles
et bonnes choses de la vie, devraient déjà vous permettre de prendre n’importe quelle
situation avec beaucoup moins de peur et d’anxiété. Nous allons continuer ce travail dans
les chapitres suivants.

À ce stade du raisonnement, rien ne sert de chercher des raisons pour vous convaincre
qu’un événement ne va pas arriver. Certes, il est peu raisonnable de se préparer à une
invasion d’extra-terrestres hostiles, mais cela ressemble peut-être d’assez près à une razzia
des hordes du Mordor21... soyez flexibles mentalement ! Beaucoup de gens qui ont conscience
des problèmes auxquels ils auraient à faire face sont souvent paralysés par ce qu’ils
considèrent comme une quantité énorme d’actions et de préparatifs à faire et ont du mal à
s’organiser. Ceci provient d’une tendance à vouloir, soit :
- Se préparer à un événement en particulier, l’événement « fétiche », dans lequel on se voit
jouer un rôle héroïque ou qui est très fortement influencé par un biais de confirmation et
une sélection d’informations très orientée. Pour certains ce sera l’événement qui les voit
œuvrer en harmonie et entraide mutuelle avec leurs voisins et accueillir de manière
adéquate tous les amis et étrangers qui toqueront à leur porte afin de travailler ensemble
à la transition vers un monde meilleur. À l’autre extrême, il y a l’approche paranoïaque et
bunkerisée où tous sont des ennemis potentiels, notamment les populations promptes à
la razzia, qu’il faudra tenir à bonne distance. Ces deux caricatures sont entretenues par les
quelques reportages faits par les médias de grand chemin et influencent beaucoup de
néophytes.
- Se préparer à TOUS les événements possibles, probables ou non. De la guerre
thermonucléaire globale, à l’effondrement financier en passant par le virus tueur et la
guerre civile entre zombies extra-terrestres ! Plaisanterie à part, cette approche

18
Il y a chez certains individus des motivations religieuses (conscientes ou non) ou d’intérêts tribaux ou
communautaires, plus ou moins explicites et plus ou moins faciles à discerner. Méfiance !
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L’intérêt des médias, par exemple, peut-être tout simplement de vendre des vues, mais peut participer à un
effort concerté d’ingénierie sociale. Méfiez-vous !
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Tout ce que l’on essaye d’obtenir de vous n’est pas forcément néfaste, bien que la crise du COVID et des
vaccins ait montré que les résultats de la peur collective peuvent être désastreux.
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Le Mordor, « pays noir » ou « terre sombre », fief inhospitalier de Sauron, Seigneur des Ténèbres, est une
région de la Terre du Milieu, univers de fiction créé par le romancier britannique J. R. R. Tolkien. C’est aussi un
des codes que mes amis et moi utilisons pour désigner en public certains « quartiers sensibles » sans subir les
foudres du système légalo-répressif de nos « démocraties ».
représente un travail aussi colossal qu’impossible et qui amène à la paralysie et au
découragement, sans parler des dépenses incongrues et difficilement soutenables pour la
majeure partie des familles.
- Se plaindre du manque de moyens est aussi un élément qui bloque la réflexion et paralyse
l’action. C’est certain qu’en cas d’impact de météore d’une taille telle que les poussières
projetées dans l’atmosphère par l’impact provoqueraient l’obscurité pendant des
décennies22, un bunker installé plusieurs dizaines de mètres sous terre avec des
générateurs électriques puissants, des fermes hydroponiques, etc., sera au-delà de votre
budget23.

Il est possible que nous soyons tous, d’une manière ou d’autre, et au moins
temporairement, tombés dans ces travers. Dans ces deux grands cas, la marche à suivre pour
définir ses priorités est de déterminer les plus petits dénominateurs communs des crises.
Après tout, fuir une coulée de lave ou fuir devant l’arrivée d’un tsunami, ressemble au
scénario de fuite en cas d’alerte de guerre et vous pourrez appliquer, avec un peu de
flexibilité, les moyens et les préparations que vous aviez mobilisés pour cette éventualité. En
d’autres termes, il s’agit de considérer les préparations à mettre en œuvre qui se retrouvent
dans la plupart des scénarios considérés. Prenons quelques exemples de base :
- Le départ immédiat : danger immédiat nécessitant de devoir évacuer le lieu où vous vous
trouvez (domicile ou travail), pour cause d’attaque, d’urgence, (avec la possibilité de
revenir plus tard, une fois la situation stabilisée et le danger écarté) et par quel moyen de
transport (de la bonne chaussure de marche pour aller à pieds au camion en passant par
l’automobile, la moto ou le vélo) ;
- Le départ permanent : la nécessité de partir d’où vous vous trouvez pour « toujours » (ou
une durée longue), pour cause d’incendie du domicile, catastrophe naturelle importante,
nettoyage ethnique en cours, État devenu dictatorial et génocidaire, etc. ;
- La nécessité de s’abriter, de se cacher ou de se barricader là où vous vous trouvez, pour
cause d’accident industriel, engorgement des routes, blocus militaire et couvre-feu,
accident chimique ou atomique rendant l’extérieur dangereux (pour un certain temps en
tout cas) ;
- La nécessite de se défendre face à une agression (chez vous, au bureau, dans les transports,
dans la rue, etc.) de la manière la plus efficace possible, y compris de manière légale et en
limitant les retombées juridiques contre soi-même ;
- La nécessité de savoir traiter, stabiliser ou soigner un certain nombre de blessures
(contusions, coupures, fractures, saignements, choc, électrocution, brûlures, intoxications,
etc.), de traiter les maladies les plus courantes et de déplacer la personne blessée ou
malade si absolument nécessaire ;
- La nécessité de subvenir à ses besoins sans revenus, pour cause de perte d’emploi, de non-
fonctionnement soudain de l’économie, de faillite bancaire, de séquestration des comptes
bancaires et des actifs financiers (de manière temporaire ou permanente), amenant à la
cessation du versement des salaires, des retraites ou des allocations, etc. ;

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Et là, Paco Rabanne, qui avait parlé d’un tel événement arrivant sur Paris, aura eu le dernier mot, à titre
posthume.
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Si l’’exercice intellectuel reste intéressant, sachez que les États ont construit avec l’argent qu’ils vous ont volé
des bunkers souterrains gigantesques destinés à accueillir les chefs militaires et le gouvernement (et leurs
familles – mais quid des maîtresses et des catamites ?) pour des longues durées. Stanley Kubrick avait déjà fait
la satire de cette logique dans son film de 1964, Docteur Folamour.
- La nécessite de subvenir à ses besoins physiologiques : eau, nourriture, hygiène,
thermorégulation (chauffage ou rafraîchissement), pour une durée déterminée (stocks) ou
indéterminée (autosuffisance) ;
- La nécessité de lier ou de maintenir des liens humains d’entraide, d’échange ou de soutien
mutuellement bénéfiques avec d’autres individus ;

Dès lors que l’on a déterminé que nous pouvons commencer à nous préparer au moins
pour les cas ci-dessus – et certes chaque cas peut se faire de manière simple et minimaliste
comme très sophistiquée – nous avons pratiquement considérablement réduit le nombre de
tâches à réaliser et donc, normalement, également réduit l’anxiété que l’on peut ressentir
face à ces démarches. Et si quelque chose de non anticipé arrive, vous pourrez voir si d’autres
scénarios proches peuvent s’adapter et ainsi agir en conséquence avec les préparatifs que
vous avez déjà effectués, sans désespérer ou perdre du temps à vous plaindre. Peut-être
même, si vous faites partie des plus financièrement malins et ambitieux, que vous entrevoyez
des opportunités que la crise peut vous présenter, comme par exemple, la possibilité
d’acheter des biens de valeur à vil prix pendant une crise financière et en profitant de la
détresse des autres impréparés. En même temps, vae victis.

EXERCICE :
Avec l’aide du graphique de l’exercice précédent, sur lequel vous avez placé les différents
scénarios, écrivez sur une feuille de papier les dénominateurs communs des trois scénarios
les plus probables.
Ces dénominateurs communs vous montrent une série d’actions et de préparations.
Quels sont les formations (par exemple, sur comment prodiguer des premiers soins en cas
d’urgence) et les outils qui vous manquent ?
Est-ce que vous estimez que ces formations et ces outils sont à votre portée ?
Si c’est le cas, ou même dans le cas contraire, est-ce que vous ressentez que votre niveau
d’anxiété est plus bas qu’avant ?

Vous l’avez compris, cet exercice vous permet de limiter votre préparation à ce qui est
le plus essentiel et le plus efficace. Le suivant vous permettra d’aller plus loin :

EXERCICE :
Si vous aviez 30 minutes pour évacuer votre domicile pour une raison impérieuse24 pour
quelques semaines ou définitivement quel serait le matériel et les outils que vous prendriez
avec vous ?
Établissez une liste, puis évaluez-en le poids et le volume.

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La milice du Califat vous impose de vivre dans le ghetto ; le gouvernement décide que, pour des raisons
d’équité et de justice sociale, votre domicile est réquisitionné pour y installer des migrants et que vous serez
mieux dans un camp ; les Terminators de Syknet sont devenus fous et s’approchent de votre région, etc.
Seriez-vous capable de transporter tout cela ?

Cet exercice vous permet d’être prêt, et donc apaisé, pour une situation nécessitant un
départ soudain, comme ont dû le faire des millions d’Ukrainiens en 2022 avant que les
frontières ne se ferment. Vous pouvez imaginer des exercices similaires pour d’autres facettes
de votre préparation et, tout comme avec les assurances auxquelles vous souscrivez, cette
base de préparation vous permet de « ne plus y penser »

Penser l’impensable, mais rester pragmatique.

Fort de ces exercices vous aurez sensiblement réduit le nombre de préparatifs et par là
même, diminué l’angoisse liée à la peur de « ne pas faire assez » ou de « ne pas y arriver » qui
peut vous pousser dans l’inaction ou le rejet de tout événement en dehors du normal et dans
le déni de la réalité. Ce serait dommage car ces dernières années ont montré que des
confinements, des guerres, des attentats terroristes dans des salles de concert en pleine ville
ou dans des trains arrivent bel et bien, sans parler de la dérive totalitaire de bon nombre
d’États. Or, c’est bien dans l’action qu’est la préparation que l’on peut trouver une forme
d’apaisement. Nous en reparlerons dans la quatrième partie de cet ouvrage.
Si vous faites réellement l’effort de vous projeter dans des situations « impensables »,
vous êtes sûrement arrivé au point où vous imaginez des possibilités fort déplaisantes.
Prenons quelques exemples :
- Les sirènes d’alerte anti-aérienne/nucléaire retentissent alors que vous êtes au travail, que
votre conjoint visite sa mère à l’étranger, que l’un de vos enfants est à l’école et l’autre à
la journée sportive de l’autre côté de la ville, alors que les téléphones ne semblent plus
fonctionner.
- Pendant la crise votre fille de 14 ans pique une colère, vous hurle à la figure que vous ne
la comprenez pas et que vous la soûlez avec votre « évacuation » et elle s’enfuit pour
rejoindre son amoureux.
- Alors que les frontières se ferment et que les villes sont soumises au couvre-feu, votre ex-
conjoint vous dit qu’il/elle va garder les enfants auprès de lui/elle alors qu’il/elle demeure
de l’autre côté du pays.
- Un détachement militaire décrète qu’il a l’autorité de réquisitionner toutes les armes et la
nourriture que vous avez chez vous.
- Une troupe de miliciens bouddhistes, à bord de 4x4 et de camions, s’approche de votre
village et les réfugiés qui les précèdent de quelques heures, paniqués, affirment que ce
sont eux qui ont exterminé leur village.
- Un groupe de veuves et d’orphelins vient toquer à votre porte car on leur a dit que vous
aviez de la nourriture...
- Dans le bivouac de fortune où vous vous trouvez, une femme a besoin d’accoucher.
- Un être aimé est gravement blessé ou meurt pendant ces événements...

Dans tous ces cas et dans une multitude d’autres, qu’allez-vous ressentir, qu’allez-vous
dire, qu’allez-vous faire, comment allez-vous agir, comment allez-vous réagir ? Dans le
premier cas de cette courte liste, allez-vous être paralysé par la peur, allez-vous attendre que
l’alerte cesse pour aller les chercher ou faire une partie du chemin jusqu’à un des points de
retrouvailles déterminés à l’avance ? Et si, après avoir tout parfaitement préparé de votre
côté pour le salut de votre famille, il vous arrivait quelque chose et que vous avez négligé
d’expliquer aux autres où sont les caches, à quoi servent les outils et le matériel, quoi faire
pour continuer à atteindre leur objectif et à agir en conséquence selon la suite des
événements ?
Vos réponses à ces questions dépendent de votre appréciation de la situation, de votre
condition physique, de vos moyens de transport, des distances impliquées, et de facteurs
aussi divers que la météo, le trafic, les postes de police bloquant les accès, etc. Mais ce travail
est grandement facilité par la mise en place de procédures préétablies, discutées et comprises
par tous les participants impliqués (les parents, les enfants, les amis, etc.), qui déterminent
quoi faire dans telle ou telle situation, où aller, comment communiquer, etc. Avec de
l’imagination, de la logique et de la réflexion, des « mini plans » sont mis en place. Par
exemple, en cas d’alerte : si à moins d’un kilomètre de la maison, se rendre vite à la maison
(et aller à la cave où, dans un carton, de l’eau, de la nourriture, du matériel, etc., seront
disponibles), mais si à plus d’un kilomètre s’abriter dans un lieu prévu à cet effet par les
autorités civiles ou militaires (dans le cas d’une ville) et attendre, etc. Et essayez
(discrètement) de savoir où habitent les petits-copains de votre fille de 14 ans... Ces
procédures préétablies rendent donc la situation moins anxiogène car les incertitudes sont
un peu réduites.
Ces procédures sont aussi, en elles-mêmes, des exercices de réalité. Si, en y
réfléchissant, vous évaluer qu’il faudrait, dans certaines circonstances, forcer un barrage
militaire avec votre 4x4 pour aller chercher vos enfants... vous allez probablement écarter
cette méthode pour une approche plus « négociée » et établir un plan différent. Ce réalisme,
ce pragmatisme, réfléchi à l’avance, vous évitera peut-être d’éviter d’entreprendre des
actions et des comportements irréfléchis, impulsifs et contre-productifs dans un moment de
grand stress. C’est ici qu’une bonne dose d’humour, ou d’imaginer que c’est un jeu, peut aider
à réaliser ces exercices en famille afin de dédramatiser la chose et ainsi réduire leur anxiété.
Bien sûr, il y a toujours de l’imprévu, et aucune préparation ne pourra englober tout
l’ensemble du possible, puisque, par définition, il est infini. Toutefois, nous pouvons
apprendre à nous adapter rapidement et constamment aux changements par des techniques
comme celle des « cycles OODA » que nous verrons un peu plus loin. Pour le reste, c’est ici
que l’approche stoïque vous aidera car, comme on dit en anglais : « the best laid plans of mice
and men...25 »

***

ICI PETITE HISTOIRE

25
Expression rendue célèbre par le titre d’un roman de l’écrivain américain John Steibeck, mais qui est issue
d’un texte du poète écossais Robert Burns (1750-1796), et qui veut dire en substance que les meilleures
machinations des souris et des hommes finissent souvent par échouer. Ce qui renvoie à un vieux proverbe
yiddish : « L’homme fait des plans et Dieu rit ».

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