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CHAPITRE 1: L’ENTREPRISE

L’entreprise est différente de l’administration qui produit des biens et services non
destiné à la vente, et au ménage dont la production est limitée. Il est donc important
de l’étudier afin de ressortir ses objectifs, ses finalités, ses rôles et ses caractéristiques.

I- DEFINITION ET OBJECTIFS DE L’ENTREPRISE


1- Définition
L’entreprise est un organisme financièrement indépendant (qui ne dépend
d’aucune autorité) qui produit des biens et services marchands en vue de réaliser un
profit.
Une entreprise se caractérise par :
- Une unité de production ;
- Elle est financièrement indépendante ;
- Elle vend ses produits sur un marché ;
- Elle recherche le profit qui est sa finalité.
2- Objectifs de l’entreprise
a- Objectifs généraux
- La recherche du profit ou de la rentabilité ;
- La recherche de l’expansion et la croissance (augmentation de la part de
marché)
- Recherche de la pérennité.
b- Les sous objectifs
- Augmentation du chiffre d’affaires ;
- Innovation ;
- Introduction des nouveaux produits ;
- Promotion de la recherche ;
- La formation du personnel.
3-3- La finalité
La finalité de l’entreprise serait d’assurer prioritairement sa survie, son
développement dans la concentration ou la diversification ce qui lui impose les
contraintes de rentabilités.
Les réponses aux questions suivantes permettent de définir la finalité de
l’entreprise.
- Qui suis-je ?
- Que vais-je faire de mon entreprise ?
- Qui sont mes concurrents ?
- Jusqu’où vais-je aller ?

II- ROLES ECONOMIQUES ET SOCIAUX DE L’ENTREPRISE

1- Rôles économiques de l’entreprise


-L’entreprise crée la richesse en combinant les facteurs de production ;
-Elle assure la production des biens et services destinés à satisfaire les besoins ;
-Elle est source d’innovation et de progrès technique ;
-Elle crée les relations avec les autres agents économiques.
2- Rôles sociaux de l’entreprise
-L’entreprise crée des emplois pour lutter contre le chômage ;
-Elle contribue à la formation professionnelle du citoyen, contribuant ainsi à
l’amélioration de la production de ce dernier ;
-Elle construit des écoles, des centres de santé et distribue des dons en nature et en
espèces aux nécessiteux : c’est pourquoi on parle d’entreprise citoyenne (personne
physique ou morale intégrée dans une société et qui en dehors de ses activités
participe à l’évolution de sa cité sur le plan social) ;
-Elle distribue des revenus en payant les salaires au personnel, les dividendes aux
actionnaires, les impôts à l’Etat, les intérêts aux banques pour les capitaux empruntés,
les cotisations aux organismes de sécurité sociale (CNPS). C’est pourquoi, on dit que
l’entreprise est une unité de répartition des revenus.
Remarque : Une entreprise est considérée comme un instrument social si elle est
constituée d’un ensemble de personne qui est en relation particulières entre elles.
L’entreprise nait, connait des réussites, des échecs et parfois meurt.

III- CLASSIFICATION DES ENTREPRISES

1- CLASSIFICATION DES ENTREPRISES SUIVANT LEURS SECTEURS


D’ACTIVITE
Un secteur d’activité regroupe les entreprises qui ont la même activité
principale. Une branche d’activité regroupe les entreprises qui fabriquent les mêmes
types de produits. Une même entreprise appartient à autant de branches qu’elle exerce
d’activités.
On regroupe les entreprises en quatre secteurs.
1-1- Le secteur primaire
Il comprend les activités de production, de matières premières, avec
notamment l’agriculture, la pêche, l’élevage, la chasse, les activités minières,
l’exploitation forestière.
1-2- Le secteur secondaire
Il regroupe les activités de transformation des matières premières en biens de
production ou en biens de consommation (industries, bâtiments et travaux publics).
Exemple : le Complexe Chimique du Cameroun (CCC), la société nationale de
raffinage (SONARA), CHOCOCAM, etc.
1-3- Le secteur tertiaire
Ce secteur réunit les activités de production de services comme les entreprises
de commerce, les services publics, les banques, les assurances etc.
Exemple : les supers marchés, les grands magasins, les écoles, les transports.
1-4- Le secteur quaternaire
C’est un nouveau secteur de service renfermant le développement des
connaissances (enseignement), les entreprises de communication, d’informatique.
Exemple : CAMTEL, MTN, ORANGE, NEXTEL, internet, bureautique
Secteurs Composition
Primaire Agriculture, pêche, activités minières, élevage, exploitation forestière
Secondaire Industries, bâtiments et travaux publics
Tertiaire Services
Quaternaire Communication et informatique

2- CLASSIFICATION DES ENTREPRISES SUIVANT LEURS DIMENSIONS


OU LEURS TAILLES
La dimension ou la taille d’une entreprise se mesure principalement par le
chiffre d’affaires et l’effectif.
1- Le critère de chiffre d’affaires
Ce critère permet de classer les entreprises selon le montant des ventes
réalisées. Entre autre, il permet d’apprécier le poids de l’entreprise sur le marché,
mesuré en termes de parts de marché. La part de marché comparée à celle de ses
concurrents fournit une image de sa position concurrentielle.
2- Le critère de l’effectif du personnel employé
Ce critère permet de classer les entreprises selon l’importance du personnel. On
distingue :
-Les petites et moyennes entreprises (PME) dont l’effectif va de 0 à 9 salariés ;
-Les moyennes entreprises (ME) dont l’effectif va de 10 à 499 salariés ;
-Les grandes entreprises (GE) dont l’effectif se compose de plus de 500 salariés.
3- Autres critères de classification selon la taille
On peut retenir d’autres critères de classification en dehors du chiffre
d’affaires et de l’effectif, tels que : la valeur ajoutée, le montant du résultat net,
l’importance des capitaux propres.
La valeur ajoutée permet de mesurer le poids de la contribution de l’entreprise à la
production nationale.

3: Classification des entreprises suivant leurs statuts juridiques


(OHADA)
Les formes juridiques prises par l’entreprise peuvent être très variées. Selon la forme
juridique, on pourra distinguer : les entreprises privées, publiques et
parapubliques.
1- LES ENTREPRISES PRIVEES
Une entreprise privée est une entreprise dans laquelle, la totalité du capital
appartient aux personnes privées. L’Etat ou les collectivités publiques n’ayant aucune
participation. Lorsqu’elle appartient à une seule personne, on parle d’entreprise
individuelle (Exemple : Les ETS ONANA). Si au contraire elle appartient à plusieurs
personnes, on parle d’entreprise sociétaire (Exemple : la Société Anonyme des
Brasseries du Cameroun).
L’entreprise sociétaire est une personne morale. Elle a donc une existence
autonome distincte de celle des associés propriétaires. Le droit OHADA règlemente
les sociétés. Il existe donc plusieurs formes juridiques de sociétés :
A- Les sociétés civiles
Ce sont des sociétés dont l’objet constitue une activité non commerciale et qui
n’a pas adopté la forme anonyme à responsabilité limitée, en nom collectif ou en
commandite.
L’activité de certaines professions libérales peut être exercée dans le cadre des
sociétés civiles professionnelles dont les parts sont cessibles sous certaines conditions.
Dans cette société, les associés répondent de façon illimitée et solidaire des dettes
sociales.
B- Les sociétés commerciales
Elles relèvent du système comptable OHADA. On distingue donc :
2-1- Les sociétés de personnes
Une société de personnes a deux traits caractéristiques :
-Les associés sont responsables sur leur patrimoine des dettes de la société ;
-Les associés en échange de leurs apports reçoivent des parts sociales qui ne sont
cessibles qu’à des conditions précises.
Ces sociétés de personnes peuvent se regrouper en sociétés en nom collectif et
sociétés en commandite simple.
a- La société en nom collectif (SNC)
Société dans laquelle tous les associés sont commerçants, ces derniers sont
indéfiniment et solidairement responsables sur leur patrimoine personnel de tous les
engagements de la société. Ici la cession des parts sociales exige un accord unanime
de tous les associés. Le capital d’une société en nom collectif est divisé en parts
sociales de même valeur nominale.
b- La société en commandite simple (SCS)
Les SCS comportent deux types d’associés à savoir :
-Les commandités : ce sont des associés qui acceptent d’être indéfiniment et
solidairement responsables des engagements de la société ;
-Les commanditaires qui sont des simples bailleurs de fonds (apporteurs de
capitaux) dont la responsabilité est limitée à leurs apports.
La SCS est géré par un, plusieurs ou tous les associés commandités. La cession des
parts d’une SCS exige l’accord unanime de tous les associés.
2-2- Les sociétés de capitaux ou SA
Elles se caractérisent par :
-La responsabilité des associés est limitée qu’à concurrence du montant de leur apport
et non sur tout le patrimoine ;
-Les titres remis aux actionnaires sont des actions négociables c’est-à-dire librement
cessibles sans condition.
La société anonyme (S.A) est la principale forme des sociétés de capitaux. Exemple :
la SABC, la SITABAC…
2-3- La société à responsabilité limitée (SARL)
La SARL est une société qui se situe entre les sociétés de personnes et les
sociétés de capitaux. Elle est semblable à une société de personnes parce que les parts
sociales qui composent le capital social ne sont pas librement cessibles. Elle
ressemble à la société de capitaux en ce sens que la responsabilité des associés est
limitée au montant de leurs apports.
Le capital de la SARL est divisé en parts sociales qui sont difficilement
négociables ou alors ne sont cessibles que dans certaines conditions (Exemple :
l’accord d’une majorité correspondant au 3/4 du capital).
NB : Depuis l’avènement du droit OHADA, la SARL comme la S.A peut comporter
un seul associé. On parlera donc de société unipersonnelle.
1- Autres types de sociétés ou groupement d’affaires
3-1- Le groupement d’intérêt économique (GIE)
Le groupement a pour but exclusif de mettre en œuvre pour une durée
déterminée, tous les moyens propres à faciliter ou à développer l’activité économique
de ses membres, à améliorer ou à accroitre les résultats de cette activité.
3-2- Les coopératives
Ce sont des entreprises qui ne cherchent pas essentiellement le profit, mais
visent à servir les intérêts de leurs adhérents en leur rendant service. (Exemple : une
coopérative de consommation peut consister à fournir aux consommateurs les denrées
de qualité au prix le plus faible possible).
Dans une coopérative, le pouvoir de décision obéit au principe : « une
personne une voix » et ne se fonde nullement sur l’apport des coopérateurs.
Le bénéfice versé à chaque adhérent n’est pas proportionnel au capital apporté
mais aux achats effectués ou au travail fourni pour chaque coopérateur. On distingue :
- Les coopératives ouvrières ;
- Les coopératives de production ;
- Les coopératives de consommation ;
- Les coopératives de commerçants (groupement d’achats).
3-3- Les sociétés mutuelles
Elles fonctionnent selon le principe de la répartition c’est-à-dire qu’elles
collectent auprès de leurs adhérents des cotisations ou primes qui servent à payer des
prestations ou indemnités aux adhérents sinistrés. Exemple la Garantie Mutuelle des
Cadres (GMC).
I- LES ENTREPRISES PUBLIQUES ET PARAPUBLIQUES
1- Les entreprises publiques
Ce sont des entreprises dans lesquelles la totalité ou une partie du capital
appartient à l’Etat ou à des collectivités publiques (CRTV, SOCAPALM,
SODECOTON, Etablissement public…) et le pouvoir de décision appartient à l’Etat.
2- Les entreprises parapubliques ou semi-publiques
Ce sont des entreprises dans lesquelles la propriété du capital appartient en
partie à l’Etat et en partie aux personnes privées (ENEO, BICEC, SONARA,
CAMAIR-CO…).

Remarque : Une action est un titre de participation au capital d’une entreprise qui
donne au détenteur la qualité d’associé et le droit de percevoir des dividendes. Une
obligation est un titre ce créance (reconnaissance de dette) à long terme négociable.
Conclusion :
CHAPITRE 2: LA PRODUCTION

Pour résoudre la tension qui naît de la différence entre ce que la nature lui
apporte spontanément et ses besoins, l’homme va transformer les ressources
disponibles (facteurs de production) en biens économiques : c’est la
production.

I : LES FACTEURS DE PRODUCTION

Pour produire les biens, on utilise les facteurs de production ou inputs. On


appelle facteur de production, les ressources, matérielles ou non, utilisées dans
le processus de production de biens et de services. On distingue généralement
04 facteurs de production : la Nature (N), la Travail (L), le Capital (K), le
Progrès technique (T),...

I.1. Le facteur naturel

Il s’agit essentiellement des ressources naturelles mises à la disposition de


l’homme par la nature et qu’il utilise pour la production des biens dont il a
besoin. On peut citer : le sol, les matières premières brutes tirées du sol et du
sous-sol, les sources d’énergie (le soleil, les gaz, le vent), l’environnement ou
milieu physique (relief, climat, hydrographie…).

I.2. Le facteur travail

On appelle travail, tout effort conscient et volontaire de l’homme en vue de


produire des biens et des services. Il reçoit une rémunération liée à son utilité
économique et à son coût. Le travail n’est pas un facteur homogène. Ainsi, on
va distinguer : le travail de direction, le travail de recherche et d’invention, le
travail d’organisation, le travail d’exécution… L’utilité du travail n’est plus à
démontrer.

o le travail (le salaire) permet au travailleur de vivre avec sa famille et lui


donne satisfaction lorsqu’il crée quelque chose, organise ou commande ; o le
travail associé à d’autres facteurs de production permet à l’entreprise de
fabriquer des biens et de rendre des services ; o le travail rend la nature plus
adaptée à la vie des personnes et de la société. Il accroît le bien-être et le niveau
de vie de la population.

I.3. Le facteur capital

Le capital existe sous plusieurs formes parmi lesquelles le capital financier


(créances ou actifs d’une entreprise, aspect juridique), le capital humain
(personnel, clients et fournisseurs…) et le capital technique. Mais la forme qui
nous intéresse ici, c’est le capital technique. On appelle capital technique,
l’ensemble des moyens de production (machines, équipements, outillage,
matières premières…) qui ont la vertu de rendre productif le travail de
l’homme.

I.3.1. Les formes

Le capital fixe qui intervient plusieurs fois sans transformation dans le cycle de
produit : les machines, les bâtiments…

Le capital circulant qui n’intervient qu’une seule fois dans le cycle de


production, parce que consommé ou transformé pendant le cycle : matières
premières, carburant, produits semi-finis.

I.3.2. La formation du capital technique

La constitution d’un nouveau capital suppose :

- Qu’il y ait un excédent de la production sur la consommation d’une période


donnée ; ce surplus correspond à l’épargne (S=P-C) ;

- Que cette épargne soit affectée à une œuvre productive (construction de


bâtiments, achat de machines, constitution de stocks…). C’est ce qu’on appelle
investissement. L’investissement permet à l’épargne de développer le capital
technique. L’épargne devient ainsi créatrice.
En général, l’épargne est le fait des ménages alors que l’investissement est le
fait des entreprises.

I.4. Le facteur progrès technique (t)

Le progrès technique est l'ensemble des éléments qui permettent d'améliorer les
méthodes de production et d'accroître la productivité. Il est dit :

- labour saving ou capital using lorsqu’il agit sur le facteur travail (la
robotique);

- capital saving ou labour using lorsqu’il agit sur le facteur capital ;

- neutre lorsqu’il agit avec la même intensité sur le capital et le travail.

Grâce au progrès technique,

- les ordinateurs, les robots, l’OST… augmentent la capacité de production ;

- les produits sont plus nombreux et de qualité ; ce qui améliore le niveau de


vie des populations ;

- de nouveaux emplois (call box) et de nouvelles entreprises sont créés ;


Malheureusement, le progrès technique peut aussi :

- épuiser les ressources naturelles ;

- dégrader l’environnement naturel : pollution des eaux et de l’air du fait des

progrès techniques ;

- exposer l’ouvrier à de nouvelles nuisances telles le bruit, les vibrations, la


répétition des gestes et l’augmentation des cadences.

De nos jours, l’information est aussi considérée comme un facteur de


production

à part entière car sa maîtrise est d’une importance capitale dans les activités de
l’entreprise.

II : LA FONCTION DE PRODUCTION
On appelle fonction de production d’une entreprise, la relation qui s’établit
entre la production obtenue (Outputs) et les facteurs utilisés (Inputs). Elle peut
s’écrire

: Q = f (N, L, K, T) avec : Q, le volume de la production f, la fonction de


production N, la quantité de facteur naturel L, la quantité de facteur travail K,
la quantité de facteur capital T, le progrès technique A CT, cette fonction se
réduit à Q = f (L) car :

- Les facteurs naturel (N) et (K) ne changent pas pour un produit donné ; - Le
progrès technique (T) peut être incorporé au travail et/ou au capital.
CHAPITRE 3: L’OFFRE ET LA DEMANDE

La plus part des problèmes rencontrés en production relèvent de l’offre et de la


demande des biens et services. Nous aborderons ici les facteurs qui influencent la
demande et l’offre des biens et services.

I- LA DEMANDE

1- Définition et théorie de la demande

A-Définition

La demande est la quantité d’un bien ou produit que les acheteurs désirent et sont
capables d’acheter sous différentes hypothèses de prix à une période donnée et en un
lieu donné toutes choses restant égale par ailleurs. La demande d’un produit traduit le
montant de revenu disponible que les acheteurs sont disposés à dépenser pour acquérir
le produit. La demande décrit le comportement des consommateurs. On distingue
deux types de demandes :

- La demande individuelle : Elle représente les différentes quantités d’un produit


qu’un individu serait disposé à acheter sous différentes hypothèses de prix à une
période et en un lieu donnés toutes choses restant égale par ailleurs. A titre d’exemple,
la demande individuelle du consommateur A de 3 douzaines lorsque le prix est de
1000 Fcfa.

- La demande collective : Elle représente les quantités totales d’un produit que tous
les acheteurs seraient disposés à acheter sous différentes hypothèses de prix sur un
marché donné à une période et en un lieu donnés. Par exemple en 2010 la demande
collective des douzaines d’œuf est 18 lorsque le prix est égal à 1000Fcfa.

La demande collective représente la somme des demandes individuelles sous


différentes hypothèses de prix.

NB: en économie, le mot demande est différent de « désir » ou de « besoin ». La

demande est supportée par la capacité à payer c’est-à-dire par le pouvoir d’achat.

B-Theorie de la demande
La théorie de la demande stipule que les quantités et les prix varient
inversement. La théorie met l’accent sur la relation logique qui existe entre les
quantités demandées/ achetées et les prix

En situation normale, plus le prix d’un produit est bas sur le marché, plus grande est la
quantité demandée du produit en question et inversement. C’est-à-dire que Plus le
prix d’un bien diminue, plus la quantité demandée augmente.

2- La fonction de la demande

C’est l’expression mathématique de la relation qui existe entre la quantité demandée


d’un bien et les autres facteurs qui peuvent l’influencer. Sur un plan plus spécifique,
la fonction de la demande d’un produit est l’expression logique qui lie la quantité
demandée de ce produit à son prix. En d’autre terme, la quantité demandée d’un
produit agricole varie en fonction de son prix.

L’expression mathématique de la fonction de la demande est représentée par :

Qd = f(p) où Qd est la quantité demandée (individuelle ou collective) et p le prix


pratiqué sur le marché.

Il faut noter qu’il existe d’autres facteurs qui peuvent influencer ou affecter la
demande en dehors du prix du produit. On peut citer :

- Le prix des produits substituts sur le marché : si le produit demandé peut être
substitué par un autre produit, alors l’augmentation du prix du produit demandé va
entrainer l’augmentation la demande de son produit dérivé. De même la baisse du
prix du produit de substitution entraine la baisse de la demande du produit principal

-Le revenu du consommateur : d’autant plus que la demande d’un produit est
fonction du revenu, la quantité demandée d’un produit peut varier au fur et à mesure
que le revenu (pouvoir d’achat) du consommateur varie. Si le revenu augmente, la
quantité demandée va augmenter et s’il baisse, la quantité demandée baissera. Par
exemple, la réduction du salaire des fonctionnaires au Cameroun en 1992 avait
entrainé la baisse de la demande de certaines denrées alimentaires.

-Les gouts et préférences des consommateurs : si le goût d’un produit change, la


demande en ce produit peut varier. Par exemple si les oranges offertes sur le marché
on une saveur acide au lieu de sucrée, la demande exprimée par le consommateur va
baisser. On peut aussi parler de l’utilité (satisfaction). si le consommateur tire une
meilleure satisfaction d’un produit, la quantité demandée de ce produit peut
augmenter.

II- L’OFFRE

L’offre peut être définie comme étant les différentes quantités d’un bien que
l’entreprise peut mettre en vente sur le marché à divers niveaux de prix en une période
donnée. Dans une entreprise agropastorale, l’offre correspondra aux quantités
maximales de produits mis à la disposition des clients (consommateurs) en fonction
des prix et des préférences de celui-ci. L’offre d’un produit répond aussi à une
demande précise. Les quantités de produit qu’une entreprise est capable de fournir
aux consommateurs et qui répondent a leur attentes à un coût accessible par celui-ci,
sont considérées comme l’offre.

1- La théorie de l’offre

Elle stipule que les quantités d’un produit mis sur le marché sont directement liées à
leur prix. C’est-à-dire varient dans le même sens. Ceci signifie que plus les prix d’un
produit augmentent sur le marché, plus les entreprises ont tendance à vendre des
quantités croissantes de leur produit.

2- Les facteurs qui affectent l’offre d’un produit

Tout comme la demande des biens, l’offre d’un produit peut être influencé par
différents facteurs :

- Le prix du produit (P): lorsque les prix sont élevés, les producteurs augmentent

les quantités à vendre.

- Le cout de production (C) : en effet, le coût de production d’un bien dépend


fortement du coût des facteurs de production les plus élevés. Ceci veut dire que plus le
coût de production du bien est élevé, plus le prix unitaire de vente du produit est
élevé. Et dans ce cas l’offre est faible. On doit noter que la quantité de produit
offert sur le marché est inversement liée à son coût de production.

- Le prix des produits dérivés ou produit substitut (Ps) : la vente des produits
dérivés d’un produit, peut avoir un effet positif sur la quantité offerte du produit
original. C’est dire que, la quantité offerte d’un produit original est directement liée
au prix du sous produit. Par exemple, la vente du tapioca et des miondos aura un effet
positif sur l’offre du manioc sur le marché et par conséquent va augmenter le revenu
du manioc produit.

- La capacité de production (Cp) : c’est le potentiel de production de l’entreprise.


Son aptitude à produire plus. Il est vrai que certain produit particulier ne peuvent
plus être produits même si les prix augmentent. Ceci parce que la production a déjà
atteint son maximum. On dira donc que la quantité offerte d’un produit est
directement liée à la capacité de production. C’est dire simplement que si la capacité
de production de notre entreprise est faible ou limitée, quelque soit le degré
d’augmentation du prix, nous ne pourrons augmenter les quantités offertes. Par
exemple, si l’offre en légume est de 20 tonnes mensuelle et que la capacité de
production de notre entreprise est de 10 tonnes mensuelle, nous ne pourrons combler
le déficit même si le prix de vente unitaire du légume venait à tripler.

-Les innovations ou progrès technologiques (T) : le niveau de production ou même


la capacité de production dépend de la technologie utilisée. L’utilisation des
technologies nouvelles réduit considérablement le coût de production. Donc les
quantités offertes sont directement liées aux types de technologies utilisées. Si la
technologie est artisanale, la quantité offerte sera faible. Si la technologie est semi-
industrielle ou industrielle, la quantité offerte sera élevée. Par exemple la
transformation de deux tonnes de manioc en tapioca nécessite trois homme/jours
pendant quatre jours en production artisanale pour un rendement de 500kg de
tapioca/semaine. Alors que l’utilisation d’une râpe, d’une presse électrique et d’un
grilloir moderne transforme deux tonnes en huit heures mobilisant deux hommes/jours
pour un rendement de dix (10) tonnes de tapioca par semaine.

- Les conditions climatiques ou temps (W) : En générale, les conditions climatiques


influencent grandement la production agricole. Plus les conditions climatiques sont
bonnes, plus la production est abondante. Cependant, dû au fait que les conditions
climatiques sont imprévisibles, Il est difficile de lier quantitativement l’offre agricole
aux conditions climatiques
CHAPITRE 4: LA MONNAIE

Il serait utopique de donner une définition claire et précise de la monnaie. Nous


pouvons tout au plus la cerner, par ses fonctions et par ses formes. Au-delà de toutes
ces considérations, la monnaie peut s’entendre comme « l’ensemble des moyens de
paiement immédiatement utilisables, pour effectuer les règlements et qui sont
acceptés par tous dans une communauté donnée ».

La monnaie se définit comme l’ensemble des moyens de paiement dont disposent les
agents économiques pour régler leur transaction.

C’est un instrument d’échange dont la valeur est reconnue partout au sein d’une
communauté.

Elle a pour caractéristiques :

 elle doit être portable ;


 elle doit être divisible ;
 elle doit être rare mais pas trop ;
 elle doit être acceptable et légale ;
 elle doit être homogène ou identique ;
 elle doit être durable.

I- Les formes de monnaie

La monnaie a connu une longue évaluation historique dans ses différentes formes.
Cette évolution est caractérisée par une dématérialisation progressive des signes
monétaires. C’est ainsi qu’on est passé de la monnaie marchandise à la monnaie
électronique.

1. La monnaie marchandise

Elle est née du souci de pallier aux inconvénients du ‘troc’. Il s’agit d’une
marchandise ciuramment demandée et que tout le monde accepte volontiers.

Tous les autres biens étant évalués à cette marchandise. Elle a pris la forme du sel,
tabac, bétail, blé, … selon les époques, peu à peu, les métaux précieux ont remplacé
cette monnaie car elle n’était pas divisible.

2-La monnaie métallique

Elle est un morceau de métal qui peut être de l’or, l’argent ou du cuivre dont le poids
et la valeur sont attestés par l’autorité politique.

Le système a connu deux régimes :

 Le régime bimétalliste (or et argent)


 Le régime monométalliste (or)

3. Le papier monnaie

Elle se présente sous deux formes :

- la monnaie fiduciaire, qui repose sur la confiance des agents et est composée de
billets de banque convertibles ou non ;

- la monnaie scripturale ou monnaie crédit, qui est l’ensemble des moyens de


paiement se traduisant par les écritures dans les livres des banques : cette monnaie
circule par un jeu d’écriture d’un compte bancaire à un autre par le biais des chèques,
des virements…

4-La monnaie électronique

C’est l’ensemble des moyens de paiement se présentant sous forme de cartes


électroniques (carte de paiement, carte de crédit, porte monnaie électronique (Orange
money, MTM mobile money) …). La valeur d’acquisition de cette monnaie est
déterminée par le pouvoir d’achat qu’on lui attribue lors de sa fabrication. Elle est très
utilisée dans les pays développés et offre une garantie de sécurité assez élevée.

II- Les fonctions de la monnaie

La monnaie est censée remplir trois fonctions principales :

- La fonction d’étalon de mesure (unité de compte) : la monnaie permet d’exprimer en


une seule unité de mesure, tous les autres biens et services échangés. Elle permet à cet
égard d’évaluer et de comparer les valeurs des différents biens ;

- La fonction d’intermédiaire dans les échanges (moyens de paiement) : la monnaie


sert d’intermédiaire entre les agents économiques qui s’échangent les biens et services
entre eux. Ce qui réduit les coûts de transaction et la lenteur rencontrée dans le troc ;

- La fonction de réserve de valeurs : la monnaie fait partie du patrimoine


del’individu ; c’est un moyen de conserver la richesse et de différer à plus tard le
règlement de plusieurs transactions. C’est donc un puissant instrument de précaution à
l’égard de l’incertitude que nous réserve parfois le futur.

III-Les motifs de la demande de la monnaie


Il s’agit du rôle de la monnaie selon JOHN. On épargne pour trois (03) raisons :

1. Motif de transaction

La monnaie est demandée pour répondre aux besoins quotidients.

1. Motif de précaution

Les agents économiques demandent la monnaie pour faire face aux dépenses
imprévues.

1. Motif de spéculation

Il désigne le désir qui pousse les agents économiques à garder sur eux une somme
liquide destinée à profiter des fluctuations des titres sur le marché.

IV : LA MASSE MONETAIRE

La masse monétaire se définit comme l’ensemble des moyens de paiements en


circulation à un moment donné dans un espace économique bien délimité. Il ici s’agit
d’analyser les agrégats monétaires (grandeurs et indicateurs de la masse monétaire) à
travers leur structure et leur rôle.

1. Les composantes de la masse monétaire

Elles diffèrent d’un pays à un autre et sont choisies en fonction des objectifs et des
orientations de la politique monétaire. Au niveau de la zone BEAC, les indicateurs
retenus sont les suivants :

-la masse monétaire au sens M1 : elle est composée essentiellement des billets de
banque, des pièces de monnaies et des dépôts à vue i.e. à très CT dans les comptes
bancaires. il s’agit donc de l’ensemble des disponibilités monétaires immédiatement
utilisables dans les transactions courantes ;

- la masse monétaire au sens de M2 : M2=M1+quasi-monnaie de paiement, avec


quasi-monnaie de paiement=chèques +certificats de dépôts+bons de caisse+dépôts à
terme ;

- la masse monétaire au sens de M3 : M3=M2+épargne contractuelle (ou épargne


logement).

2. Les contreparties de la masse monétaire

La masse monétaire comprend globalement deux grandes contreparties :


M=CE+RE, avec :

- M, la mase monétaire en circulation ;

- CE=Crédits à l’économie i.e. crédits accordés aux entreprises, aux ménages et des
concours financiers (prêts) de la BC en faveur des banques commerciales et en faveur
des Etats ;

RE= Réserves de change i.e. ensemble des avoirs et des engagements des résidents
sur les non résidents, notamment les créances et les dettes libellées en devises que les
nationaux détiennent sur l’extérieur.

Par extension, M=Cb+Ce+Tb+AEX, avec,

- Cb, le concours de la BC en faveur des banques commerciales sous forme de


refinancement ;

- Ce, les crédits à CMLT des banques en faveur des ménages, des entreprises et de
l’Etat ;

- Tb, le concours de la BC en faveur de l’Etat par avances au Trésor public

- AEX, les avoirs et engagements sur l’extérieur.

V : LA CREATION MONETAIRE
La création de la monnaie est le processus par lequel la masse monétaire d’un pays
augmente. Elle est strictement encadrée par le droit bancaire et les structures de
contrôle. Au Cameroun, quatre institutions détiennent légalement le pouvoir de créer
de la monnaie : la banque centrale, les banques commerciales, les EMF et le Trésor
public.

1- La création monétaire par la BC

- elle crée de la monnaie fiduciaire dont elle a le monopole d’émission ;

- elle crée de la monnaie scripturale lorsqu’elle achète les créances que les agents
économiques (banques commerciales, ménages, entreprises, Trésor public) détiennent
les uns sur les autres ;
- elle crée de la monnaie lorsqu’elle achète les devises ou des créances sur l’extérieur
apportées par les banques, les entreprises, l’Etat du fait de leurs relations économiques
avec l’étranger ;

- elle crée de la monnaie lorsqu’elle refinance les banques commerciales par le


réescompte et les appels d’offres ;

- elle crée de la monnaie lorsqu’elle achète et vend les titres à CT sur le marché
monétaire.

2. La création de la monnaie par les banques secondaires

Elles créent de la monnaie lorsqu’elles accordent des crédits à CM ou LT aux agents


non bancaires ou achètent les titres publics (actions et obligations) à partir des dépôts
de leurs clients ;

3. La création monétaire par le Trésor public

Le TP en tant que caissier de l’Etat, crée de la monnaie scripturale :

-lorsqu’il règle une dette intérieure contractée :

- auprès des fournisseurs de l’Etat : matières et fournitures diverses ;

- auprès des prestataires de services : construction des routes, entretien du matériel,


sous-traitance…

- auprès des fonctionnaires : paiement des salaires.

- lorsqu’il règle le service de la dette extérieure contractée :

- auprès des créanciers multilatéraux : FMI, BM…

- auprès de créanciers bilatéraux : Allemagne, France, Chine, USA…

- auprès des créanciers commerciaux : banques et institutions privées.

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