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Aperçu sur la société

L'entreprise et la société, deux notions différentes. Souvent confondues, la société et


l'entreprise ne sont pas des notions identiques. Si la société constitue une notion juridique
précisément définie par le législateur 1, l'entreprise reste une notion imperceptible
juridiquement bien qu'elle soit employée dans le discours politique, dans les textes
juridiques, la jurisprudence et la doctrine juridique 2. L'entreprise comme l’aperçoit un auteur
comme "une réalité – une entité – économique et sociale. Mais n’ayant pas la personnalité
morale, elle n’est pas une personne juridique »3. De ce fait, l'entreprise ne peut pas se
prévaloir, à l'opposé de la société, des prérogatives dont une personne juridique peut
bénéficier: contracter, ester en justice, avoir un patrimoine, une nationalité, etc.

2. La société un outil permettant la personnification juridique de l'entreprise. Le rapport


entre l'entreprise et la société l'on peut le ressembler à celui qu’entretiennent l'âme et le
corps: l'entreprise incarne l’âme tandis que la société représente le corps. Le corps doit être
approprié à l'âme; la forme sociétaire choisie par les entrepreneurs doit être adéquate avec
les capacités et les objectifs de l'entreprise. Un tel choix se justifie par des données
économiques, financières, juridiques, fiscales, sociales, etc. Un choix judicieux de la forme
sociétaire pour l'exploitation de l'entreprise constitue la première contrainte à relever par
les associés et les gestionnaires.

3. Approcher la société. L'étude de la société impose son appréhension (Section I), et


classifier les différents types des sociétés (Section II).

Section I. L'appréhension de la société


Section II. La classification des sociétés

1
La société est définie par l'article 982 du DOC.
2
Economiquement, l'entreprise se définit classiquement comme étant une entité qui produit des produits et
fournit des services.
3
J. Paillusseau, « La notion de groupe de sociétés et d’entreprises en droit des activités économiques », D.,
Chro, 2003, p. 2347.

1
Section I. Appréhension de la société.
L'appréhension de la société exige sa définition (§I). Par la suite, il convient de déterminer les
raisons justifiant sa création (§II). Approcher la société nous conduit également à nous
interroger sur sa nature (§ III).

§I. La définition de la société.


4. Qu'est ce qu'une société? La réponse est donnée par l'article 982 du DOC4 : "un contrat
par lequel deux ou plusieurs personnes mettent en commun leurs biens ou leur travail, ou
tous les deux à la fois, en vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter". Cette
définition reste lacunaire dans la mesure où elle ignore certains éléments essentiels
caractérisant la société d'aujourd'hui: il s'agit principalement de la contribution des associés
aux pertes et la possibilité de crée une société par une seule personne. En général, la société
l'on peut l’apercevoir, en vertu de l'article précité, à travers deux éléments essentiels: elle
est un groupement de personnes (I) ayant pour finalité la réalisation d'un but lucratif (II).

I. La société est un groupement de personnes.


5. La société évoque la pluralité de personnes au même titre que d'autres groupements:
associations, partis politiques et syndicats, etc. Mais tout groupement n'est pas une société; les
partis sont crées pour remplir un objectif politique 5, les syndicats pour représenter et défendre
les salariés, les associations pour réaliser divers objectifs non lucratifs. Néanmoins,
aujourd'hui, la société peut être unipersonnelle : la société à responsabilité limitée à associé
unique (SARLAU) peut être créée, comme l’autorise l’article 44 de la loi 5-96, par une seule
personne.

II. La société est un groupement à but lucratif.


6. Les groupements de personnes sont de deux sortes: groupements à but lucratif et
groupements à but non lucratif. Les premiers relèvent du domaine d'argent, ce sont des
groupements à but économique, telle est la vocation des sociétés. Les deuxièmes poursuivent
la réalisation des objectifs non lucratifs, telle est la vocation des associations 6, partis
politiques, organisations syndicales et organisations professionnelles. Cette distinction n'est

4
Code des obligations et des contrats.
5
Qui consiste, comme le précise l’article 7 de la Constitution marocaine de 2011, à encadrer et former politique
des citoyens et la participation à l’exercice du pouvoir.
6
La loi du 1 juillet 1901 définit au contraire l'association comme un groupement de personnes "formé dans un
but autre que de partager des bénéfices".

2
aujourd'hui qu'illusoire, car en pratique il est difficile de distinguer les sociétés et les
associations.

§II. Les raisons justifiant la création de la société:


7. Pourquoi créer une société? Pourquoi certaines personnes préfèrent-elles entreprendre dans
le cadre d'une société et donc s'écartent-elles du choix de l'entreprise individuelle? Pourquoi
une telle préférence alors que l'exploitation individuelle leur garantisse la pleine capacité de
décision et leur met à l'abri d'un formalisme sociétaire contraignant: rédaction des statuts,
convocation d'assemblées générales, etc ? Pour y répondre, créer une société se justifie par
plusieurs raisons qui peuvent se cumuler, mais quelles que soient ces raisons, la technique
sociétaire répond-il à un souci d'organisation. La société constitue une technique
d'organisation du partenariat (I) et une technique d'organisation de l'entreprise (II).

I. La société, une technique d'organisation du partenariat

8. La société offre un cadre d'organisation à des partenaires voulant participer à une œuvre commune.
C'est ainsi que des professionnelles (avocats, médecins, notaires, etc ) souhaitant exercer leur
profession en commun créent des sociétés civiles professionnelles. Chaque associé apporte son talent,
son travail. Ce type de partenariat repose essentiellement sur la confiance réciproque appelée en latin
affectio societatis7.

II. La société, une technique d'organisation de l'entreprise


La technique sociétaire permet l'organisation de l'entreprise au niveau juridique (A) et financier (B).

A. Une technique d’organisation juridique de l’entreprise


La forme sociétaire offre de nombreux avantages au niveau juridique: elle constitue une
technique de gestion de l'entreprise (1), permet la séparation des patrimoines (2) et également
la continuité de l'entreprise (3).

1. Technique de gestion de l'entreprise.


9. Contrairement à l'entreprise individuelle liée à la personne de son propriétaire et donc
sans personnalité propre, la société, avec la personnalité morale, personnifie juridiquement
l'entreprise et lui donne une existence juridique autonome des personnes qui la composent.

7
Ibid.

3
Elle lui fournit de même "une indispensable structure de management en organisant
l'exercice du pouvoir"8, ce dernier est retracé entre les organes de l'entreprise.

2. Technique de séparation des patrimoines.


10. A l'inverse de l'entreprise individuelle dépourvue de personnalité juridique indépendante
de son propriétaire, la société permet, lorsqu'elle est dotée de la personnalité morale, une
séparation du patrimoine de l'entreprise de celui de ses associés ou actionnaires. Cette
séparation des patrimoines affirme que l'entreprise et ses associés sont des personnes
juridiques autonomes; l'entreprise a une existence juridique distincte de ses associés qui l'ont
créée, et, en conséquence, des effets en découlent intéressant les associés et les créanciers.
Pour les associés et actionnaires, ils répondent ils des dettes sociales de la société qu'à
concurrence de leur apport (Mais cette règle ne concerne que certaines formes sociétaires:
SARL, SA). Quant aux créanciers de l'entreprise, ils ne peuvent se retourner que contre
l'entreprise en sa qualité de personne juridique pour faire valoir leurs droits sans pouvoir, en
principe, poursuivre les associés qui l'ont instituée. Seul le patrimoine de l'entreprise peut
faire l’objet d’une poursuite juridique et judiciaire par ses créanciers et non les
patrimoines personnels de ses associés.

3. Technique de transmission - ou de continuité- de l'entreprise.


11. Cet intérêt milite aussi en faveur de la forme sociétaire. Le lien structurel entre l'entreprise
individuelle et son propriétaire fait que le décès de ce dernier entraîne le plus souvent la
disparition de l’exploitation qui tombe en indivision et dont la gestion est difficile à
organiser. Au contraire, la forme sociétaire permet la continuité de l’entreprise, en
particulier lorsque la société est une société anonyme ou de capitaux dans laquelle la
personnalité des associés ne joue pratiquement aucun rôle, et même s'il s'agit d'une SARL.
La société peut continuer à vivre avec les héritiers auxquels ont été attribués les actions de la
SA ou les parts de la SARL dont le défunt était titulaire.

B. Intérêt financier du recours à la forme sociétaire.

12. Dotée d'une structure de financement, la forme sociétaire permet à l'entreprise d'ouvrir
son capital à d'autres partenaires, obtenir des crédits bancaires, ou faire appel public à
l'épargne - au marché financier- lorsque la société est par actions. Encore, la société constitue
une technique de concentration qui permet la constitution de puissants groupes de sociétés.

8
Ibid, p. 20.

4
Section II. Les formes sociétaires

§I.Les sociétés à responsabilité illimitée

I. La société en non collectif9


Régie par la loi 5-96 10, la société en nom collectif est une personne morale disposant de la
qualité commerçante11, et dont les associés ont tous la qualité de commerçant et répondent
indéfiniment12 et solidairement13 des dettes sociales.

II. Société en commandite simple14.


Disposant de la qualité commerçante, le capital de cette société est divisé en parts,
comprenant un ou plusieurs associés commandités ayant le statut des associés en nom
collectif (commerçants, répondants indéfiniment et solidairement des dettes sociales) et un
ou plusieurs associés commanditaires, non commerçants, répondant des dettes sociales
seulement à concurrence du montant de leurs parts.

III. La société en commandite par actions 15. Le capital est divisé en actions et qui est
constituée entre un ou plusieurs commandités, qui ont la qualité de commerçants et
répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales, et des commanditaires, qui ont
la qualité d'actionnaires et ne supportent les dettes qu'à concurrence de leurs apports.

§II. Sociétés à responsabilité limitée

I. La société à responsabilité limitée (SARL). Disposant de la qualité commerçante, la


SARL est constituée entre plusieurs personnes qui n'ont pas la qualité de commerçants et qui ne
supportent les pertes qu'à concurrence de leurs apports.

II. La société anonyme16. Cette société est régie par la loi n° 17-95 complétée et réformée par
la loi n° 20-05. Le capital est divisé en actions et qui est constituée entre actionnaires, non
commerçants, qui ne supportent les pertes qu'à concurrence de leurs apports.

9
‫شركة التضامن‬
10
Dahir n° 1-97-49 portant promulgation de la loi n° 5-96 sur la société en nom collectif, la société en
commandite simple, la société en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la société en
participation (B.O, 1er mai 1997).
11
L.210-1, al 2, C.com
12
Signifie que l’associé peut se trouver engagé au-delà du montant de son apport
13
Tous les associés sont responsables à l’égard des dettes sociales. Si un associé ne peut pas payer, les autres
payeront à sa place.
14
‫التوصية البسيطة الشركة ذات‬
15
‫الشركة التوصية باألسهم‬
16
‫شركة المساهمة‬

5
Terminologie relative au Droit des sociétés
Le droit des sociétés. Le droit des sociétés désigne l’ensemble des règles juridiques qui
régissent la vie des sociétés, civiles et commerciales, de leur naissance (ou création) à la
mort, en passant par d’autres étapes qui affectent la société telle que l’augmentation du
capital.

Etablissement. L’établissement, notion technique et économique et non juridique, sert


manifestement à fixer les limites d’application du principe de territorialité de l’impôt sur les
sociétés. Par suite, est donc érigée en contribuable autonome, car constituant un
« établissement », toute installation permanente utilisée à des fins industrielles (usine,
atelier, par exemple) ou commerciales (bureaux, magasins, succursale…) dont l’activité est
génératrice de profits et qui jouit d’une certaine autonomie vis-à-vis de la société dont elle
dépend, sans en être, pour autant, juridiquement indépendante »17.

La société. La réponse est donnée par l'article 982 du DOC 18 : "un contrat par lequel deux
ou plusieurs personnes mettent en commun leurs biens ou leur travail, ou tous les deux à la
fois, en vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter".

Sociétés de personnes et sociétés de capitaux. « Dans les sociétés de personnes, les


associés se groupent parce qu’ils se connaissent et se font confiance. L’intuitus personae est
primordial. Dans ces sociétés, la part de l’associé (part d’intérêt) n’est cessible qu’avec le
consentement de tous les autres associés, et le décès ou l’incapacité de l’un d’eux met en
principe fin à la société. La société en non collectif et la société en commandite simple, les
sociétés civiles sont des sociétés de personnes. A l’opposé, dans les sociétés de capitaux, la
personne des associés est indifférente. Chaque associé n’est tenu que dans la limite de son
apport. L’action qu’il reçoit en contrepartie est, en principe, librement négociable. La mort
ou l’incapacité d’un actionnaire n’entraîne pas la dissolution de la société. Le type le plus
marqué est la société anonyme  »19.

Responsabilité solidaire. Risquée dans les sociétés à risque illimitée (ex. SNC), cette
responsabilité signifie qu’un créancier peut se retourner contre n’importe lequel des
associés d’une entreprise pour obtenir le règlement de l’ensemble des dettes. Dit
autrement, un créancier peut poursuivre un seul associé pour la totalité de la dette. A titre
d’exemple, un associé disposant 30% des parts du capital social pourrait devoir 100% des
dettes si les autres associés sont insolvables.

17
op.cit., p. 3.
18
Code des obligations et des contrats.
19
Ph.Merle, Droit commercial, sociétés commerciales, Dalloz 2010, p. 24.

6
Responsabilité indéfinie (ou personnelle). Risquée dans les sociétés à risque illimitée,
cette responsabilité signifie que l’associé peut se trouver engagé au-delà du montant de son
apport. Les associés sont responsables sur l’ensemble de leurs biens personnels (patrimoine
personnel) si la société n’est pas en état de faire face à ses engagements. Le créancier se
retourne préalablement contre la société20, mais en cas d’insuccès il s’adresse aux associés.
Voire art 1048 DOC

Action : valeur mobilière émise par une société et donnant des droits d’associé. Etant une
valeur mobilière, l’action est dématérialisée et négociable, ce qui signifie que sa transmission
n’est pas soumise aux formalités du droit civil, mais suivant les modes simplifiés de cession
du droit commercial (par virement de compte à compte).

Valeurs mobilières. « Titres émis par des personnes morales, publiques ou privées,
transmissibles par inscription en compte ou tradition, qui confèrent des droits identiques par
catégorie et donnent accès soit à une quotité du capital de la personne morale émettrice
(par ex. les actions), soit à un droit de créance général sur son patrimoine (par ex. les
obligations)21 .

Actionnaire. « Titulaire d’une action de société de capitaux »22, ou dont les droits sociaux
sont représentés par des actions.

Actionnaire majoritaire. Désigne une personne physique ou morale qui détient plus de
la majorité des actions dans une société. Il détient également la plus grosse part des droits
de vote de l’entreprise.

Associé. Personne physique ou morale détenant des parts ou des actions d’une société.

Apport. Elément constitutif du contrat de société (art.982 DOC), l’apport manifeste


concrètement la volonté de l’associé de s’associer. Il désigne à la fois la relation juridique
unissant l’apporteur à la société et les valeurs mises par l’associé à la disposition de la
société lors de sa constitution ou en cours de vie sociale. Ies apports prennent trois formes :
apport en numéraire (somme d’argent), apport en nature (un bien autre que l’argent) et
l’apport en industrie (une activité).

Capital social –ou le fonds commun des associés -. Formant la propriété commune
des associés,

Certificat négatif. Le certificat négatif, ou la dénomination commerciale, est un document


qui atteste que la dénomination, sigle ou enseigne demandée, n’est pas déjà utilisé et peut,
en conséquence, être juridiquement exploitée pour l’immatriculation au Registre du
20
En la mettant en demeure de payer

21
Lexique des termes juridiques, Dalloz 2005, p.632
22
Lexique des termes juridiques, Dalloz 2005, p. 23.

7
Commerce. Ce document est délivré par l’office marocain de la propriété industrielle et
commerciale (OMPIC) ou le centre régional d’investissement du ressort duquel dépond le
siège social de la société.

L’office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC) .


Etablissement public doté de la personnalité morale et l’autonomie financière, l’OMPIC est
essentiellement chargé de la protection de la propriété industrielle (marques, brevets
d’invention, dessins et modèles industriels) et la tenue du registre central du commerce au
Maroc.

L'objet social. Il désigne le genre - ou le type- de l'activité que la société se propose pour
réaliser des bénéfices ou réaliser des économies: prestation d'un tel service ou fabrication ou
vente de tels produits. L'objet social doit être obligatoirement déterminé, possible et licite. La
détermination de l’objet social, dans les statuts, se justifie par plusieurs raisons. Elle
permet, tout d’abord, d’identifier la nature civile ou commerciale de la société et, en
conséquence, le régime qui lui est applicable. Cette détermination permet aussi de connaitre si
certaines conditions particulières (autorisations administratives, agréments et l’obtention de
diplômes par les dirigeants sociaux) inhérentes à l’exercice de certaines activités règlementées
sont respectées. L’objet social doit être possible. Ceci signifie que si sa réalisation est
impossible ou devenait impossible en cours de vie sociale, la société doit être dissoute 23.
L’objet doit être également licite et donc n’est pas contraire à l’ordre public et les bonnes
mœurs24, ne portant pas sur des choses qui ne sont pas dans le commerce et ne portant pas,
lorsque le contrat de société est conclu entre musulmans, sur des choses prohibées par la loi
religieuse25.

Intérêt social. Reste un concept difficile à saisir. Une conception restrictive adoptée par
une partie de la doctrine estime que l’intérêt social correspond à l’intérêt des associes. Une
conception extensive, adoptée par une autre partie de la doctrine considère que l’intérêt social
recouvre non seulement l’intérêt des associes, mais celui des salaries, créanciers, clients, voire
de l’Etat. CMerle p.83

Statuts. Appelés également le pacte social ou le contrat de société, les statuts, qui sont
obligatoirement établis par les associés ou les actionnaires, constituent la charte fondatrice de
la société dans lesquels sont fixés ses principales caractéristiques : ses objectifs, son

23
Art.1051, alinéa 2,DOC
24
Serait nulle la société crée pour exploiter une maison close
25
Art.986 DOC.

8
fonctionnement général vis-à-vis des associés ou actionnaires et des tiers, attribution des
dirigeants, etc.

Greffe du tribunal de commerce. Il accompagne les entreprises dans la réalisation de


leurs formalités qu’il contrôle et valide et ce dès lors naissance. Il est ainsi considéré comme
l’officier d’état civil des entreprises. Il est également le garant de la sécurité juridique du
monde des affaires dans la mesure ou il certifie les actes des entreprises tout au long de leur
vie. Il tient le registre du commerce et des sociétés (RCS) et il délivre des extraits qui
résument l’identité des entreprises et permettent de prouver leur activité et existence.

Le registre du commerce et des sociétés (RCS). Est "un répertoire officiel des
personnes physiques et morales, exerçant le commerce, permettant de réunir et de diffuser
un certain nombre de renseignements concernant ces personnes et leurs entreprises". Il
permet essentiellement aux tiers de connaître un minimum d'informations relatives aux
commerçants. En vertu de l'article 37 du Code de commerce, les personnes physiques et
morales, marocaines ou étrangères, exerçant une activité commerciale son tenues de se
faire immatriculer au registre du commerce et de sociétés".

La nullité. La nullité est une sanction prononcée par le juge à l’encontre des actes juridiques
qui ne remplissent pas les conditions requises pour leur formation. Ces actes se voient priver,
en conséquence de cette nullité, de tout effet juridique. Au sujet du contrat plus précisément,
ce dernier est valable lorsque les conditions requises pour sa formation sont satisfaites : la
capacité, le consentement des contractants, l’objet et la cause. En revanche, le contrat est nul
lorsque l’une de ces conditions fait défaut. La nullité constitue une sanction civile qui frappe
le contrat en raison d’une irrégularité commise au moment de sa formation : soit l’une des
conditions obligatoires pour sa formation est manquante, soit elle est viciée. En termes
d’effets, la nullité « anéantit rétroactivement le contrat et le prive de toute efficacité ». Ceci
signifie que la nullité renvoie le contrat vers l’inexistence : si le contrat n’avait jamais existé.

La personnalité juridique. La personnalité juridique signifie l'aptitude à être titulaire de


droits subjectifs et assujetti à des obligations. La personnalité juridique constitue en soi un

9
droit subjectif reconnu à toutes les personnes physiques comme l’affirme l’article 6 de la
Déclaration Universelle des Droits de l’homme de 194826.

La notion de la personnalité morale. Le droit ne reconnaît pas la personnalité


juridique uniquement aux êtres humains, mais également à certains groupements de personnes
appelés personnes morales et qui se voient attribuer une personnalité juridique distincte de
celle des personnes physiques qui les composent. Cette reconnaissance part du constat que ces
groupements méritent d’être reconnus comme « sujets de droit », par ce qu’ils « ont vocation
à une activité autonome, distincte de celle des personnes qui les composent ». Cette
reconnaissance se base également sur le fait que ces groupements possèdent une « âme
collective orientée vers un but », comme le décrit Josserand, et qu’ils veillent à la réalisation
d’un « intérêt humain ». L’effet essentiel de la personnalité morale est de rendre, d’une part,
ces groupements « sujets de droit », c’est-à-dire de les rendre capables d’acquérir des droits
subjectifs – devenir propriétaire, créancier, etc.– et de les rendre responsables civilement et
pénalement de leurs actes, indépendamment des personnes physiques qui les composent.

Assemblée générale ordinaire. Une réunion officielle des associés, ou actionnaires,


d’une société en vue de, entre autres, valider les comptes à la fin de chaque exercice
comptable, poser des questions aux dirigeants intéressant la gestion de l’entreprise et
discuter sur les orientations futures de la société. Cette réunion, comme son non l’indique,
se fait de manière normale et récurrente dans la vie de la société.

Assemblée générale extraordinaire. Une réunion à travers laquelle les associés, ou


actionnaires, répondent à une préoccupation urgente et majeure.

Capital social. Le capital social –ou le fonds social- correspond au montant total des biens
et valeurs (sommes d’argents, parts sociales ou actions d’autres sociétés, immeubles, fonds de
commerce, marques, brevets, etc) apportés par les associés à une société.

Fonds de commerce. Ensemble des éléments mobiliers corporels (matériel,


marchandises) et incorporels (droit au bail, nom, enseigne, etc) destinés à l’exercice d’une

26
“Chacun a le droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité juridique ».

10
activité commerciale en vue de satisfaire une clientèle. Les immeubles dans lesquels est
exploité l’activité commerciale ne font pas partie du fonds de commerce.

Droits sociaux. En contrepartie de son apport, l'associé, personne physique ou morale,


obtient des droits sociaux (actions dans les sociétés par actions, parts sociales dans les autres
sociétés).

Parts sociales. Est un titre de propriété portant sur le capital social d’une entreprise
composée de plusieurs associés. La part sociale peut être détenue soit par un associé dans une
société commerciale (ex.SARL), ou dans une coopérative. La part soiale oure des droits à son
détenteur. Percevoir des dividendes (pour les sociétés) ou des intérêts (pour les
coopératives), et ouvre un droit de vote au sein de l’assemblée général. Les parts sociales
ne sont pas, contrairement aux actions, accessibles sur un marché organisé comme la
Bourse.

Le patrimoine social27
La société dotée de la personnalité morale possède un patrimoine social propre distinct de
celui ses associés et dirigeants. Le patrimoine se définit comme étant un «Ensemble des biens
et des obligations d'une personne, envisagé comme une universalité 28 de droit, c'est-à-dire
comme une masse mouvante dont l'actif et le passif ne peuvent être dissociés" 29. Le
patrimoine comporte un actif et un passif. L'actif recouvre l'ensemble des créances et des
biens qu'ils soient: choses inanimées ou animées, corporels ou incorporels, qui appartiennent à
une personne physique ou morale. Le passif comporte, quant à lui, l'ensemble des dettes de la
personne.

27
‫الذمة المالية‬
28
Universalité: réunion, intégrité, ensemble, globalité, tout, etc.
29
R. Guillien, J. Vincent, S.Guinchard, G. Montagnier, Lexique des termes juridiques, Dalloz 2005, p. 454.

11
Le capital social30.Au jour de sa constitution, la société est dotée d'un capital-ou fonds-
social égal au montant des apports des associés 31. Son étude nous conduit à nous interroger
sur sa signification (§I) et les fonctions qu'il assure (§II). Signification du capital social
Le droit des sociétés réserve une place importante au capital social. Son montant doit être
figuré dans les statuts et rappelé sur les papiers administratifs et commerciaux 32. Il est inscrit
au passif du bilan, à la première ligne, au même titre que les dettes, constat qui nous
conduit à nous interroger sur un tel placement. Le capital social constitue, en réalité, une
dette de la société envers les associés, seulement son exigibilité est reportée à la liquidation
de la société: tant que celle-ci est en vie les associés ne peuvent réclamer le montant de leur
créance. Egalement, une dette de dernier rang puisque si la société est liquidée à la suite
d'un dépôt de bilan les associés récupéreront leur créance qu'une fois que tous les
créanciers sociaux auront été désintéressés - ou payés-33.

Actif social. Comporte des éléments répertoriés à l’actif du bilan de la société. Il renseigne
sur la composition du patrimoine de la société : fonds de commerce, immeuble, matériels,
créances, etc. Alors que le passif renseigne sur l’origine des sources de la société.

Préjudice moral. D’ordre affectif, ce dommage ne porte aucune atteinte au patrimoine de la


victime, mais il nuit à l’un de ses droits extrapatrimoniaux (droit au nom, à l’honneur, à
l’image, la vie privée, etc). Ce dommage extrapatrimonial se répare par une indemnisation
pécuniaire allouée à la victime.

Chiffre d’affaire. Est la somme des montants des ventes de produits et de prestations de services
réalisées par une entreprise au cours d’un exercice comptable. Il constitue un indice, parmi d’autres,
d’évaluation de la dimension de l’entreprise. On le calcule par la multiplication de nombre des
produits vendus par leurs prix respectifs. Le faiit de generer un chiffre d’iportant n’est pas
nécessairement une reussite en soi. L’entreprise doit cherhcer à réaliser des bénéfices.

30
‫رأس مال الشركة‬
31
Art.992 DOC.
32
M.Cozian, A. Viandier,, F. Deboissy, op.cit, 125
33
Ibid.

12
Bénéfice. Un résultat comptable positif dégagé par une entreprise sur un exercice
comptable ( 12 mois ). Il est égal à la différence entre la somme des montants des ventes et
dépenses et charges. Bénéfice = Chiffre d’affaire- dépenses. Lorsque la différence est
positive, le résultat de l’entreprise est positif et réalise de bénéfice et elle est soumise à
l’impôt, alors dans lorsque le résultat est négatif, l’entreprise réalise de déficit ou pertes.
La part restant après règlement de l’impôt est appelée bénéfice net qui réparti, sous forme
de dividendes, entre actionnaires ou associes.
Abus de biens sociaux. Une infraction spécifique à la gestion des sociétés commerciales,
l’abus de biens sociaux34 est constitué lorsque les dirigeants de la société (gérant d’une
SARL, le président, les administrateurs et les directeurs généraux d’une SA) agissent de
manière contraire à son intérêt social. Ces dirigeants usent des biens et des fonds de la société
à des fins personnelles (s’octroyer une rémunération excessive par rapport aux capacités de
trésorerie de la société, utilisation à des fins personnelles le fichier clients de la société, etc)
ou avec l’objectif de privilégier une entreprise avec laquelle ils ont un intérêt.

34
‫إساءة استخدام األصول االجماعية‬

13

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