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DROIT DES SOCIETES

DROIT DES SOCIETES COMMERCIALES  

INTRODUCTION GENERALE

La société commerciale est la situation d’une entreprise commerciale qui a pris la forme
d’une personne morale, en cela elle a une personnalité juridique et un patrimoine distinct de
celui des personnes qui l’ont créé.

De plus en plus, l’entreprise à la forme des sociétés tend à devenir la forme juridique la
plus utilisée.
Le droit uniforme qui s’est substitué à la législation antérieure a réglementé les sociétés
commerciales à travers l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et au
groupement d’intérêt économique entré en vigueur le 1er janvier 1998.
Selon l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales, le caractère commercial
déterminé par sa forme ou par son objet, mais des innovations ont été introduites.
Le nouveau droit maintient les formes classiques (la SNC, société en commandité simple,
SARL et la SA …).
La société en commandite par action disparaît ; en revanche la SARL et la SA
unipersonnelle, la société entre époux, la SA faisant appel public à l’épargne sont nées.
En outre, des structures jusque là occultes (société en participation, sociétés de fait) sont
intégrées dans le champ du droit uniforme.

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CHAPITRE 1 : Personnalité morale de la société

La personnalité morale d’une société est l’aptitude du groupement a être titulaire de droits ou
d’obligations distinctes de ceux de ses membres et à pouvoir les exercer. La personne morale
n’a pas d’existence physique mais elle a un état civil, un patrimoine et elle peut cesser de
vivre comme la personne physique.

I. L’état civil de la personne morale

L’état civil d’une personne morale est l’ensemble des qualités qui caractérise cette personne
dans le groupement auquel il appartient. Certaines de ces qualités concernent les droits
publics et ne jouent aucun rôle dans la société commerciale. D’autres relèvent du droit privé
et ont leur équivalent dans le droit des sociétés. Ainsi, comme la personne physique, la
personne morale a un nom, un domicile un patrimoine, une nationalité.

A. le nom de la société

Le nom d’une personne morale est librement choisit dans les SA et les SARL. Les sociétés de
personne peuvent être distinguées par une raison sociale forme des noms des associés
personnellement responsables des dettes ou du nom de l’un d’entre eux suivie d’un mot et
compagnie il arrive qu’une société de personne soit dénomination de fantaisie ou une société
de cas soit designer par une raison sociale.

B. Domicile de la société

Le domicile d’une société est le lieu du centre du patrimoine. Le domicile tout comme le
patrimoine est en principe unique. Le domicile de la personne morale est le lieu du siège
social à la condition qu’il s’agisse d’un siège social sérieux et non fictif. Lorsqu’une société

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possède de nombreuses succursales, la jurisprudence décide qu’elle peut être assignée en


justice devant le tribunal du lieu de situation de chaque succursale.

C. La nationalité

La nationalité pour une société est le rattachement de cette société a un pays qui assure sa
protection à l’extérieur des frontières ainsi qu’à l’intérieur. Une société ne peut pas vivre sans
nationalité. Deux critères sont souvent retenus pour la détermination de la nationalité d’une
société

 le critère de contrôle

Selon ce critère, la personne morale prend la nationalité de ceux qui la contrôle. A cet égard,
on prendra en considération la nationalité des associés et on décidera que la nationalité de la
société est celle de la majorité des associés. Le problème est que dans certaines grandes
sociétés il est impossible de savoir qui détient les actions de sorte que ce critère ne peut être
retenu que pour les petites sociétés dans lesquelles règne l’intuitu personae. On peut
également considérer la nationalité des dirigeants. Là aussi, se pose des problèmes car on peut
mettre à la tête d’une société, des dirigeants nationaux de « paille » qui masquent les vrais
dirigeants. L’article 11 du décret du 12 septembre 1981 déclare que sont burkinabé :
- Les sociétés anonymes de droits burkinabé dont le Directeur Général et 80%
au moins des administrateurs sont de nationalité burkinabé ;
- Les SARL et les autres types de société dont 51% au moins des capitaux sont
détenus par des personnes physiques ou morale burkinabé et dont le gérant est
burkinabé.

 Critère du siège social

Ce critère peut être satisfaisant puisqu’il repose sur un lien réel. Le siège social est le véritable
centre de la vie juridique de l’entreprise. Il est relativement stable et facile à déterminer.

II. Le patrimoine

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La personne morale est propriétaire des biens qui lui ont été apportés par les associés ou
qu’elle a acquis après sa constitution. L’ensemble de ces biens constitue le patrimoine de la
société. Ce patrimoine est différent du patrimoine des associés. Il est le gage exclusif des
créanciers de la société. Chaque associé possède sur le patrimoine de la société un droit
personnel qui correspond à un droit de créance sur le bénéfice et éventuellement sur l’actif
social net c’est à dire ce qui reste une fois les dettes de la société réglées. Le patrimoine de la
société est géré selon le principe de la représentation sociale par ses dirigeants et la société est
engagée chaque fois que le dirigeant agit sous la dénomination sociale même à son propre
profit ou lorsqu’il a dépassé ses pouvoirs. La société peut également être engagée lorsque le
dirigeant a signé de son nom personnel mais que l’acte a été accomplit dans l’intérêt de la
société.

En règle générale, le dirigeant n’est pas personnellement obligé par les actes juridiques qu’il
pose à l’occasion de la gestion du patrimoine de la société. Lorsque le dirigeant a commis un
délit civil (acte concurrence de loyal par exemple) il est dans ce cas personnellement
responsable à l’égard des tiers. La responsabilité de la société est également engagée. Lorsque
le dirigeant commet un délit pénal (refuser de vendre un produit à un client par exemple) sa
responsabilité personnelle est engagée et la société sera condamnée à des peines pécuniaires.

III. La disparition de la personne morale

Il s’agit de la dissolution de la société. Les causes de dissolution sont variables pour les
différents groupes de société mais les conséquences sont les mêmes.

A. Cause de dissolution

Une société peut être dissoute :


- A l’expiration du temps pour lequel la société a été constituée sous réserve de
prorogation ;
- Lorsque l’objet social a été réalisé ou éteint ;
- Lorsque le contrat de société a été annulé ;
- La dissolution anticipée peut être décidée par les associés ou prononcée par le
tribunal ;

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- En cas de liquidation des biens de la société ;


- Les statuts peuvent prévoir des causes particulières de dissolution.

B. conséquences de la dissolution

la conséquence de la dissolution est la liquidation de la société. Pour se faire, un liquidateur


est designer soit par les associés, soit par le tribunal. Le liquidateur devient le représentant de
la société en liquidation. Sa mission consiste à vendre l’actif pour acquitter le passif et repartir
le solde disponible entre les associés. Entre autre, le liquidateur devra :
- Recouvrer les créances contre les tiers et même contre les associés.
- Vendre les biens meubles et immeubles y compris le fonds de commerce.
- Exercer des actions en justice.
- Payer les créanciers
- Restituer aux apporteurs ou à leurs héritiers leurs apports en nature et partager
le bonus de la liquidation.
- Le liquidateur peut être amené à continuer l’exploitation pour les besoins de la
liquidation.

Chapitre 2 : les critères du choix de la forme sociale pour


l’exercice des activités

Il existe plusieurs formes d’entreprises. Une première distinction peut être faite entre les
entreprises individuelles et celles sociales. Une autre distinction peut être faite entre les
différentes formes d’entreprises sociales. Le choix de la forme de l’entreprise est souvent
dicté par des raisons pratiques ou économiques. A cet égard, on constate que la réalité ne
correspond pas toujours à la théorie. En effet, le nombre de personnes impliquées dans une
entreprise ne fait pas toujours disparaître le caractère individuel de cette entreprise. Le type de
société individualisé peut paraître exceptionnel mais il faut se rendre à l’évidence que la plus
grande proportion des sociétés de notre pays sont des entreprises personnelles. Le même
problème se pose quant aux choix entre les différentes formes de société.

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En principe, la loi laisse à l’entrepreneur le choix et n’impose aucune forme sociale. Dans la
pratique, le choix de la forme dépend de considérations résidant notamment dans la fiscalité
appliquée aux diverses formes de sociétés. La tendance naturelle consiste à échapper au
maximum à la pression fiscale. En effet, les règles de droit fiscal sont très diversifiées non pas
par souci de justice fiscale mais par souci d’efficacité. Il en résulte que les impôts qui frappent
une entreprise personnelle et une société ne sont pas les mêmes d’où l’intérêt du choix.

I. Choix entre entreprise individuelle et entreprise sociale

L’évolution de l’entreprise individuelle vers l’entreprise sociale permet d’accroître


l’activité de l’entreprise. C’est cette considération économique qui justifiera souvent le choix
de la forme sociale de l’entreprise. A la création d’une entreprise, la question qui se posera est
de savoir comment elle sera taxée au cours des différentes phases de son existence, à savoir :
à sa naissance, au moment de son fonctionnement, au moment de sa disparition.

A. l’entreprise individuelle

1) Création de l’entreprise

La création d’une entreprise individuelle pose peu de problèmes fiscaux car il y a très peu de
charges. La création d’une entreprise individuelle ne conduit pas à la création d’un patrimoine
indépendant. Il n’y a donc pas de droit d’enregistrement à payer pour un éventuel transfert de
propriété. Les seuls frais à prendre en considération sont ceux relatifs à l’inscription au
registre du commerce et du crédit mobilier. En outre les formalités juridiques de constitution
sont légères.

2) fonctionnement de l’entreprise individuelle

Le fonctionnement de l’entreprise individuelle se caractérise par le principe de l’unicité du


patrimoine. Il y a une confusion entre le patrimoine personnel de l’entrepreneur et le

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patrimoine commercial. Cette confusion présente des inconvénients pour l’imposition des
bénéfices de l’entreprise et pour le statut fiscal de l’entrepreneur.

a) L’imposition des bénéfices

La totalité des bénéfices réalisés par l’entreprise individuelle est imposée au nom de
l’entrepreneur à l’impôt sur le bénéfice. Cette situation présente les inconvénients suivants :
- l’administration fiscale ou le fisc va pénétrer dans son
intimité ou tout au moins dans son patrimoine privé.
- la confusion va entraîner une taxation très lourde des
bénéfices. Le fait générateur de l’impôt est la réalisation des bénéfices et non
leur mise en distribution.
- l’inconvénient principal est que l’entreprise individuelle
se trouve arrêter dans son développement.

b) Statut fiscal de l’entrepreneur


On aurait pu imaginer que l’entrepreneur bénéficie d’un salaire destiné à rémunérer son
travail et déductible des bénéfices imposables. Le fisc refuse la notion de salaire déductible du
bénéfice et soumis au régime des traitements et salaires car, en raison de l’absence de
personnalité morale de l’entreprise, l’entrepreneur serait à la fois créancier et débiteur de ce
salaire. On estime que le travail personnel de l’exploitant doit être rémunéré par le bénéfice
réalisé par l’entreprise.

B. L’entreprise sociale

1) La création de l’entreprise

La création de l’entreprise sociale donne lieu à la naissance d’un patrimoine indépendant. Le


fisc s’intéressera donc à cette naissance d’entreprise qu’il va taxer lourdement. Les premiers
frais sont relatifs à la rédaction de l’acte de société. Les frais varient selon l’importance du
capital.

2) Le fonctionnement de l’entreprise

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Au cours du fonctionnement de l’entreprise sociale, il faut distinguer selon qu’il s’agit d’une
société de personne ou d’une société de capitaux. Pour les sociétés de personne, le principe est
la règle de la transparence fiscale. Il s’en suit que les inconvénients constatés dans l’entreprise
individuelle vont se retrouver dans les sociétés de personne.
Pour les sociétés passibles de l’impôt sur les sociétés (I.S) et particulièrement pour les société
de capitaux, on fait la distinction entre la réalisation des bénéfices et leur distribution aux
associés. En principe la société est soumise à l’impôt pour les bénéfices réalisés. Lorsque la
société distribue des bénéfices, ces bénéfices sont soumis à l’impôt sur le revenu dû par les
associés. Il y a donc une double taxation du même bénéfice. Cet inconvénient n’est pas
important car il est tempéré d’abord par le fait que les dirigeants de société sont rémunérés
pour leur travail, ensuite par le fait que si la société ne distribue pas de bénéfice, ces bénéfices
seront mis en réserve pour l’autofinancement de l’entreprise. Dans ce cas il n’y a pas de
double taxation et il n’y aura pas de frein au développement de la société constitué pour
l’entreprise individuelle par l’impossibilité de limiter le bénéfice passible de l’impôt en le
mettant en réserve.

II. classification des sociétés

A. Distinction entre société commerciale et civile

La société civile comme la société commerciale est un groupement constitué dans un


but intéressé. Le critère de la distinction entre les deux types de sociétés réside d’une part
dans l’objet et d’autre part dans la forme. Certaines formes de société ont été déclarées
commerciales par la loi quel que soit leur objet. Il s’agit de la société à nom collectif (SNC),
de la société en commandite, de la société à responsabilité limité (SARL), de la société
anonyme (SA). Ces sociétés à l’exception de la SNC ont une forme nettement caractérisée.
Dans la SNC, les associés sont personnellement, indéfiniment et solidairement responsables

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des dettes sociales alors que dans la société civile, la responsabilité est indéfinie, personnelle
mais pas solidaire.

B. Division des sociétés commerciales

1. Les sociétés de personne et de capitaux

 Les sociétés de personne

Deux traits caractérisent ces sociétés. Tout d’abord les associés se choisissent en
considération de leur possibilité personnelle. Ensuite dans les sociétés de personne, au moins
un associé et quelquefois plusieurs et quelques autres fois tous, sont personnellement,
indéfiniment, solidairement responsables des dettes sociales. Il y a trois sortes des sociétés de
personne : SNC, SCS et la Société de participation.

 Les sociétés de capitaux

Deux traits caractérisent également ces sociétés :


- Les associés s’unissent en considération des capitaux qu’ils apportent ;
- la responsabilité de tous les associés est limitée à leurs apports.
Le type de la société de capitaux est la société anonyme.

1. Les sociétés diverses et de nature indéterminée

Deux formes de société composent cette catégorie.

 La société en commandite par action

Cette forme de société comprend deux types d’associés :


- Les commandités qui sont dans la situation des associés dans les
sociétés de personne

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- Les commanditaires qui sont dans la situation des associés dans les
sociétés de capitaux et qui reçoivent des actions en rémunération de
leurs apports.
 Les sociétés à responsabilité limitée

Dans laquelle tous les associés sont sur le même pieds. Les associés se choisissent en
considération de leur qualité personnelle mais leur responsabilité est limité à leur apports.

Chapitre 3 : REGIME GENERAL DES SOCIETES


COMMERCIALES

section I: Les règles de constitution de la société commerciale.

Suivant l’article 4 de l’acte uniforme relatif a droit des sociétés commerciales et de GIE
« la société commerciale est créée par 2 ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat
d’affecter à une activité des biens en numéraire ou en nature et de partager le bénéfice ou de
bénéficier de l’autonomie qui pourrait en résulter.
Les associés s’engagent à contribuer aux pertes dans les conditions prévues par le présent
acte uniforme ».

I. Les conditions de fonds :

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Il résulte de la définition tout d’abord que la création de la société commerciale émane d’un
concours de volonté de personnes appelées associés.
Au moment de créer la société les associés doivent-être animer de la volonté de s’associer.
Cette volonté de collaborer sur un pied d’égalité à la marche des affaires de la société
encore appelée affectio societatis doit exister non seulement au moment de la création de la
société, mais aussi doit se prolonger pendant toute la vie sociale.
Cependant, ce principe de l’accord de volonté reçoit une exception à l’article 5 de l‘acte
uniforme qui prévoit le cas de société constituée par une seule personne.
La volonté de s’associer qu’elle émane d’une personne ou de plusieurs personnes doit-être
consignée dans un écrit qui peut-être sous- la forme d’acte authentique ou sous la forme
d’acte sous-seing privé déposé au rang de minute.
Cet écrit est appelé statut.
Les statuts doivent indiquer la forme de la société, la dénomination sociale et le sigle s’il y
a lieu, l’objet social, le siège, le montant du capital social…
Ensuite, chaque associé doit faire un apport.
L’apport est un bien qu’un associé s’engage à mettre à la disposition de la société en vue de
son exploitation commune : Apport en numéraire, en industrie, ou en nature.
L’apport en numéraire consiste au versement d’une somme d’argent.
L’apport en nature porte sur des droits réels mobiliers et immobilier.
L’apporteur transfert la propriété du bien à la société ou seulement n’en concède que la
jouissance.
L’apport en industrie : c’est l’apport fait par un associé de ses connaissances, son habilité,
de son travail.
Enfin, chaque associé doit participer au bénéfice et au perte de la société.
Le partage des bénéfices et éventuellement des pertes est un élément fondamental du
contrat de société.
Les règles de partage sont librement fixées par les associés, cependant les clauses léonines
c’est-à-dire manifestement contraire à l’équité sont réputées non écrites.

II. Les conditions de forme :

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-La déclaration de régularité et de conformité : toutes les opérations effectuées en vue de la


constitution de la société doivent être consignées dans une déclaration et déposées au RCCM.
Cette déclaration dite de régularité et de conformité qui est nécessaire au préalable à
l’immatriculation au RCCM n’est pas exigée pour les SA et les SARL.
En lieu et place, l’acte uniforme prévoit une déclaration notariée de souscription et de
versement.
L’immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier.
L’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales prévoit l’immatriculation au
RCCM.
L’article 32 de l’acte uniforme précise que l’immatriculation doit dans le mois qui suit cette
formalité, faire l’objet d’un avis inséré dans un journal habilité à publier les annonces légales.
L’immatriculation confère à la société commerciale la personnalité morale.
Il se pose alors le problème des sociétés non encore immatriculées et des sociétés non
assujetties à l’immatriculation.

Pour les sociétés en formation, les acte accomplies peuvent-être repris par la société après
l’immatriculation (article 108 de l’acte uniforme au droit des sociétés commerciales) et ces
actes sont réputés avoir été accomplis dès l’origine à défaut de reprise ces actes sont
inopposables à la société et les personnes qui les ont accomplis sont tenues solidairement et
indéfiniment des obligations qu’ils comportent.
Les sociétés non assujetties à l’immatriculation n’ont pas la personnalité morale. Il s’agit de
la société en participation de la société de fait et de la société créée de fait.
* Selon l’article 114 de l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales, les
associés peuvent convenir que leur société ne sera pas immatriculée, une telle société est
dénommée société en participation, elle suit le régime de la société en non collectif.
* La société créée de fait : c’est le cas de la société qui a été constituée sans écrit et de ce
fait n’a pu être immatriculée.
Il y a société de fait lorsque deux ou plusieurs personnes physiques ou morales se
comportent comme des associés sans avoir constitué entre elles l’une des sociétés reconnues
par l’acte uniforme.
La société créée de fait et la société de fait suivent aussi le régime de la société en non-
collectif.
-Le document d’information :

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Dans le but d’informer le public et de protéger les épargnants, le droit uniforme impose la
publication préalable de ce document aux sociétés commerciales à constituer avec appel
public à l’épargnant, ce document porte sur la situation financière, l’organisation, l’activité et
les perspectives de la société ainsi que les droits offerts au public.
La sanction de l’inobservation des conditions de forme est sanctionnée par la nullité de la
société.
Cette nullité se prescrit par 3 ans en règle générale mais elle peut-être soumis à un délai
plus court.

section II: Le fonctionnement de la société :

I. La situation des associés :

Les associés ont un certain nombre de droit au cours de la vie de la société :


-Le droit de prendre part à la décision :
Suivant l’article 125 de l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales, tout
associé a le droit de participer aux décisions collectives.
Les décisions collectives sont prises en assemblée générale.
Les associés peuvent se faire représenter à l’assemblée générale dans les conditions prévues
par l’acte uniforme.
Ce droit se traduit par un droit de vote.
L’exercice du droit de vote peut déboucher sur la responsabilité de l’associé. C’est le cas si
les associés utilisent le droit de vote dans leur seul intérêt (alors de majorité), ou empêchent
alors qu’ils sont minoritaires, la prise d’une décision qui va pourtant dans l’intérêt de la
société.
-Le droit de participer au bénéfice, les associés ont droit à une part de bénéfice appelée
dividende.
Le dividende est une part de bénéfice qui revient à chaque associé (part sociale stricto
sensu, et action), il convient de relever que tous les bénéfices ne sont pas distribuables.

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La répartition porte sur les bénéfices distribuables c’est-à-dire sur le résultat de l’exercice
augmenté de report bénéficiaire et diminué des pertes antérieures et des sommes portées en
réserve en affection de la loi.
-Le droit de contrôler la gestion : c’est la possibilité pour un ou plusieurs associés
représentant au moins le 5ème du capital social soit individuellement, soit en se regroupant de
demander en justice la désignation d’une ou de plusieurs experts chargés de présenter un
rapport sur une ou plusieurs opérations de gestion.
Les honoraires des experts sont supportés par la société.
Il faut signaler que l’acte uniforme a aussi créé le droit d’alerte au profit des associés 2 fois
par exercice tout associé peut poser par écrit des questions aux dirigeants surtout fait de nature
à compromettre la continuation de l’entreprise.
Les dirigeants doivent répondre dans un délai d’un mois avec ampliation des commissaires
aux comptes (la réponse est adressée aux commissaires aux comptes pour qu’il voit si c’est
vrai).

II. La situation des dirigeants sociaux :

Les dirigeants ont des pouvoirs étendus, cependant dans leur rapport avec les associés, la
limitation des pouvoirs de gestion, de direction et d’administration est possible sous réserve
des dispositions propres à chaque société mais elle est inopposable au tiers de bonne foi.
Dans les rapports avec les tiers, les dirigeants engagent la société du seul fait des pouvoirs
qui leur sont conférés, ils n’ont pas à justifier d’un mandat spécial (c’est une procuration
précise qui est donnée à quelqu’un pour poser des actes de disposition).
La responsabilité des dirigeants peut-être engagée.
La mise en œuvre de cette responsabilité diffère selon que la demande émane d’un associé
ou d’un tiers (action individuelle) ou de la société (action sociale).
L’action individuelle est destinée à réparer le dommage subi par un tiers ou par un associé
prit individuellement. L’action sociale est destinée à réparer le préjudice subi par la société du
fait d’une faute commise par les dirigeants dans l’exercice de leur fonction.

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DROIT DES SOCIETES

Chapitre 4 : Les sociétés de personnes

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DROIT DES SOCIETES

Les sociétés de personnes sont des sociétés qui sont conclues intuitu personae c’est à dire en
considération de la personne. Elles comprennent la société en nom collectif, la société en
commandite simple et la société de participation.

section I: Les règles communes aux sociétés de personnes

I. La formation de la société

Selon l’article 1832 du code civil, la société est un contrat1. Aussi, sa formation
doit-elle, être analysée suivant la démarche classique du droit des contrats.

A. Les conditions de fond

1. Les conditions relatives aux associés

Il s’agit du consentement et de la capacité des associés.

 Le consentement des associés


La formation du contrat de société est en général le résultat d’un processus plus
ou moins long dont l’aboutissement est l’échange des consentements qui se
matérialise par la signature des statuts de la société. C’est statuts signés par les
associés qui constatent le contrat de société. Dans les sociétés de personne
l’affectio societatis est très accentuée et marque l’intention des associés de
traiter en égaux.2

1
L’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt
économique ne lui dénie pas ce caractère. Seulement, il prévoit pour certaines formes de
société, la possibilité de création par une seule personne.
2
Il en résulte que l’engagement pris par les associés apparaît comme un acte collectif et non comme la rencontre
d’intérêts antagonistes tel que c’est le cas dans un contrat synallagmatique.

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DROIT DES SOCIETES

Le consentement des associés doit être exempt de tout vice. Il ne doit donc pas
avoir été donné par erreur3, ni avoir été obtenu par dol ou par violence. Le
consentement doit également être sincère et non simulé4.

 La capacité des associés

La capacité, en droit est l’aptitude d’une personne à être titulaire de droits et


d’obligations, à participer à la vie juridique. Dans la SNC et dans la société en
participation, tous les associés ont la qualité de commerçants tout comme les
commandités dans la S.C.S.
Ils doivent par conséquent avoir la capacité pour faire le commerce.

2. Les conditions relatives à l’objet social et à la cause

Ces règles sont aussi importantes voire plus importantes que les règles générales sus-
exposées. En tout cas le droit uniforme y a consacré des développements nettement plus
importants avec un relief particulier donné à la société anonyme. L’A.U.S.C ignore la société
en commandite par action. Il ne réglemente que les sociétés en non collectif (SNC), les
sociétés en commandite simple (SCS), les sociétés à responsabilité limitée (SARL) et les
sociétés anonymes (SA). Les sociétés peuvent être classées en fonction de leur activité et de
leurs caractéristiques juridiques. Elles peuvent aussi être rattachées aux sociétés de personnes
ou aux sociétés de capitaux.
Les sociétés de personnes sont généralement créées pour permettre à un nombre limité de
personnes d’exploiter en commun une activité. Des liens très étroits unissent les associés entre
eux. En plus la personnalité morale de l’être social n’est pas complètement dégagée de la
personnalité de chacun des associés. La S.N.C. est l’exemple type d’une société de personnes.
Les sociétés de capitaux sont le plus souvent fondées pour mettre sur pied des entreprises
de grande dimension nécessitant la réunion d’importants capitaux.
La personnalité des associés y est souvent indifférente et disparaît même complètement
derrière la personnalité du groupement. Par conséquent :
3
L’erreur peut porter sur la personne de l’associé ou encore sur le type de la société (SNC au lieu d’une SA)
4
si un contrat présenté par les parties comme un contrat de société est en réalité un contrat de travail ou de prêt,
il y a simulation.

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DROIT DES SOCIETES

 les associés n’acquièrent pas la qualité de commerçant,


 chaque associé répond des dettes sociales à concurrence de son apport,
 les droits des associés sont représentés par des actions qui sont
négociables.
La représentation la plus parfaite des sociétés de capitaux est la société anonyme (S.A).

section II: LA SOCIETE EN NOM COLLETIF

La SNC selon l’article 270 de l’A.U.S.C est celle dans laquelle tous les associés
commerçants répondent indéfiniment et solidairement des dettes de la société. La SNC est
désignée par une dénomination sociale obligatoire précédée ou suivie des mots société en nom
collectif ou du sigle S.N.C. On peut affirmer que la SNC est la plus commerciale des sociétés
commerciales. Tout d’abord elle est commerciale par la forme 5 ensuite tous les associés sont
commerçants. Enfin, c’est une société fondée sur l’intuitu personae et comme telle, adaptée
aux petites et moyennes entreprises. En vérité le crédit de la S.N.C. repose sur la
responsabilité des associés, autrement dit sur la consistance de leur patrimoine personnel. La
SNC comporte quelques particularités au triple plan de sa constitution, de son fonctionnement
et de sa dissolution.

I. Constitution de la SNC

En plus des conditions générales de constitution précédemment étudiées, la SNC a


quelques particularités :
-la 1ère concerne les associés. Ils doivent être deux (2) au minimum, mais sans fixation de
maximum. Etant tous commerçants, ils doivent par conséquent avoir la capacité nécessaire
pour faire le commerce. C’est dire que les mineurs ne peuvent pas être associés sauf par
succession à un associé décédé. Les vices de consentement constituent dans la SNC une cause
de nullité
-la 2ème particularité est relative au capital social. Aucun capital minimum n’est fixé par la loi
puisque les associés sont responsables indéfiniment et solidairement.

5
art 6 de l’A.U

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DROIT DES SOCIETES

II. fonctionnement de la SNC

Dans le fonctionnement de la SNC, des particularités peuvent être relevées au niveau de la


situation des gérants et de celles des associés
-au niveau de la gérance, la loi laisse une grande liberté aux associés pour la désignation d’un
ou de plusieurs gérants. Si les statuts n’ont rien prévu, tous les associés sont réputés être
gérants. Dans le cas contraire un ou plusieurs gérants peuvent être désignés soit dans les
statuts, soit par un acte ultérieur parmi les associés ou les tiers. Le gérant peut être une
personne physique ou une personne morale. Dans ce dernier cas, les dirigeants de la personne
morale sont soumis aux même conditions et obligations et encourent les mêmes
responsabilités que s’ils étaient gérants en leur propre nom, sans préjudice de la responsabilité
solidaire de cette personne morale. Les fonctions de gérant peuvent prendre fin pour les
motifs suivants : l’arrivée du terme, la survenance d’une incapacité, d’une faillite personnelle,
d’une interdiction de gérer ou une révocation.
Dans les rapports entre associés, le ou les gérants peuvent accomplir tous les actes de
gestion dans l’intérêt de la SNC. Vis-à-vis des tiers, le ou les gérants ne peuvent engager la
société que pour les actes qui entrent dans l’objet social.
Au niveau des associés, ceux-ci sont habilités à prendre toute décision qui excède les
pouvoirs du ou des gérants et ceci à l’unanimité sauf si les statuts prévoient que certaines
décisions seront prises à la majorité qu’ils fixent.
Par ailleurs, les associés en nom collectif sont responsables indéfiniment et solidairement.
Le domaine de cette responsabilité ne concerne que les dettes sociales et rien que les dettes
sociales. En plus l’associé qui entre dans la SNC est tenu du passif antérieur et postérieur à
son entrée. L’associé qui en sort est tenu du passif jusqu’à la publication de son départ au
RCCM. Il convient de préciser que la responsabilité solidaire et indéfinie des associés n’est
mise en œuvre que si la société ne veut pas ou ne peut pas payer ses dettes. Soixante (60)
jours après une mise en demeure à la société demeurée infructueuse (ce délai peut être
prolongé de trente (30) jours maximum par le président de la juridiction compétente), tout
créancier peut poursuivre n’importe lequel des associés (solidarité). Celui qui est poursuivi
sera tenu sur l’ensemble de ses biens saisissables (indéfini).
Enfin il faut savoir que les qualités personnelles des associés en nom sont à plus d’un titre
prépondérant. En effet la cession des parts ne peut intervenir que s’il y a consentement
unanime des coassociés du cédant (‘d’où procédure de rachat). En plus certains évènements

19
DROIT DES SOCIETES

marquent la vie d’un associé entraînent la dissolution de la société. Ainsi le décès d’un
associé entraîne la dissolution de la société sauf s’il y a une clause de continuation. Comme le
décès, la liquidation des biens, la faillite d’un associé ou la survenance d’une incapacité
entraînent la dissolution de la SNC à moins qu’il y ait une clause de continuation dans les
statuts ou si la continuation est décidée à l’unanimité des autres associés.

section III: LA SOCIETE EN COMMANDITE SIMPLE

C’est celle au sein de laquelle coexistent un ou plusieurs associés commandité


indéfiniment et solidairement responsables des dettes sociales, avec un ou plusieurs associés
commanditaires responsables des dettes sociales dans les limites de leurs apports et dont le
capital est divisé en parts sociales 6(article 293 de l’A.U.S.C).
La SNC est désignée par une dénomination sociale qui doit être immédiatement précédée ou
suivie du terme « société en commandité simple » ou du sigle S.C.S.

I. L’apport du commanditaire

Il est fait le plus souvent en numéraire7. Mais l’apport peut aussi être fait en nature. Par
contre, l’apport en industrie n’est pas possible8.
Le droit du commanditaire dans la société est également une part sociale tout comme le
droit du commandité. Il faut relever que la considération de la personne des commanditaires
est moins importante que celle des commandités.

II. La défense d’immixtion du commanditaire dans la gestion de la


société

Interdiction est faite aux commanditaires de s’immiscer dans la gestion de la société aux
termes des articles 27 du code de commerce et 299 de l’acte uniforme relatif au droit des
sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique. Cette interdiction est la
6
Les commandités ont la qualité de commerçant. Les commanditaires sont des non commerçants.
7
Pour cette raison, on appelle parfois le commanditaire, le bailleur de fonds.
8
En raison de l’interdiction faite au commanditaire de s’immiscer dans la gestion de la société.

20
DROIT DES SOCIETES

conséquence de la limitation de la responsabilité du commanditaire et vise la protection des


tiers qui pourraient croire que le commanditaire est associé en nom. Ceux qui passent outre
sont traités comme des associés d’une SNC c’est à dire qu’ils seront obligés indéfiniment et
solidairement avec les associés commandités pour les dettes et engagements qui résultent de
leur immixtion.

III. La participation du commanditaire aux bénéfices et aux pertes de


la société

Elle est réglée par l ‘acte de société, sous la seule prohibition de la clause léonine9. S’il
n’existe aucune convention, elle se fait proportionnellement aux apports, sous cependant, la
réserve de la limitation de la responsabilité des commanditaires en ce qui concerne les pertes
sociales. Lors que le commandité apporte son industrie en travaillant pour la société, les
statuts lui donnent à ce titre une part des bénéfices et c’est le surplus qui est reparti entre les
associés.

IV. Le fonctionnement de la société en commandite simple

Il est identique à celui de la société en nom collectif sous réserve des particularités suivantes :

- d’une part, les commanditaires ne doivent pas s’immiscer dans la gestion


sociale
- d’autre part, concernant les décisions collectives à prendre lorsqu’elles
excèdent les pouvoir des gérant, la réunion d’une assemble est de droit si elle
est demandé soit par un associé commandité, soit par le ¼ en nombre et en
capital des associés commanditaires.

Seuls les commandités gèrent la S.C.S.

V. La fin de la société en commandite simple

9
Une clause qui établie une inégalité dans le partage.

21
DROIT DES SOCIETES

Le décès d’un associé commanditaire ne met pas fin à la société. Si les statuts prévoient que la
société continue avec les héritiers d’un associé commandité décédé, ceux-ci deviennent
associés commanditaires s’ils sont des mineurs non émancipés. S’il était le seul associé
commandité et si tous ses héritiers sont des mineurs non émancipés, la loi oblige soit à
procéder à son remplacement par un nouvel associé commandité, soit à transformer la société
dans le délai d’un an à compter du décès, faute de quoi celle-ci est dissoute de plein droit à
l’expiration du délai.

N.B
Concernant le fonctionnement, les décisions collectives, la dissolution et de façon générale le
régime juridique de la SCS, tout comme la SNC, est une société dont les membres sont liés
par l’intuitu personae. Dans la pratique on remarque que la complexité qui résulte de
l’existence des deux (2) catégories d’associés explique le faible nombre de sociétés qui
adoptent cette forme sociale.

Chapitre 5 : LA SOCIETE A RESPONSABILITE LIMITE

Inventée en Allemagne, la S.A.R. a été introduite en France au début du siècle dernier puis
étendue aux colonies. C’est une société dans laquelle les associés ne sont responsables des

22
DROIT DES SOCIETES

dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports et dont les droits sont représentés par des
parts sociales (article 309 de l’A.U.S.C). Elle se situe à mi-chemin entre les sociétés de
personnes et les sociétés de capitaux. Dans les pays concernés par l’O.H.A.D.A. la S.A.R.L.
est incontestablement la forme de société la plus utilisée. Elle a l’avantage de permettre à ses
associés de se livrer à une exploitation commerciale, sans prendre personnellement la qualité
de commerçant. La SARL peut être constituée par une personne physique ou morale ou entre
deux ou plusieurs personnes physiques ou morales : Elle est donc pluripersonnelle ou
unipersonnelle.
En principe la SARL ne peut être définitivement constituée que si toutes les parts ont été
reparties entre les associés dans l’acte de société et ont été intégralement libérées. S’il y a des
apports en nature, ils doivent être évalués (article 312). Au cas où ces apports en nature sont
supérieurs à cinq millions (5.000.000), un commissaire aux apports devra être désigné pour
procéder à l’évaluation. L’apport en industrie y est donc en principe interdit. En effet l’associé
en industrie exerçant une prestation successive, serait dans l’impossibilité de libérer
immédiatement son apport.
Le capital social minimum est fixé à un million (1.000.000) de francs et la valeur nominale
des parts sociales à cinq mille (5.000) francs.
Les associés doivent tous intervenir à l’acte constitutif de la société en personne ou par
mandataire justifiant d’un pouvoir spécial. Cette condition qui est requise quelque soit le
caractère unipersonnel ou pluripersonnel de la SARL, est exigée à peine de nullité de l’acte de
société (article 315).

I. GERANCE ET DECISIONS COLLECTIVES

La gérance de la SARL est assurée par une ou plusieurs personnes physiques, associés ou non,
rémunérés ou non. La désignation du gérant est faite dans les statuts ou dans un acte
postérieur pour quatre (4) ans, sauf si les statuts fixent une durée différente. Les fonctions du
gérant prennent fin par l’arrivée du terme, la démission ou la révocation. La révocation
intervient si la majorité des associés représentant plus de la moitié du capital le souhaite. Si
elle est décidée sans justes motifs, elle peut donner lieu à des dommages-intérêts. Le gérant
d’une SARL dispose des pouvoirs les plus étendus pour agir au nom de la société. Il engage la
société, dans les rapports avec les tiers, même par les actes qui dépassent l’objet social, sauf

23
DROIT DES SOCIETES

s’il est prouvé que les tiers avec lesquels le gérant a traité, savaient ou ne pouvaient ignorer,
compte tenu des circonstances, qu’il y avait un dépassement.
A l’exception de l’assemblée générale annuelle, rien n’empêche que les décisions
collectives soient prises par consultation écrite des associés. On distingue deux (2) types de
décisions collectives : les décisions collectives ordinaires et les décisions collectives
extraordinaires.
Il existe deux (2) cas dans lesquels la désignation d’un commissaire aux comptes est
obligatoire dans la SARL : le capital est supérieur à dix millions (10.000.000) et en plus le
chiffre d’affaire annuel est supérieur à deux cent cinquante millions (250.000.000), ou bien
l’effectif permanent des travailleurs est supérieur à cinquante (50) personnes. (article 376).
Dans tous les autres cas, les moyens de contrôle sous forme de désignation d’un commissaire
aux comptes ne sont pas obligatoires.
Il convient de relever que dans les SARL, l’intuitu-personae est très marqué. C’est cela qui
rapproche la SARL des sociétés de personnes. C’est aussi ce qui explique que la transmission
des parts ne soit pas toujours libre. Ainsi par exemple la cession de parts entre vifs obéit à des
règles précises qui distinguent selon qu’il s’agit de cession à un coassocié ou à un proche ou
de cession à un tiers. Dans la première hypothèse ce sont les statuts qui organisent les
modalités ; A défaut elle est libre. Dans la seconde hypothèse par contre, il faut, à défaut de
stipulations, le consentement de la majorité des associés non-cédants représentants les ¾ des
parts sociales déduction faite de celles de l’associé cédant. Toutefois il ne faut pas qu’en
refusant de consentir à la cession, la société maintienne l’associé prisonnier de son titre. C’est
pourquoi l’article 319 al.4 prévoit qu’en cas de refus de la cession, les associés sont tenus
d’acquérir les parts. La société peut aussi, avec le consentement du cédant, décider de réduire
le montant du capital de la valeur des parts de celui-ci et de les racheter.
Quel que soit la cessionnaire (coassocié, proche ou tiers), la cession devra toujours être
constatée par écrit. Cette cession ne devient opposable aux tiers qu’après l’accomplissement
de certaines formalités (signification à la société, acceptation par la SARL dans un acte
authentique etc.) article 317 de l’A.U.S.C).
Les parts sont en principe librement transmissibles en cas de décès. Les statuts peuvent
cependant prévoir que les héritiers de l’associé décédé ne pourront devenir associés qu’après
avoir été agréés dans les conditions qu’ils définissent.

24
DROIT DES SOCIETES

II. CONVENTION ENTRE LA SARL ET UN GERANT OU UN


ASSOCIE

De telle convention sont, selon les cas, libres, réglementées ou interdites10. 


Les conventions interdites sont celles qui présentent une certaine gravité pour les intérêts
de la société11
Les conventions libres sont celles qui portent sur des opérations courantes conclues à des
conditions normales.
Les conventions réglementées sont toutes celles qui ne sont ni libres, ni interdites. Elles
doivent être soumises à l’appréciation de l’assemblée générale et être accompagnées d’un
rapport du gérant ou du commissaire aux comptes. Il faut signaler que les conventions non
approuvées par l’assemblée générale produisent néanmoins leurs effets, à charge pour le
gérant ou l’associé contractant de supporter individuellement les conséquences du contrat
préjudiciable à la société (article 355).

III. DISSOLUTION

La SARL comporte deux (2) causes spécifiques de dissolution :


1° Lorsque les capitaux propres sont inférieurs à la moitié du capital social ;
2° Lorsque le capital social tombe en dessous du minimum légal un million (1.000.000).
L’incapacité, la faillite et l’interdiction d’un associé ne sont pas des causes de dissolution.
Le décès n’est cause de dissolution que si les statuts le prévoient.

Chapitre 6 : LA SOCIETE ANONYME

10
Article 350 à 356
11
le fait de contracter des emprunts auprès de la SARL, de se faire consentir un découvert par
elle en compte courant ou d’amener la société à cautionner ou avaliser leurs engagements
envers les tiers.

25
DROIT DES SOCIETES

La S.A. est un type de société conçue au XIXème siècle comme une technique permettant
de drainer l’épargne publique et d’amasser par conséquent beaucoup de capitaux. A juste titre
le doyen Ripert l’avait qualifié de merveilleux instrument du capitalisme moderne. Au
BURKINA FASO, jusqu’à l’avènement du droit uniforme (article 385) la S.A était régie par
l’ancienne loi française du 24 juillet 1867 et quelques textes nationaux. On peut définir la S.A
comme la société dans laquelle les actionnaires ne sont responsables des dettes sociales qu’à
concurrence de leurs apports et dont les droits des associés (actionnaires) sont représentés par
des actions, c’est à dire des titres négociables. La principale innovation introduite par le droit
uniforme a consisté d’une part dans l’admission (osée) de la S.A. unipersonnelle, d’autre part
dans la non fixation d’un nombre minimum d’actionnaires sept (7) antérieurement.
D’une manière générale la S.A. aujourd’hui comme hier, présente un certain nombre de
caractéristiques :
-c’est une société à risque limité car les actionnaires ne supportent les pertes sociales qu’à
concurrence de leurs apports.
-C’est une société de capitaux : le capital apporté compte plus que la personne qui l’apporte
et, en ce sens, l’actionnaire s’efface derrière l’action.
-C’est une société hiérarchisée : chaque organe dispose de pouvoirs propres et dont le
caractère institutionnel est bien marqué ;
-C’est désormais la seule société par action, la société en commandite par action (S.C.A),
ayant été supprimée par le droit uniforme de l’O.H.A.D.A. La S.A. émet à cet effet des
valeurs mobilières qui sont fongibles et susceptibles d’être côtés en bourse.
-La S.A. peut comme on l’a dit être constituée par un seul associé.
L’A.U.S.C en son article 385 définit la SA comme étant « une société dans laquelle les
actionnaires ne sont responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports et dont
les droits des actionnaires sont représentés par des actions. Il existe deux (2) catégories de
SA : celles qui font appel public à l’épargne et celles qui ne font pas appel public à l’épargne.

I. CONSTITUTION DE LA S.A.

26
DROIT DES SOCIETES

L’A.U.S.C ne fixe pas de minimum pour le nombre d’actionnaire et une SA peut ne


comprendre qu’un seul actionnaire. Sa dénomination sociale doit être précédée ou suivie des
mots « société anonyme » ou du sigle SA.
Le capital minimum est de dix millions (10.000.000) francs Ce minimum passe à cent
millions (100.000.000) francs s’il s’agit d’une société faisant publiquement appel à l’épargne
ou d’une SA dont les titres sont inscrits à la bourse des valeurs. Dans tous les cas, le capital se
divise en actions d’un montant nominal de dix mille (10.000) francs au moins. Le capital doit
être entièrement souscrit avant la date de constitution de la SA. Les actions souscrites en
numéraires doivent être libérées au moins du quart ; les ¾ restants doivent être libérés dans les
trois (3) ans. Les apports en nature doivent quant à eux être immédiatement et intégralement
libérés.
Dans la procédure de constitution de la SA il faut faire la distinction entre les règles générales
et les règles de constitution propres aux sociétés faisant appel public à l’épargne.
Au niveau des règles générales, la procédure de constitution consiste à :
-souscrire des actions représentant des apports en numéraires. Un bulletin de souscription est
établi à cette occasion en deux (2) exemplaires originaux signés par chaque futur
actionnaire12.
- déposer les fonds provenant de la souscription des actions en numéraires soit
chez un notaire, soit dans une banque ;
- -établir les statuts de la SA qui seront signés par tous les souscripteurs après la
déclaration de souscription et de versement 13;
- -évaluer le cas échéant les apports en nature. Ce travail d’évaluation n’est
entrepris que si la SA en formation comporte des apports en nature et/ ou des
stipulations d’avantages particuliers. Un commissaire aux apports est alors
choisi pour évaluer lesdits apports ou avantages particuliers.
- -convoquer l’assemblée générale constitutive qui sera présidée par
l’actionnaire ayant le plus grand nombre d’action14.
Au niveau des démarches et procédures propres aux SA faisant appel public à l’épargne, il
y a la publication par les fondateurs d’une notice dans les journaux habilités à recevoir les
annonces légales et ceci avant le début des opérations de souscription. Cette notice contient
des informations sur la SA dont la constitution est projetée. Il y a ensuite l’établissement de

12
Article 390
13
Articles 394 et 612
14
Articles 408 et 410

27
DROIT DES SOCIETES

circulaire pour informer le public sur l’émission future d’actions avec référence au contenu de
la notice et de sa publication.

II. FONCTIONNEMENT DE LA SA

B. LES ORGANES D’ADMINISTRATION ET DE DIRECTION

Si l’on s’en tient aux organes d’administration et de direction, on peut distinguer deux (2)
types de SA : les SA avec conseil d’administration et les SA avec administrateur général. Le
choix est fait dans les statuts. Mais s’il s’agit d’une SA appel public à l’épargne, il faut
nécessairement un conseil d’administration. Ceci dit, il est possible à tout moment de changer
de mode d’administration, et il faut dans ce cas une modification des statuts.
Dans les SA avec conseil d’administration, il y a deux (2) organes :
D’une part le conseil d’administration qui s’occupe des tâches d’administration. Il a les
pouvoirs les plus étendus pour agir au nom de la société. Il précise les objectifs de la SA,
contrôle la gestion du président directeur ou du directeur général. Le conseil d’administration
arrête les comptes de chaque exercice et intervient pour autoriser les conventions passées
entre la SA et l’un de ses dirigeants ainsi que les garanties souscrites par la société pour les
engagements pris par des tiers. Le conseil d’administration comprend trois (3) à douze (12)
membres (article 416), sauf en cas d’appel public à l’épargne où le maximum est porté à
quinze (15) membres (article 829) ou encore en cas de fusion où le nombre maximum est
porté au nombre total des administrateurs en fonction depuis plus de six (6) mois dans les
sociétés fusionnées, sans pouvoir être supérieur à vingt quatre (24) (article 418 de l’A.U.S.C).
Il est possible d’élire au C.A des administrateurs non-actionnaires dans la limite du tiers des
membres du conseil (article 417). Cette possibilité permet d’organiser la participation des
travailleurs à la gestion de l’entreprise. C’est pourquoi le mandat d’administrateur peut être
cumulé avec un contrat de travail si ce dernier correspond à un travail effectif.
D’autre part, la direction de la SA qui est au quotidien assurée par le président directeur
général ou le directeur général.
Dans la SA avec administrateur général, ce dernier exerce les fonctions d’administrateur et
de directeur. Cette formule est réservée aux SA comprenant un nombre d’actionnaires égal ou

28
DROIT DES SOCIETES

inférieur à trois (3). De telles SA ont la possibilité de ne pas constituer de conseil


d’administration en désignant simplement un administrateur général.
La durée du mandat d’administrateur est fixée par les statuts. Elle est de six (6) ans au plus.
La rémunération allouée aux administrateurs jadis appelée « jetons de présence » a été
banalisée par le droit uniforme sous l’appellation d’indemnité de fonction.

B. LES ASSEMBLEES DES ACTIONNAIRES

La vie de la SA est marquée par une série de décisions collectives dans le cadre
d’assemblée d’actionnaires. On peut dénombrer trois (3) types d’assemblées :
L’assemblée générale ordinaire, l’assemblée générale extraordinaire et l’assemblée générale
spéciale.

1. L’assemblée générale ordinaire (A.G.O.)

Elle prend toutes les décisions autres que celles qui sont réservées à l’assemblée générale
extraordinaire et aux assemblées générales spéciales. Ainsi l’AGO statue sur les états
financiers de synthèse, décide de l’affectation des résultats, nomme les membres du
conseil d’administration ou d’administrateur général, statue sur les conventions passées
entre la société et les dirigeants, décide de l’émission d’obligations. L’AGO ne délibère
valablement sur 1ère convocation que si les actionnaires présents ou représentés possèdent
au moins le quart des actions. Sur 2ème convocation aucun quorum n’est exigé. Les
décisions lors de l’AGO sont prises à la majorité des voix exprimées (on ne tient pas
compte des bulletins blancs).

2. L’assemblée générale extraordinaire (AGE)

Elle est seule compétente pour toute décision nécessitant une modification des statuts
(transfert de siège, dissolution anticipée, prolongation de durée, décision de
restructuration). Cependant les pouvoirs de l’AGE comportent une limite. En effet elle ne
peut pas augmenter les engagements des actionnaires. L’AGE ne délibère valablement que
si les actionnaires présents ou représentés possèdent au moins la moitié des actions sur 1 ère
convocation et le quart sur la 2ème convocation, et toujours le quart sur 3ème convocation.
En AGE les décisions sont prises aux 2/3 des voix exprimées.

29
DROIT DES SOCIETES

3. – L’assemblée spéciale (A.S.)

Elles réunissent les titulaires d’actions d’une catégorie déterminée et interviennent pour
approuver les décisions de l’assemblée qui modifient les droits de leurs membres. Il y a lieu
de préciser que les décisions des assemblées qui modifient les droits relatifs à une catégorie
d’actions ne deviennent définitives qu’après approbation de l’assemblée spéciale des titulaires
d’actions de cette catégorie. L’assemblée spéciale ne délibère valablement que si la moitié des
actions est détenue par les actionnaires présents ou représentés sur 1ère convocation. Sur 2ème
convocation ce quorum est ramené au quart. Les décisions en assemblée spéciale sont prises à
la majorité des voix exprimées et il n’est pas tenu compte des bulletins blancs.

III. LA FIN DE LA SOCIETE ANONYME

La SA peut prendre fin en tant que personne morale (dissolution), tout comme elle peut
prendre fin sous sa forme initiale et continuer sous une autre forme (transformation).
Pour qu’une SA puisse se transformer et continuer sous une autre forme, il faut que deux (2)
conditions soient réunies ! Premièrement, la SA doit être constituée depuis au moins deux (2)
ans. Deuxièmement, elle doit avoir établi et fait approuver par les actionnaires le bilan de ses
deux (2) premiers exercices. C’est sur le rapport du commissaire aux comptes que la décision
de transformation est prise. Cette décision est soumise à l’assemblée des obligataires. La
transformation de la SA en SNC doit être décidée à l’unanimité.
En ce qui concerne la dissolution, il faut savoir qu’en plus des causes de dissolution
communes, la SA connaît des causes propres de dissolution. Ainsi, lorsqu’en raison des pertes
constatées, les capitaux propres de la SA deviennent inférieurs à la moitié du capital social, le
conseil d’administration ou l’administrateur général doit dans les quatre (4) mois convoquer
une assemblée générale extraordinaire à l’effet de prononcer la dissolution de la société.

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