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Chargé de cours 

: Anis Ghazel
Niveau : 2BTS CF G1 / G2
Introduction générale

Il convient de rappeler que la société est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes
conviennent de mettre quelque chose en commun en vue de partager le bénéfice ou de profiter
de l’économie qui pourrait en résulter de l’activité de la société.

Comme tout être humain, l’entreprise suit le même cycle de vie c’est-à-dire elle naît, grandit,
vieillit et meurt. La naissance d’une entreprise est appelée « création ou constitution ».

- Lorsque l’entreprise grandit, on parle de la croissance ;

- La vieillesse de l’entreprise est appelée déclin et est constatée au moment de la banqueroute


qui conduit à la faillite ;

- La mort de l’entreprise est appelée « dissolution ou liquidation.

A la naissance, l’être humain a Un acte de naissance, Un nom, Une adresse et Une nationalité.
- l’acte de naissance de l’entreprise c’est l’acte de constitution

- le nom de l’entreprise c’est la raison ou la dénomination sociale

- l’adresse est le siège social

- la nationalité
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES SOCIETES.

1.1. Les sociétés en général.

1.1.1. Définition légale d’une société :

C’est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes conviennent de mettre quelque chose
en commun en vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter.

• Le contrat : c’est une convention, un accord, un pacte conclu entre deux ou plusieurs parties,
d’où le contrat est synallagmatique.

• Deux ou plusieurs personnes qui peuvent être physiques ou morales.

• La mise en commun des biens et immatériels (les apports).

• Partage du bénéfice = le résultat ou le fruit de leur travail Remarques : bien que chaque
entreprise poursuive un but lucratif, l’éventualité d’une perte n’est pas à exclure. La perte peut
provenir des facteurs endogènes ou exogènes.

Ex. : incendie, grève, guerre, mauvaise gestion, détournement, …

1.1.2. Classification des sociétés.

D’une manière générale, on distingue deux types de société d’une part les sociétés
commerciales et d’autre part les sociétés civiles d’autre part.

1.1.2.1. Les sociétés commerciales.

Sont celles qui exercent des actes énumérés et qualifiés commerciaux par loi et qui en font la
profession, soit à titre principal, soit à titre d’appoint et qui poursuivent l’objectif de partage
du bénéfice entre associés.

Actes commerciaux : la loi ne définit pas les actes de commerce mais elle se contente à une
simple énumération.
Exemple : - achat et vente des marchandises - location d’un immeuble, …

Profession habituelle : cela suppose le caractère répétitif ou permanent des actes à


exercer,c’est-à-dire ces activités ne doivent pas être occasionnelles.

A titre principal : que la profession exercée reste l’unique activité exercée.

A titre d’appoint : dans ce cas, on précise certaines activités secondaires qui peuvent être
exercées sans pour autant nuire à l’activité principale exercée.

1.1.2.2. Les sociétés civiles.

Sont celles qui ont pour objet l’exercice des actes civiles et qui peuvent accidentellement
réaliser les bénéfices aux moyens des opérations civiles.

C’est le cas des :

- O.N.G. (Organisations Non Gouvernementales) ;

- Domaine agricole ;

- Domaine pastoral ;

- Congrégations religieuses.

Actes civils : ce sont les activités qui visent le bien-être de la population (sociales). C’est le
cas notamment de la santé, de l’éducation, de la morale, etc.

N.B. : les sociétés diffèrent des associations du fait que le but de lucre n’existe pas dans les
associations.

1.2. Conditions requises pour la création des sociétés


commerciales.

1.2.1. Conditions de validité de tout contrat :

Il existe 4 conditions préalables pour que tout contrat soit valide :


1) Le consentement libre des parties, c’est-à-dire un engagement formel pris par
chacune des parties sans contrainte ;

2) La capacité juridique des parties à contracter ;

3) L’objet doit être licite c’est-à-dire, non contraire à la loi et à la morale

4) L’autorisation du législateur (Notaire).

1.2.2. Conditions de validité du contrat de société.

Pour qu’un contrat de société soit valable, la loi recommande :

1) L’observation des quatre conditions précitées ;

2) La mise en commun des apports ;

3) La réalisation et le partage des bénéfices (suivant les statuts, la loi et en proportion


des mises) ;

4) L’intention très nette de contracter, c’est-à-dire l’engagement formel de tout associé


de participer aux gains ou à la perte.

1.3. Règles relatives à la constitution.

Ces règles concernent :

1) Les preuves du contrat ;

2) La publication du contrat de société.

1.3.1. Les preuves du contrat.

Toute société commerciale doit être formée par des spéciaux et écrits appelés « actes de
société ou statuts de la société ». Ces écrits constituent l’acte de la naissance de la société en
raison de la personnalité juridique dont elle jouit.

N.B. : L’acte de société peut revêtir deux formes :


• Sous seing privé : lorsqu’il est rédigé par les associés eux-mêmes et qui le soumettent à
l’approbation du notaire.

• Authentique : il est authentique lorsqu’il est rédigé par le notaire du tribunal de commerce.

• Pour les Sociétés en Non Collectif (S.N.C.), les S.C.S. et les Sociétés Coopératives où le
capital est variable, on accepte les deux formes.

• Pour les S.P.R.L. et les S.A.R.L. où le capital est variable, seuls les actes notariés ou
authentiques (parce que certains associés ne sont pas encore nés …).

1.3.2. La publication du contrat.

La publication du contrat est effectuée après les opérations suivantes :

1) Le dépôt au tribunal de commerce ;

2) L’immatriculation au N.R.C. ;

3) La publication dans le journal officiel.

1.4. Personnalité juridique d’une société.

Toute société commerciale possède une personnalité juridique, appelée personne morale. De
cela, découle que :

1) Les associés n’ont qu’un droit de créance et non de propriété sur les biens de la
société

2) La société est représentée par un ou plusieurs gérants qui agissent en son nom et
pour son compte ;

3) Le patrimoine de la société constitue le seul gage (garantie) des créances de la


société (créanciers, associés, fournisseurs, créditeurs divers) ;

4) Le capital social ne peut être modifié qu’après publicité.

2. Types et caractéristiques des sociétés commerciales.


La législation commerciale en vigueur en R.D.C. prévoit trois catégories des sociétés
commerciales :

• Les sociétés des personnes ;

• Les sociétés des capitaux ;

• Les sociétés mixtes.

2.1. Les sociétés des personnes.

2.1.1. Définitions :

Sont celles dans lesquelles la personnalité des associées joue le rôle primordial et cela
implique des liens très étroits entre les associés et une très grande responsabilité de leur part

2.1.2. Types et caractéristiques de ces sociétés :

On distingue deux types de sociétés de personnes :

• La Société en Nom Collectif (S.N.C.) ;

• La Société en Commandite Simple (S.C.S.).

A. La Société en Nom Collectif (S.N.C.).

C’est une société dans laquelle tous les associés (personnes physiques) sont commerçants et
sont tenus responsables solidairement et indéfiniment des obligations de la société.

• Caractéristique de la société en nom collectif :

- Tous les associés sont commerçants et sont les personnes physiques ;

- Leur appellation demeure « associés » ;

- La raison sociale reprend les noms patronymiques de tous les associés.

- La responsabilité des associés est illimitée ;

- Les parts sociales sont intransmissibles.


B. Société en Commandite Simple (S.C.S.).

C’est une société dans laquelle on accepte les commerçants et les non commerçants mais
les non commerçants doivent être des personnes physiques.

• Caractéristique de la société en commandite simple :

- Tous les associés sont des personnes physiques ;

- Il existe deux types d’associés : les commandités (commerçants) et les


commanditaires (noncommerçants) ;

- La gestion de la société est confiée seulement aux commandités parce qu’ils sont
solidaires et indéfiniment responsables ;

- La raison sociale ne reprend que les seuls noms des commandités.

- Les parts sociales des commanditaires sont librement cessible ou transmissibles, ce


qui n’est pas le cas pour les commandités ;

- Les commanditaires ne sont responsables que jusqu’à concurrence de leurs apports.


1.5.2. Les sociétés des capitaux.

2.2.1. Définition :

Sont celles dans lesquelles les capitaux prennent plus d’importance que les personnalités des
associés.

2.2.2. Types et caractéristiques :

La législation congolaise ne connaît qu’une seule société des capitaux, la Société par Action à
Responsabilité Limitée (S.A.R.L.) ou société anonyme. Elle est justifiée d’anonyme car sa
dénomination sociale ne peut reprendre aucun nom des associés ou actionnaires. La
dénomination sociale peut être constituée soit par une simple abréviation de son objet sociale,
soit par un nom de fantaisie.
Dans une SARL, tous les associés sont tenus jusqu’à concurrence de leurs apports et dont les
droits sont représentés par des titres négociables appelés « Actions ».

Caractéristiques de la SARL.

1. Il faut au moins 7 associés.

2. Les associés sont appelés « Actionnaires ».

3. La constitution est subordonnée par une autorisation préalable de l’exécutif


(Président de la République).

4. La dénomination sociale ne peut jamais reprendre les noms des actionnaires.

5. Elle peut faire appel à l’épargne publique.

6. L’existence de la société est mise en danger par le retrait d’actionnaires lorsque


celui-ci jouit d’un droit de veto soit 51 %.

7. Tous les documents de la société doivent porter la mention « SARL ».

2.3. Les sociétés mixtes.

2.3.1. Définition :

Ce sont des sociétés dans lesquelles la personnalité des associés a autant d’importance que les
capitaux qu’ils apportent.

2.3.2. Types et caractéristiques :

On en distingue deux, d’une part la Société Privée à Responsabilité Limitée (S.P.R.L.) et


d’autre part, la Société Coopérative.

A. LA S.P.R.L.

C’est une société formée par des personnes qui n’engagent que leurs apports et qui ne font pas
appel à l’épargne public, physique.

Caractéristiques :
1. Leur responsabilité est limitée aux apports.

2. Interdiction de tout appel à l’épargne public.

3. Les parts sociales sont intransmissibles.

4. L’existence de la Société n’est pas mise en danger par le retrait d’un associé.

5. La capacité juridique n’est requise pour devenir associé.

6. Tous les documents de la société doivent porter la mention « SPRL ».

B. La Société Coopérative :

C’est celle constituée par des associés dont les nombres et les apports sont variables et dont
les parts sont incessibles à des tiers. On distingue les coopératives d’épargne, les coopératives
des crédits, les coopératives de consommation ainsi que les coopératives agricoles.

Caractéristiques :

1. Les associés sont des coopérateurs et leur nombre est variable (7 au moins).

2. Le capital varie en fonction des entrées et des sorties.

3. La constitution doit être autorisée par l’exécutif.

4. La responsabilité des coopérateurs illimitée sauf stipulation contraire aux statuts.

5. La loi fixe un capital minimum variant selon le but poursuivi.

Remarque :

Il existe également des sociétés commerciales de types non classiques. Il s’agit des
associations en participation ainsi que les associations momentanées. Les premières
constituent des sociétés dans lesquelles une ou plusieurs personnes s’intéressent à des
opérations commerciales qu’une autre personne gère en leur nom, tandis que les secondes
sont des sociétés momentanées sans personnalité morale ayant pour objet de traiter, sans
raison sociale, une ou plusieurs opérations de commerce déterminées.
CHAPITRE II :
LA CONSTITUTION DES SOCIETES COMMERCIALES

Ce chapitre sera consacré à la comptabilisation des différentes opérations qui interviennent au


moment de la création des différentes sociétés commerciales

1 .Aspects généraux et nature des apports


1.1 Aspects généraux

Il convient de rappeler que la société est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes
conviennent de mettre quelque chose en commun en vue de partager le bénéfice ou de
profiter de l’économie qui pourrait en résulter de l’activité de la société.

Toutefois, dans la société unipersonnelle à responsabilité limitée, la société est constituée par
un seul associé. Le contrat de société donne naissance à un être nouveau. C’est la personne
morale c’est à dire une personne dotée de la personnalité juridique distincte de la personnalité
juridique des associés (à partir de la date de son immatriculation au registre de commerce).

La société a un patrimoine social qui est représenté au moment de sa constitution par le


capital formé de l’ensemble des apports effectués par les associés.

Le patrimoine social est distinct du patrimoine des associés. Les créanciers sociaux ont un
droit de gage exclusif sur le patrimoine social. Dans les sociétés de capitaux, le droit de gage
des créanciers sociaux est limité au montant du patrimoine social, par contre dans les sociétés
de personnes, le droit s’étend sur les biens propres des associés qui sont responsables et
solidaires.

La société a un domicile qui est son siège social. La société a aussi une nationalité qui est
distincte de la nationalité de chacun des associés. La société a des droits et des obligations
mais elle ne peut agir que par l’intermédiaire d’une personne physique qui peut être soit le
gérant soit un administrateur.
La création d’une société commerciale se concrétise par l’acte de constitution qui doit
mentionner les renseignements importants tels que le montant du capital, la nature des
apports des associés, le nombre des parts, la valeur nominale du titre. Pour constituer une
société commerciale l’on commence par fixer le montant du capital social, qui doit être le
même que celui enregistré dans l’acte constitutif de la société. Le capital social est obtenu en
faisant la somme de tous les apports des associés

Formule : Capital Social = ∑ apports des associés

Le capital social est représenté par des droits sociaux communément appelés « titres ou parts
sociales ou encore action », on parle de part sociale dans la SNC, SCS, SPRL, S.Coop. tandis
que les actions c’est dans la SARL. Chaque part sociale ou action a une certaine valeur
faciale appelée « valeur nominale » (VN). Partant de cette valeur nominale l’on peut
également calculer le montant du capital social au moyen de la formule suivante :

1.2 Nature des apports

Les biens apportés par les associés à la société sont de trois natures :

• Les apports en numéraire ;

• Les apports en nature ;

• Les apports en industrie.

Apports en numéraire.

Sont constitués des fonds remis à la caisse ou à la banque de la société ainsi que les
documents financiers (effets de commerce, chèque, ordre de paiement, ordre de virement, …).
Du point de vue comptable, la loi tolère une libération partielle de ce type d’apports. Le
minimum exigé est de 20 % soit 1/5 ; mais on n’interdit pas d’apporter la totalité.

Apports en nature.

Ils sont constitués des biens corporels et incorporels.

• Biens incorporels ou immatériels :

- Brevet d’invention ;

- Marque déposée ou fabrique ;

- Clientèle (renommée d’une maison de commerce) ;

- Fonds de commerce.

• Biens corporels :

- Immeuble ;

- Matériel roulant ;

- Mobilier ;

- Terrain ;

- Titre de participation (porte feuille).

N.B. : La loi impose une libération intégrale jamais partielle de ces genres d’apport.

Apports en industrie.

Ces apports sont constitués par les études, l’expérience et la renommée nécessaire au bon
fonctionnement de la société. Ces apports sont difficilement évaluables en argent et
nécessitent une concertation des associés pour déterminer le nombre des parts à attribuer à
l’associé qui s’engage pour ce type d’apport.

N.B. : Les apports en industrie sont autorisés seulement dans la SNC et ne font pas partie du
capital social. Du point de vue comptable, ils sont enregistrés pour mémoire.

Remarque : Pour faciliter la comptabilisation des opérations de constitution il y a lieu de


distinguer les apports en nature, des apports en numéraire car les apports en nature exigent
une libération intégrale à la constitution alors que les apports en numéraires sont sensés être
libérés d’au moins 20 % à la constitution. C’est ainsi que nous aurons à utiliser le compte «
44.4500» pour les apports en numéraire et le compte « 44.45.01 » pour les apports en nature.

2. Les sociétés de personnes

2.1 - Les sociétés en nom collectif (SNC)

i) Aspect juridique

La SNC est une société dans laquelle les associés ont tous la qualité de commerçant et
répondent de ce fait indéfiniment et solidairement des dettes sociales. Les textes qui régissent
les SNC sont les articles 54 à 66 du CSC. La SNC est fondée sur l’intuitu personnel, par
conséquent la personnalité de chaque associé joue un rôle déterminent dans la constitution, le
fonctionnement et la dissolution de la société. La participation des associés résultent des
statuts et elle est représentée par des parts sociales qui ne sont donc pas représentée par des
titres. La Loi n’exige aucun capital minimum, de même aucune disposition légale n’impose la
libération immédiate ou dans un délai déterminé des parts sociales. Les associés peuvent donc
libérer le capital selon leur volonté tel que prévue par les statuts.

ii) Aspect comptable

Deux écritures caractérisent la constitution :

 la 1ère traduit comptablement la promesse d’apport,


 la 2ème traduit la libération des apports.

Pour la promesse d’apport, il s’agit d’un engagement pris par les associés de réaliser
l’apport promis, il s’agit d’une créance de la société sur les associés qui demeure débiteur tant
qu’ils n’ont pas libéré ce qu’ils ont promis d’apporter. Cette créance est donc enregistrée dans
un compte d’actif au compte 444 qui s’intitule « Actionnaires & associés, compte d’apport
». Ce compte peut être subdivisé en autant de sous comptes que d’associés. La contrepartie,
exprimant le droit des associés sur le fond social, est comptabilisée au crédit du compte
capital social, l’écriture se présente alors ainsi :
La 2ème écriture relative à la constitution traduit comptablement la libération des
différents apports effectués par les associés. Ces apports sont de natures diverses
puisqu’ils peuvent être en nature ou en numéraire ; l’apport en nature peut même être
grevé d’un passif.

L’écriture se présente alors comme suit :

2.2 - Les sociétés en commandite simple

i Aspect juridique

La SCS est une société de personne constituée entre deux catégories de personnes. D’une part
un ou plusieurs commandités dont la situation juridique est analogue à celle des associés en
nom collectif (commerçants et solidairement responsables des dettes sociales), d’autre part un
ou plusieurs commanditaires qui ne sont tenus des dettes sociales qu’à concurrence de leur
mise (apports), et de ce fait les commanditaires n’ont pas la qualité de commerçants.

Les textes régissant ce type de société sont les articles 67 à 76 du code des sociétés
commerciales. Aux termes de l’article 69 du CSC, la raison sociale d’une SCS comprend
exclusivement les noms des associés commandités. Tout commanditaire qui laisse son nom
figuré dans la raison sociale serait tenu vis à vis des tiers exactement comme un commandité.
iii) Aspect comptable

La SCS est soumise aux mêmes règles de constitution que la SNC.

3. Les sociétés à responsabilité limitée (S.A.R.L)

i Aspect juridique

La SARL est une société commerciale par la forme où aucun des associés n’est tenu au delà
de sa mise. Elle constitue un pont entre les sociétés de capitaux et les sociétés de personnes
(société hybride). Les associés sont tous dans la même situation que les actionnaires dans une
société anonyme, et d’autre part ils n’ont pas la qualité de commerçant. La SARL est régie
par les articles 90 à 159 du CSC.

La Loi exige un capital minimum de 1.000 DT qui doit être intégralement souscrit et réalisé à
la constitution.

En ce qui concerne les apports en nature, l’évaluation doit être faite par un commissaire aux
apports sauf si la valeur de chaque apport en nature ne dépasse 3.000 DT. Si la participation
en capital est en monnaie étrangère, sa valeur en DT est déterminée au taux de change du jour
de la libération de l’apport.

La gestion d’une SARL est confiée à 1 ou plusieurs gérants choisis parmi les associés ou en
dehors d’eux. iv)

ii) Aspect comptable

Le même traitement comptable des sociétés de personnes est appliqué à la SARL.

Il convient de préciser que les comptes de promesses d’apport doivent être soldés à la
constitution de la société.
4. Les sociétés anonymes (SA)

i Aspect juridique

La société anonyme est le type de société de capitaux où l’élément important ce n’est plus la
personnalité des associés mais ce sont les capitaux. Le qualificatif anonyme ne signifie pas que les
associés vont s’adonner à des activités secrètes mais signifient l’importance de petits capitaux réunis
pour former cette société.

La constitution d’une S.A est caractérisée par plusieurs règles de fonds et de forme :

1 ère règle : le nombre d’actionnaires : la SA est constituée entre 7 personnes et plus


2 ème règle : la capacité des actionnaires : les actionnaires d’une SA n’ont pas la
qualité de commerçant, en conséquence, toute personne physique ou morale peut
devenir actionnaire même les personnes incapables de faire le commerce.
3 ème règle : l’objet d’une SA : quelque soit son objet, la SA est soumise aux règles
régissant le commerce.
4 ème règle : Le capital est divisé en actions dont le montant nominal ne peut être
inférieur à 1 DT.
5 ème règle : les apports peuvent être en espèces, en nature ou en industrie. Les deux
premières catégories forment le capital social. Celui ci est représenté par des titres
négociables appelés actions.
La SA ne peut être définitivement constituée que si le capital est entièrement souscrit
et que le quart au moins ait été versé. La souscription constitue l’engagement que
prend un actionnaire d’apporter une telle somme à la société. L’ensemble des
souscriptions forment le capital social.
6 ème règle: la dénomination sociale : la SA a sa propre raison sociale qui ne porte
pas le nom d’un ou de plusieurs actionnaires. La dénomination est choisie librement.

Deux étapes caractérisent la constitution d’une SA : la période pré constitutive et la


constitution proprement dite.

La périodepré constitutive : au départ quelles que personnes prennent l’initiative de créer


une S.A. Ce sont les fondateurs. Ils vont se charger de rechercher les capitaux nécessaires et
d’accomplir les formalités constitutives obligatoires. A cet effet, ils rédigent un projet de
statuts dans lequel ils indiquent les grandes lignes de la société à constituer. Ce projet est
déposé au greffe du tribunal de 1ère instance du lieu du siège social prévu. Ensuite, ils
établissent les bulletins de souscription pour permettre aux souscripteurs de s’engager et de
souscrire le nombre d’actions qu’ils désirent acquérir.

La constitution proprement dite : une assemblée générale réunie tous les souscripteurs afin de
constater la constitution définitive de la société et d’approuver les statuts. L’assemblée est
convoquée par les fondateurs pour :

Constater la sincérité de la déclaration des fondateurs. Dans cette déclaration les


fondateurs affirment que le capital est entièrement souscrit et a été libéré du minimum
légal
De vérifier les apports en nature
D’adopter les statuts
De nommer les premiers administrateurs pour un mandat de 3 ans et enfin de nommer
les commissaires aux comptes (3 ans)

En cas d’apport en nature (qui doit être intégralement libéré à la constitution), une procédure
de vérification est prévue par l’article 173du CSC afin de protéger les souscripteurs en
numéraires contre le risque d’une surévaluation d’un apport en nature. Le commissaire aux
apports est nommé par le tribunal de 1ère instance.

ii) Aspect comptable

Les écritures comptables qui traduisent les opérations de constitution d’une SA se présentent
ainsi :

 la 1 ère écriture constitue la souscription totale du capital


 la 2ème écriture constitue la libération du capital.
La souscription : les engagements des souscripteurs constituent pour la société un droit de
créance enregistré dans le compte 444 « actionnaires comptes d’apport » ce compte est
subdivisé en sous - comptes traduisant la nature des apports. On aura : actionnaires, compte
d’apport en nature et actionnaires, compte d’apport en numéraire.

Cas où les apports en numéraire sont partiellement libérés à la constitution

On doit débiter dans ce cas « Actionnaire, capital non appelé » et le compte capital doit être
présenté autrement et divisé en deux parties : « capital appelé » et « capital non appelé »

La libération intégrale des actions en numéraire doit intervenir dans un délai maximum de 5
ans à compter du jour de la constitution définitive de la société. Au fur et à mesure des appels
faits par le conseil d’administration, le compte capital non appelé est débité par le crédit du
compte « capital appelé ». En même temps, le compte « actionnaires, capital non appelé »
va être crédité et viré au débit du compte « actionnaires, restant dû sur capital appelé »

Cas de libération du capital par anticipation

Les conditions de constitution peuvent prévoir que les actionnaires auront la faculté de se
libérer par anticipation intégralement ou partiellement de leurs participations dans le capital
non appelé.
Dans ce cas il est utile de prévoir un compte qui sert à contenir le montant des versements par
anticipation. Il s’agit du compte « actionnaires, versement anticipé ». Ce compte est crédité
des montants versés par les actionnaires au - delà du capital appelé. Au fur et à mesure de
l’appel à la libération, le compte « actionnaires, versement anticipé » est débité.

Cas de défaillance d’un ou plusieurs actionnaires

Lorsque le délai fixé aux actionnaires pour le versement d’un appel de fonds est écoulé, le
conseil d’administration a le droit de vendre les actions de l’actionnaire qui n’a pas honoré
ses engagements. La vente des actions est effectuée aux risques et périls de l’actionnaire
défaillant. Le produit de la vente est versé à la société déduction faite des frais supportés à
l’occasion de l’opération de vente.

La société retient le montant restant à verser (montant appelé) et éventuellement les intérêts
de retard dû par l’actionnaire défaillant. En comptabilité, la défaillance est traduite par
l’enregistrement du montant appelé et non versé au débit du compte « actionnaire défaillant
» par le crédit du compte « actionnaire, restant dû sur capitalappelé ».

L’utilisation d’un compte distinct « actionnaire défaillant » permet de donner une


information claire sur la nature de la créance qui du fait de la défaillance, doit être suivie d’un
recours à la vente pour assurer le recouvrement.

5. Comptabilité des frais de constitution des sociétés


commerciales

Définition

Ce sont des dépenses engagées par l’entreprise en rapport avec sa création. Elles concernent
notamment :

• Les honoraires payés aux notaires


• Les honoraires des conseillers juridiques et fiscaux ;

• Le droit d’enregistrement des apports des associés ;

• Le droit sur les actes posés par la société ;

• Les fournitures de bureau « bics, papiers... ».

Ecritures comptables

Du point de vue comptable, les frais de constitution sont enregistrés en hors exploitation dans
les comptes de classe VI et sont à étaler sur trois ou cinq ans. Les différents frais de
constitution sont enregistrés dans les différents comptes ci-après :

a) * 61 Matières et fournitures consommées H.E pour les différentes fournitures de bureau et


divers consommables ;

b) * 63 Autres services consommés : pour les honoraires payés par la société ;

c) * 66 Contribution et taxe H.E. : pour les opérations suivantes :

- Papier timbré (timbres fiscaux)

- Les frais de dépôt de l’acte

- Les frais de publication au journal officiel

- Les frais d’immatriculation au N.R.C.

- Les frais d’identification.

Les écritures comptables suivantes interviennent au moment de la comptabilisation des frais


de constitution.

a) Au moment du paiement de ces frais.

On débite les comptes de charges concernées par le crédit des comptes de trésorerie concernés
b) Au moment de l’étalement.

L’étalement de ces frais intervient à la fin du premier exercice comptable tandis que pour le
reste des années, la société se contente à effectuer des corrections.

Montant à étaler = Charge totale – charge de premier

⇒au 01/01/ n + 1
Chapitre III
AFFECTATION DU RESULTAT

Les associés se réunissent en AGO dans les 6 mois qui suivent la clôture de l’exercice. Les
organes de gestion de la société leur proposent notamment de se prononcer après
l’approbation des comptes sur le projet d’affectation des résultats. L’assemblée étant
souveraine mais ses décisions doivent être conformes aux dispositions légales et statutaires.
Le projet d’affectation est présenté dans un « tableau des affectations du résultat » : cette
pièce comptable donnera lieu à comptabilisation.

1 Tableau d’affectation du résultat

Globalement, l’affectation du résultat peut être analysée comme suit :

a- Le résultat net del’exercice

Le résultat soumis à l’affectation est ce celui qui apparait au bilan net d’impôt. (Ce résultat
fera l’objet d’une analyse détaillée dans la section suivante).

b- Le report à nouveau
Le report à nouveau bénéficiaire est le bénéfice dont l’affectation est renvoyée par une
assemblée générale ordinaire, statuant sur les comptes de l’exercice, à la décision de celle-ci à
statuer sur le résultat de l’exercice suivant. Le report à nouveau déficitaire est l’ensemble des
pertes constatées à la clôture des exercices antérieurs qui n’ont pas été imputées sur les
réserves et qui devront être déduites des bénéfices des exercices suivants.

c- Réserve légale

La notion de réserve en général signifie une somme prélevée sur le bénéfice et conservée
dans les ressources de l’entreprise :

- soit pour faire face à un risque de perte que l’entreprise aura à subir au cours des exercices
ultérieurs - soit pour accroître les moyens d’action de l’entreprise (réserve facultative)

La réserve légale est une réserve qui a pour origine une disposition légale et pour finalité
l’accroissement de la garantie des tiers. Elle est égale à 1/20 du bénéfice. Elle cesse d’être
obligatoire lorsque son montant atteint le 1/10 du capital (capital appelé et non appelé).

d- Réserves statutaires

Les réserves statutaires ont pour origine une disposition statutaire puisqu’un article des statuts
peut prévoir le prélèvement avant toute distribution du bénéfice d’une certaine fraction pour
doter ce fond de réserve. Si les statuts ne prévoient rien, il n’y a pas de réserves statutaires.

e- Réserves facultatives

Il s’agit d’une catégorie de réserve qui n’a pour origine ni une disposition légale, ni une
disposition statutaire mais une décision de l’Assemblée.

Les réserves qui n’apparaissent pas au bilan

Lorsqu’une société sous-estime des postes d’actif par exemple les stocks ou au contraire
surestime les comptes de passif elle dissimule une fraction du bénéfice c’est à dire cette
fraction reste dans les ressources de l’entreprise constitue une réserve non apparente.

Les réserves occultes : dans ce cas le bilan ne révèle ni son existence, ni son montant par
exemple une société porte à son bilan un compte de stock de matière 1ère pour 200.000 alors
que le stock réel est de 250.000, donc elle dissimule une réserve de 50.000. Cette pratique est
dangereuse car elle altère la fiabilité fournie par le bilan, il s’agit donc d’un cas de non
respect du respect de principe comptable.

Les réserves latentes : il s’agit de réserve dont l’existence est connue mais pas le montant.
Exemple : le compte matériel de transport figurant à l’actif est complètement amorti alors que
ce matériel a une valeur marchande. Dans ce cas la société a une réserve qui est identifiée
sans en connaître le montant. g- Les dividendes C’est une part des bénéfices attribuée aux
associés : son versement doit intervenir dans les neufs mois de la clôture de l’exercice. Le
bénéfice distribuable est constitué par le bénéfice de l’exercice diminué des pertes antérieures
ainsi que des sommes portées en réserve augmenté du report à nouveau bénéficiaire.

Le dividende global est égal à la somme du 1er dividende (intérêt statutaire) et du


superdividende.

Le 1er dividende est calculé au taux fixé par les statuts et au moins = 5% sur le montant
libéré et non amorti.

Le superdividende est calculé de la même façon selon les dispositions statutaires

Les associés peuvent décider de faire des prélèvements sur les réserves pour augmenter le
bénéfice distribuable.

h- Le tableau d’affectation du résultat se présente comme suit :


2. Aspect comptable

2.1 Affectation d’un résultat déficitaire

La perte apparaît au débit du compte de résultat de l’exercice 135. Elle peut être soit -
Affectée au report à nouveau dans l’attente de résultat future - Imputée sur les réserves.

L’écriture comptable se présente comme suit :

2.2 Affectation d’un résultat bénéficiaire

La décision de l’AGO est traduite comptablement par un enregistrement par l’écriture type
suivante :
Exercice 1

3 associés A, B, et C forment une SNC au capital de 100.000 DT.

 A apporte des fonds en banque pour 25.000 DT.


 B apporte une camionnette pour 8.000 DT, des fonds en banque pour 15.000 DT et
des espèces pour 2.000 DT.
 C apporte un immeuble pour une valeur de 25.000 DT, matériel pour 10.000 DT,
MMB pour 4.000 DT et un lot de marchandise pour 11.000 DT.

TAF : passer au journal de la société ABC les écritures de constitution.

Correction
Exercice 2 :

Benoît, Claude et Louis créent un SNC au capital de 12.500.000 D réparti en parts dont la
valeur nominale est de 1.000 D.

 Benoît souscrit 4.000 parts et se libère en apportant un lot de marchandises évaluées à


4.000.000 D. Il souscrit ensuite 500 parts et effectue un versement en espèces.
 Claude reçoit 5.000 parts et apporte un immeuble évalué à 5.200.000 D hypothéqué
pour 200.000 D.
 Louis souscrit le reste des parts pour lesquelles il fait un versement en banque

T.D. : journaliser la constitution.

Capital social : 12.500.000 D

Nombre de parts : 12.500

Valeur nominale : 1.000 D

Associé Benoît

Nombre de parts = 4.000 + 500 = 4.500 parts

Capital souscrit : 4.500 x 1.000 = 4.500.000

Libérations : - 30 marchandises : 4.000.000 D

- 57 Caisse : 500.000 D

Associé Claude

Nombre des parts : 5000 parts

Capital souscrit : 5000 x 1000 = 5000 000 D

Libération : 22.1 Immeuble 5200 000 D

46.8 créance hypothécaire ( 200 000) D

Associé Louis :

Nombre des parts :3000 parts

Capital souscrit : 3000 000 D


Libération : 56 Banque 3000 000 D

Exercice 3

Les écritures comptables de constitution de la société anonyme peuvent se résumer ainsi:

La souscription intégrale du capital ;

La libération totale ou partielle des apports en numéraire (minimum à libérer 1/4 ),le reste
dans un délai de trois ans .

La libération intégrale des apports en nature

En cas de libération partielle du capital, des cas particuliers peuvent apparaitretel que le
versement anticipe ou la défaillance d’un ou plusieurs actionnaires.
A/ Apports en numéraire intégralement libérés.

 Le 25/04/N constitution de la société LOP SA au capital de 500 000 D divise en 5 000


actions de 100 D.
 Les fonds sont verses au compte bancaire de la société ouvert à la BMCE.
 Le 22/05/N la société est définitivement constituée, les frais de constitution réglés par
chèque s’élèvent à 35 000 D
B- Apport en numéraire partiellement libéré
1- Souscription:
Si la société n’a pas besoin de la totalité du capital pour commencer son activité, les
actionnaires peuvent être appelés à verser d’abord le minimum légal à la souscription soit ¼
du capital, les ¾ restant seront appelés et verser par la suite en fonction des besoins de
trésorerie.

Reprenons l’exemple ci-dessus avec libération de 1/4 à la souscription.


2- Appels ultérieurs :

Exemple: le 22/8 appel du 2eme quart à verser au compte bancaire de la

société avant le 31/8.

C- Cas particuliers:
1-versements anticipes :
Reprenons l’exemple précédent, soit au 15/11 appel du 3eme quart a verser au plus tard le
20/11, seul Mr Talbi détenteur de 600 actions verse le 3eme et le dernier quart.
Exercice n°3 : Actionnaire défaillant :

 Le 01/02/07 création d’une SA au capital de 400 000 divise en actions de 100 D


libérées de ¼.

 Le 01/06/07 le conseil d’administration appel le 2eme quart a libérer avant le 10/06/07


seul Mr Gnaoui qui avait souscrit 200 actions n’a pas répondu à l’appel.
 Le 01/08 la société fait vendre les 200 actions a un autre actionnaire Mr Mounir pour
11 000 Les intérêts de retard s’élèvent à 30 D et les frais postaux a 200 D.
Appel et libération de 2° quart :

NB : le solde du compte 3462 = 100 000 -95 000 = 5 000 (actionnaire
défaillant).

Cession des actions (de l’actionnaire défaillant):

Les actions cédées sont déjà libérées de 1/4 par Mr Gnaoui.

La société va prélever le 2° quart sur le prix de cession et Mr Mounir qui remplace


l’actionnaire défaillant va libérer le 3° et le dernier quart lors des appels suivants.

D’autre part la société va restituer a Mr Gnaoui la différence entre le prix de cession et le


montant a libérer plus les frais et intérêts à sa charge soit:

11 000 – (5000 +200+30) = 5 770 ; d’où un résultat de cession pour Mr Gnaoui de : +770

Prix net de cession de 200 actions libérées de ¼ = 5 770

-Souscriptions de 200 actions (libérées de ¼ ) =5000


Résultat = + 770

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