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Les biens apportés par chaque associé sont réunis pour former un patrimoine distinct de celui
des associés. On dit alors que ce patrimoine est celui d’une personne juridique autonome : la
personne morale.
La conclusion du contrat de société aboutit, après accomplissement des formalités de
publicité et l’immatriculation au RCS (registre du commerce et des sociétés) à la création
d’une personne morale. Lorsque cette étape n’est pas franchie : la société est alors réduite à
un simple contrat de société.
1. Le consentement
Le consentement de chaque cocontractant doit être réel, libre et éclairé. Il n'y a point de
consentement valable si le consentement n'a été donné que par erreur ou s'il a été extorqué
par violence ou surpris par dol. Ces vices du consentement entraînent la nullité du contrat.
L'erreur est une idée fausse que se fait le futur associé concernant l'interprétation des
éléments du contrat.
L’erreur peut porter sur :
Un apport, excepté l’erreur sur la valeur d’un apport.
La forme de la société
La nature du contrat conclu
La personne du cocontractant (Elle ne peut être invoquée que dans les
sociétés conclues intuitus personæ.)
b. Le dol
Il suppose qu’une partie au contrat use de manœuvres, de mensonges pour induire une per-
sonne en erreur et la déterminer ainsi à être associée d’une société.
c. La violence
Elle peut être physique, morale ou économique. Elle doit avoir provoqué une crainte pour
soi-même, son conjoint, descendant ou ascendant ou pour ses biens.
Remarque :
La simulation consiste à dissimuler aux yeux des tiers l’acte que l’on veut en réalité conclure.
On passe alors un acte apparent donné et on dresse un acte secret d’une autre nature, appelé
contre-lettre.
Régime juridique : Entre les parties, c’est l’acte secret qui s’applique, sous réserve qu’il soit
lui-même licite. Quant aux tiers, ils peuvent se prévaloir au choix de l’acte apparent ou de l’acte
secret.
Le prête-nom est une personne qui entre dans une société mais en agissant en réalité pour
le compte d’une autre personne soucieuse de ne pas révéler l’intérêt qu’elle porte à cette
société. Le prête-nom est l’associé apparent, le véritable associé étant celui pour le compte
duquel il agit. La convention de prête-nom est en principe licite.
Une société est dite fictive lorsque toutes les personnes qui se présentent comme des
associés ne sont que les prête-noms ou les comparses d’une seule personne, elle-même
associée ou étrangère à la société.
2. La capacité
La capacité est l'aptitude à être titulaire de droits (capacité de jouissance) et à les exercer
(capacité d'exercice). Sont privés de la capacité d'exercer leurs droits les mineurs et les
majeurs protégés.
La capacité requise pour entrer dans une société diffère selon les formes sociales. Il convient d’en
distinguer deux types de capacité :
La capacité civile
La capacité commerciale
Il faut distinguer deux situations : celle du mineur émancipé et celle du mineur non
émancipé.
Le mineur émancipé
Le mineur d’au moins 16 ans peut être émancipé par le juge des tutelles avec l’autorisation
des deux parents ou d’un parent ou du tuteur, et sous réserve de présenter une demande
valable avec de justes motifs. Un mineur émancipé peut être commerçant s’il en obtient
l’autorisation par voie judiciaire.
L’exercice d’une activité commerciale est interdit à un mineur non émancipé. Dans les sociétés
pour lesquelles la capacité commerciale n’est pas requise, le mineur peut, en principe, être
associé. Cependant, il n’agit pas personnellement. Les parts ou actions sont souscrites en son
nom et pour son compte par son représentant légal.
Certains majeurs, en raison de leur état physique ou mental, font l'objet d'un régime de
protection en ce qui concerne l'exercice de leurs droits. Il existe trois régimes de protection :
sauvegarde de justice, curatelle, tutelle.
Ce majeur conserve l’exercice normal de ses droits, il reste capable sauf s’il a donné mandat
d’administrer ses biens pendant la période de sauvegarde de justice ou si un mandataire a été
désigné en justice. Il peut donc entrer seul dans n’importe quelle société.
Ce majeur est frappé d’incapacité réduite, mais il conserve une certaine aptitude juridique.
Le majeur en curatelle ne peut agir seul que s’il apporte en société des meubles d’usage
courant ou des biens ayant le caractère de fruits. Pour les apports de tous autres biens, y
compris ses capitaux, l’assistance du curateur est requise. Toutefois, le majeur en curatelle
Ce majeur est dans la même situation que le mineur non émancipé. Il n’a ni la capacité civile
d’exercice ni la capacité commerciale. Il est frappé d’une incapacité totale et doit être représenté
par le tuteur. On applique donc le même régime que celui concernant le mineur.
c. Les époux
Chaque époux peut devenir associé d’une société en faisant apport des biens dont son régime
matrimonial lui permet de disposer.
Pour ces deux régimes, il n’y a aucun bien commun entre les époux. Chacun est donc libre
d’apporter en société ses biens. Toutefois, un époux ne peut, sans l’accord de l’autre, faire
apport du logement de la famille, ni des meubles meublants dont il est garni.
Dans le régime de la communauté de biens réduite aux acquêts nous avons trois masses de
biens : le patrimoine propre de chaque époux et le patrimoine commun qui est composé de
tous les biens acquis par les deux époux, ou par l’un des deux, depuis le mariage, exception
faite des biens que les époux ont reçus par donation ou succession au cours du mariage.
Dans le régime de la communauté universelle, tous les biens du couple sont communs.
Si l’apport est réalisé au profit d’une SA, d’une SCA ou d’une SAS, l’un ou l’autre des époux
peut réaliser seul l’apport d’un bien commun. L’autorisation du conjoint n’est pas nécessaire.
Il n’est même pas exigé d’en informer le conjoint.
En revanche, si l’apport d’un bien commun est effectué au profit d’une société civile, d’une
SNC, d’une SCS ou d’une SARL, l’apporteur doit en informer son conjoint et justifier de cette
information dans l’acte d’apport.
Toutefois, certains biens sont soumis à des règles particulières, quelle que soit la forme juridique
de la société concernée :
- En cas d’apport d’un immeuble, d’un fonds de commerce, d’une exploitation (agricole ou
artisanale), de droits sociaux de société civile, SNC, SCS, SARL, il est indispensable
d’obtenir son accord pour réaliser l’apport
À la suite de cet apport de bien commun, qui devient associé ? Uniquement l’époux
qui a réalisé l’apport ou les deux époux ensemble ?
3. L’objet de la société
L’objet de la société (ou objet social) est le genre d’activité que la société se propose d’exercer
pour partager les bénéfices escomptés ou profiter de l’économie résultant de cette activité.
C’est à partir de l’objet social, tel que défini dans les statuts, que s’apprécient :
- La capacité de la société ;
- L’étendue des pouvoirs des organes de direction à l’égard des tiers, en particulier
s’agissant des sociétés civiles, SNC ;
- La dissolution de la société pour réalisation ou extinction de son objet ;
- La nécessité de modifier les statuts en cas de changement dans l’activité poursuivie
par la société.
- Les SARL pour lesquelles le capital social doit être libéré d’au moins un cinquième lors
de la constitution, le solde dans les 5 ans de l’immatriculation de la société au RCS,
- Les SA dont le capital social doit être libéré de la moitié au moins lors de la constitution,
le solde devant être versé dans le délai maximum de 5 ans à compter de
l’immatriculation au Registre du commerce et des sociétés.
L’apport en nature : C’est l’apport d’un bien autre que de l’argent : bien meuble
ou immeuble, corporel ou incorporel (clientèle, brevet, marque).
- L’évaluation de l’apport en nature est librement fixée dans les statuts ou par un
commissaire aux apports : c’est le cas pour la SARL et la SA.
Ce type d’apport ne peut exister que dans les sociétés dites de personnes : sociétés
civiles et sociétés en nom collectif et dans la SARL sous réserve d’une disposition
statutaire.
Les associés doivent tous poursuivre le même but qui est : le partage des bénéfices ou la
réalisation d’une économie.
La contrepartie de leur engagement est la contribution aux pertes. Ce sont les statuts qui
prévoient en principe la participation des associés aux bénéfices et aux pertes, Cette liberté
statutaire n’est cependant pas absolue, le législateur ayant prohibé les clauses léonines.
Dans le silence des statuts cette participation est proportionnelle aux apports de chacun,
l’apporteur en industrie participant aux bénéfices et aux pertes dans les mêmes proportions
que le plus petit apporteur en numéraire ou en nature.
Les clauses léonines sont des clauses privant un ou plusieurs associés de tout droit aux
bénéfices ou de toute contribution aux pertes. Elles sont simplement réputées non écrites.
4. L’affectio societatis
Cette notion, qui n’apparaît pas dans la définition du code civil est néanmoins indispensable
à la validité de toute société. Elle peut être définie comme : « La volonté de tous les associés
de collaborer ensemble et sur un pied d’égalité à la poursuite de l’œuvre commune »
1. Formalités de publicité
L’absence de publicité (insertion au SAL, dépôt au greffe, immatriculation au RCS) n’est une
cause de nullité que dans les SNC et les SCS. Dans les autres sociétés, elle donne lieu à une
action en régularisation et une action en responsabilité.
Les circonstances dans lesquelles une société se crée obligent les associés fondateurs à
conclure certains actes dans l’intérêt de la société tels que, la conclusion d’un bail commercial
ou d’un contrat de travail. La société n’ayant pas encore acquis la personnalité juridique, elle
ne peut s’engager dans les liens du contrat.
Le principe posé par ces textes est celui de l’engagement personnel « de celui qui a agi au
nom de la société en formation ». Si plusieurs personnes ont « agi », elles seront tenues
solidairement lorsque la société en formation est commerciale et conjointement si la société
en formation est civile.
Une fois dotée de la personnalité morale, l’entreprise sociétaire est individualisée grâce à son
nom, son domicile, son patrimoine, son objet…
Le nom
Le nom identifiant la société sera sa raison sociale ou sa dénomination sociale.
- La raison sociale est composée du nom des associés ou de certains d’entre eux, suivis
des mots « et associés » et « compagnie » et « fils », etc.
- La dénomination sociale est un nom de fantaisie.
Le siège social
Il est librement choisi par les associés et précisé dans les statuts. C’est le lieu où doivent être
concentrées les activités de gestion et de direction.
Le siège social permet de déterminer :
- Le tribunal compétent en cas de procès
- La nationalité : les sociétés dont le siège social est en France sont de nationalité
française
- Le lieu où doivent être accomplies certaines obligations légales : formalités de dépôt
des actes de nomination des dirigeants ou de modifications statutaires.
Le patrimoine social
Au fur et à mesure de son activité, la société acquiert un patrimoine social distinct du
patrimoine de ses associés qui ne sauraient l’utiliser à des fins. En revanche, le patrimoine
social constitue le gage des créanciers de la société.
La durée de la société
La durée de la société doit être fixée dans les statuts dans la limite maximum de 99 ans. Les
associés réunis en assemblée générale, un an au moins avant la survenance du terme,
peuvent décider de la prorogation de la société, pour une nouvelle durée qui ne peut excéder
99 ans.
La société en nom collectif peut se constituer avec ou sans capital social : les associés
détiennent des parts sociales représentatives de leurs apports en numéraire, en nature ou en
industrie.
Sauf disposition contraire des statuts, la décision devra être prise à l’unanimité.
- La loi ne fixe aucun capital minimum. Si le capital social peut être symbolique, il doit
néanmoins exister, ce qui rend impossible la constitution d’une SNC avec uniquement
des apports en industrie.
Choix du gérant
Le gérant, personne physique ou personne morale, est choisi parmi les associés ou en dehors.
Il peut être désigné dans les statuts ou par assemblée générale postérieure.
Dans le silence des statuts, tous les associés sont gérants.
Le gérant d’une société n’est pas, en cette qualité, salarié de la société. Il n’est donc pas lié à la
société par un contrat de travail, mais par un mandat.
Dans quelle mesure le gérant d’une SNC peut-il conclure un contrat de travail avec cette
société ?
- La démission :
Le gérant peut donner sa démission sous réserve d’éviter que celle-ci soit intempestive, au
risque de s’exposer à des poursuites judiciaires destinées à obtenir réparation du préjudice
qu’il aurait ainsi fait subir à la société.
- La survenance du terme :
Dans le silence des statuts, son mandat a la même durée que celle de la société. Un mandat
à durée déterminée, renouvelable ou non par décision des associés, peut toutefois être prévu
dans les statuts.
- La révocation :
Lorsque tous les associés sont gérants ou que le ou les gérants sont statutairement désignés,
la révocation de l’un d’entre eux ne peut intervenir qu’à l’unanimité des autres associés.
Cette révocation entraîne la dissolution de la société, à moins qu’elle ne soit écartée par une
clause des statuts ou une deuxième décision unanime des autres associés.
Les statuts peuvent déroger à la règle de l’unanimité lorsque le ou les gérants sont désignés
par acte postérieur aux statuts.
Le gérant non associé est révoqué à la majorité des associés à moins que les statuts n’aient
prévu des conditions plus contraignantes et même l’unanimité des associés.
La nomination et la cessation des fonctions du gérant doivent faire l’objet des mesures de
publicité légales : Insertion dans un SAL du lieu du siège social ; Dépôt au greffe du tribunal
de commerce du lieu du siège social et inscription modificative au RCS ; Insertion au Bodacc
à la diligence du greffier.
La cessation des fonctions ne porte que sur le mandat de gérant. Si ce gérant est également
associé de la société, il demeure associé malgré la cessation de son mandat de dirigeant.
- À l’égard des tiers, le gérant engage la société par les actes entrant dans l’objet social
de la société. Mais les clauses statutaires limitant ses pouvoirs sont inopposables aux
tiers.
- La responsabilité civile
Les gérants sont responsables individuellement s’ils ont agi de façon séparée ou solidairement
s’agi de façon commune des fautes qu’ils commettent dans l’exercice de leurs fonctions. Si
ces fautes personnelles entraînent des dommages, ils doivent les réparer sous la forme de
verse- ment d’indemnités dites dommages-intérêts. Cette action sociale se prescrit par un délai
de 5 ans et est sanctionné par le versement de dommage intérêts au profit de la société.
- La responsabilité pénale
Si une personne morale est gérante, ses dirigeants personnes physiques encourent les
mêmes responsabilités pénales que s’ils étaient gérants en leur nom propre. Les délits d’abus
de biens sociaux et de présentation de compte infidèles ne s’appliquent pas aux SNC.
2. Le contrôle de la gestion
Le CAC
Les associés des sociétés en nom collectif sont tenus de désigner (pour un mandat de 6 ans)
un commissaire aux comptes titulaire et un commissaire aux comptes suppléant si, à la clôture
d’un exercice social, leur société dépasse deux au moins des trois seuils suivants :
Lorsqu’elle n’est pas obligatoire, la désignation d’un commissaire aux comptes peut aussi être
demandée en justice par tout associé d’une SNC.
Les associés
Les associés peuvent exiger deux fois par an des informations sur les affaires sociales dans
les conditions suivantes :
- Droit de consulter au siège social tous les documents établis par la société ou reçus
par elle (inventaire, grand-livre, journal, contrats, factures, correspondances, procès-
verbaux, relevés de comptes bancaires, etc.) l’associé ayant la faculté de se faire
assister par un expert ;
- Droit de poser par écrit, (deux fois par an) à propos de la gestion sociale, des questions
auxquelles il doit être répondu également par écrit.
Modalités de consultation
Les associés doivent obligatoirement se réunir en assemblée :
- Pour l’approbation annuelle des comptes
- Lorsque la réunion d’une assemblée est demandée par l’un des associés.
Dans tous les autres cas, les statuts peuvent prévoir une consultation écrite.
Révocation d’un gérant associé lorsque tous les associés sont gérants ou que le ou les gérants
associés étaient statutairement désignés ;
Continuation de la société malgré la révocation du ou des gérants ci-dessus ;
- Majorité
Dans tous les autres cas, les statuts peuvent déroger à la règle de l’unanimité.
Toute modification des nécessitent les formalités de publicité habituelles.
Les parts sociales ne peuvent être cédées qu’avec le consentement de tous les associés, qu’il
s’agisse d’une cession entre associés, descendants, ascendants ou tiers.
Elle est rendue opposable à la société (qui ne peut prétendre l’ignorer) par : le dépôt d’un
original de l’acte de cession au siège social contre remise par le gérant d’une attestation de
ce dépôt, ou d’une signification par huissier, ou encore une acceptation de la société par le
biais de son ou de ses gérants dans un acte authentique.
La cession est rendue opposable aux tiers par le dépôt au greffe du tribunal de commerce de
deux originaux de l’acte.
Selon le Code de commerce, la société prend fin par le décès de l’un des associés sauf
dispositions contraires des statuts qui peuvent prévoir la continuation de la société :
- Avec toute autre personne désignée dans les statuts, c’est-à-dire des tiers,
- Les héritiers ou le conjoint survivant doivent être agréés par l’assemblée générale
statuant à l’unanimité des associés.
La décision de transformation en une autre forme sociale doit être prise aux conditions de
majorité prévues dans les statuts ou, en l’absence de clause contraire, à l’unanimité.
En cas d’adoption d’une forme juridique dans laquelle la responsabilité des associés est limitée
au montant de leurs apports, les associés restent tenus solidairement et indéfiniment de toutes
- Transformation imposée :
En cas de décès d’un associé, si une clause de continuation est prévue avec les héritiers, et
qu’un héritier au moins est mineur.
- Transformation volontaire :
Par décision prise à l’unanimité des associés. N’est possible que si la situation de la société
est compatible avec les dispositions en vigueur applicables à la nouvelle forme sociale.
2. La dissolution de la SNC
- Le décès de l’un des associés, sauf si les statuts ont écarté expressément la dissolution
dans ce cas ;
- En cas de continuation de la société après décès, lorsque l’associé défunt a laissé des
héritiers mineurs non émancipés et que la SNC n’a pas été transformée en société en
commandite ;
Enfin, il faudra procéder à la liquidation de la société. La liquidation est l’ensemble des opé-
rations qui après la dissolution ont pour objet de réaliser les éléments d’actif et le paiement
des créanciers sociaux, en vue de procéder au partage entre les associés de l’actif subsistant.
Certaines activités sont interdites à la SARL, c’est le cas des entreprises d’assurances, de
capitalisation et d’épargne.
D’autres activités ne peuvent être exercées en SARL que si les intéressés se sont conformés
à une réglementation spéciale : c’est le cas pour les sociétés exploitant une officine de
pharmacie, les sociétés d’expertise comptable, les sociétés d’architecture, les sociétés
d’exercice libéral, les sociétés de géomètres experts…
En cas d’apport en nature, le principe est celui de l’intervention obligatoire du commissaire aux
apports.
Le commissaire aux apports est nommé à l’unanimité des futurs associés ou, à défaut
d’unanimité, par ordonnance du président du tribunal de commerce.
Les associés ne sont pas tenus de suivre l’évaluation du commissaire aux apports. Mais, s’ils
retiennent une valeur supérieure à celle proposée par lui, ils sont pendant 5 ans solidairement
responsables de cette valeur à l’égard des tiers.
Cette même responsabilité est applicable lorsque ces apports n’ont pas fait l’objet d’une
vérification par un commissaire aux apports. Si la surévaluation est frauduleuse, les associés
encourent alors des sanctions pénales très lourdes.
Les apports en industrie à des parts mais ces parts sociales d’industrie ne concourent pas à
la formation du capital social même si le titulaire de parts sociales d’industrie détient un droit
sur les bénéfices et voit sa responsabilité engagée au titre de la contribution aux pertes sociales.
Choix du gérant
Le(s) gérant(s), obligatoirement personne(s) physique(s), est (sont) choisi(s), soit parmi les
associés, soit en dehors d’eux. Il peut être désigné dans les statuts ou par assemblée générale
postérieure au dépôt des statuts. La gérance peut être unique ou collégiale. La nomination du
ou des gérant(s) est décidée à la majorité de plus de la moitié des parts sociales, sous réserve
Le cumul des fonctions de gérant avec celles de salarié dans la même société est
licite dans la mesure où :
- Le contrat de travail correspond à un emploi effectif ;
- Il existe une très nette distinction entre la gérance et les fonctions techniques
qui sont la conséquence d’un contrat de travail spécialisé ; de plus les
rémunérations doivent être distinctes ;
Le gérant majoritaire est celui qui détient plus de la moitié du capital social. Aux parts qu’il
détient, doivent être ajoutées celles qui sont détenues par son conjoint, ses enfants mineurs,
celles qu’il détient majoritairement dans une société associée de la SARL dont il est l’organe
social et lorsqu’il contrôle totalement ou étroitement cette société.
- La révocation
Le gérant est révocable par décision des associés représentant plus de la moitié des parts
sociales à moins que les statuts ne prévoient une majorité plus forte. Le gérant peut aussi être
révoqué sur deuxième consultation, les associés statuant alors à la majorité des votes émis.
En l’absence de toute disposition légale contraire, le gérant, s’il est associé, participe au vote de
l’assemblée.
Le gérant peut démissionner de ses fonctions à tout moment, qu’il soit associé ou non. Mais
la démission ne doit pas être donnée de manière intempestive ou à contretemps. Dans cette
hypothèse, la société a droit à des dommages- intérêts au regard du préjudice qu’elle subit.
C’est aux statuts qu’il appartient de fixer l’étendue et les limites des pouvoirs du gérant. À
défaut de clause statutaire, il peut accomplir tous actes de gestion dans l’intérêt de la société.
En cas de pluralité de gérants et dans le silence des statuts, chacun peut agir séparément, les
autres pouvant s’opposer à toute opération avant qu’elle soit conclue.
Le gérant engage la société même par les actes qui dépassent les limites de l’objet social. Les
éventuelles limites statutaires aux pouvoirs des gérants sont inopposables aux tiers. Lorsque
la gérance est collégiale, chacun des gérants détient séparément le droit d’engager la société
à l’égard des tiers, même au-delà des limites de l’objet social de la société.
- La responsabilité civile
Les gérants sont responsables des fautes qui entraînent des dommages, ils doivent les réparer
sous la forme de versement d’indemnités dites dommages-intérêts.
Les tiers qui subissent un préjudice en raison d’un acte commis par le gérant au nom de la
société, engageront directement la responsabilité civile de la société.
Trois catégories de fautes du gérant sont définies par le Code de commerce :
- Infractions aux dispositions législatives ou réglementaires applicables aux SARL ;
- Violation des statuts ;
- Faute de gestion.
- La responsabilité pénale
Le délit majeur dont un gérant peut se rendre coupable est le délit d’abus de biens sociaux.
La responsabilité pénale sera recherchée également en cas de répartition de dividendes fictifs,
présentation des comptes annuels ne donnant pas une image fidèle du résultat de l’exercice
social.
2. Le contrôle de la gestion
Mais elle s’applique aux représentants légaux personnes physiques des associés
personnes morales, aux conjoints, ascendants et descendants des associés et
gérants, ainsi qu’à toutes personnes interposées.
- Les conventions libres : « Les conventions portant sur des opérations courantes
conclues à des conditions normales » peuvent être librement conclues.
En principe, le contrôle est effectué a posteriori sur rapport préalable du gérant ou, s’il
en existe un, du commissaire aux comptes.
La procédure est la suivante :
- Le gérant ou s’il en existe un, le commissaire aux comptes, établit un rapport sur la
Cependant, lorsque le gérant est un tiers et que la SARL ne comporte pas de commissaire
aux comptes, la procédure de contrôle est préalable à la conclusion de la convention.
Le refus de ratification ou d’autorisation préalable par les associés n’entraîne pas la nullité des
conventions en cause, mais toutes les conséquences dommageables pouvant en résulter pour
la société restent à la charge du gérant et, s’il y a lieu, de l’associé contractant. Si L’action en
responsabilité doit être intentée dans un délai de 3 ans à compter de la conclusion de la
convention ou, si elle a été dissimulée, à compter de sa révélation.
Les SARL sont tenues d’avoir au moins un commissaire aux comptes (un titulaire, plus un
suppléant) si, à la clôture d’un exercice social, elles dépassent deux au moins des trois seuils
suivants :
- Total du bilan : 4 M€ ;
- Chiffre d’affaires hors taxes : 8 M€ ;
- Nombre moyen de salariés : 50.
L’expertise de gestion
Les associés de SARL peuvent directement agir en justice pour obtenir la désignation d’un
expert de gestion, sans avoir à interroger au préalable le gérant sur l’opération de gestion
litigieuse.
Le rapport du ou des experts devra être déposé au greffe du tribunal de commerce du lieu du
siège social, et annexé à celui établi par le commissaire aux comptes en vue de l’assemblée
générale.
Tout associé non gérant peut, deux fois par an, poser par écrit des questions au gérant sur
tout fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation. La réponse du gérant est
ensuite communiquée au commissaire aux comptes.
- Statuer sur les comptes de l’exercice écoulé (affecter le résultat et décider le cas
échéant de la distribution de bénéfices)
- Autoriser le gérant à accomplir tel ou tel acte dépassant les limites de la gestion
courante lorsque les statuts lui accordent une telle compétence
L’assemblée générale statue sur première consultation à la majorité absolue, c’est-à-dire par
un total de voix atteignant plus de la moitié des parts sociales. Une seconde consultation est
possible statuant aux conditions de la majorité relative, c’est-à-dire quel que soit le nombre
des associés ayant participé au vote. Les statuts peuvent toutefois écarter cette deuxième
consultation.
- Le quorum minimum exigé (pour s’assurer que l’assemblée générale est suffisamment
représentative des associés) est du 1/4 des parts sociales sur première convocation et
du 1/5 sur deuxième convocation.
- Les modifications statutaires sont adoptées à la majorité des 2/3 des parts détenues
par les associés présents et représentés.
Toutefois :
- Une double majorité en nombre et en parts sociales est exigée en cas de cession de
parts à des tiers ;
- La majorité absolue est exigée pour révoquer un gérant, même s’il est statutaire ;
- La majorité simple suffit pour transformer la SARL en société anonyme, sous réserve
que les capitaux propres figurant au dernier bilan excèdent 750 000 € ;
La cession à un tiers
En principe, le tiers ne peut entrer en société que s’il est agréé à la majorité des associés
représentant la moitié des parts sociales (soit une double majorité : en nombre d’associés et
en parts sociales). La procédure d’agrément est d’ordre public. Toute clause contraire au cadre
fixé par la loi est donc réputée non écrite.
L’associé qui désire céder ses parts sociales doit notifier, à la société et aux associés, son
projet par lettre recommandée avec demande d’avis de réception, afin que les autres associés
puissent se prononcer sur l’agrément.
- Soit l’assemblée générale (ordinaire) des associés délivre l’agrément, permettant ainsi
de réaliser la cession souhaitée ;
- Soit l’assemblée générale (ordinaire) des associés ne fait pas connaître sa décision
dans les 3 mois qui suivent la dernière des notifications ; ce silence vaut acceptation ;
Si l’agrément est refusé, les associés ont l’obligation de faire procéder, dans les 3 mois du
refus, au rachat des parts sociales de l’associé cédant, à moins que ce dernier ne décide
d’abandonner son projet de cession. Nous constatons donc que l’associé cédant se voit pro-
poser une solution et qu’il n’est donc pas prisonnier de la société. Dans le cadre de ce rachat
de parts sociales, la valeur de ces parts est fixée par un expert indépendant. Le rachat peut
intervenir de trois manières :
- Soit les parts sont rachetées par les autres associés (tous ou certains d’entre eux) ;
- Soit les parts sont rachetées par un tiers agréé par les autres associés ;
- Soit les parts sociales sont rachetées par la société, qui les annule immédiatement et
réduit donc corrélativement le montant de son capital social (à hauteur de la valeur
nominale des parts rachetées et annulées) ; toutefois, cette solution requiert le
consentement de l’associé cédant.
Si, dans les 3 mois du refus de l’agrément, aucune de ces trois solutions n’a été proposée à
l’associé cédant, celui-ci peut réaliser la cession au profit de l’acquéreur souhaité (malgré
l’absence d’agrément).
L’agrément n’est pas nécessaire lorsque les parts sont transmises au conjoint, aux ascendants
ou aux descendants. Mais les statuts peuvent l’exiger. Il en va de même pour les cessions
réalisées entre associés.
Dans tous les cas, les cessions de parts sociales doivent être constatées par un écrit, acte
Au décès d’un associé, ses parts sociales sont librement transmissibles par voie de
succession. Cependant, les statuts peuvent stipuler que le conjoint ou un héritier, un
ascendant ou un descendant ne deviendra associé qu’après avoir été agréé. Les statuts
peuvent également prévoir que la SARL continuera seulement avec les associés survivants.
1. La transformation de la SARL
La transformation de la SARL, en une société d’une autre forme quelle qu’elle soit, doit être
précédée du rapport d’un commissaire aux comptes sur la situation financière de la société.
Le défaut de rapport entraîne la nullité de la transformation, mais le tribunal peut accorder un
délai de régularisation à la société.
Cette transformation nécessite l’accord unanime. Les associés appelés à devenir des associés
en nom ou des commandités doivent avoir la capacité commerciale.
La transformation en SA
Lorsque la SARL n’a pas de commissaire aux comptes, la nomination d’un ou de plusieurs
commissaires aux comptes est obligatoire. La SARL doit disposer d’un capital minimum de 37
000 €.
Le vote se fait en principe aux conditions prévues pour la modification des statuts. Par
exception, si le montant des capitaux propres figurant au dernier bilan est supérieur à 750 000
€, la décision peut être prise par les associés représentant la majorité des parts sociales.
Lorsqu’il existe dans la SARL des parts d’industrie, la transformation entraîne l’exclusion de
l’apporteur en industrie.
2. La dissolution de la SARL
- La société a plus de 100 associés mais ne s’est pas transformée en une autre forme
dans le délai de 1 an,
- Lorsque les associés n’ont pu délibérer valablement sur la décision à prendre à la suite
de la perte de la moitié du capital social, ou n’ont pu régulariser la situation de la société
dans le délai de deux exercices.
Toutefois il est interdit à une EURL d’être l’associé unique d’une EURL.
Choix du gérant
L’associé unique peut remplir les fonctions de gérant. La gérance peut également être confiée à
un tiers personne physique, ce qui est une obligation lorsque l’associé unique est une personne
morale.
Pouvoirs du gérant
Bien que définis dans les mêmes termes que le sont les pouvoirs du gérant de la SARL
pluripersonnelle, lorsque le gérant est aussi l’associé unique, il n’est pas soumis au contrôle de
l’assemblée et dispose donc dans ce cas de pouvoirs illimités.
Lorsque l’associé unique est lui-même gérant, ce dernier est bien sûr irrévocable. Le gérant tiers
est au contraire révocable par décision de l’associé unique.
En principe l’associé unique n’est tenu des dettes sociales qu’à concurrence du montant de ses
apports. Ses biens personnels, autres que ses parts sociales de l’EURL, ne sont pas affectés par
les engagements de la société à l’égard des tiers. Mais ce principe comporte d’importantes
exceptions en cas de :
- Redressement judiciaire :
o Le gérant peut être condamné à supporter personnellement tout ou partie des dettes
sociales s’il a commis une faute de gestion ayant contribué à l’insuffisance d’actif ;
2. Le contrôle de la gestion
L’EURL étant une SARL, les règles relatives aux commissaires aux comptes sont celles
applicables à toutes les SARL.
L’associé unique peut céder à un tiers tout ou partie de ses droits sociaux. Dans ce cas, la
procédure d’agrément n’est pas applicable. En revanche, les cessions de parts sociales doivent
être constatées par un écrit, acte sous signature privée ou notarié.
Sauf clause contraire des statuts, le décès de l’associé unique ne met pas fin à la société. Celle-
ci continue de plein droit avec le ou les héritiers du défunt qui reçoivent les parts de ce dernier au
prorata de leurs droits dans la succession.
Lorsqu’il existe plusieurs héritiers, la société devient pluripersonnelle et se trouve soumise au
régime de droit commun des SARL.
La SARL unipersonnelle n’est pas dissoute par le jugement de liquidation judiciaire, la faillite
personnelle, l’interdiction de gérer ou une mesure d’incapacité qui est prononcée à l’en- contre
de l’associé unique.
S’agissant des conséquences de la dissolution de l’EURL, il faut distinguer selon que l’associé
unique est une personne physique ou une personne morale.
- Si l’associé unique est une personne physique, la dissolution de l’EURL est suivie de sa
liquidation. Ainsi, sa personnalité morale survit-elle pour les besoins de la liquidation
jusqu’à sa clôture. Les fonctions du gérant cessent et il est remplacé par un liquidateur
chargé des opérations de liquidation.
- Si l’associé unique est une personne morale, la dissolution de l’EURL n’est pas suivie de
liquidation. Elle entraîne appropriation par l’associé unique de l’ensemble du patrimoine
de la société dissoute (transmission universelle du patrimoine), sauf la possibilité pour les
créanciers sociaux de faire opposition à la dissolution dans les 30 jours de la publication
de celle-ci.