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La protection des actionnaires


minoritaires dans la société anonyme

Réalisé par : CHABAL Amina

Encadré par : Pr. DRIYAF Abdenbi

Pr. SARHIRI Mustapha

Année universitaire :2019-2020


Université Hassan II de Casablanca

Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, Aïn Sebaa

Filière : Droit en français « Droit privé »

Année universitaire : 2019 – 2020 Semestre 6

Projet de fin d’étude

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Remerciements

Je tiens à remercier :

- Ma famille pour son soutien


- Mes professeurs Mr. DRIYAF Abdenbi Et Mr.
SARHIRI Mustapha
- A Tous ceux qui m’ont apporté soutien et aide

Sommaire
INTRODUCTION GENERALE

PARTIE 1 : les mécanismes de protection des actionnaires minoritaires

Chapitre 1 : la protection contre les dirigeants sociaux

Section 1 : l’information sur la gestion


Section 2 : l’expertise de gestion
Chapitre 2 : la protection contre les majoritaires
Section 1 : l’abus de majorité
Section 2 : Limitation au pouvoir des actionnaires
majoritaires
PARTIE 2 : le recours en justice : instrument de protection des minorités
Chapitre 1 : les conditions d’exercice de l’action judicaire
Section 1 : L’intérêt et la qualité à agir
Section 2 : la capacité à agir
Chapitre 2 : l’intervention du juge

Section1 : devant le juge des référés


Section 2 : devant le juge du fond

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE
La
prote
ction
RESUME : les actionnaires minoritaires constituent une partie fragile au sein de la
des
société anonyme, ils peuvent être frappés par toute sorte d’abus, soit de la part des
action soit de la part des actionnaires majoritaires. La loi a renforcé les droits
dirigeants,
naires
des minorités en lui permettant une importante participation à la vie sociale de la
minor
société ainsi que le recours en justice les protège.

itaire
Mots-clés : les actionnaires minoritaires, abus, les dirigeants, les actionnaires
s
majoritaires, les droits des minorités.
dans
la
sociét
é
anonyThe
me
prote
ction
Abstract: the minority shareholders are vulnerable in a company and are a subject
of
of an oppression from the majority shareholders, board directors and management.
Theminor
law has reinforced the position of the minority shareholders by allowing them
a legality
right.
share
Key Words: The minority shareholders, oppression, board directors and
holde the majority shareholders, legal rights.
management,
rs in
the
comp
L’appellation « droit des affaires » a aujourd’hui souvent remplacé celle de droit
commercial. Cette expression ne cesse pas de se développer pour répondre aux
besoins et exigences spécifiques (la rapidité, la sécurité et le crédit) de la vie des
affaires. Ce droit est une branche du droit privé qui constitue un corps de règles
applicables au monde des affaires, son domaine est plus vaste car il comporte un
ensemble de droits relatifs aux affaires des entreprises cette dernière est avant tout
une notion économique et sociale en revanche de la société qu’est juridique
IN
(l’article 982 du dahir formant code des obligations et contrats).
T
R
La société se divise en deux types : la société civile et la société commerciale O
cette dernière joue un rôle protagoniste au monde des affaires. Le caractère D
commercial d’une société est déterminé par sa forme ou par son objet, sont U
commerciales, à raison de leur forme et quel que soit leur objet, les sociétés en nom C
collectif, les sociétés en commandite simple, les sociétés à responsabilité limitée et TI
les sociétés par actions (La société anonyme, la société anonyme simplifiée, La O
société en commandite par actions.). Autrement dit toutes les sociétés sont N
commerciales par la forme sauf la société de participation qui regroupe les deux
types selon son objet est ce qu’il est commercial ou civil.

La société anonyme est la pierre angulaire de notre sujet cette première se définit
comme une société par actions dans laquelle les associés reçoivent, en contrepartie
de leurs apports, des titres négociables. Cette société présente les caractéristiques
suivantes :

C’est une société commerciale par la forme peu importe la nature civile
ou commerciale de son objet.
C’est une société de capitaux c’est-à-dire qu’il n’y a pas le principe de
l’intuitu personae.
La responsabilité est limitée au montant de ces apports.
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Le nombre des actionnaires ne soit pas inférieur à cinq actionnaires (5).
Le capital divisé en actions négociables représentatives d’apports en
numéraire ou en nature à l’exclusion de tout apport en industrie. Le
capital minimum est fixé à 300.000 DH sans appel public à l’épargne et à
3.000.000 DH avec appel public à l’épargne.

Concernant l’évolution de la société anonyme, avant la SA était régie par le


dahir de 1922 qui avait rendu applicable au Maroc la loi française de 1867. La loi
17-95 abrogé le dahir dans ses dispositions surtout au niveau de trois organes qui
sont : les actionnaires, le conseil d’administration, le commissaire aux comptes.

A propos des actionnaires dans le cadre du dahir de 1922, la critique qui


se pose c’est l’absentéisme qui est le fait pour un actionnaire de ne pas
participer à la vie sociale lors de la prise des grandes décisions en
assemblée. Pour éviter ce phénomène qui détourne les actionnaires de
l’exercice effectif de leurs attributions la loi 17-95 modifiée et complétée
par la loi 20-05 a renforcé les droits des actionnaires à travers le droit à
l’information ( 15 jours avant la tenue de l’assemblée générale, les
actionnaires doivent recevoir tous les documents nécessaires pour
participer activement à la vie de la société ) et le droit à l’action (les
actionnaires ont un droit d’intervention à la vie sociétaire et le droit de
demander réparation des dommages subis ).
Pour le conseil d’administration dans le cadre du dahir 1922 le conseil
d’administration est considéré comme une chambre qui ne remplit pas sa
fonction. Au niveau de la loi 17-95 il y’a le choix entre deux types de
gestion de la société anonyme : une structure classique dite aussi moniste
prévue par le dahir de 1922, administrée par un conseil d’administration

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et une nouvelle structure dualiste dirigée par un directoire et un conseil
de surveillance.
Et en fin le commissaire aux comptes dans le cadre du dahir de 1922
n’importe qui peuvent être un commissaire aux comptes c’est-à-dire qu’il
n’y avait pas des conditions d’exigence de nomination, avec la loi 17-95
il y’a l’exigence d’être un expert-comptable l’article 160 de la loi 17-95
dispose que : « Nul ne peut exercer les fonctions de commissaire aux
comptes s’il n’est inscrit au tableau de l’ordre des experts-comptables. ».

Le fonctionnement de la société anonyme se base sur trois organes à savoir :

Les assemblées générales où on distingue entre deux types


d’assemblées. En premier lieu l’assemblée générale ordinaire qui se
réunit au moins une fois par an pour approuver les comptes de l’exercice
sur la base du rapport de gestion et du rapport de commissaire aux
comptes, parmi ses attributions En second lieu l’assemblée générale
extraordinaire qui a seul habilité à opérer les modifications statutaires.
Les organes de gestion premièrement on a le conseil d’administration se
compose de 3 à 12 membres 15 si la société fait appel public à
l’épargne. Parmi ses pouvoir la détermination des orientations de
l’activité de la société, il se saisit de toute question intéressant la bonne
marche de la société et règle par ses délibérations les affaires qui la
concernent. Et deuxièmement on a le directoire et le conseil de
surveillance.
Les organes de contrôle à savoir les actionnaires, les commissaires aux
comptes, l’expertise de gestion et le conseil déontologique des valeurs
mobilières.

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L’actionnaire constitue le pilier de la société anonyme car c’est par la
contribution de son apport que le mécanisme de la société anonyme a pu être
mis en place. Ce premier détient une fraction du capital social (action) ce qui
lui permet de participer à la vie sociale. On distingue entre deux types
d’actionnaires, l’actionnaires majoritaires qui détient un grand nombre
d’actions et la majorité des droits de vote et l’actionnaires minoritaire qui ne
détient qu’un petit nombre d’actions. L’affectio societatis repose sur la
collaboration volontaire, active, consciente et égalitaire de tous les contractants
en vue de la réalisation d’un bénéfice à partager cette notion trouve place au
niveau de l’article 982 du dahir formant code des obligations et contrats qui
dispose que :« La société est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes
mettent en commun leurs biens ou leur travail ou tous les deux à la fois en vue
de partager les bénéfices qui pourront en résulter. » ce qui signifie que les
associés doivent collaborer entre eux d’une manière égalitaire pour atteindre ses
objectifs mais malgré cette condition les relations entre ceux-ci se complexe
soit entre les actionnaires minoritaires et ses dirigeants d’une part, soit entre les
actionnaires minoritaires et les actionnaires majoritaires d’une autre part en
donnant l’exemple des dirigeants et des actionnaires majoritaires qui abusent de
leurs pouvoirs et droits, à des fins personnelles et non pas pour l’intérêt général
de la société et au détriment des minoritaires ce qui fait disparaitre la notion
d’égalité entre eux et rendre les décisions des minoritaires indéniables c’est-à-
dire sa participation à la vie sociale de la société n’a pas un rôle important dans
ce cas-là les minoritaires se sentent frapper de l’injustice et c’est ça pourquoi on
traite ce sujet qu’est la protection des actionnaires minoritaire dans la société
anonyme.

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Intérêt de notre sujet :
Le droit des affaires évolue avec l’évolution de l’activité économique, l’intérêt
de notre sujet réside dans l’étude de la protection des actionnaires minoritaires
dans la société anonyme dans ce contexte évolutif

La problématique de notre sujet :


Le problème qui se pose c’est de savoir comment contrecarrer tout abus de
pouvoir qui frappe les minoritaires soit de la part des dirigeants soit de la part
des majoritaires. Est-ce que le législateur marocain a mis des mécanismes de
protection des minorités ? si la réponse à cette question est positive lesquelles ?
et est ce qu’on peut considérer que le recours à la justice permet une meilleure
protection aux minorités ?

Afin de répondre à notre problématique il s’avère légitime d’adopter la


répartition suivante : nous analyserons en premier lieu les mécanismes de
protection des actionnaires minoritaires (PARTIE 1).et en second lieu le
recours en justice constituant un instrument de protection des minorités
(PARTIE 2).

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PARTIE 1 : les mécanismes de protection des actionnaires
minoritaires

Les actionnaires minoritaires confrontent plusieurs difficultés au sein des sociétés


anonymes, concernant leurs intérêts sociaux et celui de la société, parfois ils sont
frappés par l’inégalité au niveau de la gestion de celle-ci. la non-participation des
minoritaires à la gestion et à l’administration de l’entreprise leurs consacre une
faible place devant les dirigeants sociaux et les majoritaires (ont une forte
participation dans le capital qui leurs confère « un pouvoir de décision quasi-
absolu »¹) c’est-à-dire qu’ayant qu’une faible influence sur le capital de la société
qui ne permet pas d’entendre sa voix au sein de la société(n’ont pas un pouvoir
décisionnel influençant le présent et le futur de la société), dans ce cadre
l’actionnaire minoritaire n’entend en tirer qu’ « un accroissement de son
patrimoine, par distribution de bénéfices et par la réalisation d’une plus-value
en capital .Tel est le but contractuel à tous les actionnaires ,cause de leur
investissement »². Malgré la force probante (le pouvoir de décision) que détienne
les majoritaires et les dirigeants à travers la participation, les minoritaires ont le
droit de se protéger, contre les dirigeants sociaux (Chapitre1) s’ils constatent
que la décision de gestion prise par eux est contestable, et contre les majoritaires
(Chapitre 2) s’ils constatent qu’ils abusent de leurs pouvoir.

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Chapitre 1 : la protection contre les dirigeants sociaux

Pour se protéger contre les dirigeants sociaux les actionnaires minoritaires faisant
recours d’une part à l’information sur la gestion (Section1) pour mieux exprimer
leurs avis sur les affaires sociales ou les opérations de gestion jugeant douteuses,
cette possibilité permet aux minoritaires d’avoir une réponse aux questions posées
sur les décisions de gestion qui leurs apparaissent injustes à l’aide d’un rapport de
gestion établie par les dirigeants(président-directeur général-administrateur) .Et
d’autre part à l’expertise de gestion (Section 2) qui constitue un moyen de contrôle
de l’information .

Section 1 : l’information sur la gestion

L’information sur la gestion trouve son fondement théorique dans la théorie


d’agence. La relation entre l’actionnaire et le dirigeant est une relation d’agence
définit par M.C. JENSEN et W.H. MECKLING (1976) comme « un contrat par
lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engage une autre personne
(l’agent) pour accomplir quelques services en leur nom, impliquant la
délégation d’une partie de l’autorité de prise de décision à l’agent »³ cette
relation pose problème dans la mesure où les intérêts personnels du principal
(l’actionnaire) et de l’agent (le dirigeant ) sont divergents ce qui conduit à des
conflits d’intérêt qui surviennent lorsque les dirigeants sont tentés de poursuivre
leur propre intérêt aux dépens de celui de la société c’est-à-dire que le dirigeant
parfois à tendance de s’approprier une partie des ressources de l’entreprise sous
forme de privilège pour sa propre consommation(exemple le fait d’un dirigeant
d’utiliser les biens, les crédits, les pouvoirs ou les voix de la société à des fins

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personnelles « abus de biens sociaux ») et c’est ça pourquoi le législateur marocain
à renforcer le droit d’accès à l’information par les actionnaires minoritaires pour
qu’il n’y’a aucune manipulation du côté des dirigeants.
L’information est un droit offert aux actionnaires pour contrôler la société, elle est
nécessaire mais difficile à organiser pour plusieurs raisons⁴ :

1- L’information n’est utile que si elle est complète. La société doit-elle tout
révéler à ses actionnaires au risque de divulguer le secret des affaires et
d’affaiblir sa position par rapport à ses concurrents ? il serait facile pour
un concurrent d’acheter quelques actions de la société pour être
suffisamment informé sur sa situation ;
2- L’information n’est utile que si elle est compréhensible par la masse des
actionnaires. Or, l’information qui est donnée est très techniques ; elle se
présente sous forme de tableaux, de courbes et de ratios que seuls les
initiés peuvent comprendre et interpréter ;
3- L’exercice du droit d’information ne doit pas perturber le fonctionnement
normal de la société. Il est donc exclu, au risque de paralyser la gestion de
la société, de conférer aux actionnaires un droit d’investigation général et
permanent ;
4- Une information sans limite couterait cher à la société, à moins de faire
payer les actionnaires qui souhaitent exercer leur droit d’information.

L’actionnariat minoritaire a besoin d’une information permanente, c’est grâce à


cette information que ce premier exercera son contrôle sur la gestion de la société.
Elle est fondée sur les dispositions de l’article 146 de la loi 17-95 relative aux
sociétés anonymes qui dispose que « Tout actionnaire a droit, a toute époque,
d’obtenir communication des documents sociaux visés à l’article 141 et concernant

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les trois derniers exercices ainsi que des procès-verbaux et feuilles de présence des
assemblées générales tenues au cours de ces exercices », les exercices concernés
sont les trois derniers exercices clos. Parmi les importants documents
d’informations des actionnaires minoritaires c’est le rapport annuel sur la gestion
de la société qui constitue « un support de contrôle non négligeable de l’action
des dirigeants » ⁵, de cette importance consacrée au rapport de gestion, on peut
parler de l’information sur la gestion de la société et l’information sur la
gestion du groupe.

Pour l’information sur la gestion de la société, l’article 142 de la loi 17-95


relative aux sociétés anonymes tel qu’il est modifié et complété par la loi 20-19
dispose que :
« Le rapport de gestion du conseil d’administration ou du directoire doit contenir
tous les éléments d’information utiles aux actionnaires pour leur permettre
d’apprécier l’activité de la société au cours de l’exercice écoulé, les opérations
réalisées, les difficultés rencontrées, les résultats obtenus, la formation du résultat
distribuable, la proposition d’affectation dudit résultat, la situation financière de la
société et ses perspectives d’avenir.
Ce rapport de gestion doit également faire ressortir la liste des mandats des
administrateurs ou membres du conseil de surveillance dans d’autres conseils
d’administration ou conseils de surveillance ainsi que leurs emplois ou fonctions
principaux ». Ainsi que l’article 328 de la loi 17-95 dispose que :
« Outre les prescriptions prévues à l’article 13 de la loi n° 9-88 précitée, les
modifications intervenant dans la présentation des états de synthèse, comme dans
les méthodes d’évaluation retenues, sont signalées dans le rapport de gestion et, le
cas échéant, dans le rapport des commissaires aux comptes. ».

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De la lecture des articles ci-dessus, l’on constate que le but du législateur est de
mettre à la disponibilité de l’actionnaire des informations utiles permettant
d’évaluer le passé proche ainsi que l’avenir de la société à laquelle il participe
notamment à travers le rapport de gestion. En d’autres termes, le rapport de gestion,
qui est un témoignage du conseil d’administration sur la gestion planifiée de la
société, permet d’anticiper les résultats de ladite gestion et d’en tirer le meilleur
profit. D’autant plus, l’accès à l’information est le seul moyen permettant de
vérifier le respect par les dirigeants de leur mandat et de prévenir les risques d’abus
de gestion.
Les éléments à fournir dans le rapport de gestion doivent être exposés d’une
manière claire et précise pour l’appréciation de l’activité, parmi ses éléments on
trouve :

Les opérations réalisées au cours de la vie sociale,


Les difficultés rencontrées,
Les résultats obtenus,
La formation du résultat distribuable,
La proposition d’affectation du résultat,
La situation financière de la société,
Les perspectives d’avenir.
Ainsi que la liste des mandats des administrateurs, mentionnée au niveau
de l’alinéa 2 dudit article (c’est la nouveauté apportée par la loi 20-19).

En plus des informations ci-dessus, pour les sociétés faisant appel public à
l’épargne, le rapport de gestion doit en outre faire « ressortir la valeur et la
pertinence des investissements entrepris par la société, ainsi que leur impact
prévisible sur le développement de celle-ci ». Il doit également faire « ressortir, le

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cas échéant, les risques inhérents auxdits investissements » ; « il indique et analyse
les risques et événements, connus de la direction ou de l’administration de la
société, et qui sont susceptibles d’exercer une influence favorable ou défavorable
sur sa situation financières » (article 155 Al.2 de la loi 17-95 tel qu’il a été
complété).
En plus du rapport de gestion le conseil d’administration doit présenter à
l’assemblée générale extraordinaire les comptes annuels de l’exercice écoulé, ces
comptes sous forme des états de synthèse, l’article 9 Al. 2 de la loi 9-88 relative
aux obligations comptables des commerçants dispose que : « Ces états de synthèse
comprennent le bilan, le compte de produits et charges, l'état des soldes de gestion,
le tableau de financement et l'état des informations complémentaires. Ils forment un
tout indissociable. ».
Le ou les commissaires aux comptes doivent vérifier la conformité des
informations communiquées au niveau des états de synthèse avec celle
mentionnées dans le rapport de gestion. Les observations sur cette conformité sont
signalées dans leur rapport à l’assemblée générale ainsi l’article 175, Al. 2 de la loi
17-95 précise que :
« Leurs observations sur la sincérité et la concordance avec les états de synthèse,
des informations données dans le rapport de gestion de l’exercice et dans les
documents adressés aux actionnaires sur la situation financière de la société, ainsi
que sur son patrimoine et ses résultats. »
L’article 328 de la loi 17-95 ajoute que tous changements intervenant dans la
présentation des états de synthèse comme dans les méthodes d’évaluation retenues
doivent figurer dans le rapport de gestion.

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Pour l’information sur la gestion du groupe, l’article 142 de la loi 17-95 relative
aux sociétés anonymes tel qu’il est modifié et complété par la loi 20-19 dispose
que :

« Si la société possède des filiales ou des participations ou si elle contrôle d’autres


sociétés, le rapport doit contenir les mêmes informations à leur sujet, avec leur
contribution au résultat social ; il y est annexé un état de ces filiales et
participations avec indication des pourcentages détenus en fin d’exercice ainsi
qu'un état des autres valeurs mobilières détenues en portefeuille à la même date
et l’indication des sociétés qu'elle contrôle. Si la société a acquis des filiales ou des
participations ou le contrôle d’autres sociétés en cours d’exercice, il en est fait
spécialement mention. »
L’intérêt de cette information c’est que les actionnaires sont exclus du processus
décisionnel concernant les prises de contrôle ou de participations, ou même de
constitution de filiales. Les dirigeants doivent donner aux actionnaires tous les
éléments d’information utiles leur permettant d’apprécier l’activité des filiales ou
des sociétés où la société détient des participations au cours de l’exercice écoulé,
les opérations réalisées, les difficultés rencontrées, les résultats obtenus, la
formation du résultat distribuable, ainsi que la situation financière des filiales et
leurs perspectives d’avenir. Toutes modifications au niveau des états de synthèse
comme dans les méthodes d’évaluations retenues doivent être communiquées
aux actionnaires notamment minoritaires à travers le rapport de gestion.

Section 2 : l’expertise de gestion

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Le contrôle de l’information se fait par l’expertise de gestion on appelle aussi
« expertise de minorité ». Cette expertise a été prévue par la loi 17-95 sans doute,
pour permettre aux actionnaires minoritaires, qui contestent des opérations de
gestion des dirigeants, de réunir des preuves grâce à l’intervention de
professionnels et de pouvoir, par la suite, agir en responsabilité contre eux. Donc
l’expertise de gestion « constitue une mesure de protection, correspondant à un
besoin d’information et de contrôle de certaines opérations de gestion
accomplies par les dirigeants sociaux, et ce, dans un souci de protéger l’intérêt
social. » ⁶.
Le droit de demander en justice la désignation d’un ou de plusieurs experts chargés
de présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations de gestion, se fait par les
actionnaires détenteurs d’une participation minimale au capital social de 10%. Ces
derniers ont seuls le droit de demander par le biais de la justice la désignation d’un
ou plusieurs experts de gestion, l’article 157. Al 1 de la loi 17-95 relative aux
sociétés anonymes, dispose que :
« Un ou plusieurs actionnaires représentant au moins le dixième du capital social
peuvent demander au président du tribunal, statuant en référé, la désignation d’un
ou plusieurs experts chargés de présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations
de gestion. »
L’intérêt de ce droit c’est de renforcer l’arsenal juridique mis à la disposition des
actionnaires pour se tenir mieux informés de certains actes de gestion dont l’opacité
laisse présumer leur caractère douteux. Il est important d’avoir une connaissance
sur les conditions de désignation de l’expert de gestion et la mission de ce
dernier.

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Les conditions de désignation de l’expert de gestion, deux conditions doivent
être réunies, en premier lieu on a les conditions liées aux demandeurs, en second
lieu on trouve les conditions portant sur les opérations visées par la demande.

Pour les Condition de recevabilité relatives aux demandeurs, le droit de demander


en justice la désignation d’un expert de gestion n’appartiendra qu’à un ou plusieurs
actionnaires qui représentent au moins une certaine quotité du capital social, cette
quotité représente le pourcentage de 10% comme il est mentionné dans l’article 157
de la loi 17-95. Parfois l’un des demandeurs(l’actionnaire) ne fait pas partie de
ceux qui représentant le dixième du capital social à cause de la non-libération du
montant de leur action, à noter que « l’actionnaire qui n’a pas encore libéré le
solde restant dû sur ses actions ne peut certainement pas être compté parmi
ceux représentant le dixième du capital social » ⁷.
Pour l’illustration de l’idée on sait bien que dès la constitution de la société
anonyme chacun des actionnaires doit apporter des fonds ces derniers peuvent être
des apports en numéraire (des liquidités) et des apports en nature (des biens) qui
constituent le capital social de la société et donnant le droit à un titre financiers qui
s’appelle l’action le montant de cette dernière doit être libéré c’est-à-dire verser sur
le compte bancaire de la société. La libération du montant de l’action se fait
partiellement, pour les apports en nature sont entièrement libérés à la constitution
de la société alors que pour les apports en numéraire peuvent être libérés
partiellement c’est-à-dire l’actionnaire peut effectuer un premier versement à la
constitution de la société et d’autre versement ultérieurement, à une date fixée dans
les statuts de la société. Le solde restant dû désigne la somme qui reste à payer
c’est-à-dire le montant à verser en principal pour amortir ou rembourser le capital.
Donc si un actionnaire n’a pas libéré le solde restant dû sur ses actions il est exclu

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de ceux qui représentent le 10% du capital social alors il ne remplit pas la condition
exigée par la loi pour demander une expertise de gestion.
« Cette exigence de recevabilité de la demande est un juste milieu entre le droit
légitime d’information des actionnaires et la crainte de voir utiliser cette
procédure par n’importe quel actionnaire comme un outil de harcèlement des
dirigeants. » ⁸.
En France la condition exigée pour demander une expertise de gestion c’est
d’atteindre le seuil de 5% pour les actionnaires minoritaires et les associations
d’actionnaires (C.com., article L225-231), Cette expertise qui est l’apanage
exclusif des seuls actionnaires minoritaires soit également demandée par le
ministère public, le comité d’entreprise et, en cas d’appel public à l’épargne, par
l’AMF (art.L.225-231, al.3). C’est la loi française du 1er mars 1984 sur la
prévention des difficultés de l’entreprise qui a prévu ces nouveaux demandeurs
c’est ça pourquoi la France est passé de l’expertise de minorité à l’expertise de
gestion qui est une notion élargie.

Pour les Conditions de fond relatives aux opérations visées par la demande, la
condition exigée d’après l’article 157 de la loi 17-95 c’est « une ou plusieurs
opérations de gestion. » ces opérations déterminées sont accomplies par les
dirigeants au cours de la vie sociale ce qui signifie que la gestion est du domaine
exclusif des dirigeants, donc seules les opérations de gestion qui peuvent faire
l’objet d’une expertise.
Pour qu’il y’a une recevabilité de la demande il faut que ces opérations réunies 3
conditions de fond ⁹ :
La décision de gestion doit être prise par les dirigeants.
Les opérations soient clairement identifiées.

15
Les opérations doivent intervenir après la constitution de la société et avant
sa dissolution.
Les demandes portant sur les opérations exclues de la gestion, doivent être rejetées
ces opérations les suivantes10 :
Les opérations qui relèvent de la compétence d’une assemblée ne peuvent
être assimilées à des actes de gestion la jurisprudence française a opté pour
une définition organique de l’acte de gestion « serait tel tout acte décidé ou
réalisé par les organes de direction ou d’administration de la société, par
exclusion des actes décidés par l’assemblée des actionnaires, celle-ci
n’étant pas un organe de gestion. »11
La régularité des comptes sociaux qui relève des seules attributions du
commissaires aux comptes.
La gestion de la société dans son ensemble ; L’expertise de minorité ne
permet pas d’obtenir un audit général des comptes ;
Les actes accomplis pendant la période constitutive avant l’immatriculation
de la société au registre du commerce, sauf si les actionnaires n’y ont pas
consenti ;
Les opérations de liquidation après dissolution de la société, mais rien
n’interdit d’agir pour les opérations antérieures à la dissolution. Le même
raisonnement doit s’appliquer lorsque la société fait l’objet d’une procédure
de traitement des difficultés de l’entreprises.

La mission de l’expert de gestion, elle consiste à établir un rapport sur une ou


plusieurs opérations de gestion réalisées pour fournir une information aux
personnes concernées par la vie sociale de la société notamment les actionnaires
minoritaires. Donc quel que soit le contenu et les conclusions de ce rapport, il ne
constitue qu’une mesure d’information permettant aux minoritaires d’intenter une

16
action en justice pour l’annulation de certaines décisions ou la remise en cause de
la responsabilité civile ou pénales des dirigeants avec une chance accrue de
condamnation.

Chapitre 2 : la protection contre les majoritaires

Les actionnaires majoritaires abusent de leurs pouvoirs au sein de la société


anonyme, en revanche les actionnaires minoritaires se sentent parfois pris en otage
par ces premiers, car ils n’ont pas une influence importante sur le pouvoir
décisionnel durant les assemblées générales où se regroupent les actionnaires pour
approuver la gestion et prendre les décisions les plus importantes « les associés
minoritaires ne possédaient aucun réel pouvoir d’influence lors des
assemblées générales et que leur vote n’avait aucune valeur. »12. En d’autres
termes les majoritaires ne gèrent pas la société pour son intérêt général, mais pour
leur propre intérêt ce qui conduit à l’abus de majorité (Section 1), la protection des
minorités se fait par le biais de leurs droits qui limitent le pouvoir des actionnaires
majoritaires (Section2).

Section 1 : l’abus de majorité ou l’abus du pouvoir des majoritaires

La théorie d’abus de majorité a été définit en absence du texte législatif mais en


présence de la jurisprudence française (arrêt Schuman-picard)
En effet, « l’abus de majorité représente la situation dans laquelle les
actionnaires majoritaires vont prendre des décisions contraires à l’intérêt

17
social de l’entreprise et ce dans l’objectif d’en tirer profit au détriment des
autres actionnaires. »13
Donc il s’agit du fait pour une majorité d’utiliser son droit de vote pour une finalité
qui n’est pas conforme à l’intérêt social autrement dit l’actionnaire majoritaire ne
vote pas pour l’intérêt de la collectivité (du groupe) mais il vote pour s’avantager
au détriment de la minorité.
Suivant la jurisprudence française pour qu’il y ait abus de majorité, il faut deux
conditions :
- la première est la contrariété à l’intérêt social
-la deuxième est le dessein de favoriser les majoritaires au détriment des
minoritaires.
Une fois ces deux conditions remplies permettent désormais la rupture d’égalité
entre les actionnaires minoritaires et majoritaires ce qui nous lance dans le vif de la
notion donc il s’avère important de se pencher sur la notion de l’intérêt social et la
notion de la rupture d’égalité constituant les caractéristiques d’abus de majorité,
ensuite on étudie les cas d’abus de majorité.

Les caractéristiques d’abus de majorité :

La notion d’intérêt social n’a pas de définition car il n’y a aucune disposition
législative qui la définie, même en droit comparé on note une absence de définition.
Pour certains l’intérêt social est l’intérêt de l’entreprise et englobe donc non
seulement l’intérêt des associés mais aussi celui des tiers concernés : créanciers,
fournisseurs, clients, administration fiscale. Donc « L’intérêt social se confond
avec l’intérêt de l’entreprise dans son acceptation économique la plus large. »14
l’article 384.al 4 de la loi 17-95 dispose que : « qui, de mauvaise foi, auront fait,
des biens ou du crédit de la société, un usage qu'ils savaient contraire aux intérêts

18
économiques de celle-ci à des fins personnelles ou pour favoriser une autre société
ou entreprise dans laquelle ils étaient intéressés directement ou indirectement. ».
Le droit français ne définit pas l’intérêt social de la société il n’y a que l’intérêt
commun qui constitue l’intérêt collectif des associés. L’article 1833 du code civil
dispose que :
« Toute société doit avoir un objet licite et être constituée dans l'intérêt commun
des associés.
La société est gérée dans son intérêt social, en prenant en considération les enjeux
sociaux et environnementaux de son activité. ».
Cette notion d’intérêt social est essentiellement jurisprudentielle censée orienter les
tribunaux dans la recherche de solutions conformes à l’intérêt de la société, en
matière d’abus de majorité les actionnaires majoritaires prennent des
décisions(abusives) contraires à l’intérêt social pour s’avantager.
La rupture d’égalité désigné par le juge français par le dessein de favoriser les
membres de la majorité au détriment des minoritaires cette condition est cumulative
avec le non-respect de l’intérêt social de sorte que seule leur réunion peut être
qualifiée d’abus. Donc la rupture d’égalité réside dans le fait que les uns tirent des
avantages au détriment des autres « Dès lors, pour caractériser l’abus de
majorité il suffit de constater qu’une décision majoritaire détourne les règles
du partage en faveurs des uns et au détriment des autres »15 ce qui constitue un
préjudice pour les minoritaires car ils ne profitent pas des avantages retirés par cette
décision majoritaire.

Les cas d’abus de majorité 16 :

Cas d’abus du pouvoir des actionnaires majoritaires :


Le fait que la société accorde un cautionnement hypothécaire à un
associé pour que ce dernier puisse emprunter. Si la société n’y trouve

19
aucun intérêt, il s’agit clairement d’une décision qui altère l’égalité des
actionnaires en favorisant un actionnaire par rapport aux autres, et en
mettent en danger l’entreprise si le prêt n’est pas remboursé.
La rémunération excessive d’un gérant. L’assemblée générale peut
voter une rémunération très élevée pour le gérant, aussi actionnaire
majoritaire. Toutefois, verser une rémunération deux fois supérieure
aux bénéfices de l’année, peut être considérée comme excessive.

Section 2 : Limitation au pouvoir des actionnaires majoritaires

Cette limitation se fait par les droits des actionnaires minoritaires qui sont
considérés comme des moyens de défense. Parmi les droits des minorités17 on
trouve deux types à savoir droit non pécuniaire et droit pécuniaire.

Droit non pécuniaire :

Droit à l’information :

L’information est un moyen de contrôler la gestion de l’entreprise et de restreindre


le pouvoir illimité des dirigeants.la société anonyme étant considérée comme une
démocratie, le pouvoir suprême appartient aux actionnaires réunis en assemblée
générale souveraine. La loi assure une meilleure information pour permettre aux
minoritaires d’être pleinement éclairés pour exprimer leur droit de vote.

Droit de poser des questions écrites :

Les actionnaires minoritaires peuvent poser des questions écrites aux dirigeants sur
tout fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation, à défaut de

20
réponse satisfaisante, ils peuvent demander en référé la désignation d’un expert de
gestion

Droit à la communication :

L’actionnaire a droit d’obtenir communication des documents sociaux concernant


les trois derniers exercices ainsi que des procès-verbaux et feuilles de présence des
assemblées générales tenues au cours de ces exercices. Sauf en ce qui concerne
l’inventaire, le droit de prendre connaissance emporte celui de prendre copie
(art.146 de la loi 20-05).
Si la société refuse en totalité ou en partie la communication de documents,
l’actionnaire auquel ce refus a été opposé peut demander au président du tribunal,
statuant en référé, d’ordonner à la société sous astreinte, de communiquer les
documents (art.148de la loi 20-05).

Droit au vote :

L’article 259 de la loi 20-05 sur la société anonyme dispose que :


« …le droit du vote découlant des actions de capital des actions de capital ou des
actions de jouissance, est proportionnel à la quantité du capital qu’ils représentent
et chaque action donne une voix au moins. Et toute clause contraire est réputée non
écrite ». On constate que le législateur montre son désir de voir une certaine égalité
entre les actionnaires de crainte que les majoritaires abusent de leur pouvoir en
s’attribuant des voix au-delà de ce permet leur participation au capital.

Droit pécuniaire :

21
Droit aux dividendes :

Le bénéfice distribuable est constitué du bénéfice net de l’exercice, diminué des


pertes antérieures ainsi que des sommes à porter en réserve (prélèvement de 5%
affecté à la formation d’un fonds de réserve appelé réserve légale) et augmenté du
report bénéficiaire des exercices précédents. Après approbation des états de
synthèse de l’exercice et constatation de l’exercice de sommes distribuables,
l’assemblée ordinaire détermine la part attribuée aux actionnaires sous forme de
dividendes. Il demeure qu’en réalité, par rapport à la distribution des dividendes, le
pouvoir presque absolu revient à la majorité qui lors de l’assemblée générale décide
soit de distribuer les bénéfices ou de les placer entièrement ou en partie en réserve.
Et de ce fait, les actionnaires minoritaires n’ont qu’à adhérer à cette décision, ils
n’ont pas d’autres choix, à moins qu’ils démontrent un abus de majorité devant les
tribunaux.

La loi a renforcé la protection des minoritaires par l’information sur la gestion


et l’expertise de gestion ainsi que les droits accordés par la loi aux minoritaires
permettent une meilleure défense contre les abus de majorité. Alors qu’on est-
il de la protection accordée par les juges qui constitue notre 2eme partie.

PARTIE 2 : le recours en justice : instrument de


protection des minorités

22
La protection des actionnaires minoritaires des sociétés anonymes n’est pas
l’apanage du droit de cette forme sociétaire. Le droit de la procédure civile est
également concerné, ce dernier étant applicable chaque fois que le respect d’un
droit ou d’une obligation ne peut être assuré que par la voie judicaire. Pour se
protéger l’actionnaire minoritaire titulaire d’un droit va exercer ce qu’on appelle
l’action en justice cette dernière est une possibilité d’agir contre n’importe quel
abus. L’action civile met en opposition deux parties en principales, le demandeur
(l’actionnaire minoritaire) et le défendeur (le dirigeant, l’actionnaire majoritaire).
Puisqu’on s’intéresse à la partie demanderesse qui est la pierre angulaire de notre
sujet, le demandeur doit réunir certaines conditions pour la recevabilité de
l’action (Chapitre1), ainsi qu’il a le choix, de solliciter l'intervention du juge
des référés et du fond (Chapitre2).

23
Chapitre1 : les conditions d’exercice de l’action judicaire

L’action est le droit pour l’auteur d’une prétention d’être entendu sur le fond de
celle-ci afin que le juge la dise bien ou mal fondée. Cette première ne sera
recevable que si celui qui l’exerce justifie de la réunion d’un certain nombre de
condition.

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L’article 1 du code de procédure civile dispose que :

« Ne peuvent ester en justice que ceux qui ont qualité, capacité et intérêt pour faire
valoir leurs droits.

Le juge relève d’office le défaut de qualité ou de capacité ou d’intérêt ou le défaut


d’autorisation lorsque celle-ci est exigée.il met en demeure la partie de régulariser
la situation dans un délai qu’il fixe.

Si la régularisation intervient, l’action est considérée comme valablement engagée.


Dans le cas contraire, le juge déclare l’action irrecevable. »

24
De la lecture de l’article ci-dessus, l’on constate que parmi les conditions de
recevabilité de l’action en justice on trouve l’intérêt et la qualité à agir (Section1)
mais il est également nécessaire de disposer de la capacité juridique constituant la
troisième condition d’exercice de l’action judiciaire (Section2). En cas de
constatation de défaut au niveau de ces trois conditions (l’intérêt, la qualité, la
capacité) il peut être invoqué à tout moment de la procédure.

Section 1 : L’intérêt et la qualité à agir

L’intérêt à agir est une condition nécessaire à l’exercice d’une action en justice.
Elle est établie à l’article 1 du code de procédure civile. La recevabilité de la
demande en justice est subordonnée à la présence de l’intérêt à agir exprimée par
l’adage « pas d’intérêt, pas d’action. ».

Ce premier se définit, selon le lexique de terme juridique comme « une condition


de recevabilité de l’action consistant dans l’avantage que procurerait au
demandeur la reconnaissance par le juge du bien-fondé de sa prétention.
L’intérêt doit être personnel, direct, né et actuel. Le défaut d’intérêt d’une
partie constitue une fin de non-recevoir que le juge peut soulever d’office. »18

L'article 31 du code de procédure civile française prévoit que l'action soit ouverte à
tous ceux qui ont un intérêt légitime à agir

« L'action est ouverte à tous ceux qui ont un intérêt légitime au succès ou au rejet
d'une prétention, sous réserve des cas dans lesquels la loi attribue le droit d'agir aux
seules personnes qu'elle qualifie pour élever ou combattre une prétention, ou pour
défendre un intérêt déterminé. ».

On constate que l’intérêt doit être :

25
Légitime cette légitimité fait référence à la conformité à l’ordre public
Personnel ou collectif c’est-à-dire le titulaire du droit d’agir défend en
principe une situation qui lui est personnelle, qu’il s’agisse d’une personne
physique (un actionnaire défend son droit de vote). Parfois, l’utilité du
procès concerne un ensemble d’individus : le groupement défend alors un
intérêt collectif, c’est-à-dire celui d’une collectivité considérée comme une
entité.
(Les actionnaires minoritaires peuvent, soit individuellement, soit en se
groupant, intenter l’action sociale en responsabilité contre les
administrateurs, les membres du directoire ou du conseil de
surveillance)19
Né et actuel c’est-à-dire qu’il doit exister au jour où la personne agit en
justice et ne pas être simplement éventuel. Ce critère pourrait laisser entendre
que les actions préventives ne sont pas recevables.

La qualité à agir c’est le titre qui autorise une personne à exercer en justice le
droit qu’elle veut faire reconnaître ou sanctionner.

Celui qui exerce une action doit justifier qu’il est lié par un rapport de droit avec
celui qu’il poursuit. Ce rapport doit être entendu au sens large, qu’il s’agisse d’un
lien contractuel, quasi-contractuel.

 La qualité pour agir des particuliers 20 :

26
Ce sont les personnes physiques qui relèvent du droit privé. Pour les particuliers il
y a deux types d’actions : les actions banales et les actions attitrées.
Les actions banales : l’action banale est l’action en justice qui est ouverte à
tout intéressé. Autrement dit c’est l’action en justice ordinaire. Cette action
banale n’exige pas de qualité.
Les actions attitrées : c’est l’action en justice dans laquelle le droit d’agir n’est
pas ouvert à tout intéressé mais est réservé aux personnes que la loi qualifie à
cet effet.

Section 2 : la capacité à agir

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La capacité juridique constitue une troisième condition nécessaire à l’exercice


d’une action en justice, la mise en œuvre de cette dernière suppose que son auteur
dispose de la capacité d’ester en justice ce qui ne permet de distinguer entre la
capacité de jouissance (aptitude à être titulaire de droits subjectifs) et la capacité de

27
d’exercice (aptitude à faire valoir ces droits). Seule cette dernière intéresse la mise
en œuvre de l’action.
Pour les personnes physiques le demandeur devra atteint l’âge de la majorité et ne
pas être pourvu d’un tuteur ou d’un administrateur légal. Le mineur ne pourra pas
agir lui-même et devra donc être représenté par son tuteur.

« Pour les actionnaires il n’y a pas de condition particulière de capacité


puisque la qualité de commerçant n’est pas requise pour faire partie d’une
société anonyme, la responsabilité des actionnaires étant limitée au montant de
leurs apports. Même la capacité civile n’est pas exigée puisqu’un mineur peut
être actionnaire dans une société anonyme à travers son représentant légal. » 21

Chapitre 2 : l’intervention du juge

28
Les actionnaires minoritaires peuvent s'adresser à la justice pour faire valoir leurs
droits, et ils ont à cet égard le choix entre solliciter l'intervention du juge des référés
en cas d’urgence (section 1). De la même façon, ils ont la possibilité de faire appel
au juge du fond (section 2).

Section 1 : devant le juge des référés

« Le juge des référés est le président du tribunal de première instance. En cas


d'urgence, on peut lui demander de prendre des mesures urgentes et
provisoires, qui s'appliquent en attendant qu'un jugement soit rendu. On dit
qu'il statue en référé. Ses décisions s'appellent des ordonnances. »22

La procédure en référés aide à obtenir des mesures conservatoires ou de remise en


état qui s'imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser
un trouble manifestement illicite.

La procédure de référé est prévue par l’article 149 du code de procédure civile qui
dispose que :

« En dehors des cas prévus à l’article précédent où le président du tribunal de


première instance peut être appelé à statuer comme juge des référés, ce magistrat
est seul compétent pour connaître, en cette même qualité et toujours en vertu de
l’urgence, de toutes les difficultés relatives à l’exécution d’un jugement ou d’un
titre exécutoire, ou pour ordonner une mise sous séquestre, ou toute autre mesure
conservatoire, que le litige soit ou non engagé, devant le juge du fond. »

Alors quel est le domaine d’intervention du juge des référés et les conditions de
saisine de ce dernier ?

Le domaine d'intervention du juge des référés


29
Parmi les dispositions qui régissent le domaine d’intervention du juge des référés,
on trouve l’article 116 al 3 de la loi 17-95 qui permet en cas d’urgence de recourir
au président du tribunal entant que juge des référés ainsi les dispositions de l’article
165 ou 148 de la loi 17-95.

L’article 116 al 3 de la loi 17-95 dispose que :


« L’assemblée générale ordinaire est convoquée par le conseil d’administration
ou le conseil de surveillance, à défaut, elle peut être convoquée par :
2)un mandataire désigné par le président du tribunal statuant en référé à la
demande, soit de tout intéressé en cas d’urgence soit d’un ou plusieurs actionnaires
réunissant au moins le dixième du capital social. ».

L’article 148 de la loi 17-95 dispose que :


« Si la société refuse en totalité ou en partie la communication de documents
contrairement aux dispositions des articles 141,145,146,147, et 150, l’actionnaire
auquel ce refus a été opposé peut demander au président du tribunal statuant en
référé, d’ordonner à la société, sous astreinte, de communiquer les documents dans
les conditions prévues aux dits articles. ».

L’article 165 de la loi 17-95 :


« A défaut de nomination des commissaires aux comptes par l’assemblée générale,
il est procédé à leur nomination par ordonnance du président du tribunal, statuant
en référé, à la requête de tout actionnaire, les administrateurs dûment appelés. ».

La loi a prévu d'autres situations où il y’a l'exigence d'un pourcentage du capital


social. Parmi les articles qui traitent cette exigence on trouve :

30
L’article 157 al 1 de la loi 17-95 qui dispose que :
« Un ou plusieurs actionnaires représentant au moins le dixième du capital social
peuvent demander au président du tribunal statuant en référé, la désignation d’un
ou plusieurs experts chargés de présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations
de gestion. ».

L’article 164 al 1 de la loi 17-95 dispose que :


« Un ou plusieurs actionnaires représentant au moins le dixième du capital social
peuvent demander la récusation pour justes motifs au président du tribunal statuant
en référé, du ou des commissaires aux comptes désignés par l’assemblée générale
et demander la désignation d’un ou plusieurs commissaires qui exerceront leurs
fonctions en leurs lieu et place. ».

Les conditions de saisine du juge des référés

Parmi les conditions exigées au demandeur c’est la qualité l’article 1 du code de


procédure civile l’a mentionné mais il ‘y a d’autres conditions mentionnées à
l’article 115 de la loi 17-95 qui dispose que :
« L’assemblée générale ordinaire est réunie au moins une fois par an dans les
six mois de la clôture de l’exercice, sous réserve de prolongation de ce délai une
seule fois et pour la même durée, par ordonnance du président du tribunal statuant
en référé, à la demande du conseil d’administration ou du conseil de surveillance. »
On constate ici que l’assemblée générale ordinaire ne peut prolonger le délai
qu’une seule fois par ordonnance du juge des référés.

31
Au niveau de l’expertise de gestion les actionnaires doivent atteindre le
pourcentage de 10 % pour demander une expertise de gestion au président du
tribunal statuant en référé (Article 157 de la loi 17-95).

Section 2 : devant le juge du fond

Le juge du fond prend en compte l’intégralité d’une affaire et examinent tous les
éléments de fait et de droit d’une affaire. Deux types d'actions sont mises à la
disposition des minoritaires pour faire prévaloir leurs droits, on a l’action en
nullité et l’action en responsabilité.

L’action en nullité c’est le fait d’engager une action en justice aux termes de
laquelle le demandeur souhaite voir constaté la nullité du contrat le non-respect
d’une condition de formation (capacité, le consentement, objet, la cause) du contrat
conduit à la nullité du contrat qui peut être relative ou absolue.
Le juge saisi d’une demande en nullité la prononce où moment que les conditions
de l’action (l’intérêt, la qualité et la capacité à agir) sont réunies.
La nullité peut frapper les décisions au niveau de la société anonyme (article 337 et
338 de la loi 17-95)

L’article 337 de la loi 17-95 dispose que :

« La nullité d’une société ou celle d’actes ou délibérations modifiant les statuts, ne


peut résulter que d’une disposition expresse de la présente loi, du caractère illicite
ou contraire à l’ordre public de l’objet de la société ou de l’incapacité de tous les
fondateurs.

32
Toute clause statutaire contraire à une disposition impérative de la présente loi,
dont la violation n'est pas sanctionnée par la nullité de la société, est réputée non
écrite. ».

L’article 338 de la loi 17-95 dispose que :

« La nullité d’actes ou délibérations autres que ceux prévus à l’article 337


précédent ne peut résulter que de la violation d’une disposition impérative de la
présente loi, ou de l’une des causes de nullité des contrats en général. ».

Ces articles nous permettent de distinguer entre décisions modificatives des


statuts et les autres décisions.
Les délibérations d’une assemblée générale peuvent être frappées de nullité l’article
139 de la loi 17-95 dispose que :

« Les délibérations prises par les assemblées en violation des dispositions des
articles 110, 111, 113 (alinéa 3), 117, 118 (alinéa 2) et 134 sont nulles. ».
Cette nullité d’ordre public qui s’impose au juge, privé par la loi de tout
pouvoir d’appréciation. Il s’ensuit que toute personne justifiant d’un intérêt
légitime peut agir en nullité d’une assemblée23

L’action en responsabilité, on cite deux types de responsabilité en premier lieu la


responsabilité civile et en second lieu la responsabilité pénale

La responsabilité civile24 :

33
https://www.eurojuris.fr/

Les actionnaires majoritaires et les dirigeants sociaux engagent leur responsabilité


civile du fait de leur vote abusif ou des fautes commises lors de l'exercice de leurs
fonctions. Pour que l’action en responsabilité soit recevable, elle doit remplir les
conditions de droit commun de la responsabilité. Autrement dit, il faut qu'il y ait
une faute commise par un dirigeant, un dommage subi à l’associé et un lien de
causalité entre la faute et le dommage. Si le préjudice est subi par la société, elle
pourra demander réparation ; un associé peut aussi le faire en agissant seul : c’est
l’action sociale « ut singuli ». Si le préjudice est subi par un associé ou un groupe
d’associés, ils pourront demander réparation, conformément au droit commun.
Ceci est bien mentionné dans l’article 353 de la loi 17-95 amendé par la loi 20-05
qui stipule en ces termes : « Outre l'action en réparation du préjudice subi
personnellement, les actionnaires peuvent, soit individuellement, soit en se
groupant intenter l'action sociale en responsabilité contre les administrateurs, le

34
directeur général et, le cas échéant, le au directeur général délégué ou aux les
membres du directoire ou du conseil de surveillance. Les demandeurs sont habilités
à poursuivre la réparation de l'entier préjudice subi par la société, à laquelle, le cas
échéant, les dommages-intérêts sont alloués ». L'action en responsabilité contre les
administrateurs, le directeur général et, le cas échéant, le directeur général délégué
ou les membres du directoire ou du conseil de surveillance tant sociale
qu'individuelle, se prescrit par cinq ans, à compter du fait dommageable ou s'il a été
dissimulé, de sa révélation (art 355 de la loi 20-05).
Toutefois, la réparation ne peut avoir lieu que lorsque les actionnaires qui ont subi
le dommage en rapportent la preuve de la faute et du lien de causalité entre la faute
et le dommage. Ce qui est vraiment difficile à démontrer !!

La responsabilité pénale25 :

Les dirigeants de la société anonyme sont responsables pénalement des infractions


commises sciemment aussi bien à l’égard des associés que de la société lors de
l’exercice de leur fonction. Ainsi, de lourdes peines leur sont édictées par les
articles 384 à 402 de la loi 17-95 mais on mettra juste l’accent sur ceux qui
touchent directement les actionnaires.
En effet, seront punis d'un emprisonnement de 1 à 6 mois et d'une amende de
100.000 à 1.000.000 de dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement les
membres des organes d'administration, de direction ou de gestion d'une société
anonyme :
- qui, en l'absence d'inventaire ou au moyen d'inventaires frauduleux, auront,
sciemment, opéré entre les actionnaires la répartition de dividendes fictifs ;
- qui, même en l'absence de toute distribution de dividendes, auront sciemment
publié ou présenté aux actionnaires, en vue de dissimuler la véritable situation de la

35
société, des états de synthèse annuels ne donnant pas, pour chaque exercice, une
image fidèle du résultat des opérations de l'exercice, de la situation financière et du
patrimoine, à l'expiration de cette période ;
- qui, de mauvaise foi, auront fait, des biens ou du crédit de la société, un usage
qu'ils savaient contraire aux intérêts économiques de celle-ci à des fins personnelles
ou pour favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle ils étaient intéressés
directement ou indirectement ;
- qui, de mauvaise foi, auront fait des pouvoirs qu'ils possédaient et/ou des voix
dont ils disposaient, en cette qualité, un usage qu'ils savaient contraire aux intérêts
économiques de la société, à des fins personnelles ou pour favoriser une autre
société ou entreprise dans laquelle ils étaient intéressés directement ou
indirectement.
Par ailleurs, seront punis d'un emprisonnement de 1 à 6 mois et d'une amende de
8.000 à 40.000 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement les dirigeants qui,
sciemment, auront empêché un actionnaire de participer à une assemblée
d'actionnaires (art 387 de la loi 20-05).
La même peine est retenue pour ceux qui n'auront pas convoqué, à toute
assemblée, dans le délai légal, les actionnaires titulaires depuis trente jours au
moins de titres nominatifs, dans les formes prévues par les statuts (art 389 de la loi
20-05).
Toujours, la même peine sera maintenue pour les mêmes personnes qui n'auront
pas mis à la disposition de tout actionnaire, au siège social :
- Pendant le délai de quinze jours qui précède la réunion de l'assemblée générale
ordinaire annuelle, les documents énumérés à l'article 141 : (exposé des motifs des
projets de résolution - liste des dirigeants - inventaire et états de synthèse de
l'exercice écoulé - rapport de gestion du conseil d'administration ou du directoire -

36
rapport du ou des commissaires aux comptes soumis à l'assemblées - projet
d'affectation des résultats) ;
- Pendant le délai de quinze jours qui précède la réunion d'une assemblée générale
extraordinaire, le texte des projets de résolutions proposées, du rapport du conseil
d'administration ou du directoire et, le cas échéant, du rapport du ou des
commissaires aux comptes et du projet de fusion ;
- Pendant le délai de quinze jours qui précède la réunion de l'assemblée générale,
la liste des actionnaires arrêtée trente jours au plus avant la date de ladite réunion et
comportant les prénom, nom et domicile de chaque titulaire d'actions nominatives
et de chaque titulaire d'actions au porteur ayant manifesté, à cette date, l'intention
de participer à l'assemblée ainsi que le nombre des actions dont chaque actionnaire
connu de la société est titulaire ;
- A toute époque de l'année, les documents suivants concernant les trois derniers
exercices soumis aux assemblées générales : inventaire, états de synthèse annuels,
rapport du conseil d'administration ou du directoire, rapport des commissaires aux
comptes, feuilles de présence et procès-verbaux des assemblées (art 391 de la loi
20-05).
En somme, des sanctions assez lourdes. Il va falloir que le dirigeant avant de faire
un faux pas réfléchisse amplement et soit prudent pour éviter de nuire à ces
associés qui même minoritaires peuvent être vigilants et agissent en justice pour
faire valoir leurs droits.

37
Pour conclure, je dirais que le législateur a mis à la disposition des actionnaires
minoritaires des mécanismes de protection pour confronter toute lacune c’est-à-dire
que le législateur marocain a renforcé les droits des minorités à travers la loi 20-19
modifiant et complétant la loi 17-95 relative aux sociétés anonymes en mettent à
leur disposition tout un nombre de privilèges leur permettant un véritable contrôle
dans la vie sociale de la société. Les actionnaires minoritaires donnent pouvoir aux
BI
CO
BL dirigeants pour assurer ses missions en prenant garde de toute manipulation de
NC
IO ceux-ci dans la gestion de la société, ce doute de la part des minoritaires se
LU
G disparaitre par l’existence d’un droit d’information sur la gestion qui protège les
SI
R minoritaires et par l’expertise de gestion qui exerce un contrôle sur les opérations
O
AP de gestions jugeant douteuses, sans oublier que les minoritaires peuvent être
N
HI frapper par un abus de majorité, le fait de dépasser les limites d’usage d’un droit
E consacré par la loi aux majoritaires conduit à une inégalité est surtout au niveau du
vote aux assemblée générales. Le recours à la justice permet une meilleure
protection aux minorités qui s’incarne à l’intervention des juges cette dernière
constitue une force irrésistible garantissant le droit des minoritaires au long terme
cela ne signifie pas que les actionnaires minoritaires sont toujours persécutés (se
traitent d’une manière injuste) mais il y’a des situations où le rôle s’inverse, parfois
une minorité adopte une attitude contraire à l’intérêt général de la société en
interdisant une opération essentielle pour celle-ci dans l’unique but de favoriser ses
intérêts au détriment des autres associés donc la question qui se pose ici et qui
s’ouvre à un autre sujet important qu’on est-il d’abus de minorité ? .

38
ABDELJALIL EL HAMMOUMI, la protection des actionnaires minoritaires en
droit marocain, Anrthèses,2011, Partie I, Chapitre I, p.11. (1)

ABDELJALIL EL HAMMOUMI, la protection des actionnaires minoritaires en


droit marocain, Anrthèses,2011, Partie II, Chapitre I, Section I, Sous-section 2,
Paragraphe 2, p163. (5)

ABDELALLI BELHAJ, L’expertise de minorité en droit marocain,2018. (6)

ABDELJALIL EL HAMMOUMI, la protection des actionnaires minoritaires en


droit marocain, Anrthèses,2011, Partie II, Chapitre I, Section II, Sous-section 2,
Paragraphe 1, Sous-paragraphe 2-A, p205. (11)

ABDELJALIL EL HAMMOUMI, la protection des actionnaires minoritaires en


droit marocain, Anrthèses,2011, Partie I, Chapitre 2, Section 1, Sous-section2,
Paragraphe2, p119. (15)

ABDELJALIL EL HAMMOUMI, la protection des actionnaires minoritaires en


droit marocain, Anrthèses,2011, Partie II, Chapitre 2, Section 1, Sous-section2,
Paragraphe1, p247. (19)

BOUKHIMA ASMAA, Cour de droit des sociétés.

D. SCHMIDT, les conflits d’intérêts dans la société anonyme, Bulletin Joly


Sociétés-janvier 2000, §I-2, p.9. (2)

Gervais Muberankiko, La place des associés minoritaires dans la gouvernance des


entreprises en droit OHADA, 2020, Partie I, TITRE II, Chapitre 1, Section1, §1-A,
p292. (12)

HASSANIA CHERKAOUI, la société anonyme, 2011, TITRE III, Chapitre 4,


section 3, p181. (7)

Leila Ben Sedrine Kettani, Protection des actionnaires minoritaires dans la société
anonyme de droit marocain, 2019, I-A, p47. (13)

Leila Ben Sedrine Kettani, Protection des actionnaires minoritaires dans la société
anonyme de droit marocain, 2019, I-B, p48-49. (16)

39
Leila Ben Sedrine Kettani, Protection des actionnaires minoritaires dans la société
anonyme de droit marocain, 2019, II-A, p52-55. (17)

Leila Ben Sedrine Kettani, Protection des actionnaires minoritaires dans la société
anonyme de droit marocain, 2019, III-A, p57. (24)

Leila Ben Sedrine Kettani, Protection des actionnaires minoritaires dans la société
anonyme de droit marocain, 2019, III-B, p59. (25)

M.C. JENSEN et W.H. MECKLING, Theory of the firm: managerial behaviour,


agency costs and ownership structure,1976, P308. (3)

M. El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés,2019, Droit d’information,


Chapitre3, Section1, Sous-section1, §1, P375. (4)

M. El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés,2019, Chapitre III, Section 3,


Sous-section 3, §1-A, p.646. (8)

M. El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés,2019, Chapitre III, Section 3,


Sous-section 3, §1-B, p.647. (9-10)

M. El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés, 2019, TITRE 1, Chapitre1,


Section 4, §3-C, p69. (14)

M. El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés, 2019, TITRE 3, Sous-titre 1,


Chapitre2, Section 1, §1-B, p317. (21)

M. El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés, 2019, TITRE 3, Sous-titre 1,


Chapitre 3, Section 1, Sous-section 1, §2-D, p399. (23)

Serge GUINCHARD, Thierry Debard, Lexique des termes juridiques, Dalloz,2017-


2018, p625. (18)

https://www.superprof.fr/ (20)

https://www.droitsquotidiens.be/ (22)

Table des matières


INTRODUCTION....................................................................................................................................1

40
PARTIE 1 : les mécanismes de protection des actionnaires minoritaires.............................................6
Chapitre 1 : la protection contre les dirigeants sociaux.........................................................................6
Section 1 : l’information sur la gestion...................................................................................................7
Pour l’information sur la gestion de la société,................................................................................9
Pour l’information sur la gestion du groupe,..................................................................................11
Section 2 : l’expertise de gestion.........................................................................................................12
Les conditions de désignation de l’expert de gestion...................................................................13
La mission de l’expert de gestion....................................................................................................16
Chapitre 2 : la protection contre les majoritaires..................................................................................16
Section 1 : l’abus de majorité ou l’abus du pouvoir des majoritaires...................................................17
Les caractéristiques d’abus de majorité :.......................................................................................17
Les cas d’abus de majorité...............................................................................................................19
Section 2 : Limitation au pouvoir des actionnaires majoritaires...........................................................19
Droit non pécuniaire..........................................................................................................................19
Droit pécuniaire..................................................................................................................................21
PARTIE 2 : le recours en justice : instrument de protection des minorités..........................................22
Chapitre1 : les conditions d’exercice de l’action judicaire....................................................................23
Section 1 : L’intérêt et la qualité à agir.................................................................................................24
L’intérêt à agir.....................................................................................................................................24
La qualité à agir..................................................................................................................................25
Section 2 : la capacité à agir................................................................................................................26
Chapitre 2 : l’intervention du juge.........................................................................................................27
Section 1 : devant le juge des référés..................................................................................................28
Le domaine d'intervention du juge des référés..............................................................................29
Les conditions de saisine du juge des référés...............................................................................30
Section 2 : devant le juge du fond........................................................................................................31
L’action en nullité...............................................................................................................................31
L’action en responsabilité,................................................................................................................32
CONCLUSION.....................................................................................................................................37
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................................................38

41

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