Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
La
prote
ction
des Réalisé par :
la
socié
té
anon
yme
Remerciements
Je tiens à remercier :
Sommaire
INTRODUCTION GENERALE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
La
prote
ction
RESUME : les actionnaires minoritaires constituent une partie fragile au sein de la
des
société anonyme, ils peuvent être frappés par toute sorte d’abus, soit de la part des
action soit de la part des actionnaires majoritaires. La loi a renforcé les droits
dirigeants,
naires
des minorités en lui permettant une importante participation à la vie sociale de la
minor
société ainsi que le recours en justice les protège.
itaire
Mots-clés : les actionnaires minoritaires, abus, les dirigeants, les actionnaires
s
majoritaires, les droits des minorités.
dans
la
sociét
é
anonyThe
me
prote
ction
Abstract: the minority shareholders are vulnerable in a company and are a subject
of
of an oppression from the majority shareholders, board directors and management.
Theminor
law has reinforced the position of the minority shareholders by allowing them
a legality
right.
share
Key Words: The minority shareholders, oppression, board directors and
holde the majority shareholders, legal rights.
management,
rs in
the
comp
L’appellation « droit des affaires » a aujourd’hui souvent remplacé celle de droit
commercial. Cette expression ne cesse pas de se développer pour répondre aux
besoins et exigences spécifiques (la rapidité, la sécurité et le crédit) de la vie des
affaires. Ce droit est une branche du droit privé qui constitue un corps de règles
applicables au monde des affaires, son domaine est plus vaste car il comporte un
ensemble de droits relatifs aux affaires des entreprises cette dernière est avant tout
une notion économique et sociale en revanche de la société qu’est juridique
IN
(l’article 982 du dahir formant code des obligations et contrats).
T
R
La société se divise en deux types : la société civile et la société commerciale O
cette dernière joue un rôle protagoniste au monde des affaires. Le caractère D
commercial d’une société est déterminé par sa forme ou par son objet, sont U
commerciales, à raison de leur forme et quel que soit leur objet, les sociétés en nom C
collectif, les sociétés en commandite simple, les sociétés à responsabilité limitée et TI
les sociétés par actions (La société anonyme, la société anonyme simplifiée, La O
société en commandite par actions.). Autrement dit toutes les sociétés sont N
commerciales par la forme sauf la société de participation qui regroupe les deux
types selon son objet est ce qu’il est commercial ou civil.
La société anonyme est la pierre angulaire de notre sujet cette première se définit
comme une société par actions dans laquelle les associés reçoivent, en contrepartie
de leurs apports, des titres négociables. Cette société présente les caractéristiques
suivantes :
C’est une société commerciale par la forme peu importe la nature civile
ou commerciale de son objet.
C’est une société de capitaux c’est-à-dire qu’il n’y a pas le principe de
l’intuitu personae.
La responsabilité est limitée au montant de ces apports.
1
Le nombre des actionnaires ne soit pas inférieur à cinq actionnaires (5).
Le capital divisé en actions négociables représentatives d’apports en
numéraire ou en nature à l’exclusion de tout apport en industrie. Le
capital minimum est fixé à 300.000 DH sans appel public à l’épargne et à
3.000.000 DH avec appel public à l’épargne.
2
et une nouvelle structure dualiste dirigée par un directoire et un conseil
de surveillance.
Et en fin le commissaire aux comptes dans le cadre du dahir de 1922
n’importe qui peuvent être un commissaire aux comptes c’est-à-dire qu’il
n’y avait pas des conditions d’exigence de nomination, avec la loi 17-95
il y’a l’exigence d’être un expert-comptable l’article 160 de la loi 17-95
dispose que : « Nul ne peut exercer les fonctions de commissaire aux
comptes s’il n’est inscrit au tableau de l’ordre des experts-comptables. ».
3
L’actionnaire constitue le pilier de la société anonyme car c’est par la
contribution de son apport que le mécanisme de la société anonyme a pu être
mis en place. Ce premier détient une fraction du capital social (action) ce qui
lui permet de participer à la vie sociale. On distingue entre deux types
d’actionnaires, l’actionnaires majoritaires qui détient un grand nombre
d’actions et la majorité des droits de vote et l’actionnaires minoritaire qui ne
détient qu’un petit nombre d’actions. L’affectio societatis repose sur la
collaboration volontaire, active, consciente et égalitaire de tous les contractants
en vue de la réalisation d’un bénéfice à partager cette notion trouve place au
niveau de l’article 982 du dahir formant code des obligations et contrats qui
dispose que :« La société est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes
mettent en commun leurs biens ou leur travail ou tous les deux à la fois en vue
de partager les bénéfices qui pourront en résulter. » ce qui signifie que les
associés doivent collaborer entre eux d’une manière égalitaire pour atteindre ses
objectifs mais malgré cette condition les relations entre ceux-ci se complexe
soit entre les actionnaires minoritaires et ses dirigeants d’une part, soit entre les
actionnaires minoritaires et les actionnaires majoritaires d’une autre part en
donnant l’exemple des dirigeants et des actionnaires majoritaires qui abusent de
leurs pouvoirs et droits, à des fins personnelles et non pas pour l’intérêt général
de la société et au détriment des minoritaires ce qui fait disparaitre la notion
d’égalité entre eux et rendre les décisions des minoritaires indéniables c’est-à-
dire sa participation à la vie sociale de la société n’a pas un rôle important dans
ce cas-là les minoritaires se sentent frapper de l’injustice et c’est ça pourquoi on
traite ce sujet qu’est la protection des actionnaires minoritaire dans la société
anonyme.
4
Intérêt de notre sujet :
Le droit des affaires évolue avec l’évolution de l’activité économique, l’intérêt
de notre sujet réside dans l’étude de la protection des actionnaires minoritaires
dans la société anonyme dans ce contexte évolutif
5
PARTIE 1 : les mécanismes de protection des actionnaires
minoritaires
6
Chapitre 1 : la protection contre les dirigeants sociaux
Pour se protéger contre les dirigeants sociaux les actionnaires minoritaires faisant
recours d’une part à l’information sur la gestion (Section1) pour mieux exprimer
leurs avis sur les affaires sociales ou les opérations de gestion jugeant douteuses,
cette possibilité permet aux minoritaires d’avoir une réponse aux questions posées
sur les décisions de gestion qui leurs apparaissent injustes à l’aide d’un rapport de
gestion établie par les dirigeants(président-directeur général-administrateur) .Et
d’autre part à l’expertise de gestion (Section 2) qui constitue un moyen de contrôle
de l’information .
7
personnelles « abus de biens sociaux ») et c’est ça pourquoi le législateur marocain
à renforcer le droit d’accès à l’information par les actionnaires minoritaires pour
qu’il n’y’a aucune manipulation du côté des dirigeants.
L’information est un droit offert aux actionnaires pour contrôler la société, elle est
nécessaire mais difficile à organiser pour plusieurs raisons⁴ :
1- L’information n’est utile que si elle est complète. La société doit-elle tout
révéler à ses actionnaires au risque de divulguer le secret des affaires et
d’affaiblir sa position par rapport à ses concurrents ? il serait facile pour
un concurrent d’acheter quelques actions de la société pour être
suffisamment informé sur sa situation ;
2- L’information n’est utile que si elle est compréhensible par la masse des
actionnaires. Or, l’information qui est donnée est très techniques ; elle se
présente sous forme de tableaux, de courbes et de ratios que seuls les
initiés peuvent comprendre et interpréter ;
3- L’exercice du droit d’information ne doit pas perturber le fonctionnement
normal de la société. Il est donc exclu, au risque de paralyser la gestion de
la société, de conférer aux actionnaires un droit d’investigation général et
permanent ;
4- Une information sans limite couterait cher à la société, à moins de faire
payer les actionnaires qui souhaitent exercer leur droit d’information.
8
les trois derniers exercices ainsi que des procès-verbaux et feuilles de présence des
assemblées générales tenues au cours de ces exercices », les exercices concernés
sont les trois derniers exercices clos. Parmi les importants documents
d’informations des actionnaires minoritaires c’est le rapport annuel sur la gestion
de la société qui constitue « un support de contrôle non négligeable de l’action
des dirigeants » ⁵, de cette importance consacrée au rapport de gestion, on peut
parler de l’information sur la gestion de la société et l’information sur la
gestion du groupe.
9
De la lecture des articles ci-dessus, l’on constate que le but du législateur est de
mettre à la disponibilité de l’actionnaire des informations utiles permettant
d’évaluer le passé proche ainsi que l’avenir de la société à laquelle il participe
notamment à travers le rapport de gestion. En d’autres termes, le rapport de gestion,
qui est un témoignage du conseil d’administration sur la gestion planifiée de la
société, permet d’anticiper les résultats de ladite gestion et d’en tirer le meilleur
profit. D’autant plus, l’accès à l’information est le seul moyen permettant de
vérifier le respect par les dirigeants de leur mandat et de prévenir les risques d’abus
de gestion.
Les éléments à fournir dans le rapport de gestion doivent être exposés d’une
manière claire et précise pour l’appréciation de l’activité, parmi ses éléments on
trouve :
En plus des informations ci-dessus, pour les sociétés faisant appel public à
l’épargne, le rapport de gestion doit en outre faire « ressortir la valeur et la
pertinence des investissements entrepris par la société, ainsi que leur impact
prévisible sur le développement de celle-ci ». Il doit également faire « ressortir, le
10
cas échéant, les risques inhérents auxdits investissements » ; « il indique et analyse
les risques et événements, connus de la direction ou de l’administration de la
société, et qui sont susceptibles d’exercer une influence favorable ou défavorable
sur sa situation financières » (article 155 Al.2 de la loi 17-95 tel qu’il a été
complété).
En plus du rapport de gestion le conseil d’administration doit présenter à
l’assemblée générale extraordinaire les comptes annuels de l’exercice écoulé, ces
comptes sous forme des états de synthèse, l’article 9 Al. 2 de la loi 9-88 relative
aux obligations comptables des commerçants dispose que : « Ces états de synthèse
comprennent le bilan, le compte de produits et charges, l'état des soldes de gestion,
le tableau de financement et l'état des informations complémentaires. Ils forment un
tout indissociable. ».
Le ou les commissaires aux comptes doivent vérifier la conformité des
informations communiquées au niveau des états de synthèse avec celle
mentionnées dans le rapport de gestion. Les observations sur cette conformité sont
signalées dans leur rapport à l’assemblée générale ainsi l’article 175, Al. 2 de la loi
17-95 précise que :
« Leurs observations sur la sincérité et la concordance avec les états de synthèse,
des informations données dans le rapport de gestion de l’exercice et dans les
documents adressés aux actionnaires sur la situation financière de la société, ainsi
que sur son patrimoine et ses résultats. »
L’article 328 de la loi 17-95 ajoute que tous changements intervenant dans la
présentation des états de synthèse comme dans les méthodes d’évaluation retenues
doivent figurer dans le rapport de gestion.
11
Pour l’information sur la gestion du groupe, l’article 142 de la loi 17-95 relative
aux sociétés anonymes tel qu’il est modifié et complété par la loi 20-19 dispose
que :
12
Le contrôle de l’information se fait par l’expertise de gestion on appelle aussi
« expertise de minorité ». Cette expertise a été prévue par la loi 17-95 sans doute,
pour permettre aux actionnaires minoritaires, qui contestent des opérations de
gestion des dirigeants, de réunir des preuves grâce à l’intervention de
professionnels et de pouvoir, par la suite, agir en responsabilité contre eux. Donc
l’expertise de gestion « constitue une mesure de protection, correspondant à un
besoin d’information et de contrôle de certaines opérations de gestion
accomplies par les dirigeants sociaux, et ce, dans un souci de protéger l’intérêt
social. » ⁶.
Le droit de demander en justice la désignation d’un ou de plusieurs experts chargés
de présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations de gestion, se fait par les
actionnaires détenteurs d’une participation minimale au capital social de 10%. Ces
derniers ont seuls le droit de demander par le biais de la justice la désignation d’un
ou plusieurs experts de gestion, l’article 157. Al 1 de la loi 17-95 relative aux
sociétés anonymes, dispose que :
« Un ou plusieurs actionnaires représentant au moins le dixième du capital social
peuvent demander au président du tribunal, statuant en référé, la désignation d’un
ou plusieurs experts chargés de présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations
de gestion. »
L’intérêt de ce droit c’est de renforcer l’arsenal juridique mis à la disposition des
actionnaires pour se tenir mieux informés de certains actes de gestion dont l’opacité
laisse présumer leur caractère douteux. Il est important d’avoir une connaissance
sur les conditions de désignation de l’expert de gestion et la mission de ce
dernier.
13
Les conditions de désignation de l’expert de gestion, deux conditions doivent
être réunies, en premier lieu on a les conditions liées aux demandeurs, en second
lieu on trouve les conditions portant sur les opérations visées par la demande.
14
de ceux qui représentent le 10% du capital social alors il ne remplit pas la condition
exigée par la loi pour demander une expertise de gestion.
« Cette exigence de recevabilité de la demande est un juste milieu entre le droit
légitime d’information des actionnaires et la crainte de voir utiliser cette
procédure par n’importe quel actionnaire comme un outil de harcèlement des
dirigeants. » ⁸.
En France la condition exigée pour demander une expertise de gestion c’est
d’atteindre le seuil de 5% pour les actionnaires minoritaires et les associations
d’actionnaires (C.com., article L225-231), Cette expertise qui est l’apanage
exclusif des seuls actionnaires minoritaires soit également demandée par le
ministère public, le comité d’entreprise et, en cas d’appel public à l’épargne, par
l’AMF (art.L.225-231, al.3). C’est la loi française du 1er mars 1984 sur la
prévention des difficultés de l’entreprise qui a prévu ces nouveaux demandeurs
c’est ça pourquoi la France est passé de l’expertise de minorité à l’expertise de
gestion qui est une notion élargie.
Pour les Conditions de fond relatives aux opérations visées par la demande, la
condition exigée d’après l’article 157 de la loi 17-95 c’est « une ou plusieurs
opérations de gestion. » ces opérations déterminées sont accomplies par les
dirigeants au cours de la vie sociale ce qui signifie que la gestion est du domaine
exclusif des dirigeants, donc seules les opérations de gestion qui peuvent faire
l’objet d’une expertise.
Pour qu’il y’a une recevabilité de la demande il faut que ces opérations réunies 3
conditions de fond ⁹ :
La décision de gestion doit être prise par les dirigeants.
Les opérations soient clairement identifiées.
15
Les opérations doivent intervenir après la constitution de la société et avant
sa dissolution.
Les demandes portant sur les opérations exclues de la gestion, doivent être rejetées
ces opérations les suivantes10 :
Les opérations qui relèvent de la compétence d’une assemblée ne peuvent
être assimilées à des actes de gestion la jurisprudence française a opté pour
une définition organique de l’acte de gestion « serait tel tout acte décidé ou
réalisé par les organes de direction ou d’administration de la société, par
exclusion des actes décidés par l’assemblée des actionnaires, celle-ci
n’étant pas un organe de gestion. »11
La régularité des comptes sociaux qui relève des seules attributions du
commissaires aux comptes.
La gestion de la société dans son ensemble ; L’expertise de minorité ne
permet pas d’obtenir un audit général des comptes ;
Les actes accomplis pendant la période constitutive avant l’immatriculation
de la société au registre du commerce, sauf si les actionnaires n’y ont pas
consenti ;
Les opérations de liquidation après dissolution de la société, mais rien
n’interdit d’agir pour les opérations antérieures à la dissolution. Le même
raisonnement doit s’appliquer lorsque la société fait l’objet d’une procédure
de traitement des difficultés de l’entreprises.
16
action en justice pour l’annulation de certaines décisions ou la remise en cause de
la responsabilité civile ou pénales des dirigeants avec une chance accrue de
condamnation.
17
social de l’entreprise et ce dans l’objectif d’en tirer profit au détriment des
autres actionnaires. »13
Donc il s’agit du fait pour une majorité d’utiliser son droit de vote pour une finalité
qui n’est pas conforme à l’intérêt social autrement dit l’actionnaire majoritaire ne
vote pas pour l’intérêt de la collectivité (du groupe) mais il vote pour s’avantager
au détriment de la minorité.
Suivant la jurisprudence française pour qu’il y ait abus de majorité, il faut deux
conditions :
- la première est la contrariété à l’intérêt social
-la deuxième est le dessein de favoriser les majoritaires au détriment des
minoritaires.
Une fois ces deux conditions remplies permettent désormais la rupture d’égalité
entre les actionnaires minoritaires et majoritaires ce qui nous lance dans le vif de la
notion donc il s’avère important de se pencher sur la notion de l’intérêt social et la
notion de la rupture d’égalité constituant les caractéristiques d’abus de majorité,
ensuite on étudie les cas d’abus de majorité.
La notion d’intérêt social n’a pas de définition car il n’y a aucune disposition
législative qui la définie, même en droit comparé on note une absence de définition.
Pour certains l’intérêt social est l’intérêt de l’entreprise et englobe donc non
seulement l’intérêt des associés mais aussi celui des tiers concernés : créanciers,
fournisseurs, clients, administration fiscale. Donc « L’intérêt social se confond
avec l’intérêt de l’entreprise dans son acceptation économique la plus large. »14
l’article 384.al 4 de la loi 17-95 dispose que : « qui, de mauvaise foi, auront fait,
des biens ou du crédit de la société, un usage qu'ils savaient contraire aux intérêts
18
économiques de celle-ci à des fins personnelles ou pour favoriser une autre société
ou entreprise dans laquelle ils étaient intéressés directement ou indirectement. ».
Le droit français ne définit pas l’intérêt social de la société il n’y a que l’intérêt
commun qui constitue l’intérêt collectif des associés. L’article 1833 du code civil
dispose que :
« Toute société doit avoir un objet licite et être constituée dans l'intérêt commun
des associés.
La société est gérée dans son intérêt social, en prenant en considération les enjeux
sociaux et environnementaux de son activité. ».
Cette notion d’intérêt social est essentiellement jurisprudentielle censée orienter les
tribunaux dans la recherche de solutions conformes à l’intérêt de la société, en
matière d’abus de majorité les actionnaires majoritaires prennent des
décisions(abusives) contraires à l’intérêt social pour s’avantager.
La rupture d’égalité désigné par le juge français par le dessein de favoriser les
membres de la majorité au détriment des minoritaires cette condition est cumulative
avec le non-respect de l’intérêt social de sorte que seule leur réunion peut être
qualifiée d’abus. Donc la rupture d’égalité réside dans le fait que les uns tirent des
avantages au détriment des autres « Dès lors, pour caractériser l’abus de
majorité il suffit de constater qu’une décision majoritaire détourne les règles
du partage en faveurs des uns et au détriment des autres »15 ce qui constitue un
préjudice pour les minoritaires car ils ne profitent pas des avantages retirés par cette
décision majoritaire.
19
aucun intérêt, il s’agit clairement d’une décision qui altère l’égalité des
actionnaires en favorisant un actionnaire par rapport aux autres, et en
mettent en danger l’entreprise si le prêt n’est pas remboursé.
La rémunération excessive d’un gérant. L’assemblée générale peut
voter une rémunération très élevée pour le gérant, aussi actionnaire
majoritaire. Toutefois, verser une rémunération deux fois supérieure
aux bénéfices de l’année, peut être considérée comme excessive.
Cette limitation se fait par les droits des actionnaires minoritaires qui sont
considérés comme des moyens de défense. Parmi les droits des minorités17 on
trouve deux types à savoir droit non pécuniaire et droit pécuniaire.
Droit à l’information :
Les actionnaires minoritaires peuvent poser des questions écrites aux dirigeants sur
tout fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation, à défaut de
20
réponse satisfaisante, ils peuvent demander en référé la désignation d’un expert de
gestion
Droit à la communication :
Droit au vote :
Droit pécuniaire :
21
Droit aux dividendes :
22
La protection des actionnaires minoritaires des sociétés anonymes n’est pas
l’apanage du droit de cette forme sociétaire. Le droit de la procédure civile est
également concerné, ce dernier étant applicable chaque fois que le respect d’un
droit ou d’une obligation ne peut être assuré que par la voie judicaire. Pour se
protéger l’actionnaire minoritaire titulaire d’un droit va exercer ce qu’on appelle
l’action en justice cette dernière est une possibilité d’agir contre n’importe quel
abus. L’action civile met en opposition deux parties en principales, le demandeur
(l’actionnaire minoritaire) et le défendeur (le dirigeant, l’actionnaire majoritaire).
Puisqu’on s’intéresse à la partie demanderesse qui est la pierre angulaire de notre
sujet, le demandeur doit réunir certaines conditions pour la recevabilité de
l’action (Chapitre1), ainsi qu’il a le choix, de solliciter l'intervention du juge
des référés et du fond (Chapitre2).
23
Chapitre1 : les conditions d’exercice de l’action judicaire
L’action est le droit pour l’auteur d’une prétention d’être entendu sur le fond de
celle-ci afin que le juge la dise bien ou mal fondée. Cette première ne sera
recevable que si celui qui l’exerce justifie de la réunion d’un certain nombre de
condition.
https://www.superprof.fr
« Ne peuvent ester en justice que ceux qui ont qualité, capacité et intérêt pour faire
valoir leurs droits.
24
De la lecture de l’article ci-dessus, l’on constate que parmi les conditions de
recevabilité de l’action en justice on trouve l’intérêt et la qualité à agir (Section1)
mais il est également nécessaire de disposer de la capacité juridique constituant la
troisième condition d’exercice de l’action judiciaire (Section2). En cas de
constatation de défaut au niveau de ces trois conditions (l’intérêt, la qualité, la
capacité) il peut être invoqué à tout moment de la procédure.
L’intérêt à agir est une condition nécessaire à l’exercice d’une action en justice.
Elle est établie à l’article 1 du code de procédure civile. La recevabilité de la
demande en justice est subordonnée à la présence de l’intérêt à agir exprimée par
l’adage « pas d’intérêt, pas d’action. ».
L'article 31 du code de procédure civile française prévoit que l'action soit ouverte à
tous ceux qui ont un intérêt légitime à agir
« L'action est ouverte à tous ceux qui ont un intérêt légitime au succès ou au rejet
d'une prétention, sous réserve des cas dans lesquels la loi attribue le droit d'agir aux
seules personnes qu'elle qualifie pour élever ou combattre une prétention, ou pour
défendre un intérêt déterminé. ».
25
Légitime cette légitimité fait référence à la conformité à l’ordre public
Personnel ou collectif c’est-à-dire le titulaire du droit d’agir défend en
principe une situation qui lui est personnelle, qu’il s’agisse d’une personne
physique (un actionnaire défend son droit de vote). Parfois, l’utilité du
procès concerne un ensemble d’individus : le groupement défend alors un
intérêt collectif, c’est-à-dire celui d’une collectivité considérée comme une
entité.
(Les actionnaires minoritaires peuvent, soit individuellement, soit en se
groupant, intenter l’action sociale en responsabilité contre les
administrateurs, les membres du directoire ou du conseil de
surveillance)19
Né et actuel c’est-à-dire qu’il doit exister au jour où la personne agit en
justice et ne pas être simplement éventuel. Ce critère pourrait laisser entendre
que les actions préventives ne sont pas recevables.
La qualité à agir c’est le titre qui autorise une personne à exercer en justice le
droit qu’elle veut faire reconnaître ou sanctionner.
Celui qui exerce une action doit justifier qu’il est lié par un rapport de droit avec
celui qu’il poursuit. Ce rapport doit être entendu au sens large, qu’il s’agisse d’un
lien contractuel, quasi-contractuel.
26
Ce sont les personnes physiques qui relèvent du droit privé. Pour les particuliers il
y a deux types d’actions : les actions banales et les actions attitrées.
Les actions banales : l’action banale est l’action en justice qui est ouverte à
tout intéressé. Autrement dit c’est l’action en justice ordinaire. Cette action
banale n’exige pas de qualité.
Les actions attitrées : c’est l’action en justice dans laquelle le droit d’agir n’est
pas ouvert à tout intéressé mais est réservé aux personnes que la loi qualifie à
cet effet.
https://fr.123rf.com/
27
d’exercice (aptitude à faire valoir ces droits). Seule cette dernière intéresse la mise
en œuvre de l’action.
Pour les personnes physiques le demandeur devra atteint l’âge de la majorité et ne
pas être pourvu d’un tuteur ou d’un administrateur légal. Le mineur ne pourra pas
agir lui-même et devra donc être représenté par son tuteur.
28
Les actionnaires minoritaires peuvent s'adresser à la justice pour faire valoir leurs
droits, et ils ont à cet égard le choix entre solliciter l'intervention du juge des référés
en cas d’urgence (section 1). De la même façon, ils ont la possibilité de faire appel
au juge du fond (section 2).
La procédure de référé est prévue par l’article 149 du code de procédure civile qui
dispose que :
Alors quel est le domaine d’intervention du juge des référés et les conditions de
saisine de ce dernier ?
30
L’article 157 al 1 de la loi 17-95 qui dispose que :
« Un ou plusieurs actionnaires représentant au moins le dixième du capital social
peuvent demander au président du tribunal statuant en référé, la désignation d’un
ou plusieurs experts chargés de présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations
de gestion. ».
31
Au niveau de l’expertise de gestion les actionnaires doivent atteindre le
pourcentage de 10 % pour demander une expertise de gestion au président du
tribunal statuant en référé (Article 157 de la loi 17-95).
Le juge du fond prend en compte l’intégralité d’une affaire et examinent tous les
éléments de fait et de droit d’une affaire. Deux types d'actions sont mises à la
disposition des minoritaires pour faire prévaloir leurs droits, on a l’action en
nullité et l’action en responsabilité.
L’action en nullité c’est le fait d’engager une action en justice aux termes de
laquelle le demandeur souhaite voir constaté la nullité du contrat le non-respect
d’une condition de formation (capacité, le consentement, objet, la cause) du contrat
conduit à la nullité du contrat qui peut être relative ou absolue.
Le juge saisi d’une demande en nullité la prononce où moment que les conditions
de l’action (l’intérêt, la qualité et la capacité à agir) sont réunies.
La nullité peut frapper les décisions au niveau de la société anonyme (article 337 et
338 de la loi 17-95)
32
Toute clause statutaire contraire à une disposition impérative de la présente loi,
dont la violation n'est pas sanctionnée par la nullité de la société, est réputée non
écrite. ».
« Les délibérations prises par les assemblées en violation des dispositions des
articles 110, 111, 113 (alinéa 3), 117, 118 (alinéa 2) et 134 sont nulles. ».
Cette nullité d’ordre public qui s’impose au juge, privé par la loi de tout
pouvoir d’appréciation. Il s’ensuit que toute personne justifiant d’un intérêt
légitime peut agir en nullité d’une assemblée23
La responsabilité civile24 :
33
https://www.eurojuris.fr/
34
directeur général et, le cas échéant, le au directeur général délégué ou aux les
membres du directoire ou du conseil de surveillance. Les demandeurs sont habilités
à poursuivre la réparation de l'entier préjudice subi par la société, à laquelle, le cas
échéant, les dommages-intérêts sont alloués ». L'action en responsabilité contre les
administrateurs, le directeur général et, le cas échéant, le directeur général délégué
ou les membres du directoire ou du conseil de surveillance tant sociale
qu'individuelle, se prescrit par cinq ans, à compter du fait dommageable ou s'il a été
dissimulé, de sa révélation (art 355 de la loi 20-05).
Toutefois, la réparation ne peut avoir lieu que lorsque les actionnaires qui ont subi
le dommage en rapportent la preuve de la faute et du lien de causalité entre la faute
et le dommage. Ce qui est vraiment difficile à démontrer !!
La responsabilité pénale25 :
35
société, des états de synthèse annuels ne donnant pas, pour chaque exercice, une
image fidèle du résultat des opérations de l'exercice, de la situation financière et du
patrimoine, à l'expiration de cette période ;
- qui, de mauvaise foi, auront fait, des biens ou du crédit de la société, un usage
qu'ils savaient contraire aux intérêts économiques de celle-ci à des fins personnelles
ou pour favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle ils étaient intéressés
directement ou indirectement ;
- qui, de mauvaise foi, auront fait des pouvoirs qu'ils possédaient et/ou des voix
dont ils disposaient, en cette qualité, un usage qu'ils savaient contraire aux intérêts
économiques de la société, à des fins personnelles ou pour favoriser une autre
société ou entreprise dans laquelle ils étaient intéressés directement ou
indirectement.
Par ailleurs, seront punis d'un emprisonnement de 1 à 6 mois et d'une amende de
8.000 à 40.000 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement les dirigeants qui,
sciemment, auront empêché un actionnaire de participer à une assemblée
d'actionnaires (art 387 de la loi 20-05).
La même peine est retenue pour ceux qui n'auront pas convoqué, à toute
assemblée, dans le délai légal, les actionnaires titulaires depuis trente jours au
moins de titres nominatifs, dans les formes prévues par les statuts (art 389 de la loi
20-05).
Toujours, la même peine sera maintenue pour les mêmes personnes qui n'auront
pas mis à la disposition de tout actionnaire, au siège social :
- Pendant le délai de quinze jours qui précède la réunion de l'assemblée générale
ordinaire annuelle, les documents énumérés à l'article 141 : (exposé des motifs des
projets de résolution - liste des dirigeants - inventaire et états de synthèse de
l'exercice écoulé - rapport de gestion du conseil d'administration ou du directoire -
36
rapport du ou des commissaires aux comptes soumis à l'assemblées - projet
d'affectation des résultats) ;
- Pendant le délai de quinze jours qui précède la réunion d'une assemblée générale
extraordinaire, le texte des projets de résolutions proposées, du rapport du conseil
d'administration ou du directoire et, le cas échéant, du rapport du ou des
commissaires aux comptes et du projet de fusion ;
- Pendant le délai de quinze jours qui précède la réunion de l'assemblée générale,
la liste des actionnaires arrêtée trente jours au plus avant la date de ladite réunion et
comportant les prénom, nom et domicile de chaque titulaire d'actions nominatives
et de chaque titulaire d'actions au porteur ayant manifesté, à cette date, l'intention
de participer à l'assemblée ainsi que le nombre des actions dont chaque actionnaire
connu de la société est titulaire ;
- A toute époque de l'année, les documents suivants concernant les trois derniers
exercices soumis aux assemblées générales : inventaire, états de synthèse annuels,
rapport du conseil d'administration ou du directoire, rapport des commissaires aux
comptes, feuilles de présence et procès-verbaux des assemblées (art 391 de la loi
20-05).
En somme, des sanctions assez lourdes. Il va falloir que le dirigeant avant de faire
un faux pas réfléchisse amplement et soit prudent pour éviter de nuire à ces
associés qui même minoritaires peuvent être vigilants et agissent en justice pour
faire valoir leurs droits.
37
Pour conclure, je dirais que le législateur a mis à la disposition des actionnaires
minoritaires des mécanismes de protection pour confronter toute lacune c’est-à-dire
que le législateur marocain a renforcé les droits des minorités à travers la loi 20-19
modifiant et complétant la loi 17-95 relative aux sociétés anonymes en mettent à
leur disposition tout un nombre de privilèges leur permettant un véritable contrôle
dans la vie sociale de la société. Les actionnaires minoritaires donnent pouvoir aux
BI
CO
BL dirigeants pour assurer ses missions en prenant garde de toute manipulation de
NC
IO ceux-ci dans la gestion de la société, ce doute de la part des minoritaires se
LU
G disparaitre par l’existence d’un droit d’information sur la gestion qui protège les
SI
R minoritaires et par l’expertise de gestion qui exerce un contrôle sur les opérations
O
AP de gestions jugeant douteuses, sans oublier que les minoritaires peuvent être
N
HI frapper par un abus de majorité, le fait de dépasser les limites d’usage d’un droit
E consacré par la loi aux majoritaires conduit à une inégalité est surtout au niveau du
vote aux assemblée générales. Le recours à la justice permet une meilleure
protection aux minorités qui s’incarne à l’intervention des juges cette dernière
constitue une force irrésistible garantissant le droit des minoritaires au long terme
cela ne signifie pas que les actionnaires minoritaires sont toujours persécutés (se
traitent d’une manière injuste) mais il y’a des situations où le rôle s’inverse, parfois
une minorité adopte une attitude contraire à l’intérêt général de la société en
interdisant une opération essentielle pour celle-ci dans l’unique but de favoriser ses
intérêts au détriment des autres associés donc la question qui se pose ici et qui
s’ouvre à un autre sujet important qu’on est-il d’abus de minorité ? .
38
ABDELJALIL EL HAMMOUMI, la protection des actionnaires minoritaires en
droit marocain, Anrthèses,2011, Partie I, Chapitre I, p.11. (1)
Leila Ben Sedrine Kettani, Protection des actionnaires minoritaires dans la société
anonyme de droit marocain, 2019, I-A, p47. (13)
Leila Ben Sedrine Kettani, Protection des actionnaires minoritaires dans la société
anonyme de droit marocain, 2019, I-B, p48-49. (16)
39
Leila Ben Sedrine Kettani, Protection des actionnaires minoritaires dans la société
anonyme de droit marocain, 2019, II-A, p52-55. (17)
Leila Ben Sedrine Kettani, Protection des actionnaires minoritaires dans la société
anonyme de droit marocain, 2019, III-A, p57. (24)
Leila Ben Sedrine Kettani, Protection des actionnaires minoritaires dans la société
anonyme de droit marocain, 2019, III-B, p59. (25)
https://www.superprof.fr/ (20)
https://www.droitsquotidiens.be/ (22)
40
PARTIE 1 : les mécanismes de protection des actionnaires minoritaires.............................................6
Chapitre 1 : la protection contre les dirigeants sociaux.........................................................................6
Section 1 : l’information sur la gestion...................................................................................................7
Pour l’information sur la gestion de la société,................................................................................9
Pour l’information sur la gestion du groupe,..................................................................................11
Section 2 : l’expertise de gestion.........................................................................................................12
Les conditions de désignation de l’expert de gestion...................................................................13
La mission de l’expert de gestion....................................................................................................16
Chapitre 2 : la protection contre les majoritaires..................................................................................16
Section 1 : l’abus de majorité ou l’abus du pouvoir des majoritaires...................................................17
Les caractéristiques d’abus de majorité :.......................................................................................17
Les cas d’abus de majorité...............................................................................................................19
Section 2 : Limitation au pouvoir des actionnaires majoritaires...........................................................19
Droit non pécuniaire..........................................................................................................................19
Droit pécuniaire..................................................................................................................................21
PARTIE 2 : le recours en justice : instrument de protection des minorités..........................................22
Chapitre1 : les conditions d’exercice de l’action judicaire....................................................................23
Section 1 : L’intérêt et la qualité à agir.................................................................................................24
L’intérêt à agir.....................................................................................................................................24
La qualité à agir..................................................................................................................................25
Section 2 : la capacité à agir................................................................................................................26
Chapitre 2 : l’intervention du juge.........................................................................................................27
Section 1 : devant le juge des référés..................................................................................................28
Le domaine d'intervention du juge des référés..............................................................................29
Les conditions de saisine du juge des référés...............................................................................30
Section 2 : devant le juge du fond........................................................................................................31
L’action en nullité...............................................................................................................................31
L’action en responsabilité,................................................................................................................32
CONCLUSION.....................................................................................................................................37
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................................................38
41