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CONTENTIEUX DES

AFFAIRES :
CONTENTIEUX DES CONTRATS COMMERCIAUX
COURS MAGISTRAL PRÉPARÉ PAR : DR. BTISSAM LAMSYAH

ANNÉE UNIVERSITAIRE : 2023 - 2024


CHAPITRE PRELIMINAIRE :

LA NOTION DU CONTENTIEUX
 Au sens du dictionnaire :

1. Qui donne ou peut donner lieu à débat, à procès. Ce qui est contesté, litigieux.
2. Il a deux sens liés mais distinct : Synonyme de litige; deux ou plusieurs personnes qui
ont un contentieux. Mais aussi désigne un mode de règlement de litige; oppose
règlement contentieux à l’amiable.
3. Ensemble des affaires contentieuses pendantes entre deux parties ; service
administratif chargé de ces affaires.
4. Ensemble de conflits, de différends passés non résolus existant entre des personnes ou
des groupes et pesant sur la situation présente.
 Au point de départ d’un contentieux, il y a un litige. Toute vie en société entraîne des
contestations, opposant deux ou plusieurs personnes juridiques, et portant sur l’application
des règles de droit à la situation qu’elles vivent de manière conflictuelle. Ex: un acheteur qui
dit qu’on lui doit plus rien, il a payé le prix. Un bailleur qui réclame que le locataire à détérioré
son bien donné en location, n’a pas payé le loyer, ….
 Ensuite, dénouement du contentieux suppose souvent un jugement, mais c’est pas toujours la
seule solution. Il se peut qu’une des parties peut renoncer à ses prétentions, à ses allégations,
ou qu’un accord transactionnel intervienne.
 L’expression Droit du Contentieux peut être trompeuse. Il n’existe pas un corps de règles
unique qui régit le contentieux dans son ensemble. Il n’y a pas un seul contentieux, mais il y a
plusieurs contentieux, qui se distinguent par leur objets, et par leurs matières.
 L’objet du contentieux diffère selon la nature de la question ou du litige porté devant l’autorité
compétente en charge de trancher, et aussi selon la nature de la réponse que cette autorité va
apporter.

 On distingue le contentieux objectif au contentieux subjectif:

 Contentieux Objectif : Concerne le droit objectif, le droit substantiel, les règles de droit.
Dans ces cas, le recours ou la réclamation se fait devant la juridiction administrative.

 Contentieux Subjectif : Au contraire, il est relatif aux droits Subjectifs, à la


reconnaissance des prérogatives et des obligations des personnes, des citoyens. Un
contractant peut exiger de son co-contractant l’exécution d’une prestation, la réparation
d’un préjudice.
 Du point de vue de la réponse du juge, il faut distinguer entre :
 Contentieux pleine juridiction: Le juge tranche le litige entre plusieurs personnes.
 Contentieux de l’annulation: Le juge annule ou maintient un acte, un contrat ou une clause
contesté.
 Contentieux de l’interprétation: Le juge va indiquer la signification de la clause selon les lois en
vigueur.
 Contentieux répressif: Le juge inflige ou non une sanction à une personne.

 La matière du contentieux peut être soit civile, commerciale soit administrative. On peut ainsi
trouver le :

 Contentieux administratif : C’est un contentieux qui relève de la compétence des


juridictions administratives placées sous le contrôle de l'État. Il a pour objet de protéger
l’individu, les citoyens contre les abus de l’administration. Il traite donc des litiges entre
ou avec les organes de l’Etat et ses établissements publics. Un abus de droit d’une
collectivité locale à l’égard d’un citoyen, expropriation abusive d’un bien immeuble, Etc.
 Dans cette catégorie, on trouve aussi le contentieux électoral relatif à l'application de la
législation et de la réglementation électorales. Le contentieux Fiscal servant à résoudre les
contestations d'ordre fiscal. Contestation d’une imposition excessive lors d’une vente
immobilière par Ex.

 Contentieux civil : Il s’agit d’un ensemble de procédures qui relèvent de la compétence des
juridictions civiles. Il traite des litiges opposant les seuls citoyens, particuliers non
commerçants entre eux. Dans cette catégorie, on trouve le contentieux pénal.

 Contentieux commercial : Il s’agit d’un ensemble des procédures qui relèvent de la


compétence des juridictions commerciales. Il traite des seuls litiges qui opposent et naissent
entre commerçants (personnes physiques ou morales), ou entre civils et commerçants.

Mais c’est quoi alors un contentieux des affaires ?


 Le contentieux des affaires regroupe l’ensemble des litiges relatifs au droit Commercial
dit aussi droit des affaires. Ex : Recouvrements, actions en exécution contractuelle, conflits
d’associés, d’actionnaires ou dirigeants, litiges post-acquisition ou encore abus de majorité et
de minorité.
 Le contentieux des affaires découle des litiges entre professionnels. Ex : Entre
commerçants, artisans, entre associés d’une société commerciale.

 Il porte également sur les litiges commerciaux, nés de ventes de fonds de commerce, de
baux commerciaux, d’acte entre commerçants et non-commerçants, dans le cadre de
procédures de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire, et d’actions en
recouvrement de créances commerciales.
 En général, il s’agit de litiges de la vie des affaires. Ces litiges se règlent devant le tribunal de
commerce.
 Dans le cadre d’un litige dans la sphère professionnelle ou commerçante, l’action se fait devant
le tribunal de commerce, en assignant l’adversaire ou la partie contre laquelle on conteste ou
on réclame un droit.
 Cependant il est possible, en amont d’une assignation, de tenter de trouver une solution
amiable avec la partie adversaire.
 Dans ce cas, il est possible de faire appel à un avocat, un arbitre, un médiateur ou tout
simplement un juriste d’affaires afin de rédiger un protocole transactionnel. Il s’agit d’un
contrat bilatéral entre les deux parties concernées par le litige permettant d’encadrer
juridiquement l’accord mis en place. Ce dernier est confidentiel et il a la force de la chose
jugée.

 Possibilité également d’avoir recours à une assignation dans le seul but de faire réagir la
partie adverse, notamment s’il ignore les relances et les mises en demeure. Cela pourra
permettre la reprise des négociations.
 Si aucune de ces solutions n’est envisageable, il est aussi possible d’assigner l’adversaire en
justice avec l’intention de faire valoir tous les droits réclamés devant le tribunal de commerce.
 L’assignation devant le tribunal de commerce est l’acte introductif d’instance, par lequel
on saisit le tribunal en vu d’une audience. Il s’agit d’une convocation de justice délivrée
par un huissier au défendeur, ce dernier devant répondre devant le tribunal.
 C’est par le biais de cet acte qu’un justiciable, le demandeur, informe le tribunal de sa saisine
dans le cadre de l’affaire exposée dans le corps de l’assignation.

 Pour que l’assignation soit recevable, elle doit respecter certaines règles de procédure :
l’assignation est un document écrit, contenant les arguments tant juridiques que factuels, ainsi
que les preuves permettant de défendre les intérêts du demandeur. Elle doit être délivrée à
votre adversaire au minimum 15 jours avant la date de l’audience. En cas de procédure
d’urgence, elle doit être déposée au greffe du tribunal de commerce compétent au moins 8
jours avant la date d’audience. Ces règles procédurales doivent impérativement être
observées pour que l’assignation soit valable.
 Il faut également chiffrer ses demandes. Pour cela, il est parfois nécessaire de faire appel à un
expert économiste, qui établira une évaluation du préjudice commercial sur la base de
projection mathématiques.
TITRE I :

THEORIE GENERALE DU CONTENTIEUX DES


AFFAIRES
CHAPITRE I : COMMENT EVITER UN CONTENTIEUX
 Cette question aborde la problématique de la prévention du contentieux.
 Elle vise les outils, les moyens plus ou moins complexes à la disposition des entreprises dans
leur quête de minimisation des risques juridiques.

 Bien évidement, elle intègre l’évaluation des chances et des coûts procéduraux ou extra
procéduraux du litige.
 Les litiges, éléments consubstantiels et indissociables du contentieux, sont soit endogènes (Qui
est produit par la structure elle-même en dehors de tout apport extérieur), soit exogènes (vient
de l'extérieur et s'oppose à endogène; un facteur exogène provient du dehors comme un
facteur environnemental provenant d’un système) aux relations des protagonistes.
 Cela veut dire que certains litiges naissent soit de la réalité ou de l’idée d’une transgression
d’une norme conventionnelle ou légale, soit de désaccords plus ou moins importants des
parties: On parle de causes endogènes au contentieux.

 D’autres ont pour origine des faits ou des actes extérieurs aux parties, mais ont une influence
notable sur leur relation ou leur comportement conflictuel: On parle alors de causes
exogènes au contentieux.
 Endogènes ou exogènes, le litige et le contentieux auquel il conduit constitue un risque
juridique aux conséquences multiples perturbatrices de la vie de l’Entreprise.
 A défaut de concevoir un environnement exempt de risques juridiques, encore qu’un tel
environnement idéal ne saurait exister.

 La réflexion sur le contentieux des affaires conduit à envisager des instruments, des
mécanismes susceptibles de jouer favorablement et significativement sur les causes des litiges.
 Il s’agit alors d’éviter le différend, ou le cas échéant, d’éviter qu’il se transforme en
contentieux. A ce jeu, il conviendra d’une part, de mettre en place des mécanismes
d’anticipation et, d’autres part, de sécuriser les relations économiques.
SECTION I : L’ANTICIPATION DU RISQUE DE CONTENTIEUX
 L’Entreprise peut être un acteur actif ou passif de la naissance du différend, régénératrice en
contentieux.

 En dehors d’une mauvaise foi manifeste de la volonté affichée ou dissimulée de violer des
normes conventionnelles ou légales, l’Entreprise peut susciter le différend par sa
méconnaissance juridique de l’environnement des affaires dans lequel évolue ou souhaite
directement ou indirectement évoluer.
 Pour remédier ou du moins diminuer le risque, une veille juridique et un audit s’imposent. Mais,
cela ne parait pas toujours, à ce stade, suffisant.
 En effet, le différend peut naître d’incompréhension ou des écarts de vue entre des partenaires
en affaires. Dans une telle hypothèse, une information et une coopération dynamique s’avérent
indispensables.
PARAG 1: VEILLE ET AUDIT JURIDIQUE
 « Nul n’est censé ignorer la loi »: cet adage dont se sert régulièrement le juge pour soumettre, à
la rigueur de la loi, les plaideurs de l’ignorance, sonne avec plus de force à l’égard du
professionnel.

 Un professionnel est réputé connaître son activité, notamment ses aspects techniques,
administratifs et juridiques.
 La connaissance du droit est le début de la sagesse juridique dans le sens de comportements
vertueux non transgressif de la loi, violant ainsi le cadre légal mis en place.
 Or, le droit est vaste et dynamique, même pour les professionnels du droit que nous sommes. Il
est donc nécessaire, d’investir dans la connaissance, la performance des compétences et des
formations.

 La veille juridique est le moyen d’investir et d’entretenir la connaissance du droit : elle consiste
en une veille législative, réglementaire et jurisprudentielle.
 C’est un stade très avancé dans la prévention du contentieux, car elle nécessite des ressources
humaines dédiées en interne, notamment un juriste d’Entreprise, ou un service juridique, ou
encore une externalisation de ces tâches dans les cabinets juridiques ou d’avocats.
 La veille juridique obéit à 3 étapes :
1) La constitution de la base de données : Cette étape passe par la détermination des objectifs
visés et des mots clés de recherche et la compilation de l’information juridique. De façon
pratique, un veilleur juridique dans une petite entreprise (lambda) s’abonnera au bulletin
officiel.
2) Le traitement de la base de donnée : Cette étape constitue la mise à jour des données
constituées au fur et à mesure. L’harmonisation des données interne avec les nouveautés
apportées par la loi et les règlements.
3) L’exploitation efficiente des bases de données: Cette étape constitue l’objectif même de
cette veille juridique, avec une meilleur exploitation des données requises, et donc une
meilleur prévention du risque de méconnaissance des situations et du contexte juridiques.
 L’audit juridique a une fonction différente de la veille juridique: c’est un outil de contrôle et
d’évaluation, empreint des méthodes de l’audit fiscal ou comptable. C’est un travail
d’investigation permettant d’évaluer les situations juridiques au sein de l’Entreprise, les
procédures mises en place, les actes établis ou conclus par l’Entreprise à l’effet d’apprécier leur
conformité, leur régularité et la sincérité des informations mises à disposition.
 Il s’agit d’un contrôle de la régularité, de l’efficacité des choix de nature juridique.
 L’audit permet de détecter les risques de contentieux et d’y apporter les solutions adéquates.
PARAG 2 : L’INFORMATION ET LA COOPERATRION
 L’information: C’est un vertu et un pouvoir en matière d’affaires.
 L’information permet, entre autres, d’aplanir les différends entre partenaires en évitant des
présupposés, des écarts, des idées de transgression.
 La bonne information de ses cocontractants et de son environnement participe largement à la
prévention du contentieux.
 La coopération: Cela veut dire que les contractants doivent coopérer, participer efficacement,
afin de rédiger le contrat.

 La coopération est importante pour éviter les dissensions entre les contractants.
 Elle sert également à la prévention du contentieux.
 Cette coopération est en principe facultative. Toutefois, de nombreuses décisions des tribunaux
tendent de plus en plus, à l’exiger des parties.
SECTION II : LA SECURISATION DES RELATIONS ECONOMIQUES ET SOCIALES
 L’Entreprise, pour les besoins de ses activités, tisse nécessairement, au plan national et
international, de façon occasionnelle ou permanente, des relations avec des personnes
physiques ou morales, de droit public ou de droit privé : Etablissements financiers,
administrations, fournisseurs, clients, salariés, investisseurs, associations, organismes publics
ou privés, Etc.

 Il paraît donc évident que l’Entreprise baigne dans un environnement économique et social
source d’opportunités, mais également sources de risques contentieux.
 La démarche préventive du contentieux suggère le recours à des ou d'anticipation de
contentieux. Notre attention sera attirée sur la formalisation des relations économiques et
sociales.
Paragraphe I: L'investigation préalable
 L'investigation consiste en une recherche attentive et suivie, plus ou moins poussée, autant sur
le candidat spontané ou sollicité par l'entreprise que sur le marché envisagé.
 Pour limiter le risque de contentieux, l'entreprise doit compulser un certain nombre
d'informations sur son (potentiel) partenaire à l'effet de décider du principe de la relation, de sa
continuation ou des modalités et conditions adaptées.
 L'investigation permet, ainsi, de cibler le contractant, d'écarter ceux qui présenteraient un
risque de contentieux ou du moins de conclure avec eux avec plus de précautions juridiques.

 Par exemple, l'information sur la situation financière du partenaire permet d'éviter le risque de
défaillance de paiement et ainsi d'anticiper le risque de contentieux de l’impayé. De même,
l’information sur les capacités techniques du partenaire permettra de mesurer objectivement les
risques d’inexécution de l’obligation de livraison de choses promises ou de choses exemptes de
vices. Ce qui réduira le risque contentieux d’exécution contractuelle et de vices cachés.

 L'investigation sur les partenaires peut être facultative ou obligatoire. Elle est facultative
lorsqu'elle constitue une demande volontaire, non contrainte, de l'entreprise pour prévenir les
contentieux. Elle est obligatoire lorsque le défaut d'investigation sur le partenaire, en cas de
réalisation d'un risque de transgression de la loi, constituera une faute de l'entreprise.

 La jurisprudence admet la responsabilité des banques à l'égard des créanciers d'un crédité sur
le fondement du Code civil dès lors que l'octroi de crédit à ladite personne a donné l'apparence
de solvabilité.

 La Loi relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux, met à la charge de certains
professionnels, engagés dans des opérations définies par le texte de procéder à des
investigations sur le partenaire et sur l'origine et la destination des fonds qu’il engage.
 l’investigation peut être menée de diverses manières, notamment par des recherches effectuées
dans les registres et les bases de données officielles ou par le groupement des informations sur
internet ou sites dédiés.

 l’investigation peut être entravée par la loi ou par une convention. En effet, la Loi peut limiter
l'accès à certaines informations. Le bulletin de travail du salarié, par exemple, ne mentionne pas
les causes de l'arrêt de travail avec l'ancien employeur. Loi peut protéger des informations sur un
certain nombre de partenaires notamment à travers les dispositions sur le secret professionnel.

 L'investigation est contrariée par des conventions lorsque l'information pertinente est couverte
par une clause de confidentialité.

 En tout état de cause, l'investigation, et partant la collecte d'informations pertinentes, doit se


réaliser conformément à la législation en vigueur et ne doit consister ni à extorquer ni à
soustraire frauduleusement des informations afin que ce moyen de prévention de risques
contentieux ne devienne, par son usage exclusif et illégal, un risque contentieux.
Paragraphe II: La formalisation des relations économiques et sociales

 Le monde des affaires est connu pour sa célérité. Les professionnels sont coutumiers des
engagements verbaux et à leur exécution dans un bref délai.

 Si cette pratique est très courante, il n'en demeure pas moins qu'elle est source de contentieux
innombrables et systématiquement défavorables à celui qui doit faire preuve de son droit.

 En effet, il ne faudrait jamais perdre de vue que le Code civil exige que « celui qui réclame
l'exécution d'une obligation doit la prouver. Réciproquement, celui qui se prétend libéré doit justifier
le paiement ou le fait qui le libère ».

 Certes, en application des dispositions du droit commercial général, la preuve se fait par tout
moyen, cependant l'écrit demeure un formidable outil de preuve.

 Sans nuire à la célérité, la sécurisation des relations d'affaires entend la formalisation par écrit des
termes, conditions et modalités des engagements.

 L écrit n’est pas uniquement un support papier sur lequel figurent des mentions appelées clauses
qui reprennent de façon organisée les engagements des parties.
 L'écrit est entendu de façon large et est tout acte plus ou moins probant susceptible de garder des
traces des engagements ou des actes accomplis par les partenaires (factures, correspondances,
bons de commande etc)

 La formalisation des relations économiques et sociales est un moyen de prévention du litige. Les
relations économiques et sociales doivent commencer par écrit, continuer par écrit et finir par
écrit.

- L'écrit au début des relations économiques et sociales

 En affaire, les relations économiques et sociales commencent par des discussions plus ou moins
longues sur l'ensemble des aspects desdites relations : on parle de pourparlers ou de
négociations. Ce sont des séances de réunion, des échanges par téléphone ou courriers
électroniques par lesquels ou au cours desquels les partenaires négocient les termes de leur
accord.

 Les praticiens du Droit doivent garder à l'esprit que cette période est génératrice de litiges et
doivent par conséquent l'intégrer à la démarche préventive des contentieux.
 Il est vrai que l'échec des négociations n'est pas critiquable en soit. Il n'est que la manifestation
de la liberté contractuelle qui permet à chacun de décider s'il veut ou non contracter. A ce propos,
si aucun contrat de négociation n'a été préalablement conclu, la faute dans la rupture des
pourparlers est admise par la jurisprudence et considérée comme délictuelle.

 II importe donc de ne point laisser à l'aléa de l'appréciation souveraine du juge cette période des
relations économiques et sociales. C'est ainsi que la conclusion d'un contrat de négociation qui
organise la conduite des partenaires, les conditions et les modalités de ruptures s'avère
nécessaire.

 Dans les marchés importants, les parties peuvent conclure un « MOU » ou protocole d'entente.
C'est une convention qui intervient lorsque les parties se sont entendues sur les points essentiels
de leur convention future. Dans ce cas, ils abandonnent la réalisation de leur contrat futur à
l'accomplissement de formalités ou à l'exécution d'un pré engagement.

 A la suite de cette période précontractuelle, les partenaires s'engagent « définitivement» dans


une relation économique et sociale. Ces engagements réciproques, avec des objectifs d'évitement
des contentieux et d'aménagements probatoires, devront être constatés par écrit, même lorsque
la loi n'en fait pas une condition de validité.

 Les contrats écrits demeurent des moyens privilégiés de sécurisation d'affaires, car ils ont
l'avantage d'énumérer clairement les engagements réciproques et l'accord indiscutable des
parties à l'acte.
 Le bon écrit en matière d'affaire est un acte dont la validité ou l'efficacité ne seront remises en
cause. Il est donc impérieux de respecter l'exigence des dispositions du Code civil et les
conditions particulières liées à la nature de l'acte.

 L'acte doit faire œuvre de clarté, d'équilibre, de conformité aux lois, règlements et Usages du
secteur d'activité.

 Le contrat doit être rédigé entre autres avec l'idée d'anticiper le contentieux.

- L'écrit pendant la relation économique et sociale

 Il s'agira, ici, de s'attarder à surveiller tous les actes qui peuvent laisser traces, c'est- à-dire
tous les actes utilisés dans une relation économique et sociale déterminée.

 Par exemple, dans la relation de travail, les notes de service qui sont délivrées aux salariés
constituent une source de contentieux car elles peuvent faire preuve contre l’employeur.

 Il s'agira donc d'être attentif à leur rédaction. Il en est de même des décharges soit de
livraisons ou de courriers délivrés par l'entreprise. En effet, une décharge sans réserve
constitue la preuve de la conformité de la marchandise.
- L'écrit à la fin de relation économique et sociale

 En dehors des situations où l'écrit est exigé pour mettre un terme à la relation (lettre de
licenciement), le praticien du droit doit, dans sa démarche de prévention du contentieux,
s'évertuer à faire constater la fin de la relation par un écrit, notamment par la mise en demeure
dans les cas d'inexécution ou de mauvaise exécution.

 Ainsi, l'acte de dénonciation constitue la pièce maitresse du contentieux futur éventuel. Dès lors,
sa rédaction doit être faite avec beaucoup d'attention, car elle peut faire preuve tant pour
l'entreprise concernée que contre elle.
 Le corpus législatif, règlementaire, et jurisprudentiel applicable aux activités économiques est
dynamique et fluctuant.

 En effet, chaque jour apporte son lot modifications de Lois, de règlements et de positions
jurisprudentielles.

 On comprend dès lors que l'effort de prévisibilité du contentieux ci-avant exposé peut ne pas suffire
ou pourrait être mis à mal face à l'imprévisibilité juridique.

 En dépit des efforts, le contentieux peut naitre. Dès lors, il faut s'atteler à donner des solutions au
litige à l'effet d'y mettre un terme.

 Deux options sérieuses s'offrent à l'un ou tous les protagonistes: soit soumettre le litige au mode
de règlement extrajudiciaire, soit le soumettre à une juridiction investie des pouvoirs de trancher.

CHAPITRE II : LE RÈGLEMENT JUDICIAIRE DU CONTENTIEUX


D’AFFAIRES
 La résolution contentieuse des litiges constitue un des principaux terrains de rencontre entre
Etat et Entreprise.

SECTION 1 : LE POUVOIR JURIDICTIONNEL DE L'ETAT

 Les litiges relevant, sauf exception, des juridictions étatiques ou de leurs contrôles, notion-
pouvoir judiciaire ou même juridictionnel est critiquable, elle semble placer appareil
juridictionnel sur un pied égalité avec autre pouvoir constitué.

 D'une part, les juges ne sont pas élus par les citoyens et ne sauraient se mesurer avec des
autorités issues du suffrage universel. D'autre part, la mission des juridictions est d'appliquer
les lois.

 Ce qui revient à dire que les actes des juridictions sont subordonnés aux actes du Parlement.

 En effet, la mise en place de l'autorité judiciaire dépendant naturellement du législateur qui


organise les juridictions et leurs attributs des ressources nécessaires.

 Elles dépendent également de l'exécutif qui nomme les juges car il est préférable comme le fait
la constitution d'écarter l'expression de pouvoir judiciaire ou juridictionnel pour retenir que
celle d'autorité judiciaire qui reste indépendante à l'égard du pouvoir législatif et surtout de
l'exécutif. Le But : Assurer l'impartialité des décisions rendues.
SECTION 2: LA SEPARATION DES ORDRES JURIDICTIONNELS
 L’Organisation juridictionnelle repose sur le principe fondamental de la séparation entre l'ordre
des juridictions administratives et l'ordre des juridictions judiciaires, d’ordre privé.
 C'est le fruit de l'histoire. Régime français.
 À l'origine il n'existait pas de juridictions pour juger l'administration, l'administré en conflit
avec une autorité administrative ne pouvait pas s'adresser aux tribunaux.
 Il saisissait le ministre, ou l’entité qui représente le pouvoir étatique qui statuait sur sa
réclamation, pour aider les agent de l’Etat à prendre leur décision et à exercer leurs pouvoirs.
 Il fut institué un organe qui a pris le nom de Conseil d'Etat. Son rôle était de conseiller
l’autorité gouvernementale sur le plan juridique.
 Il fut créé par la suite, au niveau des départements pour assister les préfets, un organe plus
modeste appelé Conseil de préfecture. Le Conseil d'Etat à cette époque se bornait
simplement à proposer au ministre la décision que selon lui juridiquement paraissait devoir
être prise. Son rôle s'arrêtait là. La décision appartenait au ministre seul, investit du pouvoir
de décision.
 Peu à peu le Conseil d'état est devenu une véritable juridiction appelée à rendre
de véritables jugements et même à condamner au besoin l'administration.
 Cette évolution devait trouver sa consécration avec la loi capitale du 24 mai 1872 (En France).

 Grâce à cette réforme, la justice n'était plus retenue, mais elle était une justice déléguée par le
Conseil d'état.

 Depuis lors, les juridictions administratives se sont multipliées désormais à côté juridictions
traditionnelles, il existe une vraie juridiction administrative chargée de juger les procès
opposant l'administration aux administrés. Se pose ici la question de la répartition des
compétences entre les 2 ordres de juridictions. Il arrive souvent que les plaideurs hésitent pour
savoir s'ils doivent saisir une juridiction ordre administratif ou juridiction ordre judiciaire
(Traditionnelle).

 Parfois le problème se complique et dégénère en conflit de compétence, conflit positif ou


négatif entre les 2 juridictions.
 Conflit positif : quand 2 juridictions, une de l'ordre judiciaire l'autre administrative
retrouvent toutes les 2 leurs compétences, il y a le risque d'engendrer des contrariétés de
décisions.
 Conflit négatif : lorsque les 2 juridictions s'estiment incompétentes, ce qui
aboutit pratiquement à un déni de justice. Il est alors indispensable de faire trancher cette
difficulté préalable par une juridiction spécialement créée à cet effet. Le tribunal des
conflits, cette juridiction est unique en France, et siège au palais royal à Paris dans les
locaux du Conseil d'état, le tribunal de conflits est composé à parité de
magistrats judiciaires et de juges administratifs. Il comprend 9 membres dont le Ministre
de la justice qui en est le Président.
TITRE II :

CADRE DU CONTENTIEUX AU MAROC


 Dans la majorité des cas, quand un litige naît de l'opposition privée ou publique, ne sont pas
réglés dans un cadre transactionnel. Ils le sont devant les institutions étatiques.

 Le fonctionnement de ces institutions judiciaires ne peut être assuré qu'avec le concours d'un
certain nombre d'agents regroupés dans différents corps judiciaires, avec des organes
compétents selon le territoire du litige et la nature de la procédure suivie.

 L’organisation judiciaire désigne l’ensemble des tribunaux et des cours du Royaume.

 Le terme Tribunal est réservé à des juridictions inférieures telles que le tribunal de première
instance.

 Par contre, le terme Cour s’applique uniquement aux juridictions supérieures (cours d’appel,
cour suprême).

 Le terme Juridiction est plus large, il désigne aussi bien un tribunal, une cour d’appel ou la
cour suprême.

 Un bref aperçu du développement historique du système judiciaire marocain nous parait


indispensable, vu que le système actuel est l’aboutissement d’un ensemble d’expériences
dictées par les changements intervenus dans l’environnement politique, économique et social.
 Dans cette optique, on peut dire que l’évolution du système judiciaire marocain a connu trois
grandes étapes à savoir :

I- L’époque d’avant le Protectorat :


 Le système judiciaire marocain se distinguait essentiellement par l’application de la CHARIAA
par un juge musulman, le Cadi.

 Sa compétence était générale et universelle et le domaine d’intervention du cadi était très


large et englobait toutes les différentes sortes de litiges.

 Les procédures judiciaires étaient de même très simples.

 Après enregistrement du jugement, le représentant de l’autorité Makhzen, Pacha ou caïd se


chargeait de l’exécution de la décision rendue.

 Les européens installés au Maroc, n’étaient pas eux soumis à la justice du chrâa, ils avaient
leurs propres juridictions consulaires (le régime des capitulations), il en est de même pour
les marocains de confession juive qui relevaient des tribunaux rabbiniques.
II - L’étape du Protectorat (1912-1955) :
 Cette étape a commencé à la veille du protectorat, période pendant laquelle le système judiciaire
était pluraliste ; plusieurs tribunaux existaient en même temps.

 Elle a été également à l’origine de la mise en œuvre du droit judiciaire privé dans sa conception
moderne, particulièrement devant les juridictions françaises du Protectorat.

 L’organisation judiciaire de l’époque a donc connu trois sortes de tribunaux : les tribunaux
makhzen, les tribunaux coutumiers, et les tribunaux modernes (français ou espagnols).

A- Les tribunaux makhzen

 Ils englobent les tribunaux de caïds et de pachas, les tribunaux du chrâa (tribunaux de cadis) et les
tribunaux rabbiniques.

 Les tribunaux makhzen étaient compétents en matière civile, commerciale et pénale pour juger les
litiges nés entre les marocains et sanctionner les infractions et délits commis par les marocains.

 Au sommet de ces juridictions, on trouvait le Haut Tribunal Chérifien (la cour de cassation actuelle).
B.Les tribunaux coutumiers

 Créés en 1930 dans la campagne berbère dite (tamazgha). Ils avaient pour but de soustraire une
partie de la population marocaine à la justice musulmane rendue par les Cadis.

 Ces juridictions qui appliquaient la coutume locale à la place de la loi musulmane (charia) avaient
été contestées par le mouvement national qui revendiquait l’indépendance du pays.

C- Les tribunaux modernes (français et espagnols)

 Dans la zone sud, sous protectorat français, l’ordre juridictionnel comportait les tribunaux de
paix, les tribunaux de première instance et par la cour d’appel de Rabat. Les pourvois en
cassation étaient portés devant la cour de cassation de Paris.

 Ils appliquaient le droit moderne d’inspiration française, mis en application par dahirs (lois) du
Sultan sous forme de codes spéciaux datés pour la plupart du 12 août 1913 (Code de procédure
civile, Code des obligations et contrats, Code de commerce). Certains de ces codes sont toujours
applicables.

 Dans la Zone Nord du Maroc, sous protectorat espagnol, les tribunaux hispano-khalifiens
comportaient les tribunaux de paix, les tribunaux de première instance et la cour d’appel de
Tétouan. Les pourvois en cassation étaient portés devant le Tribunal suprême de Madrid. On
appliquait le droit d’inspiration espagnole.
 La compétence de ces tribunaux modernes était quasi générale (civile, pénale, commerciale et
administrative) et concernait aussi bien les ressortissants des deux pays (français et espagnols),
les étrangers n’ayant pas de privilège juridictionnel au Maroc, que les marocains protégés des deux
pays.

 La zone internationale de la ville de Tanger avait sa propre organisation judiciaire fixée par la
convention de Tanger du 18 décembre 1923.

III– L’ère de l’indépendance


 La 3éme étape débuta avec l’indépendance du pays. Le système judiciaire connut alors un
important développement afin de se mettre en conformité avec les changements politiques
économiques et sociaux du Maroc.

 On y retient notamment, la réforme judiciaire du 26 janvier 1965, la réforme du 3 juillet 1967 et


celle des 15 et 16 juillet 1974.

 De 1956 à 1961 : le système judiciaire fut renforcé par de nouvelles institutions judiciaires qui
répondaient aux besoins du Maroc de l’indépendance, ainsi la Cour suprême et les tribunaux des
conflits du travail sont mis en place parallèlement au renforcement de l’arsenal juridique.
 L’année 1965 : fut caractérisée par l’entrée en vigueur de la loi d’unification, de marocanisation
et d’arabisation du système judicaire. Cette réforme avait pour but d’unifier les juridictions du
Royaume dans un seul ordre judiciaire comprenant les tribunaux de sadad (de paix), les
tribunaux régionaux et les cours d’appel sous l’autorité de la Cour suprême.

 C’est dans ce sens que stipule l’article premier de la loi d’unification votée le 26 janvier 1965 : «
sont unifiées en vertu de la présente loi sur l’ensemble du territoire du Royaume, toutes les
juridictions marocaines, à l’exception du tribunal militaire et de la Haute Cour de Justice
mentionnée au titre VII de la Constitution ».

 Par l’effet de cette loi, les tribunaux modernes, les tribunaux rabbiniques et les tribunaux du
chrâa étaient supprimés. D’autre part l’article 4 de la même loi dispose. « Nul ne peut exercer les
fonctions de magistrat auprès des juridictions marocaines, s’il n’est pas de nationalité marocaine
». L’article 5 ajoute « seule la langue arabe est admise devant les tribunaux marocains, tant pour
les débats et les plaidoiries que pour la rédaction des jugements ».

 En 1967 : une autre réforme judiciaire a vu le jour, elle avait toutefois une portée limitée
puisqu’elle était consacrée uniquement à la réorganisation de la justice sociale, par la
suppression des tribunaux du travail créés par le dahir du 30 décembre 1957.

 Les tribunaux sociaux, créés par la loi du 27 juillet 1972 pour remplacer les tribunaux de travail,
furent à leur tour supprimés dans le cadre de la réforme judiciaire de 1974.
 En 1974 : Le système judiciaire était organisé de façon à simplifier la composition des
tribunaux et faciliter leur rapprochement des justiciables par la création des juridictions de
proximité (juridictions communales et d’arrondissements en remplacement des tribunaux de
sadad).

 Elle visait aussi à généraliser l’institution de juge unique au premier degré, la remise en cause de
l’unité de juridictions par la création de juridictions spécialisées, le changement d’appellation des
anciens tribunaux régionaux en tribunaux de première instance, et la création de nouvelles cours
d’appel.

 En 1996 : la nécessité de se mettre en conformité avec le développement économique sur la


scène internationale a conduit à l’instauration des tribunaux de commerce.

 En 2003 : l’entrée en vigueur de la loi portant code de la famille s’est accompagnée par
l’instauration d’une justice de la famille au sein des tribunaux de première instance.

 En 2006 : on a assisté à l’instauration des Cours d’appel administratives.

 En 2011 : on a assisté à la mise en place d'une justice de proximité à la place des tribunaux
communautaires et des circonscriptions.

 Ainsi, l’évolution du système judiciaire marocain est l’aboutissement d’un long processus de
réformes importantes afin d’établir un système moderne capable de réaliser la justice judiciaire.
 L’ordre judiciaire marocain actuel comprend à la base des juridictions de proximité, des
juridictions dites de première instance (premier degré) et des Juridictions de second
degré (les cours d’appel) et au sommet de cette organisation on trouve la cour suprême.

 A côté des juridictions de droit commun, il existe des juridictions spécialisées et d’autres
exceptionnelles.
CHAPITRE I : LES JURIDICTIONS DE DROIT COMMUN
 Une juridiction de droit commun est en principe compétente pour tout litige qui n’est pas
spécialement attribué par la loi à une autre juridiction. On distingue :

Section 1 : Les Tribunaux de Première Instance

 Le tribunal de première instance est une juridiction de premier degré, souvent la première qui
examine un litige en premier lieu, avant que les parties n’envisagent de saisir, si possible, les voies
de recours qui sont l'appel et le pourvoi en cassation.

 Le tribunal de première instance est la juridiction de droit commun, il connaît des litiges qui ne sont
pas spécialement attribués à une autre juridiction.

 Actuellement, il existe 70 tribunaux de première instance répartis sur l’ensemble du territoire


du Royaume et ce à raison d’un tribunal par province voire plusieurs en fonction de l’importance
des régions.

A- Organisation :

 Chaque tribunal de première instance comprend des magistrats professionnels divisés en deux
entités:
 Les magistrats du siège dont un président, des juges et des juges suppléants. Ils sont
appelés ainsi parce qu’ils siègent et exercent la fonction de juger ;

 Les magistrats du parquet (qui n’ont pas la fonction de juger) dont la fonction est de
représenter l'intérêt général, en saisissant le tribunal ou en intervenant aux procès.

 Chaque tribunal comprend un ministère public composé d’un procureur du roi et d’un ou
plusieurs substituts.

 Enfin, le personnel administratif composé des greffiers, sous la direction du greffier en chef et un
secrétariat du parquet.

 De manière générale, ces tribunaux de 1ère instance comprennent :

 Président,
 Vice-président et Juges ;
 Procureur du roi
 Premier substitut du procureur général et d’un ou plusieurs substituts ;
 Secrétaire général du tribunal ;
 Présidents des services ;
 Greffe.
 Suivant son importance, un tribunal de première instance peut comprendre plusieurs «
chambres », indépendantes les unes des autres et qui peuvent elles-mêmes être scindées en
sections. Ces chambres, statuent selon la nature des affaires qui leur sont soumises : chambre
civile, de statut personnel et successoral, commerciale, immobilière, sociale ou pénale….

 Chacune des chambres peut comprendre un ou plusieurs magistrats. Toutefois, toute chambre
peut valablement instruire et juger, quelle qu’en soit la nature, les affaires soumises au tribunal
à l’exception des affaires relevant des sections de la famille qui sont de la compétence exclusive
de la chambre du statut personnel et successoral.

B- Attributions et compétences :

 Les tribunaux de première instance peuvent connaître de toutes les matières sauf lorsque la loi
attribue formellement compétence à une autre juridiction.

 C’est une compétence générale qui s’étend à toutes les affaires civiles, immobilières, pénales et
sociales.

 Toutes les questions relatives au statut personnel, familial et successoral relèvent également de
la compétence du tribunal de première instance, que ces questions mettent en cause des
nationaux, musulmans ou israélites, ou des étrangers.
 Les affaires relatives au statut personnel des marocains de confession juive sont soumis aux
règles du statut personnel hébraïque marocain, un Magistrat rabbinique statue sur ces affaires.

 En matière civile, lorsque le montant du litige est égal ou inférieur à 20 000 dirhams, les
décisions du TPI peuvent faire l’objet d’un appel devant des chambres, dites chambres d'appel
(qui siègent aux TPI), qui connaissent de certains appels formés contre les jugements rendus
par les TPI en premier ressort.

 Si la valeur du litige est supérieure à ce montant ou si elle est indéterminée, le tribunal statue
en premier ressort et dans ce cas l’appel peut s’exercer devant la cour d’appel.

 En matière pénale, les tribunaux de première instance sont compétents pour juger les délits et
certaines contraventions.

 En revanche, les crimes relèvent de la compétence de la Cour d’appel.

 Le tribunal de première instance statue en collégialité (trois Magistrats). Néanmoins, il peut


aussi statuer à juge unique pour certaines affaires.
Section 2 : Les Cours d’Appel
A- Organisation :

 A côté des juridictions de première instance, il existe des cours d’appel, juridictions de second
degré, dont le rôle est d’examiner les recours en appel des décisions rendues par les juridictions
inférieures c'est-à-dire les tribunaux de première instance.

 Elle comprend :

 Premier président ;
 Procureur général du Roi ;
 Vice-président et conseillés ;
 Premier substitut du procureur général du Roi et des substituts ;
 Secrétaire général du tribunal et présidents des services ;
 Greffe

 A la tête de chacune d’elles se trouve un Premier Président ;

 Quant au nombre des magistrats (conseillers), il varie suivant l’importance de la juridiction.

 Elles comprennent également un certain nombre de chambres spécialisées dont une chambre de
statut personnel et successoral, une chambre sociale et une chambre criminelle. A la tête de
chaque chambre est placé un président de chambre.
 Toutefois, toute chambre peut valablement instruire et juger, quelle qu’en soit la nature des affaires
soumises à ces cours, à l’exception des affaires relevant des sections de la famille qui relèvent de
la compétence exclusive de la chambre de statut personnel et successoral.

 Le ministère public est représenté aux audiences des cours d’appel par le procureur général et ses
substituts.

 Elles comportent également un ou plusieurs magistrats chargés de l’instruction, un ou plusieurs


magistrats chargés des mineurs, un greffe et un secrétariat du parquet général.

 En toute matière, l’audience est tenue et les arrêts rendus par un collège de trois Conseillers
assistés d’un greffier, sauf si la loi en dispose autrement.

 Ainsi, la chambre criminelle siège, en raison de la gravité des affaires qui lui sont confiées, avec
cinq Conseillers, un président de chambre et quatre conseillers.

B- Attributions et compétence :

 Les cours d’appel, juridictions du second degré, examinent une seconde fois les affaires déjà
jugées en premier ressort par les tribunaux de première instance.

 Elles connaissent donc des appels des jugements rendus par ces tribunaux ainsi que des appels des
ordonnances rendues par leurs présidents.
 La cour d’appel exerce son contrôle en droit et en fait.

 Les chambres criminelles des Cours d’appel constituent des formations particulières,
compétentes pour juger des crimes en premier et dernier ressort.

Section 3 : La cour de cassation


 Elle est placée au sommet de la hiérarchie judiciaire et coiffe toutes les juridictions de fond du
Royaume. Elle siège à Rabat.

 La Cour de cassation a été créée au lendemain de l’indépendance par le dahir n° 1-57-223 du 27


septembre 1957.

 Son organisation et sa compétence sont déterminées par la loi du 15 juillet 1974 fixant
l’organisation judiciaire du Royaume, le Code de procédure civile, certaines dispositions du Code
de procédure pénale et du Code de la justice militaire.

A- Organisation :

Aux termes de l’article 87 de la loi 38-15 relative à l’organisation judiciaire du royaume, la Cour de
cassation se compose de :
 Premier président ;
 Vice-président
 Président de la première chambre et présidents des chambres ;
 Conseillers et conseillers assistants
 Procureur général du Roi assisté par des avocats généraux ;
 Présidents des sections ;
 Secrétaire générale de la Cour et présidents des services ;
 Greffe

 La Cour Suprême comprend six chambres : une chambre civile (dite première chambre), une
chambre de statut personnel et successoral, une chambre commerciale, une chambre
administrative, une chambre sociale et une chambre pénale.

 Chaque chambre est présidée par un président de chambre et peut être divisée en sections.
Toutefois, toute chambre peut valablement instruire et juger, quelle qu’en soit la nature des
affaires qui lui sont soumises.

 La Cour Suprême est une juridiction collégiale. A ce titre, les audiences sont tenues et les arrêts
rendus par cinq magistrats.

 Dans certains cas, cette collégialité est renforcée et les arrêts sont rendus par deux chambres
réunies et dans certaines affaires, par toutes les chambres réunies en assemblée plénière.

 La présence du ministère public est obligatoire dans toutes les audiences.


B- Attributions et compétences :
 La Cour Suprême contrôle la légalité des décisions rendues par les juridictions de fond (si la loi a
été appliquée ou non) et assure ainsi l’unité d’interprétation jurisprudentielle.

 La Cour suprême ne constitue pas cependant un troisième degré de juridiction, elle contrôle la
conformité au droit sans réexaminer les faits et fixe le sens dans lequel la règle de droit doit être
appliquée.

 En principe, toute décision rendue en dernier ressort par les cours d’appel peut faire l’objet d’un
pourvoi en cassation.

 Les attributions de la cour suprême sont nombreuses et très diversifiées. De la longue


énumération donnée par l’article 353 du code de procédure civile, on cite :

 Les recours formés contre les actes et décisions dans lesquels les juges excèdent leurs
pouvoirs;
 Ou encore les instances en suspicion légitime, etc…
Section 4 : Les Juridictions de proximité
 La loi du 15 juillet 1974 relative à l’organisation judiciaire du Royaume instituait des juridictions
communales dans les communes rurales et des juridictions d’arrondissements dans les communes
urbaines. Or, des amendements importants ont été apportés à ladite loi. En effet, une nouvelle loi
portant n°42-10 du 17 août 2011 a créée des juridictions de proximité.

 Cette loi opérationnelle dans le Royaume depuis mars 2012, s'assigne pour objectif d'assurer une
justice de proximité efficiente garantissant un accès facile à la justice, à l'information juridique et
judiciaire avec la mise sur pied d'un cadre juridique habilité à traiter les litiges et délits mineurs,
tout en facilitant les procédures d'exécution des verdicts.

 La principale nouveauté apportée par cette loi, devenue opérationnelle depuis mars 2012, réside
essentiellement dans la mise en place d'une justice de proximité à la place des tribunaux
communautaires et des circonscriptions où exerçaient des juges non habilités, une expérience qui
a montré ses limites.

 C’est pour éviter justement les obstacles qui ont été à l’origine de l’échec des tribunaux
communaux que le législateur a conçu des structures plus solides et dirigées par des juges
professionnels issus du corps de la magistrature et qui ont le même statut que ceux qui officient
dans l’appareil judiciaire classique.
 La création de ce type de juridictions répond également au souci des pouvoirs publics, d’abord,
de désengorger les tribunaux et surtout d’offrir aux citoyens la possibilité de régler des litiges
dont les victimes présumées ont souvent du mal à recourir aux instances juridiques existantes
en raison du caractère peu grave de l’affaire et des frais élevés de la procédure.

A.Organisation :

 Les sections des juridictions de proximité se composent d'un ou plusieurs juges et d'agents de
greffe ou de secrétariat.

 Elles siègent par un juge unique assisté d'un greffier, hors la présence du ministère public.

 Si le dahir (n° 3220 du 17 juillet 1974) qui réglemente les Juridictions Communales et
d’Arrondissement stipule que « les juges sont désignés parmi les magistrats et parmi les
personnes n’appartenant pas au corps de la magistrature (juges populaires).

 La nouvelle loi a conçu des juridictions de proximité plus solides et dirigées par des juges
professionnels issus du corps de la magistrature et qui ont le même statut que ceux qui officient
dans l’appareil judiciaire classique.

 Ils seront soit entièrement affectés à cette tâche dans les régions où le volume des affaires est
important, soit partiellement chargés de ce type de dossiers quand le nombre de litiges est
limité.
B- Attributions et compétence :

 Les attributions des juridictions de proximité se réduisent aux affaires mineures en matière civile
et pénale.

 En matière civile : Le juge de proximité connaît de toutes les actions personnelles et mobilières
si elles n'excèdent la valeur de cinq mille dirhams.

 Il n'est, toutefois, pas compétent pour les litiges relatifs au statut personnel, à l'immobilier, aux
affaires sociales et aux expulsions.

 Le montant des litiges qui rentrent dans les compétences des tribunaux de proximité est plafonné
à 5 000 DH au lieu de 1 000 DH dans l’ancien système.

 En matière pénale : le législateur a en plus élaboré une liste des affaires qui seront traitées par
le juge de proximité.

 Ainsi, le juge de proximité est compétent pour connaître de certaines contraventions commises
par des personnes majeures, lorsqu'elles sont commises dans la circonscription sur laquelle le
juge exerce sa juridiction ou lorsque l'auteur y est domicilié.

 Il s’agit de 55 infractions qu’on peut classer dans trois catégories : civisme, protection des
animaux et préservation des biens d’autrui et de l’Etat.
 Le juge de proximité ne peut, en aucun cas, prononcer des peines d’emprisonnement. Ses
décisions se limitent à des amendes allant de 200 à 1 200 DH.

 Les juridictions de proximité sont instituées dans le ressort des tribunaux de première instance,
leur compétence territoriale englobe les collectivités locales situées dans le ressort de ces
tribunaux.

 La procédure devant les sections des juridictions de proximité est orale, gratuite et exempte de
toutes taxes judiciaires.

 Le juge de proximité procède, obligatoirement, avant l'examen de l'action, à une tentative de


conciliation. Si elle a lieu, il est procédé à l'établissement d'un procès-verbal par lequel le juge
constate cette conciliation.

 Si la tentative de conciliation échoue, il statue, dans un délai de 30 jours, par un jugement non
susceptible d'aucune voie de recours.

 Néanmoins, la partie lésée peut, dans certains cas, intenter un recours en annulation du
jugement devant le président du tribunal de première instance dans un délai de 8 jours à compter
de la date de notification du jugement.
CHAPITRE II : LES JURIDICTIONS SPECIALISEES
 Contrairement aux juridictions de droit commun à compétence générale, les juridictions
spécialisées reçoivent de par la loi une compétence d’attribution limitée et précise.

 Ce sont les tribunaux administratifs et les tribunaux de commerce dont les affaires relevaient
de la compétence des tribunaux de première instance.

 Cette spécialisation a permis effectivement d’alléger les tribunaux de première instance d’un
fardeau encombrant, ainsi que d’améliorer la qualité du travail judiciaire. En effet, les tribunaux
ordinaires n’étaient pas toujours qualifiés du point de vue scientifique ou technique.

Section 1 : Les juridictions administratives

 La création des tribunaux administratifs a été motivée par la volonté de renforcer l’Etat de droit, de
rappeler à l’administration qu’elle n’est pas au deçà de la loi.

 La mise en place de ces tribunaux a eu donc le mérite de rapprocher la justice des justiciables. Ces
derniers ont de ce fait plus de facilité pour intenter des recours contre l’administration que devant
la chambre administrative de la cour de cassation qui était seule compétente pour examiner en
premier et dernier ressort les recours en annulation pour excès de pouvoirs dirigés contre les actes
administratifs.
 Les tribunaux administratifs sont régis par le dahir du 10 septembre 1993 instituant les
tribunaux administratifs. Ils sont au nombre de 7 actuellement, installés dans les principales
régions du Royaume : Rabat, Fès, Oujda Casablanca, Marrakech, Meknès, Agadir.

 Ils fussent consolidés par la création de la cour administrative d’appel le 14 février 2006.

 Les juridictions administratives comprennent d’une part les tribunaux administratifs, et d’autre
part, les cours d’appels administratives.

A. Organisation :

 Le tribunal administratif est une juridiction collégiale. Les audiences du tribunal administratif et
les jugements sont rendus par trois magistrats.

 En vertu de l’article 2 de la loi n° n° 41-90 instituant les tribunaux administratifs, ces derniers
comprennent :

 Un Président ;
 Vice-président ;
 Plusieurs magistrats ;
 Un (ou plusieurs) commissaire royal de la loi et du droit ;
 Secrétaire général du tribunal ;
 Présidents des services ;
 Greffe.
 Le tribunal administratif peut être divisé en plusieurs sections selon la nature des affaires.

 Les audiences du tribunal administratif sont tenues et leurs jugements rendus publiquement par
trois magistrats, dont un président, assistés d’un greffier.

 La présence du commissaire royal de la loi et du droit à l’audience est obligatoire.

 La cour d’appel comprend :

 Premier président ;
 Vice-président ;
 Conseillers ;
 Un ou plusieurs commissaires royaux de la loi et du droit ;
 Présidents de chambres ;
 Secrétaire général de la cour et présidents de services ;
 Un greffe.
 Certaines matières administratives particulièrement importantes sont de la compétence exclusive
de la cour suprême.

 Les jugements rendus par les tribunaux administratifs sont susceptibles d’appel devant les cours
d’appel administratives.

 A présent, le nombre des cours d’appel est fixé à deux. Leur siège se situe à Rabat et Marrakech.

Section 2 : Les juridictions de commerce

 Les tribunaux de commerce sont des juridictions spécialisées, compétentes pour connaître, en
première instance, les affaires commerciales et même celles qui comportent un objet civil.

 Ces tribunaux ont été créés par le Dahir n° 1-97-65 du 4 chaoual 1417 (12 FEVRIER 1997)
portant promulgation de la loi n° 53-95 instituant des juridictions de commerce, suite à de
nombreuses réformes législatives qui ont visé ces dernières années le monde des affaires et de
commerce au Maroc.

 Actuellement, le Royaume compte huit tribunaux de commerce, respectivement dans les


villes suivantes : Rabat, Casablanca, Fès, Marrakech, Tanger, Agadir, Meknès et Oujda.

 Les juridictions commerciales comprennent les tribunaux de commerce et les cours d’appel de
commerce.
 Les cours d’appel de commerce sont au nombre de trois : La cour d’appel de commerce de
Casablanca, la cour d’appel de commerce de Fès, et la cour d’appel de commerce de Marrakech.

A- Organisation :

 Le tribunal de commerce comprend :

 Un président, des vice-présidents et des magistrats ;


 Un ministère public composé d’un ou plusieurs substituts du procureur du Roi ;
 Secrétaire général du tribunal, présidents des services et fonctionnaires de greffe ;

 Le tribunal désigne aussi :

 Un ou plusieurs magistrats chargés du suivi des procédures d’exécution ;


 Un juge chargé du registre de commerce ;
 Un ou plusieurs juges délégués chargés des affaires relatives aux affaires des difficultés
d’entreprise.
 Dans ces tribunaux spécialisés, on trouve :

 Les magistrats du siège : Chargés de trancher sur les procès qui leur sont soumis, les
magistrats du tribunal de commerce peuvent être chargés de fonctions qui revêtent une très
grande importance dans le domaine commercial.

En France, l’originalité du tribunal de commerce réside dans le fait qu’il est composé par des
juges non professionnels, qui ne sont pas des magistrats de carrières, mais des commerçants
appelés "juges consulaires", élus par les commerçants eux-mêmes pour une durée déterminée.

 Les magistrats du parquet (ministère-public) : Il s’agit du procureur du Roi et de son ou ses


substituts. Le parquet près du tribunal de commerce n’ayant pas le droit d’exercer l’action
publique, certains ont estimé que son rôle était sans importance.

Mais un fort courant soutient que le parquet a un rôle qu’il ne faut pas sous-estimer du moment
que le code de commerce et la loi instituant les juridictions de commerce, en partant de la
nécessité de promouvoir le développement par l’encouragement des investissements nationaux
et étrangers, ont reconnu au ministère public d’importantes attributions en matière de prévention
et de traitement des difficultés de l’entreprise, où il a le droit de demander l’ouverture de cette
procédure.
 Il peut aussi, selon l’Article 620 du code de commerce, lorsque l’intérêt général ou l’intérêt
des créanciers l’exige, demander au tribunal la continuation de l’activité de l’entreprise soumise
à la liquidation judiciaire.

 Etant partie dans les procédures relatives aux difficultés de l’entreprise, le parquet peut
exercer les voies de recours contre les jugements et arrêts rendus en cette matière.

 Le tribunal de commerce fonctionne selon le principe de la collégialité. En effet, aux termes de


l’Article 4 de la Loi 53-95 : « sauf dispositions contraires de la loi, les audiences des tribunaux
de commerce et des cours d’appel de commerce sont tenues et leurs jugements rendus par 3
magistrats, dont un président, assisté d’un greffier ».

 Le tribunal de commerce est généralement divisé en chambres suivant la nature des affaires
dont il est saisi.

 Cependant chaque chambre peut instruire et statuer sur les affaires qui lui sont soumises.
 La composition des cours d’appel de commerce est comme suit :

 Premier président,
 Vice-président
 Des présidents de chambres ;
 Conseillers ;
 Ministère public composé d'un procureur général du Roi et de ses substituts;
 Secrétaire générale de la Cour et présidents de services ;
 Greffe ;

 La cour d'appel de commerce peut être divisée en chambres suivant la nature des affaires dont
elle est saisie. Toutefois, chaque chambre peut instruire les affaires soumises à la cour et y
statuer.

B-Attributions et compétences :

Le tribunal de commerce est compétent pour connaître :

 Des actions relatives aux contrats commerciaux ;


 Des actions relatives aux effets de commerce (exemple : lettre de change, billet à ordre) ;
 Des différends entre associés d’une société commerciale ;
 Des différends à raison du fonds de commerce.
 Sont exclues de la compétence des tribunaux de commerce, les affaires relatives aux accidents
de la circulation, même si ces litiges ce rapportent aux activités commerciales et intéressent les
commerçants.

 Le commerçant peut convenir avec le non-commerçant d’attribuer compétence au tribunal de


commerce pour connaître des litiges pouvant les opposer à l’occasion de l’exercice de l’une des
activités du commerçant. Les parties peuvent également convenir de soumettre les différends à
la procédure d’arbitrage.

 Les parties peuvent également convenir par écrit de désigner le tribunal de commerce
territorialement compétent.

 Les tribunaux de commerce statuent en premier et dernier ressort, lorsque la valeur initiale du
litige ne dépasse pas 20.000 dirhams.

 Le président du tribunal de commerce a une multitude d’attributions qui répondent aux besoins
de célérité commandés par l’activité commerciale, il en est ainsi des ordonnances en référé.
 La compétence territoriale appartient au tribunal du domicile réel ou élu du défenseur :

 Lorsque ce dernier n’a pas de domicile au Maroc, mais y dispose d’une résidence, la
compétence appartient au tribunal de cette résidence ;

 Lorsque le défendeur n’a ni domicile, ni résidence au Maroc, il pourra être traduit devant le
tribunal du domicile ou de la résidence du demandeur ou de l’un d’eux s’ils sont plusieurs ;

 S’il y a plusieurs défenseurs, le demandeur peut saisir, à son choix, le tribunal du domicile
ou de la résidence de l’un d’eux.

 Les parties peuvent dans tous les cas convenir par écrit de désigner le tribunal de commerce
compétent.

 Les cours d'appel de commerce constituent le second degré des tribunaux de commerce.
A noter que les parties pourront convenir de soumettre leurs différends à la procédure
d’arbitrage et de médiation, conformément aux dispositions des Articles 306 et 327 du code
de procédure civile.
CHAPITRE III : LES JURIDICTIONS EXCEPTIONNELLES

 Depuis 2011, il n’existe plus qu’une seule juridiction d’exception, à savoir : Le Tribunal
Militaire Permanent des Forces Armées Royales.

 Cette juridiction est régie par la loi du 6 octobre 1972, et est dotée de la compétence pour juger
des crimes commis par les militaires ainsi que ceux menaçant la sûreté nationale. Elle est
composée de magistrats professionnels et militaires. Elle est présidée par un magistrat
professionnel. La procédure appliquée est la loi de la justice militaire.

 La Haute Cour qui avait auparavant compétence pour juger les crimes commis par les membres
du gouvernement n’existe plus depuis l’adoption de la Constitution du 29 juillet 2011.

 Désormais, les hauts fonctionnaires de l’État ainsi que les membres du gouvernement sont
poursuivis devant les juridictions de droit commun.
TITRE II :

LES MODES ALTERNATIFS DE REGLEMENT DES LITIGES COMMERCIAUX


– L’ARBITRAGE – LA MEDIATION CONVENTIONNELLE
(travail de recherche effectué en classe)

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