Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Droit de commerce
international
Année Universitaire :
2020-2021
Partie 1 : Méthodes de règlement des conflits en matière
de commerce internationale
Dans cette première partie, on va essayer d’analyser les différentes méthodes pour la
réglementation des conflits en matière de commerce internationale.
2
règle de conflit de lois (son propre système de droit international privé) et déterminer la loi
applicable par référence à cette dernière.
Cette méthode de raisonnement a été appliquée de façon constante dans les divers pays
par la jurisprudence interne qui est le plus souvent la source principale de droit international
privé. Elle présente donc, sous réserve de quelque variante qui peuvent l’affecter, un caractère
universelle et ses traits les plus caractéristiques peuvent, semble-t-il, se ramené à trois.
1. le problème de conflit de lois est essentiellement un problème d’option, un problème de
choix entre plusieurs rattachements possibles. Il en résulte que la règle de conflit est, en
principe, une règle bilatérale qui peut déboucher indifféremment sur l’application soit
de la loi locale soit d’une loi étrangère.
2. Chaque Etat a son propre système de solution de conflit de loi. En présence de la
diversité qui découle de cette situation, le juge applique toujours ses propres règles de
conflit. Les quelques tempéraments proposés à ce principe ont eu à ce jour un écho si
faible en droit positif qui les permit d’affirmer qu’en dépit du risque de forum shopping
qu’ils entraine, le principe de la référence exclusive à la règle du conflit du for présente
un caractère sacro-saint, du moins toutes les fois qu’il n’y a pas entre les pays intéressés
de conflits négatif de nature à susciter le jeu du renvoie.
3. En fin la règle de conflit désigne comme loi applicable une loi interne, la loi du pays
ayant le rattachement le plus intense avec le rapport de droit envisagé.
La notion de droit de commerce international est une notion a « contenu variable » voire
« creuse », une fausse notion, qui sait, une supercherie ? Cette appréciation tient probablement
à la confusion partagée entre les lois applicables, les juridictions compétentes et le
« raisonnable » que l’on retrouve très souvent ensemble.
Cette notion de droit de commerce international est-elle inutile ou au contraire
fondamentale ? C’est à cette question que l’on s’efforcera de répondre.
Pour qualifier et clarifier le conflit de lois également pour déterminer la loi applicable et
la juridiction compétente il est nécessaire de présenter la méthode conflictualiste (section
première), pour évoquer ensuite une appréciation relative aux règles de cette méthode (section
seconde).
3
Exemple : on a soumis au juge un dossier : (A) a mis en commun ces biens avec (B) pour
travailler ensemble (contrat d´association).si on avait dit : On vu de partager les bénéfices et les
pertes, on aurait dit, que c´est un contrat de société.
4
3. La loi locale :
(Lex fori commissi). Lorsqu’il y a lieu de tenir compte des faits juridiques, on a égard à
la loi du lieu où ils sont survenus. Ce principe vaut aussi, dans une certaine mesure, lorsqu’il
s’agit d’actes juridiques.
4. La loi d’autonomie :
C’est la loi choisie par les parties qui est appliquée surtout en matière contractuelle et en
matière de régime matrimonial secondaire.
5. La lex fori ou loi du for :
C’est celle du juge saisi du litige. Le juge appliquera toujours la lex fori en matière de
procédure, et, de manière subsidiaire, dans les cas de mesures conservatoires ou urgentes.
Sous-section 3 : Le Renvoi
La théorie de renvoi trouve son origine dans le célèbre arrêt FORGO de 1878 et a fait
l’objet d’une importance controverse doctrinale.
Le renvoi peut prendre divers aspects le premier est le renvoi au premier degré : La loi
désignée par la règle de conflit renvoie à la loi du for .la jurisprudence a consacré son admission.
Le second suppose que la règle de conflit étrangère désigne une loi tierce. C’est le renvoi
au second degré sur lequel la jurisprudence ne s’est pas nettement prononcée.
5
Soit FORGO, un ressortissant bavarois venu s'installer à Pau, qui meurt instable puisqu'il
n'a jamais été naturalisé français et n'a jamais été admis à domicile en France. Son domicile de
droit restait donc celui situé en Bavière et il n'avait en France qu'un domicile de fait (ou
résidence habituelle). FORGO était un enfant naturel, sans descendance et dépourvu
d'ascendants survivants. A sa survivance, il ne laissait donc que quelques collatéraux éloignés.
D'après le droit français de l'époque, sa succession tombait en déshérence et revenait à
l’État. Les collatéraux réagirent au motif que si la loi française s'appliquait à la dévolution
successorale des immeubles sis en France, il n'en allait pas de même pour les meubles soumis
à la loi du dernier domicile du défunt – autrement dit à la loi bavaroise qui contrairement à la
loi français ne considérait pas que les collatéraux étaient d'un degré de parenté avec le défunt
suffisamment éloigné pour que la succession leur échappa.
L'argument des collatéraux était simple : la règle de conflit française en matière de
succession mobilière désignait comme applicable à la dévolution successorale des meubles
successoraux la loi bavaroise. La loi française frappant la succession de déshérence ne devait
donc pas être appliquée.
Les juges du fond admettent l'argument des consorts FORGO et estiment que la loi
applicable est la loi du dernier domicile de droit du défunt (la loi bavaroise). L'administration
des domaines français forme un pourvoi qui fait valoir pour la première fois en droit français la
théorie du renvoi. Selon l'argument des domaines, la loi bavaroise déclinerait la compétence
qui lui est offerte par la règle de conflit française et renverrait l'affaire au droit français – droit
du dernier domicile de fait – compétent selon la règle de conflit bavaroise en matière de
succession mobilière.
La CDC accueille le pourvoi au motif que suivant le droit bavarois les meubles sont régis
par la loi du dernier domicile de fait du défunt, d'où il suit que la dévolution des meubles de
FORGO devait être régie par la loi française. Le mécanisme du renvoi au premier degré est
ainsi mis en œuvre pour la première fois en droit français.
6
cette formule en considération qu'elle recouvre non seulement la signification même de la
question invoquée ,mais aussi la versification de la constitutionnalité de la loi étrangère et de
son champs d'application dans le temps.
Au surplus, le fait que le juge ne soit pas lié par les preuves fournies par les parties
implique nécessairement qu'il puisse faire état, pour fonder sa conviction, de ses connaissances
personnelles de la loi étrangère.
Au Maroc En l’absence de textes exprès, le magistrat marocain peut utiliser tous les
moyens de preuve, dont notamment l’expertise, les certificats de preuve de la loi étrangère qui
sont délivrés par des avocats ou professeurs de droit ou par les autorités officielles comme les
consulats, les ambassades, les conventions internationales relatives à l’aide juridictionnelle, la
jurisprudence étrangère et les ouvrages de droit.
7
Sous-section 1 : complexité de la méthode conflictuelle
Nul ne met en doute l’intérêt spéculatif et intellectuelle de conflit de loi et le rôle précieux
qu’elle joue dans la formation juridique. C’est un merveilleux jeu de l’esprit comparable à un
jeu d’échec mais elle porte en elle même les défauts de ses qualités. Sa subtilité est-elle
qu’abstraction faite de quelque spécialiste, bien rare sont ceux qui en ont assimilé toutes les
finesses.
Comment, les magistrats non spécialisés qui n’ont connaissance des problèmes de droit
international privé que de façon épisodique pourraient-ils dans ces conditions faire une
applications correcte de la théorie de conflit de loi ? bien plus, le manque de compétences des
utilisateurs éventuel serait encore plus sensible dans les rapports non contentieux. Or le droit
international privé n’est pas par essence contentieux. Et cela est particulièrement vrai avec le
développement du commerce international où l’on doit prévoir avant tout des règles permettant
des transactions. La théorie des conflits de loi ne tient pas compte de cet impératif, car elle a
été construite en grande partie sur le droit des personnes qui est, dans une large mesure, un droit
pathologique, donc contentieux.
Enfin, même maniée par un utilisateur compétent la théorie des conflits de loi serrait
presque toujours faussée dans son application, car elle recèle des vices auxquelles il est
impossible de remédier, tel la qualification lege fori, la déformation de la loi étrangère a raison
du panachage de la procédure et du fond, la méconnaissance fréquente de cette même loi
étrangère tenant à la difficulté d’assimiler le contexte sociologique qui lui sert de support et
l’interprétation qu’en donne la jurisprudence étrangère.
Conclusion
Ce système a été fortement critiqué, il est très long et comme vous le savez en matière
commerciale, le temps c’est de l’argent « Time Is money », ainsi il est très compliqué et repose
sur des opérations intellectuelles et il manque de souplesse. Ce système n’est pas toujours
aboutissant, c’est un système caractérisé par l’insécurité juridique (facteur de développement
économique) qui n’est pas sûr et Si le juge se trompe sur la qualification juridique, tout le
processus sera faux.
8
Chapitre II : la méthode des règles matérielles
C’est une matière archaïque, le domaine de la commercialité se limitait aux opérations
classiques. Elle a évolué vers d’autres opérations nouvelles notamment par l’apparition de
nouvelles activités commerciales (prestation de service, transactions en matière de
télécommunication). Le domaine s’est fortement élargi. Aujourd’hui, on parle du Droit
International des affaires.
L’élément d’extranéité est un indice juridique qui peut prendre plusieurs formes
notamment la nationalité des parties (une vente entre un marocain et un français) ; le domicile
des parties (vente entre une personne marocaine habité à Casablanca, un autre marocain habitant
à paris ; le lieu de conclusion du contrat (lors d’un diner d’affaire à Chicago, deux marocains
concluent un contrat international) ; le lieu d’exécution du contrat (deux marocains se trouvant
au Maroc, l’exécution de l’objet du contrat aura lieu dans un pays étranger.)
• Domaine de transport :
➢ Transport par chemin de fer : Convention de berne de 1890 relative au transport
des marchandises par chemin de fer révisée à paris en 1971.
➢ Transport aérien : Convention de Varsovie de 1929 (c’est une convention
internationale qui régit tout transport international de personnes, bagages ou
marchandises, effectué par aéronef contre rémunération. La Convention de
Montréal du 28 mai 1999, Convention pour l’unification de certaines règles
relatives au transport aérien international a été mise en place dans le but de la
remplacer, cependant de nombreux états n'ont pas signé la Convention de
Montréal et restent soumis au système varsovien) et la convention de Rome de
1933.
➢ Transport routier : Convention de Genève de 1956.
Les trois conventions sont ratifiées par le Maroc
Transport maritime : Convention de Bruxelles du 25 Août 1924 portant unification de
certaines règles en matière de connaissement (c’est le texte qui constate l’opération de
commerce international par mer) appelés règles de la Haye (non ratifié par le Maroc). Le
Protocole modificatif de la convention de Bruxelles de 1924 signé le 23 Février 1968 (non
ratifié par le Maroc) ; la convention des nations unis sur le transport de marchandises par mer
appelés règles de Hambourg signée le 31 mars 1978 et entrée en vigueur le premier novembre
1992 (ratifié par le Maroc en 1981, c’est la seule convention internationale ratifié par le Maroc
en matière de transport maritime).
9
Transport fluvial : Convention de Budapest du 22 juin 2001 relative au contrat de
transport de marchandises en navigation intérieure (CMNI - en vigueur depuis le 1er avril
2005 ; ratifiée par la France le 11 mai 2007)
Transport multimodal : Convention des Nations Unies du 24 mai 1980 (TMI ; non en
vigueur), Règles CNUCED /CCI applicables aux documents de transport multimodal (non
obligatoire ; application conventionnelle uniquement)
• Domaine de vente :
Doivent surtout être citées ici les conventions intervenues dans le domaine de la vente
internationale.
- Convention portant loi uniforme sur la vente internationale (LUVI) des objets mobiliers
corporels
- Convention portant loi uniforme sur la formation de contrat de vente internationale
(LUFC) d’objets mobiliers corporels. Toutes les deux conclues à la Haye le 1 Juillet 1964. La
LUFC est venue pour compléter la LUVI car ils ont oublié le règlement sur la formation de
contrat de vente internationale. Les deux conventions n’ont pas été ratifiées par le Maroc.
Ces deux conventions sont destinées à être remplacer par la convention de Vienne sur les
ventes internationales de marchandise du 11 Avril 1980 élaborée dans le cadre de la CNUDCI
(Commission des nations unies pour le droit de commerce international). Non ratifié par le
Maroc.
- la convention de New York du 14 juin 1974 sur la prescription et son protocole additionnel
de 1980. Toutes les deux élaborées dans le cadre de la CNUDCI entrée en vigueur depuis le
premier Août 1988. Elle complète la convention de Vienne précitée (non ratifié par le Maroc).
10
Sous-section 1 : le processus d’élaboration des conventions
internationaux sur les contrats internationaux.
Toutes les conventions internationales commencent par donner un certain nombre de
définitions. Le préambule, c’est l’introduction ou les rédacteurs donnent les définitions des
principaux termes utilisés par la convention. Ces définitions ont la forme d’un glossaire, un
dictionnaire de termes spécifiques à la matière. <<Comme la convention d’Hambourg>>.cette
convention commence par définir le chargeur, destinataire, connaissement… Normalement,
c’est la doctrine qui est habilitée à donner des définitions, beaucoup d’auteurs ont été hostiles
à ça. Mais c’est une influence de l’école Anglos saxonne, le peuple le plus formaliste, c’est
l’Angleterre.
Après, toutes les conventions contiennent un premier chapitre consacré au domaine
d’application de la convention. Chaque convention détermine les situations dans elle sera
applicable. Il précise les domaines exclus de la convention. La convention de Vienne par
exemple, n’est pas applicable à la vente de consommation (achat en vue de revendre, pas pour
consommer)
Après vient le deuxième chapitre sur la formation d’une opération commerciale. Pour
qu’elle soit valablement formée, il faut respecter les conditions de fond et les conditions de
forme.
11
Le quatrième chapitre est consacré aux effets de l’opération
commerciale (responsabilité des parties). Généralement les conventions abordent dans cette
parties des dispositions relatives au principe de la responsabilité, le domaine de la
responsabilité ; les cas exonératoires, la limitation de la responsabilité et l’action en
responsabilité.
➢ Le principe de responsabilité : la partie dynamique dans un contrat c’est le
vendeur. Par exemple un tel opérateur doit garantir la réussite de l’opération
.c’est une opération suicide c’est le top de la responsabilité.
➢ Le domaine de la responsabilité : par domaine on entend les situations visées
par la convention et qui sont généralement trois :
✓ Perte
✓ Avarie
✓ retard
➢ Les cas exonératoires ou bien les cas exceptés : ce sont les cas de nom
responsabilité (force majeure, vice caché, cas fortuit…) .par exemple l’article 4
de la convention de BRUXEL pour l’unification de certaines règles de
connaissement cet article énumère 18 cas.
- les sanctions (résolution du contrat…).
Le dernier chapitre concerne les dispositions finales. Généralement, toutes les
conventions contiennent ces dispositions. On en trouve des dispositions diplomatiques :
12
De même le droit uniforme se caractérise tout naturellement par son élaboration et son
inscription dans un « instrument international ».
C’est pourquoi le droit uniforme trouve sa source dans des conventions internationales
proposés à l’adhésion des Etats.
13
Sous-section 2 : les points faibles du système
Le système de règles matérielles a remédié à toutes les défaillances du système
conflictualise par sa clarté et aussi par sa polyvalence. Cependant, ce système lui aussi n’est pas
à l’abri de la critique. Deux critiques lui ont été adressés sur la base d’une guerre de conflit
d’intérêts :
Le défaut de ratification : Jusqu’à nos jours, on n’a pas trouvé une convention
internationale qui a bénéficié de l’unanimité à l’échelle mondiale. Le problème a pour cause
une question classique mais toujours d’actualité, à savoir le problème de conflit d’intérêts. En
effet, dans le cadre du processus de l’élaboration des conventions internationales, les pays se
regroupent en pôle d’intérêts (club d’intérêt) : club des pays riches, club des pays pauvres, club
des pays vendeurs, club des pays acheteurs…, des pôles opposés et bien entendu ça entraine un
conflit d’intérêt, chaque groupe essaye de défendre et de faire passer ses intérêts à lui dans le
texte de la convention.
Conclusion
Malgré la simplicité de ce système, il n’est pas couronné par le succès, et il a été
gravement critiqué, vu que l’uniformisation de ce système est très limitée, il n’a pour objet que
certaines catégories.
C’est un système qui souffre de plusieurs anomalies majeures qui lui empêchent de
réaliser les résultats désirables par la communauté internationale, ce qui a poussé à adopter un
nouveau système nommé « les règles nationales ».
Cette dernière repose sur la pratique « l’usage », qui est définit comme étant une pratique
d’une relation qui se répète dans le temps et qui finit par être acceptée par groupe.
L’usage ou la pratique en matière de commerce internationale ont une appellation spéciale
c’est la LEX MERCATORIA qui veut dire droit des marchands.
1
Pierre-Alain Gourion ; Georges Peyrard « Droit du commerce international »3eme édition P 5
14
incomplète et imparfaite, de constituer une organisation sans moyens, notamment l'absence de
coercition et partant, de ne pouvoir disposer de dispositifs aussi efficaces que ceux des État.
• Le lieu de paiement,
• Le prix, la monnaie et le délai de paiement,
• Les conditions d’emballage,
• Le transfert de propriété,
• Les conséquences d’infraction au contrat de vente/achat.
Il est impératif d’ajouter à la suite de l’Incoterms le lieu géographique du transfert de
risque et celui du transfert des frais.
L’abréviation des Incoterms est toujours composée de trois lettres qui seront suivies du
ou des lieux de transferts.
Les INCOTERMS (International commercial terms) pour le transport maritime né de la
pratique synthétisée au niveau international (venant du droit national) par la CCI (Chambre du
commerce international)
§1 : Transport Multimodal
EXW : à proscrire lorsqu’il y a un passage en douane Export. Note : ceci est un conseil et non
une loi. En effet, l’exportateur n’a plus de contrôle sur la destination réelle de la marchandise.
Nous attendons pour savoir s’il peut tenu responsable légalement en cas de livraison sur un
autre site qu’originalement prévu
FCA : obligation minimum da Le vendeur doit remettre la marchandise au transporteur choisit
par l’acheteur au lieu convenu et à la date convenue. Il effectue également les formalités de
dédouanement export.
15
CPT : Le vendeur choisit le mode de transport et paye le fret pour le transport de la marchandise
jusqu'à la destination convenue. Il dédouane la marchandise à l'exportation. Quand la
marchandise est remise au transporteur principal, les risques sont transférés du vendeur à
l'acheteur.
CIP : Le vendeur a les mêmes obligations qu'en CPT, mais il doit en plus fournir une assurance
contre le risque de perte ou de dommage que peut courir la marchandise au cours du transport.
Le vendeur dédouane la marchandise à l'exportation. CIP 2010 se limitait à souscrire une police
d’assurance minimal, désormais suite a l’évolution de 2020 la couverture d’assurance sera tous
risque.
DAT : Le vendeur à dûment livré dès lors que les marchandises sont mises à disposition de
l'acheteur au terminal désigné dans le port ou au lieu de destination convenu. Le vendeur assume
les risques liés à l'acheminement des marchandises et au déchargement au terminal du port ou
au lieu de destination convenu.
DPU (2020) : Le vendeur livre les marchandises et transfère les risques à l’acheteur une fois
les marchandises déchargées au lieu de destination convenue. Le dédouanement à l’importation
et les frais afférents restent à la charge de l’acheteur. DPU est essentiellement un DAP livré sur
place avec déchargement. La référence au terminal a été supprimée pour le rendre plus général.
DDP : A l'inverse du terme EXW à l'usine, ce terme désigne l'obligation maximum du vendeur.
Le vendeur fait tout, y compris le dédouanement à l'import et le paiement des droits et taxes
exigibles. Le transfert des frais et risques se fait à la livraison chez l'acheteur. Le déchargement
incombe en frais et risques à l'acheteur.
16
Paragraphe 2 : Appréciation des incoterms
Il est vivement recommandé de bien se renseigner sur les frais au port d’arrivée et de
souscrire une assurance transport incluant les risques de déchargement et d’entreposage.
Si un crédit documentaire couvre l’opération, l’exportateur veillera, avant la signature du
contrat, à être en mesure d’obtenir le cachet de la douane ou de l’autorité portuaire sur le
document de transport comme demandé par le client.
L’exportateur parviendra rarement à imposer à son client russe un incoterm de la famille
C qui serait pourtant le mieux à même de le protéger de déconvenue qu’il ne peut pas maîtriser
(p.ex. interdiction d’entrée au port pour un navire affrété par l’exportateur qui entraîne que ce
dernier doit supporter les coûts de chômage/démarrage).
Si la Russie est un exemple du point de vue des coûts, d’autres pays - Afrique (sauf
Maghreb et Afrique du Sud) - présentent des risques du point de vue de la fiabilité des ports
(ensablement qui oblige un transbordement sur barge en pleine mer ou mauvais état des grues
et engins de manutention).
17
En effet, les contrats types constituent les instruments les plus reconnus encadrant les
relations contractuelles internationales en absence de règles positives applicables au contrat.
Sous-section 3 : le crédoc
La lettre de crédit est un engagement écrit pris par une banque de régler ou d'accepter
un effet sur présentation de certains documents. Plus connue sous le nom de Crédit
Documentaire parfois désignée par L/C, abréviation de Letter of Credit, ou encore
dénommé Crédoc.
Le "crédit documentaire" est la convention à caractère irrévocable par laquelle un donneur
d'ordre (l’Acheteur/ Importateur) prie sa banque de mettre à la disposition d’un bénéficiaire (le
Vendeur/ Exportateur) qu'elle nomme ou à la disposition d'un tiers que ce dernier nommera,
une somme d’argent déterminée contre la remise d'un titre de transport de marchandises (par
exemple un connaissement) et de divers autres documents (par exemple un certificat d'origine,
un certificat d'assurance), en respectant la période de validité de la convention. Ces documents
attestant de la bonne exécution par le vendeur de ses obligations.
Aussi, le crédit documentaire est un instrument de crédit pour le commerce international
et il ne fait pas l'objet d'une loi mais d'un Règlement établi par la Chambre de commerce
internationale : les Règles et Usance Uniformes (RUU) révisées à compter du 1er juillet 2007
18
Paragraphe 1 : processus du crédoc selon le RUU N°600
19
le vendeur, même en cas de difficulté à obtenir le transfert des fonds de la banque
étrangère (banque émettrice). Cette confirmation élimine pour le vendeur le risque de
non-transfert des fonds pris sur la banque émettrice, le risque politique du pays.
5. dès réception de la notification du crédoc, le vendeur doit vérifier que les conditions
fixées sont conformes au contrat commercial conclu avec le client-acheteur, et de
pouvoir fournir tous les documents requis dans les délais impartis. Sinon, il doit
demander sans attendre à l’acheteur qu'il fasse apporter par sa banque (émettrice) les
modifications nécessaires. Quand tout est correct, le vendeur expédie la marchandise.
6. Au même moment, le vendeur rassemble tous les documents exigés dans le crédit et les
remet à sa banque (banque notificatrice).
7. Si les documents sont conformes aux termes de l'ouverture du crédit, trois possibilités
peuvent se présenter :
➢ le crédoc est confirmé par la banque : celle-ci paie le vendeur à la date prévue
et adresse les documents à la banque émettrice.
➢ le crédoc est notifié par la banque du vendeur, mais utilisable aux caisses de la
banque émettrice. La banque du vendeur (notificatrice) transmet les documents
à la banque de l’acheteur (émettrice) qui, après vérification de leur conformité,
règle alors le vendeur à l'échéance prévue.
➢ Le crédoc est notifié par la banque du vendeur et utilisable à ses caisses. La
banque du vendeur réclame les fonds auprès de la banque émettrice (celle de
l’acheteur) et les crédite au vendeur à réception. La banque du vendeur
(notificatrice) adresse les documents à la banque émettrice.
8. Les documents sont transmis à l’acheteur, qui prend alors possession de la marchandise.
L'engagement de payer des banques repose uniquement sur la stricte conformité des
documents : ils sont donc examinés scrupuleusement, et la moindre faute de frappe peut
être considérée comme une irrégularité. Exemple d’irrégularités :
➢ Crédit échu : le crédit documentaire comporte une date et un lieu d'expiration.
Le vendeur/bénéficiaire devra les respecter, en particulier si le crédit expire dans
le pays du donneur d'ordre/acheteur. Il devra alors présenter les documents à sa
banque (notificatrice/confirmatrice) suffisamment tôt pour qu'ils soient étudiés
et transmis avant l'expiration.
➢ Documents anciens : le crédit précise habituellement un délai de présentation
des documents à la banque à compter de la date d'expédition de la marchandise.
➢ Expédition tardive : l'ouverture précise une date limite d'expédition.
➢ Erreurs de libellé : du nom du bénéficiaire/vendeur ou du donneur
d'ordre/acheteur dans les documents : Les noms ou raisons sociales précisées
dans l'ouverture doivent être scrupuleusement respectées dans les documents.
Les adresses des différentes parties peuvent différer de la lettre de crédit à la
condition d’être dans le pays indiqué initialement. En cas de faute de frappe, la
banque demande au bénéficiaire/vendeur d'apporter les modifications
nécessaires.
S'agissant d'irrégularités légères, le bénéficiaire/vendeur peut être réglé sous réserve,
mais en cas de contestation du donneur d’ordre/acheteur, le vendeur sera amené à rembourser
les sommes perçues.
S'agissant d'irrégularités graves (délai d'expédition non respecté par exemple), le crédit
est inutilisable, et les documents sont adressés à l'encaissement après l’accord du
bénéficiaire/vendeur. Le donneur d’ordre/acheteur doit alors exprimer formellement son accord
pour le règlement du vendeur.
20
Paragraphe 2 : Commentaire du cadre juridique de l’opération
du CREDOC
Le crédit documentaire est un instrument privilégié du commerce international qui a
connu un succès sans pareil. Ce n’est pas par hasard qu’on l’a qualifié du « sang de la vie du
commerce international ». C’est en raison du rôle prépondérant voire vital qu’il joue dans le
monde des affaires.
En effet c’est un outil indispensable pour le financement « d’opérations internationales
de tous genres », même les plus complexes et les plus sophistiquées. Son emploi aujourd’hui
n’est plus retreint aux seules opérations de vente de marchandises, matières premières et biens
de consommation.
Son domaine couvre, en plus, une myriade de transactions commerciale telles que les
prestations de services fournies à l’étranger (à l’instar des travaux d’ingénierie, de direction de
projets, le financement des recherches et développement, le transfert de technologie, les
prestations informatiques, la création de logiciels, les contrats de travaux scientifiques, de génie
civil), les contrats d’entreprises, l’édification d’usines, les opérations à montage complexes
comme par exemple la vente d’usine clé en main, le vente d’un ensemble industriel, les projets
d’installations industrielles, les contrats de travaux publics tels que les contrats de construction
de barrages de ponts, de routes, d’usines, de complexes industriels ou touristiques, les
financements publics internationaux, les marchés publics, les opérations de compensation, les
opérations bancaires syndiquées, le financement de mines d’or, les contrats pétroliers,
l’industrie cinématographique, les affaires immobilières, les contrats de bail, etc.
On assiste également à son utilisation comme « tremplin » de financement à moyen et à
long terme de contrats de fourniture de biens industriels, matériels et d’équipement. Le volume
de ces opérations peut afficher des montants considérables.
Les RUU de 1983, de 1993 et celle de 2007 ont expressément consacré cette évolution au
sein de l’art. 4. Le principe selon lequel les parties ont à considérer les documents à l’exclusion
des marchandises fut élargi pour embrasser les « services et/ou autre prestations auxquels les
documents peuvent se rapporter ».
Historiquement, cet instrument, véritable chef d’œuvre de technique bancaire, émergea
peu à peu au début du vingtième siècle, au cours de la première guerre mondiale. A maintes
reprises, l’essor de cet instrument fut analysé. Ce qu’il est essentiel de remarquer c’est que les
changements du système commercial, vraisemblablement dû à un développement rapide des
moyens de communication et de transport, se sont heurtés, au gré des hasards de l’Histoire, à
une période d’instabilité politique jusque-là inédite à l’échelle mondiale. Le commerce
international fut affecté par des déséquilibres économiques importants et il est souvent advenu
qu’un commerçant n’ait pu avoir l’assurance de voir son cocontractant honorer ses
engagements. Ce scénario provoqua l’apparition d’un phénomène financier et économique lié
à l’accroissement prodigieux des échanges commerciaux internationaux. Il n’est pas surprenant
que la fiabilité et les multiples possibilités qu’offrait le crédit documentaire aient répondu aux
besoins propres du commerce mondial des services et des marchandises.
D’une manière générale, il serait erroné de situer la naissance du crédit documentaire dans
sa version moderne irrévocable et confirmée dans la nuit des temps. Ceux qui le font,
confondent à tort entre la « lettre de crédit ouverte » ou « traveller’s letter of credit » et le «
crédit documentaire » ou « lettre de crédit commerciale ». « Au demeurant, la technique du
crédit documentaire est de création récente ». Elle date, en réalité, à la fin de la première guerre
21
mondiale. La doctrine l’affirme de manière unanime « l’usage du crédit documentaire s’est
développé après la première guerre mondiale dans les relations que les exportateurs américains
entretenaient avec leurs clients européens ».
Le « crédit documentaire » ou « lettre de crédit documentaire » est définit comme étant
tout arrangement, quel que soit sa dénomination, en vertu duquel une banque émettrice
s’engage, de manière irrévocable, à payer un crédit à vue immédiatement, un crédit différé à
maturité ou à accepter une traite tirée par le bénéficiaire et la payer à maturité, pourvue que la
présentation soit conforme. C’est la définition qu’a prévu l’article 2 (8) des RUU 600. Elle
diffère de celle prévue par l’article 2 des RUU 500. Elle marque avec clarté un changement qui
reflète une évolution qu’a connu cette technique aujourd’hui. Il s’agit de la notion
d’irrévocabilité qui est devenue un élément essentiel de la définition du crédit documentaire
alors qu’elle n’était qu’une forme possible de crédit. Il en résulte que le crédit révocable n’existe
plus. L’irrévocabilité de l’engagement bancaire est devenue un élément constituant l’essence
même de cette technique. La définition du crédit documentaire est dorénavant tributaire de
l’engagement irrévocable du banquier.
L’importateur occupe incontestablement une place importante dans le crédit
documentaire. C’est grâce à ses instructions que tout ce mécanisme est mis en mouvement.
Techniquement, on le désigne par le terme « donneur d’ordre ». Il est utile de définir ce qu’il
faut entendre par l’expression « donneur d’ordre » dit aussi « ordonnateur ». Il s’agit de toute
personne physique ou morale qui ordonne l’ouverture d’un crédit documentaire ou à la demande
de laquelle le crédit a été ouvert et qui bénéficie de la prestation promise. M. WHEBLE, le
défini comme étant, toute personne « qui donne les instructions, stipule les documents et établit
les modalités et les conditions ». Il peut s’agir d’un donneur d’ordre pour son propre compte,
apparent ou non apparent, ce qui est le cas fréquent. Il peut encore s’agir d’un donneur d’ordre
pour le compte d’autrui.
D’abord, le crédit documentaire fournit une réponse adaptée au conflit d’intérêt existant
entre l’acheteur et le vendeur dans la vente internationale. Dans une telle opération
commerciale, l’acheteur souhaite recevoir la marchandise qu’il a commandée tandis que le
vendeur, de son côté, souhaite en recevoir le prix. L’un et l’autre préféreraient une parfaite
concomitance entre le dessaisissement de la marchandise et la réception du prix. Mais cela est
rarement possible. D’ailleurs, lorsqu’acheteur et vendeur s’engagent dans une affaire
commerciale internationale, ils doivent s’entourer de nombreuses précautions, rendues d’autant
plus nécessaires du fait qu’ils encourent des risques liés aux rapports internationaux. La distance
séparant les contractants, la diversité des systèmes juridiques, les incertitudes politiques sont
des sources de méfiance traditionnelles en matière internationale. Il va sans dire que les risques
politiques et économiques s’avèrent plus que jamais présents dans le contexte international.
Ainsi les préoccupations qui se font jour sont aussi sérieuses que diversifiées et aboutissent à la
recherche d’une voie permettant de mener à bien l’opération.
Le crédit documentaire réalise, par l’intervention du système bancaire d’un ou plusieurs
pays, un compromis acceptable pour chacun et adaptable aux principales situations, grâce à ces
diverses modalités. La substitution de la solvabilité de l’acheteur par celle de la banque est sans
aucun doute souhaitable, car les rapports créés par l’émission du crédit sont ainsi
contrebalancés. L’intervention du banquier est marquée par le principe de la neutralité absolue.
Elle élimine, du moins théoriquement, les risques en assurant la solidité nécessaire à
l’institution. En effet, il est l’intermédiaire en qui l’acheteur et le vendeur « vont mettre leur
confiance afin de vaincre leur méfiance ». L’attribution au banquier d’un pouvoir de contrôle
sur les documents habituellement représentatifs de la livraison de la marchandise est
22
déterminante. Par ailleurs, son rôle comme marchand de documents fait du crédit documentaire
une méthode fiable de règlement international, le paiement n’étant effectué au vendeur qu’en
échange de documents conformes à la lettre de crédit.
Le mécanisme bien élaboré du crédit documentaire risquerait fort, cependant d’être
perturbé par l’absence d’un règlement bien défini et véritablement efficace. Etant donné
qu’aucune législation de source nationale ou internationale, tant en France que dans la quasi-
totalité des pays étrangers, ne vient organiser et préciser les opérations de crédit documentaire,
ce vide législatif et le caractère épars de la jurisprudence ne pouvaient fournir le cadre
nécessaire pour accompagner le développement des relations commerciales internationales
après la première guerre mondiale.
Conscients du caractère dirimant d’un tel handicap, les praticiens mobilisèrent leurs
énergies. Après plusieurs tentatives de codification privée à l’échelon national, la Chambre de
Commerce Internationale (CCI) s’est saisie du problème en 1926. Avec la tâche d’obtenir une
solution juste et équilibrée pour toutes les parties engagées dans l’opération, la CCI bâtit une
œuvre remarquable, depuis jamais démentie : les « Règles et Usances Uniformes aux Crédits
Documentaires – (RUU). Après une longue élaboration, due essentiellement aux milieux
bancaires, les RUU parurent pour la première fois en 1933. Elles devaient être révisées une
première fois en 1951 puis en 1962, version à laquelle se rallièrent les Britanniques, puis encore
en 1974, en 1983 et celle de 1993. Enfin, la sixième réforme, dernière en date, est celle de 2007.
La fréquence de ces révisions assure une évolution des RUU conforme aux pratiques
internationales. D’ailleurs, une autre clé du succès des RUU tient à la qualité de la méthode qui
préside leur élaboration. De façon décentralisée dans chaque pays membre, la CCI associe les
meilleurs spécialistes, sous la bienveillance de nombreux gouvernements. La Commission des
Nations Unies pour le Doit Commercial International (CNUDCI) a adopté unanimement, le 17
avril 1975, une décision en en recommandant l’utilisation. L’application des RUU se fait par
un système d’adhésion volontaire, soit par le système bancaire d’un pays donné, c’est le cas
notamment en France, soit par adhésion individuelle de banques. Ces règles ont, en effet, une
vocation universelle, au sens où l’article 1 des RUU précise qu’elles s’appliquent « à tous les
crédits documentaires », et un caractère supplétif dans la mesure où elles s’appliquent « sauf
dispositions contraires stipulées expressément dans le crédit ».
Puis, l’élargissement du domaine du crédit documentaire, dont la diversité ne cesse
d’augmenter en réponse à la myriade de transactions commerciales qui se concluent de nos
jours, ne fait que renforcer la constatation de la flexibilité pratique de cet instrument. Celui-ci
couvre un domaine tant national qu’international et, en particulier, des opérations hors du cadre
de la vente commerciale. Les RUU reconnaissent expressément cette évolution en se référant
dans leur article 4, à des « services et /ou autres prestations ». Cette même évolution a engendré
l’avènement d’une nouvelle version de ce type d’instrument : la lettre de crédit stand-by. Cet
instrument, dont il est fait mention dans la dernière version des RUU, est vraisemblablement
d’origine américaine. Sa naissance remonte aux temps troublés de la seconde guerre mondiale.
Aujourd’hui, la pratique bancaire, notamment américaine et asiatique, excelle dans son
utilisation.
Toutefois, l’objectif principal des RUU est de régler l’opération du crédit documentaire.
Celui-ci peut être défini comme « l’opération par laquelle une banque, appelée banque émettrice
ou banque apéritrice accepte à la demande d’un acheteur, appelé donneur d’ordre ou
ordonnateur, de mettre des fonds à la disposition du vendeur, appelé bénéficiaire, contre remise
de documents constatant la bonne exécution d’une vente ».
23
On constate donc qu’un crédit documentaire met en présence au moins trois parties : un
vendeur exportateur voulant avoir une garantie de paiement qui demandera à être réglé par
crédit documentaire, un acheteur importateur qui s’adressera à sa banque pour satisfaire cette
demande, et la banque de ce dernier qui ouvrira, si elle en a convenance, le crédit. Cependant,
le plus souvent, ledit crédit impliquera l’intervention d’une banque intermédiaire.
L’intervention de cette banque intermédiaire s’explique par le fait que la banque émettrice
est généralement une banque du pays de l’acheteur et que, pour des raisons de confiance et de
facilités matérielles, le vendeur préfère avoir affaire à une banque de son pays. Cette banque
intermédiaire peut avoir d’ailleurs un rôle plus ou moins étendu. A cet égard, on distingue
principalement la banque notificatrice, la banque désignée et la banque confirmatrice. La
banque notificatrice se borne à transmettre l’accréditif au vendeur sans prendre aucun
engagement à son profit. La banque désignée, sauf si elle est la banque confirmatrice, ne
contracte pas non plus d’engagement envers le bénéficiaire du crédit. Toutefois, à la différence
de la banque notificatrice qui se borne à notifier le crédit, la banque désignée est investie du
mandat de réaliser le crédit pour le compte de la banque émettrice. A ces qualités peut s’ajouter
celle de la banque confirmatrice ou confirmant qui contracte envers le bénéficiaire un
engagement ferme, comparable à celui de la banque émettrice, et qui vient s’ajouter à ce dernier.
A ce titre, afin de renforcer la sécurité de l’importateur, le banquier ne doit pas garder le
silence et jouer un rôle passif. Il ne doit pas non plus se limiter à notifier les instructions de son
client au bénéficiaire machinalement. Il n’est simplement un robot de transmission aveugle des
instructions. Son rôle doit, en revanche, être aussi important que celui de l’importateur. « Nul
ne contesterait le rôle actif, parfois même décisif, qui est à cet égard celui de la banque ». Le
banquier constitue donc un intermédiaire actif indispensable. Il constitue également une partie
à l’opération du crédit, responsable aussi bien que bénéficiaire du bon déroulement de la
transaction. Il est responsable parce que pèsent sur lui des obligations assez lourdes, soumis à
des risques graves et susceptibles de sanctions sévères. Il est bénéficiaire, parce qu’il réalise
des commissions et profite d’un droit de gage sur la marchandise. Il a intérêt à ce qu’elle soit
délivrée conformément aux instructions.
Cette position centrale qu’il occupe dans l’opération ne l’autorise pas à être passif. Il est
tenu d’être un participant actif et de déployer des efforts personnels pour faire réussir la
transaction. En effet, dès le moment où il consent à l’ouverture de crédit, le contrat se forme.
Ce contrat est « un contrat définitif qui produit ses effets immédiatement (…) il produit dès sa
conclusion des obligations réciproques à la charge de ses parties ». Le banquier est non
seulement appelé à agir activement mais surtout à agir diligemment. « Les opérations bancaires
comportent souvent de nombreux risques pour les clients des établissements de crédit ou pour
les tiers. Par conséquent, les établissements de crédit sont tenus de vérifier que les opérations
qu’on leur demande de passer ne présentent pas d’anomalie du moins apparente. Ce devoir est
dit de vigilance, [diligence], ou de surveillance et de prudence. Il est la conséquence de sa
qualité de professionnel…l’inaction du banquier est source pour lui de responsabilité, envers
son clients ou envers les tiers. On lui demande un degré de diligence qui est celui du bon
professionnel».
Le banquier de l'importateur risque, en tout état de cause, de ne pas être remboursé par
son client, sauf s'il a pris la précaution de bloquer les fonds correspondants ; à ce risque, il faut
ajouter éventuellement le risque de change si une couverture à terme n'a pas été prévue.
24
Sous-section 4 : Les principes du commerce international issu
de la l’ex Mercatoria
Les arbitres du commerce international contribuent, de leur côté, à la formulation de ce
que l’on appelle les « principes transnationaux » ou « principes généraux du droit du commerce
international ». Ceux-ci sont formés de principes généraux issus soit de la recherche des
principes communs aux différents systèmes juridiques étatiques, soit encore de règles
matérielles de source internationale, comme celles que l’on retrouve dans les conventions - que
celles-ci soient en vigueur ou non - ou les lois types.
Ces principes ont fait l’objet de deux essais de regroupement et de systématisation, à la
manière d’une codification, mais qui demeure d’origine privée. La plus importante des deux a
été effectuée par UNIDROIT. Il s’agit des Principes Unidroit relatifs aux contrats du commerce
international. Ceux-ci forment une sorte de code du droit des contrats internationaux, issu de
la combinaison et de la conciliation des règles générales du droit des contrats qui sont
communes aux deux systèmes juridiques les plus répandus dans le monde, soit le droit civil (ou
système romano-germanique) et la common law.
Les principes généraux du droit ne reposent pas sur le comportement mais sur le travail
du juge ou de l’arbitre qui doit dégager un certain principe. C’est le juge ou l’arbitre qui est en
centre et qui en a besoin. Dans un nombre de cas significatif, les arbitres ne se sont pas référés
aux dispositions d’une loi nationale.
1. Les parties avaient indiqué leur volonté que le contrat ne soit pas régis par une loi
nationale.
2. Le contrat ne comportait aucune clause désignant une loi applicable, la liberté des
arbitres a fait appliquer d’autres règles qu’une loi nationale.
Les principes généraux donnent satisfaction à une « neutralité culturelle ». Si les parties
font référence à des principes spécifiques, l’arbitre doit y rendre compte.
25
• Dispositions générales
• Formation
• Validité
• Interprétation
• Contenu
• Exécution
• Inexécution
Les lacunes sont assez nombreuses, soient expresses (= lacunes externes) comme en
matière de la capacité des parties, le pouvoir de la représentation, l’immoralité et l’illicéité du
contrat, contrats de consommateurs, l’effet sur des tiers, l’obligation conditionnelles, la
solidarité, cession de créance etc.
26
Partie 2 : Contrat d’affrètement et connaissement
Chapitre 1 : Contrat d’affrètements
En droit des transports, la notion d'affrètement, ou encore nolisement, s'entend comme
étant l'opération juridique par laquelle une personne consent à remettre un moyen de transport
en sa possession, au service d'une autre personne. Rodière avance que ‘’ par contrat
d’affrètement, un armateur, appelé fréteur, s’engage à mettre un navire à la disposition d’un
affréteur moyennant le paiement d’une somme appelée fret ‘’.
Cette idée se rapproche notamment de la location, par laquelle le bailleur exploite un bien
mis à disposition pendant une période donnée, sans pour autant acquérir de titre de propriété
sur le bien en question.
Au plan économique, l’affrètement constitue une activité essentiellement internationale
exercée par une industrie lourde. L’affrètement rapproche des économies complémentaires :
celle des nations industrialisées, importatrices d’énergie et de matières premières et
productrices de biens manufacturés, et celle des pays pour beaucoup en voie de développement,
producteurs des unes et consommateurs des autres.
Le trafic maritime marocain est constitué à hauteur de 98 % d’activités de commerce
international (essentiellement des produits pétroliers). Le commerce maritime est fortement
dominé par les marchandises en vrac (83 % des tonnages transportés). Ce trafic est concentré
autour de trois ports, à savoir, Casablanca, Mohammedia et Jorf-Lasfer qui assurent à eux seuls
72 % du trafic portuaire global.
S’agissant de la flotte commerciale marocaine, elle est passée de 60 unités en 1994 à 41
unités en 2002. Ainsi, le taux de participation de l’armement national au transport des
marchandises faisant l’objet de nos échanges extérieurs est passé de 13,5 % en 1994 à 10 % en
1998. Le groupe OCP en détient 4 navires chimiquiers à travers sa filiale MARPHOCEAN.
Dès lors et à moins de s’exposer à de graves dysfonctionnements (les problèmes de
surcapacité et de sous-capacité), la profession maritime ne pourrait se contenter d’une flotte
uniquement composée de navires en exploitation régulière, forcément moins souple qu’une
flotte pour partie affrétée.
En général, et de plus en plus pour les armateurs marocains le navire affrété apparaît
comme une nécessité, il est à la fois l’appoint durable ou saisonnier destinée à conserver une
ligne, il est également un moyen pour l’armement dans son ensemble de ne pas gonfler
exagérément sa flotte en période d’expansion, et de s’adapter sans pertes excessives et sans
désarmement massif en période de crise. Le groupe OCP n’échappe pas bien entendu à cette
règle.
Dans la pratique internationale, il existe trois types d’affrètement : l’affrètement au
voyage, l’affrètement à temps, l’affrètement coque nue.
Le choix entre ces trois types, se fait par un armateur ou un affréteur en fonction de
paramètres économiques. Si un affréteur a besoin d’un navire à court terme, il optera pour un
affrètement au voyage. En revanche, s’il désire exploiter un navire à long terme, il choisira
l’affrètement à temps.
27
Les différents types des affrètements sont matérialisés par des Charte-partie (Charter
party). Elles définissent les obligations ainsi que le régime de responsabilité pesant sur chacune
des parties.
La charte-partie, dont le nom dérive de l’Italien Carta partita, vient de l’ancienne pratique
qui consistait, après avoir rédigé le contrat sur un acte unique, à le couper en deux et à en
remettre un morceau à chacune des parties, le rapprochement des deux morceaux rétablissent
le texte intégral.
Dans le temps, la charte-partie fût le plus souvent rédigée sous seing privé, suite à des
négociations acharnées entre fréteurs et affréteurs. Aujourd’hui, la plupart des Chartes sont
publiées par l’intermédiaire d’un organisme professionnel, la BIMCO.
La BIMCO, ou The Baltic and International Maritime Council, est une association
maritime internationale et indépendante, créée en 1905. Elle compte, parmi ses 2720 membres,
des armateurs, des agents maritimes, des courtiers d’affrètement maritime, et généralement
d’autres intervenants dans l’industrie du transport maritime. L’organisme tient à promouvoir et
unifier des standards internationaux en matière maritime réglementaire. Pour ce, il est accrédité
comme organisation non-gouvernementale (ONG), et détient le statut d’observateur à un certain
nombre d’organes des Nations-Unies, et est en étroite concertation avec les administrations
maritimes et les institutions de réglementation.
Toutefois, ce n’est pas tout. En effet, toute charte-partie présente certaines particularités
qui lui sont propres selon le type d’affrètement. Ainsi, les lieux de chargement et de
déchargement, de même que les temps convenus pour ces opérations, figureront dans les chartes
au voyage, mais n’auraient aucun sens dans une charte à temps. La durée du contrat sera par
contre une mention fondamentale de celle-ci.
Les chartes parties sont, en pratique, des imprimés pré établis. Cela n’empêche pas les
parties de compléter le document par des clauses ajoutées dans une annexe, dite rider.
28
Cependant, il arrive parfois qu’une contradiction se profile entre telle mention de la charte type
et telle disposition incluse dans le rider. Dans ce cas, et conformément à la théorie générale des
contrats, les juges ou arbitres font prévaloir la clause ajoutée sur le texte de la charte type. Selon,
les juges du tribunal de commerce de Rouen, ‘’la clause manuscrite répond à un état d’attention
plus poussée des contractants et est adaptée à leur convention‘’. Une sentence arbitrale rendue
par la Chambre arbitrale maritime de Paris va dans le même sens.
Cependant, l’utilisation de ces chartes types n’est pas obligatoire car la volonté de leurs
concepteurs n’a été que de faciliter les relations fréteur-affréteur.
Une grande variété de chartes types ont ainsi été élaborées, allant des chartes générales
telles la « Lutetia 1972 » pour toutes les cargaisons, la « Baltime 1939 » pour l’affrètement à
temps ou encore la « Gencon 28 » pour les affrètements au voyage de marchandises diverses.
Des chartes types spécialisées dans des marchandises spécifiques ont également été
réalisées. Nous citerons, en ce qui concerne le transport de vrac, la charte au voyage « Orevoy »
pour le transport de minerai, la charte « Synacomex » pour le transport de grains ou encore la
charte « Africanphos » pour le transport de phosphates.
29
Dans une telle situation, le fréteur accepte certes que l’acheteur entré en possession des
connaissements puisse invoquer contre lui le régime juridique du transport de marchandises,
mais ses relations avec l’affréteur continuent à être régies par les seules règles de l’affrètement.
Le contrat d’affrètement peut être également recherché par le groupe OCP, par ex, quand
il acquiert une cargaison en vrac et se l’expédie à lui-même.
Enfin, un affrètement au voyage met à la charge du fréteur aussi bien la gestion nautique
que la gestion commerciale du navire.
Parfois, la charte indique que le navire est ‘’à désigner‘’ avant telle date. Dans ce cas, le
fréteur doit impérativement désigner le navire qui réalisera l’affrètement, et dans les délais
prévus à la charte. La jurisprudence arbitrale s’est montrée très sévère à l’égard du fréteur qui,
imprudemment ou dans un but spéculatif, se serait engagé dans un affrètement, sans avoir la
certitude de disposer d’un navire à la date prévue.
Par ailleurs, le navire concerné doit être en bon état de navigabilité. C’est une règle
fondamentale dans toutes les chartes parties, et constitue l’obligation essentielle du fréteur.
La bonne navigabilité du navire est entendue, ici, sous tous ses aspects : nautique,
commercial et administratif. En effet, le bon état de navigabilité nautique comprend une coque
et structures en bon état, cales propres, machine et équipement opérationnels, équipage
compétent, soutes suffisantes pour effectuer le voyage. Le bon état de navigabilité commerciale
implique, quant à lui, à ce que le navire soit bien équipé ‘’pour accomplir les opérations prévues
dans la charte-partie’’. Enfin, la navigabilité administrative renvoie à ce que le bâtiment soit
en conformité avec les prescriptions des Codes ISM et ISPS (certificat de gestion de la sécurité
et certificat international de sûreté).
Sur l’ensemble de ces points, le fréteur est tenu d’une obligation, non de moyens, mais
plutôt une obligation de résultat. Le défaut de ces obligations peut être sanctionné,
conformément aux principes du droit commun, par la résolution unilatérale du contrat par
l’affréteur. Ce dernier peut même demander des dommages-intérêts en réparation du préjudice
subi par lui, et en particulier du coût supplémentaire du fret qu’il a dû payer pour affréter un
nouveau navire. L’affréteur peut même se prévaloir de l’exception d’inexécution, refusant, par
exemple, de mettre la marchandise à bord tant que le navire n’est pas en parfait état.
30
En principe, le navire affrété doit être mis à la disposition de l’affréteur à la date prévue
et au lieu prévu. Ainsi, seule la force majeure peut excuser le non présentation du navire à la
date fixée. Parfois, l’obligation du fréteur est moins stricte lorsque la charte prévoit seulement
une date estimée, en fixant un estimated time of arrival. Dans ce cas, le navire peut prendre un
certain retard, à condition qu’il soit raisonnable. La Chambre arbitrale maritime de Paris avait
jugé déraisonnable un allongement de près de 30 jours du délai prévisible. Mieux encore, la
jurisprudence Anglaise s’est montrée très innovatrice lorsqu’elle a engagé la responsabilité du
fréteur, non pour l’arrivée tardive du navire, mais pour une arrivée anticipée. Le prix de la
cargaison d’hydrocarbures mise à bord ayant été fortement augmenté du fait de cette arrivée
anticipée.
Pour alléger cette obligation stricte qui pèse sur le fréteur, la plupart des chartes parties
indiquent une seconde date, fixée en général 8 à 10 jours après la date initiale, et qualifiée de
‘’cancelling date’’. Cette stipulation donne droit à l’affréteur de résilier la charte-partie si le
navire n’a pas rejoint le port de chargement à cette date. Elle lui permet également de fixer une
seconde ‘’cancelling date’’ pour maintenir la charte.
Parfois, l’arrivée du navire au port de chargement peut être empêchée par des événements
divers, grève, blocus ou guerre. La plupart des chartes se sont attardées sur la question.
Ainsi, si le port de chargement est affecté par la grève, le fréteur peut demander à
l’affréteur si celui-ci accepte de décompter les jours nécessaires au chargement du navire
(staries ou jours de planche) comme s’il n’y avait pas de grève. Si l’affréteur refuse la
proposition dans les 24 heures, le fréteur a le droit de prononcer la résiliation unilatérale de
l’affrètement. Si le navire est partiellement chargé, le fréteur peut lui ordonner de quitter le port,
mais il n’aura droit qu’à un fret proportionnel.
Le fréteur doit également réaliser le voyage en droiture, c'est-à-dire sans dérouter son
navire pour prendre un chargement complémentaire. Il peut, par contre, déroger à cette règle
pour sauver des vies ou des biens. En outre, le fréteur a l’obligation de réaliser le voyage dans
un délai approprié, ‘’with all convenient‘’ speed selon l’expression des chartes. L’imprécision
de cette dernière notion a donné lieu à une jurisprudence assez souple. En effet, un retard de 10
jours pour un transport d’une cargaison de phosphates entre la Tunisie et la France a été jugé
31
acceptable. Par contre, les arbitres ont sanctionné le fréteur dont le navire a mis 84 jours au lieu
de 30-32 jours habituels, pour un voyage France-Madagascar.
En droit Anglais, la question parait simple. Le fréteur est responsable de plein droit des
dommages et pertes subis par la marchandise, sauf à lui d’établir que le dommage résulte d’un
nombre très limité de cas exceptés : Act of God, act of the Queen’s enemies, vice propre de la
marchandise.
Le régime de la loi Française du 18 juin 1966 est plus complexe. L’article 6 de cette loi
pose, certes, un principe clair. Le fréteur est responsable des marchandises reçues à bord par le
capitaine dans les limites prévues à la charte-partie. En revanche, le fréteur est exonéré de toute
responsabilité quand le dommage est la conséquence d’une faute nautique, d’un fait extérieur à
lui non imputable, péril de mer, vice de la marchandise, faute de l’affréteur.
Les limitations de responsabilité que peut contenir les chartes sont très mal accueillies par
les juges et les arbitres. Ces derniers peuvent aller même à ignorer ‘’superbement’’, selon
l’expression de Bonassies et Tassel, les stipulations de la charte pour fonder la responsabilité
du fréteur.
Le Professeur Bonassies explique, dans son traité, que l’objet du système est de procurer
à l’armateur une rémunération normale de l’exploitation du navire. L’armateur fixe le taux du
fret en tenant compte d’une telle rémunération, prenant en considération la durée du voyage, le
32
coût du combustible, la durée d’une période normale de chargement et de déchargement. Par
exemple, pour un voyage devant durer 15 jours, y inclus 3 jours au chargement et 4 jours au
déchargement, il demandera un fret de 40$ la tonne, ce qui, eu égard aux 20 000 tonnes
transportées, lui procurera un fret total de 800 000$. Sachant que le coût minimum de
l’exploitation du navire (amortissements, frais d’équipage, frais d’entretien à quai) est de
30 000$/jour, il fixera le montant des surestaries à la même somme de 30 000$/jour.
Les sommes colossales en jeu expliquent l’importance de la détermination avec soin des
éléments du calcul des surestaries. En effet, à la minute même où les jours de planche sont
épuisés, le navire entre en surestaries.
Les surestaries sont payables avec le fret. Certaines chartes prévoient, cependant, que les
surestaries au chargement devront être payées dans un délai de 3, 5 jours ou plus après le départ
du navire. En cas de défaut de paiement, la charte prévoit que le fréteur pourra refuser le
déchargement de la marchandise au port de destination.
Certaines charges pèsent également sur l’affréteur tel que les droits de port, les droits
calculés sur la marchandise et les surestaries, tandis que le fréteur conserve la charge des droits
calculés sur le navire.
Concernant le moment du paiement, les chartes laissent généralement aux parties le choix
entre le paiement au départ, le capitaine pouvant refuser de délivrer les connaissements avant
règlement du fret, et le paiement à la livraison des marchandises, et là encore, le fréteur ayant
un droit de rétention en cas de défaut de paiement.
De point de vue économique, l’affrètement à temps est conclu par un armateur qui, pour
des raisons diverses ne souhaite pas assurer l’exploitation commerciale de son navire, et un
autre armateur ou un professionnel du commerce maritime qui a besoin d’un navire pour un
temps déterminé, ce pour une raison ou une autre. Ainsi, MARPHOCEAN, filiale du groupe
OCP, peut par exemple solliciter un affrètement à temps pour remplacer un de ses navires
chimiquiers retiré de service, ou lorsqu’elle désire de lancer une nouvelle ligne dont les résultats
ne sont pas acquis…
33
En pratique, le contrat d’affrètement est conclu pour une longue durée, 2 ans, 3 ans, voire
5 ou 10 ans.
A- Le fréteur et le navire
S’agissant du navire, le fréteur a d’abord l’obligation de fournir le navire désigné tel que
décrit au contrat. Les chartes parties à temps sont assez précises. Elles indiquent non seulement
le nom, le pavillon, le tonnage, port en lourd du navire, mais aussi sa capacité de transport
exprimée soit en volume, soit en port en lourd, ainsi que sa consommation en combustible.
Le navire doit être aussi en bon état de navigabilité. Celle-ci revêt la même notion qui
prévaut dans l’affrètement au voyage.
Tout naturellement, la charte précise le lieu et le jour où le navire devra être mis à la
disposition de l’affréteur. Et, comme les chartes au voyage, les chartes à temps contiennent pour
la plupart une clause de résiliation (Clause 22 de la Baltime ; clause 16 de la New York
Produce) : si le navire n’est pas délivré à la date fixée par le contrat (cancelling date), l’affréteur
a le droit de résilier la charte.
Enfin, le fréteur à temps supporte une lourde obligation : celle du maintien du navire en
bon état de navigabilité. C’est une obligation de résultat, et le fréteur se doit de maintenir la
bonne navigabilité de son navire pendant toute la durée du contrat (Clause 3 de la Baltime ;
clause 6 de la New York Produce).
Le fréteur supporte également les coûts techniques liés au navire : coûts des réparations
pour maintenir le navire en bon état de navigabilité, les couts des visites annuelles ou
exceptionnelles de classification, coûts de renouvellement des certificats de navigabilité
nécessaires à l’exploitation du navire.
Il doit, de plus, assumer les primes afférentes à l’assurance corps, ainsi que celles couvrant
sa responsabilité civile. En revanche, vu l’aggravation des risques de guerre et l’augmentation
des taux des primes d’assurances y relatives, les chartes commencent à comporter des clauses
interdisant aux affréteurs de naviguer dans des zones de guerre ou d’émeutes. Par ailleurs, le
34
fréteur à la possibilité de souscrire clause additionnelle d’assurance pour couvrir les risques de
guerre, mais aux frais de l’affréteur.
La définition habituellement reçue du port sûr est celle qui a été donnée en 1958 par le
juge anglais Sellers, dans un arrêt Eastern City. Pour ce magistrat, un port sûr est ‘’le port que
le navire en cause peut atteindre, utiliser et quitter, sans être exposé, sauf évènement
extraordinaire, à un danger qui ne pourrait être surmonté par une bonne pratique maritime.’’
Cette définition réserve justement le cas de l’équipage incompétent. Un navire peut subir des
dommages dans un port, mais si ces dommages sont dus à l’incompétence de son capitaine,
l’affréteur n’aura pas violé son obligation de n’envoyer le port que dans un port sûr. Est réservé
également le cas de l’évènement extraordinaire (évènement politique grave) qui rend non sûr
(unsafe) un port habituellement sûr.
Cependant, sur ce dernier point, certaines décision anglaises se sont écartées de l’arrêt
Eastern City en voyant dans la clause de port sûr un engagement ‘’continu’’ de l’affréteur de
ne pas envoyer le navire dans un port non sûr, alors même que la sûreté initiale du port avait
été atteinte par un évènement imprévu. C’est ainsi que fin mai 1980, l’affréteur du navire Evia,
chargé de ciment, l’avait envoyé dans un port en Irak. Sa présence dans l’enceinte portuaire
coïncida avec le déclenchement de la guerre Irak/Iran. Il ne pouvait quitter le port. Les premiers
35
juges saisis (Court of appeal) décidaient alors que l’affréteur avait violé son obligation de ‘’port
sûr’’. La Chambre des Lords, le 29 juillet 1982, infirma leur décision.
A la fin de l’affrètement, l’affréteur doit restituer le navire au fréteur dans le lieu et temps
convenus dans la charte.
B- Le paiement du fret
L’affréteur doit bien sûr payer le fret, celui-ci étant généralement calculé à la journée
(3000, 8000, ou 20000$/jour). Toutefois, certains jours sont soustraits, ne donnant pas droit à
paiement. C’est la règle stipulée par la plupart des chartes, notamment l’article 11 de la Baltime.
Il énonce qu’aucun fret ne sera dû, ou le fret payé remboursé, au cas où le navire est immobilisé
pour plus de 24h par son passage en cale sèche ou autre réparation nécessaire, par une panne
de la machine, un dommage à sa coque, ou tout autre accident affectant ou empêchant son
utilisation. La clause de New York Produce est beaucoup plus large, évoquant la grève de
l’équipage, l’échouement du navire, sa saisie (sauf au cas où elle est la conséquence d’une faute
de l’affréteur), et toute autre cause empêchant le plein fonctionnement du navire. Les
illustrations jurisprudentielles ne manquent pas.
Le fret est normalement payé mensuellement. L’obligation de l’affréteur, ici, est stricte.
Les tribunaux anglais en particulier ne tolèrent aucun retard de paiement, ne serait-ce qu’un
retard minime, et ordonnent facilement la résiliation de la charte par le fréteur. Autre garantie
de paiement, le fréteur dispose d’un privilège sur les marchandises se trouvant à bord de son
navire.
36
L'accroissement important de la productivité du secteur des transports et particulièrement
le transport maritime grâce à la généralisation du conteneur, rend économiquement viables les
déplacements des produits sur des grandes distances.
Encore faut-il, que l'exportateur maîtrise les différentes phases du processus d'exportation
de l'amont à l'aval et bien intégrer les notions de qualité et de coût d'acheminement dans sa
politique commerciale. Ainsi donc, la maîtrise du transport et notamment le transport par voie
maritime peut devenir un atout supplémentaire pour exporter vers l'extérieur.
Paragraphe 1 : Le chargeur
L'expression "chargeur" est communément employée dans le domaine maritime même si
le DCCM et le code de commerce ne parle que de « l’expéditeur», terme qui englobe toutes les
catégories de transport. Nous utiliserons donc par la suite la première expression.
Ni le DCCM, ni la Convention de Bruxelles, ni même son protocole modificatif n'ont
défini cette expression, l'essentiel étant de satisfaire aux obligations contractuelles peu importe
que le chargeur soit propriétaire de la marchandise ou simple mandataire.
Cette lacune a été comblée par l'article 94 alinéas 2 du projet de réforme qui reprend la
définition donnée par l'article 1er alinéa 3 des Règles de Hambourg. Le terme "chargeur"
désigne toute personne par laquelle ou au nom de laquelle ou pour le compte de laquelle les
marchandises sont effectivement remises au transporteur en relation avec le contrat transport
de maritime.
Traiter des chargeurs dans le cadre de notre étude n'est pas hors propos dans la mesure
où le Maroc constitue une véritable école en ce domaine si l'on tient compte de l'importante
activité des grands commerçants exportateurs et importateurs dont certains constituent le fer de
lance de l'économie.
Paragraphe 2 : Le transporteur
Il peut être armateur propriétaire du navire, ou armateur exploitant le navire dans le cadre
d'un affrètement qui "s'engage envers un expéditeur à transporter ses marchandises à un certain
port ou pendant un certain temps moyennant un certain prix en y affectant soit la totalité, soit
une partie du bâtiment" (article 206 du DCCM).
37
Selon la définition donnée par l'alinéa 1 de l'article 1er des Règles de Hambourg et l'alinéa
1er de l'article 94 du projet de réforme, le terme 11 transporteur" désigne toute personne par
laquelle ou au nom de laquelle un contrat de transport maritime est conclu avec un chargeur.
L'identité du transporteur n'est pas toujours facile à déterminer. La question de savoir qui
doit être considérée comme transporteur, celui dont le nom figure au connaissement,
effectivement le transport, ou celui qui réalise a été posée maintes fois devant les tribunaux
marocains. Nous reviendrons sur ce problème lorsque nous étudierons les mentions du
connaissement.
Paragraphe 3 : Le destinataire
Il est rare que le chargeur expédie les marchandises à lui-même ou à son représentant ; il
les envoie généralement à un destinataire qui est normalement détenteur d'un connaissement,
soit nominatif, soit à ordre, soit au porteur. Le destinataire profite de toutes les stipulations
inscrites au connaissement, mais il les subit également pour autant qu'elles soient opposables
au chargeur.
A quel titre le destinataire, qui n'a pas participé au contrat de transport, peut-il réclamer
la délivrance de la marchandise au transporteur ?
Selon la première explication, destinataire détient ses droits du chargeur. Il l’est l'ayant
cause de ce dernier, et à ce titre, il lui succède pour le droit transmis tel qu'il existe dans son
patrimoine. Accepter un tel point de vue est en contradiction avec la pratique commerciale.
Il se peut qu'un connaissement ait été établi pour un transport qui n'a pas été effectué. A
l'égard du destinataire, le transporteur sera engagé à livrer les marchandises telles qu'elles sont
portées au connaissement, tandis que vis-à-vis du chargeur, il ne sera responsable que si le
transport est effectivement réalisé.
Or, il faut attribuer au destinataire un droit personnel contre le transporteur, issu
directement du contrat de transport en sa personne. Ce droit lui est formellement reconnu par
la jurisprudence. La cour d'appel de Rabat dans un arrêt du 8 mars 1965 a décidé que "seul le
destinataire réel des marchandises, figurant au connaissement, a qualité pour agir à l'encontre
du transporteur, à l'exclusion d'un prétendu mandataire, destinataire apparent des
marchandises".
§1 : La marchandise
Le contrat de transport maritime met à la charge du transporteur le déplacement d'une
marchandise ; il est alors évident que celui-ci ne peut s'engager vis-à-vis du chargeur que si
cette marchandise a satisfait aux conditions de validité selon le droit commun marocain :
• Elle doit être incluse dans le commerce juridique (article 57 du D.O.C.),
• Elle doit être déterminée ou déterminable (article 58 du D.O.C.),
• Elle doit être possible est nulle l'obligation qui a pour objet une chose ou un fait
impossible, physiquement ou en vertu de la loi (article 59 du D.O.C.),
• Elle doit être licite, non contraire à la loi, aux bonnes mœurs ou à l'ordre public (article
729 du D.O.C.) ;
• Elle doit obéir aux formalités administratives si ces dernières sont requises comme c'est
le cas pour le transport de cadavres ou d'animaux vivants.
38
Enfin, il faut mentionner que le DCCM et le projet de réforme ont gardé le silence en ce
qui concerne la définition des marchandises. Dans ce silence, on peut faire référence à la
définition donnée par l'article 6 du cahier des charges de la R. A. P. C. (aujourd'hui O.D.E.P.)
qui dispose que. "Sont réputées marchandises tous objets de nature quelconque portés sur les
connaissements des compagnies de navigation ainsi que ceux transportés à bord d'un navire
autres que les provisions de bord, les pièces de rechange, les agrès ou apparaux, les effets et
marchandises appartenant aux membres de l'équipage et les bagages accompagnés des
passagers".
Cette définition englobe toute marchandise quelle que soit sa nature, sa dimension et son
mode de chargement y compris les animaux vivants, à condition qu'ils soient mentionnés au
connaissement.
Sur ce point, les dispositions des Règles de Hambourg sont plus précises. Aux termes du
paragraphe 5 de leur article premier" le terme "marchandises" doit s'entendre également des
animaux vivants ; lorsque les marchandises sont réunies dans un conteneur, sur une palette ou
dans un engin de transport similaire ou lorsqu'elles sont emballées, le terme "marchandises"
doit s'en tendre éga1ement dudit engin de transport ou du dit emballage s'il est fourni par le
chargeur"
§2 : Le fret
Le fret ou prix de transport constitue également un élément essentiel du contrat de
transport. En effet, ce contrat comme tout contrat de droit commercial, est nécessairement à
titre onéreux, la prestation de l'un des deux co-contractants ayant pour contrepartie une
prestation équivalente à fournir par l'autre.
Le fret fait l'objet d'une longue réglementation légale et donnera lieu à des
développements spéciaux.
39
Lorsque le contrat de transport maritime est lié à une vente internationale sur crédit
documentaire le chargeur, qui est l'exportateur vendeur, présente le connaissement à la banque
locale qui a mission de réaliser le crédit documentaire pour le compte de l'acheteur. Après
vérification du connaissement et des documents d'accompagnement (facture, certificat
d'assurance...) la banque règle le chargeur.
A ce stade le contrat de transport maritime est conclu. Ensuite, d'autres opérations se
succèdent dans le cadre de l'exécution du contrat de transport, à savoir : les formalités
douanières, l'entrée des marchandises au port, le stationnement en magasin et l'embarquement.
Nous reviendrons sur ces opérations dans le prochain chapitre consacré à l'exécution du contrat
de transport.
§1 : Le connaissement-type
L’exemple utilisé au Maroc est celui du connaissement type COMANAV. Il est dans sa
forme matérielle imprimé à l'avance par la COMANAV, et le chargeur ou son représentant n’a
qu'à remplir les blancs pour s'en servir en vue d'un transport déterminé. Le recto de l'imprimé
reçoit les mentions suivantes : date de rédaction, nom du chargeur et du destinataire, lieu de
40
départ et de destination de la marchandise. Le nom de la compagnie figure en gros caractères
ainsi que sa raison sociale. C'est au recto de l'imprimé qu'on trouve tous les renseignements
relatifs aux marques et numéros, le nombre de colis, le contenu, le poids et le volume déclarés
par le chargeur ou le transitaire qui le représente. Un emplacement est prévu pour l’opposition
des réserves que le capitaine jugera nécessaires de faire figurer afin de dégager sa
responsabilité. Enfin, un cadre est disposé pour faire apparaître la ventilation des différents frais
que supportera l'expédition (fret, diverses surcharges, diverses ristournes) un autre pour la
signature des parties.
En ce qui concerne le verso, celui-ci décrit les conditions générales du transport de la
compagnie de navigation.
Ainsi, le connaissement est une accumulation de mentions. Cependant, leur rôle est
capital, car nous verrons, que sans elles, le connaissement est vidé de toute force probante.
41
Hambourg) le recto doit comporter les indications essentielles. C'est ainsi que devront figurer
dans les mentions portées sur les indications du chargeur la nature de la marchandise, une
déclaration expresse le cas échéant de son caractère dangereux, les marques nécessaires à
l'identification des marchandises Ou leur quantité exprimée autrement. Le transporteur, quant
à lui devra veiller à ce que soient mentionnés l’état et le conditionnement apparents des
marchandises, le montant du fret, dans la mesure où il doit être payé par le destinataire. Ainsi,
il doit procéder à la signature du connaissement. Il faut noter qu'il est précisé dans les Règles
de Hambourg que le défaut d'une ou plusieurs indications visées par l'article 15-1 n'affecte pas
la, nature juridique du document qui demeure un connaissement à condition de répondre à la
définition donnée par l'article 1 § 7 (déjà cité) des Règles. Le droit maritime marocain (DCCM,
projet de réforme) ne fournit pas de tels "tranquillisants".
Ceci étant, nous allons présenter ci-dessous les principales mentions relatives aux parties,
aux marchandises, aux conditions de voyage et des mentions finales.
42
§3 : L’indication du nom du destinataire
Le destinataire est par définition la personne qui a le droit de réclamer la marchandise à
son arrivée.
Contrairement à l'article l5-1-e des Règles de Hambourg et à l'article 98 du projet de
réforme, l'article 210 du DCCM n'exige pas le nom du destinataire sur le connaissement.
L'absence de désignation du destinataire pourrait avoir pour conséquence la facilité d'établir des
connaissements à ordre, alors que l'usage de ces derniers est une nécessité évidente pour les
opérations commerciales, nécessité qui est d'ailleurs admise par la loi elle-même, lorsqu'elle
déclare que "le connaissement peut être : à personne dénommée, à ordre ou au porteur" (article
211 du DCCM, article 1-7 des Règles de Hambourg, et l'article 97 du projet). Donc, c'est la
forme du connaissement qui déterminera le "créancier de la livraison" appelé communément
destinataire, réceptionnaire.
43
2. Le nombre, le poids et la quantité de la marchandise (art. 210 du DCCM, art. 15-1-a des
Règles de Hambourg et 98 al 2 du projet de réforme) ;
3. La nature de la marchandise (art. 15-1-a des Règles de Hambourg et 98 du projet de
réforme).
44
Enfin, le connaissement constitue un titre représentatif de la marchandise transportée, le
détenteur légitime de ce titre à droit à la délivrance à destination d'une marchandise dont il est
devenu propriétaire du fait même de la détention du connaissement (III).
45
L'exemple du législateur américain a été suivi par les rédacteurs du DCCM. En effet,
l'article 265 permet aux transporteurs d'insérer au connaissement la clause "que dit être" ou
"poids qualité et contenu inconnus" lors de la prise en charge des marchandises.
En revanche, l'exemple du Pomerene Act et celui du DCCM n'a pas été suivi par la
Convention de Bruxelles de 1924. En effet, la Convention n'autorise pas expressément le
transporteur à faire des réserves. Elle se borne à disposer dans son article 3 paragraphe 3,
"Aucun transporteur ne sera tenu à déclarer ou de mentionner dans le connaissement des
marques, un nombre, une quantité ou un poids dont il a une raison sérieuse de soupçonner qu'ils
ne représentent pas exactement les marchandises actuellement reçues par lui, ou qu'il n'a pas
les moyens raisonnables de vérifier".
Les Règles de Hambourg légalisent définitivement, la pratique des réserves. Aux termes
de leur article 16-1. "Si le connaissement contient des indications particulières concernant la
nature générale, les marques principales, le nombre de colis ou de pièces ou le poids ou la
quantité de marchandises dont le transporteur ou la personne qui émet le connaissement en son
nom sait ou a des raisons de soupçonner qu'elles ne représentent pas exactement les
marchandises qu'il a effectivement prises en charge ou, si un connaissement "embarqué" a été
émis. les marchandises qu'il a effectivement mises à bord ou s'il n'a pas eu les moyens
satisfaisant de contrôler les indications le transporteur ou ladite personne doit faire dans le
connaissement une réserve précisant ces inexactitudes, la raison de ses soupçons ou l’absence
de moyens de contrôle suffisants".
Il ressort de ce texte que les Règles de Hambourg instituent une véritable théorie des
réserves qui laisse au transporteur la possibilité d'hypothéquer la réclamation de l'ayant droit.
Les termes de l'article 16-1 des Règles de Hambourg ont été reproduits intégralement par
l'article 106 du projet de réforme
46
Table des matières
Partie 1 : Méthodes de règlement des conflits en matière de commerce internationale ___ 2
Chapitre 1 : Méthode Conflictualiste ________________________________________________ 2
Section 1 : présentation de la méthode ______________________________________________________ 3
Sous-section 1 : La qualification _________________________________________________________ 3
Sous-section 2 : données de rattachement _________________________________________________ 4
Sous-section 3 : Le Renvoi ______________________________________________________________ 5
Paragraphe 1 : notion de renvoi _______________________________________________________ 5
Sous-section 4 : La Preuve De La Loi Etrangère______________________________________________ 6
Sous-section 5 : La vérification de la loi étrangère avec l’ordre public du juge _____________________ 7
Section 2 : appréciation de la méthode conflictuelle ___________________________________________ 7
Sous-section 1 : complexité de la méthode conflictuelle ______________________________________ 8
Sous-section 2 : Incertitude Et Imprévisibilité De La Méthode Conflictuelle _______________________ 8
47
Sous-section 3 : Les chartes parties spécialisées pour le transport en vrac ______________________ 29
Paragraphe 1 : Affrètement au voyage : ________________________________________________ 29
§1 : Le fréteur dans l’affrètement au voyage __________________________________________ 30
I- Les obligations du fréteur _____________________________________________________ 30
A- Les obligations du fréteur quant au navire : ____________________________________ 30
B- Les obligations du fréteur quant à la réalisation du voyage________________________ 31
II- La responsabilité du fréteur ___________________________________________________ 32
§2 : L’affréteur dans l’affrètement au voyage _________________________________________ 32
I- L’obligation de chargement et de déchargement __________________________________ 32
II- Le paiement du fret _________________________________________________________ 33
Paragraphe 2 : Affrètement à temps __________________________________________________ 33
§1- Le fréteur dans l’affrètement à temps ____________________________________________ 34
I- Les obligations du fréteur _____________________________________________________ 34
A- Le fréteur et le navire _____________________________________________________ 34
B- Le fréteur et l’exploitation du navire _________________________________________ 34
II- La responsabilité du fréteur ___________________________________________________ 35
§2 : L’affréteur dans l’affrètement à temps ___________________________________________ 35
I- Les obligations de l’affréteur___________________________________________________ 35
A- L’affréteur et l’exploitation commerciale ______________________________________ 35
B- Le paiement du fret _______________________________________________________ 36
II- La responsabilité de l’affréteur ________________________________________________ 36
48
§2 : Le connaissement preuve du contrat de transport __________________________________ 45
§3 : Le connaissement comme titre représentatif de la marchandise ______________________ 45
Paragraphe 2 : Les réserves __________________________________________________________ 45
Paragraphe 3 : la lettre de garantie ___________________________________________________ 46
49