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Thème 5 – Quel est le

rôle du contrat ?
CHAPITRE I - LA FORMATION DES CONTRATS
Notions

 Le contrat.
 Les parties.
 Le consommateur, le professionnel.
 Le débiteur, le créancier.
 L’obligation d’information et de conseil.
 Les conditions de validité : offre, acceptation, échange des consentements, objet, capacité.
 Le droit de rétractation.
 La nullité relative, la nullité absolue.
 Les principes : liberté contractuelle, force obligatoire, effet relatif des conventions, bonne
foi.
 Les clauses. Clauses abusives.
 L’obligation, l’obligation de moyens, l’obligation de résultat.
Capacités

 Qualifier juridiquement un contrat, ses clauses et ses parties


 Apprécier les conditions de validité d’un contrat dans une situation donnée
 Justifier la protection accrue du consommateur
Définitions
 Selon l’article 1101 du Code civil, « Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes
s’obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose. »
- donner : transférer un droit (réel ou personnel) ;
- faire : réaliser une action ou une prestation de service ;
- ne pas faire : s’abstenir de quelque chose.
 Par obligation, il faut comprendre un lien de droit entre deux personnes appelées parties, en vertu duquel
l’une d’elles, le créancier, peut exiger de l’autre, le débiteur, une prestation ou une abstention.
 Il existe deux types d’obligations :
 L’obligation de moyen : le débiteur d’une obligation de moyen s’engage simplement à effectuer les
diligences suffisantes pour exécuter son obligation. Autrement dit, il promet de faire son possible pour
satisfaire le créancier. Mais il ne promet pas d’atteindre un résultat déterminé. Par exemple, l’obligation de
soins qui pèse sur le médecin à l’égard de son patient est une obligation de moyens (Cass. Civ. 20 mai 1936,
Mercier). Le médecin n’a pas d’obligation de guérir son patient. Il doit simplement lui prodiguer des soins
consciencieux, attentifs et conformes aux données acquises de la science.
 L’obligation de résultat : le débiteur d’une obligation de résultat ne s’engage pas seulement à faire tout son
possible pour que le résultat escompté soit atteint. De manière plus stricte, il s’engage à procurer au
créancier le résultat escompté. Par exemple, les parties à un contrat de vente sont tenues d’une obligation
de résultat. En effet, dans le cadre d’un contrat de vente, le vendeur s’engage à délivrer à l’acheteur la
chose vendue. De même, l’acheteur s’engage à payer le prix en échange de la délivrance de la chose.
I - LE CONTRAT EST UN ACCORD DE VOLONTÉS
AUTONOMES
A. L’ACCORD DE VOLONTÉS

 Les parties doivent manifester leur accord sur le contenu du contrat à


savoir :
 son objet (par exemple : louer un appartement, acheter - ou vendre - une
voiture…) ;
 ses caractéristiques essentielles (par exemple : le prix, la durée d’un prêt et son
taux, les délais de livraison d’une chose…).
 Concrètement, le contrat ne peut se former que par la rencontre d’une
offre et d’une acceptation qui peut être expresse ou tacite.
 Le contrat est en principe consensuel : la manifestation des volontés suffit
à le former, sans autre formalité.
B. L’AUTONOMIE DE LA VOLONTÉ

 Le principe de l’autonomie de la volonté est le principe en vertu duquel la


volonté librement exprimée a le pouvoir de créer des obligations. Le
contrat formé devient alors « la loi des parties ».
 L’individu est libre de contracter ou de ne pas contracter, de choisir son
cocontractant et de déterminer librement le contenu du contrat, c’est la
liberté contractuelle.
C. L’ADAPTATION DU CONTRAT AUX
BESOINS DES PARTIES : LES CLAUSES
 Le contrat est un ensemble de clauses. Celles-ci permettent aux parties
d’adapter le contrat à leurs besoins et d’organiser leurs relations pour
davantage de sécurité. Par exemple :
 le vendeur peut prévoir de conserver la propriété du bien vendu jusqu’au paiement
intégral du prix par l’acheteur (clause de réserve de propriété) ;
 Certaines clauses sont néanmoins interdites et considérées comme abusives
dans un souci d’ordre public.
II - LE CONTRAT, EXPRESSION DE LA
VOLONTÉ DES PARTIES, DOIT RESPECTER
CERTAINES CONDITIONS SOUS PEINE DE
NULLITÉ
A. LES CONDITIONS GÉNÉRALES DE VALIDITÉ DES
CONTRATS
1. Un consentement libre et éclairé

 L’accord de volonté correspond à l’échange des consentements.


 Le consentement doit être libre, c’est-à-dire non contraint par la violence
(physique, morale ou économique). Il doit également être éclairé : la personne a
consenti en connaissance de cause, elle n’a pas commis d’erreur et n’a pas été
induite en erreur par des manœuvres frauduleuses (dol).
 L’erreur, le dol et la violence sont des vices du consentement à certaines conditions.
 L’erreur (fausse représentation de la réalité) et le dol (tromperie de la part de l’autre
partie au contrat) doivent avoir été déterminants : le contrat n’aurait pas été conclu
sans cette erreur ou mensonge.
 De la même manière, la violence est avérée lorsqu’elle a été suffisamment grave pour
faire impression sur une personne raisonnable et l’a contrainte à conclure le contrat.
Cette gravité s’apprécie en tenant compte de l’âge, du sexe et de la condition des
personnes.
2. La pleine capacité des parties

 La capacité juridique comprend la capacité de jouissance (être titulaire de


droits) et la capacité d’exercice (pouvoir exercer ses droits).
 Certaines personnes sont privées de la capacité d’exercice notamment les
mineurs et les majeurs incapables et ne possèdent donc pas la pleine capacité
de contracter.
3. Le contenu licite du contrat

 L’objet et la cause du contrat doivent être licites.


L’objet, à savoir ce à quoi les parties s’engagent, doit être certain, possible, licite et moral :
 Certain et possible : l’objet doit exister et la prestation doit donc être possible c'est-à-dire
déterminée ou au moins déterminable (désignation, quantité, prix…)
 Licite : seules les choses dans le commerce peuvent être l’objet de conventions. Sont donc
exclues les choses dangereuses (drogues, armes) mais aussi les choses portant sur le corps humain
(celui-ci ne peut être l’objet de conventions, il est indisponible).
 Moral : les conventions ne doivent pas porter atteinte à l’ordre public ni aux bonnes mœurs (par
exemple, un contrat de mère porteuse).

La cause du contrat, c’est-à-dire le motif pour lequel les parties s’engagent, doit exister. La cause doit
aussi être licite (elle ne contrevient pas à la réglementation) et morale (par exemple, l’achat d’un immeuble
pour y exploiter une maison de tolérance).
B. LA SANCTION DU NON-RESPECT DE CES
CONDITIONS : LA NULLITÉ DU CONTRAT
 La nullité vient sanctionner le non-respect d’une des conditions générales de validité du contrat
lors de sa formation. La nullité a pour conséquence l’anéantissement rétroactif du contrat : le
contrat n’a jamais existé (si des prestations ont été effectuées, il faudra les restituer).
Le contrat anéanti, les choses se retrouvent donc dans l’état où elles se trouvaient avant sa conclusion
(exemple : le vendeur devra restituer le prix, l’acheteur devra restituer la chose).
L’anéantissement rétroactif subit néanmoins quelques tempéraments : dans certains cas, il est impossible
de remettre les choses en l’état (exemple : l’employeur ne peut pas « rendre » au salarié sa force de
travail…). Dans ce cas, le contrat cesse simplement d’avoir des effets pour l’avenir.
Seul le juge est habilité à prononcer la nullité du contrat.

 Il existe deux types de nullité dont les conditions de mise en œuvre diffèrent, mais dont l’effet est
unique :
 La nullité relative : sanctionne la transgression d’une règle protectrice des intérêts privés (vices du
consentement, incapacité, par exemple) ;
 La nullité absolue : sanctionne la transgression d’une règle d’intérêt général (contenu illicite par exemple).
III – LA PROTECTION ACCRUE DU CONSOMMATEUR
A. DÉFINITION DU CONTRAT DE CONSOMMATION

 Le contrat de consommation est une convention par laquelle un


professionnel (dans le cadre de son activité) procure à un consommateur
un bien ou une prestation de service.
B. UN CONTRAT SOUVENT DESÉQUILIBRÉ ENTRE
UN CONSOMMATEUR ET UN PROFESSIONNEL

 La jurisprudence définit le consommateur comme une personne physique qui se procure


auprès d’un professionnel un bien ou un service pour son usage personnel.
 Un professionnel est une personne physique ou morale qui propose des biens ou des
services dans le cadre de sa profession.
 Tout contrat passé entre professionnel et consommateur est qualifié de « contrat de
consommation », indépendamment de son objet, et quel que soit son domaine : il peut
s’agir de l’achat d’un bien, mais aussi de toute prestation de service (location, un prêt…).
 Ce contrat est par nature déséquilibré, en ce qu’il met en relation un professionnel
spécialiste du produit ou service qu’il commercialise, et un consommateur qui n’est très
souvent qu’un profane.
 De nombreux contrats de consommation sont par ailleurs des contrats d’adhésion dans
lesquels le professionnel impose ses conditions au consommateur. Cette situation
renforce la vulnérabilité du consommateur qui ne peut qu’accepter ou refuser le contrat
sans en discuter le contenu.
C. UN CONTRAT ENCADRÉ PAR LE LEGISLATEUR

 Pour tenir compte du déséquilibre de la relation contractuelle, le


législateur intervient pour protéger les intérêts du consommateur en
édictant des règles d’ordre public. Le droit de la consommation impose donc
des obligations au professionnel et accorde des prérogatives particulières au
consommateur dans un but de justice contractuelle.
D. L’OBLIGATION D’INFORMATION PRÉCONTRACTUELLE
À LA CHARGE DU PROFESSIONNEL

 Selon l’article L. 111-1 du Code de la consommation, le professionnel doit, avant la


conclusion du contrat, informer le consommateur sur les caractéristiques
essentielles du produit. La jurisprudence précise que le professionnel doit
également vérifier que le contrat est bien adapté aux besoins du consommateur
pour lui permettre d’exprimer un consentement réellement libre et éclairé (faute
de quoi le contrat n’est pas formé valablement).
 L’information fournie par le professionnel doit être loyale et le législateur interdit
certaines pratiques commerciales trompeuses qui peuvent créer une confusion ou
induire le consommateur en erreur. Le caractère déloyal de la pratique s’apprécie
en fonction des conséquences qu’elles sont susceptibles d’avoir sur un consommateur
« moyen », c’est-à-dire normalement informé et raisonnablement attentif et avisé.
 Certaines pratiques sont toutefois réputées trompeuses en toutes circonstances
(par exemple, le fait d’affirmer d’un produit qu’il augmente les chances de gagner
aux jeux de hasard).
E. LE DROIT DE REPENTIR DU CONSOMMATEUR DANS
CERTAINS CONTRATS

 Le droit de la consommation déroge au principe de la force obligatoire des


contrats (qui interdit à une partie de revenir unilatéralement sur ses
engagements) dans certaines situations particulières de vente.
 En effet, dans le cadre du démarchage à domicile, de la vente à distance
et du crédit à la consommation, le consommateur peut se rétracter dans
un délai de 14 jours (vente à distance, démarchage à domicile et crédit à la
consommation), alors que la rencontre des volontés avait entraîné la
formation du contrat.
F. L’INTERDICTION DES CLAUSES ABUSIVES

 Dans les contrats conclus entre des consommateurs et des professionnels, une
clause est considérée comme abusive quand elle instaure un déséquilibre
manifeste entre les droits et les obligations des parties.
 Certaines clauses seront ainsi présumées abusives de manière irréfragable
(par exemple : la clause qui permettrait au professionnel de modifier
unilatéralement les caractéristiques ou le prix du bien à livrer ou du service à
rendre).
 D’autres clauses sont simplement présumées abusives (par exemple, le fait
d’imposer au consommateur qui n’exécute pas ses obligations une indemnité
d’un montant manifestement disproportionné).
 Dans tous les cas, la clause abusive est réputée non écrite. Par conséquent
cette clause n’est censée n’avoir jamais existé mais le contrat en lui-
même perdure.

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