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Article 1101 du code civil : « Le contrat est un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes
destiné à créer, modifier, transmettre ou éteindre des obligations ». Cet acte juridique va donc
impacter des « obligations » qui peuvent consister : à donner ; à faire ou à ne pas faire. Les personnes
mentionnées dans l’article 1101 du code civil sont les contractants que l’on peut, de façon générique,
qualifier en fonction de la charge de l’obligation et distinguer ainsi le créancier et le débiteur.
Le contrat est un acte juridique fondé sur la liberté et la responsabilité. Ses principes sont :
• La liberté contractuelle : de contracter ou de ne pas contracter ; de choisir son cocontractant ;
« déterminer le contenu et la forme du contrat dans les limites fixées par la loi ».
• La force obligatoire : « les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits ».
• La bonne foi : « Les contrats doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi. » La bonne foi
consiste à avoir le comportement légitimement attendu par l’autre partie.
• L’effet relatif d’un contrat : « Le contrat ne crée d’obligations qu’entre les parties ».
Un contrat se forme par l’échange de l’offre et de l’acceptation et doit, pour être valide, respecter 3
conditions :
• Le consentement doit être exempt de vices :
— L’erreur : c’est une fausse croyance sur un élément substantiel de la chose objet du contrat ou, dans
certains cas comme le contrat de travail, de la personne même du contractant (sa formation).
— Le dol : action, mensonge ou dissimulation d’une information dont la partie « sait le caractère déter-
minant pour l’autre partie »
— La violence : elle peut être physique ou morale, porter sur un contractant ou l’un de ses proches et
viser les personnes ou les biens.
• Les parties doivent avoir la capacité juridique pour contracter.
• Le contenu du contrat ; ni ses stipulations (ce dont il convient) ni son but (sa cause) ne peuvent déroger
à l’ordre public.
Si l’une de ces conditions n’est pas remplie, le contrat est frappé de nullité : il n’existe pas et n’a jamais
existé (effet rétroactif). On distingue 2 formes de nullité :
• La nullité absolue : appliquée lorsque la règle violée a pour objet la sauvegarde de l’intérêt général.
• La nullité relative : elle vise à protéger la personne contractante elle-même.
Le contrat valablement formé est une obligation que l’individu s’est créée en donnant son consentement
de façon libre et éclairée. En contrepartie de l’exercice de cette liberté, il doit ensuite respecter la
convention qu’il s’est donc donné à lui-même. Si ce principe est essentiel, il peut être nuancé par :
• L’accord des 2 parties pour modifier ou éteindre tout ou partie du contrat ;
• Relever d’un cas prévu par la loi (ex. un salarié peut démissionner unilatéralement).
Un contrat peut ne pas être respecté, on parle alors d‘une situation d’inexécution qui peut être :
• Un retard dans l’exécution : l’obligation est réalisée mais pas dans le respect des délais prévus ;
• Une exécution partielle : l’obligation n’est qu’en partie réalisée ;
• La non-exécution : aucune obligation n’est réalisée ni même commencée.
Il y a cependant des situations licites d’inexécution(s) d’obligation(s) par l’une des parties :
• Le cas de la clause abusive (article L132-1 du code de la consommation) : cette clause doit figurer dans
un contrat conclu entre un professionnel et un non-professionnel (ou consommateur), elle doit avoir
pour but ou pour conséquence de créer un déséquilibre « significatif » et ce déséquilibre est au profit
du professionnel.
C’est le juge qui décide du caractère abusif d’une clause. Il existe néanmoins :
— Des clauses « grises » : une clause grise est présumée abusive tant que le professionnel n’a pas
réussi à prouver que le contexte propre au contrat ne rendait pas significatif l’avantage procuré ;
— Des « clauses noires » : une clause « noire » est abusive en tout état de cause ; le professionnel ne
peut apporter aucun élément lui permettant de la « déqualifier ».
→ Une clause abusive est « réputée non écrite » c’est-à-dire qu’elle n’existe pas et ne peut donc pas être
appliquée (mais elle n’invalide pas le reste du contrat).
• L’exception d’inexécution : elle permet à une partie de ne pas effectuer sa propre obligation si :
— L’autre partie n’a pas exécuté la sienne ;
— L’autre partie n’exécutera pas de façon manifeste son obligation à l’échéance prévue.
→ Dans les 2 cas, les conséquences de l’inexécution de l’autre partie doivent être « graves ».
Avant de pouvoir contraindre un contractant à exécuter son obligation par la voie judiciaire, le créancier
doit, selon l’article 1344 du code civil, adresser au débiteur une mise en demeure de s’exécuter. Si la
mise en demeure n’a pas été suffisante pour que le débiteur défaillant s’exécute, le juge peut décider une
mesure d’exécution forcée :
• en nature : le débiteur est alors contraint
— dans une obligation de donner : de fournir ce à quoi il s’est engagé (ex. un bien) ;
— dans une obligation de faire : d’effectuer ce à quoi il s’est engagé (ex. une prestation) ;
— dans une obligation de ne pas faire : si cela est possible de détruire ce qu’il n’aurait pas dû faire (ex.
une construction).
• par équivalent : le débiteur verse alors au créancier une somme d’argent qui doit représenter
« l’équivalent » de l’obligation non réalisée.