Vous êtes sur la page 1sur 27

REVISION DROIT DES OBLIGATIONS

Première partie : Droit des contrats


1- Définition d’une obligation
L’obligation est le lien de droit qui unit deux personnes et en vertu duquel l’une (le débiteur)
est tenue d’accomplir une prestation envers l’autre (le créancier).
2- La classification de l’obligation selon la nature
Nous avons :
- L’obligation de faire
- L’obligation de ne pas faire
- L’obligation de donner

3- L’obligation de faire
C’est l’obligation en vertu de laquelle le débiteur est tenu d’accomplir un service ou une
activité pour le compte du créancier. Elle a deux aspects : l’obligation de résultat et
l’obligation de moyen.
4- L’obligation de résultat
C’est l’obligation selon laquelle le débiteur s’exige à obtenir un résultat dans l’exécution de la
prestation, si bien qu’il est en faute lorsque le résultat n’est pas atteint.
5- L’obligation de moyen
C’est l’obligation selon laquelle le débiteur ne s’engage pas à obtenir un résultat mais il
s’engage à faire tout son possible pour l’obtenir.
6- L’obligation de ne pas faire
Elle renvoie à toutes les situations ou le débiteur doit s’abstenir (obligation d’abstention).
Exemples : ne pas divulguer des informations sur le secret de fabrication d’un produit ; ne
pas se servir de la voiture de fonction à des fins personnelles…
7- L’obligation de donner
Dans l’obligation de donner, le débiteur s’engage à transmettre un droit à son créancier. C’est
le transfert d’un bien ou d’un droit sur un bien.
8- La classification selon la source
On distingue :
- Le fait juridique
- L’acte juridique

9- Le fait juridique
Le fait juridique est un fait auquel la loi rattache des conséquences juridiques non voulues par
le débiteur. Le débiteur est engagé sans l’avoir voulu. Les obligations qui naissent des faits
juridiques sont des obligations involontaires.
10- L’acte juridique
C’est un acte voulu par une personne pour qu’il produise des effets juridiques. Le débiteur est
engagé parce qu’il l’a voulu. Les obligations qui naissent d’un acte juridique sont volontaires.
Elles naissent de manière conventionnelle.
- L’acte juridique unilatéral
C’est un acte dont l’auteur est une personne seule qui prend lui-même des décisions qui
entrainent des effets de droit. Exemples : l’émancipation du droit d’un mineur ; la démission ;
la reconnaissance de dette ; la remise de dette. En droit, il existe des actes juridiques
déclaratifs, abdicatifs et extinctifs.
- L’acte juridique conventionnel
L’acte juridique conventionnel est un acte juridique avec plusieurs auteurs et destiné à créer
un effet juridique quelconque. La convention peut créer un acte juridique quelconque : les
effets de la convention sont très larges. Il peut créer, supprimer ou modifier des situations, des
obligations.
11- Les conditions de validité du contrat
On distingue les conditions de fond des conditions de forme.
- Les conditions de fond : le consentement, la capacité, l’objet et la cause
- La condition de forme : la formalité (exceptionnellement exigée dans les contrats
consensuels).
12- Le consentement
C’est l’accord donné par chaque partie au contrat envisagé. C’est la condition fondamentale
pour que le contrat soit signé.
13- La formation du consentement
Il se forme à l’issu d’un processus :
- La dualité des volontés : l’offre et l’acceptation
- La rencontre des volontés
14- Définition d’une offre
C’est une manifestation unilatérale de volonté adressée par une personne à une autre déterminée
ou non, et par laquelle le pollicitant propose la conclusion d’un contrat déterminé.
15- Les conditions de validité d’une offre
Pour qu’une offre soit valable, il faut : une manifestation de volonté (par la parole, le geste,
etc.), le caractère ferme (il n’y a pas d’issus, pas de réserve), elle doit être précise et complète,
faite à une personne déterminée ou au public.
16- Le retrait d’une offre
L’offre est assortie d’un délai exprès ou implicite ou résultant des circonstances, le pollicitant
ne peut rétracter son offre qu’à l’expiration du délai.
17- La caducité (définition)
La caducité désigne l’état d’un acte juridique à l’origine valable et rendu invalide par suite d’un
événement survenu postérieurement. Lorsqu’il s’agit d’un contrat, cela signifie que l’une des
conditions nécessaires à la formation du contrat a disparu après que celui-ci ait été formé.
18- La caducité de l’offre
En droit sénégalais, c’est l’incapacité ultérieure et le décès du pollicitant qui rendent l’offre
caduque. Cependant, en droit français, une offre est caduque pour 3 cas : en cas d’incapacité
ultérieure, en cas de décès du pollicitant, en cas d’expiration du délai.
19- L’acceptation
L’acceptation est une manifestation unilatérale de volonté. Autrement dit, c’est la réponse
positive donnée par le destinataire de l’offre au pollicitant.
20- Les conditions de validité de l’acceptation
Elle doit être identique à l’offre, ni plus ni moins. Une acceptation ne saurait être de réserve («
oui mais… ») Elle ne doit pas être suivie de conditions sinon elle n’est pas valable. Une
acceptation ne doit pas consister à une contre-proposition, comme le marchandage.
L’acceptation peut être de forme expresse ou de forme tacite.
21- L’acceptation expresse
C’est une acceptation qui ne souffre d’aucun doute. Elle renvoie à l’écrit.
22- L’acceptation tacite
En principe, le silence ne vaut pas acception en droit : « Qui ne dit rien ne consent pas ».
Toutefois, ce principe souffre d’un certains nombres d’exceptions. Il y a des situations dans
lesquelles qui ne dit mot consent :
- Les relations d’affaires suivies (situation de fidélisation entre un commerçant et son
fournisseur),
- Lorsqu’il y a usages commerciaux (manières de faire, pratiques qui ont existé depuis
des temps ancestraux),
- Le contrat d’assurance (d’après la loi, le contrat d’assurance est prolongé en cas de
silence pour la même période et les mêmes conditions)
- Lorsque l’offre est faite dans l’intérêt exclusif du destinataire.

23- La phase précontractuelle (ou de négociations)


Les situations que nous pouvons rencontrer sont :
- Les pourparlers
- Les promesses de contrat
- Les pactes de préférence
- Le droit de préemption
- Les accords de principe
24- Les pourparlers
Il s’agit de propositions tendant à instaurer une négociation dont l’aboutissement peut être ou
non la conclusion du contrat. Ils ne sont envisageables que pour les contrats de gré à gré sauf
les contrats d’adhésion. Cependant, ils n’ont pas un caractère contraignant. Ils peuvent être
rompus à tout moment sous la seule réserve de l’abus.
25- Les promesses de contrats
Elles peuvent être unilatérales ou synallagmatiques
- La promesse de contrat unilatéral peut être considérée comme un contrat futur. Dans
celle-ci, une personne s’engage envers une autre à conclure par la suite un contrat
déterminé. Le bénéficiaire a le choix, il peut conclure ou non. Si le bénéficiaire décide
de conclure le contrat, on dira qu’il a levé l’option.
- La promesse de contrat synallagmatique est celle par laquelle les parties s’engagent à
conclure un contrat déterminé et sont d’ores et déjà obligés. On la rencontre le plus
souvent dans les contrats assez importants qui nécessitent un certain formalisme.
26- Les pactes de préférence
Ce sont des promesses de faire une offre de contrat à une personne déterminée. Exemple :
Promettre de vendre ses biens en priorité à une personne. Lorsque le promettant conclut le
contrat projeté avec un tiers sans l’avoir au préalable proposé au bénéficiaire, il engage sa
responsabilité et est redevable de dommages et intérêts.
27- Le droit de préemption
Elle est d’origine légale et résulte de la volonté du législateur. En cas de violation de ce droit,
la sanction consistera en la nullité de l’acte qui a constitué cette violation.
28- Les accords de principe
Ce sont des engagements contractuels de faire une offre ou de poursuivre des négociations en
cours afin d’aboutir à la conclusion du contrat dont l’objet n’est déterminé que de façon partielle
et insuffisante.
29- La théorie de la réception
D’après cette théorie, l’acceptation doit avoir été portée à la connaissance du pollicitant pour
que le contrat se forme. Autrement dit, tant que l’une des parties ignore l’acceptation de l’offre,
le contrat n’est pas formé. Elle comporte deux variantes :
- La théorie de l’information : Le pollicitant doit effectivement connaitre l’acceptation de
son cocontractant. C’est concrètement quand il aura lu la lettre (de confirmation de
l’acceptation).
- La théorie de la réception stricto sensu : Le contrat est conclu dès que le pollicitant a eu
la possibilité de prendre la connaissance de l’acceptation de son cocontractant. C’est
concrètement dès que le courrier d’acceptation lui est parvenu même s’il ne l’a pas
encore lu.
30- La théorie de l’émission
D’après cette théorie, le contrat est formé au lieu de l’acceptation c’est-à-dire au moment où le
destinataire a pris la décision de l’accepter. Elle comporte également deux variantes :
- La théorie de la déclaration : Le contrat est formé dès l’instant où l’acceptant a exprimé
sa volonté d’accepter.
- La théorie de l’expédition : Le contrat est censé être formé au moment où le destinataire
s’est dessaisi de sa déclaration de volonté.
31- Le contrat entre absents (au Sénégal)
D’après le législateur sénégalais, « Entre absents, le contrat se forme comme entre personnes
présentes au moment et au lieu de l’acceptation. Cependant, si l’offre est acceptée tacitement,
le contrat se forme au moment où l’acceptation tacite est réputée être intervenue. ». Autrement
dit, le contrat est formé à parti du moment où chaque cocontractant est au courant du « oui » de
son partenaire.
32- Les vices du consentement
On distingue :
- L’erreur
- Le dol
- La violence
- La lésion
33- L’erreur
C’est lorsqu’un cocontractant s’est trompé sur l’un des éléments de l’opération et qu’il a donné
son consentement à cause de cette erreur. Il existe :
- L’erreur de fait : C’est une fausse représentation de la réalité. C’est le fait de considérer
comme vrai ce qui est faux ou vice versa.
- L’erreur de droit : Elle résulte de la méconnaissance d’une règle de droit.
34- Les différentes catégories d’erreurs
On distingue :
- L’erreur obstacle
- L’erreur vice du consentement
- L’erreur indifférente
35- L’erreur obstacle
C’est l’erreur qui résulte d’un malentendu radical. Les deux parties n’ont pas donné leur
consentement par rapport au même contrat. L’erreur obstacle peut prendre deux formes, elle
peut porter sur la nature d’un contrat comme sur l’objet du contrat.
- Sur la nature du contrat : Ex : Je vous prête de l’argent mais vous pensez que je vous
l’ai offert.
- Sur l’objet du contrat : Les deux parties ne se sont pas entendues sur l’objet d’un contrat.
36- L’erreur vice du consentement
En droit, toute erreur ne peut pas vicier le consentement. Elle l’est lorsqu’elle porte sur la
substance ou sur la personne dans une certaine mesure.
- Sur la substance : C’est la matière dont la chose est faite, c’est la qualité principale de
la chose, celle sans laquelle elle ne serait pas ce qu’elle est.
- Sur la personne : On peut se tromper de contractant sans pour autant que ce soit un vice
de consentement. Elle est vice du contrat que dans les contrats intuitu personae qui est un
contrat où on prend en considération la personne du cocontractant. En général, ce sont des
contrats de prestation de service. La vente n’est pas un contrat intuitu personae.
37- L’erreur indifférente
C’est l’erreur qu’on commet sans conséquences, l’erreur qui ne pousse pas à l’annulation du
contrat. Il s’agit de :
- L’erreur qui ne porte pas sur la qualité substantielle
- L’erreur sur la valeur
- L’erreur sur les motifs (les raisons qui m’ont poussé à contracter)
- L’erreur inexcusable, c’est l’erreur bête, l’erreur qu’un minimum de vigilance aurait pu
éviter
38- Les conditions cumulatives pour avoir une erreur
Il faut :
- L’existence d’une erreur déterminante
- La connaissance par le cocontractant du motif déterminant
39- Le dol
C’est l’ensemble des manœuvres frauduleuses que l’un des contractants a pratiqué à l’encontre
de l’autre partie. Il y a également dol lorsque ces manœuvres sont exercés par un tiers contre
l’une des parties ont été connues de l’autre.
40- Les éléments constitutifs du dol
Nous avons :
- Un élément matériel constitué par des manœuvres, artifices, mise en scène tendant à
surprendre le consentement.
- Un élément psychologique ou subjectif (la conscience qu’on a d’induire son
cocontractant en erreur)
- Le silence ou la réticence dolosive
41- Les conditions du dol répréhensible
Le dol susceptible d’entrainer la nullité d’un contrat suppose la réunion de deux éléments :
- Une tromperie déterminante
- Le dol doit émaner du cocontractant
42- La violence
C’est la contrainte exercée sur un contractant en vue d’obtenir son consentement. Elle peut
être physique ou morale. Elle est cause de nullité lorsqu’il s’agit d’une violence
déterminante, injuste ou légitime.
43- La lésion
C’est lorsque les obligations nées d’un contrat sont inégales et que l’un des contractants
subit un préjudice pécuniaire. En d’autres termes, il y a lésion à chaque fois qu’il y a un
déséquilibre entre les prestations des deux parties.
44- Les cas où la lésion est cause de nullité
Nous avons :
- Lorsque la personne ayant contractée est incapable
- Lorsqu’une personne s’est estimée lésée de plus de 7/12e dans le prix de vente d’un
immeuble
- Lorsqu’en cas de partage, l’un des copartageants a reçu une part inférieure au quart de
celle qui aurait dû lui revenir
45- Les modalités de consentement
Il s’agit :
- Du terme
- De la condition
46- Le terme
C’est un événement futur et certain dont dépend l’exécution du contrat (terme suspensif) ou la
fin du contrat (terme extinctif).
- Le terme suspensif permet de reporter dans le futur l’exécution du contrat.
- Le terme extinctif met fin au contrat.
47- La condition
C’est un événement futur et incertain auquel est lié l’existence du contrat (condition suspensive)
ou la fin du contrat (condition extinctive).
48- Distinction entre condition suspensive et condition extinctive
Dans la condition suspensive, l’obligation est provisoirement inefficace, mais son efficacité
peut résulter rétroactivement de la réalisation de la condition. Cependant, dans celle extinctive,
elle est provisoirement efficace, mais peut être rétroactivement anéantie si la condition se
réalise.
49- Les formes de conditions
On distingue :
- La condition casuelle qui ne dépend que du hasard.
- La condition potestative ou simplement potestative qui dépend de la volonté du débiteur
et d’événements qui lui sont extérieurs.
- La condition purement potestative qui dépend de la volonté exclusive de l’une des
parties.
50- La validité de la condition
La condition est nulle lorsqu’elle est soit impossible, soit immorale ou encore illicite.
51- La capacité
C’est la capacité à être titulaire de droits et à les exercer. Dès lors, il existe la capacité de
jouissance et la capacité d’exercice.
52- L’incapacité d’exercice
C’est une incapacité de protection dans la mesure où on considère par exemple que le mineur
n’a pas encore un esprit de discernement suffisant pour exercer raisonnablement ses droits. Elle
peut également se traduire en capacité de défaillance s’agissant des personnes condamnées à
des peines afflictives ou infâmantes.
53- La représentation
C’est le mécanisme par lequel une personne, le représentant, accomplit un acte au nom et pour
le compte d’une autre personne, le représenté, de sorte que les droits et obligations nés de l’acte
juridique se fixent sur la personne du représenté et engage son patrimoine.
- Elle est parfaite lorsque la qualité du représenté est connue du cocontractant.
- Elle est imparfaite lorsque le cocontractant ignore qu’il a affaire avec un représentant.
54- L’origine des pouvoirs du représenté
Il peut s’agir de :
- La loi : représentation légale
- Le juge : représentation judiciaire
- Le contrat : représentation conventionnelle
55- L’objet
Il faut distinguer l’objet du contrat de l’objet de l’obligation contractuelle
- L’objet du contrat : C’est l’opération juridique que les parties cherchent à réaliser
(vente ; louage ; donation).
- L’objet de l’obligation contractuelle : C’est la prestation promise par le débiteur.
56- La validité de l’objet
Elle doit :
- Être déterminé : Elle doit l’être dans son espèce, sa quotité ainsi que son prix.
- Exister (Elle peut quand même être future)
- Possible : On parle d’impossibilité matérielle si la prestation est matériellement
irréalisable. Cependant, il y a impossibilité juridique lorsque la prestation est
juridiquement impossible.
- Licite : Il doit porter sur des choses qui sont dans le commerce juridique.
57- La cause du contrat
C’est l’exécution de l’obligation de l’autre. Il y a absence de cause lorsqu’un contractant
s’engage en fonction d’un intérêt qui n’existe pas. Il y a fausse cause lorsqu’un contractant
s’engage en fonction d’un intérêt qui est faux.
58- Cause illicite et cause immorale
- La cause est illicite lorsqu’un contractant s’engage en fonction d’intérêts illégitimes.
- La cause est immorale lorsqu’un contractant s’engage en fonction d’intérêts immoraux.
59- Les contrats solennels (le formalisme de validité)
Ce sont des contrats pour lesquels la loi exige sous peine de nullité, par exception au
principe de consensualisme, une certaine forme. Parfois, il doit obligatoirement être passé
sous la forme authentique, parfois il doit être passé sous la forme sous seing privé. En
l’absence des formes requises, le contrat solennel est nul.
60- Le formalisme d’efficacité
Dans de nombreuses hypothèses, la loi soumet certains contrats, sans quoi ceux-ci ne sont
pas opposables aux tiers. C’est le cas notamment :
- Des contrats soumis à des formalités de publicité
- De la publication du nantissement de fonds de commerce au RCCM
- De la signification d’une cession de créance au débiteur cédé.
61- Les différentes sanctions au non-respect des conditions de formation du contrat
On distingue :
- Une sanction pénale (exceptionnellement)
- L’inopposabilité
- La caducité
- La clause réputée non écrite
- La nullité (sanction principale)
62- La nullité relative
Elle sanctionne la violation d’une règle protectrice d’un intérêt privé. Il s’agit des vices du
consentement et de l’incapacité. Elle ne peut être invoquée que par la personne que la loi veut
protéger. Elle doit être intentée dans les deux années qui suivent : il s’agit de la prescription.
63- La confirmation
C’est l’acte par lequel, celui qui a qualité pour demander la nullité y renonce.
64- La nullité absolue
Elle sanctionne la violation d’une règle d’intérêt général, une irrégularité grave telle que :
l’absence de consentement, l’absence de cause ou d’objet, l’atteinte à l’ordre public et aux
bonnes mœurs. Elle peut être demandée par toute personne intéressée. Elle doit être intentée
dans un délai de 10 ans.
65- Les effets de la nullité
Le principal effet qui découle de la nullité d’un contrat est son anéantissement, c’est-à-dire
qu’il disparait de la vie juridique, non seulement pour le futur mais aussi pour le passé.
Cependant, deux conséquences (effets secondaires) découlent de cette principale :
- Si les parties n’ont pas encore exécutés leurs obligations, ils ne sont plus tenus
- S’ils ont eu le temps de les exécuter, ils sont tenus à restitution (obligation de
restitution). Cette obligation connait un certain nombre d’exceptions : les contrats à
exécution excessive ; les contrats annulés pour incapacité ; les contrats annulés pour
immoralité.
66- Les effets du contrat en cas d’exécution du contrat
Nous avons :
- Le principe de la force obligatoire du contrat
- Le principe de l’effet relatif du contrat
67- Le principe de la force obligatoire du contrat
C’est le principe selon lequel le contrat s’impose soit aux parties soit au juge.
- Une seule partie ne peut pas révoquer le contrat ni le modifier. Toutefois il y a des
situations où la révocation du contrat peut être unilatérale : en cas de CDI, pour les
clauses de dédit (clause permettant aux parties de mettre fin aux contrats à tout moment),
et par la loi pour les contrats basés sur la confiance.
- Le juge n’a que le pouvoir d’interprétation sur les contrats. Ici, le contrat est considéré
comme la loi. Celui compétent pour cette interprétation est le juge de faits (ou de fond).
68- Le principe de l’effet relatif du contrat
C’est le principe selon lequel le contrat ne produit d’obligations qu’entre les parties.
Exceptionnellement, il peut générer des obligations à l’égard des tiers dans les cas prévus
par la loi.
69- Les parties au contrat
Par parties, on veut entendre :
- Les contractants eux même
- Les ayant-cause universels
- La société absorbante en cas de fusion-absorption
- Le cessionnaire en cas de cession de contrat
- Les représentants
70- Les tiers au contrat
Par tiers au contrat, on veut entendre :
- Les ayant-cause à titre particulier
- Les créanciers chirographaires
- Les tiers absolus
71- Opposabilité du contrat
Toutefois, le contrat est opposable aux tiers et par les tiers.
- Opposable aux tiers veut dire que les tiers n’ont pas le droit de méconnaitre un contrat
valablement formé, ils ont l’obligation de le respecter. C’est la raison pour laquelle il
est formellement interdit en droit du travail le débauchage (contracter avec un salarié
qui est sous contrat).
- Par opposabilité du contrat par les tiers, il s’agit des cas où il est permis aux tiers dans
un souci de protection d’agir pour ne pas souffrir du contrat. C’est le cas notamment
lorsque le contrat leur a été caché par l’action en déclaration de simulation, lorsqu’il y
a fraude par l’action paulienne, lorsque le contractant a été négligeant par l’action
oblique et lorsque la loi le permet directement par l’action directe.
72- La simulation
La simulation est une opération qui consiste à superposer deux actes : l’acte ostensible (ou
apparent) et l’acte secret (ou contre lettre). Dans la simulation, on fait croire à tout le monde
que c’est l’acte ostensible qui est là. Par exemple, quelqu’un qui fait croire à tout le monde qu’il
signe un contrat de vente (acte ostensible) alors que c’est une donation (acte secret). En présence
d’une simulation, les tiers doivent se prévaloir soit de l’acte ostensible soit de la contre lettre,
selon leurs intérêts. La validité de la simulation dépend de la validité de la contre lettre. L’action
intentée pour protéger ses intérêts en cas de simulation est l’action en déclaration de simulation.
73- L’action paulienne
L’action paulienne est une voie de droit qui permet à un créancier d'attaquer un acte fait par
son débiteur lorsque ce dernier a agi en fraude de ses droits.
74- L’action oblique
L'action oblique est une mesure prise par un créancier lorsque son débiteur néglige ses propres
devoirs de créancier envers ses débiteurs.
75- L’action directe
L'action directe est le fait pour un créancier d'agir en justice en son nom et pour son compte
contre le débiteur de son débiteur.
76- Les exceptions au principe de l’effet relatif
On distingue :
- La promesse de porte fort
- La stipulation pour autrui
- Les contrats collectifs ou conventions collectives
- Les chaines de contrat et groupes de contrat
77- La promesse de porte fort
C’est un accord par lequel une partie permet à son cocontractant d’obtenir le consentement
d’une autre personne à une opération juridique déterminée, on ne peut pas se porter fort pour
un inconnu. Il faut faire la distinction entre celle-ci et la promesse de bons offices.
78- Les effets de la promesse de porte fort
Lorsqu’une personne contracte sans pouvoir au nom d’un tiers, celui-ci n’est lié que par la
ratification du contrat. Cette ratification rend le contrat opposable au jour de sa conclusion. Si
la ratification est refusée, celui qui s’est porté fort pour autrui est tenu de réparer le préjudice
résultant de l’inopposabilité du contrat.
79- La promesse de bons offices
Dans la promesse de bons offices, le promettant promet qu’il fera tout son possible pour
qu’autrui contracte (obligations de moyens).
80- La stipulation pour autrui
Elle peut être définie comme une opération triangulaire entre un promettant, un stipulant et un
tiers bénéficiaire. Elle est considérée comme une exception à ce principe parce que de base le
contrat lie le promettant et le stipulant mais le contrat va produire des effets à l’égard du tiers
bénéficiaire au lieu des parties au contrat.
81- Les conditions de validité de la stipulation pour autrui
Il s’agit de : l’acceptation par le promettant ; l’intérêt du stipulant ; stipuler pour une personne
déterminable ou future.
82- Les effets de la stipulation pour autrui
Les effets de la stipulation peuvent être appréhendés selon :
- le rapport contractuel (entre le stipulant et le promettant) : Si le promettant ne respecte
pas sa promesse, le stipulant peut demander la résolution du contrat
- Le rapport entre le promettant et le tiers bénéficiaire : C’est le tiers bénéficiaire qui
devient créancier chez le promettant. Certes Le tiers bénéficiaire est créancier mais il ne
peut pas demander la résolution du contrat car ce n’est pas lui qui a donné son
consentement. Toutefois, l’exception de nullité ou de caducité peut être posé au tiers
bénéficiaire de la part du promettant.
- Le rapport entre le tiers bénéficiaire et le stipulant : Le stipulant a un droit de révocation
mais il s’arrête dès qu’il y a acceptation du bénéficiaire.
83- Différence entre résolution et résiliation
La résolution et la résiliation désignent toutes deux l’annulation d’un contrat lorsque celui-ci
est légalement formé mais qu’il y a problème en cours d’exécution. La résolution c’est pour
marquer le fait que le contrat est annulé pour ses effets futurs mais également passés. La
résiliation c’est que pour les effets futurs. (Cependant, la nullité est l’annulation d’un contrat
pour non-respect de la formation d’un contrat.)
84- Les contrats collectifs
Le contrat collectif est un contrat qui produit ses effets au-delà même des signataires.
85- Le contrat individuel
Le contrat individuel est un contrat qui ne peut produire ses effets qu’à l’égard des seules parties
contractantes.
86- Les conventions collectives
La particularité de la convention collective, c’est qu’elle va s’appliquer à des personnes qui ne
sont pas membres des organisations professionnelles qui l’ont signée ou conclue. Par
conséquent, elle englobe dans sa sphère d’application des personnes qui sont étrangères à celles
qui l’ont signées.
87- La convention collective de travail
C’est une convention qui inclue d’une part entre un employeur ou les représentants
d’employeur, et les organisations professionnelles d’autre part. Elle porte sur les conditions
générales de travail.
88- Les chaines de contrats
Il y a chaines de contrats lorsque plusieurs conventions se succèdent dans le temps et se portent
sur le même objet.
- Elle est homogène lorsque les contrats successifs sont de même nature (exemple : des
contrats de vente successifs).
- Elle est hétérogène lorsque les contrats sont de nature différentes (Exemple : un contrat
de vente puis un contrat d’entreprise.)
89- Les modalités quant à l’objet
- L’obligation à objets multiples : Dans un contrat, le débiteur est très souvent tenu de
plusieurs prestations (objet multiple) Exemple : le contrat de promotion immobilière.
Le promoteur immobilier est d’abord tenu de chercher un terrain, de mener les
démarches administratives, de faire le plan de construction avec un architecte…
- L’obligation indivisible : C’est lorsque l’objet de l’obligation est indivisible, on ne peut
pas le diviser. C’est une obligation qu’on doit exécuter d’un trait. Le caractère
indivisible du contrat est souvent stipulé dans le contrat c’est-à-dire que les deux parties
au contrat se sont accordées sur le fait que le contrat se fera d’un trait. Exemple :
Lorsque le débiteur doit livrer un animal, cela se fait d’un trait
90- Les modalités quant aux parties
- Les obligations conjointes : C’est lorsque plusieurs créanciers font face à un seul
débiteur ou un créancier fait face à plusieurs débiteurs mais que chacun n’est tenu que
de sa part (c’est chacun pour soi).
- Les obligations solidaires : C’est lorsque plusieurs créanciers font face à un seul débiteur
ou un créancier fait face à plusieurs débiteurs mais que chacun est tenu ou peut réclamer
le tout. Nous avons deux situations de solidarité en droit : celle passive et celle active.
91- La solidarité passive
C’est lorsque nous avons plusieurs débiteurs qui font face à un seul créancier mais que le
créancier a le droit de réclamer la totalité de la prestation à un seul débiteur (un débiteur
quelconque, le plus solvable d’habitude).
92- La solidarité active
C’est la situation inverse c’est-à-dire que nous avons plusieurs créanciers avec un débiteur.
93- Les voies de recours offertes au créancier en cas de non-exécution du contrat
Les voies de recours offertes sont :
- L’exécution forcée
- La réparation du préjudice par dommages& intérêts
- L’exception d’inexécution
- La résolution ou la résiliation du contrat
- La théorie des risques (s’en remettre au bon Dieu)
94- L’exécution forcée
- L’exécution forcée d’une dette de somme d’argent se fait par la saisie, on fait saisir, on
demande que la justice soit faite. On saisit les biens du débiteur pour les transformer en
argent et se faire payer sur le prix. Pour faire saisir les biens du débiteur, il faut un titre
exécutoire (l’acte qui va permettre au créancier de faire procéder à la saisie des biens du
débiteur) et on doit tenir compte de la forme du contrat. Si le contrat a été fait chez un
notaire (acte authentique), on n’a pas besoin de titre exécutoire car l’acte authentique en
lui-même contient un titre exécutoire. Cependant, si le contrat est sous seing privé (c’est
l’acte qui est fait en autant d’exemplaires que de parties en présence, il doit être daté et
enregistré, s’il manque ces trois conditions on l’appelle commencement de preuve par
écrit), le titre exécutoire sera demandé au juge. Apres l’obtention de ce titre, on va avoir
recours à un huissier de justice.
- En cas de prestation (obligation de faire ou de ne pas faire), « Toute obligation de faire
ou de ne pas faire se résout en dommages et intérêts en cas d’inexécution de la part du
débiteur. » En effet, on ne peut pas contraindre quelqu’un à faire ce qu’il ne veut pas,
en vertu du principe de la liberté individuelle. Si l’obligation de faire peut être accompli
par un tiers, le juge peut demander à une autre personne d’exécuter l’obligation
contractuelle au près du débiteur.
- On peut aussi avoir une sanction qui émane du juge. Celui-ci peut exercer une pression
sur le débiteur pour le forcer indirectement à exécuter, pour cela il va le condamner à
une astreinte c’est-à-dire le paiement d’une somme d’argent par jour de retard dans
l’exécution.
95- La mise en demeure
Avant de demander des dommages & intérêts, le créancier doit suivre un préalable. Il doit
d’abord faire une mise en demeure du débiteur. En effet, la mise en demeure est l’acte par lequel
le créancier réclame solennellement à son débiteur l’exécution de son obligation. Elle doit être
faite par exploit d’huissier. Si malgré la mise en demeure, le débiteur n’exécute pas, le créancier
peut demander au juge des dommages & intérêts compensatoires ou moratoires.
96- Le dommage & intérêt compensatoire
Un dommage & intérêt compensatoire compense un préjudice causé par l’inexécution de
l’obligation. Il faut que trois conditions soient réunies pour obtenir un dommage & intérêt
compensatoire : le créancier doit avoir subi un dommage ; le dommage doit être causé par
l’inexécution d’une obligation contractuelle (on doit d’abord voir la nature de l’obligation ;
pour prouver l’inexécution de l’obligation de résultat on doit simplement faire un constat, pour
l’obligation de moyens il faut prouver une faute de la part du débiteur); le dommage ne doit pas
être dû par un cas de force majeure.
97- La force majeure
Elle peut être définie comme un événement imprévisible, irrésistible et extérieur qui a empêché
le débiteur d’exécuter son obligation.
98- L’exception d’inexécution
On ne peut parler d’exception d’inexécution que dans le cas des contrats synallagmatiques
générateurs d’obligation de faire (exemples : contrat de travail). C’est une forme de « justice
privée » (si vous ne le faites pas je ne fais pas). Elle est soumise à une seule règle : il faut que
les deux inexécutions soient équivalentes.
99- La théorie des risques
On parle de théorie des risques lorsque l’inexécution du contrat n’est due à aucun des parties
mais à un cas de force majeure (tempête, ouragan, grève…): Lorsqu’un cas de force majeure a
empêché un contractant d’exécuter son obligation, son cocontractant est libéré
automatiquement, il n’est plus tenu d’exécuter son obligation.
100- Les contrats nommés et les contrats innomés
Les contrats nommés sont les contrats régis par la loi sous une appellation bien déterminée Les
contrats innomés sont des contrats qui ne sont pas régis par la loi mais que sont nés de la
pratique.
101- Le contrat commutatif et le contrat aléatoire
Un contrat commitatif est un contrat par lequel les obligations de chaque partie sont
déterminantes, on a une visibilité sur les prestations futures. Un contrat aléatoire est un contrat
basé sur un aléa, il y a une incertitude sur l’obligation. (Les contrats d’assurance par exemple)
102- Le contrat synallagmatique et le contrat unilatéral
Un contrat synallagmatique est un contrat qui fait naître des obligations à la charge réciproque
des deux parties. En revanche un contrat unilatéral n’oblige qu’une seule partie, quoiqu’issu
des deux volontés.
103- Les différentes catégories de droits patrimoniaux
On distingue :
- Les droits réels
- Les droits intellectuels
- Les droits personnels
104- Le droit réel
Le droit réel est un rapport entre une personne et une chose, une prérogative qu’une personne
peut réclamer sur une chose. Il s’oppose au droit personnel
105- Le droit intellectuel
Le droit intellectuel est un rapport entre une personne et sa création.
106- Le droit personnel
Le droit personnel, ou droit de créance, est un pouvoir juridique octroyé à une personne d'exiger
d'une autre qu'elle fasse ou donne ou non quelque chose.
107- Le contrat solennel
Le contrat solennel c’est un contrat pour lequel la loi exige qu’en plus du consentement et de
toutes les autres conditions de formation, une formalité qui peut être un écrit sous seing privé
ou acte authentique.
108- Le contrat consensuel
Dans le contrat consensuel, il suffit qu’il y ait un simple échange de consentement entre les
parties pour que le contrat soit valablement formé.
109- Le contrat réel
Le contrat réel est un contrat dans lequel la remise d’une chose est un élément constitutif.
110- Contrat de gré à gré et contrat d’adhésion
Le contrat de gré à gré est le contrat dans lequel les parties discutent librement de la conclusion
et du contenu de leur contrat jusqu’à tomber d’accord avec elle. (Contrat de transport avec un
taximan). Le contrat d’adhésion est généralement pré rédigé par l’une des parties à tel enseigne
que l’autre partie n’a qu’une seule alternative soit conclure ou pas.
111- Contrat individuel et contrat collectif
Le contrat est individuel lorsqu’il met en relation au moins deux personnes et que les effets du
contrat ne se développent qu’à l’égard de ces deux personnes. Le contrat collectif s’applique
même à des personnes qui n’ont pas donné leur consentement à la réalisation de l’acte juridique.
112- Différence entre exception d’inexécution et droit de rétention
Le droit de rétention et l’exception sont presque identiques. Cependant, l’exception
d’inexécution est appliquée aux obligations de faire alors que le droit de rétention est appliqué
aux obligations de donner.

Deuxième partie : Responsabilité civile


1- Définition de la responsabilité civile
D’un point de vue juridique, la responsabilité civile désigne le cas d’une personne qui est tenue
de répondre de son acte devant une autorité sociale.
2- Les conditions d’existence de la responsabilité civile
Il s’agit de :
- L’existence d’un préjudice (le dommage)
- Un fait générateur de responsabilité civile
- Un lien de causalité entre le dommage et le fait générateur
Les deux premières conditions sont appelées éléments constants tandis que le troisième est
appelé élément variable. Celui-ci varie d’un régime de responsabilité à un autre.
3- Le dommage
Le dommage est la conséquence patrimoniale et extra-patrimoniale d'une atteinte aux biens de
la personne ou à la personne elle-même.
4- Les différents types de dommages
Il existe :
- Le dommage matériel
- Le dommage moral
- Le dommage corporel
5- Le dommage matériel
C’est le dommage qui porte atteinte aux biens (aspect patrimonial) (exemple : dégradation
d’un bien). Il peut résulter d’une perte. Il peut également porter sur un manque à gagner (aspect
pécuniaire).
6- Le dommage moral
C’est un dommage qui porte atteinte à un droit extra patrimonial. Exemple : diffamation, droit
à l’image.
7- Les différentes formes de dommages moraux
On distingue ;
- L’atteinte au droit de la personnalité (le droit à l’honneur, le droit à l’image)
- Le pretium doloris,
- Le préjudice esthétique (douleur morale ressentie par la victime en raison d’une atteinte
portée à son aspect physique),
- Le préjudice d’agrément,
- Le préjudice de déficit fonctionnel temporaire ou permanent
- Le préjudice d’affection.
8- Le dommage corporel
C’est un dommage qui combine un aspect matériel (incapacité et atteinte à l’aspect extérieur de
la personne) et un aspect moral (pretium doloris incluant la privation de certaines joies et
satisfactions.
9- Les conditions de réparation du dommage
Pour qu’il soit réparé, le dommage doit être certain, direct et légitime.
10- Le caractère certain du dommage
Un dommage est certain soit parce qu’il s’est réalisé à l’instant soit il se réalisera dans un futur.
Il est inévitable. Toutefois, il ne faut pas confondre un dommage futur à un dommage éventuel.
11- Un dommage éventuel
Un dommage éventuel est un dommage qui résulte de conjectures (dire des choses qu’il ne
maitrise pas), il est hypothétique et ne saurait donc être réparé.
12- Le caractère direct du dommage
Un dommage est direct lorsqu’il découle directement de la faute sans qu’aucun fait extérieur
n’ait contribué à ce dommage. C’est la conséquence logique (directe) de la faute.
13- Le dommage indirect
Un dommage indirect est un dommage trop éloigné dans l’enchainement des circonstances
pour qu’on puisse véritablement les rattacher à la faute. Quant à lui n’est pas réparé. Toutefois,
il y a des dommages indirects qui sont réparables. Il s’agit du dommage par ricochet.
14- Le dommage par ricochet
Il s’agit d’un dommage qui atteint, au-delà de sa victime, des victimes indirectes. Exemple : un
père de famille qui a subi un accident et laisse donc des enfants de bas âge, ses enfants vont
subir un dommage par ricochet car ils ont perdu un soutien moral et financier.
15- Le caractère légitime du dommage
C’est un dommage qui porte atteinte à un droit (subjectif), une prérogative reconnue à une
personne. Par exemple, un voleur qui subit un accident avec une voiture volée, ne peut obtenir
la réparation d’un dommage car cette n’est pas à lui, il n’a pas de droit de propriété sur cette
voiture.
16- Le fait générateur
Un fait générateur est un fait qui donne droit à la réparation d’un dommage. Et pour cela, il faut
apporter une preuve juridique.
17- Les faits générateurs pouvant engendrer une réparation
Trois faits générateurs peuvent engendrer la réparation d’un dommage :
- Le fait personnel (la faute)
- Le fait d’autrui (mon enfant mineur, mon apprenti, mon employé)
- Le fait d’une chose ou d’un animal
18- Définition de la faute
Du point de vue juridique, « La faute est un manquement à une obligation préexistante de
quelque nature qu’elle soit. » Article 119 du COCC
19- Les éléments constitutifs de la faute
Pour qu’il y ait faute, il faut la réunion de deux éléments : un élément matériel et un élément
moral
- L’élément matériel renvoie à un comportement, un manquement par rapport au respect
des règles de droit que l’on peut constater. D’après la doctrine, on peut apprécier le
comportement selon deux méthodes : la méthode in abstracto et la méthode in concreto.
- L’élément moral renvoie à l’imputabilité (Est-ce que l’auteur du dommage était
conscient de son infraction). On ne peut pas imputer une faute à une personne qui ne sait pas
discerner le bien du mal. (Article 124) Cet article vise les déments, les infans (les enfants de
bas âge).
20- Les méthodes d’appréciation du comportement
- La méthode in abstracto : On se réfère sur le comportement d’un bon père de famille,
qui agit de manière raisonnable
- La méthode in concreto : On se réfère sur la personne de l’auteur du dommage par
rapport à ses aptitudes, sa confession, sa culture.
21- Les catégories de fautes
On distingue :
- La faute professionnelle qui résulte du non-respect des règles déontologiques. Exemple
: Un médecin qui ne respecte pas le code de déontologie des médecins
- La faute de service est une faute commise par un employé dans l’exercice de son activité
professionnelle. Toutefois, il faut distinguer les fautes de service des fautes détachables. C’est
lorsqu’un salarié commet une faute qui n’a rien avoir avec son service.
- La faute d’abstention c’est lorsqu’on s’abstient de venir en aide à une personne qui est
en danger.
- Les fautes de jeu : En principe les règles de la responsabilité civile sont exclues du
domaine sportif parce que chaque sport est régi par des règles qui lui sont propres. Toutefois, il
y a responsabilité civile qu’en cas d’actes contraires aux règles du jeu et non pour un coup porté
involontairement dans le feu de l’action.
- Les fautes dans l’exercice d’un droit ou l’abus d’un droit : L’abus est constitué lorsqu’il
y a intention de nuire. Dans certains domaines, la jurisprudence retient l’abus en cas de légèreté
blâmable.
22- Les conditions de réparation du fait d’un animal ou d’une chose
Pour qu’une personne soit poursuivie pour le fait d’une chose ou d’un animal, il faut deux
conditions cumulatives : le fait d’une chose ou d’un animal et la maitrise de la chose ou de
l’animal par la personne.
23- Le fait d’une chose ou d’un animal
Il faut que le dommage soit causé par une chose ou un animal. En ce qui concerne la chose, il
peut s’agir : d’un meuble ou immeuble ; d’une chose affectée ou non d’un vice interne ; d’une
chose dangereuse ou non ; d’une chose inerte ou en mouvement. En gros, toute chose est
concernée. De même, il peut s’agir de n’importe quel animal.
24- La maitrise de la chose ou de l’animal par la personne
C’est avoir la garde de la chose ou de l’animal. En droit, avoir la garde signifie avoir le pouvoir
de direction, usage et contrôle sur la chose. Le pouvoir de la maitrise appartient au propriétaire
de la chose ou de l’animal. Toutefois, celui-ci peut le déléguer à un préposé (salarié). Les
préposés ne peuvent pas être considérés comme maitres ou gardiens de la chose. Toutefois, il
existe des cas particuliers à ce principe.
25- Les exceptions au principe de la réparation du dommage par le propriétaire de la chose
ou de l’animal
- Le cas du préposé : Si le préposé outrepasse ses fonctions et s’affranchit ainsi du
contrôle du contrôle du commettant, il devient gardien et sera donc responsable du
dommage.
- Le cas du dément ou de l’infans : Selon la jurisprudence, la garde est un fait subjectif et
qu’il importe peu que le gardien jouisse ou non d’un discernement suffisant pour en
mesurer la portée. Ainsi, le dément ou l’infans peut avoir la qualité de gardien.
26- La pluralité des choses
Lorsque plusieurs choses gardées causent ensemble un dommage, chaque gardien est
responsable. Envers les tiers, il y a responsabilité cumulée des divers gardiens. Entre eux,
chacun est présumé responsable du dommage subi par l’autre, car il est causé par « sa chose ».
On parle donc du système de responsabilités croisées.
27- La responsabilité pour fait d’autrui
Le COCC vise trois hypothèses pour lesquelles une personne peut être tenue de réparer un
dommage qu’une autre personne a commis :
- Les parents sont responsables de leurs enfants
- Les commettants sont responsables des fautes de leurs préposés
- Les maitres et artisans sont responsables du fait de leurs apprentis
28- La responsabilité des parents du fait d’autrui
Elle est liée à l’autorité parentale que détiennent les parents sur leurs enfants mineurs et au
devoir d’éducation et de surveillance que leur impose la loi. En effet, le dommage causé par
l’enfant fait présumer qu’il a été mal éduqué ou mal surveillé. Dès lors, on présume lorsqu’il y
a accident que cela est dû à une faute dans la surveillance que le parent devrait exercer sur son
enfant.
29- Les conditions de la présomption de responsabilité des parents pour leurs enfants
- Il faut d’abord une responsabilité du mineur (que l’enfant soit lui-même responsable
d’un dommage au titre d’une faute ; que l’enfant soit également responsable du fait
d’une chose dont il a la garde)
- Il faut que l’enfant soit mineur
- Il faut que le parent exerce un droit de garde sur l’enfant
- Il faut une cohabitation entre l’enfant et le parent
30- La responsabilité des artisans du fait de leurs apprentis
Elle n’est établie que :
- Si l’apprenti vit chez son maitre ou patron
- Ou s’il loge à l’extérieur, pendant les heures où il est sous sa surveillance
Cependant, ces artisans peuvent se dégager de cette responsabilité en rapportant la
preuve qu’ils n’ont pu empêcher le fait qu’il a causé le dommage.
31- Le commettant
C’est celui qui exerce un pouvoir de direction, de contrôle et de surveillance sur une autre
personne appelé le préposé.
32- Les conditions de la présomption de responsabilité des commettants pour les faits de
leurs préposés
- Il faut une faute du préposé commis pendant l’exercice de ses fonctions
- Il faut un rapport de commettant à préposé (lien de subordination)
Toutefois,
 Si un préposé est temporairement mis par son employeur à la disposition d’un tiers avec
transfert du droit de donner des ordres au préposé, c’est ce tiers qui devient le
commettant.
 Si une personne sans contrat se place momentanément sous l’autorité du fait d’une autre,
c’est cette personne qui devient son commettant.
33- Le lien de causalité
Pour qu’une personne soit déclarée responsable, il faut qu’il ait été la cause du dommage. La
victime qui demande réparation devra prouver donc prouver le lien de causalité unissant la faute
à son dommage.
34- Les théories doctrinales sur la causalité
Elles sont au nombre de deux :
- La théorie de l’équivalence des conditions
- La théorie de la causalité adéquate.
35- La théorie de l’équivalence des conditions
C’est la théorie selon laquelle tout événement sans lequel le dommage ne se serait pas produit
peut être considéré comme cause du dommage En d’autres termes, il s’agit de répondre à la
question « Sans tel événement, le dommage se serait-il produit ? ». Si la réponse est négative,
le lien de causalité est établi.
36- La théorie de la causalité adéquate
C’est la théorie selon laquelle parmi les antécédents nécessaires du dommage, seuls seront
considérés comme causes ceux qui, d’après le cours normal des choses, étaient de nature à
engendrer le dommage. On parlera donc de cause efficiente. C’est cette théorie qui a été retenue
par la jurisprudence.
37- La preuve de la causalité (le principe)
En principe, le lien de causalité doit être prouvé par le demandeur. Elle peut être prouvée par
tous moyens.
38- Le problème de la difficulté de la preuve
Lorsque l’auteur du dommage causé en groupe, n’est pas indentifiable, deux solutions se posent.
On considère ainsi :
- Soit que la faute est commune, c’est-à-dire que tous les membres du groupe sont
responsables
- Soit que la garde de la chose ayant causé le dommage est commune, c’est-à-dire que
tous les composants du groupe sont tous des gardiens de cette chose.
39- La présomption de causalité
Dans la responsabilité du fait des choses, il y a intervention de la chose. On présume que cette
intervention est la cause du dommage. Le gardien peut donc s’exonérer en prouvant qu’il y a
une cause étrangère.
40- La cause étrangère
Il s’agit :
- Du fait d’un tiers
- De la force majeure
- Du fait de la victime
- De la légitime défense
41- L’abus de droit
L’abus de droit correspond à l’exercice d’un droit par son titulaire dans des conditions telles
que cet exercice constitue une faute et peut être sanctionné.
42- Responsabilité civile contractuelle et responsabilité civile délictuelle
La différence fondamentale entre la responsabilité contractuelle et la responsabilité délictuelle
réside dans l’existence d’un contrat liant la victime à l’auteur du dommage. La responsabilité
contractuelle vise en effet à réparer le préjudice subi par le créancier en raison de l’inexécution
du contrat par le débiteur. Alors que la responsabilité délictuelle désigne l’obligation, pour une
personne qui a causé un dommage à autrui, de réparer ce dommage en indemnisant la victime.
43- Responsabilité civile et contrat
Alors que le contrat crée une obligation volontairement assumée par le contractant, la
responsabilité civile quant à elle crée une obligation non volontaire dans la mesure où elle met
à la charge de l’auteur du dommage une obligation de réparer sans que celui-ci ait voulu
s’engager.
44- Les intérêts de la responsabilité civile
D’abord c’est un instrument de justice social car il permet de sanctionner les fautes que certaines
personnes peuvent commettre envers d’autres mais aussi un instrument de sécurité en vertu de
l’adage selon lequel « Tout risque doit trouver un garant et tout dommage doit trouver un
responsable. »
TROISIEME PARTIE : Les autres sources
d’obligations (les quasi-contrats)
1- Définition du quasi-contrat
Les quasi-contrats sont des faits purement volontaires dont il résulte un engagement de
celui qui en profite sans y avoir droit, et parfois un engagement de leur auteur envers autrui.
2- Différence entre quasi-contrat et contrat
Du point de vue de leur nature, les quasi-contrats relèvent de faits juridiques alors que les
contrats sont des actes juridiques. De plus, le contrat est un accord de volontés alors que le
quasi-contrat ne résulte pas d’un accord de volontés étant donné que l’une des parties ne doit
pas être au courant.
3- Différence entre quasi-contrat et responsabilité civile
Contrairement à la responsabilité civile, le quasi-contrat est un fait volontaire licite, la
naissance de son obligation n’est pas dû à une faute. Elle peut consister en actes matériels ou
juridiques.
4- La gestion d’affaires
Elle est définie comme le fait pour une personne, que l’on appelle le gérant, d’accomplir un
ou plusieurs actes volontairement dans l’intérêt d’une autre personne dénommée le maitre
d’affaires, sans en avoir été chargé.
5- Les obligations du gérant
Le gérant doit agir en bon père de famille pour l’administration de toute l’affaire. Mais il est
tenu compte des circonstances qui l’ont amené à intervenir dans l’affaire d’autrui.
6- Les obligations du maitre d’affaire
Le maitre d’affaire doit rembourser au gérant les dépenses qu’il a eu à faire. Il est tenu par les
engagements que le gérant a pris en son nom.
7- Les conditions relatives au maitre d’affaire
Elles tiennent :
- A son absence d’accord quant à la gestion d’affaires (il n’y a plus gestion d’affaires à
partir du moment où il consent)
- A son absence d’opposition quant aux actes de gestion du gérant (le gérant est donc
tenu de s’abstenir si le maitre d’affaire s’oppose à son intervention).
8- Les conditions relatives au gérant
Il s’agit de :
- L’intention de gérer l’affaire d’autrui : Il doit agir volontairement et dans l’unique
intérêt du maitre de l’affaire. En conséquence, n’est pas concerné celui qui croit agir
pour lui-même alors qu’en réalité il gère l’affaire d’autrui. De même, il ne doit pas y
avoir d’obligation préexistante du gérant envers le maitre d’affaire : la gestion
d’affaire a un caractère purement volontaire et altruiste (désintéressé). En
conséquence, n’est pas concerné celui qui agit parce qu’il y ait contraint par un contrat
ou par la loi ou même celui qui agit dans l’intérêt général.
- La capacité du gérant : Si le gérant est incapable, la gestion d’affaires ne produira des
effets qu’à l’égard du maitre de l’affaire. Cette incapacité empêchera donc de faire
naitre des obligations à la charge du gérant.
9- Les actes de gestion
Il s’agit de :
- L’acte matériel
- L’acte juridique
10- Différence entre représentation parfaite et représentation imparfaite
Dans la représentation parfaite, on dit que le représentant est transparent parce qu’il agit au
nom et pour le compte d’autrui et il le fait savoir à son cocontractant. Par contre dans la
représentation imparfaite, il n’est pas transparent car il agit par son nom mais pour le compte
du représenté.
11- Les obligations de résultat du gérant
- Il a l’obligation de continuer la gestion de l’affaire. Même en cas de décès, il est tenu
de le faire jusqu’à ce que les héritiers du maitre d’affaire puissent y pourvoir.
- Il doit rendre compte de la gestion à la fin de la gestion.
12- L’obligation de moyen
Il doit agir en bon père de famille pour l’administration de toute l’affaire. Il engage ainsi sa
responsabilité pour toutes les fautes qu’il commettra dans le cadre de la gestion.
13- Différence entre acte d’administration et acte de disposition
L’acte d’administration a pour finalité l’exploitation et la mise en valeur du patrimoine d’une
personne. Cependant, l’acte de disposition modifie la composition d’un patrimoine en
provoquant parfois une dépréciation.
14- L’enrichissement sans cause
C’est une application juridique du principe moral selon lequel nul ne peut s’enrichir
injustement aux dépens d’autrui. Il permet à l’appauvri d’obtenir une indemnisation de la part
de l’enrichi lorsque le demandeur n’a à sa disposition aucune autre action naissant d’un
contrat, d’un quasi-contrat ou d’une responsabilité civile. Elle conduit à l’exercice d’une
action dénommée action de in rem verso.
15- Les conditions d’exercice de l’action in rem verso
Elles sont d’ordre économique et d’ordre juridique.
16- Les conditions d’ordre économique
Il s’agit de :
- L’enrichissement
- L’appauvrissement
17- L’enrichissement
Il doit s’entendre par tout avantage appréciable en argent. Il peut s’agir
- Soit d’un accroissement d’actif
- Soit d’une diminution de passif
- Soit d’une perte évitée
L’enrichissement peut être sous la forme intellectuelle comme morale.
18- L’appauvrissement
Il consiste :
- Soit en une perte matérielle
- Soit en un service rendu mais non rémunéré.
Cependant, l’appauvrissement ne doit pas trouver son origine dans la faute de l’appauvri.
Son existence doit être apprécié au jour où il s’est réalisé alors que son évaluation se fait au
jour de l’introduction de l’instance.
19- Les conditions d’ordre juridique
Nous avons :
- L’absence de cause
- Le caractère subsidiaire de l’action
20- L’absence de cause
Il faut une absence de cet enrichissement et de cet appauvrissement, c’est-à-dire qu’il ne doit
y avoir aucun acte qui pourrait le justifier. Exemple : un contrat entre un appauvri et un
enrichi constitue une justification juridique.
21- Le caractère subsidiaire de l’action
L’action de in rem verso ne doit être ouverte que si aucune autre possibilité d’agir n’est
ouverte pour l’appauvri.
22- L’encadrement de l’indemnisation
Elle ne doit être ni plus élevée ni moins élevée que l’appauvrissement.
23- Le paiement de l’indu
Le paiement de l'indu concerne l'hypothèse où une personne (l'accipiens) reçoit à titre de
paiement d'une autre (le solvens) une chose qui ne lui est pas due. Une telle situation donne
lieu à une action en répétition, permettant au solvens d'obtenir restitution de la chose
indûment payée.
24- Les différents cas de paiement de l’indu
Il en existe deux :
- Le paiement de l’indu justifié par une erreur
- Le paiement de l’indu justifié par l’annulation ou la résolution de la dette
25- Le paiement de l’indu justifié par une erreur
Dans ce cas, deux hypothèses se posent :
- L’indu objectif : C’est lorsque le solvens paie une dette qui n’existe ou n’existe plus.
- L’indu subjectif : C’est lorsque le solvens paie sa dette à une personne qui n’est pas
son créancier ou paie une dette
26- Le paiement de l’indu justifié par l’annulation ou la résolution de la dette
C’est le cas lorsque postérieurement au paiement de la dette, celle-ci a été résolue ou annulée.
Il y a par conséquent à postériori un paiement à tort d’une dette qui rétroactivement n’existait
pas.
27- Le titulaire de l’action en répétition de l’indu
L’action en répétition appartient au solvens qui a payé à tort et sera dirigé contre l’accipiens qui
a reçu ce qui ne lui était pas dû. Le solvens a droit à la répétition de l’indu dès lors qu’il a payé
alors qu’il n’était pas débiteur (ou au profit d’une personne qui n’était pas créancier). La
répétition de l’indu est subordonnée à la preuve d’une erreur de la part du solvens, sauf en cas
de paiement d’une dette qui n’existe plus.
28- La preuve de l’erreur
Elle doit être rapportée par le solvens. Elle peut être établie par tout moyen.
29- La fin de non-recevoir
Par fin de non-recevoir, il faut comprendre les situations dans lesquelles l’action en répétition
de l’indu est exclue.
30- Les situations visées par la fin de non-recevoir
Elle est visée :
- Lorsque l’accipiens est créancier mais qu’il a supprimé son titre de créance après avoir
été payé par celui qu’il pensait être le véritable débiteur
- Lorsque l’accipiens a abandonné ou a laissé perdre les suretés ou garanties dont son titre
de créance était assorti
- Lorsque l’accipiens n’a pas d’action contre le véritable débiteur parce que son action
est prescrite
N.B : Dans toutes ces hypothèses de fin de non-recevoir, le solvens pourra alors exercer en lieu
et place de l’action en répétition de l’indu, une action fondée sur l’enrichissement sans cause.
31- Les effets en cas de réception de l’indu de bonne foi
Celui qui de bonne foi a reçu l’indu :
- Restitue la chose dans l’état où elle se trouve et conserve les fruits
- S’il a aliéné la chose, il restitue le prix de vente
- Si la chose a péri par cas fortuit, il est libéré
32- Les effets en cas de réception de l’indu de mauvaise foi
Celui qui de mauvaise foi a reçu l’indu :
- Restitue la chose et les fruits qu’elle a produits
- S’il a aliéné la chose ou celle-ci a péri par cas fortuit, il en doit la valeur au jour du
remboursement.

Vous aimerez peut-être aussi