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2019/2020
SESSION 1 ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 3
SESSION 2 ---------------------------------------------------------------------------------------------------- 77
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SESSION 1
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Semestre 5 - Décembre
2019 - Janvier 2020
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Groupe 1 & Groupe 2
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Epreuves de 3 heures
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UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENTS AUTORISES : Code civil et Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants
étrangers non francophones
OU
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Cas n° 2 (4 points)
Ronan dirige une petite entreprise qu’il souhaite faire connaître. Son idée est simple : mettre des informations relatives à
son entreprise sur clé USB pour les distribuer à ses clients, acquis ou potentiels. Il décide donc d’aller voir une société
spécialisée dans la production de clés USB. Il passe une commande pour 500 clés USB, qui devront être livrées le 1 er
juillet 2020. Hélas, la société s’est fait voler tout son matériel et il est impossible désormais pour elle de fabriquer les
clés. Ronan se demande s’il doit payer le prix prévu au contrat, contrat qu’il a par ailleurs du mal à qualifier.
Cas n° 3 (3 points)
Félix est marié avec Josette. Josette est très amoureuse de Félix qui, de son côté, a tendance à privilégier ses intérêts.
Josette est propriétaire en propre d’un magnifique tableau de Bernard de Desnoyers illustrant un représentant de la race
porcine dansant avec une jeune et sublime nymphe. Josette désire le vendre mais a peur de faire une mauvaise affaire.
Elle charge Félix de le faire en lui donnant pour mission de le vendre au meilleur prix, peu important le temps que cela
prendra. Le tableau est évalué à 50 000 euros. Deux jours après, le tableau est vendu par Félix, trop heureux d’avoir pu
se débarrasser de ce tableau qu’il juge encombrant et obscène. Il a pu le vendre pour 20 000 euros. Josette l’apprend et
est extrêmement déçue. Elle voudrait obtenir le complément du prix auprès de l’acquéreur. Qu’en pensez-vous ?
Cas n° 4 (2 points)
Jennyfer, spécialiste en littérature médiévale, loue un local pour entreposer quelques affaires, à Samantha. Le contrat a
été conclu le 1er août 2019 tout simplement mais proprement entre les deux jeunes femmes et a été rédigé sur un papier
à en-tête le même jour. Samantha, jusqu’alors professeur de mathématique à l’université de Bordeaux, est nommée à
Harvard. Elle en profite pour trier ses biens et retrancher le superflu. Elle effectue de nombreuses donations dans un
unique acte authentique, en date du 31 août 2019, acte où elle mentionne l’existence du bail du local au profit de
Jennyfer. Puis, le 15 septembre 2019, Samantha vend le local à Jean-Charles. Ce dernier souhaiterait profiter
pleinement du local et demande donc à Jennyfer de récupérer ses affaires. Cette dernière estime qu’elle est toujours
locatrice et n’a donc pas à récupérer ses affaires. Est-ce le cas ?
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UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
Durée : 3 heures
DOCUMENTS AUTORISÉS :
Code civil et Code de commerce (édition Dalloz ou LexisNexis)
et l’usage d’un dictionnaire bilingue courant pour les étudiants étrangers non francophones
OU
Nota : Vous ne commenterez que la réponse donnée par la Cour de cassation à la deuxième branche du
moyen du pourvoi (passage en gras).
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Cour de cassation
Chambre commerciale
N° de pourvoi : 15-17394
Publié au bulletin
Cassation
REPUBLIQUE FRANCAISE
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que la société Pampr’oeuf production (la société
Pampr’oeuf) a, le 8 janvier 2011, conclu avec la société Val de Vienne immobilier un
contrat, qualifié de mandat, en vue de la recherche d’un domaine agricole à acquérir
; que ce mandat prenait fin le 7 janvier 2012 ; que la société Val de Vienne
immobilier a été mise en liquidation judiciaire le 6 avril 2011, M. Z... étant désigné
liquidateur ; que le juge-commissaire ayant autorisé la cession du fonds de
commerce de la société Val de Vienne immobilier par une ordonnance du 22 avril
2011, l’acte a été signé le 30 septembre 2011 au profit de la société Val de Vienne
immobilier société nouvelle ; que la société Pampr’oeuf ayant acquis le domaine
immobilier recherché le 1er décembre 2011, la société Val de Vienne immobilier
société nouvelle et M. B..., agent commercial de cette société, ont assigné la société
Pampr’oeuf afin d’obtenir le paiement de la commission convenue ;
10
Sur le moyen unique, pris en sa première branche :
Attendu que pour statuer comme il fait, l’arrêt retient encore que le mandat de
recherche d’un bien immobilier à acquérir fait partie de la clientèle d’un fonds de
commerce d’agent immobilier et que, l’acte de cession du fonds de commerce
comprenant la clientèle, le mandat a été cédé de plein droit à la société Val de
Vienne immobilier société nouvelle ;
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Qu’en statuant ainsi, alors que la cession d’un fonds de commerce n’emportant
pas, sauf exceptions prévues par la loi, la cession des contrats liés à l’exploitation
de ce fonds, la cession d’un fonds de commerce d’agent immobilier n’emporte pas
cession des mandats confiés à ce professionnel, la cour d’appel a violé le texte
susvisé ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur les autres griefs :
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
SUJET 1 : Dissertation
La validité des conventions et accords collectifs de travail conclus dans les entreprises pourvues d’un ou de
plusieurs délégués syndicaux
OU
SUJET 2 : Commentaire
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1°/ que la représentativité d'un syndicat s'apprécie à la date d'exercice de la prérogative liée à cette
qualité représentative ; qu'ainsi s'agissant de la désignation d'un délégué syndical, la représentativité
du syndicat qui y procède s'apprécie à la date de la désignation ; qu'en l'espèce, en estimant que la
représentativité d'un syndicat devait s'apprécier à la date des élections professionnelles et ne pouvait
être remise en cause que lors de chaque nouvelle élection et en se plaçant par conséquent à la date
des dernières élections professionnelles réalisées au sein de l'entreprise Charot en juillet 2011 pour
estimer que le syndicat CFDT métallurgie de l'Yonne était représentatif à cette date et pouvait
valablement désigner un délégué syndical en juillet 2012, le tribunal d'Instance a violé les articles L.
2121-1 et L. 2143-3 du code du travail ;
2°/ que la représentativité d'un syndicat s'apprécie à la date d'exercice de la prérogative liée à cette
qualité représentative ; qu'en estimant que l'activité et les effectifs du syndicat CFDT métallurgie de
l'Yonne à la date des élections professionnelles étaient suffisants pour caractériser sa
représentativité et valider la désignation d'un délégué syndical par ce syndicat alors qu'il relevait par
ailleurs qu'au moins soixante-six personnes avaient quitté le syndicat dans le courant du mois de
mars 2012 et au moins douze personnes supplémentaires l'avaient quitté avant la désignation du
délégué syndical, circonstance qui lui imposait de rechercher, comme l'y invitaient les requérants, si
le critère d'effectifs posé par l'article L. 2121-1du code du travail était toujours rempli et, partant, si
le syndicat CFDT métallurgie de l'Yonne était toujours représentatif à la date de la désignation du
délégué syndical, le tribunal a violé les dispositions de l'article L. 2143-3 du code du travail ;
Mais attendu d'une part que si les critères posés par l'article L. 2121-1 du code du travail doivent
être tous réunis pour établir la représentativité d'un syndicat et si ceux tenant au respect des valeurs
républicaines, à l'indépendance et à la transparence financière doivent être satisfaits de manière
autonome et permanente, ceux relatifs à l'influence prioritairement caractérisée par l'activité et
l'expérience, aux effectifs d'adhérents et aux cotisations, à l'ancienneté dès lors qu'elle est au moins
égale à deux ans et à l'audience électorale dès lors qu'elle est au moins égale à 10 % des suffrages
exprimés, font l'objet, dans un périmètre donné, d'une appréciation globale pour toute la durée du
cycle électoral ; qu'ayant constaté qu'avant les élections professionnelles qui se sont déroulées le 7
juillet 2011 au sein de la société, le syndicat CFDT métallurgie de l'Yonne dénombrait plus de cent
vingts adhérents sur cent soixante-quinze salariés et que son activité et ses effectifs étaient de fait
suffisants pour caractériser la représentativité de cette organisation syndicale qui avait obtenu au
moins 10 % des suffrages exprimés, le tribunal a retenu à bon droit que ce syndicat était
représentatif au sein de l'entreprise lors de la désignation contestée ;
D'où il suit que le moyen n'est fondé en aucune de ses branches
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DOCUMENTS AUTORISES : Code civil et Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les
étudiants étrangers non francophones
Le volontarisme des Etats dans les rapports entre sources du droit international public.
OU :
"La Cour, dont la mission est de régler conformément au droit international les différends qui lui sont soumis, applique :
(…)
La coutume internationale comme preuve d'une pratique générale, acceptée comme étant le droit ; (…)".
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
SUJET 1 : Dissertation
OU
SUJET 2 : Commentaire
Conseil constitutionnel 2017-691 QPC 16 février 2018 Farouk B
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL A ÉTÉ SAISI le 4 décembre 2017 par le juge des référés du Conseil d'État
(ordonnance n° 415740 du 1er décembre 2017), dans les conditions prévues à l'article 61-1 de la Constitution, d'une
question prioritaire de constitutionnalité.
Cette question a été posée pour M. Farouk B. par Mes William Bourdon et Vincent Brengarth, avocats au barreau de
Paris. Elle a été enregistrée au secrétariat général du Conseil constitutionnel sous le n° 2017-691 QPC.
Elle est relative à la conformité aux droits et libertés que la Constitution garantit « des dispositions des articles L. 228-1
et suivants du code de la sécurité intérieure en tant qu'elles ne prévoient pas de régime particulier pour les mesures
individuelles de contrôle administratif et de surveillance susceptibles d'être prises à l'égard de personnes ayant fait
l'objet de mesures d'assignation à résidence de longue durée sur le fondement de la loi du 3 avril 1955 ».
[…]
[..]
9. Le requérant reproche au législateur d'avoir méconnu l'étendue de sa compétence dans des conditions affectant les
droits et libertés garantis par la Constitution, en particulier la liberté d'aller et de venir. En effet, selon lui, la mesure
d'assignation à résidence prévue par l'article L. 228-2 du code de la sécurité intérieure étant analogue à celle prévue par
l'article 6 de la loi du 3 avril 1955 mentionnée ci-dessus, le législateur aurait dû prévoir des dispositions transitoires en
faveur des personnes susceptibles d'être assignées à résidence en vertu du premier article après l'avoir été, dans le cadre
de l'état d'urgence, sur le fondement du second.
16
10. Par conséquent, la question prioritaire de constitutionnalité porte sur l'article L. 228-2 du code de la sécurité
intérieure.
[…]
- Sur le fond :
. En ce qui concerne les griefs tirés de la méconnaissance de la liberté d'aller et de venir, du droit au respect de la vie
privée, du droit de mener une vie familiale normale et du droit à un recours juridictionnel effectif :
12. En vertu de l'article 34 de la Constitution, la loi fixe les règles concernant les garanties fondamentales accordées aux
citoyens pour l'exercice des libertés publiques. Dans le cadre de cette mission, il appartient au législateur d'assurer la
conciliation entre, d'une part, la prévention des atteintes à l'ordre public et, d'autre part, le respect des droits et libertés
reconnus à tous ceux qui résident sur le territoire de la République. Parmi ces droits et libertés figurent la liberté d'aller
et de venir, composante de la liberté personnelle protégée par les articles 2 et 4 de la Déclaration des droits de l'homme
et du citoyen de 1789, le droit au respect de la vie privée protégé par l'article 2 de cette déclaration et le droit de mener
une vie familiale normale qui résulte du dixième alinéa du Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946.
13. Aux termes de l'article 16 de la Déclaration de 1789 : « Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas
assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution ». Est garanti par cette disposition le droit
des personnes intéressées à exercer un recours juridictionnel effectif.
14. L'article L. 228-2 du code de la sécurité intérieure autorise le ministre de l'intérieur, aux fins de prévenir la
commission d'actes de terrorisme, à interdire à certaines personnes de se déplacer à l'extérieur d'un périmètre
géographique déterminé. Cette assignation à résidence peut être assortie d'une obligation de se présenter périodiquement
aux services de police ou aux unités de gendarmerie et d'une obligation de déclarer son lieu d'habitation et tout
changement de ce lieu. Ces dispositions portent donc, en tant que telles, une atteinte à la liberté d'aller et de venir, au
droit au respect de la vie privée et au droit de mener une vie familiale normale.
15. En premier lieu, en vertu de l'article L. 228-1 du même code, la mesure d'assignation à résidence ne peut être
prononcée qu'aux fins de prévenir la commission d'un acte de terrorisme. En outre, deux conditions cumulatives doivent
être réunies. D'une part, il appartient au ministre de l'intérieur d'établir qu'il existe des raisons sérieuses de penser que le
comportement de la personne visée par la mesure constitue une menace d'une particulière gravité pour la sécurité et
l'ordre publics. Cette menace doit nécessairement être en lien avec le risque de commission d'un acte de terrorisme.
D'autre part, il lui appartient également de prouver soit que cette personne « entre en relation de manière habituelle avec
des personnes ou des organisations incitant, facilitant ou participant à des actes de terrorisme », soit qu'elle « soutient,
diffuse, lorsque cette diffusion s'accompagne d'une manifestation d'adhésion à l'idéologie exprimée, ou adhère à des
thèses incitant à la commission d'actes de terrorisme ou faisant l'apologie de tels actes ». En adoptant les dispositions
contestées, le législateur a ainsi poursuivi l'objectif de lutte contre le terrorisme, qui participe de l'objectif de valeur
constitutionnelle de prévention des atteintes à l'ordre public. Il a également défini avec précision, à l'article L. 228-1 du
code de la sécurité intérieure, les conditions de recours à la mesure d'assignation à résidence prévue par les dispositions
contestées et limité son champ d'application à des personnes soupçonnées de présenter une menace d'une particulière
gravité pour l'ordre public.
16. En deuxième lieu, l'article L. 228-2 prévoit que le périmètre géographique de l'assignation à résidence ne peut être
inférieur au territoire de la commune et qu'il doit permettre à l'intéressé de poursuivre une vie familiale et
professionnelle. L'obligation de présentation périodique aux services de police ou aux unités de gendarmerie ne peut
excéder une présentation par jour.
17. En troisième lieu, le législateur a limité la durée de la mesure prévue à l'article L. 228-2. Elle ne peut être
initialement prononcée ou renouvelée que pour une durée maximale de trois mois. Son renouvellement fait l'objet d'une
décision motivée. Au-delà d'une durée cumulée de six mois, chaque renouvellement est subordonné à la production par
le ministre de l'intérieur d'éléments nouveaux ou complémentaires. La durée totale cumulée de ces obligations ne peut
excéder douze mois. Compte tenu de sa rigueur, la mesure prévue par les dispositions contestées ne saurait, sans
méconnaître les exigences constitutionnelles précitées, excéder, de manière continue ou non, une durée totale cumulée
de douze mois.
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18. En dernier lieu, d'une part, la mesure prévue à l'article L. 228-2, qui peut faire l'objet d'un recours en référé sur le
fondement des articles L. 521-1 et L. 521-2 du code de justice administrative, est susceptible d'être contestée par la voie
du recours pour excès de pouvoir, dans un délai d'un mois après sa notification ou la notification de son renouvellement,
devant le tribunal administratif. Ce dernier doit alors se prononcer dans un délai de deux mois. Toutefois, compte tenu
de l'atteinte qu'une telle mesure porte aux droits de l'intéressé, en limitant à un mois le délai dans lequel l'intéressé peut
demander l'annulation de cette mesure et en laissant ensuite au juge un délai de deux mois pour statuer, le législateur a
opéré une conciliation manifestement déséquilibrée entre les exigences constitutionnelles précitées et l'objectif de valeur
constitutionnelle de prévention des atteintes à l'ordre public. Par conséquent, les mots « dans un délai d'un mois »
figurant à la première phrase du dernier alinéa de l'article L. 228-2 du code de la sécurité intérieure et la deuxième
phrase du même alinéa doivent être déclarés contraires à la Constitution. En outre, le droit à un recours juridictionnel
effectif impose que le juge administratif soit tenu de statuer sur la demande d'annulation de la mesure dans de brefs
délais.
19. D'autre part, toute décision de renouvellement de la mesure étant notifiée à la personne en cause au plus tard cinq
jours avant son entrée en vigueur, celle-ci peut saisir, dans les quarante-huit heures, le juge des référés du tribunal
administratif, sur le fondement de l'article L. 521-2 du code de justice administrative, afin qu'il ordonne toutes les
mesures nécessaires à la sauvegarde de ses droits et libertés. Ce recours est suspensif. Aux termes du même article L.
521-2, le contrôle mis en œuvre par le juge des référés est limité aux atteintes graves et manifestement illégales. En
permettant que la mesure contestée soit renouvelée au-delà de trois mois sans qu'un juge ait préalablement statué, à la
demande de la personne en cause, sur la régularité et le bien-fondé de la décision de renouvellement, le législateur a
opéré une conciliation manifestement déséquilibrée entre les exigences constitutionnelles précitées et l'objectif de valeur
constitutionnelle de prévention des atteintes à l'ordre public. Dès lors, les mots « sur le fondement de l'article L. 521-2
du code de justice administrative » figurant à la deuxième phrase de l'avant-dernier alinéa de l'article L. 228-2 du code
de la sécurité intérieure doivent être déclarés contraires à la Constitution.
20. Il résulte de ce qui précède que, sous les réserves énoncées aux paragraphes 17 et 18, en adoptant le reste des
dispositions contestées, le législateur, qui a à la fois strictement borné le champ d'application de la mesure qu'il a
instaurée et apporté les garanties nécessaires, a assuré une conciliation qui n'est pas manifestement déséquilibrée entre,
d'une part, l'objectif de valeur constitutionnelle de prévention des atteintes à l'ordre public et, d'autre part, la liberté
d'aller et de venir, le droit au respect de la vie privée, le droit de mener une vie familiale normale et le droit à un recours
juridictionnel effectif.
24. Il résulte de tout ce qui précède que, sous les réserves énoncées aux paragraphes 17 et 18, le reste des dispositions
contestées, qui ne méconnaît aucun autre droit ou liberté que la Constitution garantit, doit être déclaré conforme à la
Constitution.
25. Selon le deuxième alinéa de l'article 62 de la Constitution : « Une disposition déclarée inconstitutionnelle sur le
fondement de l'article 61-1 est abrogée à compter de la publication de la décision du Conseil constitutionnel ou d'une
date ultérieure fixée par cette décision. Le Conseil constitutionnel détermine les conditions et limites dans lesquelles les
effets que la disposition a produits sont susceptibles d'être remis en cause ». En principe, la déclaration
d'inconstitutionnalité doit bénéficier à l'auteur de la question prioritaire de constitutionnalité et la disposition déclarée
contraire à la Constitution ne peut être appliquée dans les instances en cours à la date de la publication de la décision du
Conseil constitutionnel. Cependant, les dispositions de l'article 62 de la Constitution réservent à ce dernier le pouvoir
tant de fixer la date de l'abrogation et de reporter dans le temps ses effets que de prévoir la remise en cause des effets
que la disposition a produits avant l'intervention de cette déclaration.
26. En premier lieu, l'abrogation immédiate des mots « sur le fondement de l'article L. 521-2 du code de justice
administrative », figurant à la deuxième phrase de l'avant-dernier alinéa de l'article L. 228-2 du code de la sécurité
intérieure, aurait des conséquences manifestement excessives. En effet, la combinaison du caractère suspensif du
recours avec le fait qu'aucun délai n'est fixé au juge pour statuer pourrait avoir pour conséquence d'empêcher l'exécution
de la décision de renouvellement en temps utile. Par suite, afin de permettre au législateur de remédier à
l'inconstitutionnalité constatée, il y a lieu de reporter au 1er octobre 2018 la date de l'abrogation de ces mots.
27. En second lieu, aucun motif ne justifie de reporter les effets de la déclaration d'inconstitutionnalité relative aux mots
« dans un délai d'un mois » figurant à la première phrase du dernier alinéa de l'article L. 228-2 du code de la sécurité
intérieure ainsi qu'à la deuxième phrase du même alinéa. Celle-ci intervient donc à compter de la date de publication de
la présente décision.
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
SUJET 1 : Quelle est l’influence des groupes d’intérêt dans les démocraties représentatives ?
OU
19
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CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENTS AUTORISES : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers
non francophones
SUJET 1 : Commenter l’arrêt ci-dessous rendu par la Deuxième chambre civile de la Cour de
cassation le 27 juin 2019
Vu l'article 46, alinéa 2, du code de procédure civile, ensemble l'article 42 du même code ;
Attendu, selon l'arrêt attaqué, qu'ayant signé avec la SCI Mas gestion (la SCI) un compromis de
vente, portant sur un bien immobilier situé à [...], M. et Mme D..., invoquant des fautes de la SCI
dans l'absence de réitération de la vente, l'ont assignée le 16 août 2016 devant le tribunal de
grande instance de Saintes en paiement d'une somme due au titre de la clause pénale prévue dans
le compromis et de dommages-intérêts ; que la SCI a soulevé devant le juge de la mise en état une
exception d'incompétence au profit du tribunal de grande instance de Compiègne, dans le ressort
duquel elle a son siège social ; que le juge de la mise en état ayant déclaré, par ordonnance du 5
juillet 2017, le tribunal de grande instance de Saintes compétent, la SCI a interjeté appel ;
20
Attendu que pour confirmer l'ordonnance du juge de la mise en état, débouter les parties de leurs
autres demandes et condamner la SCI à payer à M. et Mme D... la somme de 2 000 euros au titre
de l'article 700 du code de procédure civile, l'arrêt retient, par motifs propres et adoptés, que
l'option prévue en matière contractuelle joue dès lors que le lieu retenu est celui où la livraison
devait être faite ou la prestation de services devait être effectuée, que le contrat de vente sous
condition suspensive dont l'exécution est sollicitée porte sur un immeuble situé à [...], a été conclu
dans les locaux de la société Home passion sise à [...], commune située dans le ressort territorial
du tribunal de grande instance de Saintes, que le compromis de vente, bien qu'étant un avant
contrat, relève de la matière contractuelle, quand bien même il n'impliquerait pas l'exécution
d'une prestation de services ou la livraison d'une chose et qu'enfin, selon la jurisprudence,
l'ensemble de la matière contractuelle est visé par l'option de compétence prévue à l'article 46,
alinéa 2, du code de procédure civile, les facteurs de rattachement, lieu de livraison ou lieu
d'exécution, ne se confondant pas avec la matière litigieuse ;
Qu'en statuant ainsi, alors que le compromis de vente ne prévoyait ni la livraison d'une chose ni
l'exécution d'une prestation de services, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;
CASSE ET ANNULE, en toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 15 mai 2018, entre les parties, par la
cour d'appel de Poitiers ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se
trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Bordeaux ;
OU
SUJET 2 : Commenter l’article 118 du code de procédure civile ci-dessous reproduit in extenso
Les exceptions de nullité fondées sur l'inobservation des règles de fond relatives aux actes de procédure peuvent être
proposées en tout état de cause, à moins qu'il en soit disposé autrement et sauf la possibilité pour le juge de
condamner à des dommages-intérêts ceux qui se seraient abstenus, dans une intention dilatoire, de les soulever plus
tôt.
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CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENTS AUTORISÉS :
Code civil, hors codes commentés & Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants
étrangers non francophones, les deux à l’exclusion de tout autre document
SUJET 1 :
OU
SUJET 2 :
Commentez l’arrêt ci-après :
COUR DE CASSATION
3e Chambre. Civile
12 septembre 2019
n°18-20.727
Rejet
Attendu, selon l’arrêt attaqué (Paris, 5 juin 2018), que, le 16 avril 1997, la SCI L’Anglais a
donné à bail un appartement à M. X... et à Mme Z... ; que, le 8 avril 2014, M. Y..., devenu
propriétaire des lieux, a délivré aux locataires un congé pour reprise à son profit, puis les a
assignés en validité du congé ; qu’ayant constaté que les locataires avaient sous-loué
l’appartement, il a également sollicité le remboursement des sous-loyers en exécution de son
droit d’accession ;
22
Attendu que M. X... et Mme Z... font grief à l’arrêt de les condamner à la restitution des sous-
loyers, alors, selon le moyen :
1°/ que les sous-loyers perçus par un locataire au titre d’une sous-location ne constituent pas des
fruits civils appartenant au bailleur par accession mais l’équivalent économique du droit de
jouissance conféré au preneur, lequel est en droit de les percevoir et de les conserver, sauf à
engager sa responsabilité envers le bailleur en cas de préjudice subi par celui-ci du fait de la
méconnaissance d’une interdiction contractuelle de sous-location ; qu’il ne peut donc être
reproché à un locataire d’avoir, en percevant de tels sous-loyers, détourné fautivement des
sommes qui ne pouvaient appartenir au bailleur ; qu’en décidant le contraire, et en condamnant
M. X... et Mme Z... à rembourser à M. Y... les loyers qu’ils avaient perçus en sous-louant le
bien litigieux, la cour d’appel a violé les articles 546 et 547 du code civil, ensemble l’article
1147 devenu 1231-1 du même code ;
2°/ qu’une sous-location irrégulièrement consentie est inopposable au propriétaire mais produit
tous ses effets entre le locataire principal et le sous-locataire ; qu’en conséquence, seul le
locataire est créancier des sous-loyers ; qu’en retenant néanmoins que les sous-loyers perçus par
M. X... et Mme Z... appartenaient à M. Y... et que les locataires étaient tenus de les rembourser
à ce dernier en réparation du préjudice financier subi par le bailleur du fait du détournement de
ces sommes, la cour d’appel a violé les articles 546 et 547 du code civil, ensemble l’article 1147
devenu 1231-1 du même code ;
Mais attendu que, sauf lorsque la sous-location a été autorisée par le bailleur, les sous-loyers
perçus par le preneur constituent des fruits civils qui appartiennent par accession au propriétaire
; qu’ayant relevé que les locataires avaient sous-loué l’appartement pendant plusieurs années
sans l’accord du bailleur, la cour d’appel en a déduit, à bon droit, nonobstant l’inopposabilité de
la sous-location au bailleur, que les sommes perçues à ce titre devaient lui être remboursées ;
Et attendu qu’il n’y a pas lieu de statuer par une décision spécialement motivée sur le second
moyen qui n’est manifestement pas de nature à entraîner la cassation ;
REJETTE le pourvoi ;
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Sujet n° 1 : Dissertation :
Cas n° 1 :
Robert Deudédeu et Michou Baka exploitent un commerce de vente et de location de moufles toutes saisons à Ploemel.
Ils sont tous les deux affiliés en tant que franchisés à l’entreprise « Dark side of the Moufle » et sont inscrits en tant que
coexploitants au registre du commerce et des sociétés. Francis Péo, marié avec Robert Deudédeu sous le régime de la
séparation de biens, les assiste en accueillant les clients et en gérant de façon autonome les relations avec la banque, les
administrations et les fournisseurs. En mars 2011, le bail commercial est conclu entre Jean-Luc Marcheurduciel, le
bailleur, et les preneurs Robert Deudédeu, Francis Péo et Michou Baka. En décembre 2015, Robert Deudédeu, Michou
Baka et Francis Péo contractent un prêt d’argent d’un montant de 200 000 euros avec la banque afin de développer leur
activité, notamment en achetant un hangar destiné au stockage des moufles. En mars 2017, Robert Deudédeu et Francis
Péo décident d’acheter la maison de leurs rêves et d’y résider. C’est Francis Péo qui se porte acquéreur de l’immeuble.
La situation du trio est aujourd’hui compliquée. Le marché de la moufle est en chute libre depuis deux ans et le prêt
contracté auprès de la banque n’a pas été remboursé. Pour réorganiser son activité, le franchiseur « Dark side of the
Moufle » a décidé de faire jouer la clause de résiliation du contrat de franchise, contrat qui comprend une clause de non-
concurrence post-contractuelle d’une durée de cinq ans sur le territoire de la Bretagne. Enfin, les relations avec le
bailleur se sont dégradées ces derniers temps.
Robert Deudédeu, Michou Baka et Francis Péo viennent vous consulter sur l’avenir de l’entreprise et leurs situations
personnelles.
24
Cas n° 2 :
M. Duc a 98 ans. Bon pied bon œil, il exerce une activité très prenante : il est propriétaire d’un immeuble extrêmement
bien situé au centre de Limoges et encaisse chaque mois les loyers versés par ses différents locataires professionnels.
Sa première locataire est la jeune Raymonde. Fleuriste de profession, elle est le rayon de soleil du quartier.
Trois jeunes avocats se sont regroupés au sein de « Lemovicum juris », société commerciale par la forme. Ils occupent
un local appartenant à M. Duc en vertu d’un contrat de bail d’une durée de neuf ans conclu le 11 décembre 2011.
Jéromine-Courtney a conclu le 30 mars 2010 un bail commercial avec M. Duc afin d’exploiter une activité d’empaillage
de chats domestiques. Le terme contractuel de ce bail a été fixé au 30 mars 2020.
Un bail tout commerce a été conclu avec Blaise-Jason en juillet 2011. Ce dernier a développé un commerce de vente
de chocolats médocains, puis a cédé son bail commercial à Guy-Pat en avril 2016. Ce dernier a immédiatement
commencé une activité de vente d’escargots géants de Tchernobyl. Deux ans plus tard, il décide de revenir à l’activité
initiale, à savoir la vente de chocolats médocains. M. Duc vous indique que, bien qu’il ait perçu les loyers tous les mois,
il n’a jamais consenti à cette cession de bail.
Jean-Seb a conclu un bail commercial en février 2011 afin de développer une activité de vente de porcelaine portugaise.
En dépit de ses efforts, le commerce n’a jamais été rentable. En conséquence, il a fait parvenir le 15 janvier 2015 au
bailleur une demande de déspécialisation totale afin d’exercer une activité de vente de plantes. M. Duc n’a pas jugé bon
de répondre à cette demande, estimant que la clause du bail par laquelle le preneur s’interdisait d’exercer une activité
concurrente de celle des autres locataires suffisait à la rendre sans objet. En juin 2019, M. Duc met en demeure Jean-
Seb de cesser cette nouvelle activité.
Enfin, M. Duc loue un local professionnel situé à Boulazac au jeune Ronnie. Le jeune Ronnie y exploite un fonds de
commerce de vente de vinyles de chants traditionnels charentais. Chaque année, un nouveau contrat d’une durée d’un
an est conclu. Cette courte durée est à chaque fois justifiée dans le contrat par la volonté de M. Duc de pouvoir vendre,
si l’occasion se présente, l’immeuble libre de droits à Josefito, le propriétaire de l’immeuble mitoyen.
M. Duc vient vous consulter. Il ne souhaite pas importuner la jeune Raymonde, dont il est secrètement amoureux. En
revanche, il voudrait percevoir des loyers plus importants, si possible en changeant de locataires.
Cas n° 3
En janvier 2000, Aude-Line a conclu un bail commercial portant sur un local situé dans la belle ville de Rodez. Ce
contrat, conclu avec le propriétaire Emilio pour une durée de 12 ans prévoit que le preneur pourra y exercer toute
activité de vente. Aude-Line a choisi d’ouvrir une librairie. Le bail a été renouvelé en 2012 et, faute d’accord entre les
parties, le juge a dû fixer le nouveau loyer. Aude-Line, spécialiste de mode mondialement célèbre à Rodez, s’est par la
suite engagée contre rémunération à ne pas concurrencer Jean-Bruno et son activité de vente de vêtements, et ce sur
l’ensemble de la région de Rodézie pendant une durée de dix ans. Le 15 décembre 2016, Aude-Line a cédé son bail
commercial et son fonds de commerce à Francky. En avril 2017, Francky a décidé de changer son activité et de vendre
des vêtements de la marque « Du coup ».
Francky vient vous consulter car il est inquiet. Aude-Line a fait défaut à ses créanciers, et la banque, qui à l’époque
avait financé le développement du fonds de commerce de la bibliothécaire, vient aujourd’hui réclamer la somme de
50 000 euros à Francky. De plus, Jean-Bruno a exigé de Francky qu’il respecte la clause de non-concurrence et qu’il
cesse son acitvité. Enfin, Francky est en très mauvais termes avec Emilio son bailleur et se demande si ce dernier peut
remettre en cause l’exploitation du fonds.
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OU
SUJET 2 : Commenter l’arrêt suivant : Soc., 8 mars 2017, pourvoi n° 16-13034, non publié
Attendu, selon le jugement attaqué (tribunal d’instance de Pau, 17 février 2016), qu’à l’issue du premier tour des
élections professionnelles qui se sont déroulées au sein de l’unité économique et sociale Y... (l’UES) le 28 septembre
2015, le syndicat CGT syndicat des salariés de la plaine de Nay a, par courrier remis le 1er octobre 2015 à M. Y...,
désigné M. Z...en qualité de délégué syndical ; que les sociétés composant l’UES ont saisi le tribunal d’instance aux fins
d’annulation de cette désignation ;
Attendu que les sociétés composant l’UES font grief au jugement de les débouter de leur demande d’annulation de la
désignation de M. Z...en qualité de délégué syndical CGT, alors, selon le moyen, qu’il résulte de l’article L. 2324-2 du
code du travail que seule peut désigner un délégué syndical une organisation syndicale représentative dans le périmètre
de la désignation ; que les critères posés par l’article L. 2121-1 du code du travail doivent être tous réunis pour établir la
représentativité d’un syndicat ; que ceux tenant au respect des valeurs républicaines, à l’indépendance et à la
transparence financière doivent être satisfaits de manière autonome et permanente ; qu’en affirmant que le syndicat
CGT justifiait du respect des dispositions applicables en matière de transparence financière sur les deux dernières
années précédant la désignation litigieuse et que cela était suffisant pour apprécier le critère de la transparence
financière, le tribunal d’instance a violé les textes susvisés ;
Mais attendu qu’appréciant souverainement la valeur et la portée des éléments de preuve qui lui étaient soumis, le
tribunal a constaté que le syndicat CGT satisfaisait, au moment de la désignation d’un délégué syndical contestée par
l’employeur, au critère de transparence financière exigé par l’article L. 2121-1 du code du travail pour l’exercice des
prérogatives syndicales dans l’entreprise ; que le moyen n’est pas fondé ;
Attendu que les sociétés composant l’UES font le même grief au jugement alors, selon le moyen :
26
1°/ qu’en cas de contestation sur sa représentativité, le syndicat doit apporter les éléments de preuve utiles à établir la
présence d’adhérents dans l’entreprise ou l’unité économique et sociale, dans le respect du contradictoire, à l’exclusion
des seuls éléments susceptibles de permettre l’identification des adhérents du syndicat, dont seul le juge peut prendre
connaissance ; qu’il appartient au juge de veiller à ce que l’atteinte au principe de la contradiction soit limitée aux
éléments d’identification des adhérents ; qu’en l’espèce, les sociétés invoquaient l’absence de toute communication
contradictoire, par le syndicat des éléments propres à déterminer ses effectifs, en contradiction avec la jurisprudence de
la Cour de cassation n’excluant du contradictoire que les éléments susceptibles de permettre l’identification des
adhérents ; qu’en retenant à l’appui de sa décision que le syndicat CGT démontrait qu’il bénéficie de neuf adhérents à
jour de leur cotisation, sans soumettre à la contradiction aucune des pièces produites, le tribunal, qui n’a pas veillé à ce
que l’atteinte au principe de la contradiction soit limitée aux éléments d’identification des adhérents, le tribunal
d’instance a violé l’article 16 du code de procédure civile, ensemble l’alinéa 6 du préambule de la Constitution du 27
octobre 1946, l’article 11 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, l’article
9 du code civil et les articles L. 2121-1 et L. 2324-2 du code du travail ;
2°/ qu’en se bornant à affirmer que le syndicat CGT démontrait qu’il bénéficie de neuf adhérents à jour de leur
cotisation, sans vérifier, ainsi qu’il y était invité, que le montant des cotisations était suffisant pour permettre au
syndicat d’exercer une influence au sein de l’UES, le tribunal d’instance a privé sa décision de base légale au regard des
articles L. 2121-1 et L. 2143-3 du code du travail ;
Mais attendu que les critères posés par l’article L. 2121-1 du code du travail relatifs à l’influence prioritairement
caractérisée par l’activité et l’expérience, aux effectifs d’adhérents et aux cotisations, à l’ancienneté dès lors qu’elle est
au moins égale à deux ans et à l’audience électorale dès lors qu’elle est au moins égale à 10 % des suffrages exprimés,
font l’objet dans un périmètre donné, d’une appréciation globale pour toute la durée du cycle électoral ;
Et attendu qu’ayant constaté que si ses résultats électoraux avaient baissé entre les élections de 2011 et celles de 2015,
le syndicat CGT avait obtenu 30 % des suffrages exprimés au premier tour des élections des titulaires au comité
d’entreprise, qu’il témoignait d’une activité ancienne et importante au sein des entreprises du groupe Y... au point que
l’employeur avait jugé nécessaire d’envoyer un courrier à l’ensemble des salariés pour contester l’influence de ce
syndicat dans l’échec des négociations annuelles obligatoires en juillet 2015, le tribunal a par ces seuls motifs et sans
porter atteinte au principe de la contradiction, légalement justifié sa décision ;
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FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
francophones
Des évènements récents enveniment les relations entre la République de Granche et l’Organisation mondiale
pour l’art et la culture (OMAC). Le siège de cette organisation internationale est situé à Ponome, capitale de la
Granche, au n° 13 de l’Avenue de Saxe. Il se trouve cependant qu’un de ses employés, M. John Lingua,
directeur du service « Protection du patrimoine culturel » de l’OMAC, est soupçonné par les autorités
granchaises d’être impliqué dans un réseau international de trafic d’œuvres d’art en provenance d’Afrique et
du Moyen-Orient. Dans le cadre de l’enquête pénale ouverte sur ces faits, la police granchaise souhaite
réaliser une perquisition du bureau affecté à M. Lingua au sein du siège de l’OMAC. Mais la République de
Granche et l’OMAC ont conclu un accord de siège le 4 mai 1963 qui semble restreindre les possibilités
d’intervention au sein de l’immeuble de l’Avenue de Saxe. L’article 6 de l’accord de siège dispose en effet :
« 1. Le Siège de l’OMAC est inviolable. Les agents ou fonctionnaires de la République granchaise ne
pourront y pénétrer pour y exercer leurs fonctions officielles qu’avec le consentement ou sur la
demande du Directeur général et dans des conditions approuvées par celui-ci.
2. L’exécution d’actes de procédure, y compris la saisie de biens privés, ne pourra avoir lieu dans le
Siège qu’avec le consentement et dans les conditions approuvées par le Directeur général. »
Avant de procéder à toute mesure d’enquête ou de contrainte au sein du siège de l’OMAC, les autorités
granchaises s’interrogent sur la portée, en droit international et en droit granchais, de cette disposition. Elles
vous consultent afin de répondre aux questions suivantes.
N. B. Vous considérerez que le droit international bénéficie dans l’ordre interne granchais du même
statut qu’en droit français. Notamment, les articles 52 à 55 de la Constitution granchaise sont
identiques aux articles correspondant de la Constitution de la République française et sont interprétés
par les tribunaux granchais de la même manière que par les juges français. Par ailleurs, la Granche
est Partie à la Convention européenne des droits de l’homme.
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Question 1 : Les autorités granchaises relèvent que lorsque l’accord de siège a été ratifié par le Président de
la République de Granche le 4 octobre 1963, il n’y avait pas été autorisé par le législateur. Une telle
circonstance pourrait-elle être considérée comme viciant le consentement de la Granche à être lié par cet
accord dans l’ordre international ? En tout état de cause, dans l’ordre international, la Granche pourrait-elle
justifier la mise à l’écart de la règle énoncée à l’article 6 de l’accord de siège en invoquant la nécessité de
sauvegarder l’ordre public qui a été consacrée en tant qu’objectif à valeur constitutionnelle par le tribunal
constitutionnel granchais ? (3 points)
Question 2 : En 1972, parce qu’il était soupçonné d’avoir commis un vol dans un grand magasin, un chauffeur
employé par l’OMAC avait été interrogé par des agents de police granchais dans l’immeuble du 13 avenue de
Saxe, sans que le directeur de l’organisation ne l’ait préalablement autorisé. Aucune protestation formelle de
l’OMAC n’avait alors été enregistrée. Ce précédent factuel pourrait-il être interprété comme ayant modifié la
règle conventionnelle inscrite à l’article 6 de l’accord de siège ? (3 points)
Question 3 : Le 20 décembre 2019, le Président de la République de Granche a publié sur son compte
personnel Twitter le message suivant : « Graves soupçons pesant sur un haut responsable de l’OMAC : la
police granchaise doit pouvoir faire toute la lumière sur l’affaire. J’appelle le directeur général de l’OMAC à
laisser nos agents de police entrer dans ses locaux ». Le directeur général de l’OMAC n’a pas réagi suite à
cette publication. Pourrait-on interpréter ce « tweet » et le silence consécutif du directeur général de l’OMAC
comme permettant à la police granchaise de pénétrer au sein du siège de l’Organisation ? (5 points)
Question 4 : Si l’intervention de la police granchaise n’était pas autorisée par le directeur général de l’OMAC
mais qu’une perquisition avait tout de même lieu dans l’immeuble de l’avenue de Saxe, M. John Lingua
pourrait-il utilement se prévaloir de l’article 6 de l’accord de siège devant les tribunaux granchais afin de
contester la légalité des mesures d’enquête menées à son encontre ? (4 points)
Question 5 : Si le directeur général de l’OMAC autorisait une perquisition du bureau de M. John Lingua et que
les déboires de ce dernier amenait l’organisation à mettre fin à ses fonctions, M. Lingua pourrait-il poursuivre
l’OMAC devant les juridictions granchaises afin d’y contester son licenciement malgré l’immunité de juridiction
prévue à l’article 12 de l’accord de siège ? (5 points)
Documents
Accord de siège entre l’Organisation mondiale pour l’art et la culture (OMAC) et la République de Granche
(extraits). Cet accord bilatéral a été conclu à Ponome le 4 mai 1963. Il a été approuvé le 20 septembre 1963
par l’OMAC et ratifié par la Granche le 4 octobre 1963.
Décret n° 1963-925 du 12 novembre 1963 portant publication de l’Accord de siège entre l’Organisation
mondiale pour l’art et la culture (OMAC) et la République de Granche (Journal officiel de la République de
Granche du 16 novembre 1963)
Loi n° 2000-282 du 30 mars 2000 autorisant la ratification de la convention portant statut de la Cour pénale
internationale (Journal officiel de la République de Granche du 3 avril 2000)
Accord de siège entre l’Organisation mondiale pour l’art et la culture (OMAC) et la République de
Granche (extraits)
Article 2 :
Le siège permanent de l’Organisation (ci-après désigné par l’expression « le Siège ») comprend les terrains et
immeubles situés à Ponome, au n° 13 de l’avenue de Saxe.
Article 6 :
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1. Le Siège de l’OMAC est inviolable. Les agents ou fonctionnaires de la République granchaise ne pourront y
pénétrer pour y exercer leurs fonctions officielles qu’avec le consentement ou sur la demande du Directeur
général et dans des conditions approuvées par celui-ci.
2. L’exécution d’actes de procédure, y compris la saisie de biens privés, ne pourra avoir lieu dans le Siège
qu’avec le consentement et dans les conditions approuvées par le Directeur général.
Article 12 :
L’Organisation, ses biens et avoirs, en quelque endroit qu’ils se trouvent et quel qu’en soit le détenteur,
jouissent de l’immunité de juridiction, sauf dans la mesure où l’Organisation y aurait expressément renoncé
dans un cas particulier ou si cette renonciation résulte des clauses d’un contrat.
Article 14 :
Le présent accord entrera en vigueur dès qu’il aura été approuvé ou ratifié par l’Organisation mondiale pour
l’art et la culture ainsi que par la République de Granche.
Décret n° 1963-925 du 12 novembre 1963 portant publication de l’Accord de siège entre l’Organisation
mondiale pour l’art et la culture (OMAC) et la République de Granche
Le Président de la République,
Sur le rapport du Premier ministre et du ministre des affaires étrangères,
Vu les articles 52 à 55 de la Constitution ;
Vu le décret n° 53-192 du 14 mars 1953 modifié relatif à la ratification et à la publication des engagements
internationaux,
Décrète :
Article 1
L’Accord de siège entre l’Organisation mondiale pour l’art et la culture (OMAC) et la République de Granche,
sera publiée au Journal officiel.
Article 2
Le Premier ministre et le ministre des affaires étrangères sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de
l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République de Granche.
Loi n° 2000-282 du 30 mars 2000 autorisant la ratification de la convention portant statut de la Cour
pénale internationale
L'Assemblée nationale et le Sénat ont adopté,
Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
Article 1
Est autorisée la ratification de la convention portant statut de la Cour pénale internationale, signée à Rome le
18 juillet 1998, et dont le texte est annexé à la présente loi.
Article 2
Sous réserve des décisions de justice passées en force de chose jugée ayant statué au fond, est validé le
décret du 12 novembre 1963 portant publication de l’Accord de siège entre l’Organisation mondiale pour l’art
et la culture (OMAC) et la République de Granche en tant que sa légalité serait contestée par le moyen tiré de
ce que l’approbation dudit accord devait être autorisée par la loi.
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UNIVERSITÉ DE BORDEAUX
FACULTE DE DROIT ET SCIENCE POLITIQUE
CENTRE DE BORDEAUX
Durée : 3 heures
DOCUMENT AUTORISÉ :
Dictionnaire bilingue courant pour les étudiants étrangers non francophones
SUJET 1 : Dissertation :
En France, la liberté d’expression des opinions religieuses peut-elle être considérée comme absolue ou, au contraire,
relative et limitée ?
OU
SUJET 2 : Commentaire :
Le Conseil constitutionnel a été saisi le 11 décembre 2015 par le Conseil d'État, dans les conditions prévues
à l'article 61-1 de la Constitution, d'une question prioritaire de constitutionnalité posée pour M. Cédric D.
par la SCP Garreau Bauer-Violas Feschotte-Desbois, avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation,
relative à la conformité aux droits et libertés que la Constitution garantit de « l'article 6 de la loi du 3 avril
31
1955 relative à l'état d'urgence dans sa rédaction résultant de la loi du 20 novembre 2015 », enregistrée au
secrétariat général du Conseil constitutionnel sous le n° 2015-527 QPC.
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL,
Vu la Constitution ;
Vu l'ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 modifiée portant loi organique sur le Conseil
constitutionnel ;
Vu la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relative à l'état d'urgence ;
Vu la loi n° 2015-1501 du 20 novembre 2015 prorogeant l'application de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955
relative à l'état d'urgence et renforçant l'efficacité de ses dispositions ;
Vu le règlement du 4 février 2010 sur la procédure suivie devant le Conseil constitutionnel pour les
questions prioritaires de constitutionnalité ;
(…)
1. Considérant qu'aux termes de l'article 6 de la loi du 3 avril 1955 susvisée dans sa rédaction issue de la loi
du 20 novembre 2015 susvisée : « Le ministre de l'intérieur peut prononcer l'assignation à résidence, dans
le lieu qu'il fixe, de toute personne résidant dans la zone fixée par le décret mentionné à l'article 2 et à
l'égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace
pour la sécurité et l'ordre publics dans les circonscriptions territoriales mentionnées au même article 2. Le
ministre de l'intérieur peut la faire conduire sur le lieu de l'assignation à résidence par les services de police
ou les unités de gendarmerie. La personne mentionnée au premier alinéa du présent article peut
également être astreinte à demeurer dans le lieu d'habitation déterminé par le ministre de l'intérieur,
pendant la plage horaire qu'il fixe, dans la limite de douze heures par vingt-quatre heures… ».
(…)
2. Considérant que, selon le requérant, l'association Ligue des Droits de l'Homme et M. Joël D., en posant
une obligation de ne pas quitter un lieu déterminé et en imposant, le cas échéant, à la personne ainsi
assignée à résidence de demeurer dans un lieu d'habitation et de se présenter plusieurs fois par jour aux
services de police ou de gendarmerie, les dispositions contestées portent une atteinte inconstitutionnelle à
la liberté d'aller et de venir, au droit de mener une vie privée et familiale normale ainsi qu'aux libertés de
réunion et de manifestation ; qu'en ne définissant pas avec suffisamment de précision le régime de
l'assignation à résidence, le législateur aurait méconnu l'étendue de sa compétence dans des conditions
affectant ces droits et libertés constitutionnellement garantis ; que, dès lors que l'assignation à résidence
n'est pas placée sous le contrôle de l'autorité judiciaire, les dispositions contestées méconnaîtraient les
exigences de l'article 66 de la Constitution ;
(…)
- SUR LE GRIEF TIRÉ DE LA MÉCONNAISSANCE DES DROITS GARANTIS PAR L'ARTICLE 66 DE LA
CONSTITUTION :
4. Considérant qu'aux termes de l'article 66 de la Constitution : « Nul ne peut être arbitrairement détenu. -
L'autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, assure le respect de ce principe dans les conditions
prévues par la loi » ; que la liberté individuelle, dont la protection est confiée à l'autorité judiciaire, ne
saurait être entravée par une rigueur qui ne soit nécessaire ; que les atteintes portées à l'exercice de cette
liberté doivent être adaptées, nécessaires et proportionnées aux objectifs poursuivis ;
5. Considérant, en premier lieu, que les dispositions contestées permettent au ministre de l'intérieur,
lorsque l'état d'urgence a été déclaré, de « prononcer l'assignation à résidence, dans le lieu qu'il fixe, de
toute personne résidant dans la zone fixée » par le décret déclarant l'état d'urgence ; que cette assignation
à résidence, qui ne peut être prononcée qu'à l'égard d'une personne pour laquelle « il existe des raisons
sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l'ordre publics », est
une mesure qui relève de la seule police administrative et qui ne peut donc avoir d'autre but que de
préserver l'ordre public et de prévenir les infractions ; que cette assignation à résidence « doit permettre à
ceux qui en sont l'objet de résider dans une agglomération ou à proximité immédiate d'une agglomération
» ; qu'elle ne peut en aucun cas « avoir pour effet la création de camps où seraient détenues les personnes
» assignées à résidence ; que, tant par leur objet que par leur portée, ces dispositions ne comportent pas
de privation de la liberté individuelle au sens de l'article 66 de la Constitution ;
32
6. Considérant, en second lieu, que, dans le cadre d'une assignation à résidence prononcée par le ministre
de l'intérieur, la personne « peut également être astreinte à demeurer dans le lieu d'habitation déterminé
par le ministre de l'intérieur, pendant la plage horaire qu'il fixe, dans la limite de douze heures par vingt-
quatre heures » ; que la plage horaire maximale de l'astreinte à domicile dans le cadre de l'assignation à
résidence, fixée à douze heures par jour, ne saurait être allongée sans que l'assignation à résidence soit
alors regardée comme une mesure privative de liberté, dès lors soumise aux exigences de l'article 66 de la
Constitution ;
7. Considérant qu'il résulte de ce qui précède que le grief tiré de la méconnaissance de l'article 66 de la
Constitution doit être écarté ;
- SUR LES GRIEFS TIRÉS DE LA MÉCONNAISSANCE DES DROITS ET LIBERTÉS GARANTIS PAR LES ARTICLES 2
ET 4 DE LA DÉCLARATION DE 1789 ET DE L'ARTICLE 34 DE LA CONSTITUTION :
8. Considérant que la Constitution n'exclut pas la possibilité pour le législateur de prévoir un régime d'état
d'urgence ; qu'il lui appartient, dans ce cadre, d'assurer la conciliation entre, d'une part, la prévention des
atteintes à l'ordre public et, d'autre part, le respect des droits et libertés reconnus à tous ceux qui résident
sur le territoire de la République ; que parmi ces droits et libertés figurent la liberté d'aller et de venir,
composante de la liberté personnelle protégée par les articles 2 et 4 de la Déclaration des droits de
l'homme et du citoyen de 1789 ;
(…)
10. Considérant que les dispositions contestées permettent à l'autorité administrative prononçant une
assignation à résidence d'accompagner cette mesure d'une astreinte à demeurer dans un lieu d'habitation
déterminé pendant une plage horaire ne pouvant excéder douze heures par vingt-quatre heures, de
prescrire à la personne assignée à résidence de se présenter aux services de police ou aux unités de
gendarmerie jusqu'à trois fois par jour, de lui imposer de remettre à ces services son passeport ou tout
document justificatif de son identité, de lui interdire de se trouver en relation, directement ou
indirectement, avec certaines personnes dont il existe des raisons sérieuses de penser que leur
comportement constitue une menace pour la sécurité et l'ordre public ; que ces dispositions portent donc
atteinte à la liberté d'aller et de venir ;
11. Considérant, en premier lieu, que l'assignation à résidence ne peut être prononcée que lorsque l'état
d'urgence a été déclaré ; que celui-ci ne peut être déclaré, en vertu de l'article 1er de la loi du 3 avril 1955,
qu'« en cas de péril imminent résultant d'atteintes graves à l'ordre public » ou « en cas d'événements
présentant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique » ; que ne peut être soumise à
une telle assignation que la personne résidant dans la zone couverte par l'état d'urgence et à l'égard de
laquelle « il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la
sécurité et l'ordre publics » ;
12. Considérant, en deuxième lieu, que tant la mesure d'assignation à résidence que sa durée, ses
conditions d'application et les obligations complémentaires dont elle peut être assortie doivent être
justifiées et proportionnées aux raisons ayant motivé la mesure dans les circonstances particulières ayant
conduit à la déclaration de l'état d'urgence ; que le juge administratif est chargé de s'assurer que cette
mesure est adaptée, nécessaire et proportionnée à la finalité qu'elle poursuit ;
13. Considérant, en troisième lieu, qu'en vertu de l'article 14 de la loi du 3 avril 1955, la mesure
d'assignation à résidence prise en application de cette loi cesse au plus tard en même temps que prend fin
l'état d'urgence ; que l'état d'urgence, déclaré par décret en conseil des ministres, doit, au-delà d'un délai
de douze jours, être prorogé par une loi qui en fixe la durée ; que cette durée ne saurait être excessive au
regard du péril imminent ou de la calamité publique ayant conduit à la déclaration de l'état d'urgence ; que,
si le législateur prolonge l'état d'urgence par une nouvelle loi, les mesures d'assignation à résidence prises
antérieurement ne peuvent être prolongées sans être renouvelées ;
33
14. Considérant qu'il résulte de ce qui précède que les dispositions contestées, qui ne sont pas entachées
d'incompétence négative, ne portent pas une atteinte disproportionnée à la liberté d'aller et de venir ;
(…)
DÉCIDE :
Article 1er.- Les neuf premiers alinéas de l'article 6 de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relative à l'état
d'urgence sont conformes à la Constitution.
Article 2.- La présente décision sera publiée au Journal officiel de la République française et notifiée dans
les conditions prévues à l'article 23-11 de l'ordonnance du 7 novembre 1958 susvisée.
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DOCUMENT AUTORISE : Dictionnaire bilingue courant autorisé pour les étudiants étrangers non
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En vue des prochaines élections municipales, vous êtes consulté par plusieurs candidats sur les questions
budgétaires suivantes :
1. Les collectivités locales sont – elles tenues d’équilibrer en recettes et en dépenses leurs décisions
budgétaires ?
2. Sont – elles fondées à opposer le principe constitutionnel de libre administration des collectivités
territoriales aux fins de financer par l’emprunt une politique de relance de l’activité économique
dans le centre - ville déclinant ?
3. Dans quelle mesure les finances et la fiscalité locales dépendent – elles de celles de l’Etat ?
4. L’un des candidats stigmatise l’impuissance du Parlement en matière budgétaire tandis qu’un autre
met en avant la revalorisation des pouvoirs financiers du Parlement. Quel est le rôle exact de cette
institution ?
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non francophones
OU
Vous venez d’être recruté(e) dans un grand cabinet d’avocats à Bordeaux. Chargé(e) plus
spécifiquement des questions de droit public, vous êtes saisi(e) d’un litige opposant un certain
Léon à la ville de Bordeaux. Ses connaissances en droit administratif étant un peu anciennes, ce
dernier vous consulte sur plusieurs points.
1°) Léon conteste tout d’abord un arrêté pris par le maire de Bordeaux, il y a quelques jours,
ordonnant l’euthanasie de son chien qui avait mordu à plusieurs reprises des personnes sur la voie
publique. Le maire se fonde sur l’article L 211-11 II du code rural et de la pêche maritime1 qui
détermine l’étendue de ses pouvoirs de police spéciale face aux animaux potentiellement
dangereux. Léon souhaite évidemment contester cet arrêté, notamment parce qu’il n’a pas été
motivé et qu’à aucun moment, le maire n’a organisé de débat contradictoire. L’administration
n’est-elle pas soumise à un certain nombre d’obligations en matière de décision individuelle ?
Qu’en pensez-vous ?
1CRPM, art. L 211-11 : « II.- En cas de danger grave et immédiat pour les personnes ou les animaux domestiques, le maire ou à
défaut le préfet peut ordonner par arrêté que l'animal soit placé dans un lieu de dépôt adapté à la garde de celui-ci et, le cas
échéant, faire procéder à son euthanasie. »
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Sur le fond, la ville de Bordeaux justifie cette euthanasie par le fait que Léon n’a pas obtenu de
permis de détention nécessaire pour les chiens d’attaque (son chien est un pitbull)2. Léon
conteste vivement cette interprétation : il a fait une demande de permis mais n’a jamais obtenu
de réponse ; or, n’est-il pas en droit d’affirmer que sa demande a reçu une réponse positive,
sachant que les textes, en la matière, ne précisent rien sur les conséquences du silence opposé par
l’administration ?
2°) Le maire présente cet arrêté comme une application de deux autres arrêtés pris sur le
fondement de sa police générale3 : l’un édicté il y a quelques années, relatif à l’interdiction de
laisser divaguer des animaux, l’autre publié quelques jours avant l’arrêté ordonnant l’euthanasie
et relatif à l’interdiction d’accès de tous les chiens dans les parcs publics. Ces deux actes
réglementaires ont fait l’objet d’une consultation numérique spontanée des habitants de
Bordeaux – via le site de la ville – qui se sont montrés favorables à ces interdictions. Léon
s’interroge.
Le maire peut-il vraiment organiser ce type de consultation ?
Il remet par ailleurs en doute la sincérité et le manque de formalisme de cette consultation. Peut-il
contester les actes réglementaires devant le Tribunal administratif en invoquant un vice de
procédure ? Par quelles voies ?
3°) Il a entendu parler aux informations matinales que la commission européenne préparait un
règlement visant à accorder une protection renforcée des chiens, en interdisant en particulier
toute forme d’euthanasie. Si ce règlement européen entre en vigueur dans les prochains jours,
Léon se demande dans quelle mesure l’administration ne serait pas contrainte d’abroger ces trois
arrêtés.
Il sait que les règles ont un peu évolué en la matière. Pouvez-vous lui rafraîchir la mémoire ?
4°) Enfin, il a appris que le ministre de l’Intérieur avait adressé une nouvelle circulaire aux préfets
de département qui leur rappelle le devoir de faire respecter, notamment dans leur contrôle
administratif des actes locaux, les droits des animaux comme « êtres vivants doués de
sensibilité »4. Le problème est que Léon ne trouve aucune trace de cette circulaire : est-elle
opposable (aux préfets) alors qu’elle n’a visiblement pas fait l’objet d’une publication ?
Par ailleurs, à supposer qu’elle le soit, il se demande s’il pourrait s’en prévaloir afin que le maire de
Bordeaux revienne sur sa décision concernant son chien ? Il ne se souvient plus très bien des
règles d’invocabilité des circulaires qui, parait-il, ont changé. Que lui conseillez-vous ?
2 CRPM, art. L 211-14 : « I.- Pour les personnes autres que celles mentionnées à l'article L. 211-13, la détention des chiens
mentionnés à l'article L. 211-12 (chiens d’attaque et chiens de défense) est subordonnée à la délivrance d'un permis de détention
par le maire de la commune où le propriétaire ou le détenteur de l'animal réside. En cas de changement de commune de résidence,
le permis doit être présenté à la mairie du nouveau domicile. (…) »
3 CGCT, art. L. 2212-2, 7° : « La police municipale a pour objet d'assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques.
Elle comprend notamment : (…) 7° Le soin d'obvier ou de remédier aux événements fâcheux qui pourraient être occasionnés par la
divagation des animaux malfaisants ou féroces. »
4 Code civil, art. 515-14.
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Epreuves de 1 heure
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Barème : Chaque question vaut 1 point. Une même question peut exiger plusieurs réponses. Les points ne sont acquis
que si toutes les bonnes réponses sont données.
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2. Un syndicat
A. Peut se constituer librement
B. Peut se constituer entre des personnes exerçant une profession libérale
C. Peut être constitué à des fins politiques
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8. Un syndicat peut agir en justice
A. Dans l’intérêt collectif de la profession
B. Dans l’intérêt général
C. Pour défendre ses intérêts propres
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18. Un salarié mis à disposition
A. Est systématiquement pris en compte dans l’effectif de l’entreprise d’origine
B. Est systématiquement pris en compte dans l’effectif de l’entreprise d’accueil
C. Doit choisir l’entreprise dans l’effectif de laquelle il souhaite être pris en compte
23. Le salarié protégé qui entend contester en justice la décision de l’inspecteur du travail
A. Doit préalablement l’avoir contestée hiérarchiquement
B. Doit saisir le conseil de prud’hommes
C. Doit saisir le tribunal administratif
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27. Une disposition légale relevant de l’ordre public absolu
A. Peut être écartée par des stipulations conventionnelles plus favorables pour les salariés
B. Ne peut donner lieu à négociation
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1. Veuillez traiter, au choix, l’un des deux sujets suivants (4 pages maximum) :
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6. Les « actes de gouvernement » désignent des actes :
A. Dont la légalité ne peut être examinée par le juge administratif que par la voie de l’exception d’illégalité ;
B. Pris par les plus hautes autorités de l’État pour des raisons politiques ;
C. Détachables des relations extérieures de la France ;
D. Directement liés aux rapports entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.
7. Parmi les actes insusceptibles d’être directement contestés devant le juge administratif
en raison de leur valeur législative, figurent :
A. Les ordonnances prises par le Gouvernement sur le fondement de l’article 38 de la Constitution et non
ratifiées par la Parlement ;
B. Les ordonnances prises par le Gouvernement sur le fondement de l’article 38 de la Constitution et
ratifiées par la Parlement ;
C. Les lois ordinaires adoptées par le Parlement ;
D. Les décisions prises dans le domaine de la loi par le Président de la République sur le fondement de
l'article 16 de la Constitution de 1958.
9. Parmi les actes attachés à la fonction judiciaire dont le juge administratif ne peut
connaître, figurent :
A. Les actes de police administrative ;
B. Les permissions de sortir accordées à un détenu par le juge de l'application des peines ;
C. Les sanctions disciplinaires infligées à un détenu par le directeur d’établissement pénitentiaire ;
D. Les décisions préparatoires incorporées dans une procédure judiciaire (saisie, consignation, procès-
verbal…).
10. Pour qu’une décision prise par une personne morale de droit privé à laquelle une mission
de service public administratif a été confiée soit qualifiée d’acte administratif unilatéral, il
faut que :
A. La décision ait été prise dans le cadre de la mission de service public qui lui a été confiée ;
B. La décision ait été préalablement transmise à la préfecture pour contrôle de sa légalité ;
C. La décision témoigne de l’usage par la personne privée d’une prérogative de puissance publique confiée
par une personne publique ;
D. La décision ait été précédée du respect d’une procédure contradictoire.
12. Le transfert d’un détenu d’un établissement pénitentiaire vers un autre établissement
pénitentiaire :
A. Est toujours une mesure d’ordre intérieur ;
B. Est parfois une mesure d’ordre intérieur ;
C. N’est jamais une mesure d’ordre intérieur ;
D. N’est jamais prononcé par l’administration pénitentiaire pendant la trêve hivernale.
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13. La circulaire est un acte à vocation :
A. Interprétative ;
B. Confirmative ;
C. Répressive ;
D. Recognitive.
14. Pour que le recours pour excès de pouvoir visant une circulaire soit recevable, il faut que
celle-ci ait un caractère :
A. Règlementaire ;
B. Individuel ;
C. Interprétatif ;
D. Impératif.
16. Les avis et recommandations formulées par les autorités administratives indépendantes à
l’endroit des personnes privées (entreprises, particuliers…) :
A. Sont en principe insusceptibles d’être contestés dans le cadre d’un recours pour excès de pouvoir ;
B. Doivent être notifiés au Premier ministre ;
C. Peuvent être contestés dans le cadre d’un recours pour excès de pouvoir lorsqu'ils sont de nature à
produire des effets notables sur le comportement des personnes auxquelles ils s’adressent et sur la
situation du requérant ;
D. Peuvent être contestés dans le cadre d’un recours pour excès de pouvoir lorsqu’ils contiennent des
dispositions impératives.
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20. Est qualifiée de « ni règlementaire ni individuelle » (ou de décision d’espèce) la décision
qui :
A. Procède au classement d’un site naturel ;
B. Nomme un fonctionnaire sur un poste à responsabilité ;
C. Définit les conditions d’attribution d’une aide financière ;
D. Déclare un projet d’utilité publique.
21. Le pouvoir règlementaire d’exécution des lois, tel que défini par la Constitution, relève :
A. Du Premier ministre seul ;
B. Conjointement du Premier ministre et du Président de la République ;
C. Du Président de la République seul ;
D. Conjointement du Gouvernement et du Président de la République.
25. Lorsqu’un avis conforme a été délivré à une autorité administrative sur un projet de
décision, cela signifie que cette autorité :
A. Est tenue de prendre la décision qui a fait l’objet de l’avis conforme ;
B. A le choix de prendre la décision qui a fait l’objet de l’avis conforme ou bien de renoncer à prendre une
décision ;
C. Peut prendre, sans nouvelle consultation, une décision distincte de celle qui a donné lieu à l’avis
conforme dans les 30 jours suivant cet avis ;
D. Peut prendre, sans nouvelle consultation, une décision distincte de celle qui a donné lieu à l’avis
conforme dans les 90 jours suivant cet avis.
26. Parmi les grands principes transversaux de la procédure administrative non contentieuse,
figurent :
A. Le principe non bis in idem :
B. Le principe d’impartialité ;
C. Le principe de l’autorité de la chose jugée ;
D. Le principe d’égalité.
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27. Dans l’accusé de réception que l’autorité administrative doit délivrer à l’administré qui lui
adresse une demande, doit figurer :
A. La date de réception de la demande et la date à laquelle, à défaut d'une décision expresse, une décision
implicite sera réputée édictée ;
B. Le fait que la demande puisse donner lieu, en cas de silence gardé par l’administration, à décision
implicite de rejet ou à une décision implicite d'acceptation ;
C. Les voies de recours ouvertes à l’administré dans le cas où le silence gardé par l’administration vaudrait
refus ;
D. La désignation et les coordonnées du service chargé du dossier.
34. Un contrat passé entre deux personnes privées est en principe un contrat de droit privé,
sauf si :
A. L’un des cocontractants est chargé d’une mission de service public ;
B. Le contrat a pour objet la réalisation de travaux autoroutiers ;
C. L’un des cocontractants dispose d’un mandat d’une personne publique au sens du code civil ;
D. L’un des cocontractants a été implicitement mandaté par une personne publique.
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35. Le critère matériel d’identification du caractère administratif d’un contrat peut renvoyer :
A. A la simple participation du cocontractant privé au service public ;
B. Au caractère écrit du contrat ;
C. A la soumission du contrat à un régime exorbitant du droit commun ;
D. A l’existence d’une ou plusieurs clauses impliquant l’application d’un régime exorbitant.
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Remarques préliminaires :
Pour chaque question, il convient de cocher la ou les bonnes réponses correctes. Il y a au moins une réponse à cocher
par question.
Chaque question attribuera 1 point si toutes les réponses correctes ont été cochées et si aucune réponse incorrecte n’a
été cochée. Si une réponse fausse est cochée ou si une bonne réponse n’est pas cochée, la note de 0 sera attribuée à la
question. Il est donc conseillé de prendre le temps de bien réfléchir avant de répondre.
2. L’intérêt à agir
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4. Le défaut de qualité pour agir
7. Un mineur
a) peut valablement agir seul en justice s’il est représenté par n’importe quel mandataire
b) peut valablement agir en justice s’il est représenté par ses parents
c) peut valablement agir seul en justice s’il est émancipé
d) peut valablement agir seul en justice si l’affaire met en cause un droit qui lui est éminemment personnel
e) est privé de son droit d’agir
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11. La nullité pour vice de fond
15. L’assignation
16. La signification
18. L’avocat
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19. Si le tribunal de grande instance est saisi d’une demande relevant de sa compétence
20. En 2018, lorsqu’une demande en justice sollicite l’annulation d’un contrat de vente d’un meuble d’une valeur
de 50 000 euros, le demandeur
21. En 2020, lorsqu’une demande en justice est formée par un demandeur contre plusieurs défendeurs, tous
personnes physiques, elle doit être portée
22. En 2020, lorsqu’une demande en justice est formée par un demandeur contre un défendeur, personne
morale,
23. En 2020, lorsqu’une demande en justice sollicite la réparation d’un préjudice selon les règles de la
responsabilité civile délictuelle évalué à 6 000 euros, le demandeur
a) s’il est rendu en dernier ressort et que le défendeur n’a pas été cité à personne
b) s’il est rendu en dernier ressort ou que le défendeur n’a pas été cité à personne
c) s’il est rendu en premier ressort mais que le demandeur n’a pas comparu
d) jamais
e) toujours
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26. Un jugement provisoire
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Barème : Pour chaque question attribution de 1 si la réponse est entièrement exacte, sinon 0. Il n’y a pas de point
négatif. Pour chaque question il y a entre 1 et 3 éléments de juste.
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6. L’inspection du travail :
a. A été créée par la loi du 21 mars 1884
b. Est visée par la convention n° 81 de l’OIT de 1947
c. Est un corps de fonctionnaires dépendant du Ministère du travail
d. Est organisée en Directions régionales appelées les DIRECCTE
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7. Les Conseils de prud’hommes :
a. Ont été créés au XVIIè siècle
b. Ont été créés en 1806
c. Sont aujourd’hui 210
d. Sont aujourd’hui 724
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17. Quels sont, parmi les critères suivants, ceux qui ne sont pas exigés pour caractériser la représentativité
syndicale :
a. L’attitude patriotique pendant l’occupation
b. Le respect des valeurs républicaines
c. L’affiliation à l’une des 5 grandes confédérations syndicales
d. L’audience électorale
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27. Sont éligibles :
a. Les électeurs ayant une ancienneté de 24 mois
b. Les électeurs âgés d’au moins 21 ans
c. Les salariés mis à disposition depuis 12 mois
d. Les salariés trop dépendants de l’employeur ne peuvent pas être candidats
28. Peuvent présenter des listes au premier tour des élections professionnelles :
a. Uniquement les syndicats représentatifs :
b. Tous les syndicats présents dans l’entreprise :
c. Les syndicats habilités à créer une section syndicale d’entreprise :
d. Tous les salariés électeurs :
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37. Les branches professionnelles :
a. Regroupent les entreprises par métiers :
b. Sont aujourd’hui 128 :
c. Seront réduites à 200 :
d. Sont reconnues par le Ministère du travail :
39. L’élargissement :
a. Permet de généraliser un accord de branche à toutes les entreprises de la branche
b. Permet de dupliquer un accord de branche dans une autre branche en situation de carence
c. Résulte d’une loi organique
d. Peut-être contesté devant le juge judiciaire
41. Dans les entreprises dont l’effectif est compris entre 20 et moins de 50 salariés, les accords collectifs peuvent
être conclus :
a. Avec un élu désigné comme délégué syndical :
b. Avec un élu en l’absence de section syndicale
c. Avec un mandaté syndical en l’absence d’élu
d. Avec un élu ou un mandaté syndical
43. Le salarié est informé des accords collectifs applicables dans l’entreprise :
a. Par voie d’affichage
b. Par mail
c. Par une mention dans son bulletin de salaire
d. Par un courrier de la DIRECCTE après son embauche
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47. Les conventions collectives sont, sauf stipulations particulières :
a. A durée indéterminée
b. Conclue pour une durée de 1 an ;
c. Conclues pour une durée de 5 ans ;
d. Conclues pour une durée de 10 ans
50. Un usage :
a. Peut-être dénoncé par l’employeur
b. Est cédé avec l’entreprise mais ne profitera plus qu’aux salariés dont le contrat est transféré
c. N’a pas de caractère véritablement obligatoire
d. Ne s’applique que s’il est plus favorable que l’accord collectif plus ancien
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Durée : 1 heure
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Vous traiterez, au choix, deux sujets sur les trois proposés (chaque question est notée sur 10) :
SUJET 1 : La distinction entre les actes unilatéraux et les contrats : l’indétermination des critères
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1er SUJET : Dans quelles conditions une personne publique qui n’a pas adopté son budget dans les délais
peut – elle en être pourvue ?
OU
2ème SUJET : Quelles sont les marges de manœuvre des décideurs publics en matière de ressources et de
dépenses publiques, de déficit et de délai d’adoption du budget ?
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Barème : Pour chaque question, il convient de cocher une ou plusieurs réponses. Chaque question est notée sur un point.
Les points sont attribués dès lors que la ou les bonnes réponses ont été cochées. Si, au contraire, il figure une mauvaise
réponse, la note de 0 est attribuée à la question.
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1. Among these authors, who particularly studied foreign legal orders in his works?
A – Honoré de Balzac
B – Montesquieu
C – Voltaire
2. Among these criteria, which one is the most decisive to identify a legal tradition?
3. Among these contemporary authors, who wrote a major study related to the “legal
traditions” or “legal models” in the world?
A – Jean Carbonnier
B – Patrick Glenn
C – René David
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4. Among these criteria, which ones may be apprehended as decisive elements of
the Romano-Germanic tradition?
A – Chili
B – Switzerland
C – New Zealand
8. Among these famous legal authors, who placed the judge and the common-law
to the very heart of the English system?
A – Boris Nolde
B – William Blackstone
C – Edouard Lambert
A – Hong-Kong
B – Austria
C – Wales
12. Which one of these features is the most decisive to apprehend the United States
legal system compared with the English one?
13. Regarding the Federal Constitution of the United States of America, who declared
“We are ruled by a Constitution, but this Constitution is what the Court says what
it is”?
A – Brett Kavanaugh
B – Oliver Wendell Holmes Jr
C – John Marshall
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14. Among these case-laws of the US Supreme Court, which one is related to the
racial segregation?
15. How many States can be considered “mixed legal systems”, according to the
broad sense of this phrase?
A – 15 States
B – 93 States
C – 103 States
16. Among these States, which ones combine the Romano-Germanic and the
Common-Law traditions?
A – Scotland
B – Australia
C – Louisiana
17. In the Canadian legal order, which act expressly confirmed the coexistence of the
Common-law and the Civil law traditions?
A – Public law
B – Property and civil rights in the Province
C – Private law
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19. What are the main challenges raised by the coexistence of the two legal
traditions in Quebec?
20. How many countries share the Muslim legal tradition nowadays?
A – approximatively 50 countries
B – approximatively 65 countries
C – approximatively 85 countries
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Epreuve de : Espagnol
Durée : 1 heure 30min
1. ¿Qué es la violencia de género? ¿ En qué texto legal se regula? ¿Cuáles son los objetivos de este texto legal?
Críticas a esta ley2,5PUNTOS
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_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
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2. ¿En qué texto legal se regulan las conductas penales sancionables cometidas por menores? ¿A quiénes se
refiere esta ley? 2,5PUNTOS
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_____________________________________
Las sanciones penales, en el caso de los menores tienen un nombre específico. ¿Cuál es?
Enuméralas_______________________________________________________________________________
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_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
________________________
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3. Explica los delitos derivados de la vulneración del derecho al honor 2PUNTOS
____________________________________________________________________________________________
____________________________________________________________________________________________
____________________________________________________________________________________________
____________________________________________________________________________________________
___________________________
4. ¿Qué es el IRPF (impuesto sobre la renta de las personas fiscas)? Cuáles son sus características? 2,5
PUNTOS__________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________
________________ _______________________________________
La señora Martínez es profesora y gana 20000 euros derivados de su trabajo de los cuales debería pagar en concepto de
impuestos 4000 euros al estado, sin embargo, y debido a una minusvalía física y a su colaboración con una ONG esa
cantidad se ve reducida solo a 2000 euros. 2PUNTOS
________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________________________
________________________________________
6. Vocabulario: 3PUNTOS
Plainte__________
Juzgados en el que se conoce sobre situaciones de agresión física o verbal de un marido o persona con
análoga relación, sobre su mujer___________________
Lugar de internamiento en el que el menor delincuente permanecerá ingresado como sanción
penal_________________
Amenaza____________________________________________________________________
Juger_______
Héritage_____
73
7. Completa con el tiempo verbal más adecuado 5,5puntos
74
Semestre 6 - Mai 2020
75
COVID – EXAMENS EN LIGNE
76
SESSION 2
77
Semestre 5 - Juin 2020
78
COVID – EXAMENS EN LIGNE
79
Semestre 6 - Juin 2020
80
COVID – EXAMENS EN LIGNE
81