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Partie 4.

Le jugement administratif

La juridiction est saisie par requête mais le CJA dit aussi que la juridiction ne peut être saisie
que par voie de recours.
La requête c’est l’acte initial de la procédure alors que le recours c’est l’action de saisir le
juge dans la perceptive de la résolution du litige. La requête c’est l’acte de procédure qui porte
le recours à la connaissance du juge.

Ajd, la requête est déposée via l’appli Télérecours par l’envoi de plusieurs PDF. La requête
peut tout de même être remise en personne aux greffes du tribunal. Le greffe va alors attribuer
un n° à 7 chiffres avec les 2 premiers numéros qui correspondent à l’année en cours.

Le greffe du tribunal ensuite procède à une première lecture de la requête afin de renseigner le
logiciel interne à la juridiction : logiciel Skipper. Cela va permettre de faciliter la première
lecture et l’instruction. A l’occasion de cette première lecture, le greffier va identifier la nature
des conclusions et éventuellement relever les irrégularités manifestes qui pourraient affecter la
requête. Le plus commun est l’absence de décision attaquée. La requête est alors affectée à
une chambre en fonction de la nature sur laquelle elle porte. Le président va ensuite affecter
un rapporteur sur l’affaire -. C’est ce rapporteur qui va conduire l’instruction sachant que
l’instruction c’est la période durant laquelle les parties peuvent produire de nouveau
mémoires et pièces et le juge mettre en œuvre des mesures de nature à alimenter le débat
contentieux.

Leçon 11. L’instruction

Le procès adm à un caractère inquisitorial càd c’est le juge qui va à la fois ordonner les débats
et ordonner les mesures d’instruction.

Section 1. Le régime de l’instruction

Le JA doit se montrer actif dans l’instruction toutefois il possède une large marge de
manœuvre

§1. Le caractère discrétionnaire de l’instruction

S’il faut attendre 2009 dans l’affaire Perreux pour que le juge qualifie la procédure
d’inquisitoire, dès 1962, il a précisé que le juge dirige seul l’instruction ce qui souligne la
marge de manœuvre qui lui est laissée.

A) Les échanges entre les parties

Au regard du délai auquel il doit trancher, le juge est soumis à un dilemme entre permettre
aux parties de dvp pleinement leur argumentation et juger dans un délai raisonnable. Le délai
d’instruction peut s’avérer long car dans les faits le JA est souvent passif. Il n’existe aucune
disposition qui encadre le délai de l’instruction.

La seule mention dans le CJA c’est l’art R. 611-10 qui prévoit que c’est le rapporteur du
dossier qui fixe le délai accordé aux parties pour produire leur mémoire. Traditionnellement,
c’est 2 mois.

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Les secrets protégés : dans certains contentieux, les doc communiqués au juge pour la
résolution du litige sont couverts par un secret prévu par la loi (ex : secret médical ou secret
de la défense).

Dans ce cas, il faut distinguer le secret opposable aux parties et au juge et qui permet aux
parties de ne pas produire des documents et le secret opposable qu’aux parties donc le juge
peut avoir connaissance de ces pièces mais pas la partie adversaire (ex : donnée médicale).

Formalisme de la procédure : lorsque la procédure n’est pas dématérialisée complètement, le


juge communique les pièces par lettre simple. Lettre avec accusé de réception utilisée
seulement pour la requête, l’ordonnance de clôture de l’instruction, les décisions ordonnant
une mesure d’instruction et la notification des moyens d’ordre public. Le code prévoit la
possibilité d’utiliser la voie administrative càd passer par un agent pour communiquer les
pièces : utilisée principalement.

Passivité du juge vis-à-vis des de la production des pièces et des mémoires : l’adm a une
stratégie dilatoire qui consiste à ne pas produire de mémoire dans le délai fixé par le juge. Le
pb c’est que souvent dans ce cas il ne se passe rien pas parce que le juge n’aurait pas les pvrs
nécessaires mais juste parce qu’il ne les exerce pas. Le décret du 4 août 1923 permettait au
CE de statuer lorsque le ministre n’avait pas présenté de mémoire dans le délai fixé. En 1936,
par voie JP, le juge a posé le principe selon lequel lorsque le défendeur est resté silencieux de
maintenir une injonction il est considéré comme ayant acquiescé à l’exposé du requérant.

31 juillet 1945 : ordonnance a prévu la possibilité pour le CE une mise en demeure de


produire les pièces et à défaut de réponse le requérant est réputé s’être désisté de son recours
et le défendeur est réputé acquiescer aux faits.

Depuis décret du 16 janvier 1981, la procédure est d’autant plus rigoureuse que le désistement
du requérant est d’office s’il n’a pas produit les pièces exigées devant le CE. Le désistement
d’office ne peut arriver qu’après mise en demeure devant CA et TA.

L’art. R. 612-6 prévoit enfin qu’à défaut d’exécution d’une mise en demeure adressée par le
juge, le défendeur est réputé avoir acquiescé aux faits exposés. Le juge ne retient pas
l’acquiescement lorsque l’adm produit un mémoire avant la clôture de l’instruction.

B) La clôture de l’instruction

La possibilité pour le juge d’ordonner la clôture de l’instruction date du décret du 13 juillet


1973. La clôture d’instruction est utilisée de manière variable en fonction du rapporteur.

Pour certains contentieux comme celui de l’éloignement des étrangers, les préfectures ne
prennent pas la peine de défendre les procès et les magistrats rapporteurs hésitent à clôturer
l’instruction parce que si mes magistrats utilisent l’ordonnance de clôture implique que l’A° a
acquiescé aux faits et donc peut avoir des effets considérables.

A défaut, de cette ordonnance, l’instruction sera clôturée 3 jours avant l’audience devant les
juges du fond.

La mesure de clôture de l’instruction est discrétionnaire : 1987 CE Ministre de la Santé contre


Tête.

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Ces décisions n’ont pas à être motivées par le juge et ne sont pas susceptibles de recours. Si
l’adm ne répond pas, les parties ne peuvent pas demander au juge de prendre des mesures
d’instruction.

La passivité du juge avec le caractère discrétionnaire du juge renforce le caractère


asymétrique entre les parties.

Le CE est venu clarifier le statut des productions postérieures à la clôture de l’instruction. Le


CE a prévu que le juge doit tjrs prendre connaissance du mémoire produit mais il n’est pas
obligé d’en prendre compte et de le soumettre au contractant.

Par contre il a la liberté dans l’intérêt d’une bonne justice de soumettre ce mémoire au
contradictoire dès lors que 3 conditions sont réunies (CE 2014, Lassus) :

- Existence de circonstances de droit ou fait nouvelles


- La partie n’est pas en mesure de faire état avant la clôture de l’instruction
- Susceptible d’exercer une influence sur le jugement de l’affaire

Csq : si le juge prend une ordonnance d’instruction et que l’audience est fixée à telle date
mais qu’un mémoire est produit entre temps alors que l’instruction était clôturée par le juge
par une ordonnance alors le juge peut rouvrir l’instruction.

Si le juge rouvre l’instruction, il encourt le risque que sa décision soit annulée en appel. La
bonne A° de la justice suppose que le juge ait connaissance de la position de l’adm.

C) Les procédés d’accélération de l’instruction

2 procédés principaux :

- Le juge peut dès l’enregistrement de la requête décider de la date à laquelle


l’instruction sera close.
- Le juge peut adresser un calendrier d’instruction aux parties dans lequel il va préciser
la date de l’audience.

Le délai d’instruction en réalité ne dépend pas que de la position du JA mais relève d’autres
éléments factuels tels l’encombrement de la juridiction, l’inadéquation des moyens matériels à
la disposition des juges, augmentation du nb de recours…

§2. Les obligations procédurales

L’instruction est certes discrétionnaire mais le JA est tenu à un certain nb d’obligations. Il est
d’abord obligé d’instruire le dossier mais aussi de notifier aux parties les moyens d’ordre
public. Il est obligé ajd d’inviter le requérant à régulariser son recours

A) L’obligation d’instruire

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Le juge est obligé d’instruire sauf lorsqu’à la simple lecture de la requête il apparaît qu’il n’y
a pas lieu de procéder à l’instruction c’est le cas lorsque la décision ne porte pas préjudice au
défendeur (c’est le cas pour les décisions de rejet : CE 1996 Syndicat des avocats de France).

Ajd le juge admet une mesure d’instruction pas susceptible d’être discuté en cassation. En
revanche, le juge est venu préciser qu’il était nécessaire que le juge du fond ait pris toutes les
mesures de nature à lui procurer les éléments nécessaires pour former sa conviction. CE 2002
Moon Sun Myung.

Requalification des prétentions des parties : cette technique est présentée comme une manif°
de la bienveillance du juge. Toutefois, elle peut présenter certaines difficultés lorsque le
requérant pas représenté par un avocat puisqu’elle génère une incertitude sur la requalification
qui va être opéré par le juge.

Il existe une obligation de requalification selon la JP du CE : juge doit alors requalifier afin de
donner aux prétentions un effet utile. Pas tenu de la lettre qui sont faites doit interpréter
raisonnablement afin de rétablir les prétentions des parties.

La doctrine use cette technique 2 pêches aux conclusions et aux moyens dont le but est
d’éviter d’opposer au requérant une irrégularité.

Ce pouvoir de requalification il faut le rattacher au caractère inquisitorial de la procédure


administrative.

1ère contrainte procédurale : impossibilité d’instruire car il faut requalifier les prétentions.

B) Les moyens d’ordre public

 Les moyens d’OP

Les irrecevabilités qui peuvent affecter la recevabilité d’une demande sont les fins de non-
recevoir qui sont en principe d’OP.

Telle est le cas de la composition du juge c’est une fin de non-recevoir qui est d’OP. De
manière générale, le CE considère que l’irrecevabilité du recours est tjrs un moyen d’OP.

Le moyen d’OP peut être dit substantiel car il porte sur l’acte attaqué : l’incompétence de
l’auteur de l’acte est le plus courant.

En premier lieu, le JA considère que la responsabilité sans faute est un moyen d’OP : 1919,
Regnault-Desroziers.

On considère que l’expiration d’un délai de prescription n’est pas un moyen d’OP.

Irrégularité procédurale qui tient à l’organisation de la juridiction administrative elle-même :


moyens qui tiennent à la violation de l’organisation de la juridiction administrative.

Ex : défaut d’impartialité de la formation, de sa composition irrégulière ou du fait d’avoir


statué en audience non publique.

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 Le régime des moyens d’OP

Les moyens d’OP peuvent être invoqués à tout moment. Cela signifie qu’un moyen d’OP peut
être invoqué même après l’expiration du délai contentieux et constitue de ce fait une
exception à l’immutabilité de l’instance. Une fois le délai de recours dépassé, il n’est plus
possible d’invoquer le moyen si pas déjà évoqué : CE 1956 Thorame.

De plus, les moyens d’OP ont pour caractéristique essentielle de devoir être obligatoirement
soulevés par le juge, la seule exception étant lorsque le moyen d’OP n’est pas fondé.

La notification aux parties : il s’agit d’une mesure qui garantit pour les justiciables de ne pas
découvrir à l’audience ou dans la décision un moyen qui leur aurait échappé.

Le juge est tenu de relever l’irrecevabilité et il est tenu d’inviter les parties à régulariser
l’irrecevabilité dès lors qu’elle est régularisable -> cela n’affecte pas le caractère d’OP de
l’irrecevabilité mais par contre ça affecte la csq normale qui est tirée de l’irrecevabilité de
l’absence d’examen du bien-fondé de la prétention.

Section 2. Les actions de l’instruction

Désigne à la fois : la partie défenderesse peut opposer à la partie requérante ce que l’on
appelle les demandes incidentes peut aussi s’agir de situation où le contentieux devient
triangulaire car on a un tiers qui va vouloir être une partie au procès.

A) Les demandes incidentes

Conclusions reconventionnelles et appel incident.

Les conclusions reconventionnelles c’est que devant le juge du fond, le défendeur va adresser
des conclusions au juge à l’encontre du requérant. Ces conditions vont être jointes aux
conclusions du requérant et va devoir trancher entre les conclusions principales et les
conclusions reconventionnelles de la partie défenderesse.

Appel indicent : il s’agit de 2 conclusions soulevées par la partie défenderesse

B) L’intervention des tiers

Dans certaines circonstances, le contentieux ne va plus être dual mais va pouvoir être
triangulaire dès lors qu’une 3ème partie va être introduite à l’instance. Le but de joindre un tiers
à l’instance est d’éviter que ce tiers ne fasse un recours autonome.

L’obligation de mise en cause de tiers en qualité de partie

Normalement, lorsque le juge est saisi de conclusions aux fins d’annulation, il doit
communiquer la requête à l’auteur de l’acte attaqué qui est donc considéré comme le
défendeur à l’instance. Sauf que si l’acte qui est attaqué est une autorisation adm, le juge doit
également transmettre la requête au bénéficiaire de cette autorisation.

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Triangulation aussi lorsque la commune veut acquérir un terrain et que la délibération
d’acquisition est attaquée ! quand l’adm exproprie qqn au bénéfice d’une tierce personne alors
le bénéficiaire doit savoir que cette expropriation va être attaqué.

L’intervention forcée : le juge va inviter le tiers dans l’instance afin de lui conférer le titre de
partie à l’instance.

Si le demandeur sollicite la condamnation d’un tiers, on parlera d’appel en cause. Si le


défendeur demande qu’un tiers garantisse les condamnations on parle alors d’appel en
garantie. Si éventuelle tierce opposition on parle d’appel en déclaration de jugement commun.

Ici, le terme d’appel ne renvoie pas à une voie de recours mais est une invitation au droit
d’agir. Le juge parle aussi de mise en cause.
§2. Les mesures d’instruction

Le magistrat d’instruction dispose d’une palette variée de mesure à sa disposition. La plupart


de ces mesures sont rarement exécutées. Une fois que le juge utilise les mesures d’instruction
cela va être pour établir la vérité judiciaire et rétablir une forme d’équité entre les parties.

A) Les mesures d’instruction courantes

Les mesures les plus courantes c’est d’abord la demande de production de document (= qd
l’A° doit produire des docs utiles à la solution du litige ou qd elle doit fournir des explications
sur les motifs de sa décision).

L’autre hypothèse c’est qd le juge prononce une expertise. Dans ce cas le juge va en réalité
ordonner l’expertise et également choisir l’expert qui va devoir intervenir.

B) Les mesures d’instruction exceptionnelles

1 : En visite sur les lieux : le juge administratif va se déplacer sur les lieux de l’affaire.

2 : Enquête : JA met lui-même en œuvre les mesures d’instruction : cela peut l’amener à
auditionner des témoins

3 : Le juge va vouloir entendre un amicus curiae (ami de la cour) qui est un avis d’un expert
sur une question : prof de droit, homme politique, chercheur…

Dans tous les cas, l’avis de la cour doit rester abstrait car il ne doit pas analyser ou apprécier
les pièces du dossier. C’est d’une importance sociétale particulière et le juge souhaite entendre
ce spécialiste pour trancher.

Caractère discrétionnaire de l’instruction et souvent passif de la juridiction adm dans la


direction de l’instruction. Ces 2 éléments ont pour csq souvent d’aggraver l’inégalité entre les
parties devant le juge. Ici ce qui est en cause c’est un manque de pvr de la part du juge.

La procédure est bien inquisitoriale mais elle n’est pas symétriquement inquisitoriale (pouvoir
du juge différent sur l’adm et les parties).

26/03 :

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Leçon 12. La décision du juge administratif

Les décisions du JA prennent une forme classique, principalement construite autour des visas,
des moyens, des motifs et du dispositif.

NB : Le visa rappelle le cadre du litige et la teneur de l’argumentation juridique des parties.


Ils vont évoquer les textes appliqués invoqués par le juge et également mentionner les
mémoires produits et les pièces transmises.

NB : Les moyens sont la synthèse des arguments des parties.

Quant aux motifs, dans la décision du JA, ils constituent la réponse du juge aux ccl° et au
moyens des parties.
Sauf économie de moyens, le juge est tenu de répondre aux moyens des parties et à leurs ccl°,
sans quoi il commet une omission à statuer qui pourrait entrainer l’annulation de la décision.

NB : Le juge écarte les moyens mais rejette les ccl°.

Les motifs constituent le raisonnement du juge et les raisons pour lesquelles il va retenir ou
écarter l’argumentaire des parties.

L’art. L. 9 du CJA souligne que les jugements doivent être motivés. Si ce n’est pas le cas, la
décision du juge pourra être annulée. Enfin, le dispositif synthétise ce qu’a décidé le juge pour
trancher le litige.

NB : Le CJA prévoit certaines mentions obligatoires qui doivent apparaitre dans la décision
sous peine que le jugement soit irrégulier (ex : si l’audience était publique ou à guis clos, les
visas, la date de l’audience ou la date de lecture du jugement).

NB : Depuis la loi du 7 oct. 2016 pour la République numérique mise en œuvre par le décret
du 29 juin 2020 a prévu la mise à disposition au public, sous la forme électronique, des
décisions rendues par le JA dans les 2 mois suiv. leur prononcé.

L’art. R. 741-13 du CJA organise le dépôt de ces décisions sur une plateforme (l’Open Data).
En vertu de ces dispo° réglementaires, dep. le 30 sept 2021, le CE met en ligne l’ensemble de
ces décisions, et dep. Le 30 juin 2022, c’est également le cas des TA.

Un des effets vendus de L’Open Data est la J prédictive, càd d’utiliser cette masse de donnée
pour aboutir à des aides à la décision ou à la prédiction des solutions J°elles. Les critiques
qu’on peut adresser à cette J c’est qu’elle aurait pour effet de faire perdre son efficacité à
l’argumentaire juridique et factuel des parties. L’autre critique énoncée est le risque que la jp
du JA reste enfermée dans le passé, ce qui aurait pour effet de figer cette jp. Enfin, la dernière
critique est que cette J aurait pour effet d’accroitre les inégalités entre les requérants puisque
tous n’ont pas les moyens de faire appelle aux entreprises de la legaltechs qui disposent
d’outils de J prédictive.

Il y a aussi un certain nb de limites techniques :

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-Ce type d’algorithme est très peu efficace dès lors qu’il s’agit d’autre chose que de calculer
des prétentions indemnitaires. Cette limite fait également écho au fait qu’actuellement, les
algorithmes ont du mal à modéliser le raisonnement juridique ou à qualifier juridiquement les
faits.

-L’utilisation de la J prédictive va largement dépendre du matériau mis à la disposition de ces


outils, et actuellement, les décisions versées sur l’Open Data sont des PDF ou des fichiers Zip
largement inexploitables par des logiciels de traitement de texte.

Mais, l’accessibilité de manière massive aux décisions du juge du fond avec l’Open Data
pourrait avoir pour effet vertueux de remettre en cause le monopole du CE dans l’écriture du
DA. En effet, avec l’Open Data, l’approche verticale qu’on a traditionnellement pourra être
complétée par une approche horizontale qui se fonderait cette fois-ci sur l’application, par les
juges du fond, des décisions.

Section 1. La réponse aux demandes des parties : les motifs du JA

Le juge est tenu de répondre aux ccl° et aux moyens des parties dans la limite de ses pouvoirs.
En ce sens, il devra rejeter les ccl° des parties pour irrecevabilité ou parce-que mal fondées,
ou y faire droit en prononçant l’annulation ou la réformation de la décision adm litigieuse.

NB : Le juge peut aussi assortir sa décision d’une injonction d’exécution qu’il peut
accompagner d’une astreinte.
Pour traiter des motifs il faut avoir en tête qu’ils sont entourés d’un cadre légal qui détermine
les obligations de motivation du juge, sachant que celles-ci vont être différentes selon qu’il
s’agit d’une décision de rejet ou d’une décision favorable aux prétentions des parties.

§1. Les obligations de motivation

Ces obligations sont notamment déterminées par la règle de l’interdiction de l’ultra petita,
mais le juge se voit accorder une marge de manœuvre puisqu’il peut prononcer des obiter
dictum qui sont des motifs non nécessaires, la règle étant que le juge doit se conformer à son
obligation générale de motivation.

A) L’ultra petita

L’idée ici est que le juge adm ne peut pas statuer ni infra petita (en dessous-des demandes des
parties), ni ultra petita (au-delà de leurs demandes). Autrement dit, il ne peut pas prononcer
une décision, comme l’annulation d’un AA, sur le fondement d’un moyen qui n’est pas d’OP
et qui n’est pas soulevé par le requérant.

S’agissant de l’injonction à exécution, le CE a jugé dans un premier temps qu’était irrégulière,


l’injonction prononcée alors qu’elle n’a pas été demandée par le requérant et qui n’est pas
nécessaire à l’exécution de la décision (CE, 2001, Ministre de l’emploi c./SARL le grand
sud).

Ttefois, depuis la loi du 23 mars 2019, le juge peut prescrire d’office une injonction
d’exécution. La seule limite est que cette injonction doit être nécessaire à l’exécution de la
décisions. A défaut, le jugement qui prononcerait cette injonction serait annulé en appel ou en
cassation.

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B) L’obiter dictum

Un obiter dictum est une partie du jugement qui est une sorte d’aparté non nécessaire à la
résolution du litige. C’est un motif qui va apparaitre dans la décision mais qui ne répond à
aucun moyen des parties. Ici, on n’est pas dans l’ultra petita puisque ce motif ne détermine
pas la résolution du litige.

La doctrine a identifié 4 fonctions de l’obiter dictum :

-Une fonction normative : ils vont servir à créer des précédents.

-Une fonction doctrinale : ils vont servir à systématiser les jp précédentes.

-Une fonction sur justificative : ils vont aider à l’acceptation de la solution.

-Une fonction sur explicative : ils vont faciliter l’exécution de la solution.

C) L’obligation de motivation

La motivation des décisions est la principale garantie contre l’arbitraire du juge.


NB : Les motivations sont l’ensemble des raisons de fait et de droit qui fondent la décision.

NB : L’art L. 9 du CJA prévoit de manière laconique que les jugements sont motivés.

Cette motivation participe par ailleurs de l’acceptabilité sociale des décisions de J, et elle
permet aussi au juge de la réformation d’exercer son office.

En ce sens, la CEDH estime que la décision de J est comprise au premier chef par la
motivation de la décision, laquelle doit donc faire preuve d’une clarté suffisante (arrêt 1992).

Pour elle, la motivation de la décision a donc à la fois pour fonction de faciliter sa


compréhension par le justiciable, mais également de constater que ses demandes ont été
entendues par le juge.

§2. La motivation du jugement de rejet

En cas de rejet, le juge doit faire attention à plusieurs écueils : l’écueil à statuer et le risque
d’insuffisance de motivation. Mais il dispose d’une certaine liberté puisqu’il a la possibilité de
rendre un jugement pour faire reste de droit.

A) L’omission à statuer

Si le juge décide de rejet le recours dont il est saisi, il doit alors statuer sur l’ensemble des ccl°
et apporter une réponse à tous les moyens qu’il a soulevé.

En revanche, il n’est pas tenu de répondre aux simples arguments, ni aux moyens qui sont
inopérants, ni aux moyens d’OP qu’il ne retient pas, ni encore, à la mise en œuvre de ses
pouvoirs propres.

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Si le juge ne répond pas aux moyens, il commet alors une omission à statuer qui entache le
jugement d’irrégularité. C’est le cas si le juge ne répond pas ou mal aux moyens ou qu’il
méconnait le sens du moyen soulevé par le requérant (CE, 2007, Copede).

B) L’insuffisance de motivation

Il s’agit d’un moyen classique d’appel et de cassation.

En effet, le juge de la réformation va apprécier les motivations données par le juge de premier
ressort en fonction de la précision des faits apportés à la connaissance du juge, et de
l’argumentation plus ou moins dvp des parties.

Or, lorsque la motivation de la décision est insuffisante pour que le justiciable puisse
comprendre la solution du litige, ou pour la J° supérieure d’exercer son office, dans ce cas, il
y a insuffisance de motivation.

C’est une oblig° qui a d’ailleurs son pendant euro puisque la CEDH rattache l’oblig° de
motivation au droit au recours protégé par la C°EDH. Cpdt, la CEDH est venue préciser que
cette oblig° ne supposait pas une réponse détaillée à chaque argument des parties.

Et le CE va aussi censurer pour insuffisance de motivation, la décision dont la motivation est


insuffisante pour conférer une base légale à la solution du litige (CE, 1972, CPAM du Loiret).

C) Le jugement pour faire reste de droit

Cette technique permet au juge de rejeter un recours soulevé par le requérant en raison de son
caractère mal fondé sans se prononcer sur son irrecevabilité.

C’est une technique atypique puisque normalement le juge va d’abord étudier la recevabilité
du recours et ensuite il se prononce sur le fond et notamment sur le bienfondé des parties.

Donc la technique du jugement pour faire reste de droit permet au juge de se dispenser de
l’étude d’irrecevabilité du recours. Elle est apparue au XIXème et elle est ajd assez courante
et elle est perçues par les juges comme une mesure bienveillante à l’égard des requérants
sachant que le choix de cette technique est considéré comme étant un choix discrétionnaire
par le juge (CE, 1973, Monus).

Le juge ne peut utiliser cette technique que s’il juge opportun de s’abstenir de soulever
l’irrecevabilité.

En apparence cette technique peut donner l’impression de contrevenir au pcp selon lequel
l’irrecevabilité est un moyen d’OP. Cpdt, tel n’est pas le cas car le caractère d’OP de
l’irrecevabilité impose que le juge examine si le recours est recevable mais n’impose pas
l’opposition de l’irrecevabilité aux parties.

De plus, le juge ne peut recourir à cette technique que pour rejeter le recours. A défaut, le CE
censurerait le jugement pour erreur de droit (CE, 2055, Ville de Lille).

Donc, il y a bien une spécificité des motivations de rejet, mais aussi des motivations
favorables aux parties.

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§3. La motivation du jugement favorable

Ici, le juge doit faire une balance entre l’insuffisance de motivation et l’économie de moyens.

A) L’insuffisance de motivation

Lorsqu’il fait droit aux ccl° du requérant, le juge doit également faire attention à ne pas
entacher sa décision d’insuffisance de motivation. En ce sens, le juge qui veut prononcer
l’annulation doit expliciter les moyens de légalité qu’il entend retenir.

Et, s’il ne prononce qu’une annulation partielle, il va devoir justifier d’une part pourquoi il a
choisi de ne pas recourir à une annulation totale et justifier pourquoi il n’a pas retenu une
autre annulation partielle que celle qu’il a retenu.

B) L’économie de moyens

Lorsque le juge fait droit aux demandes des parties, il n’est pas obligé de répondre à tous les
moyens de la partie requérante. L’économie de moyens permet ainsi au juge de ne retenir que
les moyens qui fondent son annulation, svt en utilisant la formule « sans qu’il soit besoin de
se prononcer sur les autres moyens de la requête ».

Mais dans certains contentieux, notamment en matière d’urbanisme, la loi a essayé d’encadrer
cette possibilité d’économie de moyens. C’est notamment le cas de l’art. L. 600-4-1 du Code
de l’urbanisme. Cet art. prévoit que le juge doit se prononcer l’ensemble des moyens de la
requête qui seraient susceptible de fonder l’annulation.

-> Donc ici, le juge va devoir répondre à tous les moyens qui potentiellement sont
susceptibles de donner lieu à annulation.

Cpdt, le juge a relativisé la portée de cet art. en prévoyant la possibilité de répondre à ces
autres moyens par la technique du considérant balai (CE, 2001, Sté inter touristique holidays
AG).

Section 2. La réponse aux demandes des parties : le dispositif de la décision

Dans le dispositif de sa décision, le juge va soit faire droit à la demande, soit la rejeter sachant
qu’il va d’abord se prononcer sur les ccl° principales. Il va ensuite se prononcer sur les ccl°
reconventionnelles, et enfin, sur les ccl° accessoires (ex : un référé suspension à l’appui d’un
REP).

§1. Les demandes principales

A) L’annulation rétroactive

Ajd, le juge n’est plus enfermé dans l’alternative classique entre, soit annuler l’acte litigieux,
soit rejeter les ccl°.

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NB : L’annulation a un effet erga omnes, càd qu’elle est opposable à la fois aux parties à
l’instance et aux tiers.

La jp a ainsi pu dire que lorsque l’acte est annulé, il est réputé n’être jamais intervenu (CE,
affaire Rodière, 1925), ou que l’acte n’est censé ne jamais avoir existé (CE, affaire Puisoye,
1970).

L’annulation a des effets radicaux mais par souci de sécurité jique le juge a pu moduler les
effets de sa décision. Il a ainsi pu considère que l’annulation d’un acte réglementaire
n’emporte pas l’annulation des décisions individuelles créatrices de droit devenues (CE, 1960,
Sieur Queriaud).

Plus classique, c’est aussi la possibilité que s’est reconnu la CE en 2004 dans la décision AC,
de moduler dans le temps les effets de ses décisions.

Et récemment, il est allé encore plus loin, en estimant qu’il pouvait à la demande des parties,
prononcer seulement l’abrogation d’un acte réglementaire initialement légal, mais dont le
chgmt de circonstances de fait et de droit l’a rendu illégal (CE, 2021, Association Helena).

B) L’annulation partielle

Il est possible pour le juge depuis très lgtps, d’annuler que la partie de l’acte qu’il juge illégal.

C’est notamment ce qu’il s’était reconnu dans une affaire de 1821, Bertrand, dans laquelle le
juge avait à connaitre d’une décision ministérielle qui fixait le solde d’un marché de
fournitures. Et ici, il s’était reconnu la possibilité d’annuler que la décision de refus de
versement d’une somme au requérant.

Cette possibilité lui est cpdt fermée lorsqu’il est face à un acte indivisible (lorsque toutes les
décisions sont liées les unes aux autres) sachant que dans le cas où le juge annulerait
partiellement un acte adm indivisible, le juge d’appel pourra annuler le jugement.

NB : L’annulation partielle est également appelée l’annulation en tant que.

C) L’annulation par voie de conséquence

Ici, le juge va faire application de la logique de l’excpetion d’illégalité en annulant les


décisions adm prises sur le fondement d’un acte illégal (CE, 2013, Sté M6).

D) La réfection de l’acte attaqué

Dans plusieurs domaines où le juge se prononce dans le plein contentieux objectif, il a la


possibilité de réformer la décision attaquée.

3 exemples :

-En matière disciplinaire où le juge peut modifier le montant de la sanction financière. Il peut
en modifier la durée et la teneur de cette sanction.

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-Le contentieux des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Ici le
juge a la possibilité de préciser dans le dispositif de sa décision, directement les modifications
qu’il entend apporter à l’acte attaqué.

-En matière électorale où la réformation de l’acte attaqué peur amener le juge à proclamer un
autre candidat élu.

E) Le paiement d’une somme d’argent

Lorsque le requérant sollicite l’engagement de la responsabilité de l’A°, il peut donc


demander à ce que lui soit versée une somme d’argent que le juge peut lui accorder. En lui
accordant cette demande le juge accorde alors au requérant, un droit à la perception d’une
somme d’argent.

Si le juge n’est pas en capacité de calculer lui-même la somme à laquelle l’A° est condamnée,
il peut renvoyer le calcul du montant à l’A°.

A ces demandes principales peuvent être adjointes des demandes accessoires.

§2. Les demandes accessoires

A) L’injonction de prendre une mesure d’exécution

Le pcp est l’interdiction faite au juge d’adresser des injonctions à l’A°. Mais, depuis 1995, le
juge peut assortir ces décisions d’une injonction d’exécution. Et depuis 2019, il peut même
prononcer d’office ces injonctions d’exécution.

C’est l’art. L. 911-1 du CJA qui donne la possibilité au juge de prononcer une mesure
d’exécution, sachant qu’elle ne peut a priori aller qu’avec une décision favorable aux
prétentions des parties.

Une des caractéristiques de ces ccl° à fin d’injonction c’est que, comme elles sont accessoires,
elles vont dépendre du sort des ccl° principales, sachant que le juge peut aussi fixer un délai
pour l’exécution de la décision.

NB : L’annulation d’un AA ne suppose pas nécessairement le prononcé de mesures


d’exécution, sauf lorsqu’il s’agit d’une annulation en tant que ne pas. Autrement dit, lorsqu’un
AA est annulé parce-qu’il ne prévoit pas certaines mesures. Dans ce cas, les mesures doivent
être adoptées en exécution du jugement d’annulation (CE, 2001, Vassilikiotis).

Par ailleurs, lorsque le juge annule un refus d’abrogation, ça implique que l’A° doive
prononcer l’abrogation.

B) L’injonction de réexamen de la situation du requérant

C’est l’art. 911-2 du CJA qui prévoit que, lorsque la décision J°elle implique que l’A° prenne
une nouvelle décision, le juge peut fixer le délai dans lequel cette nouvelle décision doit
intervenir.

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Ici, la nature de l’injonction va dépendre du moyen d’annulation retenu par le juge. Si il s’agit
d’une légalité externe, le juge prononcera alors une simple injonction de réexamen, càd que
l’A° va devoir recommencer le processus pour édicter l’acte attaqué.

En revanche, s’il s’agit d’un vice de légalité interne, dans ce cas, il ordonnera à l’autorité adm
de délivrer l’autorisation demandée. Ce type d’injonction est très utilisée notamment dans le
contentieux du refus de titre de séjour.

C) L’astreinte

L’astreinte permet au juge d’assortir une demande d’injonction ou de réexamen d’une


astreinte, càd du paiement d’une somme d’argent par jour de retard.

Le prononcé d’une astreinte relève des pouvoirs discrétionnaire du juge, donc il n’est pas
possible en appel ou en cassation de la contester.

NB : En général, l’astreinte est comprise entre 100 et 1000 euros.

Leçon 13. La contestation de la décision du juge administratif

Pour s’assurer que le juge a bien juger, on a mis en place des oies de recours qui permettent au
justiciable de contester une décision qui serait irrégulière sur la forme ou sur le fond.

Il faut donc bien distinguer la notion de recours de celle de voie de recours. Les deux se
distingue en fonction de leur objet. Un recours est dirigé contre un AA alors qu’une voie de
recours est dirigée à l’encontre d’un acte J°el.

Donc, étudier les voies de recours consiste à s’intéresser à l’ensemble des actions qui
permettent de contester une décision de J. Et, il existe deux types de voies de recours : les
voies de réformation et les voies de rétractation.

Les voies de réformation visent à obtenir la modification de la décision de J en saisissant un


juge du degré supérieur.
Les voies de rétractation permettent quant à elles de saisir le même juge pour qu’il modifie
l’acte qu’il a pris. Ex : En matière de référé, le caractère provisoire de la décision permet aux
même juge de revenir sur la décision qu’il a prise.

Les voies de réformation sont de deux sortes : l’appel et la cassation.

L’appel consiste à saisir le juge de degré supérieur, à la fois sur le jugement et sur le litige.
Autrement dit, le juge va se prononcer à la fois sur la décision rendue par le juge ainsi que sur
le litige qui a suscité la première instance, alors que le recours en cassation vise lui à censurer
la mauvaise application de la RD par le juge de dernier ressort.

Dans le cadre de ce recours, le juge ne va donc pas apprécier les faits, uniquement la légalité
et la régularité de la décision qui a été rendue en dernier ressort.

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Mais en cassation, le juge peut quand même se prononcer sur l’exactitude matérielle des faits,
la qualification juridique, ou la dénaturation par les juges du fond.

Section 1. L’appel

§1. Les jugements et ordonnances susceptibles d’appel

Le jugement d’appel intervient à l’égard de décisions qui sont rendues en premier et dernier
ressort. Mais un certain nb de décisions ne peuvent pas faure l’objet d’appel. C’est notamment
le cas des mesures d’A° de la J. Ces mesures sont des mesures d’ordre intérieur qui visent à
l’O° du SP J°el.

Ex : Le fait de radier du rôle une affaire (= retirer l’affaire d’une liste).

§2. Le délai d’appel

Le délai ordinaire de droit commun pour l’appel est de 2 mois à compter de la notif° de la
décision sachant qu’il existe des délais plus courts pour certains contentieux.

Ex :

-Délai d’un mois pour le contentieux des OQTF.

-Un délai de 15 jours pour le refus d’entrer sur le territoire au titre du droit d’asile.

Le délai court à compter de la notif° aux parties sachant qu’ne matière d’étrangers placés en
centre de détention, le délai va courir à partir du moment où l’A° aura effectivement remis le
plis au requérant.

Lorsqu’il y a un délai d’acheminement postal anormalement long, il n’y pas forclusion et la


date de départ du délai sera la date d’envoi, sachant que, si la décision ne mentionne pas le
fait que l’appel est soumis à un délai plus court, c’est le délai de droit commun de 2 mois qui
s’applique.
§3. Le caractère non suspensif de l’appel

Ce caractère résulte à la fois du fait que les recours en DA n’ont pas d’effet suspensif et que
les jugements sont exécutoires.

Donc cette règle implique que l’A° a l’obligation d’exécuter la décision ren due par le juge en
première instance. D’ailleurs l’exécution de cette décision par l’A° en première instance ne
rend pas l’appel sans objet.

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Aussi, en matière d’éloignement des étrangers il existe des règles spéciale puisque l’appel est
suspensif. Mais s’il s’agit du ressortissant étranger, cela veut dire qu’il ne pourra pas être
reconduis à la frontière si le juge d’appel, ne s’est pas prononcé. Par contre, il n’y a pas
d’effet suspensif de l’appel face à une décision de rejet.

-S’agissant du cas particulier du sursis à exécution :

Le CJA prévoit qu’en plus de l’appel, il est possible de demander au juge, un sursis à
exécution du jugement attaqué. Il s’agit d’une voie de recours accessoire qui doit faire l’objet
d’une requête distincte et mentionner le jugement attaqué.

§4. La notion d’effet dévolutif de l’appel

Aucune ccl° nouvelle ne peut être soumise au juge d’appel. Cpdt, cet effet dévolutif est
suspendu à la régularité du jugement au fond, càd que si le juge du fond n’a pas respecté la
procédure, la partie a alors la possibilité de présenter un moyen nouveau.

On parle alors de mise en œuvre des pouvoirs d’évocation, càd la possibilité pour un juge
d’appel de faire comme s’il statuait pour la 1ère fois sur le litige.

Section 2. Le pourvoi en cassation

La cassation est une procédure particulière puisqu’il s’agit ici seulement et exclusivement de
s’assurer de la bonne application des RD.

Qlq part, ce recours est au jugement ce que le REP est à l’AA, càd un contrôle objectif de la
légalité mais porte cette fois sur un acte J°el.

§1. La procédure de cassation

Ici, l’idée est d’éviter que le CE soit un troisième degré de J°. Il a seulement pour fonction de
s’assurer de la régularité au regard du droit de l’acte J°el attaqué.

Comme pour le juge du fond, le juge de cassation peut prendre une ordonnance de tri. Le plus
svt, vont être écartés les pourvois en cassation irrecevables soit pour défaut de ministère
d’avocat au conseil ou lorsqu’il s’agit d’irrecevabilités manifestes qui ne sont pas susceptibles
d’être couvertes en cours d’instance.

Le conseil va alors se pencher sur la manière dont les juges du font ont fait application des
RD. Autrement dit, il va d’abord étudier la recevabilité du pourvoi, puis celle du recours
devant le juge du fond.

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NB : Dans un arrêt d’Ailières, le CE a jugé que le recours en cassation était recevable contre
toutes les décisions J°elles rendues en dernier ressort. Autrement dit, toute décision J°elle est
suscpetible de faire l’objet d’un pourvoi devant le CE s’il n’existe aucune autre voie de
recours.

§2. L’office du juge de cassation

L’office renvoie au rôle spécifique du CE et à la particularité des pouvoirs qu’il va mettre en


œuvre, et c’est cet office qui va restreindre les possibilités de contestation de certains
éléments du litige.

Et devant le juge de cassation, il existe la possibilité de demander un sursis à exécution


comme en appel, mais il faut alors démontrer que si la décision J°elle en q° n’est pas
suspendue, elle risque d’avoir des effets difficilement réparable.

A) Les moyens de cassation

Ajd, les moyens nouveaux en cassation sont considérés comme inopérants.

Donc, logiquement, n’est pas considéré comme un moyen nouveau celui qui nait de la
décision attaquée.

Parmi les moyens classiquement admis devant le juge, on peut citer : l’irrecevabilité du
recours soumis au juge du fond ou lorsque le juge du fond n’a pas respecté certaines des
obligations procédurales qui touchent l’instruction, la tenue de l’audience ou la forme de la
décision de justice. Enfin, les parties peuvent aussi évoquer l’erreur de droit ou l’erreur
matérielle commise par le juge du fond.

B) La décision de cassation

Le juge de cassation va suivre le raisonnement du juge du fond. Il va d’abord chercher s’il


n’existe pas une erreur de droit dans l’interprétation faite par le juge du droit applicable. Puis,
il va chercher si, dans l’appli° de la norme, le juge n’a pas dénaturé les faits, ou s’il a fait une
exacte appli° matérielle des faits. Et enfin, il va contrôler la qualification juridique des faits.

Et de manière discrétionnaire, le juge de cassation peut exercer un pouvoir d’évocation, ce qui


lui permet de régler l’affaire au fond (on va faire comme si le CE était un juge du fond), en
sachant que ce pouvoir est un pouvoir discrétionnaire dont l’utilisation est de plus en plus rare
puisque le CE a fait le choix depuis plusieurs année de se cantonner à son rôle de cassation.
La seule exception est lorsque le juge est amené à se prononcer dans le cadre d’un second
pouvoir en cassation : dans ce cas, il est obligé de trancher le litige au fond.

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