Méthodologie d’une Fiche d’arrêt ou d’un

jugement

Aperçu Général
- Rappelons d’abord ce qu’est un jugement et ce qu’est un arrêt :
Il s’agit de deux sortes de décisions de justice.
Le jugement est rendu par une juridiction dite du premier degré à savoir un
Tribunal de première instance tandis que l’arrêt est une décision rendue par une
juridiction de degré supérieur, il peut s’agir d’une juridiction dite du second degré
à savoir une Cour d’appel ou de la Cour de Cassation qui n’est PAS une juridiction
du troisième degré mais une Haute juridiction parce qu’elle se situe au sommet de
la hiérarchie judiciaire et puis, parce qu’elle juge en Droit et non en fait (Elle se
contente de contrôler si les tribunaux et cours d’appel ont bien appliquer la loi).

- La fiche d’un arrêt ou d’un jugement n’est autre qu’une fiche de lecture
d’un arrêt ou d’un jugement qui doit être présentée en respectant une
méthode bien précise.

- L’objectif n’est pas de recopier ou de reformuler l’arrêt ou le jugement mais

de l’expliquer.
Eléments constitutifs de la Fiche

• Identification de la décision
L’identification se fait en indiquant la juridiction et la date à laquelle la décision
a été rendue. Lorsque la chambre est précisée au niveau de la décision on la
mentionne aussi.
Ex 1 : Il s’agit d’un arrêt redu par la Cour suprême le 9 juillet 1964.
Ex 2 : Il s’agit d’un arrêt rendu par la Cour de cassation en sa chambre
criminelle le 19 mars 2008 / Il s’agit d’un arrêt rendu par la chambre
criminelle de la Cour de cassation le 19 mars 2008.

• La procédure
C’est l’histoire judiciaire de l’affaire.
C’est le fait de retracer brièvement le passage de l’affaire devant le Tribunal
de première instance puis devant la Cour d’appel avant d’arriver devant la
Cour de Cassation.
Attention, dès fois l’affaire est jugée en première instance sans qu’il soit
possible d’interjeter appel devant une Cour d’appel. Dans un tel cas, c’est la
Cour de Cassation qui sera directement saisie.
Pourquoi ? Lorsqu’un jugement est rendu en premier et dernier ressort cela
signifie qu’il n’est pas susceptible d’être contesté devant une Cour d’appel mais
peut directement faire l’objet d’un pourvoi en cassation. Ce type de jugement est
généralement rendu pour les petits litiges. Toutefois, lorsqu’un jugement est rendu
en premier ressort, il peut faire l’objet d’un appel pour être rejugé une seconde
fois par la Cour d’appel.
Attention au vocabulaire utilisé. Nous dirons par exemple que la cour d’appel a
déboutée ou rejetée par son arrêt la demande en annulation d’un jugement # La
cour d’appel a fait droit à la demande.

• Les Faits
On se contente des faits essentiels. Ceux qui ont un réel intérêt dans l’affaire.
Il ne s’agit pas de les recopier ou de les paraphraser mais de les qualifier
juridiquement.
Ex :
Elle a pris un local pour son affaire : Elle a conclu un contrat de bail
Tel est le cas également de ne jamais mentionner de noms propres au niveau de la
fiche mais de donner une qualité (Employeur, Salarié, Contractant, Vendeur,
Acquéreur, Demandeur, Défendeur…).
Donner aux parties une qualité va provoquer une qualification juridique qui va
permettre de faire rentrer les faits dans une catégorie de texte de loi et de
l’appliquer.
Les faits sont décrits de manière brève, succincte et pertinente.

• La Question de droit et le Point de droit

Dans les deux cas, il s’agit de qualifier juridiquement le problème qui se pose
dans l’affaire. La seule différence, c’est que la question est générale et le point
plus précis.
Nous dirons par exemple que la question de droit dans une affaire est relative à
un Homicide volontaire et que le point de droit est relatif à la volonté de
commettre l’acte criminel.

• La décision de la cour d’appel

On explique la décision qu’elle a rendue avec les arguments qu’elle présente.
Pourquoi elle a rendu une décision défavorable à la partie qui se pourvoi ?

• L’argument du pourvoi
De façon résumée on présente les arguments qui motivent le pourvoi de la partie
contestante, on les appelle des moyens.

• La nature de la décision de la cour d’appel ou de la Cour de Cassation

La cour d’appel rend deux sortes d’arrêts :

Un arrêt confirmatif qui confirme le jugement rendu par le T.P.I
Un arrêt infirmatif qui rejette le jugement rendu par le T.P.I

La Cour de Cassation rend :

Un arrêt de rejet dit aussi un arrêt à bon droit : C’est lorsque la Cour de Cassation
approuve la décision rendue par la Cour d’appel en démontrant que les motifs,
que les arguments qu’elle a rendus sont parfaitement bien fondés.
Un arrêt de cassation : On distingue entre une cassation totale quand la Cour
de Cassation annule entièrement l’arrêt rendu par la Cour d’appel. Puis une
cassation partielle quand la Cour de cassation approuve seulement quelques
éléments et désapprouve d’autres.
Pour faire un pourvoi, il faut se trouver dans un cas d’ouverture.
Il y a trois principaux cas où la Cour accepte un pourvoi : Une violation de la loi
(Lorsque le juge interprète mal une loi) – Un manque de base légale (Insuffisance
des faits) – Défaut de réponse à conclusion (Quand la CA ne traite pas certains
points).

Substitutions de motifs : Quand la Cour de Cassation rejette le pourvoi mais

n’approuve pas les motifs/arguments retenus par la Cour d’appel pour rendre sa
décision. Alors elle justifie la décision de la CA en substituant à un motif inexact
un motif exacte. (La décision de la CA est correcte, seuls les arguments qui la
motive font défaut)

• La solution de la cour de cassation

L’argument avancé par la Cour pour rejeter ou accepter l’annulation de la décision
de la CA

• La portée de l’arrêt

Evaluer la portée d’un arrêt revient à expliquer les effets futurs de la solution qu’il
a apporté.
Est-ce qu’elle apporte quelque chose de nouveau susceptible de modifier le droit
positif.
Est-ce un arrêt de principe ou un arrêt d’espèce.
(L’arrêt de principe pose une règle de droit générale appelée à s’appliquer à
d’autres situations analogues tandis que l’arrêt d’espèce ne s’étend pas au-delà du
litige qu’il tranche).

La structure de l’arrêt de la Cour de Cassation

Tous les arrêts rendus par la Cour de Cassation se composent de deux grandes
parties :

Les motifs : Regroupent la totalité des éléments utilisés par la Cour de

Cassation pour soutenir sa décision.
Et le Dispositif. : Décision finale.

S’agissant d’un arrêt de Cassation :

Le Visa : est la partie qui figure au début de l’arrêt et au niveau de laquelle

le juge énonce le ou les textes de lois sur lesquels il s’est appuyé pour rendre
sa décision. Elle commence toujours par la locution « Vu ».

Les Faits : à savoir les événements qui se sont passés et qui ont fait que
l’affaire soit portée en justice.

La décision rendue par la cour d’appel : la Cour explique l’essentiel de

cette décision.

Les motifs de l’arrêt attaqué : La partie qui se pourvoit explique pourquoi

la décision de la CA est injuste à ses yeux.
 Le / Les moyens de cassation : C’est l’élément de droit invoqué en
cassation par le demandeur devant la Cour pour demander la cassation
(Défaut de motif, défaut de base légale, violation de la loi, dénaturation
d’un écrit par le juge du fond, un abus de pouvoir, violation des formes de
procédure, contrariété des jugements...).

Le dispositif : Le verdict final rendu par la Cour, toujours présenté par

l’expression : « Par ces motifs ; Casse et annule ».

S’agissant d’un arrêt de rejet :

Le visa est inexistant !

Les Faits : ce qui s’est passé pour que l’affaire soit portée en justice.
La décision de la CA : cette fois-ci elle est approuvée par la Cour de Cassation.
Le pourvoi et ses moyens : La justification du pourvoi, souvent indiqué par
l’expression les parties font grief à l’arrêt d’accueillir la demande alors que…
« Alors que » indique l’argumentation du pourvoi
La solution de la Cour de Cassation : elle est facultative puisqu’elle est
d’accord avec la décision de la CA mais si la cour utilise l’expression « Mais
attendu que » c’est qu’elle va prendre le relais pour réfuter le pourvoi.
Le Dispositif : toujours présenté par l’expression « Par ces motifs ; Rejette le
pourvoi ».

Mlle. ESSAFI Asma

FSJES- Agadir.