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Conseils > Méthodologie juridique
Jeunes juristes, vous avez entendu parler de l’arrêt de cassation dès votre première année
de droit, n’est-ce pas ? Pour autant, vous avez du mal à le différencier de l’arrêt de rejet.
Pour mieux comprendre comment lire un arrêt de cassation, reconnaitre sa structure et
l'analyser, on vous propose un guide détaillé, pas à pas.
Sommaire :
À partir de maintenant, les arrêts de la Cour de cassation n’auront plus de secrets pour vous :
fiches d’arrêts et commentaires d’arrêts n’auront qu’à bien se tenir.
La définition de l’arrêt de cassation implique de détailler les éléments qui composent cette
expression : arrêt et cassation.
L’arrêt : définition
L’arrêt se définit comme une décision de justice rendue par une cour. Les cours d’appel, la
Cour de cassation et même les cours d’assises* rendent des arrêts.
*L’article 380-1 du Code de procédure pénale parle bien d’arrêts et pas de jugement, en dépit
du fait qu’il s’agit d’une décision rendue par une juridiction de première instance. Vous ferez
désormais attention dans les copies, on ne parle pas de jugement pour une cour et d’arrêt pour
un tribunal. Montrez à vos correcteurs que vous êtes rigoureux !
La cassation : définition
La cassation fait référence, ici, à l’un des deux types d’arrêts rendus par la Cour de
cassation.
Faisant suite à un pourvoi en cassation*, l’arrêt de cassation vient casser et annuler la décision
rendue en dernier ressort (art. L. 411-2 du Code de l’organisation judiciaire). Cela signifie que
la Cour de cassation remet en cause la décision rendue, pour :
violation de la loi (ce qui signifie que le texte a mal été interprété ou qu’un refus
d’application en a été fait) ;
ou défaut de base légale (manque d’élément de droit ou de fait pour permettre à la Cour
de contrôler la bonne application du droit).
⚠� Bon à savoir : les décisions pouvant être frappées par un pourvoi en cassation sont les
jugements rendus en premier et dernier ressort (c’est-à-dire insusceptibles d’appel) ou les arrêts
rendus par les cours d’appel.
💡 *Le pourvoi en cassation est une voie de recours extraordinaire (art. 527 du Code de
procédure civile). La Cour de cassation statue en droit et non en fait (sauf exception, art. L.
411-2 du COJ).
Généralement, après qu’elle a cassé et annulé la décision rendue au fond, la Cour de cassation
renvoie l’affaire devant une autre juridiction (ou la même, mais autrement composée). Elle
casse sans renvoi lorsque l’affaire n’impose pas qu’il soit à nouveau statué sur le fond (art. L.
411-3 du COJ).
❤� Le saviez-vous ? L’article L. 121-2 du Code de l’organisation judiciaire impose que les
jugements /décisions soient rendus par des juridictions composées en nombre impair. Cet
article ne s’applique pas à la Cour de cassation (art. L. 421-6 du COJ).
Quels sont les deux types de décision que peut prendre la Cour de cassation ?
La Cour de cassation rend des arrêts de rejet et des arrêts de cassation.
Elle va aussi rendre des décisions de renvoi en QPC selon les règles posées par l’ordonnance
n° 58-1067 du 7 novembre 1958 (art. LO461-2 du COJ).
❤� Le saviez-vous ? La Cour de cassation ne rend pas que des arrêts de rejet ou de cassation.
Elle rend également des avis (art. L. 441-1 du Code de l’organisation judiciaire). Ce sont les
juges du fond de l’ordre judiciaire qui la sollicitent avant de statuer sur une question de droit
nouveau qui présenterait une difficulté sérieuse et se poserait dans de nombreux litiges (art. L.
441-1 du COJ).
Les modalités de cassation des arrêts
Différentes modalités de cassation existent : cassation avec renvoi, cassation sans renvoi ou
encore cassation partielle.
Un arrêt de cassation sans renvoi est un arrêt pour lequel la Cour de cassation n’a pas jugé
nécessaire qu’il soit à nouveau statué sur le fond de l’affaire (art. L. 411-3 du COJ et art.
627 du Code de procédure civile).
La Cour casse sans renvoi lorsqu’il ne reste plus rien à juger (Cass. soc., 14 octobre 1981, n°
81-40.501). Elle ne renvoie pas et met fin au litige.
Parfois, il y a des arrêts de cassation partielle, ce qui signifie que la Cour a partiellement cassé
la décision rendue au fond.
Certains motifs* de la juridiction du fond ont été remis en cause, mais pas leur intégralité.
📚 *Moyens, motifs, griefs… Tous ces mots sont souvent mal compris, et donc, mal utilisés.
Pourtant, on vous l’a dit, le droit est une nouvelle langue et chaque terme a un sens bien précis
qu’il convient de comprendre !
Les motifs sont les arguments de la juridiction ;
Les moyens correspondent à ceux des parties ;
Le grief est le reproche qui est fait par le demandeur à la décision déférée.
« PAR CES MOTIFS, la Cour : CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu’il rejette la demande de la s
QBE Insurance Europe limited (…), l’arrêt rendu le 5 avril 2017, entre les parties, par la cour d’appel de
Denis »
Comment reconnaître un arrêt de cassation ?
🔍 Pour reconnaître et lire correctement un arrêt de cassation, il faut savoir comment il est formé
et ce qui le distingue de l’arrêt de rejet.
La structure d’un arrêt de cassation va dépendre de la date à laquelle il a été rendu. Avant 2019,
les arrêts étaient rédigés en style indirect, avec tous ces fameux « attendus que », les équivalents
des considérants du Conseil d’État. Depuis 2019, les décisions sont rédigées en style direct,
pour plus de clarté et d’accessibilité.
La rédaction des arrêts de cassation en style indirect
L’arrêt débute par le visa sur lequel la cassation est fondée. Il s’agit d’une règle de droit. Le
visa commence par la formule « vu l’article 1240 du Code civil » (ou un autre évidemment).
Le chapeau reproduit la règle visée. Vous retrouvez la formule « attendu selon/attendu qu’il
résulte de » ce/ces textes.
Mais, alors pourquoi arrive-t-il que ces mentions n’apparaissent-elles pas ? 2 situations :
1. Simplement parce que les dispositions sont tellement connues que la Cour ne les
reproduit pas ;
2. Lorsqu’il s’agit d’une cassation pour manque de base légale (encore un moyen de
reconnaître dès le début de la lecture l’orientation qu’il va être donné à l’affaire !).
Le juge du fond a appliqué la règle à l’espèce de X manière.
Cela correspond à la MINEURE dans un cas pratique.
Vous reconnaîtrez cette partie de l’arrêt introduite par la formule « attendu que (…) l’arrêt
retient ».
La Cour vous expose alors les motifs de la cour d’appel. Ces motifs ne sont pas à commenter
dans le devoir que vous allez rédiger, on en profite pour le rappeler. Ils vous orienteront, en
revanche, par rapport à l’approche que la Cour de cassation en a eue, puisqu’elle a cassé la
décision.
La Cour de cassation conclut à la violation/au manque de base légale.
Soit la CONCLUSION dans un cas pratique.
Pour réussir votre commentaire d’arrêt de cassation, vous devez faire le lien entre le visa et le
conclusif. C’est tout l’intérêt de ce type d’arrêt. La conclusion est rendue au visa du texte cité.
La Cour de cassation donne la décision finale dans le dispositif.
C’est le « casse et annule ».
Prenons comme exemple l’arrêt Jand’heur du 13 février 1930 pour bien comprendre la structure
d’un arrêt en style direct.
CONCLUSIF →
RAISONNEMENT DE LA COUR DE CASSATION → Mais attendu que la loi,
pour l’application de la présomption qu’elle édicte, ne distingue pas suivant que la
chose qui a causé le dommage était ou non actionnée par la main de l’homme (…) ;
CONCLUSION → D’où il suit qu’en statuant comme il l’a fait l’arrêt attaqué a (…)
violé le texte de loi susvisé.
Quant à la structure d’un arrêt de cassation en style indirect, voici ce qu’il faut retenir :
Il faut donc savoir reconnaître les différentes parties d’une décision pour ne pas opérer de
confusions qui vous coûteraient votre réussite.
La Cour de cassation vous facilite la tâche, car la fiche d’arrêt est déjà faite dans ces décisions
en style direct, à l’exception du problème de droit. Voici la structure d’un arrêt de cassation en
style direct :
Faits et procédure Examen du moyen d. Énoncé [Exposé] du moyen e Réponse de la Cour Dispositif
Faits et procédure
« Selon l’arrêt attaqué » et la Cour expose les faits et la procédure qui ont conduit l’affaire à se
retrouver devant elle.
Examen du moyen
Énoncé [Exposé] du moyen
Cette rédaction change de la rédaction en style indirect, car ici, l’énoncé du moyen, c’est-à-dire,
les arguments du demandeur au pourvoi, figure. Ce n’est pas le cas dans un arrêt rédigé sous
l’ancien style !
Réponse de la Cour
Dispositif
Il est introduit par la formule « PAR CES MOTIFS, la Cour : CASSE ET ANNULE ».
Illustrons avec un exemple d’arrêt rédigé en style indirect, l’arrêt du 13 janvier 2020, n° 17-
19.963.
La différence entre l’arrêt de rejet et l’arrêt de cassation se situe au niveau du dispositif, du visa
et de la solution posée par la Cour. Votre approche dans le commentaire d’arrêt sera différente,
les positions de la Cour de cassation étant opposées.
L’un rejette le pourvoi → l’arrêt de rejet va dans le même sens que les juges du fond.
Il n’y a pas de visa. Les formules que l’on retrouve sont celles du type « la cour d’appel a jugé
à bon droit que » ou encore « le moyen est inopérant ».
L’autre casse et annule l’arrêt ou le jugement → l’arrêt de cassation s’oppose à la
solution rendue au fond.
Des visas sont indiqués dans le chapeau de la décision. Il s’agit des textes juridiques qui fondent
le litige.
Les formules que l’on retrouve dans un arrêt de cassation peuvent être « la cour d’appel a violé
le texte » ou encore « la cour d’appel n’a pas donné de base légale à sa décision ».
Il ne faut pas les recopier bêtement, mais les restituer juridiquement pour une meilleure
compréhension de ce que demandent les parties.
✅ Solution. Vous devez indiquer la solution que la Cour de cassation a retenue, pour quelles
raisons et son dispositif (donc, ici, « casse et annule », puisqu’il s’agit d’un arrêt de cassation).
Encore une fois, ne la recopiez pas bêtement, le correcteur le voit et cela traduit un manque de
compréhension.
✅ Portée. Inscrivez la décision dans votre cours et tirez-en la portée, ce qu’elle apporte au droit
(ou pas, car il existe des arrêts d’espèce qui n’ont aucune répercussion sur le droit positif ou
prospectif !).
La lecture d’un arrêt de cassation se fait en plusieurs étapes, que vous devez parfaitement
maitriser si vous voulez gagner du temps ! Eh oui, le temps en examen est un paramètre qui
n’est pas assez pris en compte.
Pourtant, si vous ne savez pas le gérer, vous ne finirez pas votre commentaire et donc, la note
ne sera pas à la hauteur. En lisant l’arrêt de cassation de façon stratégique pour en tirer des
indices intéressants, vous serez plus efficace.
On appelle l’en-tête, tout ce qui n’est pas contenu dans la décision. Vous y trouvez la
chambre qui a rendu la décision, la date, le numéro de pourvoi ou encore les modalités de
publication ou de formation des chambres. De nombreux indices y figurent :
✅ Thématique de l’arrêt en fonction de la compétence de la chambre. À ce stade vous
ne pouvez pas savoir avec certitude quel est le thème, tant chaque chambre a un spectre
étendu de compétences. Néanmoins, vous pouvez en éliminer ;
✅ Importance de la décision/question soulevée en fonction de la chambre : un arrêt
d’assemblée plénière ou de chambre mixte sous-entend une difficulté particulière ;
✅ La date permet de contextualiser ;
✅ Les modalités de publication (PBRI/P) permettent de déduire l’importance de
l’arrêt ;
✅ Les modalités de formation des chambres FS/FR donnent un autre indice. Un arrêt
rendu en FR (formation restreinte) a moins d’importance qu’un arrêt rendu en FS
(formation de section).
Conseil 2 : Lire le vise et le chapeau (ou attendu de principe)
Lire le visa et le chapeau vous permettra de savoir avec exactitude quel est le thème de la
décision et de savoir dans quelle partie du cours l’inscrire, pour commenter l’arrêt
convenablement.
Avant de lire les faits et les prétentions des parties, nous vous conseillons de lire la solution
pour faire un lien immédiat avec le visa et le chapeau.
Conseil 4. Lire l’intégralité de l’arrêt
Vous voilà désormais prêt à comprendre l’affaire, vous pouvez donc lire la décision dans son
ensemble.
Conseil 5. Ne pas se lancer dans la rédaction de la fiche d’arrêt après la lecture de l’arrêt
Si vous allez trop vite dans la rédaction de la fiche d’arrêt, vous risquez de ne pas inscrire
correctement votre décision dans le contexte du cours. Vous allez simplement rédiger tel un
robot, une suite d’informations sans en saisir le sens.
Prenez plutôt le temps d’aller consulter les dispositions visées par la Cour de cassation et
établissez un lien avec la décision rendue.
Réfléchissez ensuite à la portée qu’a eu ou qu’a pu avoir la décision au regard du texte et de ses
éventuelles ou potentielles évolutions.
Après ce va-et-vient, vous voilà prêt à rédiger votre fiche d’arrêt en ayant tous les éléments en
tête.
Pour réussir le commentaire de votre arrêt de cassation, voici une liste de questions que vous
devez vous poser :
1�⃣ Qu’a dit la Cour de cassation ?
Il faut argumenter (juridiquement, donc, allez chercher des arrêts et des articles dans vos
codes, sur les bases de données juridiques, mais pas sur Google !) pour étayer votre
raisonnement.
Pour réussir qu’il s’agisse d’un arrêt de rejet ou d’un arrêt de cassation, des connaissances
solides sont nécessaires. Plus vous maîtrisez votre cours, plus votre commentaire sera
intéressant, car vous saurez mieux inscrire la décision dans un contexte juridique et l’apprécier
au regard de celui-ci. D’ailleurs, plus vous maîtrisez votre cours, mieux vous gérez votre temps.
Ceux qui vous disent que vous n’avez pas forcément besoin de connaissances pour réaliser un
commentaire vous amènent sur de fausses pistes. On ne naît pas juriste, on le devient.
� Pour trouver un arrêt de la Cour de cassation, il faut utiliser (et maîtriser) les bonnes
ressources. Un étudiant qui réussit (avec le sourire, c’est mieux) est un étudiant qui s’instruit.
Vous pouvez donc aller chercher par vous-mêmes des arrêts de cassation (ou de rejet,
d’ailleurs), sur des thèmes qui vous intéressent en utilisant des bases de données juridiques
ou les codes !
✅ Les codes recensent de nombreuses décisions. Il est important de savoir les utiliser.
Par exemple, prenez l’article 9 du Code civil. Rendez-vous sous le texte, vous y trouverez de
nombreux arrêts qui ont été rendus sur son fondement. De quoi étoffer vos développements
dans votre commentaire. Il est important, et même indispensable de fonder juridiquement vos
propos ! Prenez les bons réflexes dès maintenant les pépins !
✅ Le site de la Cour de cassation propose le moteur de recherche Judilibre qui recense
de nombreuses décisions judiciaires en open data.
Très simple d’utilisation, vous pouvez y trouver des arrêts de la Cour de cassation comme des
arrêts d’appel. L’avantage est que pour les décisions importantes, vous y trouverez les
conclusions des avocats généraux et autres documents préparatoires. De quoi mieux saisir les
tenants et aboutissants juridiques d’une affaire !
✅ Classique, mais pas moins utile, vous pouvez évidemment passer par Légifrance.
Avec quelques mots-clés et un bon filtrage, vous y trouverez de nombreuses décisions.
Pensez à bien sélectionner « jurisprudence judiciaire » dans « tous les contenus » ;
💡 Vous avez déjà remarqué la mention « Bull. civ. » ou « Bull. crim. » sur les arrêts de vos
plaquettes de TD, non ? Il s’agit des références de publication de l’arrêt au bulletin de la Cour
de cassation. Ces bulletins sont accessibles en ligne sur le site de la Cour de cassation.
Intéressant d’aller les consulter pour voir les dernières décisions rendues (qui sait, peut-être
qu’elles peuvent tomber en commentaire d’arrêt !).
Exemple de fiche d’arrêt de cassation
📃 Voici un exemple d’une fiche d’arrêt de cassation pour mieux saisir les attentes des
correcteurs !
[Accroche] Une insuffisance de preuves ne permet pas au juge de refuser de statuer, au risque
de violer l’article 4 du Code civil qui interdit les dénis de justice. C’est ce dont il ressort de
l’arrêt du 21 janvier 1993 de la deuxième chambre civile de la Cour de cassation.
[Résumé des faits qualifiés juridiquement] Un électeur a saisi le tribunal d’instance pour
contester la composition de la liste pour les élections à la Chambre de commerce et d’industrie
de Montpellier.
[Énoncé de la procédure] Le tribunal, par une première décision, a invité le demandeur à faire
connaître le contenu de ses réclamations auprès de la commission. La juridiction a, en parallèle,
mis en demeure la commission d’indiquer les raisons de son défaut de réponse à l’électeur
demandeur.
[Prétentions des parties et motifs de la juridiction] Les juges du fond, ont, en effet constaté
que le demandeur avait fait connaître le contenu de ses réclamations. En revanche, la
commission est demeurée silencieuse, ce qui a mis le tribunal dans l’impossibilité d’apprécier
sa décision.
[Solution] La Cour de cassation répond par la négative et casse et annule la décision rendue par
la juridiction de première instance en premier et dernier ressort.
Les juges du Quai de l’Horloge précise que le juge ne peut refuser de statuer en se fondant sur
l’insuffisance des preuves qui lui sont fournies.
La Cour de cassation se fonde sur l’article 4 du Code civil qui prohibe les dénis de justice. Elle
rappelle ainsi le rôle important qui incombe au juge, qui est de rendre justice, et ce, en toutes
circonstances.
📚 On vous l’a dit, pour charmer le correcteur et soigner votre méthodologie, il faut être
rigoureux et employer le bon vocabulaire.
Qu’il s’agisse d’un commentaire ou d’une fiche d’arrêt, voici quelques termes à retenir pour ne
plus opérer de confusion confinant à des fins de non-recevoir (terme juridique de procédure
civile).
✅ « La cour d’appel a violé (…) » : elle a mal interprété le texte ou a refusé de l’appliquer.
✅ Arrêt de rejet : la Cour de cassation rejette le pourvoi, car elle estime que la cour d’appel a
jugé l’affaire conformément au droit.
✅ Arrêt infirmatif : arrêt d’une cour d’appel qui contredit le jugement précédent.
Pour qu’un moyen soit rejeté, il faut que la Cour examine chacune des branches présentées et
les rejette toutes. Si la critique d’une branche est fondée, la Cour n’aura pas à statuer sur les
autres branches du moyen, sauf s’il est possible d’écarter la branche pertinente en retenant que
les motifs critiqués ne sont pas le seul fondement de la décision attaquée, qui peut être sauvée
par un autre motif non contesté, ce qui s’exprime par une formule du type : « abstraction faite
d’un motif erroné, mais surabondant… ».
✅ Décision : terme générique qui englobe les ordonnances, les jugements et les arrêts.
✅ Manque/défaut de base légale : la Cour a appliqué le bon texte, ce texte suppose le relevé
des faits, mais la Cour n’a pas précisé les faits en question. Elle « casse », car elle ne peut pas
contrôler.
✅ Motif adopté : motif que la cour d’appel a repris du jugement de la juridiction de première
instance (et avec lequel elle est d’accord).
✅ Motif inopérant : qui ne peut avoir aucune influence sur le litige, parce que le raisonnement
qu’il entraîne est sans rapport avec celui-ci, ou inapplicable en l’espèce.
✅ Motif propre : motif que la cour d’appel elle-même a choisi d’inclure dans son arrêt
✅ Moyens : arguments des parties. Un moyen peut être divisé en « branches » ; elles sont
introduites par les expressions « d’une part… », « d’autre part… ».
✅ Moyen inopérant : moyen qui ne peut avoir aucune influence sur le litige, parce que le
raisonnement qu’il entraîne est sans rapport avec celui-ci, ou inapplicable en l’espèce.
✅ Moyen relevé d’office : le juge soulève ce moyen sans que les parties l’aient mentionné.
Voilà les pépins, avec cette liste et tous nos précieux conseils, l’arrêt de cassation n’a plus
aucun secret pour vous. Appliquez bien la méthodologie, et décrochez de superbes notes !