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QUELQUES CONSEILS POUR TRAITER LES CAS PRATIQUES

Pour mieux traiter un exercice de consultation juridique ou cas pratique, l’étudiant doit avoir
un certain nombre de renseignements. Ces renseignements portent essentiellement sur les
caractéristiques (1) et la construction de la consultation (2).

I) CARACTERISTIQUES DE LA CONSULTATION

Le cas pratique ou la consultation est un exercice dans lequel on met l’étudiant ou celui-ci se
met dans la « peau » des juristes professionnels, particulièrement on le fait porter la robe du
juge.
En d’autres termes, la consultation est l’avis d’un juriste sur une situation de fait ou une
situation juridique. L’étudiant, à l’image du juge, exprime son opinion. Mais cette opinion
doit être impartiale et rigoureusement motivée. Il ne doit jamais agir comme le ferait un
avocat à l’égard de son client qu’il défend.
Par ailleurs, il y a une différence entre le cas pratique traité par les étudiants et les
consultations faites par les juristes professionnels. Pour les étudiants, les examinateurs mettent
les candidats sur la bonne voie en posant des questions précises, tandis que les clients posent
des interrogations vagues à leurs consultants. Par exemple, ils demandent : « Quels sont mes
droits » ? « Que puis-je faire » ? « Mon adversaire peut-il gagner le procès » ? Pour les
étudiants, le travail est le plus souvent facilité par la clarté et la précision des questions
posées.
C’est pour ces raisons que certains préfèrent éviter de parler de « Consultation » à propos des
exercices demandés aux étudiants pour désigner ces épreuves comme des « cas pratiques » à
résoudre.
Toutefois, cette nuance de terminologie importe peu. Les règles sont les mêmes. Qu’il
s’agisse donc de « Consultation » ou de « Cas pratique » la finalité c’est de donner un avis
motivé demandé sur une situation juridique applicable à une situation de fait donnée.

II) CONSTRUCTION DE LA CONSULTATION

La consultation se construit tout d’abord avec une introduction (a) très simple qui vise
principalement à énoncer le plan (b) ensuite une conclusion (c) réunissant, en quelques mots,
les conseils donnés.

a) L’INTRODUCTION

Au niveau de l’introduction, le candidat ou l’étudiant doit situer le sujet. Pour situer le sujet,
l’étudiant doit indiquer en une phrase la matière ou les matières concernées par l’affaire qui
lui est soumise. L’étudiant peut s’exprimer de la sorte : « Cette affaire concerne des questions
qui relèvent du droit de la famille, précisément des régimes matrimoniaux ». « La situation de
Monsieur Camara met en cause à la fois la protection du logement familial et les charges du
ménage………….. ».
Après avoir situé le sujet de façon précise, l’étudiant doit exposer les faits, sans bien sûr
paraphraser le sujet. Il peut aussi, faire allusion.
Lorsque l’étudiant reprend les faits, il peut par exemple dire :
« De manière générale la situation se présente de la façon suivante……… ». Et si l’étudiant
fait allusion aux faits déjà présentés, dans l’énoncé, il peut utiliser par exemple la formule
suivante « il est inutile de rappeler les circonstances de fait qui nous ont été clairement
exposés….. ».
Les circonstances étant rappelées ou seulement évoquées, il reste à préciser le problème posé
si celui-ci a été indiqué de façon vulgaire. Par contre, lorsque le sujet pose une ou deux
questions précises, déjà qualifiées, il n’a évidemment rien à ajouter à ce propos. L’étudiant se
limitera d’y faire allusion à l’occasion de l’annonce du plan.
A titre d’exemple, l’étudiant peut utiliser la formule suivante :
« Etant donné cet état de fait…………..Madame Camara, peut envisager d’intenter telle
action et telle autre. Ce sont ces deux possibilités qu’il faut examiner….. ». 1) l’action tendant
à…….2) l’action visant à……… »

b) LE PLAN

Comme dans tout exercice en droit, la clarté est un impératif. Seulement concernant le cas
pratique, si la simplicité est de rigueur, l’équilibre en volume des parties ou des
développements n’est pas obligatoire ou exigé.
Il convient aussi de souligner que lorsque plusieurs questions sont posées, il est normal de
répondre distinctement à chaque question. Souvent le plan général est fourni par l’énoncé du
sujet lui-même. Encore faut-il rappeler qu’il n’est pas toujours nécessaire d’établir des
subdivisions nettement séparées et identifiées par des titres ou des sous-titres. Mais si on
parvient à le faire, c’est encore préférable. Il faut cependant faire observer que l’étude d’une
règle qui sera finalement retenue inapplicable ne peut faire l’objet d’une division, sauf si son
élimination nécessite une discussion. On peut quand même la signaler brièvement dans le
développement.
Dans ce développement l’étudiant doit décrire et expliquer les règles applicables à la situation
juridique. Mais cette description ne signifie pas qu’il doit reproduire littéralement les textes
qui lui servent à trouver les solutions que pose le sujet. Toutefois, il est utile voire nécessaire
d’en donner les références. Encore qu’il n’est pas conseillé de s’attacher à des démonstrations
doctrinales ni sur des évolutions historiques.
Après avoir expliqué les textes applicables, la dernière étape consiste à tirer les conclusions
du raisonnement en appliquant les règles de droit au cas d’espèce. On aboutit ainsi aux
solutions imposées par le droit positif. L’étudiant doit expliquer ici la décision que prendrait
le Tribunal saisit de l’affaire. L’étudiant doit donc répondre à la question pratique posée,
donner une réponse ou un conseil concret et précis. L’étudiant doit envisager les solutions
possibles et les solutions à écarter.
Par ailleurs, il n’est pas interdit à l’étudiant d’ajouter des suppositions à l’énoncé. Pour ce
faire, il peut signaler, enfin de devoir, qu’au cas où telle condition serait remplie, telle autre
voie serait ouverte.
Aussi, il convient de préciser que dans la rédaction de la consultation trois styles peuvent être
utilisés :
1) Un exposé objectif dans lequel le consultant ne s’adresse à personne en
particulier ;
2) Une consultation faite sous forme de lettre destinée au lecteur et au client ;
3) Une consultation proprement dite, dans la forme peu solennelle utilisée par les
professionnels.

c) LA CONCLUSION

Il est souhaitable de clore une consultation en énonçant brièvement les solutions auxquelles
on est parvenu. La conclusion donne, en quelques mots, les réponses aux questions posées.
UNIVERSITE DE SONFONIA,
FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ET POLITIQUES

Année universitaire 2022-2023

DROIT PATRIMONIAL DE LA FAMILLE

RESOUDRE LE CAS SUIVANT

Monsieur Aboubacar Sylla et Mademoiselle Aïcha Camara, enseignante à l’école primaire de


Nongo choisissent en 1986 le régime de la séparation de biens comme régime matrimonial.
Une année après ils décident, vu l’entente qui règne entre eux, de changer de régime pour
choisir cette fois-ci le régime de la communauté des biens et se marient au même moment.
Le 31 mai 1999 le père de Madame Sylla, satisfait du bon comportement de sa fille, gratifie
celle-ci de deux villas dont l’une d’elle constitue le logement familial des époux Sylla.
Pendant la même année Monsieur Sylla, qui était au chômage, est nommé Ministre de
l’économie et des finances de notre pays. Au bout de deux ans, il parvient de par son poste de
Ministre à implanter une usine qui fabrique des articles d’emballage et construit une école
privée.
Monsieur Sylla, ayant maintenant les moyens matériels et financiers, envisage de se marier
avec une jeune fille qui vient de terminer ses études universitaires.
Monsieur Sylla qui n’entend pas vivre avec deux femmes, engage une procédure de divorce.
Madame Sylla de son côté, déçue du comportement de son mari, conclut un contrat de vente
sur le logement familial.
En tant que juge, vous devez trancher ce litige.

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