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METHODOLOGIE DU CAS PRATIQUE

• Caractéristiques et spécificités du cas pratique

Résoudre un cas pratique consiste à rédiger une consultation juridique, c’est-à-dire à trouver une
solution juridique concrète à un problème posé par une situation de fait.

Imaginez-vous à la place du magistrat ou de l’avocat à qui l’on raconte une histoire problématique.
Traduisez juridiquement les faits afin de présenter une solution adaptée et justifiée.

L’intérêt de cet exercice est de vous habituer à mettre en pratique vos connaissances. Il vous entraîne à
devenir un bon juriste transposant en droit les faits qui vous sont soumis. Cette épreuve vous initie à la
pratique du droit et vous montre son utilité dans la vie de tous les jours. Vous devez seulement donner
une réponse juridique concrète et pratique à un problème qui vous est exposé simplement par un des
protagonistes ou qui est suscité par l’énoncé.

La particularité de l’énoncé du cas pratique est de ne pas toujours être rédigé en termes juridiques. Le
rédacteur de l’épreuve se met dans la peau d’une personne, dépourvue de connaissances juridiques et
victime d’une mésaventure aux conséquences fâcheuses. L’énoncé est donc exprimé simplement, le
vocabulaire parfois peu précis et inadapté. Ainsi « une personne qui a disparu » ne relève pas
forcément du régime juridique de la disparition ou de l’absence ! Elle peut simplement avoir quitté son
domicile conjugal, pour une simple histoire de cœur, sans que sa vie soit en danger.
De même, « deux personnes vivant ensemble » ne sont pas forcément mariées, elles peuvent être
pacsées, concubines ou seulement colocataires. À vous de traduire en droit des termes dont la
signification juridique ne coïncide pas forcément avec le langage courant.

• Ce qui est attendu de vous

Vous devez simplement utiliser vos connaissances pour bâtir un raisonnement juridique. Ce
raisonnement doit vous conduire à apporter une réponse précise, juste en droit, exprimée clairement et
justifiée par des dispositions normatives ou par des décisions jurisprudentielles.

Des connaissances juridiques

Pour aborder un cas pratique, vous devez maîtriser, sur le bout des doigts, les notions juridiques qui
s’y rapportent.

Le cas pratique exige également une bonne connaissance de la jurisprudence. Connaître le sens des
arrêts de principe, c’est-à-dire les décisions importantes, est le minimum requis pour réussir votre cas
pratique. Généralement, il concerne des questions traitées en travaux dirigés ou évoquées en cours.

Posséder de bonnes connaissances juridiques est certes indispensable pour obtenir une bonne
note, mais cela ne suffit pas ! Réciter votre cours et commenter ne vous apportera aucun point,
votre correcteur attend un véritable raisonnement juridique.

Le raisonnement juridique

La résolution d’un cas pratique suppose une véritable démarche juridique. Votre correcteur accorde
plus d’importance à la démonstration de votre raisonnement qu’à la réponse elle-même.
Le raisonnement, c’est le cheminement intellectuel, étape par étape, qui vous permet d’identifier
le problème, de le transposer en termes juridiques, de sélectionner les éléments nécessaires à sa
résolution et de formuler une réponse justifiée. Une copie qui se contente d’apporter une réponse
(même exacte) sans qu’elle apparaisse comme l’aboutissement d’un raisonnement n’obtiendra pas la
moyenne ! Justifiez juridiquement vos réponses. Les affirmations ne reposant sur aucun fondement
juridique mais uniquement sur des considérations personnelles de bon sens ont peu de valeur. Vous
n’êtes pas psychiatre mais juriste !

La solution

L’énoncé de votre cas pratique vous place soit dans la peau d’un avocat chargé de défendre les intérêts
de son client, soit dans celle d’un magistrat obligé d’apporter une réponse motivée en droit au litige
qui lui est soumis. Que vous occupiez le rôle de l’avocat ou du magistrat, adoptez une position claire
et précise sur le problème. Proposez une solution juridique à la question posée.

Imitez l’attitude de l’avocat ou du magistrat, selon le rôle qui vous est imparti par le rédacteur de
l’énoncé, pour apporter une réponse déduite de votre démarche juridique.

Généralement, une seule solution doit être envisagée. Toutefois, votre correcteur ne vous reprochera
pas d’en développer une seconde si elle est justifiée en droit et en fait par un solide raisonnement.

L’essentiel est de formuler votre réponse de façon précise. Ne restez pas dans le vague. Justifiez
juridiquement votre démarche.

Si un élément de fait manque, votre cas pratique est alors « ouvert ». Proposez toutes (généralement
deux) les solutions envisageables. Si le cas pratique est formulé sous forme de questions précises, il
s’agit d’un cas pratique « fermé ». Votre objectif sera de répondre précisément à chaque question
posée.

• La préparation du cas pratique

" Débutez par une lecture sommaire des faits

Vous devez, dans un premier temps, lire superficiellement l’énoncé. Cette lecture rapide et intuitive
n’a pas pour objet l’analyse des faits mais uniquement d’avoir une vue d’ensemble du cas
pratique.

" Procédez maintenant à une lecture analytique des faits

Détectez, parmi les faits, les éléments qui ont le plus d’importance en excluant ceux qui ne
présentent aucun intérêt et qui sont insérés, dans votre cas pratique, en vue de vous tromper ou de vous
conduire sur une fausse piste.

Effectuez cette lecture analytique avec un surligneur pour repérer efficacement et facilement les
éléments essentiels. Ce travail préparatoire vous permettra ensuite de centrer votre réflexion sur les
points importants suscités par l’énoncé.

À l’issue de cette lecture minutieuse, vous devez être en mesure de qualifier juridiquement la
situation factuelle. Cette étape est déterminante car elle vous met sur les rails qui vous conduisent à
l’identification du(des) problème(s) juridique(s) et à sa(leur) résolution(s).
Votre qualification juridique des faits doit apparaître dans votre devoir, généralement dans
l’introduction car la qualification retenue justifie le raisonnement suivi.

" Recherchez et formulez les problèmes juridiques

Certains cas pratiques comportent des questions précises auxquelles il suffit de répondre en respectant
l’ordre dans lequel elles sont posées (cas pratique « fermé »). Pour les autres cas pratiques (de type
« ouvert »), vous pouvez structurez vos idées dans un plan.

Cette étape est décisive. Elle permet de lier le fait et le droit. Décelez les problèmes juridiques à
partir des éléments surlignés dans l’énoncé.

" Recherchez maintenant les éléments de réponse

Remémorez-vous les cours et les travaux dirigés portant sur le thème étudié. Bien les connaître est
nécessaire pour trouver les réponses attendues et pour les justifier par des éléments de droit positif.

LA REDACTION DU CAS PRATIQUE

Vous pouvez présenter votre cas pratique de deux façons, selon les consignes formulées par votre
chargé(e) de travaux dirigés ou par votre professeur.

• avec un plan
• sans plan, en répondant aux questions, les unes après les autres.

Que vous adoptiez ou non un plan, il n’existe qu’une seule façon de construire un raisonnement
juridique.

Le cas pratique structuré autour un plan

Si votre professeur l’exige et/ou si l’énoncé ne laisse apparaître aucune question, ordonnez vos
réponses en bâtissant un plan. Ce plan doit être précédé d’une introduction et éventuellement suivi
d’une petite conclusion s’il vous reste du temps.

I. L’introduction

Commencez par situer le thème concerné par votre cas pratique. Qualifiez ensuite juridiquement les
faits, autrement dit traduisez-les en termes juridiques. Ne vous attardez surtout pas sur l’histoire. Cela
est inutile, peut agacer votre correcteur qui connaît très bien l’énoncé, et vous fait perdre beaucoup de
temps.

Une fois les faits qualifiés, posez les problèmes juridiques que vous développerez dans votre
devoir. Enfin, annoncez les grandes parties de votre plan.

II. Le plan

Le plan a pour fonction d’ordonner vos réponses et de servir votre raisonnement. Il comporte au
maximum trois parties. Traitez chaque problème dans une partie distincte. Si vous en avez plus de
trois, procédez à des regroupements. Choisissez soigneusement vos intitulés, ils révèlent le contenu de
la partie concernée. Préférez des titres courts et explicites. Ils doivent d’une part être pratiques, c’est-à-
dire évoquer le problème traité et d’autre part être juridiques, autrement dit faire appel à une notion.
Évitez les titres trop théoriques directement « pompés » du cours ou d’un ouvrage.
III. La conclusion

Chaque subdivision est consacrée à une question et comprend sa propre conclusion qui est la réponse
détaillée au problème juridique posé. Toutefois, si votre cas pratique comporte un nombre important
de problèmes juridiques, une conclusion générale récapitulant l’ensemble des solutions est la
bienvenue !

Le cas pratique sans plan

S’il vous est demandé de répondre à des questions sans faire de plan. Répondez aux questions dans
l’ordre, construisez vos réponses comme cela est expliqué plus haut.

Si des questions sont posées et qu’aucune directive ne vous est donnée, vous pouvez soit répondre aux
questions dans l’ordre et obtenir ainsi une bonne note, soit construire un plan pour décrocher une
excellente note. Attention, si vous décidez de bâtir un plan alors que des questions sont clairement
posées, veillez à ce que le correcteur reconnaisse les questions dans vos intitulés.

La construction des réponses

Vos développements constituent la démonstration de votre raisonnement. Vous ne devez pas vous
contenter d’avancer une solution mais au contraire démontrer sa justesse par une démarche juridique.

N’oubliez pas que chaque paragraphe a pour finalité de répondre à une question concrète, de
façon méthodique et juridique.

Voilà comment vous devez procéder :

- Rappelez succinctement les éléments de fait nécessaires à la réponse.

- Développez la notion juridique applicable. Cette étape permet de donner un sens juridique à la
réponse, elle constitue la source de droit sur laquelle repose votre raisonnement. Citez l’article du code
ou de la loi ou la jurisprudence qui « colle aux faits ».

- Appliquez ensuite le droit aux faits.

Ne commencez jamais par donner la solution, réservez-la pour la fin de votre démonstration dont elle
est l’aboutissement logique. Attention, ne soyez pas trop théorique ! Ne vous contentez pas de
réciter votre cours, vous devez utilisez vos connaissances pour résoudre un cas concret. L’objet
du cas pratique n’est pas de réaliser un commentaire et de discuter les éléments que vous
apportez.

Dans certains cas pratiques, donner une réponse ferme est impossible en raison de l’imprécision des
faits. Envisagez alors toutes les solutions possibles en envisageant plusieurs hypothèses.

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