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METHODOLOGIE DU CAS PRATIQUE

(OU LA CONSULTATION JURIDIQUE)

« Le cas pratique présente sous une formulation impersonnelle des situations (qu’il vous appartient de
qualifier juridiquement) posant plus ou moins implicitement des difficultés juridiques (qu’il vous
appartient de solutionner).

La consultation relate [des] mésaventures qui vous sont comptées par l’intéressé lui-même afin que
vous l’aidiez à prendre les meilleures décisions. L’on voit bien qu’ici vous êtes amenés à examiner les
difficultés sous l’angle de l’intérêt de votre client. Cela ne signifie pas que vous deviez perdre toute
objectivité….

Mais qu’importe le nom utilisé, en définitive, puisque l’exercice consiste invariablement à exprimer un
avis impartial, motivé, personnalisé et juridique à partir de données de faits »1.

Comment résoudre votre cas pratique ?

Avant d'entamer l'explication de la méthode, il faut distinguer 2 types de cas pratique:


• Le cas pratique « fermé » c'est-à-dire où une question précise vous est posée et à laquelle il
vous faut répondre.
• Le cas pratique « ouvert » dans lequel il vous appartiendra de déterminer vous-même les
questions. Ce type de cas se termine généralement par : « Qu'en pensez-vous ? »

ÉTAPE 1 : LES FAITS

Il est inutile de reprendre tous les détails exposés, vous devez être précis et concis, efforcez-vous de
vous exprimer dans un vocabulaire juridique, cela est impératif. Votre exposé des faits doit toujours
commencer par « en l'espèce ». Cette étape est importante pour la résolution du cas pratique, par
conséquent, soyez rigoureux.

ÉTAPE 2 : LE PROBLÈME DE DROIT

Un bon problème de droit montrera votre compréhension du sujet, ainsi soyez rigoureux. Il s'agit, ici,
d'exposer sous forme interrogative, la difficulté d'application ou d'interprétation d'une règle de droit.

ÉTAPE 3 : LES RÈGLES DE DROIT APPLICABLES

Le cas pratique ne consiste en aucun cas en une récitation de cours. Il convient ici de poser toutes
les définitions pertinentes dans la résolution de votre cas pratique. Afin de résoudre le problème de droit,
il convient d'exposer successivement, dans l'ordre suivant, les règles de droit applicable.

• La loi

1
D. Bonnet, L’essentiel de la méthodologie juridique, Ellipses, 3ème éd. 2015, p. 165
Vous devez citer les textes de lois applicables, il est inutile de recopier in extenso les articles de lois de
votre code, présentez le contenu des articles de manière logique en présentant les conditions
d'application.
Exemple :
Selon l'article XXX du Code civil, XX conditions sont nécessaires à la validité…

IMPORTANT :
- un article de loi « dispose », « énonce », « prévoit » que...
- un contrat (ou une clause) « stipule » !!!
Sachez qu'il vous faudra définir les termes employés par le texte de loi.

• La jurisprudence
- Vous devez ici exposer, les décisions qui sont venues préciser les conditions d'application,
d'interprétation ou parfois les sanctions d'une règle de droit.
- Inutile de citer 15 décisions allant dans le même sens : il vous suffit de citer l'arrêt de principe
en soulignant que cette solution est depuis constamment réitérée.
- Soyez très précis lorsque vous citez les jurisprudences.
Exemple :
« Dans un arrêt rendu par la première Chambre civile de la Cour de cassation le 8 Décembre
1992... » : il faut la date, la juridiction, et préciser quelle chambre.

▪ La doctrine
Parfois, aucune décision n'a été rendue sur l'interprétation d'un texte, ou encore les jurisprudences sont
contradictoires. Dans ce cas, il peut être utile de faire référence à des auteurs ayant écrit sur le sujet.
(attention : ne vous appropriez pas la thèse d'un auteur, citez-le).

ÉTAPE 4 : APPLICATION DE LA RÈGLE DE DROIT

Il convient ensuite d'appliquer ces règles de droit aux faits de l'espèce.

ÉTAPE 5 : LA CONCLUSION
Cette étape souvent oubliée par les étudiants est pourtant essentielle. Vous devez ici trancher la question
qui vous a été posée dans l'énoncé du cas pratique.

LES ÉCUEILS À ÉVITER

- Ne surtout pas recopier l'énoncé (il y a un travail de synthèse à faire) ;


- •Ne pas laisser des détails inutiles dans l'exposé des faits : on se moque du fait que la voiture de
Dominique soit rose… ;
- •Ne pas qualifiez trop tôt (par exemple, dire qu'il s'agit d'un fait juridique ou d'un acte juridique
alors que la qualification pose problème et appelle des développements dans le corps de votre
cas pratique) ;
- •Ne pas donner la solution du problème dans l'exposé des faits.

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