Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Exemple n°1
Fait « brut » relevé dans l’énoncé : Mademoiselle Z, associée d’une SARL, veut vendre ses parts
sociales à sa cousine, Mademoiselle Y, qui détient déjà 10 parts sociales de cette société.
Qualification juridique : il faut ici souligner l’existence d’un projet de cession de parts sociales entre
associés. Le fait que la cession envisagée intervienne entre associés est essentiel : cela déclenche
l’application d’un régime juridique précis, qui n’est pas le même que celui applicable aux cessions de
parts sociales au profit d’un tiers.
Exemple n °2
Fait « brut » relevé dans l’énoncé : Monsieur X, associé d’une SNC, vient de décéder et laisse pour
héritiers sa fille Nadia, âgée de 15 ans, et son fils Karim, âgé de 22 ans ; une clause des statuts prévoit
que le décès d’un associé ne met pas fin à la société et que les héritiers de l’associé décédé deviennent
automatiquement associés de la SNC.
Qualification juridique : il est impératif ici de souligner que Nadia est mineure. Son âge exact importe
peu, mais le fait qu’elle soit mineure est essentiel, car cela entraîne l’application de règles de droit
bien spécifiques.
3e étape : Identifier le ou les problèmes de droit ainsi que les règles de droit applicables
Il faut ici faire appel à vos connaissances.
Le problème de droit correspond forcément à un point du cours. Une fois que vous l’aurez identifié,
les règles de droit applicables s’imposeront à vous de manière logique et évidente.
L’opération de qualification juridique présentée ci-dessus est indispensable pour trouver le problème
de droit. De plus, il est souvent nécessaire de prendre du recul pour identifier précisément le
problème juridique en cause.
Exemple
Monsieur X a donné ses parts sociales de SNC à Monsieur Y, sans en parler aux autres associés.
Madame Z, l’associé majoritaire de la SNC, l’apprend plusieurs semaines après. Elle conteste la
donation ainsi réalisée.
L’énoncé pourrait, par exemple, vous poser la question suivante : « Madame Z peut-elle contester la
validité de la donation des parts sociales de Monsieur X ? ».
Ce n’est pas cette question à l’état brut que vous allez reprendre comme problème de droit. Pour
définir celui-ci, il faut procéder à une qualification juridique de la situation. Nous constatons qu’ici une
cession de parts sociales de SNC est intervenue sans l’obtention de l’accord des autres associés (le
terme de « cession » est générique et recouvre, entre autres, la vente et la donation). Trois choses
sont ici essentielles pour nous mettre sur la voie du problème de droit :
- d’une part, l’acte juridique en cause : une cession de parts sociales,
- d’autre part, la forme juridique de la société : une SNC,
- enfin, le fait que cette cession de parts est intervenue sans l’accord des autres associés.
Pour faire cette analyse et mettre ces deux points en exergue, il faut bien entendu connaître le cours
sur la SNC, et plus particulièrement sur la cession des parts sociales de SNC.
La question étant de savoir si ce type d’opération est valable, le problème de droit qui se pose est
donc le suivant : un associé de SNC peut-il valablement céder ses parts sociales sans obtenir l’accord
des autres associés ?
4e étape : Réfléchir à l’application de ces règles de droit à la situation qui vous est soumise
A ce stade, vous devez envisager :
- la manière dont les règles de droit peuvent s’appliquer à la situation concrète à résoudre,
- la solution qui en découle.
Exemple
Supposons que l’énoncé fasse référence au projet de Monsieur X de céder ses parts sociales de SARL à
Madame Y, une autre associée de cette société, et qu’il précise que les statuts de la SARL contiennent
une clause aux termes de laquelle les cessions de parts sociales entre associés sont subordonnées à la
délivrance d’un agrément par les autres associés à la majorité absolue. La question de l’énoncé
pourrait être : Monsieur X est-il tenu de respecter cette clause ?
Votre réponse ne peut pas se contenter d’énoncer la règle selon laquelle les statuts d’une SARL
peuvent contenir une clause subordonnant la cession des parts sociales entre associés à l’obtention
d’un agrément. En effet, il est essentiel de commencer par rappeler le principe légal figurant dans le
Code de commerce : en principe, les cessions de parts sociales de SARL entre associés sont libres.
Ainsi, votre présentation de la règle de droit sera exacte, précise et cohérente.
Entendons-nous sur la notion de « règle de droit » : il s’agit des textes (articles d’une loi ou d’un
Code, voire d’un décret) et éventuellement de la jurisprudence (toutefois, au niveau DCG/DGC, la
connaissance des principales décisions de jurisprudence n’est pas requise).
Il ne faut donc pas citer les clauses des statuts dont il est éventuellement fait mention dans l’énoncé.
Ces clauses statutaires ne sont pas des règles de droit, ce sont des éléments de fait qui seront
abordés dans la partie de vos propos consacrée à l’application des règles de droit et à votre
raisonnement.
- Application de ces règles de droit à la situation concrète qui vous est soumise, dans le cadre d’un
raisonnement déductif précis et rigoureux
Bien entendu, l’objectif est de parvenir à une solution concrète. Cependant, pour pouvoir énoncer
cette solution, vous devez appliquer les règles de droit à la situation qui vous est soumise. Vous allez
donc confronter les éléments de fait et les éléments de droit. Chaque élément de vos propos doit
être justifié, sur le fondement des règles de droit que vous aurez pris la peine de présenter juste
avant.
A l’issue de votre raisonnement, la solution s’imposera de façon logique.
Il est à noter, toutefois, que la solution ne peut pas toujours être affirmée de manière péremptoire. Il
arrive parfois que l’énoncé soit (volontairement ?) imprécis, ce qui doit vous amener à formuler des
hypothèses, et donc à formuler plusieurs réponses possibles.
Vous l’aurez compris : nous ne voulons pas d’une solution qui tiendrait en une ligne, sans aucune
justification !