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Méthodologie du cas pra2que

Conseil d’ouvrage méthodologique : BONNET D., L’essen)el de la méthodologie juridique,


ellipses, 4e édi?on, 2020

L’exercice du cas pra?que est une mise en situa?on qui se rapproche des tâches
professionnelles confiées aux juristes en général et aux avocats en par?culier.

Cet exercice est en effet similaire à l’ac?vité d’un juriste dès lors qu’on vous demande conseil
à propos d’une situa?on juridique.

Cet exercice suppose une bonne connaissance du cours. Sur un temps donné, vous devez, à la
lecture du sujet, être en mesure de soulever la quasi-totalité des ques?ons qu’il soulève –
directement ou indirectement.

Vous devez également être en mesure d’apporter une ébauche de réponse grâce à vos
connaissances.

L’exercice suppose que vous fassiez preuve de rigueur et de cohérence dans le raisonnement
juridique.

L’élabora?on d’une réponse à un cas pra?que passe par un travail préparatoire substan?el (I)
et une rédac?on soignée (II).

I- Le travail préparatoire

Un bon travail préparatoire nécessite de respecter deux étapes fondamentales :


Une lecture aXen?ve (A) et la recherche des connaissances nécessaires pour répondre à la
ques?on (B).

A/ Une lecture aXen?ve

- La première lecture sert simplement à prendre connaissance du sujet. Elle sert à saisir
les grandes lignes, les thèmes abordés dans le cas pra?que.
- La deuxième lecture est davantage approfondie et permet de relever les éléments
assimilables à des pièges en ce qu’ils peuvent influencer la manière de poser la
ques?on ou encore la réponse que vous allez donner (ex : les dates, la qualité des
par?es, l’âge des protagonistes, la forme de la société). Il peut être u?le de faire un
schéma pour se représenter correctement la situa?on du cas pra?que, voire une ligne
du temps pour noter la date des différents évènements relatés lorsqu’elle a une
incidence.
- La troisième lecture est essen?elle car elle permet de découper le cas pra?que en
iden?fiant toutes les ques?ons contenues dans l’énoncé. Gardez à l’esprit que
l’exercice repose sur un barème précis, qui suppose que vous trai?ez chacune des
ques?ons posées pour en récolter les points. Lors de ceXe troisième lecture, chaque
problème doit être formulé de la manière la plus précise au brouillon avec une ébauche
de réponse (fondements juridiques et faits de développement rela?fs au fondement
visé).

B/ La recherche des connaissances nécessaires

Une fois toutes les ques?ons contenues dans le cas pra?que iden?fiées, reprenez chacun des
problèmes et demandez-vous quelles sont les sources juridiques u?les pour répondre auxdites
ques?ons. Il convient ici de lister les textes et les décisions jurispruden?elles applicables à
l’espèce.

Dans la plupart des cas, un texte pose une ou plusieurs condi?ons qui ont fait l’objet d’une
interpréta?on jurispruden?elle. Il faut alors prendre soin de retenir le texte et les décisions
ayant précisé le domaine d’applica?on du texte.
Il arrive parfois qu’aucun texte ne s’applique et que la ques?on soit en?èrement résolue par la
jurisprudence. Dans ce cas, aborder la solu?on jurispruden?elle.

II- La rédac?on

A/ Le rappel des faits

Avant de présenter votre raisonnement juridique, il faut en quelques lignes, rappeler la


situa?on juridique qui vous est soumise. Le but est de faire une présenta?on synthé?que en
rendant à chaque protagoniste sa qualité juridique (M.X acquéreur ; M.Y bailleur….).
En d’autres termes, vous devez seulement reprendre les faits u?les à la résolu?on de l’affaire,
en qualifiant juridiquement les par?es.
Si le cas pra?que est ramassé (moins d’une quinzaine de ligne), vous pouvez résumer les faits,
une fois pour toutes en début de copie. Si les faits sont très longs, ou encore dans l’hypothèse
où tous les faits ne concernent pas toutes les ques?ons, il est préférable de les présenter au
fur et à mesure du traitement des ques?ons.

B/ Le problème de droit

Le problème de droit doit être formulé de manière claire.

Dans l’idéal, vous pouvez poser une ques?on pra?que et une ques?on juridique. Le plus
important étant de formuler la probléma?que juridique.

Il se peut que l’in?tulé pose directement une ques?on sous forme pra?que. Dans ce cas, il
convient de reformuler la ques?on sous forme juridique (ex : M.X peut-il obtenir répara?on ?),
il convient de reformuler juridiquement la ques?on posée (M.X peut-il engager une ac?on en
responsabilité civile pour obtenir indemnisa?on du dommage subi ?).
Il peut arriver que les ques?ons ne soient pas exprimées et que vous deviez résoudre les
difficultés que soulève l’énoncé : (« M.X vous demande conseil », ou encore « Qu’en pensez-
vous ? ». Dans ce cas, vous devez trouver les ques?ons et les traiter selon un ordre logique.

C/ La présenta?on du raisonnement juridique

CeXe par?e du développement doit être par?culièrement soignée. Elle repose sur un
syllogisme, qui se décompose toujours en trois par?es dis?nctes :
- Le principe applicable (loi, jurisprudence…)
- L’applica?on à l’espèce
- La conclusion

Le principe applicable est la majeure du syllogisme et revient à exposer la règle de droit. Par
exemple : aux termes de l’ar?cle 1240 du Code civil, pour que la responsabilité délictuelle du
fait personnel puisse être retenue, trois condi?ons doivent être réunies : une faute, un
préjudice et un lien de causalité.

L’applica?on à l’espèce est la mineure du syllogisme et revient à vérifier si les condi?ons


d’applica?on de la règle de droit sont sa?sfaites en l’espèce. CeXe par?e est classiquement
introduite par les expressions « en l’espèce » ou « en l’occurrence ».

La conclusion permet de répondre à la ques?on posée.

Il se peut que la règle de droit applicable soit une excep?on. Dans ceXe hypothèse, il convient
d’énoncer le principe et de vérifier son applica?on pour ensuite énoncer l’excep?on et la
confronter aux faits de l’espèce.

Si la réponse suppose de vérifier plusieurs condi?ons d’applica?on, n’hésitez pas à faire une
présenta?on générale du principe applicable et à vérifier que chaque condi?on est remplie de
manière à clarifier au maximum votre propos.

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