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Introduction

 au  droit     2017-­‐2018  


 

UNIVERSITE PARIS II PANTHEON-ASSAS

Méthode la dissertation juridique

Il s’agit d’un exercice juridique qui n’est pas si éloigné de l’exercice de dissertation de
français ou de philosophie. Même s’il rebute souvent les étudiants, l’exercice n’est pas si
difficile qu’il en a l’air, et l’objectif, pour ce premier semestre, est de surmonter cette
appréhension.

Le but de la dissertation juridique est d’exposer, d’expliquer, de discuter les règles de


droit relatives à une question déterminée.

L’idée préconçue est celle selon laquelle cette épreuve serait purement théorique. Il faut
nuancer cette affirmation. Certes, la présentation des règles de droit liées à la question posée
présente un aspect relativement abstrait et participe souvent d’une démarche intellectuelle très
surannée. Il est cependant possible - et même conseillé - d’y associer des applications
pratiques, des exemples concrets qui vont venir appuyer les idées évoquées. Il ne faut en
effet jamais oublier que, derrière la discussion intellectuelle des règles juridiques, se trouve en
jeu une application concrète de ces points de droit.

Les ouvrages avec lesquels vous travaillez ne sont ni plus ni moins que de longues
dissertations. Certains, en effet, sont plus ou moins orientés, prennent parti pour telle ou telle
position. Attention, cela ne signifie nullement qu’il faille réciter un cours ou un ouvrage : bien
au contraire, l’exercice doit conduire chacun à développer une réflexion personnelle. Il s’agit
de montrer au lecteur que non seulement vous avez appris mais également compris votre
cours. D’ailleurs, le sujet correspond rarement à un titre du cours ou d’un ouvrage ; il suppose
au contraire d’aller glaner ici et là divers éléments.

I. L’appréhension du sujet
Deux mises en garde :

▪ Traiter TOUT le sujet et RIEN que le sujet

C’est toute l’ambivalence de ce type d’exercice que de demander à l’étudiant d’être


complet, exhaustif, sans être hors-sujet. On vous impose à la fois d’être précis dans les
règles juridiques évoquées et, dans le même temps, de prendre du recul sur le droit.

La croyance erronée est celle qui consiste à vouloir placer le maximum de


connaissances, en étant persuadé que cela sera valorisant, et valorisé. En réalité, c’est tout
le contraire. Le correcteur se dira : « il a bien appris son cours ». « Mais il n’a pas compris le
sujet ».

A l’inverse, passer sous silence une partie des problèmes soulevés par la question peut
s’interpréter comme une insuffisance de connaissances. Cela révèle surtout une mauvaise

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compréhension du sujet et des règles juridiques en jeu : c’est là un écueil qui ne pardonne pas.

Il faut donc être vigilant quant à la délimitation du sujet.

Concrètement, il faut avant tout prendre le temps de lire le sujet. Chaque terme est
essentiel et peut guider la réflexion. Il ne faut donc jamais se précipiter ni foncer, tête baissée.
Une mauvaise interprétation d’un terme peut entrainer un hors-sujet.

Quelle est la démarche à adopter ? Il semble logique de réfléchir avant tout au sujet,
d’en délimiter les contours, puis, dans un second temps, de puiser dans ses connaissances.
L’affirmation est cependant un peu trop simpliste, tant il est vrai que ces étapes se
superposent parfois. En réalité, il n’existe donc pas véritablement de chronologie impérative.

En pratique, la méthode la plus efficace consiste à établir une liste au brouillon de


tous les thèmes qui viennent à l’esprit, puis à faire la sélection de ceux qui apparaissent
pertinents. L’énoncé du sujet comporte un ou plusieurs mots-clefs qui doivent évoquer une
série de règles juridiques ou de discussions. Il est donc possible de définir un secteur assez
large, englobant une liste de rubriques, parmi lesquelles va se trouver le sujet.

Il faut ensuite confronter ces rubriques avec le sujet posé, en se demandant : « ce point
doit- il être abordé au regard du sujet posé ? Doit-il être évoqué pour répondre à la question
posée ? ». Si oui, entourez la rubrique. A la fin de ce travail, vous avez relevé la matière qui
constitue le thème direct du sujet, ainsi que son environnement juridique immédiat.

Cela étant, la méthode est à nuancer en fonction du sujet. Plus le sujet est vaste,
moins on en détaillera le contenu au brouillon : vous listerez les grandes rubriques sans entrer
dans le détail. Ex : « Le rôle du juge dans la fixation de la sanction ». Vous ne pouvez lister
toutes les rubriques rattachées à la sanction.

N’écartez aucun mot: la petite conjonction de coordination « et » induit une relation,


une corrélation entre deux termes. Exemple : « Le juge et la loi ». Il ne s’agit nullement de
deux questions distinctes. La conjonction « et » peut amener à s’interroger par exemple sur le
rôle d’un mécanisme dans un secteur. A vous de le mettre en exergue dans votre introduction.
La conjonction « et » peut également traduire une influence (exemple : les associations et le
droit civil : comment influent-elles, ou au contraire comment le droit civil prend en compte
leurs intérêts). Tandis que la conjonction « ou » laisse présager une opposition.

Un terme peut vous aider. Exemple : celui de « la distinction de ». Vous devez avoir
le réflexe de poser la question des critères de distinction (quels sont ces critères ? Sont-ils
remis en cause ? Etanchéité de la distinction ? ).

▪ Seconde mise en garde : ne pas faire de devoir descriptif

La dissertation ne consiste pas à réciter son cours ni davantage à recopier son Code.

Il s’agit d’arguer, d’expliquer. Tout au long de votre devoir, à chaque phrase, il faut se
demander « qu’est-ce que je cherche à démontrer ? ». Cette velléité de démontrer
s’appelle une problématique : vous cherchez à étoffer une thèse en donnant, modérément,
votre avis.

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Il faut donc vous interroger, pendant cette phase d’appréhension du sujet, sur le fil que
vous allez dérouler. Vous êtes jugés sur votre capacité à mobiliser vos connaissances au
service d’une idée, à développer un esprit de synthèse et à défendre un point de vue cohérent
jusqu’au bout. Pensez que vous allez devoir plaider la cause d’une idée que vous voulez
défendre. C’est en somme une démarche très cartésienne :

- Comme pour le cas pratique, l’exercice permet à l’examinateur de comprendre et de


juger votre cheminement intellectuel.
- Comme pour le cas pratique encore, peu importe le point de vue adopté : ce qui
compte, c’est la façon dont vous vous évertuez à défendre vos idées.

II. L’élaboration du plan


Il est absolument indispensable d’ordonner toutes vos idées selon un plan très strict.
La forme est déterminante et, en cela, l’exercice est juridique mais également littéraire. La
première qualité d’un juriste est un esprit clair et précis. La façon dont vous organisez et
présentez vos idées est révélatrice de votre esprit, de vos facultés de raisonnement. Il faut
donc être particulièrement rigoureux, anticiper l’étendue de la question, éviter les redites,
adopter une progression logique (par exemple, on ne peut envisager une exception sans avoir
au préalable abordé le principe).

Concrètement, la dissertation doit être construite de façon rationnelle : chaque élément


doit trouver sa place et s’agencer, comme dans un puzzle. Vous êtes en quelque sorte face à
un pantin désarticulé qu’il faut reconstruire et dresser, debout, magistral. Il s’agit ainsi, face à
une question, de démonter les rouages des mécanismes juridiques pour mieux bâtir, avec ces
éléments, un exposé cohérent de l’ensemble de la question.

A. Une arborescence d’idées

Le conseil est de détailler au brouillon les idées préalablement notées afin de délimiter
le sujet : les conditions de tel mécanisme, les exceptions, les questions qui se posent.

Il est recommandé d’assortir une idée d’un exemple également, comme une preuve de ce que
l’on avance. L’essentiel est d’avoir toutes les idées en tête de ce que vous allez dire. Il va
falloir les ordonner de façon à obtenir une présentation correctement structurée.

B. Ossature d’un plan

Une fois que ces idées sont détaillées, il est possible, dans cette arborescence, de
dégager deux grandes idées. En d’autres termes, vous avez analysé les idées soulevées, et
vous les synthétisez. C’est un raisonnement naturel qui doit être presque inné. Si ce n’est
pas le cas, cela se travaille naturellement et cette première année sert précisément à vous faire
réfléchir de la sorte.

Les idées recoupées au brouillon peuvent se regrouper sous deux thèmes distincts. Il faut
alors, au brouillon, détailler vos parties et toutes vos sous-sous parties avec des 1 et des a,
de façon à forger une véritable ossature de plan.

Autant que faire se peut, les deux parties doivent être équilibrées. Y a-t-il des règles
générales pour élaborer un plan ? Non. C’est le sujet et la matière à traiter qui commandent

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la structure d’une dissertation. Certains impératifs sont néanmoins nécessaires : misez tout
sur la clarté de votre plan (net, précis, sans ambiguïté), et pour cela sur la simplicité.

Parfois le sujet est exposé de manière affirmative. Par exemple, « Le déclin de la loi ». Mais y
a-t-il vraiment déclin ? N’est-ce pas plutôt une évolution ? En quoi est-ce un déclin ? Est-il
inévitable ? De même pour le terme de « crise ». Vous gagnez alors ici à développer votre
esprit critique.

- distinguez les différents aspects de la question (le correcteur ne doit


donc pas trouver les mêmes éléments sous des rubriques distinctes et les titres ne
doivent pas être interchangeables).

- Le contenu doit impérativement correspondre à l’intitulé (qui lui-


même correspond à l’annonce de plan formulée). - Ne pas forcer. Parfois, un plan
peut « sauter aux yeux ». Malgré tous vos efforts, vous ne parvenez cependant pas à
incorporer dans vos paragraphes toutes les idées recensées. Il faut alors avoir le
courage d’abandonner le projet. Il est tentant de « forcer » et d’intégrer les idées
restantes, mais c’est en général le signe d’un déséquilibre et d’un artifice qui, in fine,
s’en ressentira. Comme pour le commentaire d’arrêt que nous étudierons, le
découpage peut être facilité grâce à des plans somme toutes assez basiques. Ce n’est
pour autant nullement dirimant : il s’agit de rallier la simplicité à la pédagogie. Plus
vous êtes simple et sobre, plus vous êtes pédagogue. L’originalité à ce stade est un
luxe, par rapport aux exigences de clarté, de cohésion, d’équilibre. Le mieux est
l’ennemi du bien. Un plan simple et solide vaut mieux qu’un bel échafaudage
boîteux.

Il est possible de dégager deux « familles » de plan :

- la première est celle dans laquelle les deux parties se prolongent. Chacune présente un
aspect complémentaire du problème soulevé par le sujet.

- La seconde est celle dont les deux parties du plan s’opposent. Il s’agit de la méthode
dialectique, énonçant la thèse, puis l’anti-thèse. Ce genre de plan peut sembler dynamique, car
comporte un « drame à deux personnages » (Guyenot). Il faut être vigilant cependant avec ce
genre de construction.

Exemples de plans :

- notion / régime - notion /fonctions - principe / limites ou exceptions - apparence / réalité -


approche statique (description d’un phénomène) / approche dynamique (mise en œuvre des
techniques) - Entre les parties /à l’égard des tiers - cause, raisons, justifications /
conséquences, effets, - principe (l’idée) / techniques (les moyens)

Le plan se formule en 2 parties, 2 sous-parties, à chaque fois liées entre elles par une
phrase de transition. Des chapeaux annoncent vos paragraphes A et B. Evitez les formules
lourdes. Préférez une formule impersonnelle : « il est envisageable d’aborder la question
sous l’angle de ».

Quant aux subdivisions A et B, elles doivent être claires également, mais il est moins

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important de les animer d’idées. Cela peut être une articulation purement technique ou
descriptive. Ex. : conditions de forme, de fond ; effets entre les parties, à l’égard des tiers ;
fondement, mise en œuvre ; règles de fond, règles de preuve, etc..

On peut aller encore plus dans le détail et diviser les idées de chaque paragraphe. Il n’est
pas nécessaire de faire apparaître des 1 et 2 (c’est très bien si c’est le cas, mais la difficulté
s’accroît). L’essentiel, en revanche, est que le correcteur distingue clairement la progression
d’idées, l’enchaînement, l’ordonnancement, lesquels apparaissent grâce à des mots de liaison
(ainsi, effectivement, dès lors, néanmoins, en revanche, cela étant, etc.).

Exceptionnellement, lorsque le raisonnement ne laisse d’autre choix, un plan en trois parties


est possible, mais l’entreprise demeure risquée et les attentes du correcteur seront très élevées
face à une telle prise de risque. Le résultat doit être d’une qualité aussi élevée que le risque
pris.

Enfin, le devoir ne doit pas comporter de conclusion. La raison est simple : tout a été
démontré au sein des développements ; il n’y a donc plus rien à ajouter. C’est aussi le
meilleur moyen d’éviter d’y intégrer tout ce qui n’a pu l’être auparavant.

III. L’introduction
L’introduction est déterminante. Le principe de base est d’éviter toute surprise au
lecteur, lequel doit savoir à l’avance où l’auteur souhaite l’emmener. Il faut donc commencer
par énoncer une proposition, et ensuite démontrer. Il ne s’agit pas seulement de situer le sujet,
il faut encore présenter les idées fondamentales qui dominent la matière.

L’introduction débute par une - fameuse - phrase d’accroche. Elle est de la plus grande
importance, tout simplement par ce que c’est là le premier contact avec l’examinateur, que
vous devez séduire. L’originalité est de mise, en évitant les poncifs ou formules du type « de
tout temps les hommes »...). Le champ est large : ce peut être une citation que vous aurez
repérée (ouvrage, revue juridique...), un adage, une référence à l’actualité, etc. Attention, qui
dit originalité ne dit pas extravagance (références à Star Wars ou Game of Throne a priori
prohibées) ...

L’introduction doit être structurée et répondre à trois questions :

« de quoi je parle - pourquoi j’en parle - comment j’en parle »

Il s’agit ainsi de présenter le sujet, de le délimiter, de montrer l’intérêt de la question, de


justifier et d’annoncer le plan suivi. Tous ces éléments doivent s’enchaîner de manière
fluide, de sorte que le plan doit apparaître comme la conséquence logique de ce qui a été dit
auparavant.

1) « De quoi » : délimitation du sujet Le sujet doit être formulé expressément dans le corps
de l’introduction, sans aucune subtilité. Il doit ainsi figurer dans les 4/5 premières phrases.

Il faut ensuite définir les termes du sujet grâce aux connaissances acquises (la délimitation
du sujet suppose en amont de connaître pour chaque thème du cours la définition des notions

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essentielles du cours). Puis définir le périmètre du sujet ; il s’agit ici de cibler le sujet, de
situer le problème, l’expliquer, le préciser :

- Pour cela, il faut indiquer rapidement dans quel secteur de droit la


question se pose (ex : principes généraux de droit, droit des contrats, etc.).

- Il faut énoncer les données du problème (par ex. les textes


législatifs, les besoins pratiques, les éléments sociologiques, etc. Ex : violences faites
aux femmes, les mariages blancs...)

Il faut également évoquer la conception retenue, large ou étroite, en évinçant le cas


échéant les points qui apparaissent secondaires. Cela dépend du sujet ; parfois, il peut y avoir
plusieurs approches, plusieurs acceptions, large ou étroite (ex. « la loi », au sens matériel,
formel ? Stricto sensu, ce qui exclut les actes règlementaires ?).
Dans tous les cas, il est important de vous positionner : si vous hésitez entre deux
conceptions, il faut prendre parti et ne pas rester dans le vague. Certes, avec le risque
d’éventuellement se tromper, mais cela est toujours mieux que de ne pas prendre parti - à
condition, cependant, de prendre parti intelligemment, c'est-à-dire en expliquant pourquoi
opter pour telle conception. 2) « Pourquoi » : l’intérêt du sujet Si le sujet vous est présenté à
l’examen, c’est qu’il présente un intérêt. Et même si cela n’est pas flagrant à vos yeux, il faut
essayer de chercher pourquoi d’autres s’interrogent sur ce point. C’est alors la formulation
d’une problématique, que vous pouvez poser sous forme interrogative. N’hésitez pas à
accumuler les questions (deux/trois), en créant un effet d’intensité gradué. Utilisez
expressément les termes « intérêt du sujet ». Vous avez posé la problématique. « L’intérêt est
alors... ». Là encore, il est possible de créer un effet d’intensité gradué :

- « une analyse d’abord » (et vous évoquez le point en


question), « une analyse surtout » (vous mettez l’accent sur ce qui va être le
cœur de votre raisonnement et de vos développements).

- Ou « l’intérêt est d’abord...l’intérêt est surtout... » Car, en


effet, cet intérêt peut être de plusieurs types. => Il doit s’agir avant tout d’un
intérêt évidemment juridique (ex : jurisprudence hésitante, doctrine
partagée...). Si la question est controversée, ce peut alors être l’occasion pour
vous d’introduire éventuellement des considérations historiques. Certains
enseignants font des éléments historiques ainsi que du droit comparé un
passage obligé : ces canons classiques peuvent être intéressants, mais bec
modération. En revanche, faire apparaître, si elle existe, la dernière actualité
contribue largement à dynamiser votre approche. Les autres intérêts,
politiques, économiques, voire sociologiques... restent très journalistiques et
pour cette raison ne doivent jamais faire l’objet de trop longs développements.
=> L’intérêt théorique peut, lui, se placer à différents niveaux :

- les principes juridiques traduisent une évolution des mœurs, de la société, des idées, etc.
(exemple : consécration du mariage pour tous). - la question peut toucher aux théories
fondamentales du droit (ex : le rôle de la jurisprudence dans la formation des règles
juridiques.)

=> Il faut également distinguer des intérêts pratiques (il suffit de réfléchir à des cas
d’application concrets des règles juridiques en cause. Montrez alors que la question soulevée
se pose fréquemment, qu’elle concerne bon nombre de personnes, etc.).

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3) « Comment » : l’annonce du plan

Cette annonce a lieu à la fin de l’introduction. Le plan ne doit pas être « parachuté » : dit
autrement, l’annonce doit apparaître comme la conséquence logique de ce qui a été dit avant.
Là encore, c’est une étape qu’il faut travailler avec soin (mots de transitions, etc.).

Evitez les formulations scolaires.

Exemples de formules :

La matière, le sujet est toute entière dominée par deux idées,


complémentaires ou opposées : démonstration en sera faite en examinant en
détailla traduction en droit positif de la première idée (I) puis de la seconde
(II).

Ou :

La matière, le sujet est tout entier dominé par une idée essentielle : la façon
la plus opportune de le démontrer est d’examiner en détail ceci (I) puis cela (II).

L’annonce de plan permet ainsi de faire ressortir le thème qui apparaîtra tout au long de la
démonstration.

Remarques

Ø L’introduction doit être longue (pas moins d’une page).

Ø Il ne faut pas envisager tous ces fragments d’introduction comme des blocs coupés les
uns des autres. Bien au contraire, établissez des enchaînements logiques, usez de vos
talents littéraires. Conseil : faire un plan d’introduction, une sorte de canevas : partez
de tel point, passez par telle réflexion, pour arriver à telle remarque, par le biais de
telle phrase de transition. Il faut toujours avoir à l’esprit l’exigence première de
continuité, de fluidité.

Ø Ces remarques sont communes aux différents types d’exercices qui vous seront
demandés. Nécessairement, la dissertation suppose des qualités de rédaction,
d’expression, qui permettent de peser chaque mot que vous choisissez au service
d’une idée.

Ø La présentation est importante : elle doit être soignée et aérée. Il n’est pas
nécessaire de faire apparaître les corps distincts « introduction » et « développements
».

Ø Travaillez l’annonce de plan et chapeaux (cela est déterminant en termes de notation).

Ø Travaillez les titres: des titres cours, des titres sobres, qui claquent, qui se
répondent. Des appositions, voire des oppositions. Des titres avec des « ou » si ce

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n’est pas trop lourd. Evitez les titres qui s’achèvent pas trois petits points en première
partie pour mieux lire la suite en seconde.

Ø Usez, pourquoi pas, d’anaphores, qui consistent à répéter le même terme (une
sanction déterminée, une sanction contestée). Jouez sur les mots (une qualification
déterminée, une qualification déterminante). Usez de mots de vocabulaires (il est
conseil de tenir un carnet de vocabulaire, pas seulement juridique) pour donner du
RELIEF à votre raisonnement : « idoine, exhaustif, latent, les sédiments de », autant
de mots qui permettront de qualifier avec hardiesse ou du moins pertinence vos titres.

Ø Attention, votre titre ne doit pas reprendre l’intitulé du sujet. Ex : La fin de la


personnalité juridique. Vous ne pouvez pas reprendre ce titre en seconde partie,
puis, en première évoquer la naissance de la personnalité juridique. En effet, en
reproduisant formellement l’intitulé du sujet, vous laissez sous-entendre que l’autre
partie est hors-sujet.

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