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Méthodologie juridique

Etude du vocabulaire juridique :

Les termes juridiques peuvent poser un problème d’approche car chaque discipline juridique
possède son propre vocabulaire. Très souvent, un mot qui appartient au langage courant va posséder
un contenu juridique très spécifique : il faut donc se former à cette spécificité en maîtrisant
parfaitement le contenu de la définition juridique de ce terme.

Il est essentiel d’avoir recours à un fichier-répertoire pour vous aider à comprendre le cours.
L’existence de mots-clés est indéniable et la connaissance exacte de leur définition pour la
compréhension de a matière, d’une institution, d’un système institutionnel, de l’organisation ou du
fonctionnement du système, … est fondamentale.

Je vous engage à prendre connaissance et à relire régulièrement les fiches « définitions » transmises
dans le cadre du cours.

N’hésitez pas à enrichir votre répertoire vocabulaire au gré de vos lectures et de vos apprentissages.
Il est de bonne méthode, même si l’entreprise prend du temps, d’établir un fichier-vocabulaire,
classé par ordre alphabétique, dans lequel vous intégrerez :

- les mots-clés ;
- les termes juridiques autres, dont la définition et le contenu ne sont pas clairs dans votre esprit : la
consultation d’un dictionnaire (complet et récent) vous permettra d’identifier le ou les définitions
juridiques, distinguées des autres, et d’en noter les contenu ;
- la consultation périodique de votre fichier vous rendra progressivement familière la connaissance
de ces significations.

Devant les sujets de devoir, en cours d’année ou le jour de l’examen, cela vous permettra de
comprendre parfaitement le sens des termes du sujet, et de donner une définition claire des termes
essentiels qu’il contient.

De la dissertation juridique :

En plus des connaissances acquises, la dissertation juridique impose une réflexion personnelle,
originale sur le sujet proposé. C’est un travail scientifique basé sur une solide démonstration. Cette
approche personnelle et personnalisée de la question juridique posée doit être justifiée par des
considérations théoriques juridiques. Il faut canaliser son attention sur l’explication technique des
mécanismes juridiques.

Plusieurs étapes sont à respecter scrupuleusement :

- la signification du sujet ;
Plusieurs lectures su sujet nécessaires pour parfaitement sans imprégner. Il s’agit d’éviter le hors-
sujet, les contresens, les oublis. Si j’insiste tout particulièrement sur ces points épineux, c’est que le
danger n’est pas écarter, loin de là ; on bascule facilement d’une extrême à une autre dans l’exercice
de la dissertation. Il faut rechercher chaque mot isolément, les définir,… noter immédiatement sur
brouillon les idées qui nous parcourent l’esprit. Du reste, le brouillon nous servira à dresser les

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thématiques, les idées à traiter, à bâtir notre plan après avoir trouvé et fixé la problématique, et à
rédiger notre introduction.

- la recherche de la matière ;
Quels sont les éléments à retenir ? Quels sont les éléments à exclure ? Quelles sont les idées
directrices du sujet ?
Il ne faut pas hésiter à nous trahir, en donnant notre conviction, notre sentiment personnel et à se
justifier. Pas d’affirmations sans éléments d’approche tangibles. Il faut conforter sa démonstration
sur le plan juridique. N’hésitez pas à glisser des opinions doctrinales, des données jurisprudentielles
pour asseoir vos dires. Il faut alimenter votre travail par des arguments irréfutables.

- la construction du plan ;
Les exigences de forme sont des plus contraignantes, s’agissant de cet exercice, soit :
° exposer sa démonstration ;
° convaincre le correcteur sur la cohérence et la justesse de sa pensée, et la pertinence du
cheminement. On privilégie le plan en 2 parties et 2 sous-parties (le plan en 3 parties est
toujours possible mais il faut le motiver, en trouver la justification), les intitulés techniques de
préférence aux plans d’idées,...

- l’introduction ;
Mettre en place le contexte d’étude. Faire une courte phrase d’attaque pour présenter les problème.
L’introduction peut parfois représenter le tiers du devoir. C’est un élément clé de compréhension : le
détonateur…
Les développements permettront de cadrer le sujet, de le révéler… Après avoir défini le sujet, il
faudra penser à l’élargir (importance, actualité, aspects historiques, …), en plus de couvrir les
aspects purement juridiques.
Il faudra définir la problématique avant d’annoncer le plan et de passer au corps du devoir.

- la rédaction ;
La rédaction emprunte les mêmes exigences que tout devoir scientifique. Il faut faire des phrases
courtes, penser à insérer des mots de liaison, travailler par paragraphes, supprimer les abréviations
et enfin penser aux transitions.

- la conclusion ;
La conclusion en droit ne peut être considéré comme une synthèse du travail réalisé et accompli.
C’est une chose parfaitement inutile. Ne faire de conclusion, que si vous en trouvez une éventuelle
nécessité. Mais cela ne peut se traduire par une redite de ce qui a déjà été fait et précisé. Elle doit
permettre un élargissement de la réflexion, proposer une solution durable, ou une question plus
générale non traitée dans le sujet car elle n’entre pas directement dans le sujet ; elle rest
périphérique.

- la gestion du temps ;
Une dissertation se joue et se noue sur 3 heures. On compte 10 minutes pour la relecture, 1h pour la
rédaction, 20 minutes pour la signification du sujet, 40 minutes pour la recherche de la matière, 3o
minutes pour la construction de plan, 10 minutes pour l’introduction et également pour la
conclusion si besoin...

- Et enfin la relecture.
C’est toujours important de se relire pour corriger les dernière fautes d’orthographe, revoir le style,
déceler d’éventuelles contradictions, des oublis,...

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Indications méthodologiques pour la dissertation juridique :

La dissertation juridique permet de vérifier l’assimilation des connaissances mais et encore et


surtout de tester la capacité de raisonner ainsi que les qualités d’expression.

I. La compréhension et l’exploration du sujet

1.1. Il est indispensable de lire attentivement le sujet afin de ne commettre aucune erreur sur son
sens et sa portée. Vous n’hésitez pas à relire l’énoncé plusieurs fois en particulier si le texte est long.
On relira également le sujet à différentes étapes de la dissertation pour s’assurer que la réflexion n’a
pas entraîné des développements superflus ou qu’elle n’a pas conduit à avoir du sujet une vue
partielle.
Sachez que le « hors-sujet » comme l’oubli d’éléments essentiels sont pris en compte dans la
notation.

1.2. On pourra ensuite procéder à la recherche des éléments qui composeront la dissertation. Cette
recherche doit être large et couvrir tous les aspects du sujet : théorique, pratique, historique, sans
jamais privilégier une approche par rapport à une autre.

Au fur et à mesure que les idées viendront à l’esprit, vous les noterez sur des feuilles de papier-
brouillon, vous tâcherez dans la mesure du possible de donner des exemples lorsque ceux-ci
paraissent pertinents. Une fois toutes les idées ainsi notées, vous prendrez soin de vérifier si
chacune trouve sa place dans la dissertation en faisant une nouvelle lecture du sujet et en le
comparant aux idées notées que vous classez alors.

Sachez que les éléments contenus dans le cours constituent un apport essentiel de connaissances
mais ne sont cependant pas suffisants pour la réalisation d’une dissertation. Ainsi ne faut-il pas
hésiter à se servir de connaissances acquises par des lectures de manuels, d’articles, de journaux,…
Je tiens à préciser qu’il faut se montrer très vigilant sur l’utilisation des manuels comme tout ce que
vous pouvez trouver sur internet : attention à la source (erreurs, non-sens, éléments douteux /
faux /désinformation), et à la date de parution. Beaucoup de bons articles, de données peuvent être
obsolètes…

Il faudra alors classer les idées ; c’est à partir des « lignes de force » qui paraissent se dégager à la
suite du classement que vous rechercherez un plan.

II. La construction du plan

2.1. La recherche du plan ;


Le développement d’une dissertation juridique est divisé en 2 parties, elles-mêmes divisées en 2
sous-parties. Cette obligation de faire un plan ne doit cependant pas à diviser la dissertation en
tranches. Il peut arriver qu’un plan en 3 parties convienne à ce sujet.

Le plan doit être dominé par les principes d’unité et de cohérence. La lecture doit être linéaire
et limpide.

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Les parties doivent constituer les étapes majeures d’un raisonnement, d’une démonstration qui se
déroule avec continuité ; a fortiori en ira-t-il de même des sous-parties qui doivent contenir
l’argumentation sous-tendant l’idée principale de chacune des parties.

- si le sujet se présente sous la forme d’une question de cours : il faut proscrire les plans purement
descriptifs. Les plans de cours poursuivent un but pédagogique et ne peuvent donc pas être repris
dans une dissertation. De plus, le but de la dissertation n’est pas de réciter le cours.

- si le sujet est en forme de question : il convient de prendre position, de choisir une thèse que la
dissertation permettra d’étayer. Le plan descriptif est alors plus que jamais prohibé et les parties
seront plus que jamais liées.

- si le sujet est un commentaire de texte ou de citation : ceux-ci peuvent contenir plusieurs idées ; il
faudra alors éviter de privilégier une des idées principales, ou de centrer la dissertation sur une ou
des idées accessoires.

Avant de choisir définitivement le plan et de l’approfondir, il faut effectuer une nouvelle lecture de
l’énoncé du sujet pour s’assurer que le plan envisagé n’est pas « décalé » par rapport à ce sujet.

D’une part, il faut éviter d’oublier un aspect essentiel de la question.

D’autre part, il faut éviter d’être « hors-sujet ».

2.2. La rédaction de l’introduction ;


C’est seulement après avoir élaboré le plan que vous pourrez construire l’introduction dont le but
est précisément de justifier le plan.

Elle comprend trois éléments principaux.


Il convient tout d’abord, de présenter le sujet. Il faut le replacer dans son contexte général puis dans
son contexte juridique. Eventuellement, vous replacerez le sujet dans son contexte historique en
rappelant quel était l’état du droit antérieur.

Les termes du sujet doivent en tous cas être définis.

Il faut ensuite montrer en quoi réside l’intérêt essentiel du sujet, pourquoi on a opté pour telle
optique plutôt que telle autre. C’est ici qu’il convient d’expliquer pourquoi certains points annexes à
l’optique choisie, ne seront pas traités dans le développement. Ces points doivent être évoqués pour
éviter qu’ils soient considérés comme des oublis.

Ensuite intervient l’annonce du plan proprement dite. Elle ne doit pas être trop lourde (évitez :
« Dans une première partie, on traitera… et dans une deuxième partie….). L’annonce doit être
précise, explicite, et cependant concise. Vous pouvez dans une seule phrase écrite « en premier lieu
… en second lieu ».

Seules ici sont annoncées les deux parties du développement et non pas les sous-parties qui les
composent. Celles-ci sont annoncées dans une brève introduction dans chacune des parties.

L’introduction ne doit pas contenir le résumé du développement.

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2.3. La conclusion ;
Il est possible de faire une brève conclusion, qui ne doit pas non plus être le résumé du
développement. Elle envisagera le plus souvent les perspectives de la question.

III. La méthode de rédaction

3.1. Etant donné la difficulté de l’introduction, il est utile de la rédiger au brouillon. Quant au
développement, il sera directement rédigé, après avoir tracé un canevas précis et relativement
détaillé établissant non seulement les articulations majeures du plan mais aussi l’enchaînement de
toutes les idées (avec éventuellement les exemples choisis) ; il faut à tout prix éviter d’écrire au fil
de la plume sous peine de commettre des répétitions et des omissions et d’être peu cohérent.

Il faut apporter beaucoup de soin à la rigueur du raisonnement, à la justification des idées avancées.

La présentation de votre travail doit aider le lecteur à comprendre le fond de la dissertation. Aussi,
faut-il faire apparaître les titres des parties, on peut pour cela reprendre les termes utilisés dans
l’annonce du plan. Un titre doit être explicite. Il doit recouvrir l’intégralité de ce qui est développé
dans la partie.

Il convient de numéroter les parties et sous-parties, mais non pas les paragraphes pour ne pas
risquer de rompre la continuité du développement.

Il ne faut pas hésiter à aérer la présentation en laissant des lignes en blanc entre les parties, et en
allant à la ligne lorsqu’une étape du raisonnement est achevé.

3.2. Le style ne doit pas être négligé. Les abréviations ne sont pas admises ; il faut rechercher la
simplicité, faire des phrases courtes et claires. Il faut utiliser tous les signes de ponctuation (virgule,
point-virgule, point….). Il ne faut jamais utiliser le « je » ; on lui préférera le « nous », ou mieux
encore le mode impersonnel (« il », « on »,…).

Il va de soi que la grammaire, l’orthographe et la syntaxe font partie des éléments d’appréciation du
devoir.

Enfin les « flots de mots », les « envolées lyriques » et les « jeux de mots » sont à proscrire car, loi
de dissimuler l’insuffisance des connaissances et la faiblesse du raisonnement, ils les mettent en
lumière ; la concision est une qualité éminemment juridique, de même que la précision du
vocabulaire. Il faut donc s’efforcer d’utiliser le vocabulaire juridique sans commettre
d’impropriétés.

BON COURAGE.

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