Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Le cas pratique est un exercice juridique qui consiste à présenter à un étudiant une
situation de fait dissimulant plusieurs problèmes juridiques devant être résolus avec la
méthode du syllogisme (raisonnement juridique en trois étapes : une majeure, une mineure et
une conclusion).
Vous devez maitriser la méthodologie du cas pratique pour au moins deux raisons :
La commission nationale de l’examen d’accès au CRFPA 2020 a récemment indiqué que les
épreuves de droit des obligations, de procédure et de spécialité feront l’objet d’une «
consultation ».
C’est un exercice juridique qui consiste à présenter à un étudiant une situation de fait
dissimulant plusieurs problèmes juridiques devant être résolus avec la méthode du
syllogisme (raisonnement juridique en trois étapes : une majeure, une mineure et une
conclusion). L’exercice consiste à se mettre dans la position du juge.
Trouver le ou les problèmes juridiques dissimulés dans les faits à moins que les
problèmes soient clairement indiqués ;
Apporter une réponse argumentée à la question posée en tranchant vous-même dans le
sens qu’il convient.
Exemple de cas pratique – Sujet donné en troisième année de licence à l’université Panthéon-
Assas en relations collectives à la session de septembre 2015
2. La consultation
C’est un exercice juridique qui consiste à présenter à un étudiant une situation de fait
dissimulant des problèmes juridiques devant être résolus avec la méthode du
syllogisme.
Mais la personne qui vous consulte a généralement un objectif bien précis et vous demande
de rendre compte de l’état du droit positif en fonction de cet objectif.
L’objectif est d’éclairer celui qui vous consulte soit pour l’informer (l’exercice se rapproche
alors du cas pratique) soit pour l’aider à atteindre un objectif (l’exercice consiste donc à
orienter ses arguments juridiques dans un sens précis). Dans ce dernier cas, l’exercice est plus
délicat puisqu’il consiste à se mettre dans la position de l’avocat (dans le cadre de sa fonction
de conseil juridique).
« Les Secundus vous chargent d’une consultation sur les forces et faiblesses de leur dossier,
désireux à la fois de bloquer le paiement du reliquat du prix de vente et se faire rembourser
les sommes déjà versées, en anéantissant ce contrat, par tous moyens que vous trouverez ; ils
entendent également résister à Immofisca, à laquelle ils n’ont pas encore réglé toutes les
sommes qu’ils lui doivent (il reste 20 000 euros à lui verser) et qui vient de les assigner en
paiement devant le tribunal de grande instance de Nice. Ils veulent également mettre en jeu sa
responsabilité, à l’exclusion de celle du notaire, qui est une relation de famille ».
S’il est intéressant de connaître cette distinction, il est en revanche inutile de les aborder avec
une méthode différente. Vous trouverez généralement à la fin du sujet la consigne qui vous
permet de savoir ce que le correcteur attend exactement de vous.
Mais que vous soyez dans le cadre d’une consultation ou d’un cas pratique vous devrez
de toute manière répondre juridiquement à un problème de droit pour en tirer une conclusion.
NB : le cas pratique et la consultation sont des exercices qui portent généralement sur
des questions juridiques relevant du droit en vigueur.
Cependant, il peut arriver que l’exercice ait pour objectif d’évaluer les connaissances de
l’étudiant sur du droit prospectif. L’exercice peut se révéler alors beaucoup plus délicat….
> Cliquez-ici pour télécharger des Fiches de révisions claires en Droit de la responsabilité
civile traitant l’intégralité de la matière
Pour obtenir la meilleure note possible vous devez comprendre ce que les correcteurs
attendent de vous à travers cet exercice.
Identifier et formuler des problèmes juridiques dissimulés derrière des faits souvent
confus;
Répondre juridiquement aux problèmes dégagés pour en tirer une conclusion;
Organiser vos idées de la manière la plus claire possible.
Vous devez, dans l’ordre chronologique, rédiger les faits (A) annoncer le plan (B), évoquer le
problème de droit (C), la solution en droit (D) puis la solution en l’espèce (E) et enfin la
conclusion (F).
A. Faits
Vous devez, parmi tous les faits qui vont sont présentés, déceler ceux qui sont pertinents
(ceux nécessaires à la rédaction de votre solution en droit et de manière générale à la
résolution de votre cas pratique) et les formuler en termes juridiques.
La difficulté principale à cette étape de la rédaction est de réussir à déceler, parmi tous les
faits, ceux qui sont nécessaires à la rédaction du cas pratique. Il est possible – et fréquent –
que le sujet fasse plus d’une page et que les faits devant figurer dans la rédaction du cas ne
fasse que quelques lignes.
Pour les étudiants qui préparent le CRFPA les sujets de Mme le professeur Nathalie Fricero
constituent un parfait exemple. Les faits sont confus, longs et beaucoup d’informations sont
inutiles pour la résolution du cas.
Vous devez trouver un plan pour organiser votre démonstration de la manière la plus claire
possible.
La construction d’un plan dans le cadre d’un cas pratique ne répond pas aux mêmes règles
que dans le cadre d’une dissertation ou d’un commentaire d’arrêt.
D’une part vous devez rédiger un plan sur chaque cas qui vous est soumis.
Par exemple si le cas pratique vous invite à répondre à plusieurs questions juridiques
concernant plusieurs personnes
(Laura, Caroline, Michel) vous devrez découper votre cas pratique de la manière suivante :
Par exemple, si le cas pratique vous dit que Laura a été licencié votre partie sera :
« I. Le licenciement de Laura ».
Ensuite à l’intérieur de vos parties vous pourrez avoir plusieurs questions juridiques.
Par exemple :
D’autre part, à l’intérieur d’une question juridique en particulier, vous devez également
rédiger votre solution en droit en tenant compte d’un plan.
Par exemple, dans le cas d’une partie « I. Le licenciement de Laura » vous commencerez par
évoquer les conditions du licenciement avant d’évoquer les effets du licenciement pour que
votre démonstration soit claire pour le correcteur.
Retenez toutefois que ce plan n’a pas à être apparent dans votre copie.
L’annonce de plan est nécessaire lorsque le cas pratique est complexe et que les problèmes
soulevés sont multiples (pour les étudiants du CRFPA l’annonce de plan est fondamentale
mais pour les étudiants de licence et Master il peut arriver qu’elle ne soit pas nécessaire).
> Cliquez-ici pour télécharger des Fiches de révisions claires en Droit du travail traitant
l’intégralité de la matière
C. Problème de droit
Vous devez formuler en termes juridiques le problème soulevé par le cas ou par la personne
dans le cas d’une consultation.
À mon sens, il est préférable de formuler le problème de droit sous forme interrogative pour
faciliter la lecture du correcteur mais aucune règle n’existe sur ce point (renseignez-vous sur
les consignes données par le chargé de travaux dirigés).
D. Solution en droit
Cette partie implique de connaitre son cours mais ce n’est pas suffisant. Il s’agit également
d’utiliser ses connaissances de manière :
→ Utile
Il est tentant, lorsqu’on connait bien son cours, de le retranscrire en intégralité dans la
solution en droit. Vous devez apprendre à mentionner uniquement les éléments nécessaires
à la résolution du cas.
Par exemple, si vous devez traiter un problème relatif à l’erreur (vice de consentement) vous
devez faire attention à ne pas détailler les points qui ne sont pas nécessaires pour la résolution
du cas.
Plusieurs conditions doivent être satisfaites lorsqu’on invoque une erreur afin d’obtenir la
nullité d’un contrat.
Si le cas invite à s’interroger par exemple sur le caractère excusable ou non de l’erreur, il
faudra alors éviter de détailler longuement les autres conditions.
→ Organisée et logique
Vous devez présenter les éléments juridiques de manière organisée. Vous devez d’abord
traiter les conditions puis les effets, le domaine puis le régime etc..
E. Solution en l’espèce
Vous devez confronter les faits du cas pratique aux règles de droit que vous avez décrites. Si
la solution vous paraît évidente n’oubliez pas que vous devez en tout état de cause vérifier
méthodiquement que chaque condition de la règle de droit est satisfaite en l’espèce.
Sur ce point, je vous invite à relire la partie ci-dessus « La tendance naturelle à sauter les
étapes pour aller directement à la solution ».
F. Conclusion
N’oubliez pas, une fois que vous avez rédigé la solution en l’espèce, de rédiger une brève
phrase de conclusion.
Exemples :
Une des difficultés principales du cas pratique réside dans le temps imparti pour rédiger
intégralement votre démonstration. Il est nécessaire d’utiliser chaque minute dont vous
disposez de la manière la plus pertinente possible afin de terminer l’examen dans les temps. À
défaut, vous pouvez passer à côté d’éléments de cours qui figurent pourtant dans le barème
de correction alors même que vous connaissez la réponse.
Voici a quoi peut ressembler le barème de correction dont dispose un chargé de TD pour la
correction d’un cas pratique ou d’une consultation :
Ce conseil peut paraitre évident mais bien souvent la plupart des étudiants ne s’entrainent pas
en dehors des partiels. Des entrainements dans des conditions identiques à celle de l’examen
suffisent bien souvent à corriger vos plus gros défauts (même si vous avez l’impression de
n’avoir pas assez de temps à consacrer aux entrainements je vous assure que c’est
FONDAMENTAL).
À chaque entrainement, notez vos difficultés et essayer d’y remédier pour la prochaine fois.
Deuxième conseil : apprenez les corrections de cas pratiques ayant déjà fait l’objet
d’un partiel ;
Plus vous en apprenez, plus le cas pratique vous paraîtra simple car vous serez à même de
deviner les barèmes de correction attendus.
Troisième conseil : entrainez-vous à écrire plus vite (cherchez sur YouTube il y a des
vidéos qui expliquent comment faire)
La concentration est un facteur fondamental que vous pouvez contrôler avec un peu
d’entraînement.
Les annonces de plan permettent d’organiser ses idées de la manière la plus pertinente
possible et d’éviter les répétitions inutiles.
Lorsque vous avez déjà évoqué des règles de droit et que vous devez les réutiliser dans une
autre partie, n’hésitez pas à utiliser des phrases du type « comme il l’a déjà été démontré ci-
dessus … ».
En cas pratique, vous devez appliquer la méthode dite du syllogisme. Vous devez vérifier,
après avoir énoncé des règles de droit, que les faits du cas correspondent aux règles juridiques
énoncées.
Ce raisonnement est mathématique. Si la règle de droit exige plusieurs conditions pour être
applicable, vous devez vérifier que chacune des conditions est satisfaite avant de conclure
dans tel ou tel sens.
Retenir une solution sans vérifier minutieusement les conditions, quand bien même votre
solution serait juste, conduira inévitablement à une mauvaise note, puisque c’est l’esprit
même de l’exercice qui n’est pas compris : mener une réflexion juridique claire et
organisée.
Si vous voyez, dès la lecture des faits, quelle sera vraisemblablement la solution du cas faites
attention à ne pas sauter les étapes et à respecter scrupuleusement la méthode : comme en
mathématique, trouver une solution juste sans démontrer comment vous y êtes parvenu, ne
permet pas d’obtenir une bonne note.
Exemple :
Gautier a été embauché il y a quelques années en tant qu’« assistant comptable ». Lorsqu’il a
été embauché il était prévu qu’il devait assister le comptable de l’entreprise dans l’exécution
de ses tâches.
A vrai dire, ce fut le cas pendant plus de trois ans. Cependant, depuis plusieurs mois, à la
suite du départ de l’entreprise du comptable, son employeur lui demande de gérer la totalité
de la comptabilité de l’entreprise.
Gautier commet régulièrement des erreurs ce qui agace terriblement son employeur. À la
suite d’une énième erreur, il est finalement licencié pour insuffisance professionnelle.
Il vient vous voir en vous demandant de l’aide et vous explique qu’il ne comprend pas
pourquoi il a été licencié : « moi qui ne faisait que de la saisie pendant plusieurs années, de
la simple paperasse, on m’a demandé du jour au lendemain d’assurer la totalité de la
comptabilité de l’entreprise. J’ai pourtant demandé à mon employeur si je pouvais suivre une
formation afin d’être plus efficace… ».
Réponse
Vous savez qu’une des conditions de fond d’un licenciement pour insuffisance
professionnelle est que l’insuffisance reprochée concerne effectivement la qualification ou les
fonctions du salarié.
Solution en droit : pour qu’un licenciement pour insuffisance professionnelle soit fondé les
faits reprochés doivent être en lien avec la qualification du salarié.
Solution en l’espèce : En l’espèce, le salarié a été licencié pour des faits qui ne correspondent
pas à sa qualification de sorte que le licenciement n’a pas de cause réelle et sérieuse.
Conclusion : Gautier pourra obtenir des indemnités pour licenciement sans cause réelle et
sérieuse.
Solution en droit : Pour qu’un licenciement pour insuffisance professionnelle soit fondé
plusieurs conditions doivent être réunies.
D’abord les faits reprochés doivent être en lien avec la qualification du salarié.
Ensuite les objectifs donnés par l’employeur doivent être réalistes.
Enfin l’insuffisance doit être imputable à une incompétence du salarié et non à un
manque de moyen humain ou matériel.
Ici vous distinguez bien l’ensemble des conditions quand bien même vous savez que la
condition qui posera problème sera la première.
Solution en l’espèce : En l’espèce, aucune information n’est donnée sur les objectifs donnés
par l’employeur ou sur l’éventuel manque de moyen humain ou matériel de l’entreprise.
Cependant, le salarié a été embauché avec la qualification « d’assistant comptable » et il était
prévu lors de son embauche que son travail soit cantonné principalement à de la simple saisie.
Or les faits qui lui sont reproché concernent la gestion de la comptabilité au niveau de
l’entreprise.
En outre, l’employeur n’a pas tenté de remédier aux insuffisances de son salarié en lui
permettant de suivre une formation.
Ainsi, les faits qui lui sont reprochés ne sont pas en rapport avec sa qualification de sorte
que son licenciement pour insuffisance professionnelle n’est pas fondé.
Conclusion : Gautier pourra obtenir des indemnités pour licenciement sans cause réelle et
sérieuse.
Vous avez expliqué pourquoi la condition fait défaut. Dans les deux cas la solution est la
même. Mais dans la deuxième rédaction vous avez confronté à la règle de droit les faits du cas
pratique.
Une autre difficulté du cas pratique est que la connaissance de votre cours ne suffit
généralement pas à obtenir une bonne note.
Le décalage peut être important entre ce que vous avez appris et ce qui est attendu.
Prenons un exemple en droit des obligations (cas pratique portant sur la question de la
clause pénale) :
Gautier souhaite faire refaire sa cuisine. Il souhaite mettre en place une « table / bar à
l’américaine ». Gautier souhaite que sa table soit confectionnée sur mesure avec des matières
très spécifiques et fait appel à M. Jean, professionnel spécialisé dans la confection de tables
américaines, pour confectionner la table.
M. Jean n’exécute pas son obligation et vient vous consulter pour vous demander les risques
encourus.
Il vous précise que le contrat conclu avec GAUTIER stipulait qu’une somme de 10 000 euros
(80 % du prix) serait due par la partie au contrat qui n’exécuterait pas son obligation.
L’étudiant mal averti aura tendance à directement évoquer les règles de révision d’une clause
pénale en expliquant que le juge peut réviser la clause pénale sur le fondement de l’article
1231-5, alinéa 2, du Code civil si celle-ci est manifestement excessive ou dérisoire.
Pour pouvoir qualifier une stipulation de clause pénale l’objet de la clause doit être de réaliser
une évaluation conventionnelle du dommage, de sanctionner l’inexécution d’une obligation
par le débiteur et d’être attribuée à titre compensatoire.
d’abord qualifier la clause de clause pénale en vérifiant que chacun des critères de
définition de la clause pénale sont satisfaits
avant de pouvoir évoquer son régime.
Pourtant, le cours n’est généralement pas aussi clair sur la méthode à adopter en cas pratique.
Le droit n’est pas une science exacte et deviner le barème de correction est parfois difficile.
Le sujet de droit des obligations de l’examen du CRFPA 2017 constitue à cet égard une bonne
illustration.
Aucune grille de correction officielle n’a été – à notre connaissance – communiquée mais on a
pu constater les multiples divergences d’opinions quant à la manière de traiter le cas.
> Premier conseil : soignez la forme de votre copie : écrivez en noir, sautez des lignes et
faites un alinéa entre chaque partie (faits, problème de droit, solution en l’espèce, solution en
droit) :
> Deuxième conseil: pensez à travailler systématiquement avec votre code et à repérer les
articles et jurisprudences susceptibles de faire l’objet d’un examen. Cette préparation est
essentielle pour vous faire gagner du temps le jour de l’épreuve.
> Troisième conseil : apprenez PAR COEUR les corrections des annales de la matière que
vous avez en examen. Presque systématiquement des éléments vus les années précédentes
font à nouveau l’objet d’un examen.
> Quatrième conseil : comme pour tous les exercices juridiques, entrainez-vous plusieurs
fois dans les MÊMES conditions que le jour de l’examen (même temps, même stylo, même
code etc.) et obtenez une correction. Prenez pleinement conscience de vos défauts pour les
corriger.
Bon courage !
Et vous, quelles sont vos astuces pour réussir vos cas pratiques?… Dites le moi en
commentaire!