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INTRODUCTION :
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Problématique :
Pour répondre à ces questions, nous délimiterons d’abord en 1ère partie, et avec
plus de précision, la période dite de formation ce qui nous permettra d’aborder avec plus
d’aisance la problématique des actes passés par une société amputée de la personnalité
morale. Ensuite, en seconde partie, nous aurons le champ libre pour examiner les
différentes modalités de reprises des actes passés en cours de formation, des actes qui ne
seront toujours pas repris par la société.
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Plan :
INTRODUCTION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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Chapitre I : Régime juridique de la société en formation :
Tout d’abord, il convient de savoir que la loi ne définit pas le point de départ
de la société en formation, mais encore aucune solution unanime n'existe. De plus, le
début de la période de formation pose des problèmes de fait et de droit. Il dépend des
circonstances particulières à chaque projet. En tout cas, il doit se traduire par des actes
concrets orientés vers l’application et l’immatriculation.
Cependant, on trouve ainsi diverses propositions qui se regroupent en trois
grandes catégories : celle de l'administration fiscale, celle des auteurs, et celle de la
jurisprudence.
Ceci pose un véritable problème, dans la mesure où la fiction légale qui répute l'acte passé
par la société alors qu'il l'a en fait été par un tiers, ne joue, aux termes mêmes de la loi,
qu'à l'égard des sociétés " en formation ".
L’administration fiscale estime indispensable qu'un acte opposable aux tiers ait été
accompli, et que cet acte soit inhérent à la procédure de constitution établie par des
dispositions législatives et réglementaires. Pour cette dernière, la seule intention de
constituer une telle société ne suffit pas à donner naissance à une « société en formation »,
il faut exiger l’existence d’un acte opposable aux tiers. Par conséquent, la période de
formation commence pour une société par action faisant publiquement appel à l'épargne, à
compter du jour du dépôt au greffe du tribunal de commerce du projet de statuts ; pour une
société ne faisant pas appel public à l'épargne ou une S.A.R.L, à la date du dépôt des fonds
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provenant des souscriptions, ou en cas d'apport en nature, à la date de désignation des
commissaires aux apports ; pour les sociétés de personnes : à la date de signature du pacte
social.
L'administration fiscale considère que la simple intention de constituer une société, et
même que l'engagement dans ce but de pourparlers entre les futurs associés ne permettent
pas d'établir que le processus de formation soit engagé.
D'une part, il est évident que ce critère présente un avantage incontestable : la simplicité.
D'autre part, il est également restrictif, ce qui peut s'expliquer par la volonté de
l'administration fiscale de limiter les avantages accordés de manière excessive.
Cette position est sujette à critique. En effet, une société en formation peut avoir une
activité sociale, qu'elle soit limitée ou non, et les partenaires n'hésitent pas à conclure un
certain nombre d'actes. Il est donc essentiel d'assurer la protection des tiers le plus tôt
possible. Cependant, protéger les tiers uniquement à partir de ces actes semble insuffisant.
De plus, cette solution semble artificielle, illogique et arbitraire, car elle se base sur une
liste limitative d'actes matériels pour déterminer si la société est en formation, sans
prendre en compte l'affectio societatis, c'est-à-dire la psychologie qui a pu animer les
auteurs de ces actes.
Enfin, rien dans la loi ne vient étayer cette thèse. Aucun article ne fixe explicitement ou
implicitement le point de départ de la société en formation. En réalité, l'administration
fiscale assimile le terme de formation à celui de constitution, ce qui la conduit à se référer
à des articles traitant de la constitution des sociétés. Cependant, une telle assimilation n'est
guère justifiée.
Les débats doctrinaux ont été nombreux et abondants sur la qualification juridique
possible de cette période présociale, que l'on ait pu y voir un avant-contrat, une société
douée d'une personnalité morale interne, ou une société constituée mais dénuée de
personnalité.
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Deux courants de pensée s'opposent quant à la solution à adopter :
1. Le premier courant défend l'application des règles établies par le droit fiscal pour
La constitution d'une société. Selon ces auteurs, la notion de société en formation affirmée
par le droit fiscal peut être transposée sur le plan du droit commercial. Ainsi, les
engagements souscrits postérieurement à l'accomplissement de l'un des actes inhérents à la
procédure de constitution peuvent être repris, sous réserve que les autres conditions,
notamment les conditions de forme, soient réunies.
2. Le deuxième courant, quant à lui, tend vers l'application d'une solution de fait. En
effet, il est constaté que la création économique de l'entreprise ne coïncide pas toujours
avec la constitution de la société. Ainsi, la volonté économique d'entreprendre peut se
manifester avant les premières opérations constitutives, par le dépôt de marques, la prise
de brevets, l'étude de marchés, la négociation de crédits bancaires, la sollicitation
d'autorisations administratives, etc. De plus, la majorité des pourvoyeurs de crédits
bancaires semblent admettre facilement le fait et accorder des financements aux sociétés
ayant commencé leur activité avant leur immatriculation.
Enfin, certains auteurs estiment que le point de départ de la société en formation
est indépendant d'un acte opposable aux tiers, et se détermine au vu des circonstances de
chaque espèce. Toutefois, il n'y a pas d'unanimité sur cette question. En somme, les deux
courants de pensée s'opposent quant à la solution à adopter pour la constitution d'une
société, entre l'application des règles établies par le droit fiscal et l'application d'une
solution de fait.
- La jurisprudence française :
Plusieurs arrêts peuvent être cités qui marquent la tendance de la jurisprudence
commerciale à s'écarter de la définition étroite de la période de formation, qu'avait, par
exemple, admis en 1981 la cour d'appel de Paris :
L'arrêt du 23 mai 1977, de la Cour de cassation a relevé que de simples pourparlers
étaient suffisants pour caractériser l'existence d'une société en formation.
La cour d'appel de Rouen, le 5 juillet 1974, a considéré qu'une société était en formation
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en relevant divers indices : correspondance entre les fondateurs tendant à la création de
cette société, annonce dans la presse de l'activité envisagée, ouverture d'un compte,
rédaction d'un projet de règlement intérieur.
La cour d'appel de Paris, le 26 avril 1984, indique que " pour qu'une société en
formation existe, il n'est pas indispensable que le contrat de société ait été signé ; il suffit
que l'activité sociale ait commencé ".
Contrairement à la position prise par l'administration fiscale, la reconnaissance d'une
société en formation n'impose pas la signature préalable des statuts. Toutefois, un certain
nombre d'actes est nécessaire.
De ces décisions, il ressort que toute une série de contrats sont déterminante de l'ouverture
de la période de formation, sans que puisse être dressée une énumération exhaustive de
ces actes.
Deux remarques peuvent être faites. En premier lieu, l'ouverture de la période de
formation n'est déterminée qu'au vu des circonstances de chaque espèce. En second lieu,
on constate que si les juridictions se détachent de la solution de l'administration fiscale en
exigeant un acte matériel univoque non prédéfini, elles ne font aucune référence
expressément à la volonté animant les partenaires. En apparence, elles semblent donc se
séparer par-là de la doctrine majoritaire considérant qu'il est nécessaire de réunir deux
éléments : une volonté de créer la société et un acte qui la caractérise. En réalité, il est plus
juste de penser que les juges, de par les actes qu'ils exigent, en induisent cette volonté. Les
deux conditions sont toujours présentes, toutefois les magistrats vérifient en étudiant
l'acte, non seulement l'élément matériel du point de départ, mais encore l'élément
volontaire. Il serait plus satisfaisant que les juridictions envisagent séparément ces deux
éléments.
Une autre solution serait envisageable. Ainsi, dès lors qu'un acte aurait été accompli dans
un délai précédent l'immatriculation, existerait une présomption suivant laquelle l'acte est
censé être passé pour une société en formation. Cependant, bien que la comparaison entre
les dates de possible conception d'une personne physique et d'une société soit concevable,
la réalité et la variabilité du fait économique obligent à rejeter une telle attitude.
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Cette période de formation parait donc singulière à bien des égards notamment lorsque
l’on sait que cette période se situe avant l’immatriculation de la société au registre de
commerce. De ce fait, il conviendra maintenant de se pencher sur les conséquences qui
découlent de cette période « pré-immatriculation ».
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que la société est toujours en attente d’immatriculation synonyme d’acquisition de
personnalité morale.
Ce problème irritant du sort des actes accomplis au cours de la période constitutive aurait
pu être évité si le législateur n’avait pas tant retardé la naissance de la personnalité
juridique des sociétés commerciales qui se retrouvent de ce fait dépourvues de la faculté
d’ester en justice, de faire appel d'une décision ou même d’être poursuivie en justice.
Pour bien comprendre ces handicaps, faisons un comparatif entre la jurisprudence
française et marocaine concernant cette question.
En France, pour la Chambre commerciale, tant que la société n’a pas la personnalité
morale, elle est dépourvue du droit d’agir en justice. La jurisprudence considère qu’une
procédure engagée par une partie dépourvue de personnalité juridique était affectée d’une
irrégularité de fond ne pouvant être couverte. Les fondateurs ne pourront donc agir au
nom de la société.
Après s'être intéressé aux éléments caractérisant une société en formation, il convient
d'étudier, dans un second titre, le devenir des actes réalisés pendant cette période.
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Section 1 : Conditions et modalités de reprise des actes :
Des nécessités pratiques obligent les fondateurs de la société à conclure pour son
compte d’assez nombreux contrats, non pour commencer l’exploitation mais pour préparer
celle-ci.
Mais qui devra alors exécuter ces contrats ? La société, une fois dotée de la
personnalité morale, ou ses fondateurs ?
Cette question est importante, car la solvabilité de la société et des associés n’a souvent
aucune commune mesure. La loi y répond en posant aux articles 27 de la loi 17-95 une
solution alternative. Ou bien la société, après avoir été régulièrement constituée et
immatriculée, reprends à son compte les engagements souscrits : ils sont alors réputés
avoir été conclus dès l’origine par celle-ci. Ou bien la société ne reprend pas les
engagements : les fondateurs sont alors personnellement tenus de les exécuter.
De même, le refus, après immatriculation, de ratifier un acte antérieurement conclu n’a
aucune influence sur la validité de la société. La constitution d’une société est donc un
mécanisme complexe. Mais conformément à la règle qui veut que plus la conclusion d’un
acte juridique est soumise à des conditions nombreuses plus ses effets sont importants, la
société une fois constituée produit des conséquences spécialement remarquables
lorsqu’elle décide soit de reprendre les actes accomplis pour son compte alors qu’elle était
en formation, soit de refuser de les reprendre.
Effet rétroactif et substitutif de la reprise :
La reprise des engagements intervenue à la suite de l’application de l’un des procédés sus
désignes opère « une substitution rétroactive », ce qui est spécialement utile dans l’aspect
passif de l’engagement. Tout se passe comme si c’était la société qui, dès la conclusion de
l’engagement, avait contracté elle-même, et cette substitution est opposable au
cocontractant et aux associés. Les personnes qui ont agi sont définitivement dégagées.
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Aucune responsabilité solidaire avec la société ne pèse sur elles. Cette reprise libère
totalement les auteurs de l’acte, sauf s’ils ont consenti, de manière spécifique à un
engagement solidaire ou à un cautionnement. Ainsi, la société devient encore seule
débitrice d’une manière rétroactive ; à la date de la conclusion de l’acte, de la naissance de
l’engagement.
Cette rétroactivité a été voulue pour des raisons fiscales : il s’agit d’éviter le redoublement
de mutations taxables au sens du droit de l’enregistrement. Tout se passe par exemple,
comme si le fonds de commerce acheté au nom de la société en formation était rentré dès
la vente dans le patrimoine de la société sans passer par celui de la personne qui a agi, ou
comme si le bail avait été conclu dès l’origine par la société.
La cour de cassation française va parfois très loin dans les conséquences de cette fiction.
C’est ainsi qu’elle fait prévaloir la rétroactivité sur l’absence de publicité foncière, dans le
cas où un immeuble, acquis par des associés au nom d’une société en formation, se
retrouve dans le patrimoine de cette société une fois immatriculée. En revanche, elle a
refusé d’ordonner l’extension d’une procédure collective contre le président d’une SA ,
démissionnaire avant l’immatriculation, bien que les engagements conclus par lui aient été
repris par la société mise ensuite en règlement judiciaire. Cette personne n’a en effet
jamais été dirigeant d’une personne morale.
Aussi, en cas de l’émission d’un chèque au nom d’une société en formation alors même
que les associés ont régulièrement décidé de la reprise des actes passés par le fondateur,
celui-ci reste personnellement responsable du paiement des chèques émis par lui pour le
compte de la société en formation. En effet « le tireur» d’un chèque est personnellement
garant du paiement de celui-ci à l’égard des porteurs successifs, même lorsque le chèque a
été émis pour le compte d’autrui.
Mais qu’en est-il des actes conclus lors de la période de formation et qui ne se verront pas
repris ?
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* Défaut de reprise :
Qu’en est- il des tiers de bonne foi qui ont contracté avec les cocontractants agissant
au nom de la société ?
En l’absence de reprise, les tiers ne sont pas fondés à poursuivre la société, même si
elle a profité de l’engagement pris au cours de sa période de formation.il existe en effet
une cause à cet enrichissement qu’est la prestation de la ou des personnes qui ont agi pour
la société. En revanche, les tiers pourront poursuivre leurs cocontractants d’où le
fondement de la responsabilité solidaire et illimitée.
CONCLUSION :
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Bibliographie :
WEBOGRAPHIE
http://www.juripole.fr
http://www.apce.com
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