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Il est intéressant de noter que la société en formation est caractérisée par la volonté de
ses auteurs de la constituer et de l'immatriculer ultérieurement. Ainsi la société est considérée à
la fois comme un contrat et une institution. La conception contractuelle soumet la société aux
règles générales régissant les contrats, telle que le Dahir des Obligations et des Contrats, tandis
que la conception institutionnelle donne naissance à une personne morale.
Cette période de formation se caractérise donc par un régime juridique particulier et unique notamment en
ce qui concerne les actes accomplis au cours de cette phase.
Du coup, le régime légal des actes passés pendant la période de formation a été construit autour de deux
idées principales :
* La société peut reprendre les actes passés avant l’immatriculation selon une procédure et des cas précis.
INTRODUCTION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Chapitre I : Régime juridique de la société en formation :
La situation juridique de la société en formation, soulève à la fois des questions d’ordre théorique que
pratique. D’une part la question sur le point de départ de la société en formation nous oriente vers des réponses
doctrinales mais encore administratives et jurisprudentielles.
D’autre part on ne peut parler de la situation juridique de la société en formation sans passé devant la
problématique de la personnalité morale qui soulève tant de questions.
Plusieurs arrêts peuvent être cités qui marquent la tendance de la jurisprudence commerciale à s'écarter de la
définition étroite de la période de formation, qu'avait, par exemple, admis en 1981 la cour d'appel de Paris :
- L'arrêt du 23 mai 1977 de la Cour de cassation a relevé que de simples pourparlers étaient suffisants
pour caractériser l'existence d'une société en formation.
- La cour d'appel de Rouen le 5 juillet 1974 a considéré qu'une société était en formation en relevant divers
indices : correspondance entre les fondateurs tendant à la création de cette société, annonce dans la presse de
l'activité envisagée, ouverture d'un compte bancaire, rédaction d'un projet de règlement intérieur.
- La cour d'appel de Paris, le 26 avril 1984 indique que pour qu'une société en formation existe, il n'est pas
indispensable que le contrat de société ait été signé ; il suffit que l'activité sociale ait commencé.
Contrairement à la position prise par l'administration fiscale, la reconnaissance d'une société en formation
n'impose pas la signature préalable des statuts. Toutefois, un certain nombre d'actes est nécessaire.
De ces décisions, il ressort que toute une série de contrats sont déterminante de l'ouverture de la période de
formation, sans que puisse être dressée une énumération exhaustive de ces actes.
Deux remarques peuvent être faites. En premier lieu, l'ouverture de la période de formation n'est déterminée
qu'au vu des circonstances de chaque espèce.
En second lieu, on constate que si les juridictions se détachent de la solution de l'administration fiscale en
exigeant un acte matériel univoque non prédéfini, elles ne font aucune référence expressément à la volonté animant
les partenaires. En apparence, elles semblent donc se séparer par-là de la doctrine majoritaire considérant qu'il est
nécessaire de réunir deux éléments : une volonté de créer la société et un acte qui la caractérise. En réalité, il est plus
juste de penser que les juges, de par les actes qu'ils exigent, en induisent cette volonté. Les deux conditions sont
toujours présentes, toutefois les magistrats vérifient en étudiant l'acte, non seulement l'élément matériel du point de
départ, mais encore l'élément volontaire. Il serait plus satisfaisant que les juridictions envisagent séparément ces deux
éléments.
Une autre solution serait envisageable. Ainsi, dès lors qu'un acte aurait été accompli dans un délai précédent
l'immatriculation, existerait une présomption suivant laquelle l'acte est censé être passé pour une société en formation.
Cependant, bien que la comparaison entre les dates de possible conception d'une personne physique et d'une
société soit concevable, la réalité et la variabilité du fait économique obligent à rejeter une telle attitude.
Cette période de formation parait donc singulière à bien des égards notamment lorsque l’on sait que cette période
se situe avant l’immatriculation de la société au registre de commerce.
Section 2 : La société en formation, société dépourvue de la personnalité morale :
La personnalité morale d'une société lui confère une identité juridique distincte de celle
des associés. Elle lui permet d'agir en son propre nom et de contracter des obligations.
L’absence de reconnaissance de la personnalité morale de la société en cours de
formation a des répercussions non seulement sur les rapports internes entre associés; mais
également sur les rapports externes vis-à-vis des tiers.
* Elle ne peut non plus bénéficier des attributs liés à la personnalité morale, notamment de la dénomination
sociale.
Chapitre II : Sort des actes établis par la société en formation :
Lors de la formation d’une société, celle-ci étant dépourvue de la personnalité morale, il lui est donc
difficile si ce n’est pas impossible d’accomplir des actes juridiques. Néanmoins, les actes destinés à
préparer le début d’exploitation peuvent être établis. Mais une fois immatriculée, la suite logique voudrait
que tous les actes et engagements souscrits en phase de formation soient repris
Section 1 : Conditions de reprise des actes :
Durant le temps de l’immatriculation de la société, les futurs associés sont conduits fréquemment à s’engager
pour le compte de la société en cours de formation.
Les actes ainsi accomplis préalablement à l’immatriculation de la société n’engagent en principe que les personnes
physiques qui les ont accomplis et non la société en tant que telle.
Clôture de l'immatriculation
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La reprise des actes est possible une fois que l'immatriculation de la société est
officiellement clôturée.
Exigences légales
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La reprise des actes doit respecter toutes les dispositions légales et réglementaires
en vigueur.
Modalités de reprise des actes :
Des nécessités pratiques obligent les fondateurs de la société à conclure pour son compte d’assez
nombreux contrats, non pour commencer l’exploitation mais pour préparer celle-ci.
Mais qui devra alors exécuter ces contrats ? La société, une fois dotée de la personnalité morale, ou
ses fondateurs ?
Cette question est importante, car la solvabilité de la société et des associés n’a souvent aucune
commune mesure. La loi y répond en posant à l’article 27 de la loi 17-95 une solution alternative.
Ou bien la société, après avoir été régulièrement constituée et immatriculée, reprends à son compte
les engagements souscrits : ils sont alors réputés avoir été conclus dès l’origine par celle-ci. Ou bien la
Société ne reprend pas les engagements : les fondateurs sont alors personnellement tenus de les exécuter.
Article 27 de la loi 17-95 relative aux Sociétés Anonymes : Les personnes qui ont agi au nom d'une société en
formation avant qu'elle n'ait acquis la personnalité morale sont tenues solidairement et indéfiniment des actes ainsi
accomplis au nom de la société, à moins que la première assemblée générale ordinaire ou extraordinaire de la société
régulièrement constituée et immatriculée ne reprenne les engagements nés des dits actes. Ces engagements sont alors
réputés avoir été souscrits dès l'origine par la société.
Section 2 : Effets de reprise des actes :
1 Responsabilité illimitée :
La reprise des actes implique une responsabilité illimitée des associés envers les engagements de la
société.
2 Engagement personnel :
Les associés s'engagent personnellement à respecter les obligations découlant de la reprise des actes .
Responsabilité juridique :
La non-reprise des actes peut entraîner des poursuites judiciaires et une
On remarque que le champ juridique d’avant immatriculation est encore inexploité voire
même sous-estimé. Ce vide laisse entrevoir un déni d’existence de la société en formation dans
l’esprit du législateur. Ce déni laisse place à plusieurs confusions dans la pratique et peut même
ouvrir la porte à plusieurs pratiques frauduleuses comme la substitution de la société dans les
obligations aux souscripteurs.
L’inédit de cette phase « a-juridique » doit être bien interprété par la jurisprudence pour
clarifier la position du droit marocain
BIBLIOGRAPHIE :
- DEREU YVES, Réflexions sur les qualifications données à certains types de sociétés ", Paris, Edition Joly, 1998.
- LE CANNU Paul, DONDERO Bruno, Droit des sociétés, Paris, Montchrestien, 3ème Ed. 2009.
- RIPERT Georges et ROBLOT René, Traité élémentaire de droit commercial, T.1, Paris, 17e Edition, L.G.D.J, 1998
- MOTIK M HAMED, Le droit marocain des sociétés commerciales, Rabat, Imprimerie el maarif al Jadida, 2004.
- Loi 17-95 relative à la société anonyme et loi 5-96 relative à la Société en nom collectif, la société en commandite simple, la société
en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la société en participation.
- CA Rouen, 5 juillet 1974, inédit, cité dans l'ouvrage de MM. MERCADAL et JANIN « Droit des affaires - Sociétés
commerciales ».
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