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COURS DE DROIT DES

SOCIETES COMMERCIALES
Par M. NION B. Joël
Doctorant en droit des affaires
CFECF-BFA
DECOGEF (1ère année)
INTRODUCTION
• Lorsque l’on veut entreprendre une activité économique, se pose le choix
de la structure juridique de l’entreprise. Celle-ci peut prendre la forme
d’une association, d’une entreprise individuelle ou encore d’une entreprise
sociétaire.
• Plusieurs critères permettront d’opérer ce choix. Lorsque le choix se
portera sur la société, cette dernière peut revêtir diverses formes, et il
importe pour le futur entrepreneur de se renseigner sur les potentialités,
les avantages ainsi que les contraintes de chaque type sociétaire.
• Le droit des sociétés peut être défini comme l’ensemble des règles
juridiques qui régissent la vie des sociétés de leur naissance jusqu’à leur
mort en passant par les mutations ou restructurations dont elles peuvent
faire l’objet.
• Ce droit tire sa source des articles 1832 et suivants du code civil de 1804
ainsi que dans l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et
du groupement d’intérêt économique.
• Cet acte uniforme a été révisé par le conseil des ministres de l’OHADA
du 30 janvier 2014 tenu à Ouagadougou et est entré en vigueur le 5
mai 2014.
• Cette réforme a été l’occasion d’améliorer, de simplifier et de
moderniser la législation sociétaire OHADA pour l’adapter à
l’évolution de l’activité économique sur le continent. Pour ne citer que
cet exemple, ce nouveau droit des sociétés enregistre l’institution
d’une nouvelle forme de société commerciale bien connue en droit
français, la société par actions simplifiée (SAS) marquant ainsi la
volonté d’ouverture vers plus de souplesse et de flexibilité dans
l’organisation et le fonctionnement des sociétés.
• D’emblée, il faut souligner que les sociétés sont variées et peuvent
faire l’objet de nombreuses classifications : sociétés à risque limité et
sociétés à risque illimité ; sociétés civiles et sociétés commerciales ;
sociétés de personnes et sociétés de capitaux ; sociétés par intérêt et
sociétés par actions...
• Quant à l’importance des sociétés, particulièrement des sociétés de
capitaux, dans le développement économique et social des pays
notamment sous-développés, le Doyen Georges Ripert écrivait à cet
égard, dans son ouvrage intitulé « Les aspects juridiques du
capitalisme moderne », que la société anonyme est le merveilleux
instrument juridique du capitalisme moderne, qui a contribué, autant
que la machine à vapeur, au développement des pays occidentaux.
• La société, en effet, permet de réunir des biens, des moyens ou des
capitaux et, par voie de conséquence, des compétences, afin de créer des
entreprises petites, moyennes ou grandes, voire gigantesques, dans tous
les domaines d’activités : industriel, commercial, agricole, financier...
• D’un point de vue statistique, la chambre de commerce et d’industrie
enregistrait 55.166 entreprises individuelles en 2013 contre 10.811 sociétés
toutes formes confondues. Le nombre de GIE quant à lui s’établissait à la
même période à 67. Le nombre d’entreprises individuelles s’établit ainsi à
83,52% du nombre total d’entreprises.
• La question qui se pose dans nos pays est celle de l’ancrage du droit des
sociétés commerciales. En d’autres termes, comment sortir de l’informel ?
Les raisons du faible taux de formalisation des entreprises sont
nombreuses et diverses. L’analphabétisme est le lot commun de la plupart
des hommes d’affaires burkinabè, ce qui ne les incite guère à rechercher la
collaboration de personnes étrangères à la famille.
• Aussi, constituer une société nécessite la tenue d’une comptabilité
suffisamment détaillée et en particulier d’une comptabilité analytique
permettant de cerner les coûts de production, impossible à réaliser
sans une parfaite connaissance de l’écriture. Enfin, le développement
du secteur informel était en partie encouragé par une fiscalité
forfaitaire très allégée.
• La situation tend depuis quelques années à s’inverser, les
entrepreneurs commençant à comprendre les avantages de la
constitution d’une société commerciale.
• Outre le fait de faciliter l’accumulation des capitaux, la société est
considérée comme étant une technique d’organisation de
l’entreprise ou une technique de gestion pouvant permettre, le cas
échéant, la séparation de la propriété de l’entreprise du pouvoir de
direction ou de gestion.
• Par ailleurs, et cela est loin d’être négligeable, la société constitue le
seul moyen de limiter le droit d’action des créanciers sur les éléments
d’un patrimoine. Il s’ensuit que d’une part, seuls les créanciers
sociaux peuvent poursuivre le paiement de leurs créances sur le
patrimoine social à l’exclusion des créanciers personnels des associés.
D’autre part, ces créanciers personnels ne peuvent poursuivre le
paiement de leurs créances sur le patrimoine de la société.
• La société permet également de faciliter la transmission de l’entreprise
pour cause de mort ou même entre vifs. Il est plus facile juridiquement de
céder des titres sociaux que de céder une entreprise individuelle.
• Enfin, il faut souligner l’influence du droit fiscal sur le droit des sociétés et
vice versa. En effet, les sociétés sont des sources directes ou indirectes de
recettes fiscales pour l’État et les collectivités locales. Mais la fiscalité
exerce une influence sur les sociétés : les différents types ou formes de
société se développent ou déclinent selon la politique fiscale à l’égard du
groupement ou de la rémunération perçue par les dirigeants de la société.
• En dépit de tous ces attraits que peut représenter la société, l’entreprise
individuelle demeure la solution la plus raisonnable dans le cas notamment
des entreprises de subsistance
• Psychologiquement, l’exploitant est le seul maître à bord, n’ayant de
comptes à rendre à personne. Financièrement, il n’y a aucun coût de
fonctionnement et aucune précaution particulière à prendre du fait de la
confusion des patrimoines personnel et professionnel. Il n’y a pas non plus
de tracasseries d’un point de vue comptable et fiscal, car celles-ci, à
condition de ne pas dépasser certains seuils, sont soumises à un système
minimal de trésorerie avec une comptabilité allégée.
• Au terme de l’article 13 de l’acte uniforme relatif au droit comptable et à
l’information financière, il s’agit des entreprises dont le chiffre d’affaires est
inférieur à :
- 60 millions FCFA pour les entreprises de négoce ;
- 40 millions FCFA pour les entreprises artisanales et assimilées ;
- 30 millions pour les entreprises de services.
• Hormis ces entreprises de subsistance, l’objectif global est de faire
des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique
(GIE) des instruments efficaces et fiables pour les investisseurs
nationaux et étrangers et donc pour le développement économique
des États parties au Traité OHADA.
• D’une manière générale, il s’agira dans ce cours, de présenter les
dispositions essentielles régissant les sociétés de leur formation
jusqu’à leur disparition. Nous suivrons à cet effet le plan de l’AUDSC
qui retient d’une part, un droit général ou droit commun des sociétés
et, d’autre part, un droit spécial des sociétés. Il convient donc
d’aborder successivement ces deux aspects.
TITRE I – LE DROIT GÉNÉRAL OU DROIT COMMUN
DES SOCIÉTÉS COMMERCIALES
• Le droit commun des sociétés comprend toutes les règles applicables à la
société quelle que soit sa forme juridique.
• Selon l’article 4 de l’Acte uniforme, « la société commerciale est créée par
deux ou plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat, d'affecter à
une activité des biens en numéraire, ou en nature, ou de l’industrie, dans le
but de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en
résulter. Les associés s'engagent à contribuer aux pertes dans les conditions
prévues par le présent Acte uniforme. La société commerciale doit être
créée dans l’intérêt commun des associés ».
• L’article 5 ajoute que la société peut également être créée par écrit par une
seule personne, dénommée « associé unique ». La constitution de la
société si celle-ci repose essentiellement sur l’élaboration du contrat de
société, la naissance d’une personne morale ne sera effective qu’après
l’accomplissement d’une formalité particulière qu’est l’immatriculation au
registre du commerce et du crédit mobilier (RCCM).
Chapitre 1. Le contrat de société

• La société naît de la conclusion d’un contrat ou d’un acte unilatéral


qui doit respecter les conditions générales de validité de tout contrat
mais aussi des éléments spécifiques au droit des sociétés.
Section 1. Les conditions générales de validité du
contrat de société
Les conditions générales tiennent de la nécessité d’un consentement de tous
les associés, d’une capacité, et d’un objet social déterminé et licite.
§1. Le consentement
Le contrat de société n’est valablement formé que si les associés y
consentent. Ce consentement s’exprime lors de la constitution de la société
par l’approbation des statuts. En cours de vie sociale, il se manifeste par
l’apport fait en cas d’augmentation du capital ou par l’acquisition de titres
sociaux. Le consentement, comme en droit civil, doit être exempt de tout
vice (erreur, dol, violence). Si l’erreur est rarement invoqué, le dol l’est plus
souvent lorsqu’un associé apporte la preuve de manœuvres frauduleuses
voir de silence mensonger dont il a été victime et sans lesquelles il n’aurait
pas dû contracter.
• Aussi, le consentement des associés ne doit pas être simulés. C’est
notamment le cas lorsque celui qui se présente comme associé n’est en
réalité que le prête-nom du véritable associé qui préfère agir en coulisse.
Dans cette situation, celui qui par complaisance a accepté de faire partie de
la société ne saurait, sous le couvert de la fictivité, se soustraire de ses
engagements vis-à-vis de la société. La souscription par prête-nom n’est
pas en soi une cause de nullité du contrat de société.
• Enfin, les simples pourparlers engagés en vue de la création de la société
ne génèrent pas d’obligations à la charge des parties. À l’opposé, en cas de
promesse de contrat, la partie qui refuse de signer l’acte constitutif de la
société s’expose à une condamnation à des dommages et intérêts.
§2. La capacité
• La capacité d’être associé personne physique varie suivant la forme de la
société. Par principe, les incapacités qui s’opposent à l’exercice du
commerce à titre personnel, s’opposent également à son exercice en
société.
• Ainsi, les associés doivent avoir la capacité de faire le commerce toutes les
fois que leur entrée en société leur confère la qualité de commerçant. Par
conséquent, le mineur non émancipé, le majeur en curatelle, en tutelle ou
frappé d’une mesure d’interdiction ou d’incompatibilité, n’ayant pas la
capacité de faire le commerce, ne peuvent donc être associé dans une
société en nom collectif ou être associé commandité dans une société en
commandite simple.
• Cette position est confortée par l’article 8 de l’AUSCGIE qui prévoit que « le
mineur et les majeurs incapables ne peuvent être associés d’une société
dans laquelle ils seraient tenus des dettes sociales au-delà du montant de
leurs apports ».
• Par contre, il n’est pas nécessaire que les associés aient la capacité requise
de faire le commerce pour créer des sociétés dont la qualité d’associé
n’implique pas celle de commerçant. C’est le cas des sociétés à
responsabilité limitée, de la société anonyme et de la société par actions
simplifiée. C’est aussi le cas pour les associés commanditaires dans une
société en commandite simple. Dans toutes ces hypothèses, il suffit que les
associés aient la capacité de faire des actes juridiques.
• S’agissant de la situation spécifique des époux, l’article 9 de l’AUSCGIE
dispose que ceux-ci « ne peuvent être associés d’une société dans laquelle
ils seraient tenus des dettes sociales indéfiniment ou solidairement ». Il
s’agit par cette disposition d’éviter que la faillite de la société n’entraîne la
ruine du ménage. Ainsi, les époux peuvent être tous associés de SARL, SA,
SAS ou commanditaires de SCS. L’interdiction viseraient ici la société en
nom collectif et la situation ou les époux seraient tous commandités d’une
société en commandite simple.
• Enfin, s’agissant des étrangers, leur capacité s’apprécie au regard de
leur loi nationale. Si l’étranger est appelé à devenir commerçant du
fait de son entrée en société, il faut en plus qu’il remplisse les
conditions requises par le droit burkinabè pour l’exercice du
commerce telles que l’absence d’interdiction ou d’incompatibilités, la
détention d’une carte professionnelle de commerçant… Ainsi, si
l’étranger souhaite être associé d’une SNC ou d’une SCS, il devra
remplir les conditions posées pour exercer le commerce au Burkina
Faso.
§3. L’objet social
• L’objet social ou objet du contrat de société peut être défini comme le
type d’activité choisi par la société dans ses statuts. Il ne doit pas être
confondu avec la cause qui est le but poursuivi par les associés à
savoir partager les bénéfices ou profiter de l’économie qui peut
résulter de la création de la société. Il ne se confond pas non plus
avec l’activité sociale qui est l’activité réellement exercée par la
société alors que l’objet social correspond au programme qu’elle s’est
fixée.
• L’objet social est une condition essentielle du contrat de société, ce
qui explique que sa disparition, par réalisation ou par extinction
emporte dissolution de la société.
• L’objet social doit être déterminé et décrit dans les statuts. Le principe
de la spécialité statutaire implique que la société ne peut exercer
d’activité que celle prévue dans les statuts, ce qui suppose que l’objet
social soit délimité. Alors que la capacité des personnes morales est
spéciale, celle des personnes physiques est générale. L’objet social ne
doit donc pas être vague (la société a pour objet toutes opérations
commerciales, industrielles ou financières… la société pourra tout
faire, n’importe où, sous quelque forme que ce soit).
• À défaut, par exemple dans les sociétés à risque illimité où la société
n’est engagée que par les actes du dirigeant qui entrent dans l’objet
social, les associés courraient un grand risque, leur responsabilité
étant indéfinie.
• L’objet social doit être licite, c’est-à-dire n’être pas contraire à l’ordre public
et aux bonnes mœurs. Par exemple, la poursuite d’une activité de
production et de commercialisation de produits prohibés tels que la
drogue, les objets contrefaits… entrainerait la nullité du contrat de société.
• Toutefois, même certaines activités licites ne peuvent pas être exercées par
des sociétés commerciales tels que les offices ministériels. D’autres
activités ne peuvent être exercées par des sociétés commerciales que sous
conditions (exigence d’un diplôme pour les sociétés exploitant une
pharmacie). Dans certains cas, l’activité peut être règlementée, la société
devant se conformer aux règles particulières auxquelles ladite activité est
soumise (Banque et assurance dont le montant du capital est spécifique,
nécessitent un agrément…).
Section 2. Les conditions spécifiques de
validité du contrat de société
• Au regard de la définition de la société donnée par le législateur OHADA, la
constitution de la société est soumise à certaines conditions spéciales. Il
s’agit de la mise en commun d’apport, de la vocation aux bénéfices, aux
économies et à la contribution aux pertes, et enfin de l’affectio societatis.
§1. La mise en commun d’apport
• L’apport est le contrat par lequel l’associé affecte un bien ou un droit à la
société en contrepartie de la remise de titres sociaux (parts sociales ou
actions). Ces biens et droits apportés à la société concourent à la formation
du capital social. Selon l’article 37 alinéa 1er AUSCGIE, « chaque associé doit
faire un apport à la société ». En l’absence d’apport, il ne peut y avoir de
société. Inversement, si un ou plusieurs associés manquent à l’obligation
d’apporter quelque chose, ils ne peuvent être considérés comme associé.
• Le montant des apports varie selon le type de société. Dans les sociétés à
risque limité, le législateur impose un capital minimum. La valeur totale des
apports doit donc atteindre ce minimum. Dans les sociétés à risque illimité,
il n’y a pas de minimum imposé.
• Le législateur OHADA retient trois types d’apports.
• D’abord, les apports en numéraire consistent en des sommes d’argent. Il
convient de distinguer la souscription et la libération de l’apport en
numéraire. Par la souscription, l’associé s’engage à effectuer un apport d’un
montant déterminé. La société n’est créée qu’autant que la totalité du
capital ait été souscrite. Par la libération, l’associé exécute son
engagement, c’est-à-dire verse la somme promise. La qualité d’associé est
acquise dès la souscription, quelle que soit la date de libération. Le délai de
libération varie selon le type de société. En principe, les apports en
numéraire doivent être libérés intégralement lors de la constitution de la
société (article 41, al. 2, AUSCGIE).
• Toutefois, dans les sociétés anonymes, les actions représentant les apports en numéraire
doivent être libérés du quart au moins de leur valeur nominale à la souscription, le reste
devant intervenir dans un délai n’excédant pas trois ans à compter de l’immatriculation
de la société (article 389 AUSCGIE). Dans les SARL, les apports souscrits en numéraire
doivent être libérées de la moitié au moins de leur valeur nominale, le reste devant
intervenir dans un délai de deux ans à compter de l’immatriculation (article 311-1
AUSCGIE).
• Si à l’échéance fixée pour la libération des apports, un associé ne s’est pas exécuté, il doit
de plein droit les intérêts de la somme non encore versée au taux légal à compter du jour
où le versement aurait dû avoir lieu sans préjudice des dommages et intérêts éventuels.
• Les apports en numéraire ne doivent pas être confondus avec les comptes courants
d’associés. Ces derniers consistent en la mise à disposition de la société par un ou
plusieurs associés de sommes d’argent avec la possibilité d’opérer des retraits ou des
versements. Cela présente l’avantage à la fois pour l’associé qui perçoit des intérêts et
surtout pour la société qui dispose de liquidités à des coûts moindres que ceux qu’elle
aurait exposés si elle avait recours à des emprunts bancaires.
• Ensuite, les apports en nature sont des apports de biens autre que de l’argent ou
de l’industrie. Il s’agit de droits portant sur des biens meubles ou immeubles,
corporels ou incorporels, susceptibles d’une évaluation pécuniaire et d’une
exploitation commerciale. Ils peuvent être faits en pleine propriété ou en
jouissance.
• Dans la première hypothèse, la société devient propriétaire du bien et peut donc
en user, et en abuser. Elle en supporte également les risques (vol, destruction,
accident…) sans que cela ait de conséquence sur la situation de l’apporteur. Le
transfert de propriété n’est opposable aux tiers que si la société jouit de la
personnalité juridique et après accomplissement des formalités de publicité.
L’apport en nature ici s’assimile en une vente, l’apporteur devant à la société une
garantie contre les vices cachés du bien ainsi qu’une garantie en cas d’éviction.
Mais à la différence de la vente, l’apporteur ne reçoit pas un prix mais plutôt des
titres sociaux lui conférant la qualité d’associé.
• Dans la seconde hypothèse, l’associé s’engage à mettre à la disposition de
la société la jouissance d’un bien tout en restant propriétaire. Ici, c’est
l’apporteur en tant que propriétaire qui supporte le risque de la perte ou
de la détérioration des biens si ce sont des corps certains qui ne
consomment pas par l’usage. Il doit, comme un bailleur, garantir à la
société une jouissance paisible du bien apporté. S’il s’agit au contraire
d’une chose de genre, ils sont au risque de la société (article 1851 code
civil). On considère ainsi que la propriété de ces biens est transférée à la
société, à charge pour elle d’en rendre une pareille quantité, qualité et
valeur à la fin de la société (article 47).
• Enfin, l’apport en industrie consiste en « la mise à disposition effective de la
société de connaissances techniques ou professionnelles ou de services »
(styliste dans une maison de couture, « nez » pour une industrie de
parfum…). Il faut noter que les apports en industrie sont interdits dans les
sociétés anonymes. Celui-ci n’entre pas dans la formation du capital social,
ce qui est classique car n’étant pas susceptible de réalisation forcée.
• Toutefois, l’apporteur en industrie est un véritable associé. Ses droits
sont incessibles et intransmissibles. Il reçoit en contrepartie des titres
sociaux ouvrant droit au vote et au partage des bénéfices et de l’actif
net, à charge de contribuer au pertes. Cependant, le législateur
OHADA prévoit que ses droits de vote ne sauraient être supérieurs à
25% de l’ensemble des droits de vote. De même, la part totale
attachée à ses titres sociaux ne sauraient excéder 25% des bénéfices,
de l’actif net et des pertes de la société.
§2. La vocation aux bénéfices, aux économies
et la contribution aux pertes
• Si la vocation aux bénéfices et aux économies doit exister au profit de tous
les associés, il n’est pas nécessaire qu’elle soit égale pour tous. Le plus
souvent, les statuts prévoient que la répartition des bénéfices et des pertes
s’opère proportionnellement aux apports. Ainsi, celui qui a 10% du capital
a vocation à recevoir 10% des bénéfices. Toutefois, n’étant pas d’ordre
public (article 54 alinéa 1er AUSCGIE), les statuts peuvent prévoir un mode
de répartition inégalitaire, certains associés recevant une part de bénéfices
plus importante que leur participation au capital ou à l’inverse participant
aux pertes dans une proportion moindre.
• Cette possibilité ne doit cependant pas tomber sous le coup de la
prohibition des clauses léonines. En effet, selon l’article 54, alinéa 2
AUSCGIE, « sont réputées non écrites les clauses attribuant à un associé la
totalité du profit procuré par la société, ou l’exonérant de la totalité des
pertes, ainsi que celles excluant totalement un associé du profit ou mettant
à sa charge la totalité des pertes ».
• La contribution aux pertes quant à elle, ne doit pas être confondue avec
l’obligation aux dettes sociales. Cette dernière ne vaut que pour les
sociétés à risque illimitée et consiste en la possibilité pour les créanciers
sociaux de poursuivre le paiement de leurs créances sur le patrimoine
personnel des associés après avoir vainement mis en demeure la société.
• La contribution aux pertes joue dans toutes les sociétés et n’affecte que les
relations entre la société et ses associés. Lorsqu’à la fin de l’exercice social
apparaissent des pertes, celles-ci font l’objet d’un traitement comptable et
sont portés au passif du bilan en report à nouveau négatif (ce qui entraîne
une diminution des capitaux propres). En principe, c’est à la dissolution de
la société que les associés sont tenus de contribuer aux pertes. À la
dissolution, le liquidateur, commence par réaliser l’actif social afin de
désintéresser les créanciers sociaux. Lorsque l’actif social ne suffit, cela
signifie que les associés ne récupèreront pas leur mise initiale.
• Dans les sociétés à risque limité, c’est en principe le seul risque que
courent les associés. Dans les sociétés à risque illimité, la contribution
aux pertes doit se combiner avec l’obligation aux dettes, laquelle
présente un caractère illimité. Les associés pourront être poursuivis
au-delà de leur mise jusqu’à leur ruine parfois.
§3. L’affectio societatis
• L’acte uniforme ne traite pas précisément de l’affectio societatis. La
majorité de la doctrine et la jurisprudence s’accordent pourtant pour
en faire un élément caractéristique du contrat de société. Cette
notion peut recevoir deux acceptions au moins.
• L’affectio societatis peut s’entendre d’une part de la volonté de
participer au pacte social, correspondant dans ce cas au
consentement de chacune des parties au contrat de société. Ainsi
défini, l’affectio societatis devrait exister dans toute société même
dans celles unipersonnelles.
• D’autre part, l’affectio societatis peut aussi s’entendre de la volonté
de collaborer sur un pied d’égalité à la réalisation de l’entreprise
commune.
• Cet affectio societatis se caractérise par l’acceptation par les associés
d’aléas communs, c’est-à-dire l’acceptation de courir ensemble les
mêmes risques de profit ou de pertes de façon égale pour tous.
• C’est le sens de l’article 4, alinéa 2 AUSCGIE qui dispose que « la
société est créée dans l’intérêt commun des associés ».
• L’affectio societatis apparaît le plus souvent pour distinguer la société
d’autres notions ou mécanismes juridiques ou encore en cas de crise
survenue dans la société. C’est ainsi que les juges vont s’attacher à
démontrer la présence d’un affectio societatis afin de reconnaitre
l’existence d’une société créée de fait. Elle sera aussi invoquée pour
faire la différence entre un contrat de travail caractérisé
principalement par l’existence d’un lien de subordination et
l’existence d’un contrat de société
• L’affectio societatis sera aussi invoqué en cas de dissension entre les
associés. Cette mésentente entrainant la disparition de l’affectio
societatis, si elle n’est pas en soi une cause de nullité ou de caducité
de la société, l’exécution du contrat étant devenue impossible, pourra
entraîner la dissolution de la société si elle se traduit par la paralysie
du fonctionnement de la société.
Chapitre 2 : La personnalité morale des
sociétés commerciales
• La personnalité s’entend de l’aptitude à être titulaire de droits et être
tenu d’obligations. Certains auteurs estiment qu’elle est une fiction
juridique tandis que d’autres la considèrent comme une réalité
technique. C’est ce qui justifie la rhétorique entez Gaston Jèze qui
affirme « Je n’ai jamais déjeuné avec une personne morale » à Jean-
Claude Soyer de répondre « Moi non plus, mais je l’ai souvent vue
payer l’addition ».
• En tout état de cause, certaines conditions sont prévues pour qu’une
société puisse acquérir la personnalité morale, cette acquisition lui
conférant certains attributs.
Section 1. L’acquisition de la personnalité morale

• Selon l’article 96 AUSCGIE, la société n’acquiert la personnalité morale


qu’après son immatriculation. Pour ce faire, elle doit au préalable être
constituée régulièrement. Se posera nécessairement la question du
sort des actes accomplis pendant cette période de constitution de la
société.
§1. La naissance de la personnalité morale de la société
• Après le stade des pourparlers où les associés peaufinent l’idée de la
société qu’ils veulent créer – choix de la structure juridique, objet
social, montant du capital et répartition, etc. – des statuts doivent
être rédigés.
• La forme des statuts est traitée à l’article 10 AUSCGIE qui dispose
que, « Sauf dispositions nationales contraires, les statuts sont établis
par un acte notarié ou par un acte offrant des garanties d’authenticité
dans l’État du siège de la société, déposé avec reconnaissance
d’écritures et de signatures par toutes les parties au rang des minutes
d’un notaire. Ils ne peuvent être modifiés qu’en la même forme ». En
principe, le passage devant le notaire est obligatoire pour la
constitution de toute société.
• Toutefois, les statuts de SARL peuvent être rédigés par acte sous seing
privé sans aucune obligation de dépôt au rang des minutes de notaire
avec reconnaissance d’écritures.
• Quant au contenu, les statuts contiennent un certain nombre de mentions
obligatoires définies à l’article 13 de l’AUDSC, comme la forme de la société,
l’objet qui doit être suffisamment précis, l’identité des apporteurs en
numéraire, en nature et les bénéficiaires d’avantages particuliers, le capital
social, le nombre et la valeur des titres sociaux émis, le siège, la durée (qui
ne peut excéder 99 ans), la dénomination sociale et les modalités de
fonctionnement. Les statuts sont le plus souvent le décalque de
formulaires prérédigés que l’on adapte à l’objet et à la taille de la société
envisagée.
• Ces statuts doivent être signés par tous les associés, soit en personne, soit
par mandataire muni d’un pouvoir spécial. La société est considérée
comme constituée à partir du moment où tous les associés ont signé les
statuts. Une assemblée générale constitutive n’est pas exigée à cet effet.
• Selon l’article 73 AUSCGIE, une déclaration de régularité et de conformité
doit être déposée par les fondateurs ou leur mandataire au registre du
commerce et du crédit mobilier. Celle-ci contient d’une part l’énumération
de toutes les opérations accomplies en vue de constituer la société, et
d’autre part, l’affirmation que cette constitution a été réalisée
conformément à l’AUSCGIE. Cette déclaration est exigée à peine de rejet de
la demande d’immatriculation. Toutefois, celle-ci ne sera pas nécessaire
lorsqu’une déclaration notariée de souscription et de versement des fonds
a été établie (article 74 AUSCGIE).
• Dès cet instant, les associés peuvent procéder à l’immatriculation de la
société au registre du commerce et du crédit mobilier auprès du Centre de
Formalités des Entreprises (CEFORE).
• Dans un délai de quinze (15) jours suivant l’immatriculation, un avis, dont
le contenu est précisé à l’article 262 AUSCGIE, doit être inséré dans un
journal habilité à recevoir les annonces légales.
§2. Le sort des actes accomplis pendant la constitution de la société
• Pendant cette phase, il faut distinguer que la société soit en
formation ou qu’elle soit constituée. Selon l’article 100 de l’AUDSC, la
société en formation est celle qui n’est pas encore constituée. La
société est constituée à compter de la signature des statuts, ou à
compter de leur adoption par l’assemblée générale constitutive. Il
convient donc de s’interroger sur les actes accomplis pendant ces
deux stades de la formation de la société.
A. La situation des actes et engagements pris pour le compte de la société
en formation mais non encore constituée
• En principe, ces actes sont inopposables à la société et les personnes qui
les ont souscrits sont tenues indéfiniment et solidairement des obligations
qu’ils comportent. Pour que la société puisse être tenue de ces actes, il faut
que ceux-ci soient repris à son compte. À cet effet :
• Avant l’immatriculation de la société : ces actes et engagements pris pour
le compte de la société en formation doivent être portés à la connaissance
des associés avant la signature des statuts ou lors de l’assemblée générale
constitutive. Ils sont décrits dans un document intitulé « états des actes et
engagements accomplis pour le compte de la société en formation » et sont
annexés aux statuts. La signature des statuts et de ces états par les associés
entraînent reprise de ces actes et engagements pour le compte de la
société dès son immatriculation au RCCM.
• Après l’immatriculation : ces actes peuvent également être repris par
la société après son immatriculation par le biais d’une décision
approuvée par l’assemblée générale ordinaire, sauf clause contraire
des statuts. L’assemblée doit être complètement informée sur la
nature et la portée des actes et engagements dont la reprise lui est
proposée.
• Effets de la reprise des actes : Les actes repris conformément aux
dispositions de l’acte uniforme par la société régulièrement
constituée et immatriculée sont « réputés avoir été contracté par
celle-ci dès l’origine ». À défaut, ils sont inopposables à la société et
n’engagent que les personnes qui les ont accomplis.
B. La situation des actes et engagements pris pour le compte de la société
constituée mais non encore immatriculée
• Les associés peuvent, dans les statuts ou par acte séparé, donner mandat à
l’un ou plusieurs dirigeants sociaux de prendre des engagements pour le
compte de la société constituée mais non encore immatriculée. Dans cette
hypothèse, deux situations doivent être également précisées :
• Le principe de la reprise automatique : l’acte uniforme prévoit que ces
engagements accomplis par les dirigeants sont repris automatiquement
par l’effet de l’immatriculation, à la condition que ces engagements soient
déterminés et que leurs modalités soient précisées dans le mandat.
• Reprise des actes en cas d’excès de pouvoir : lorsque les dirigeants
outrepassent les pouvoirs à eux conférés pour prendre des engagements
au nom de la société constituée, ceux-ci peuvent être repris pour le compte
de la société, à la condition qu’ils soient approuvés par l’assemblée
générale ordinaire, sauf clause contraire des statuts.
• Effets de la reprise : Lorsque la reprise est régulière, ces actes sont réputés
avoir été accomplis par la société depuis l’origine. À défaut, les personnes
qui les ont accomplis sont tenues indéfiniment et solidairement par les
obligations qu’ils comportent.
• Enfin, à défaut d’immatriculation, la société constituée est considérée par
le législateur OHADA comme une société en participation.
Section 2. Les attributs de la personnalité morale

• La personnalité morale reconnue aux groupements et donc aux


sociétés permet à celles-ci de jouir de tous les attributs de la
personnalité juridique. À cet effet, toute société a un nom, un
domicile, une nationalité, un patrimoine, un honneur voire une
intimité qu’elle peut faire protéger le cas échéant par voie de justice.
En contrepartie, elle a des devoirs. Si elle ne les respecte pas, elle
engage sa responsabilité non seulement civile mais aussi pénale.
§1. Les attributs extrapatrimoniaux de la société commerciale personnifiée
• Il s’agit essentiellement du nom de la société, de son domicile, ainsi que de
sa nationalité.
A. La dénomination sociale
• Toute société a un nom par lequel elle est désignée. Il peut être tiré de
l’objet social (SONABEL, SOSUCO, BRAKINA…) ou être purement fantaisiste
(La ménagère, Le bon samaritain…) ou encore provenir du ou des noms des
associés ou anciens associés (article 15 AUSCGIE) exception faite pour ce
dernier cas des noms des associés commanditaires qui à défaut devraient
répondre indéfiniment et solidairement des dettes sociales (article 294,
alinéa 2 AUSCGIE).
• Le choix de l’appellation demeure donc libre avec toutefois quelques
limites à savoir : l’interdiction de choisir plusieurs appellations pour
une seule société ; la proscription des noms contraires à l’ordre public
ou aux bonnes mœurs ; la défense d’imiter l’appellation d’une société
concurrente ; etc. Le législateur OHADA interdit formellement de
prendre la dénomination de toute autre société déjà immatriculée au
RCCM (article 16 AUSCGIE).
• La dénomination sociale peut être déposée à titre de marque auprès
du centre national de la propriété intellectuelle (CNPI) et bénéficiera à
ce titre de la protection attachée aux marques.
• À défaut, la protection de la dénomination sociale est assurée par une
action en concurrence déloyale. Pour ce faire, il convient d’apporter la
preuve d’un risque de confusion, lequel s’apprécie au regard des activités
effectivement exercées par la société. Contrairement au personnes
physiques, les associés peuvent changer la dénomination sociale en
modifiant les statuts.
B. Le siège social
• Le siège social est à la personne morale ce que le domicile est à la
personne physique. Il s’agit du lieu de son principal établissement. Ce siège
social devra être mentionné dans les statuts. Si la dénomination sociale est
librement choisie par les associés, le choix du siège social est encadré par
le législateur OHADA.
• En effet, un choix devra s’opérer uniquement entre le lieu du principal
établissement de la société et le lieu de son centre de direction
administrative et financière (article 24 AUSCGIE). Il doit être localisé
par une adresse ou une indication géographique précise. En cas de
discordance entre le siège statutaire et le siège réel (lieu où la société
est gouvernée, où elle a sa direction administrative et financière), les
tiers peuvent se prévaloir de l’un des deux selon leur intérêt (article
26 AUSCGIE).
• Le siège social est important car il permet de fixer l’application de
l’acte uniforme à la société (article 1er AUSCGIE), de déterminer le
tribunal territorialement compétent lorsqu’est envisagée une
poursuite contre la société, de déterminer l’endroit où doivent
s’accomplir les formalités légales de publicité et enfin, de déterminer
la nationalité de la société ainsi que la loi qui lui est applicable.
C. La nationalité de la société
• Plusieurs critères permettent de déterminer la nationalité d’une
société. Le critère principal est celui du siège social. Toute société
ayant son siège social au Burkina Faso a la nationalité burkinabè et
sera soumise à la législation burkinabè.
• Aussi, le critère du contrôle était retenu dans certains textes qui
attribuaient la nationalité burkinabè aux sociétés dont le capital était
contrôlé majoritairement par des burkinabè et/ou dont la majorité
des dirigeants étaient burkinabè. Dans le système anglo-saxon est
appliquée la théorie de l’incorporation qui stipule que toute société
créée et enregistrée en Angleterre est de nationalité anglaise peu
importe les attaches matérielles de la société, notamment le lieu de
son siège social. En cas de discordance entre le siège statutaire et le
siège réel, le juge peut faire prévaloir le siège réel afin d’appliquer la
loi nationale.
§ 2. Les attributs patrimoniaux de la société
commerciale personnifiée

• La société est propriétaire des biens apportés par les associés lors de sa
constitution et de ceux qu’elle a acquis pendant son fonctionnement.
Inversement, elle assume les charges et dettes contractées soit au cours de
la constitution et qu’elle a repris à son compte, soit au cours de son
fonctionnement. Le patrimoine de la société constitue le gage commun des
créanciers sociaux. Le patrimoine social jouit du principe de l’autonomie
qui signifie que le patrimoine des associés est distinct de celui de la société.
• Ainsi, d’une part, les associés ne sont pas copropriétaires directs des
sommes ou biens apportés à la société. Ils sont seulement titulaires de
droits sociaux. Ils ne peuvent donc pas puiser impunément dans les caisses
sociales.
• À défaut, s’ils ont la qualité de dirigeant de droit ou de fait, ils se rendent
coupables du délit d’abus de biens sociaux ou d’abus de confiance
• D’autre part, les créanciers sociaux ne peuvent exercer leur droit de
gage que sur le patrimoine de la société, à l’exclusion du patrimoine
des associés, du moins dans les sociétés à risque limité. De la même
manière, les créanciers personnels des associés ne peuvent pas
poursuivre le paiement de leurs créances sur les biens de la société.
Ils n’ont aucun droit sur le patrimoine social, sauf en cas de fraude
des associés.
• Le patrimoine social doit être distingué du capital social. Ce dernier
correspond à la somme de la valeur des apports faits par les associés.
Le législateur impose parfois un montant minimum pour le capital
social comme c’est le cas pour la SA où il est de 10.000.000 FCFA au
moins.
• Outre sa fonction de financement de l’aventure sociale, le capital
exerce principalement une fonction de garantie. À ce titre, dans les
sociétés à risque limité, les créanciers n’ont pas en principe de
recours contre les associés. Le capital social constitue ainsi la seule
garantie, c’est-à-dire le seul gage commun pour les créanciers. Le
droit de gage ne porte pas ici sur la valeur abstraite qu’est le capital,
mais sur les éléments qui composent l’actif social (machines,
créances, marchandises...).
• Si le montant des capitaux propres dépassent le montant du capital social,
c’est un gage de prospérité puisque l’excédent provient de la mise en
réserve de bénéfices antérieurs.
• Si les capitaux propres deviennent inférieurs au montant du capital social,
cela signifie que la société a subi des pertes supérieures au montant du
capital social.
• C’est ainsi que le législateur prévoit que lorsque les capitaux propres
deviennent inférieurs à la moitié du capital social, les associés doivent être
convoqués en assemblée générale afin de décider soit de dissoudre la
société soit de reconstituer les capitaux propres à hauteur de la moitié du
capital social. À défaut, elle doit procéder à la réduction du capital social
Conclusion
• La personnalité morale prend fin en principe à la dissolution de la
société dont les causes sont définies à l’article 200 de l’acte uniforme :
l’arrivée du terme, l’extinction de l’objet, l’annulation, la décision des
associés, la dissolution judiciaire pour justes motifs, la liquidation des
biens ou « toute autre cause prévue par les statuts ».
• Mais la perte de la personnalité morale de la société ne sera
opposable aux tiers qu’à compter de sa radiation et de sa publication
dans un journal d’annonces légales.

• Le législateur prévoit que la personnalité morale de la société subsiste
pour les besoins de la liquidation.
• Le liquidateur procède d’abord à la réalisation de l’actif par cession
globale ou séparée des éléments de l’actif et au recouvrement des
créances, ensuite au règlement des dettes (dettes proprement dites,
remboursement du nominal des actions ou des parts sociales) et
enfin, le cas échéant, à la répartition du boni de liquidation.
Chapitre 3. L’organisation et le fonctionnement de
la société commerciale
• La société étant une personne morale, par essence une entité abstraite, elle ne
peut exercer par elle-même les prérogatives qui lui sont reconnues. Elle doit donc
être représentée par des organes agissant en son nom et pour son compte.
• Cette fonction peut en principe être exercée par les associés, mais vu leur
nombre parfois élevé et la méconnaissance des règles de gestion et de
management, le législateur a prévu la possibilité de désigner des personnes
externes qui seront chargées de représentées la société dans son fonctionnement
quotidien.
• La masse des associés sera commise à la prise des décisions collectives qui vont
guider l’action de ces mandataires sociaux.
• En cas de difficulté dans le fonctionnement de la société, certaines règles
permettront d’y faire face afin d’éviter que la situation n’empire et n’entraine la
disparition de la société.
Section 1. Le fonctionnement régulier de la société
commerciale
• La société est gérée quotidiennement par les dirigeants sociaux
encore qualifié de mandataires sociaux. Ils représentent la société à
l’égard des tiers.
• Quant à l’orientation des activités de la société et le contrôle de la
gestion des dirigeants, cela relève du pouvoir des associés qui ont
reçu compétence pour la prise des décisions collectives.
§1. Les dirigeants sociaux

• Les dirigeants sociaux sont nommés dans les statuts ou dans un acte
ultérieur. Ils peuvent être associés ou des personnes étrangères à la
société. La désignation et la cessation des fonctions des dirigeants
doivent être publiées au RCCM. Leur mandat peut prendre fin pour
plusieurs causes : arrivée du terme, la réalisation d’une condition
(atteinte d’une limite d’âge légale ou statutaire), le décès, la
transformation ou la fusion de la société, la démission et la révocation
qui peut intervenir notamment en cas de faute de gestion. Les
pouvoirs des dirigeants sociaux sont délimités par le législateur
OHADA (A). Leur responsabilité peut être engagé aussi bien par les
associés que par les tiers en cas de préjudice causé dans l’exercice de
leur fonction (B).
A/Les pouvoirs des dirigeants sociaux
• Les pouvoirs externes. À l’égard des tiers, les organes de gestion, de
direction et d’administration ont, dans les limites fixées par l’Acte
uniforme pour chaque type de société, tout pouvoir pour engager la
société, sans avoir à justifier d’un mandat spécial. Toute limitation de
leurs pouvoirs légaux par les statuts est inopposable aux tiers (art.
121). La société est engagée par les actes des organes de gestion, de
direction et d’administration qui ne relèvent pas de l’objet social, à
moins qu’elle ne prouve que le tiers savait que l’acte dépassait cet
objet ou qu’il ne pouvait l’ignorer compte tenu des circonstances,
sans que la seule publication des statuts suffise à constituer cette
preuve.
• Les pouvoirs internes. Dans les rapports entre associés, les dirigeants ont
aussi les pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom
de la société et dans son intérêt.
• Toutefois, ils ne sauraient exercer les pouvoirs reconnus par la loi aux
autres organes sociaux. De même, ils ne sauraient méconnaitre les clauses
statutaires limitant leurs prérogatives (par exemple interdiction de vente
d’un actif stratégique, obligation de demander une autorisation spéciale ou
obligation d’informer au préalable tel associé avant la conclusion de tel
contrat bien déterminé…).
• Ainsi, la limitation des pouvoirs de gestion, de direction et d’administration
est possible, sous réserve des dispositions propres à chaque société. La
responsabilité des dirigeants peut donc être engagée par les associés
lorsqu’ils outrepassent les limitations statutaires de leurs pouvoirs. Ils
s’exposent également par ce fait à la révocation.
• Enfin, les dirigeants sociaux doivent chaque année établir les états
financiers de synthèse de l’exercice écoulée, suivant les règles prévues par
l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière. Ces
états financiers sont soumis à l’examen des associés qui décident, le cas
échéant, de l’affectation des résultats (art. 137 à 146). Les dirigeants
doivent également établir un rapport de gestion dans lequel ils exposent la
situation de la société durant l’exercice écoulé, son évolution prévisible et,
en particulier, les perspectives de continuation de l’activité, l’évolution de
la situation de trésorerie et le plan de financement (art. 138). Ces rapports
doivent être validés par les associés lors des assemblées générales Selon
l’article 8, alinéa 1er de cet acte uniforme, les états financiers annuels
comprennent le Bilan, le Compte de résultat, le Tableau financier des flux
de trésorerie ainsi que les Notes annexées.
• Enfin, les dirigeants sociaux doivent chaque année établir les états
financiers de synthèse de l’exercice écoulée, suivant les règles prévues par
l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière (les
états financiers annuels comprennent le Bilan, le Compte de résultat, le
Tableau financier des flux de trésorerie ainsi que les Notes annexées).
• Ces états financiers sont soumis à l’examen des associés qui décident, le
cas échéant, de l’affectation des résultats (art. 137 à 146). Les dirigeants
doivent également établir un rapport de gestion dans lequel ils exposent la
situation de la société durant l’exercice écoulé, son évolution prévisible et,
en particulier, les perspectives de continuation de l’activité, l’évolution de
la situation de trésorerie et le plan de financement (art. 138). Ces rapports
doivent être validés par les associés lors des assemblées générales
B.La responsabilité civile des dirigeants sociaux
• La responsabilité civile est l’obligation de réparer le dommage que l’on
cause. La responsabilité des dirigeants peut être engagée en cas de
violation de la loi ou des règlements, de non-respect des statuts et plus
généralement de toute faute de gestion. Il convient de distinguer selon que
la responsabilité est engagée par les associés ou par les tiers.
1.La responsabilité civile des dirigeants envers la société et les associés
• L’action en responsabilité civile contre les dirigeants sociaux est soit
individuelle soit sociale. Elle est dite individuelle lorsqu’elle vise la
réparation du dommage subi par un associé, et que ce dommage est
distinct de celui subi par la société (par exemple en cas de détournement
de dividendes destinés à un associé).
• Cette action est ouverte sans condition particulière. Il faut juste
rapporter la preuve d’une faute commise par le dirigeant dans
l’exercice de ses fonctions, le dommage subi ainsi que la corrélation
entre la faute et le dommage.
• Elle est dite sociale si elle vise la réparation du dommage subi par la
société du fait de l’action ou de l’inaction des dirigeants (par exemple
perte de trésorerie dû à une faute grossière d’appréciation). Dans
cette hypothèse, en principe, il appartient aux dirigeants,
représentants légaux, d’agir afin de réparer le préjudice subi par la
société (article 166 al. 2 AUDSC).
2.La responsabilité civile des dirigeants envers les tiers
• En droit OHADA, les tiers bénéficient au même titre que les associés de
l’action individuelle contre les dirigeants pour les fautes que ceux-ci
commettraient dans l’exercice de leurs fonctions.
• Le tiers aurait donc le choix entre la mise en jeu de la responsabilité de la
société et celle du dirigeant fautif.
• Il y aurait donc une confusion entre la responsabilité de la société et celle
des dirigeants. La seule condition pour engager la responsabilité du
dirigeant serait la démonstration d’une faute commise par ce dernier dans
l’exercice de ses fonctions.

§2. La prise des décisions collectives

• Les décisions collectives sont prises par les associés dans des
conditions fixées en fonction de la forme de société (société de
personnes ou non) et de la nature de la décision (modification des
statuts ou non). Selon l’article 125 de l’AUDSC, « tout associé a le droit
de participer au vote des décisions collectives ».
• Participer au vote des décisions collectives suppose d’une part, d’être
convoquée régulièrement à l’assemblée, de pouvoir discuter
utilement les décisions pendant les débats, ce qui suppose d’être
informé sur les tenants et les aboutissants de la délibération, et
d’autre part, de pouvoir voter librement la décision.
• L’Acte uniforme définit l’abus de majorité et l’abus de minorité qui
engagent la responsabilité des associés concernés (art. 130 et 131). Il
y a abus de majorité lorsque les associés majoritaires ont voté une
décision dans leur seul intérêt, contrairement aux intérêts des
associés minoritaires, sans que cette décision ne puisse être justifiée
par l’intérêt de la société. L’abus de minorité ou d’égalité consiste
pour les associés minoritaires ou égalitaires, dans l’exercice de leur
vote, à s’opposer à ce que des décisions soient prises alors qu’elles
sont nécessitées par l’intérêt de la société, sans qu’ils ne puissent
justifier d’un intérêt légitime.
Section 2. La gestion des situations de crise dans la
société commerciale

• La vie de la société n’est pas un long fleuve tranquille. Elle peut connaitre
des difficultés qui si elles ne sont pas anticipées peuvent entraîner la
disparition de la personne morale. C’est ainsi que le droit des sociétés met
en place certains mécanismes en vue de prévenir les difficultés des
entreprises ou de les juguler tant que la société est encore in bonis.
§1. La procédure d’alerte
• Elle consiste à saisir les dirigeants sociaux (gérant ou, pour la SA, président
du conseil d’administration ou administrateur général, président-directeur
général ou président pour la SAS) dès que se produit un fait de nature à
compromettre la continuité de l’exploitation. Elle est mise en œuvre soit
par les commissaires aux comptes soit par les associés (art. 150 à 158).
A.L’alerte obligatoire par les commissaires aux comptes (CAC)
• Dans les sociétés autres que les sociétés par actions (SNC, SCS et
SARL), le CAC, lorsqu’à l’occasion de l’exercice de sa mission, se rend
compte d’un fait de nature à compromettre la continuité de
l’exploitation, demande par lettre aux porteurs contre récépissé ou
par lettre RAR des explications au gérant.
• Ce dernier est tenu dans les mêmes formes, de donner, dans le délai
de 15 jours à compter de la réception de la demande, son analyse de
la situation ainsi que les mesures envisagées.
• Dans la seconde hypothèse, c’est-à-dire dans les sociétés par actions
(SA et SAS), la demande du CAC est adressée dans les mêmes formes
au président du conseil d’administration, au président-directeur
général, à l’administrateur général ou au président.
• Ces derniers ont également 15 jours pour donner leur réponse avec
leur analyse de la situation ainsi que les mesures envisagées. À défaut
de réponse ou si celle-ci n’est pas satisfaisante, le CAC invite le PCA ou
le PDG à faire délibérer le conseil d’administration ou demande à
l’administrateur général ou au président de se prononcer sur les faits
relevés
B. L’alerte facultative des associés ou actionnaires
• Ces derniers ont le droit de poser par écrit, deux fois par exercice, des
questions aux dirigeants sur tout fait de nature à compromettre la
continuité de l’exploitation.
• Les dirigeants sont tenus d’y répondre par écrit dans un délai de
quinze (15) jours, une copie de la question et des réponses étant
adressée au commissaire aux comptes s’il en existe un.
§2. L’expertise de gestion

• L’expertise de gestion :L’Acte uniforme autorise un ou plusieurs


associés représentant au moins le dixième (avant la réforme le
cinquième) du capital social, soit individuellement, soit en se
groupant, à demander en justice la désignation d’un ou de plusieurs
experts chargés de présenter un rapport sur une ou plusieurs
opérations de gestion. S’il est fait droit à la demande, le juge
détermine la mission et les pouvoirs des experts. Le rapport des
experts est adressé au demandeur et aux organes de gestion, de
direction ou d’administration (art. 159 et 160).
§3. L’administration provisoire

• Depuis la réforme de l’AUDSC en 2014, « Lorsque le fonctionnement normal


de la société est rendu impossible, soit du fait des organes de gestion, de
direction ou d’administration, soit du fait des associés, le président de la
juridiction compétente statuant contradictoirement et à bref délai peut
décider de nommer un administrateur provisoire aux fins d’assurer
momentanément la gestion des affaires sociales ».
• La désignation d’un administrateur provisoire, qui se substitue aux organes
légaux le temps que se dénoue la crise qu’elle traverse, est une mesure
grave et exceptionnelle.
• La juridiction compétente est saisie par requête soit par les organes de
gestion, de direction ou d’administration, soit par un ou plusieurs associés.
• En tout état de cause, la mission de l’administrateur ne peut excéder six (6)
mois renouvelable une fois.
TITRE II - LE DROIT SPÉCIAL DES SOCIÉTÉS
COMMERCIALES

• Le droit spécial des sociétés peut être défini comme l’ensemble des
règles juridiques qui régissent chaque type de société de sa naissance
jusqu’à sa mort.
• Nous pouvons ainsi distinguer les sociétés et groupement autre que
les sociétés de capitaux (Chapitre 1), des sociétés de capitaux (SA)
(Chapitre 2).
Chapitre 1. Les sociétés et groupements autres que
les sociétés de capitaux
• Parmi ces sociétés et groupements, la SARL se détache des autres en
ce qu’elle appelle plus de développements.
Section 1) Les sociétés et groupements autres que
la SARL
• Il s’agit de la société en nom collectif (SNC), de la société en
commandite simple (SCS), de la société en participation, de la société
de fait et du groupement d’intérêt économique (GIE).
La société en nom collectif (SNC),
• Régie par les articles 270 à 292, est définie comme la société dans
laquelle tous les associés sont commerçants et répondent
indéfiniment et solidairement des dettes sociales.
• Mais les créanciers de la société ne peuvent poursuivre le paiement
des dettes sociales contre un associé que 60 jours au moins après
avoir vainement mis en demeure la société par acte extrajudiciaire.
Ce délai peut être prorogé de 30 jours au maximum par ordonnance
du président de la juridiction compétente (art. 271).
• Les solutions retenues sont classiques : par exemple en l’absence de
désignation d’un gérant, tous les associés sont gérants (276 AUDSC) ;
• les décisions collectives sont prises à l’unanimité (284 AUDSC) ;
• le décès, l’incapacité, la liquidation des biens, la faillite ou
l’interdiction frappant un associé entraînent la dissolution de la
société (290, 291 AUDSC…) ;
• il n’y a pas de capital minimum : le crédit de la société repose sur la
responsabilité des associés, autrement dit sur la consistance de leurs
patrimoines personnels.
La société en commandite simple (SCS),
• régie par les articles 293 à 308, est celle au sein de laquelle coexistent
un ou plusieurs associés commandités, indéfiniment et solidairement
responsables des dettes sociales, avec un ou plusieurs associés
commanditaires responsables des dettes sociales dans la limite de
leurs apports et dont le capital est divisé en parts sociales.
• La règle classique majeure de l’interdiction faite aux commanditaires
de s’immiscer dans la gestion est maintenue et les associés qui
passent outre cette interdiction sont traités comme des associés
d’une SNC (art. 299 à 301).

• Concernant le fonctionnement, les décisions collectives et la
dissolution, l’on note que grosso modo les commandités sont dans la
même situation que les associés des SNC pendant que les
commanditaires sont dans la même situation que les associés des
SARL.
• La complexité qui résulte de l’existence des deux catégories d’associés
explique le faible nombre de sociétés qui en pratique adoptent cette
forme sociale.
La société en participation (art. 854 à 863),
• Il s’agit d’une société dont les associés conviennent qu’elle ne sera
pas immatriculée au RCCM et qu’elle n’aura pas la personnalité
morale. Elle n’est pas soumise à publicité. Son existence, fort
logiquement, peut être prouvée par tous moyens.
• Les associés conviennent de l’objet, de la durée, des modalités du
fonctionnement ainsi que des droits et obligations des associés. Les
rapports entre associés sont fixés par les statuts. À défaut, on
applique les dispositions relatives aux SNC. Dans les rapports avec les
tiers, chaque associé s’engage personnellement.
La société créée de fait,
• C’est celle dans laquelle deux ou plusieurs personnes physiques ou morales se
comportent comme des associés sans avoir constitué entre elles l’une des
sociétés reconnues par l’Acte uniforme (art. 864).
• Par exemple entre époux après la dissolution du mariage pour l’indemnisation de
l’époux qui a contribué à l’entreprise de son conjoint ; le problème peut se poser
dans des termes voisins pour des concubins ou, pour la France, entre ceux qui
auraient conclu un pacte civil de solidarité (PACS) ;
• les associés ou participants sont en conflit sur le règlement de leurs comptes ; ou
encore les créanciers poursuivent plusieurs personnes qu’ils considèrent comme
associés de fait à l’occasion d’une procédure collective. La preuve de l’existence
de la société créée de fait se fait par tous moyens. Lorsque son existence est
reconnue par le juge, les règles de la société en nom collectif lui sont applicables.

La société de fait
• Elle est celle dans laquelle deux ou plusieurs personnes physiques ou
morales ont constituées entre elles une société reconnue par l’Acte
uniforme mais qui comporte un vice de formation non régularisé ou
ont constituées entre elles une société non reconnue par l’Acte
uniforme.
• Son existence peut être prouvée par tout moyen. En cas de
reconnaissance par le juge, les règles de la SNC s’appliquent à la
société de fait.
Le groupement d’intérêt économique (GIE),
• réglementé par les articles 869 à 884 de l’Acte uniforme, est
rapproché de la société du fait de sa réglementation par le même
texte et des règles adoptées.
• Le GIE a pour but exclusif de mettre en œuvre pour une durée
déterminée tous les moyens propres à faciliter ou à développer
l’activité économique de ses membres, à améliorer ou à accroître les
résultats de cette activité ; l’activité du GIE doit se rattacher
essentiellement à l’activité économique de ses membres et ne peut
avoir qu’un caractère auxiliaire par rapport à celle-ci.
• Le GIE, qui ne donne pas lieu par lui-même à réalisation et à partage
de bénéfices, peut être constitué sans capital. Il jouit de la
personnalité morale et de la pleine capacité à compter de son
immatriculation au RCCM.
• En définitive, le grand mérite du GIE est d’offrir à la collaboration
entre les entreprises un cadre juridique qu’elles ne trouvaient jusque-
là parfaitement ni dans l’association, ni dans la société.
• Les membres sont tenus des dettes du groupement sur leurs
patrimoines propres de manière solidaire, sauf convention avec le
tiers contractant. Mais il convient préalablement de mettre en cause
le GIE lui-même par acte extrajudiciaire.
• Le contrat détermine l’organisation du GIE ainsi que la contribution de chaque
membre aux dettes. À défaut, chacun contribue pour une part égale.
• Les décisions sont prises à l’unanimité, sauf clause contraire. Chaque membre
dispose d’une voix, sauf clause contraire. L’assemblée est obligatoirement
convoquée à la demande du quart des membres du GIE.
• L’administration est confiée à une ou plusieurs personnes physiques ou morales,
celles-ci étant tenues de désigner chacune un représentant permanent qui est
traité comme s’il siégeait en son nom sans préjudice du recours à la personne
morale. Le contrat de GIE ou l’assemblée organise librement l’administration du
groupement et nomme des administrateurs dont il détermine les attributions, les
pouvoirs et les conditions de révocation.
• La dissolution a lieu pratiquement pour les mêmes causes que pour les sociétés
de personnes.
Section 2) La société à responsabilité limitée
(SARL)

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