Vous êtes sur la page 1sur 135

Droit des Sociétés

Licence - IAE Valenciennes

1
Plan :
1. Notions fondamentales 7. La restructuration et Les prises de
participation
2. La constitution des sociétés 8. La dissolution et la liquidation
3. Les différents types de sociétés 9. La prévention des difficultés
a) Sociétés commerciales 10. Procédures collectives et sanctions à
l’égard des dirigeants et associés
b) Sociétés civiles et groupements 11. Droit pénal des affaires
4. Les groupes de sociétés et les
holdings
5. Le contrôle et la gouvernance
6. La responsabilité des sociétés
2
1 - Notions fondamentales
• En France, il y a environ 2,5 millions de sociétés.
• Ce chiffre renseigne sur l’importance en termes de marché du droit des sociétés.
• Le DROIT DES SOCIÉTÉS est l’ensemble des règles qui régissent les sociétés, mais aussi les
autres groupements : soit de façon générale les groupements volontaires de personnes
ayant une finalité économique
• La société est un acte juridique : il s’agit en général d’un contrat par lequel une ou
plusieurs personnes physiques et/ou morales (des associés) mettent en commun des biens
pour les exploiter à leurs profits et risques.
• Cet acte juridique ou acte de constitution d’une société marque la naissance d’une
personne morale : la société
3
Notions fondamentales
• Toutes les activités ne sont pas exercées sous forme d’une société :
(sont omis volontairement les exercices professionnels particuliers comme celui des artistes et auteurs)
• Le commerçant
• Le régime agricole (hors sociétés agricoles)
• L’artisan
• La profession libérale
• La personne qui souhaite se lancer dans une activité professionnelle indépendante
doit au préalable se poser la question de la réglementation en vigueur. Les
professions réglementées sont soumises à un enregistrement préalable auprès de
l’organisme en charge de la profession. On vérifiera notamment si les compétences
et les diplômes du demandeur répondent aux critères de l’activité réglementée.

4
Notions fondamentales :
Notion de contrat et de capacité
• Le contrat est un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes
destiné à créer, modifier, transmettre ou éteindre des obligations (art
1101 Code Civil).
• Les personnes prenant part à un contrat de société doivent être aptes à
être titulaire de droits et les exercer soi-même (capacité : personnes
physiques : 18 ans révolus sans incapacité – personne morale :
immatriculé au registre du commerce)
• Qu’est-ce qu’une personne morale ? : Lorsqu’un créateur d’entreprise
choisit un statut de société il crée une nouvelle personne appelée
« personne morale » le jour même de l’immatriculation de l’entreprise.

5
Notions fondamentales :
Les statuts et l’immatriculation d’une société
• Lorsque plusieurs personnes s’associent pour créer une société ils
mettent par écrit le détail du fonctionnement de la société :
• Son nom
• Son objet (la nature de son activité et son champ d’action)
• Sa date de début d’activité (et sa durée)
• Son capital social s’il existe
• Les noms des associés (sauf pour les sociétés anonymes)
• Le nom du ou des gérants
• Les CAC contrôlant les comptes de la société si cela est nécessaire
• Les statuts sont déposés dans une publication d’annonces légales

6
Notions fondamentales :
Intérêt social et raison d’être
• Depuis la loi PACTE de 2019, toute société est gérée dans son intérêt
social, en prenant en considération les enjeux sociaux et
environnementaux de l’activité sociale.

• La loi PACTE autorise les statuts d’une société à mentionner sa raison


d’être (principes dont la société se dote et pour le respect desquels
elle entend affecter des moyens dans la réalisation de son activité).

7
Notions fondamentales :
Termes utilisés
• Fonds de commerce : notion de clientèle souvent traduite par le
chiffre d’affaires annuel (différent du capital social)
• Capital social : capital de la société constitué des apports des associés
• Droit de propriété : les statuts font souvent ressortir les propriétaires
et ayant droit de la société : usus, fructus, abusus
• Responsabilité : désigne la personne ayant l’obligation de réparer le
préjudice résultant de l’exploitation de la société
• Mandat : acte par lequel une personne (mandant) donne pouvoir à
une autre personne (mandataire) le droit d’exercer des actes
juridiques
8
2 - La constitution des sociétés
• Article 1832 du Code civil :
• La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent
par un contrat d’affecter à une entreprise commune des biens ou leur
industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui
pourra en résulter.
• Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l’acte de volonté
d’une seule personne.
• Les associés s’engagent à contribuer aux pertes.
9
Obligation d’immatriculation
• Toute activité commerciale, artisanale ou libérale est soumise à une immatriculation préalable. En fonction
de la nature de l’activité, l’enregistrement peut être différent.
• INSEE : Le répertoire de l’INSEE enregistre dans le répertoire SIRENE les commerçants, artisans et professions
libérales, quelle que soit la forme juridique de leur activité.
• Il leur attribue un numéro d’identité composé de neuf chiffres (le numéro SIREN). Par ailleurs, il donne un
numéro d’identité à chaque établissement d’activité (le numéro SIRET) qui est composé des neuf chiffres du
numéro SIREN, suivis d’un numéro complémentaire de deux à cinq chiffres propre à cet établissement.
• Dans ce répertoire on retrouve des renseignements comme les noms, nom d’usage, prénoms, adresse légale,
date et lieu de naissance des personnes physiques et la raison ou dénomination sociale, forme juridique et
siège social des sociétés.
• De plus, des informations comme les numéros et codes correspondant à l’activité principale exercée y sont
répertoriées.

10
Obligation d’immatriculation des sociétés
• Le registre du commerce et des sociétés (RCS)
• L’immatriculation au registre du commerce et des sociétés est obligatoire pour les sociétés (mais aussi pour les commerçants à
titre individuel et les artisans qui exercent une activité commerciale). Seuls les travailleurs indépendants et professions
annexes sont dispensés de cette obligation.

• Le registre du commerce et des sociétés est tenu par le greffe du Tribunal de commerce. Les informations tenues sur ce
registre sont publiques.

• Une fois le dossier complet déposé au greffe, le greffier délivre gratuitement un récépissé de dépôt de dossier de création
d’entreprise. Ce récépissé permet d’accomplir les démarches nécessaires auprès des différents organismes.

• La justification de l’immatriculation au RCS se fait par la présentation d’un document : " l’extrait K " pour les personnes
physiques, "l’extrait K bis " pour les personnes morales.

• Le numéro SIRET (RCS) est composé de la ville où se situe le greffe du Tribunal de commerce du ressort dans lequel se situe le
siège social de l’activité, suivi du numéro SIREN.

• Par exemple : SIRET 732 829 320 00074 correspond au septième établissement de l’entreprise au numéro SIREN 732 829 320.

11
Obligation d’immatriculation hors sociétés
• Le répertoire des métiers
• L’immatriculation au répertoire des métiers est obligatoire pour les personnes
indépendantes, physiques ou morales, n’employant pas plus de dix salariés et
exerçant une activité relevant de l’artisanat (plombier, chauffagiste, carreleur…).
• Le centre de formalités des entreprises placé auprès de la chambre des métiers et
de l’artisanat est compétent pour recevoir la demande d’inscription. Une fois le
numéro d’identification définitif connu, la chambre des métiers délivre une « carte
d’identification » qui prouve l’immatriculation.
• L’immatriculation des professions libérales : CFE et URSAFF
12
Processus de création et d’immatriculation
1. Trouver des associés pour réaliser un projet de société
2. Élaborer un projet de statuts décrivant les objectifs et les apports à la
société
3. Demander à ouvrir un compte bancaire au nom de la société (avec les
projets de statuts) = cette ouverture est sous condition de la suite :
4. Déposer les statuts au tribunal de commerce (CFE) et dans un journal
d’annonces légales (procédure automatique pour le BODACC : Bulletin
officiel des annonces civiles et commerciales)
5. Revenir avec l’extrait K-bis et le récépissé de l’annonce légale auprès
de la banque.
6. Déposer le capital (en entier ou partiellement)
13
« PQOQQCC » : Pourquoi ? Qui ? Où ? Quand ? Quoi ? Combien ? Comment ?

14
Processus de création et d’immatriculation
• Créer une société est le plus souvent le fruit d’une réflexion qui a été mûrie. Le projet entrepreneurial qui
justifie le recours à la technique sociétaire doit, pour réussir, prendre en compte de nombreux aspects
juridiques mais aussi financiers.
• Il faut envisager les aspects de la vie personnelle des associés : sont-ils mariés et si oui quel est leur régime
matrimonial ?
• Il faut encore tenir compte de l’équilibre de la société. Les associés seront-ils plusieurs, unis ou non par des
liens familiaux, souhaitent-ils être majoritaires, minoritaires, ou encore égalitaires ?
• En résumé, entre le jour où l’idée de recourir à la technique sociétaire s’impose comme une nécessité et le
jour où le contrat de société est prêt à être conclu, une phase plus ou moins longue de discussions peut
apparaître. La phase de pourparlers permet d’obtenir une société dont on est certain de la viabilité.
• Lorsque les pourparlers sont terminés, il est alors temps de conclure le contrat de société qui se matérialise par
la signature des statuts de la société.
• La nullité viendrait sanctionner un contrat de société illégalement conclu (par exemple contre la volonté des
associés). 15
Étapes détaillées de constitution d’une société
1. Protocole d’accord ou promesse de société (facultatif établi par les fondateurs
précisant les caractéristiques de la future société : associés, forme, durée, objet,
capital, apports etc.)
2. Rédaction des statuts : l’écrit est obligatoire sous seing privé (SSP) ou notarié ou
avocat ou en ligne
3. Mentions obligatoires : forme juridique, dénomination sociale, apports de chaque
associé et capital social, siège social, objet, durée et les modalités de fonctionnement
de la société. art. 1835 du Code civil signature des statuts par les associés
Prendre RDV avec la banque pour pré-ouvrir un compte de société avec le projet des statuts.
4. Insertion d’un avis de constitution dans un Journal d’Annonces Légales (JAL). La loi
PACTE du 22 mai 2019 autorise désormais les annonces légales en ligne, en plus des
annonces « papier ».
16
Étapes détaillées de constitution d’une société
5. Dépôt au greffe (par l’intermédiaire du CFE = Centre de Formalité des Entreprises) des actes constitutifs
(statuts, acte de nomination des organes de gestion, rapport éventuel du commissaire aux apports,
certificat du dépôt des fonds). Les formalités peuvent être effectuées en ligne. Un guichet unique
électronique est prévu au plus tard le 1er janvier 2021. Toutefois, jusqu’au 1er janvier 2023, il est possible
de continuer de déposer physiquement le dossier au CFE. Art R123-77 du Code de commerce : « Une
demande d’inscription ou un dépôt d’acte ou de pièce au registre du commerce et des sociétés peut être
effectué par la voie électronique dès lors qu’il peut être transmis et reçu par cette voie, à l’exception
toutefois du dépôt des actes et pièces dont l’original doit être fourni et qui ont été établis sur support
papier. Il peut néanmoins être suppléé, lors de la première immatriculation, à la production de l’original
d’actes ou pièces sous seing privé par la remise d’une copie. »
6. Demande d’immatriculation au RCS (K-bis pour les sociétés) : automatique
 Retour à la banque avec l’annonce légale, le K-bis et ouverture définitive du compte
7. insertion au BODACC de l’immatriculation de la société par le greffier (sauf pour l’EURL)

17
Exemple d’annonces légales de création A/1
C.G.G
• Avis de constitution Aux termes d’un acte SSP établi à COURCY, il a été constitué une société à responsabilité limitée présentant
les caractéristiques suivantes.

• DENOMINATION : C.G.G. SIÈGE SOCIAL : 6 rue de la Crayère COURCY (Marne).

• OBJET : La société a pour objet, En France comme à l’étranger :

 L’acquisition, la gestion, la vente de valeurs mobilières, titres de placement, titres de toutes sociétés ou tous groupements et de
tous droits portant sur ces valeurs et titres ;

 L’animation des sociétés qu’elle contrôle exclusivement ou conjointement, directement ou indirectement, ou sur lesquelles elle
exerce une influence notable, en participant à la définition de leurs objectifs et de leur politique économique ; La coordination
et le contrôle, notamment budgétaire et financier, des sociétés du groupe ainsi formé ;

 La réalisation, à titre purement interne au groupe, de services spécifiques administratifs, juridiques, comptables, social,
financiers ou immobiliers ;

 L’acquisition, la vente, la propriété et la concession de marques, licences brevets ou tout élément de propriété industrielle ;
18
Exemple d’annonces légales de création A/2
 Et plus généralement, toutes opérations, de quelque nature qu’elles soient, notamment commerciales ou financières, se
rattachant à l’objet sus-indiqué, de nature à favoriser directement ou indirectement le but poursuivi par la société, son
existence ou son développement, en ce compris la possibilité de consentir toutes garanties sur son ou ses immeubles ou
actifs. Elle peut réaliser toutes les opérations qui sont compatibles avec cet objet, s’y rapportent et contribuent à sa
réalisation ;
 L’achat, la vente, la prise à bail, la location, la gérance, la participation directe ou indirecte par tous moyens ou sous quelque
forme que ce soit, à toutes entreprises et à toutes sociétés créées ou à créer, ayant le même objet ou un objet similaire ou
connexe ;
 Et plus généralement toutes opérations industrielles, commerciales, financières, mobilières ou immobilières pouvant se
rattacher directement ou indirectement à l’objet social ci-dessus spécifié ou à tout autre objet similaire ou connexe.
• DURÉE : 99 ans à compter de son immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés de REIMS.
• Capital fixe de 3 000 €.
• GÉRANCE : Mademoiselle CLAIRE GARNOTEL, demeurant 10 rue Charles de Gaulle CHALONS SUR VESLE (Marne) ; Monsieur
GRÉGOIRE GARNOTEL, demeurant 11 rue de la Cave aux Champs LOIVRE (Marne) ; Monsieur GÉRÔME GARNOTEL,
demeurant 4 rue Charles de Gaulle CHALONS SUR VESLE (Marne).
• Pour avis : L’associé fondateur mandaté à cet effet ou le gérant. 200238 19
Exemple d’annonces légales de création B/1
STAT UP Société2020 à responsabilité limitée au capital de 1.000 Euros
• Siège social : 17 rue Paul Campion - 51430 TINQUEUX En cours d’immatriculation R.C.S. Reims Avis de constitution Aux termes d’un
acte SSP en date à REIMS du 17 août 2020 il a été constitué une société présentant les caractéristiques suivantes :
• FORME SOCIALE : Société à responsabilité limitée.

• DÉNOMINATION SOCIALE : STAT UP.

• SIÈGE SOCIAL : 17 rue Paul Campion - 51430 QUINTEUX.

• OBJET SOCIAL :

• la réalisation de prestations de conseil et d’accompagnement des personnes physiques ou morales de droit privé ou public, et
notamment : • les conseils en matière de stratégie, Organisation, structuration et optimisation ; • les conseils en matière de
management et de gestion des ressources financières, matérielles et humaines ;
• La commercialisation d’outils et services de gestion, de systèmes d’information et de planification ;

• La réalisation de services de formation ;

• ainsi que toute opération ou prestations se rattachant directement ou indirectement à l’objet social ;
20
Exemple d’annonces légales de création B/2

 La participation de la société, par tous moyens, directement ou indirectement, dans toutes opérations pouvant
se rattacher à son objet par voie de création de sociétés nouvelles, d’apport, de souscription ou d’achat de titres
ou droits sociaux, de fusion ou autrement, de création, d’acquisition, de location, de prise en location-gérance de
tous fonds de commerce ou établissements ; la prise, l’acquisition, l’exploitation ou la cession de tous procédés
et brevets concernant ces activités. Et généralement, toutes opérations industrielles, commerciales, financières,
civiles, mobilières ou immobilières, pouvant se rattacher directement ou indirectement à l’objet social ou à tout
objet similaire ou connexe.
• DURÉE DE LA SOCIÉTÉ : 99 ans à compter de la date de l’immatriculation de la société au Registre du Commerce
et des Sociétés.
• CAPITAL SOCIAL : 1 000 €.
• GÉRANCE : Monsieur Jean-Jacques BOUSCATEL, demeurant 17 rue Paul Campion - 51430 TINQUEUX.
Immatriculation de la société au Registre du Commerce et des Sociétés de REIMS.
• 200379 Pour avis.
21
3 - Les différents types de sociétés
1. Les sociétés civiles : ce sont des sociétés dont l’objet est par nature civil.
• Société Civile Immobilière (SCI) : la nature des activités est la gestion, l’achat et la revente de
biens immobiliers. Elles peuvent être incluses dans des holdings de sociétés au côté de société
commerciales.
• Une société holding est une société de gestion d’un portefeuille de titres qui a vocation à détenir des participations (actions ou parts
sociales) au capital social de plusieurs autres entreprises.

• La société civile de moyens (SCM) est une structure juridique réservée aux professions libérales
et dont l’objet est la fourniture de moyens (personnel, matériel) à ses membres, destinés à
faciliter l’exercice de leur profession. Cette société ne permet pas l’exercice d’une activité.
• Société Civile Professionnelle (SCP) : une forme de société créée par au moins deux associés,
qui ont décidé d’exercer en commun leur même activité. Une telle société ne peut être
constituée qu’entre membres de professions libérales réglementées, (avocats, notaires,
huissiers de justice, architectes). Les professions libérales sont civiles par nature
22
Les différents types de sociétés
• Les sociétés d’exercice libéral (SEL) sont un ensemble de formes juridiques françaises qui
permettent aux membres des professions libérales d’exercer leurs activités sous forme de
sociétés de capitaux pour des raisons d’avantages fiscaux.
• Ce type de société à un régime particulier.
• Un groupement d’intérêt économique (GIE) est un groupement doté de la personnalité
morale qui permet à ses membres (qui doivent être au minimum deux) de mettre en commun
certaines de leurs activités afin de développer, améliorer ou accroître les résultats de celles-ci
tout en conservant leur individualité. Le groupement peut avoir un objet civil ou commercial.
• GAEC (Groupement agricole d’exploitation en commun) et EARL : ce sont des sociétés civiles
agricoles (l’agriculture étant une activité civile par nature)
• La SCEA : la société civile d’exploitation agricole

23
Les sociétés agricoles : le GAEC
• Le régime agricole ne concerne que les agriculteurs (ou toute activité liée au monde agricole et viticole) installés
à leur compte sans création de société ou de groupement.
• Mais en tant qu’agriculteur, vous pouvez vous lancer seul en vous installant à titre individuel, ou mettre vos
moyens et vos compétences en commun, tout en restant autonome, en regroupant votre exploitation à celles
d’autres exploitants agricoles. Vous créez alors un Groupement Agricole d’Exploitation en Commun (Gaec).
• Les équipements agricoles et la main-d’œuvre étant fort coûteux, il est parfois utile de se regrouper : c’est le but
du GAEC. C’est comme une société de moyens (exercice libéral) mais pour les agriculteurs.
• En installation individuelle, vous vous installez seul. En Groupement Agricole d’Exploitation en Commun (Gaec), chaque associé
est considéré comme un exploitant individuel à part entière, tout en étant en société : c’est le principe de transparence.

• En installation individuelle, vous devez effectuer une demande d’autorisation d’exploiter, être identifié auprès du Centre de
Formalité des Entreprises (CFE) de la Chambre d’Agriculture, déposer vos bulletins de mutations à la MSA et réaliser des
opérations financières liées à la reprise. Le cas échéant, vous pouvez également solliciter des aides à l’installation.

• Dans le cas du Gaec, vous et vos associés (de 1 à 10 agriculteurs majeurs, personnes physiques) mettez votre capital (1 500 € au
minimum chacun), votre gestion et votre travail en commun. Vous devez choisir un ou plusieurs gérants parmi les associés. Bon
à savoir : l’associé jeune agriculteur peut toujours solliciter des aides à l’installation ! Avant toute chose, faites reconnaître votre
Gaec par une section spécialisée de la Commission départementale d’orientation de l’agriculture (CDOA).
24
Les sociétés agricoles : l’EARL et la SCEA
• La société agricole est quant à elle une vraie société (et non plus juste un groupement) : EARL et
SCEA
• On y trouve l’exploitation agricole à responsabilité limitée (EARL) ou la société civile
d’exploitation agricole (SCEA).
• L’EARL peut comporter de 1 à 10 personnes et votre capital social mis en commun doit être au
moins de 7 500 €. Votre responsabilité financière est limitée à votre capital social, sauf
engagement personnel.
• La SCEA n’a pas besoin de capital minimum mais vous devez être au moins 2 associés.
• On distingue ces deux types de société selon les objectifs que les agriculteurs veulent atteindre
en termes de moyens et de transmission du patrimoine. Mais vous êtes entièrement responsable
des dettes sans limites.
25
Les différents types de sociétés
2. Les sociétés commerciales :
• Ce sont des sociétés dont la nature de l’activité est commerciale et
dont les associés affectent des apports personnels (en numéraire ou
en industrie ou en nature) au sein du capital de la société.
• En contrepartie de ces apports, les associés détiennent des parts
sociales ou des actions qui correspondent aux montants
proportionnés à leurs apports.
• On y distingue deux grandes catégories : les sociétés de personnes
(intuitu personae) et les sociétés de capitaux

26
Les différents types de sociétés
• Les sociétés de personnes (intuitu personae) : les associés doivent
agréer tout nouvel associé, le cédant étant tenu de demeurer dans la
société en cas de refus.
• Dans certains cas le décès d’un des associés peut mettre fin à la
société.
• Société en nom collectif ;
• Société en Commandite simple ;
• Société à Responsabilité Limitée (SARL) ou EURL
• SAS : Société par Actions Simplifiées ou SASU

27
Sociétés en nom collectif (SNC) et en
commandite
•Pour ces deux sociétés commerciales par nature les associés sont aussi commerçants par
nature
• Les sociétés en commandites peuvent bloquer la sortie d’un associé.
• La société en commandite simple est la plus ancienne même si la forme actuelle date de
XIXe siècle (la compagnie des Indes était une société en commandite).
• Les commandités (commerçants) sont eux les vrais associés indéfiniment responsables des dettes.
• Les commanditaires sont des apporteurs de capitaux mais ne sont pas considérés comme associés et leur
responsabilité est limitée au montant de leurs apports.
• Dans la société en nom collectif (SNC) aussi les parts du capital ne peuvent être cédées
qu’après avoir obtenu l’accord de tous les associés (indéfiniment responsables des dettes).
C’est la forme de société la plus bloquante. La société prend fin par le décès de l’un des
associés, sauf s’il a été stipulé qu’en cas de mort de l’un des associés, la société continuerait
avec son héritier ou seulement avec les associés survivants. 28
Les différents types de sociétés
• Les sociétés de capitaux : le régime n’est pas fondé sur la
personnalité des associés ou actionnaires.
• On trouve :
• Société Anonyme ;
• Société en Commandite par Actions.
• Sociétés particulières :
• Sociétés coopératives ;
• Société d’Économie Mixte ;
• Sociétés d’Experts-Comptables.
29
Statuts des associés et régime fiscal
• La société dotée de la personnalité morale est immatriculée au Registre du commerce et des sociétés. Elle est
ou non dotée du statut de commerçant. Pour l’essentiel, on peut retenir :
1. Le statut de la société est indépendant de celui de ses associés. Ces deniers peuvent en principe être eux-
mêmes commerçants ou non-commerçants. À ce titre, les associés des SA, SAS, SARL, SCA peuvent être ou non-
commerçant. En revanche, être associé d’une SNC ou associé commandité d’une société en commandite
suppose la capacité d’exercer le commerce. De même, le statut de la société ne doit pas être confondu avec celui
de ses dirigeants. Une société commerciale peut parfaitement être pourvue de dirigeants qui n’ont pas à titre
personnel le statut de commerçant. Tel est le cas, par exemple, de la SARL, de la SA, de la SAS ou des SCA.
2. La fiscalité sera différente selon la catégorie de société, même s’il existe des hypothèses dans lesquelles les
associés peuvent choisir de soumettre la société à tel ou tel régime social qui leur paraît plus avantageux.
3. Les sociétés commerciales sont soumises aux obligations comptables de l’article L.132-12 du Code de commerce.
Elles relèvent de la compétence des tribunaux de commerce notamment en cas de procédures collectives
mais aussi en cas de conflit entre associés. La preuve d’allégations contre elles peut se faire par tous moyens.

30
Distinction entre la société et les associations
• Une association loi de 1901 doit remplir plusieurs conditions :
• être composée d’au moins deux personnes ;
• avoir un autre but que de partager des bénéfices. De plus, l’activité de
l’association ne doit pas enrichir directement ou indirectement l’un de ses
membres.
• L’association ne partage pas de bénéfices sinon elle devient de fait
une société
• L’association réalise des économies et non pas des bénéfices

31
Distinction entre la société et les groupements
• Nous l’avons déjà vu, le GIE est un groupement de personnes
physiques ou morales (au minimum 2).
• L’objectif est de faciliter le développement économique d’entreprises
par la mutualisation de ressources, matérielles ou humaines.
• Attention, la teneur de l’activité du GIE doit être semblable à celle
pratiquée dans les entreprises qui le constitue.
• Le GIE est une forme juridique à part entière, ce n’est ni une
entreprise ni une association.
• Il s’agit souvent d’une organisation autour de projets

32
sociétés Capital minimum Type d’apport autorisé

SNC (Sté en nom collectif) Aucun En numéraire, en nature, en industrie

En numéraire, en nature, en industrie. Pas


SCS (Sté en commandite Simple) Aucun d’apports en industrie pour les associés
commanditaires

En numéraire, en nature, en industrie (selon


SARL Aucun
les modalités prévues par les statuts)

37 000 € pour les SA non


SA En numéraire et en nature seuls autorisés
cotées

SCA (Sté en commandite par 37 000 € pour toutes les En numéraire, en nature, (en industrie pour les
actions) SCA commandités uniquement)
En numéraire, en nature, en industrie (selon
SAS Aucun
les modalités prévues par les statuts)
Société Civile Aucun Tout type d’apports autorisés

33
Différents types d’apports
• Apports en numéraires : l’apport est constitué d’argent déposé à la
banque où le compte bancaire de la société a été ouvert.
• L’argent est ensuite déposé sur le compte bancaire courant (liquidités)
• Ce type d’apport peut être libéré progressivement chaque année.
• Ils reçoivent, en échange et proportionnellement à la valeur de cet
apport, des parts ou actions représentatives du capital, qui leur
donnent droit notamment à un pourcentage de droit de vote et à une
part de bénéfices.

34
Différents types d’apports
• Apports en nature : ce sont des apports en matériels, clientèle, brevets, marques, etc. Tout
comme les apports en numéraire, ils viennent constituer le capital social d’une société. Comparé
aux apports en numéraire qu’il est très simple d’évaluer (un apport de 1000 € vaut 1000 €), un
apport en nature nécessite une évaluation pour déterminer sa valeur et les transformer en
actions.
• D’autres associés peuvent aussi s’engager à apporter, leurs compétences et connaissances
techniques, leur savoir-faire ou leur travail. Il s’agit alors d’un apport en industrie : est le travail
que l’associé s’engage à faire au profit de la société.
• Ce sont les apports les plus difficiles à évaluer.
• Ces derniers n’augmentent pas le capital social mais augmente le nombre de parts de l’associé
apportant cet apport et sa part du bénéfice (redistribution de dividendes)
35
Évaluation des apports en nature et en industrie
• L’évaluation des apports en nature (et en industrie si c’est autorisé par les statuts) est effectuée
par les associés mais pour les SA et les SCA, les apports en nature sont évalués par des
Commissaires aux Apports (CAA).
• Le commissaire aux apports est un professionnel du chiffre choisi sur la liste des commissaires
aux comptes (CAC) ou des experts judiciaires près la Cour d’Appel de Paris.
• Le commissaire aux apports a pour mission d’apprécier sous sa responsabilité la valeur des biens
apportés à une société lors de sa constitution ou lors d’une augmentation de capital et, le cas
échéant, celle des avantages particuliers stipulés lors de la constitution ou de l’augmentation de
capital. Le commissaire dépose ensuite un rapport d’évaluation qui est déposé au Registre du
commerce et des sociétés. À la constitution, ce rapport est annexé aux statuts constitutifs.
• À défaut d’approbation la société n’est pas constituée
36
Évaluation des apports en nature et en
industrie
• Le rapport des CAA contient la valeur, la méthode d’évaluation des apports
et doit être déposé dans les 8 jours avant la date de constitution (assemblée
générale constitutive).
• Dans la SARL et la SAS les statuts doivent contenir les rapports d’évaluation
de chaque apport en nature. Le CAA est désigné à l’unanimité des associés
dans ces deux cas.
• Si les apports sont inférieurs à 30 000 € ET à la moitié du capital les associés
peuvent décider à l’unanimité de ne pas faire appel à un CAA.
• Dispense pour l’EURL et la SASU si l’élément figurait au dernier bilan
d’exercice.
• Pour les SNC, SCS, et Sté civile : évaluation pas les associés.
37
Libération des apports
• Apports en numéraire :
• SNC, Société en commandite, Société civile : libre
• SARL : 1/5e minimum à la constitution (souscription au capital) et ensuite les
soldes sur 5 ans
• SA, SCA (sté en commandite par actions), SAS : la moitié minimum à la
constitution (souscription au capital) et ensuite les soldes sur 5 ans
• Le capital non libéré apparaît en haut de l’actif immobilisé du bilan.
• Apport en industrie : libéré au fur et à mesure de son emploi
• Affecto societatis : désigne la volonté commune entre plusieurs
personnes physiques ou morales de s’associer et de collaborer
volontairement au développement de la société

38
Stratégie des apports différenciés
• Apports en compte-courant
• Les apports en compte courant peuvent constituer une solution pour permettre
au créateur d'encaisser une partie de l'éventuelle plus-value ultérieure, tout en
participant aux bénéfices et aux décisions collectives.
• Exemple : le créateur prend 60% d'une société au capital social de 1000 et
investit donc 600. Son associé financier investit 400 et apporte 10 000 en
compte courant bloqué. La société dispose donc de 11 000 pour démarrer son
activité, sans que le créateur perde le contrôle de la société. Inconvénient : ce
compte-courant doit être remboursé par la société et apparaît donc comme une
dette.
• Pour éviter cet inconvénient, le créateur peut aussi utiliser la technique de la
prime d'émission lors d'une augmentation de capital ultérieure.
39
Vocabulaire particulier
• Prime d'émission
 Une prime d'émission est un mécanisme financier permettant
d'apporter aux anciennes actions une valeur supérieure à leur valeur
nominale lors d'une augmentation de capital. La valeur nominale d'une
action est déterminée par le montant du capital de la société.
• Augmentation de capital
 Une augmentation de capital d'une entreprise, consiste à faire croître le
capital social de cette entreprise, en créant de nouvelles actions
achetées par des actionnaires (anciens ou nouveaux), au besoin en
faisant appel aux marchés financiers.
 Confusion des qualificatifs « Social » : il y a Social pour tout ce qui se
rattache à la société personne morale et Social pour tout ce qui est en
lien avec la société humaine et les rapports sociaux. 40
Délais de constitution
• La SARL et la SA doivent être constituées dans les 6 mois à compter
du premier dépôt de fonds.
• Les apporteurs peuvent , soit individuellement, soit par mandataire,
demander en justice l’autorisation de retirer le montant de leurs
apports. La demande directe par un mandataire désigné par tous les
apporteurs au dépositaires de fonds est autorisé
• Sanction civile : nullité du contrat
• Pour la SA : suppression du droit de vote et de dividendes.

41
Vocabulaire particulier
• Mandat : acte par lequel une personne (mandant) donne à une autre
personne (mandataire) le pouvoir de faire un plusieurs acte jruidque
en son nom et pour son compte.
• Représentant légal : personne habilité pour agir au nom d’une autre
personne (physique ou morale)
• Ayant droit : L'ayant droit est la personne détenant un droit du fait de
son lien avec l’un des associés de la société.
• Responsabilité : obligation de réparer le préjudice causer par la
société

42
Vocabulaire particulier
• Droit de propriété : droit exercé par une personne lui conférant 3
prérogatives : usus, fructus, abusus.
• Usus : droit d’utilisation ;
• Fructus : droit d’en récolter les bénéfices ;
• abusus : droit d’en disposer.
• Débiteur : personne ayant une obligation civile (régler une dette)
• Créancier : personne ayant un droit lié à une obligation civile (recevoir
une somme d’argent ou une obligation de faire)
• Sureté : garantie accordé au créancier par son débiteur

43
Nombre d’associés
nombre maximum
sociétés nombre minimum Capacité des associés
SNC 2 aucun Capacité commerciale

SCS (Sté en 2 (1 commandité et 1 Capacité commerciale pour les commandités


aucun
commandite Simple) commanditaire) et aucune pour les commanditaires
SARL (EURL) 2 (1) 100 (1) Aucune capacité
Non cotée : 2
SA (avant 2015 : 7) aucun Aucune
Cotée : 7

SCA (Sté en 4 (1 commandité et 3 Capacité commerciale pour les commandités


aucun
commandite par actions) commanditaires) et aucune pour les commanditaires
Société civile 2 aucun Aucune
SAS 2 aucun Aucune
SASU 1 1 Aucune

44
La société sans personnalité juridique
L'immatriculation de la société au registre du commerce et des sociétés . « Les sociétés autres que les
sociétés en participation [...] jouissent de la personnalité morale à compter de leur immatriculation. » art
1842 al 1 C. Civil.
1. La société en participation - art 1871 et suivants du C. Civil.
2. La société créée de fait : art 1873 C. civ : « Les dispositions du chapitre sur les sociétés en participation
sont applicables aux sociétés créées de fait ».
3. Comment désigne-t-on une société en attente d’immatriculation : Une société en formation
• Si un contrat présente tous les éléments du contrat de société et fonctionne sans être immatriculée,
comment qualifie-t-on cette société ? : Il s'agit d'une société créée de fait.
• Une société immatriculée et annulée par la justice , comment la qualifie -t-on ? : Il s'agit d'une société de
fait.
• Exemple : une SARL créée pour blanchiment d'argent sale. Elle sera annulée pour objet illicite, elle
deviendra une société de fait avec, en conséquence, l'abandon de la règle de responsabilité limitée des
associés dont il bénéficiait dans la SARL. 45
La société sans personnalité juridique
• SEP : Les associés peuvent convenir que la société ne sera point immatriculée. La société est dite alors «
société en participation ». Elle n'est pas une personne morale et n'est pas soumise à publicité. Art 1871 al.
1. C. Civil.
• Caractéristiques : Contrat de société ostensible ou occulte, selon qu'il est révélé ou non aux tiers, Société
civile ou comme son objet, à durée déterminée ou à durée indéterminée selon la volonté des associés.
Société non immatriculée.
• SEF : La société en formation est constituée en vue de l'acquisition de la personnalité morale : elle existe
entre le moment où les associés conviennent de constituer la société et le moment où elle est immatriculée
.
• SCF : La société créée de fait résulte du comportement de personnes qui, sans en avoir pleinement
conscience, se traitent entre elles et agissent à l'égard des tiers comme de véritables associés.
• SF : La société de fait est créée et voulue par les associés ; elle fonctionne de manière durable et
importante mais elle est atteinte d'une irrégularité de fond ou de forme qui va entraîner sa nullité.
46
Société en participation (SEP)
Société en participation : définition
• La société en participation (SEP société), prévue à l’article 1871 du Code Civil, est une
société dans laquelle plusieurs personnes ont volontairement décidé de coopérer ensemble
comme si elles avaient créé une société : elle réalisent des apports et se comportent
comme des associés, c’est-à-dire qu’elles contribuent aux pertes et se partagent les
bénéfices.
• Pour autant, à la différence d’une société classique, les associés ont délibérément choisi de
ne pas immatriculer la société au Registre du Commerce et des Sociétés.
• Par conséquent, la SEP n’est soumise à aucune obligation de publicité et n’a pas de
personnalité morale.
47
Quel est le fonctionnement de la SEP ?
• Une société en participation est qualifiée d’« ostensible » lorsque son existence est révélée à des
tiers (exemple, banque) ou qualifiée de société « occulte » lorsque son existence est totalement
dissimulée et qu’un seul des associés agit aux yeux des tiers.
• Qu’elle soit ostensible ou occulte, la société n’a pas de personnalité morale, elle n’existe donc pas
juridiquement. Par conséquent, la société en participation présente les caractéristiques suivantes :
• Absence de patrimoine : les associés restent propriétaires des biens mis à disposition.
• Impossible d’avoir des engagements sociaux : elle ne peut pas contracter et n’est pas tenue des
actes accomplis par les dirigeants.
• Absence de capacité juridique : elle ne peut pas agir en justice ou faire l’objet d’une
condamnation.
• La SEP présente un risque pour les associés qui sont responsables de manière illimité et
solidairement si le régime de la SNC s’applique. Chaque associé contracte en son nom personnel
et est engagé à l’égard des tiers.
• S’agissant des associés, ils sont tous considérés comme dirigeant d’entreprise sauf mentions
particulières dans les statuts.

48
Comment procéder à la création d’une SEP ?
• Les associés d’une société en participation doivent être au nombre minimum de deux et
peuvent être des personnes physiques ou des personnes morales.
• Les associés n’ont pas l’obligation de rédiger un acte écrit pour créer la société et la
preuve de son existence peut être apportée par tout moyen. La SEP a l’avantage de
bénéficier d’une grande liberté contractuelle. Aussi, pour plus de sécurité, il est
préférable pour les associés de fixer librement l’objet, le fonctionnement et les
conditions de la société dans ses statuts.
• Le contrat de société en participation va régir totalement le fonctionnement de la
société avec comme seul limite le respect de l’ordre public.
• En l’absence de dispositions spécifiques dans les statuts, le régime juridique applicable à
la société dépend de son activité :
• Si l’objet est commercial elle sera soumise au régime de la Société en Nom Collectif
(SNC)
• Si l’objet est civil, le régime applicable est celui de la société civile

49
Quel est le régime fiscal de la société en
participation ?
• Même si elle n’est pas immatriculée, la société en participation a un régime
fiscal propre. Les associés de la société en participation doivent obligatoirement
effectuer une déclaration de revenu à l’administration fiscale.
• S’agissant du régime fiscal, les associés peuvent choisir entre l’impôt sur le
revenu (IR) et l’impôt sur les sociétés (IS).
• En principe, les sociétés en participation sont soumises au régime fiscal de
l’impôt sur le revenu. Néanmoins, les associés peuvent décider de se soumettre
au régime des sociétés de l’impôt sur les sociétés.
• Dans le cas où l’identité de certains associés n’a pas été révélée à
l’administration fiscale, ce qui arrive fréquemment dans les SEP, les fractions de
bénéfice qui leurs reviennent sont nécessairement soumises à l’impôt sur les
sociétés.
50
Applications
• Une SEP peut être fondée pour regrouper certaines professions. La loi no 71-1130 du 31 décembre 1971
portant réforme de certaines professions judiciaires et juridiques propose à son article 7 le choix de la SEP,
parmi d'autres possibilités, pour associer des avocats.
• La SEP a pour vocation de rassembler des personnes morales ou physiques pour réaliser un projet
commun, le tester et passer ensuite éventuellement, à une autre structure plus « musclée » comme une
société à responsabilité limitée (SARL) par exemple. Mais rien ne s’oppose à poursuivre une activité
pendant plusieurs années.
• La SEP peut être créée en vue de tester un marché, ou avant de se lancer dans des formalités coûteuses
d'une forme classique de société.
• Certaines personnes peuvent envisager dans la création d'une SEP un moyen de partager les coûts et les
gains lors de loteries.
Une forme de société pour le lobbyisme : un outil moderne et éthique
• Idéale pour mutualiser les coûts et objectifs d'une mission de lobbying, la société en participation est
adéquate pour les acteurs d'un secteur souhaitant élaborer une stratégie et faire valoir leur demande
auprès des pouvoirs publics.
• Il est également possible, en cas de pluralité de secteurs d'activités représentés de décliner l'utilisation en
sous-sociétés en participation.
51
EURL
• EURL : Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée créée par la loi du 17.7.1985
• L'EURL est une forme de société (SARL à une seule personne).
• L'EURL est une société à responsabilité limitée avec un associé unique. Cette possibilité est
offerte par l'article 1832 al. 2 C. Civ. « la société peut être instituée, dans les cas prévus par la loi
par l'acte de volonté d'une seule personne ».
• EIRL : Entrepreneur individuel à responsabilité limitée: statut créé par la loi du 15.06.2010
applicable au 1.01.2011 et mis en extinction par la loi du 14 février 2022
• À l'inverse de l’EURL, l'EIRL ne correspondait pas à la création d'une nouvelle personne juridique, il s’agissait
simplement d'un régime particulier de l'entreprise individuelle pour lequel les biens personnels apportés de
l'entrepreneur étaient protégés. Pour autant, la protection se limitait au patrimoine dit « d'affectation ».
• L'EIRL est une entreprise individuelle à responsabilité limitée. Les entrepreneurs individuels déjà immatriculés
pouvaient opter à tout moment pour l’EIRL.
• Compte tenu de la création du nouveau statut de l'entrepreneur individuel, doté de plein droit d'un patrimoine
professionnel et d'un patrimoine personnel, le régime de l'entrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL)
est mis en extinction en faveur de l'activité professionnelle indépendante. 52
EURL
• Nombre et qualité du participant :
• Une personne physique ou une personne morale, associé unique, pour
l'EURL.
• Une même personne peut créer plusieurs EURL. Depuis l'ordonnance du
31.07.2014 une EURL peut être associé unique d'une autre EURL.
• Apports nécessaires ? : L'associé unique de l'EURL doit apporter un capital
d'un montant libre.
• Quelle type d’activité peuvent exercer ces deux sociétés ? : l’EURL peut
exercer une activité commerciale, artisanale, agricole ou libérale.
• Formalisme : Rédaction des statuts, publication au JAL, enregistrement et
immatriculation au RCS pour l'EURL. 53
EURL
• Identification et Dénomination :
• Une dénomination sociale suivie ou précédée des mots EURL.
• Responsabilité face aux pertes :
Responsabilité limitée aux apports effectués pour l'associé unique de l'EURL.
• Entreprise individuelle : Les créanciers professionnels peuvent saisir le
patrimoine affecté à l'activité professionnelle mais pas le patrimoine
personnel, de l'entrepreneur sauf exceptions.
• Les créanciers de l'EURL ont le droit de saisir le patrimoine de l'EURL.

54
EURL
• Qui dirige ? : Le gérant de l’EURL (cela peut être l’associé unique ou un tiers,
mais obligatoirement une personne physique.
• Quels ont les pouvoirs dans le cadre de :
• Pour l’EURL, 2 cas :
• le gérant associé unique : il a tous les pouvoirs. Il doit tenir un registre des décision.
• Le gérant est un tiers : vis-à-vis des tiers il a les pouvoirs les plus étendus pour agir en
toute circonstances au nom de la société. Il engage la société au delà de l’objet social.
Vis à vis de l’associé unique il doit agir dans l’intérêt social et dans la limite des pouvoirs
attribués par les statuts et la loi à l’associé unique (ex : approbation des comptes
annuels)
55
EURL
Régime des conventions : (Les personnes qui ont certains liens avec une entreprise doivent
respecter une réglementation stricte pour toutes les conventions passées avec cette société)
• Il s'applique à l'EURL même si l'associé unique est gérant. La convention règlementée doit être
portée sur le registre des décisions.
Responsabilité juridique du dirigeant :
• Responsabilité civile et responsabilité pénale du chef d'entreprise.
• Responsabilité civile pour faute de gestion, violation des statuts et infraction aux lois et
règlements et responsabilité pénale du gérant de SARL.
Obligations comptables :
• Établissement des comptes annuels approuvés par l'associé unique et dépôt dans le mois suivant
l'approbation au greffe du tribunal de commerce. Une version simplifiée du bilan et du compte de
résultat et de l'annexe est possible pour les EURL ne dépassant pas certains seuils.

56
EURL
Commissaires aux Comptes :
• Oui si à la clôture de l'exercice l'EURL dépasse 2 des 3 seuils suivants :
• total du bilan 4 millions d’€,
• C.A.H.T. 8 millions d’€,
• Nombre moyen de salariés 50 (seuils modifiés par la loi PACTE)
Régime fiscal :
• EURL : IR si l'associé unique de l'EURL est une personne physique avec option à
l’IS irrévocable. IS si l'associé unique de l'EURL est une personne morale.

57
EURL
Mode de transmission : • Si l'associé unique est une personne morale, il y aura
• EURL : L'associé unique peut céder tout ou partie de ses transmission universelle du patrimoine de l'EURL
parts sociales à titre onéreux ou gratuit à toute personne, dans celui de la personne morale.
physique ou morale. S'il en cède une partie seulement Procédure collective* :
l'EURL se transforme automatiquement en SARL • L'EURL peuvent bénéficier des procédures collectives de
pluripersonnelle. sauvegarde, redressement et liquidation Judiciaires.
En cas de décès de l’associé unique : *En droit français, une procédure collective place sous
• Continuation de plein droit de l'EURL avec le(les) héritier(s) contrôle judiciaire le fonctionnement d'une entreprise en
de l'associé unique, sauf clause contraire des statuts. difficulté. Elle rassemble tous les créanciers et les prive du
L'EURL devient une SARL pluripersonnelle en cas de droit d'agir individuellement. Son inopposabilité permet
pluralité d'héritiers. théoriquement de « protéger le gage commun des créanciers,
Dissolution volontaire : et d'assurer le respect de la répartition des pouvoirs dans les
procédures collectives ».
• L'entrepreneur individuel peut renoncer à son activité: le
patrimoine affecté réintègre son patrimoine personnel. Il existe trois procédures collectives différentes, prévues au
livre 6 du code de commerce : la procédure de sauvegarde ; le
• L'associé unique peut décider la dissolution de l'EURL.
redressement judiciaire ; la liquidation judiciaire.
• Si l'associé unique est une personne physique, la
dissolution sera suivie de la liquidation de la société.
58
SARL pluripersonnelle
• Définition: La SARL est instituée par une ou plusieurs personnes qui ne supportent
les pertes qu'à concurrence de leurs apports.
• Nombre d’associés : 2 minimum, 100 maximum, personnes physiques ou morales.
• Capacité juridique : Les mineurs, majeurs incapables, les époux, les étrangers
peuvent être associés.
• Capital, composition : Le capital social est fixé librement par les statuts (pas de
minimum légal), il est divisé en parts sociales égales dont la valeur nominale est
librement fixée par les statuts. Les parts sociales ne sont pas des titres négociables
(la SARL ne peut être cotée). Le capital peut être variable. Les apports autorisés: en
numéraire, en nature, en industrie si les statuts les autorisent.
• Libération du capital : Un cinquième de leur montant, le reste dans un délai de 5 ans
sur appel de la gérance.
59
Supporter les pertes à concurrence des apports
1. En cas de dissolution de la société ou liquidation (mali de liquidation)

2. En cas de perte de la moitié du capital social ou déterminer quand les


capitaux propres sont devenus inférieurs à la moitié du capital social :
• il est possible que les capitaux propres de la SARL soient inférieurs à la moitié
du capital social (le résultat négatif fait que le total des capitaux propres devient
inférieur au capital social) Dans ce cadre, les associés devront décider s’ils
souhaitent poursuivre l’activité (renflouer le capital ou régler les dettes) ou
dissoudre la société.

60
Calcul des capitaux propres
Le montant des capitaux propres s'obtient via le calcul suivant :
Capitaux propres = Capital social + Réserve légale + report à nouveau + résultat de l'exercice
Exemple:
1. Capital social 10 000 euros. À la constitution de l'entreprise, le capital s'élève à 10 000 euros.
La moitié du capital social est donc de 5 000 euros.
2. La société dispose d'une réserve légale de 1 000 euros (Une société doit obligatoirement
mettre en réserve un montant minimum. Ce montant doit correspondre à 10 % de son capital
social).
3. Le report à nouveau de la société s'élève à -100 000 euros.
4. Le résultat de l'exercice s'élève à 18 574 euros.
• Calcul des capitaux propres : 10 000 € + 1 000 € -100 000 € + 18 574 € = -70 426 €
• Les capitaux propres sont donc inférieurs à la moitié du capital social (qui est de 5000 €) 61
SARL pluripersonnelle
• Délai de constitution : Si la société n'est pas constituée dans un délai de 6 mois, les apporteurs peuvent
demander en justice la restitution des apports en numéraire ou désigner un mandataire chargé de
demander le retrait des fonds au dépositaire.
• Évaluation des apports en nature : Obligatoirement par un commissaire aux apports sauf exception : les
futurs associés peuvent écarter, à l'unanimité, le recours au commissaire aux apports lorsque la valeur
d'aucun apport en nature n'excède 30 000 € ou si la valeur totale des apports en nature n'excède pas la
moitié du capital.
• Les associés peuvent retenir une valeur autre que celle fixée par le CAA. Dans ce cas, ils en assument la
responsabilité envers les tiers pendant 5 ans.
• Apports en industrie : ils ne peuvent exister que si les statuts les autorisent, ils ne sont pas pris en compte
pour la formation du capital. L'apporteur en industrie a des parts d'industrie qui lui donnent le droit de
vote, aux bénéfices, au boni de liquidation*.
* Le "boni" ou le "mali" de liquidation se calcule après avoir sorti le bilan de cessation de l'entreprise c'est-à-
dire une fois tous les comptes de tiers soldés.
62
SARL pluripersonnelle
Fonctionnement – gérance :

• Nomination : La SARL est gérée par une ou plusieurs personnes physiques dont le nombre est
librement fixé par les statuts. Elles sont choisies parmi les associés ou en dehors d'eux. Le gérant
peut être un associé ou un tiers étranger à la société, nommé dans les statuts ou au cours de la vie
sociale par un ou plusieurs associés représentant plus de la moitié des parts sociales, à la majorité
des votes émis sur deuxième consultation (sauf si /es statuts écartent cette deuxième consultation).
Quand il y a plusieurs gérants, on parle de gérance collégiale.

• Durée du mandat : Libre, à défaut de fixation, elle est celle de la durée de la société.

• Capacité, âge : Il doit avoir la capacité civile, ne pas être frappé d'incompatibilité, d'interdiction. Pas
d'âge légal, les statuts peuvent le prévoir.

• Rémunération : Le gérant peut exercer son mandat bénévolement, sinon les associés fixent sa
rémunération. S'il est associé, le gérant participe au vote.
63
SARL
• Cumul pluripersonnelle
contrat: de
Le travail
•• que
gérantsous
son
peutconditions
cumuler son
emploi soit : mandat avec un
effectif,soient distinctes de
que
celleslesdefonctions
gérant, salariales
• que le gérant se
subordination au trouve
titre dedans
son un état de
contrat de travail.
Ce
les contrat
associés dele travail
votent est
et une
le convention
gérant, s'il est réglementée,
associé, ne doit
pas participer
• Décès au
incapacité, vote (risque
interdictionde conflit
de d'intérêt).
gérer,par démission,
révocation.
des associés Le
à gérant
la majoritépeut être révoqué
ordinaire*, à moins décision
que les
statuts
révocation prévoient
est une
décidée majorité
sans justes plus
motifsforte.
elle Si
peutla
donner
gérant lieurévocable
est à des dommages par les et intérêts.
tribunaux, à Endemande
la outre, le
de tout pour
capital) associécause (quellelégitime
que soit(appréciée
sa détention par dele
tribunal).
*Conditions Le
de gérant,
majorité s'il est
dans associé,
les AGO participe
de SARL au vote.
Dans
prévoitlesque
SARL,
les la loi (art. L223-29
décisions votées du
en Code de commerce)
assemblée ordinaire
doivent être
• sur adoptées
première :
consultation, par unmoitié
ou plusieurs
associés
sociales ; représentant plus de la des parts
• sur
émis,seconde
quel consultation,
que soit le nombre à la majorité
des des votes
votants.
Mais les statuts peuvent
• imposer des également
conditions de :
majorité plus
élevées ;
• écarter la possibilité d'une seconde consultation. 64
SARL pluripersonnelle
• Pouvoirs du gérant : Envers les associés, les pouvoirs sont déterminés par les statuts, à
défaut, il peut faire tous les actes de gestion dans l'intérêt de la société. Dans les rapports
avec les tiers, le gérant est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute
circonstance au nom de la société, sous réserve des pouvoirs que la loi attribue expressément
aux associés.
• La société est engagée même par les actes du gérant qui ne relèvent pas de l'objet social
(sauf exception). Si la gérance est collégiale, chacun a les pouvoirs énoncés et peut s'opposer
à un acte pour ne pas en être responsable. Le gérant peut déplacer le siège social sur le
territoire français sous réserve de faire ratifier cette décision par les associés au cours d’une
prochaine assemblée générale ordinaire (AGO).
• Obligations du gérant : Gérer dans l'intérêt de la société, bien gérer, rendre compte de sa
gestion (établir l'inventaire, les comptes, le rapport de gestion) et à soumettre au vote des
associés, respecter les pouvoirs des autres organes (assemblées d'associés, CAC éventuel).
65
SARL pluripersonnelle
• Le gérant a une responsabilité civile, pénale et fiscale.
• Civile: le gérant est responsable envers la société ou envers les tiers des infractions aux
dispositions législatives et réglementaires relatives à la SARL, des violations des statuts et des
fautes commises dans sa gestion.
• Les associés peuvent intenter une action individuelle en responsabilité ou l’action sociale (en
agissant seul – action ut singuli – ou en se groupant sous réserve de représenter 1/10e du capital
social).
• L’action sociale vise à réparer Ie préjudice subi par la société.
• Pénale: le gérant engage sa responsabilité pour les infractions pénales prévues par la loi (ex.:
répartition de dividendes fictifs abus de biens sociaux...).
• Fiscale : le gérant est responsable des manœuvres frauduleuses ou de l'inobservation grave et
répétée des obligations fiscales qui ont rendu impossible le recouvrement des impositions dues
par la société.
66
SARL pluripersonnelle
fonctionnement : les associés
• Les associés sont réunis physiquement en assemblée, mais si les statuts le
permettent, ils peuvent être consultés par écrit ou donner leur
consentement dans un acte.
• La réunion physique est obligatoire pour l'approbation des comptes
annuels et si l’assemblée est demandée par un ou plusieurs associés
(détenant la moitié des parts sociales ou 1/10e des parts sociales, s’ils
représentent au moins 1/10e des associés). La convocation est effectuée en
principe par le gérant (à défaut par la CAC, un mandataire à la demande d’un
associé ou par tout associé en cas de décès du gérant pour le remplacer).
• Le gérant doit envoyer à chaque associé une LR (Lettre Recommandée) 15
jours au minimum avant la date de l’assemblée en indiquant l’ordre du jour,
le lieu.
67
SARL pluripersonnelle
Information des associés
• Les associés ont accès à divers documents leur permettant de s'informer tout au long de la vie sociale:
bilans, comptes de résultats, annexes, inventaires, rapports, PV d'assemblées concernant les trois derniers
exercices, statuts. Avant l'assemblée générale annuelle, ils recevront le rapport de gestion, les comptes
annuels, Je texte des résolutions, l'inventaire est tenu à disposition au siège social.
• Tout associé a le droit de poser par écrit des questions sur ces documents et le gérant devra y répondre au
cours de l'assemblée. Remarque : Depuis le 1er avril 2018 une ordonnance permet aux associés détenant
5% du capital de déposer des projets de résolutions à l'ordre du jour, comme dans la SA.
Vote et majorité :
• Les associés prennent des décisions ordinaires et des décisions extraordinaires (celles qui modifient les
statuts).
• Les décisions ordinaires sont adoptées par un ou plusieurs associés représentant plus de la moitié des parts
sociales (mais les statuts peuvent prévoir une majorité plus élevée) et à la majorité des votes émis sur 2 e
consultation (sauf stipulation contraire des statuts écartant cette dernière majorité).
• Les décisions extraordinaires sont adoptées:
• pour les sociétés constituées avant le 3.08.2005 : par les associés représentant au moins 3/4 des parts
sociales;
• pour les sociétés constituées après cette date, par les associés représentant 2/3 des parts détenues par
les associés présents ou représentés.
68
SARL pluripersonnelle
Vote :
• Un quorum d’1/4 des parts sociales sur 1ère convocation ou d'1/5e sur seconde
consultation doit être réuni avant le vote.
• Exceptions: unanimité pour le changement de nationalité, majorité des associés
représentant au moins la moitié des parts sociales pour la cession des parts à des tiers, la
moitié des parts sociales en cas d'augmentation de capital par incorporation de bénéfices
ou réserves, la majorité des parts sociales pour transformer la SARL en SA si les capitaux
propres figurant au dernier bilan excèdent 750000 €.
• Minorité de blocage : les associés disposant d'une minorité de parts peuvent empêcher
qu'une décision extraordinaire soit prise avec 1/4 plus une part dans les sociétés
constituées avant 2005 et 1/3 plus une part dans les autres. 69
SARL pluripersonnelle
Régime des conventions :
• Pour éviter les conflits d'intérêt, afin que certaines personnes (gérant, associés) ne tirent un avantage de la
société, le législateur réglemente (c'est-à-dire soumet au contrôle des associés) certains contrats qu'elles
vont conclure avec la société, soit il va les interdire. Il existe trois types de conventions : réglementée, libre,
interdite.
• convention réglementée : toute convention intervenue directement ou par personne interposée entre
la SARL et l'un de ses gérants ou associés ainsi que toute convention entre la SARL et une société dont
un associé indéfiniment responsable, gérant, administrateur, directeur général, membre du directoire
ou membre du conseil de surveillance, est simultanément gérant ou associé. La convention
réglementée est soumise à un contrôle ;
• convention libre : contrat parlant sur une opération courante et conclu à des conditions normales par
les personnes visées par les conventions réglementées. Aucun contrôle ;
• convention interdite: à peine de nullité du contrat, il est interdit aux gérants ou associés autres que les
personnes morales de contracter des emprunts auprès de la SARL, de se faire consentir un découvert
ainsi que de se faire cautionner leurs engagements envers les tiers. Cette interdiction s'applique aux
représentants légaux des personnes morales associées ainsi qu'aux conjoints, ascendants et
descendants des personnes ci-dessus ainsi qu'à toute personne interposée. 70
SARL pluripersonnelle
Procédures des conventions réglementées
• Le gérant (ou le commissaire aux comptes, s'il existe) établit un rapport
sur les conventions, les associés votent de façon:
• préalable si la convention est conclue par le gérant non associé et en l'absence
de CAC ;
• postérieure dans les autres cas.
• Le gérant ou l'associé intéressé par la convention ne doit pas prendre
part au vote, ses parts sont décomptées pour le calcul de la majorité.
• La convention qui n'est pas approuvée par les associés produit
néanmoins ses effets, à charge pour le gérant et l'associé intéressé de
supporter les conséquences préjudiciables de la convention pour la
société. L'action en responsabilité se prescrit par 3 ans.
71
SARL pluripersonnelle
CAC (Commissaires aux comptes) :
Présence obligatoire :
• Les associés doivent nommer un commissaire aux comptes quand la SARL dépasse, à la clôture d'un exercice, deux
des trois seuils suivants :
• 4 millions d'euros au total du bilan ;
• 8 millions d'euros de chiffre d'affaires HT;
• 50 salariés en moyenne au cours de l'exercice.
• Un ou plusieurs associés représentant au moins 1/3 du capital peuvent demander à la société la nomination d'un
CAC. Cette demande doit être motivée auprès de la société (art. L223-35 du Code de commerce). Dans ce cas, la
durée du mandat du CAC est de 3 ans.
• Les sociétés contrôlées directement ou indirectement par une société contrôlante et qui dépassent deux des trois
seuils suivants doivent désigner un CAC: total CA HT = 8 millions d'€, total bilan= 4 millions€, effectif moyen= 50
salariés.
Présence facultative :
• Un CAC peut être nommé par un vote des associés à la majorité ordinaire.
• Un ou plusieurs associés représentant au moins un dixième du capital peuvent demander en justice la nomination
d'un CAC.
72
SARL pluripersonnelle
Mission d’audit légal des petites entreprises (suite du CAC):
• Peuvent en bénéficier les sociétés qui désignent volontairement un CAC et les sociétés qui contrôlent une
ou plusieurs sociétés dès lors que l'ensemble dépasse deux des trois seuils présentés en 22.
• Cette mission d'audit légal petites entreprises est limitée à 3 ans.
• Sa mission est déterminée par la loi (légale). Il va:
• vérifier les valeurs et documents comptables, leur conformité avec les règles en vigueur;
• certifier les comptes ;
• établir des rapports spéciaux (ex : Je rapport sur les conventions réglementées) .
• Le CAC a l'obligation d'alerter Je gérant sur tout fait de nature à compromettre la continuité de
l'exploitation en suivant une procédure légale.
Dissolution :
• Causes communes : Ce sont celles applicables à toutes les sociétés, sauf le cas de réunion de toutes les
parts en une même main. Dans ce cas, la SARL se transforme automatiquement en SARL unipersonnelle.
• Causes particulières : Si la SARL dépasse 100 associés et en cas de perte de plus de la moitié du capital
social (à moins qu'une décision des associés écarte cette dissolution anticipée).
• Effets de la dissolution : Elle entraîne la liquidation de la SARL.

73
La SA : constitution
• Définition : La société anonyme est la société dont le capital est divisé en actions et qui est constituée entre des
associés qui ne supportent les pertes qu'à concurrence de leurs apports. Elle est constituée entre deux associés
ou plus. Toutefois, dans les sociétés dont les titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé
(sociétés cotées) ou sur un système multilatéral de négociation, le nombre d'associés ne peut être inférieur à 7
pour les sociétés cotées sinon c’est 2 associés minimum.
• Offre au public : Une SA qui souhaite faire appel au marché financier pour lever des fonds sera constituée avec
offre au public (la SA sera cotée), mais une SA peut être constituée sans offre au public (SA non cotée). Le
nombre d'actionnaires sera différent (ci-dessus) et les formalités de constitution sont renforcées pour la sécurité
du public (voir formalités spécifiques).
• Type d’associés : Un actionnaire peut être une personne physique ou une personne morale.
• Capital minimum & libération : 37 000 € (sauf exceptions), divisé en actions de valeur nominale libre. Il peut se
composer d'apports en numéraire, d'apports en nature. Les apports en industrie sont interdits. Les apports en
numéraire doivent être libérés de la moitié au moins de leur valeur nominale lors de la souscription, le reste dans
les 5 ans à compter de l'immatriculation de la SA au RCS, sur appel du CA ou du directoire. Les apports en nature
doivent être intégralement libérés dès leur émission.
• Jusqu’en 2009 le capital minimum des sociétés cotées était de 225 000 € mais il est ramené à 37 000 €.
74
La SA : constitution
• Apports en nature : Obligatoirement par un commissaire aux apports (sauf une
exception pour l'apport d'actions achetées sur un marché dans les 3 mois précédant
d'apport). Il est désigné à l'unanimité par les fondateurs ou à défaut par décision de
justice à la demande d'un ou plusieurs d'entre eux. Il doit apprécier la valeur de chaque
apport dans son rapport.
• Délais de constitution : Si la SA n'est pas constituée dans le délai de 6 mois, les fonds
déposés pourront être restitués aux souscripteurs.

• Sanction : Elle est sanctionnée par la suspension du droit de vote et du droit au


dividende jusqu'à régularisation.
• Formalités spécifiques pour une SA faisant appel à l’argent public : Un projet de statuts
est obligatoire, il sera déposé au greffe. Des documents d'information du public sont
obligatoires : notice, note d'information visée par l'AMF (autorité des marchés

75
La
Au SA : régimes fiscaux
est moment
l'impôt
de la création
automatiquement
sur
d'uneauSA,
soumise
les sociétés (IS).
celle-ci
régime de
Cela veut dire
que
règles les
de bénéfices
l’IS. seront taxés suivant les
Si la société ilremplit
suivantes, est toutes les conditions
possible d'opter
pour
• elle l'imposition
exerce à titre sur le revenu :
principal agricole
une activité
commerciale,
libérale artisanale, ou
•• elle
elle n'est
emploiepas cotée
moins en
de bourse
50 salariés
• elle
avoir réalise
un un chiffre
bilan totald'affaires annuel
inférieur à ou
10
millions
• elle doit d’euros
avoir été créée depuis moins de
cinq
• les ans
droits au moment
de par
voteune de
doivent la demande
être détenusd'option
à au
moins 50 % ou plusieurs personnes
• physiques
les
moinsdroits34 de
% vote
par doivent
l'une êtrelesdétenus
ou à au
personnes
suivantes
président : duprésident,
conseil directeur
de général,
surveillance,
membre
membres du leur
de directoire
foyer ou gérant et les
fiscal.
Cette option (cinq
comptables est valable
ans) pour
et ne cinq
peut exercices
pas pour
être
renouvelée.
l'imposition Lorsque
sur qui
le revenu l'option
est prise, ce mais
n'est
pas
chacun la société paye les impôts,
des actionnaires en fonction de sa part
des bénéfices. 76
Organisation d’Euronext :

• Sur Euronext proprement dit, sont cotées les actions des plus grosses
entreprises. Pour être admise sur Euronext une entreprise doit présenter 3
années de comptes certifiés et diffuser l'information à son sujet en direction
des investisseurs conformément à la directive européenne « Transparence ».
La cote est unifiée: toutes les valeurs sont présentées sur une liste unique.
Cependant les valeurs sont triées en 3 compartiments en fonction de leur
capitalisation boursière:
• A : capitalisation > 1 milliard d'Euros
• B : capitalisation < 1 milliard et > 150 millions d'Euros
• C : capitalisation < 150 millions d'Euros
• Alternext est un marché régulé mais non réglementé, ouvert aux entreprises
de taille moyenne
• Le marché libre est accessible aux plus petites entreprises qui ne peuvent
pas satisfaire les obligations permettant d'accéder à Euronext.
• Le LIFFE est le marché où sont négociés les produits dérivés (options et
futures).
77
La SA : la direction
• Qui dirige la SA ? Deux types de directions : le Conseil d’Administration ou le Directoire
• La SA avec conseil d'administration : La direction générale de la société anonyme avec conseil d'administration est
assumée, sous sa responsabilité, soit par le président du conseil d'administration (PCA), soit par une autre personne
physique nommée par le conseil d'administration et portant le titre de directeur général. Dans les conditions définies par les
statuts, le conseil d'administration choisit entre les 2 modalités d'exercice de la direction générale. Cependant, le président
du conseil d'administration peut cumuler ses fonctions avec celles de directeur général. Lorsque la direction générale est
assumée par le PCA, les dispositions relatives au directeur général lui sont applicables. Sur proposition du directeur général,
le conseil d'administration peut nommer une ou plusieurs personnes physiques chargées d'assister le directeur général,
avec le titre de directeur général délégué (nombre maximal: 5).
• La société anonyme à directoire est dirigée par un collège (directoire) de 5 membres au plus (7 si la société est cotée).
Quand le capital de la société est inférieur à 150 000 €, les fonctions peuvent être dévolues à une seule personne, le
«directeur général unique». Les membres du directoire sont nommés par le conseil de surveillance; ce sont obligatoirement
des personnes physiques.
• Le conseil de surveillance d’une SA : le rôle du conseil de surveillance est de contrôler les organes de direction de la SA. Son
statut ressemble à celui du conseil d’administration bien que ce dernier s’immisce dans la gestion de la société,
contrairement au conseil de surveillance. Il est composé de 3 à 18 membres maximum
• La loi PACTE de 2019 oblige à indiquer le processus de nomination des directeurs délégués et membres du directoire. Ce
processus doit garantir la présence d'au moins une personne de chaque sexe parmi les candidats.

78
SA à conseil d’administration
Assemblée des actionnaires
Délèguent leurs représentants
Désignent par
élection
Conseil d’administration Président du Conseil
d’administration

Directeur Général Fonctions cumulables

Directeur Généraux adjoints

79
SA à Directoire
Assemblée des actionnaires

Délèguent leurs représentants

Nomment et surveillent
Conseil de surveillance Directoire (direction collégiale)

Entreprise

80
Qui dirige la SA ?
• La direction générale de la société anonyme avec conseil d'administration est assumée, sous sa responsabilité, soit par le
président du conseil d'administration (PCA), soit par une autre personne physique nommée par le conseil d'administration et
portant le titre de directeur général. Dans les conditions définies par les statuts, le conseil d'administration choisit entre les 2
modalités d'exercice de la direction générale. Cependant, le président du conseil d'administration peut cumuler ses fonctions
avec celles de directeur général. Lorsque la direction générale est assumée par le PCA, les dispositions relatives au directeur
général lui sont applicables. Sur proposition du directeur général, le conseil d'administration peut nommer une ou plusieurs
personnes physiques chargées d'assister le directeur général, avec le titre de directeur général délégué (nombre maximal: 5).

• La société anonyme à directoire est dirigée par un collège (directoire) de 5 membres au plus (7 si la société est cotée). Quand
le capital de la société est inférieur à 150 000 €, les fonctions peuvent être dévolues à une seule personne, le «directeur
général unique». Les membres du directoire sont nommés par le conseil de surveillance; ce sont obligatoirement des
personnes physiques.

• La loi PACTE de 2019 oblige à indiquer le processus de nomination des directeurs délégués et membres du directoire. Ce
processus doit garantir la présence d'au moins une personne de chaque sexe parmi les candidats.

81
La SA : la direction
• Nombre d’administrateurs ? Le conseil d'administration et le conseil de surveillance se
composent de 3 membres au moins. Les statuts fixent le nombre maximum qui ne peut
dépasser 18 (24 en cas de fusion de SA pendant 3 ans maximum).

• Parité ? L’article L225-17 alinéa 2 fixe le principe que «le conseil (d'administration ou de
surveillance) est composé en recherchant une représentation équilibrée des femmes et des
hommes».

• Depuis 2017 pour les sociétés cotées et 2020 pour les sociétés non cotées d'une certaine taille
(elle emploie au moins 250 salariés à compter de 2020 et son chiffre d'affaires ou le total de
son bilan est d'au moins 50 millions d'€ pour le troisième exercice consécutif, si le CA ou le CS
est composé d'au moins 8 membres l'écart entre le nombre d'administrateurs de chaque sexe
ne peut être supérieur à 2. La proportion des membres du conseil de chaque sexe ne pourra
pas être inférieure à 40%.

• Sanction : nullité des délibérations. 82


La SA : la direction
• Nomination des administrateurs: Les administrateurs sont nommés dans les statuts par les
associés à la constitution et par les associés réunis en assemblées générales ordinaires (AGO) au
cours de la vie sociale. Même règle pour les membres du conseil de surveillance. Cependant, en
cas de vacances par décès ou démission d'un ou plusieurs sièges d'administrateur, le conseil
d'administration peut, entre deux assemblées générales, procéder à des nominations à titre
provisoire (procédé de la cooptation qui est réglementée). Même règle pour les membres du
conseil de surveillance.

• Qui désigne le PCA et le directeur général : Le président du conseil d'administration est nommé
par le conseil d'administration parmi ses membres à la majorité des membres présents ou
représentés. Le directeur général est nommé par le conseil d'administration parmi ses membres
ou en dehors d'eux à la même majorité que le PCA.

• Le conseil de surveillance nomme les membres du directoire et son président à la même majorité
que celle du CA.

83
La SA : la direction
• Qui peut être administrateur ou membre du conseil d’administration ? Une personne physique
ou une personne morale peut être administrateur ou membre du conseil de surveillance.
• Qu’est-ce qu’un représentant permanent ? Une personne morale peut être administrateur ou
membre du conseil de surveillance.
• Lors de sa nomination, la personne morale est tenue de désigner un représentant permanent
(une personne physique) qui siègera au conseil. Il est soumis aux mêmes conditions et obligations
et aura les mêmes responsabilités civile et pénale que s'il était administrateur ou membre du
conseil de surveillance en son nom propre.
• Quand la personne morale révoque son représentant permanent (ou qu'il démissionne ou
décède), elle est tenue de pourvoir à son remplacement en même temps. Il n'est pas
indispensable, selon les débats parlementaires, qu'il soit personnellement actionnaire de la
société qu'il représente.
• Doit-on être actionnaire pour ces postes ? Un administrateur ou un membre du conseil de
surveillance n'est pas tenu d'être propriétaire d'un nombre d'actions de la société sauf si les
statuts l'exigent. Le représentant permanent et l'administrateur salarié élu par les salariés n'ont
pas l'obligation de détenir des actions.
• Capacité ? La capacité civile suffit pour être administrateur ou membre du conseil de surveillance. 84
La SA : la direction
• Limite d’âge : Pour l'exercice des fonctions d'administrateur ou de membre du conseil de
surveillance, les statuts doivent prévoir une limite d'âge s'appliquant, soit à l'ensemble des
administrateurs ou des membres du conseil de surveillance, soit à un pourcentage déterminé
d'entre eux. À défaut de précision statutaire, le nombre des administrateurs ou des membres du
conseil de surveillance ayant dépassé l'âge de 70 ans ne pourra être supérieur au tiers des
administrateurs ou des membres du conseil de surveillance en fonction.
• Toute nomination contraire à cette disposition est nulle. L'administrateur ou le membre du
conseil de surveillance le plus âgé est réputé démissionnaire d'office quand la limite est
dépassée (sauf clause contraire).
• Pour l'exercice des fonctions de PCA, directeur général, directeur général délégué, membre du
directoire, la limite d'âge, à 1 défaut d'une disposition expresse des statuts, est fixée à 65 ans.
Toute nomination contraire à cette disposition est nulle. Quand ' un de ces dirigeants atteint la
limite d'âge, il est réputé démissionnaire d'office.
• La loi de simplification du droit des sociétés de juillet 2019 prévoit que les dirigeants de la SA qui
85
dépassent l'âge légal ou statutaire sont réputés démissionnaires d'office.
La SA : la direction
• Ces administrateurs, PCA, DG, ou membre du conseil d’administration peuvent-
ils être des personnes morales? Le PCA, le directeur général, les directeurs
généraux délégués, les MDD, le PCS et le VPCS* doivent être obligatoirement des
personnes physiques.
• Les administrateurs et membres du conseil de surveillance peuvent être des
personnes morales ou des personnes physiques.
• Ces dirigeants peuvent-ils exercer leur fonction en étant frappés d’interdictions
ou d’incompatibilités ?
• Pour exercer leurs fonctions ils ne doivent pas être frappés d'interdictions ou
d'incompatibilités. S'ils le sont en cours de mandat, ils devront cesser d'exercer
leurs fonctions.
• *voir diapositive 78 pour la signification des ces acronymes 86
La SA : la direction
Cumul des mandats ?
• Le cumul des mandats est le fait, pour une personne physique, d'occuper simultanément plusieurs
mandats dans des SA sur le territoire français. Il est réglementé :
• PCA, DG et administrateurs : DG, MDD, DGU: cumul limité à 1 dans les SA dont le siège est situé sur
le territoire français, des dérogations existent. Le délai de régularisation est de 3 mois. L'exercice par
un administrateur (PCA ou non) des fonctions de DG dans la même société ne compte que pour un
seul mandat (celui de DG).
• Administrateurs, membres du conseil de surveillance (personnes physiques) et RP permanents :
ADM, PCA, MCS (personne physique), RP: cumul limité à 5, existence de dérogations, délai de
régularisation 3 mois.
• Administrateurs, membres du conseil de surveillance (personnes morales) et DG délégués : ADM,
MCS (personne morale), DGD: aucune limitation.
• Plafond global: une personne physique ne peut exercer simultanément plus de 5 mandats de DG,
MDD, DGU, ADM, MCS, RP de SA ayant leur siège social sur le territoire français, sauf dérogations. La
loi du 06/08/2015 limite le plafond global à 3 d'un dirigeant exécutif d'une société cotée pour les
87
mandats exercés au sein de sociétés cotées d'une certaine taille.
La SA : la direction
• Un administrateur en fonction peut-il obtenir un contrat de travail avec sa société ?

• Un administrateur en fonction ne peut pas, par principe, conclure un contrat de travail avec sa société. Au
cas où il serait conclu, il est frappé d'une nullité absolue selon la jurisprudence.

• Une exception: pour les petites sociétés, la loi permet à un administrateur en fonction de devenir salarié à
condition que son contrat de travail corresponde à un travail effectif et que sa société réponde aux critères
suivants : effectif inférieur à 25 salariés et total du bilan n'excédant pas 43 millions d'euros ou montant HTCA
n'excédant pas 50 millions d'euros. Le contrat de travail est soumis à la procédure des conventions
réglementées.

• Même question pour un membre du conseil de surveillance en fonction?

• Le membre du conseil de surveillance en fonction peut conclure un contrat de travail avec sa société sous
réserve d'un emploi effectif, d'une dualité de fonctions et qu'un lien de subordination existe. C'est une
convention réglementée.

88
La SA : la direction
• Un salarié peut-il devenir administrateur de sa société ?

• Plusieurs cas sont prévus par la loi :

• Un salarié de la société peut être nommé administrateur sous conditions: son contrat de travail doit être
antérieur à son mandat d'administrateur, l'emploi doit être effectif, les fonctions distinctes de celles de
mandataire, l'existence d'un lien de subordination. Le nombre d'administrateurs liés à la société par un
contrat de travail ne peut dépasser le tiers des administrateurs en fonction. Comme tout administrateur ce
salarié devra être élu par AGO.

• Sous certaines conditions un salarié peut être élu par les autres salariés en qualité d'administrateur, de
même qu'un actionnaire salarié peut être élu par AGO en qualité d'administrateur.

• La loi oblige de nommer des administrateurs ou membres du conseil de surveillance parmi les actionnaires -
salariés si les actions détenues par le personnel de la société dépassent 3% du capital social.

• La loi impose la nomination d'administrateurs représentant les salariés dans les sociétés qui emploient, à la
clôture de 2 exercices consécutifs, au moins 1 000 salariés permanents dans la société et ses filiales dont le
siège est sur le territoire français ou au moins 5 000 salariés dans la société et ses filiales dont le siège est sur
le territoire français et à l’étranger. 89
La SA : la direction
• Résumé des processus de nominations ?
Mandataires Organe de nomination Durée du mandat
ADM/MCS AGO Fixé par les statuts, 6 ans maximum
Fixé par le CA, ne peut dépasser celle de son mandat
PCA CA d’administrateur
DG CA Fixé par le CA
DGD CA sur proposition du DG Fixé par le CA
PCS-VPCS CS Fixé par le CS
Fixé par les statuts entre 2 et 6 ans, à défaut de dispositions
MDD CS statutaires, la durée est de 4 ans
PDD CS Fixé par le CA

ADM/MCS : administrateurs – membre du conseil de surveillance CA : conseil d’administration


PCA : président du conseil d’administration CS : conseil de surveillance
DG : directeur général
DGD : directeur général délégué
PCS-VPCS : président du conseil de surveillance – vice-président du conseil de
surveillance
MDD : membre du directoire
90
PDD : président du directoire
La SA : la direction
• Cooptation au sein des organes de directions ?

a) Cooptation interdite : lorsque le nombre d'administrateurs ou de MCS est inférieur au minimum légal (<3)

b) Cooptation obligatoire : lorsque le nombre d'administrateurs ou de MCS est inférieur au minimum statutaire sans être inférieur au
minimum légal (ex : minimum statutaire 6, leur nombre est de 5) et lorsque la composition du conseil ne respecte pas la mixité
hommes-femmes dans une SA cotée.

c) Cooptation facultative: autres cas (ex: nombre actuel au CA 8, minimum statutaire 5. Un administrateur décède, le CA est de 7, la
cooptation est facultative).

La nomination à titre provisoire découlant de la cooptation par le CA ou le CS devra être soumise à ratification de l'AGO à venir. À
défaut de ratification, les délibérations et actes pris par le CA demeurent valables.

• Directeur général : Nombre maximum : Les statuts fixent le nombre maximum de directeurs généraux délégués, qui ne peut
dépasser 5. Le directeur général est obligatoirement une personne physique.

• Le directeur général non administrateur peut-il signer un contrat de travail avec sa société : Oui, Je contrat de travail peut être
antérieur ou postérieur à sa nomination en qualité de directeur général. Le contrat devra être effectif, correspondre à des tâches
distinctes de celles exercées en qualité de directeur général et un lien de subordination doit exister. Il est soumis à la procédure des
conventions réglementées.

• Nombre maximum de membres du directoire : Le directoire se compose de 5 membres maximum, 7 dans les sociétés cotées.

• Qui fixe leur nombre : Les statuts en fixent le nombre (minimum 2). A défaut, c'est le conseil de surveillance qui le déterminera. 91
La SA : la direction
• Cooptation au sein des organes de directions ?

a) Cooptation interdite : lorsque le nombre d'administrateurs ou de MCS est inférieur au minimum légal (<3)

b) Cooptation obligatoire : lorsque le nombre d'administrateurs ou de MCS est inférieur au minimum statutaire sans être inférieur au
minimum légal (ex : minimum statutaire 6, leur nombre est de 5) et lorsque la composition du conseil ne respecte pas la mixité
hommes-femmes dans une SA cotée.

c) Cooptation facultative: autres cas (ex: nombre actuel au CA 8, minimum statutaire 5. Un administrateur décède, le CA est de 7, la
cooptation est facultative).

La nomination à titre provisoire découlant de la cooptation par le CA ou le CS devra être soumise à ratification de l'AGO à venir. À
défaut de ratification, les délibérations et actes pris par le CA demeurent valables.

• Directeur général : Nombre maximum : Les statuts fixent le nombre maximum de directeurs généraux délégués, qui ne peut
dépasser 5. Le directeur général est obligatoirement une personne physique.

• Le directeur général non administrateur peut-il signer un contrat de travail avec sa société : Oui, Je contrat de travail peut être
antérieur ou postérieur à sa nomination en qualité de directeur général. Le contrat devra être effectif, correspondre à des tâches
distinctes de celles exercées en qualité de directeur général et un lien de subordination doit exister. Il est soumis à la procédure des
conventions réglementées.

• Nombre maximum de membres du directoire : Le directoire se compose de 5 membres maximum, 7 dans les sociétés cotées.

• Qui fixe leur nombre : Les statuts en fixent le nombre (minimum 2). A défaut, c'est le conseil de surveillance qui le déterminera. 92
La SA : la direction
• Le directoire peut il être composé d’une seule personne ? Si le capital est inférieur à 150 000 €, les fonctions
dévolues au directoire peuvent être exercées par une seule personne appelée directeur général unique :
DGU.
• Les membres du directoire sont ils obligés d’être actionnaires ? Les membres du directoire ne sont pas
obligés d'être actionnaires sauf si les statuts l'exigent.
• Un membre du directoire peut-il conclure un contrat de travail avec sa société ? Les membres du directoire
peuvent conclure avant ou postérieurement à leur accès au poste de membre du directoire un contrat de
travail avec la société sous les mêmes conditions que le DG. Ce contrat constitue une convention
réglementée quand il est conclu après sa nomination ou quand il est modifié.
• Le CAC de la société peut-il être en même temps administrateur, DG, MDD ou MCS de cette société ? Le
commissaire aux comptes de la société est frappé d'une incompatibilité, il ne peut exercer un de ces
mandats dans la société qu'il contrôle.

93
La SA : la direction
Organes pouvant révoquer :
• Administrateurs et membres du conseil de surveillance : révocation par l'AGO, à tout moment, même si la révocation n'est pas à l'ordre
du jour.
• Président du conseil d'administration : révocation par le conseil d'administration, à tout moment.
• Président du conseil de surveillance, vice-président du conseil de surveillance : révocation par le conseil de surveillance à tout moment.
• Directeur général: révocation par le conseil d'administration, à tout moment; si la révocation est décidée sans juste motif, elle peut
donner lieu à dommages-intérêts sauf si le directeur général assume les fonctions de PCA.
• Directeurs généraux délégués : révocation par le conseil d'administration sur proposition du directeur général. Si la proposition est
décidée sans juste motif, elle peut donner lieu à dommages-intérêts.
• Membres du directoire: révocation par l'AGO (ou le conseil de surveillance si les statuts le prévoient), à tout moment. Si la révocation
est décidée sans juste motif, elle peut donner lieu à dommages-intérêts.
• Président du directoire : révocation par le conseil de surveillance, dommages-intérêts possibles si elle est décidée sans juste motif.
• Dommages et intérêt possibles après révocation pour les MCS ? La Jurisprudence applique la théorie de l'abus de droit (révocation abusive)
pour octroyer des dommages-intérêts: si la révocation s'accompagne de circonstances injurieuses, brutales, vexatoires, les dirigeants
pourront obtenir des dommages­intérêts. La juridiction en fixera le montant.
• Idem pour les MDD ? Les membres du directoire sont mieux protégés : si la révocation a lieu sans juste motif, ils auront droit à des
dommages­intérêts. Le juste motif est tiré de l'activité et/ou du comportement du membre du directoire mais aussi de l'intérêt social
(restructuration nécessaire ...).

94
La SA : la rémunération des dirigeants
Rémunération des dirigeants en contre partie de leurs fonctions ?
1. des rémunération (ex jetons de présence);
2. une rémunération de leur mandat;
3. une rémunération exceptionnelle pour une mission particulière ;
4. le remboursement des frais ;
5. des avantages en nature (logement, voiture de fonction).
• Contrat de travail ? Sous certaines conditions (emploi effectif, travail distinct des fonctions de direction, lien de
subordination) et selon les situations, c'est possible.
• Ce contrat est-il soumis aux conventions réglementées ? Le contrat de travail d'un dirigeant avec sa société est toujours
une convention réglementée.
• Qui reçoit des rémunérations ? Les administrateurs, les membres du CS : ils sont destinés à récompenser leur assiduité
aux séances du conseil. Auparavant, ces rémunérations étaient nommées jetons de présence. Depuis la loi PACTE, ils
peuvent recevoir des BSPCE (bons de souscription de parts de créateur d'entreprise).

95
La SA : la rémunération des dirigeants
• Qui fixe les rémunérations ? L’AGO fixe une somme annuelle globale. S'ils sont actionnaires, les
administrateurs et membres du CS participent au vote.
• Qui répartit les rémunérations ? Les membres du conseil entre eux, librement.
• Peut-on suspendre le versement des rémunérations ? Il sera suspendu en cas de violation de la règle de
l'équilibre hommes-femmes du conseil dans certaines SA - L225-45 al. 2.
• Qui détermine la rémunération du mandat ? La rémunération est fixée par :
• Le conseil d'administration pour Je président du conseil d'administration ;
• Le conseil d'administration pour Je directeur général et le directeur général délégué ;
• L’AGO pour les rémunérations des administrateurs; leurs rémunérations exceptionnelles par Je conseil de
d'administration;
• Le conseil de surveillance pour le président du conseil de surveillance et le vice-président du conseil de surveillance ;
• L’AGO pour les rémunérations aux membres du conseil de surveillance; leurs rémunérations exceptionnelles par Je
conseil de surveillance ;
• Le conseil de surveillance pour Je président du directoire et les membres du directoire ; 96
La SA : la rémunération des dirigeants
• Ces rémunérations constituent-elles des conventions réglementées ? Dans les sociétés non cotées, elles ne sont pas
soumises à la procédure des conventions réglementées. Ces rémunérations doivent être votées par les actionnaires
dans les sociétés cotées art L225-37-2 (L 9/12/2016). Elles seront donc soumises à approbation de l'assemblée
générale d'associés.
• Qui a compétence pour accorder une rémunération exceptionnelle ? Le CA ou le CS.
• Une rémunération exceptionnelle est-elle soumise à la procédure des conventions réglementées ? Oui, elle est
soumise à la procédure des conventions réglementées.
• La rémunération des dirigeants doit-elle être publiée ?
• Dans la SA cotée, le rapport de gestion doit mentionner la rémunération totale ainsi que les avantages en nature
versés par la société durant l'exercice écoulé, à chacun des mandataires sociaux. Cette réglementation s'applique
aussi à la SCA mais pas à la SAS.
• Pour la SA non cotée, la rémunération des mandataires sociaux n'est pas publiée, elle le sera seulement si elles sont
contrôlées par une société cotée.
97
La responsabilité
(des associés, des fondateurs, des mandataires sociaux, de la société)
I) LA RESPONSABILITÉ DES ASSOCIÉS

• 1 – les différents types de sociétés


• SNC : responsabilité indéfinie et solidaire
• SARL : responsabilité limitée à leur apport
• Société civile : responsabilité indéfinie et conjointe
• Société civile professionnelle : responsabilité indéfinie et conjointe
• SA : responsabilité limitée à leur apport
• Société en participation :
• responsabilité indéfinie et solidaire si l'objet est commercial
• responsabilité indéfinie et conjointe si l'objet est civil
• Société par actions simplifiée : responsabilité limitée à leur apport
• 2 - Quelle que soit la société, la loi du 26.07.2005 a supprimé l'extension des
procédures collectives aux associés (sauf s'il est établi que les associés ont confondu
leur patrimoine avec celui de la société). 98
La responsabilité
• II) LA RESPONSABILITÉ DES FONDATEURS D'UNE SOCIÉTÉ
• 3- Une société en formation. L'ouverture de la période de formation n'est déterminée qu'au vu des
circonstances de chaque espèce (démarches auprès des administrations, pourparlers, recherche de
capitaux). La période de formation prend fin au, moment où, étant immatriculée, la société acquiert
la personnalité morale.
• 4- Les personnes ayant agi au nom d'une société en formation avant l'immatriculation sont tenues
des obligations nées des actes ainsi accomplis, avec solidarité si la société est commerciale, sans
solidarité dans les autres cas. La société régulièrement immatriculée peut reprendre les
engagements souscrits, qui sont alors réputés avoir été dès l'origine contractés par celle-ci.
• Pour les sociétés commerciales : les personnes qui ont agi au nom d'une société en formation avant
qu'elle ait acquis la jouissance de la personnalité morale sont tenues solidairement et indéfiniment
des actes ainsi accomplis, à moins que la société, après avoir été régulièrement constituée et
immatriculée, ne reprenne les engagements souscrits. Les engagements sont alors réputés avoir été
souscrits dès l'origine par la société
99
La responsabilité
5 - Par personnes ayant agi, la jurisprudence retient le plus souvent les signataires des actes passés pour le
compte de la société en formation non pas celles qui ont seulement participé aux négociations de tels actes.
6- Les personnes ayant agi peuvent dégager leur responsabilité par la reprise par la société des
engagements souscrits après son immatriculation au RCS (point de départ de la personnalité morale).
Modalités de reprise :
 prendre des engagements à condition qu'ils soient déterminés et que les modalités en soient
précisées par le mandat
 un état des actes accomplis pour le compte de la société en formation a été annexé aux statuts
 un mandat donné par les associés à l'un ou plusieurs d'entre eux ou au gérant non associé, de une
décision de reprise votée à la majorité ordinaire des associés, sauf clause contraire des statuts,
après l'immatriculation de la société .
7- Les actes accomplis pour le compte de la société en formation sont réputés avoir été souscrits dès
l'origine par la société.
• Que se passera-t-il si la société ne reprend pas en charge l’acte passé ?
8- Les personnes ayant agi en restent responsables ou les associés s'ils ont mandaté l'acte accompli.
100
La responsabilité
Quelle différence faites-vous entre la société en formation, la société créée de fait et la société de
fait ?
9 - La société en formation se caractérise par la passation d'actes occasionnels en vue de préparer le
commencement de l'activité sociale (achat de matériels, conclusion de bail, consultation d'un conseil
juridique en vue de la constitution de la société, etc.). Les associés recherchent la création de la société.
La société créée de fait résulte du comportement de personnes qui, sans en avoir pleinement
conscience, se traitent entre elles et agissent à l'égard des tiers comme de véritables associés. Dans ce
cas, le contrat de société existe, mais il n'est pas voulu par les participants .
La responsabilité des associés d'une société créée de fait est illimitée, avec ou sans solidarité selon
l'objet civil ou commercial de la société.
La société de fait est créée, voulue par les associés, immatriculée ou non, elle fonctionne de manière
durable et importante, mais elle est atteinte d'une irrégularité de forme ou de fond (exemple : objet
illicite). Elle sera annulée à la suite d'une action en justice.
Les associés engagent leur responsabilité de façon :
- indéfinie et solidaire si l'objet de la société est commercial;
- indéfinie et conjointe si l'objet est civil.

101
La responsabilité
• III) RESPONSABILITÉ DES MANDATAIRES SOCIAUX
Dans une société, qui sont les mandataires sociaux? (une distinction s'impose)
On distingue dans une société:
• les organes de direction dont les mandataires sociaux sont le(s) gérant(s), les
administrateurs, le directeur général, les directeurs généraux délégués, ou les
membres du directoire selon le type de société.
• les organes de surveillance : membres du conseil de surveillance et membres du CA.
Quels sont les cas de responsabilité des dirigeants ?
• 11 - Cas de responsabilité :
• Pour les organes de direction : ils sont responsables pour infractions aux lois et
règlements , violation des statuts, faute de gestion
• Pour les organes de surveillance : ils sont responsables pour faute dans l'exercice de
la mission de surveillance qui leur est confiée.
102
La responsabilité
Citer des exemples jurisprudentiels de faute
12- Exemples de fautes de gestion : commandes excessives, assurances insuffisantes ,
simple négligence ou imprudence.
Quelles sont les actions en responsabilité possibles contre les dirigeants ?
13 - 2 types d'actions :
• l'action individuelle de toute personne en réparation du préjudice subi
personnellement
• l'action sociale en réparation du préjudice subi par la société, intentée soit:
- individuellement par un associé (action sociale ut singuli)
- en se groupant mais les associés doivent alors représenter 10% du capital dans la
SARL et 5% (ou moins si la société a un capital supérieur à 750 000 €) dans la SA.
103
La responsabilité
Qui peut intenter ces actions ? Quel est leur objectif ?
14 - L'action individuelle peut être intentée par toute personne ayant subi un préjudice. Si elle
obtient gain de cause, les dommages et intérêts reviendront à la victime du préjudice et non à la
société.
L'action sociale peut être intentée par tout associé ou un groupe d'associés ainsi que par des
associations d'actionnaires dans les sociétés cotées.
Les dommages et intérêts alloués reviendront à la société pour réparer le préjudice qu'elle a subi.
L'action doit-elle être intentée dans un délai, lequel?
L'action en responsabilité se prescrit par 3 ans à compter :
- du fait dommageable
- de sa révélation s'il a été dissimulé
Si le fait est qualifié crime, l'action se prescrit par 10 ans.

104
La responsabilité
Citer les principaux délits pour lesquels les dirigeants peuvent être poursuivis ?

Présentation de comptes annuels ne donnant pas une image fidèle du résultat des opérations de l'exercice ,
répartition de dividendes fictifs, abus de crédit, abus de biens sociaux (dans les SARL et SA).

Si la société fait l'objet d'une procédure collective de liquidation judiciaire, le dirigeant peut-il être impliqué?

Lorsque la procédure de liquidation judiciaire d'une personne morale fait apparaître une insuffisance d'actif, le
tribunal peut, en cas de faute de gestion ayant contribué à cette insuffisance d'actif, décider que les dettes de
la personne morale seront supportées, en tout ou partie, avec ou sans solidarité par tous les dirigeants de droit
ou de fait, rémunérés ou non, ou par certains d'entre eux. C'est l'action en comblement de passif.

Ils pourront aussi, sous certaines conditions :

- être déclarés en faillite personnelle

- être condamnés pour banqueroute

105
La responsabilité
Quelle est la responsabilité des membres du conseil de surveillance ?

18 - Les membres du conseil de surveillance sont responsables des fautes personnel/es commises dans l'exécution de leur
mandat. Exemples de fautes : défaut de surveillance, manque de vigilance, négligence, imprudence.

Sont-ils responsables des actes de gestion du directoire ?

19 - Les membres du conseil de surveillance n'encourent aucune responsabilité, en raison des actes de la gestion et du
résultat par le directoire, puisque leur rôle se limite à la surveillance et non à la gestion.

Mais ils peuvent être civilement responsables des délits commis par les membres du directoire si, en ayant eu
connaissance, ils ne les ont pas révélés à l'assemblée générale.

Quel est le délai de prescription de l'action en responsabilité intentée contre eux ?

20 - 3 ans ou 10 ans (si le fait est qualifié crime).

Les mandataires sociaux peuvent-ils prévoir d’écarter leur responsabilité ?

21- Est réputée non écrite, toute clause des statuts et nulle toute décision d'assemblée générale qui auraient pour effet
d'éteindre l'action en responsabilité contre les dirigeants sociaux pour faute commise dans l'accomplissement de leur
mandat.
106
La responsabilité
IV) LA RESPONSABILITÉ DE LA SOCIÉTÉ
Une société est-elle responsable civilement ? sur quelles bases ?
22 Une société engage sa responsabilité civile :

- contractuelle : pour les contrats passés par la société se révélant préjudiciables pour le contractant

- extracontractuelle : pour les fautes commises par la société sur la base des articles 1240 et suivants du Code civil (ord 10/02/2016)

Conditions de sa responsabilité contractuelle


23 - Conditions de la responsabilité contractuelle :

- un contrat entre la société et un co-contractant

- une inexécution ou une mauvaise exécution du contrat par la société

- un préjudice subi par le contractant découlant de l'inexécution ou de la mauvaise exécution du contrat

Conditions de sa responsabilité extracontractuelle


24 - Conditions de la responsabilité extracontractuelle :

- un dommage

- une faute

- un lieu de causalité entre la faute et le dommage

107
La responsabilité
• Peut-elle s'exonérer de sa responsabilité ? : Cas d'exonération :
• La faute de la victime, la faute d'un tiers, la force majeure
• Que peut faire la victime quand la responsabilité contractuelle de la société est envisagée ? La victime peut :
- refuser d'exécuter son obligation ou la suspendre
- poursuivre l'exécution forcée solliciter une réduction de prix
- provoquer la résolution du contrat
- demander réparation des conséquences de l'inexécution
- demander des dommages et intérêts Art 1217 C. Civ (ord 10/02/2016)
• Une société est-elle responsable pénalement ?
• Les personnes morales, à l'exclusion de l'État, sont responsables pénalement quel que soit le texte à l'origine de la
poursuite, des Infractions commises pour leur compte par leurs organes (gérant, conseil d'administration ou du
directoire, PCA, DG, CS,) ou représentants (toute personne qui a reçu une délégation du représentant légal de la
société, : dès lors qu'elle est pourvue de la compétence et des moyens nécessaires à l'exécution de sa mission, qu'elle
soit salariée ou non de la société). 108
La responsabilité
• Les dirigeants sont-ils exonérés de toute responsabilité pénale ?

• Les dirigeants, auteurs ou complices des infractions reprochées à la société peuvent aussi être déclarés pénalement responsables

• Lors de la procédure pénale engagée contre la société qui comparaitra devant les juridictions pénales?

• Son représentant légal.

• Sanctions pénales encourues par une société.

• Sanctions pénales possibles contre une personne morale :

- amendes (multipliées par 5 par rapport aux amendes infligées aux personnes physiques)
- publicité du jugement de condamnation
- confiscation de biens
- Interdiction d'exercer une activité
- exclusion de la société des marchés publics
- fermeture d'un établissement
- interdiction de faire appel public à l'épargne

- dissolution de la société (équivalent de la peine de mort) 109


La responsabilité
• Existe-t-il un casier judiciaire des personnes morales ?

Les condamnations pénales sont Inscrites sur le casier judiciaire des personnes
morales géré par Je casier judiciaire national. Il existe 2 types de bulletins de casier
judiciaire :
 le bulletin n°1 : contient l'ensemble des fiches du casier et ne sera délivré qu'aux
autorités judiciaires nationales.
 le bulletin n °2 : contient un relevé partiel des fiches du casier. Il ne pourra être
délivré qu'à certaines autorités et administrations (préfets, administrations et
collectivités locales, les tribunaux de commerce, l'AMF...). Le représentant légal de la
personne morale concernée, sur demande adressée au Procureur do la République,
peut obtenir communication du relevé intégral des mentions du casier judiciaire
mais il peut s’en faire délivrer une copie.
110
LA SA : FONCTIONNEMENT ET POUVOIRS
1 Qui convoque le conseil d'administration, le conseil de surveillance ?
Convocation du CA et du CS : le PCA ou le PCS selon les statuts de la société qui déterminent
librement les règles relatives à la convocation et aux délibérations du conseil d'administration
ou du conseil de surveillance. Toutefois, le tiers au moins des administrateurs ou des membres
du conseil de surveillance peuvent en indiquant l'ordre du jour de la séance, demander au
président de con-voquer le conseil si celui-ci ne s'est pas réuni depuis plus de 2 mois.
Le directeur général peut également demander au président du CA de le convoquer sur un
ordre du jour déterminé.
2 Quorum et majorité du conseil d'administration, du conseil de surveillance ?
Le conseil d'administration ou le conseil de surveillance ne délibère valablement que si la
moitié au moins des membres sont
présents. Toute clause contraire est réputée non écrite.

111
LA SA : FONCTIONNEMENT ET POUVOIRS
• A moins que les statuts prévoient une majorité plus forte, les décisions sont prises à la majorité
des membres présents ou représentés. Sauf disposition contraire des statuts, la voix du président
est prépondérante en cas de partage des voix. Chaque membre détient une seule voix.

• Sauf disposition contraire des statuts, le règlement intérieur peut prévoir que sont réputés
présents pour le calcul du quorum et de la majorité les administrateurs et membres du CS qui
participent à la réunion du conseil par des moyens de visioconférence ou de télécommunication
permettant l'identification des membres et garantissant leur participation effective. Le recours à
la visioconférence et aux moyens de télécommunication est interdit pour l'établissement des
comptes annuels, la vérification et le contrôle des comptes annuels. Les décisions relevant des
attributions propres au CA ou au CS peuvent être également prises par consultation écrite des
administrateurs ou des membres du CS.

• NB: la loi concernant le conseil de surveillance ne précise pas, pour le quorum, que toute clause
contraire est réputée non écrite.

112
LA SA : FONCTIONNEMENT ET POUVOIRS
• 3 - Le directoire délibère et prend ses décisions dans les conditions fixées par les statuts.

• 3 - Le directoire délibère et prend ses décisions dans les conditions fixées par les statuts.

• 4 - Représentation d'un administrateur au conseil d'administration, d'un membre du conseil de surveillance


au conseil de surveillance

• Sauf clause contraire des statuts, un administrateur ou un membre du conseil de surveillance peut donner
mandat à un autre administrateur ou à un membre du conseil de surveillance, de le représenter à une séance
du conseil d'administration ou du conseil de surveillance.

• Chaque administrateur ou membre du conseil de surveillance ne peut disposer, au cours d'une même séance
que d'une seule procuration. Les règles s'appliquent aussi au représentant permanent d'une personne morale
administrateur ou membre du conseil de surveillance.

• 5 - Qui convoque, par principe l'assemblée générale?

• Par principe, /'assemblée générale des actionnaires est convoquée, selon le cas, par le conseil d'administration
ou le directoire.
113
LA SA : FONCTIONNEMENT ET POUVOIRS
• 6 - A défaut de convocation par l'organe compétent, qui peut convoquer l'assemblée générale?

• À défaut, l'assemblée peut également être convoquée : par les commissaires aux comptes

• par un mandataire, désigné en justice, à la demande : soft de tout intéressé en cas d'urgence ;

• soit d'un ou plusieurs actionnaires réunissant au moins le 5% du capital social; soit d'une association
d'actionnaires sous certaines conditions ;

• par les actionnaires majoritaires en capital ou en droits de vote après une offre publique d'achat d'échange
ou après une cession de bloc de contrôle ;

• par les liquidateurs en cas de liquidation de la société; par le conseil de surveillance dans la société à
directoire.

• 7 Qui fixe l'ordre du jour?

• L'ordre du jour est fixé par l'auteur de la convocation. Il ne peut pas être modifié sur les convocations.

114
LA SA : FONCTIONNEMENT ET POUVOIRS
• 8 Les actionnaires peuvent-ils demander l'inscription de résolutions à l'ordre du jour de l'assemblée générale ?

• Un ou plusieurs actionnaires représentant au moins 5 % du capital ou une association d'actionnaires de la société si elle
existe (détenant ce même pourcentage) ont la faculté de requérir l'inscription à l'ordre du jour de projets de résolution.
Ces derniers seront inscrits à l'ordre du jour. Le pourcentage de 5% sera réduit (lorsque le capital de la société est
supérieur à 750000€).

• L'assemblée ne peut délibérer sur une question qui n'est pas à l'ordre du jour mais elle peut, en toutes circonstances,

• révoquer un ou plusieurs administrateurs ou membres du conseil de surveillance et procéder à leur remplacement.

• 9 - Quel est le délai de convocation de l'assemblée générale à respecter ?

 sur 1ère convocation


 sur 2ème convocation ?

• Délai de convocation de l'Assemblée générale :

 sur 1ère convocation : 15 jours au moins avant l'assemblée

• sur 2e convocation: 10 jours au moins avant l'assemblée générale


115
CONTROLE DE LA SOCIÉTÉ PAR LES COMMISSAIRES
• Des « commissaires » interviennent dans le fonctionnement des sociétés : commissaire aux comptes, commissaire aux
apports, commissaire à la transformation, commissaire à la fusion.

• Dans quelles sociétés la présence du commissaire aux comptes est-elle obligatoire ?

• Réponse : La présence de commissaire aux comptes est obligatoire dans les sociétés commerciales (SA, SCA, SNC, SARL, SAS) si
elles dépassent, à la clôture d'un exercice, deux des trois seuils suivants définis par décret (audit légal européen):

 8 millions d'euros de chiffres d'affaires hors taxes


 4 millions d'euros au total du bilan
 50 salariés en moyenne sur l'exercice.

• Quel est leur nombre ?

• Nombre : Un titulaire au minimum et un suppléant désigné par les associés par un vote ordinaire pour 6 exercices (2 minimum
quand la société doit publier des comptes consolidés) renouvelables. Le nombre minima/ est porté à 2 (2 titulaires et 2
suppléants) quand la société a des filiales ou des participations et qu'elle est astreinte à publier des comptes consolidés.

• Le défaut de désignation du CAC quand il est obligatoire est-il sanctionné ?

• Sanction pénale : Le dirigeant encourt un emprisonnement de 2 ans et une amende de 30 000 €.

116
CONTROLE DE LA SOCIÉTÉ PAR LES COMMISSAIRES
• 1) Le commissaire aux comptes
• Quels sont sa mission légale et ses droits ?
• MISSION LÉGALE
• Obligation de contrôle
• vérification des valeurs et documents comptables
• contrôle de la conformité de la comptabilité aux règles en vigueur
• concordance avec les comptes annuels et la sincérité des informations données dans le rapport de gestion et les documents
adressés aux actionnaires , sur la situation financière de la société (idem pour les comptes consolidés éventuels)
• contrôle de l'égalité entre actionnaires
• contrôle de la détention des actions par les dirigeants
• DROITS
• Droit à l'information
• des comptes annuels (bilan, compte résultats, annexe), comptes consolidés éventuels
• du rapport de gestion
• des documents de gestion prévisionnels éventuels des réponses aux questions écrites
• des demandes d'explications du comité d'entreprise
• des rapports des experts éventuels sur des opérations de gestion

117
CONTROLE DE LA SOCIÉTÉ PAR LES COMMISSAIRES
• Mission et droits (suite)
• Certification
• des comptes annuels : réguliers sincères donnant une image fidèle du résultat des opérations de l'exercice écoulé ainsi que de la situation
financière du patrimoine de la société. Il y aura certification pure et simple ou certification avec réserves ou refus de certification ou
impossibilité de certifier
• des comptes consolidés éventuels
• La mission de certification ne consiste pas à garantir la viabilité ou la qualité de la gestion - L823-10-1 nouveau
• du montant global des rémunérations versées aux personnes les mieux rémunérées (5 ou 10)
• du montant des sommes (dons) versées par la société
• de l'arrêté des comptes lors d'une augmentation de capital en numéraire par compensation de créances
• des éléments de calcul de prix d'émission des actions en cas de suppression du droit préférentiel de souscription
• Droit d'investigation
• auprès de la société, en permanence : contrats, livres, documents comptables dont il peut prendre copie (délit
• d'entrave prévu)
• auprès des sociétés mère et filiales
• auprès des tiers, s'ils ont accompli des opérations pour le compte de la société.
• Droit de participer aux réunions des organes sociaux
• convocation à la (aux) réunion(s) du conseil d'administration ou du directoire qui arrête(nt) les comptes de l'exercice et à celles qui
examinent ou arrêtent les comptes intermédiaires
• convocation à toutes les assemblées générales

118
CONTROLE DE LA SOCIÉTÉ PAR LES COMMISSAIRES
• Droit de convoquer les actionnaires en assemblées générales
• À défaut de convocation par les dirigeants sociaux, le CAC peut convoquer les AG.

• Droit de convoquer les actionnaires en assemblées générales


• À défaut de convocation par les dirigeants sociaux, le CAC peut convoquer les AG.
• Obligation d'information
• des dirigeants sociaux sur les irrégularités constatées
• des actionnaires : rapport sur les comptes annuels qui devra dorénavant justifier les appréciations qu'il
porte sur les comptes annuels et les comptes consolidés, rapport spécial sur les conventions réglementées,
rapport sur la suppression du droit préférentiel de souscription, rapport sur la situation de la société en cas
de transformation d'une SARL en SA.
• du comité d'entreprise
• du Procureur de la République
• du Tribunal de commerce
• Droit à une rémunération
• Le mandat est à titre onéreux mais peut être à titre gratuit.
119
CONTROLE DE LA SOCIÉTÉ PAR LES COMMISSAIRES
Obligation d'alerte
• Selon l'article L234-1 C. Com : Lorsque le commissaire aux comptes d'une société anonyme relève , à l'occasion de
l'exercice de sa mission, des faits de nature à compromettre la continuité de l'exploitation, il en informe le président du conseil
d'administration ou du directoire.
• À défaut de réponse sous quinze jours ou si celle-ci ne permet pas d'être assuré de la continuité de l'exploitation, le
commissaire aux comptes invite, par écrit, le président du conseil d'administration ou le directoire à faire délibérer le conseil
d'administration ou Je conseil de surveillance sur les faits relevés. Le commissaire aux comptes est convoqué à cette séance.
La délibération du conseil d'administration ou du conseil de surveillance est communiquée au président du tribunal de
commerce et au comité d'entreprise ou, à défaut, aux délégués du personnel .
• Lorsque le conseil d'administration ou le conseil de surveillance n'a pas été réuni pour délibérer sur les faits relevés ou
lorsque le commissaire aux comptes n'a pas été convoqué à cette séance ou si le commissaire aux comptes constate qu'en dépit
des décisions prises la continuité de l'exploitation demeure compromise, une assemblée générale est convoquée dans des
conditions et délais fixés par décret en Conseil d'État. Le commissaire aux comptes établit un rapport spécial qui est présenté à
cette assemblée. Ce rapport est communiqué au comité d'entreprise ou, à défaut, aux délégués du personnel.
• Si, à l'issue de la réunion de l'assemblée générale, le commissaire aux comptes constate que les décisions prises ne
permettent pas d'assurer la continuité de l'exploitation, il informe de ses démarches le président du tribunal de commerce et lui
en communique les résultats .

120
CONTROLE DE LA SOCIÉTÉ PAR LES COMMISSAIRES
Obligation de révélation des faits délictueux, dont ils ont eu connaissance, au procureur de la République, sans que leur responsabilité puisse être
engagée par cette révélation.
Obligation au secret professionnel pour les faits, actes et renseignements dont ils ont pu avoir connaissance à raison de leurs fonctions.
Obligations professionnelles
• Établissement de la liste des entreprises mandantes pour lesquelles il exerce le contrôle Tenue d'une comptabilité spéciale des rémunérations reçues
(à conserver pendant 10 ans).
Quelle est sa responsabilité ?
• Le commissaire aux comptes encourt une responsabilité civile : pour les fautes et négligences commises dans l'exercice de ses fonctions, tant vis à
vis de la société que des tiers, ayant entraîné des conséquences dommageables. Il n'est pas civilement responsable des infractions commises par les
administrateurs ou les membres du directoire, selon le cas, sauf si en ayant eu connaissance, il ne les a pas révélées dans son rapport à l'assemblée généra
le.
• L'action en responsabilité se prescrit par 3 ans (10 ans si le fait est qualifié).
Le commissaire aux comptes encourt une responsabilité civile pénale (infractions principales) :
• non-respect des règles d'incompatibilité
• violation du secret professionnel
• informations mensongères dans son rapport général
• non-révélation de faits délictueux au procureur de la république
• indications inexactes dans son rapport relatif à la suppression du droit préférentiel de souscription
• non-indication dans le rapport général de certaines informations concernant les filiales, participations et la répartition du capital des sociétés par actions.
• sanctions administratives : le CAC est passible de sanctions s'il commet une faute disciplinaire à savoir:
• manquement aux conditions légales d'exercice de la profession
• négligence et tout fait contraire à la porosité et à l'honneur.
• principales sanctions : avertissement , blâme, interdiction d'exercer pour une durée de 5 ans maximum, radiation, sanction pécuniaire (250 000 € pour un CAC personne
121
physique, 1 million pour une société de CAC).
CONTROLE DE LA SOCIÉTÉ PAR LES COMMISSAIRES
II) Le commissaire aux apports
Quelle est sa mission ?
• Il intervient à la constitution de la société pour évaluer les apports en nature et lors d'une augmentation de
capital ou d'une fusion pour évaluer les éventuels apports en nature.
• Le commissaire aux apports apprécie sous sa responsabilité l'évaluation des apports dans un rapport annexé
aux statuts.
• Le commissaire aux apports décrit chaque apport, son mode d'évaluation, affirme que sa valeur correspond
au moins à la valeur nominale plus la prime d'émission dans la SA.
• En cas de fusion, les attributions dévolues au commissaire aux apports sont confiées au commissaire à la
fusion auquel il incombe d'apprécier, sous sa responsabilité, la valeur des apports en nature et les avantages
particuliers.
Quelle est sa responsabilité ?
• civile : pour faute prouvée dans l'exercice de sa mission d'évaluation - délai de prescription de l'action en
responsabilité : 10 ans. Si les associés ont retenu une valeur différente de celle donnée par le commissaire aux
apports, ils deviennent responsables de cette évaluation pendant 5 ans.
• pénale : pour majoration frauduleuse d'un apport en nature.
122
III) Commissaire aux fusions et transformations
Les procédures collectives
1 - les causes de dissolution de toute société
• La société prend fin: art. 1844-7 C. Civil
- par l'arrivée du terme fixé dans les statuts
- par la réalisation ou /'extinction de l'objet social
- par l'annulation du contrat de société
- par la dissolution anticipée décidée par les associés
- par la dissolution anticipée prononcée par le tribunal à la demande d'un associé pour justes motifs, notamment en cas d'inexécution
de ses obligations par un associé ou de mésentente entre associés paralysant le fonctionnement de la société
- par la dissolution anticipée prononcée par Je tribunal dans le cas de réunion de toutes les parts sociales en une seule main (sauf pour
la SARL et la SAS qui deviennent une EURL ou une SASU)
- par l'effet d'un jugement ordonnant la clôture de la liquidation judiciaire pour insuffisance d'actif.
- par toute autre cause prévue par les statuts.
• La dissolution peut intervenir en application d'une sanction pénale prononcée par une juridiction.
2 - les causes spécifiques de dissolution
• d'une SARL
• d'une SA
Causes spécifiques de dissolution :
• de la SARL: plus de 100 associés ; en cas de perte de la moitié du capital social si les associés n'ont pas régularisé la situation. La
constitution d'une EURL par une EURL n'est plus un cas de dissolution car elle est autorisée depuis l'ordonnance du 31.07.2014.
• de la SA : nombre d'actionnaires inférieur à 2 ou 7 ; réduction du capital au-dessous du minimum légal; en cas de perte de la moitié
du capital social.
123
Les procédures collectives
• 3 - Quelle différence faites-vous entre la dissolution et la liquidation ?

• La dissolution est la décision de mettre un terme à /'activité sociale.

• La liquidation est l'ensemble des opérations qui, après la dissolution d'une société, ont pour objet de réaliser les
éléments d'actif et le paiement des créanciers sociaux, en vue de procéder au partage entre les associés de l'actif
net subsistant éventuel. Les opérations de liquidation peuvent prendre un certain temps , selon la taille des
entreprises.

• 4 - Quels seront les effets de la dissolution sur

- les organes de direction ?


- les organes de contrôle?
- sur la personnalité morale de la société?

• Les mandats des organes de direction prennent fin. Un ou plusieurs liquidateurs sont nommés.

• Les mandats des organes de contrôle sont maintenus : commissaires aux comptes, conseil de surveillance,
contrôleurs. La personnalité morale de la société subsiste pour les besoins de la liquidation jusqu'à la clôture de
celle-ci.
124
Les procédures collectives
• 4-1 - Qui sera désigné pour effectuer les opérations de liquidation ?

• Un liquidateur sera chargé d'effectuer les opérations de liquidation. Il n'a pas un mandat de gestion, mais il peut
continuer certaines affaires en cours sous conditions (voir question 9).

• 5 - Qui peut être liquidateur, qui le nomme ?

• Le liquidateur peut être un associé, un ancien dirigeant ou un tiers à condition qu'il ne soit pas frappé
d'interdiction. Il sera nommé par les associés ou le tribunal selon le cas de dissolution.

• 6 - Le CAC de la société peut-il être nommé liquidateur ?

• Le Commissaire aux comptes peut être nommé liquidateur, mais il ne pourra plus exercer son mandat de
commissaire aux comptes.

• 7 - Quelle est la durée du mandat du liquidateur?

• La durée du mandat du liquidateur est de 3 ans maximum mais ce mandat peut être renouvelé par les associés ou
le président du tribunal de commerce à la demande du liquidateur qui indique les raisons pour lesquelles la
liquidation n'a pu être clôturée, les mesures qu'il envisage de prendre et les délais que nécessite l'achèvement de
la liquidation.
125
Les procédures collectives
• 8 - Sera-t-il rémunéré, qui fixera sa rémunération ?

• Sa rémunération est fixée dans l'acte de nomination. À défaut, elle sera fixée par le président du tribunal de
commerce sur demande de l'intéressé.

• 9 - Quelle est sa mission ?

• Le liquidateur représente la société. Il est investi des pouvoirs les plus étendus pour réaliser l'actif, même à
l'amiable. Les restrictions à ces pouvoirs, résultant des statuts ou de l'acte de nomination, ne sont pas opposables
aux tiers.

• Il est habilité à payer les créanciers et répartir le solde disponible.

• Il ne peut continuer les affaires en cours ou en engager de nouvelles pour les besoins de la liquidation que s'il y a été
autorisé, soit par les associés, soit par décision de justice qui l'a nommé.

• Le liquidateur doit, dans les 3 mois de la clôture de chaque exercice, établir les comptes annuels, dresser
l'inventaire, établir en rapport écrit sur les opérations de liquidation au cours de l'exercice écoulé et convoquer
l'assemblée des associés dans les , 6 mois de la clôture pour /'approbation des comptes, les autorisations
nécessaires , le renouvellement des mandats des contrôleurs, commissaires aux comptes, membres du conseil de
surveillance.
126
Les procédures collectives
• 10 - Quelles sont les étapes d'une liquidation ?

- décision extraordinaire de dissolution (ou décision judiciaire), nomination du liquidateur (à la majorité ordinaire);
- publicité de la dissolution et de la nomination du liquidateur;
- le liquidateur dresse un inventaire de l'actif et du passif;
- il établit un rapport sur la situation de la société et son projet de liquidation ;
- il convoque les associés en assemblée générale ordinaire qui statue sur son projet;
- le liquidateur réalise l'actif, paye les créanciers, recouvre les créances, éventuellement établit les comptes, convoque l'AGO
d'approbation des comptes.(si la liquidation s'étale sur plusieurs exercices);
- il convoque /'assemblée de clôture de liquidation: les associés votent à la majorité ordinaire le compte définitif de liquidation,
- donnent le quitus au liquidateur , ils le déchargent de son mandat et constatent la clôture de la liquidation;
- la publicité de la clôture de la liquidation est effectuée par le liquidateur.

• 11 - Le liquidateur peut-il vendre certains biens à un ancien dirigeant ?

• La cession de tout ou partie de l'actif de la société en liquidation à une personne ayant eu dans cette société la qualité d'associé en
nom, de commandité, de gérant, d'administrateur de directeur général, de membre du conseil de surveillance, de membre du
directoire, de commissaire aux comptes ou de contrôle , ne peut avoir lieu qu'avec l'autorisation du tribunal de commerce, le
liquidateur et s'il en existe, le commissaire aux comptes, le contrôleur dûment entendus. Elle peut se faire aussi avec le consentement
unanime des associés.
127
Les procédures collectives
• 12 - Peut-il vendre l'intégralité de fonds social ?

• La cession globale de l'actif de la société ou l'apport de l'actif à une autre société, notamment par voie de fusion est
autorisée :

- dans la société en nom collectif, à l'unanimité des associés


- dans les sociétés en commandite simple, à l'unanimité des commandités et à la majorité en nombre et en capital des
commanditaires
- dans la SARL, à la majorité exigée pour la modification des statuts (3/4 ou 213 des parts sociales selon la date de
- construction de la sociétés)
- dans les sociétés par actions, aux conditions de quorum et de majorité prévues pour les assemblées extraordinaires et, en
outre, dans les sociétés en commandites par actions, avec l'accord unanime des commandités.

• 13 - Le liquidateur peut-il acquérir tout ou partie de l'actif social ?

• La cession de tout ou partie de l'actif de la société en liquidation au liquidateur est interdite.

• 14 - Peut-il faire acquérir tout ou partie de l'actif social par son conjoint, ses employés, ascendants ou descendants ?

• La cession de tout ou partie de l'actif de la société en liquidation au liquidateur à ses employés ou à leurs conjoint, ascendants
ou descendants, est interdit.
128
Les procédures collectives
• 15 - Le liquidateur peut-il engager sa responsabilité ?

• Le liquidateur est responsable, à l'égard de la société et des tiers, des conséquences dommageables des
fautes par lui commises dans l'exercice de ses fonctions .

• L'action en responsabilité se prescrit par 3 ans à compter du fait dommageable ou de sa révélation, s'il a été
dissimulé (10 ans si le fait est qualifié crime).

• 16 - Quelles sont les formalités de publicité à effectuer après la clôture de la liquidation ?

• La publicité de la clôture de la liquidation sera effectuée par le liquidateur qui devra effectuer :

- le dépôt au greffe des comptes définitifs et du PV de l'assemblée de clôture ;


- l'insertion dans un journal d'annonces légales d'un avis de clôture de liquidation;
- le demande de radiation au RCS ;
- l'insertion au BODACC de l'avis de radiation par le greffier.

129
La prévention des difficultés d’entreprises
• 1 - À partir de quelle notion peut-on définir l'entreprise en difficultés ?

• Lorsque l'entreprise traverse des difficultés passagères, le législateur encourage le chef d'entreprise à trouver des
solutions amiables avec ses créanciers au travers de procédures conventionnelles. La notion pivot permettant de détecter
la gravité des difficultés de l'entreprise est celle de « cessation des paiements » définie comme l'impossibilité de faire
face à son passif exigible (c'est-à-dire à ses dettes certaines, liquides et exigibles) avec son actif disponible, notamment
avec sa trésorerie ou des valeurs immédiatement réalisées. Celui qui demande l'ouverture d'une procédure doit pouvoir
démontrer et prouver cet état de cessation des paiements ou qu'il n'est pas en état de cessation des paiements.

• 2 – Qui peut déclencher l'alerte en cas de difficultés ?

• Préalablement, des acteurs internes et externes à l'entreprise peuvent déclencher l'alerte pour attirer l'attention et inciter
ses dirigeants à prendre des mesures pour remédier aux difficultés :

• Le commissaire aux comptes a un devoir d'alerte lorsqu'il existe des faits de nature à compromettre la continuité de
l'exploitation. C'est pour lui une obligation.
• Le comité social et économique dispose d'un droit d'alerte lorsque se révèlent des faits de nature à affecter de manière
préoccupante la situation de l'entreprise.
• Le président du tribunal de commerce ou du tribunal judiciaire peut convoquer les dirigeants pour envisager des
mesures propres à redresser la situation.
130
La prévention des difficultés d’entreprises
3 - Qu'est-ce que le mandat ad hoc ? Quels sont ses avantages ?
• Le mandat ad hoc est une procédure amiable et préventive des difficultés . Seul Je dirigeant peut demander, lorsque
l'entreprise n'est pas en état de cessation des paiements, au président du tribunal, la désignation d'un mandataire ad
hoc. Ce mandataire a pour mission d'aider le chef d'entreprise à rechercher des accords sur des remises de dettes ou
des délais de paiements avec les créanciers qui y consentent. Cette procédure est souple dans sa mise en œuvre et elle
permet de garder la confidentialité des difficultés qu'éprouve l'entreprise.
4 - Qu'est-ce que la conciliation ? À quelles conditions l'entreprise en difficultés peut-elle avoir recours à cette
procédure ?
• La conciliation est également une procédure conventionnelle de traitement des difficultés offerte aux entreprises,
personnes physiques ou personnes morales de droit privé, qui ne se trouvent pas en état de cessation des paiements
depuis plus de 45 Jours et qui éprouvent des difficultés juridiques, économiques ou financières avérées ou prévisibles.
Le président du tribunal nomme un conciliateur pour 4 mois (prorogeable d'un mois à la demande du conciliateur)
dont la mission est de parvenir à un accord entre le chef d'entreprise et ses principaux créanciers pour mettre fin aux
difficultés de l'entreprise (échelonnement de paiements, remises totales ou partielles de dettes ...).

131
La prévention des difficultés d’entreprises
5 - Quelles sont les issues possibles de la procédure de conciliation ? Quels en sont les effets ?
• Si un accord est trouvé entre le chef d'entreprise en difficulté et certains de ses créanciers, il peut être :
- constaté par le président du tribunal. L'accord reste alors confidentiel et ne peut faire l'objet de recours;
- homologué si l'entreprise n'est pas en état de cessation des paiements ou si l'accord y met fin, si l'accord permet d'
assurer la pérennité de l'entreprise et qu'il ne nuit pas aux intérêts des créanciers non-signataires. La procédure de
conciliation n'est plus alors confidentielle. Le jugement d'homologation est publié au greffe du tribunal, dans un JAL
et au BODACC. Les créanciers signataires de l'accord qui ont consenti des apports en trésorerie bénéficient du
privilège de conciliation et peuvent être payés avant les autres créanciers .
• Pendant la durée de l'accord, les poursuites individuelles et les actions en justice sont interrompues et suspendues. La
constatation ou /'homologation de l'accord par le tribunal lui donne force exécutoire.
• En cas d'inexécution de l'accord, le juge peut prononcer sa résolution, qui peut entraîner l'ouverture d'une procédure
collective.

132
LE TRAITEMENT JUDICIAIRE DES DIFFICULTÉS DES ENTREPRISES

1 - Comment se traduit le traitement judiciaire des difficultés de l'entreprise?


• Lorsque les difficultés de l'entreprise deviennent préoccupantes, elfes nécessitent un traitement judiciaire, mis en application par un juge, et la
procédure ouverte devient organisée et collective : ses créanciers ne pourront plus agir individuellement mais tous sont appelés à la procédure et y
participent par l'intermédiaire d'un représentant qui défend leurs intérêts. La loi a prévu différents dispositifs adaptés pour chaque entreprise a son
niveau de difficultés.
2 - Quelles sont les finalités de la procédure de sauvegarde ? Quels sont ses acteurs ? Quelles sont ses issues ?
• La procédure de sauvegarde peut intervenir avant la cessation des paiements « pour faciliter la réorganisation de l'entreprise afin de permettre la
poursuite de l'activité économique et le maintien de l'emploi et l'apurement du passif ». Elle est ouverte seulement à la demande du chef d'entreprise,
qui n'est pas en état de cessation des paiements et qui justifie de difficultés qu'il n'est pas en mesure de surmonter seul. Le jugement d'ouverture de la
procédure désigne un juge commissaire chargé du bon déroulement de la procédure, éventuellement un administrateur judiciaire (si l'entreprise compte
plus de 20 salariés ou un CA de + de 3 millions d'euros), un mandataire judiciaire , un représentant des salariés ainsi que des contrôleurs.
L'administration de l'entreprise reste assurée par son dirigeant. Mais il lui est interdit de procéder au paiement des créances antérieures au jugement
d'ouverture (qui doivent être déclarées par les créanciers) et il doit obtenir l'autorisation du juge commissaire pour les actes de disposition ne relevant
pas de la gestion courante de l'entreprise. Une période d'observation de 6 mois renouvelable une fois permet de procéder au bilan économique et social
de l'entreprise pour préciser l'origine des difficultés et mettre en place des perspectives de redressement. S'il existe des possibilités sérieuses de
l'entreprise d'être sauvegardée, le tribunal arrête un plan de sauvegarde d'une durée maximale de dix ans qui prévoit des mesures propres à l'apurement
du passif et a la restructuration de l'entreprise.
133
LE TRAITEMENT JUDICIAIRE DES DIFFICULTÉS DES ENTREPRISES

• 3 - Quels sont les objectifs d'une procédure de redressement judiciaire ? Qui fait-elle intervenir? Quelles sont les
issues de cette procédure?

• Lorsque les difficultés de l'entreprise sont graves et qu'elle se trouve en état de cessation des paiements, le tribunal
peut ouvrir une procédure de redressement judiciaire s'il apparaît que l'entreprise peut se redresser . La procédure de
RJ est destinée à permettre la poursuite de l'activité de l'entreprise, le maintien de l'emploi et l'apurement du passif
L'ouverture de la procédure de RJ doit être demandée par le chef d'entreprise débiteur, au plus tard dans les 45 jours
qui suivent la cessation des paiements, ou par un créancier ou encore sur requête du ministère public. S'ouvre une
période d'observation durant laquelle le chef d'entreprise est assisté ou représenté par un administrateur judiciaire
pour élaborer un bilan économique et social de l'entreprise qui peut déboucher sur un plan de redressement ou à
défaut sur une liquidation judiciaire. Le plan de redressement, d'une durée maximale de 10 ans, prévoit les
perspectives de redressement, les modalités de règlement du passif, la cession partielle d'activités, les mesures
sociales qui l'accompagnent.
134
LE TRAITEMENT JUDICIAIRE DES DIFFICULTÉS DES ENTREPRISES

• 4 - Quels sont les buts de la liquidation judiciaire ? Comment est-elle mise en œuvre ? Quels en sont les effets
pour l'entreprise ?

• La liquidation judiciaire s'impose lorsque l'entreprise est en état de cessation des paiements et que son redressement
est manifestement impossible. L'objectif de la procédure est de mettre fin à l'activité de l'entreprise ou de réaliser le
patrimoine du chef d'entreprise débiteur par une cession globale ou séparée de ses biens et droits pour apurer le
passif. Le maintien de l'activité peut être autorisé par le tribunal pour 3 mois. L'ouverture de la procédure peut être
sollicitée par le chef d'entreprise, par un créancier ou par le ministère public. Le dirigeant est dessaisi de ses droits. Un
liquidateur judiciaire est désigné par le tribunal. Il procède à la réalisation de l'actif par une vente globale de
l'entreprise ou par la vente de ses différents éléments soit aux enchères, soit de gré à gré. Le liquidateur apure les
dettes (il les paie après vérification) en respectant un certain ordre. Lorsque tous les créanciers sont remboursés, le
tribunal peut prononcer la clôture des opérations pour extinction de passif. S'il subsiste des créances impayées, le
tribunal clôture la procédure pour insuffisance d'actif.
135

Vous aimerez peut-être aussi